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Une caravane de lutte contre les violences sexuelles à Mamoudzouu

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Ce jeudi, de 9h à 16h, dans l’hémicycle du conseil départemental, à Mamoudzou, il y aura la dixième étape de Mouv’enfants. Ce dernier est un mouvement de survivantes et de survivants de l’inceste et de violences sexuelles dans leur enfance. 36 villes sont notamment sur la route du mouvement, dont cinq en outre-mer. « Par cette action, Mouv’enfants souhaite faire de la lutte contre la pédocriminalité un sujet de démocratie participative partant du constat que la volonté politique manque pour lutter contre la pédocriminalité. Nous souhaitons aussi valoriser les actions remarquables qui seront portées à notre connaissance », indique-t-il.

La caravane se déplacera jusqu’en avril 2024. Un livre blanc de ces rencontres sera publié et adressé au Président de la République. Son action est complémentaire à celle de la CIIVISE qui donne une importance majeure aux témoignages. L’idée est de faire participer les expert-es du terrain sur les 33 territoires choisis. Ont été conviés des associations de protection de l’enfance, des juristes, avocats, psychologues, psychiatre, la brigade des mineur-es, la gendarmerie, des victimes, des co-victimes.

Grâce à Zangoma, Boaz est exposé à Tsoundzou à partir de ce lundi

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Depuis ce lundi, l’artiste Boaz est exposé à la MJC de Tsoundzou. Il pratique un art peu populaire localement : la peinture, dans un Mayotte qui estime avoir d’autres priorités. Et pourtant la ténacité plus d’une décennie durant, d’un homme en particulier Denis Balthazar venu des Amériques, plateau des Guyanes, a fini par instaurer une relation à l’art plus apaisée. Les arts contemporains sont de mieux en mieux compris par le public, soutenus par les pouvoirs publics.

Jusqu’à présent à Mayotte, l’artiste s’exposait avec d’autres ; quand il parvenait à montrer son travail de façon unique, c’était dans des lieux détournés : restaurants, bâtiments administratifs tels école, chambre de commerce ect Pour la première fois, à Mayotte, un artiste est exposé seul, dans un site artistique.

Une aide à la création de la direction des affaires culturelles, destinée à un des plus jeunes peintres de Mayotte : Boaz est confiée à l’association présidée par Denis Balthazar : Zangoma. Le fruit de cette résidence est une exposition de l’intense pour cinq jours forts et riches.

La Vigie : un appel à projets lancé jusqu’au 1er février 2024

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Prolongé, le contrat de ville de la communauté de communes de PetiteTerre fixe les grands enjeux du quartier prioritaire de La Vigie, à cheval sur les communes de Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi, et constitue la feuille de route pour l’ensemble des acteurs. Un nouvel appel à projets a été lancé jusqu’au 1er février aux organismes à but non lucratif ou aux associations. « Les actions doivent répondre aux orientations et aux axes transversaux du contrat », rappelle la communauté de communes de PetiteTerre, en charge de ce contrat. « Elles doivent obligatoirement venir en complément du droit commun et répondre à un besoin clairement identifié. »

Celles-ci peuvent être « structurantes, construites en complémentarité voire mutualisées avec les autres projets menés sur le territoire par les différents acteurs sur une même thématique ou sur des champs complémentaires (faire apparaître les partenariats dans la demande) ; liées à l’accès aux droits des personnes en situation de fragilité et de précarité ; favorisant la réussite éducative et scolaire des enfants en âge d’aller à l’école ; contribuant à la mobilisation des habitants et à la participation citoyenne, à la dynamisation du conseil citoyen et du comité jeune ; de prévention santé et plus spécifiquement celles destinées à planifier les naissances, à limiter les grossesses précoces, à lutter contre les MST, à prévenir des addictions ; favorisant l’activité et l’insertion des jeunes de 15 à 25 ans en situation de fragilité ou visant à améliorer le cadre de vie et la préservation des milieux naturels

Les subventions de la politique de la ville ont vocation à financer des projets/actions, et ne peuvent pas servir à financer des dépenses de fonctionnement et/ou d’investissement d’un projet et/ ou d’une structure. Les demandes de subventions ANCT ne doivent pas être inférieures à 2.000 euros. Les porteurs sont ainsi incités à développer des actions structurantes, et le cas échéant à mutualiser leurs projets avec d’autres acteurs qui travail- lent sur la même thématique. Les projets doivent mobiliser diverses sources de financements. Procédure des dépôts des demandes de subventions Les demandes de subventions sont à effectuer jusqu’au 1er février 2024 directement sur la plateforme Dauphin réservée à cet effet : https://usager-dauphin.cget. gouv.fr/

Afin de vous accompagner dans vos démarches, l’équipe de la direction politique de la ville et cohésion sociale de la communauté de communes de PetiteTerre se tient à votre disposition de 7h30 à 12h et de 13h à 17h, du lundi au vendredi. Pour toute demande de subventions, un rendez-vous est impérativement à prendre avec le service politique de la ville, avant le 15 janvier 2024. Pour prendre un rendez-vous, merci d’envoyer un email avec vos coordonnées et un bref descriptif du projet à pdv@cc-petiteterre.fr. La Maison France Services de PetiteTerre peut vous accompagner pour effectuer vos démarches en ligne.

« Mutualiser les moyens » dans la lutte contre l’habitat indigne

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La Première ministre, entourée par la député Estelle Youssoufa et le maire de Koungou, Assani Saïndou Bamcolo.

Depuis le bidonville de Mavadzani, dans les hauteurs de MajicavoKoropa, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé vendredi le lancement d’une opération d’intérêt national (OIN) à Mamoudzou, Koungou et Dembéni, afin d’accélérer le relogement des familles en situation régulière visées par les « décasages ».

Dans le quartier informel des hauteurs de MajicavoKoropa, un long cortège défile, ce vendredi matin. Juste derrière sa garde rapprochée et une horde de journalistes, Élisabeth Borne descend au petit pas le talus sur lequel le bidonville de Mavadzani s’étend aux yeux de tous depuis 2015. La Première ministre entend répondre aux doléances des Mahorais en termes de lutte contre l’insécurité et l’habitat insalubre en se confrontant au réel. Au début de l’année 2024, un décasage important devrait permettre de libérer le foncier occupé par 260 habitations, souvent construites en tôles. L’enjeu est de taille pour la ville de Koungou.

A l’heure actuelle, 2,5 des 17 hectares réservés au projet d’agriculture urbaine « Quartiers Fertiles » sont occupés illégalement. La municipalité veut absolument freiner l’expansion du bidonville afin de « pérenniser les périmètres en zone agricole qui ont tendance à être urbanisés par l’habitat illégal », résume William Mamokoro, chef de projet agricole à Koungou. Neuf agriculteurs ont été sélectionnés et doivent bientôt démarrer leur activité sur un périmètre délimité par pôle agricole de l’Etablissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam). Ce terrain était auparavant la propriété du groupe Cananga.

En dehors du fait qu’il freine des projets agricoles, le site est aussi « soumis à de fortes tensions », rapporte la députée Estelle Youssouffa à la Première ministre. Son évacuation « est une urgence pour la paix publique et la question de la sécurité sanitaire », souligne l’élue, après avoir rappelé que des maladies comme la fièvre typhoïde se propagent dans ce quartier informel. Toutefois, difficile tâche que celle de recenser le nombre de personnes qui occupent l’espace visé par l’opération « décasage ». Si la députée a avancé qu’il y en aurait 2.000, Acfav France Victimes 976, une association en charge de réaliser les enquêtes sociales sur site, en compte « seulement » 392, enfants compris. « Certaines familles ne souhaitent pas se signaler », concède Mohamed Soilihi Ahmed, directeur de l’association.

Une opération d’intérêt national

A l’écoute des problèmes créés par ce quartier informel, Élisabeth Borne met en exergue un travail « main dans la main » avec les collectivités dans la résorption de l’habitat insalubre. Pour aller plus loin, « en marge de notre cheminement, on a décidé de créer une opération d’intérêt national en 2024 sur les communes de Mamoudzou, Koungou et Dembéni », annonce la Première ministre. Au cours d’une conférence de presse, la locataire de Matignon a expliqué que le dessein de cet OIN est de « mutualiser les moyens » sur trois communes qui concentrent à elles seules 60% de l’habitat insalubre à Mayotte, mais aussi de « se doter de procédures d’exception pour pouvoir réaménager des sites et construire des logements dignes ». Des solutions de relogement réservées exclusivement aux Mahorairs ou aux étrangers en situation régulière sur un territoire qui a procédé à 22.000 expulsions depuis le début de l’année, d’après les dernières données des services de l’État.

Si le site de Mavadzani a été choisi pour cette visite ministérielle, c’est parce qu’il a fait office d’expérimentation en termes de relogement. Après un décasage en 2022, la ville de Koungou s’était donnée trois mois pour construire 24 logements modulaires afin de donner un toit aux familles expulsées (en situation régulière) et a respecté les délais. Dix ménages ont ainsi pu être relogés et profitent, notamment, de deux sanitaires et deux cuisines alimentés en eau par une cuve de récupération des eaux pluviales de 3.000 litres. L’ensemble a été financé grâce à l’aide au logement locatif très social adapté, un dispositif mis en place en 2021 en Guyane et à Mayotte pour construire des habitations dignes pour les ménages impactés. Le montant maximum de la subvention par logement est fixé à 90.000 euros.

Une solution parmi d’autres pour éviter de simplement « déplacer le problème » de l’habitat indigne à Mayotte.

Plusieurs mesures pour l’hôpital

La Première ministre était au centre hospitalier de Mayotte où elle a visité le service des urgences. Cette visite intervient conjointement avec plusieurs annonces de Matignon pour l’hôpital, notamment la validation du plan de modernisation de l’hôpital de Mamoudzou, à hauteur de 242 millions d’euros, avant la construction du second établissement à Combani. Des travaux commenceront dès 2024. Une enveloppe qui doit notamment servir à moderniser le service des urgences ou encore celui de la maternité. Cette opération d’ampleur vise à améliorer les conditions de travail, la qualité de soin et l’accueil des patients. Un nouvel institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) devrait également voir le jour pour accueillir une première promotion à la rentrée 2024. Il s’ajoutera au seul de Mayotte à ce jour, limité à trente places, ce qui force une cinquantaine d’étudiants à partir dans des Ifsi partenaires en métropole. L’ouverture d’un centre de formation d’infirmiers de bloc opératoire et en anesthésie-réanimation a également été confirmée.

Pour attirer des personnes dans le secteur de la santé à Mayotte et pour qu’ils y restent, la prime annuelle allouée à tous les professionnels de l’hôpital de 1.200 euros va être augmentée de 600 euros et versée en janvier 2024. L’indemnité particulière d’exercice pour les médecins hospitaliers va, elle, être augmentée de 50%, ce qui représente un gain de 22.000 euros pour les jeunes médecins en début de carrière. Les démarches pour les médecins libéraux devraient également être simplifiées afin de faciliter leur installation.

L’Etat augmente sa participation dans le contrat de convergence

Comme prévu, la Première ministre a apposé sa signature aux côtés de celle de Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte, ce vendredi dans l’hémicycle Bamana. Tous les feux sont au vert pour la convention financière entre l’Etat et le Département. D’un montant de 150 millions d’euros répartis sur deux ans, le contrat engage le deuxième à abaisser d’un million d’euros sa masse salariale. En échange, l’État verse cinquante millions d’euros à l’institution pour résorber – en partie – les dettes de l’aide sociale à l’enfance (ASE) et la Protection maternelle infantile (PMI), deux secteurs très lourds financièrement pour la collectivité mahoraise. En sus, Élisabeth Borne a annoncé des financements pour l’équipement des transports scolaires, ainsi qu’une augmentation prochaine du financement du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Mayotte, sans préciser le montant. Elle s’est aussi projetée en 2024 avec la promesse d’un contrat de convergence et de transformation doté de 830 millions d’euros de financement de l’État. 520 millions d’euros y sont d’ores et déjà fléchés pour les collèges et lycées de l’île. Le dernier en date (2019-2022), dont l’efficacité avait été critiquée par la Cour des comptes, était financé à hauteur de 740 millions d’euros. « Nous avons décidé de renforcer nos investissements. Plus encore que tous les autres départements, Mayotte a besoin d’équipements publics », a fait valoir la Première ministre.

Pour le collège de Vahibé, ça se précise pour la rentrée 2026

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Le nouveau collège de Mamoudzou se situera à proximité du stade de Vahibé.

Le rectorat de Mayotte est engagé dans la course aux constructions d’établissements scolaires en raison d’un nombre d’élèves toujours croissant sur l’île. Du côté des collèges, c’est celui de Vahibé (900 places) qui sera le prochain.

https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

Crise de l’eau : Une première victoire pour les plaignants de Mayotte a soif

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Contrairement au référé-liberté, il y a deux semaines, le tribunal administratif s’est montré plus compréhensif vis-à-vis dès plaignants.

La Société mahoraise des eaux (SMAE) a été condamnée par le tribunal administratif, ce vendredi 8 décembre, dans le cadre de la pénurie d’eau qui touche actuellement Mayotte. Six plaignants auront 70% de réduction sur les factures d’eau, 1.000 euros pour préjudice moral et la filiale de Vinci devra prendre en charge leurs frais d’avocat.

Privés d’eau deux jours sur trois, plusieurs Mahorais ont décidé de porter l’action en justice, notamment à l’encontre de la Société mahoraise des eaux (SMAE). Le délégataire du syndicat Les Eaux de Mayotte (ex-SMEAM) est critiqué pour ne pas assurer le service pour lequel il est payé. Mayotte fait face à une grave pénurie d’eau en raison de la sécheresse, c’est vrai, mais également d’un sous-investissement dans son réseau. Hormis les coupures du fait des difficultés de production, la SMAE tente de pallier les manques avec l’installation de rampes d’eau ou des citernes dans les quartiers privés de ressource faute d’un débit suffisant. Des mesures qui ne vont pas assez loin, estiment les plaignants, qui demandaient que l’eau en bouteille soit directement livrée chez eux. Sur ce point, le tribunal administratif n’a pas suivi. Mais il l’a fait sur le reste, à savoir en décidant que les six abonnés SMAE auront 70% de réduction sur les factures d’eau (l’Etat a promis de les prendre en charge de septembre à décembre, voire au-delà), tant que l’alimentation est si souvent entrecoupée.

La filiale de Vinci devra indemniser les plaignants de 1.000 euros chacun pour leur préjudice moral et prendre en charge leurs frais d’avocats. « Bien que la décision ne réponde pas entièrement à toutes les revendications, elle présente des éléments porteurs d’espoir pour les habitants de Mayotte. La demande initiale de livraison d’eau en bouteille à domicile n’a pas été accordée, de même que la demande d’une reprise du service de livraison d’eau du robinet sous astreinte », a réagi Racha Mousdikoudine, la présidente du collectif Mayotte a soif et l’une des plaignantes.

Ça ne s’arrêtera pas là

Il s’agit de la première victoire de membres du collectif. Il y a deux semaines, le même tribunal administratif avait débouté des dizaines de plaignants dans le cadre d’un référé-liberté. Le magistrat avait expri à plusieurs reprises ses doutes sur son pouvoir à agir. « Vous me demandez d’être préfet de Mayotte et de résoudre la crise de l’eau », avait répondu Christian Bauzerand. Les avocats des plaignants, un cabinet de Montpellier représenté à l’audience par maître Dugoujonavaient tenté en vain de démontrer que l’État n’avait pas fait ce qu’il fallait lors de cette crise de l’eau. Ils demandaient, par exemple, « d’enjoindre au ministre de l’intérieur, au ministre de la santé, au ministre délégué aux outre-mer, au directeur régional de l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, au directeur du syndicat mixte de l’eau et de l’assainissement de Mayotte (Smeam) et au préfet de Mayotte d’établir dans les 48 heures un plan complet d’urgence sanitaire et d’accès à l’eau à Mayotte comportant toutes mesures utiles pour faire cesser au plus vite et durablement la crise d’accès à l’eau, humanitaire, sanitaire, scolaire et environnementale ». Sauf que pour le juge, s’il avait reconnu à plusieurs reprises la gravité de la crise à Mayotte, il était difficile de savoir quelles sont « ces mesures utiles ».

Et l’affaire n’en restera sans doute pas là que ce soit pour l’État ou la SMAE. « Racha Mousdikoudine, agissant à titre personnel et représentée par maître Guillaume de Géry, avocat au barreau de Saint-Denis, La Réunion, reste déterminée à continuer à défendre les droits des citoyens concernant l’accès à l’eau potable et invite toute la population à sortir du silence et à saisir le juge pour que justice soit faite », est-il ainsi annoncé.

Une non-conformité de l’eau dans le village de Dzoumogné

L’alerte est tombée sur vendredi soir. Le village de Dzoumogné est concerné par une non-conformité de l’eau relevée par des tests réalisés en rapport avec la crise de l’eau. L’Agence régionale de Mayotte préconise pour les habitants de ce village de ne pas boire directement l’eau du robinet et de la bouillir, même au-delà des 24 heures conseillées. L’ARS promet de nouvelles analyses dans les jours à venir et d’en communiquer les résultats.

Les coupures de 54 heures maintenues cette semaine

Si la Première ministre n’a pas annoncé un durcissement des mesures afin d’économiser l’eau, Mayotte reste sous le coup des coupures d’eau de 54 heures. La Société mahoraise des eaux (SMAE) annonce que ce sera encore le cas pour la semaine du lundi 11 au dimanche 17 décembre. La zone industrielle de Kawéni reste la seule qui suit un rythme de coupures nocturnes pendant la semaine et une autre le dimanche. Le seul changement concerne le Rocher de Dzaoudzi qui intègre le secteur 1 « dans un but d’améliorer la qualité du service », fait remarquer la SMAE.

Visite d’Elisabeth Borne : l’immigration comme dernier passage obligé

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Avant un dernier échange avec les services de l'Etat, Elisabeth Borne a assisté à la destruction d'un kwassa servant au transport d'immigrés illégaux vers Mayotte, vendredi, en fin d'après-midi, à Kawéni.

La visite de Mayotte par la Première ministre, Élisabeth Borne, s’est achevée sur les coups de 17h45, après une démonstration de destruction d’un kwassa sur le site d’Enzo Recyclage, à Kawéni. Juste avant, la cheffe du gouvernement a échangé avec plusieurs unités des forces de l’ordre mobilisées dans la lutte contre l’immigration clandestine. “Il s’agit d’une mission extrêmement périlleuse car on subit des caillassages, des attaques à la machette, avec des barres de fer. Mon unité compte 35 blessés, dont je fais moi-même partie”, décrit une membre des forces de l’ordre à la ministre. Cette dernière a surtout posé des questions : “J’imagine que le bidonville que nous avons visité ce matin, des clandestins ont l’idée de s’y installer ?” ou encore “Est-ce qu’il y a systématiquement un réseau de passeurs derrière ?”.

Dans la commune de Dembéni, théâtre récemment de rixes violentes, la Première ministre a pu mesurer la difficulté pour les forces de l’ordre de contrôler les bandes ou d’assurer un transport scolaire sans caillassage.

La Première ministre avait déjà échangé avec des membres des forces de l’ordre à Tsararano plus tôt dans l’après-midi, qui ont également décrit les conditions d’intervention difficiles. La ministre avait ensuite visité un bus scolaire et échangé avec des élèves, toujours sur le thème de la sécurité.

Crise de l’eau : les coupures de 54 heures maintenues la semaine du 11 décembre

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Si la Première ministre, Elisabeth Borne, n’a pas annoncé un durcissement des mesures afin d’économiser l’eau, Mayotte reste sous le coup des coupures d’eau de 54 heures. La Société mahoraise des eaux (SMAE) annonce que ce sera encore le cas pour la semaine du lundi 11 au dimanche 17 décembre. La zone industrielle de Kawéni reste la seule qui suit un rythme de coupures nocturnes pendant la semaine et une autre le dimanche. Le seul changement concerne le Rocher de Dzaoudzi qui intègre le secteur 1 « dans un but d’améliorer la qualité du service », fait remarquer la SMAE.

Elisabeth Borne : « On ne peut pas laisser Mayotte sans solution face à cette crise de l’eau ! »

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La Première ministre Élisabeth Borne a indiqué qu’il n’y aura pas de nouvelles coupures d’eau en raison des récentes pluies. A ses côtés, ce vendredi matin, Ibrahim Aboubacar et Fahardine Ahamada, respectivement directeur général des services et président du syndicat Les Eaux de Mayotte.

Arrivée à Mayotte, ce vendredi matin, Élisabeth Borne tente de rassurer les habitants confrontés à deux crises majeures, la pénurie d’eau et l’insécurité grandissante. Pour la première, elle a assisté à une distribution de packs d’eau minérale à Dzaoudzi-Labattoir et visité l’usine de dessalement d’eau de mer de Pamandzi, avant de prendre la direction de Grande-Terre où des manifestants n’ont pu que la voir passer (voir encadré).

« Enfin, elle est là. » La Première ministre Élisabeth Borne a démarré très tôt, ce vendredi matin à 7 h, une visite officielle à Mayotte, le 101ème département français. Son avion a atterri à l’aéroport Marcel-Henry à Pamandzi avec plusieurs minutes d’avance sur l’horaire établi. En revanche, sans doute pour des questions protocolaires, elle n’est descendue de son avion que trois quarts d’heure après l’immobilisation de l’avion sur le tarmac. Les personnels ministériel et sécuritaire ont été les premiers à descendre de l’avion par une portière de service à l’arrière, suivi de trois des parlementaires de l’île (le député Les Républicains Mansour Kamardine, les sénateurs Thani Mohamed Soilihi et Saïd Omar Oili), la députée Estelle Youssouffa étant elle déjà sur le territoire. Le ministre en charge des Outre-mer, Philippe Vigier, et son homologue de la Santé, Aurélien Rousseau, ont suivi un peu plus tard pour rejoindre le préfet Thierry Suquet. À l’extérieur de l’aéroport, une délégation de femmes en salouva, la tenue traditionnelle très colorée, s’échauffaient avec des m’biwis, chants et danses.

 

C’est donc par cet accueil populaire typique de l’île que la Première ministre a concrètement débuté sa visite d’une journée dans l’archipel, en se rendant directement après sur le site de l’usine de dessalement d’eau de mer située à proximité, pour une séquence consacrée à la crise de l’eau qui touche actuellement le territoire. Guidée par Françoise Fournial, la directrice de la société mahoraise des eaux (SMAE), elle a visité les turbines, puis les toutes nouvelles installations grâce auxquelles l’usine arrive à assurer son rendement promis (4.700m3 d’eau par jour) depuis quelques jours. La production pourrait aller au-delà les 5.000m3, ont indiqué Fahardine Ahamada et Ibrahim Aboubacar, respectivement président et directeur du syndicat Les Eaux de Mayotte (SEAM). Les deux hommes ont ensuite pris le relais pour expliquer, schémas à l’appui, les travaux entamés pour essayer de juguler la crise. Cela passe par la recherche de fuites, les sixième (à peine entamée) et septième campagnes de forage dont la vocation est de venir compléter la ressource en eau prélevée dans les deux retenues collinaires de Combani et Dzoumogné, ainsi que l’unité de dessalement de Pamandzi. « L’ensemble de ces mesures permet d’augmenter de 4,5 millions de litres la production et la disponibilité d’eau potable par jour sur Mayotte », estime la Première ministre. Ibrahim Aboubacar a expliqué également que les travaux d’interconnexion permettent de renvoyer vers Mamoudzou le surplus d’eau dessalée de l’usine de Petite-Terre et d’en transférer une partie sur le réseau sud de l’île.

A moyen terme, elle a fait remarquer que deux projets sont toujours sur les rails, l’usine de dessalement d’eau de mer d’Ironi Bé et la troisième retenue collinaire à Ourouvéni. Pour la première, elle est toujours annoncée « début 2025 ». Interrogée sur les difficultés foncières et écologiques du projet, elle a reconnu qu’« aucun des sites n’a aucun inconvénient. A un moment donné, il faut choisir le site avec le meilleur compromis. Les études sont menées pour réduire l’impact environnemental. Il n’y a pas de site idéal ». Concernant la retenue collinaire, qui devrait s’ajouter à celles de Comabni et Dzoumogné, elle confirme qu’il y aura une déclaration d’utilité publique « très prochainement ». Cette procédure fixe un cap pour les négociations avec les propriétaires fonciers, voire peut entraîner des expropriations.

Une distribution « aussi longtemps que nécessaire »

La cheffe du gouvernement français s’est rendue ensuite dans la commune voisine de Dzaoudzi-Labattoir, précisément dans les jardins de l’hôtel de ville. Elle a pu constater comment s’opère la distribution de bouteilles d’eau potable aux populations locales, ainsi que le ramassage des contenants en plastique pour éviter une pollution à grande échelle de l’archipel. Élisabeth Borne a confirmé que les distributions continueront « aussi longtemps que nécessaire ». La Première ministre a pris le temps de discuter avec le public, de féliciter les agents de la sécurité publique qui se dévouent à cette mission de distribution générale d’eau potable, et même d’écouter des écoliers chantant la Marseillaise devant le monument aux morts situé en face de l’hôtel de ville. Lors d’un micro-tendu, elle a rappelé que le gouvernement prendra à sa charge les factures d’eau des usagers couvrant la période de septembre à décembre, voire au-delà, qu’il y a un accompagnement et soutien des entreprises locales dont l’activité est perturbée par la crise de l’eau (il y en aurait une centaine).

Interrogée aussi sur un éventuel changement du calendrier des tours d’eau, les habitants étant soumis aux coupures de 54 heures), elle a répondu que les pluies récentes devraient permettre d’éviter un nouveau tour de vis.

Une centaine de manifestants à l’arrivée de la barge

L’accueil à l’aéroport de Dzaoudzi, en début de matinée, tranchait avec celui quelques heures tard à l’arrivée des barges. Une centaine de personnes sont venues clamer leur colère au sujet de la crise de l’eau et l’insécurité récurrente sur l’île. « On en a marre », ont hurlé les manifestants, las de la violence et du manque d’eau. Syndicats et société civile étaient alignés avec le long du bord de mer sur la place de la République. Les pancartes et refrains des manifestants étaient assez explicites quant aux revendications de cette foule qui a essayé de bloquer en vain le cortège officiel, juste après le rond-point Zéna Mdéré. La cheffe du gouvernement a poursuivi son programme vers Koungou, sans s’attarder à quai.

 

Un lycéen poignardé à Mamoudzou, l’auteur des faits âgé de 12 ans interpellé

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Une dispute serait à l'origine d'un coup de sang du jeune auteur du coup de ciseau de 12 ans.

Une dispute a éclaté, ce vendredi matin, vers 6h, à Mamoudzou. Un élève de 16 ans du lycée Younoussa-Bamana a été agressé par un collégien de 12 ans, qui lui a planté un ciseau dans l’omoplate. La police confirme être intervenue sur place et avoir appréhendé le plus jeune. Quant au blessé, la plaie n’est pas très profonde et il a pu se rendre au commissariat avec sa mère pour porter plainte.

Visite d’Elisabeth Borne : un arrêt au conseil départemental de Mayotte où de l’argent est promis

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De gauche à droite, le député Mansour Kamardine, le sénateur Said Omar Oili, la Première ministre Elisabeth Borne, le président du Département de Mayotte, Ben Issa Ousseni, et le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau.

Elisabeth Borne s’est entretenue une demi-heure avec le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, avant de rejoindre l’hémicycle Bamana, à Mamoudzou, dans lequel l’attendaient de nombreux élus, ce vendredi midi. Le président du conseil départemental a entamé les discours en abordant la question de l’insécurité. « Chaque jour, les voyous qui sévissent sur ce territoire franchissent des limites qui dépassent tout entendement », déplore-t-il. “Nous attendons maintenant des actes forts.” Ce dernier a indiqué que le sentiment que certains Mahorais peuvent ressentir d’être des “sous-français” est inconcevable.

“Mayotte, ce sont des défis immenses et des difficultés graves”, a reconnu la Première ministre. “J’ai perçu une immense attente de Mayotte envers l’Etat, et cette attente est légitime.” Elisabeth Borne a confirmé et annoncé plusieurs mesures, comme le lancement du plan Shikandra 2 en 2024 contre l’immigration irrégulière, ou encore l’octroi de 242 millions d’euros pour développer et poursuivre la modernisation du centre hospitalier de Mayotte. Cette séance au conseil départemental s’est soldée par la signature d’une convention financière entre l’Etat et le Département. D’une enveloppe totale de 150 millions d’euros alloués sur deux ans, cette convention vise notamment à aider le territoire dans le secteur de l’aide sociale à l’enfance et de la protection maternelle et infantile (PMI).

La cheffe du gouvernement a ensuite rendez-vous au CHM, puis à Tsararano pour parler sécurité des transports scolaires. Elle rencontrera ensuite les forces de l’ordre puis terminera ses visites avec la démonstration du recyclage d’un kwassa, à Kawéni, sur le site d’Enzo Recyclage.

Visite d’Elisabeth Borne : la Première ministre est arrivée à Pamandzi

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La Première ministre, Elisabeth Borne est arrivée, ce vendredi matin, à l'aéroport de Dzaoudzi.

La Première ministre, Elisabeth Borne, est arrivée sur le tarmac de l’aéroport de Dzaoudzi à 6h30, ce vendredi matin. Après avoir reçu les honneurs militaires, la cheffe du gouvernement a été accueillie par les élus puis par la population. Collier de fleurs au cou, direction l’usine de dessalement de Pamandzi avant la visite du point de distribution de bouteilles d’eau potable de Dzaoudzi-Labattoir. Une entrée en matière dans le vif du sujet de l’eau, raison principale de la venue de la cheffe du gouvernement.

Sa matinée se poursuivra à Koungou, avec la visite du bidonville durant laquelle le thème de la lutte contre l’habitat insalubre sera abordé. Le temps du midi se déroulera au conseil départemental, où son président, Ben Issa Ousseni, attendra Elisabeth Borne pour un entretien et la signature de la convention financière entre l’Etat et le Département. L’après-midi débutera avec une visite du centre hospitalier de Mayotte (CHM), suivie d’une présentation du dispositif de sécurisation des transports scolaires sur la plateforme de Tsararano. Enfin, elle devrait rencontrer les effectifs de la police et de la gendarmerie nationale engagés dans la lutte contre l’immigration clandestine avant d’effectuer une dernière visite sur le site de l’entreprise Enzo Recyclage, à Kawéni, pour une démonstration de la machine de recyclage pour les kwassas saisis.  

Pas de plomb dans les analyses, l’interdiction de consommer l’eau levée

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Ce mardi 5 décembre, la préfecture de Mayotte et l’Agence Régionale de Santé (ARS) avaient interdit la consommation d’eau pour les besoins en eau potable sur 55% du réseau, suite à une alerte concernant la présence de métaux lourds dans les eaux traitées. L’ARS a envoyé en urgence des échantillons dans un laboratoire en métropole pour confirmer ou non la présence de plomb dans l’eau.

Les résultats rendus par le laboratoire national dans la soirée du mercredi 6 décembre sont tous conformes. L’alerte de précaution émise ce mardi est donc levée. L’eau distribuée à Mayotte est potable et conforme aux exigences requises pour la consommation humaine, assure l’agence. Depuis le début de la crise de l’eau, celle-ci suit avec attention la présence de métaux lourds en plus du contrôle bactériologique et des paramètres physico-chimiques. Malgré les pluies récentes, le niveau des ressources reste très faible. Ce cont

Un nouveau système de presse pour collecter les bouteilles plastique

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Depuis le 20 novembre, les bouteilles plastique sont réceptionnées sur un terrain à proximité du centre de tri de Longoni en Vallée III. Afin d’éviter les rejets plastiques, une nouvelle machine de compactage utilisant un système de « presse à balles » sera livrée « sous 8 semaines », selon Citeo. Par ailleurs, face à « une augmentation déjà visible des bouteilles abandonnées sur l’île », le nombre d’opérations de nettoyage va augmenter durant le mois de décembre. L’association NAYMA réalisera une opération dans chacune des 17 communes de l’île. D’après l’opérateur, la fréquence de collecte des déchets dans les 230 points de récupération répartis sur l’île « a été doublée » pendant la crise de l’eau. Pour rappel, une fois récupérés, les emballages et papiers sont ensuite triés et conditionnés en balles à la plateforme d’affinage de l’écopôle de Longoni. Les balles de bouteilles sont ensuite envoyées dans l’Hexagone par bateau pour recyclage.

Une semaine supplémentaire de circulation alternée

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Annoncée pour durer jusqu’au vendredi 8 décembre, la circulation alternée dans les rues de Mamoudzou est prolongée jusqu’au 15 décembre. Mis en place depuis le 28 août, ce dispositif régule la circulation dans le chef-lieu du lundi au jeudi. De 5h à 19h, les automobiles disposant d’une plaque d’immatriculation se terminant par un chiffre pair peuvent circuler seulement les lundis et mercredis, quand les « impairs » sont en droit de rouler les mardis et jeudis. « Il y a encore une nécessité et on souhaite accompagner les travaux de la CADEMA et d’autres travaux d’aménagement urbain jusqu’aux vacances de Noël, sinon la situation va se dégrader » explique à Flash Infos Laheri Boina Heri, chef du service circulation, stationnement et accessibilité à la mairie de Mamoudzou. Il faut dire que le dispositif porte ses fruits. Le taux de remplissage des navettes gratuites mises en place entre des parkings « relais » où les automobilistes peuvent stationner avant de rejoindre le centre-ville est de 90%. « En moyenne [du lundi au jeudi], on améliore le temps de trajet entre Dembéni et Carrefour des Hauts-Vallons de 1h20 » félicite Laheri Boina Heri. La circulation alternée reprendra ensuite le 15 janvier 2024 pour une durée d’au moins six mois, toujours afin de faciliter les travaux du Caribus.

Nouveauté : dès le deuxième trimestre de 2024, une quarantaine de taxis disposant de neuf places complèteront les navettes et permettront de relier gratuitement Passamaïnty depuis Vahibé et les Hauts Vallons depuis Doujani (et inversement).

Visite d’Élisabeth Borne : Les Républicains saluent sa venue

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« Aujourd’hui, c’est avec satisfaction que la Fédération Les Républicains de Mayotte accueille la nouvelle de la visite imminente de la Première ministre », saluent le parti Les Républicains dans un communiqué. Il s’agit pour eux d’une « opportunité de mettre en lumière les besoins pressants du territoire ». Ils demandent « un changement de doctrine dans la réponse de l’appareil judiciaire à Mayotte », « une adaptation des méthodes d’intervention des forces de police et de gendarmerie sur le terrain ». Ils proposent « une mobilisation des forces militaires, notamment la marine nationale », « la mise en place d’un Wuambushu 2 plus réfléchi et mieux préparé », « un investissement dans les infrastructures portuaires, aéroportuaires et routières pour favoriser le développement économique et social du territoire », « un engagement ferme de l’État pour résoudre la crise de l’eau et assurer un approvisionnement durable et sécurisé », « un soutien financier et logistique au tissu économique local », « ainsi qu’un renforcement des programmes sociaux pour la population mahoraise ».

Visite d’Élisabeth Borne 2 : un plan d’urgence public demande CGT Éduc’

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Le syndicat CGT Éduc’action Mayotte a également transmis un communiqué à l’occasion de la venue de la Première ministre. Il demande « des mesures d’urgences pour faire face à la situation de vie chère, de précarité, des bas salaires, des pensions misérables… Des mesures d’urgences pour faire face à l’insécurité, au désert médical, aux conditions d’étude et de travail indignes sur ce département », sous la forme d’un « plan d’urgence public ».

Concernant l’éducation, le syndicat exige « le retrait de la réforme de la voie professionnelle ». Selon lui, les dernières mesures « ne font que renforcer l’École du tri social, jusqu’au sein des classes avec l’imposition de groupes de niveaux au seul bénéfice des élèves au capital culturel élevé ». « Ce dont les élèves en difficulté ont besoin, ce n’est pas de méthodes simplistes ni de retour à l’École fantasmée des années soixante mais d’une pédagogie émancipatrice, librement mise en œuvre par leurs enseignant·es, en nombre suffisant pour réduire drastiquement les effectifs par classe une priorité pour Mayotte. »

A cela s’ajoutent une augmentation des salaires, de l’indexation, des mesures de sortie de la précarité pour les contractuels, davantage de recrutement ou encore le passage en REP+ de tous les établissements. La CGT Éduc’action appelle d’ailleurs les personnels à « se mobiliser massivement par la grève le 12 décembre devant le rectorat de Mayotte ».

L’État renflouera les caisses du conseil départemental de Mayotte

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Saindou Attoumani et Ben Issa Ousseni, respectivement conseiller départemental de Ouangani et président du conseil départemental, à l’issue de l’assemblée extraordinaire, ce jeudi 7 décembre.

Ce vendredi, la Première ministre Élisabeth Borne se rendra à 12h30 au siège du conseil départemental de Mayotte pour parapher une convention financière qui fait figure d’appel d’air. Sous conditions strictes, l’État accorde cinquante millions d’euros à la collectivité pour l’exercice 2023, puis le double l’année suivante. Cela ne suffira pas pour rester à flot, estime Ben Issa Ousseni, son président.

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« Façonner l’avenir des échanges économiques dans l’océan Indien »

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À travers ce colloque, le président de la CCI, Mohamed Ali Hamid, cherche à promouvoir le droit des affaires dans le Canal du Mozambique

Former des chefs d’entreprises et des jeunes Mahorais au règles du droit de l’Ohada et Comesa pour faciliter l’amélioration du climat des affaires dans la zone sud-ouest de l’océan Indien, objet d’un colloque organisé par la CCI en fin de semaine à Mamoudzou. Un événement qui clôture une formation professionnelle (et universitaire) de plusieurs mois englobant Mayotte, Madagascar et les Comores. Des nouvelles perspectives à l’international qui s’ouvrent pour notre jeunesse dans le court terme.

La Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) innove avec la mise en place d’une formation professionnelle qualifiante en matière de coopération régionale décentralisée. Dans son discours d’introduction, le président de cette chambre consulaire, Mohamed Ali Hamid, a déclaré : « ensemble, nous sommes en train de façonner l’avenir des échanges économiques dans la région, un défi majeur qui aura des répercussions déterminantes pour les années à venir ». Pour parvenir à cet objectif annoncé, la CCIM a mis en place avec le soutien financier de l’Europe (85%) et de l’Agence Française de Développement (15%), une formation de plusieurs mois dispensée sur trois pays voisins, Mayotte, les Comores et Madagascar. Pour se faire, elle s’est appuyée sur des organismes tels que ACP Légal, le Club Ohada Comores, l’université de Fianarantsoa, le gouvernement malgache via son ministère de l’Industrie, l’Ecole nationale de la magistrature et des greffes de Madagascar, le Centre universitaire de Formation et de Recherche de Mayotte, mais également l’équipe développement économique et international de la CCI Mayotte.

Objectif recherché, la promotion du droit du droit dans le Canal de Mozambique via une sensibilisation de ces trois territoires distincts sur le droit issu de l’Ohada. En perspective, la mise en place prochaine d’une antenne océano-indienne de cet instrument juridique et, dans un second temps, préparer les entrepreneurs locaux à tirer bénéfice du grand marché sous-régional qu’est la Comesa bien que n’en faisant pas partie. Pour une meilleure compréhension de cet enjeu, il convient d’expliquer que l’Ohada est un instrument mis en place par 17 pays africains (dont 15 francophones, un lusophone et un hispanophone), mais il dispose également d’un pendant sur le continent américain avec un Ohada Caraïbes regroupant 35 pays dont les deux territoires français ultramarins de Guadeloupe et Martinique. « Explorer les liens entre le droit des affaires régional Ohada, le marché commun Comesa, deux entités qui, par leur convergence ouvrent de nouvelles perspectives pour la régionalisation du droit dans l’océan Indien », a noté Mohamed Ali Hamid. La CCIM ambitionne clairement de reproduire ce concept à Mayotte dans le but de promouvoir les investissements français et régionaux dans un espace qui partage des problématiques communes, telle que l’insularité et la dépendance à des territoires lointains pour leur approvisionnement en certains produits. « L’importance des échanges dans le développement, le dynamisme et la stabilité de nos régions ne peut être sous-estimée. Les enjeux qui se présentent à nous dans l’océan indien exigent une coopération étroite et des actions concrètes », a aussi souligné le président de la CCIM, formant le vœu que ce colloque soit un moment de partage de connaissances, d’échanges fructueux et de réflexions constructives.

Une stratégie globale du Département

Inverser cette tendance via une coopération économique accrue serait l’idéal pour ces trois pays voisins, mais une telle collaboration nécessite au préalable une sécurisation du droit des affaires d’où l’intitulé de ce colloque international en cours « Amélioration du climat des affaires dans le sud-ouest de l’océan Indien ». Ainsi cette formation qui vient de s’achever a démarré à l’université de Fianarantsoa à la rentrée de 2022, pour s’achever en août 2023 avec des examens, des oraux et de remises de mémoires. Elle était ouverte à la fois aux étudiants en droit, aux praticiens du droit, avocats et juristes ainsi qu’aux chefs d’entreprises susceptibles d’avoir à utiliser ce droit des affaires Ohada. Pour et les Comores et Mayotte en revanche, il s’agit plutôt d’une formation professionnelle. Dans notre département, elle a débuté en mai dernier pour prendre fin en novembre (contre août pour les Comores). Plus concrètement, pour que l’usage de ce droit devienne effectif, il importe que le contrat liant deux parties en affaires (par exemple un homme d’affaires comorien à un partenaire mahorais) stipule une clause prévoyant qu’elles doivent se référer au droit Ohada (lequel devient du coup un droit commun aux deux) plutôt que celui du pays d’origine de l’un ou l’autre.

Bien sûr, d’autres dispositions viendront compléter l’émission de ce choix ainsi affirmé, notamment, en fonction de l’importance des montants en jeu. Cette formation (qui reste une niche d’opportunités pour les jeunes Mahorais très peu nombreux à y avoir répondu) se veut une action comme une autre parmi celles qui s’inscrivent dans la stratégie du conseil départemental de Mayotte en matière de coopération régionale. « A travers cette action, nous espérons justement générer un important potentiel d’emplois dans l’avenir pour les jeunes et ceux de la région. Tous les jeunes étudiants qui choisiront de se spécialiser en droit Ohada ou Comesa auront l’opportunité de travailler avec des opérateurs issus de nombreux paysages d’Afrique de l’ouest, notamment de grandes entreprises comme Total ou autres », fait remarquer une source autorisée à la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte.

On était 9.800 habitants de plus à Mayotte en 2022

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10.770 nouveau-nés ont été recensés sur la seule année 2022 dans les registres de l’état civil.

Dans son dernier bilan démographique, l’Institut national de la statistique et des études économiques a confirmé que 10.770 enfants sont nés de mères domiciliées à Mayotte en 2022. Un nouveau record.

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Muriel Granjon, responsable du recensement, Loup Wolff, directeur interrégional et Véronique Daudin, nouvelle cheffe du service régional de l’Insee à Mayotte.

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publie son « bilan démographique » annuel. Photographie à un instant « t » du ratio entre les décès et les naissances, le « solde naturel » du département était de 9.800 habitants en 2022. Le « niveau record » des naissances fait largement pencher la balance. En effet, l’an dernier, 10.770 enfants sont nés de mères domiciliées à Mayotte, soit 160 de plus qu’en 2021. « La fécondité reste ainsi élevée, avec 4,7 enfants par femme », note l’Insee. Une donnée qui explique l’évolution démographique du département, notamment parce que « les trois quarts des bébés nés en 2022 ont une mère étrangère, souvent comorienne », poursuit l’institut. Toutefois, un enfant sur deux [55% des nouveau-nés] a ou moins un parent français.

L’Insee, qui se base sur les données issues de l’état civil pour réaliser cette étude, précise que, depuis 2015, le nombre de naissances se situe à un niveau nettement plus élevé qu’à la fin des années 2000. En moyenne, entre 2007 et 2012, 7.100 naissances ont été enregistrées à Mayotte. Le solde naturel augmente donc, malgré une légère hausse du nombre de décès en 2022 (970, soit 23% en plus qu’en 2019). En comparaison avec les données nationales, entre l’avant et l’après Covid-19, les décès ont bien plus augmenté à Mayotte que dans l’Hexagone (+9,8%), aux Antilles ou en Guyane (+16-17 %).

« La population de Mayotte étant nettement plus jeune que celle de l’Hexagone, le nombre de décès rapportés à l’ensemble de la population reste bien plus faible. Ainsi, le taux de mortalité est trois fois plus faible à Mayotte que dans l’Hexagone (3,2 contre 9,8 pour 1.000 habitants », contextualise l’institut.

Les données du nouveau recensement en 2025

Plus attendus, les résultats du recensement de la population ne seront pas connus avant le début de l’année prochaine, le dernier datant de 2017. « On ne recense plus les personnes tous les cinq ans de façon exhaustive. Maintenant, on réalise un recensement annuel de la population », explique Muriel Granjon, responsable du recensement de la population à l’Insee Mayotte. Depuis la loi relative à l’égalité réelle Outre-mer, l’institut applique les mêmes méthodes à Mayotte que dans les autres départements, et fournira seulement une « estimation » de la population aux communes chaque année avant d’arrêter un nombre précis fin 2025. Au 1er janvier 2023, la population de Mayotte était estimée à 310.000 personnes.

Une nouvelle cheffe du service régional

Véronique Daudin est nommée cheffe du service régional de l’Insee à Mayotte, au sein de la direction interrégionale de l’Insee La Réunion-Mayotte. Depuis 2019, elle était directrice régionale de l’institut en Corse. Auparavant, de 2015 à 2019, elle a été directrice de l’Institut national de la statistique et des études économiques de Nouvelle-Calédonie. Elle avait déjà exercé à Mayotte de 2010 à 2013 en tant que responsable du service régional et succède désormais à Bertrand Aumand, qui devient chef du service territorial de la Martinique.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes