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Une semaine dédiée aux forêts

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À l’occasion des Journées internationales des forêts, l’Office national des forêts et le service des ressources forestières du département de Mayotte organisent des événements en l’honneur des forêts mahoraises depuis le 15 avril et jusqu’au samedi 20. Plusieurs randonnées sont prévues tout au long de la semaine, et une journée d’animations est spécialement organisée pour les élèves de Mayotte. Plusieurs stands liés à la forêt sont à retrouver le vendredi 19 avril, de 8h à 12h, au jardin botanique de Coconi. Il sera par exemple possible de retrouver le jeu Jéjé Forêt, présenté par la fédération d’associations environnementales Mayotte Nature Environnement à son stand.

Une nouvelle maison médicale à Ouangani

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C’est un tout nouveau centre médical reparti sur trois niveaux et 1.100 m2 d’étendue qui sera inauguré ce samedi 20 avril, dès 9 heures 30, à Ouangani, au 28, rue École Barakani 2. Situé au centre de l’île, il y abrite la plus grande pharmacie déjà opérationnelle et poursuit, indique le Département dans un communiqué ce mardi, « la stratégie de décentralisation des soins, visant à réduire la pression sur Mamoudzou et à diversifier l’accès aux services de santé sur le territoire ».

Cet équipement privé, financé en collaboration avec des partenaires tels que la caisse d’épargne CEPAC, l’Agence française de développement (AFD), la commune d’Ouangani, et la communauté de communes centre ouest (3CO), est censé « améliorer significativement la qualité des soins pour plus de 50.000 habitants de la zone centre et centre-ouest de Mayotte ». Il représente un investissement total de 2.982 054 euros, dont 500.000 euros proviennent du conseil départemental.

Des premiers objectifs chiffrés annoncés pour Wuambushu 2

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Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outremer, ici lors de son dernier voyage à Mayotte avec le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, et le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville.

Ce mardi, au cours d’une conférence de presse à Paris, la ministre déléguée chargée des outre-mer, Marie Guévenoux, a annoncé le lancement du deuxième volet de Wuambushu à Mayotte, en reprenant la dénomination « place nette » devenue récurrente au ministère de l’Intérieur et des Outremer, ces derniers temps (voir encadré). Jusqu’à la fin du mois de juin, l’exécutif a l’intention d’endiguer l’immigration illégale, l’insécurité et le marché informel en axant sur le logement insalubre.

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« Merci d’avoir osé » : un premier public conquis par le film « Koungou »

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Mass Youssouffa et Naftal Dylan Soibri ont présenté pour la première fois leur film « Koungou », sur le thème de la délinquance juvénile.

Le premier film 100 % mahorais, « Koungou », sur la délinquance juvénile, sortira lundi 29 avril, en avant-première, au cinéma Alpa Joe de Mamoudzou. Ses deux réalisateurs, Naftal Dylan et Mass Youssouffa, l’ont présenté à la presse ce mardi. 

« La mairie voulait donner une lueur d’espoir », introduit Naftal Dylan Soibri, aux côtés de Mass Youssouffa, avant de lâcher « leur bébé ». Ce mardi 16 avril, les deux réalisateurs connus pour leur série « FBI Mayotte » présentent pour la première fois devant un public leur film « Koungou », au cinéma Alpa Joe. Une œuvre qui répond à un appel à projet de la commune qui a inspiré les artistes. La commande concernait initialement un court-métrage sur le thème de la délinquance juvénile. Mais pour ces co-auteurs, en quête de réalisme et d’authenticité, il était impossible de raconter cette ville en trente minutes. Ils prennent alors le pari de le faire en 1h35. Et si sur le papier, on sait dès le départ que l’histoire connaîtra une « bonne fin », le film, inspiré d’histoires racontées, n’écarte en rien le contexte compliqué de Mayotte.

Nous voilà donc embarqués dans les trajectoires de vie de Hakim et d’Isaak, lycéens à Koungou. Les deux personnages vivent à l’intérieur de bangas en tôle dans des villages frontaliers considérés comme ennemis à Mayotte : Koungou et Majicavo. L’un habite auprès de sa mère et son frère ; l’autre auprès de sa tante à qui il a été confié, encore enfant, par sa mère, arrêtée par la police aux frontières. Ce qui n’empêche pas, dès les premières images, de faire résonner ces mots : « Les choix que nous faisons construisent ce que nous sommes. » Et c’est ce que va démontrer l’entièreté du film, tout en révélant à quel point il est aussi facile et tentant pour un jeune de glisser dans la délinquance. Que cela soit pour le premier, aimé par sa famille et doué à l’école, mais qui ne peut pas se payer de fournitures scolaires. Ou l’autre, poussé à faire la manche après le lycée pour manger et, surtout, à qui on répète inlassablement qu’il est un « vaurien ». Jusqu’à ce que lui aussi pense qu’il ne vaut rien. « Rejoindre la bande », « faire partie de la famille » pour se sentir plus fort ou accepté dans un groupe devient une obsession.

« C’est le projet de notre vie »

La suite est une succession de choix qui deviennent des points de bascule. Différentes mains leur sont tendues. S’ils les saisissent, on leur dit qu’ils pourraient s’en sortir, éviter la case prison et parvenir à s’insérer. Et s’ils n’en veulent pas, s’enfoncer dans le cycle infernal des représailles. Alternant avec des vues aériennes, « Koungou » fait penser au film « La Haine », de Mathieu Kassovitz, mais dans un contexte propre à Mayotte. À ceci près, que celui-ci finit par montrer une issue favorable, même si le chemin est compliqué, car « tout réussit à celui qui croit ». Et à celui qui pardonne, donne-t-il comme leçon.

« Vous avez chopé juste », réagit un éducateur spécialisé, dans le public, une fois la séance terminée. « Merci d’avoir osé. D’avoir réhabilité aussi la puissance du pardon et de la famille, et mis en avant le travail social », ajoute Hugues Makengo, directeur de Mlezi Maoré qui prend notamment en charge des jeunes égarés dans la délinquance.

« C’est le projet de notre vie. On a donné tout ce qu’on a pu », reprend Naftal Dylan Soibri, la séance terminée. Il faut dire qu’en quasiment un an, le duo a dû écrire le scénario dès le mois de juin, faire les repérages, passer les castings parmi la population mahoraise, tourner les images avec les jeunes pendant les vacances scolaires en octobre, et tout monter pour livrer le film dans les délais. « On n’oubliera jamais le tournage, toutes les nuits blanches passées à écrire, monter, se prendre la tête », reprend le jeune homme de 31 ans.

« Quand on demandait aux jeunes de venir à 8h, ils venaient à 6h »

L’équipe se souviendra aussi du premier contact avec une caméra, avec ces jeunes issus des deux villages et qui se sont lancés, comme eux, dans la première expérience d’un film. « Ils se sont montrés super impliqués. Quand on leur demandait de venir à 8 heures, ils venaient à 6 heures », illustre Mass Youssouffa, 40 ans et issu de la banlieue de Marseille. « Même gratuitement, ils seraient venus. On les a poussés mais ils ne lâchaient pas […] On répétait de longues journées. Quand on devait faire des scènes de nuit, on devait les re-réveiller et ils étaient toujours d’attaque. » Et « hallucinés », note-t-il, d’être logés à l’hôtel et servis au petit-déjeuner le matin. « Ça les a sortis de leur quotidien. »

Ils espèrent que le film pourra « faire réfléchir quelques jeunes » et impulser un mouvement de la part des collectivités pour développer le cinéma à Mayotte, où il n’y a pas d’école et pourtant des jeunes « avec du potentiel avec tout ce qu’ils savent faire sur leur téléphone ». Pour ce projet, les réalisateurs eux-mêmes n’y croyaient pas. C’est le premier virement des 100.000 euros promis par la mairie de Koungou qui leur a prouvé que c’était possible.

Les jeunes acteurs se découvriront quant à eux lors de l’avant-première, prévue le lundi 29 avril prochain, au même endroit. Le 1er mai marquera sa sortie officielle en salles à Mayotte. Mais il pourrait aussi par la suite être projeté dans plusieurs villes de métropole lors d’une tournée de deux à trois semaines, une fois le visa d’exploitation obtenu par le centre national du cinéma (CNC). Dans l’archipel, il pourra également être visionné par les scolaires, les plus grands avec le pass culture et pourquoi pas, comme suggéré dans le public, dans la prison de Majicavo.

TME 2024 : Catégorie entreprise dynamique

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Pour les dixièmes Trophées mahorais de l’entreprise, le jury a retenu cinq sociétés qui ont eu une année 2023 bien remplie. Votez pour désigner les lauréats jusqu’au dimanche 21 avril sur le site entreprise.yt.

Banga au chocolat

Présent à Combani depuis quatre ans, le Banga au chocolat transforme le café et le cacao, en partenariat avec l’association de producteurs Café Cacao Maoré. « L’idée était de faire renaître cette filière à Mayotte », explique Valérie Ferrier, une des fondatrices, qui est agricultrice depuis quinze ans. Les producteurs se sont donc mis à replanter du café et du cacao, en partenariat avec le lycée agricole de Coconi. En attendant que le tout pousse, le Banga au chocolat a, dès le départ, commencé à travailler sur la transformation de ces produits, en utilisant des fèves venues de Madagascar. « C’était important pour nous de travailler directement sur la transformation pour pouvoir relancer la filière café et chocolat », insiste Valérie Ferrier.

C’est en 2022 que la première tablette au cacao mahorais et parfumée à la vanille mahoraise est produite en petit lot, grâce aux cacaoyers qui étaient déjà plantés avant le lancement de la structure. En 2023, le Banga au chocolat a enchaîné et sorti sa première tablette au seul cacao de Mayotte, pour avoir le pur goût des fèves, à 70%. Ces efforts ont été récompensés par une participation aux Talents gourmands du Crédit Agricole Réunion Mayotte, l’année dernière, une compétition dont le Banga au chocolat est ressorti lauréat. Les produits de l’entreprise ont également été présentés au salon de l’Agriculture, à Paris.

Le Banga au chocolat est en train de travailler sur une prochaine tablette au cacao de Mayotte avec des éclats de café mahorais. Un bel hommage pour relancer ces deux productions sur l’île.

ND Production

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Cette année, ND Production, du nom de son fondateur, Naftal Dylan, propose un projet de long-métrage. Il s’agit du film « Koungou, qui sortira normalement à partir du 1er mai. L’année 2023 a été grandement occupée par l’écriture, les castings et le tournage de ce film avec des jeunes issus des quartiers défavorisés. À ce tournage, se sont ajoutés ceux des spots publicitaires habituels pour des entreprises.

Après ce long-métrage qui devrait marquer l’année 2024, ND Production continue sa lancée dans des projets ambitieux. « Plus on avance, plus on veut se concentrer sur les grosses productions, comme les films et séries », affirme Naftal Dylan, qui s’est fait connaître sur l’île avec la série policière FBI Mayotte. En partenariat avec Mayotte la 1ère, l’entreprise souhaite se lancer dans de gros programmes de divertissement télévisés, avec des émissions de quarante à cinquante minutes. « On veut offrir aux Mahorais des grandes émissions de divertissement, car il n’y en a pas vraiment sur le territoire », explique le jeune réalisateur. Si avec les barrages, la mise en place de ces projets a pris un peu de retard, il se pourrait bien que Mayotte connaisse bientôt son propre Top Chef ou Koh Lanta…

Maore Jet

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Créé en 2018 en Petite-Terre, Maore Jet ne cesse d’ajouter des activités à son panel bien chargé. Le centre de loisirs maritimes qui propose déjà jet ski, bouée tractée ou encore flyboard vient d’agrandir son cheptel de matériel, pour toujours plus de divertissements dans le lagon. « Commandés avant les barrages, on vient de recevoir des kayaks transparents, des stand-up paddles, des pédalos et des vélos qui permettent d’avancer sur l’eau », se réjouit Oissioun Bahedja, gérant de l’entreprise. Les clients peuvent désormais faire du kayak tout en admirant la beauté du lagon et ses tortues marines. Le prestataire propose aussi des promenades dans la mangrove. Le vélo, lui, flotte grâce à deux boudins et avance grâce à une hélice rattachée aux pédales. Si l’entreprise en a déjà commandé quatre, elle mise sur cette nouvelle activité et va en recevoir dix autres, dont des tandems et certains avec des paniers devant pour pouvoir emmener ses animaux. Pour Oissioun Bahedja, il était important de proposer une activité respectueuse de l’environnement et de la biodiversité du lagon. Si avec les grèves, la société a dû se séparer de trois salariés, elle est confiante dans le fait de remonter la pente grâce à l’ensemble de ces nouvelles activités.

À côté de cela, l’entreprise est en train d’entreprendre les démarches pour pouvoir vendre des jus maison, afin que les clients puissent profiter d’une pause bien méritée après toutes les activités proposées par Maore Jet.

Caza Pièces Auto

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Venir à bout des véhicules hors d’usage (VHU) à Mayotte, c’est la mission que s’est donné Caza Pièces Auto, seul centre VHU agréé de l’île. Chaque année, ce sont entre 1.500 et 2.000 carcasses de voitures qui s’ajoutent au bord des routes, déjà encombrées par environ 3.000 d’entre elles, qui sont dangereuses et polluantes en raison des matières toxiques qu’elles contiennent. Si avant, l’entreprise venait les récupérer avant de les dépolluer et d’enlever tout ce qui n’était pas de la ferraille, pour pouvoir les envoyer chez Enzo Recyclage, elle peut désormais opérer toute la prise en charge jusqu’à la mise en conteneur à destination de La Réunion.

En effet, en novembre 2023, Caza Pièces Auto s’est doté d’une presse qui lui permet de compacter tous les matériaux ensemble, une fois la carcasse dépolluée de ses fluides, batterie, moteur ou encore roues. « On peut désormais compacter une vingtaine de véhicules par heure. A ce rythme, on espère pouvoir endiguer le problème des VHU à Mayotte », explique Moos Boina, qui prévient quand-même que cela prendra du temps. Caza Pièces Auto peut ensuite les envoyer directement à La Réunion ou dans l’Hexagone, où les cubes de voitures sont placés dans des broyeurs, qui par un système d’aimants, peuvent séparer les matières, qui peuvent ensuite être valorisées. Et cette étape pourrait bientôt être effectuée sur le sol mahorais, grâce à l’entreprise, qui a commandé une machine de ce type. Le travail de Caza Pièces Auto pourrait donc bien permettre à Mayotte de devenir indépendante en matière de traitement des VHU.

Exploitation agricole Avice

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À Hajangoua, l’exploitation agricole Avice a multiplié les activités depuis sa création en 1998. La ferme fait tout de A à Z, que ce soit en termes de production laitière et de production de viande. De l’élevage à la vente, en passant par l’abattage et la transformation, l’entreprise veut s’assurer d’offrir les meilleurs produits possibles à ses clients. A côté, on y cultive également du riz paddy depuis plus de sept ans. Tous ces produits sont également mis à disposition directement dans le restaurant de l’exploitation, le Miam-Miam, ouvert il y a trois ans. Les clients peuvent y découvrir et déguster des plats traditionnels.

Pour partager cette pratique de la terre à l’assiette, Irène Corine Avice, la gérante de l’exploitation, organise des visites de sa ferme, que ce soit auprès des scolaires ou des clients lambda. Un agrotourisme qui a pour but de faire naître des vocations, notamment chez les jeunes. Pour l’agricultrice, la prochaine étape est de développer et agrandir son exploitation. « On compte mettre en place un gîte dans un endroit complètement agricole et accueillant », annonce-t-elle.

Tous les portraits et toutes les catégories sont à retrouver sur le site entreprise.yt

L’accident de plongée se règle au tribunal correctionnel

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En voulant faire une manœuvre et pensant que tous les plongeurs étaient vers l’avant du bateau, le directeur de plongée n’a pas vu qu’il restait la victime derrière. Photo d’illustration

Le soir du 8 novembre 2019, la jambe d’un plongeur s’est retrouvée coincée dans l’hélice d’un bateau, dans l’ouest de Mayotte, lui occasionnant 30 jours d’ITT. Ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou, la victime rejette la faute sur le directeur de plongée qui a fait marche arrière sans s’assurer qu’il n’y ait personne derrière. De l’autre côté, le moniteur de 36 ans affirme que la consigne était de se rendre vers l’avant du bateau dès l’entrée dans l’eau et qu’il lui était impossible de voir le plongeur. Le délibéré sera connu la semaine prochaine.

L’animosité ne s’est pas manifestée au moment de l’accident, les deux protagonistes le reconnaissent. Elle est antérieure. Au début du mois de novembre 2019, un groupe participe à un stage de plusieurs jours dans un club de plongée du nord de Mayotte. La victime, originaire de l’ouest de la France et expérimentée, doit passer cinq jours avec le même directeur de plongée âgé à l’époque de 32 ans. « J’ai dû jouer les gendarmes. Ils n’écoutaient pas les consignes. Ils ont sans doute mal pris le fait d’être cadré par quelqu’un de plus jeune », estime celui qui est âgé maintenant de 36 ans. Le 8 novembre, trois plongées sont prévues, dont la dernière en nocturne. Selon le prévenu, la manœuvre consiste alors à s’approcher du tombant, pas trop près pour que l’embarcation ne s’échoue pas sur le platier ni trop éloigné pour ne pas désorienter ceux qui descendent. Ils sont alors huit à se préparer à se mettre à l’eau. Un duo et deux palanquées (groupes) de trois doivent se rejoignent devant le bateau. Le plongeur expérimenté se trouve sur le boudin du semi-rigide côté tribord quand il bascule, quelques secondes après les autres. « La consigne était qu’ils s’éloignent du bateau puisqu’ils se dirigent alors vers l’avant », explique le jeune homme de nouveau à la barre du tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi.

Sans prévenir et craignant de trop s’approcher du platier, le directeur de plongée qui était à la barre (du bateau cette fois) a voulu reculer un peu le bateau, sans qu’il ait possibilité de voir, dit-il, avec l’obscurité. Est-ce cette manœuvre qui a déséquilibré le mouvement du plongeur ? Ou ce dernier n’a pas fait l’effort de s’éloigner ? La finalité est que sa jambe s’est retrouvée dans l’hélice et que celle-ci lui a provoqué une large entaille à la cuisse. « Je n’ai jamais ressenti une telle douleur. J’ai vu ma mort arriver », raconte celui qui a dû être évasané vers La Réunion. Après sa convalescence sur l’île de La Réunion, son interruption temporaire de travail (ITT) étant estimée à trente jours, l’homme a entrepris de déposer plainte.

« Le pilote raconte n’importe quoi »

Plus de quatre ans plus tard et malgré une plainte au départ classée sans suite, les deux hommes se retrouvent donc dans la même salle d’audience. Ils y livrent toujours la même version. L’un accuse le directeur de plongée d’avoir fait une manœuvre périlleuse, provoquant « les blessures involontaires avec incapacité n’excédant pas trois mois par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence ». Son avocat, maître Bertrand Salquain, lui-même plongeur, émet l’hypothèse que « le pilote raconte n’importe quoi et continue aujourd’hui ». Il rappelle que celui-ci doit assurer la sécurité des clients « du début à la fin de la plongée ». Il demande qu’il soit condamné à payer solidairement avec l’assureur plus de 47.700 euros à son client, ainsi que 300 euros pour une expertise médicale a dû lui-même payée. La procureure adjointe, Françoise Toillon, fait remarquer que le prévenu « n’a pas pris la précaution, ne s’est pas assuré de la sécurité des plongeurs ». Pas opposé à ce qu’il continue son activité en raison d’une absence d’antécédents, elle requiert une peine d’un mois de prison avec sursis et de 3.000 euros d’amende. Pour maître Mélanie Trouvé, avocate du directeur de plongée, il est difficile de le condamner pour avoir enfreint une règle qui n’est pas clairement établie et avance que « personne ne sait comment c’est arrivé ». Demandant la relaxe, elle souhaite qu’il n’y ait pas de mention au B2 si une condamnation était finalement décidée.

Pour cela, il faudra attendre le mardi 23 avril, jour du délibéré.

Une sexagénaire relaxée dans une affaire de logements indignes

« L’enquête n’a pas établi que les gens que vous hébergez n’étaient pas de votre famille », annonce Aline Charron. La famille de l’habitante de Kani-Kéli jugé ce mardi pousse un soupir de soulagement. La coco de 61 ans échappe à la condamnation. En effet, elle devait répondre « d’une aide au séjour irrégulier d’étranger ayant pour effet de le soumettre à des conditions incompatibles avec la dignité humaine ». C’est d’abord le service éducation de la municipalité de Kani-Kéli qui a soulevé le problème avec une adresse citée régulièrement comme domicile de plusieurs enfants scolarisés dans la commune. Sur place, ce sont effectivement des bambins qui attendent gendarmes et policiers du GIR (Groupe interministériel de recherches), lors de la perquisition de logements déclarés insalubres, le 2 octobre 2023. Car les adultes, en bonne partie en situation irrégulière, ont pris la fuite. Ceux qui sont restés sur place (les forces de l’ordre ont compté 15 logements et 63 couchages) démentent le paiement d’un loyer, mais plutôt une participation aux factures d’eau, « entre 20 et 25 euros par mois ».

La propriétaire de la parcelle vit également à cet endroit. Arrivée à Mayotte en 1996, cette Anjouanaise était mariée avec un Mahorais aujourd’hui décédé. Elle partage le terrain avec l’une de ses filles aujourd’hui en métropole. Celle-ci se défend d’être une marchande de sommeil et avance l’argument qu’il s’agit que des gens issus de sa famille, ajoutant qu’elle ne touche pas de loyers. Un point que ne réfute pas Françoise Toillon (il n’y a pas de preuves ou de déclarations en ce sens), mais la représentante du Parquet indique que des services sont rendus comme la réalisation de menus travaux. Elle requiert quatre mois de prison avec sursis et la confiscation de la somme de 1.749 euros trouvés dans sa case en tôle. Pour maître Jean-Baptiste Kondé, il ne s’agit ni plus ni moins que de « solidarité familiale ». « Heureusement que Madame ne couvre pas la majorité des charges », plaide-t-il, à propos des sommes versées. Celui-ci obtient finalement la relaxe de sa cliente.

Comores : Face à la flambée du choléra, le pays veut recourir aux vaccins

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Les Comores n’arrivent pas à endiguer l’épidémie de choléra, notamment à Anjouan où 25 morts sont comptabilisés depuis début mars.

En en un mois et dix jours, l’île d’Anjouan, a enregistré à elle seule, vingt-cinq décès, faisant grimper à quarante-trois, le nombre de victimes sur le plan national, depuis que l’épidémie a été déclarée officiellement, le 2 février. 267 patients sont actuellement hospitalisés.

L’Union des Comores est-elle en train de vivre le pic de l’épidémie du choléra ? En analysant les données de ces cinq derniers jours, les autorités sanitaires ont de quoi s’inquiéter au vu de l’évolution de la maladie, qui fait beaucoup de ravage à Anjouan. Île la plus densément peuplée des Comores, Anjouan, fait face à une explosion de cas et du nombre de décès (25 depuis le 6 mars). Du 11 au 16 avril, on déplorait presque quatorze morts, selon les bulletins publiés par le ministère comorien de la Santé. Pour limiter les dégâts, le gouvernement a par conséquent formulé une requête en vue d’obtenir auprès de ses partenaires des doses de vaccins. « Nous travaillons dessus afin de soumettre le premier draft cette semaine », a confirmé une source gouvernementale. Une fois que la demande sera achevée, la procédure veut que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) prenne le relai.

Après le feu vert des autorités, l’OMS devra à son tour mobiliser ses moyens et ses partenaires pour trouver au plus vite un lot de vaccins destinés aux Comores. Combien de temps cela va prendre ? Difficile de répondre. Il faut savoir qu’avant la flambée des cas, des partenaires extérieurs avaient essayé de convaincre le gouvernement pour qu’il acquière des vaccins pour la prévention, sans succès. Avec moins de districts touchés, et des cas insignifiants, les doses (elles sont administrées par voie buccale) auraient aidé à contenir le choléra. A l’époque, il y avait la possibilité d’obtenir au minimum 700.000 doses. Cette quantité reste toujours d’actualité maintenant que l’épidémie est classée au niveau trois ?

Manque d’eau, volontaires délaissés

En attendant, le ministère de la Santé devra soigner les malades avec les deux traitements disponibles couverts par le gouvernement à savoir le Ringerlactate (sérum injectable) et l’antibioprophylaxie. Si un mois après la déclaration des premiers cas, l’épidémie semblait contrôlable, force est de constater que tout va de mal en pis ces dernières semaines. En deux mois, le bilan sur le plan national s’élève à 43 victimes. Ce chiffre illustre à lui seul à quel point la maladie se propage très vite, comparé au dernier épisode qu’a connu le pays, il y a 17 ans. En 2007, après onze mois de choléra, sans moyens conséquents de riposte, les Comores avaient juste comptabilisé 29 victimes. A Anjouan, la dernière des trois îles indépendantes à enregistrer un cas positif, la population est fortement touchée. Du 13 au 14 avril, les services ont recensé 230 nouveaux cas. « Malgré l’absence de tests rapides là-bas, les médecins dès qu’ils constatent les symptômes, notamment les vomissements ou la diarrhée, ils rajoutent le patient sur leur liste. A la Grande Comore, en revanche, ils se contentaient des résultats des TDR. Ce qui fait beaucoup d’entre nous pensons que les cas sont sous-estimés », a glissé un spécialiste sanitaire qui déplore un manque d’encouragement en faveur des volontaires mobilisés durant cette épidémie. Autre facteur qui pénalise les habitants dans certaines localités anjouanaises, le manque d’eau. La plupart des riverains font la vaisselle, lavent leurs habits, se baignent dans les rivières. Cela augmente incontestablement le risque de contamination.

Or, la société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) n’a toujours pas proposé d’alternative à ces communautés. Même les citernes offertes par le projet Compass ne sont pas installées. Le déni de la maladie chez une partie de la population contribue par ailleurs à la propagation de celle-ci. A lire le dernier bulletin du ministère concerné, sur les 43 décès répertoriés, 31 sont communautaires. Les victimes mettent du temps avant de se rendre dans les centres hospitaliers. « Le pays a constaté un pic lors de la quinzième semaine. Cela est probablement lié à la mobilité de la population sans respect de mesures de lutte à la fin du mois de ramadan et le jour de la fête de l’aïd surtout au niveau de l’île d’Anjouan. Il y a aussi une insuffisance des ressources humaines pour la prise en charge des cas, les investigations des cas confirmés et le suivi des contacts des cas confirmés », relèvent les autorités comoriennes, qui précisent dans le document retraçant l’évolution de l’épidémie que les hommes sont davantage touchés que les femmes.

Mansour Kamardine demande à nouveau le « rideau de fer »

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Mansour Kamardine, député de la deuxième circonscription de Mayotte.

Député de la deuxième circonscription de Mayotte, Mansour Kamardine suit de près l’évolution de l’épidémie de choléra aux Comores, une dizaine de cas en provenance du pays voisin ayant été recensés à Mayotte. « Après l’augmentation des cas de choléra importés des Comores et d’Afrique continentale à Mayotte ces derniers jours et les premiers cas de choléra transmis directement à Mayotte, il y a urgence mettre en place le « rideau de fer en mer » promis par le gouvernement », réitère-t-il.

Il alerte sur les risques dans les bidonvilles pour cette bactérie qui se transmet par les matières fécales (et donc une mauvaise hygiène des mains). Alors que le point public qu’il demande est désormais en vigueur, il souhaite « qu’une information publique et précise soit communiquée sur la date d’effectivité du « rideau de fer en mer » supposé rendre hermétique l’accès clandestin par mer à Mayotte, car tous les jours, depuis les annonces gouvernementales, des kwassas accostent sur le littoral du 101ème département ».

Wuambushu 2 : « Je suis venu voir s’ils allaient détruire ma maison »

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Environ 200 cases en taules sont ciblées par l’opération de décasage de Doujani 2 (Mamoudzou), à proximité de la carrière.

Peu avant que le deuxième volet de l’opération Wuambushu, rebaptisé « place nette », soit annoncé depuis Paris par Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outremer, les démolitions de cases insalubres ont commencé ce mardi sous les coups de 8h30, à Doujani. « Plus de 200 sont concernées », indique la préfecture de Mayotte.

Dès 6h, ce mardi matin, les engins de chantier se préparaient sur le terre-plein de M’tsapéré, à Mamoudzou. Une heure et demie plus tard, un premier véhicule de la gendarmerie mobile partait en éclaireur vers la carrière de Doujani 2. Peu après, le convoi d’une dizaine de camions, suivi de près par une autre unité de la gendarmerie mobile, s’enfonce à son tour sur la route de terre qui conduit aux cases en tôle qui doivent être détruites. D’après l’arrêté du 2 janvier 2024, 199 habitations sont concernées, « plus de 200 », indique la préfecture de Mayotte.

Sous les regards silencieux et observateurs des habitants du quartier, les véhicules s’avancent doucement sur la route escarpée qui mène à la carrière. Des enfants jettent sans grande conviction de petits morceaux de gravier en direction du camion des gendarmes, qui poursuit son chemin. Des bruits de grenades lacrymogènes se font entendre un peu plus loin, mais le cortège continue pour arriver vers 8h30 là où le décasage doit commencer.

« On va accompagner ceux qui veulent l’être »

Les différents engins de chantier sont déchargés des camions au fur et à mesure au niveau du virage juste avant de rejoindre la rue de la Carrière. La presse ne peut pas s’avancer plus loin, et ne pourra qu’entendre les machines entamer leur travail et voir un groupe de jeunes s’enfuir un peu plus loin dans les hauteurs. « Je suis venu voir s’ils allaient détruire ma maison », explique un habitant, qui a suivi le convoi avec nous. Son logement n’étant pas numéroté, il est sauf.

Une dizaine de minutes après le début des démolitions, un second cortège, de voitures cette fois, arrive, transportant le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, et son adjoint à l’aménagement, Hamidani Magoma. « Certains habitants qui ont construit ici ont demandé qu’on leur laisse un jour de plus pour pouvoir casser leur banga et récupérer les tôles. On leur a demandé de ne pas reconstruire au même endroit, ils ont dit « oui », donc on les a aidés. Car samedi, lors de notre réunion avec la population, certains étaient très aidants. Ce projet-là, c’est leur projet. Donc voilà, ils sont aidants, on les aide. On va accompagner ceux qui veulent être accompagnés, c’est important pour nous », détaille ce dernier, tandis que la préfecture n’a pas souhaité faire de déclaration avant la prise de parole de la ministre déléguée aux Outremer Marie Guévenoux en fin de matinée. Ce samedi, le maire de Mamoudzou avait en effet improvisé une réunion avec la population, dans le but de la rassurer sur le relogement.

Permettre à la ZAC de voir le jour

Ce décasage, préparé depuis six mois selon l’adjoint, doit permettre à la Zone d’aménagement concertée (ZAC), dont l’étude de faisabilité a été réalisée il y a quinze ans, de voir enfin le jour. « On a déjà consulté les entreprises pour faire les travaux de sécurisation du cimetière », déclare Hamidani Magoma. En janvier 2023, une opération similaire à Doujani 3 et en lien avec la ZAC avait également eu lieu et débouché sur la destruction de 160 logements.

Pour l’heure, la préfecture n’a pas encore communiqué les chiffres concernant le nombre de familles concernées, de celles éligibles à une solution de relogement et de celles l’ayant acceptée. Après une petite trentaine de minutes, les élus et les services de l’État sont repartis en direction de la place en face de la mosquée de Doujani, où se trouvent les enquêteurs sociaux. Là, Psylvia Dewas, chargée de la résorption de l’habitat illégal à la préfecture, a détaillé au préfet le travail d’enquête sociale réalisé dans le cadre de cette opération. Vers 9h20, ce dernier ainsi que le maire et l’adjoint de Mamoudzou sont partis à bord de leurs véhicules, suivi à quelques minutes près par un camion revenant de la carrière, transportant des tôles.

La tension dans le quartier n’est pas redescendue de la journée et des affrontements entre forces de l’ordre et des bandes de jeunes ont continué jusque dans l’après-midi. Ils pourraient se réitérer dans la soirée. À 20h, la préfecture a annoncé sur ses réseaux sociaux six interpellations d’individus hostiles à cette opération.

Décasage de Doujani 2 : un départ d’incendie dans les locaux du CNFPT

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Les dégâts de l'incendie se limitent à l'extérieur de la façade de l'immeuble situé à l'entrée de Doujani.

Un départ de feu s’est déclaré peu avant 17h, ce mardi 16 avril, au premier étage des locaux du centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), à Doujani. Le feu, déjà éteint à l’arrivée des sapeurs-pompiers, aurait été déclenché volontairement par une dizaine de jeunes, d’après une source policière. En effet, à l’issue du décasage d’envergure lancé ce matin à Doujani 2, des groupes d’émeutiers ont voulu en découdre avec les forces de l’ordre. Plusieurs caillassages ont été signalés sur la rue de la Carrière, avant que des jets de pierre et de cocktails molotovs n’atteignent la façade du CNFPT.

Une enquête a été ouverte et confiée à la police judiciaire de Mamoudzou, qui s’est immédiatement rendue sur place pour les premières constatations

Des premiers objectifs chiffrés annoncés pour Wuambushu 2

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Sur l’habitat indigne, l’exécutif s’est donné pour objectif de détruire 1.300 cases de fortune, comme ici à Doujani en janvier 2023.

Ce mardi, au cours d’une conférence de presse à Paris, la ministre déléguée chargée des outre-mer, Marie Guévenoux, a annoncé le lancement du deuxième volet de Wuambushu à Mayotte, en reprenant la dénomination « place nette » devenue récurrente au ministère de l’Intérieur, ces derniers temps. Jusqu’à la fin du mois de juin, l’exécutif a l’intention d’endiguer l’immigration illégale, l’insécurité et le marché informel du logement insalubre, chiffres désormais à l’appui.

« L’opération Mayotte place nette a débuté ce matin dès les premières lueurs de l’aube », a annoncé Marie Guévenoux, ministre déléguée chargée des outre-mer, depuis le ministère de l’Intérieur ce mardi 16 avril à Paris. « 400 hommes et femmes sont déployés sur place », a-t-elle ajouté, précisant que deux opérations étaient en cours ce matin à Doujani (Mamoudzou) et à Dembéni.

Un an après son premier volet, l’opération Wuambushu, désormais libellée « place nette » comme la plupart des opérations de sécurité d’envergure en métropole, doit durer onze semaines, soit jusqu’à la fin du mois de juin. Trois objectifs, similaires à ceux déclinés l’an dernier, ont été mis en avant par Marie Guévenoux : la lutte contre l’insécurité et les bandes criminelles, la lutte contre l’immigration clandestine et la lutte contre l’habitat indigne et les marchands de sommeil.

1.300 cases à détruire

« C’est un triptyque que nous allons répéter : insécurité, immigration, habitat indigne », a indiqué la ministre déléguée chargée des outre-mer, nommée il y a tout juste deux mois. En lien avec le parquet du tribunal judiciaire de Mamoudzou, soixante « chefs de bande » auraient été identifiés. Ces derniers « constituent des cibles prioritaires » et « doivent être interpellés dans les onze semaines qui viennent », a rapporté la ministre déléguée.

Sur l’habitat indigne, l’exécutif s’est donné pour objectif de détruire 1.300 cases de fortune. Près du double de l’année dernière, qui pour rappel faisait état de 700 habitats détruits. Cette année, le ministère du Logement promet une enveloppe de cinq millions d’euros pour reloger les personnes qui remplissent les critères.

Selon la ministre déléguée, un total de 1.700 gendarmes, policiers et militaires seront mobilisés. C’est moins que lors de la première opération « Wuambushu » qui s’était déroulée du 24 avril au 31 juillet 2023. Cette fois, l’exécutif mise sur la coopération avec le ministère des armées, puisque six opérations militaires nommées « Nephila » seront menées, a déclaré Marie Guévenoux sans donner plus de détails.

Quels moyens ?

Pour lutter contre les flux migratoires en provenance des Comores et de l’Afrique de l’Est, deux vedettes maritimes assureront une permanence en mer et un bâtiment de la Marine nationale sera mobilisé dans le Canal du Mozambique pour « bloquer la route des Grands lacs » en Afrique, a-t-elle ajouté. Un « avion civil » sera quant à lui chargé de survoler Mayotte et d’appuyer les opérations de surveillance de l’espace maritime.

Un travail d’identification a été fourni au préalable. Un escadron Guépard, qui est un escadron de gendarmes mobiles avec un meilleur équipement, est par exemple sur place depuis un mois et demi, a quant à lui précisé Christian Rodriguez, le directeur général de la gendarmerie, qui dit avoir « misé tant sur le plan quantitatif que qualitatif ».

« Ce qui est important est d’assurer l’ordre et la sécurité publique, mais aussi d’identifier les chefs des filières. Les forces envoyées sont donc des enquêteurs de police judiciaire pour travailler sur les filières de passeurs », a ajouté Frédéric Veau, directeur général de la police nationale.

Comme lors de la première opération, des syndicats policiers regrettent le manque de concertation. « On n’a pas été associé, on ne nous a pas demandé notre avis », déplore un porte-parole du syndicat Alliance Police nationale à Mayotte. « On aurait bien voulu faire des choses ciblées tous les jours, mais pas à une période donnée par le gouvernement ou la ministre. »

Un décasage d’ampleur débute à Doujani

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Des gendarmes sont déployés sur les pistes qui mènent au bidonville.

Alors que Marie Guévenoux, ministre déléguée chargée des outre-mer, doit annoncer ce mardi à 10h (heure de Paris), les contours de l’opération « Mayotte place nette », un décasage a démarré sur les coups de 7h du côté de Doujani 2.

Très peu d’informations ont filtré sur le cadre donné à cette opération. Peu après 7h, des engins de chantier, garés sur le terre-plein de M’tsapéré, sont partis en direction du quartier d’habitats spontanés qui surplombe le village.

Aux alentours de 8h40, le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville et le maire de Mamoudzou Ambdilwahedou Soumaila sont arrivés sur place. Selon un élu du chef-lieu, cette opération était programmée depuis un certain temps.

Une autre opération, entièrement conduite par la gendarmerie, est en cours à Dembéni.

A Doujani, des effectifs de police et de gendarmerie quadrillent la zone et encadrent l’opération. Quelques tirs de grenades lacrymogène ont été entendus tôt ce matin.

Marie Guévenoux a indiqué qu’un total de « 400 hommes et femmes sont déployés sur place ».

Insécurité : le préfet était à Miréréni vendredi dernier

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François-Xavier Bieuville, le préfet de Mayotte, était vendredi dans la commune de Tsingoni, en proie ces derniers mois à une résurgence des conflits entre les villages de Miréréni et Combani. Il en a même fait les frais, quelques jours plus tôt lors d’un foutari organisé à la MJC de Combani. L’équipement municipal a été la cible d’un caillassage alors qu’il se trouvait avec les autres convives à l’intérieur.

« Dans la continuité des actions pour restaurer la paix civile, le préfet et le maire de Tsingoni (N.D.L.R. Issilamou Hamada) ont tenu ce jour, une réunion à Miréréni avec les partenaires et les associations œuvrant au bénéfice de la jeunesse et des habitants de la commune. La sécurité est l’affaire de tous, chacun prendra sa part pour prévenir les troubles à l’ordre public », a fait savoir la préfecture.

L’Epfam et Art Terre Mayotte renforcent leur collaboration

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Matériau qui fait son retour dans la construction locale, la brique de terre comprimée (BTC) va bénéficier d’un coup de pouce grâce à une convention signée ce lundi dans les locaux de l’Epfam (Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte). Celle-ci a été signée par Yves-Michel Daunar, directeur général de l’Epfam, Mustoihi Mari, président d’Art Terre Mayotte, et Vincent Liétar, co-secrétaire général d’Art Terre Mayotte (photo). « Connue sous le label BTC ou encore brique de terre crue stabilisée – elle a déjà fait ses preuves sur les plans thermiques, acoustiques et hydriques – elle a généré de fortes retombées économiques pour les entreprises mahoraises, constituant depuis des années un lien innovant entre modernité, tradition et durabilité », rappelait en amont l’Epfam, qui porte de nombreux projets de construction au nom des collectivités mahoraises.

Un autre document a été signé dans le même sens pour la création d’un atelier mahorais de terres à construire (Amateco). « Amateco permettra la création d’un site regroupant trois vocations : un centre de recherche et d’expérimentation au service de la filière terre, un lieu de production de type incubateur mutualisé avec les producteurs et un centre de formation ciblant la production et la pose », poursuit l’Epfam. Initiatrice du projet, Art Terre Mayotte aura en charge sa coordination et son pilotage. De son côté, l’établissement public sera à la fois le propriétaire des bâtiments et le maître d’ouvrage. « Ce projet s’inscrit également dans le cadre de la responsabilité environnementale de l’établissement », ajoute ce dernier.

Désormais dix cas de choléra à Mayotte

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Depuis le premier cas de choléra confirmé le 18 mars à Mayotte, dix cas ont été identifiés sur l’île. Parmi les personnes « contacts » identifiées et prises en charge par l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, 60 ont été traitées et 441 vaccinées. Pour éviter la transmission de la maladie, l’ARS et la préfecture recommandent de se laver régulièrement les mains et de ne boire que de l’eau potable. Des mesures à prendre surtout en cas de diarrhées et si vous ou un proche revenez des Comores ou d’Afrique continentale depuis moins de dix jours où si vous souffrez de diarrhées et de déshydratation après avoir été en contact avec un cas suspect de choléra. En cas de symptômes, il faut absolument s’isoler, appeler le 15 et s’hydrater. « Afin de maintenir une transparence complète dans le suivi de l’évolution de la situation », l’ARS et la préfecture ont publié ce lundi le premier bulletin d’information relatif au choléra à Mayotte, dans lequel on retrouve les informations ci-dessus. Il sera publié à échéance régulière et au moins chaque semaine.

Des soins socio-esthétiques pour les malades au CHM

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L’Association mahoraise pour la lutte contre le cancer (Amalca) a offert à des patients du centre hospitalier de Mayotte (CHM), en partenariat avec l’association Un autre regard, l’intervention de socio-esthéticiens et socio-coiffeurs. Le but de l’opération est de permettre aux malades de vivre un temps de répit par rapport à leur souffrance. Cela permet aussi à des personnes dont le corps est mis à l’épreuve par la maladie de le valoriser. « Nous avons été témoins de sourires timides sur des visages fatigués et cela n’a pas de prix », commente Amalca sur sa page Facebook.

Un samedi dédié au football à Mangajou

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Le président du club de football l’AS Papillon d’Honneur (ASPH) de Mangajou invite les parents, les éducateurs, les joueurs, les partenaires et tous les supporters du club à sa journée portes ouvertes, le samedi 20 Avril sur la place Manzaraka de Mangajou, dans la commune de Sada, de 8h00 à 17h. Ce sera l’occasion de présenter et décorer les équipes du club. Les parents sont notamment invités à décorer leurs enfants avec un collier de fleurs. Des informations seront aussi dispensées aux parents concernant l’organisation et le fonctionnement du club. Enfin, il y aura différentes animations comme du karting, défi-foot, trampoline ou encore fitness géant. La restauration sera assurée sur place.

Un paquebot de croisière accoste à Mayotte ce jeudi

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Le paquebot MS Seven Seas Mariner est de retour à Mayotte cette semaine. Ayant déjà accosté il y a un an, le navire de la compagnie américaine Regent Seven Seas Cruises accostera à nouveau dans le lagon ce jeudi vers 8h, avant de poursuivre son voyage vers 15h. Le paquebot a commencé son itinéraire le 8 avril en partant des Émirats Arabes Unis, et aura d’abord visité les Seychelles et Madagascar avant d’amarrer à Mayotte. Son expédition s’achèvera le 27 avril en Afrique du Sud. À son bord, ce sont 470 passagers, majoritairement américains, qui voyagent, accompagnés par 463 membres d’équipage. 336 passagers ont confirmé une excursion avec Baobab Tour pour des sorties nautiques, l’observation d’oiseaux au lac Karihani, la découverte de la pointe Mahabou ou encore la découverte du Pôle d’Excellence Rural de Coconi. L’AaDTM assurera l’accueil des passagers fraîchement débarqués, en partenariat avec les étudiants du BTS Tourisme du Lycée polyvalent (LPO) des métiers du goût et des saveurs, de Kawéni. Taxi Vanille sera également mobilisé. Il s’agit du 4ème bateau de la saison de croisière 2023/2024. Deux navires sont encore attendus le 1er mai et le 25 mai prochains avant la clôture de cette saison de croisière.

Le contrôle technique devenu obligatoire pour les cyclomoteurs

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Sous peine d’une amende de 135 euros, tous les cyclomoteurs (deux-roues, trois-roues et quadricycles) doivent désormais se soumettre à un contrôle technique tous les trois ans. Un calendrier progressif a été publié sur le site officiel de l’administration française, conformément à l’arrêté du 24 octobre 2023. À titre d’exemple, si votre véhicule a été immatriculé avant le 1er janvier 2017, son premier contrôle est à réaliser au plus tard le 31 décembre 2024. Si votre véhicule a par ailleurs été mis en circulation avant le 1er janvier 2017 et que la date anniversaire de sa première mise en circulation est avant le 15 avril, ce contrôle est à effectuer entre le 15 avril et le 14 août 2024.

Des Mahorais à une finale d’éloquence à Paris

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Émanciper Mayotte France organise ce samedi 20 avril sa finale au concours d’éloquence à l’hôtel de ville de Paris. Dans son objectif d’aider les jeunes dans leur poursuite d’études en métropole, l’association mise cette fois sur les compétences oratoires d’une équipe de jeunes ultramarins qui devra passer devant un jury de professionnels. Ceci afin de se préparer à devenir « de futurs leaders et entrepreneurs de leur territoire », publie sur Facebook le collectif.

Le Festival des arts traditionnels de Mayotte de retour le 22 avril

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Pour sa seizième édition, le Festival des arts traditionnels de Mayotte (Fatma) aura lieu du lundi 22 au samedi 27 avril, avec la commémoration de l’abolition de l’esclavage le dernier jour. L’Office culturel départemental et le conseil départemental de Mayotte prévoient notamment des expositions artisanales toute la semaine, de 8 heures à 16 h, sur le parking du marché couvert, à Mamoudzou. Mais aussi un atelier de découverte de poterie, un défilé ou encore une initiation au tanimalandi. Vendredi, de 18h à 21h, aura lieu un concert Zamatalouha au même endroit. Il sera suivi le lendemain d’un dépôt de gerbe devant la stèle à l’hôtel du département, à 8h30. Puis de la projection du film « Little Sénégal » à la bibliothèque départementale de 9h à 11h30. Enfin, la semaine se conclura par un carnaval, de 14h à 18h, du terrain du Baobab jusqu’au parking du marché couvert.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes