La campagne de l’aide “de minimis” agricoles pour les éleveurs de bovins de Mayotte est lancée. Cette aide, de caractère temporaire jusqu’à l’activation des aides directes animales du programme POSEI, est destinée à éviter la fragilisation des élevages bovins. L’aide est constituée d’une base forfaitaire selon le cheptel de bovins femelles reproductrices éligibles (au minimum trois) et d’une majoration pour les éleveurs réalisant des inséminations artificielles, sous certaines conditions. Les demandes doivent être déposées auprès de la DAAF de Mamoudzou ou du groupement GDS de Mayotte. La DAAF de Mayotte est le guichet unique pour l’instruction et le paiement des demandes éligibles. Le dossier complet doit donc y être déposé le 15 septembre 2024 au plus tard. Pour davantage de détails, il est possible de consulter le site de la DAAF : http://daaf.mayotte.agriculture.gouv.fr. L’accueil des demandeurs se fait sur tous les jours ouvrés auprès du groupement GDS, du lundi au vendredi de 7h30 à 12h, et auprès de la DAAF du lundi au jeudi de 8h à 12h et de 13h à 15 h et le vendredi de 8h à 11h.
Une « rentrée 2024 au bord du gouffre » selon la CGT Éduc’action
En cette semaine de rentrée scolaire, la CGT Educ’ action Mayotte exprime ses revendications pour l’école dans le 101e département français alors que la « rentrée 2024 est au bord du gouffre » selon le syndicat. Il demande la mise en œuvre du plan d’urgence Mayotte, de créer des postes pour les personnels de santé, sociaux, d’agents techniques et administratifs, de vie scolaire, l’abrogation des différentes réformes (Choc des savoirs, évaluations nationales, réformes Blanquer, Parcoursup, Service national universel…), prioriser la pratique de l’EPS (4 h hebdomadaire), une augmentation indiciaire correspondant à 400 € net pour l’ensemble des personnels, l’indexation de la valeur du point d’indice sur l’inflation et l’ouverture de négociations sur les grilles salariales, une amélioration des conditions de travail et de formation.
Les conditions de la rentrée 2024 sont « encore plus dégradées qu’en 2023 », estime la CGT Educ’ action Mayotte, avec des crises non résolues (hydrique, sociale…), des centaines de classes et de professeurs manquants, l’absence d’enseignants spécialisés, de psychologues et d’infirmiers dans l’académie ainsi que des contraintes réelles avec des problématiques de fonctionnement, d’hygiène et de sécurité dans la vie des établissements et de l’Université de Mayotte. « L’année scolaire 2024-2025 ne sera donc pas plus apaisée que la précédente si des mesures d’urgence ne sont pas prises par un nouveau gouvernement », juge le syndicat qui promeut une école inclusive, apaisée, solidaire, émancipatrice et porteuse d’avenir et s’oppose aux « contres réformes et aux coupes budgétaires».
Trophées du Tourisme : Des collectivités qui savent développer leur attractivité
Parmi les collectivités mahoraises, plusieurs ont su développer des activités et promouvoir leurs richesses pour se démarquer. Cinq ont été retenues aux deuxièmes Trophées du Tourisme. Organisé par l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM) et la Somapresse (qui édite Flash Infos et Mayotte Hebdo), l’événement se tiendra le samedi 7 septembre, à Mamoudou. En attendant, vous avez jusqu’au dimanche 1er septembre pour sélectionner vos candidats préférés via le formulaire en ligne (tourisme.yt/vote).
Le PER de Coconi, la vitrine végétale de Mayotte
Au centre de Grande-Terre, le Pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi est devenu le véritable laboratoire agricole du territoire. Recherche, conservation et même promotion de la riche flore de l’île s’y côtoient. Sur ce dernier volet, l’office de tourisme de la Communauté de communes du Centre-Ouest (3CO) a son rôle à jouer. « On y fait la promotion des plantes à parfums et pharmaceutiques », confirme Ackeem Ahmed, le directeur de l’office. En effet, misant sur l’agro-tourisme, le PER s’appuie en premier lieu sur son parc dans lequel l’ylang-ylang occupe une large place. Bien entretenue, faisant l’objet parfois d’expérimentations, cette vitrine végétale de Mayotte est complétée par une exposition, une boutique et depuis l’an dernier, par un restaurant proposant des produits locaux.
Et les agriculteurs n’en sont pas exclus. Au contraire, tous les événements organisés par le PER sont en lien avec eux. Avec Karibou malavouni, ils invitent les curieux à passer les portes des exploitations, tandis qu’en novembre, la vanille a sa propre fête organisée conjointement au PER par l’association Saveurs et senteurs et l’office de tourisme.
La 3CO, un environnement valorisé
C’est l’atout des cinq communes de l’intercommunalité du Centre-Ouest, son environnement. Perçue comme le grenier de Mayotte, la côte ouest et le centre du département bénéficient de paysages empreints de sérénité toujours agréables à parcourir. L’office de tourisme de la 3CO ne s’y trompe pas, il propose des randonnées tous les mois en s’appuyant sur des guides locaux ou des activités en lien avec la nature (pêche au djarifa, kayak,…). Des loisirs qui plaisent autant aux nouveaux arrivants qu’aux locaux. « On était parmi les premiers à penser que le premier touriste, c’est celui qui vient d’à côté », affirme Ackeem Ahmed, le directeur de l’office de tourisme de la communauté de communes du centre-ouest.
En outre, plusieurs joyaux font la renommée de son territoire. Disposant d’un chemin d’accès avec une signalétique récemment créée par la collectivité, la cascade de Soulou est incontestablement l’un d’eux, tout comme le lac Karihani. Le patrimoine n’est pas en reste non plus avec la mosquée de Tsingoni, la plus vieille de France, ou l’ancienne usine sucrière de Soulou.
La mairie de Mamoudzou, une ville active et sportive
Reconnue officiellement comme chef-lieu de Mayotte, Mamoudzou ne concentre pas que la vie économique ou politique de l’île. La Ville de Mamoudzou se démarque aussi par un agenda riche et varié. Son festival Sanaa (reporté cette année pour cause de travaux prévus sur le parking habituellement utilisé), par exemple, est rapidement devenu un événement culturel majeur à Mayotte. Et en plus de la traditionnelle course de pneus qui fête sa quarantième édition le 1er septembre, la municipalité a remis à l’honneur l’embarcation traditionnelle, la pirogue (laka en shimaoré), lors de courses organisées en octobre. Les traditions locales, c’est un leitmotiv qu’on peut retrouver dans le carnaval de l’identité et de la culture ou les foires agricoles.
Mais s’il y a un domaine dans lequel la municipalité mise beaucoup, c’est le sport. En effet, elle accompagne ses associations dans l’organisation d’événements qui attire des sportifs de tout l’archipel, que ce soit pour les trails du Caméléon (organisé avec le Club Athlétisme de Mamoudzou), du Grand Majimbini, les 10 km de Zakia Madi (Run976) ou la marche pour Octobre rose de l’Association mahoraise pour la lutte contre le cancer (Amalca). La Ville promeut également l’excellence sportive et une ouverture à l’international. Au mois de juin, une poignée d’élèves de l’école municipale de l’excellence sportive a ainsi pu assister au passage de la flamme olympique à La Réunion.
La communauté de communes de Petite-Terre, vers l’avenir du tourisme
Pour valoriser son territoire et son patrimoine, la collectivité de Petite-Terre fourmille de projets. Pour présenter les traditions et mettre en valeur les acteurs locaux, des animations culturelles avec des associations folkloriques sont organisées chaque mois. « On peut y découvrir le chigoma, le chakacha, des danses locales », souligne Bibi-Riziki Ousseni, responsable de projets et directrice par intérim. Des activités au plus proche de la nature sont aussi proposées. Sorties observations de pontes de tortue, explorations de la mangrove des Badamiers, randonnée sur Petite-Terre et même des randonnées aquatiques. Au-delà des animations, les équipes envisagent également l’avenir du tourisme. « Depuis 2023, nous organisons le salon de l’éco-tourisme pour présenter les initiatives qui tendent à limiter l’impact sur l’environnement », indique Bibi-Riziki Ousseni. La deuxième édition s’est déroulée en mai dernier et a réuni une quarantaine d’exposants, des artisans, des associations et des professionnels du secteur.
La communauté de communes du Sud, défendre « un tourisme d’expériences »
Dans la collectivité du sud, « nous défendons l’idée d’un tourisme à vivre avec les habitants », explique Charaffoudine Ramadani Toto, le directeur général des services de la communauté de communes du sud de Mayotte (CCSud). « Nous faisons la promotion d’un tourisme d’expériences par exemple, suivre la pêche au djarifa avec les locaux, découvrir la fabrique de sel de Bandrélé, dormir dans une chambre d’hôtes », poursuit-il. La collectivité a aménagé son office de tourisme à Hamouro, au niveau du marché. « Chaque deuxième samedi du mois, des producteurs et des artisans se réunissent pour proposer leurs produits. Le but est aussi de dynamiser le village de Hamouro », indique-t-il. Pour rendre son littoral plus attractif, la collectivité a lancé des travaux d’aménagements des plages et des fronts de mer. Des maîtres-nageurs sauveteurs sont également formés pour surveiller la plage de Sakouli (Bandrélé). Et afin de préserver ses joyaux, la communauté de communes a récupéré la gestion de l’îlot Karoni pour en faire « demain un site magnifique pour les touristes », souligne le DGS.
Tous les portraits des sept catégories sont à retrouver sur le site tourisme.yt. Ou vous pouvez directement voter, jusqu’au dimanche 1er septembre, sur le formulaire en ligne (tourisme.yt/vote).
Des canettes vides contre un cartable rempli

Face à la précarité qui touche de nombreuses familles à Mayotte, l’association de lutte contre la pollution Yes We Can Nette a décidé de se mobiliser : en échange d’un sac poubelle rempli de canettes vides, elle a distribué des cartables gratuitement aux enfants dans le besoin, ce vendredi, à l’approche de la rentrée.
« Mon enfant est prêt pour la rentrée ! », se réjouit une maman après être passée par le stand de l’association Yes We Can Nette, ce vendredi matin, à la MJC de M’gombani, à Mamoudzou. En échange d’un sac poubelle rempli de cent canettes, elle a pu repartir avec un cartable et des fournitures scolaires pour sa fille. Ce troc, régi par l’opération Cartables du cœur, est organisé pour la deuxième année consécutive par l’association environnementale et solidaire. « Le matériel pour l’école coûte cher, et pour beaucoup de familles, la priorité c’est de se nourrir. Alors si cela peut permettre à des enfants d’aller à l’école dignement sans arrêter de manger pendant une semaine, même si on ne peut qu’en aider cent, c’est déjà ça », développe Nadia Bernier, coordinatrice de Yes We Can Nette, dont l’objectif est de dépolluer l’île tout en aidant les personnes dans le besoin. Cette année, ce sont cinquante élèves de maternelle et cinquante écoliers de primaire, préalablement inscrits, qui peuvent bénéficier de ce dispositif solidaire.
Une partie des cent cartables a été récupérée auprès des écoles Les Colibris et Les Flamboyants, qui ont conservé ceux qui n’étaient plus utilisés par leurs élèves. Mais face à la forte demande, l’association a aussi eu recours à un partenariat avec Uelewa, qui fournit le reste des cartables et les fournitures scolaires. Une grande sollicitation qui se traduit par l’arrivée hâtive des parents d’élèves ce vendredi matin. « Les familles étaient déjà présentes avec leurs sacs remplis de canettes avant même qu’on arrive pour installer nos affaires », s’enthousiasme Nadia Bernier, en présentant les dizaines de sacs poubelle pleins sur le parvis de la MJC, qui attendent d’être récupérés par Citeo. Nombreuses sont les mères de famille qui ont contribué à les collecter. « J’ai entendu parler de cette opération par une amie. Quand j’ai compris que je pouvais faire des économies sur les fournitures scolaires, je suis allée ramasser les canettes dans la rue », indique l’une d’elles.
Atteindre les politiques publiques
Si les Cartables du cœur avaient déjà été menés il y a quelques années, ce n’est qu’il y a deux ans que l’opération a repris, après un temps d’interruption. Pour l’année prochaine, le président de Yes We Can Nette, Florent Forestier, souhaiterait que la mairie participe, pour donner encore davantage d’ampleur au dispositif. « Le but de nos actions est qu’elles entrent dans la tête des politiques publiques. On a lancé la première épicerie solidaire à Mayotte, maintenant il y en a douze. Pareil pour la laverie solidaire, maintenant il y en a neuf », développe celui à la tête de l’association créée en 2016. Le principe demeure le même à travers les différentes structures de l’association : de l’aide en échange de canettes vides.
Un spectacle de contes à Bandrélé ce vendredi
Afin de clôturer les activités de soutien à la réussite éducative de la période scolaire 2023-2024, le Service Programme de réussite éducative (PRE) du centre communal d’action sociale (CCAS) de la mairie de Bandrélé organise un spectacle de contes ce vendredi 23 août au centre social de Nyambadao, à partir de 14h. Ce sera l’occasion pour le service de présenter le travail effectué avec les jeunes de la commune. Ainsi, des contes seront successivement racontés par les jeunes de Dapani, de M’tsamoudou, de Bandrélé et d’Hamouro tout au long de l’après-midi.
Santé Publique France fait le point sur la tuberculose à Mayotte
Santé Publique France a publié un bulletin sur l’état de la tuberculose sur le territoire mahorais. Ainsi, en 2022, 41 cas ont été déclarés sur l’île, où le taux d’incidence est de 14,1 pour 100.000 habitants, contre 6,1 pour 100.000 dans l’Hexagone. Le taux d’incidence mahorais est ainsi le deuxième plus élevé de France, après la Guyane. Santé Publique France alerte sur la stagnation de ce taux ces dernières années, impacté par la pandémie de Covid-19 durant laquelle la tuberculose aurait été moins bien prise en charge, alors que la métropole a connu un tournant épidémiologique de cette maladie dans les années 2000. “Le renforcement des pratiques de dépistage et de diagnostic, au plus près des populations à risque est donc un levier essentiel pour inverser la tendance et viser à termes, l’élimination de la tuberculose à Mayotte”, peut-on lire dans le rapport.
Mapping Debaa à Kani-Kéli ce dimanche
Ce week-end, c’est dans la commune de Kani-Kéli qu’aura lieu le Mapping Debaa, désormais événement récurrent de cet été. Ces projections murales accompagnées de chants de debaa se dérouleront dans l’allée Madrono, ce dimanche 25 août, de 19h15 à 20h.
Une formation contre l’illectronisme à Dembéni
Les agents municipaux de la Ville de Dembéni ont suivi une formation visant à lutter contre l’illectronisme. Le service culturel, à travers son pôle média, a mis en place ce nouveau projet, qui a comme objectif d’offrir aux agents municipaux une formation approfondie sur les outils informatiques, en leur enseignant les bases et en renforçant leurs compétences dans ce domaine. Cette initiative de lutte contre la fracture numérique a touché dix-huit agents des divers services de la ville afin qu’ils acquièrent les connaissances fondamentales en informatique. « Nous sommes convaincus que cette démarche contribuera non seulement à combler les lacunes actuelles, mais aussi à ouvrir de nouvelles perspectives pour le développement professionnel des agents municipaux », a déclaré le directeur du Service culturel.
La déchetterie mobile du Nord à M’tsamboro ce samedi
La déchetterie mobile du Grand Nord se trouvera sur la place de la mairie de M’tsamboro ce samedi 24 août, de 8h à 12h. Il est possible pour les habitants d’y déposer la ferraille, les équipements électriques et électroniques, les encombrants ainsi que les déchets verts. Cette déchetterie, gérée par la Communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte, se déplace chaque 2ème et 4ème samedi du mois.
Le paiement de la collation est ouvert à Chirongui
Le paiement de la collation pour l’année scolaire 2024-2025 a commencé à Chirongui le 21 août et dure jusqu’au 17 octobre. Pour régler la collation, les parents d’élèves peuvent se rendre au service collation du lundi au jeudi, de 8h à 12h et de 13h30 à 15h30.
Une balade découverte à Kani-Kéli ce samedi
La Communauté de communes du Sud de Mayotte et la commune de Kani-Kéli organisent une balade à la découverte du littoral de Kani-Kéli ce samedi 24 août. Le rendez-vous est donné à 8h devant la MJC de Kani-Kéli. Si la participation est gratuite, il faut néanmoins s’inscrire à travers le lien suivant : https://forms.office.com/e/s4WwVfKgvF?origin=lprLink
Corsair lance ses Corsair Days jusqu’au 9 septembre
La compagnie aérienne Corsair lance les Corsair Days, du 22 août au 9 septembre. Cette campagne promotionnelle vise à offrir des billets d’avion à des prix attractifs. Au départ de Mayotte, il sera possible de trouver des billets à 760 euros aller-retour pour Paris, et 850 euros pour Lyon et Marseille. Dans l’océan Indien, des billets sont proposés à partir de 290 euros aller-retour pour La Réunion. Ces tarifs peuvent s’appliquer sur des périodes de transport allant du 2 septembre au 31 mars 2025 selon les destinations.
Grève du Sidevam : « Des promesses mais toujours pas de progrès »

Douze jours après le début de la grève, le conflit se poursuit au Sidevam sans perspective de sortie de crise. Un dialogue de sourd s’est installé entre la direction et le syndicat Snuter-FSU, qui porte les revendications des agents. Un service minimum de collecte des déchets est néanmoins réalisé, assure le Sidevam.

Devant le siège du syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam), une trentaine d’agents en grève patientent, ce jeudi 22 août, installés dans des fauteuils pliables. Une partie porte des T-shirts avec l’inscription en shimaoré « Kana Endabou Sidevam 976 » qui signifie « le Sidevam n’a pas de respect ». Une grève illimitée a débuté il y a douze jours, soutenue par le syndicat Snuter-FSU. Sur le portail du siège à Dzoumogné, des banderoles sont affichées. On peut y lire : « Des promesses mais toujours pas de progrès ». À ce jour, les négociations entre la direction et les agents de la structure qui assure la collecte et le traitement des déchets pour une bonne partie de Mayotte sont bloquées. Ceux présents attendent l’arrivée du président du syndicat, Houssamoudine Abdallah, pour échanger avec lui et exprimer leurs revendications.
« Les éboueurs, les chauffeurs, nous sommes discriminés »
Des éboueurs et chauffeurs en grève sont en colère vis-à-vis du régime indemnitaire des fonctionnaires de l’État (RIFSEEP), obligatoire depuis 2014 mais qui n’est toujours pas appliqué au Sidevam. « Les catégories A et B touchent déjà cette prime mais pas nous, les catégories C, nous sommes discriminés », déplore Saïd*, un agent. « Pourtant, c’est nous qui sommes tous les matins sur le terrain, c’est nous qui subissons la chaleur et les odeurs. » Contacté, Chanoor Cassam, le directeur général des services du Sidevam explique que cette prime n’a toujours pas été mise en place parce que « cela prend du temps compte tenu de l’histoire du Sidevam, créé à la suite de la fusion de syndicats intercommunaux » mais également du fait que « l’ancienne mandature n’a pas travaillé sur l’harmonisation de la rémunération du personnel ». Une date d’application du RIFSEEP est néanmoins prévue pour janvier 2025.
Toutefois, d’ici le début de l’année prochaine, les agents demandent une prime compensatoire. Et c’est là que le bât blesse. Les deux parties ne s’entendent pas sur le montant de la prime. Le syndicat Snuter-FSU demande au minimum une prime de 100 euros par mois sans retrait de salaire pour les jours de grève, quand la direction consent à une prime de 65 euros maximum et un décompte des jours de grève. « Quand on fait grève, on n’est pas payé, c’est le principe. D’autant qu’ici les dégâts sont considérables car les portails des sites sont bloqués, les camions et l’administratif. C’est interdit d’empêcher les agents non-grévistes de travailler », déclare Chanoor Cassam.
Des contrats reçus deux mois après leur début
Au-delà des revendications concernant les primes, les conditions de travail dans leur ensemble sont contestées. « Je travaille ici depuis 2019 et je suis toujours contractuel. Je signe des nouveaux contrats tous les six mois et je les reçois souvent deux mois après leur début », dénonce Ali*. Sur les 350 agents, 73 sont contractuels à ce jour. Les éboueurs et chauffeurs critiquent également le manque de vêtements de travail donnés par le Sidevam, mais aussi le fait de ne pas avoir la possibilité de les laver sur les sites. « On les lave chez nous mais c’est dangereux avec les microbes et nos enfants », juge un agent.
Malgré le conflit qui s’enlise, la direction se veut rassurante. « Un service minimum est assuré, des prestataires privés sont mobilisés dans les points sensibles, les axes principaux et les écoles. », décrit-t-elle. « Dans le Sud, le travail a repris, dans le centre en partie. Les déchets y sont collectés deux jours sur quatre, en Petite-Terre aussi. C’est seulement dans le Nord que ça demeure compliqué ». Les grévistes de Dzoumogné rencontrés jeudi n’entendent pas céder, ils sont déterminés à poursuivre le mouvement pour que « leurs droits soient respectés. »
*Les prénoms ont été modifiés pour respecter l’anonymat.
Trophées du Tourisme : Cinq sociétés qui ont fait du lagon leur terrain de jeu préféré
Dans la catégorie « prix du lagon », cinq sociétés mahoraises ont retenu l’attention du jury des deuxièmes Trophées du Tourisme. Organisé par l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM) et la Somapresse (qui édite Flash Infos et Mayotte Hebdo), l’événement se tiendra le samedi 7 septembre, à Mamoudou. En attendant, vous avez jusqu’au dimanche 1er septembre pour sélectionner vos candidats préférés via le formulaire en ligne (tourisme.yt/vote).
Wake Up Maluja, glisser à volonté
Depuis sept ans, Yoann Hautecloche propose différentes manières de glisser sur l’eau avec l’école Wake Up Maluja, à Mamoudzou. Wakeboard, wakesurf, wakeskate, wakefoil sont autant d’activités qu’il propose pour les amoureux de sensations aquatiques. Pour celles et ceux qui préfèrent faire de la bouée tractée ou du ski nautique, celui qui a créé l’école propose également ces activités à la demande. « Beaucoup de mes clients viennent en before work”, constate le gérant, qui affirme que profiter du lever du soleil en surfant sur le lagon tiré par le bateau est un moment magique. Ce dernier a toujours eu les pieds dans l’eau, ou plutôt sur l’eau. C’est avec le kayak slalom que celui qui a vécu dans les Pays de la Loire et en Bretagne a commencé les sports nautiques, en évoluant pendant dix ans en Nationale 1. Après plusieurs titres nationaux et une formation pour devenir entraîneur, il change de discipline en 2012 et part se former au wakeboard en Floride, aux États-Unis. Il y a neuf ans, alors qu’il effectue une saison à Mayotte, il tombe amoureux de l’île et décide deux ans plus tard d’y fonder son école. Grâce à une pédagogie positive et pleine d’encouragements, Yoann Hautecloche s’attache à faire progresser ses apprentis wakeboarder. Pour celles et ceux qui ont déjà un bon niveau, il s’attachera à enseigner de nouvelles figures tout en laissant du temps pour profiter de la vague créée par le bateau. Pour celles et ceux qui ont peur de boire la tasse, il saura faire progresser et passer un moment rempli de sensations même au plus grand des débutants.
Lagon Maore, plonger et sensibiliser
Le club de plongée Lagon Maore, rattaché au complexe hôtelier le Jardin Maore situé à N’gouja, dans la commune de Kani-Kéli, s’attache non seulement à faire découvrir la beauté du lagon, mais aussi à sensibiliser les plongeurs à la richesse de sa biodiversité et sa préservation. Si chaque semaine, une conférence sur les tortues marines est organisée par un des salariés, le club organise également des conférences événements, comme une avec le photographe spécialisé en images sous-marine Greg Lecoeur en mai, qui a donné suite à une plongée spéciale dédiée à la photographie sous-marine. “On a également organisé deux conférences sur les requins avec des intervenants différents. Il y a un côté pédagogique, car beaucoup ont l’appréhension des requins dans l’eau. On montre à travers ces conférences qu’il n’y a jamais eu d’attaque à Mayotte et quels sont les bons comportements à avoir”, détaille Yolande Barber, adjointe au manager du club. Au niveau de l’accompagnement, les moniteurs s’adaptent à tous les niveaux, avec patience et bienveillance pour pleinement profiter de la diversité et de la beauté du lagon et des passes. Toujours dans l’idée de faire découvrir Mayotte par ses eaux luxuriantes, le club propose également des sorties bateau à la demi-journée, durant lesquelles il enseigne l’histoire de la formation de l’île.
Lagon aventure, découvrir Mayotte par la mer
Depuis une vingtaine d’années, Lagon aventure fait découvrir le lagon mahorais et ses richesses à travers des sorties bateau depuis le ponton de Mamoudzou et celui de Dzaoudzi. Safari baleines, dauphins ou raies manta : “Notre but est de faire découvrir Mayotte par la mer”, explique Nicolas Chabot, gérant et propriétaire de l’entreprise depuis trois ans. Si le prestataire offre différents types de sorties, comme des tours de l’île ou encore des virées apéro à l’îlot de sable blanc, il s’occupe également beaucoup des sorties en mer pour les scolaires et les associations comme Mlezi Maore ou les Apprentis d’Auteuil. “On a également des bateaux qui font des campagnes scientifiques. On accompagne des plongeurs qui viennent étudier le lagon, la santé des récifs ou compter les herbiers”, détaille le gérant, qui ajoute avoir par exemple des contrats avec le Parc naturel marin et l’Office français de la biodiversité pour certaines de leurs excursions scientifiques. Depuis deux ans, la compagnie a également diversifié son offre en proposant ses services de taxi-bateau quand il y a des problèmes de circulation ou de barges.
O’Bulles, des escapades sous le vent
Pour prendre le large en catamaran au départ de Mamoudzou, les aspirants marins d’un jour peuvent compter sur O’Bulles, qui promet de faire découvrir les plus beaux paysages de l’océan Indien. Mais également les paysages sous-marins : depuis le catamaran, il est possible pour les vacanciers de profiter de plongées sous-marines, de stages d’apnée, ou plus simplement de détente en snorkelling. Il est possible de se rendre à tous les points remarquables du lagon mahorais, mais également de partir plusieurs jours en cabine double vers des destinations à l’extérieur du lagon, comme au banc de l’Iris ou celui de la Zélée, notamment pour celles et ceux qui voudraient admirer les différentes espèces de requins qui peuplent la région. Le navire dispose également de paddles, jeux de société, matériel de pêche, pour un moment convivial entre amis. Si la voile du bateau promet un loisir à l’impact écologique moindre, O’Bulles s’alimente en électricité grâce à des panneaux solaires et veille au tri, à la provenance de ses aliments pour les repas, ou encore aux matériaux utilisés dans les cabines, afin de préserver l’environnement qu’il s’attache à faire découvrir.
Maore Jet, un seul mot d’ordre : innover
« C’est bien, ça veut dire que ça travaille« , répond enthousiaste Oissioun Bahedja, 35 ans, qui a créé, il y a six ans, Maore Jet, sur la plage du Faré, en Petite-Terre. Tout a commencé avec un jet-ski et trois bouées tractées. Aujourd’hui, malgré les crises et la disparition d’un bateau, l’entreprise sort la tête de l’eau avec quatre salariés et deux stagiaires. Premier service de location d’équipements sportifs nautiques et de randonnée nautique en bateaux et jets-skis, Maore Jet est aussi présent sur la plage : location de transats, chaises longues et vente de glaces et boissons. « Ma vision c’est de toujours innover dans le loisir nautique. Dès qu’il y a quelque chose de nouveau, on essaie de le tester« , indique-t-il, déjà primé entreprise la plus dynamique de l’année. En plus des kayaks transparents, il a reçu début 2024 des vélos sur l’eau. Il souhaite s’orienter sur de la propulsion sous-marine et « pourquoi pas, faire un parc aquatique pour rapprocher les gens du milieu nautique« . Notamment, les Mahorais natifs de l’île.
Tous les portraits des sept catégories sont à retrouver sur le site tourisme.yt. Ou vous pouvez directement voter, jusqu’au dimanche 1er septembre, sur le formulaire en ligne (tourisme.yt/vote).
La vie encore morose des entreprises mahoraises

Les crises à répétition depuis 2020 ont fini par avoir raison des trésoreries des entreprises mahoraises, malgré une résilience des leurs dirigeants. La Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte lance un cri d’alerte : si les pouvoirs publics n’interviennent pas très rapidement pour relancer la machine économique, le pire pourrait advenir.
La caméra soulève les barrières chez les jeunes de Petite-Terre

Le temps d’une résidence artistique, les jeunes de Petite-Terre découvrent les métiers du journalisme et de l’audiovisuel, au cours du mois d’août avec les Ateliers Médicis. Après un temps d’adaptation, ils passent à la fois devant et derrière la caméra.
Ils sont encore un peu hésitants, préfèrent filmer que d’être filmés, peinent encore à savoir où regarder au moment de répondre. Ce mercredi-là, sur la plage de Petit-Moya, Jessica, Anzaf, Raïka, Ismaël, Léon, Élisabeth et Makine ne se pressent pas pour passer devant la caméra qu’ils commencent à apprivoiser. Âgés de 17 à 19 ans, ces sept jeunes de Petite-Terre participent à la résidence artistique mise en place par la communauté de communes de Petite-Terre (CCPT) avec les Ateliers Médicis, une structure culturelle de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Originaires de quartiers de Pamandzi et Labattoir, ils ont été mis en relation par les médiateurs de l’intercommunalité pour intégrer la petite rédaction. Ce jour-là, ce n’est donc pas une simple balade à la plage qu’ils font, mais la réalisation d’un véritable sujet sur eux-mêmes. « On va refaire un tour », indique Nawufal Mohamed, le créateur du média La Chaise pliante, à Jessica, Anzaf, Raïka. Les trois acceptent de marcher à nouveau sur le sable pour des plans de coupe. Voilà maintenant une semaine, entre ateliers d’écriture et rencontres sur le terrain, qu’ils s’initient aux métiers de journalistes.
« Cet été, notre projet se focalise davantage sur les jeunesses à Mayotte, et consiste à créer un espace d’expression et d’éducation aux médias avec un nouveau groupe de jeunes, leur transmettre les outils de la fabrique de l’information, et pourquoi pas réfléchir à la possibilité de monter un média participatif au sein de La Vigie », explique Lucas Roxo. S’il travaille avec un nouveau groupe pendant ce mois d’août, celui qui fait de l’éducation aux médias avec l’association La Friche connaît déjà Petite-Terre pour y avoir monté un autre projet, l’an dernier, au même endroit avec des jeunes de Dagoni-La Vigie. Cela avait abouti à un clip intitulé « Dounia Languina ». Cette fois-ci, le travail est plus long, il s’étend du 5 au 28 août. « On espère susciter des vocations et qu’ils acquièrent des savoirs. L’objectif est de produire du support, notamment via Instagram », indique Adrien Michon, directeur de la politique de la ville et de la cohésion sociale de la CCPT. Outre les médiateurs, l’intercommunalité a fourni des locaux pour cette résidence qui permet d’occuper les jeunes pendant les vacances et de « casser les frontières », car ils sont issus de quartiers différents de Petite-Terre.
Aux questions et aux réponses
Derrière la caméra, Élisabeth pose les questions préparées en amont, pendant que Makine tient le micro. Il n’y a pas de pièges. La jeune femme originaire du Congo interroge ses camarades sur leur vie quotidienne, ce qui leur plaît à Mayotte, leur parcours scolaire. Quand vient le moment de parler de leur usage des réseaux sociaux, Jessica dément y passer beaucoup de temps. « Tu es 24 heures sur 24 heures dessus ! », lance Anzaf à sa voisine, provoquant les rires de ses collègues. Sur la question de leur futur, les jeunes se montrent à nouveau hésitants, certains rencontrent des difficultés pour avoir des papiers et donc ne savent pas de quoi leur avenir sera fait. Une fois l’exercice fini, ils reconnaissent être encore intimidés par la présence des caméras. S’ils ne se voient pas forcément s’orienter vers des métiers de l’audiovisuel, l’expérience leur plaît et les fait sortir de chez eux. Ils confient d’ailleurs à leurs encadrants qu’ils vont peu sur la plage qu’ils ont pourtant choisie. De son côté, Ismaël regarde ce qu’il a déjà enregistré sur l’appareil photo et écoute les conseils de Lucas Roxo. « C’est notre gars sûr », fait remarquer Nawufal Mohamed.
La veille, le jeune homme, bob sur la tête, a emmené lui-même une petite équipe dans son quartier. Il s’était prêté lui-même au jeu des questions pour rassurer les autres.
Comores : Le nouveau comité pour mettre un terme aux délestages déjà critiqué
En dépit de près de trois milliards de francs comoriens dépensés -plus de six millions d’euros- pour procéder aux révisions des groupes électrogènes, des régions des Comores vivent au rythme des délestages. Dans la capitale, Moroni, des entreprises sont obligées de fermer les portes dès midi, faute de courant.
Le 12 août, les femmes d’Ikoni, ville voisine de Moroni, en ont eu marre de dormir dans le noir. Bougies à la main, ces dames ont manifesté chez elles, pour dénoncer les coupures d’eau mais surtout les délestages devenus de plus en plus récurrents. Malgré sa proximité avec la capitale de l’Union, Moroni, Ikoni, vit un rythme intenable. « Nous passions une semaine tout entière sans électricité. Mais ces jours-ci, le courant est là, de minuit à 6h du matin, puis de 8h à 17h. Là, c’est une amélioration, comparé à ce que nous avons traversé », explique, Nawir, habitant d’Ikoni, l’une des quatre plus grandes villes de la Grande Comore. Certes, une seule marche de protestation a été organisée ces derniers temps, mais cela ne veut pas dire que le reste du pays est épargné.
C’est pour cette raison que le nouveau ministre de l’Énergie, Aboubacar Saïd Anli, a mis en place, un comité technique ad hoc au sein même de la société nationale de l’électricité des Comores (Sonelec). Sa mission est d’assurer la préparation, la mise en œuvre et la coordination technique des activités liés à toutes les opérations en lien avec les révisions des groupes thermiques de la Sonelec. « Le comité technique se charge de faire le diagnostic des besoins en maintenance des seize groupes électrogènes. Il doit aussi assurer la fourniture des pièces de rechange pour lesdites révisions conformément au diagnostic des besoins cité ci-dessus, de maintenir la qualité et la conformité des pièces de rechange fournies », poursuit l’article 2 de l’arrêté, publié le 16 août.
Si l’État comorien, toujours pointé du doigt à cause de son incapacité à fournir régulièrement de l’électricité, espérait susciter de l’espoir en mettant en place ce comité, le pari est loin d’être gagné. D’abord parce que les membres de cette équipe technique héritent seulement des missions du comité en charge de la passation des marchés public, selon un agent de la société nationale de l’électricité des Comores. Donc des tâches purement administratives sans impact. « Les gens se sont très vite affolés en apprenant la mise en place de ce comité. Beaucoup ignorent hélas que les missions définies dans l’arrêté sont celles autrefois réservées à notre cellule en charge des marchés. C’est un travail de coordination des activités. La seule nouveauté c’est que les membres sont un peu plus nombreux alors qu’avant ce travail était confié à deux agents », fait remarquer notre interlocuteur. Il souligne au passage que ledit comité n’est pas là pour gérer la Sonelec à la place du directeur général, Soilihi Mohamed Djounaid, maintenu, malgré les appels au limogeage de l’opinion.
« Les pièces remplacées n’ont rien résolu »
A entendre notre source de la Sonelec, les délestages persistants qui frappent le pays sont causés par une mauvaise révision des groupes. « Tout cela par manque de compétence de nos techniciens. Nous sommes confrontés à un problème de production. Les pièces de révision remplacées n’ont rien résolu. Maintenant, ils se contentent de procéder à des rafistolages pour maintenir le fonctionnement des groupes, malgré les trois milliards de francs comoriens débloqués », déplore, notre informateur.
Le bémol, même dans la capitale, les coupures sont récurrentes et pénalisent les entreprises. « Depuis 9 h, nous étions là à ne rien faire. Nous avons dû demander aux patients de rentrer chez eux et fermer à 12 h. Mardi, c’était la même chose, tout le monde est rentré car les délestages étaient intenables », a confié, ce jeudi Amina, assistante dans un cabinet dentaire situé, au nord de Moroni.
Même au tribunal de Moroni, les travaux sont impactés. « Parfois, ils passent toute la journée les bras croisés. Car impossible de rédiger les jugements. Le groupe électrogène de l’institution, alimente seulement une partie du tribunal », a rapporté, un magistrat. « Souvent en cette période de juillet à août, je croule sous les commandes des petits fours destinés aux mariages. Mais cette année, je n’ose pas enregistrer des commandes importantes par peur de ne pas être en mesure d’honorer mes engagements », complète Naïma, cadre dans une société de télécom mais qui par ailleurs mène ses activités de pâtissière. Dans les régions reculées, le rationnement est on ne peut plus catastrophique. « Nos radios fonctionnent au rythme des coupures. Des ateliers de menuiserie, des cybercafés, en paient les prix. Le plus souvent, nous avons droit à deux heures de courant durant la journée, de 13 h à 15 h », a témoigné un journaliste résidant au nord de la Grande Comore. A Anjouan, seule la capitale de l’île est bien lotie.
Les pâtisseries, commerçants impactés
« De 7 h du matin à 14 h, nous avons du courant. Mais au-delà, il nous arrive de rester là à attendre pendant quatre voire six heures. Donc les autorités doivent multiplier les efforts pour nous assurer une fourniture durable », plaide un commerçant spécialisé dans la vente de produits carnés, installé à Mutsamudu. Djazilidine, un réparateur de téléviseurs renchérit. « Ces temps-ci, ils nous envoient l’électricité de 8h à 14h. Mais souvent, ils coupent toutes les trente minutes. A ce rythme, je suis obligé de piocher dans mes économies car je ne peux pas laisser ma famille mourir », a déploré, le technicien.
Ce qui choque le plus la population, c’est que le gouvernement depuis le retour au pouvoir d’Azali Assoumani débloque tous les ans des milliards de francs comoriens au profit du secteur de l’énergie sans pour autant parvenir à éclairer les foyers. Pas plus tard qu’au mois de novembre 2023, l’État avait annoncé le déblocage de près de quatre milliards de francs comoriens (8.132 millions d’euros) pour l’achat de groupes électrogènes ainsi que les pièces de rechange. Huit mois plus tard, la population n’a pas constaté une amélioration. Pire, on dit aussi que le nouveau comité technique ad hoc, va une énième fois, obtenir des financements pour procéder encore à des révisions des groupes. Le comble, la plupart des membres de cette commission, excepté un seul ressortissant étranger, sont tous des employés de la Sonelec. Donc comme a titré le quotidien La gazette des Comores, dans son article de ce jeudi : « On reprend les mêmes, et on recommence ».
Handball : Dawiya Abdou en demi-finale du mondial
La jeune Mahoraise Dawiya Abdou et l’équipe de France féminine des moins de 18 ans ont validé leur ticket pour la demi-finale du championnat du monde de handball, qui a lieu en Chine. Ce jeudi, elles ont battu les Allemandes dans un final haletant (25-23). Preuve que le match était serré, l’ancienne joueuse de Combani a été moins en réussite que sur les oppositions précédentes avec deux buts seulement. En effet, elle qui excelle en contre-attaque a eu beaucoup moins d’occasions pour faire parler son bras gauche. La France devrait en avoir besoin cependant, dès ce vendredi, contre le Danemark, tombeur de la Croatie un peu plus tôt (25-20).
« Lorsqu’on est sur le terrain, on n’a pas le droit de se louper »

Les sapeurs-pompiers de la SMPM (secours en milieux périlleux et montagne) se retrouvent chaque mardi pour des exercices sur le terrain. Nous les avons suivis lors de l’un d’eux, à la pointe Koungou. Reportage.
Si vous vous retrouvez coincé en bas d’une falaise, ce sont les secours en milieux périlleux et montagne (SMPM) qui viendront vous chercher. Et pour ce faire, les sapeurs-pompiers mahorais membres de cette unité, anciennement groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux (GRIMP), s’entraînent chaque mardi sur un terrain différent. La matinée du 20 août, c’est à la pointe Koungou que nous retrouvons une petite dizaine de sauveteurs, en train de préparer les cordes et les poulies qui s’apprêtent à leur servir pour l’exercice du jour. « On va faire du secours en paroi. On va simuler l’évacuation d’une personne retrouvée en bas de la falaise en la remontant », annonce le sergent Moussa Abdou, qui supervise la formation du jour.
Après une heure de préparation du matériel et des différents nœuds, l’entraînement peut commencer. C’est le caporal Abass Mouze qui joue le cobaye et en profite pour faire sa première descente en rappel à plus de trente mètres, étant plutôt habitué à ce genre de manœuvre dans des bâtiments lors d’incendie, en tant que pompier volontaire. À son secours et chargé de le remonter, le sergent-chef Moussa Massiala. Équipé de son baudrier et d’une radio, ce dernier commence sa descente avec la civière, tous deux retenus par les cordes accrochées au véhicule des sauveteurs. De son côté, le sergent superviseur veille à ce que tous les conseils soient respectés, ce qui entraîne plusieurs pauses pendant la session. « Lorsqu’on est sur le terrain, on n’a pas le droit de se louper », rappelle-t-il. Les pompiers restés en haut de la falaise continuent de faire tourner la manivelle qui contrôle le mouvement de la corde.
Une dizaine d’interventions cette année
Une fois en bas, au niveau des rochers, le sergent-chef place le caporal dans la civière orange. « C’est une situation qui peut arriver après les débarquements de kwassa, après lesquels les passagers se retrouvent souvent dans des endroits inaccessibles comme celui-ci », donne comme exemple le sergent Abdou. Pour remonter, ce sont les collègues de Moussa Massiala qui tirent la corde à l’aide de la manivelle, pendant que lui doit veiller à maintenir la victime à l’horizontal tout en évitant de la cogner contre la paroi accidentée de la falaise. Un jeu de pied subtil, moins évident qu’il n’y paraît vu d’en bas, depuis les rochers. « C’était dur de trouver l’équilibre au départ, mais après ça allait », dresse comme bilan le sauveteur du jour, une fois son collègue ramené sain et sauf sur la pointe de Koungou. « Je ne suis pas encore formé pour cette unité, mais cela m’intéresserait. Comme je connais déjà le matériel, j’avais pleinement confiance », commente de son côté le caporal Abass Mouze.
Ce type d’exercice hebdomadaire est nécessaire à la vingtaine de pompiers spécialisés dans ce genre d’intervention pour être prêts à agir efficacement lorsque les autres unités sont en incapacité d’évacuer les blessés en raison de la difficulté du terrain. En 2024, le SMPM de Mayotte en est à une dizaine d’interventions. « On a eu des gens blessés en bas de rochers, des gens à secourir au mont Bénara ou encore au mont Choungui », liste le sergent Moussa Abdou.