Après une visite du ministre délégué chargé de la Santé, Frédéric Valletoux, à Mayotte, jeudi 9 et vendredi 10 mai, la communauté de communes de Petite-Terre a adressé une missive à son attention mardi, concernant la propagation du choléra dans l’archipel. “La création et le déploiement du plan régional de lutte contre l’épidémie en appui avec la Piroi (Plateforme d’intervention régionale de l’océan Indien) dont les opérations pourraient être financées par le programme Interreg 5 (N.d.l.r. : programme de coopération avec les Comores notamment) semble plus que nécessaire”, écrit-elle. Selon elle, la France devrait, par anticipation, apporter de l’aide ‘en moyens et logistiques’ en établissant un plan anti-choléra dans les pays voisins. La communauté de communes rappelle également “qu’il existe des conventions cadres dans le domaine de la santé entre la France et les pays voisins, y compris les Comores au sein desquels l’épidémie fait des ravages”.
Dans une autre lettre cette fois-ci adressée à l’Agence régionale de santé (ARS), l’intercommunalité réclame un plan anti-choléra en Petite-Terre, une unité mobile des réservistes avec des vaccins “en quantité suffisante pour les populations vulnérables”, et le renforcement de la campagne de sensibilisation contre la dengue.
L’Association des étudiants et des jeunes de Mayotte (AEJM) organise une cérémonie de remise des prix de la sixième édition de son concours phare, « Selfise ton préservatif », vendredi 17 mai. Elle aura lieu de 10 heures à 11 h 30, à la section MGEN de Kawéni, parrain du concours, dans la commune de Mamoudzou. Elle honorera cinq lauréats avec, notamment, comme possibilité de récompense celle de gagner un billet d’avion aller-retour Mayotte-La Réunion et un téléphone portable. Lancé en 2018 par des jeunes et pour les jeunes, ce concours sert à sensibiliser la jeunesse sur la santé sexuelle en se servant des réseaux sociaux.
Une projection inédite du documentaire “Alma”, au pôle culturel de Chirongui, aura lieu samedi, à 17 heures, en présence de l’équipe du film, suivie d’un échange. « Alma a appartenu pendant cinq ans à l’un des gangs les plus violents du Guatemala, pays aujourd’hui décimé par une guerre qui ne dit pas son nom”, lit-on en synopsis dans le communiqué de presse envoyé par le pôle. “Une confession sans fard, les yeux dans les yeux, où les mots de la jeune femme ouvrent sur les images de ses souvenirs et de la vie dans le gang. » Le documentaire est déconseillé aux enfants de moins de douze ans. Réservations ici. https://yurplan.com/events/Seance-Film-documentaire-ALMA/124307
Les élèves de CM1 de l’école élémentaire Pamandzi 5, en Petite-Terre, participent à la neuvième édition de la nuit européenne des Musées, ce samedi 18 mai. Un événement en local qui coïncide avec la 20ème édition à l’échelle européenne. Pour cette journée, le conseil départemental de Mayotte, en partenariat avec la Direction des affaires culturelles de Mayotte (Drac), le Parc naturel marin et l’école notamment, organise de 13 heures 30 à 21 h 40, une série d’activités ludiques, allant des expositions de collages à des ateliers éducatifs et des conférences informatives.
Une exposition intitulée L’île au Corail par l’artiste Simon Rouby sera présentée à l’ancienne maison de la Gendarmerie de Dzaoudzi, “offrant aux visiteurs une immersion dans l’univers coloré et vibrant du corail de Mayotte”.
Des ateliers prendront place de 13 h 30 à 15 h 30 au parc de la résidence des gouverneurs, puis ce sera au tour d’une conférence “Quand le corail blanchit” de 16 heures à 18 heures. A partir de 19 heures, une performance poétique « La barrière corallienne de Mayotte », sera animée par Bacar N’tro avec la classe de CM1 A de l’école Pamandzi 5. Elle débouchera sur une comédie musicale « La légende de Sailé », par la compagnie Herecumbe avec la classe de CM1 B de l’école.
La présence de plusieurs cas de choléra dans la commune de Koungou a amené la municipalité à prendre des mesures drastiques. Les écoles des villages de Majicavo-Lamir et Majicavo-Koropa sont fermées provisoirement jusqu’au samedi 18 mai, tout comme le collège de secteur.
L’Agence régionale de Santé (ARS) de Mayotte faisait état de 78 patients atteints par la bactérie du choléra dont quinze actifs, ce lundi. La semaine précédente, ils étaient 58 cas dont six actifs seulement. L’évolution de la situation sanitaire, notamment à Koungou qui a été touchée par la mort d’un enfant de trois ans, n’incite pas à l’optimisme dans la deuxième commune de l’île. Ce mardi 15 mai, la municipalité a publié un arrêté instaurant une fermeture des écoles et du collège dans les villages de Majicavo-Lamir et Majicavo-Koropa, alors que c’était davantage celui de Koungou qui était touché jusque-là. Cet arrêté, pris alors que les élèves sont revenus de vacances ce lundi, est valable pour l’instant jusqu’au samedi 18 mai. Mais sera-t-il rapidement prolongé ? Car la problématique des écoles est importante pour éviter la propagation de la bactérie. Un mauvais lavage des mains après s’être rendu aux toilettes, d’autant plus dans une période où l’eau est disponible deux jours sur trois, facilite la transmission de la maladie.
Et la vaccination ?
Elle est demandée à corps et à cris par les députés, Estelle Youssouffa et Mansour Kamardine. « Mayotte a besoin de vaccins, de distribution d’eau en bouteilles et de médecins », clame la première en direction de Frédéric Valletoux, le ministre de la Santé venu à Mayotte la semaine dernière, et le Premier ministre Gabriel Attal, que la Mahoraise a rencontré, ce mercredi soir, en amont de la présentation du double projet de loi Mayotte, ce vendredi.
L’Agence régionale de Santé exclut une vaccination générale faute de stocks disponibles au niveau mondial et parce que les cas recensés se limitent à des patients récemment arrivés sur le territoire et le foyer relevé à Koungou. Ce lundi, elle comptabilisait 4.456 contacts vaccinés et 464 « proches traités ».
Au cours du dernier entretien téléphonique entre le président comorien et Emmanuel Macron, les deux dirigeants ont, entre autres, discuté de la coopération et de l’intégration régionales, et les Jeux des Iles de l’océan Indien de 2027 attribuées à Moroni. A l’issue de l’appel, Azali Assoumani aété invitépour la célébration du 80e anniversaire du débarquement en Normandie, au mois de juin, en France.
Depuis le lancement le 16 avril de l’opération Wuambushu 2, récemment renommée « Mayotte place nette », aucun échange de haut niveau n’avait eu lieu entre le gouvernement comorien et français. Mais ce lundi, la présidence comorienne a annoncé via sa page Facebook, que le président comorien, dont la réélection est toujours contestée, s’est entretenu avec son homologue français, Emmanuel Macron. L’appel téléphonique(il date du 11 mai)portait sur plusieurs sujets, précise le service de communication de Beit-Salam, la présidence des Comores. Les deux chefs d’État ont d’abord discuté en premier lieu de l’immigration clandestine que subit Mayotte. « Lors de cet entretien, qui a porté sur beaucoup de sujets d’intérêts communs, le président Azali Assoumania tout d’abord vivement remercié le président Emmanuel Macron de l’aide et du soutien accordés par la France aux Comores, dans la lutte menée contre le choléra sur l’ensemble de l’archipel. S’agissant de la question de Mayotte, le président français a, entre autres points, mis l’accent sur les conséquences de l’immigration venant des pays des Grands lacs et par conséquent, la nécessité d’assurer la sécurité de Mayotte », révèle, dans un premier temps, le communiqué publié ce lundi, vers 14h.
Accord de 2019
Toujours sur la question de la pression migratoire, le chef de l’État comorien, dont les garde-côtes de son pays, traquent jusqu’alors toutes les personnes qui veulent rejoindre Mayotte par kwassa-kwassa, conformément à l’accord cadre de 2019, a rebondi sur cette question épineuse, dévoile le communiqué, très succinct et qui ne précise pas la durée de l’appel. « Le président Azali Assoumani a insisté sur l’importance, pour les deux pays, de continuer à travailler ensemble pour améliorer la circulation des biens et des personnes dans des conditions sécuritaires et, de favoriser les échanges, aussi bien économiques, culturels que sportifs », ajoute la présidence comorienne. Depuis plus d’un an, des migrants continentaux, originaires pour la plupart des pays des Grands lacs ou de la Corne de l’Afrique, transitent par les trois îles indépendantes, avant de rejoindre Mayotte dans l’espoir de trouver une vie meilleure ou de bénéficier des soins. On dit que des passeurs comoriens seraient impliqués dans ce business très lucratif. Pas plus tard qu’au mois de mars dernier, cinquante migrants continentaux ont séjourné, des semaines durant, au nord de la Grande Comore dans le village natal d’un passeur très connu, sans être dérangés par les autorités comoriennes. Ces candidats sont repartis au calme. Possible qu’ils aient réussi à rentrer à Mayotte clandestinement. Remarque plus importante à noter, lors de cet entretien téléphonique du 11 mai : le président de l’Union des Comores, n’a aucun moment critiqué l’opération « Mayotte Place Nette » et n’a pas fait mention d’une quelconque réclamation sur le statut de l’île aux parfums. Pourtant, ce sont souvent les revendications territoriales qui causent les crispations entre Paris et Moroni, plus particulièrement dès que les autorités françaises veulent expulser des comoriens originaires des autres îles.
Invitation en France
Les deux présidents, dont le dernier appel remonte au 10 février, quand le premier félicitait le second pour sa réélection, qui souffre toujours de légitimité, ont échangé sur des sujets ayant un lien avec l’actualité mondiale du moment, à l’instar de la guerre opposant la Russie à l’Ukraine. « Azali Assoumani a réitéré sa position sur l’Ukraine et la pertinence des résolutions de l’Organisation des Nations unies, tout en soulignant que les deux parties en conflit doivent parvenir à une paix durable », rapporte le service de communication de Beit-Salam. A propos de la Palestine aussi, le chef de d’État comorien a réaffirmé sa position relative à l’urgente nécessité d’instaurer un État palestinien. « Il a aussi rappelé la position historique de la France incarnée notamment par le Général de Gaulle, François Mitterrand et Jaques Chirac, et a, dans ce sens, encouragé son homologue français à poursuivre sa politique d’apaisement et à jouer un rôle de médiateur, pour une paix durable dans la région, et notamment à travers la défense de la politique de deux États, palestinien et israélien », poursuit le communiqué. A l’issue de cet appel téléphonique, le président français a convié son homologue en France pour le 80eanniversaire du débarquement en Normandie et les Jeux Olympiques. L’occasion pour les deux hommes d’approfondir leurs échanges sur les sujets bilatéraux. Sur le plan sportif, l’échange téléphonique du 11 mai, a permis aux deux dirigeants de discuter des Jeux desIles de l’Océan Indien de 2027attribués aux Comores, de la coopération et de l’intégration régionales.
A deux ans des élections municipales, Ambdiwahedou Soumaïla remet le choix d’une nouvelle candidature à sa famille politique, Les Républicains.
Maire de Mamoudzou depuis 2020, Ambdilwahedou Soumaïla se retrouve confronté à toutes les crises du territoire, sanitaire, social, migratoire et insécurité. Un contexte qu’il doit gérer au quotidien, sans qu’il n’oublie ses projets de Mamoudzou 2030. Alors qu’il reste deux ans de mandat, l’élu Les Républicains nous parle des sujets qui touchent particulièrement sa ville dans un long entretien accordé à Flash Infos.
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Lundi soir, le maire de Mamoudzou a rencontré les riverains de Cavani exaspérés par la présence sur la voie publique de centaines de migrants originaires d’Afrique continentale.
La Région Réunion, ici représentée au centre par Patricia Profil, a accepté d’aider un groupe d’élèves de l’école d’excellence sportive de Mamoudzou à assister au passage de la flamme olympique, sur l’île Bourbon, en juin. A droite, l’ex-sprinteur, Daniel Sangouma, ambassadeur sportif de la ville de Mamoudzou.
Ambdilwahedou Soumaïla a rencontré plusieurs municipalités réunionnaises, confrontées parfois à des violences perpétrées par des jeunes originaires de Mayotte.
La présentation des deux scénarios du futur front de mer de Mamoudzou a fait l’objet d’une réunion publique, le vendredi 15 mars 2024.
Flash Infos : On va commencer malheureusement par les choses qui vont mal. Crise de l’eau, bouchons dûs aux travaux du Caribus, affrontements réguliers devant Bamana, le collège de M’gombani et la zone du rond-point Baobab, tensions à Cavani avec la présence des migrants, barrages et blocus des administrations par les manifestants, même si tout n’est pas du ressort de la ville, avez-vous comme vos habitants cette impression de beaucoup subir cette année ?
Ambdilwahedou Soumaïla : Naturellement, les Mahoraises et les Mahorais sont réputés pour leur résilience, mais depuis une quinzaine d’années, cette résilience traditionnelle est mise à rude épreuve par divers défis : vols, cambriolages, violences quotidiennes, dégradations environnementales, crises de l’eau, migration, spoliation des terres et récemment, des meurtres par armes à feu. Malgré les avertissements formulés lors des Assises de la sécurité et de la citoyenneté au début de notre mandat, la situation reste complexe. Nous persistons dans notre engagement à lutter aux côtés de nos partenaires institutionnels et associatifs pour la sécurité de nos citoyens. À Mamoudzou, nous avons renforcé nos effectifs de policiers municipaux, visant à atteindre 70 agents d’ici 2026. Nous poursuivons également le déploiement de caméras de protection, actuellement au nombre de 66 avec un objectif de 120. Nous présentons un dossier pour la phase 3 de vidéosurveillance dans le cadre du dispositif FIPDR, incluant une couverture des établissements scolaires pour protéger nos élèves et le personnel éducatif. Concernant les affrontements devant les établissements scolaires, nous adoptons une approche ferme : les perturbateurs identifiés, avec l’aide des caméras de surveillance, seront exclus de l’école pour ne pas compromettre l’apprentissage des autres élèves. De même pour les affrontements au rond-point du Baobab et à Dinga, où nous appelons à un changement de doctrine pour cibler les voyous là où ils se trouvent. Le ministre de l’Intérieur nous a promis la mise en place d’une unité spéciale constituée d’une cinquantaine d’hommes et de femmes.
Concernant la crise de l’eau, le problème fondamental réside dans la croissance démographique non maîtrisée. Malgré les réparations en cours sur le réseau, il est crucial de réguler l’immigration illégale et d’adopter une politique de décroissance démographique pour résoudre durablement cette crise. Le soutien financier apporté par le conseil départemental de Mayotte et l’État au syndicat Les Eaux de Mayotte permettra d’atténuer le choc après 2025, mais il est nécessaire de prendre des mesures pour l’avenir. Sur la question de la fermeture des administrations publiques, après des discussions avec les collectifs, les services ont été progressivement rouverts. Nous maintenons le dialogue avec les différents collectifs car le combat pour la sécurité de Mayotte est un combat collectif. Enfin, concernant les travaux de voirie, bien que perturbateurs, ils offriront bientôt des alternatives de transport plus durables. Des mesures palliatives sont mises en place pour atténuer les désagréments, et nous exprimons nos excuses pour ces inconvénients temporaires, tout en comptant sur la compréhension de la population pour l’aménagement futur du territoire.
F.I. :L’État a engagé « un Wuambushu 2 » depuis un mois maintenant en associant davantage les élus. Comment jugez-vous son action sur la commune de Mamoudzou ?
A.S. :Vous avez raison, il y a eu un changement de méthode entre la première opération et celle-ci. On voit beaucoup de mieux. Avant, on ne savait pas ce qui se passait. Là, nos services, notamment la police municipale, les services techniques, la nouvelle direction prévention et tranquillité urbaine, en lien avec la direction générale des services et le cabinet du maire, sont pleinement impliqués. Ensemble, nous définissons les zones d’intervention, les délais d’intervention, ainsi que la répartition des rôles et des missions de chacun, et nous agissons de concert. Il est à noter que l’opération « Place Nette » ne se limite pas à des mesures de sécurité. C’est également une évolution dans notre approche. Nous retirons les carcasses, effectuons un nettoyage approfondi des quartiers, les équipes d’espaces verts interviennent en amont pour élaguer, le service voirie pour reboucher les trous, et nous sollicitons la Cadema (N.D.L.R. Communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou), qui a repris la compétence depuis 2020, pour sécuriser les caniveaux si nécessaire.
F.I. : Le démantèlement du stade de Cavani a amplifié le phénomène d’occupation de la voirie par les migrants. Quelle serait pour vous la solution ?
A.S. : J’étais lundi soir dans une réunion publique avec les riverains. Il est impératif de protéger fermement nos frontières pour éviter la récurrence de situations comme celle de Cavani, tant ici qu’ailleurs sur le territoire. Nous ne tolérerons pas l’émergence de camps de migrants en plus des bidonvilles déjà présents. J’ai prévu de transmettre une pétition au président de la République,ce 17 mai (N.D.L.R. Emmanuel Macron rencontrera les élus mahorais pour leur présenter une première version de la loi Mayotte). Mayotte a besoin du soutien personnel du Président Macron pour sortir du chaos migratoire, sanitaire et sécuritaire. Il y a également un enjeu économique avec des restaurateurs qui ne peuvent plus ouvrir. On veut qu’il n’y ait plus de migrants devant le stade, peu importe comment. Il y a des personnes vulnérables qui ont été prises en charge dernièrement. C’est bien, mais il faut aller rapidement. Car plus on attend, plus ça laisse l’opportunité aux autres de venir.
F.I. : La circulation alternée a produit des effets, même si chaque nouveau feu tricolore a apporté son lot de difficultés. Le dispositif va-t-il perdurer ? Et si oui, toujours sous une forme similaire ?
A.S. :La circulation alternée reste un dispositif temporaire et palliatif. Les demandes d’extension du dispositif les vendredis et samedis ou son maintien après la mise en place des bus Caribus (en septembre) sont nombreuses dues aux difficultés de circulation ces deux jours en particulier. L’intérêt pour ce système dépasse même les frontières de Mayotte, comme en témoignent les discussions avec des collègues maires à La Réunion. Nous continuerons à échanger avec tous les partenaires concernés. Notre approche de gouvernance reste la même depuis quatre ans : partage des décisions importantes et consultation citoyenne. Nous croyons en la coconstruction pour faire accepter les choix difficiles mais nécessaires pour le bien commun. Il faudra également de la patience lors des tests des feux tricolores, car le paysage routier de Mamoudzou évoluera considérablement à court et moyen terme avec l’introduction des Caribus. Pour l’instant, on garde le même dispositif jusqu’en juillet. Les options restent ouvertes ensuite.
Flash Infos : Comme évoqués plus haut, les caillassages ont été très fréquents depuis le début de l’année scolaire. Pourquoi polices municipale et nationale ont-elles autant de mal à résoudre le problème ?
A.S. :Tant que la doctrine sera l’emploi du gaz lacrymogène en vue d’une dispersion, le résultat sera le même. En effet, les voyous savent que ce sont les seules armes qui seront utilisées donc ils s’en foutent complètement car ils sont déjà immunisés. L’emploi d’autres armes, le corps à corps, l’interpellation individuelle et collective, bref, la mise hors d’état de nuire restent les seules solutions pour ramener la paix et ainsi nous éviter le pire, qui serait la tentation de vouloir se venger soi-même comme nous le voyons arriver tout doucement mais sûrement. On mobilise également les parents et les associations. Une enveloppe d’un million d’euros a été débloquée pour ces dernières. On change de stratégie aussi avec la création d’une direction spécifique à la prévention de la sécurité publique.
F.I. : Vous avez promis un renforcement de la vidéosurveillance. Qu’en est-il aujourd’hui ?
A.S. :Nous allons au-delà du simple renforcement de la sécurité en déployant un plan de prévention de l’insécurité (PPI) incluant l’installation de 40 nouvelles caméras, portant notre total à environ 56 caméras opérationnelles d’ici juillet prochain. En parallèle, nous prévoyons une deuxième phase pour ajouter 40 autres points de surveillance, portant notre total projeté à 120 caméras. Nous sommes en train de finaliser notre demande de subvention FIPDR 2024, à déposer d’ici fin mai. De plus, nous prévoyons d’introduire la vidéo-verbalisation dès juillet 2024. Actuellement, 50 caméras sont en service, 43 issues de notre dispositif existant et sept en cours d’installation. En collaboration avec le ministère de l’Intérieur, nous avons obtenu un terrain pour construire un nouvel hôtel de police, regroupant la police municipale et la police nationale pour une coordination plus efficace. Nous prévoyons de mutualiser plusieurs espaces pour améliorer l’efficacité, inspirés par une initiative à Nice. Nous sommes déterminés à garantir la sécurité de nos citoyens, tout en valorisant l’éducation, l’instruction et la prévention, une responsabilité partagée par tous. Actuellement, dans la phase 2 du projet, nous remplaçons et renforçons les caméras endommagées et étendons le dispositif avec 63 sites supplémentaires, pour un total de 110 caméras. Ce projet a nécessité un investissement de 4,8 millions d’euros. Depuis avril 2022, nous travaillons avec un prestataire pour les installations. À ce jour, les travaux sont terminés sur 46 sites, en cours de mise en service, tandis que les 17 sites restants seront bientôt achevés.
F.I. : Toujours sur le sujet des conflits de quartier, on vous a vu vous rendre à La Réunion pour échanger avec vos collègues élus qui connaissent ces violences plutôt en période de ramadan. Quel était votre but et qu’est-ce qu’il en est ressorti ?
Dans la continuité de notre projet de territoire, Mamoudzou 2030, nous visons à faire de Mamoudzou une ville–monde, comme en témoignent nos partenariats avec des villes telles que Saint-Pierre, La Possession, Nice, ainsi qu’avec des partenaires au Togo, en Tanzanie, à Madagascar, et bientôt avec Cayenne, au Canada, au Royaume-Uni et ailleurs. Nous reconnaissons l’importance de l’internationalisation, notamment avec la mondialisation et les nouvelles technologies. Nous voulons préparer les jeunes Mahorais à être des citoyens du monde en leur offrant des opportunités à l’étranger. Nous devons également soutenir nos concitoyens qui vivent ailleurs et rester solidaires face aux défis communs, comme la violence. J’ai d’ailleurs rencontré les communautés locales et plusieurs élus. La réussite de Mayotte et de La Réunion est liée, et nous devons travailler ensemble pour façonner l’avenir. C’est dans ce sens qu’à travers notre association des maires de Mayotte, nous avons proposé de mettre en place une conférence des maires de l’océan Indien Mayotte-Réunion pour poser les nouvelles bases d’un travail partenarial et ainsi nous ouvrir les champs du possible. Nous avons fait la proposition au président de l’association des maires de la Réunion la semaine dernière, nous restons attentifs à son retour. Enfin, La Réunion accueillant la flamme olympique, le 12 juin, la Région Réunion invitera des pensionnaires de notre école d’excellence sportive à assister à l’événement.
F.I. : Cette semaine comprend un rendez-vous important. La présentation du projet des deux lois Mayotte par Emmanuel Macron, ce vendredi 17 mai.
A.S. :Nous sommes arrivés à Paris, ce mardi. Presque tous les maires seront là. Seul celui de M’tsangamouji a des obligations. Je salue la méthode de la ministre des Outre-mer, Marie Guévenoux, qui implique toutes les forces vives pour co-créer les projets de loi, et son engagement envers la transparence. Le moment de vérité sera le 17 mai, lorsque nos propositions seront évaluées, marquant un premier jugement sur le fond. C’est une bonne chose que ce soit le président de la République qui donne les premiers arbitrages. Je souligne également le leadership du président du Département, Ben Issa Ousseni, lors de la crise sociale, rassemblant tous les Mahorais autour du projet commun « Mayotte ». Il est primordial que toutes les voix, notamment celles des élus mahorais, soutiennent la volonté populaire, en particulier sur la suppression du droit de sol et l’abrogation des titres de séjour territorialisés. Le développement économique est nécessaire. Il faut qu’on faut sortir des crises successives.
Concernant la piste longue et l’annonce sur le choix de la Grande-Terre,l‘annonce diffusée de manière abrupte sur Facebook a suscité un profond émoi, en particulier dans la région où elle a été publiée. Il incombe désormais à Christophe Masson (N.D.L.R. délégué à la piste longue) de parcourir Mayotte et les médias, comme il s’y était engagé lors des consultations, afin d’expliquer et de justifier cette décision. Je l’invite formellement à le faire rapidement, sans délai. J’attends avec impatience et intérêt cette rencontre, car le sujet est crucial pour le développement de notre territoire.
F.I. : Le village de Kaweni continue de se transformer avec la zone scolaire d’un côté et l’arrivée du Caribus de l’autre. Où en est-on dans ce qui représente le plus gros village de la commune de Mamoudzou ?
A.S. :On vient de sortir d’un rendez-vous avec la directrice de l’Anru (N.D.L.R. Anne-Claire Mialot). Nous avons demandé un accompagnement avec une enveloppe de cinq millions d’euros. Les prix ayant augmenté, on doit réagir pour ne pas que le prohet ralentisse. Déjà à notre arrivée en juillet 2020, nous avions immédiatement pris des mesures pour rassurer notre principal financeur, l’Anru, sur notre engagement à accélérer le projet de rénovation urbaine de Kaweni. L’agence commençait à douter de notre volonté, malgré le succès de la première phase du projet, qui a transformé le quartier de M’gombani au centre de Mamoudzou. Je tiens à remercier le président du conseil départemental de l’époque, Soibahadine Ibrahim Ramadani, ainsi que son successeur, pour leur précieuse aide, notamment en matière de maîtrise foncière. Le Smiam a également joué un rôle crucial dans la partie concernant les zones scolaires. La gestion des parcelles et des équipements sportifs à Mayotte a nécessité une coordination complexe. La partie foncière privée a également été un défi, mais cela témoigne de notre engagement à restaurer la confiance de nos partenaires. Nos équipes, notamment sous la direction d’Élodie Furic, ont été exceptionnellement dévouées, tant sur le plan opérationnel que sur celui de l’insertion économique. Bien que nous regrettions le départ de Mme Furic, nous espérons que son successeur continuera sur la même lancée. Nous tenons également à remercier les associations et les habitants de Kawéni pour leur collaboration précieuse. Le programme de rénovation urbaine du village est maintenant en phase opérationnelle, avec des travaux en cours dans la zone scolaire, menés en collaboration avec le rectorat, la Cadema et Alma. L’objectif est de créer un environnement sécurisé comprenant des espaces publics, des équipements et des logements. Parallèlement, le programme de renouvellement urbain de Kawéni s’étend aux travaux de réaménagement des espaces publics, des voiries et des logements dans les quartiers de Mahabourini et de Bazama, notamment pour la construction de la maison des sports et la requalification de la maison du projet, lieu central d’information et de coordination, ainsi que pour le grand stade. Cette dynamique de transformation est soutenue par nos partenaires privilégiés, notamment l’agence de rénovation urbaine, avec laquelle nous solliciterons un second avenant en juillet, ainsi que par l’État et le Département.
F.I. : Les yeux commencent à tourner vers le front de mer où Departement, Cadema et municipalité ont des projets. Qui commence et surtout comment s’assurer que cela n’impacte pas trop le quotidien des usagers qu’ils soient passagers de la barge, automobilistes, piétons, conducteurs de deux-roues, bus ou camions ?
Pour moi, il s’agit du projet du siècle. Il va redéfinir le front de mer pour les cinquante ans à venir. Le Département commence avec le pôle d’échanges multimodal (PEM) et les projets connexes à partir d’octobre 2024. C’était initialement en avril, mais les blocages ont entraîné un report. La ville suit avecses nouveaux espaces publics du front de mer, prévus après la rentrée 2025. La Cadema avec le Caribus, démarrant après les travaux du front de mer, notamment la consolidation de l’enrochement de la rocade. Cependant, un problème majeur persiste : l’apparition d’un lac devant l’hôtel Caribou sous la route nationale représentant un danger pour les usagers de la route et les activités adjacentes au tronçon reliant l’entrée de la barge au rond-point ZénaMdéré. Il est crucial de souligner l’importance d’une communication globale pour réduire les perturbations lors des grands projets. Une coordination efficace entre les institutions peut atténuer ces perturbations, comme démontré lors de la première phase des travaux du front de mer, avec la circulation alternée entre la Ville et la Cadema. Parfois, les difficultés surviennent lorsque les porteurs de projet ne parviennent pas à trouver d’interlocuteur, ce qui impacte leurs chantiers et, par conséquent, les usagers. Là, la Ville est chargée de l’animation et un comité de pilotage est mis en place avec l’État. Une réunion est prévue en juin.
Il y a des acteurs incontournables, la Dealm, la préfecture de Mayotte, la CCI, la SIM, le syndicat des eaux pour refaire les réseaux, les entreprises et organismes installés dans le périmètre du front de mer, les concessionnaires des réseaux (téléphonie, électricité et la population. Nous ferons exactement ce que nous avons déjà entamés, la gouvernance partagée des projets importants. Consultation citoyenne, réunion de travail pour que le projet et les contraintes liées au projet soient connues, partagées voire même anticipées si besoin pour amoindrir les désagréments. Notre meilleure alliée sur ce sujet c’est la transparence vis-à-vis de tout le monde. Comme on dit chez nous, un problème connu, c’est une solution à moitié trouvée.
F.I. : Est-ce que malgré toutes les difficultés, vous avez déjà en tête de vous représenter dans deux ans ?
A.S. :Je tiens à remercier chaleureusement les habitants de Mamoudzou pour leur soutien essentiel au cours des quatre dernières années, notamment lors des crises sanitaires (Covid-19 et eau) de la sécurité et sociales. Leur appui nous a permis de rester debout face à l’adversité, avec un engagement inébranlable pour Mamoudzou et Mayotte. Nous sommes déterminés à poursuivre notre action pendant les deux prochaines années, avec un investissement total pour notre ville et notre île. Ce seront deux années d’engagements. En tant que leaders, nous avons une responsabilité envers Mayotte, et notre engagement envers sa prospérité est absolu. Malgré les difficultés les agents, appliquent cette idéologie : « On ne travaille à Mamoudzou, on vit la Ville ». Quant à ma candidature future, c’est une question qui revient aux électeurs et à ma famille politique, et je respecterai leur décision lorsque le moment sera venu. C’était déjà comme ça en 2020. Je ne sais pas me déclarer candidat. C’est ma famille politique qui m’avait poussé à être maire, je respecterai donc ce choix.
F.I. : Mais avec les projets lancés et Mamoudzou 2030, ça ne vous donne pas envie de continuer et les mener à bien ?
A.S. : Vous savez, en 2020, je disais que le quotidien, c’est bien, mais il faut aussi avoir une vision à moyen et long terme. C’est l’intérêt des projets de Mamoudzou 2030, il ne pourra pas y avoir du retour en arrière. Le stade de Tsoundzou, le front de mer, le palais des Congrès, ils sont déjà lancés. Même si en cas de changement de maire, il faudra les mener à bien.
Les maires en concertation ce jeudi
A la veille de la présentation du double projet de loi Mayotte par Emmanuel Macron, les maires mahorais se réuniront à 12h30, ce jeudi. La réunion se tiendra à l’Assemblée nationale sur proposition de Mansour Kamardine, le député de la deuxième circonscription de Mayotte. « L’objectif étant d’arrêter une position commune, de parler d’une seule et même voix et d’afficher une unité sans faille pour la défense des intérêts de Mayotte », indique l’association des maires de Mayotte, dans un communiqué.
Ali Moussa Moussa Ben, président de la CCSud et Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé et à la Prévention, ont signé une convention devant permettre à un centre de santé intercommunal de voir le jour dans le Sud de l’île.
Si la journée de jeudi était consacrée au choléra lors de la visite du ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, Frédéric Valletoux, ce vendredi était consacré à l’accès au soin. Le ministre, la Communauté de communes du Sud de Mayotte, l’Agence régionale de Santé et la préfecture ont notamment signé une lettre d’engagement entérinant le début de la mise en place d’un centre intercommunal de santé.
Le ministre délégué à la Santé et à la Prévention, Frédéric Valletoux, a poursuivi sa visite ce vendredi sur le thème de l’offre de soin sur le territoire, en se rendant à la mairie de Bandrélé. Là, a eu lieu la signature d’une lettre d’engagement du contrat local de santé intercommunal de la Communauté de communes du Sud de Mayotte (CCSud) par cette dernière, l’Agence régionale de santé (ARS), la préfecture et le ministre. Ce document prévoit la création de la première communauté professionnelle territoriale de santé. Une maison de santé à l’échelle de l’intercommunalité qui est jugée nécessaire pour permettre à la population d’accéder aux soins.
“C’est la première fois ici qu’il y a une communauté de communes, des élus, qui s’engagent pour la santé de manière organisée, structurée avec l’ARS, pour apporter un service supplémentaire aux habitants”, a déclaré le ministre à l’issue de la signature de la convention, soulignant le caractère “majeur” de cette nouveauté.
L’engagement des élus souligné
“Cela fait partie des outils nécessaires pour mieux accompagner les administrés”, affirme Ali Moussa Moussa Ben, président de la CCSud, qui précise que la future infrastructure doit venir compléter le travail effectué par les Centres communaux d’action sociale (CCAS). “Vu le désert médical qu’il y a à Mayotte, c’est nécessaire de nous préparer, à notre niveau, pour qu’on puisse pallier ce manque”, poursuit-il.
Les travaux de mise en place du projet démarrent donc à cette signature, projet qui met déjà en avant plusieurs objectifs, comme lutter pour l’insertion et l’accès aux soins aux personnes en situation de handicap, améliorer le rapport à la prévention ou encore aider à l’installation des professionnels de santé.
Pour Frédéric Valletoux, cette démarche devrait être entreprise dans l’ensemble des départements de France, pour remédier au manque général d’accès aux soins sur le territoire national. Il affirme que si les élus s’engagent, à l’image de ceux de la CCSud, “on soignera mieux demain, les professionnels resteront plus longtemps sur les territoires”.
Le ministre a ensuite poursuivi sa visite en se rendant à la nouvelle et première maison de santé pluridisciplinaire de Mayotte, à Ouangani, inauguré le 21 avril dernier, puis place de la République à Mamoudzou, pour voir un camion de dépistage des Infections sexuellement transmissibles (IST) et pour la présentation d’une nouvelle ligne d’écoute sur les questions liées à la santé sexuelle.
La préfecture a annoncé ce mercredi soir un premier décès lié au choléra. Il s’agit d’un enfant de trois ans qui habitait à Koungou, dans le quartier au sein duquel plusieurs cas de choléra avaient été identifiés ces dernières semaines. Une campagne de vaccination y avait été notamment menée et un centre de dépistage installé à proximité par l’Agence régionale de Santé (ARS). L’entourage de l’enfant a été traité par les équipes d’intervention. Le dernier bilan de l’ARS fait état de 58 cas confirmés de choléra.
Ce mercredi, le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville, a présidé la cérémonie de commémoration du 79ème anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945 sur le parvis de la mairie de Dzaoudzi-Labattoir. “De la guerre du 8 mai 1945, nous avons conservé une mémoire. Celle-ci s’est nourrie de l’histoire des combats de la France Libre et de la Résistance comme celle de la déportation et de la collaboration”, a-t-il déclaré lors de son hommage rendu en Petite-Terre.
Ce mercredi 8 mai, de 8 heures à midi, c’est toute une matinée de sensibilisation au handicap qui est proposée au terrain de football de M’tsangamouji. Cet événement nommé “Hand’! Cap Actif” s’inscrit dans le cadre de la convention pluriannuelle liant le Département et la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Des activités ludiques permettront de mobiliser des personnes invalides et valides. D’autres se focaliseront sur l’accès au droit (pour informer sur les démarches, les dispositifs existants) et l’insertion professionnelle grâce à la présence de plusieurs partenaires. “L’occasion de permettre aux personnes en situation de handicap de la commune et les aidants familiaux de bénéficier d’un moment de sortie, d’activité et de partage”, communique le Département.
Le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers (FNSP), le Lieutenant-colonel Jean-Paul Bosland, sera en visite officielle à Mayotte à compter du lundi 13 mai. Ce dernier sera accueilli à l’aéroport de Pamandzi à 8 heures par l’état-major des sapeurs-pompiers de Mayotte et les présidents des amicales de sapeurs-pompiers de Mayotte. Cette visite officielle de trois jours sera l’occasion de visiter les différents sites du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Mayotte, de faire un point sur la situation du volontariat à Mayotte, et de faire la promotion du réseau fédéral des associations de sapeurs-pompiers de France. Elle débutera par un petit-déjeuner avec des élus locaux au Centre de secours de Pamandzi à 9 heures.
“Un vieux pneu concourt à l’historique course de pneus de Mayotte, où se croisent les destins de deux femmes, sous un soleil de plomb.” C’est le pitch du court-métrage documentaire hybride mahorais Haraka-Haraka, dont l’équipe de production Fundi nous indique qu’il est sélectionné à la 13ème édition du Champs Elysées Film festival, prévue du 18 au 25 juin. L’oeuvre en noir et blanc est le nouveau film “made in Mayotte”, réalisée par Germain Le Carpentier et produite par Daniel Chebani Chamssoudine, à l’origine également de Laka. Ce festival fondé en 2012 par la productrice, distributrice et exploitante Sophie Dulac, réunit chaque année à Paris plusieurs milliers de spectateurs et professionnels, présentant le temps d’une semaine des films “audacieux, inédits et engagés”.
En tout, pour les formats courts, onze courts métrages américains, treize courts métrages français et six moyens métrages concourront pour les prix du public et les grands prix du jury. Le réalisateur, scénariste et acteur Jean-Baptiste Durand présidera le jury dédié à cette catégorie. Il sera accompagné de quatre personnalités incarnant la création indépendante contemporaine : Emilié Brisavoine, Park Ji-Min, Nans Laborde-Jourdàa et Ovidie.
La cérémonie d’ouverture aura lieu au Publicis Cinémas.
“Nos volontaires des filières restauration, métallier-soudeur et charpentier-bois sont fiers de faire partie du clip “Limbala”, de Zily Officiel”, se félicite sur Facebook le régiment du service militaire adapté (RSMA) de Mayotte. Sorti dimanche 5 mai sur toutes les plateformes de streaming et de téléchargement, le clip musical de Zily Limbala au sujet des études, du travail et de se battre pour s’épanouir, et réalisé par Max Desiigner et Clap productions, met en scène des jeunes recrues du RSMA. La vidéo comptabilisait déjà plus de 20.000 vues ce mardi 7 mai.
La quatorzième édition du forum économique des îles de l’océan Indien prendra place au technopole, à Dembeni, à Mayotte, du 5 au 7 novembre. C’est la deuxième fois en quinze ans que que celui-ci se déroule dans l’archipel. L’événement a connu deux reports successifs : initialement prévu en novembre 2023 puis en avril 2024, la crise de l’eau et les problématiques sécuritaires avaient eu raison de lui. Les organisateurs, l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim), la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM), l’association Mayotte technopole et Cap business océan Indien, accueilleront 200 opérateurs économiques.
Au programme, trois jours de conférences autour de la production régionale avec neuf tables rondes et neuf ateliers de travail. Pour 2024, de nouveaux outils seront disponibles tels que : une plateforme B2B (Business to business) en ligne pour organiser en amont des rendez-vous dans des espaces dédiés lors de ces trois jours, des ateliers de fresque de la biodiversité pour sensibiliser aux enjeux de préservation des écosystèmes marins et terrestres des îles, ainsi que des pauses cafés/déjeuners pour favoriser les prises de contacts.
Quinze élèves du collège de Kawéni 1 et du lycée Bamana, à Mamoudzou, concourront à Marseille du mardi 14 au vendredi 17 mai lors des championnats de France de danse battle Hip-hop. Photo fournie par Alban Rizzitelli.
Deux équipes du collège Kawéni 1 et du lycée Bamana, à Mamoudzou, participeront aux championnats de France de danse battle hip-hop à Marseille, de l’Union nationale du sport scolaire. Pour ces finalistes du tournoi régional, l’avion a décollé ce jeudi et la compétition s’étalera du mardi 14 au vendredi 17 mai.
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Arbitre féminine de l’année
Fatima Boudoury – Kick-Boxing – LMKMDA
En 2023, Fatima Boudoury a été hyper active au sein de la commission d’arbitrage de la Ligue Mahoraise de Kick-Boxing, Muaythaï et Disciplines Associées. La Sadoise a participé à toutes les sessions de recyclage et tous les challenges de clubs, mais surtout a officié dans les plus grandes compétitions territoriales de l’année. Elle était ainsi de l’équipe des juges arbitres lors des Trophées de la Ligue, qui a opposé combattants Mahorais, Mauriciens et Réunionnais en avril au Baobab, ou encore lors du Super Fight 976, autre gala international qui a vu se confronter des adversaires de France métropolitaine, d’Italie, de Guinée, de la Réunion et de Mayotte, en juillet au gymnase Jean-François Hory de M’gombani.
Marion Defrene – Rugby – CTRM
Capitaine de l’équipe féminine de rugby du Despérados M’Tsapéré, Marion Defrene est en parallèle arbitre depuis janvier 2023. Une orientation prise à la suite d’une rupture des ligaments croisés. « Je me disais que c’était une bonne alternative si je ne pouvais pas rejouer. » Sur l’année écoulé, la femme de 30 ans a pris part à une dizaine de tournois aussi bien chez les jeunes que chez les séniors féminines. Cette double casquette s’avère être fort utile pour la kiné tant « les règles de rugby sont nombreuses et complexes ». Mais surtout, « cela m’a énormément apporté en tant que joueuse, j’ai encore plus de respect pour l’arbitre aujourd’hui ».
Rachmia Kari – Football – LMF
Joueuse polyvalente de l’ASC de Kawéni, Rachmia Kari découvre le monde de l’arbitrage il y a de cela trois ans. Immédiatement séduite, la jeune femme de 22 ans décide alors de se consacrer exclusivement à son nouveau maillot noir. Depuis, la native de Mamoudzou enchaîne les prestations de haut vol dans des rencontres à enjeux. À son actif en 2023 : la finale féminine U13 de la coupe de Mayotte (Devils de Pamandzi face à Unicornis), la finale masculine U19 de la coupe de Mayotte (Ecole de foot de Kawéni contre USC Labattoir), ou encore le match électrique entre les Enfants de Mayotte et le FCM 2 pour le compte de la 21ème journée du championnat R3 Nord. « Je veux m’imposer dans ce monde très masculin et prouver que les filles sont en capacité de tenir les acteurs. » Son prochain objectif : faire son trou en Régionale 2.
Roihama Saindou – Basket-Ball – LRBBM
Roihama Saindou signe son grand retour en 2023 après avoir connu une nomination lors de la dixième cérémonie des Trophées Mayotte Hebdo du Sportif de l’année. Un beau clin d’oeil pour l’une des seules arbitres féminines de l’île, mais aussi une juste récompense puisqu’elle a fait partie du contingent envoyé à Madagascar à l’occasion des JIOI. La gendarme de 25 ans a notamment pris part aux rencontres de 3×3. Habituée à arpenter les parquets du territoire, la coach du BCM est une figure incontournable de l’arbitrage mahoraise depuis 2011. Elle a d’ailleurs géré d’une main de maître la demie-finale de la coupe de Mayotte entre Fuz’Ellipse et Iloni avant de commenter la finale à la télé pour apporter son expertise.
Souraya Madanga et Salya Soulaimana – Ligue Régionale de Handball de Mayotte – Handball
Le jeune binôme originaire de Kani-Kéli a débuté l’arbitrage lors de la saison 2021/2022 et poursuivi dans cette voie, avec une certaine soif d’apprentissage. « J’apprécie lorsque les personnes qui nous encadrent nous expliquent nos erreurs lorsque nous en faisons, car cela nous permet d’évoluer », soutient Souraya Madanga, 17 ans. Avec son acolyte Salya Soulaimana, 18 ans, outre les rencontres de championnat féminin de jeunes, les deux arbitres ont dirigé la finale de la coupe de Mayotte des moins de 16 ans 2022/2023, en juin dernier au gymnase de M’gombani.
Arbitre masculin de l’année
Andhuime Attoumani et Nassime Soumaila – Ligue Régionale de Handball de Mayotte – Handball
Voilà plus d’une décennie que le binôme Andhuime Attoumani/Nassime Soumaila s’est formé et officie de pair pour le handball territorial, régional et national. Le dernier grand rendez-vous en date remonte à juin 2023, et cette finale Métro/Ultramarins du championnat de France Nationales Masculine 2 entre la Case Cressonnière et le Grenoble SMH Métropole Isère, que les deux arbitres les plus hauts gradés de l’île ont mené d’une main de maître. Sans oublier évidemment les grandes affiches du handball mahorais qu’Andhuime et Nassime ont dirigé tout au long de l’année… Un binôme de choc qui fait la fierté de la LRHM.
Erwan Bourhis Humbert – Kick-Boxing – LMKMDA
Un temps retiré de l’arbitrage mahorais pour des raisons professionnels, Erwan Bourhis Humbert a fait son retour dans la fonction en 2022 et celui-ci était bienvenu. « C’est une valeur sure de l’arbitrage kick-boxing. Il est discipliné, rigoureux, il fait partie des meilleurs », salue M’bayé Bakar Ahamada, le président de la Ligue. Au-delà de participer aux compétitions territoriales, Erwan Bourhis Humbert a officié en championnat de France, en février à Cusset, puis a participé à la formation nationale d’arbitrage, en mai à Ajaccio, et obtenu son diplôme, devenant ainsi le premier officiel mahorais détenteur du Brevet Juge Arbitre National (BJAN).
Gaba Mourtadhoi – Basket-Ball – LRBBM
Figure de l’arbitrage depuis 1997, Gaba Mourtadhoi est connu comme le loup blanc. En 2023, il a participé à ses deuxièmes JIOI à Madagascar, après l’édition de 2019. Compétition au cours de laquelle il a notamment arbitré trois rencontres, dont la prestigieuse finale masculine entre Madagascar et La Réunion. « C’était exceptionnel ! » Son autre fait d’armes : la finale tant attendue de la Coupe de France le 11 novembre entre le BC M’Tsapéré et l’Étoile bleue de Kawéni. Autant de matchs à enjeux que l’homme de 42 ans gère d’une main de maître. « Depuis toutes ces années, je sais comment fonctionner avec untel ou untel et canaliser les esprits. J’aime le jeu donc je ne refuse jamais le dialogue. » Un self-control qui lui vaut cette nomination parmi les arbitres de l’année.
Wildane Mpeleke – Football – LMF
Déjà nommé en 2022, Wildane Mpeleke confirme son statut de meilleur arbitre de football avec une nouvelle présence en 2023. « Cette saison a été un pur bonheur pour moi. » L’officiel de 36 ans licencié à l’Olympique de Miréréni a notamment parfaitement tenu son rang lors de la finale de la Coupe de France régionale entre l’ACJS de M’Liha et l’AS Rosador le 14 octobre. Et la qualification au 7ème tour du club de Passamaïnty lui a permis d’être désigné par la ligue mahoraise pour arbitrer un mois plus tard la rencontre entre Le Mée Sports et St-Brice FC en Île-de France. « C’était une grande première ! »
Dirigeants de clubs de l’année
Ahamed Ben-Abdillahi – Zamfi Club M’tzamboro – Volley-Ball
Après avoir fait les beaux jours de l’équipe de football des Abeilles de M’tzamboro, notamment au début des années 2010 en ayant remporté un championnat et une coupe régionale de France, Ahamed Ben-Abdillahi s’est tourné vers le volley-ball et le Zamfi Club M’tzamboro, où il a impulsé une nouvelle dynamique. Celle-là même qui a replacé le club au premier rang de l’échiquier. En effet, après plusieurs saisons sans titre, Zamfi a réalisé le doublé championnat-coupe de Mayotte en 2023, aussi bien chez les hommes que chez les dames ! Une performance historique pour les volleyeuses m’tzamboroises, qui ont remporté leurs deux premiers titres majeurs.
Bounou Anli – ASC Tsingoni – Handball
Le sens du management. Voilà une qualité qui définit parfaitement Bounou Anli, le président de l’ASC Tsingoni depuis 2018. Son retour à la tête du club, après un premier passage aux débuts des années 2000, sonne comme un renouveau. L’ancien trésorier de la ligue de handball fédère autour d’un projet de mandature commun et s’entoure de techniciens et de cadres compétents. « Nous avons mis les moyens sportifs et administratifs pour restructurer le club à tous les niveaux. » Conséquence directe : toutes les catégories ont eu des résultats, à l’image des filles qui marchent sur l’eau. Autre satisfaction ? L’augmentation de 150% du nombre de licenciés, passés de 80 à plus de 200. Un bâtisseur dans l’âme.
Cléa Lecoq – Club Gymnique Passamaïnty – Gymnastique
Cléa Lecoq préside le Club Gymnique de Passamaïnty depuis qu’elle l’a fondé en 2021. L’association compte une quinzaine d’encadrants et près d’une centaine de licenciés dont 96% de filles. Proposant jusqu’à présent ses séances de gymnastique artistique, gymnastique rythmique et baby-gym au collège de Passamaïnty, le CGP a, cette saison 2023/2024, étendu son activité à Vahibé, au plateau polyvalent où il encadre une fois par semaine, jusqu’à une quarantaine de jeunes apprenties gymnastes par séance. De plus, Cléa Lecoq impulse la dynamique territoriale avec l’ambition de voir apparaître de nouveaux clubs de gymnastique sur l’île.
Mohamed Boina – RCSSM Bouéni – Rugby
Féru de rugby depuis son enfance, Mohamed Boina alias Black Momo se démène pour faire de son sport de cœur une référence sur le territoire. L’aficionados de 41 ans devient joueur-président du Racing Club de Bouéni en 2017 et enchaîne les belles performances avec pas moins de trois championnats remportés à XV, à X et à VII depuis sa prise de fonction. Mais sa plus belle victoire s’avère être le retour au premier plan de l’équipe féminine et de l’école de rugby ainsi que le lancement d’une section sportive. « Au départ, c’était super compliqué, mais il faut toujours croire en son projet et ne pas hésiter à faire confiance à son équipe dirigeante. »
Nicolas Fraisse – Tennis Club Ascugre de Koropa
Nicolas Fraisse est à la tête du Tennis Club Ascugre de Koropa, dont les licenciés se comptent par centaine chaque année et représentent jusqu’à 80% des licenciés de Mayotte, tous clubs de tennis mahorais confondus ! Le TCK a et continue de former de nombreux jeunes, notamment ceux issus de quartiers prioritaires, pour lesquels les frais d’inscription sont pris en charge par le club. Il était représenté aux Jeux des îles d’août et septembre derniers par l’un de ses talents formés au club, Shayan Saboor, auteur d’un bon tournoi à Tana. Avec les nombreuses activités mises en place au TCK (cours, open, sport scolaire, beach tennis…), Nicolas Fraisse n’a pas fini de contribuer au développement du sport mahorais, du tennis en particulier.
Dirigeant(e) de ligue-comité de l’année
Fahar Madi – CDPM – Pétanque
Après les six médailles aux Jeux de la Commission de la jeunesse et des sports de l’océan Indien et la victoire de la doublette hommes à la coupe DOM-TOM en 2022, les deux breloques de bronze obtenues aux JIOI à Madagascar en 2023 confirment la bonne santé des boulistes mahorais. « C’était l’objectif de notre mandature », se réjouit Fahar Madi, le président du comité départemental de pétanque. Des performances signées Katiza Zafitody Michon (tirs de précision) et Asmina Attoumani (tête-à-tête). « Ce n’est pas rien pour une première participation. » Ces résultats doivent permettre de continuer à développer l’activité sur le territoire, notamment chez les jeunes.
Jean Marie Tasta – Comité Territorial de Rugby de Mayotte – Rugby
57 ans d’expérience du rugby au service de l’ovalie mahoraise : voici la contribution de Jean Marie Tasta. Depuis son arrivée il y a un à Mayotte, l’originaire du Lot-et-Garonne âgé de 67 ans consacre une partie de son temps libre au développement de sa discipline de cœur. Le dirigeant bénévole coordonne par exemple les actions d’initiation au rugby menées par le comité au sein des écoles primaires, notamment dans les zones Mamoudzou, Dembéni ou encore dans le Nord, ou auprès des associations locales à l’instar de celle de la protection de l’enfance basée à Longoni.
Louis Soubrouillard – LRHMM – Haltérophilie
Le président de la ligue régionale d’haltéropholie et de musculation est un homme heureux. Sa discipline est celle qui a récolté le plus de médailles (9) lors des derniers JIOI à Madagascar. Un sacré coup de projecteur pour celui qui s’éverture à développer son sport depuis seulement deux ans. « C’est une grande fierté », indique Louis Soubrouillard, qui propose des séances aux lycéens de Kahani deux fois par semaine et une session pour les adultes le mercredi soir. Ne lui reste plus qu’à surfer sur cette dynamique pour définitivement démocratiser la pratique. « Il ya énormément de potentiel ! »
M’bayé Bakar Ahamada
Le président de la Ligue Mahoraise de Kick-Boxing, Muaythaï et Disciplines Associées (LMKMDA) a porté haut sa discipline en 2023. Les sélections de Mayotte qu’il a conduit en Coupe de France de kick-boxing Low Kick, Kick Light et K1 ont remporté de multiples médailles nationales dont un titre de vainqueur de Coupe de France. Celle qu’il a mené aux Jeux des Îles de l’Océan Indien, en août et septembre dernier à Tana est revenu avec trois médailles sur quatre combattants, dont un titre de vice-champion des JIOI 2023. M’bayé Bakar a par ailleurs envoyé deux officiels en formation en métropole, leur permettant de de devenir juge arbitre nationaux. Sans parler des nombreuses formations (officiels, grades, cadres) organisés sur l’île et dont ont bénéficié plusieurs dizaines de licenciés mahorais… Une année 2023 aboutie pour le dirigeant.
Soazara Sulleman – LRBBM – Basket-Ball
Joueuse, arbitre et dirigeante au BCM, Soazara Sulleman est aussi à la tête de la commission Basket Vivre Ensemble à la ligue régionale de basket-ball depuis octobre 2020. Sa mission ? Promouvoir la discipline le plus largement possible, notamment auprès des vétérans et des personnes âgées. Deux équipes féminines et masculines se sont par exemple rendus à Diego Suarez, mais aussi à Rodrigues et à Maurice en 2023 pour participer à des rencontres régionales. « Le but de ces déplacements est de partager le vivre-ensemble dans l’océan Indien. » Un rôle cher à la quadragénaire, qui milite pour le développement d’une pratique loisirs de son sport de cœur.
En avril, l’Union des Comores a subi de nombreuses intempéries, ayant provoqué des inondations.
Un rapport transmis aux partenaires du pays, révèle que 68 835 personnes, dont 26 545 uniquement sur l’île d’Anjouan, ont été touchées par les inondations de ces deux dernières semaines. On compte 149 familles déplacées et une personne portée disparue depuis le 29 avril.
149 familles ont dû être déplacées en raison des dégâts causés par les intempéries aux Comores.
Du 26 avril au 3 mai, les Comores ont connu une météo très agitée, caractérisée par des fortes pluies et des vents plus ou moins violents, dont les traces sont encore visibles dans certaines zones du pays. En plus des tempêtes, la dernière en date s’appelait Hidaya, les îles indépendantes avaient été lourdement touchées par des inondations pas meurtrières comme au Kenya, mais dévastatrices. Le document d’évaluation rapide disponible, présenté en début de semaine aux partenaires extérieurs et au corps diplomatique, accrédité en Union des Comores, révèle un besoin urgent de près de 2,5 millions d’euros soit 1.235 milliards de francs comoriens. Cette somme devrait permettre à l’État comorien de mettre à exécution son plan de réponse multisectoriel. Car selon la documentation élaborée par le ministère de l’Intérieur par le biais de la Direction générale de la sécurité civile (DGSC), toutes les îles sont touchées par les intempéries des semaines précédentes.
Le directeur de la sécurité civile, le Colonel Soilihi Abdallah Rafick a énuméré parmi les dégâts liés aux pluies torrentielles des inondations, des débordements de lits de rivières, des glissements de terrains mais pas seulement. “Des habitations, des citernes, des installations sanitaires, des centres de santé ont été inondés tandis que des cultures vivrières, maraîchères, de rentes, fruitières ainsi que des infrastructures n’ont pas été épargnées« , révèle le rapport d’une vingtaine de pages auquel, Flash Info a eu accès.
3 décès, 14 blessés, 149 familles déplacées
L’objectif de ce rapport présenté devant la communauté internationale mardi était d’identifier le nombre de personnes affectées mais aussi de connaître les besoins urgents des secteurs impactés par les intempéries du mois d’avril : eau hygiène, santé nutrition, sécurité alimentaire, éducation, infrastructures habitats enfin protection et sécurité. Le document, rédigé avec l’appui de partenaires comme Médecins sans frontières et les agences des Nations Unies, nous apprend que 66.835 personnes ont été touchées directement et indirectement. La répartition entre les trois îles est la suivante : 26.554 à Anjouan, 23.848 à la Grande Comore et 16.433 à Mohéli, où l’aérogare et le centre hospitalier de Fomboni avaient été inondés dès les premiers jours des pluies.
Pour le bilan humain, le pays déplore hélas 3 décès, 14 blessés, 149 familles déplacées et une personne portée disparue. Depuis le 29 avril, un père de famille, âgé d’une soixantaine d’années n’a toujours pas donné signe de vie. Sa famille de Mitsoudjé, sa ville natale, où 15 maisons sont inondées, pense qu’il s’est rendu au champ, mais les habitants ont fait le tour dans toutes les zones champêtres de la ville sans le retrouver. Au total, les services de secours disent avoir comptabilisé 30 localités affectées sur le plan national. Ces dégâts incluent 1.117 habitations submergées, 27 citernes contaminées, 16 maisons couchées. Dans le secteur agricole, 70% des cultures sont détruites (vivrières, fruitières, maraîchères et rentes), sans compter les 59 cheptels décimés. Les établissements scolaires ne sont pas non plus épargnés (15 écoles inondées) tout comme les infrastructures routières où, dans certaines régions, trois ponts ont cédé. A cela s’ajoutent l’effondrement des murs de soutènement sur la Route RN23 (Anjouan), les éboulements et l’ouverture de faussées dans d’autres lignes routières dans les autres îles. Au niveau du secteur des télécommunications, seule l’entreprise Telco Sa a perdu un site qui est hors service. Notons que les autorités et les partenaires ont essayé, selon leurs moyens, de distribuer quelques kits d’urgence à l’instar de matelas à des localités très affectées.
Un risque sanitaire élevé
Dans leur rapport, les auteurs dévoilent donc les actions en cours et formulent des recommandations dans presque chaque secteur. Pour y parvenir, les neuf équipes se sont déplacées sur le terrain pour recueillir les données auprès des chefs des villages, entre autres. Il faut dire que le plan de riposte s’annonce titanesque et coûteux. A titre d’illustration, parmi les actions à entreprendre en urgence, il y a le nettoyage et la désinfection des 1.117 maisons inondées et les 15 établissements scolaires, un travail évalué à 37 millions de francs comoriens (75 000 euros). « Avec l’entassement des ordures, la contamination des cours d’eau, le risque de propagation du choléra et des maladies hydriques telles la typhoïde ou la dengue est très élevé« , ont alerté les enquêteurs. Toujours pour le secteur de l’eau et de l’hygiène, le rapport a rappelé à quel point il est important de ne pas négliger les 27 citernes et les 893 latrines inondées. D’où le besoin de subvenir aux besoins de la population affectée en eau potable, c’est-à-dire les 149 familles. Rien que pour une période de 15 jours, le budget chiffré s’élève à 419 millions de francs comoriens, soit près d’un million d’euros. Comme toujours, il revient à présent aux partenaires d’aller réfléchir avant de se prononcer sur le secteur où ils vont apporter leurs contributions. Ce qui est sûr, c’est que certains ne vont pas tarder à réagir étant donné la situation sanitaire du pays, où jusqu’à ce jeudi, on déplorait 82 morts du choléra, rien qu’à Anjouan.
Sur le même créneau que le ministre chargé de la Santé et de la Prévention, Frédéric Valletoux, la tête de liste Les Républicains (LR) pour les élections européennes, François-Xavier Bellamy, est en visite à Mayotte ces jeudi et vendredi. Entre visite de terrain (dès sa descente d’avion), rencontre avec des professionnels de différents secteurs, des élus locaux et des citoyens, l’homme politique a eu un agenda plutôt rempli pour cette première journée de visite, qui doit continuer ce vendredi. Il a tenu à voir de plus près les problèmes récurrents du territoire que sont l’insécurité et l’immigration clandestine avec leurs multiples conséquences sur le fonctionnement quotidien de la société locale.
Anzamia Houmadi, une conseillère municipale de Mamoudzou, figure désormais sur la liste conduite par François-Xavier Bellamy (à ses côtés) aux européennes du 9 juin 2024.
Des thèmes majeurs de sa campagne, auxquels s’additionnent la crise de l’eau et ses conséquences sanitaires, dont le choléra, l’insuffisante consommation des fonds européens sur le territoire, les secteurs de la pêche et de l’agriculture. François-Xavier Bellamy a tenu son premier meeting politique en fin d’après-midi à la Maison des jeunes et de la Culture (MJC) de M’gombani à Mamoudzou, en présence de Mansour Kamardine, député de la 2nde circonscription de Mayotte, d’Abdoul Kamardine, conseiller départemental de M’tsamboro et nouveau secrétaire départemental des LR, ainsi que de nombreux maires et personnalités locales apparenté (ou proches) à son mouvement politique. La tête de liste du parti Les Républicains aux élections européennes du mois prochain a annoncé publiquement la présence d’une mahoraise dans ses rangs en la personne d’Anzamia Houmadi, une conseillère municipale de Mamoudzou en charge de la caisse des écoles dans la commune chef-lieu.
Frédéric Valletoux, ministre chargé de la Santé, s’est rendu dans un quartier informel de Koungou, où de nombreux cas de choléra ont été recensé.
Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, a visité un bidonville de Koungou et l’unité choléra du centre hospitalier de Mayotte, ce jeudi. Si la « poussée des cas » risque de continuer, à ses dires, l’épidémie est « contrôlée ».
C’était un hasard du calendrier et une coïncidence malencontreuse. De passage à Mayotte deux jours durant, Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, avait programmé la première séquence de sa visite à l’entrée du bidonville rue de la Carrière, à Koungou, ce jeudi 9 mai. Un quartier d’habitats spontanés au sein duquel le premier décès des suites du choléra (un enfant âgé de trois ans selon l’Agence régionale de santé) a été déploré la veille, le mercredi 8 mai. Déclarée depuis la mi-mars, l’épidémie enregistre un début de « flambée des cas » avec 58 personnes prises en charge, principalement depuis Koungou, où un foyer de cas autochtones a été identifié.
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Frédéric Valletoux, le maire de Koungou Assani Saindou Bamcolo, le directeur général de l’ARS Mayotte Olivier Brahic et le préfet François-Xavier Bieuville aux abords d’un des rares points d’eau en fonction dans le quartier informel.
L’eau insalubre de la rivière est soupçonnée d’être à l’origine de la prolifération de la maladie dans ce quartier.
Sur les coups de 12h, le ministre délégué a ainsi rencontré des salariés de la Croix-Rouge mobilisés sur site, ainsi que quelques-uns des 86 professionnels de santé de la réserve sanitaire déployés à Mayotte pour épauler l’Agence régionale de santé de Mayotte (ARS) dans sa stratégie de prévention et de vaccination. Forcément, le problème de l’approvisionnement en eau des habitants du bidonville a été mis sur la table. Le maire de la commune, Assani Saindou Bamcolo, a ainsi rappelé que seuls « deux à trois » points d’eau sont disponibles et fonctionnels. Selon l’édile, il est nécessaire d’en créer d’autres et de les accompagner de rampes d’eau.
Et pour cause, le principal foyer identifié à Koungou a été localisé de part et d’autre d’un même cours d’eau, situé au sein de ce bidonville. « Nos enquêtes ont montré qu’il y avait un usage très fréquent de l’eau de rivière par les personnes contaminées », confirme le docteur Maxime Ransay-Colle, conseiller médical du directeur général de l’ARS Mayotte. Et d’ajouter : « la majorité [des cas] se sont contaminés en buvant ou en utilisant l’eau de la rivière pour des usages quotidiens ».
Le système de santé publique est-il paré au pire ?
Dans la continuité de cette première visite de terrain, le ministre délégué s’est rendu au centre hospitalier de Mayotte, où une unité choléra pouvant accueillir une quinzaine de personnes a été mise en place en mars, avant d’être complétée par une autre unité au centre médical de Dzoumogné. Un rapide tour du propriétaire et une visite au service de la maternité ont précédé une rencontre programmée entre le ministre délégué, son cabinet, et les syndicats représentant le personnel hospitalier. L’occasion d’aborder le sujet épineux du manque de personnel et celui, connexe, de l’attractivité du centre hospitalier de Mayotte (CHM). « Je ne connais pas aujourd’hui d’hôpitaux qui ne sont pas soumis partout en France à des contraintes de personnel et de tension sur le personnel », répond le ministre délégué, concédant que des services du CHM « sont sous tension ». Ce dernier estime cependant « nécessaires » les « moyens pour conforter les carrières » des personnels dans l’optique d’un second site hospitalier à Combani.
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Le ministre s’est rendu au Centre hospitalier de Mayotte dans l’après-midi de jeudi pour échanger avec le personnel soignant et leurs syndicats.
Le ministre a visité les urgences, l’unité choléra, la maternité et le laboratoire du CHM.
Au sujet du choléra, son discours, à l’instar de celui tenu par le directeur général de l’agence régionale de santé de Mayotte, Olivier Brahic, et du préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, est construit pour rassurer : « C’est une situation que l’on suit de près pour lequel on intervient très en amont, en mettant des moyens importants », assure-t-il.
Le ministre délégué martèle qu’il « n’y a pas d’explosion des cas », mais qu’il faut s’attendre à ce que « cette poussée continue ». « Ce qu’il est important de garder en tête, c’est que depuis l’apparition du premier cas ici à Mayotte, il y a eu une intervention à la fois rapide, à la fois coordonnée, à la fois proportionnée des services », estime-t-il. Ce vendredi, au cours de son deuxième et dernier jour sur l’île aux parfums, Frédéric Valletoux signera à Bandrélé une lettre d’engagement, un avenant au contrat local de santé intercommunal de la Communauté de Communes du Sud de Mayotte, avant de visiter la maison de santé pluridisciplinaire sortie de terre à Ouangani.