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Littérature : Avec « Nyongo », Ayat Hamidoune lève le voile sur les violences sexuelles

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Cela fait à peine deux mois qu’elle a pris ses fonctions et pourtant Taslima Soulaimana, la nouvelle directrice régionale aux droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes a de grandes ambitions pour la femme mahoraise. Elle est cependant consciente que la tâche ne sera pas si facile. 

Le viol, une perversion cachée dans la société mahoraise

Le viol est un mal invisible, et à Mayotte on profite de cette invisibilité pour ne pas en parler. Dans une société où le sexe est tabou, les victimes d’agressions sexuelles sont trop souvent réduites au silence. Cependant, les langues commencent à se délier, et les victimes veulent désormais se faire entendre malgré les nombreuses barrières qu’elles doivent franchir.

Pauvreté : La dichotomie mahoraise

Le chiffre est l’un des plus parlants pour décrire la situation de Mayotte. Régulièrement employé, il va désormais changer. La part de la population vivant sous le seuil de pauvreté national passe en effet de 84% à 77%. Une baisse qui ne doit pas masquer une autre réalité : les inégalités de vie se sont creusées.

Mayotte : “On veut que l’État nous prenne en charge comme tous les demandeurs d’asile qui vivent en France”

C’est un ras-le-bol qui a poussé les demandeurs d’asile africains à manifester ce lundi 20 juillet devant la mairie de Mamoudzou. Ils réclament de meilleures conditions de vie et une meilleure prise en charge de la part des associations et de l’État, mais les moyens mis à disposition à Mayotte ne sont pas suffisants. 

À seulement 18 ans, la lycéenne Ayat Hamidoune a trouvé le courage de donner voix à sa douleur dans son premier roman intitulé « Nyongo : la face cachée de Mayotte », nyongo signifiant « amer ». Dans son récit, elle livre un message sans tabou, celui dune meilleure reconnaissance des droits des femmes et une éducation plus responsable. Impressionné et lui-même victime de violences sexuelles, Nicolas Puluhen a créé une cagnotte en ligne pour la soutenir.

Près de 160.000 enfants seraient victimes de violences sexuelles en France chaque année selon le pôle de la police consacré aux violences contre les mineurs. À l’âge de 14 ans, Ayat Hamidoune a été victime d’une tentative d’agression sexuelle (l’auteur a été condamné à un an de prison dont six mois avec sursis cette année). Dès le lendemain, la jeune fille de Trévani a eu le désir de s’exprimer. « J’ai eu cette envie de crier au monde mon mal, mon incompréhension et surtout mes droits en tant que femme et enfant. Je savais parfaitement ce que je devais dire, les phrases résonnaient dans ma tête… Mais je me demandais comment faire pour être entendue, comment faire pour être comprise et surtout comment faire pour qu’on me prenne au sérieux », témoigne Ayat.

Quatre années, plus tard, elle sort de l’ombre et écrit noir sur blanc une histoire profonde. Actuellement en classe de terminale, l’inspiration n’est pas ce qui manque à cette lycéenne. « C’était plutôt le courage et les mots que j’ai dû chercher. L’inspiration a toujours été là », nous confie-t-elle avec émotion.

Une fresque sociale sur la jeunesse mahoraise

Ce roman d’une centaine de pages est une histoire fictive inspirée de faits réels. À travers les yeux d’Amina, le personnage central, nous découvrons le quotidien de cette lycéenne et de ses deux acolytes, Henriette et Karim. Ensemble, ils interrogent le monde qui les entoure. Leur amitié sera mise à rude épreuve lorsque la vie d’Amina bascule soudainement et mène au suicide.

« Nyongo : la face cachée de Mayotte » n’est pas seulement l’histoire de ces trois adolescents. C’est également une fresque sociale qui explore les multiples facettes de la jeunesse mahoraise. Le roman aborde la délinquance juvénile, la pression de réussite scolaire, et les conflits générationnels. Il met également en lumière la place de la religion dans la vie quotidienne des jeunes musulmans mahorais. Ayat Hamidoune souhaite que son roman serve de témoignage.

La solidarité donne vie aux rêves

La jeune femme de 18 ans est sur le point d’accomplir quelque chose d’hors du commun. Elle a reçu le soutien de plusieurs personnes pour atteindre ce stade. Sans accès à un ordinateur pour taper son texte, Ayat a été aidée par sa professeure de français, Anaïs Le Moign, lors de cette étape cruciale. L’association Mon p’tit Loup l’épaule également dans les démarches pour la publication de son roman.

Le livre sera disponible à la vente dans les librairies à partir du mois d’avril. Alors que l’œuvre d’Ayat prend forme et se prépare à être publiée, Nicolas Puluhen, fondateur de l’association Mon p’tit Loup, a lancé une cagnotte pour financer la promotion du livre. Pour ceux qui désirent soutenir ce projet, la cagnotte de pré-vente est disponible. Le prix du livre dédicacé est de quinze euros. Tout versement supérieur servira à financer les frais liés à la promotion du livre, selon Nicolas Puluhen.

Lien de la cagnotte : www.cotizup.com/nyongo-la-face-cachee-de-mayotte

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