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La cérémonie des vœux du maire de Chirongui annulée

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Prévue ce vendredi, la cérémonie des vœux du maire de Chirongui, Bihaki Daouda, n’aura pas lieu. « Le maire, en accord avec les élus de sa majorité, vous informe, le cœur serré, de l’annulation de la cérémonie des vœux prévue ce vendredi 26 janvier au pôle culturel, compte tenu du contexte actuel de tension dans notre département », confirme la municipalité, qui ajoute qu’elle comprend que les habitants de la commune du sud de Mayotte n’ont pas « le « cœur à la fête » ».

Insécurité : CGT Éduc’action Mayotte réclame des services publics

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« La politique du chaos ça suffit ! ». C’est le titre donné à un communiqué de presse envoyé par le syndicat CGT Éduc’action Mayotte, ce mardi, face à l’insécurité. Le personnel du collège de Kwalé l’a signalé il y a quelques jours lors d’une manifestation (photo), le corps enseignant et agents n’en peuvent plus de l’insécurité. Ce mardi, le syndicat CGT Éduc’action Mayotte pousse un nouveau cri général dans un communiqué envoyé à la presse locale titré « La politique du chaos ça suffit ! » pour que le quotidien « ne soit plus synonyme de danger ». Selon l’organisation, « les pouvoirs publics n’ont pas pris la mesure de la situation vécue à Mayotte depuis de nombreuses années ». Or, dorénavant, « l’insécurité est omniprésente », écrit-elle, avec cette liste : agressions en-dehors et en extérieur des établissements scolaires, caillassages, dégradation, destructions des biens, vols, menaces…

Pour ses membres, les causes de la violence « sont bien connues » : manque d’encadrement familial, de centres de formations pour les jeunes, d’écoles, de valeurs, d’aide à l’enfance, d’aide à la maternité, de prise en charge des mineurs isolés, de possibilités pour une poursuite d’études, de structures jeunesse et sport… Le syndicat réclame des services publics pour lutter contre les inégalités, la pauvreté et l’exclusion. Et il « exige » de l’état d’assurer la sécurité avec une intervention rapide et sérieuse, en respect des lois. « On ne veut pas que ça tourne à l’affrontement », souligne Bruno Dezile, représentant. Il informe que le bureau devrait se réunir samedi pour réfléchir aux modalités d’actions. « On va voir comment ça évolue avec les blocages. » Une chose est sûre : « Il y a vraiment un ras-le-bol généralisé. Je n’ai jamais vu un état d’esprit aussi dégradé dans les établissements scolaires », exprime-t-il, impressionné.

Une nouvelle tempête s’approche de La Réunion

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Dans les Mascareignes, le transit de la future tempête baptisée « Candice » s’accompagne d’importantes dégradations des conditions météorologiques. Alors que La Réunion et son île sœur, l’île Maurice, se remettent doucement du cyclone Belal, une nouvelle zone suspecte est actuellement sous surveillance. D’après le site spécialisé cycloneoi, cette dépression tropicale évoluait mercredi 24 janvier sur l’île Maurice et devrait s’intensifier dans les prochains jours. Dès ce jeudi, l’Ouest, le Sud-Ouest et le Sud-Est de La Réunion seront directement exposés à des averses “parfois soutenues” et des cumuls de pluie qui pourraient être “significatifs”, rapporte cycloneoi. Des rafales de 80 à 100 km/h sont attendues. La vigilance “fortes pluies et orages” a été évaluée en rouge, ce mercredi 24 janvier à 8h (heure locale) pour le Sud et le Sud-Est de La Réunion. D’après Réunion la 1ère, les écoles, collèges et lycées seront fermés ce jour dans ces parties de l’île, tout comme l’antenne universitaire du Tampon.

Cyclone Belal : la préfecture de Mayotte justifie l’eau donnée à La Réunion

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L’île de La Réunion a été touchée par le cyclone tropical Belal, la semaine dernière, affectant la qualité de l’eau dans le réseau d’eau potable ainsi que sur divers sites de baignade. A la sortie de l’alerte rouge, mardi 16 janvier, 305.000 personnes étaient privées d’eau sur l’île, soit 35% de la population. Face à cette situation, une collaboration entre la cellule interministérielle de crise (CIC), le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, et le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a permis de rediriger une cargaison initialement destinée à Mayotte au profit des Réunionnais.

Selon la préfecture de Mayotte, cette redirection des stocks était justifiée, puisque « treize millions de litres sont actuellement disponibles sur le territoire pour les distributions en cours et à venir, et plus de sept millions de litres sont en cours d’acheminement en plusieurs livraisons maritimes d’ici fin février ». « La solidarité nationale a donc joué pleinement en faveur de Mayotte dans le cadre de la crise en cours, dont le pic est derrière nous », ajoute le préfet, alors que dix millions de litres seront stockés à Mayotte « dès le mois de mars ».

Au total, un 1,1 million de bouteilles serviront à répondre aux besoins urgents suite aux dégâts du cyclone à La Réunion. Une grande partie, 700.000, sera allouée à des distributions dans les écoles et les centres communaux d’action sociale (CCAS), pour bénéficier aux individus les plus vulnérables. Le préfet réserve par ailleurs 400.000 autres bouteilles en prévision de situations éventuelles.

Suspecté de trafic de stupéfiants, un équipage met le feu à son voilier

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Un voilier traditionnel naviguant entre l’Asie et l’Afrique de l’Est a été intercepté par les forces armées en mer, le 11 janvier, dans la zone économique exclusive (ZEE) de Mayotte. Selon la préfecture de la Réunion, qui conduisait l’opération, l’équipage était soupçonné de participer à un trafic de stupéfiants. Des moyens nautiques de la gendarmerie maritime, un avion léger basé à Mayotte et les patrouilleurs des affaires maritimes ont été mobilisés pour interpeller les suspects. Avant cela, à la vue des vedettes de gendarmerie maritime, l’équipage du boutre – nom donné à ce type de voilier – a « déclenché à son bord un incendie qui s’est rapidement propagé, avant de sauter à l’eau », rapporte la préfecture de la Réunion. A la demande du parquet, huit hommes ont été placés en garde à vue le soir des faits. L’enquête est confiée à la gendarmerie de Mayotte et au commandement de la gendarmerie de Mayotte.

Une journée de sensibilisation aux cancers à Musicale plage

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Cancer du sein, du col de l’utérus et de la peau, le centre régional de coordination des dépistages des cancers de Mayotte (CRCDC Mayotte) coorganise une journée d’information, de sensibilisation et de dépistage le 3 février, la veille de la journée mondiale contre le cancer.

Plusieurs professionnels de santé interviendront pour en discuter : dermatologue, médecin et sage-femme. Un camion permettra de réaliser un dépistage sur place avec frottis et de palpations. Ces moments d’information seront entre-coupés d’activités ludiques telles que des tournois de beachfoot, de chasse aux trésors ou encore de tir à la corde.

Toute la population est invitée à venir, de 9 heures à 15 heures, à Musicale plage, dans la commune de Bandrélé.

Comores : La cour suprême valide la réélection d’Azali Assoumani

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Tous les recours déposés par les candidats de l’opposition ont été jugés irrecevables par la section électorale de la cour suprême. Seule la requête de la mouvance présidentielle a obtenu gain de cause puisque le taux de participation a augmenté pour s’établir à 56.44%.

Confirmé. Azali Assoumani, 65 ans, rempile pour un troisième mandat consécutif à la tête de l’Union des Comores. Sans surprise, la section électorale de la cour suprême comorienne a validé, mercredi, vers 15h, les résultats proclamés le 16 janvier par la commission électorale nationale indépendante (Ceni). En revanche, la haute cour a revu à la baisse le score accordé la semaine dernière au sortant qui affrontait cinq adversaires. Selon les chiffres proclamés par la cour suprême, Azali Assoumani obtient 95.541 des voix, soit 57,2%. Les résultats provisoires lui avaient donné 62,97%. Mais peu importe, en dépit de ces changements, l’ex-putschiste évite un second tour, comme en 2019, une élection qualifiée à l’époque de hold-up par ses opposants. Le candidat du parti Juwa et du mouvement Nalawe (qu’il dégage), le docteur Salim Issa a gardé la deuxième position. Le porte-étendard de la formation politique de l’ex-président, Ahmed Abdallah Sambi se retrouve avec 11,7%. Il est suivi par l’ancien ministre de l’Intérieur, Abdallah Mohamed « Kiki » Daoud (10,23%). Notons que l’ex-premier flic du pays avait déposé une requête auprès de la cour suprême pour réclamer l’annulation du scrutin à cause des cas de fraudes et de bourrages d’urnes constatés dans de nombreux bureaux selon lui.

Hier, lors de la délibération, la cour suprême a déclaré sa requête ainsi que celle du candidat du Juwa « irrecevables ». Les magistrats considèrent que les deux leaders n’étaient pas habilités à contester l’élection du gouverneur, à en croire leurs propres termes. La seule requête jugée avec une réponse favorable est celle de l’alliance pour la mouvance présidentielle. La coalition du parti au pouvoir avait demandé un redressement du taux de participation de 16,30% lequel ne reflétait pas de la réalité selon eux. Samedi, quelques heures après le dépôt de ce recours, la Ceni avait publié un communiqué pour assurer que ce chiffre était correct. Mais la cour a finalement rectifié le taux qui s’établit pour la présidentielle à 56.44%. Dans son verdict, la haute cour a également révélé que six bureaux de voté sur l’île de Mohéli ont été annulés, contre 18 à Anjouan. En Grande Comore, les votes de deux bureaux n’ont pas été considérés en raison de l’absence de procès-verbaux de dépouillement mais pas seulement. Pour les bureaux manquants, on en compte 16 à Anjouan et six à la Grande Comore.

Trois gouverneurs élus

S’agissant des élections des gouverneurs, tous les recours des candidats de l’opposition ont été rejetés faute de preuves selon l’argument de la cour suprême qui a donc déclaré la victoire dès le premier tour des trois candidats de la mouvance présidentielle. Quelques heures avant la proclamation des résultats, les cinq adversaires d’Azali Assoumani avaient prévenu qu’ils ne reconnaitraient pas la victoire de l’ex-putschiste qui va pouvoir rester au pouvoir durant les cinq prochaines années. Présent à la cour ce mardi, le ministre comorien de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud, a reconnu que le processus électoral a été assez long et tumultueux. Au lendemain de la publication des résultats provisoires, des émeutes ont éclaté faisant un mort, un jeune de 21 ans et plusieurs blessés. Preuve que les tensions sont palpables, malgré l’accalmie retrouvée depuis vendredi, Moroni avait été quadrillée ce mercredi par les militaires. Certaines écoles avaient annulé les cours de l’après-midi et des banques ont par précaution fermé à 13h. « Je pense qu’un homme averti en vaut deux. Les dispositions ont été prises », a répondu le ministre en charge des élections lorsqu’un journaliste lui a demandé s’ils craignaient des violences après cette confirmation de la réélection d’Azali. La vague de contestations qui avait plongé la capitale dans la paralysie ces derniers jours continue à susciter des réactions de nombreuses chancelleries occidentales.

Après les États-Unis, l’Union Européenne et la France, le gouvernement britannique à travers son ambassade de Madagascar a lui aussi demandé ce 23 janvier le respect du droit de manifester. Arrivé au pouvoir en 1999 par un coup d’état, Azali Assoumani est revenu à la tête du pays en 2016. Deux ans plus tard, il a modifié la constitution pour briguer un second mandat auquel il n’avait pas droit.

Maintenant qu’il est réélu pour la troisième fois consécutif, va-t-il respecter la constitution ? On le saura d’ici dans moins de cinq ans.

« Le badminton est un sport assez confidentiel ici »

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Le badminton n’est pas encore un sport très répandu sur l’île au parfum.

De lundi à mercredi, la Ligue mahoraise de badminton a proposé à plusieurs professeurs de suivre une formation dans le but qu’ils enseignent ensuite cette discipline à leurs élèves. Un premier pas pour populariser ce sport encore en marge à Mayotte.

Proposer autre chose que du foot ou du basket aux scolaires, c’est l’objectif de la formation qui s’est tenue pendant trois jours dans le gymnase attenant au collège Bouéni M’Titi, dans la commune de Dzaoudzi-Labattoir. Ce mercredi, dernier jour d’entraînement pour la douzaine de professeurs d’Education Physique et Sportive (EPS) ou des Ecoles sont venus découvrir le badminton. « Nous avions vingt personnes inscrites, soit le nombre maximum de places. Mais avec les barrages, tous n’ont pas pu venir », commente le président de la Ligue mahoraise de badminton, Matthieu Gouzou, créée il y a un an.

Il s’agit de la première formation proposée par la ligue. À son issue, les participants obtiennent un certificat reconnu internationalement et qui appuie leur qualité d’instructeur dans ce sport de raquette. Elle est prise en charge par la Ligue et ouverte à tous, en témoigne le fait que la plupart des apprentis présents ce mercredi débutent dans cette discipline. « Le badminton est un sport assez confidentiel ici. Peu de Mahorais le pratiquent. Le but de cette formation est de développer cette activité sur l’île », explique le président de la ligue, lui-même professeur d’EPS au collège de Kwalé, à Tsoundzou 1.

Trois jours intenses et sources de courbatures

Pour accomplir cette mission, un instructeur agréé est venu spécialement de La Réunion. Il s’agit de Didier Nourry, également coordinateur technique régional pour la Ligue nouvelle du badminton réunionnais. « Je suis relativement surpris par le niveau des participants. Il y a du progrès », constate celui qui souhaite démocratiser le badminton. Il se réjouit également de voir que cette formation, suivie sur le principe du volontariat, ait attiré autant de monde.

Loin de simplement s’échanger le volant par-dessus les filets, les badistes (joueurs de badminton) suivent des exercices spécifiques, qu’ils pourront ensuite reproduire avec leurs différentes classes. « Double indien » pour apprendre à limiter son nombre de fautes, travailler ses services avec un adversaire qui doit récupérer le volant dans une corbeille… Ce sont trois jours intenses et sources de courbatures qu’ont passé les professeurs.

« On a moins l’habitude des sports de raquette à Mayotte »

« Je ne fais pas encore de badminton avec mes élèves, mais je suis venu ici avec l’objectif de mettre cela en place, et aussi par plaisir », explique Ulysse, professeur d’EPS au collège de Majicavo, dans la commune de Koungou, pour justifier sa présence.

« On propose du badminton à nos élèves depuis l’ouverture du gymnase dans notre établissement il y a un an », commencent Robin et Benjamin, tous les deux professeurs d’EPS au collège de M’Gombani, à Mamoudzou. « On a moins l’habitude des sports de raquette à Mayotte, alors on voulait en proposer », poursuit Benjamin. « Avec cette formation, on a du contenu concret, des ressources vidéo qu’on pourra utiliser avec nos élèves », conclut Robin, qui est content d’avoir plus d’éléments pour mieux structurer ses cours.

« On fait avec les moyens qu’on a dans nos établissements. D’habitude je propose de l’athlétisme, du football ou du basket à mes élèves. J’aimerais leur proposer autre chose avec le badminton et nous sommes en train de voir avec le Ligue comment on pourrait avoir du matériel », nous confie Soraya, professeur des écoles à Pamandzi. Tout comme les volants dans le gymnase de Labattoir ce jour-là, tous espèrent que le badminton pourra décoller à Mayotte.

Atomix fait son retour ce samedi avec Moyatomix

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Le sound system Atomix existe depuis treize ans. Archives Atomix.

Le nouveau représentant du sound system Atomix, Léon Medaric, détaille le programme de la soirée baptisée Moyatomix. Elle sera donnée, samedi 27 janvier, en l’honneur de son ancien président.

« Ça fait trois mois que les gens attendent ça », s’enthousiasme Léon Medaric, plus connu sous le nom de « Léo ». En tant que nouveau président de l’association Atomix depuis samedi, ce membre actif du sound system depuis onze ans donne les détails de la prochaine soirée prévue ce samedi 27 janvier, en l’honneur de son prédécesseur Jean-Philippe Moya. D’où le nom donné à l’événement : Moyatomix. « Pour sa dernière soirée, on lui a demandé où il voulait qu’on la fasse. Il a répondu Kani-Kéli. » Direction donc la pépinière, au lieu-dit Djalimou, face au Mont Choungui, où une soirée Atomix a déjà eu lieu.

Au programme, dès 18 heures, une série de concerts. À commencer par le groupe de de musique Motorbredes en clin d’œil au groupe de métal Motörhead pour ses reprises. Les festivités continuent avec un concert de rap/hip-hop : Hadj MC sur de l’instrumentale en shimaoré et Kliché avec des textes en français. Place ensuite à Kim, un enseignant d’origine anglo-saxonne qui a grandi en France, pour de l’acid house sur un octopad. « Il fait ses boucles en direct live grâce à une espèce de grand contrôleur sur lequel il tape avec des baguettes et dans lequel des rythmiques sont déjà enregistrées », explique Léon Medaric. Il sera accompagné de Félicien, un chanteur malgache de Diego.

Puis, ce sera au tour des DJ de faire leur show, dont deux nouveaux arrivants, Bernie et Toum, qui viennent de Nouvelle Calédonie allier musiques techno, tech house et psytrance. Klemo, Grit, Antil, JP, Neom 42 complètent l’équipe.

Doujah Sound associé à l’événement

« Une des marques de fabrique de notre association c’est qu’on met le paquet sur le visuel », poursuit ce passionné. Il y aura donc du mapping, technique de projection pour créer des effets visuels, grâce à « énormément d’écrans » et l’intervention d’une équipe de décoration.

En parallèle, le second sound system de l’île, Doujah Sound, jouera sur une autre scène dans un style reggae. Une collaboration sur un même événement déjà réalisée en septembre dernier. « On souhaite offrir de la diversité et satisfaire des gens qui n’écoutent pas forcément de l’électro », informe celui qui est aussi DJ. Musique électro qui ira, elle, de la house à de la psytrance par exemple.

« Dieu merci il devrait faire beau », lance le nouveau président. Il se rendra mercredi sur les lieux pour aménager les espaces de parkings et tendre des grandes bâches de 500 mètres carrés au cas où la pluie s’inviterait tout de même pour compléter le hangar. Une zone pour camper est également prévue.

Samedi 27 janvier, dès 18 heures, soirée Atomix à la pépinière au lieu-dit Djalimou, à Kani Kéli. Tarifs : 18 euros en prévente (lien sur la page Facebook : Atomix Sound System | Facebook) et 25 euros sur place. Restauration sur place et carte bancaire acceptée.

« Si le juge prononçait moins de peines fermes, on n’aurait pas ce taux d’occupation à la maison d’arrêt »

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Yann le Bris, le procureur de la République, défend son bilan 2023. « La dynamique engagée est permanente », maintient-il.

Yann Le Bris, procureur de la République, fait le point sur l’actualité du Parquet en 2023. S’il met en avant de meilleurs résultats et une stratégie de « réponse pénale rapide », il ne minimise pas la hausse du nombre de faits qui mine toujours le territoire.

Flash Infos : Comment a évolué l’activité du Parquet en 2023 ?

Yann Le Bris : Il y a une évolution globale de la délinquance, en tout cas des faits constatés entre 2022 et 2023, qui est encore en augmentation cette année. Aujourd’hui, on compte à peu près 14.600 faits sur 2023, quand on était à environ 12.000 en 2022. Depuis 2018, on a une augmentation annuelle et régulière qui s’explique par une augmentation de certains faits de délinquance, à rapporter aussi avec l’évolution de la population qui croît et une augmentation de personnes qui vont déposer plainte. On a aussi des circuits plus efficaces de signalements. Ils sont mis en place avec le rectorat, avec le centre hospitalier de Mayotte (CHM), les associations. Et puis, il y a aujourd’hui un accès à la police et la gendarmerie moins complexé qu’il n’a pu l’être par le passé. L’accueil, même si parfois il est perfectible, s’améliore et permet aux gens d’aller plus facilement déposer plainte.

F.I. : Y a-t-il une différence entre les zones police (Mamoudzou) et gendarmerie ?

Y.LB. : La répartition des faits entre gendarmerie et police reste stable d’une année sur l’autre. On est environ à 60% des faits en zone gendarmerie et 40% pour la police. La part des mineurs impliqués est stable aussi avec 28% à 29% en moyenne.

F.I. : Ça paraît toujours élevé par rapport à d’autres territoires (la part des mineurs impliqués était de 18% à l’échelle nationale en 2019 par exemple).

Y.LB. : Oui, mais quand on sait que la moitié de la population ici a moins de 17 ans… La comparaison avec d’autres territoires n’a de sens que s’ils ont une part de mineurs aussi importante. Ici, on a une population de jeunes hors normes. Même si ça peut paraître beaucoup, si on rapporte cela à la part des mineurs dans la population, ça redevient logique.

F.I. : Pour en revenir au bilan 2023.

Y.LB. : Le nombre de gardes à vue a augmenté de manière sensible puisqu’il a s’est élevé de près de 26%. On est passé de 3.375 gardes à vue en 2022 à 4.580 en 2023. En 2019, on était à 1.893 gardes à vue. En l’espace de trois ans et demi, on parle d’une augmentation de 242%. Ces évolutions traduisent plusieurs choses. D’abord, il y a une évolution défavorable de la délinquance, donc plus de réponses de la part des forces de l’ordre. Mais il y a aussi une amélioration du taux de résolution des affaires. C’était près de 80% en zone police en 2023 et elle augmente en zone gendarmerie, à plus de 40% en 2023. L’augmentation du taux d’élucidation avec l’augmentation des contentieux conduit à une augmentation mécanique du nombre de personnes placées en garde à vue. A cela s’ajoute la politique offensive du Parquet, axée sur le déferrement. Cela permet d’avoir une réponse pénale rapide.

F.I. : On voit de plus en plus d’audiences en comparution immédiate.

Y.LB. : Le Parquet a été saisi, cette année, de plus de 15.500 procédures. En 2022, c’était 11.000. Ça donne une idée de l’augmentation de l’activité. On a une augmentation très importante du nombre d’affaires poursuivables (N.D.L.R. où l’auteur est identifié) avec 6.561 cas en 2023. Le taux de réponse pénale est de 95,5%. C’est-à-dire que si vous avez commis une infraction et que vous êtes identifié, vous avez 95,5% de chances de faire l’objet de poursuites devant le tribunal.
Concernant les réponses rapides, le nombre de personnes jugées en comparution immédiate (N.D.L.R. soit dès la sortie de la garde à vue) est passé à 361 en 2023, contre 150 en 2022. De la même manière, les comparutions sur reconnaissance de culpabilité (CRPC) ont augmenté de 30% avec 1.063 personnes jugées. Ceux qui aujourd’hui laissent penser que la justice n’apporte pas de réponse pénale rapide et efficace, ces chiffres témoignent totalement du contraire. On a des interpellations massives par les services de police et de gendarmerie, des réponses pénales de plus en plus rapides et de plus en plus fermes.

F.I. : Pour les troubles à l’ordre public justement, il y a une forte attente des riverains pour que les interpellations aient lieu le soir-même, davantage que le lendemain.

Y.LB. : Effectivement, il faut parfois un temps pour l’identification. Et l’objectif n’est pas qu’à l’occasion de l’interpellation on désorganise le dispositif des forces de l’ordre qui a vocation à limiter le trouble à l’ordre public et y mettre fin. Il est préférable de mettre d’abord un terme aux troubles à l’ordre public, éviter que cela dégénère ou conduise à des faits encore plus graves. Dans un deuxième temps, le plus bref possible, on interpelle les fauteurs de trouble en ne mettant pas en danger les services et la population.

F.I. : Quelle est la proportion de condamnations à de la prison ferme ?

Y.LB. : Le total des poursuites engagées a augmenté de 85,2% et ça, ce n’est que pour le tribunal. Les peines dites alternatives (amendes ou travail d’intérêt général) ont aussi augmenté avec 2.500 en 2023 contre 1.250 l’année précédente. Les chiffres sont encore à consolider, mais sur les onze premiers mois de l’année, le nombre de condamnations a aussi augmenté de 27%, il y en a eu 2.124, tandis que le nombre de peines d’emprisonnement ferme a augmenté de 80%. Il y en avait 561 sur les onze premiers mois de 2022, 992 sur la même période en 2023. Leur taux est passé de 33% en 2022 à 47% en 2023. C’est-à-dire qu’une fois sur deux, une peine ferme est prononcée au tribunal. Ce qui peut interroger aussi, c’est le taux d’exécution. En 2022, seuls 37% des emprisonnements fermes donnaient lieu à un mandat de dépôt (N.D.L.R. le condamné est conduit directement à la prison de Majicavo-Koropa). En 2023, 60% des peines de prison ferme ont fait l’objet d’un mandat de dépôt. Cela se traduit par un taux d’occupation de la maison d’arrêt qui augmente chaque année de manière exponentielle. Là encore, j’entends des doutes sur la sévérité ou le soi-disant laxisme, mais il y a des chiffres qui parlent par eux-mêmes.

F.I. : Justement, il y a souvent cette question par rapport à la densité carcérale. Est-ce que les peines sont décidées en conséquence ?

Y.LB. : Vous avez la réponse. Le taux d’occupation était de 120% en janvier 2021, 198% en janvier 2023 et 247% en janvier 2024. Est-ce que le juge aujourd’hui prononce moins de peines fermes en raison du taux d’occupation important ? Si c’était le cas, on n’aurait pas ce taux d’occupation à la maison d’arrêt. Aujourd’hui, on voit que la préoccupation du juge est de prononcer en impartialité des peines qui lui semblent justes par rapport à la gravité des faits qui sont commis. Il y a eu 607 placements sous écrous en 2023, contre 241 en 2022. On a des chiffres qui seront jugés insatisfaisants par beaucoup, mais qui témoignent d’une activité judiciaire extrêmement forte.

F.I. : Mayotte a beaucoup fait parler d’elle pour l’opération Wuambushu dont l’un des objectifs était la lutte contre la délinquance. Comment cela s’est traduit sur le plan judiciaire ?

Y.LB. : Ce que je dis et que je répète, c’est que l’opération s’inscrit dans une dynamique de lutte contre la délinquance qui était engagée avant l’opération, a eu lieu pendant et s’est poursuivie après. Les services de gendarmerie et de police ont eu cet engagement fort toute l’année. J’ai tendance à penser que les moyens supplémentaires affectés sur la période (N.D.L.R. avril à juillet) ont facilité le travail de la police et de la gendarmerie. Mais la dynamique engagée est permanente.

F.I. : Avez-vous aussi ressenti les effets positifs de l’arrivée brigades de magistrats sur l’île ?

Y.LB. : Oui, clairement. Si on a pu traiter autant d’affaires transmises au Parquet avec un taux de réponse de 95%, c’est parce que les deux effectifs supplémentaires au Parquet nous ont permis de traiter les procédures. Ça nous a permis d’absorber les quinze audiences supplémentaires liées aux fraudes Covid par exemple.

F.I. : C’est d’ailleurs terminé de ce côté-là ?

Y.LB. : On a apuré le stock des 300 dossiers transmis par la direction générale des Finances publiques. Si d’autres nous sont transmis, ils seront traités.

F.I. : Concernant les homicides, il y en a qui ont marqué la population. Je pense à la jeune femme de Doujani ou le père de famille de Majicavo-Koropa. En termes de résultats, est-ce qu’il y a eu des interpellations ?

Y.LB. : Le nombre d’homicides est de douze sur l’année, soit le même qu’en 2022. Le taux de résolution des homicides est très important. On est sur globalement des taux qui dépassent 80% que ce soit en zone police ou gendarmerie. La spécificité du ressort, c’est que soit on interpelle très vite, dans les 24 ou 48 heures, soit on peut prendre beaucoup plus de temps à interpeller. Finalement, au total, sur six mois, la plupart des auteurs sont interpellés. Et toutes les enquêtes avec des homicides sont toujours en cours. Aucune n’est close.

F.I. : Concernant la lutte contre les filières d’immigration clandestine et les marchands de sommeil que vous avez intensifié en 2023, est-ce que vous avez justement des chiffres par rapport à ces deux volets ?

Y.LB. : On a eu la chance de bénéficier d’informations de la part des collectivités locales qui ont identifié un certain nombre de sites de marchands de sommeil. Nous avons également reçu de la part d’un certain nombre de collectifs, des listes et des informations précises de personnes qui se livraient à ce type d’activité illicite. La gendarmerie a mis en place une structure dédiée à ce type de fraudes, avec un partenariat avec l’Agence régionale de Santé (ARS), pour attaquer le problème sous l’angle de la lutte contre les filières d’immigration clandestine, mais également l’angle de l’habitat insalubre. Au cours de l’année 2023, on a eu un certain nombre de ces procédures qui se sont traduites par des CRPC, des peines de prison ferme contre les propriétaires de ces biens et des amendes importantes. Un certain nombre de dossiers sont aujourd’hui en traitement et sont notamment confiés au GIR (groupe interministériel de recherches), une nouvelle structure. Ce qui est intéressant c’est qu’on peut se pencher sur le patrimoine des propriétaires. On peut donc avoir des confiscations sur les comptes, mais aussi des biens immobiliers sur lesquels sont construits ces habitants.

F.I. : Mais vous avez pu en faire ? Ca semble toujours compliqué.

Y.LB. : Ce n’est pas parce que ce n’est pas facile qu’on ne le fait pas. Et justement, si les affaires prennent un peu de temps, c’est qu’il faut qu’on sécurise les procédures pour pouvoir au final récupérer les terrains et les immeubles.

F.I. : Il y a un autre type de faits dont vous parlez souvent, ce sont les violences intrafamiliales qui reviennent plus souvent à vos oreilles.

Y.LB. : Là encore, ce sont des choses qui se construisent progressivement, grâce à des partenariats avec des associations. Il y a une augmentation progressive des signalements, des enquêtes et des dépôts de plainte par les femmes-victimes. Je dis femmes-victimes parce que dans 99% des cas, ce sont des femmes. Le nombre de plaintes a augmenté de 250% cette année, avec une absence de stocks. Ces faits donnent lieu à une prise en charge immédiate, à un examen par l’unité médico-judiciaire, un placement en garde à vue du mis en cause et une réponse pénale immédiate. Le taux de résolution explose également.

F.I. : Pour finir, on a vu plusieurs affaires liées à la délinquance financières finir au tribunal, l’an dernier.

Y.LB. : La lutte contre la délinquance financière se poursuit. Police et gendarmerie traitent désormais des domaines contentieux qui jusqu’à présent étaient peu investis. On l’a vu avec les fraudes Covid, il y a 300 personnes condamnées à rembourser des sommes indûment perçues, soit 97% des personnes poursuivies. Parmi celles-ci, il y en a 15% qui de manière immédiate ont reconnu des infractions et ont accepté de régler les sommes indues et de payer des amendes de quelques milliers d’euros. Et je ne vous parle pas de ceux qui, en voyant cela, sont directement aller voir le Trésor public pour rembourser des sommes et éviter les poursuites. On a également augmenté l’ouverture de procédures collectives, avec une cinquantaine, cette année. On a dans le collimateur des sociétés, par exemple, qui ne payent pas leurs charges sociales. Cela peut aller jusqu’au redressement judiciaire.

Et bien évidemment, je continue à saisir la section de recherches et le commissariat de police de toutes sortes de signalements qui viennent de citoyens ou de fonctionnaires d’administration et qui portent sur des détournements de fonds publics, des prises illégales d’intérêt, de la concussion ou des délits de favoritisme. Plusieurs élus ont été poursuivis et condamnés en 2023, il en sera de même en 2024. Aujourd’hui, j’ai une cinquantaine d’enquêtes en cours sur des atteintes à la probité.

Camp de migrants : « les premières démolitions dès ce jeudi » selon Gabriel Attal

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Le Premier ministre Gabriel Attal a rappelé l'objectif du gouvernement de prévenir les arrivées irrégulières en luttant contre les filières.

Lors des questions au gouvernement, au Sénat, ce mercredi après-midi, Saïd Omar Oili a interpellé le Premier ministre sur les tensions actuelles à Mayotte, disant vouloir « tirer la sonnette d’alarme ». Le sénateur mahorais a rappelé qu’en plus des crises de l’eau, de l’insécurité et de l’immigration, « un nouveau flux s’est ajouté » venu d’Afrique continentale, ces dernières années. « Mayotte est au bord au chaos si des initiatives fortes ne sont pas prises », alerte-il.

Gabriel Attal lui a répondu : « Je vous le dis de manière claire et extrêmement déterminée, avec notre gouvernement, nous sommes déterminés à continuer à agir pour Mayotte ». Citant l’immigration, il a rappelé que « le premier objectif est de prévenir les arrivées irrégulières en luttant contre les filières », citant « les six filières démantelées » en 2023. Il reconnait les difficultés administratives liées à la présence de migrants au stade de Cavani. « Expulser les déboutés du droit d’asile dans les meilleurs délais, nous savons que l’enjeu est là. Concernant le stade, l’État est déterminé à l’évacuer. Les premières démolitions auront lieu dès demain. »

Prônant un démantèlement qui « doit permettre un retour à un fonctionnement normal », il prévient par ailleurs que « les violences contre les migrants ne sont pas acceptables. Deux auteurs ont été arrêtés, ils seront jugés ». Il affirme qu’il sera « prochainement » à Mayotte.

Camp de Cavani : les rumeurs de transferts de migrants enflent sur l’île

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Plusieurs rumeurs circulent, ce mercredi, sur le transfert de migrants depuis le stade de Cavani vers d’autres communes de l’île. A Sohoa (photo) par exemple, le village de la commune de Chiconi se retrouve bloqué par des habitants voulant empêcher l’arrivée de migrants chez des membres d’associations. Du côté de la préfecture de Mayotte, on indique que de tels déplacements ne sont pourtant pas prévus.
Confronté aussi aux rumeurs, le maire de M’tsangamouji, Saïd Maanrifa Ibrahima, dément dans un communiqué l’usage du plateau sportif de Chembenyoumba dans un tel cadre. « Nous n’avons eu aucun contact avec l’Etat pour l’accueil de migrants et de demandeurs d’asile », fait-il savoir, ajoutant que si des privés sont susceptibles d’héberger des migrants, la commune n’en est pas informé.
La commune de Bandraboua, où la rumeur enflait, mardi soir, n’était pas plus concernée, nous dit l’un des adjoints. Il n’y a eu aucune arrivée enregistrée ce jour.

Les blocages sur les routes mahoraises continuent ce mercredi matin

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Les barrages perdurent dans le département mahorais, ce mercredi matin. « Tant que le camp de migrants au stade Cavani ne sera pas démantelé, nous resterons là », abonde une personne qui fait partie du collectif des citoyens de Mayotte et qu’on a rencontré sur le barrage mis en place au croisement entre la route départementale et la RN2 à Coconi (photo). « Les seuls véhicules qui passent sont ceux des urgences, des médecins ou encore des infirmiers », poursuit-elle. Un collectif d’habitants, par la suite soutenu par le collectif des citoyens et celui de Cavani, a mis en place ce barrage depuis mardi aux aurores.
« On suit la situation de près, les informations sont remontées à la préfecture », ajoute une source à la gendarmerie de Mayotte. Ce matin, un autre barrage qui était érigé à Dembéni a été démantelé par les militaires. A contrario de ceux de Coconi, Combani ou Chirongui, il était tenu par des bandes.
Le Réseau halO’ indique « qu’en raison de nombreux barrages qui sont positionnés sur différents axes routiers de l’île depuis le lundi 22 janvier et qui se sont intensifiés ce jour, le ramassage scolaire est fortement perturbé ». Seuls les cars en Petite-Terre et dans le sud peuvent circuler. « Nous nous excusons de la gêne occasionnée par ces perturbations et vous tiendrons informés dès la reprise normale des services », fait remarquer le réseau de transport scolaire.

La distribution de l’eau perturbée par les intempéries

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Les fortes pluies des derniers jours pourraient entraîner une diminution de la pression et un manque d’eau à Koungou, Mamoudzou et Tsingoni. C’est ce que la Société mahoraise des eaux (SMAE) explique dans un communiqué publié mardi 23 janvier. « Les productions des usines de Bouyouni, Mamoudzou, Ourouvéni, et Miréréni – Combani sont inférieures à la normale », notamment en raison d’un « colmatage des captages exploités pour la production d’eau », rapporte la société. Par conséquent, il faut s’attendre à des perturbations au niveau de la distribution de l’eau dans les trois communes précitées.

Le nombre de demandes d’asile recule à Mayotte

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L’Office français de protection des réfugiés et des apatrides a dressé un premier bilan de son année 2023. L’organisme, qui traite les dossiers des demandeurs d’asile, fait état en France de 142.500 demandes en 2023, soit une hausse de 8,6% par rapport à l’année précédente. A Mayotte, c’est le constat inverse qui est présenté avec 2.650 premières demandes, soit une baisse de 26% par rapport à l’année précédente.

Est-ce dû à l’opération Wuambushu qui a un temps découragé la migration vers l’île ? L’Ofpra, qui n’a donné que des chiffres provisoires, n’émet aucune hypothèse. Le problème du droit d’asile reste épineux sur l’île, le camp de migrants au stade de Cavani rendant la situation plus visible. Originaires d’Afrique de l’Est ou des Grands lacs, les migrants arrivés sur les côtes ces derniers mois font des demandes presque de manière systématique afin d’obtenir le statut de réfugiés. Si celles-ci sont acceptées, cela pose des problèmes de prise en charge sur un petit territoire comme Mayotte, alors que de l’autre côté, pour les refus, les expulsions peuvent s’avérer coûteuses ou diplomatiquement difficiles à mettre en place.

Une augmentation de 0,8% de l’indice des prix à la consommation

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L’indice des prix à la consommation des ménages mahorais, du mois de décembre 2023, a été publié par l’Insee. On constate une montée de 0,8 %. Cette hausse, influencée par les secteurs des services, des produits manufacturés, et de l’alimentation, témoigne d’une dynamique spécifique à l’île. Toutefois, on remarque une légère baisse de l’augmentation des prix à Mayotte d’une année à une autre. Sur une durée d’un an, l’élévation des prix à Mayotte s’est stabilisée à 2,8 %, un taux inférieur à celui enregistré en 2022, qui était de +3,3 %. La période de décembre 2023 se diffère également de celle de 2022. L’indice des prix à Mayotte avait bondi jusqu’à 7,1 % en décembre 2022. Une année après ce pic très élevé, décembre 2023, l’indice des prix était de 2,8 %.

Au mois de décembre, le prix de l’énergie a aussi baissé de -1,7 %, pour le deuxième mois consécutif, à Mayotte. Les coûts des produits pétroliers diminuent de 2,8 %, principalement attribuables à la décroissance significative des prix du gazole (-10 centimes), avec une légère diminution du supercarburant (-2 centimes). Cela s’explique par la réduction de l’aide de l’État sur les carburants en mi-décembre 2022, ayant entraîné une remontée des prix des carburants au mois de juillet 2022. En revanche, les tarifs du gaz et de l’électricité et du tabac sont stables.

Durant le dernier mois de l’année précédente, l’économie à Mayotte témoigne d’un regain avec une hausse significative des prix dans plusieurs secteurs-clés. Les services enregistrent un rebond marqué de +1,6 %, mettant fin à une tendance de ralentissement, observée aux trois derniers mois. Les produits manufacturés suivent cette dynamique avec une hausse de 0,8 %. Par ailleurs, les prix de l’alimentation ont augmenté de 0,5 %, mettant fin à deux mois de diminution.

Évolution institutionnelle : des parlementaires bientôt en visite à Mayotte

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Davy Rimane, député de Guyane et président de la délégation aux Outre-mer, a initié une mission d’information sur l’évolution institutionnelle de ces dernières, indiquent nos confrères de Outremers360. Cette mission viendra à Mayotte du 7 au 9 février, après une visite à La Réunion du 5 au 7 du même mois. Elle poursuivra son voyage à Wallis-et-Futuna du 9 au 11 mars, en Nouvelle-Calédonie du 12 au 15 mars et enfin en Polynésie Française du 16 au 21 mars. « La création de cette mission fait suite au constat qu’alors même qu’il existe une obligation pour le Parlement de modifier la Constitution suite à l’organisation, en Nouvelle-Calédonie, du troisième référendum pour l’indépendance, d’autres collectivités éprouvent elles aussi le besoin de faire évoluer leur statut », indique l’entourage du député GDR (Gauche Démocrate et Républicaine) de Guyane à Outremers360.

Si la première révision constitutionnelle concernait uniquement la Nouvelle-Calédonie, le chef de l’État « s’est toutefois dit prêt à étudier toutes les demandes tant qu’un consensus des acteurs locaux émergeait au préalable ». « Et malgré des évolutions passées, il est apparu aux rapporteurs de la mission qu’il est nécessaire d’aller sur place et d’interroger directement les acteurs de terrain pour prendre la mesure des directions que ces évolutions pourraient prendre. […] Par ailleurs, la division entre l’article 73 et l’article 74 de la Constitution paraît de moins en moins pertinente dans la mesure où toute une gamme de statuts existent : treize territoires sont ainsi répartis en quatre catégories juridiques mais chaque territoire bénéficie en réalité d’un statut qui lui est propre. »

Auryane Abdourahim : « je représente Mayotte »

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« C’est une fierté d’être sélectionnée en équipe de France », raconte Auryane Abdourahim. L’attaquante mahoraise de l’équipe U19 du PSG participera à un stage à Clairefontaine à la fin du mois.

A tout juste 16 ans, la Mahoraise vit sa première saison au centre de formation du « PSG Féminines » avec qui elle dispute le championnat national U19. Originaire de Pamandzi, l’attaquante participera aussi à la fin du mois de janvier à un stage en équipe de France U17, où elle confirme son statut au fil des mois. Interview.

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La progression fulgurante d’Auryane Abdourahim à l’ASJ Soyaux avait tapé dans l’œil du PSG en juillet 2023.

Flash Infos : Cela fait bientôt cinq mois que tu as intégré le centre de formation du « PSG Féminines ». Que tires-tu de cette nouvelle expérience parisienne ?

Auryane Abdourahim : Je me suis bien intégrée dans le groupe. Les installations sont très bonnes, on a tout pour réussir. Depuis début janvier, on a intégré le nouveau centre de formation à Poissy (Yvelines). On peut y croiser les professionnels du PSG. Ce sont des exemples pour nous. On a la même salle de musculation que les professionnelles de l’équipe féminine. Elles nous prodiguent parfois des conseils.

F.I. : As-tu des exemples de joueuses professionnelles dans le football français qui t’inspirent particulièrement ?

A.A. : Marie-Antoinette Katoto [internationale française et attaquante au Paris Saint-Germain] et Sandy Baltimore [milieu du PSG]. Je dirai que c’est tout.

F.I. : Avant d’intégrer le centre de formation du PSG, tu as eu une longue expérience à l’ASJ Soyaux avec Claude Fort en tant qu’entraîneur. Ce dernier a la réputation d’être un entraîneur avec un fort caractère. Cela t’a forgé ?

A.A. : Oui, j’ai pu évoluer avec ses conseils. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est en partie grâce à lui.

F.I. : A quoi ressemble le quotidien d’une joueuse au centre de formation du PSG ?

A.A. : On se lève à 6h30. Ensuite on se prépare. On a le petit-déjeuner entre 7h et 8h. Ensuite, on a cours de 8h à 13h. Je suis actuellement en 1ère STMG [sciences et technologies du management et de la gestion]. Après cela, on s’entraîne de 14h à 16h, puis on reprend les cours de 17h30 à 19h. À la suite de quoi, on mange et on se repose.

F.I. : As-tu gardé un œil sur le développement du football féminin à Mayotte ?

A.A. : Les dernières vacances que j’ai passées à Mayotte, c’était il y a deux ans. Je m’étais entraînée avec l’équipe de football de Pamandzi. Encore aujourd’hui, je suis le parcours de l’équipe à distance. Ma famille vit à Pamandzi. En tout cas, grosse dédicace à Mayotte. Je représente Mayotte.

F.I. : En octobre dernier, tu avais inscrit un triplé face à la Slovénie en équipe de France U17. Ça t’a permis de confirmer ta place dans la sélection ?

A.A. : Oui, mais c’est quand même le coach qui décide. J’ai appris que je participerai au stage de fin janvier à Clairefontaine il y a une dizaine de jours. C’est une fierté d’être sélectionnée en équipe de France. Beaucoup d’autres rêvent d’être à cette place. J’en suis consciente. Je connais déjà bien les 26 joueuses.

F.I. : Quels sont tes projets en 2024 ?

A.A. : On est actuellement en championnat élite [Auryane fait partie du groupe qui évolue dans le championnat de France U19 National]. J’espère qu’on va remporter ce championnat cette année. Avec l’équipe qu’on a, on peut le faire. Il y a en tout six équipes qui s’affrontent en match aller et match retour.

Cinq personnes condamnées pour l’agression d’un agent de sécurité

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La victime de cette agression à l’arme blanche à Pamandzi (Petite-Terre) survenue en 2016 s’est donnée la mort, deux ans après, au centre hospitalier de Mayotte. Six auteurs présumés étaient appelés à la barre du tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi. L’audience s’est conclue par de lourdes peines pour les deux principaux protagonistes qui font désormais l’objet d’un mandat d’arrêt.

Le 24 décembre 2016, la gendarmerie nationale est requise pour un jeune homme blessé à l’arme blanche à Pamandzi. Nizari assurait la sécurité d’une soirée organisée au club des amis, face à la plage Petit Moya. Son agression a eu lieu sur fond de rivalités entre le « groupe » auquel il appartenait et une vingtaine de jeunes, dont certains se seraient vus refuser l’accès à la soirée dansante. Mutilée, la victime gisait au sol à l’arrivée des secours. Plusieurs armes par destination, dont des pierres, des mousquetons ou encore des poings américains, ont été prélevées sur place. Convoqués en correctionnelle le 23 janvier, soit sept ans après les faits, six de ses agresseurs présumés devaient répondre de leurs actes.

Entre-temps, une information a changé la donne, mais pas le chef d’accusation de « violences en réunion » retenu à l’encontre des six jeunes. On parle alors d’une « correctionnalisation en opportunité » à l’audience du jour. Et pour cause : Nizari s’est donné la mort en ingérant une grande quantité de médicaments au centre hospitalier de Mayotte. C’était en janvier 2018. Selon le substitut du procureur, Paul-François Thibault, « la victime s’est suicidée intentionnellement parce qu’elle a préféré mourir que de vivre dans l’état dans lequel on l’avait laissé ». Le jeune homme, qui sortait d’une peine de prison au moment des faits, avait perdu l’usage de sa main gauche après cette violente agression à coups de machette et de mousqueton. Il s’était également fait amputer l’auriculaire du pied gauche et souffrait d’angoisses quasi-permanentes durant sa convalescence.

Si le dossier a enfin pu connaître le bout de son parcours judiciaire ce mardi, c’était en l’absence de cinq des six prévenus. Deux d’entre eux, représentés à l’audience par le bâtonnier des avocats, maître Yanis Souhaili, n’auraient pas pu faire le déplacement depuis la métropole, où ils résident désormais. Un jeune homme de 27 ans comparaissait donc seul à la barre ce mardi. A la lueur de ses seules déclarations, la justice a-t-elle pu y voir plus clair ?

« Il vaut mieux ne pas venir aux audiences »

En garde à vue et lors de ses auditions devant le juge d’instruction, le prévenu a indiqué qu’il avait quitté la fête avant que les violences n’aient lieu. Lorsque la musique s’est arrêtée, il serait sorti et aurait vu des gens « courir dans tous les sens ». Des propos nuancés par le témoignage de la victime, qui l’a désigné – juste après les faits – comme étant l’auteur de coups de mousqueton à son encontre.

D’après l’autre avocat de la défense, maître Érick Hesler, la bande à laquelle le jeune homme appartenait, présentée comme un « gang » par le parquet, n’était en réalité qu’un « groupe d’amis ». Une contextualisation parmi d’autres, pour contrer un “manque d’objectivité” dans le rappel des faits du parquet, souligne l’avocat. « Il vaut mieux ne pas venir aux audiences finalement, tance la robe noire face aux questions posées par le substitut du Procureur. Parce que quand on vient et qu’on est assailli de questions sept ans après les faits, les autres [prévenus] ne sont pas là, ils sont chez eux. Je trouve que ce n’est pas très loyal. Les autres ne sont pas venus, ils ne risquent pas de se contredire. »

Pour le représentant du parquet, les présages de l’altercation étaient évidents et « l’intensité particulièrement grave de ces faits » doit avoir pour suite le « haut du spectre des peines prononcées » par le tribunal. Le jeune homme qui comparaît est dans ce cadre le « seul qui a fait preuve de bonne volonté », d’après Paul-François Thibault. Après quatre mois passés en détention provisoire au début de l’année 2017, le jeune homme a démontré ses « volontés de réinsertion ». Le représentant du ministère public a donc requis la plus petite peine à son encontre, soit quatre ans de prison dont deux avec sursis, le reste étant aménageable.

Deux mandats d’arrêt

Le substitut du procureur a été cependant moins clément envers les absents à l’audience. Il a notamment requis sept ans de prison contre Djounaid Issoufi, présenté comme l’auteur des multiples coups de machette qui ont conduit à l’infirmité de la victime. Cinq ans de prison ont été requis contre Tadjidine Soibahadine, désigné comme le principal instigateur des faits. Quatre ans d’emprisonnement ferme ont été demandé en conclusion contre les trois derniers prévenus, Yasser Abdallah Djaha, Amrane Salim et Rafiki El-Fayed.

« Estomaqué » par les peines requises, le bâtonnier a sollicité la relaxe de ses deux clients « au bénéfice du doute ». « Ces gens-là n’ont plus fait parler d’eux depuis », a-t-il souligné, en s’appuyant sur la longue durée de l’instruction. Le tribunal l’a entendu. Yasser Abdallah Djaha et Rafiki El-Fayed écopent d’une peine de prison aménageable, quatre ans d’emprisonnement dont deux avec sursis, tout comme Amrane Salim.

Face à l’« absence d’éléments démontrant la matérialité des faits », le seul comparant est quant à lui relaxé des faits qui lui étaient reprochés. Sans surprise, Djounaid Issoufi et Tadjidine Soibahadine écopent des peines les plus lourdes : cinq années de prison assorties d’un mandat d’arrêt.

Un caillasseur de 17 ans interpellé à M’zouazia

Reconnu par la victime, un jeune homme de 17 ans a été incarcéré, ce mardi. Il est lié à un caillassage qui a eu lieu le 11 novembre 2023. La pierre qu’il aurait lancé sur l’automobile a fait exploser la vitre du véhicule, occasionnant une blessure au niveau de l’œil du conducteur.

« Ça ne nous fait pas plaisir, mais on est obligé de passer par là »

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À Chirongui, les manifestants ont bloqué l’accès à la ville pour protester contre l’insécurité sur l’île.

À plusieurs endroits de l’île, ce mardi 23 janvier, de nombreux Mahorais ont décidé de bloquer les routes afin de protester contre l’insécurité et demander des mesures concrètes.

« Garez-vous là ! On doit pouvoir laisser un passage pour les urgences », intime une manifestante au premier barrage de Chirongui, parmi une soixantaine de Mahorais mobilisés contre l’insécurité, ce mardi 23 janvier, malgré la pluie. En amont de la station essence, en arrivant du Nord, une file de voitures est garée le long de la route. Pneus, carcasses de voitures, débris, poubelles renversées et troncs d’arbre jonchent le sol. À part les pompiers, les ambulances et les gendarmes, garés devant pour encadrer la zone, personne ne passe les barrages.

« Pas de photo, pas de vidéo », répètent les grévistes, plus ou moins véhéments, surtout inquiets que leurs employeurs les reconnaissent, comme les plus jeunes du groupe au visage masqué. Ou encore ce père de famille anonyme, posté à un second barrage, dont le ras-le-bol déborde : « Il n’y a pas de réponse concrète à l’insécurité, alors on fait ces barrages. Ça ne nous fait pas plaisir, mais on est obligé de passer par là, de sacrifier une journée de travail, pour se faire entendre ». Il poursuit : « On vit dans l’insécurité, le matin, le jour, la nuit, peu importe. La route est impraticable, les gens se font caillasser à l’aller comme au retour. Wuambushu n’a rien donné. Là, ça suffit. »

« Rendez-nous notre stade »

Excédés, les manifestants de Chirongui demandent aussi le démantèlement du campement du stade Cavani et que des mesures soient prises pour stopper les mouvements migratoires vers Mayotte. Tout comme une dizaine de personnes installées à l’entrée de l’avenue de la Préfecture, à Mamoudzou. « Rendez-nous notre stade », « Oui au département, non au débarquement », « Stade c pour le sport » … Autant de slogans affichés noir sur blanc à proximité de la tonnelle qui sert d’abris à ces autres manifestants. « Nous sommes là depuis dimanche, on n’a pas bougé », lance l’un d’eux, qui affirme que c’est la vidéo d’un migrant du camp du stade Cavani brandissant un drapeau français lors de la manifestation de dimanche qui les a résolus à venir siéger près de la préfecture. « C’est de la trahison », commente une des femmes présente à l’intersection.

Il ne s’agit pas du « vrai barrage ». Ce dernier, tenu par « deux mamans et un jeune homme », se trouve au bout de la rue, à l’entrée de la préfecture. Mais une dizaine de CRS bloque l’accès et nous indique que seuls les services de l’État peuvent passer. « Hier, je pouvais leur apporter de l’eau et de la nourriture. Aujourd’hui, on ne me laisse plus passer non plus », nous indique Safina Soula, présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018, qui pourtant souhaite se présenter comme simple citoyenne.

Pour elle, l’occupation du stade représente une réelle violence symbolique. « Ce sont nos infrastructures. On empêche notre jeunesse d’en profiter. On veut juste que nos enfants puissent jouer au foot », déplore celle qui a du mal à contenir sa peine et sa colère. « Nous ne sommes pas xénophobes, mais on n’en peut plus. On dirait que tout est fait contre les Mahorais. On ne va pas se taire », poursuit-elle, persuadée que sans ces barrages, la population ne sera pas entendue.

« Un sentiment anti-républicain parmi la population »

La présence des migrants originaires de différents pays d’Afrique continentale dans le stade semble finalement être comme une goutte d’eau dans un vase déjà trop plein. « Chaque fois qu’on part au travail, on demande si ça va être notre tour. Quand je vais faire des courses, voir ma famille avec les enfants, je me dis : « pourvu qu’on ne se fasse pas attaquer ». Est-ce que ça c’est une vie ? », interroge Naima*, une mère mahoraise au barrage de Chirongui, revenue de métropole il y a un an, pointant les agressions récurrentes sur les routes tout en étant convaincue que l’insécurité est alimentée par une jeunesse issue de l’immigration et la situation du stade. Et les affrontements répétitifs qui ont eu lieu la semaine dernière entre délinquants et migrants dans l’enceinte du stade n’ont rien arrangé.

Si ces problématiques ne sont pas nécessairement liées, le rapprochement est fait pour l’ensemble des manifestants, qui n’en peuvent plus des crises successives. « Il commence à il y avoir un sentiment anti-républicain parmi la population à force de ne pas se sentir écouté. Et cela me fait très peur », confie Safina Soula, avec une détresse dans la voix. Cette dernière devait, ainsi que d’autres membres du collectif, être reçue par le préfet à 10 h, ce mardi (voir par ailleurs). « On restera tant qu’on n’aura pas de réponse allant dans notre sens », affirmait plus tôt dans la matinée une des manifestantes, avenue de la Préfecture.

« C’est regrettable de devoir bloquer les routes pour espérer parler avec les élus et trouver une solution », déplore Naima depuis le barrage de Chirongui.

Dehors, la pluie continue de s’abattre sur le Sud et le vent de coucher les arbres sur la route. « Mais on va rester le temps qu’il faut ! Si c’est un mois, c’est un mois ! », assène une autre mère de famille qui se sent trahie par l’État « qui n’écoute même pas nos élus ».

*Prénom d’emprunt.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes