À l’occasion de la troisième édition des “Artistes s’exposent”, une exposition intitulée “Mémoires photographiques” débute le 13 mai pour s’achever le 24 mai, à la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de Kawéni, dans la commune de Mamoudzou. Le vernissage de cette exposition, organisée par la Ville et l’association Zangoma aura lieu à 16h le premier jour. Mais le travail des artistes ne sera pas visible qu’au sein de la MJC. Une quarantaine de panneaux photographiques géants seront exposés à ciel ouvert sur l’ensemble de l’île. L’environnement, l’histoire et l’avenir de Mayotte sont au cœur du travail effectué par la dizaine d’artistes locaux ayant participé au projet. Cette exposition vise à mettre en valeur les talents locaux et promouvoir l’art au sein de l’ensemble de la population. Plusieurs ateliers, animations et conférences sont aussi prévus.
Une cérémonie commémorative à Pamandzi avec la Légion étrangère
Ce mardi, une cérémonie de commémoration a eu lieu sur la place de la Mairie à Pamandzi, pour entretenir le souvenir de la bataille de Camerone. Cette dernière a opposé la Légion étrangère aux troupes mexicaines en 1863, lors d’une expédition au Mexique. Chaque 30 avril, la Légion étrangère commémore cet événement historique, avec un nouveau thème. Pour 2024, le thème retenu a été “De Sontay à Dien Bien Phu, la Légion étrangère en Indochine”. Le maire de Pamandzi, Madi Madi Souf, était présent pour cette cérémonie commémorative, ainsi que le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville.
Un nouveau numéro pour s’informer sur la santé sexuelle
Une nouvelle ligne d’écoute sur la santé sexuelle anonyme et gratuite s’ouvre ce vendredi à 10h : “Mayotte info santé sexuelle” (Miss). Mis en place par l’association Nariké M’sada et Sida info service, cette ligne doit permettre à ses utilisateurs d’être écoutés, informés et orientés par des professionnels formés. Le numéro à appeler est le 0269 633 929.
Caribus : les nouvelles lignes 3 et 4 inaugurées
Comores : L’ex-ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou emprisonné
Quelques heures avant de se rendre à la gendarmerie, l’ancien patron de la sécurité nationale, souvent associé à la répression qui s’abattait sur les voix dissonantes, entre 2016 et 2021, avait dénoncé les opérations de surveillance dont il disait faire l’objet. Son parti parle de séquestration.
Après deux nuits passées dans les locaux de la gendarmerie nationale, où il a mis les pieds depuis le soir du 30 avril, Mohamed Daoudou, ancien ministre de l’intérieur de l’Union des Comores a été déféré, hier en fin d’après-midi, au parquet de Moroni. Il est placé sous mandat de dépôt en prison et est désormais visé par trois chefs d’inculpation, selon le procureur, Ali Mohamed Djounaid : “mise en danger d’un agent de la force publique dans l’exercice de ses fonctions”, “violence et séquestration d’un agent de la force publique” et “vol du matériel de l’agent et confiscation du matériel”. Selon le procureur, l’ex-ministre faisait l’objet d’une enquête de la brigade de recherches de Moroni.
Il est soupçonné de faire de la propagande en faisant appel à la population pour contester les résultats définitifs proclamés par la cour. L’histoire ayant conduit à l’emprisonnement de Kiki, sobriquet très connu de l’ancien ministre, est on ne peut plus rocambolesque. Tout a commencé par une vidéo, publiée quelques heures avant son incarcération, dans laquelle Mohamed Daoudou, entouré par les habitants de son quartier résidentiel, situé au nord de Moroni, dit faire l’objet d’une surveillance. En direct, toujours le soir du mardi, le leader du parti Orange a montré une voiture qui était conduite par les hommes qui le suivent en filature depuis trois jours, selon ses mots. » Depuis dimanche, j’ai constaté qu’ils me suivaient. Ce soir [ il était 18h passée, ndlr], après avoir effectué la prière du maghrib, je me préparais pour sortir de chez moi, j’ai vu encore le véhicule et je me suis approché pour leur demander ce qui se passait. Dans le siège arrière, il y avait d’autres occupants qui portaient des casquettes pour se cacher le visage. L’un d’eux s’est enfui. Selon des habitants du quartier, un motard était aussi avec eux, on l’a vu rentrer dans l’un des locaux des services de renseignement à quelques mètres d’ici« , déclarait devant les réseaux sociaux, Mohamed Daoudou, arrivé en troisième position lors de la présidentielle du 14 janvier.
Le parti Orange défend son leader
L’ancien chef de la sécurité nationale a également affirmé que l’agent qui conduisait la voiture protégée par un habitant du quartier avait reconnu être envoyé par quelqu’un pour surveiller Kiki. « Nous avons des preuves, ses appareils photos ont été confisqués. Sachez que cet agent est responsable de ce qui pourrait m’arriver. En tout cas, personne ne peut m’empêcher de me rendre où je veux. Les habitants le conduiront à la police. Il leur reviendra d’effectuer leur travail« , a poursuivi Mohamed Daoudou, qui n’arrêtait pas de contester la réélection d’Azali Assoumani, après l’envoi de plusieurs requêtes devant la haute cour. Il promettait aussi, à l’instar des autres candidats, qui affirment que les récentes élections ont été truquées, qu’il y aurait plusieurs investitures le 26 mai.
Au lendemain de sa détention, le parti Orange, dont il est le président d’honneur, a tenu une conférence de presse et assurait que leur leader n’avait commis aucune faute. Il s’agit selon ses partisans d’une pure séquestration dans la mesure où il s’est rendu faire une déposition, et que par retournement de situation les gendarmes l’ont retenu. Avant la divulgation du chef d’inculpation de séquestration, le bruit courait déjà. Mais le collectif des candidats de l’opposition par la voix de son doyen, Aboudou Soefo, nie cela et se demande comment leur frère aurait su qu’il s’agissait d’un agent alors qu’il ne portait pas d’uniforme et que son véhicule avait une plaque d’immatriculation civile. « D’ailleurs ce sont les gens du quartier qui ont protégé cette personne quand elle était à deux doigts de se faire lyncher par la foule. Nous condamnons ces pratiques d’intimidation et cette arrestation sans fondement de Kiki. Nous demandons au peuple comorien de faire preuve de prudence car certains veulent pêcher en eau trouble« , a recommandé le collectif de l’opposition dans une déclaration faite mercredi.
L’image sombre du pouvoir d’Azali Assoumani
Le parti Orange dit comprendre les pièges tendus par le pouvoir pour les pousser à réagir. « Ce que nous ne ferons pas car la paix n’a pas de prix« , a insisté Kaambi, un cadre de la formation politique de l’ancien ministre de l’intérieur. Il faut noter que si l’inculpation de l’ex- chef de la sécurité nationale est dénoncée par ses partisans et l’opposition, de nombreux citoyens ne manquent pas de rappeler les années qu’il a passées aux côtés d’Azali Assoumani, qualifié par ses opposants d’autoritaire. Nommé depuis 2016 ministre de l’intérieur, Mohamed Daoudou, exerçait son pouvoir d’une main de fer et n’hésitait pas une seule seconde à menacer toute voix dissonante, jusqu’à son limogeage en août 2021.
Répression de manifestants, confiscation de journaux, emprisonnements de journalistes, Kiki, incarnait cinq ans durant l’image sombre du pouvoir d’Azali Assoumani, qui a enfermé ses principaux opposants à l’instar de l’ancien président Sambi, condamné à la perpétuité dans une affaire de corruption, fin 2022. Rappelons que c’est par une simple note circulaire, signée en mai 2018, au ministère de l’intérieur, dirigé à l’époque par Mohamed Daoudou que Sambi a été placé en résidence surveillée pour « la préservation de l’ordre et la sécurité publics« . Du jamais vu dans la mesure où la privation des libertés individuelles est une prérogative réservée à un juge.
Une deuxième laverie solidaire inaugurée à Dembéni
Afin de rendre plus accessible les machines à laver pour la population et éviter que les habitants nettoient leur ligne à même la rivière, la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) a inauguré ce jeudi une deuxième laverie solidaire, à Hajangoua.
La communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) a inauguré ce jeudi 2 mai sa deuxième laverie solidaire, implantée sur le site du marché couvert d’Hajangoua. L’installation, qui compte cinq machines à laver et deux sèche-linges, promet de remplacer à moindre frais – une lessive coûte un euro – le lavage des vêtements dans les cours d’eau, source de pollution importante à Mayotte.
« Au-delà de son faible impact environnemental, cette laverie représente un véritable soutien pour les personnes en situation de précarité financière qui n’ont pas les moyens d’acquérir un lave-linge », a salué Sitirati Mroudjae, vice-présidente du centre communal d’action sociale (CCAS) de Dembéni. Il s’agit de la deuxième laverie du genre inaugurée dans la commune de Dembéni. La première a enregistré près de 4.000 passages depuis son lancement en 2021, et ce en tenant compte de la crise de l’eau qui a fortement pénalisé son activité.
Préserver les cours d’eau
La Cadema, par la voix de son président Rachadi Saindou, a annoncé par la même occasion qu’elle comptait installer dix laveries solidaires sur son territoire d’ici à la fin de l’année. « C’est un nouveau service public de qualité qui répond à des besoins essentiels », a assuré Rachadi Saindou. Ce dernier s’est aussi félicité de l’aspect écologique de la laverie : « La lessive rejetée dans les cours d’eau met en péril notre santé et à des conséquences dévastatrices sur notre environnement. »
L’Etat, l’Agence régionale de santé et le CCAS de Dembéni ont participé au financement de cette laverie, dont le coût total atteindrait les 300.000 euros. Une bonne nouvelle pour le village d’Hajangoua, où la pose de la première pierre d’un faré avait également été célébrée en grande pompe le 28 mars. Ces travaux, également portés par la Cadema, s’inscrivent dans un ensemble d’aménagements et de construction de dix logements à coûts maîtrisés dans le village.
24 heures chrono pour créer un site internet

Le concours de la Webcup organisé sur le territoire par Mayotte in tech se déroule de ce samedi à dimanche. Les participants disposeront de 24 heures pour créer un site internet. À l’issue, les finalistes partiront disputer une finale régionale.

Vingt-quatre heures sans dormir, postés devant des ordinateurs, dans une salle avec « tout le confort dont on a besoin ». Voilà les conditions de concours de la Webcup, expliquées par l’organisatrice Haouphani Massoundi, auxquelles se plieront au moins cinq équipes d’amateurs du web pour cette onzième édition à Mayotte. Objectif pour ces 14 candidats étudiants, professionnels ou simples geeks : créer un site internet, entre samedi 9 h et dimanche même heure, en simultané avec les autres territoires de l’océan Indien : Madagascar, l’Ile Maurice, La Réunion, les Comores et Rodrigues.
Créée il y a des années par l’association Webcup à La Réunion, cette coupe désormais régionale est également arrivée sur le département de Mayotte en 2013. C’est la société Mayotte in tech, dirigée par Haouphani Massouni, ex-Gemtic, ainsi que la French tech Mayotte qui se chargent de l’organisation en local. « Le sujet est tenu jusqu’au lancement du concours », indique celle qui l’ignore également et qui assurera un appui logistique toute la nuit, dans les locaux de la chambre de commerce et d’industrie (CCI), à Mamoudzou. « Au milieu de l’épreuve, c’est possible qu’il y ait un rebondissement pendant la nuit, un exercice pour les garder éveillés », glisse-t-elle. D’expérience, « les candidats ne lâchent pas et se mettent tout de suite à fond ».
« À Mayotte, il y a un manque de développeurs »
L’équipe consacrée finaliste par trois jurys professionnels du numérique pourra partir dans une des six îles participantes, tous frais payés, pour représenter Mayotte aux côtés des autres gagnants lors de la finale (date et lieu encore inconnus). Elle pourra recevoir aussi des lots avant de partir : ordinateurs et tablettes pour les aider dans leurs projets futurs. La remise de prix aura lieu jeudi 9 ou samedi 11 mai.
« Mais cette année on a du mal à trouver des candidats », indique la directrice tout en informant que la plateforme de candidature restait ouverte jusqu’à jeudi soir. Habituée à au moins dix équipes pour concourir en local au lieu de seulement cinq cette année, elle regrette « qu’on soit le territoire qui compte le moins de candidats », sur les 260 participants (soit une quarantaine d’équipes) au total.
« À Mayotte comme en métropole, il y a un manque de développeurs web », souligne-t-elle. Dans l’archipel, seule une formation en BTS bac +2 est dispensée au lycée Bamana, et depuis deux ans, un bac +5 au centre de formation Externet. D’où l’idée de ce concours, « pour promouvoir le métier ». En parallèle, la société envisage de reprendre des ateliers pour former des développeurs et leur donner l’envie de se diriger vers ce métier.
Le ministre de la Santé sera à Mayotte les 9 et 10 mai
Le ministre de la Santé Frédéric Valletoux a annoncé mercredi soir qu’il sera sur le territoire mahorais les 9 et 10 mai afin de rencontrer les équipes sanitaires, alors que l’île en est à 37 cas de choléra, dont plusieurs cas autochtones.
Il a de plus annoncé la venue de 18 médecins et infirmiers réservistes en renfort pour faire face à cette augmentation du nombre de cas, qui s’accélère depuis la semaine dernière.
Trois spots de vaccination mobiles ont été déployés à Koungou vendredi dernier. Ils complètent un centre de dépistage à l’école Koungou mairie, ouvert de 8h30 à 15h pendant les vacances scolaires. 2.600 doses de vaccin seront livrées à Mayotte pour faire face à la bactérie.
Marie Guévenoux en visite à Mayotte avec plusieurs parlementaires

La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, était initialement attendue dans la matinée de jeudi à Mayotte pour une quatrième visite officielle. Mais la météo pluvieuse et à risque d’orage a retardé plusieurs avions à destination de l’île aux parfums, dont celui de la ministre. Elle a néanmoins pu se rendre à la Case Rocher, à Dzaoudzi en Petite-Terre, vers 18h, afin d’échanger sur les projets de loi Mayotte avec des élus, en présence du préfet de l’île, François-Xavier Bieuville. Étaient présents, entre autres, Madi Madi Souf, maire de Pamandzi et président de l’association des maires, Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou, Mansour Kamardine, député de la 2ème circonscription de Mayotte, Estelle Youssouffa, députée de la 1ère circonscription, Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental, ou encore Bruno Retailleau, sénateur Les Républicains. La ministre est en effet venue avec plusieurs parlementaires afin qu’ils “accèdent à la réalité de Mayotte”, comme elle l’a dit ce jeudi soir sur le plateau de Mayotte la 1ère.
“L’objectif de cette visite est de confirmer aux élus mahorais et plus largement aux Mahorais et aux Mahoraises la tenue de nos engagements”, a déclaré la ministre à nos confrères de Mayotte la 1ère. Elle a également précisé que les deux projets de loi Mayotte (constitutionnel et ordinaire) vont être présentés le 17 mai par le président de la République aux élus du territoire, à l’Elysée. Le président du conseil départemental devra ensuite organiser la concertation avec les élus pour rendre leur avis au gouvernement le 22 juin.
Ce vendredi, la ministre doit se rendre tôt le matin à la maternité du Centre Hospitalier de Mayotte (CHM), à Mamoudzou, et à l’unité médicalisée de prise en charge des cas de choléra. Elle visitera ensuite l’état civil de la mairie de Mamoudzou, avant de se rendre au service des titres de la préfecture. En fin de matinée, elle doit faire un point sur les moyens engagés dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine, à Dzaoudzi, où elle terminera par une visite du local du centre de rétention administrative (Cra) vers midi.
Vigilance jaune pour fortes pluies et orage jusqu’en fin de journée ce jeudi
Un système dépressionnaire évoluant en tempête tropicale modérée sur le Nord du canal du Mozambique, baptisé Hidaya, a conduit au placement de Mayotte en Vigilance jaune « fortes pluies et orage » jusqu’à la fin de la journée, selon Météo France. La tempête se déplaçait vers l’ouest-sud-ouest à 7km/h cette nuit, à environ 440 km au secteur Nord de Mayotte. Elle s’éloigne cependant de l’île.
Il faut s’attendre à des averses à caractère orageux dans l’après-midi, à du vent de 30 à 40 km/h et à une mer peu agitée à agitée au vent et au large. Un temps qui est à l’origine de plusieurs reports de vols en direction de l’île aux parfums, dont celui de la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, attendue initialement ce matin sur le territoire. En cas de Vigilance jaune, il est demandé à la population de rester vigilante et attentive à l’évolution de la météo.
Des averses sont également à prévoir ce vendredi, sans Vigilance jaune prévue pour le moment.
Un mort dans un accident de la route à Combani ce mercredi soir
À 21h20 ce mercredi 1er mai, la gendarmerie a été appelée pour intervenir sur l’axe de Kahani (Ouangani) et de Combani (Tsingoni), sur la route départementale 1, où un accident de voitures a eu lieu. D’après les témoignages, c’est des suites d’un choc frontal après un dépassement dangereux qui a provoqué l’accident. Le conducteur ayant effectué ce dépassement est décédé, malgré l’intervention des secours qui ont procédé à un massage cardiaque une fois sur place.
L’accident a également provoqué trois blessés graves et trois blessés légers parmi les sept passagers des quatre véhicules impliqués (deux allant vers le nord, deux autres vers le sud). Ces derniers ont été conduits au centre hospitalier de Mayotte (CHM). D’après la gendarmerie, aucun pronostic vital n’est engagé.
Pour l’heure, les raisons de ce dépassement restent inconnues. Une enquête comprenant des analyses toxicologiques est en cours.
Les députés Les Républicains réclament l’égalité salariale pour les Mahorais
Dans une tribune publiée mardi dans le journal Le Monde, quatre députés Les Républicains demandent que la future loi Mayotte soit synonyme d’égalité salariale, de retraites complémentaires et de prestations sociales non contributives pour les Mahorais. « La demande principale des Mahorais est d’être traités comme des Français à part entière », est-il titré dans la tribune cosignée par le député mahorais Mansour Kamardine (photo), Philippe Gosselin (Manche), Marc Le Fur (Côtes-d’Armor) et Aurélien Pradié (Lot), tous ayant la particularité d’être membres de la délégation outre-mer. Revenant sur la promesse de Gérald Darmanin que les Mahorais puissent « avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs que tous les autres départements d’outre-mer », les quatre parlementaires font remarquer que des promesses ont déjà été faites à maintes reprises.
Sur le sujet des retraites, ils rappellent que l’ordonnance de 2002 demandant « la mise en œuvre à Mayotte de la caisse de retraite complémentaire Ircantec dans le public et de l’Agirc-Arrco dans le privé » n’a jamais été respectée. Pareil pour l’alignement du Smic (salaire minimum interprofessionnel de croissance) mahorais (1.334,67 euros bruts en 2024) sur le national (1.766,92 euros bruts), la promesse de François Hollande faite en 2014 n’a pas eu de suite. Selon les signataires, la convergence sociale souffre également d’un manque de volonté de l’État. « De nombreux rapports d’inspection générale ont été diligentés par le gouvernement, et ont à chaque fois été instrumentalisés pour enterrer la revendication légitime de l’égalité sociale », déplorent-ils. Ils font remarquer que « le gouvernement plafonne la solidarité nationale à 50 % du montant servi partout ailleurs, au motif d’inciter les jeunes Mahorais à acquérir une culture du travail et de l’emploi », alors que Mayotte demeure le département le plus pauvre de France avec le chômage le plus élevé. « Sauf que rien n’est fait pour créer des emplois, prétendument pour limiter l’attractivité migratoire– cet argument étant des plus fallacieux, car l’accessibilité des étrangers aux minima sociaux de solidarité est conditionnée à leur présence régulière à Mayotte pendant de nombreuses années. »
Ils alertent donc sur le départ de Mahorais vers d’autres départements français plus égalitaires. « Ainsi, l’île se vide de sa jeunesse autochtone, elle s’appauvrit économiquement et intellectuellement. De plus, la présence massive à La Réunion de nos compatriotes natifs du 101e département crée des tensions », observent les quatre hommes, qui souhaitent que « l’horizon de 2026 reste plus que jamais notre boussole commune » pour atteindre cette convergence des droits.
Le prix de l’essence atteint 1,90 euro par litre pour ce mois de mai
« Pour le mois de mai 2024, les prix des carburants augmentent en raison de la hausse des cours moyens mondiaux des produits pétroliers (+2 % pour le gazole et +6,4 % pour l’essence) et de la dépréciation de l’euro par rapport au dollar (−1,4 %). De ce fait, les prix à la pompe augmentent de cinq centimes par litre pour l’essence et d’un centime par litre pour le gazole », explique la préfecture de Mayotte. Ainsi, le prix de l’essence atteint 1,90 euro par litre depuis ce mercredi 1er mai, tandis que le diesel est 1,56 euro par litre. Les autres dérivés du pétrole ne sont pas épargnés. Le pétrole lampant passe à 1,14 euro/l (+deux centimes), le mélange détaxé à 1,36 euro/l (+six centimes) et le gasoil marin à 1,17 euro/l (+trois centimes).
Seule la bouteille de gaz reste au même tarif (25 euros la bouteille de 12 kilogrammes).
Environnement : une quantité de déchets plus importante sur les plages
Chaque week-end, l’association des Naturalistes de Mayotte collecte les déchets apportés par les marées sur la grande plage de Saziley. Et, une fois par mois, ces déchets sont triés par catégories et pesés. En mars et avril, si des marées particulièrement fortes ont déposé un nombre important de gros déchets (appareils électroménagers démantelés, filets de pêche et gros cordages), il faut cependant rechercher l’explication principale dans l’absence de collecte des déchets par le Sidevam du fait des barrages, laissés dans la nature ou au bord des routes ces déchets ont été entraînés par les pluies jusqu’au lagon. Pour le seul mois d’avril 2024, 482 kg de déchets déposés par les marées ont été récoltés sur la grande plage de Saziley (contre 332 kg en mars). Les matières plastiques sont, sans surprise, prédominantes (70%). Parmi celles-ci certaines catégories sont révélatrices : les tongs et autres chaussures (1.125 pièces représentant un poids de 109kg), les bouteilles plastique qui sont plus nombreuses en raison des distributions gratuites (seize sacs d’une contenance de 100 litres ont été récoltés). Les bouchons en plastique « dont le nombre est très considérable » (2 608 en avril, contre 896 en mai), « un nombre surprenant de briquets, brosses à dents, pailles et bâtonnets, etc ».
« Pour contextualiser cette récolte de déchets, rappelons que la plage de Saziley fait moins de 900 mètres de long alors que l’ensemble du linéaire côtier de Mayotte est de 18 500 mètres ! », rappelle l’association. Ces déchets se fragmentent ensuite en micro-déchets (de 1 mm à 1 cm) qui peuvent être ingérés par les organismes marins (poissons, tortues, cétacés, etc.), puis en nano déchets invisibles à l’œil nu mais très facilement assimilables par les animaux marins et par les humains, consommateurs des produits de la mer. « Ne laissons pas le lagon devenir la poubelle de Mayotte. Ne jetons aucun déchet plastique dans la nature ou en mer. C’est non seulement pour protéger le lagon et toutes les espèces qui y habitent mais c’est aussi pour nous protéger nous-mêmes et préserver ce joyau touristique que constitue le lagon », défendent les Naturalistes.
Les néo-retraités du Département de Mayotte honorés ce mardi
Ce mardi matin, une cinquantaine de retraités du conseil départemental en 2022 ont été mis à l’honneur lors d’une cérémonie au cinéma Alpajoe, à Mamoudzou. « C’est avec un mélange de tristesse et de reconnaissance que nous voulions vous rendre hommage, vous qui avez dédié une grande partie de votre vie au département et à la population de Mayotte », a commencé Daoud Saindou-Malide, sixième vice-président du conseil départemental, chargé de la formation professionnelle, de l’éducation et de l’insertion. Les jeunes retraités ont défilé pour revoir une plaque en verre à leur nom et des bouquets de fleurs. Parmi eux, Djamali Abdou, qui a longtemps été agent d’entretien des rivières pour le Département. Il a été félicité pour son travail acharné, comme l’ensemble des anciens agents présents ce jour. « Vous avez fait preuve d’un courage sans faille, parfois avec peu de moyens, pour le bien-être de la population mahoraise », insiste le vice-président, avant de leur adresser à tous ses meilleurs vœux pour cette nouvelle étape de leur vie.
Santé : une journée de sensibilisation et du dépistage du cancer le 11 mai
Le Centre régional de coordination des dépistages des cancers de Mayotte (CRCDC Mayotte) coorganise une journée d’information, de sensibilisation et de dépistage des cancers du sein, du col de l’utérus et de la peau. L’action aura lieu, le samedi 11 mai, de 9h à 15h, à Musicale plage, dans la commune de Bandrélé. « Les objectifs de cette journée sont de sensibiliser la population sur l’importance du dépistage précoce des cancer, proposer un dépistage (frottis et palpation) sur place au plus grand nombre Informer sur les risques d’exposition au soleil et de développement de cancer de la peau », informe le centre
Il y a ainsi un échange avec des professionnels de santé (dermatologue et sage-femme), un dépistage dans le camion Nouwam (frottis et palpation), des activités sportives et des animations (beach foot, tir à la corde, fitness, quiz sur les cancers, chasse aux trésors). Un stand d’information et de sensibilisation est également sur place. « La participation à cette action est ouverte à toutes et à tous. Nous encourageons la communauté à se joindre à nous lors de cette journée pour s’informer et se dépister. Cette journée est l’occasion de mobiliser notre communauté autour de la prévention et du dépistage précoce. Ensemble, nous pouvons faire une réelle différence dans la lutte contre cette maladie », fait observer le CRCDC Mayotte.
Un réseau routier abîmé par les travaux de la crise de l’eau

Les routes de Mayotte ont été mises à rude épreuve depuis le début de la crise de l’eau par les travaux sur les canalisations. Même si elles sont rebouchées au fur et à mesure, elles l’ont été parfois à la va-vite, reconnaît-on à la direction de l’environnement, l’aménagement, du logement et de la mer à Mayotte (Dealm).
Mlaili Condro : « Mayotte est un carrefour de différents peuples »
La population mahoraise a été créée grâce à l’arrivée de différents peuples sur le territoire. Ils se sont mélangés, ont cohabité ensemble et cela n’a jamais posé de problème. Mais depuis les trois dernières décennies, l’immigration est la source de toutes les crispations et des tensions dans le département. Mlaili Condro, linguiste sémioticien qui a longuement étudié l’histoire de Mayotte, nous explique le rapport qu’ont les Mahorais avec la question migratoire.
Mayotte Hebdo : Peut-on considérer Mayotte comme une terre d’asile ?
Mlaili Condro : Lorsque l’on inscrit la question dans une perspective historique, Mayotte n’a pas toujours été une terre d’asile puisque des gens y ont été emmenés de force. Je parle notamment des esclaves et des engagés. Et même aujourd’hui, quand on parle de la migration, on peut se demander si elle est volontaire ou contrainte, dans la mesure où des personnes sont obligées de quitter leur pays parce que là où ils vivent, ce n’est plus vivable. Quand on parle de terre d’asile, le pays ou la région en question doit accepter ceux qui viennent d’ailleurs. Je dirais que Mayotte est plutôt une terre de rencontre. C’est un carrefour de différents peuples, qu’ils soient venus de force ou de plein gré.
L’histoire de l’île de Mayotte a été marquée par l’approvisionnement en main d’œuvre. Il fallait loger cette main d’œuvre et des villages étaient prédisposés à l’accueillir. Je parle notamment de Kaweni, Koungou, Dzoumogné, Combani, Miréréni, Kahani. Ces villages ont toujours gardé le lien avec l’origine de ces personnes venues, même si désormais, ils se considèrent mahorais. Aujourd’hui, on est plus susceptible d’être bien accueilli quand on va dans ces endroits.
M.H. : Après l’indépendance des Comores, une partie des Comoriens est venue s’installer à Mayotte. Est-ce que cela posait déjà problème à cette époque ?
M.C. : Non cela ne posait pas problème puisqu’il n’y avait pas de visa. La notion de frontière à protéger n’existait pas encore. C’est ce fameux visa Balladur qui vient mettre en évidence la frontière et qui sépare l’archipel. Il exclut les Comoriens qui jusque-là circulaient librement, et il a fait prendre conscience qu’il y a des gens qui entrent. On a commencé à quantifier et lorsqu’on a constaté que le nombre ne cesse d’augmenter, cela a créé des tensions.
Et puis il ne faut pas oublier que chez les voisins il y avait une certaine stabilité politique, même si c’était une dictature. La population n’avait pas à se déplacer pour chercher une meilleure vie ailleurs. Ils pouvaient cultiver leurs champs, il y avait des investissements étrangers, et les jeunes pouvaient étudier chez eux.
C’est pour cela qu’ils ne se déplaçaient pas en masse durant cette époque.
M.H. : Les Mahorais ont la réputation d’être un peuple accueillant. Est-ce réellement le cas ?
M.C. : Je pense que tout le monde est naturellement accueillant et cette ouverture à l’autre peut être mise à mal à cause d’un certain nombre de paramètres. C’est à dire que si j’ai de la place pour loger, que je mange bien, que ma vie est en sécurité, je n’aurai aucun mal à accueillir. Quand la terre devient l’objet d’appropriation, de privatisation et d’enrichissement alors on n’est plus dans la même disposition pour accueillir l’autre et sa présence devient problématique. À Mayotte, il y a aussi une histoire politique basée sur le rejet de l’autre. C’est-à-dire que « Je suis Mahorais parce que je ne suis pas Comorien ». C’est le principe même du « Non Karivendzé » (non, nous ne voulons pas) de Zéna M’déré. On a une identité qui s’est construite sur le rejet et cette immigration comorienne devient une menace. Aujourd’hui l’immigration qui vient de l’Afrique de l’Est devient aussi une menace, surtout si on pense qu’elle est organisée par le pays que l’on considère comme notre ennemi et qui est notre voisin. Malgré cela, les villages que j’ai cités au départ vont continuer à accueillir les étrangers non pas parce qu’ils aiment les gens, mais parce que c’est leur histoire.
M.H. : Avec l’arrivée des migrants africains venus du continent, les tensions entre les Mahorais et les étrangers sont encore plus palpables. Comment la situation peut-elle évoluer selon vous ?
M.C. : Cette migration africaine à Mayotte s’inscrit dans ce mouvement de la population du sud vers le nord. Nous sommes dans le sud, mais nous représentons le nord, la France, l’Europe. Ces immigrés ne viennent pas pour les beaux yeux des Mahorais, mais pour toutes les opportunités que représente le nord. Ces peuples du sud vont continuer à venir, car tant qu’il y aura la guerre dans leurs pays, tant qu’ils vivront dans la misère, ils continueront à se déplacer pour aller à des endroits où l’herbe est plus verte. Quand il est question de vie, les gens trouvent toujours un moyen de détourner les obstacles que l’on met sur leur route. Des milliers de personnes sont mortes en mer et pourtant, ça ne les arrête pas.
Il y a des solutions qui sont faciles à accepter, car elles prônent la notion de rejet, mais elles ne sont pas forcément efficaces. On peut toujours dire que l’on va ériger un rideau de fer en mer, mais on se demande comment on va pouvoir le mettre en place. C’est compliqué de mettre en place une frontière maritime, car une fois que les personnes sont dans vos eaux, il faut les accueillir. Nous sommes dans un pays de droit, et il y a des lois qui protègent les étrangers.
De manière générale, tant qu’il y aura des pays déstabilisés, leurs populations viendront. La distribution des richesses dans le monde et le changement climatique, sont les problèmes d’aujourd’hui et les différents dirigeants du monde doivent s’unir pour trouver des solutions. Un pays ne peut pas régler le problème de l’immigration seul, de façon isolée.
110 personnes ont été relogées ce mardi matin
Dès 6 heures, ce mardi matin, une opération de relogement a eu lieu aux abords du stade de Cavani où, selon le recensement réalisé par la préfecture, 320 migrants issus d’Afrique continentale vivent dehors. À 9 heures, cette opération encadrée par les forces de police et de gendarmerie est terminée. 110 personnes, essentiellement des femmes et des enfants ou des couples avec enfants, ont pu être relogées grâce à quelques possibilités d’hébergements d’urgence. Le sous-préfet délégué à la lutte contre l’immigration clandestine, Frédéric Sautron, déclare : « Comme le préfet de Mayotte s’y était engagé, on continue de proposer des logements autant que possible. Il y a toujours une grande tension sur les disponibilités. Tous les moyens sont mis pour endiguer cette situation ».
Plusieurs centaines de personnes sont encore regroupées dehors, boulevard Marcel-Henry, bien plus que le nombre recensé. Dans la foulée, une nouvelle opération de nettoyage par des agents techniques doit avoir lieu pour des questions de salubrité, en application de l’arrêté municipal pris le 20 mars par la Ville de Mamoudzou.
Le transporteur de fonds confondait sa poche et le distributeur
Absent à la barre, un homme de 45 ans devait répondre d’abus de confiance, ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Il aurait détourné à dix-sept reprises de l’argent des distributeurs automatiques de billets qu’il approvisionnait quotidiennement pour le compte de son employeur. Le tribunal s’est donné deux mois pour analyser de nouvelles preuves fournies par la partie civile.
Un ancien responsable de l’approvisionnement en liquidité des gabiers de Mayotte devait comparaître, ce mardi, au tribunal correctionnel. Ce « dabiste », employé depuis une quinzaine d’années par la Brink’s Réunion au moment des faits, est suspecté d’avoir, entre 2019 et 2021, détourné 132.750 euros au préjudice d’établissements bancaires implantés sur l’île. Un logiciel espion et une enquête menée conjointement par l’entreprise qui emploie des convoyeurs de fonds et une banque présente localement ont fini par mettre à jour l’étonnant manège mis en place par le technicien pour parvenir à ses fins. Une manœuvre difficile à détecter, dont il est tenu pour seul responsable dans la prévention.
A dix-sept reprises, le technicien oisif aurait falsifié des bordereaux après avoir inséré des enveloppes de cash fournies par sa société de transport de fonds. Lors des opérations, alors qu’il était seul, l’homme aurait ainsi retiré frauduleusement de l’argent déjà présent dans les automates avant de faire rentrer les liquidités remises par son employeur. Il modifiait ensuite au rabais le solde du gabier consultable par l’établissement bancaire.
Un prévenu déjà condamné
« Les bordereaux étaient falsifiés pour correspondre aux retraits illégaux d’espèces », a rapporté, lors de l’audience, maître Mélanie Raymond, avocate de l’employeur. Selon la robe noire, il est désormais impossible de commettre de nouveau l’infraction compte-tenu des dispositions prises par les établissements bancaires. Un des anciens supérieurs du prévenu a par ailleurs souligné à la barre que les « dabistes » ne transportent pas de fonds au cours de leurs missions. Ils en manipulent uniquement dans les pièces des établissements bancaires situées derrière les distributeurs automatiques de billets.
Le tribunal s’est donné deux mois pour analyser de nouvelles pièces qui prouveraient le délit d’abus de confiance – elles ont été remises par la partie civile à l’audience – et jugera l’affaire le 2 juillet. Notons que cet ex-salarié de la Brinks, âgé de 45 ans, avait déjà écopé d’une peine de huit mois de prison avec sursis dans un premier procès intenté par une des banques flouées. Plus de 11.000 euros avaient été détournés au préjudice de l’établissement bancaire, le 28 décembre 2020 et le 13 janvier 2021. L’accusation n’avait cependant pas réussi à caractériser le deuxième fait.
Le prévenu avait été condamné à payer 11.000 euros à son ex-employeur, dont 4.000 euros pour le préjudice moral et 2.000 euros pour les frais d’avocat.