« Protéger Mayotte, en supprimant l’AME (aide médicale d’état) », peut-on lire sur une publication Facebook du Rassemblement national, ce mercredi. En pleine opération séduction à Mayotte, où ses résultats sont très bons aux scrutins nationaux, le parti d’extrême-droite souhaite surfer sur le mouvement social actuel pour dénoncer ce dispositif de soins gratuits à destination d’immigrés illégaux. Pourtant, cette aide valable en métropole n’est pas appliquée à Mayotte, de même que la protection universelle maladie (Puma) qui permet de conserver des droits même en période de renouvellement de titre de séjour par exemple.
Cependant, l’assurance maladie à Mayotte prend en charge les soins délivrés par le centre hospitalier de Mayotte (CHM) pour les étrangers en situation irrégulière via la dotation annuelle forfaitaire (Daf) afin de maintenir un système global. Mais pour les étrangers en situation irrégulière et ne résidant pas à Mayotte depuis de trois mois, impossible de s’affilier à la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM).
Ni les ministres et ni les Forces vives ne semblent vouloir revoir leur position.
Arrivée avec du retard (12h30, ce mercredi), le courrier promis par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, et la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, ne semble pas avoir pris en compte l’évolution de l’accueil des annonces faites dimanche. Les Forces vives, qui présentaient les promesses du ministre de l’Intérieur comme une victoire dimanche soir, ont depuis eu le temps d’analyser ces dernières et de préciser leurs conditions. Le gouvernement, a pris son temps, lui, mais ne semble pas l’avoir fait pour adapter ses engagements.
Thierry Suquet prendra ses fonctions de préfet du Vaucluse, le 4 mars.
Annoncé au conseil des ministres, ce mercredi 14 février, le départ de Thierry Suquet marque la fin d’une histoire mouvementée avec Mayotte. Entre mouvements sociaux, crise de l’eau et insécurité, le Nordiste a vécu deux ans et demi à gérer l’urgence depuis son arrivée, le 12 juillet 2021. Retour sur six séquences marquantes pour celui qui devient préfet du Vaucluse, le 4 mars.
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En discussions avec les agriculteurs de l’îlot Mtsamboro, en juin 2022, aux côtés de Lahitidine Ben Saïd, le maire de M’tsamboro.
La crise de l’eau a marqué la fin du mandat de Thierry Suquet à Mayotte, à la retenue collinaire de Combani, en septembre 2023.
Les relations avec les élus n’ont pas toujours simples, notamment le président du conseil départemental, Ben Issa Ousséni.
Pose de la première pierre de l’école d’Hamaha, à Mamoudzou, en novembre 2022, avec Gilles Halbout, l’ancien recteur de Mayotte.
L’incendie de la mairie de Koungou
Dans la nuit du lundi 27 au mardi 28 septembre 2021, l’hôtel de ville de Koungou avait été incendié volontairement en marge du décasage de Carobolé. « On voit bien qu’on dérange. Car avec ces opérations de décasage, nous luttons aussi contre la délinquance et l’immigration clandestine. La riposte se fait donc par ces guerres de territoires, de la part des délinquants », avait réagi le préfet, qui entendait poursuivre le calendrier des destructions. « La seule chose que cette situation renforce, c’est ma détermination. » L’ancien préfet délégué pour la défense et la sécurité en région Auvergne-Rhône-Alpes a lancé plusieurs opérations de décasages chaque année et n’hésitait pas à exhorter les maires mahorais à monter des dossiers pour les réaliser. Au début de l’opération Wuambushu, en avril 2023, il faisait état de « 2.000 habitats insalubres démolis dans l’île » en deux ans.
Le blocage du village de M’tsapéré
Le département est bloqué depuis trois semaines et demie maintenant par les habitants excédés par l’insécurité. Mais il y a deux ans, un mouvement similaire avait vu le jour et s’était concentré sur le village de M’tsapéré, en raison d’une série de faits divers qui ont marqué les habitants. L’un d’eux avait été tué d’un coup de machette à la tête alors qu’il revenait d’un terrain qui lui appartenait. Il avait trouvé la mort devant nos locaux, à Cavani. Omar, un agriculteur de M’tsapéré, avait alors commencé à monter des barrages au milieu du village. Les riverains l’avaient rejoint et bloqué les axes pendant une semaine, jouant parfois au jeu du chat et la souris pour s’installer sur la rocade. « Toutes les personnes liées aux cinq meurtres de ce début d’année sont en prison. Concernant les délinquants, on doit régler ce problème tous ensemble. Il faut mobiliser les renseignements, nous dire qui et déposer plainte. Les parents doivent aussi être mis devant leurs responsabilités », avait martelé le préfet, dans une scène étrange près de la rocade aux côtés des forces de l’ordre, alors que les habitants qui souhaitaient le rencontrer étaient réunis 500 mètres plus loin, dans le centre du village.
L’opération Wuambushu
Rare moment où le préfet a reçu le soutien des collectifs, l’opération Wuambushu a marqué l’année 2023 à Mayotte. Las, le premier jour a dû être incroyablement long pour le préfet. Sa conférence de presse, à Tsoundzou 1, a vu l’irruption et la colère de madame Magoma, une habitante de Kwalé dont la maison a été ravagée, le week-end précédent. « Vous n’avez pas été capable de nous protéger ! » avait-elle lancé, furieuse. Le préfet avait laissé le commandant de la gendarmerie de Mayotte, Olivier Capelle, et la porte-parole du ministère de l’Intérieur, Camille Chaize, tenter de calmer la riveraine. Au même moment, les avocats venus pour défendre les habitants de Talus 2 à Majicavo-Koropa avaient obtenu un délai supplémentaire auprès du tribunal judiciaire, tandis qu’Anjouan bloquait les navires transportant leurs ressortissants expulsés. Ensuite, le déploiement d’un important contingent de forces de l’ordre avait permis de rétablir rapidement la circulation, mais sans jamais avoir un impact significatif sur l’insécurité de l’île. Ce dimanche, le ministre de l’Intérieur et des Outremers, Gérald Darmanin, défend toujours l’opération (il veut lancer un deuxième acte), les résultats étant pourtant en deçà des attentes. L’arrestation (dont une partie avant ladite opération) de 60 individus présentés comme « chefs de bande » n’a pas réduit le nombre de faits de délinquance, les 700 décasages sont loin des « 1.250 » évoqués en juin dernier pour l’année 2023 et les expulsions se sont avérées un peu moins nombreuses que les années précédentes, avec 25.000 étrangers en situation irrégulière reconduits à la frontière en 2023.
Le projet contesté de l’îlot Mtsamboro
Le 18 mai 2022, une réunion publique avait dû se terminer dans la précipitation et la cacophonie, à M’tsamboro. Celle-ci portait sur l’aménagement de l’îlot de M’tsamboro. Les agriculteurs de l’endroit étaient en colère craignant de voir disparaître leurs champs. « Il n’en est pas question. La vocation première de l’îlot ne changera pas », leur a rétorqué le préfet Thierry Suquet, au cours d’une nouvelle réunion, le mercredi 22 juin 2022. Le projet, qui comportera un ponton pour les forces de l’ordre, des farés, des sentiers de randonnée, suscitait alors l’inquiétude. Le préfet a tenté de calmer de trouver les choses tout en prônant un retour à la culture d’agrumes, plutôt que des bananiers.
La crise de l’eau
C’est un crash qui était prévisible. Pourtant déjà marqué par des sécheresses précédentes et à cause d’un manque d’investissements dans de nouvelles infrastructures, le territoire connaît une crise de l’eau depuis plus d’un an maintenant. Faute de pluies suffisantes au début de l’année 2023, les retenues collinaires et les rivières ont connu des niveaux inquiétants, entrainant des restrictions et des tours d’eau particulièrement drastiques. « On a besoin de la mobilisation de tous », répétait le préfet obligé d’instaurer de nombreuses restrictions d’usage. En juillet, Gilles Cantal a été nommé préfet en charge de l’eau auprès du préfet de Mayotte, pour l’aider et surtout préparer le pire. Car le couperet est tombé, le 4 septembre, avec les 48 heures de coupures portées rapidement à 54. Avant de partir, Thierry Suquet travaillait en collaboration avec Christophe Lotigié, un autre préfet de l’eau. Ce dernier va conclure sa mission dans deux semaines, il sera remplacé par un expert de haut-niveau chargé de suivre la question de l’eau sur le long terme.
Le blocage de l’île par les collectifs
Dernier évènement en date, le camp de migrants de Cavani a marqué une fin compliquée de son histoire dans l’archipel mahorais. Alors que le problème des migrants d’Afrique continentale se cantonnait au quartier Massimoni, à Cavani, il s’est déplacé il y a quelques mois et a grossi à vue d’œil sur le stade de Cavani, provoquant l’exaspération des riverains. Sommé par le ministre de l’Intérieur et des Outremers de démanteler ce camp, Thierry Suquet pensait acheter la paix sociale en procédant à l’opération qui devait durer « deux mois » initialement. Sauf que les collectifs, qui demandent un démantèlement « immédiat », ont décidé de ne pas se limiter à cela, mais en ont profité pour porter d’autres revendications. Confronté, le préfet de Mayotte a alors décidé de changer de ton en demandant la levée des barrages, puis en faisant appel aux gendarmes et policiers pour le faire. Depuis, le mouvement s’est durci et Thierry Suquet se faisait discret, conscient que les collectifs voulaient un nouvel interlocuteur.
François-Xavier Bieuville arrive à Mayotte
Avant sa nomination à Mayotte et son arrivée le 24 février, François-Xavier Bieuville a acquis une solide expérience en Outremer. Il a précédemment occupé la fonction de secrétaire général adjoint du haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie de 2005 à 2007. Il a également été un bref moment conseiller technique au cabinet d’Yves Jégo, le secrétaire d’État chargé de l’outre-mer de 2008 à 2009. Il a été ensuite directeur général de l’Agence de l’Outre-mer pour la Mobilité (Ladom), puis de la Fondation du Patrimoine. Intégré au corps préfectoral, il est sous-préfet dans le département du Nord depuis 2021, à Douai, puis à Dunkerque.
Son arrivée à la tête de la préfecture de Mayotte promet d’être chargée entre la crise de l’eau (il sera assisté sur cette mission d’un expert de haut-niveau qui remplacera le préfet actuel Christophe Lotigié) et surtout le mouvement social qui paralyse l’île depuis trois semaines et demie.
Les deux agents de l’Office français de la Biodiversité ont été attaqués sur la plage de Mgnambani, au sud de la commune de Bandrélé, en mars 2021.
Soimidine Mohamed Bacar a été reconnu coupable de vol avec arme et de violences commises sur deux agents de l’Office français de la biodiversité en mars 2021, dans la commune de Bandrélé. La cour d’assises de Mayotte le condamne à quatorze années d’emprisonnement ferme, soit le double de la peine prononcée à l’encontre du deuxième accusé, Biaydine Houmadi.
Trois jours durant lesquels ils ont attentivement scruté la présidente de l’audience, Nathalie Brun. Trois années qu’ils attendaient ce procès. Les deux agents de l’Office français de la biodiversité ont pu quitter le banc des parties civiles lorsque le couperet est tombé, ce mercredi, à la cour d’assises de Mayotte. Soimidine Mohamed Bacar, un colosse de 43 ans, identifié et déjà condamné pour avoir organisé des passages de kwassas entre Anjouan et Mayotte, écope de quartorze années d’emprisonnement fermes pour avoir sauvagement agressé un agent de l’Office français de la biodiversité (OFB), le 12 mars 2021, alors qu’il guettait l’arrivée d’une embarcation avec trois personnes à son bord. Le deuxième participant à cette violente embardée, de vingt ans son cadet, s’est vu infliger une peine conséquente, mais moins longue : sept années d’emprisonnement ferme. « Un dossier en connexion totale avec l’actualité en termes de manque de respect total de l’autorité », dans les mots d’Albert Cantinol, avocat général. Le ministère public avait requis douze ans d’emprisonnement contre Soidimine Mohamed Bacar et huit ans pour le second accusé, le seul à avoir – partiellement – reconnu les faits qui lui étaient reprochés. Un deuxième agent de l’OFB, obligé d’ouvrir le feu pour disperser les agresseurs, s’était constitué partie civile.
Dangereux guet-apens à Bambo-Est
Le 12 mars 2021, Sidi N. et Prince H., deux agents expérimentés de l’Office français de la biodiversité, sont appelés à intervenir sur la plage de Saziley, au sud de M’tsamoudou. Les actes de braconnage sont nombreux en cette période et plusieurs signalements ont été effectués sur ce site de ponte des tortues vertes. Mais rapidement, au lieu de repérer des tueurs de tortues en flagrant délit, les agents aperçoivent au loin un kwassa avec trois personnes à bord sur le point d’accoster à Bambo-Est, plus au nord en direction de Bandrélé. Les deux agents prennent l’initiative de contrôler les passagers. Avec l’aide d’un pêcheur, ils parviennent à atteindre le lieu de « beachage », où le kwassa était censé accoster. Un accueil hostile leur est réservé : cinq individus leur lancent des projectiles avant d’être rejoints par une vingtaine de personnes, sorties de la végétation.
Prince H., la quarantaine, parvient à remonter dans la barque. Sidi N., douze ans de plus, n’a pas la même vivacité face au danger. Rattrapé par le groupe, il est roué de coups de pied, et reçoit plusieurs coups de poings, ainsi que des cailloux. Sidi N. est armé d’un Glock 17, comme l’ensemble des agents de l’OFB en patrouille sur l’île. Un individu parvient dans l’échauffourée à défaire le ceinturon de l’agent, sur lequel se trouvaient également deux chargeurs dotés de 17 cartouches, un bâton de défense et une paire de menottes. Voyant son collègue en difficulté, Prince H. ouvre le feu à quatre reprises en direction des agresseurs, sans blesser personne. La foule est dispersée et Sidi N. remonte dans la barque, choqué. Il fait état de contusions au niveau du côté droit du dos, d’hématomes au bras gauche, de plaies sur les mains, aux genoux et d’abrasions sur l’ensemble du corps. Quatorze jours d’incapacité totale de travail lui seront prescrits.
Le sud de l’île est alors placé sous cloche par la gendarmerie, après la fuite des auteurs à bord de deux ou trois barques en direction du sud. Des barrages de forces de l’ordre passent au peigne fin les véhicules qui circulent. La police aux frontières est également mobilisée, mais les individus ne seront pas retrouvés. Les gendarmes ne mettront pas non plus la main sur l’arme de service de Sidi N., dérobée pendant l’agression de l’agent. La barque échouée à Bambo Est est saisie, tout comme un deuxième kwassa localisé à proximité.
Biaydine Houami, surnommé « Biay », un jeune homme né en 2003 aux Comores, sera mis en cause plusieurs semaines après par des témoins. Il se serait vanté auprès de ces derniers d’avoir « caillassé des gendarmes » (en réalité des agents de l’OFB) le jour des faits, alors que son groupe était en train de réceptionner des kwassa kwassa. Le jeune homme, désigné par Sidi N. comme le « rasta » aux longues dreadlocks qui a posé une machette sur son cou, aurait même précisé qu’il avait l’intention de se couper les cheveux pour ne pas être reconnu. C’est raté. Biaydine sera interpellé le 25 juin 2021. Il expliquera alors aux enquêteurs qu’il revenait de vacances à Anjouan en kwassa kwassa, le 12 mars.
Et reconnaîtra finalement qu’il a aidé le groupe à attraper l’agent de l’OFB, sans toutefois admettre avoir asséné des coups et menacé Sidi N. avec une machette. Le deuxième mis en cause, Soimidine Mohamed Bacar, était quant à lui en détention provisoire (depuis avril 2021) lorsqu’il a été identifié par les enquêteurs. Les écoutes téléphoniques mises en place dans le cadre de cette information judiciaire démontrent que le quadra s’est – lui aussi – targué d’avoir roué de coups une personne. « J’ai pris quelque chose de dur et lourd qui pourrait peser environ quatre kilogrammes et j’ai continué à frapper avec ça tellement fort dans le ventre qu’il a commencé à crier comme si il allait mourir en disant ‘au secours, au secours’ (sic) », raconte-t-il à celui qu’il appelle « Carotte », à 12h16, le jour des faits.
Une affaire « un peu atypique »
Les recherches effectuées dans l’objectif d’identifier les autres personnes présentes restent vaines. Prince H., l’agent de l’OFB qui a échappé au lynchage avant d’ouvrir le feu, fait part d’un stress post-traumatique « modéré voire sévère », lié à « l’irruption inopinée de la mort », souligne une expertise psychologique. Son collègue, blessé physiquement, aura besoin de « plusieurs années pour se remettre de ce vécu », conclut l’expert mandaté.
« Cette triste affaire qui date maintenant de trois ans en arrière a fait grand bruit au sein de l’OFB parce que c’est un organisme qui a vocation à défendre la nature, l’écologie et les grands principes de préservation de l’environnement », déclare Erick Hesler, avocat des deux parties civiles, lors de sa plaidoirie. Si le tribunal correctionnel, si ce n’est la cour d’assises, a l’« habitude de voir des policiers dans les parties civiles », il s’agit là d’une affaire « un peu atypique », rajoute-t-il, avant de rappeler que les deux agents des « brigades vertes » sont encore aujourd’hui « lourdement affectés ». « A cet effet, ils ont besoin d’être soutenus pour pouvoir se réparer et sortir de cette situation le plus tôt possible. »
Pour l’avocat général, si réponse il doit y avoir, c’est par un « message de fermeté ». « Les deux endossent la responsabilité de ce qui est une scène inique de violence. C’est ce qu’on appelle la coaction », fait valoir Albert Cantinol. Ce dernier n’a pas hésité à souligner le rôle de premier plan qu’aurait joué Soimidine Mohamed Bacar dans cette affaire, par le nombre « extrêmement important de messages envoyés à ses lieutenants », dans des « conversations édifiantes ». Le quadragénaire, détenu pour autre cause, a cependant nié toute implication pendant l’instruction et son procès. Il en est même venu à contester sa présence sur les lieux le jour des faits. « Il a essayé de tromper votre religion avec des réponses qui ne tiennent pas la route », tranche le ministère public en s’adressant aux jurés.
A la défense, l’avocate Mélanie Trouvé estime que le « vol » de l’arme de service n’est pas caractérisé et s’en tient aux déclarations de son client, Soimidine Mohamed Bacar : « il assure qu’il n’était pas sur les lieux des faits ». Son confrère, maître Ahmed Idriss, fait quant à lui part de ses doutes quant aux témoignages qui inculpent Biaydine Houmadi, mineur au moment des faits. « Il y a des éléments objectifs qui nécessitent une disparité dans la peine que vous allez infliger », quémandait la robe noire.
La cour d’assises a condamné Soimidine Mohamed Bacar à quatorze années d’emprisonnement ferme, soit le double de la peine prononcée à l’encontre de Biaydine Houmadi.
Si des navettes avaient été affrétées pour permettre aux manifestants de se rendre de la barge au lieu de rendez-vous, plusieurs centaines de personnes sont arrivées en plusieurs temps en marchant, d'un pas décidé, sourires aux lèvres, en musique.
Les barrages ne sont pas levés ce mercredi, au contraire, ils doivent se durcir. A cause de la réception tardive, les Forces vives ont choisi lors du congrès de Pamandzi de prendre le temps d’examiner le document gouvernemental. La décision pour la suite du mouvement n’était pas encore communiquée, ce mercredi soir.
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Abdou Badirou, représentant des Forces vives de Mayotte, a co-animé le rassemblement de Pamandzi.
La police présente sur les lieux de la place du Congrès a enregistré plus de 600 personnes venues écouter la lecture du courrier du ministère, demandé comme garantie par les Forces vives, après les annonces formulées par le ministre de l'Intérieur et des Outremer, Gérald Darmanin, ce dimanche.
Saïd Kambi appelle les membres des Forces vives à maintenir les barrages jusqu'à nouvel ordre.
L'annonce du courrier s'est faite tardivement, provoquant le mécontentement des Forces vives qui comptaient sur une abrogation immédiate du titre de séjour territorialisé.
Des barges et des navettes qui circulent pour transporter plusieurs centaines de personnes…. Le troisième rassemblement (après celui de Tsingoni et de Mamoudzou) populaire à l’appel des Forces vives a été un succès sur le plan organisationnel. Les Mahorais étaient conviés sur la place du Congrès, à Pamandzi, ce mercredi, pour entendre la réponse écrite du gouvernement français, suite aux engagements pris sur le territoire par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, dimanche dernier, devant les élus réunis à Mamoudzou aux côtés des représentants des Forces vives.
Il avait demandé un délai de 48 heures aux Mahorais (délai écoulé mardi soir) pour être en mesure de leur présenter un document « officiel » actant l’engagement du chef de l’État, Emmanuel Macron, à supprimer le titre de séjour territorialisé spécifique à Mayotte, à ramener la sécurité sur le territoire, à contrôler les frontières pour lutter contre l’immigration illégale. Des demandes distinctes des mesures chocs annoncées par la ministre de l’Intérieur au nom du chef de l’État portant sur la suppression du droit du sol dans le département et de l’érection « d’un rideau de fer » maritime entre les Comores et Mayotte grâce à la mer. « Ce n’est pas ce que nous avons demandé, mais si cela se réalise, nous dirons chiche ! Nous, ce que nous attendons du gouvernement, c’est la levée du titre de séjour territorialisé qui a pour conséquence d’asphyxier la population locale sur son propre territoire. Et à cela nous disons stop », rabâche Abdou Badirou, l’un des représentants des Forces vives, aux 600 personnes présentes.
Vers un durcissement des barrages
Attendu, en vain, pour mardi soir, le courrier de Gérald Darmanin est arrivé, mercredi midi. Ce retard est interprété par Saïd Kambi, l’un des leaders du collectif, comme étant la manifestation « du mépris du gouvernement à l’égard de la population mahoraise et un non-respect de l’engagement pris à supprimer le séjour territorialisé ». Insatisfait, il harangue la foule avec son micro, expliquant que le message était, pour lui clair, « nous ne sommes pas les bébés de la République, respectez-nous »…. Celui qui est aussi suppléant d’Estelle Youssouffa (la députée appelle à la levée des barrages en vertu des engagements) annonce un durcissement du mouvement au moyen d’une multiplication des barrages.
Une fois la fameuse lettre du ministre de l’Intérieur arrivée, il a fallu encore un moment, entre diverses interventions d’orateurs et petits pas de danse sur de la musique mahoraise, avant que l’annonce soit faite à la foule que la réponse du gouvernement leur était bien parvenue. Problème, même la réponse laisse les manifestants sur leur faim, parce que faisant référence à « une loi d’urgence pour Mayotte » à présenter au vote du Parlement français. Selon les membres des Forces vives, c’est encore une perte de temps alors qu’ils attendaient un remède extrêmement rapide pour ne pas dire immédiat. Saïd Kambi donne alors à la foule arrosée d’une pluie rapide et inattendue, la marche à suivre pour les jours à venir : maintenir plus que jamais les barrages et ne pas craindre « la violence et les intimidations » des autorités.
Une marche pacifique à Tsingoni ce dimanche
Une minute de silence a été observée en l’honneur d’un barragiste tué au cours d’une dispute sur son terrain, lundi soir, et en solidarité à l’égard d’un manifestant de Chirongui qui aurait été « malmené » par les forces de l’ordre avec « d’importants dommages physiques » à l’un de ses bras. L’annonce est même faite de ne laisser plus aucun gendarme franchir les barrages. Le public a été également informé de trois interpellations effectuées par la gendarmerie, mercredi matin, d’individus ayant été à la tête de barrages à Sada. Selon la gendarmerie, cela concerne une enquête concernant des caillassages nourris de la brigade, il a quelques semaines, et pas le mouvement social.
Une marche pacifique est prévue, ce dimanche à Tsingoni, au centre de l’île, en signe de protestation contre ces arrestations.
Le maire de Bouéni, Mouslim Abdourahamane, ici lors d'une réunion du Smiam (syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte), est inquiété en raison d'un rapport sur la gestion de sa commune.
Rendues publiques le 12 décembre 2023, les conclusions des magistrats relevaient, entre autres, un non-respect des règles de mise en concurrence dans les marchés publics et des dérives financières, alors que Bouéni a clôturé l’année 2022 avec un déficit de quatre millions d’euros. Mouslim Abdourahamane, également chargé de mission au conseil départemental de Mayotte, est aujourd’hui empêtré dans plusieurs affaires.
Il fait partie des personnes visées dans une enquête judiciaire menée sur le syndicat des Eaux de Mayotte, où il a été responsable du pôle ressources et moyens. Selon le code pénal français, un élu soupçonné de « prise illégale d’intérêts » encourt cinq ans d’emprisonnement et une amende pouvant atteindre les 500.000 euros. Pour l’heure, l’enquête judiciaire suit son cours et Mouslim Abdourahamane est présumé innocent.
A Moroni, la question du droit du sol à Mayotte donne l’occasion aux Comores d’exprimer leur revendication territoriale.
C’est la posture ancienne qui prévaut dans le communiqué rédigé par le ministère comorien des Affaires étrangères, ce mardi. Réagissant à l’annonce d’une possible suppression du droit du sol à Mayotte, les autorités du pays voisin répondent que « cette annonce ne concerne pas les Comoriens, qui à Mayotte sont chez eux ».
Il n’y a pas qu’en France que les réactions sont nombreuses après l’annonce de Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outremer, de supprimer le droit du sol à Mayotte. De l’autre côté de l’archipel, le ministre comorien des Affaires étrangères a également publié un communiqué daté de ce mardi. Sans surprise, les autorités voisines y développent la litanie habituelle en lien avec leurs revendications. « Quoi qu’il en soit, cette annonce ne concerne pas les Comoriens, qui à Mayotte sont chez eux », estiment-elles. Même si les Mahorais ont renouvelé à de multiples reprises leur attachement à la France et à leur statut départemental, les Comores s’appuient toujours sur les résolutions onusiennes pour « sommer » le gouvernement français de « respecter la souveraineté des Comores sur cette île ».
Concernant le climat actuel lié à l’insécurité et le poids de l’immigration sur le territoire, le pays voisin porte la responsabilité sur l’État français. « La situation précaire et inquiétante qui perdure dans cette île ne peut donc être attribuée qu’à ceux qui en ont la gestion depuis toutes ces années », fait remarquer le ministère de l’Union, oubliant que la situation tout aussi précaire sur ses trois îles provoque le départ de ses ressortissants.
Une relation complexe
La France et les Comores entretiennent des liens complexes, et ça depuis de nombreuses années. Un accord en 2019 promettait une enveloppe de 150 millions d’euros pour la réalisation de projets structurants. En retour, les Comores s’engageaient à participer davantage à la lutte contre l’immigration clandestine. L’ex-ministre des Affaires étrangères et de l’Europe, Catherine Colonna (remplacée par Stéphane Séjourné depuis), avait justifié cette stratégie en octobre 2022. « Il faut trouver des solutions pour que les pays les moins développés, furent-ils près de nos côtes, se développent et qu’il y ait moins d’immigrés. Vous ne réglerez pas le problème de l’immigration illégale, irrégulière si vous n’agissez pas sur les causes de cette migration », avait-elle rétorqué à la députée de Mayotte, Estelle Youssouffa, qui s’oppose fréquemment « à la stratégie du carnet de chèques ».
Pourtant, selon le Canard enchaîné, en 2023, les fonds n’ont été utilisés qu’en partie, puisque le pays se révèle incapable de mener les projets à terme. Pire, celui-ci invoquait un non-respect de l’accord de 2019, par exemple, pour bloquer pendant trois semaines le retour de ses ressortissants expulsés pendant l’opération Wuambushu. Le président Azali Assoumani, pourtant fraîchement élu président de l’Union africaine grâce à l’appui de la France, avait dû se résoudre au blocage sous la pression populaire, notamment d’une île anjouanaise inquiète d’un afflux important de Comoriens pas forcément désireux de rentrer.
A la fin de leur communiqué, les autorités comoriennes préviennent qu’elles « ne cesseront jamais de revendiquer Mayotte ». Ça risque d’être long…
Thierry Suquet, préfet de Mayotte depuis 2021, va prendre la direction du Vaucluse.
Le conseil des ministres a acté, ce mercredi, la nomination de François-Xavier Bieuville au poste de préfet de Mayotte. en remplacement de Thierry Suquet, préfet de Mayotte depuis juillet 2021. Ce dernier est nommé préfet du Vaucluse. Cette annonce survient dans un contexte de crise. Le 26 janvier 2024, Thierry Suquet avait publiquement appelé à la fin des barrages sur l’île. La décision avait entraîné un durcissement du mouvement social qui secoue actuellement l’île et la fin des échanges avec les collectifs. Le concours des forces de l’ordre pour les démantèlements des barrages avait aussi été mal perçu. En réunion du comité de suivi de la ressource en eau, la députée Estelle Youssouffa lui avait confirmé par visio qu’elle avait demandé son départ. Selon nos informations, celui-ci était initialement prévu en juin. Gérald Darmanin, son ministre de tutelle, l’a remercié sur X pour « son engagement remarquable au service des Mahorais ».
Je remercie chaleureusement le préfet Thierry SUQUET pour son action à Mayotte et son engagement remarquable au service des mahorais. Je sais qu’il poursuivra ses missions dans le Vaucluse avec le même sens de l’intérêt général.
François-Xavier BIEUVILLE prendra sa succession à…
Avant sa nomination à Mayotte, François-Xavier Bieuville a acquis une solide expérience en Outremer. Il a précédemment occupé la fonction de secrétaire général adjoint du haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie de 2005 à 2007. Il a également été un bref moment conseiller technique au cabinet d’Yves Jégo, le secrétaire d’État chargé de l’outre-mer de 2008 à 2009. Il a été ensuite directeur général de l’Agence de l’Outre-mer pour la Mobilité (Ladom), puis de la Fondation du Patrimoine. Intégré au corps préfectoral, il est sous-préfet dans le département du Nord depuis 2021, à Douai, puis à Dunkerque.
Son arrivée à la tête de la préfecture de Mayotte promet d’être chargée entre la crise de l’eau (il sera assisté sur cette mission d’un expert de haut-niveau qui remplacera le préfet actuel Christophe Lotigié) et surtout le mouvement social qui paralyse l’île depuis trois semaines et demie.
Alors que les Forces vives espéraient analyser le courrier du gouvernement pendant son congrès de Pamandzi, celui est arrivé à 12h30, ce mercredi.
Les barrages sur Mayotte, stop ou encore ? Le courrier promis, ce dimanche, par Gérald Darmanin, est finalement arrivé, vers 12h30 (voir ci-dessous). Le gouvernement y rappelle les annonces de ce dimanche (Opération Wuambushu 2, « rideau de fer » maritime, fin du droit du sol, fin du titre des séjour territorialisé). Cette dernière sera incluse dans « une loi d’urgence pour Mayotte » prévue au conseil des ministres du 22 mai 2024. Le gouvernement appelle à « lever les barrages qui asphyxient totalement aujourd’hui le fonctionnement de l’île et entravent l’action des forces de l’ordre dans la lutte contre l’immigration clandestine ».
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Les Forces vives de Mayotte, dont on n’a pas encore la réaction, mais qui étaient excédées par le délai de la réponse, affichaient justement une volonté de continuer les barrages lors de leur congrès qui réunit au même moment 700 personnes sur la place du Congrès de Pamandzi, ce mercredi, aux côtés de plusieurs élus communaux et départementaux. Représentant du mouvement, Abdou Badirou déclarait que les Forces vives de Mayotte se réservent la possibilité de « corriger le tir » au moment où ils recevront la réponse. Elles rappellent qu’elles réclament la fin du titre de séjour territorialisé, sans attendre la loi Mayotte, a contrario de ce que propose le gouvernement. L’abolition du droit du sol serait bienvenue mais n’est pas une de leurs revendications premières.
Ce mardi 13 février, un feu important s’est déclaré en début d’après-midi à l’entrée de Koungou, quartier Montlegun. Une case en tôles a été la proie des flammes, sous les yeux médusés des automobilistes qui circulaient en contre-bas. Les sapeurs-pompiers sollicités n’ont cependant pas pu accéder à la zone sinistrée, située dans les hauteurs. Malgré plusieurs tentatives de progression, encadrées par les gendarmes, les soldats du feu ont été contraints de rebrousser chemin, impuissants face aux individus qui érigeaint des barrages sur place. « On avait envoyé deux camions, un officier et une ambulance, mais on n’a pas pu intervenir », nous confirme le centre de traitement de l’alerte. Dans le même laps de temps, des caillassages et tentatives de vols de véhicules ont été signalés dans le secteur de Majicavo. Un homme de 28 ans a été pris en charge par les secours à 17h. Il souffre de blessures aux visages suite au caillassage de son véhicule.
Depuisceweek-end, les bus qui transportaient le personnel du centrehospitalier de Mayotte (CHM) sont à l’arrêt. D’après des membres de son personnel, cela fait suite à l’attaque d’un bus qui venaitrécupérer des passagers au barrage de Coconijeudi dernier vers 18h pour allerjusqu’àcelui de Tsararano. « On allaitmonter dedans et les barragistess’ensont pris au bus, tentant de creversespneus», témoigne Sarah (nom d’emprunt) uneinfirmièretémoin de la scène, qui se rendait au CHM cesoirlà. Le bus estdonc parti, laissant les passagers à pied. C’estce week-end que Sarah a appris par sa cadre qu’iln’yauraitfinalement plus de bus jusqu’ànouvelordre, suite au caillassage d’un des chauffeurs à Coconi. Contactée, la société de transport n’a, pour l’heure, pas donné suite. Depuis, Sarah vient au CHM enpartant de Sada en taxis successifs et dort sur place. « Des lits de camps ontétéinstallés au CHM, j’ai un collègue qui dortdepuis des jours dans le service. Des collèguesontpayé un AirBnb à leurspropres frais », déplore-t-elle. « Lundi je me suis retrouvé seul avec dix patients à gérer », pointe du doigt Arthur*, infirmierégalement, qui jusquelà a eu la chance de pouvoir passer les barrages en moto. D’aprèseux, le CHM n’aurait pas proposé de solutions alternatives. Contacté, le CHM n’a pour l’heure pas répondu à nossollicitations.
Selon le parti socialiste, l’abrogation du droit du sol commeannoncé par le ministre de l’IntérieurGérald Darmanin aura « uneefficacitémarginale dans la luttecontrel’immigration clandestine« . Dans son communiqué de cemardi, le parti pointe que le durcissement des conditions d’acquisition de la nationalité française adopté au parlementen 2018 « n’a pas eul’effetescompté« , réduisant le nombred’accès à la nationalitémais ne provoquant« aucun impact notable sur les flux d’étrangers à Mayotte« .
« Il faut aller encore plus loin« , écrit le parti socialiste qui estimequ’ilfaudraits’attaquerdavantage aux causes plutôtqu’auxconséquences de cette immigration. « Rien de pérenne et d’efficace ne se fera sans une politique ambitieuse de coopération et de co-développement dans la zone du Canal du Mozambique« , des Comoresen particulier, rédige-t-il.
Les Forces vives de Mayotte se méfient des promesses du gouvernement. Ils craignent qu’un échec sur la suppression du droit du sol à Mayotte empêche le territoire d’accéder à leur revendication principale, l’abrogation du titre de séjour territorialisé.
La proposition de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outremer, de mettre fin au droit du sol à Mayotte et à celle des titres de séjour territorialisé ne rencontre pas le succès escompté. Ce dimanche, le ministre de l’Intérieur et des Outremer laissait entendre que l’un n’allait pas sans l’autre. Négatif, répondent les Forces vives, qui souhaitent que les deux ne soient pas corrélés.
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Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outremer, doit faire parvenir un courrier rappelant ses engagements aux Forces vives de Mayotte. A ses côtés, la députée Estelle Youssouffa et le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla.
Les blocages pourraient perdurer au-delà de ce mercredi, ont d’ores et déjà prévenu les Forces vives.
Le courrier promis par Gérald Darmanin se faisait attendre, ce mardi soir. La missive signée par le ministre de l’Intérieur et des Outremer doit garantir les engagements pris lors de la réunion de vendredi au rectorat de Mayotte. Il devait promettre de porter la fin du droit du sol à Mayotte et celle du titre de séjour territorialisé dans une future loi Mayotte prévue avant l’été, espérant lever les barrages en place depuis trois semaines et demie. Ce mercredi, les Forces vives ont rendez-vous à Pamandzi pour faire un point justement au sujet du courrier. La veille, un communiqué a montré une tendance. Les collectifs ne sont pas friands de la suppression du droit du sol à Mayotte, celui-ci étant déjà soumis à un régime dérogatoire localement (il ne s’applique que si au moins un des deux parents est sur l’île de manière régulière au cours des trois mois avant la naissance de l’enfant). La mesure ne fait pas partie des revendications des Forces vives, elle est plutôt une volonté des élus, notamment les députés mahorais Mansour Kamardine et Estelle Youssouffa. Cette dernière multiplie d’ailleurs les plateaux de télévision cette semaine pour défendre la disposition, tout en rappelant que le poids de l’immigration n’est pas du tout le même sur l’île aux parfums et le territoire national.
Mais les collectifs, dont elle est issue, se méfient de « cette mesure radicale » promise par Gérald Darmanin. Devant « l’instrumentalisation de la question relative à la suppression du droit du sol au moyen d’une réforme constitutionnelle improbable », les membres des Forces vives veulent rester sur leur revendication principale : l’abrogation du titre de séjour territorialisé, font-ils valoir ce mardi. En effet, la suppression du droit du sol pourrait être longue à obtenir. Elle devra nécessiter la majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat, ainsi que les 3/5 des votes sur l’ensemble des deux chambres. Le camp présidentiel déjà échaudé par la loi Immigration et Intégration pourrait de nouveau se fracturer, contrairement à la droite et l’extrême-droite qui appellent déjà à une fin du droit du sol pour tout le territoire national.
Redoutant l’échec d’une modification constitutionnelle qu’ils n’ont pas demandée, les Forces vives préfèrent que les suppressions du droit du sol et du titre de séjour ne soient pas corrélées. « Les Forces vives peinent à masquer leur profonde préoccupation face à un détournement de la portée de de leur principale préoccupation », constate le mouvement.
Et après ?
Gérald Darmanin semblait pourtant optimiste, lui qui prévoit de diminuer par cinq le regroupement familial (premier motif des titres de séjour) et qui espère compter sur sa dernière loi sur l’immigration et la fin du droit du sol pour y arriver. Car le ministre pensait peut-être déjà au combat à mener à Paris, estimant sans doute que réduire drastiquement le nombre de personnes qui pouvaient prétendre à un départ du territoire allait moins effrayer ses anciens collègues de la droite. Cependant, la perspective pour les Mahorais de ne voir qu’une poignée de ressortissants étrangers partir et le risque de se retrouver avec une proportion encore plus importante de clandestins (qui composent déjà un quart de la population de l’île selon l’Insee) n’enchante guère les collectifs.
Depuis Paris, si le camouflet est confirmé avec le maintien des barrages, cela risque de ne pas faire plaisir à Gérald Darmanin, qui pensait surfer sur sa popularité acquise avec l’opération Wuambushu pour trouver un terrain d’entente avec les collectifs. Surtout, il s’agit d’un deuxième contre-temps pour tenter d’enrayer un mouvement initié au mois de janvier. Il y a trois semaines, les manifestants ont choisi de durcir le ton avec davantage de barrages, alors qu’ils ont obtenu quelques jours avant le démantèlement du camp de migrants à Cavani (qui doit s’accélérer a promis le gouvernement). Sur fond de peur de voir les occupants disséminés aux quatre coins de l’île, ils se sont structurés pour faire naître les Forces vives et établir leur liste de revendications. Estimant plutôt avoir répondu aux attentes de la rue, le gouvernement avait autorisé le préfet de Mayotte a proclamé la levée des barrages. La décision avait provoqué la colère des barragistes, coupant les ponts entre État et Mahorais pendant trois semaines.
Une fin de non-recevoir par rapport aux engagements pourrait de nouveau dégrader les relations, tandis que la nouvelle ministre déléguée, Marie Guévenoux, doit bientôt revenir dans le Canal du Mozambique. Elle doit plancher sur la future loi Mayotte, dans laquelle là non plus les Forces vives ne veulent pas voir la fin du titre de séjour territorialisé. La peur est légitime, le mesure pourrait sauter sous la pression de groupes parlementaires peu enclins à accueillir des milliers de Comoriens régularisés, même si cela allègerait le poids de l’immigration pour Mayotte.
Un cyclone ou un séisme pourrait avoir des conséquences dramatiques sur un territoire mahorais peu préparé.
Légende 2 : Olivier Brahic, directeur de l’Agence régionale de Santé à Mayotte, est intervenu lors d’une table ronde organisée par la commission d’enquête sur les risques naturels en Outre-mer.
Le directeur général de l’Agence régionale de santé à Mayotte, Olivier Brahic,était interrogé ce lundi 12 février dans le cadre d’une table ronde organisée par la commission d’enquête sur les risques naturels en Outre-mer. Les habitants et le personnel de santé ne sont « pas préparés » aux risques de catastrophes naturelles, prévient-il.
La commune de Pamandzi s’apprête à accueillir 800 personnes, ce mercredi matin, à 9 h, pour le rassemblement des Forces vives de Mayotte.
Les moyens techniques et humains de Labattoir et Pamandzi vont permettre d’accueillir 800 personnes estimées, place du Congrès, ce mercredi matin. Les Forces vives viendront des quatre coins de l’île pour prendre connaissance du contenu de la lettre d’engagement du gouvernement (voir par ailleurs).
Un système de bus doit permettre de rejoindre Mamoudzou, puis Petite-Terre grâce à une reprise exceptionnelle du fonctionnement des barges.
Des chapiteaux, un gazon synthétique et une place centrale hyper nettoyée, voilà le décor de la place du Congrès, à Pamandzi, ce mardi à la mi-journée. Il a été choisi pour accueillir une foule de 500 à 800 personnes à l’appel des Forces vives, qui se rassemblent des collectifs mahorais et des citoyens. Instant de vérité, ce regroupement doit permettre de prendre connaissance et se faire expliquer en détail les engagements écrits du gouvernement promis, dimanche, par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outremer. Pour cette occasion, les barges de la direction des transports maritimes reprendront un service normal en vue de faciliter la traversée à tous ceux qui ne veulent pas rater ce moment.
En effet, ce rendez-vous est étroitement lié à la visite express des ministres à Mayotte, venus à la rencontre de représentants des Forces vives, du monde économique local et des élus locaux, au terme de trois semaines de blocages. À croire Safina Soula, présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018, « ce courrier promis par le ministre de l’Intérieur doit nous arriver ce soir ou demain matin au plus tard, du moins nous l’espérons, et il nous faudra l’expliquer en détail aux Mahorais, d’où la convocation de ce rassemblement ». Outre la communication du document, celle-ci fait également observer que la question sécuritaire chère à tous les habitants du département n’a pas été abordé au cours du déplacement des ministres sur le sol mahorais, ce dimanche.
« Profiter pour échanger sur l’insécurité chronique »
« Nous allons discuter des engagements qui seront contenus dans cette fameuse lettre et profiter de ce rassemblement pour échanger sur le problème de l’insécurité chronique à Mayotte. Désormais, il nous est indispensable d’adopter une position commune sur ce sujet en prévision, notamment, du projet de loi Mayotte dont nous aurons à échanger avec la ministre en charge des Outre-mer, Marie Guévenoux, qui devrait revenir sur le territoire dans un mois », note l’une des représentantes des Forces vives. Du côté de la mairie de Pamandzi, les élus se déclarent prêts à recevoir les 800 personnes attendues. « Nous avons mutualisés nos moyens avec nos collègues de Dzaoudzi-Labattoir, en partenariat avec l’intercommunalité de Petite-Terre. Cela concerne essentiellement les aspects techniques tels que la mise en place de chapiteaux, la mise à disposition de bouteilles d’eau et des lieux de parking pour les véhicules aux abords de l’AJP et même au-delà dans le stade si le besoin se fait sentir », annonce El-Amine Abdouroihamane, adjoint au maire en charge de la sécurité.
À propos de sécurité justement, gendarmes et policiers municipaux des deux communes veilleront au grain et s’assureront du bon déroulement de ce congrès.
Un homme de 45 ans a été condamné à un an d’emprisonnement, dont six mois de sursis, pour une agression sexuelle sur mineur, ce mardi, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Cet habitant de Trévani avait touché les seins et fait des propositions d’ordre sexuelle à sa voisine de 14 ans. L’affaire a pu sortir du cadre familial et se faire connaître de la justice en novembre 2020 grâce à la psychologue scolaire et au courage de l’adolescente.
Au cours de l’année 2019, une fille de quatorze ans a été victime d’une agression sexuelle à Trévani. Les faits se sont déroulés dans la cour commune de l’ancien domicile de la jeune fille. Ce jour-là, profitant de l’absence des parents, le propriétaire et voisin a pénétré dans la maison de la victime, sans autorisation. Il a d’abord interrogé l’adolescente sur des sujets intimes. « Est-ce que tu as déjà embrassé ? », a-t-il demandé à l’adolescente, en présence de son petit frère. Se sentant mal à l’aise, elle a quitté la cour commune et a cherché refuge dans une chambre de sa maison. Cependant, l’homme l’a suivie. Dans la pièce, « il a effleuré mes seins, car je l’ai senti. Ensuite, il a tenté de mettre sa main sous ma jupe et il m’a demandé de toucher son sexe », témoigne-t-elle de nouveau à la barre, ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou.
Du côté du prévenu âgé de 45 ans, par ailleurs éducateur sportif, les déclarations n’ont pas arrêté de changer. Admettant d’abord avoir voulu toucher les seins de la jeune fille, il nie tout contact, lors de l’audience, ou alors qu’il s’agissait « d’un accident ». Des modifications répétitives qui n’ont pas échappé à la vigilance du substitut du procureur, Paul Thibault. « Il est impossible d’obtenir la même réponse, lorsqu’on pose la même question deux fois d’affilé », constate-il.
« Il a tout nié, j’étais bouleversée »
« Est-ce que c’est grave pour un homme d’une quarantaine d’années de toucher les seins d’une petite fille de 14 ans ? », demande le juge Clément Le Bideau. A cette question claire, le père de huit enfants a eu du mal à prononcer le mot « oui ». Son comportement fuyant, mêlant dénégations et série d’excuses comme « je ne le ferais plus », est à l’opposé de celui de la brillante lycéenne. Déterminée, claire dans son récit, elle raconte aussi le calvaire psychologique vécue alors. L’adolescente avait toujours considéré le voisin comme digne de confiance, ce qui rend l’incident encore plus dévastateur. Pareil quand une confrontation a eu lieu en présence de sa mère, son voisin et son épouse. « Il a tout nié, j’étais bouleversée », admet celle qui a fini par se confier à la psychologue de son établissement. À 18 ans aujourd’hui, elle affirme devant le tribunal correctionnel que « ça va mieux ». Mais les ombres du passé demeurent présentes dans son esprit. Les idées noires qui ont assombri une partie de sa jeunesse ne s’effacent pas si facilement. « Je n’arrivais même pas à manger, j’avais envie de me suicider », reconnaît-elle.
Reconnu coupable, l’employé municipal qui n’a jamais eu affaire à la justice auparavant se voit infliger une peine de douze mois d’emprisonnement, dont six mois avec sursis probatoire. De plus, il est soumis à une interdiction d’exercer toute activité en lien avec des mineurs pour les cinq prochaines années, ainsi que d’une inéligibilité de même durée. Son nom sera inscrit au Fijais (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes). Enfin, il devra dédommager la victime à hauteur de 2.000 euros.
Les agresseurs des agents de l’OFB aux Assises
La cour d’assises de Mayotte juge, depuis ce lundi, deux hommes âgés respectivement de 21 ans et 43 ans pour un vol avec arme et violences volontaires. Le 12 mars 2021, deux agents de l’Office français de la Biodiversité (OFB)patrouillaient dans le sud de Mayotte pour empêcher le braconnage de tortues, quand ils ont aperçu un kwassa s’approcher des côtes. Ils ont suivi l’embarcation jusqu’à la plage de Mgnambani. Là, ce sont eux qui ont été finalement piégés, l’un des agents ayant été même attrapé et blessé grièvement. Une arme de service a été également subtilisée. Leurs agresseurs, de nationalité comorienne, sont jugés jusqu’à ce mercredi. Ils encourent vingt ans de prison.
Deux ans de prison pour quatre coups de couteau
Un jeune homme, qui aura 20 ans dans quelques jours, a été extrait de la prison de Majicavo-Koropa pour son procès, ce mardi matin.Originaire d’Iloni, le prévenu était en détention provisoire pour avoir poignardé à quatre reprises un autre jeune homme à Dembéni, le 3 juin 2022. Alors qu’il le décrit comme « poli » et « à qui on donnerait le bon dieu sans confession »,le substitut du procureur Paul Thibault estime cependant«que ses déclarations sont battues en brèche par la froide réalité des faits ». Car les auditions n’ont fait qu’évoluer jusqu’au jour même du procès. Le jeune homme se dit au départ la cible de coups portés de plusieurs agresseurs, dont fait partie la victime, dans un contexte d’affrontements entre bandes. Ce n’est qu’en étant à terre qu’il aurait sorti son couteau de sa sacoche pour porter les quatre coups. « Comment ? Avec un bras élastique ? »,interroge le substitut du procureur face un interlocuteur qui reste silencieux. Il demande de la prison ferme, rappelant qu’il fait l’objet d’une condamnation pour vol.
Le tribunal correctionnel a finalement décidé de le condamner à 24 mois de prison dont six mois avec sursis. Il a également une obligation de travailler ou de suivre une formation.
Le collège de M’gombani, à Mamoudzou, a fermé ses portes à midi, ce mardi.
Le collège de M’gombani et le lycée Younoussa-Bamana, à Mamoudzou, ont tous les deux fermé leurs portes à midi ce mardi. Le premier en raison d’affrontements à ses abords, l’autre en raison du manque de personnel et de collation dû aux barrages. Dans les deux cas, les tensions que traversent l’île depuis plusieurs semaines ont joué un rôle prépondérant.
Le collège de M’gombani, à Mamoudzou, a fermé ce mardi midi, en raison d’échauffourées qui ont eu lieu à ses abords. « Il y a eu des premiers caillassages à 8 heures aux abords du collège, puis une intervention de la BAC (brigade anti-criminalité) a permis un retour au calme », commence Benjamin Lazard-Peillon, directeur de cabinet du rectorat de Mayotte. Une fois que les élèves ont pu reprendre les cours, les violences ont repris aux abords du lycée vers 10 heures. « Une bande de jeunes équipés de cailloux et de barres de fer sont descendus vers l’établissement. Les élèves et le personnel ont été mis en sécurité à l’intérieur, mais il y avait de très fortes tensions aux abords du collège », poursuit-il. La complexité de la situation renforcée par le manque de personnels en raison des barrages, la décision a été prise de suspendre les cours dès midi, pour ne pas prendre de risques. La fermeture se prolonge, ce mercredi.
Plus de peur que de mal, car de son côté, le commissaire Hervé Derache, qui a lui même tourné une heure et demie avec la BAC autour de l’établissement dans la matinée, décrit de « petits affrontements sporadiques auxquels on est habitués entre collégiens ». Des individus de M’tsapéré seraient ainsi venus « perturber le bon déroulement des transhumances scolaires autour de M’gombani ». Si plusieurs jeunes ont été interpellés, le commissaire parle de « non événement » qui ne justifiait pas, selon lui, de fermer l’établissement. À midi, la situation était sous contrôle. Un épisode qui montre la période de tensions que traverse le personnel pédagogique, sur le qui-vive et en manque d’effectifs depuis le début des barrages, et qui endure, tout au long de l’année, la violence aux abords de leurs établissements.
Un lycée en défaut d’encadrement
De son côté, le lycée Younoussa-Bamana, à Mamoudzou, a également du fermer ses portes à midi. Les élèves nous conferment des tensions dans le quartier liées à des affrontements semblables à ceux devant le college. En outre, le manque important de personnel en raison des blocages barrant les routes a poussé le rectorat à suspendre les cours. « Le lycée s’est retrouvé en défaut d’encadrement au niveau de la vie scolaire. Pour des raisons de sécurité, on s’est retrouvés obligés de mettre fin aux cours à midi », précise le directeur de cabinet du rectorat. De plus, la livraison des collations n’a pas pu se faire, empêchant l’établissement d’être en capacité de distribuer un repas aux élèves, qui est parfois le seul de la journée. « On ne peut pas garder les enfants si on ne peut pas leur garantir un repas. Les élèves ne peuvent pas rester le ventre vide en cours toute la journée », stipule Benjamin Lazard-Peillon. Contrairement à M’gombani, le lycée sera ouvert, ce mercredi.
Depuis le début du mouvement social, la décision de fermer ou non tel collège ou tel lycée se prend au jour le jour par le rectorat, qui prend en compte deux éléments prépondérants : le déficit d’encadrement, que ce soit au niveau du nombre d’enseignants ou de membres de la vie scolaire, et l’absence de livraison de collations.
Un ligne d'écoute pourra accueillir la population en français, shimaoré et kibushi.
Afin d’offrir du soutien en lien avec la crise actuelle, paralysant les routes et bloquant une grande partie des personnes chez elles, le Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) a ouvert une cellule d’écoute psychologique à destination de la population. Des professionnels peuvent répondre à cette dernière en français, en shimaoré et en kibushi. Cette ligne est disponible tous les jours, de 8h à 20h au numéro suivant : 02.69.66.58.25.
Les pompiers n'ont pas pu accéder à l'incendie qui s'est déclaré à Koungou en début d'après-midi ce mardi.
Ce mardi 13 février, un feu important s’est déclaré en début d’après-midi à l’entrée de Koungou, quartier Montlegun. Une case en tôles a été la proie des flammes, sous les yeux médusés des automobilistes qui circulaient en contre-bas. Les sapeurs-pompiers sollicités n’ont cependant pas pu accéder à la zone sinistrée, située dans les hauteurs. Malgré plusieurs tentatives de progression, encadrées par les gendarmes, les soldats du feu ont été contraints de rebrousser chemin, impuissants face aux individus qui érigeaient des barrages sur place.
« On avait envoyé deux camions, un officier et une ambulance, mais on n’a pas pu intervenir », nous confirme le centre de traitement de l’alerte. Dans le même laps de temps, des caillassages et tentatives de vols de véhicules ont été signalés dans le secteur de Majicavo. Un homme de 28 ans a été pris en charge par les secours à 17h. Il souffre de blessures aux visages suite au caillassage de son véhicule.
Les Forces vives ne veulent pas du marché proposé par Gérald Darmanin. Elles veulent la fin du titre de séjour territorialisé sans aucune condition.
Avant même le congrès de Pamandzi, ce mercredi, l’ambiance n’est clairement pas à la victoire et la fin des barrages. « Notre revendication principale a été reléguée au second rang », déplore les Forces vives dans un communiqué, ce mardi. Devant « l’instrumentalisation de la question relative à la suppression du droit du sol au moyen d’une réforme constitutionnelle improbable », les membres rappellent leur revendication principale : l’abrogation du titre de séjour territorialisé. Et non celle du droit du sol, réclamée davantage par les élus.
Mais ce n’est pas une garantie pour que le mouvement lève de lui-même les barrages, fait remarquer ce dernier. Au contraire, les Forces vives jugent préférable que l’abolition du titre de séjour soit « totalement décorrélée » du projet de loi Mayotte, annoncé avant l’été par la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux. Elles insistent donc sur, selon elles, le besoin d’accéder à cette demande pour éviter « un bain de sang prévisible » , « apaiser les tensions » et ainsi effectuer la levée des barrages.