Le matin du mardi 2 janvier, les gendarmes sont allés à l’îlot Mtsamboro pour procéder à l’interpellation d’une vingtaine de migrants arrivés dans la nuit et dont la plupart sont originaires du continent africain. Face à ce nouvel exemple d’une montée en puissance d’un réseau d’immigration clandestine depuis l’Afrique des Grands Lacs, la fédération Les Républicains de Mayotte a souhaité réagir par communiqué. Celle-ci « exhorte les autorités à prendre des mesures immédiates pour faire face à cette situation préoccupante. Nous demandons instamment que ces migrants fassent l’objet d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Il est hors de question que Mayotte se transforme en une plaque tournante de l’immigration irrégulière ».
Le parti, dont le président Abdoul Kamardine est lui-même élu du canton de M’tsamboro, demande au gouvernement de « renforcer de manière significative le contrôle de nos frontières ». Selon ses représentants, il faut également une meilleure collaboration avec les pays africains, à la fois avec les Comores qui servent de transit, mais aussi les pays de départ des candidats à l’immigration, afin qu’ils facilitent les reconduites à leurs frontières. « La Fédération Les Républicains de Mayotte et les élus du territoire restent fermement engagés dans la préservation de l’intégrité territoriale et la sécurité de Mayotte, et continueront à exercer une pression constante sur le gouvernement pour des actions concrètes et immédiates face à cette situation préoccupante », défend le parti politique.
Les travaux du Caribus, dont la première pierre a été posée le 11 février 2022, modifient durablement le réseau routier dans l’agglomération de Mamoudzou.
Depuis le 15 décembre, les restrictions de circulation ne sont plus en vigueur dans la commune de Mamoudzou en raison d’un trafic allégé pendant les vacances. Elles seront de retour dès le lundi 15 janvier avec un nouvel arrêté qui pourrait concerner aussi les vendredis et samedis exclus jusque-là.
Contrairement aux autres secteurs de la prison, le quartier des mineurs n’est pas touché pas la surpopulation.
Les dernières données du ministère de la Justice, rendues publiques fin décembre, confirment une surpopulation record en France et un taux d’occupation tout aussi important pour la prison de Majicavo-Koropa. Le centre de détention était occupé à 315,8% au 1er décembre 2023.
Avec 75.677 personnes derrière les barreaux au 1er décembre 2023, les prisons françaises n’ont jamais été aussi remplies. La prison de Majicavo ne déroge pas à la règle. Elle fait même figure d’exemple avec la densité carcérale la plus importante du territoire national. Son centre de détention accueille 360 condamnés pour 114 places (315,8%). C’est le taux le plus élevé, loin devant la maison d’arrêt de Nîmes (228%), le centre pénitentiaire de Perpignan (211,7%) ou encore la maison d’arrêt de Lons-le-Saunier (213,3%) dans le Jura. Il s’agit d’un nouveau record pour le centre de détention. Ces derniers mois, le nombre d’occupants tournait davantage autour des 300, avec un pic au 1er juin à 339.
La partie maison d’arrêt de l’établissement mahorais (où des détenus attendent d’être jugés) est tout aussi suroccupée avec 284 prisonniers pour 164 places (173,2%). Au 1er décembre, le quartier des mineurs d’une trentaine de places n’est rempli qu’aux deux tiers, quant à celui des femmes, il n’est occupé qu’à moitié (trois sur six places).
Des prévenus éparpillés
Le centre de détention accueille normalement des prisonniers pour des peines longues. Sauf que la surpopulation est telle que des détenus accueillis sont mis là même s’ils purgent des petites peines ou sont en attente de leurs procès. Pour le délégué syndical, la surpopulation pousse les prisonniers à être de plus en plus récalcitrants. Et l’insécurité actuelle n’améliore en rien la vie à l’intérieur de la prison. « Sur les cinq derniers jours, on a fait rentrer vingt détenus », nous rappelait Mouhamadi Houmadi, le secrétaire FO Justice, le 22 décembre.
Alors qu’ils ont été stoppés en raison du mécontentement des agents de La Réunion, les transferts vers d’autres établissements pénitentiaires ont repris. « On est solidaires avec eux, et eux, avec nous. Nous aussi, on trouve que c’est déplacé le problème », poursuit le représentant FO Justice. Chaque semaine, en alternance, un départ se fait de nouveau vers La Réunion et la métropole. Mais la situation restera tendue tant que l’extension de l’actuelle prison (en étude) et la construction de la deuxième (deux sites seraient privilégiés) ne sont pas réalisées.
Deux détenus décédés dans la nuit du 21 au 22 décembre
Les surveillants pénitentiaires de la prison de Majicavo-Koropa ont découvert les corps inertes de deux prisonniers, vers 7h, le matin du vendredi 22 décembre. Alors que les deux ne partageaient pas la même cellule, la drogue est la cause des décès. La chimique ou le bangué circulent ainsi à l’intérieur du seul établissement pénitentiaire de l’île grâce à des complices en dehors. « Il y a des filets antiprojections, mais ils arrivent régulièrement à monter dessus », reconnaît le syndicaliste. Il arrive parfois que les prisonniers soient envoyés à l’hôpital en raison de la consommation de drogues. Mais les décès « sont assez rares ».
Natalis Yankoub-Dine, aide-soignante, et Abdallah Allaoui Andjilati, auxiliaire puériculture, informent : « Les sage-femmes ne restent pas longtemps ».
Les soignants de la maternité de Mamoudzou, déjà en suractivité, appréhendent les pics de naissance à venir. En effet, ne restaient ouvertes que les maternités de Kahani, Mamoudzou et Petite-Terre pendant les vacances.
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Une fois tous les lits conventionnels occupés, les soignants peuvent remplir une feuille où figurent noir sur blanc les brancards, les couloirs…
La maternité de Mamoudzou fait partie des cinq établissements de ce genre existants à Mayotte. Avec Petite-Terre et Kahani, ils étaient les trois à être ouverts en cette fin d’année 2023.
Bonne nouvelle : « La maternité de Kahani n’a jamais fermé et ne fermera pas. Elle tiendra pour les vacances scolaires », pose le directeur général de l’Agence régionale de Santé (ARS), Olivier Brahic, décisionnaire. Sa fermeture, à l’image des services de M’ramadoudou et Dzoumogné respectivement arrêtés depuis juillet et décembre de cette année, faute d’effectifs suffisants pour fonctionner, reste cependant « une option » pour les prochains mois. Un scénario que les soignants de la maternité de Mamoudzou, en sous-effectifs également, ont pris le temps d’imaginer en amont de cette décision. Sans appel, la situation serait catastrophique.
« Il n’y a pas beaucoup de médecins, pas beaucoup de sage-femmes et pas assez de lits. Au lieu de fonctionner avec des chambres à deux lits, elles sont toutes triplées », rapporte Natalis Yankoub-Dine, prête « à tout faire pour l’hôpital », y compris « parler de la situation si on veut qu’elle change ». Cette aide-soignante pleine de peps a intégré le centre hospitalier de Mayotte (CHM) en 2000. Elle était présente cet été lorsque la maternité de M’ramadoudou, dans la commune de Chirongui, au sud de l’île, a fermé le 3 juillet. « C’était déjà très compliqué. Il y a une limite mais on ne la respecte pas quand on est obligé. On place des lits dans des brancards, en salles d’attente, salles de réveil, dans les couloirs et on ajoute des rideaux. Et on réalise des sorties précoces », explique-t-elle. Sur les fiches servant à consigner le lieu de placement des patientes, ces systèmes D figurent d’ailleurs sous la liste des lits réglementaires.
« Il est arrivé qu’en tant qu’aide-soignante, je fasse le travail de sage-femme »
Depuis le début de l’année jusqu’à mi-décembre, le service de Mamoudzou a enregistré 7.750 naissances. « On passera les 8.000 », assure l’aide-soignante. En moyenne, l’équipe situe les pics de naissance dans la période de Noël. « Même si curieusement, peut-être du fait de l’insécurité poussant des femmes qui ont les moyens d’aller accoucher en métropole ou à La Réunion, ou des opérations Wuambushu, on ne traverse pas encore ce pic », détaille une sage-femme. Ce pic perdure, ou se manifeste davantage, durant les mois de janvier, février et mars. Le tout, pour un service qui, sur un jour ordinaire de mi-décembre, compte, en présentiel, 60 professionnels. Deux sage-femmes et une dite « transfert » comprises. Dont deux arrivées il y a quelques mois qui doivent se former à une organisation « qui n’a rien à voir avec la métropole ». Or, pour fonctionner, l’une de ces professionnelles indique qu’il faudrait 75 personnes en poste en tout.
L’Agence régionale de santé estime quant à elle que, « dans la théorie », pour répondre à la demande de tout le territoire, l’île aurait besoin de 170 professionnels tous services de maternités confondus. « On est à peu près à la moitié », renseigne le directeur général.
Natalis Yankoub-Dine confie : « Il est arrivé qu’en tant qu’aide-soignante, je fasse le travail de sage-femme. Je ne vais pas regarder le bébé et lui demander : « Alors, quand est-ce que tu viens ? ». Non, si elles sont toutes occupées, il faudra que j’y mette les mains. C’est déjà arrivé. » Un autre membre du service enchaîne : « Je n’ai jamais vu une telle déchéance. Avant cette année, on arrivait quand même à proposer une offre certes limitée, mais globalement satisfaisante. Là, on fait moins de suivi pour les patientes alors que les femmes à Mayotte ont des complications plus nombreuses puisque leur santé en général est plus fragile qu’en métropole. »
« On augmente les possibilités de morbidités et de morts fœtales »
Mais encore faut-il qu’elles y arrivent, au site de la maternité. L’augmentation du temps de trajet à cause des fermetures des maternités au nord (Dzoumogné, dans la commune de Bandraboua) et au sud de l’île (M’ramadoudou), additionnée aux embouteillages et surtout, aux problèmes d’insécurité sur les routes pendant les interventions, font craindre le personnel médical « d’augmenter les possibilités de morbidités et de morts fœtales ».
« Et on sait que pour le Smur (N.D.L.R. structure mobile d’urgence et de réanimation), les pompiers, les ambulances, les femmes enceintes, même sur le point d’accoucher, ne sont pas des priorités. Les femmes nous le disent », témoigne une consœur. « Ils leur disent de se rapprocher de la route pour prendre un taxi, venir par leurs propres moyens. On va avoir de plus en plus d’accouchements « sauvages » sur l’île, dehors, dans les ambulances… Et pas en toute sécurité », conclut cette professionnelle inquiète. Ce à quoi le directeur général de l’ARS dit être « très vigilant », rappelant aussi la mobilisation d’ambulances privées dont une ambulance de garde mise en place depuis deux ans.
Pas de prévisions de réouvertures
Alors si la maternité de Kahani, au centre-ouest de l’île, venait à fermer également, même si cette option a été écartée grâce à des renforts, le personnel du CHM s’attend à une « surcharge de travail » mêlée à des tensions. « Les femmes ne comprennent pas qu’il n’y a plus de place », développe l’aide-soignante. « Il y a des gens qui sont sur les nerfs. Ça peut dégénérer. »
Interrogé sur ces manques d’effectifs, le directeur de l’ARS reconnaît une situation « compliquée » et informe, sans en dire plus, que des mesures devraient être prises prochainement par le CHM pour endiguer le phénomène. En parallèle, il espère, les périodes de fête terminées, de nouveaux renforts à Mayotte. « Une tendance observée chaque année. » Sans toutefois s’engager à annoncer telle ou telle ouverture ou fermeture de services. « Par expérience, quand on veut trop planifier, les choses ne se passent jamais comme on a prévu. Il faut être vigilant et très agile. » Une donnée bien assimilée par le personnel de la maternité de Mamoudzou : « C’est au jour le jour ».
Quelques chiffres de l’Agence régionale de Santé
Depuis le début de l’année, 1.000 professionnels de santé de la réserve sanitaire sont venus ponctuellement en renfort, tous services confondus à Mayotte. Parmi lesquels, il faut compter 250 sage-femmes avec des contrats courts.
En 2022, pendant le pic de naissances, les deux maternités fermées à ce jour, Dzoumogné (fermée l’été, réouverte du 19 octobre au 12 décembre puis refermée) et M’ramadoudou (fermée depuis le 3 juillet), ont cumulé 161 naissances en décembre, 82 en janvier et 102 en février.
Moulaili Saïdi, 25 ans, est un développeur d’applications mahorais. Il assure avoir voulu « garder le côté communautaire » du groupe Facebook éponyme.
Moulaili Saïdi, un développeur mahorais, a créé une application mobile (uniquement sur Android) pour faciliter le quotidien des usagers de la route sur l’île. « Infos Route Mayotte » s’inspire du célèbre groupe Facebook tout en proposant des fonctionnalités plus performantes.
Pour éviter les barrages et les lanceurs de pierres, mieux vaut être informé « en temps réel » des évènements sur les routes de l’île. Pour cela, diverses options s’offrent aux Mahorais : les réseaux sociaux et le bouche à oreille en font partie. Probablement les ingrédients du succès du groupe Facebook « Infos Route à Mayotte » qui, après huit années d’existence, fédère plus de 100.000 usagers de la route. Seulement, parfois, on s’y perd un peu dans les différents « post » relayés par les membres. Blagues, actualités diverses et variées, infos décalées… « On n’entend pas toujours parler de circulation routière », constate Moulaili Saïdi, 25 ans, un développeur web mahorais basé dans l’Hexagone.
Pour faciliter la prise d’informations des usagers de la route souhaitant circuler dans des conditions optimales d’un point A à un point B, le jeune homme qui a grandi à Koungou a développé une application éponyme au groupe populaire sur les réseaux. « La communauté a plutôt bien accueilli l’idée. C’était comme un défi, je me suis dit pourquoi ne pas le faire ? », raconte le jeune Mahorais.
Le « Waze » de Mayotte
En février 2023, le développeur sort une première version de l’application. Cette dernière a trop de « bugs » et mérite d’être améliorée pour fluidifier son utilisation. Moulaili, en marge de ses études en alternance, pose une semaine pour se consacrer à plein temps à l’élaboration de l’outil. Le résultat est là : développée via la plateforme Android Studio, « Infos Route Mayotte » est disponible depuis peu sur Google Play, plateforme qui centralise les applications réservées aux utilisateurs de téléphone Android.
Comment ça fonctionne ? Une fois téléchargée, « Infos Route Mayotte » propose à ses utilisateurs un fil d’informations avec l’ensemble des signalements effectués par les automobilistes sur la route. Avancée importante : les personnes utilisant l’application peuvent confirmer ou infirmer les informations diffusées. Si l’une d’entre elles s’avère désuète ou partiellement inexacte, une fonctionnalité autorise l’utilisateur à apporter des précisions dans un commentaire.
« J’ai voulu garder le côté communautaire du groupe Facebook », fait valoir Moulaili. Plus technique, le développement d’un second volet offrira aux usagers des choix d’itinéraires en cas de barrage à l’aide d’un algorithme. Comme l’application mondialement connue Waze, sauf qu’en lieu et place des contrôles des forces de l’ordre, ce sont les caillasseurs et émeutiers qui devront être esquivés.
Il est important de souligner que cette version de l’application est actuellement à l’essai. Moulaili concède que quelques bugs sont en cours de correction. Pour les utilisateurs de la marque à la pomme, il faudra encore patienter quelques semaines avant d’installer l’application, qui compte déjà plus de 500 fidèles d’après son créateur.
La troupe de chanteurs et danseurs de Bandrélé était l’une des dix participants du concours « Quel sera le meilleur chant folklorique de France ? », un événement organisé et diffusé sur France 3, ce vendredi 5 janvier. Suivant le principe de cette émission, chaque passage était jugé par les chanteurs Vincent Niclo, Marie Myriam, Magali Ripoll et le pianiste André Manoukian. Dans la salle du Royal Palace, à Kirrwiller, en Alsace, les Super Jeunes ont mis l’ambiance au cours de leurs deux prestations et à chaque fois avec des costumes traditionnels différents, ce qui leur a permis de décrocher la troisième place lors de cette édition consacrant la jeunesse puisque que c’est le groupe de jeunes chanteurs de la maîtrise Sainte-Philomène de Haguenau (représentant le Grand Est) qui est arrivé en tête. Une autre île, la Corse, a terminé deuxième avec les quatre chanteurs d’Alba in scena.
Un rassemblement du parti Orange en novembre dernier à Moroni.
Si les candidats en lice multiplient les tournées dans les îles pour convaincre les électeurs à voter pour eux, le dimanche 14 janvier, les opposants hostiles à l’organisation de ces élections continuent de leur côté à appeler à l’abstention. Une manifestation est prévue ce mardi par les partisans du boycott.
Les Comoriens sont appelés aux urnes le 14 janvier. Après une première semaine morose, la campagne pour l’élection du président de l’Union des Comores a décollé et retrouvé son ambiance habituelle. Depuis le 25 décembre, les six candidats qui briguent la magistrature suprême sillonnent les îles. Au cours de cinq derniers jours, on a vu surtout l’ancien président de l’Assemblée nationale, Hamidou Bourhane, rameuter ses troupes à Anjouan, très prisée par tout prétendant en raison de son poids électoral. Ce fidèle de l’ex-président Ahmed Abdallah Sambi, dont il fut également ministre de l’Intérieur, se présente à cette élection en indépendant. Arrivé en cinquième position lors de la présidentielle de 2016, Hamidou Bourhane promet de « reconstruire les Comores ». Durant ses tournées, il défend un programme axé sur dix points, dont l’éducation. « Le coran doit être enseigné à nos enfants dans les écoles. Les enseignants arabes auront droit au même traitement que leurs collègues des autres disciplines. Une fois élu, je m’engage à se pencher sur l’inclusion des enfants handicapés qui sont livrés à eux-mêmes », a déclaré l’homme d’État dans une intervention faite à Dindri, sur l’île d’Anjouan. Le pays dispose seulement d’un seul centre qui accueille les enfants nés avec des handicaps. Le candidat numéro 6, originaire de la même région que le sortant Azali Assoumani, a dénoncé la zizanie semée entre les habitants des îles par le régime actuel. « Ce n’est pas normal que pour faire une carte d’identité ou un passeport, vous soyez tous obligés de vous rendre à la Grande Comore. Je mettrai fin à cela », a lancé l’homme d’État, lors de sa tournée à Anjouan. Durant cette campagne, de nombreux sujets n’échappent pas aux débats.
Constitution, chômage…
C’est le cas du chômage. Un jeune Anjouanais qui est rentré de Mayotte depuis plus d’un an a interpelé le candidat Bourhane par ces mots. « Nous attendons que vous nous trouviez une solution à cette vie en ouvrant des entreprises. On en a marre de rester assis dans ces places à ne rien faire. A force de se retrouver là, sans repères, on finira par devenir des délinquants », a-t-il alerté. L’ex-gouverneur de la Grande Comore, Mouigni Baraka Said Soilihi, lui a annoncé qu’en cas de victoire, l’État prendrait en charge les fournitures scolaires des élèves, du primaire à la terminale. Quand il dirigeait l’île, de 2010 à 2016, le gouvernorat avait distribué pendant une rentrée quelques fournitures à tous les enfants de la Grande Comore, mais seulement ceux du primaire. « Pour étendre une telle initiative, et mettre en place une mutuelle de santé, je réduirai le train de vie de l’État », a ajouté, Mouigni. Celui qui participe à sa troisième élection présidentielle d’affilé, a vivement critiqué les multiples voyages du président sortant qui plombent les caisses de l’État. « Je réduirai le salaire du président de la République, avoisinant selon certains les 17 millions de francs comoriens. Celui-ci ne doit pas dépasser les 7 millions », estime le chef du parti Rdce qui accuse Azali de vouloir user de tous les moyens pour installer son fils, Nour El-Fath, à la tête du pays après sa réélection. Il faut dire que l’idée de revoir le salaire du locataire de Beit-Salam, séduit également le docteur Salim Issa Abdallah, le candidat du parti Juwa, dont l’arrivée sur l’île d’Anjouan le 2 janvier, avait entrainé quelques incidents qui ont conduit les forces de l’ordre à lancer des gaz lacrymogènes.
Sécurisation des élections
Les autorités s’appuyant sur une note émanant de la commission électorale nationale indépendante (Ceni), ne voulaient pas que les sympathisants marchent en formant des caravanes. Mais en dépit de ces évènements, le parti de l’ex-président Ahmed Abdallah Sambi a continué sa campagne s’attaquant au bilan du régime actuel qui a pu revenir au pouvoir grâce au soutien apporté par le Juwa, en 2016 durant le deuxième tour. « Si je suis élu, je remettrai le pouvoir à un enfant d’Anjouan en 2026 et nous modifierons cette constitution en faisant revenir la tournante qui, permettait à chaque enfant de ce pays d’avoir la chance de devenir président », a promis Salim Issa. Le camp présidentiel, qui a été chassé dans plusieurs localités ce week-end par des habitants révoltés, essaie de se convaincre qu’il l’emportera dès le premier tour. Du côté de la société civile et des candidats de l’opposition, les appels à la sécurisation des voix se multiplient. L’objectif est d’éviter que les irrégularités de 2019 ne se reproduisent. A Mohéli, la polémique née après la désignation des membres de bureau de vote fait renforcer les craintes exprimées depuis toujours par les partisans du boycott, qui restent convaincus que le vote du 14 janvier ne sera pas transparent. Certains d’entre eux assurent que le scrutin n’aura pas lieu. Comptent-ils empêcher la tenue des élections ? Possible. Mais on en saura probablement plus ce mardi durant leur manifestation, même si celle-ci a moins de chance d’être autorisée.
Cinq candidats pour une seule place
Outre le président Azali Assoumani (Convention pour le renouveau des Comores), cinq candidats mettent leur nom sur les bulletins, le 14 janvier, en même temps que les postulants aux postes de gouverneurs des trois îles. Le docteur Salim Issa Abdillah est le représentant de la coalition d’opposition Nalawe et membre du parti Juwa (celui de l’ex-président Sambi). On retrouve aussi l’ancien président de l’Assemblée nationale Hamidou Bourhane (indépendant), et l’ancien ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou (Orange). Lui aussi passé par les ministères, Aboudou Soefou (Tsasi) est le sixième candidat.
L'Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte indique que la pollution au plomb est due à la robinetterie. Toutes les mesures d'interdiction ont été levées dans les villages concercernées.
Les communes de Dembéni et Bandrélé, ainsi que le village de Sada, étaient frappés d’une interdiction de boire de l’eau du robinet depuis plusieurs semaines maintenant. L’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte indique, ce jeudi 4 janvier, que la pollution au plomb serait due à la robinetterie. Toutes les mesures d’interdiction sont levées pour les localités concernées. Ce vendredi 5 janvier, aucune commune mahoraise ne fait l’objet d’interdiction ou de vigilance pour la consommation de l’eau ou même la baignade (voir encadré).
Les villages de la commune de Dembéni (Ongojou, Tsararano, Dembéni, Iloni et Hajangoua), quelques-uns de la commune de Bandrélé (Hamouro, Nyambadao et Bandrélé), puis celui de Sada, depuis le 21 décembre, étaient sous le coup d’une interdiction de boire l’eau du robinet, de se laver les dents avec ou de l’utiliser pour cuisiner. Celle-ci n’a plus cours dorénavant. « L’eau distribuée à Mayotte est potable et conforme aux exigences requises pour la consommation humaine », défend l’ARS.
Pas de traces dans les retenues
Alors que leur remplissage au cours de cette saison des pluies est déterminant pour conjurer la crise de l’eau, les retenues collinaires de Combani et Dzoumogné ne sont pas touchées par cette pollution. Tous les tests montrent que celle-ci n’existe qu’en aval du réseau. L’ARS rappelle qu’elle ne présente un risque que si le plomb est ingéré en grandes quantités sur le court terme ou plus longuement de manière régulière (ce qui peut développer le saturnisme). « Les premiers symptômes sont peu distinctifs, et réversibles (anémies, troubles digestifs, céphalées, fatigue) tandis que les symptômes les plus graves concernent les atteintes neurologiques centrales et périphériques. Les femmes enceintes et les jeunes enfants sont davantage sensibles à l’exposition au plomb : l’application des recommandations est alors d’autant plus importante pour ces publics vulnérables »,
Dans les premières mesures, la Société mahoraise des eaux (SMAE) s’est engagée à remplacer les robinets de ses rampes. La consigne est désormais de faire couler dix secondes pour limiter la présence de métaux lourds. « Il est également nécessaire de rappeler la réglementation en termes d’utilisation de matériaux pour la distribution de l’eau : le fabriquant se doit de respecter les normes de fabrication concernant la robinetterie destinée à de l’eau de consommation et le vendeur/installateur doit être en capacité technique de fournir les caractéristiques des produits qu’il propose. Cette consigne réglementaire, de portée nationale, sera rappelée aux fournisseurs ainsi qu’aux installateurs », ajoute l’ARS, qui pour la première fois depuis le 14 décembre, n’impose plus de mesures de vigilance ou d’interdiction liées à l’eau sur l’île (voir ci-dessous).
Pollution marine : l’interdiction de baignade aussi levée
La présence de cyanobactéries, détectée le 22 décembre à Hagnoundrou, avait entraîné une interdiction de baignade, de pratiquer des activités nautiques et de pêche pour tout le sud de Mayotte. Le jeudi 28 décembre, ces mesures ne concernaient plus les communes de Sada et Bandrélé. Le samedi 30 décembre, la levée a été étendue aux dernières concernées, à savoir Chirongui, Kani-Kéli et Bouéni.
« Ce sont des organismes microscopiques aux caractéristiques similaires aux bactéries. Ces dernières sont assimilées à des algues (« algues bleues »). Les cyanobactéries libèrent des toxines (cyanotoxines) qui peuvent être dangereuses pour la santé », précisait l’agence, le week-end dernier. Les symptômes qui peuvent être observés au contact de ces organismes sont l’irritation et la rougeur de la peau, du nez, de la gorge, des yeux ou des muqueuses. En cas d’ingestion, cela peut être des maux de ventre, diarrhées, nausées, vomissements ou céphalées (douleurs au niveau du crâne).
Le village de M’ramadoudou, dans la commune de Chirongui, a connu une contamination de type bactériologique détectée le 22 décembre. Les mesures de vigilance ont pu cependant rapidement être levées, le 26 décembre, avec des analyses s’avérant conformes.
Du fait de la présence de cyanobactéries, une interdiction de baignade est toujours en cours dans les communes de Bouéni, Kani-Kéli. Ce n'est plus le cas à Sada et Bandrélé, depuis ce jeudi 29 décembre.
La présence de cyanobactéries, détectée le 22 décembre à Hagnoundrou, avait entraîné une interdiction de baignade, de pratiquer des activités nautiques et de pêche pour tout le sud de Mayotte. Ce jeudi 29 décembre, ces mesures ne concernent plus les communes de Sada et Bandrélé (il est recommandé toutefois de se laver après la baignade et d’éviter de manger des crustacés et poissons pêchés dans ces zones). Par contre, elles restent en vigueur jusqu’au samedi 6 janvier 2024, à Chirongui, Kani-Kéli et Bouéni.
L’Agence régionale de Santé confirme que les investigations mènent bien aux cyanobactéries. « Ce sont des organismes microscopiques aux caractéristiques similaires aux bactéries. Ces dernières sont assimilées à des algues (« algues bleues »). Les cyanobactéries libèrent des toxines (cyanotoxines) qui peuvent être dangereuses pour la santé », précise l’agence.
Les symptômes qui peuvent être observés au contact de ces organismes sont l’irritation et la rougeur de la peau, du nez, de la gorge, des yeux ou des muqueuses. En cas d’ingestion, cela peut être des maux de ventre, diarrhées, nausées, vomissements ou céphalées (douleurs au niveau du crâne). « En cas d’apparition de ces symptômes, suite à une baignade ou une fréquentation des littoraux des communes indiquées précédemment, veuillez consulter ou appeler le 15 », invite l’ARS.
Le journal se met en pause pour deux semaines, avec un retour déjà programmé au lundi 8 janvier. Il clôture une année 2023 riche en événements sur notre petite île de l’océan Indien. Que ce soit sur le plan sportif avec les Jeux des Iles de l’océan Indien à Madagascar ou celui des crises avec l’eau ou l’insécurité, l’actualité a été riche et pas toujours des plus heureuses. Toutefois, nous avons essayé d’être présents partout où des initiatives se créent, là où des problèmes sont à résoudre, aux côtés de celles et ceux qui font avancer ce territoire. Cette année particulièrement, on a vu un défilé de ministres (Gérald Darmanin par deux fois, Olivier Klein, Jean-François Carenco, Philippe Vigier (quatre fois), Aurélien Rousseau et Élisabeth Borne), tous venus avec des idées pour réparer ce territoire. Est-ce que l’un d’eux a trouvé la bonne clé ? Nous ne sommes que journalistes. Tout ce qu’on peut vous promettre, c’est de suivre ça de près dès notre retour en espérant pour chacun une bien belle année 2024. A très bientôt !
Mansour Kamardine, le député de la deuxième circonscription de Mayotte, s’insurge des propos insultants de Jean-Philippe Nilor, candidat malheureux à la présidence de la commission d’enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d’outre-mer.
L’élection de Mansour Kamardine à la présidence de la commission d’enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d’outre-mer a déclenché la colère de Jean-Philippe Nilor, le député martiniquais étant à l’origine de ladite commission. Devant les propos insultants tenus par ce dernier, le 21 décembre, le député mahorais souhaite « des excuses publiques, dans la presse régionale et dans la presse nationale ».
« C’est vraiment lamentable. Et ce qui est le plus triste pour moi, c’est qu’il y a toujours un nègre de maison pour faire le boulot avec les maîtres, à côté des maîtres, accompagner les maîtres, à l’encontre même de sa propre population », a déclaré Jean-Philippe Nilor, le député de Péyi-A, un parti martiniquais incorporé à la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale), à nos confrères de La 1ère , jeudi 21 décembre. Le « nègre de maison » vise ici Mansour Kamardine, celui-ci ayant été récemment élu président de la commission d’enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d’outre-mer, contre le Martiniquais (17 voix pour Kamardine, 9 pour Nilor).
La phrase, qui fait référence à l’esclavage, ne passe pas pour le député mahorais, tout comme « un acte de prostitution » déclaré le même jour dans la presse régionale. « Non content des résultats du suffrage, Monsieur Jean-Philippe Nilor a tenu jeudi 21 décembre, dans la presse nationale et antillaise, des propos à mon endroit qui sont insultants et attentatoires à mon honneur et à ma considération. […] Il s’agit d’une insulte publique à caractère raciale de la part d’une personne chargée d’une mission de service public qui contrevient en outre à la bienséance des rapports entre parlementaires », a réagi le représentant de la deuxième circonscription de Mayotte, avant de les qualifier « d’inacceptables ».
« Je suis mahorais, noir et musulman, mais en politique je suis avant tout un citoyen Français élu de Mayotte. J’ai la République et ses valeurs chevillées au corps. Mayotte coulera dans mes veines tant que mon cœur battra. Mais jamais, au grand jamais, je ne n’accepterai le racisme et l’ethnicisme, pas plus de la part d’un ultramarin que d’un métropolitain », prévient-il.
Une commission défavorable à la Nupes
La colère de Jean-Philippe Nilor vient du fait qu’il est l’origine de la proposition de loi créant cette commission dont le but est d’anticiper « les risques spécifiques associés à chaque collectivité territoriale d’Outre-mer, comme les séismes, les tsunamis, l’érosion côtière », et le dérèglement climatique. Mais la composition de l’assemblée s’est avérée défavorable pour le parlementaire martiniquais, car les membres de Renaissance et du Rassemblement national ont préféré le représentant des Républicains comme président. D’ailleurs, hormis Christian Baptiste (apparenté socialistes) à la vice-présidence, la gauche n’est pas présente dans le bureau.
Jean-Philippe Nilor est député de la quatrième circonscription de Martinique.
L’autre raison du mécontentement de la Nupes est qu’elle est majoritaire dans les territoires ultramarins (16 députés sur 27 font partie de l’alliance de gauche). Son camp s’estime donc plus légitime dans une commission centrée sur les Outre-mer. Ce à quoi répond Mansour Kamardine : « Les problématiques ultramarines ne sont pas la propriété privée du député Jean-Philippe Nilor, au même titre que les ultramarins et leurs élus ne sont pas ses biens meubles. »
Avec le retrait du député martiniquais, qualifiant la commission de « mascarade », il reste sept ultramarins (Mansour Kamardine, les Guadeloupéens Élie Califer et Christian Baptiste, le Martiniquais Marcellin Nadeau, le Néo-Calédoniens Philippe Dunoyer et Nicolas Metzdorf, et le Saint-Martinois Frantz Gumbs) sur 28.
Le couvre-feu pour les mineurs concerne uniquement les villages de Combani et Miréréni.
Depuis plusieurs semaines, la commune de Tsingoni connaît de nombreux actes de violence. D’abord cantonnés à Miréréni, et Combani, ils se sont étendus au village de Tsingoni avec en point d’orgue, le décès de « Jumeau », un supporter de 17 ans touché à la tête lors d’un match de football. Ces événements ont poussé la municipalité locale à prendre trois mesures. La première est l’instauration d’un couvre-feu pour les mineurs à Combani et Miréréni par l’intermédiaire d’un arrêté qui doit rester en vigueur pendant deux mois. Signé par Ahmed Adam, le maire adjoint en charge de la tranquilité publique, il interdit la circulation de mineur « non accompagné d’un personne majeure membre de sa famille ou d’un tuteur légal », de 20h à 5h. Les rassemblements de plus de trois mineurs sont également prohibés dans les mêmes horaires et la zone similaire, à savoir des axes de Combani et Miréréni, ainsi qu’à proximité de la rivière qui sépare les deux villages.
La seconde disposition est l’interdiction d’accéder aux plages de la commune de Tsingoni, de 7h à 18h, lors de ces fêtes de fin d’année. Les sites de Dindrioni, Adapté, Zidakani, M’tsangaguini et la cascade de Soulou ne sont donc pas accessibles, les 24, 25, 31 décembre et le 1er janvier. Il s’agit de « prévenir tout risque d’agression, d’affrontement et vols sur les plages », justifie la municipalité dans son arrêté.
Enfin, la dernière consiste à l’interdiction de vente d’alcool sur tout le territoire de Tsingoni à partir de 17h et jusqu’à 8h, le lendemain. Cet arrêté est actif depuis ce dimanche 24 décembre et pour une durée de trente jours.
Côté judiciaire, il y a finalement quatre mis en cause. Il s’agit de jeunes mineurs de Ouangani. Le Parquet donne d’ailleurs quelques éléments de contexte sur ce match retour du championnat U15, reporté à plusieurs reprises en raison des risques. « Les joueurs de Sada étaient violement agressés par plusieurs individus originaires de Ouangani, pour certains joueurs de l’équipe accueillante. Ces derniers, notamment armés de pierres et de machettes, blessaient plusieurs joueurs de l’équipe de Sada », précise le procureur de la République, Yann Le Bris.
Le chef d’assassinat a été retenu contre les quatre mis en cause, car « il ressortait de l’enquête confiée à la brigade de gendarmerie de Sada et à la section de recherches de Mamoudzou, que ces violences étaient parfaitement préméditées et organisées sur les réseaux sociaux ». Ils ont été présentés, vendredi, devant le juge d’instruction à l’issue de leur garde à vue. Mis en examen et présentés devant le juge des libertés et de la détention, ils ont été placés sous contrôle judiciaire pour trois d’entre eux, en détention provisoire pour le dernier. Les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour identifier et interpeller d’autres mis en cause.
Si les moyens des forces de l'ordre pour rétablir la sécurité (ici le Raid à Doujani) ont augmenté à Mayotte cette année, c'est le cas aussi du nombre de faits.
Est-ce que l’opération Wuambushu a tenu ses promesses ? Dans son dernier baromètre de la délinquance à Mayotte, la préfecture de Mayotte compile les atteintes aux biens et les atteintes volontaires à l’intégrité physique entre janvier et novembre 2023. Sur cette période, le grand raout de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outremer, devait permettre d’intensifier la lutte contre la délinquance (comme la lutte contre l’habitat insalubre et l’immigration irrégulière). 49 individus catalogués comme « chefs de bandes » ont été appréhendés sur cinquante identifiés. Un objectif pratiquement rempli qui masque mal les difficultés sur le terrain, car les actes de violence ont globalement égalé, si ce n’est dépassé, les statistiques de 2022. 2.400 faits de violences non crapuleuses ont par exemple été constatés entre janvier et novembre 2023, contre 2.183 sur la même période en 2022. Et si on prend les seuls coups et blessures volontaires (1.698 contre 1.608), nous sommes à la même latitude, tout comme les violences crapuleuses (1.036 en 2023 et 1.029 en 2022) : l’opération Wuambushu, lancée en avril 2023, n’a donc pas permis de tarir la violence à Mayotte.
Augmentation de l’activité judiciaire
L’année 2023 a, en revanche, été marquée par une augmentation de l’activité judiciaire. Le nombre de mis en cause (6.601 contre 5.990) a connu une hausse importante de 10%, tout comme les gardes à vue (4.215 contre 3.586). Plus marquant, le nombre de personnes emprisonnées dans ce laps de temps a plus que doublé par rapport à l’année précédente (800 contre 385, soit +107,79%). A en croire le baromètre de la préfecture, les cambriolages de logements ont en revanche été moins nombreux (369 contre 412), laissant leur place à une hausse des actes de vols avec violence contre des personnes (1.434 contre 982) et des vols liés aux véhicules à moteur et deux-roues motorisées (1.026 contre 854).
Quid de l’immigration ? Selon les derniers chiffres communiqués par Matignon, fin novembre, Wuambushu n’a pas rempli ses objectifs dans ce domaine. 22.000 personnes ont été expulsées vers les Comores depuis le début de l’année. C’est 3.580 de moins qu’en 2022, même si l’année n’est pas encore terminée.
La non-conformité de l'eau à M'ramadoudou provient d'une bactérie. Il n'est pas interdit d'en boire si celle-ci est bouillie.
L’eau du réseau distribuée à M’ramadoudou, dans la commune de Chirongui, est désormais non-conforme, indique l’Agence régionale de Santé (ARS), ce vendredi après-midi. « Une analyse reçue ce jour fait état d’une non-conformité bactériologique de la qualité de l’eau à M’ramadoudou », confirme l’agence. « Seul le réseau de distribution est concerné par cette mesure de vigilance. L’eau distribuée sur les rampes et les établissements raccordés aux chemins de l’eau reste potable. » L’ARS précise qu’il s’agit d’une contamination du fait d’une bactérie et pas au plomb comme celles observées dans la commune de Dembéni, ainsi que les villages d’Hamouro, Nyambadao, Bandrélé et Sada, ces dernier jours. Contrairement à la présence de métaux lourds, celle de bactéries n’entraîne pas d’interdiction de boire, faire la cuisine ou se brosser les dents avec l’eau distribuée. Toutefois, « il est demandé à l’ensemble de la population de ce secteur de faire systématiquement bouillir l’eau. L’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. Cette eau peut être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures ».
Les autres usages (vaisselle, ménage, alimentation des animaux, douche, lavage des mains…) sont tout à fait possibles.
Une personne a filmé ce qu’il décrit comme une marée noire dans le village de Hagnoudrou, dans la baie de Bouéni.
Dans la matinée, ce vendredi, des images alertant sur une marée noire à Hagnoudrou (village de la commune de Bouéni) ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Les différents services de l’Etat se sont rendus sur place. Si des analyses sont en cours, les premières imputeraient davantage ce phénomène à une pollution organique, donc naturelle.
Ce vendredi, une vidéo a circulé dans la matinée sur les réseaux sociaux pour alerter sur une potentielle marée noire à la plage du village de Hagnoudrou, dans la commune de Bouéni. « Ça ressemble à de l’hydrocarbure. Waouh, qu’est-ce que ça sent fort ! », peut-on entendre dans la vidéo. « Il faut alerter les autorités. »
L’ensemble des services de l’Etat sont mobilisés pour mener l’enquête sur place. « Des moyens de reconnaissances aériens et maritimes sont envoyés sur place, des prélèvements vont être faits pour caractériser et identifier rapidement ce phénomène », écrit la préfecture de Mayotte dans un communiqué envoyé en début d’après-midi.
Des analyses sont en cours
Les Affaires maritimes, le Parc Marin, l’Agence régionale de Santé (ARS), le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) ou encore l’Office Français de la Biodiversité (OFB) font partie des services mobilisés. L’adjoint au chef de Service Maritime et Littoral de la préfecture, Martin Hochart, nous indique qu’après analyse des images de la vidéo par le Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre), basé à Brest, il semble qu’il s’agirait davantage d’une pollution organique qu’une pollution aux hydrocarbures.
L’analyse des images par un centre de recherche en métropole tendrait davantage sur une pollution naturelle.
Ce type de pollution peut, par exemple, être due à des végétaux qui macèrent, se décomposent avant de se déverser dans le lagon avec les pluies. L’odeur forte décrite dans la vidéo peut justement être lié à cet état de décomposition. Pour l’heure, des échantillons ont été prélevés et les résultats sont attendus pour déterminer la cause exacte de cette pollution.
Des résultats qui devraient être connus, ce samedi. S’il s’agit d’hydrocarbures, il faudra alors déployer des moyens pour absorber cette pollution. « Si c’est bien une pollution organique, on laisse plutôt la nature faire », explique Martin Hochart.
Les diplômés de Mayotte Consulting Formation étaient reçus, ce vendredi matin, à la MJC de Kawéni.
Ce vendredi 22 décembre, à la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de Kawéni, d’anciens stagiaires de Mayotte Consulting Formation ont été diplômés en présence de l’équipe pédagogique. Basé dans le quartier des Hauts-Vallons, ce centre de formation propose quatre formations distinctes dans la compatibilité/gestion, les ressources humaines ou encore la gestion comptable et fiscal. Seul le BTS comptabilité et gestion (en alternance) est diplômant. D’ailleurs, cette année, le taux de réussite dans cette formation fait la fierté de MCF, puisqu’il est de 100%. D’anciens élèves du BTS ont ainsi témoigné face à un parterre d’apprenants ce matin, louant la qualité de l’encadrement pédagogique. « Pour les élèves qui passent en alternance, on a presque 90% d’insertion parce qu’en général ce sont les entreprises qui les envoient donc elles ne les laissent pas partir. Pour les demandeurs d’emploi, c’est plus compliqué. D’autres continuent leur formation ou partent en métropole une fois qu’ils ont eu leur diplôme », explique Abdou Tchake Nazra, coordinatrice.
Le centre hospitalier de Mayotte (CHM) donne pour nouvelle consigne, à partir de ce vendredi 22 décembre, d’appeler « systématiquement » le Samu Centre 15 avant de se rendre aux Urgences.
Un médecin régulateur spécialisé se chargera alors d’exhorter les patients à venir aux Urgences si leur état le nécessite. Sinon, une prise en charge en dehors de ce circuit lui sera proposé.
En effet, « malgré le travail conjoint des équipes des différents services », le CHM rend compte de « tensions majeures toujours constatées au niveau des ressources en professionnels de santé du service des urgences [qui] fragilisent ainsi son organisation ».
Le trentenaire était suspecté d'être l'auteur présumé d'un féminicide commis en janvier.
Les surveillants pénitentiaires de la prison de Majicavo-Koropa ont découvert les corps inertes de deux prisonniers, vers 7h, ce vendredi 22 décembre. Alors que les deux ne partageaient pas la même cellule, la drogue pourrait être la cause des décès.
« Vers 7h, les collègues ont fait l’appel, comme tous les matins. C’est là qu’ils ont découvert que les deux prisonniers étaient morts », raconte Mouhamadi Houmadi, le secrétaire FO Justice. Ce vendredi matin, les deux hommes se trouvaient dans deux cellules différentes. L’hypothèse pour le moment est la mort par overdose selon les premières constatations du médecin, la chimique circulant à l’intérieur du seul établissement pénitentiaire de l’île grâce à des complices en dehors. « Il y a des filets antiprojections, mais ils arrivent régulièrement à monter dessus », reconnaît le syndicaliste. Il arrive parfois que les prisonniers soient envoyés à l’hôpital en raison de la consommation de drogues. Mais les décès « sont assez rares ».
Le centre de détention accueille normalement des prisonniers pour des peines longues. Sauf que la surpopulation (avec 300% d’occupation) est telle que des détenus accueillis sont mis là même s’ils purgent des petites peines ou sont en attente de leurs procès. Pour le délégué syndical, la surpopulation pousse les prisonniers à être de plus en plus récalcitrants. Et l’insécurité actuelle n’améliore en rien la vie à l’intérieur de la prison. « Sur les cinq derniers jours, on a fait rentrer vingt détenus », rappelle-t-il.
Alors qu’ils ont été stoppés en raison du mécontentement des agents de La Réunion, les transferts vers d’autres établissements pénitentiaires vont reprendre. « On est solidaires avec eux, et eux, avec nous. Nous aussi, on trouve que c’est déplacé le problème », poursuit le représentant FO Justice. Chaque semaine, en alternance, un départ se fera vers La Réunion et la métropole. Mais la situation restera tendue tant que l’extension de l’actuelle prison (en étude) et la construction de la deuxième (deux sites seraient privilégiés) ne sont pas réalisées.
La sécurité autour des terrains étant compliquée à assurer, joueurs, dirigeants et public sont privés de matchs pour quinze jours. (image d’archives)
Le couperet est tombé pour le football, le basket-ball et le handball, ce jeudi. Il n’y aura pas de compétitions sportives pendant quinze jours, a décidé la préfecture de Mayotte. Les faits-divers en marge des matchs ont provoqué cette décision prise avec l’appui des dirigeants des fédérations sportives.