Une bonne idée de sortie pour faire ses emplettes ce week-end. A l’occasion des fêtes de fin d’années, la Communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte organise ses « Rendez-vous du Grand Nord ». Le prochain est prévu, ce dimanche, au remblai de Bandraboua, à partir de 9h. Un évènement convivial au cours duquel un marché artisanal et des animations festives seront mis en place afin de soutenir l’économie locale du territoire.
Les lycéens de Kawéni « racontent l’histoire du petit-déjeuner »
Le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, rencontrera ce jeudi matin les élèves en classe de seconde pro « Boulangerie-Pâtisserie » au lycée du goût et des saveurs de Kawéni. L’occasion pour ces jeunes apprenants de présenter le travail réalisé en interne au cours du projet « Raconte-moi l’histoire du petit-déjeuner ». De l’histoire à la réalisation du premier repas de la journée, ils auront l’occasion de mettre en avant le fruit de leur apprentissage. « Parallèlement, ils vont réaliser un contenu artistique dans les cours d’arts appliqués avec leur enseignant M. Maghnouji pour représenter chaque ingrédient lors de la présentation finale du projet », souligne aussi le rectorat. Évidemment, l’évènement se conclura avec le service d’un petit-déjeuner. De la théorie à la pratique !
Justice : deux auteurs des troubles à l’ordre public à Combani condamnés
Plusieurs affrontements entre des bandes originaires de Miréréni et de Combani se sont produits entre le 24 et 28 novembre. « À cette occasion, les auteurs des troubles à l’ordre public ont érigé des barrages sur la RD3 entre Vahibé et Combani, dégradé des véhicules dont certains sont incendiés, agressé des riverains et lancé des projectiles contre les forces de l’ordre », rappelle la gendarmerie. Celle-ci révèle que les investigations réalisées ont permis d’identifier et d’interpeller, dans le temps de la flagrance, les deux principaux mis en cause. À l’issue de leur présentation à la justice le lundi 4 décembre, ils ont été reconnus coupable et ont été respectivement condamnés à seize mois d’emprisonnement dont huit avec sursis pour l’un et pour l’autre, à un an d’emprisonnement dont quatre mois avec sursis.
Crise de l’eau : Un « dépassement inhabituel » de la quantité de plomb
Ce mercredi matin, l’Agence régionale de Santé et la préfecture de Mayotte ont organisé une conférence de presse en urgence afin d’alerter sur la présence plomb dans l’eau de distribution de plus de la moitié du territoire. Il ne faut surtout pas la boire ou l’utiliser en cuisine avant que de nouveaux résultats d’analyse confirment ou non la présence de métaux lourds.

Des analyses de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Mayotte ont révélé la présence de plomb dans l’eau au niveau de deux points de prélèvement : ceux de Bouyouni et de Sohoa. Ces résultats, tombés ce mardi 5 décembre, concernent des échantillons prélevés les 27 et 28 novembre. « Il s’agit d’un dépassement inhabituel. A la fois ces dernières semaines, ces derniers mois mais aussi les années antérieures, on n’a jamais détecté de métaux lourds dans l’eau de distribution », affirme Olivier Brahic, le directeur général de l’ARS, lors d’une conférence de presse organisée en urgence à la préfecture de Mayotte, ce mercredi matin. La limite de qualité pour la teneur en plomb dans l’eau destinée à la consommation humaine est de dix microgrammes par litre. La quantité qui a été trouvée dans cette eau non conforme est de quarante microgrammes par litre.
Vingt-huit prélèvements ont été réalisés mardi et envoyé ce mercredi à Valence, dans l’Hexagone, pour être analysés rapidement, afin de confirmer ou non la présence d’une quantité anormalement haute de plomb. Mais en attendant, l’eau n’est plus potable pour 55 % de la population. Il ne faut donc surtout pas la boire, même après ébullition ou ajout de chlore. En revanche, elle peut toujours être utilisée pour les fonctions d’hygiène. « Il n’y a pas de risque immédiat pour la population. Sur les métaux lourd,s c’est un risque d’exposition à moyen ou long terme, et les seuils de qualité qui sont définis par la Ministère de la santé permettent d’anticiper les risques », rassure Olivier Brahic, qui a tenu à rappeler que les contrôles de la qualité de l’eau ont été doublés depuis le début de la crise. A long terme, la consommation d’une eau contaminée au plomb peut provoquer une intoxication chronique appelée le saturnisme, qui atteint notamment le système nerveux.
Plusieurs secteurs épargnés
Certains secteurs du territoire sont épargnés : Petite–Terre, Acoua, M’tsangadoua, M’tsangamouji, M’liha, Chembenyoumba, Miréréni, Combani, M’roalé et Tsingoni, Dapani, Mronabéja, M’bouini, Passi Kéli, Kawéni, Vahibé, Passamainty et Tsoundzou 1, M’tsamboro, Hamjago, M’tsahara, Dzoumogné, Bandraboua, M’tsangaboua, Handréma et Mamoudzou village. Pour Petite-Terre, l’eau reste potable, le territoire étant désormais approvisionné exclusivement par l’usine de dessalement. Pour les autres secteurs de la liste, qui sont desservis de manière autonome, l’eau demeure potable, provenant de forages.
« La distribution de bouteilles d’eau va être renforcée », indique le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, qui fait état de quatre millions de litres distribués depuis le 20 novembre et de la présence de quinze conteneurs citernes sur l’île approvisionnés chaque jour en eau potable.
« Notre capacité à garantir l’ouverture des collèges et des lycées est certaine. […] Dans les écoles primaires et maternelles, on a demandé au maire de, là où il y a des stocks d’eau, maintenir les écoles ouvertes. Là où l’eau est potable grâce au chemin de l’eau et ou la potabilité n’est plus garantie par la sectorisation évoquée, on va demander aux maires de fermer les écoles », déclare le préfet.
Ce dernier a demandé aux forces de l’ordre une attention particulière aux troubles à l’ordre public, afin que l’insécurité ne puisse pas perturber l’acheminement de l’eau potable, qui doit pouvoir circuler librement.
Des analyses à confirmer, des causes à déterminer
Pour l’heure, les résultats des analyses doivent être confirmés. Il est donc compliqué pour l’ARS et la préfecture d’identifier une cause à cette présence de plomb. Olivier Brahic assure que les tuyaux desservant l’eau ne contiennent pas de métaux lourds et que les analyses au niveau des retenues collinaires n’ont pas révélé la présence de plomb. Peut-être une contamination par des déchets ? Impossible de trancher pour l’instant.
Même s’il s’avérait qu’il y ait un problème au niveau des retenues collinaires, cela ne devrait pas modifier les tours d’eau actuels. En effet, les pluies récentes permettent de prélever très peu d’eau au sein des retenues pour privilégier les prélèvements dans les cours d’eau. Néanmoins, il va falloir rester à un rythme d’un jour sur trois d’eau au robinet pendant encore quelques semaines. « L’objectif est de ne pas alourdir ce rythme, mais on ne peut pas le garantir », indique le préfet.
Ce dernier assure avoir conscience de ce que cette nouvelle non-conformité de l’eau représente pour les Mahorais : « Au moment où, avec le retour de la pluie, on était en train de reconstituer une capacité qui nous permettait d’espérer que les problèmes de quantité d’eau allaient peu à peu s’atténuer, on connait ce problème de qualité. […] Chacun doit être aussi responsable qu’il l’a été depuis le début de la crise, conscient que c’est par les économies d’eau, le respect des consignes, par le refus de la violence et le respect des règles que nous parviendrons à passer par-dessus cette épreuve. »
Un climat économique plutôt morose à Mayotte pour 2024

L’assemblée générale extraordinaire 2023 du Medef Mayotte s’est tenue, mardi après-midi, à Kawéni. L’insécurité chronique et la crise de l’eau ont été au centre des débats. À quelques jours de l’arrivée de la Première ministre Élisabeth Borne à Mayotte, les leaders de l’économie mahoraise s’interrogent sur l’après de ces deux crises. Il a été aussi question de convergence de droits avec le reste du territoire national et d’évolution du Smic.
Affaires étrangères : Une délégation invitée à défendre Mayotte française à l’ONU

Théâtre à de multiples reprises de revendications comoriennes sur Mayotte, l’Organisation des Nations unies (ONU) est une instance décevante pour les Mahorais, qui y déplorent l’échec récurrent de la diplomatie française pour y affirmer sa souveraineté. Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, promet aux élus mahorais « un plein soutien » pour qu’une délégation puisse se rendre à New York se faire entendre. Le député de la deuxième circonscription de l’île, Mansour Kamardine, s’en félicite.
« Comme vous le soulignez, Mayotte fait l’objet d’une revendication de souveraineté infondée, à rebours de l’histoire et du choix des Mahorais, exprimé à de nombreuses reprises depuis près de cinquante ans, pour leur maintien dans notre communauté internationale. Ce choix nous honore, et nous oblige. Face aux tentatives de sa remise en cause, il nous appartient collectivement de le défendre », a reconnu Catherine Colonna, ce 30 novembre, dans un courrier de réponse aux élus mahorais. Un mois plus tôt, une missive avait été signée et envoyée à la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères par les quatre parlementaires mahorais (les députés Estelle Youssouffa et Mansour Kamardine et les sénateurs Saïd Omar-Oili et Thani Mohamed Soilihi), le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, et le président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf. Ils y souhaitaient « l’organisation d’une mission des élus nationaux et territoriaux de Mayotte aux Nations-Unies, à New-York », ajoutant que c’est « une proposition transpartisane et traversable à l’ensemble des sensibilités politiques locales et des organisations de la société civile mahoraises que nous avons l’honneur de vous soumettre ». C’est donc par l’affirmative que la ministre Colonna a répondu, promettant « son plein soutien ». « J’ai demandé à la Représentation permanente de la France auprès de l’Organisation des Nations unies à New York de vous apporter tout l’appui nécessaire à son organisation », confirme-t-elle.
« Enfin faire valoir notre cause »
« Nous nous en félicitons. Après cinquante ans de résistance aux velléités d’appropriation par l’Union des Comores, nous allons pouvoir enfin faire valoir notre cause et notre attachement légitime à la République française », se félicite Mansour Kamardine. Le député mahorais rappelle que la défense de Mayotte française dans les instances internationales est un combat de longue haleine.
« Depuis des années, nous militons en faveur de la reconnaissance internationale de Mayotte française. C’est l’objet même d’un « plan d’action pour la reconnaissance internationale de l’appartenance de Mayotte à la France » finalisé, à mon initiative, avec le Quai d’Orsay en septembre 2020 », fait-il remarquer.
En se rendant aux Nations-Unies et même si la date n’est pas encore fixée, la délégation espère mettre fin aux velléités du pays voisin, qui reste enfermé dans sa posture, quitte à copier-coller ses discours d’une année sur l’autre.
Les agents de la mairie de Mamoudzou font bloc face à l’insécurité

« Je resterai ici jusqu’à ce que le camp soit levé. » Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, a réuni ce mercredi une centaine d’agents de la ville pour protester contre l’insécurité et l’installation durable de migrants d’Afrique continentale au stade de Cavani. La mobilisation sera reconduite.
Ils étaient une petite centaine, sur le parking du stade Cavani, à Mamoudzou, à prendre part à un sit-in, ce mercredi 6 décembre. A l’appel du maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, ces agents de la municipalité rejoignent une mobilisation massive pour protester contre les « violences du quotidien ». « Nous sommes nombreux à avoir été touchés directement ou indirectement par le fléau de la violence », estime le premier magistrat de la ville. Chaque jour, de 8h à 12h, les agents sont invités à se rassembler sous des barnums pour protester contre ce qui était décrit ce matin comme « une horreur au quotidien ». Ce mouvement d’indignation est initié 48 heures avant l’arrivée d’Élisabeth Borne, la Première ministre, sur l’île.
« Il va falloir multiplier les psychologues »
La représentante du gouvernement aura sans doute à répondre aux préoccupations des Mahorais en termes de sécurité. Pour Ambdilwahedou Soumaïla, les prochaines générations s’exposent aujourd’hui à des « traumatismes » durables en raison des actes violents perpétrés à Mayotte. Bus caillassés, voitures incendiées, établissements scolaires bloqués… « Il va falloir multiplier les psychologues sur le territoire parce que nos enfants auront gardé les séquelles de ces traumatismes » déplore le maire.
Le lieu de la mobilisation est choisi : une soixantaine de demandeurs d’asile vit actuellement aux abords du stade. « Je resterai ici jusqu’à ce camp soit levé. Nous le devons à nos concitoyens et à notre territoire » avertit le maire de Mamoudzou. La semaine dernière, le Département de Mayotte, propriétaire du complexe sportif, a déposé un recours en référé afin que les occupants illégaux soient expulsés. La mesure est compliquée à mettre en place puisque la préfecture de Mayotte peine à la fois à trouver des hébergements pour ceux obtenant le statut de réfugiés et également à trouver des accords avec les pays d’origine des ressortissants du continent africain.
Le Département tente d’éteindre la polémique au sujet de ses appels d’offres

Sur les réseaux sociaux et dans les médias, le conseil départemental de Mayotte est raillé après la publication en novembre d’appels d’offres concernant une vedette et la résidence du président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni. La collectivité s’en justifie dans un communiqué envoyé mardi soir à la presse.
« Acquisition d’une vedette pour le président du conseil départemental de Mayotte » et « Mission de maîtrise d’œuvre pour la construction de la résidence Sarahangué », les deux titres des appels d’offres récemment diffusés passent mal, surtout pour un conseil départemental de Mayotte en proie aux difficultés financières. Ben Issa Ousseni, président de la collectivité depuis 2021, se retrouve forcément au centre des critiques. Et il faut dire que les intitulés sont des plus cocasses. « Dans sa stratégie de réduction de ses coûts de fonctionnement, le département de Mayotte souhaite se doter d’une Maison départementale avec toutes les commodités modernes. Se voulant être exemplaire en termes d’empreinte carbone, le projet sera composé d’un logement du président de la collectivité et d’une deuxième bâtisse de réception distincte de la précédente où il pourra recevoir des officiels, éventuellement provenant de l’extérieur », indique par exemple le marché dédié à la résidence. Voyant l’incendie couvé ces dernières semaines, le conseil départemental a transmis un communiqué ce mardi en vue de l’éteindre. « Les élus départementaux ont demandé le réaménagement d’un site relevant du parc immobilier du Département, site qui abrite déjà un logement occupé par le Président du Conseil départemental. Cette décision politique, qui a pour objectif de loger l’Exécutif et ses successeurs, a, en effet, été adoptée par l’organe délibérant », se défend le CD, citant l’encadrement juridique du code général des collectivités territoriales. Ainsi, on apprend que Ben Issa Ousseni, conseiller départemental du canton de Tsingoni et vice-président en charge des finances lors de la précédente mandature, s’est installé dans une résidence du Département à Mamoudzou pour exercer ses fonctions, mais que « l’actuel logement ne répond pas aux besoins protocolaires d’un exécutif d’un Département-Région : impossibilité d’accueillir les convives dans des conditions dignes, état de délabrement du logement et de ses abords, exiguïté du lieu ne permettant pas un accueil de convives, etc ». Sans préciser le coût de « cette valorisation », le Département l’estime moins coûteuse qu’une indemnité de logement qui peut être octroyée…« par délibération » et « dans la limite des indemnités journalières allouées à cet effet aux fonctionnaires de l’État, en raison des frais qu’il a engagés pour être présent au chef-lieu du département pour assurer la gestion des affaires départementales ».
« Des commentateurs mal intentionnés »
Pour la vedette, il nous a été rapporté qu’il en existe déjà une appartenant à la collectivité, mais qu’elle serait « inutilisable » et donc que le Département préférerait du neuf. « L’idée de cette acquisition n’est pas nouvelle, c’est au lendemain de son élection que notre président se rendant à un évènement à la préfecture à Dzaoudzi, s’est demandé pourquoi le département ne disposerait pas d’un véhicule semblable à celui du délégué du gouvernement qu’il avait emprunté… », pense savoir un habitué du cabinet sous couvert de l’anonymat. D’autres voix dans l’entourage de Ben Issa Ousséni s’étonnent que l’on puisse s’attarder sur un tel détail rappelant que de tout temps, le Département a disposé d’un engin de ce type pour s’assurer du transport en temps et en heure des élus, soit pour des rendez-vous professionnels, notamment chez le préfet, à la télévision (du temps où Mayotte La 1ère était située à Pamandzi) ou pour aller prendre l’avion. « C’est à se demander si ces commentateurs mal intentionnés n’ont rien d’autre à faire qu’à chercher la petite bête là où il n’y en a pas », fait remarquer une autre voix proche du cabinet du président « BIO », par ailleurs à la tête de la direction des transports maritimes (ex-STM) et de ce fait prioritaire dans le fonctionnement des barges. Le même homme bien placé rajoute : « pourquoi trouvent-ils normal que le préfet de Mayotte puisse recourir à un tel moyen de locomotion entre les deux îles et pas le chef de l’exécutif de ce territoire ? »
« Un usage sécuritaire »
Dans son communiqué envoyé mardi, il est indiqué que l’engin (pourtant désigné comme « la vedette pour le président du conseil départemental de Mayotte ») « est principalement destiné à un usage de la direction des transports maritimes (ex-STM) du Département, aux fins d’effectuer du secours maritime, en cas de difficulté rencontrée par les barges et amphidromes. Cette acquisition est également une des conditions qui permettra de lever les suspensions de la licence de navigation du STM. Hors de cet usage sécuritaire, la vedette sera mise à disposition des élus départementaux, dans le cadre institutionnel, à un moment où les concernés seront tenus de se déplacer, soit entre la Grande-Terre et la Petite-Terre, soit du Nord au Sud, et inversement ».
Notre source au Département insiste sur le fait que cette démarche est bien antérieure à la prise de fonctions de Ben Issa Ousseni et confirme qu’elle s’explique en grande partie par les déboires ayant pour conséquences le retrait du permis de naviguer des barges. Est-ce une raison suffisante pour passer la tempête sur les réseaux sociaux ? Rien n’est moins sûr.
Tribune : « Nous demandons la libération immédiate du stade de Cavani »
Devenu lieu de squat pour des centaines de migrants originaires d’Afrique des Grands lacs, le stade de Cavani figure parmi les équipements sportifs du Département de Mayotte qui sont loin du niveau attendu. Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente du Département en charge de la culture et du sport, demande à la ministre des Sports, Amélie Oueda-Castéra, d’intervenir dans ce dossier, d’aider la collectivité à se structurer en termes d’équipement et de soutenir l’île dans l’organisation des Jeux des îles de l’océan Indien.
« Mayotte est le territoire de tous les défis que doit relever notre modèle républicain avec les leviers de l’olympisme. Ces défis, s’ils ne sont pas pris en considération, se transforment sous nos yeux en remparts et dégénèrent en crise sociale. Peu après, les symptômes des crises graves font les unes des journaux et des réseaux sociaux et viennent alimenter les préjugés et les idées reçues péjoratives. Le premier défi qui influence les autres est l’enjeu démographique : de 2011 à 2023, les Mahorais, population caractérisée par 70% de moins de 20 ans, sont devenus minoritaires sur leur propre territoire. Grace à notre modèle républicain qui met en avant la laïcité, la scolarité et la santé obligatoire. Les jeunesses des nations de l’océan Indien, Comores et Madagascar à l’Est d’une part, et d’autre part, de l’Afrique : Congo, Rwanda, Burundi, Somalie et Djibouti, sont venus saturées nos services publics. En 2012, 212.645 habitants, en 2017, on en comptait 256.518. Au 1er janvier 2023, la population de Mayotte est estimée à 310.000 personnes. De 2012 à 2017, la croissance de la population est particulièrement dynamique (+3,8 % par an en moyenne).
Dans les services bien informés comme la gendarmerie, un constat se dégage pour considérer que ce chiffre est sous-évalué car l’immigration clandestine a pris des proportions incontrôlées. Je souhaite attirer votre attention sur la crise que connaît notre territoire depuis plusieurs années. Je suis moi-même enseignante dans le primaire et je suis témoin de l’immigration clandestine qui est la source majeure qui alimente les flux de population très jeunes qui sont entassé dans les écoles dans des conditions très précaires alors qu’ils n’ont pas acquis les apprentissages fondamentaux. Tous les voyants sont au rouge à Mayotte ! Ces phénomènes provoquent des réactions existentielles de la part des mahorais qui sont indexés par certaines associations « droit-de-l’hommistes », qui intimident et traînent les Mahorais devant les tribunaux médiatiques et judiciaires au motif qu’ils seraient xénophobes. Les Mahorais sont plutôt réputés pour leur qualité d’accueil, et ils n’ont jamais détesté les étrangers. Le constat est brutal : la situation n’est plus tenable avec la pression des flux d’immigration qui a semé le chaos. Avec des écoles bondées et saturées, l’obligation de scolarisation est mise en échec. Tous les services publics de la préfecture, de la santé et de sport et culture, les dispensaires, les services fiscaux, les villages, les champs de cultures sont pris d’assaut. La violence qui prend de plus en plus d’ampleur. Les bandes armées font de tous les espaces de rencontres sociales des zones de violences et d’agression. Les Mahorais quittent le territoire terrorisés par les violences et le chaos. Pour vous dire que la situation est très critique sur notre territoire.
« Tous les voyants sont au rouge »
Face à ce diagnostic, je pense et je suis convaincue qu’il existe des solutions pour construire le vivre ensemble républicain. Chacun à son niveau détient une partie de la solution au problème pour éradiquer les violences et les incivilités, pour faire rayonner les idéaux de l’olympisme dans le territoire de Mayotte. Tous les voyants sont rouges et nous avons besoin de toutes les bonnes volontés. Nos besoins en équipements sportifs ont été recensés et communiqués à toutes les instances. Je vous renvoie au Schéma départemental du sport, au Projet sportif territorial, au rapport sénatorial, documents bien claires qui sont unanimes sur les priorités et les chiffrages des besoins de notre territoire dans ce domaine. Au final, sans négliger quelques équipements structurants bien distribués dans l’ensemble du territoire pour tenir compte de la dynamique sportive, le conseil départemental de Mayotte a toujours accompagné les projets de proximités portés par les communes ou les intercommunalités. Le Département compte poursuivre dans cette lancée en plus de ses propres projets (rénovation et nouveaux équipements).
En outre, le Département, à l’instar de plusieurs autres collectivités, s’est entouré de toutes les compétences en matière d’ingénierie et de l’économie de la construction pour relever les défis. Cependant, à cause de la violence, les entreprises et les personnes qualifiées hésitent encore à venir travailler chez nous, ils redoutent les conséquences néfastes des violences entretenues. Je souhaite rappeler que le Département dispose d’un contrat de plan en matière de formation professionnelles incluant non seulement la valorisation et l’accompagnement des jeunes talents sportifs, mais également la prise en compte du tutorat scolaire des jeunes en difficultés en partenariat avec la politique de la ville. Plusieurs promotions de jeunes sont formées dans les domaines de l’animation et du sport. Je ne peux clôturer mon propos sans évoquer les Jeux des îles de l’océan Indien, un rendez-vous majeur pour notre jeunesse. Tout le monde ici est parfaitement au courant des discriminations dont notre territoire a été victime lors des précédents Jeux : interdiction faite aux athlètes mahorais de hisser le drapeau français et de chanter l’hymne nationale, irrégularités dans les Jeux pour disqualifier des athlètes mahorais dont j’ai été moi-même témoin. Malgré et peut-être à cause de ces mascarades, la volonté des élus de Mayotte d’organiser les Jeux des îles reste intacte. Mais qu’on le sache bien, nous n’accepterons pas les discriminations ni les maltraitances. Enfin, le Département étudie le projet d’organisation d’un salon des sports et de la culture à Mayotte, qui rassemblerait l’ensemble des nations de l’ouest de l’océan Indien. C’est à la fois un événement sportif, culturel et festif qui aurait comme objectif la mise en valeur des idéaux de l’Olympisme dans notre sous-région.
Madame la ministre des Sports, Amélie Oueda-Castéra, nous demandons la libération immédiate du stade de Cavani, occupé par des immigrés depuis le mois de mai. Le Département, propriétaire du site, a saisi la préfecture à plusieurs reprises, sans aucune réaction de la part du préfet de Mayotte. Nous sommes en attente d’une plainte déposée par notre avocat afin de pouvoir continuer les travaux du stade.3
L’eau interdite à la consommation en raison de la présence de métaux lourds

Une interdiction de boire l’eau est tombée pour une partie de l’île de Mayotte, mardi soir. Celle-ci a été décidée en raison de métaux lourds relevés à différents endroits. Et là, même la bouillir ne suffit plus. L’Agence régionale de santé a communiqué également les villages qui sont sur les réseaux non concernés par l’interdiction (voir ci-dessous).
La crise de l’eau s’aggrave à Mayotte. L’Agence régionale de santé (ARS) déclare, ce mardi soir, que l’eau n’est pas potable sur une bonne partie de l’île en raison de métaux lourds retrouvés à divers endroits. « Des résultats d’analyses transmis ce jour mettent en évidence la présence de métaux lourds dans les eaux traitées, au-delà des seuils d’alerte », indique l’agence. La ressource ne doit être ni être bue, ni servir à la préparation de repas ou se laver les dents. « Compte-tenu de la nature des paramètres détectés, ni l’ébullition, ni l’ajout de chlore ne rendent l’eau potable. Cette interdiction s’applique sur l’ensemble du réseau de distribution, chez les usagers comme sur les points d’accès publics », est-il précisé.
28 prélèvements ont été effectués en des lieux distincts. « Les résultats seront disponibles dans les 72h et seront communiqués en toute transparence à la population avec des précisions sur les usages autorisés. » Une conférence de presse a lieu, ce mercredi matin, à la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou, en présence du préfet Thierry Suquet et du directeur de l’Agence régionale de santé, Olivier Brahic.
Le Nord, Tsingoni et Petite-Terre épargnés
Tous les villages ne sont cependant pas concernés par l’interdiction, car n’étant pas sur les réseaux où les métaux lourds ont été signalés. Ceux de Petite-Terre, du nord de l’île (Acoua, M’tsangadoua, M’tsangamouji, M’liha, Chembenyoumba, M’tsamboro, Hamjago, M’tsahara, Dzoumogné, Bandraboua, M’tsangaboua et Handréma), la commune de Tsingoni (Miréréni, Combani, M’roalé et Tsingoni) sont épargnés. Dans le sud de Mayotte, seuls les villages à son extrémité (Dapani, M’ronabéja, M’bouini, Passi-Kéli) y échappent également. Pour Mamoudzou, le village de Mamoudzou, Vahibé, Passamaïnty et Tsoundzou 1, qui sont sur le même réseau, ne sont pas non plus dans la liste des villages touchés.
L’ARS ajoute que « les distributions d’eau en bouteille se poursuivent sur l’ensemble du département dans les prochains jours. Des conteneurs-citernes alimentés par l’unité de traitement de l’eau de la Sécurité Civile renforcent la distribution d’eau potable hors réseau. Les rampes et bornes fontaines des secteurs mentionnés ci-dessus restent alimentés en eau potable et accessibles à tous ».
Le concours « Selfise ton préservatif » est lancé
La sixième édition du concours « Selfise ton préservatif » a été lancée, ce vendredi. Le but est pour chaque participant de se photographier avec un préservatif sous emballage. La photo doit être accompagnée d’un message de prévention favorisant une sensibilisation positive à la santé sexuelle et à l’utilisation du préservatif. La réalisation peut être transmise par voie électronique (mail ou message sur les réseaux sociaux) à l’AEJM pour validation et inscription au concours. Les participants sont invités à partager leur création sur Facebook ou Instagram en indiquant le #selfisetonpréservatif. Depuis son lancement en 2018, « Selfise ton préservatif » est un moyen novateur et efficace d’engager les jeunes sur des questions cruciales liées à leur santé sexuelle. Chaque année, la campagne permet d’établir des échanges riches avec les jeunes, que ce soit dans les établissements scolaires, les centres de formation, ou les quartiers prioritaires. Cette initiative témoigne de l’implication grandissante des jeunes dans la protection de leur santé sexuelle et la prévention des IST.
Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 10 février 2024. Les dix réalisations les plus plébiscitées sur Facebook ou Instagram, tout en respectant la sensibilité de tous, seront présentées au jury du concours le 13 février 2024. Ce jury, composé d’experts, choisira les cinq lauréats du concours, qui recevront leurs prix le lendemain. Ils se verront attribuer des récompenses généreusement offertes par l’AEJM et ces partenaires, incluant un billet d’avion aller-retour Mayotte-La Réunion, un téléphone portable, et de nombreux autres lots. « Selfise ton préservatif » est rendu possible grâce au soutien de partenaires engagés, tels que l’ARS Mayotte, la DRAJES, la MGEN, le groupe 3M, la Politique de la ville de la Préfecture de Mayotte, l’agence de voyage Issoufali ainsi que le domaine de Kavani. Pour plus d’informations, veuillez contacter : 0269 66 68 16, 0639 66 68 16 ou secretaire@aejm.fr
Une remise de diplômes par l’association Messo lundi prochain
L’association Messo organise une cérémonie de remise de diplômes pour les apprenants qui ont suivi avec succès une formation pré-qualifiant pour le métier d’agent d’entretien des espaces verts. L’événement aura lieu le lundi 11 décembre de 9 h à 12h à la Cannelia, 5 Impasse Tropina, Miréréni, dans la commune de Tsingoni. Cette cérémonie marquera la conclusion d’une année d’efforts de la part des stagiaires, qui ont acquis les compétences nécessaires pour intégrer le marché du travail en tant qu’agents qualifiés d’entretien des espaces verts. Cette cérémonie sera l’occasion d’entendre des témoignages de formateurs et d’apprenants. L’association Messo est engagée dans le social et le médico-social. Elle dispose d’une cellule IEPH (Insertion à l’emploi pour les personnes en situation de handicap).
Filme Ton Job, un concours national réservé aux apprentis
L’Association nationale des apprentis de France (Anaf) a lancé la neuvième édition de son concours Filme Ton Job. Ce concours vidéo a pour vocation de valoriser l’apprentissage et les métiers, grâce aux réalisations d’apprentis. Le concept est simple : permettre aux apprentis de valoriser leur métier et leur quotidien au travers d’une courte vidéo. Celle-ci est réalisée par l’apprenti lui-même : un smartphone suffit puisque l’objectif premier est de créer une vidéo immersive. Les apprentis déposent ensuite leur production sur la plateforme filmetonjob.com. Cette plateforme est ainsi un véritable outil d’aide à l’orientation et à la découverte des métiers.
L’association rappelle que le lauréat du Grand Prix du Jury, l’an dernier, était un apprenti chef de projet de Mayotte. El Raouf est ainsi venu en métropole pour recevoir son prix et exprimer sa vision de l’apprentissage et de la jeunesse, lors de la cérémonie finale au Musée des Arts et Métiers. Le concours fait ainsi écho aux enjeux relatifs à la valorisation des territoires. C’est pourquoi, les antennes régionales de l’Anaf déploient le concours afin de favoriser une grande participation des jeunes en région.
Le décasage de M’tsamoudou plus compliqué que prévu
Le premier, mi-novembre, n’avait souffert d’aucune difficulté. Le mardi 14 novembre, les pelleteuses accompagnées par les forces de l’ordre avaient mis à terre la trentaine de cases en tôle du quartier Nabawane, à M’tsamoudou. Ce mardi 5 décembre, une deuxième opération invoquée par la loi Élan (portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) devait permettre la destruction d’une soixantaine de cases en tôles et même d’habitations en dur à quelques mètres, autour du stade. Sauf que les habitants attendaient de pied ferme les gendarmes dans la matinée. Des affrontements n’ont pas permis de sécuriser cette zone sur laquelle la commune de Bandrélé souhaite construire une aire de jeux. Le décasage devrait donc s’avérer plus long que prévu.
Un service de navigation aérienne voit le jour à l’aéroport
L’aéroport de Mayotte Marcel–Henry, exploité par le groupe Edeis, franchit une étape clé dans son développement avec la mise en place d’un service AFIS (Aerodrome Flight Information Service). Cette initiative, concrétisée en collaboration avec la direction générale de l’aviation civile (DGAC), consolide la position de l’aéroport dans la région et ouvre une nouvelle ère de croissance et d’opportunités pour le territoire Mahorais. Ce service AFIS s’inscrit avant tout dans un objectif de renforcement de la sécurité des opérations aériennes sur l’aérodrome de Mayotte Marcel–Henry. Véritable maillon complémentaire au service de contrôle aérien fourni par la DGAC, le service AFIS permettra de fournir aux utilisateurs de l’aérodrome (compagnies aériennes, usagers de l’aviation générale, etc…) des informations en lien avec les vols en cours aux abords de l’aérodrome et de déclencher les services de sauvetage et de secours en cas d’alerte. Le lancement de ce service permet d’étendre les plages horaires d’ouverture de l’aéroport aux opérations aériennes et joue un rôle essentiel dans le développement du trafic aérien à Mayotte en facilitant la continuité territoriale et en consolidant le positionnement de Mayotte en tant que hub régional. Cela marque également une avancée majeure dans l’optimisation des capacités aéroportuaires et de la qualité de service fournie aux passagers. Cette initiative s’inscrit dans une série de projets structurants comme l’ouverture récente de l’hôtel Ibis, l’arrivée d’un nouveau restaurateur local dans le hall public de l’aérogare ou encore les travaux en cours d’extension de l’aérogare. Ces développements contribueront à offrir une expérience de voyage modernisée et améliorée, tant pour les passagers que pour les compagnies aériennes.
A travers ce projet, Edeis contribue à la création d’un nouveau métier sur l’île de Mayotte. Cette initiative offre de nouvelles opportunités d’emploi et soutient le développement économique local De plus, Edeis s’engage dans la promotion de la diversité professionnelle en encourageant la féminisation du métier d’agent AFIS. Le gestionnaire de l’aéroport de Mayotte est fier d’avoir accompagné Zoulfat Mohamed Mze, jusqu’alors agent d’exploitation, tout au long de son cursus de formation jusqu’à l’obtention de sa qualification AFIS. « Après plusieurs mois de formation, je suis très heureuse d’avoir obtenu ma qualification AFIS. C’est aujourd’hui un honneur pour moi de participer au développement du transport aérien et de l’aéroport de Mayotte », déclare la jeune femme.
L’économie locale du Grand Nord mise à l’honneur à Bandraboua
À l’occasion des fêtes de fin d’année, la Communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte convie la population aux Rendez-vous du Grand Nord, ce dimanche 10 décembre au remblai de Bandraboua, à partir de 9 h et jusqu’à 16h. Ces rendez-vous sont un événement convivial qui allient le marché de produits agricoles, artisanaux avec des animations festives et familiales afin de soutenir l’économie locale du territoire du Grand Nord de Mayotte. Pour davantage d’informations, il est possible de contacter le 06.39.68.88.55.
« On est pris pour cible » témoigne un jeune sapeur-pompier

Pas facile d’être sapeur-pompier en ces temps où l’insécurité à Mayotte complique les opérations des agents du service départemental d’incendie et de secours. Après avoir alerté à plusieurs reprises le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, un jeune sapeur-pompier volontaire sera reçu le 12 décembre par les services de l’État. Il témoigne pour Flash Infos.
Un jeune chef de bande de Kahani condamné à de la prison ferme
« Dawa », le leader d’un groupe de jeunes à l’origine d’une nuit de violences à Combani en septembre 2022, a été condamné à deux ans de prison ferme au tribunal judiciaire de Mamoudzou, ce mardi.
A tout juste 20 ans, Abimarthati « Dawa » Hamza a déjà un CV judiciaire « bien chargé », constate maître Asskani Moussa, représentant d’une des trois parties civiles. Le jeune homme – détenu dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « tentative d’assassinat » – comparaît, ce mardi 5 décembre, pour une ribambelle de faits de vols et de destructions recensés au cours d’un attroupement de jeunes originaires de Kahani dans les rues de Combani.
« Pluie d’agressions »
Le 21 septembre 2022, les gendarmes sont sollicités au dispensaire de Kahani. Un homme se présente et affirme avoir été agressé au stade de Combani. La victime veut désigner ses agresseurs, mais ne souhaite pas déposer plainte. Elle serait retrouvée au milieu d’une « pluie d’agressions » nocturnes commises dans le village de la commune de Tsingoni par des jeunes de Kahani, ces derniers souhaitant en découdre car un des leurs aurait été violenté.
Des gendarmes mobiles sont déployés pour ramener le calme dans le village et lancent des grenades de désencerclement. Les jeunes auraient alors changé de braquet en s’en prenant cette fois aux riverains. Une femme explique avoir été cambriolée dans la soirée. Un autre habitant raconte qu’il s’est fait dérober 6.000 euros en numéraire dans son véhicule, dont les vitres ont été brisées. Il a été blessé pendant l’attaque.
Reconnu à cause de son t-shirt
Des vidéos de la soirée sont récupérées par un médiateur de Tsingoni. On y aperçoit un individu armé d’une machette portant un tee-shirt noir. Les renseignements orientent l’enquête vers un certain « Dawa », un jeune de Kahani connu des services de la gendarmerie. Le prévenu de grande taille a été fraîchement extrait de prison pour être présenté aux juges, ce mardi. « On cherchait la personne qui avait attaqué notre ami », lâche ce dernier. Le jeune homme conteste le vol et les dégradations qui lui sont reprochés, mais reconnaît l’attroupement armé. Sa « dangerosité est avérée » estime maître Asskani Moussa, rejoint de près par le ministère public qui désigne le jeune homme de 20 ans comme étant « le chef des exactions commises à Combani » durant cette soirée.
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet en condamnant Abimarthati Hamza à deux ans d’emprisonnement ferme pour les faits de violences aggravées. En raison du manque de preuves concordantes, le jeune homme est relaxé pour les faits de vol par effraction et d’extorsion.
Trois ans de prison pour un vol à Passamaïny en 2021
Placé en détention provisoire en décembre 2021, Youssouf Ben Siradji apparaît frêle et aigri à la barre, deux ans plus tard. « Je ne mange plus, il fait trop chaud en prison. » Une partie du prétoire sourit. Les faits qui sont reprochés au Comorien, père de deux enfants, remontent au 15 décembre 2021. Ce soir-là, à Passamaïnty, une résidente détecte un drôle de manège chez son voisin. Des cris et des bruits suspects l’interpellent. A l’arrivée des secours, un homme gît au sol et présente « de nombreuses traces de coups » ainsi qu’une « plaie à la tête », retrace la présidente de l’audience Virginie Benech. La victime, qui bénéficiera de quinze jours d’ITT, assure avoir été agressée par six individus « cagoulés et armés de marteaux et de bâtons ». Les enquêteurs constatent que la porte de sa véranda a été forcée. Le soir-même, les forces de l’ordre repèrent à proximité un scooter sur lequel un individu transporte à bout de bras un téléviseur. Parvenant à s’échapper, le conducteur du deux-roues laisse tomber son téléphone portable. La carte SIM appartient à un certain Youssouf Ben Siradji, ce qu’il a toujours nié.
Quatre ans d’emprisonnement ferme sont requis contre l’homme de 29 ans. L’avocat du prévenu souligne qu’il n’y a pas assez de preuves et que son client a été « constant dans ses déclarations » depuis sa première garde à vue. Au terme des débats, le tribunal tranche en condamnant Youssouf Ben Siradji à trois ans d’emprisonnement ferme assortis d’un maintien en détention. A sa sortie, le voleur sera sous le coup d’une interdiction de séjour sur le territoire français pendant dix ans.
Littérature : Un inventaire portant sur le lagon mahorais a vu le jour

Des étoiles de mer, des oursins et d’autres espèces d’échinodermes de Mayotte (et région) font l’objet d’un ouvrage scientifique financé par le conseil départemental de Mayotte. Il a été mis en vente localement cet après-midi, après une conférence de presse de présentation, ce mardi matin à Mamoudzou.

Un nouveau guide a été publié cette semaine pour répertorier et présenter au public le patrimoine naturel de Mayotte. Financé par le Département de Mayotte, à travers un appel à projet basé sur deux critères, cet ouvrage est désormais en vente dans différentes librairies locales au prix de vingt euros. Fruit de quatre années de recherche scientifique conduites par Frédéric Ducarne dans le cadre d’une thèse d’étude, il traite de la biodiversité marine dans notre lagon. Une biodiversité marine très riche et encore bien méconnue pour nombre d’aspects, faute de disposer d’un inventaire exhaustif, à l’exception des seuls poissons, coquillages et autres dauphins. Une exception qui s’explique probablement par le caractère commercial qu’ils revêtent. Avant qu’il ne soit mis officiellement sur le marché, ce guide exceptionnel dédié aux étoiles de mer, oursins et autres échinodermes de Mayotte et sa région, a été présenté Département, ce mardi matin. La conférence de presse a eu lieu en présence de Zouhourya Mouayad, quatrième vice-président du département en charge de la culture et du sport, en présence de Michel Charpentier de l’association des Naturalistes de Mayotte (qui a organisé la préparation et l’édition du livre), et de cadres du Département. L’auteur de l’ouvrage était aussi présent par visioconférence depuis Paris. Il a ainsi pu expliquer au public le contexte dans lequel il a été amené à réaliser cette étude sur ces espèces marines, les contributions individuelles, associatives et collectives dont il a pu bénéficier (notamment d’autres chercheurs qui travaillent sur des problématiques différentes) pour réaliser ce travail remarquable au cours de son séjour de quatre ans sur le territoire.
Quatre années de recherches
Cet ouvrage est en effet le fruit de quatre années de recherches et d’observations scientifiques. Un travail minutieux qui a permis de répertorier officiellement 176 espèces de ces animaux marins sur un total admis de 267 dont 137 confirmés (dont 77 nouveaux parmi lesquels 22 n’ayant encore fait l’objet d’observations), d’autres étant encore sujets à débat dans le monde scientifique. Selon Frédéric Ducarne, le lagon de Mayotte regorgeait encore beaucoup d’espèces méconnues qui trouvent en son sein un refuge pour se développer en toute quiétude sans risques de surexploitation ou d’extinction comme dans d’autres parties du monde où ils sont consommés (c’est le cas du concombre de mer en Asie par exemple). Des explorations nocturnes ont permis à Frédéric Ducarne de découvrir quatre espèces d’étoiles de mer encore inconnues du monde scientifique, un concombre de mer, des oursins, des crabes et des limaces (dont un tricolore, bleu, blanc, rouge) en cours de nomination. Il a constaté des différences notables au sujet de certaines espèces entre les eaux mahoraises et réunionnaises, tant au niveau de leur abondance que des profondeurs ou l’habitat dans lesquelles elles évoluent.
Des espèces qui ne vont pas manquer de contribuer encore plus à la renommée du lagon de Mayotte et de son écosystème. Des atouts susceptibles de permettre un classement de notre lagon au patrimoine national et sans doute à plus long terme au patrimoine mondial de l’Unesco. Pour venir en aide aux auteurs locaux, le service Population au conseil départemental de Mayotte a créé un dispositif financier qui intervient à travers un appel à projet intitulé « Soutien à la publication d’ouvrages sur le patrimoine naturel et culturel de Mayotte ».
A Bandrélé, « ces subventions nous ouvrent les portes pour aller très vite »

L’Agence française de développement (AFD) et la commune de Bandrélé ont scellé leur collaboration à travers la signature de six conventions de subvention qui vont permettre à la ville de mener à bien différents projets d’aménagement.
Ce mardi, le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben, et le directeur exécutif des opérations de l’Agence française de développement (AFD), Philippe Orliange, venu de métropole pour l’occasion, ont signé six conventions de subvention entre les deux parties, à l’Hôtel de Ville. L’AFD gère en effet le Fonds Outre-Mer (FOM) du ministère des Outre-Mer, qui, par cette signature, accorde 380.000 euros de subventions à la commune. A l’approche des fêtes, le maire a comparé cette enveloppe à une « hotte de Noël ». « Le ministère des Outre-Mer a significativement augmenté son aide à la commune », se réjouit-il lors de la cérémonie.
Philippe Orliange a souhaité faire un rapprochement symbolique entre la date de cette signature et celle de l’anniversaire de la fondation de l’AFD, qui fêtait ses 82 ans le 2 décembre : « A l’origine, l’AFD travaillait avec les villes avant même de travailler avec l’État. »
Six projets d’aménagement
Ces subventions vont financer les études de différents projets d’aménagement dans la commune. Premièrement, la suite de l’aménagement du front de mer en réalisant notamment une passerelle piétonne permettant de traverser la rivière Mro wa Dagoni. L’éclairage public sera également rénové pour consommer moins d’énergie et une liaison routière devrait voir le jour entre les deux écoles de M’tsamoudou. Les rives de la rivière Mro wa Dagoni devraient aussi être aménagées pour devenir des espaces de détente. « Nous avons également trois projets pour les jeunes qui manquent cruellement d’installations sportives », ajoute le maire de Bandrélé. Deux plateaux sportifs vont ainsi être construits à Bandrélé et Nyambadao, et un bassin flottant, pour encourager la pratique de la natation, sera installé à Musicale plage.
« La plupart de ces projets ont déjà des financements octroyés pour les travaux », indique François Delaroque, directeur général des services de la Ville, qui est donc confiant pour que certains projets puissent être aboutis d’ici 2025, voire l’année prochaine pour certains. Philippe Orliange assure que l’AFD fait pleinement confiance à la commune pour la bonne mise en place de ces projets, d’où l’octroi de ces subventions et cette volonté de coopération : « A Bandrélé, il y a une continuité des politiques. »
Objectif 2026
« Le plus dur, c’est d’avoir les financements. Ces subventions vont nous permettre de réaliser les études de ces projets et nous ouvrent les portes pour aller très vite, avec l’objectif que ces chantiers soient réalisés avant 2026 », déclare Ali Moussa Moussa Ben.
La cérémonie a été suivie d’une visite express du front de mer, qui a déjà commencé à être aménagé et été inauguré en juin dernier. Le temps d’une photo de groupe pour immortaliser cette coopération entre l’AFD et la mairie de Bandrélé, avant d’être pressé vers les voitures par la pluie. C’est désormais à la commune de montrer qu’une union pluvieuse est une union heureuse.