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Comores : La compagnie Inter île Air poussée vers la fermeture

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En dépit de la sortie d’une décision de justice l’interdisant de partir, l’appareil qu’exploitait Inter île Air a été autorisé par les autorités à quitter le territoire national sans pour autant payer la caution de l’immobilisation, fixée à 350.000 euros par le juge commercial. Fatigué de ces multiples ingérences, le directeur de la compagnie comorienne songe déjà à arrêter ses activités.

Le transport domestique comorien va-t-il perdre une seconde compagnie en l’espace de deux ans ? Après AB aviation, qui n’est jamais parvenue à reprendre du service après l’accident survenu en 2022, Inter île Air risque à son tour de mettre la clé sous le paillasson ? C’est du moins ce qu’a déclaré, son président -directeur général, Seffoudine Inzoudine. La raison de cette annonce est la décision prise selon lui par le commandement de la gendarmerie d’autoriser le départ d’un vol pourtant « immobilisé » sur ordre de justice, à l’aérodrome de Ouani sur l’île d’Anjouan. Samedi, a raconté, le patron d’Inter île Air, le tribunal commercial de Mutsamudu a rendu en référé une ordonnance en faveur de la compagnie comorienne en conflit avec son désormais ex-partenaire tchèque, prioritaire de l’appareil qu’Inter île Air exploitait. Le 2 janvier, ce dernier a informé son client comorien qu’à compter du 10 janvier, l’aéronef, loué depuis juillet 2022 partirait en maintenance lourde en République Tchèque. « Malgré le fait que nos relations soient excellentes, j’ai demandé un délai d’un mois pour trouver une solution palliative. Aucune réaction de la part de notre partenaire si ce n’est qu’au 6 janvier, il annonce que les derniers vols interviendront deux jours plus tard, soit moins d’une semaine avant le préavis », expliquait la compagnie comorienne dans un communiqué publié il y a quelques jours. Selon Inter ’île Air, l’article 5.5 du contrat de location, le bailleur doit mettre à la disposition du locataire un appareil de remplacement de spécifications équivalentes, sans cela, le bail sera résilié immédiatement.

37 emplois incertains

Pour s’assurer du recouvrement de ses droits, alors qu’elle n’a réceptionné aucun avion pour maintenir ses activités en attendant la fin de la maintenance, la compagnie Inter île Air a saisi le tribunal de commerce de Mutsamudu, lequel a ordonné le 10 janvier, l’immobilisation de l’aéronef. Puis s’en sont suivies différentes actions judiciaires dont le verdict du dernier procès est sorti samedi. Le juge a encore une fois donné raison à la demanderesse (le locataire), en exigeant le paiement d’une caution de la somme de 172.188 millions de francs 350.000 euros, seule condition pour autoriser l’entreprise tchèque à repartir avec son appareil. « Il était 11h quand le verdict a été sorti. A 14h, nous avons appris que les pilotes étaient sur place pour s’envoler. Selon les agents de la brigade de l’aéroport, l’ordre viendrait du commandement de la gendarmerie. Comme quoi les décisions des juges d’Anjouan ne valent rien. Avec de tels agissements comment le pays peut espérer attirer des investisseurs étrangers si on s’ingère partout. Pire, le directeur de l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie a délivré une clearance comme si Anjouan est un autre territoire », s’insurge le directeur, Seffoudine Inzoudine, qui ne voit pas la nécessité de chercher à continuer l’aventure étant donné que les autorités censées accompagner les investisseurs sont celles qui bafouent les décisions de justice. La direction d’inter‘île Air, a déjà confié à Flash Infos, son intention de vouloir libérer ses locaux qui servaient de bureaux pour la compagnie qui employait près de 37 personnes. Ces agents vont devoir perdre leurs emplois dans un pays où le taux de chômage bat des records. Après six mois d’inactivité, la compagnie avait repris du service au mois d’octobre 2022 en se dotant d’un bimoteur de type LET 410 de 19 places, loué à des fins commerciales. Depuis, elle effectuait ses rotations entre les trois îles indépendantes mettant fin au monopole de R Komor, qui assurait elle seule la circulation inter-île depuis la disparition d’AB Aviation. Depuis le crash de son Cessna monomoteur survenu le 26 février 2022 au large de Moheli, tuant les quatorze occupants de l’avion, AB Aviation n’a jamais pu se relancer dans le transport domestique. Avec la reprise d’inter île Air, suivie par l’arrivée de PrecionAir, une compagnie tanzanienne, qui effectue quelques rotations par semaine, la circulation était devenue plus ou moins fluide. Il est clair que ce coup d’arrêt des activités de la compagnie de Seffoudine Inzoudine aura des répercussions sur les déplacements aériens au sein de l’archipel. « Depuis que nous avons reçu la note sur le départ pour la maintenance, on a ouvert nos bureaux pour procéder au remboursement de clients même si certains disaient préférer attendre un dénouement », a révélé le directeur qui mentionne une perte de près de 270.000 d’euros (132 831 millions de francs comoriens- euros) pour ce mois d’inactivité.
Le ministère des Transports ne s’était toujours pas exprimé sur ce dossier. De nombreux citoyens ont dénoncé l’inaction de l’État.

La fin du droit du sol à Mayotte déchaîne les passions politiques

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En supprimant le droit du sol à Mayotte, le gouvernement réduire le nombre de candidats à l’immigration sur l’île.

Déjà controversée, la révision constitutionnelle annoncée ce dimanche par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outremers, et destinée à supprimer le droit du sol à Mayotte est favorablement accueillie par les élus politiques de l’île aux parfums, mais divise dans l’Hexagone.

Gérald Darmanin est « un homme d’action pragmatique » selon Mansour Kamardine, député Les Républicains de la circonscription de Mayotte. En annonçant que l’exécutif intégrerait à un projet de révision constitutionnelle la fin du droit du sol pour les personnes nées à Mayotte de parents étrangers, le ministre de l’Intérieur et des outre-mer a fait droit à « une mesure demandée depuis des années par les élus de Mayotte », salue le parlementaire. Mais cette révision constitutionnelle reste conditionnée à l’aboutissement d’une procédure stricte. En effet, elle « devra passer par le vote des trois-cinquièmes du parlement », réuni en Congrès, a souligné Estelle Youssouffa, député de la 1ère circonscription de Mayotte. Après l’annonce, l’élue a de son côté déclaré qu’elle espère « démasquer les postures politiciennes des uns et des autres », voire « identifier les vrais faux amis de Mayotte ». « Il va falloir voter dans le bon sens parce que c’est la demande de toute la population et de tous les élus au-delà de toutes les lignes partisanes à Mayotte », a-t-elle ajouté.

Pour le sénateur Thani Mohamed Soilihi, l’annonce du ministre suscite forcément des questions. « La levée du droit du sol va intervenir dans quels délais ? Avec quelle majorité au parlement, voire au Congrès ? Quel serait son effet sur l’afflux massif de migrants, quand on sait que la modification législative de 2018 réfutant le droit du sol à plus de la moitié des naissances à Mayotte depuis 2013 n’a pas été rendue dissuasive ? », constate le sénateur sadois, qui s’interroge sur la rétroactivité ou non de la loi. « Je ne peux pas me positionner tant que je n’aurais pas des réponses à ces questions et à bien d’autres. »

La gauche opposée

Un travail de lobbying est déjà évoqué car, depuis l’annonce de cette mesure radicale, les réactions se multiplient dans le monde politique en France hexagonale. A gauche, le président du groupe des socialistes à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud, a été un des premiers à monter au créneau. « Le droit du sol est déjà plus dur à Mayotte que dans le reste du territoire français. Ça n’a pas produit l’effet escompté », déplorait-il sur France Inter ce lundi matin.

Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise, considère que le sujet a été déplacé. « Les Comores ont une responsabilité pour maîtriser la fuite de leurs populations, mais aussi qu’on les aide pour participer d’un co-développement. La situation, elle, ne sera pas simple. À mon avis, il faut travailler sur tous ces sujets en même temps », a fait valoir le député sur Europe 1. Et d’ajouter : « Je crois que pour résoudre les problèmes de Mayotte, on n’a pas besoin de moins de République, on a besoin de plus de République et donc certainement pas le fait d’entamer le droit du sol qui est un des piliers fondamentaux de notre République ».

Sur X (ex-Twitter), l’eurodéputée La France insoumise Manon Aubry abonde : « la Macronie attaque la conception même de la nationalité », après avoir « brisé le tabou de la préférence nationale ».

Une mesure réclamée par la droite et l’extrême-droite

Pour Éric Ciotti, président du parti politique Les Républicains, « la chorégraphie reste inchangée depuis 2017 ». Il se justifie, détaillant les « conditions particulières » de l’annonce du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer : « le ministre de l’Intérieur annonce aussi la fin des visas territorialisés à Mayotte et ouvre les portes de la métropole aux détenteurs d’un titre de séjour sur l’archipel ».

« C’est un bon début puisque ça fait maintenant vingt ans que nous réclamons la suppression du droit du sol pour l’intégralité du pays. On progresse, mais je crains que la situation soit extrêmement mal engagée. Gérald Darmanin est venu à Mayotte constater l’échec de sa propre politique », jauge quant à lui le président du Rassemblement national, Jordan Bardella.

« Mayotte, c’est le miroir grossissant et en accéléré de la France métropolitaine », commente sur France 2, Éric Zemmour, le président de Reconquête!, lui aussi favorable à la suppression du droit du sol pour tout le territoire et pas seulement Mayott

Économie entravée : « On ajoute de la crise à la crise »

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Malgré la conviction du bien-fondé du mouvement des Forces Vives à Mayotte, beaucoup en paient déjà le prix et s’attendent à un surcoût si les barrages persistent. Des directeurs d’entreprises témoignent de ces impacts et partagent leurs solutions. A retrouvez dans le nouveau Mayotte Hebdo

« Le magasin est vide. » Sophiata Souffou tient une quincaillerie à Chirongui. À cause des barrages, elle n’arrive plus à approvisionner ses stocks. « C’est vraiment grave pour l’activité économique car les travailleurs qui se déplacent sont ceux qui alimentent les entreprises dans le secteur de l’alimentation, des commerces. » Or, « les gens ont toujours besoin de manger », contraste-t-elle. Ces manques créent, selon elle, des tensions dans son village. Notamment pour le gaz. « Même si je dis que je n’ai plus rien, il y a la queue », citant les 200 personnes qui attendaient mardi devant son magasin. « Les cuisines ne sont plus équipées pour chauffer au bois sec et au charbon comme on le faisait anciennement. »

Si son magasin avait du stock sur les deux premières semaines de contestation, elle n’a désormais plus grand chose pour poursuivre l’activité. Une partie de son personnel est en congé, une autre en chômage partiel. « Je sais que la violence [en référence à l’insécurité contre laquelle se battent les Forces vives] n’arrange pas les affaires mais il faut aussi penser aux besoins de la vie qui continue. Entre la violence quotidienne et les barrages quotidiens, quand est-ce qu’il y aura une tranquillité économique pour les commerçants ? »

Sur un échantillon de 90 adhérents, Carla Baltus, présidente du Mouvement d’entreprises de France (Medef) à Mayotte et, en tant que telle, représentante du patronat, informe que, « dans le meilleur des cas », 25 % arrivent à travailler. « L’économie est totalement paralysée. » Quasiment 100 % des travailleurs du BTP auraient arrêté l’activité car ils ne peuvent traverser les barrages. Les clients de l’hôtellerie désistent leurs réservations tandis que ceux des restaurants désertent les établissements. « Des commerçants n’arrivent pas à récupérer leur marchandise au port » et, donc, à la revendre. Un manque qui pourrait être difficile à combler, estime-t-elle, à l’approche de moments aussi importants dans un chiffre d’affaire que la Saint-Valentin et du Ramadan.

Circulation verrouillée, approvisionnements bloqués et stocks saturés

« C’est dramatique », poursuit celle qui a fait le point avec 60 de ses adhérents lundi. « Il y a des chefs d’entreprise qui sont totalement démoralisés. Il y a des risques de perte d’emplois. Beaucoup d’acteurs du privé n’ont pas pu payer les salaires de janvier », déroule-t-elle. « On nous propose le chômage partiel qui paie à 60 % mais est-ce que les travailleurs l’accepteront ? On ajoute de la crise sur de la crise. » Et si l’activité continue, comme celle de sa compagnie de transports, il faut encore pouvoir être payé. Difficile, remarque-t-elle, quand les collectivités, les mairies sont fermées et ne peuvent donc traiter les factures. « Si vous n’avez pas une banque qui croit en vous, ça peut vite devenir compliqué. »

À cela, il faut ajouter les surcoûts liés au stockage des marchandises au port qui ne peuvent être acheminées sur l’île, ou ne peuvent plus arriver jusqu’à Mayotte, car « le fret est saturé », indique la présidente.

Safdar Ballou est à la tête de quatre magasins de vente d’appareils électroménagers sur l’île. Un bateau est en route vers Mayotte pour livrer une cargaison. « Mais je ne vois pas où on va la mettre », réagit-il. Depuis le début des barrages, il chiffre sa perte à 90 % sur le chiffre d’affaires. « Les clients ne peuvent pas venir et nous on ne peut pas livrer. » L’enseigne Ballou représente une soixantaine de salariés, une partie de ses magasins est fermée. « On sort de la période post-Covid, on est encore en crise de l’eau… Il faut que ça s’arrête. » Sa société distribue normalement une quarantaine de quincailleries. « On est en train de tuer des familles mahoraises », se désole-t-il.

« On aurait pu s’associer »

« Sur le fond de la lutte, on est tous d’accord. On vit l’insécurité au quotidien. Mais sur la forme on fait du mal à l’économie mahoraise », poursuit ce chef d’entreprise qui dénonce l’ampleur et la durée de ces blocages.

Il y avait, selon lui, d’autres manières d’agir. Comme le fait de s’inspirer des blocages des agriculteurs en métropole. « Le monde économique aurait pu s’associer aux Forces vives et tout bloquer, ensemble, 48 heures. Ça aurait eu un retentissement plus conséquent. On donne nos revendications et on impose un délai pour nous répondre », propose-t-il. C’est d’ailleurs ce qu’il aurait déjà exprimé auprès de certains membres, en 2011 et 2018, lors des anciens blocages. « On ne se rend pas compte des conséquences. Trop c’est trop. Il faut une reprise lundi. » Mais aussi, juge-t-il, un retour du dialogue avec le préfet, représentant de l’état à Mayotte.

« Certains entrepreneurs ne vont pas se relever », appuie la présidente du Medef Mayotte, qui n’hésite pas à parler de la situation dans les médias, comme ce mercredi matin, au micro de France Inter, afin d’obtenir ce fameux médiateur que réclament la population et le Département.

Une bouée de secours et un bateau

Pour préparer une bouée de secours aux entreprises, le Medef Mayotte a formé une intersyndicale avec la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), l’Union des entreprises de proximité (U2P), la Fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics (FMBTP), l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), la Chambre de commerces et de l’industrie (CCI) et la Chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (Capam).

Elle vise à faire des propositions à l’état : la demande d’un chômage partiel qui paie à 100 % au lieu des 60 en vigueur, la mise en place d’un fonds de solidarité comme en métropole et à La Réunion au moment des Gilets Jaunes, la possibilité de décaler le paiement des charges sociales ou encore, un accompagnement des banques sur la trésorerie afin de payer les factures et crédits d’impôts en attendant que la situation se rétablisse. Quant au mouvement de protestation, elle espère du côté des Forces Vives de la patience dans la mise en place de mesures concrètes par le gouvernement dans le cas où il y en ait, « car tout ne se fera pas d’un coup ».

Et si en plus d’une bouée, on imaginait un bateau ? La patronne de la quincaillerie de Chirongui, Sophiata Souffou, est persuadée que sur le long terme, un bateau sur l’océan Indien qui formerait des jeunes aux métiers de la mer, comme la pêche, et de sécurisation pour contrôler les allers et venues des kwassas, serait un atout économique. « Mayotte a beaucoup d’avantages à apporter au pays. Avec le canal du Mozambique, on peut se rapprocher du marché africain et européen », explique-t-elle. « La population metropolitaine est vieillissante. Nos jeunes peuvent devenir une lumière », assure celle qui accueille dans son entreprise des stagiaires et des alternants. « Il faut faire confiance à cette jeunesse. Un jeune qui dérape à l’école montre autre chose dans un espace professionnel. »

A retrouvez dans le nouveau Mayotte Hebdo

Les barrages sont toujours en cours ce lundi matin

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À l'exemple du barrage de Passamaïnty, les barrages sont maintenus ce lundi matin. Image d'archives.

Les barrages sont toujours en cours sur les routes de Mayotte ce lundi matin, lendemain de la visite du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, et de la nouvelle ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux. Par exemple, celui de Passamaïnty barre toujours le passage aux véhicules, ce matin. Tsararano est toujours infranchissable et impossible de passer par la route à Chiconi.

Pareil du côté des barges. La direction des transports maritimes n’a pas repris les liaisons entre Petite-Terre et Grande-Terre, ce lundi. Elles ne s’effectuent que pour les urgences médicales.

Ce dimanche, les Forces vives ont prévenu que le blocus continuerait tant que les engagements du gouvernement ne seraient pas rédigés noir sur blanc et signés dans un courrier. Les ministres ont jusqu’à mardi soir pour adresser cette lettre. « On reste prudents [face aux engagements]. Chacun aura sa part de responsabilité », nous confiait un des leaders des Forces vives hier, après la réunion avec le ministre au rectorat avec les élus et des membres du mouvement, réaffirmant que les barrages restaient en place pour l’instant.

Barrages infirmiers : « C’est très difficile de travailler dans ces conditions »

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Les voix des professionnels de santé s’élèvent de plus en plus contre les responsables des barrages qui ne leur facilitent pas le passage. Pourtant, leur mission est cruciale, ils doivent soigner les malades en toutes circonstances. Si les soignants libéraux peuvent circuler plus ou moins librement dans le cadre de leur fonction, ce n’est pas le cas des agents du centre hospitalier de Mayotte qui désespèrent souvent à rejoindre leur lieu de travail. A retrouvez dans le nouveau Mayotte Hebdo.

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« Traverser les barrages et rejoindre la Petite-Terre sans barge c’est compliqué voire impossible actuellement. » Ce sont les propos d’Anfouwat, infirmière à l’hôpital Martial Henry à Pamandzi. Depuis le début du mouvement qui bloque l’île, elle a beaucoup de difficultés à se rendre au travail. Elle habite en Grande-Terre, elle doit donc traverser plusieurs barrages et prendre la barge avant d’arriver à destination. Et c’est parfois mission impossible. En effet, les employés du centre hospitalier de Mayotte ne figurent pas sur la charte établie par le collectif des Forces Vives de Mayotte qui indique qui peut circuler. Une situation incompréhensible pour Anfouwat. « Je trouve cela scandaleux et inadmissible ! Pour moi c’est un gros problème et ça décrédibilise le mouvement. Il n’y a aucune cohérence à laisser les ambulances et les malades rejoindre l’hôpital et ne pas laisser les soignants. Qui va les soigner alors là-bas ? », S’interroge-t-elle. Ce à quoi répond le collectif des Forces Vives de Mayotte sur leurs réseaux sociaux : « Le CHM a mis en place un dispositif par voie maritime et des navettes. » Contactée par nos soins, la direction de l’hôpital explique que les navettes de bus ont été mises en place depuis la crise Covid. Elle confirme qu’à cela s’ajoutent des bateaux qui emmènent leurs agents au travail mais « il y a du filtrage et ils (les barragistes) laissent passer qui il veulent. » Un constat partagé par la professionnelle de santé qui travaille à l’hôpital Martial Henry. « Bien que je sois une soignante du CHM, il faut souvent négocier le passage. Même si on montre notre badge, parfois on ne nous laisse pas passer », raconte-t-elle. Elle n’est pas la seule à en témoigner puisque sur les réseaux sociaux, plusieurs agents de l’unique hôpital du département affirment la même chose. Et les conséquences se font ressentir au sein de l’organisation des services de l’établissement qui est déjà en sous effectifs. « Mes collègues enchaînent les heures supplémentaires… Les patients ne peuvent plus être traités correctement par manque de personnel. Les services tournent au ralenti », assure l’infirmière. Cette dernière a décidé de ne pas se rendre au travail tant que la situation n’évoluera pas. Il n’y aura pas de répercussion sur son salaire mais elle devra rattraper toutes ses heures.

Un laissez-passer pour les libéraux

Contrairement aux soignants du CHM, les libéraux font partie de la charte qui décrit les règles à suivre durant le mouvement. En théorie, ils peuvent circuler librement, en pratique c’est le parcours du combattant pour certains, à l’exemple de Charline qui est infirmière libérale. Elle couvre la zone de Mamoudzou jusqu’à Hajangoua. Deux barrages lui font obstacles, celui de Passamainty et celui de Tsararano. « Il y a des jours où on me laisse passer facilement et d’autres où j’ai beaucoup de mal. Je dois parfois négocier et supplier pour qu’on me laisse aller travailler », explique-t-elle. Celle qui réside à Mayotte depuis cinq ans a dû annuler plusieurs rendez-vous car elle n’a pas pu se rendre aux domiciles de ses patients. « C’est compliqué pour eux car certains n’ont plus de médicaments… Si je ne travaille pas, mes patients n’ont pas leurs traitements. Je fais des soins vitaux donc si je ne vais pas travailler ces gens-là risquent de mourir. » Charline se dit angoissée à chaque fois qu’elle doit faire sa tournée car elle ignore ce qui l’attend. Les automobilistes qui font la queue tous les jours en espérant pouvoir passer, ne comprennent pas toujours pourquoi elle dépasse tout le monde. « Je me fais agresser verbalement par ceux qui attendent et par les barragistes », déclare-t-elle. La présentation de sa carte professionnelle et la vignette visible sur le tableau de bord de sa voiture n’y changent rien. « S’il y a une charte qui est mise en place, il faut la respecter. Je n’ai pas à supplier pour passer les barrages. » Cette situation a un impact sur son moral, la jeune femme se dit épuisée mentalement. « Quand je finis ma journée, je suis vidée. C’est très difficile de travailler dans ces conditions », dénonce-t-elle.

Un soutien conditionné

Malgré tout cela, les deux infirmières soutiennent le mouvement. Chacune comprend les revendications du collectif des Forces Vives de Mayotte car, comme l’ensemble des résidents de l’île, elles ne supportent plus le climat pesant et dangereux qu’il y a à Mayotte depuis des années. « On arrive tous à bout de cette insécurité et des problèmes de l’île. Il est clair qu’il faut agir, mais je ne soutiens pas les propos qui sont tenus envers les étrangers », souligne Charline. Et Anfouwat d’ajouter, « je comprends totalement le mouvement et je faisais partie des premiers à le soutenir. Mais ce que je déplore c’est le fait de ne pas laisser les soignants du CHM passer. » Aux dernières nouvelles, la direction du centre hospitalier de Mayotte essaye de négocie avec le collectif des Forces Vives afin de faciliter le passage aux agents de l’hôpital.

A retrouvez dans le nouveau Mayotte Hebdo.

Avec le transport de soignants, « je vis les barrages en direct »

Dans le secteur de la santé, les pharmacies ne sont pas en reste. Elles ne sont plus approvisionnées et contrairement aux barrages de 2011 et 2018, selon Carla Baltus, la présidente du Medef Mayotte, les délinquants s’ajoutent aux difficultés de circuler pour les soignants. « Tous les matins, je vis les barrages en direct », nous apprend celle qui est également gérante d’une compagnie de transports qui comprend des chauffeurs hospitaliers.

Des agents du Centre hospitalier de Mayotte (CHM) partent des quatre coins de l’île pour les y amener et les ramener chez eux. « Quand il y a des barrages de délinquants, on ne passe pas. On attend. Ils sont fatigués, épuisés. Dans leur travail où il faut de la vigilance, ça peut les exposer aux erreurs médicales. Les infirmiers et aides à domicile ne peuvent pas passer… Je me pose la question si les gens ont bien conscience de tout ça. On parle souvent de l’économie mais pas des victimes : les personnes âgées, les handicapés… »

Coupure d’eau à Passamainty et Vahibé

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La production et la distribution d’eau sont temporairement interrompues à Passamainty et Vahibé, ce lundi. La société mahoraise des eaux (SMAE) explique qu’il s’agit de problèmes d’accès aux ouvrages et de fourniture de produits nécessaires au traitement de l’eau. Elle ne fournit pas de précisions sur la reprise du service de distribution d’eau et indique qu’elle contactera ultérieurement les habitants pour plus d’informations.

Un détenu retrouvé pendu à Majicavo-Koropa ce vendredi

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L’auteur présumé d’un féminicide, placé en détention provisoire à la prison de Majicavo-Koropoa depuis la mi-janvier, a été retrouvé sans vie dans sa cellule ce vendredi 9 février. Selon une source pénitentiaire, l’homme âgé de 32 ans se serait donné la mort. Il aurait été retrouvé pendu. Le vendredi 9 janvier, cet individu aurait séquestré puis roué de coups celle qui était présentée comme sa compagne, dans une habitation de la rue Mandzarsoa (M’Tsapéré), à Mamoudzou. La jeune femme avait succombé à ses blessures. Le taux d’occupation des cellules de la prison de Majicavo-Koropa, qui compte 278 places, battait des records à la fin de l’année 2023 (315,8% au 1er décembre). Le 22 décembre, deux détenus y sont morts après avoir consommé des drogues.

L’ex-gendarme Gabriel Djibril Behava est décédé

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Mercredi 7 février, Mayotte a perdu une figure emblématique. Gabriel Djibril Behava, ancien gendarme honoré, était chevalier de l’Ordre national du mérite, décoré de la Médaille coloniale « Madagascar », et Officier de l’ordre de l’Étoile des Comores. Il s’est éteint à l’âge de 88 ans à Labattoir, les obsèques ayant eu lieu le même jour. « Un grand-père exceptionnel, un père aimant », c’est ainsi que sa petite fille Milane Mohamed Behava, l’a décrit lors de ces obsèques.

Originaire de Madagascar, Gabriel-Djibril Behava compte parmi les pionniers de la gendarmerie à Mayotte. Son engagement indéfectible envers son devoir découle en partie de l’héritage familial. Son père, René Behava, a combattu pour la patrie lors de la Seconde Guerre mondiale, tandis que sa mère, Hassanati Binti Danakil, a servi en tant que fonctionnaire au sein de l’administration générale dans les années 1950.

Né en 1934, l’homme de Petite-Terre a consacré une grande partie de sa vie au service de la gendarmerie. En 1952, il s’engage volontairement dans l’Infanterie de Marine à Diego-Suarez, à Madagascar. Après huit années de service dans son île natale, l’auxiliaire Behava quitte Tananarive le 14 octobre 1960, au moment de l’indépendance pour rejoindre la capitale des Comores, Moroni. Il a fait deux années sur place avant de rejoindre l’île aux parfums. C’est son passage à la brigade territoriale de Dzaoudzi qui marque véritablement son parcours à Mayotte. De 1975 à 1987, Gabriel-Djibril Behava sert avec distinction dans cette unité, où il met en œuvre ses compétences exceptionnelles en matière de maintien de l’ordre et d’enquête judiciaire.

Au-delà de son engagement professionnel, il a présidé l’association des anciens combattants à Mayotte et a même dirigé le club de football Soleil de Labattoir.

Papajan donne vie aux murs de l’école de Cavani

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Dans un geste artistique spontané, Papajan a entrepris de transformer les murs de l’école de Cavani en véritables œuvres d’art. Armé de deux pots de peinture, d’une bombe et de restes de peinture, l’artiste local s’exprime librement malgré les barrages actuels à Mayotte, qui limitent sa capacité à exercer son métier. Bien que n’ayant reçu aucune commande officielle du directeur de l’école, le travail de Papajan a été accueilli avec enthousiasme par la communauté éducative. Le directeur de l’école est ravi de voir les murs se transformer en un véritable cadre pédagogique, où les éléments éducatifs enseignés à l’école prennent vie. Il comprend l’importance de respecter le caractère éducatif du lieu et s’engage à représenter des éléments pédagogiques dans ses créations. « Quand je peins le mur de l’école de Cavani, je prends en compte le fait que c’est un lieu fréquenté par des enfants, des enseignants et des parents. Je m’efforce donc de dessiner des éléments éducatifs qui reflètent ce qui est enseigné à l’école. C’est ma façon de contribuer à l’environnement éducatif en attendant que la situation des barrages s’atténue et que je puisse exercer mon métier pleinement », explique le street-artist.

La fin du droit du sol à Mayotte, une promesse pour apaiser la colère

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Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et de l’Outremer, a confirmé qu’il souhaitait supprimer le droit du sol à Mayotte pour faire baisser le flux migratoire venu des îles voisines.

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outremer, et Marie Guévenoux, la nouvelle ministre déléguée aux outremers, ont fait un passage éclair à Mayotte, ce dimanche. Pour calmer la colère des manifestants, ils ont annoncé la fin du droit du sol à Mayotte et celle du titre de séjour territorialisé. Les Forces vives ont annoncé qu’elles lèveront les barrages en cas d’engagement du gouvernement sur la loi Mayotte « d’ici mardi soir » (voir par ailleurs).

 

Manifestation : « 48 heures pour que les barrages soient levés »

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Vers 12h, les manifestants ont tenté à plusieurs reprises de forcer le passage vers la préfecture de Mayotte, mais ont été bloqués par des gendarmes et des policiers.

En marge des déplacements du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin (voir par ailleurs), les membres des Forces vives ont manifesté toute la journée à Mamoudzou. Face aux annonces, les protestataires sont satisfaits mais restent méfiants, et attendent des engagements écrits et signés de la part des ministres pour lever les barrages.

Le rendez-vous était donné, ce dimanche, à 8 heures, aux membres des Forces vives, en cette journée de visite du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, et de la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux. Les manifestants sont arrivés timidement place de la République, à Mamoudzou, tandis que d’autres protestataires ont préféré rester sur les barrages.
Deux heures plus tard, ils sont environ 300 manifestants sur cette même place à attendre de pied ferme la venue du gouvernement, partagés entre la méfiance et l’espoir d’obtenir des garanties. « 2011, ça n’est pas passé, 2018, toujours pas. Cette fois-ci, ce sera différent », exprime un quadragénaire présent parmi les protestataires. « Les pierres, les machettes, le sang qui coule, ce n’est pas dans la culture du Mahorais. La misère et le manque d’occupation des jeunes est beaucoup trop utilisé comme excuse », poursuit-il.
Quelques annonces sont faites par le ministre depuis l’aéroport où il vient d’atterrir, notamment la fin du droit du sol à Mayotte. Une anonyme des Forces vives reste sceptique, convaincue que le conseil constitutionnel ne permettra pas une telle mesure. « On en a marre des propositions, on attend des solutions et des actions surtout. […] Je n’ai jamais entendu parlé des Frances, mais de la France. À quel moment les Mahorais subissent un traitement différent ? », interroge un manifestant. Ce dernier nous confie qu’il espère que les Forces vives arriveront à perturber le planning du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. « C’est un planning dans lequel on n’a pas l’impression que le peuple a son mot à dire », justifie-t-il.

« Pourquoi il ne vient qu’une seule journée ? »

À quelques minutes de l’arrivée des ministres, certains près du ponton interpellent les forces de l’ordre qui ont quadrillé la zone : « Pourquoi on n’a pas le droit de circuler ? ». Le ton monte doucement puis redescend lorsque les ministres arrivent en Grande-Terre. Les manifestants rejoignent la route. Vers 11h30, ils passent soudainement à travers la zone de sécurité délimitée par les forces de l’ordre. Environ 300 manifestants se dirigent vers l’avenue qui mène à la préfecture, où se sont rendus les ministres pour une réunion de travail avec les services de l’État.
Les protestataires auraient voulu que Gérald Darmanin s’arrête pour prendre le temps de discuter avec la population mahoraise. « Je ne comprends pas pourquoi il ne vient qu’une seule journée, alors que pour comprendre la situation il faudrait rester au moins trois jours », déplore une manifestante.
Les forces de l’ordre barrent le passage vers la préfecture, au niveau de l’agence BFC, et reçoivent du renfort. La foule tente alors de passer à nouveau de force. La mêlée pousse contre les boucliers à plusieurs reprises, mais ne réussit pas à avancer. Les gendarmes font usage de gaz lacrymogène pour les disperser vers 12h20.
« Je ne comprends pas pourquoi ils ont sorti les boucliers, comme si nous étions des terroristes. Pourquoi on arrive à déployer tout ce dispositif pour cette visite et pas tous les jours contre les délinquants ? », questionne une jeune femme qui regarde la scène. La pluie et les gaz lacrymogènes dispersent les manifestants. La tension redescend vers 13h.

« Le titre de séjour territorialisé, c’est fini ! »

Une partie retourne sur la place. Une centaine environ reste devant les forces de l’ordre, tentant de négocier gentiment. Vers 13h les ministres quittent la préfecture pour se rendre au rectorat, où les attendent plusieurs représentants des Forces vives ainsi que des élus. À son issue, les ministres retournent à la préfecture au lieu d’aller au stade de Cavani comme le programme le prévoyait.

Les leaders du mouvement qui paralyse Mayotte depuis trois semaines, eux, se rendent à la place de la République vers 17h30, où un peu plus d’une centaine de manifestants patientent, rejoints par ceux qui étaient présents au stade de Cavani et aux abords du rectorat. Tous veulent savoir s’ils ont eu gain de cause.
« Le titre de séjour territorialisé, c’est fini ! », s’exclame Badirou Abdou, sous une pluie d’applaudissements. Si ce dernier parle d’une victoire pour les Mahorais, il ne la crie pas trop vite. Pour sécuriser cet engagement, les Forces vives ont exigé un courrier des ministres qui doit être signé et parvenu avant mardi soir. En attendant, les barrages continuent. « Il faudra qu’on reçoive la confirmation du ministre dans les 48 heures pour que les barrages soient levés », precise celui qui faisait partie de la reunion de l’après-midi. Il ajoute que si cette confirmation arrive en temps et en heure, les Mahorais seront conviés à un congrès départemental, ce mercredi, pour détailler la suite des événements.
Le représentant des Forces vives relate des échanges musclés, mais dans lesquels le mouvement a su s’imposer et se faire entendre. « À la place de six à dix membres des Forces vives, quatorze ont participé à la réunion. À la place de cinq élus du département et le président, tous les élus du département étaient dans la salle », se réjouit Badirou Abdou, qui le matin même, regrettait que le programme du ministre leur ait été imposé du jour au lendemain. De son côté, Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental, a félicité le mouvement des Forces vives pour le chemin accompli jusqu’ici.
« On est satisfait de ce qui a été annoncé, mais on attend de voir… Pour l’instant, on continue les barrages », tempère un manifestant.

Comores : Un appel au renforcement de la surveillance du choléra

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un premier cas de choléra a été détecté à La Réunion ce mercredi.

En une semaine, l’épidémie a fait seulement deux décès aux Comores. Le pays est parvenu à guérir quatorze patients qui avaient été contaminés. Jusqu’alors, l’île d’Anjouan n’a enregistré aucun cas. Toujours est-il que les autorités font toujours face à quelques difficultés d’ordre légistique.

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Le docteur Naouirou Mhadji.

L’Union des Comores est-il en train de maîtriser l’épidémie du choléra identifié pour la première fois à la Grande Comore, le 2 février ? S’il est tôt pour crier victoire, les signaux eux seraient plutôt encourageants même si le docteur Naouirou Mhadji temporise. Dans un entretien accordé à Flash Infos, le médecin a fait le point sur la situation de la maladie, qui notons-le ne semble pas encore inquiéter pour le moment la population. A Moroni, tout comme en dehors de la capitale, les citoyens n’ont pas encore changé leurs habitudes quotidiennes. Pourtant, il y a encore des cas actifs, six, pour être plus précis, selon dernier bulletin publié par le ministère comorien de la Santé. Jusqu’à samedi, on comptait toujours deux décès, enregistrés le lendemain de la déclaration officielle du choléra. En huit jours, le pays a eu à gerer un total de 22 cas sur 29 dépistés, dont onze importés. Mais quatorze d’entre eux sont guéris.  Malgré cela, la vigilance doit être de mise insiste, le docteur Naouirou Mhadji. « Certes, nous avons pu localiser les cas contacts, les lieux de résidence, ils bénéficient d’un suivi quotidien. Touetois, à l’heure actuelle, il est compliqué de se prononcer sur la tendance dans la mesure où le choléra est une épidémie qui se contamine très vite. Une fois qu’un cas est identifié, la population court un risque. D’un moment à l’autre, il peut y avoir une flambée de cas », rappelle le directeur de la lutte contre la maladie, au sein du ministère dédié. A propos du taux de létalité qui est en baisse, 9% selon le bulletin du 10 février – depuis le 2 février, seuls des décès sont à déplorer – le docteur Naouirou Mhadji attribue ce succès à la rapidité dont ont fait preuve les autorités sanitaires. « Nous réagissons vite. Une fois le cas détecté, on l’envoie à l’hôpital de Samba pour la prise en charge. Nous avons renforcé les différentes structures pour que tout le monde soit prêt », a ajouté le médecin, qui se trouvait déjà sur l’île d’Anjouan afin d’identifier les sites d’admission au cas où un cas serait identifié.

Aucun cas à Anjouan

Notons que contrairement à la Grande Comore et Mohéli, Anjouan est épargnée. Sur les deux passagers du bateau originaires de l’île, – l’un est décédé à l’hôpital El-Maarouf- pendant que l’autre a très vite été localisé et il s’est avéré qu’il ne présentait pas de symptômes. Il prend donc les médicaments de prévention et aucun cas ne s’est développé dans son quartier encore moins l’île. Tout est parti d’un bateau arrivé de la Tanzanie le 30 janvier. Après son accostage, l’on a découvert que le mécanicien était déjà décédé avant que les passagers ne rentrent dans les eaux comoriennes. Le même jour, un passager succombe. C’est à ce moment-là que les autorités ont commencé à chercher à savoir les causes de ces décès suspects. Des dépistages sont alors effectués et ont confirmé la présence de l’épidémie du choléra chez six personnes. Immédiatement, les mesures de prévention sont prises d’abord pour les 25 personnes qui se trouvaient abord, dont 14 membres d’équipage tous des étrangères. Cinq d’entre eux étaient hospitalisés sur la terre ferme, dans un centre situé au nord de la capitale. Les autres ont été confinés dans le bateau recevaient des médicaments de prévention. Actuellement, ils ont été libérés car guéris. Même si le bulletin de santé de ce samedi fait état de 83 cas contacts. Depuis le 2 février jusqu’à avant-hier, le pays a enregistré 22 cas confirmés. A partir du 4 février, on a commencé à détecter des cas autochtones. S’agissant de la riposte, la sensibilisation se poursuit. « Dans les communautés, le dispositif de lavage des mains dans les foyers doit être obligatoire, la désinfection aussi. Car comme vous le savez, la plupart des citernes sont ouvertes. Imaginez si quelqu’un porteur du virus utilise le même récipient pour faire les ablutions à la maison. Il sera facile de contaminer les autres. D’où l’intérêt de renforcer les mesures partout jusqu’aux écoles », recommande le directeur de la lutte contre la maladie, qui a assisté à une rencontre, samedi, avec les maires et les préfets d’Anjouan pour les sensibiliser sur les dangers du choléra.

Jeudi, le ministère de la Santé avait demandé l’appui des ulémas à la Grande Comore, où trois zones font l’objet d’un suivi croissant. Il s’agit de Moroni, la région Mitsamihuli au nord (certains passagers du bateau sont originaires) et enfin au sud à Foumbouni. Globalement, il y a cinq patients admis au centre de Samba. Quant aux problèmes soulevés, on peut citer entre autres, les difficultés du personnel des sites à répondre aux questions des interlocuteurs sur la maladie, insuffisance de ressources humaines pour mener les investigations des cas confirmés. Samedi, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance a remis des équipements, notamment des seaux au ministère de la Santé.

Des adolescents s’activent pour redorer l’image de la jeunesse à Tsoundzou 2

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A Tsoundzou 2, les plus grands s'occupent d'une zone plus en amont du quartier. Ils coupent et ramassent le bambou ployé vers le sol à cause du vent et des pluies.

Pour combattre l’ennui et changer l’image parfois négative autour de leur village, des jeunes de Tsoundzou 2 ont nettoyé la rivière et ses alentours. Poussés par un habitant, ils souhaitent créer une association.

8 heures, samedi 3 février, rendez-vous devant le Doukabé de Tsoundou 2. Huit enfants patientent sur les marches d’un escalier. Le plus grand a 16 ans, le plus petit, 9 ans, même s’il en paraît beaucoup moins. « On est là parce que c’est sale. On va ramasser les déchets et les mettre dans la poubelle », lance un membre du groupe. Ils attendent les sacs poubelle qu’Antoy Abdallah est parti chercher.

Cet habitant ne travaille pour aucune association. Mais il a proposé aux jeunes qu’il a rencontré le jeudi précédent de nettoyer la rivière de tous les détritus ramenés par la pluie. « Au lieu de rester sur Facebook où les gens sont méchants, je me suis dit que j’allais rencontrer ces jeunes dont on parle, directement dans mon quartier. S’il y a 1 % de chances que ça fonctionne, ce sera toujours mieux que de rester sur Facebook », raconte cet enseignant au lycée de Tsararano et agriculteur qui ne peut plus aller aux champs à cause des barrages.

« Vous avez besoin de quoi pour arrêter de faire le bordel ? », avait-il demandé d’emblée aux plus âgés, habitués à rester dehors, sous un abri, pour y passer leur journée, pensant s’adresser à des fauteurs de trouble. « Très vite la question de la nourriture s’est posée. Se demandant : « Qu’est-ce qu’on va manger à midi ? » C’est comme ça que certains décident d’aller chercher quelques euros autour. » Pour continuer la discussion, Antoy Abdallah prépare, de sa poche, un voulé. « L’ambiance devient très vite festive. » Ils s’occupent du repas, filmés par cet habitant qui poste sur Facebook : « voici les cafards dont vous parlez ». C’est ainsi qu’il propose de faire des activités comme celle de ce samedi, occupation de la journée et voulé à midi garanti.

Ni école ni terrains de foot ni MJC

Un discours appuyé par les plus jeunes qui attendent son retour à côté de la supérette. « Nous on n’est pas des délinquants », affirme l’un d’eux. « Peut-être qu’en faisant ce genre d’activité, cette image changera, petit à petit ». Depuis que les routes sont coupées, l’école et la collation qui vient avec leur manquent. Ils sortent de l’école coranique et n’ont pas mangé ce matin. La journée, ils s’ennuient ou jouent au football dans les hauteurs. « Quand des délinquants font des barrages, les adultes et les policiers pensent que c’est nous alors qu’on joue là-haut », détaille Ismaya, 16 ans. Ils disent aussi avoir peur de ces autres jeunes « qui veulent [les] frapper avec des mâchettes ». Pour s’occuper et moins traîner dans les rues, ils demandent un parc, un terrain de football et une piscine municipale. Mais aussi, une Maison des jeunes et de la culture (MJC) qui fonctionne. « C’est fermé. C’est devenu une école provisoire avec deux ou trois classes », livre Ismaël, concédant que des associations y viennent de temps en temps.

L’amalgame entre eux et les autres jeunes, ils y sont habitués. Comme aux scènes de violence. Lorsqu’un plus grand se fait sortir par le vigile du magasin car il n’aurait pas voulu payer des paquets de mouchoir, la colère prend vite le pas sur la raison. « Partez madame », comprennent tout de suite les enfants avec qui nous échangeons. L’individu en question sort du supermarché et se munit de grosses pierres qu’il balance à l’intérieur avant que le vigile n’ait le temps de baisser le rideau complètement. Une vitre de frigo est brisée, un scooter dehors, renversé. La police intervient un peu plus tard sans identifier l’auteur des dégradations et la vie reprend son cours. Antoy Abdallah revient. Les plus âgés, une dizaine, attendent au même endroit, sous leur abri. Ils ont vu de loin ce qu’il s’est passé mais ne veulent pas s’en mêler.

« On n’est pas des cafards, mais des êtres humains »

Il est bientôt 9 heures. Une éducatrice des Apprentis d’Auteuil, « Nana », est venue, curieuse. « Ce sont des jeunes qui sont toujours ici, très corrects, toujours respectueux », déclare-t-elle.

Les outils récupérés, les deux groupes partent en direction de la rivière. Les plus jeunes ramassent les déchets. Les plus âgés coupent le bambou tombé sur le sol à cause des dernières tempêtes pour libérer l’espace. Il est ensuite récupéré pour, par la suite, créer des bacs à plantes dans le quartier, ou du mobilier extérieur. « On dégage la vue et on pourra installer des tables et des chaises. Ce sera plus joli. On verra la route », explique Farad, machette à la main pour tout couper.

Il a 26 ans, tout le monde l’appelle « Smocky ». « On est mal vus. Alors qu’on n’est pas des cafards, on est des êtres humains comme les autres. Il faudrait que l’État nous laisse quelque chose à faire, trouver un emploi, faire des formations… » Il sait de quoi il parle. Farad n’est pas né à Mayotte même s’il y a fait toute sa scolarité. Pour des questions administratives, il ne peut pas travailler. « Alors on traine. Avec les grands, les petits, on discute. On en a marre de regarder tous les jours passer les voitures », décrit celui qui aimerait pouvoir apporter quelque chose à l’île.

L’idée d’une association

Antoy Abdallah a plusieurs idées à leur soumettre pour se rendre utiles : repeindre les murs tagués dehors et remplacer la tôle de l’abri avec du mobilier qu’ils pourraient faire eux-mêmes. Et créer une association : avec un volet pour changer leur image par le biais d’activités comme celle-ci, un autre, « plus lucratif », pour ramasser de la vanille, programmer des événements culturels et avec cet argent, préparer des déjeuners. « À terme, s’ils sont capables de manger un repas le midi, ça en fera au moins un dans la journée », détaille cet habitant qui a promis que, dès qu’il pourra retourner dans ses champs, il ramènera des boutures de vanille pour les planter.

« Du moment que ça m’occupe, c’est intéressant. On est plein à être là du matin au soir sans avoir rien à faire », lance Farad, enthousiaste. « On dit que ces jeunes-là sont des voyous, mais regardez ce qu’on peut faire quand on les occupe », réagit Antoy Abdallah. « Moi je ne suis personne, alors je ne comprends pas que l’État, les institutions, ne puissent rien faire. »

Loi Mayotte : les barrages levés en cas d’engagement du gouvernement « d’ici mardi soir »

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Les Forces vives de Mayotte, réunies place de la République, à Mamoudzou, en fin d'après-midi, ont confirmé qu'elles attendent un engagement du gouvernement pour lever les barrages.

La réunion de quatre heures entre les élus, les Forces vives de Mayotte et le gouvernement, ce dimanche après-midi, a débouché sur une sortie de crise sous certaines conditions. Alors que la loi Mayotte va bientôt voir le jour et devrait comporter la fin du titre de séjour territorialisé, les manifestants demandent un engagement ferme de l’Etat. « L’engagement de faire le projet de loi doit faire l’objet d’un courrier de notre part que nous devons faire parvenir mardi soir aux élus et aux collectifs. J’ai cru comprendre que si le courrier était signé de notre part, les barrages seraient levés », indique Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et de l’Outremer.

Réunies ensuite sur la place de la République, les Forces vives de Mayotte ont confirmé ces conditions. Badirou Abdou, l’un des représentants du mouvement : « Nous avons réussi a mettre en place notre organisation avec les élus mahorais. […] Et au final, il [Gérald Darmanin] a pris la décision de supprimer le titre de séjour territorialisé. Je pense que c’est une belle victoire pour nous ». Il parle d’un délai de 48 heures « pour que les barrages soient levés ». « Si tout est confirmé, mercredi, on invite les Mahorais à un congrès départemental, et c’est à ce moment-là que tout sera détaillé », fait-il observer.

Gérald Darmanin annonce la fin du droit du sol à Mayotte

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Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et de l'Outremer, est à Mayotte, ce dimanche, pour trouver une issue au mouvement social qui paralyse l'île depuis trois semaines. (photo d'archives)

L’avion de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outremer, et de Marie Guévenoux, la nouvelle ministre déléguée aux outremers, s’est posé sur le tarmac de l’aéroport Marcel-Henry, ce dimanche, à 9h30. Ils vont tenter en quelques heures de trouver des solutions à la colère des habitants. Ils ont annoncé la fin du droit du sol à Mayotte et la fin du titre de séjour territorialisé.

Au bout d’une paralysie de Mayotte pendant trois semaines, le gouvernement va tenter de renouer le dialogue, ce dimanche, avec les collectifs. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outremer, et sa nouvelle ministre déléguée, Marie Guévenoux, sont arrivés sur l’île, ce matin. Ils vont rencontrer les services de l’État, les élus et les Forces vives, l’ensemble des manifestants qui inclut les collectifs mahorais. Le premier veut rétablir « la paix publique » et demande la levée des barrages en raison des conséquences « sur l’économie, la sécurité, sanitaire avec le ramassage des détritus et l’attractivité avec des médecins qui partent ».

Parmi les grandes annonces, le ministre de l’Intérieur et de l’Outremer veut supprimer le droit du sol sur le territoire mahorais, en accord avec le président de la République. « Pour être Français, il faudra être né de deux parents français », affirme-t-il, en sachant que cela passe par un changement constitutionnel. Il ajoute que la fin du titre du séjour territorialisé pourrait intervenir dans la loi Mayotte prévue dans les prochaines semaines et dont la ministre déléguée aura la charge. Et elle est promet d’être difficile car les propositions faites par les élus et les collectifs en septembre 2023 ont eu peu d’échos auprès du gouvernement. Toutefois, alors que Gérald Darmanin était défavorable à la fin du titre de séjour territorialisé, il estime désormais que les durcissements des conditions du regroupement familial avec la loi Immigration et Intégration pourraient diminuer par cinq les régularisations à Mayotte.

La loi sera également une nouvelle occasion d’une convergence tant attendue, car, selon le ministre de l’Intérieur, elle permettra « à chaque Mahorais d’avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres Français sur le territoire national ».

« Un rideau de fer dans l’eau »

Prévu initialement pendant deux mois, le démantèlement du camp du stade de Cavani devrait s’accélérer, comme l’a annoncé Gabriel Attal, cette semaine. Gérald Darmanin indique que ceux parmi les Africains des Grands lacs ou de la Corne de l’Afrique qui ont obtenu le statut de réfugiés pourront se rendre en métropole. Les autres seront « assignés à résidence ou mis dans le centre de rétention administrative pour une expulsion immédiate ». Dans le même ordre d’idée, il annonce la mise en place « d’un rideau de fer dans l’eau qui empêchera le passage des kwassas-kwassas et des filières d’immigration irrégulières notamment venues de l’Afrique des Grands lacs ». Nouveaux radars, recours à l’armée, « des nouveaux moyens d’interception », le ministre promet « un changement radical ».


La veille, Gérald Darmanin a réaffirmé sa volonté d’une deuxième opération Wuambushu. Une quinzaine d’hommes du GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) est également arrivée pour prêter main forte aux six escadrons de gendarmes mobiles et au peloton de la garde républicaine qui sont déjà sur place.

Majicavo : Un détenu retrouvé mort dans sa cellule

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Le trentenaire était suspecté d'être l'auteur présumé d'un féminicide commis en janvier.

L’auteur présumé d’un féminicide, placé en détention provisoire à la prison de Majicavo-Koropoa depuis la mi-janvier, a été retrouvé sans vie dans sa cellule ce vendredi 9 février. Selon une source pénitentiaire, l’homme âgé de 32 ans se serait donné la mort. Il aurait été retrouvé pendu. Le vendredi 9 janvier, cet individu aurait séquestré puis roué de coups celle qui était présentée comme sa compagne, dans une habitation de la rue Mandzarsoa (M’Tsapéré), à Mamoudzou. La jeune femme avait succombé à ses blessures. Le taux d’occupation des cellules de la prison de Majicavo-Koropa, qui compte 278 places, battait des records à la fin de l’année 2023 (315,8% au 1er décembre). Le 22 décembre, deux détenus y sont morts après avoir consommé des drogues.

Gérald Darmanin à Mayotte ce dimanche et des opérations coup de poing annoncées

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Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, sera à Mayotte ce dimanche.

Le ministre de l’Intérieur et des Outres-mer, Gérald Darmanin, ainsi que la nouvelle ministre déléguée chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux, viennent à Mayotte ce dimanche 11 février, accompagnés de plusieurs directeurs généraux du ministère (Directrice générale adjointe de la police nationale, Directeur général de la gendarmerie nationale, Directeur général des étrangers en France, Directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises).

Avec eux, une quinzaine de gendarmes du GIGN viendront renforcer les effectifs pour des opérations coup de poing. « A l’occasion de ce déplacement, les ministres rencontreront l’ensemble des services de l’Etat présents sur place », peut-on lire dans le communiqué du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer.

Un échange avec les forces vives de l’île

L’objet de cette visite est également de rétablir le dialogue avec les élus et la population, dénoncé comme absent depuis le début du mouvement social que traverse l’île par les protestataires. Ils renoueront également avec les acteurs économiques dont l’activité est quasiment à l’arrêt depuis le début des barrages. Ce déplacement sera aussi l’occasion de relancer les travaux sur le projet de loi Mayotte.

« Le Gouvernement continuera d’être pleinement mobilisé pour répondre aux crises auxquelles est confrontée Mayotte, et que subissent au quotidien les Mahorais », indique le communiqué, avant de rappeler les mesures qui ont été prises ces derniers mois pour pallier aux crises de l’eau, sécuritaire et migratoire. Lors de ce déplacement, Gérald Darmanin échangera avec les forces vives de l’île afin de préparer la mise en oeuvre d’une nouvelle opération d’ampleur pour lutter contre la délinquance et l’immigration illégale.

Une nouvelle coupure de câble perturbe le réseau SFR

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L’opérateur SFR a indiqué qu’une nouvelle coupure sur le réseau de câbles sous-marins a eu lieu, ce mardi 6 février, à 19 heures. Elle a été localisée sur le câble South Africa – Far East (Safe), entre Melkbosstrand (en Afrique du Sud) et SaintPaul (La Réunion). Celui-ci longe en grande partie le continent africain et traverse l’océan Indien en passant par sa zone sud-ouest. Toujours selon l’opérateur, « l’incident été résolu ce [mercredi] matin par le mainteneur sur le site de Saint-Paul ». Selon le service technique, aucune ligne professionnelle n’était impactée puisque celle-ci dépend d’une autre sortie. Les particuliers, eux, ont pu éprouver des difficultés. Le trafic internet ainsi que les interconnexions vers la métropole n’étaient, en revanche, pas affectés car « priorisés et protégés sur les capacités restantes ». 

Il ne s’agit pas du premier incident de ce type. Le 23 janvier, le câble Safe-sat-3 a été remis en service, après une coupure repérée le 9 janvier. Tandis qu’une autre touche le câble sous-marin Europe India Gateway (EIG), reliant le continent européen à l’Asie, situé à 800 mètres et 80 kilomètres au large de l’Arabie Saoudite, depuis le 3 janvier. La réparation de celui-ci est prévue entre le 25 février et le 6 mars. Les raisons de ces coupures, toujours selon le service technique, peuvent être liés à des conditions météorologiques ou des poissons qui peuvent heurter les câbles.

Pompiers : les épreuves au concours de caporal reportées

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Cela a été décidé ce mercredi, les épreuves physiques et orales au concours national de caporal sont repoussées. Le chef de l’état-major, le président du jury et les représentants des différents services ont estimé, lors de leur réunion, qu’ils y étaient contraints étant donné la situation sur le territoire.
Les pompiers retenus après les tests écrits de novembre passeront donc leurs épreuves sportives du 4 au 6 mars. Et les orales, du 15 au 17 avril.
Un arrêt modificatif sera pris dans les prochains jours.

Un accident provoque la mort d’une sexagénaire à Cavani

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Un drame s’est produit ce mercredi, vers 20h, dans le quartier Soweto, à Cavani. Deux femmes, respectivement âgées de 60 et 45 ans ont été percutées par un véhicule. Elles se « reposaient, allongées sur la chaussée », de source policière. La sexagénaire est décédée, tandis que la femme âgée de 45 ans serait grièvement blessée, car touchée au niveau des cervicales. « Il s’agit manifestement d’un accident », relate le procureur de la République Yann Le Bris, ce jeudi. Comme le veut la procédure, le conducteur du véhicule a été placé en garde à vue. « Les premières vérifications réalisées permettent de dire que le conducteur n’était ni sous l’empire d’un état alcoolique ni sous l’effet de stupéfiants », poursuit le procureur. Une enquête pour « homicide involontaire » et « blessures involontaires » est ouverte.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes