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Assises de Mayotte : « C’était eux ou c’était nous » : deux hommes jugés pour tentative de meurtre

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Huit ans après les faits, deux jeunes hommes sont jugés pour avoir tenté de tuer, en groupe, un adolescent, le 28 janvier 2016. Le procès, devant la cour d’assises de Mayotte, a débuté ce lundi et se clôturera mercredi. Les circonstances de l’agression qui a eu lieu à Mamoudzou restent floues.

« Ça sert à quoi une hache monsieur ? ». Nathalie Brun, la présidente de la cour d’assises à Mamoudzou, hausse le ton, ce lundi 19 février, en réponse à l’un des deux accusés qui confie avoir été traversé par la rage, mais prétend ne pas avoir eu l’intention de tuer. Les faits remontent au 28 janvier 2016, vers 21 heures, dans le quartier de Barakani, à Mamoudzou, non loin du commissariat. Ce qui pourrait être une quinzaine voire une trentaine d’individus, dont les deux accusés, guettent les alentours après une réunion organisée par des « mamas ». L’une d’entre elles étant celle du second. Selon plusieurs témoignages et l’enquêteur chargé de l’enquête, elles auraient demandé à défendre le quartier en réaction à des événements survenus plus tôt.

Mais ce soir-là, trois jeunes hommes issus de Kawéni descendent la route vers la place Dinahou. Ils sont vite repérés et encerclés. L’un des trois protagonistes, âgé de 15 ans et un mois à l’époque et habitant du quartier Recto verso, est projeté et traîné au sol, tandis que ses deux comparses parviennent à fuir. L’adolescent reçoit notamment des coups de marteau dans le dos et à la poitrine, et deux coups de hache sur la tête. Le troisième atterrit sur sa main, qu’il place devant lui pour se protéger.

« Je n’étais pas tout seul »

Dans un contexte déjà tendu de violences urbaines, explique l’enquêteur de l’époque, la police fait usage de gaz lacrymogènes. Le groupe riposte en caillassant avant de se disperser. La victime, partie civile de ce procès mais qui n’est pas présente lors de l’audience, se dirige en sang vers le centre hospitalier de Mayotte, avant de s’évanouir. L’affaire est confiée aux enquêteurs deux jours après. Selon le certificat médical, le pronostic vital de la victime est engagé à cause de quatre plaies commises à l’arme blanche. Elle ne sort de l’hôpital qu’un mois après [mise à jour], une plaie crânienne suturée sur 23 centimètres ainsi que des difficultés pour parler. Paralysée au niveau des membres supérieurs, sur le côté droit, à la suite de son agression, elle écope de 25 jours d’incapacité temporaire totale de travailler (ITT), puis de 30. À ce jour, « le total n’est pas encore consolidé », informe son avocat.

Le premier accusé, à l’origine d’au moins un coup de hache et qui a tout juste atteint la majorité, s’enfuit après les faits. Il est finalement retrouvé par les autorités, « avec un marteau », renseigne l’enquêteur. L’interpelé était déjà connu des services dans une affaire de stupéfiants et a été jugé depuis pour une agression au tournevis survenue pendant sa cavale. « Je n’étais pas tout seul. On était nombreux », répète-t-il à la barre, concernant le déroulé de la soirée, droit sur ses jambes, les yeux légèrement rougis mais le regard fixe sur les membres de la cour, « prêt à être juger et tourner la page ».

« Je tiens à la sérénité des débats »

« Tu ne sais rien ! », s’exclame-t-il à un moment. Tutoyant la présidente, il ne comprend pas pourquoi il a besoin de répondre aux questions alors que les auditions sont lues. « Je tiens à la sérénité des débats », répond la présidente à l’avocat général, représentant des intérêts de la société, qui estime que la cour s’est déjà bien assez justifiée. Tandis que la présidente prend le temps d’expliquer l’importance de l’oralité des débats.

« C’[était] eux, ou c’[était] nous », déclare néanmoins l’accusé, d’une voix rauque, persuadé que ces trois jeunes, dont l’un était armé d’un marteau, venaient pour se battre et qu’il s’agissait alors de se défendre. « Vous dites pourtant que le marteau est resté dans une poche de son pantalon », réagit la présidente. La victime, elle, explique, dans son audition lue durant l’audience, ne pas être au courant de rivalités entre bandes et avoir simplement voulu se rendre dans un commerce.

Le second accusé, reconnaît, lui, être présent sur les lieux ce 28 janvier mais ne pas avoir vu d’armes ni d’avoir été actif dans l’agression qui s’y est déroulée, expose ce trentenaire calmement. Le procès se poursuit jusqu’à mercredi.

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