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Un programme chargé pour Élisabeth Borne à Mayotte

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La Première ministre, Élisabeth Borne, est attendue ce vendredi à Mayotte, en compagnie des ministres de la Santé, Aurélien Rousseau, et des Outremer, Philippe Vigier. D’après le service presse de Matignon, ce déplacement sera consacré « à la pénurie d’eau », la « lutte contre l’immigration clandestine » ou encore « à la question de la résorption des bidonvilles détruits dans le cadre d’opérations de lutte contre l’habitat insalubre ». Selon un programme encore prévisionnel, après atterrissage de son avion, elle se rendra dès 8h à l’usine de dessalement en PetiteTerre afin de faire le point sur les travaux d’extension en cours. Un premier « échange avec la population » s’en suivra, dès 8h50. Sur Grande-Terre, les élus lui réserveront un « accueil républicain » à Mamoudzou à 10h15. Ensuite, c’est à Koungou que la visite de terrain va réellement démarrer avec un « cheminement dans le bidonville » où sera – entre autres – abordée la question de la résorption de l’habitat insalubre à Mayotte.

Après cette séquence, la Première ministre échangera à 12h35 avec Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte. Elle aura l’occasion de prendre la parole dans l’hémicycle mahorais pour officialiser la signature d’une « convention financière entre l’État et le Département ». L’après-midi sera consacrée à une visite du centre hospitalier de Mayotte suivie d’une présentation du dispositif de sécurisation des travaux scolaires sur la plateforme de Tsararano. Sur le volet sécurité, Élisabeth Borne rencontrera à 16h45 les effectifs de la police et de la gendarmerie nationale engagés dans la lutte contre l’immigration clandestine. Elle clôturera son passage à Mayotte sur le site de l’entreprise « Enzo recyclage », où elle aura l’occasion de voir fonctionner la machine de recyclage des kwassa saisis, avant de s’entretenir avec les chefs de services de l’État.

Insécurité : un appel à la mobilisation générale lancé par le maire de Mamoudzou

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Face aux difficultés rencontrées par ses agents pour aller au travail en raison des caillassages et des barrages, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, lance un « appel général à la mobilisation ». Le premier magistrat de la ville déplore dans un communiqué « la banalisation de la violence ». L’insécurité se traduit notamment par des effets économiques néfastes dans le chef-lieu, selon son premier magistrat. « Des entreprises hésitent à répondre aux marchés publics de crainte que leur matériel soit dégradé, volé ou détruit. Des chefs d’entreprise voient leur chiffre d’affaires et leur activité baisser car les routes et les usagers sont pris en otage par les délinquants », souligne-t-il. Pour afficher leur mécontentement et parler d’une même voix, les agents ont rendez-vous, ce mercredi 6 décembre, au stade de Cavani. « Un service minimum sera maintenu de façon à ce que les missions régaliennes de police, l’enregistrement des décès et des naissances, les services liés à la propreté urbaine, la voirie, l’éclairage public ou à la distribution des bouteilles d’eau puissent se poursuivre a minima », fait valoir la municipalité.

L’AS Ampoutra de Chiconi, maître du rugby à dix

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Les finales du championnat de rugby à dix de ce dimanche au stade Cavani, à Mamoudzou, ont débouché sur deux victoires du club de l’ouest, l’AS Ampoutra de Chiconi. D’abord, chez les hommes, l’équipe s’est imposée contre le Rugby club de Combani dans un match très serré, le score étant de 8 à 5 au sifflet final. Chez les féminines, ces deux mêmes équipes n’étaient plus adversaires mais alliées au sein de l’entente qui a triomphé face aux Desperados rugby. Les filles ont battu le club de Mamoudzou (15-10) en mort subite.

Mayotte devient un « Territoire d’Industrie »

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La Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte annonce la labellisation de Mayotte en tant que « Territoire d’Industrie ». L’assemblée générale du 9 novembre a révélé la carte des territoires labellisés, comprenant 183 territoires, dont Mayotte. Un financement substantiel de 2,5 milliards d’euros sera alloué pour soutenir la reconquête industrielle de la France. Initié par le gouvernement en 2018, ce programme vise à accompagner les territoires dans leur projet industriel, s’appuyant sur la région et les intercommunalités. « Mayotte pourra tirer profit de cette mobilisation de la communauté des territoires d’industrie pour assurer le développement d’une filière à fort potentiel de croissance et de création d’emplois pérennes », explique la chambre de commerce. Les quatre enjeux de ce programme de labellisation, tels que perçus par le gouvernement (développer les compétences, favoriser les écosystèmes d’innovation, la transition écologique et énergétique, et le foncier industriel adapté), englobent les problématiques soulevées dans notre territoire.

Une journée sportive pour les écoliers ce mercredi

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L’Union nationale du sport scolaire de Mayotte (UNSS 976) organise différents événements, ce mercredi, pour les élèves du territoire. Le championnat académique de relais court est prévu au stade de Labattoir et attend plus de 160 participants. Une rencontre biathlon kayak-laser est prévue à Musicale plage, dans la commune de Bandrélé, de 9h à 15h30. Il y aura deux équipes mixtes de quatre élèves par établissement. Plus de 45 participants sont attendus. Ces événements seront encadrés par les jeunes organisateurs et les jeunes juges de l’UNSS 976 et couvert par les jeunes reporters.

Crise de l’eau : La préfecture de Mayotte veut toujours éviter d’allonger les coupures

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Olivier Brahic, directeur de l’Agence régionale de santé à Mayotte, Gilles Cantal, préfet en charge de l’eau, et Françoise Fournial, directrice de la Société mahoraise des eaux (SMAE), ont fait un point sur la crise de l’eau qui frappe le territoire.

Un point de presse a été fait, ce lundi midi, pour faire un état des lieux de la ressource en eau à Mayotte et le renforcement des messages de sensibilisation aux fins de réaliser des économies dans le geste quotidien. Gilles Cantal, le préfet de l’eau, attire l’attention sur la nécessité de poursuivre les efforts engagés par tous sur l’île pour éviter à tout prix la vidange totale des retenues collinaires de Dzoumogné et Combani.

C’est entouré de Françoise Fournial, directrice de la Société mahoraise des eaux (SMAE) et Olivier Brahic, directeur de l’Agence régionale de santé de Mayotte, que Gilles Cantal a rencontré la presse locale au grand complet ce lundi midi, dans les locaux de la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou, pour faire un point sur la crise de l’eau dans le département. Malgré les quelques pluies tombées ces derniers jours sur l’île, la situation demeure préoccupante et la ressource peu suffisante. Les coupures d’eau de 54 heures vont se poursuivre pour permettre d’enchaîner 18 heures de distribution un jour sur trois. Une économie indispensable pour éviter un arrêt prématuré des pompages dans les retenues collinaires de Combani (remplie à 4,6% de ses capacités) et Dzoumogné (6,2%) quasiment à sec depuis plusieurs semaines. « Pour le moment, nous arrivons à fournir 25.000 m3 par jour d’une eau de bonne qualité, mais Mayotte consomme encore trop d’eau. Cette surconsommation reste pour nous un point de préoccupation très fort », relève le préfet en charge de l’eau. 

Il observe toutefois que malgré ce contexte difficile, des économies importantes d’eau ont été réalisés, à savoir plus de trois milliards de mètrescubes. Il en appelle à une vigilance absolue de toute la population car les chiffres de la pluviométrie sont encore très faibles. « Nous sommes bien loin de la situation qui prévaut en 2022, au même moment », signale-t-il. La combinaison des faibles pluies de ces derniers jours et des efforts de préservation de la ressource permet de repousser jusqu’au lundi 11 décembre la probabilité d’une vidange des retenues collinaires, une perspective que les autorités veulent absolument éviter, sachant que la saison des pluies pourrait être effective fin janvier 2024. Ainsi, parmi les importants travaux réalisés, une interconnexion permet de basculer des eaux d’une retenue collinaire à une autre, le cas actuel étant de Dzoumogné à Combani. 

Pour les forages, c’est la fin des expertises à Coconi, le premier de la sixième campagne tant attendue. Cela faisait neuf ans qu’il n’y avait pas eu de forage sur l’île. Les fuites d’eau dans le réseau initialement entraîneraient une perte de 15% de la ressource et pas 30% comme il était estimé. La préfecture assure que tout est fait pour éviter un arrêt de l’économie locale, en particulier les entreprises utilisant beaucoup d’eau pour leurs activités. Elles participent cependant à l’effort global, rencontre régulièrement les autorités et sont source de propositions utiles.

De son côté, la SMAE, par la voix de Françoise Fournial, insiste sur l’importance de communiquer avec la population pour lui faire adopter les bons gestes. « Éviter de gaspiller la ressource est très important dans le contexte actuel mais également en prévision pour 2024» Elle réaffirme que l’eau distribuée est bien potable, avec une nuance toutefois : « par mesure de sécurité, il faut éviter de la boire sans la bouillir au préalable, dans les douze heures suivant sa distribution, en raison des risques de pollution consécutifs à la détermination du réseau. Après douze heures, on ne court aucun souci, et on peut la boire sans aucune crainte ».

Réception en cours de l’usine dessalement

Autre message passé au cours de ce point de presse, celui de l’ARS qui rappelle à la population d’éviter de stocker de grosses quantités d’eau, à la fois pour préserver la ressource disponible, « les coupures de 54 heures nous permettent de gagner un bon mois de plus », mais également, « que le trop d’eau stocker constitue un risque épidémiologique important parce que ces réserves peuvent constituer des gîtes larvaires en cette période de pluies », indépendamment du fait que cette eau perdra progressivement sa potabilité. Plus importante que d’habitude en raison du manque d’hygiène due à la pénurie d’eau, la crise de gastro-entérite ne serait plus d’actualité.

Selon Gilles Cantal, les services concernés s’emploient depuis quelques jours à la mise en place une nouvelle forme de pédagogie en direction du public afin de le sensibiliser encore plus à besoin de préserver la ressource en eau. Il s’agit d’accroître la vigilance sur les actes inadmissibles et la mise en place d’un système de réaction immédiate (des nombreux cas de non-respect des arrêtés préfectoraux d’interdiction ont été notés bien que non encore quantifiés), la multiplication des inspections de prix de l’eau en bouteille et de la ressource dans les rivières. 

Au chapitre des bonnes nouvelles, les travaux de forages engagés à Soulou vont permettre de bénéficier de 600 m3 quotidiens supplémentaires. Pour rappel, cette enveloppe financière était destinée à l’amélioration de la ressource, sa diffusion sur le réseau et sa préservation.

L’on apprend que les travaux conduits dans l’usine de dessalement de Petite-Terre sont en cours de réception mais font, pour le moment, l’objet des essais techniques. Elle serait en capacité de produire globalement 4.700 m3 (contre 3500 m3/j actuellement). Ce qui permettra à la Petite-Terre d’être totalement autonome en eau et de transférer le surplus donc transféré en Grande-Terre. Ces travaux prendront officiellement fin cette semaine et le réseau gagnerait en puissance dès la semaine prochaine.

D’ores et déjà, tous les quartiers de Petite-Terre, y compris La Vigie, les Badamiers et Oupi ne souffrent plus de problème de pression d’eau dans le réseau. Toutefois, il est à signaler que par mesure de solidarité avec le reste de Mayotte, la Petite-Terre restera soumise aux mesures actuelles de restriction d’eau.

La distribution générale continue

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Le dernier « Cons’eau » montre une consommation quotidienne qui dépasse les 27.000 m3 d’eau.

Depuis le lundi 20 novembre, 300.000 litres d’eau sont distribués quotidiennement en bouteille. De nouveaux sapeurs-pompiers sont d’ailleurs attendus la semaine prochaine pour relever une partie des 300 personnes mobilisées par l’État dans l’action de distribution d’eau et dont la base vie a été installée au port de Longoni. Il reste la possibilité de mobiliser davantage de militaires si nécessaire pour aider les différents CCAS (centre communal d’action sociale) en charge de la distribution dans chaque commune. Pour cette dernière, la règle reste d’apporter les bouteilles vides pour récupérer des nouveaux packs. La préfecture annonce que treize conteneurs de bouteilles vides ont été renvoyés dans l’Hexagone la semaine dernière. La commune de Mamoudzou procédera à une opération similaire la semaine prochaine.

Crise de l’eau 2 : Le Medef Mayotte annonce avoir déjà distribué 150 000 bouteilles

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Des intérimaires de Placidom, partenaire de l’opération, déchargent un conteneur rempli de packs d’eau sur le port de Longoni, ce lundi après-midi.

Depuis le port de Longoni, Carla Baltus, présidente du Medef Mayotte, et Bruno Arcadipane, le vice-président du syndicat patronal, ont dressé un premier bilan de l’opération solidaire à destination des entreprises du secteur privé.

Sur le port de Longoni, à l’abri des gouttes d’eau, la présidente du syndicat patronal de Mayotte salue la météo des derniers jours : « on ne va pas se plaindre ». Les dernières précipitations sont les bienvenues, après une période de sécheresse accrue. Ce lundi, Carla Baltus verse aussi des compliments gratifiants à destination du vice-président du Mouvement des entreprises de France (Medef). Fin octobre, le syndicat a annoncé l’acheminement d’1,5 million de litres d’eau à Mayotte à destination des entreprises du secteur privé. Un mois et demi plus tard, l’opération bat son plein.

« Vu la sécheresse assez incroyable et durable, nous avons souhaité faire ce geste de solidarité. » résume brièvement Bruno Arcadipane, vice-président du Medef en charge des adhérents, en déplacement sur l’île avec la présidente du comité Outre-mer de l’organisation, la Guyanaise Thara Govindin.

Neuf packs par salarié

Quatorze conteneurs ont déjà été livrés, dix autres seraient en route. « Cela représente 25.000 packs d’eau distribués, soit environ 150.000 bouteilles », évalue Michel Causse, membre du bureau. Des dons de bouteilles qui ne concernent pas seulement les adhérents du Medef. Les 18.000 salariés du privé peuvent réclamer la bagatelle de neuf packs. Pour les récupérer, il suffit de présenter un fichier conformité de la DSN, un extrait de KBIS ou extrait RM auprès d’un centre d’appel spécialement créé ou en prenant attache avec les services du Medef mahorais via un mail*.

Et, afin d’éviter un dispatching trop important, le syndicat invite les entreprises de chaque commune et quartier à se regrouper pour mutualiser les transports. « C’est du one shot : en une seule distribution, on vous donne toute l’eau pour le mois et c’est à vous de gérer », souligne Carla Baltus.

Mais où iront les bouteilles plastique une fois l’eau consommée ? La question épineuse a été posée au vice-président du Medef. Elle devrait de nouveau être étudiée ce mardi au cours d’une réunion entre le syndicat patronal, le conseil départemental de Mayotte et la préfecture. Bruno Arcadipane rassure : « un système de récupération du plastique des bouteilles » serait dans les plans.

Après cet échange, le syndicat tiendra ensuite son assemblée générale, organisée au lycée des Lumières à Kawéni, sur la thématique de la convergence des droits et des institutions.

*distrib.eaumedef@gmail.com ou par téléphone au 02 69 62 08 18.

Un jeune homme grièvement blessé à Trévani ce lundi

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La commune de Koungou connaît une recrudescence de rixes violentes depuis quelques jours. Image d’illustration.

Des affrontements entre bandes rivales ont une nouvelle fois compliqué la vie des usagers de la route, le week-end dernier. A Trévani, un jeune homme a été grièvement blessé en marge des émeutes.

Circuler sur les routes de Mayotte peut s’avérer être un vrai chemin de croix. Les dernières soirées l’ont une nouvelle fois montré : les affrontements entre bandes de quartier et/ou de villages s’égrènent sur toute l’île. Ce lundi, c’est la rumeur du passage à tabac d’un jeune homme qui a conduit ses comparses de Koungou à se déplacer en meutes à Trévani. Sur les coups de 14h, les secours sont alors appelés dans les hauteurs du village pour prendre en charge un autre homme, victime d’une violente attaque en répression. Blessé sérieusement à la tête et aux membres inférieurs, ce dernier a été évacué, non sans mal, en direction du centre hospitalier de Mayotte (CHM) où son état s’est stabilisé. Les pompiers assurent avoir essuyé plusieurs caillassages à l’aller comme au retour.

Entre les feux de poubelles et les dégradations volontaires recensées, les routes, et notamment l’axe reliant Kawéni à Koungou, ont été bloquées à plusieurs reprises le week-end dernier et ce lundi. Dès samedi soir, des individus cagoulés guettaient l’arrivée des forces de l’ordre aux abords du tribunal après avoir installé un premier barrage sur la RN1. Ils seraient ensuite remontés jusqu’à MajicavoKoropa où une série d’affrontements a été signalée.

Des affrontements toujours récurrents à Combani

Situation similaire à Combani et Miréréni, malgré une présence renforcée des forces de l’ordre. La gendarmerie de Mayotte assure que le calme est revenu à Dembéni au cours du week-end. La commune a été le théâtre d’affrontements tout au long de la semaine et fait l’objet d’un important dispositif de sécurité. En outre, un couvre-feu ciblant les jeunes mineurs de moins de 18 ans a été instauré le 28 novembre par la municipalité. Cette mesure, effective de 19 heures à 4 heures du matin, en vigueur pour une durée de trois semaines, s’applique dans l’ensemble des villages de la commune, en l’occurrence : Ongojou, Ironi Bé, Iloni, Tsararano, Dembéni village et Hajangoua.

Sur demande de Philippe Vigier, le ministre chargé des outre-mer, Gérald Darmanin avait annoncé l’envoi d’un escadron supplémentaire de 72 gendarmes qui viennent s’ajouter aux cinq en place sur l’île.

Entreprenariat : « Accompagner les femmes dans la prise de pouvoir sur leur vie »

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Eirini Arvanitopoulou est la vice-présidente de l’association Femmes d’Avenir.

Ce mardi, la première édition du séminaire « Femmes en action », organisé par l’association Femmes d’avenir – Women and Opportunities, se tient de 8h30 à 11h dans les locaux de Mayan’art, à M’gombani, Mamoudzou. Eirini Arvanitopoulou, vice-présidente de l’association, revient sur les objectifs de ce séminaire et de son association.

Flash Infos : Que va-t-on trouver au programme de ce premier séminaire organisé par votre association ?

Eirini Arvanitopoulou : Notre association a été lancée récemment, et toute cette année, on a travaillé sur plusieurs chantiers pour faire avancer nos missions. Lors de ce séminaire, il s’agit surtout de les présenter et d’amorcer la dynamique de 2024. Notre association œuvre dans quatre secteurs d’activité. Nous faisons de l’accompagnement sur tout ce qui est entreprenariat au féminin, mais pas que. Il s’agit aussi d’accompagner les femmes dans la prise de pouvoir sur leur vie. Cela ne passe pas forcément par l’entreprenariat, cela peut passer par le fait de trouver un travail ou même de s’engager dans la politique. Il y a aussi un axe sur la formation, parce quil y a beaucoup de femmes qui veulent se former, monter en compétence, se réorienter. Il y a un autre axe qui passe par une WebTV ayant pour but de booster les femmes, qui vont pouvoir voir qu’elles ne sont pas seules, qu’il y a d’autres femmes qui ont les mêmes problématiques qu’elles. On veut leur donner confiance grâce à ça. Et le dernier axe, c’est la mise en réseau avec la zone de l’océan Indien. Par exemple, ce mardi, on va présenter un partenariat qu’on a mis en place avec le réseau des Femmes entrepreneures du Cameroun.

F. I. : Pourquoi la nécessité de créer cette association s’est imposée en 2021 ?

E.A. : Le 8 mars 2021, il y avait un webinaire avec des femmes entrepreneures de Mayotte, de métropole et d’ailleurs qui ont dit que c’était bien de voir qu’il y avait des talents, mais qu’il y avait besoin de travailler ensemble, d’avoir un espace dédié. On a voulu lancer cette association pour répondre à ce besoin, tout en travaillant avec les dispositifs complémentaires comme l’association couveuse d’entreprise Oudjerebou, qui a le réseau « Marraines & Moi », qui intervient pour présenter son projet lors de notre séminaire, et dont nous sommes partenaires. Nous voulons travailler en complémentarité. Nous avons fait le lancement officiel de l’association le 8 mars 2023. On a un peu tardé à organiser cet événement, avec toutes les problématiques que rencontre l’île, mais là, on s’est dit que le mois de décembre était le bon moment pour lancer l’année 2024. Aujourd’hui, nous comptons plus d’une cinquantaine d’adhérents.

F. I. : Lors de ce type d’événement, le public est souvent essentiellement féminin. Est-ce que les hommes sont attendus lors de votre séminaire ?

E. A. : Et bien, on a déjà des hommes adhérents, comme Toibrane Mogne Daho, le gérant de Mayan’art Studio, qui nous met à disposition ses locaux car il croit en l’entreprenariat au féminin. Il pense que les femmes ont besoin d’être soutenues. Il y a aussi Chafion Madi qui nous accompagne sur notre émission de WebTV. Il y a beaucoup d’hommes qui sont conscients que les femmes entrepreneures, et les femmes mahoraises de manière générale, ont beaucoup de potentiel. Ils sont conscients que leur quotidien est très lourd, qu’il y a beaucoup de charges et qu’ils ont besoin de prendre conscience de cela.

F. I. : En effet, la vie d’une femme entrepreneure est particulièrement chargée…

E. A. : Tout à fait. Par exemple, j’étais à un événement consacré au business à Mayotte récemment. J’ai trouvé cela dommage que, sur scène, il n’y ait que des hommes. Ils racontaient que pour être entrepreneur, ils devaient travailler jusqu’à minuit, que leurs femmes râlaient parce qu’ils n’étaient pas présents. Et, pour avoir échangé avec plein de femmes entrepreneures, pour un podcast que nous allons présenter au séminaire, ce qui ressort c’est que les femmes culpabilisent parce que le temps qu’elles passent à être entrepreneure, c’est du temps qu’elles ne passent pas avec leurs enfants. Ce ne sont pas les mêmes problématiques qui ressortent entre l’entreprenariat au féminin et au masculin. Ce ne sont pas les mêmes réalités, pas la même charge mentale. D’où la nécessité d’avoir créé cet espace à travers notre association.

Ce mardi 5 décembre, de 8h30 à 11h, dans les locaux de Mayan’art, à M’gombani, Mamoudzou, Séminaire « Femmes en action ». Celui-ci est ouvert à tous et pourra également être suivi en par visioconférence.

Justice : le marchand de sommeil de M’rowahandra en prison

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Après une enquête initiée par la direction territoriale de la police nationale et plus particulièrement la brigade mobile de recherches, une opération menée dans le quartier M’rowahandra, jeudi matin, a mené à l’interpellation d’un marchand de sommeil. « Celui-ci louait une partie de son habitation à des personnes en situation précaire venues d’Afrique », indique la police. Depuis 2021, il hébergeait des familles (plus d’une trentaine de personnes), moyennant rétribution, dans des conditions insalubres relevées par le personnel de l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte. Son bénéfice pourrait être évalué à plus de 56.000 euros. L’intervention couplée à une opération de la police aux frontières avait entraîné des heurts et des barrages dans ce quartier de M’tsapéré.

« Malgré la mise en avant de son altruisme, ce marchand de sommeil était condamné à douze mois de prison dont huit avec sursis, ainsi qu’à une amende de 5.000 euros », précise la police.

Un appel à projets pour les quartiers prioritaires de Bandrélé

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La Ville de Bandrélé lance un appel à projets à l’adresse des associations, organismes à but non lucratif, conseils citoyens et comité jeunes. Les projets doivent répondre aux orientations et/ou aux axes transversaux du contrat de ville de Bandrélé. Une attention particulière sera portée aux actions contribuant à l’implication des jeunesses du territoire, favorisant les initiatives en matière environnementale, culturelle, éducative et sportive, artistique, patrimoniale et de santé, contribuant à l’amélioration du cadre de vie des habitants, contribuant à la mobilisation des habitants, la dynamisation des conseils citoyens et du comité jeunes, et enfin favorisant l’insertion des jeunes de 16 à 25 ans. Les bénéficiaires doivent être les habitants des quartiers prioritaires de Bandrélé (Villages de Nyambadao, Bandrélé et Mtsamoudou). Le dépôt des dossiers est attendu au plus tard le vendredi 2 février à 11h30. Un rendez-vous obligatoire doit être pris avec la chargée de mission Politique de la ville avant tout dépôt de dossier. Pour plus d’informations, il est possible de contacter le service politique de la ville au 06 39 28 76 32.

Le village de Noël s’installe bientôt dans le Sud

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La Communauté de communes du Sud et ses communes membres organisent le village de Noël du Sud, à Mramadoudou sur la place à côté du DAB BFC, le vendredi 15 décembre de 13h à 21h ; le samedi 16 décembre de 8h à 21h; le dimanche 17 décembre de 8h à 13h. À cette occasion des stands de vente de produits d’artisanat, de restauration, de produits agricoles, de textile, jouets et autres seront proposés au public. Plusieurs animations sont en cours de programmation pour y être proposées. Les exposants originaires du Sud sont invités à s’inscrire dans leurs communes respectives. Les autres doivent se rapprocher du service développement des activités économiques de la CCSud, par mail à l’adresse economie@ccsud.yt.

Des subventions pour plusieurs projets d’aménagement à Bandrélé

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Le maire de Bandrélé et le directeur de l’Agence française de développement (AFD) Mayotte se retrouvent, mardi, pour la signature de six conventions de subventions du Fonds outre-mer (FOM) délégué à l’AFD, pour des études de travaux portés par la commune de Bandrélé pour un montant cumulé de 380.000 euros. Ces subventions concernent les études de différents projets d’investissement, concernant l’aménagement du front de mer de la commune, la restructuration du réseau d’éclairage, la construction de deux plateaux sportifs, la création d’une liaison routière entre les écoles de M’tsamoudou, l’aménagement paysager de la rivière Mro Wa Dagoni et enfin la construction d’un bassin flottant à Musical plage.

Une marche blanche pour la paix à Dembéni

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Une marche blanche s’est tenue, ce dimanche, à Dembéni, pour promouvoir la paix et la fraternité entre les quartiers. Avec les épisodes de violences que la commune a rencontré la semaine dernière, la Ville a souhaité réunir différents acteurs pour instaurer la réconciliation, et est allée voir les victimes des violences. Ces rencontres et ces échanges ont permis de dégager un protocole de sortie de crise signé par les délégations villageoises, la municipalité́, la gendarmerie, le collège d’Iloni et le Grand cadi de Mayotte. L’établissement scolaire, qui n’a pas pu ouvrir de mardi à samedi, pourrait voir le retour des élèves, ce lundi.

Le nouveau poste de police à Passamaïnty, « une aubaine pour le canton »

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Le conseiller départemental du canton de Mamoudzou 1, El Anrif Hassani, le conseiller municipal de Mamoudzou en charge de la prévention et de la délinquance, Saïd Malidi Mlimi, et le nouveau directeur de la police territoriale de Mayotte, le commissaire Hervé Derache, félicitent une avancée majeure dans la décentralisation des services municipaux de police.

Vendredi dernier, à Passamaïnty, des élus municipaux et départementaux ont inauguré un poste avancé pour la police municipale du chef-lieu, dans les anciens locaux de la Croix-Rouge. Celui-ci doit permettre une meilleure couverture du sud de Mamoudzou.

Pas de doute, la sécurité est un enjeu central à Mamoudzou. Même si les résultats concrets des annonces faites par Emmanuel Macron en termes de lutte contre l’insécurité – avec, entre autres, une doctrine de la police de la sécurité du quotidien – ont tardé à voir le jour sur l’île, deux nouveaux postes avancés de la police municipale entreront prochainement en service dans le chef-lieu. Le premier, situé dans les anciens locaux de la Croix-Rouge à Passamaïnty, a été inauguré vendredi dernier.

« Mayotte et Mamoudzou sont confrontés à un défi majeur en termes de tranquillité publique. Un des premiers défis, au-delà des moyens humains et matériels, reste notre capacité à répondre rapidement en cas d’alerte », résumait Saïd Malidi Mlimi, conseiller municipal de Mamoudzou en charge de la prévention et de la délinquance. Au terme de travaux entamés au début de l’année 2023 dont le coût frôle les 400.000 euros, 15 des 57 agents de la police municipale seront affectés dans ces locaux flambants neufs.

« Essentiel sur ce terrain où l’adversité est quotidienne »

Au cours de l’inauguration et du traditionnel coupé de ruban, le commissaire Hervé Derache, nouveau directeur de la police nationale de Mayotte, a eu l’occasion de se présenter et de féliciter « une décentralisation des services municipaux de police dans le cœur de ville ». Selon le DTPN, un des principaux objectifs des services de police est d’installer une politique de prévention permettant d’empêcher les passages à l’acte. « C’est essentiel sur ce terrain où l’adversité est quotidienne ».
Outre une meilleure répartition des effectifs, ce poste avancé va permettre une plus grande célérité des interventions de la police dans un contexte préoccupant. El Anrif Hassani, conseiller départemental de Mamoudzou 1, a ainsi annoncé que deux personnes avaient été « sauvagement agressées » dans la semaine, à Passamaînty. Une des victimes, grièvement blessée au bras par arme blanche, a été évacuée sanitairement vers la Réunion. « Cette présence de la police de proximité est une aubaine pour le canton [de Mamoudzou 1] et les Mahorais qui affluent chaque jour sur Mamoudzou », a-t-il déclaré.

Dès fin février, un autre poste avancé est attendu en haut des Hauts-Vallons. Il s’agira du deuxième de ce type dans le secteur. Une brigade de six policiers municipaux avait déjà été installée dans la mairie annexe de Kaweni en 2021.

Saison des cyclones : « Nous pouvons lancer une alerte en une dizaine de minutes »

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Une conférence de presse s’est tenue pour l’ouverture de la saison cyclonique 2023/2024, à la Case Rocher, à Dzaoudzi.

La saison cyclonique a commencé dans l’océan Indien. À cette occasion, une conférence de presse s’est tenue ce vendredi afin de présenter les prévisions météorologiques relatives aux cyclones pour les mois à venir ainsi que les dispositifs de sécurité prévus en cas de cyclone à Mayotte.

Le mois de décembre marque le début de la saison cyclonique. Cette année, Mayotte ne devrait pas en faire les frais. « Il y a une probabilité de 70 % pour que l’activité cyclonique soit inférieure à la normale », explique Céline Jauffret, directrice interrégionale de Météo-France océan Indien, ce vendredi, lors d’une conférence de presse dédiée, à la Case Rocher, à Dzaoudzi. Cette année, deux épisodes climatiques sont combinés : l’épisode El Niño, un phénomène récurrent dans l’océan Pacifique qui vient modifier la circulation des vents et les précipitations, et la phase positive du Dipôle de l’océan Indien, caractérisée par des températures de surface de la mer supérieures à la moyenne et des précipitations plus intenses.

Cette combinaison engendre un contexte rendant plus difficile la genèse des tempêtes tropicales dans la région. La saison cyclonique pourrait même être en retard. De janvier à avril, l’activité cyclonique devrait se développer notamment au nord ou au nord-est des Mascareignes, et sa trajectoire, évoluer, pour s’orienter vers le sud ou le sud-est.

« Mayotte est généralement épargnée »

L’année dernière, Mayotte n’avait subi que des effets indirects du cyclone Cheneso qui a frappé Madagascar. L’île avait alors été balayée par des vents de plus de 100 km/h et animée par de fortes précipitations, sans pour autant que cela n’inverse la tendance sèche ayant conduit au manque d’eau. « Les cyclones perdent en intensité quand ils passent par les terres. Classiquement, dans la région, ils suivent une trajectoire est-ouest. Mayotte est donc généralement épargnée car Madagascar fait tampon et subit malheureusement les dégâts », explique la responsable de l’antenne Météo France de Mayotte, Floriane Ben Hassen, qui ajoute que la petite taille de l’île joue également en sa faveur.

Mais, les deux météorologues tiennent à le rappeler : un risque réduit ne signifie pas une absence de risque. C’est pour cela que Marie Grosgeorges, la directrice du cabinet du préfet de Mayotte, a présenté le dispositif de sécurité prévu en cas d’alerte cyclonique. Le plan Orsec (Organisation de la réponse de curité civile) cyclone prévoit différents seuils d’alerte : la pré-alerte, lorsqu’il y a une menace potentielle au-delà de 24h, et qui recommande surtout de se tenir informé et d’être vigilant ; l’alerte orange, lorsque le danger est prévu dans les 24h, durant laquelle les établissements scolaires doivent fermer, la population sécuriser ses habitations et se préparer à une éventuelle évacuation ; l’alerte rouge prévient, elle, d’un danger imminent et il faut alors rester absolument à l’abris, et enfin l’alerte violette, qui prévient d’un cyclone exceptionnellement dangereux et pendant laquelle il faut rester confiné.

Une alerte téléphonique quasi-instantanée

Le dispositif FR-Alert a également été présenté. Expérimenté l’année dernière, il s’agit d’un système d’alerte qui passe par les opérateurs téléphoniques afin de prévenir la population d’un danger imminent et des recommandations à suivre. C’est la préfecture qui est chargée d’écrire le message et de cibler la zone géographique à prévenir. « Nous sommes dans la capacité de lancer cette alerte en une dizaine de minutes », précise Marie Grosgeorges. « Les messages peuvent aussi être écrits en shimaoré et en kibushi pour être sûr que tout le monde comprenne bien l’information. »

L’importance de faire un point sur les dispositifs d’alerte en début de saison cyclonique a été soulignée par le préfet de Mayotte, Thierry Suquet : « Il nous faut, à l’avance, faire passer les messages importants auprès de la population, qui vont nous permettre de se protéger et de prendre, le cas échéant, des dispositions, et de maîtriser ce qu’il se passe. Si on attend le dernier moment, c’est trop tard. »

Mayotte n’a connu que trois épisodes cycloniques marquant depuis 2014. Le dernier en date est le cyclone Belna, en 2019, qui était finalement passé plus loin de l’île que prévu mais qui avait conduit à l’évacuation de plusieurs milliers de personnes de manière préventive. Le dernier cyclone majeur est Kimsy, qui a frappé l’île en 1984 et détruit les habitations de 25.000 habitants se retrouvant sans-abris.

Un point sur les pluies et sur l’eau

Cette conférence de presse a également été l’occasion de faire un point sur les pluies prévues. Les prochaines semaines devraient être similaires aux dernières, avec des pluies à la mi-journée et des orages venus de la mer. « On n’a pas de signe d’installation de pluies généralisées massives d’ici Noël pour l’instant », constate Floriane Ben Hassen, la responsable de l’antenne Météo France de Mayotte. Puis, pendant trois mois, Mayotte devrait connaître des précipitations au-dessus des normales, en moyenne sur la période.

Thierry Suquet a profité que le sujet des pluies soit abordé pour s’exprimer sur la question de l’eau. Il indique, dans un premier temps, qu’il faut poursuivre les efforts d’économie d’eau, car ces dernières se plafonnent. Une nécessité pour que les tours d’eau demeurent tels quels. Il s’est voulu rassurant, dans un deuxième temps, sur les efforts entrepris depuis le début de la crise. « Nous sommes en train de toucher les dividendes des travaux d’urgence que nous avons mis en place », a-t-il dit, au sujet des forages et de l’usine de dessalement, qui a augmenté sa capacité de production.

De nouvelles perturbations des barges en perspective

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Les agents du Service des transports maritimes (STM) laissent planer la menace « d’une cessation collective de travail à durée illimitée ».

Des actions perturbatrices des mouvements de barges entre Petite-Terre et Grande-Terre sont à craindre pour les prochaines jours et semaines. Le collectif des agents du STM (Service des transports maritimes) fait planner la menace dans un courrier adressé au président du département de Mayotte, Ben Issa Ousseni, et à sa directrice générale des services, Christine Ayache.

Les usagers des barges du STM (Service des transports maritimes) ne sont pas à l’abri d’une énième saute d’humeur de la part du personnel navigant. Ce service du Département de Mayotte cumule depuis de longues années une kyrielle de problèmes divers et variés, plus ou moins insolubles pour certains en raison d’un manque manifeste de volonté politique à le faire. En milieu de semaine dernière, un collectif d’agents a adressé aux médias locaux la copie d’un courrier daté du 27 novembre adressé au président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, et à sa directrice générale des services (DGS), Christine Ayache. Ce courrier dont des copies auraient été envoyées au procureur de la République, au préfet de Mayotte, à la direction régionale des Affaires maritimes, aux parlementaires mahorais et même aux médias nationaux, fait état de harcèlement au sein de ce service sans plus de détails. Des faits que le collectif aurait signalé à l’autorité dans un précédent courrier daté du 8 novembre. Un délai de réponse de quinze jours aurait été donné au Département, lequel n’a pas jugé bon de réagir. « Nous sommes au regret de vous annoncer que compte tenu de votre indifférence et mépris à notre égard, nous sommes dans l’obligation de nous exprimer par d’autres actions et agir en conséquence conformément à nos précédents écrits », notent les membres du collectif des agents du STM. Au passage, il n’a pas manqué de rappeler les mouvements de débrayage dont il fut à l’initiative plus tôt cette année, sans qu’ils n’aient produit les résultats escomptés, en particulier l’amélioration du dialogue et des conditions de travail. « Nous vous informons dès lors, que nous allons adresser aux autorités compétentes, à toute la population mahoraise via les médias locaux et/ou nationaux pour les informer de notre intention de faire une cessation collective de travail à durée illimitée dans les prochains jours afin de faire entendre toutes nos revendications », annoncent sans détour les auteurs du courrier et rappellent au président du conseil départemental et à sa DGS que leur mouvement ne manquera pas d’engendrer des conséquences sur la continuité territoriale et perturber l’économie locale.

De nouvelles barges sans formation spécifique

Dans les rangs des conseillers départementaux, presque tout le monde se défend d’avoir eu vent d’un tel courrier, mais nombreux sont les élus qui admettent l’existence d’un malaise profond au sein du personnel du STM. Cependant, l’on se garde bien de donner un avis particulier car « ce dossier relève de la compétence exclusive du vice-président Ali Omar qui ne consent aucun conseil ni remarque quelconque pouvant provenir d’un collègue. Le souci est que cette affaire du STM est une poudrière qui pend au nez de tous les conseillers départementaux », se hasarde en confidence un membre de la majorité de Ben Issa Ousseni. Cette source bien informée explique que les difficultés que traverse le STM sont légion et la colère du personnel des barges est légitime.

Elle remet sur le tapis les difficultés techniques et matériels ayant conduit au retrait du permis de naviguer des barges par les Affaires maritimes. Au premier rang des problèmes qu’elle soulève, il y a la formation continue des agents. « Comment expliquer que dans un domaine aussi encadré que la navigation maritime, où les textes et règlements évoluent en permanence, il n’y est concrètement aucun plan de formation établi ? Le département réalise des efforts financiers considérables pour rajeunir la flotte de barges mais le personnel préposé à les piloter manque cruellement de qualification. » Outre les bizarreries internes à la gestion du personnel et à leur carrière, l’on apprend que le chantier naval mauricien qui fabrique ces barges n’entretiendrait pas des meilleurs relations avec son client. « Il faut savoir que ces barges sont livrées à Mayotte sans les pilotes du STM n’aient bénéficié d’une formation particulière au préalable. Résultat des courses, nous avons des embarcations neuves qui sont gravement endommagées au niveau de leur coque, parce que nos pilotes ne savent pas les manœuvrer », dénonce l’élu départemental. L’entourage du président du Département affirme ne pas avoir eu connaissance du courrier du collectif des agents du STM et d’une partie des problèmes soulevés. Il s’étonne de la stratégie de communication choisie par le collectif en direction des médias plutôt que de favoriser un dialogue direct avec l’exécutif du département.

En revanche, il est admis un seul problème au sein du personnel, la nécessité d’affecter un responsable en particulier, pour incompatibilité entre sa mission au sein du STM et ses fonctions électives exercées ailleurs en dehors du département. Cette double casquette ne serait pas sans incidence dans la bonne marche du service.

Les étudiants de Tsararano mobilisés contre le sida

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Maiylia et ses camarades du BTS SP3S (Services et prestations des secteurs sanitaire et social) ont animé un des ateliers de prévention, ce vendredi matin.

Dans la cour du lycée de Dembéni, à Tsararano, les élèves s’approchent volontiers des stands pour récupérer des préservatifs, ce vendredi matin. En cette journée mondiale de lutte contre le sida, lycéens et professeurs sont pleinement mobilisés sur la question, notamment grâce à l’action portée par les étudiants en deuxième année du BTS SP3S (Services et prestations des secteurs sanitaire et social).

« C’est tabou », « ce sont des choses déplacées », concèdent les élèves de seconde dans une salle du premier étage du lycée de Dembéni, à Tsararano, quand ils sont amenés à parler sexualité. Pourtant, quand on leur demande les risques de ne se pas protéger lors d’une relation sexuelle. « Imaginons que je suis avec mon copain et que je vais coucher avec lui pour la première fois. Ce n’est pas mieux d’en parler avant ? », interroge alors Maiylia, la jeune femme est étudiante en BTS SP3. Cette formation dispensée dans l’établissement depuis trois ans forme les élèves au sanitaire et social, mais davantage sur le volet administratif. ; Avec ses camarades de promotion, ils ont préparé l’événement depuis deux mois, invitations de partenaires, communiqués de presse pour les médias locaux, animation d’un atelier et même réalisation d’un court-métrage. « Les questions les plus récurrentes sont de savoir où se procurer des préservatifs et comment les utiliser », indique Danourya Halidi, elle aussi étudiante en BTS.

Des associations participantes

Dans la cour, trois associations (Mlezi Maore, Fahamou Maecha et Nariké M’sada) distribuent des préservatifs et répondent aux questions à des jeunes principalement en seconde. « On a choisi ce public parce qu’ils sont nouveaux dans l’établissement, alors que les autres sont déjà sensibilisés », fait remarquer Tsy Hoi Ho, professeur en médico-social. En alternance, les élèves passent d’ateliers en ateliers, avec parfois des rires étouffés quand les représentants de l’association Horizon Santé s’aident de modèles en plastique pour montrer comment mettre un préservatif masculin, puis un autre féminin. « Ce n’est pas la peine de mettre les deux en même temps », précise l’intervenant aux élèves peu au fait du deuxième.

Les élèves de BTS SP3S viennent ensuite les chercher pour que tous les secondes puissent avoir la même information. Destinés à travailler dans le domaine du social ou de la santé, les étudiants savent bien l’importance de sensibiliser à la lutte contre le sida sur un territoire où le nombre de personnes atteintes du VIH (virus de l’immunodéficience humaine) augmente chaque année.

Ce lundi après-midi, au lycée de Dembéni, à Tsararano, les élèves enchaînent avec un autre événement, la tenue du Téléthon. Au programme, des conférences et des ateliers payants (un euro ou cinquante centimes d’euros) pour récolter des fonds pour la recherche.

Contre l’insécurité, un appel à la mobilisation lancé par le maire de Mamoudzou

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Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, appelle à la mobilisation générale, ce mercredi (ici avec le préfet de Mayotte Thierry Suquet en janvier 2023).

Face aux difficultés rencontrées par ses agents pour aller au travail en raison des caillassages et des barrages, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, lance un « appel général à la mobilisation », ce mercredi 6 décembre. Le premier magistrat de la ville déplore dans un communiqué « la banalisation de la violence ». L’insécurité se traduit notamment par des effets économiques néfastes dans le chef-lieu, selon son premier magistrat. « Des entreprises hésitent à répondre aux marchés publics de crainte que leur matériel soit dégradé, volé ou détruit. Des chefs d’entreprise voient leur chiffre d’affaires et leur activité baisser car les routes et les usagers sont pris en otage par les délinquants », souligne-t-il.

Pour afficher leur mécontentement et parler d’une même voix, les agents ont rendez-vous, ce mercredi, au stade de Cavani. « Un service minimum sera maintenu de façon à ce que les missions régaliennes de police, l’enregistrement des décès et des naissances, les services liés à la propreté urbaine, la voirie, l’éclairage public ou à la distribution des bouteilles d’eau puissent se poursuivre a minima », fait valoir la municipalité.

Salime M’déré jugé en février pour provocation à la commission d’atteintes à la vie

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Le vice-président du conseil départemental de Mayotte en charge de l’aménagement foncier, Salime M’déré, devra répondre en février 2024, de ses propos tenus sur Mayotte La 1ère en plein Wuambushu.

Le 24 avril 2023, au début de l’opération Wuambushu, le premier vice-président du Département de Mayotte s’était emporté verbalement sur le plateau télévisé de Mayotte La 1ère . En parlant des bandes qui s’attaquaient à la population et aux forces de l’ordre, Salime M’déré avait suggéré qu« il faut peut-être en tuer », avant de présenter ses excuses après l’émission. Des propos dont il devra répondre au tribunal correctionnel de Saint-Denis de La Réunion le 1er février 2024, annonce le Journal de l’île de La Réunion.

La tension était palpable dans les premiers jours de l’opération Wuambushu, des bandes de jeunes s’en prenaient aux automobilistes, aux policiers et gendarmes pourtant en nombre sur l’île. A Tsoundzou 1, des individus en combinaison blanche semaient la terreur, aidés par des caïds locaux. Dans ce contexte, Salime M’déré était intervenu au journal télévisé de Mayotte La 1ère, le 24 avril 2023. Le premier vice-président du conseil départemental de Mayotte s’était alors emporté et avait déclaré à propos des auteurs de faits sur la voie publique : « A un moment donné, il faut peut-être en tuer », ajoutant : « et je pèse mes mots », n’écoutant pas la présentatrice qui condamnait rapidement ces propos. Car c’est cette phrase qui vaut à l’élu d’être poursuivi en correctionnelle pour « incitation à la haine et en raison de leur origine » et pour « provocation à la commission d’atteintes à la vie ». Le Journal de l’île de La Réunion annonce qu’iI devrait être jugé à Saint-Denis de La Réunion en février prochain. « Mes propos – qui sont à la hauteur de ma passion pour cette île – ont dépassé ma pensée et je m’excuse bien volontiers s’ils ont pu heurter », avait réagi l’intéressé sur Facebook, dès le lendemain.

L’affaire délocalisée à La Réunion

Yann Le Bris, procureur de la République, s’est autosaisi dans cette affaire, alors que des associations comme la Ligue des droits de l’Homme ont fait un signalement à la justice. Premier président de la collectivité départementale mahoraise, il sera jugé à La Réunion et pas à Mayotte, par souci « d’impartialité », rapporte le journal réunionnais. Il devra répondre de deux faits, « provocation à la commission d’atteintes volontaires à la vie » et pour « provocation à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation ou une race ». La procureure de Saint-Denis, Véronique Denizot, a retenu comme circonstance aggravante que les propos ont été tenus alors qu’il est élu.

La ligue des droits de l’Homme, SOS Racisme et le député de Saint-Denis (La France insoumise) Thomas Porte seront parties civiles à l’audience.

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