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Les scolaires de Petite-Terre se mettent à la natation

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En Petite-Terre, des séances de natation sont organisées très régulièrement pour les établissements scolaires, comme ici une classe de CM2 sur la plage du Faré, sous la houlette d’Alain Baron (MNS), ce vendredi. Le cycle natation mis en place par le rectorat de Mayotte a démarré le 23 septembre et se poursuivra tout au long de l’année scolaire. Un projet qui concerne toutes les classes de CM2 en Petite-Terre (ainsi que dix classes de CM1). Les enfants vont venir dans l’eau tous les jours pendant deux semaines.

Une première Classe Prépa Talents à Mayotte

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Ce mercredi, la première Classe Prépa Talents à Mayotte a été lancée. Ce dispositif consiste à proposer un parcours de formation et de préparation aux concours, dans l’objectif d’offrir aux jeunes du territoire l’égalité des chances dans l’accès à la fonction publique. Elle est ouverte aux étudiants post bac, aux diplômés de l’enseignement supérieur et aux demandeurs d’emploi et a une capacité d’accueil de soixante places réparties entre les domaines de l’enseignement, de la justice et de l’administration générale.

Des conférences sur le Canal du Mozambique du 17 au 20 octobre

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Le Département organise la deuxième édition de la Conférence sur les Civilisations du Canal de Mozambique, qui se tiendra du 17 au 20 octobre, à la bibliothèque de Cavani, dans la commune de Mamoudzou, le 17, à l’hémicycle Younoussa Bamana les 18 et 19. Le 20, des visites culturelles sont prévues. Cet événement mettra en lumière les enjeux géopolitiques, économiques et culturels d’une région stratégique où transite près de 30% du commerce pétrolier mondial, reliant l’Afrique de l’Est aux grandes routes maritimes internationales. Des chercheurs et universitaires viendront échanger sur l’impact des diverses influences culturelles qui ont forgé la société mahoraise et sur le rôle de Mayotte dans les dynamiques régionales.

Course de pirogues : Ils étaient 120 à se lancer à l’assaut du lagon ce dimanche

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Et c’est parti, les adolescents se lancent dans une course de 600 mètres depuis la barge, ce dimanche.

La bonne humeur était au rendez-vous de cette troisième édition de la course de pirogues à Mamoudzou, ce dimanche. Cette année, en plus des courses jeunes, mixtes et entreprises, la course femmes a fait son apparition. Les bateaux portaient d’ailleurs pour la plupart des noms féminins en hommage aux femmes charismatiques qui se sont engagées pour Mayotte. 120 équipes étaient au départ des différentes courses.

Le retour à l’emploi, l’autre épreuve après le cancer

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Psychologue, infirmière, ancienne patiente, chargée de ressources humaines etc, plusieurs professions étaient rassemblées pour aborder la question du retour au travail.

Pour lancer Octobre rose, l’association mahoraise de lutte contre le cancer (Amalca) a organisé des tables rondes sur le retour et le maintien à l’emploi après le cancer, ce vendredi à l’Université de Mayotte, à Dembéni. Anciennes malades et professionnels étaient réunis pour échanger sur les difficultés que représente la reprise de l’activité tant pour les uns que pour les autres.

Après l’épreuve de la maladie, une autre attend bien souvent les femmes, celle du retour et du maintien à l’emploi. Elles peuvent se sentir démunies et seules faces à leur employeur. C’est arrivé à Sarah Sanda. « Au cinquième mois de ma grossesse, j’ai appris que j’avais un cancer du sein », explique-t-elle. Évacuée à La Réunion pour être soignée, loin de ses deux autres enfants, elle est contrainte de prendre un congé longue maladie. Mais après une année loin de son travail, son employeur, le rectorat la contacte. « Il m’appelle pour me demander quand je reprends et me dire qu’ils vont me passer en demi-salaire », évoque l’enseignante de 39 ans. A ce moment-là, en pleine chimiothérapie, elle vit cette annonce comme une violence. Le retour au travail n’a pas été plus aisé. « J’ai été déclarée apte à reprendre alors que je ne l’étais pas, je n’ai pas eu non plus de visite de pré-reprise », raconte-t-elle.

Dû à ce manque d’accompagnement, de retour à son métier d’enseignante, elle fait une dépression. Finalement, à cause de la fatigue qu’elle ressent, elle demande un mi-temps thérapeutique. « Il y a un vrai manque de communication à Mayotte vis-à-vis des malades », estime-t-elle. Ce vendredi, l’enseignante de petite-section a témoigné lors d’une table-ronde organisée à l’université de Dembéni à l’initiative de l’association mahoraise de lutte contre le cancer (Amalca) à l’occasion d’Octobre rose. Comme Sarah Sanda, 30 % des patients se disent plus fatigués après le parcours de soins et près de 60 % se disent plus fatigables qu’avant.

« Confrontée à un grand vide »

Plusieurs professionnels : infirmière, psychologue, directeur de ressources humaines, chargée des conditions de vie au travail à France Travail étaient présents pour évoquer les enjeux du retour à l’emploi. Une conférence qui a permis à tous les acteurs d’exprimer les difficultés auxquelles ils font face sur ce sujet. Du côté des entreprises, l’accompagnement psychologique du salarié se heurte généralement au cadre administratif. « On a des procédures à respecter qui obligent à déclarer à tel moment en fin de droit une personne malade et à l’obliger à reprendre le travail », témoigne une salariée aux ressources humaines. Tous s’accordent pour dire que très peu de choses sont mises en place à Mayotte. « J’ai voulu savoir comment on accompagne le retour au travail au rectorat après une longue maladie et je me suis confrontée à un grand vide », relate Isabelle Chagnard, infirmière conseillère au rectorat, arrivée à Mayotte à la rentrée.

Pour faciliter la reprise d’activité, l’association Amalca porte le projet d’une charte pour aider les anciens malades, les entreprises et institutions à proposer le meilleur retour à l’emploi possible. « Nous allons réunir ces différents acteurs et leur demander sur quoi ils sont prêts à s’engager », annonce Nadjlat Attoumani, présidente de l’association Amalca, elle-même rescapée d’un cancer du sein. Ce document aidera le plus grand nombre à connaître les démarches à suivre si elles sont concernées par ces questions.

Nosy Bé : Plonger dans la réserve marine de Nosy Tanikely

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Lors de notre plongée, nous avons pu croiser plusieurs requins pointe blanche.

Autour de l’île malgache de Nosy Bé, la plongée permet de découvrir des récifs coraliens préservés où se côtoient des poissons de toutes les couleurs. Pour cette série d’articles dédiés à l’autre « île aux parfums » du canal du Mozambique, l’hôtel le Corail noir propose de découvrir la réserve marine de Nosy Tanikely, grâce à son club de plongée Aquadiving. Nous avons pu suivre un des moniteurs lors d’une exploration, à la découverte des fonds marins.

Au son du frottement de la bouteille en plastique, de petits requins pointe blanche viennent nous rendre visite au milieu des coraux et des bancs de poissons. Moana Condesse, manager d’Aquadiving, le club de plongée du Corail noir, nous a emmené à vingt mètres sous la surface de l’eau de la réserve marine de Nosy Tanikely (la petite terre). Plus tôt dans la matinée, notre moniteur et Gianluca Censi, qui a fondé le club de plongée en 2006 avant de reprendre la direction de l’hôtel, nous ont accueilli à bord de leur bateau, depuis la plage jouxtant le Corail noir, à Ambaro, sur l’île de Nosy Bé. Après une bonne demi-heure de traversée, il est temps de s’équiper et de faire le briefing, à l’approche de l’îlot et de son récif. Au programme : deux baptêmes de plongée et une exploration. Après s’être équipé du matériel préparé au préalable par l’équipe, il est temps de se mettre à l’eau.

Nous descendons doucement jusqu’à vingt mètres. Si l’eau n’est pas aussi limpide que celle à laquelle nous sommes habitués dans le lagon mahorais, elle se met à dévoiler une multitude de couleurs. En ayant l’impression de flotter au milieu d’un canyon multicolore, on peut admirer le récif dont les anémones et les coraux se donnent en spectacle. Des mérous semblent nous observer en retour, calmes, bougeant à peine. Pour continuer cette visite sous-marine, il faut passer à travers un grand nuage jaune : il s’agit d’un banc de lutjans. Une fois à vingt mètres de profondeur (cette exploration requiert d’avoir le niveau 1 de plongée), nous nous posons dans le sable, après avoir vérifié qu’aucune raie ne s’y cachait. Moana Condesse se muni de sa bouteille en plastique, déformée par la pression, et commence à la faire grincer. Nous attendons, alertes, à l’affût du moindre mouvement qui viendrait perturber l’eau légèrement trouble à partir de quelques mètres de nous. Soudain, notre moniteur pointe du doigt derrière nous : on peut apercevoir un premier requin pointe blanche curieux, venu voir d’où venait le bruit. Mais il part aussi rapidement qu’il est venu. D’autres se feront apercevoir, à chaque fois à plusieurs mètres de nous.

Des requins-baleines en octobre

Une fois ce ballet terminé, il est temps d’explorer les alentours avant de revenir au bateau. Les longues algues donnent parfois l’impression d’effectuer une balade dans une forêt sous-marine. Plus on remonte le long du banc de sable, plus les rochers munis de coraux deviennent épars. La vie qui foisonne dans leurs remparts laissent imaginer des immeubles aquatiques. Après avoir salué les poissons clown réfugiés dans leurs anémones, il est temps de remonter. « On a eu de la chance, c’est la plus belle plongée que j’ai faite ici pour l’instant », nous lance Moana Condesse une fois le détendeur enlevé.

Faire découvrir la richesse de la réserve marine de Nosy Tanikely afin de donner envie de mieux la préserver, c’est l’objectif des excursions de plongée d’Aquadiving et du Corail noir. C’est dans cette même optique qu’ils proposent des baptêmes, des sorties en snorkeling, mais aussi de découvrir les requinsbaleines lors de la saison propice, entre septembre et décembre.

Au Village de la science, l’océan sous toutes les coutures

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Sur le stand du conseil départemental de Mayotte, il est possible d’assembler une maquette d’une tortue, du cœur au squelette. L’occasion de rappeler que l’animal ne contient que très peu de chair consommable.

Vendredi 4 et samedi 5 octobre, se tenait la Fête de la science sur la place de la République, à Mamoudzou. Une quinzaine de stands présentaient sous différentes facettes l’océan, sa biodiversité et ses ressources. De quoi fasciner et inspirer plus d’un jeune présent.

Un jeu de sept familles, des posters et des expériences ludiques attirent les regards de tous les côtés. Dans le brouhaha général, des élèves et des professeurs déambulent parmi la quinzaine de stands du village de la science, mis en place à l’occasion de la 33ème édition de la Fête nationale de la science. Vendredi 4 et samedi 5 octobre, sur le parvis du comité de tourisme de Mamoudzou, l’océan est mis à l’honneur (si le village se tient deux jours, la Fête de la science se prolonge quant à elle dans plusieurs établissements scolaires jusqu’au 14 octobre). Le thème est national, mais résonne particulièrement à Mayotte. « On a un des plus grands et plus beaux lagons du monde ici, mais l’environnement est aussi très fragile. Grâce à ces ateliers, on rend compte de ces réalités pour amener à le découvrir mais aussi le préserver », explique Fahoullia Mohamadi, déléguée à la recherche et l’innovation à l’académie de Mayotte. Pour elle, qui organise l’évènement depuis 2020, la Fête de la science permet d’inspirer des vocations et de « démystifier la discipline », trop souvent confinée aux blouses blanches et aux laboratoires.

« Donner le goût »

C’est aussi le but de la société Deep Blue Exploration, qui tient un stand pour présenter les résultats de l’exploration d’une grotte sous-marine vieille de 18.000 ans aux quelques classes de primaires, collèges et lycées venues ce vendredi. Jérôme Mathey présente aux jeunes une des trouvailles de l’expédition. « C’est de la pierre », s’exclament des enfants de CE2 de l’école élémentaire des Roussettes, à Mamoudzou, à la vue d’un stalagmite trouvé à plus de cinquante mètres de profondeur. Enthousiastes, ils sont aussi curieux d’en apprendre plus sur les rouages de la plongée scientifique. De quoi ravir Jérôme Mathey et son collègue Gabriel Barathieu, « il faut leur donner le goût de l’exploration, parce que la science, c’est aussi partir à l’aventure ». Mais pas besoin de faire des kilomètres pour vivre des sensations fortes et en découvrir plus sur le lagon et ses animaux. À quelques pas de là, le stand de l’association des Naturalistes de Mayotte propose une immersion avec les mammifères marins grâce des casques de réalité virtuelle ! Un outil qui permet à ceux qui ne peuvent pas s’essayer à la plongée, d’en admirer la beauté.

Transmettre aux futures générations

Une beauté pourtant fragile, dont il reste beaucoup à découvrir et à exploiter. « L’océan est l’enjeu du millénaire. On a des connaissances sur les fonds marins, mais il y a bien plus de choses qu’on ne sait pas encore », raconte Thomas Vignaud, docteur en biologie marine et ambassadeur régional de cette édition de la Fête de la science. Venu présenter le résultat de ses recherches sur les algues, le doctorant souligne que l’océan contient les ressources pour répondre à des problèmes concrets. Pour lui, les algues représentent une solution à la surpêche, mais pas seulement, « elles contiennent des molécules qui peuvent soigner des maladies par exemple ». De quoi inspirer des projets aux jeunes générations. « On essaye d’orienter les enfants et les adolescents vers une conscience du monde naturel et l’importance de la conservation pour qu’ils soient les chercheurs et scientifiques de demain. On accueille déjà des doctorants, des chercheurs ici à Mayotte pour qu’ils s’emparent de ces questions », contextualise le scientifique.

Répondre aux interrogations

Sur le stand d’à côté, la relève pourrait déjà être assurée. En blouse blanche et en rang, les adolescents du lycée des Lumières présentent leurs ateliers sortis tout droit de leur imagination. Ils accueillent les curieux avec enthousiasme et panache : certains ont imaginé comment nourrir les poules avec des déchets alimentaires. « Pour éviter les produits importés ou transformés, et avoir de la viande saine », expliquent presque en cœur Nsoudoussia, Soiharati, Zourda et Charaff. Un projet travaillé sur leur temps libre, précise fièrement Saïd Hamada, professeur de mathématiques et de sciences en filière professionnelle qui les encadre avec son collègue Gildas Nyame. Une autre idée attire les visiteurs, toujours impulsée par les lycéens. Cette fois, c’est à travers une expérience qu’ils répondent à une interrogation « pourquoi les eaux des océans ne se mélangent pas ? ». Équipés de pipettes et de fioles, ils démontrent que la quantité de sel joue sur la densité et donc la capacité de différentes eaux à se mélanger. « C’est comme de l’eau et de l’huile finalement », rétorquent les apprentis scientifiques. « Ce sont eux qui ont apporté une réponse à leur propre questionnement. Les voir travailler ensemble leur curiosité, leur esprit d’équipe et d’initiative nous rend fière », lance le professeur, toujours attentif à ses élèves, depuis l’autre côté du stand. Une autre manière de comprendre l’océan, et ses particularités mais aussi ses espèces. Avec le stand de Ceta Maoré, c’est avec des cartes et des posters explicatifs qu’on comprend les mammifères marins. Sur celui du département, c’est grâce à un jeu des sept familles et une maquette ultra réaliste qu’on appréhende les tortues. Et avec le Parc naturel Marin, c’est avec des microscopes qu’on étudie les poissons… Mille et une manière découvrir ou redécouvrir certaines espèces marines : de la plus grosse à la plus microscopique.

Inaya Salimini prend la tête de l’office de tourisme de la Cadema

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Inaya Salimini a été élue présidente de l’office de tourisme de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), vendredi, au siège de l’intercommunalité à Mamoudzou. A sa gauche, Ambdilwahedou Soumaïla, premier vice-président de l’intercommunalité et maire de Mamoudzou.

Seule candidate, ce vendredi matin, Inaya Salimini a été élue présidente de l’office de tourisme de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema). Ses vice-présidents sont Nassuf-Eddine Darouèche et Adrien Doublet.

« Les femmes sont les premières victimes de cette charge mentale »

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La table ronde de ce samedi matin, à Acoua, a permis des échanges sur la charge mentale dans les familles mahoraises.

Le samedi 5 octobre, une soixantaine de personnes ont participé à la journée nationale d’action pour la santé de la femme. Devant un public majoritairement féminin, deux tables rondes se sont succédé sur le thème de la santé des femmes et de sa prise en charge. Organisé par le département de Mayotte et la municipalité d’Acoua, le débat a porté sur la conscientisation de la charge mentale chez les femmes mahoraises.

Le transport scolaire a repris normalement ce samedi

Le mouvement des chauffeurs de bus a pris fin, ce vendredi, au conseil départemental de Mayotte, grâce à l'accord obtenu avec les transporteurs et Ali Omar, vice-président du Département en charge des transports.

Les chauffeurs de bus en droit de retrait attendaient beaucoup de la nouvelle réunion, ce vendredi, au conseil départemental de Mayotte. Un protocole d’accord a pu être trouvé. Le service de transport scolaire a pu reprendre normalement, ce samedi, et la grève illimitée annoncée à partir du mardi 8 octobre n’aura pas lieu. « Le conseil départemental a reconnu notre souffrance et nous avons aussi pu trouver un protocole d’accord pour sortir de crise et la reprise des services est mise en place dès ce samedi », indique Kamal-Eddine Attoumane-Ahmed, délégué CDFT de la société Matis.

Depuis le lundi 30 septembre, une partie des chauffeurs avait choisi de se mettre en droit de retrait à cause des nombreux caillassages dont ils sont victimes. Si la circulation des bus gérée par le délégataire Transdev a pu se faire normalement sur la moitié de l’île, les secteurs nord et sud ont connu des perturbations toute la semaine. Le tronçon Koungou-Majicavo-Mamoudzou n’était même plus desservi « jusqu’à nouvel ordre ».

Sans donner les détails de l’accord obtenu au Département, le délégué syndical « souhaite une bonne reprise à tous les conducteurs et aussi les élèves, sans oublier les parents ».

Athlétisme : les Mahorais vont défendre leur titre national en 4x100m

En 2023, à Blois (Loir-et-Cher), le relais exclusivement mahorais composé de Raphaël Mohamed, Djassim Ahamada, Mohamed « Benji » Ousseni (photo), Kamel Zoubert et Soyifidine Saïd avait gagné le titre national en 4x100m.

Championne de France de relais en 2023, l’équipe du Racing club de Mamoudzou formée par Raphaël Mohamed, Djassim Ahamada, Mohamed « Benji » Ousseni, Kamel Zoubert et Soyifidine Saïd va défendre son titre, les 19 et 20 octobre, au stade Jean-Leroi à Blois (Loir-et-Cher). Ce relais 100% mahorais avait vu le jour dans la foulée des Jeux des Iles de l’océan Indien à Madagascar où les sprinteurs et hurdlers de l’île aux parfums avaient été déjà performants. Cette fois-ci, les cinq licenciés du club de Mamoudzou s’alignent sur les distances du 4x100m et du 4x200m. L’année dernière, toujours à Blois, ils avaient été titrés sur la première. « On espère ramener les médailles à Mayotte », confie « Benji », qui avait assuré le dernier relais vainqueur en 2023.

Le transport scolaire perturbé ce samedi

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Reseau halo

Les services de ramassage scolaire demeurent perturbés sur le réseau halO’. Transdev informe que des perturbations sont à prévoir ce samedi 5 octobre et espère un retour à la normale le lundi 7 octobre. Des perturbations qui ont lieu dans un contexte de droit de retrait exercé par les chauffeurs de bus, revendiquant de meilleures conditions de travail et de sécurité.

L’intersyndicale du Département de Mayotte fait part du « désarroi des agents »

L'intersyndicale du Département de Mayotte, regroupant CGT-Ma, CFDT Interco, SNT, FO, FSU et Snuter, dénoncent "une gouvernance autoritaire".

Pour sa rentrée politique, Ben Issa Ousseni a accordé plusieurs interviews aux médias locaux. Outre la presse papier, comme celle accordée mercredi à Flash Infos, le président du conseil départemental de Mayotte était reçu dans l’émission Zakweli de nos confrères de Mayotte La 1ère, ce vendredi matin. Ses paroles, et surtout l’absence d’une mention à l’encontre de ses agents, a entrainé la rédaction d’un communiqué de l’intersyndicale regroupant CGT-Ma, CFDT Interco, SNT, FO, FSU et Snuter. « Ses propos ont plongé les agents dans un désarroi profond et une grande crispation, nous obligeant à réagir fermement. L’intervention du président a fait totalement abstraction des agents du conseil départemental, démontrant une vision qui ne les inclut à aucun moment », est-il déploré. L’intersyndicale considère qu’il n’y a eu « aucune réalisation d’infrastructures structurantes depuis dix ans, en partie en raison d’un cadre de travail détérioré et inadapté aux enjeux actuels ». Elle dénonce l’accumulation de « contrats de court terme », ainsi que « des commandes de complaisance et des locations de locaux inadaptés, dilapidant des millions d’euros par an ». Une gestion qui aurait des conséquences sur le budget de la collectivité.

« Une gouvernance autoritaire »

« La grève de 2015 avait pour revendication phare la création de la cité administrative du département, soulignant le manque de structures adéquates pour travailler », rappellent les syndicats. Sur ce point, Ben Issa Ousseni avait réaffirmé dans nos colonnes sa volonté de construire la cité administrative et l’hôtel de région pour « plus de soixante millions d’euros ». Mais les syndicats s’inquiètent « d’une organisation administrative actuelle ne valorise pas les compétences mais favorise le copinage, engendre une souffrance morale et physique parmi les agents. Le « bore-out » (N.D.L.R. l’ennui au travail) s’est installé, faute de sens dans leur travail, et les talents quittent le département ». Lors du comité social territorial (CST) du 25 septembre, qui a abordé les organigrammes des directions, la réunion se serait tenue sans la présence de représentants syndicaux. « Cette approche, comparable à une gouvernance autoritaire de type « 49.3 », marginalise l’avis du personnel, et démontre que le plan de mandature du président ne prend pas en compte les agents du département », considère l’intersyndicale, qui invite les agents à une réunion d’information syndicale, le jeudi 10 octobre, à 9 heures, au siège du conseil départemental à Mamoudzou.

Saïd Larifou : « Les Comores ne sont pas un pays sûr »

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FI - Conférence Saïd Larifou 1
Ancien candidat à l’élection présidentielle de l’Union des Comores de 2002, Saïd Larifou est un opposant au régime d’Azali Assoumani.

De passage à Mayotte, Saïd Larifou, ancien candidat aux élections présidentielles de l’Union des Comores en 2002, est revenu sur les circonstances troubles de la disparition d’Ahmed Abdou, militaire décédé à la suite de son agression envers le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, lors d’une conférence de presse ce mercredi. L’opposant politique condamne les violences de son régime. L’avocat annonce intenter des actions en justice auprès des instances internationales.  

Avocat de l’ancien opposant politique devenu Premier ministre de la République du Sénégal, Ousmane Sonko, Saïd Larifou est un opposant politique au régime d’Azali Assoumani, président de l’Union des Comores. De passage à Mayotte, l’avocat et ancien candidat aux élections présidentielles de l’archipel en 2002 a tenu une conférence de presse à l’hôtel Maharajah à Mamoudzou ce mercredi, trois semaines après le décès trouble du militaire Ahmed Abdou auteur d’une agression envers Azali Assoumani.

L’occasion pour le président du parti Rassemblement pour une initiative Démocratique des Jeunes Africains – Parti des Comores pour la Transformation Économique et Sociale (RIDJA PACTEF), de dénoncer les dérives autoritaires du régime comorien : « Le pouvoir en place continue de torturer et de persécuter en toute en impunité. » Le parquet de Moroni, après avoir ouvert une enquête sur les circonstances du décès de l’assaillant, l’a finalement clôturée en « l’absence de blessure ». Une version démentie par la famille. Saïd Larifou demande la réouverture de l’enquête : « Il y a la preuve que ce jeune n’est pas mort naturellement. »

Reconnaître l’autoritarisme du régime comorien

Plusieurs décès sont survenus en détention au sein de l’Union des Comores. En mars 2023, un jeune de 24 ans, nommé Aymane Nourdine, est également décédé pendant sa garde à vue. L’avocat dénombre trente-neuf assassinats commis par le corps militaire, dès l’arrivée au pouvoir d’Azali Assoumani le 26 mai 2016. « Les Comores ne sont pas un pays sûr, on ne peut pas accepter que les juridictions internationales le considèrent comme tel. C’est un pays en plein désordre criminel », tranche le leader du RIDJA PACTEF.

L’avocat souhaite recourir au droit international pour dénoncer le régime. « Il y a des juridictions internationales, il y a des pays qui ont des compétences universelles, tous ces pays-là seront saisis pour dire la vérité. Et nous leur fournirons tous les éléments », ajoute-t-il. Durant ses voyages à Genève (en Suisse) et au Sénégal, il souhaite interpeller l’Union européenne et le Conseil de sécurité de l’ONU et amener des preuves auprès d’ONG comme Amnesty International. Par ailleurs, une rencontre a eu lieu avec le Haut-commissaire des réfugiés aux Nations Unies, Filippo Grandi. « Il faut que les autorités françaises soient vigilantes à cela. On ne peut pas fermer les yeux », déplore Saïd Larifou. Selon ses informations, des gendarmes témoins du drame et des circonstances de la mort d’Ahmed Abdou auraient fui les Comores dans les différentes zones de la région, en Tanzanie, au Rwanda et à Mayotte. « On dit que des jeunes fuient les Comores et viennent à Mayotte, et parfois les autorités françaises pensent qu’il s’agit d’une plaisanterie. C’est une triste réalité », décrit celui qui plaide pour davantage de reconnaissance du statut de réfugié envers les ressortissants comoriens. Une manière de reconnaître le régime autoritaire du président Azali Assoumani sur le plan international. L’avocat attend que sa plainte instruite à la Cour pénale internationale, vieille de trois ans, puisse aboutir. 

Mayotte aussi touchée par l’inflation que le reste de l’Outremer

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Selon l’Insee, les prix à Mayotte sont élevés de 10% par rapport à l’Hexagone. Photo d’illustration

Ces dernières semaines, un mouvement social s’est déclenché en Martinique et à La Réunion contre la vie chère. Si Mayotte n’a pas suivi, le sujet la concerne tout autant. Explications avec Véronique Daudin, chef du service régional de l’Insee à Mayotte.

Flash Infos : Peut-on situer le niveau de vie des habitants de Mayotte ?

Véronique Daudin : En 2018, les 10% des habitants de Mayotte les plus aisés avaient un niveau de vie plancher six fois supérieur au 10% les moins aisés. Alors qu’il était quatre fois supérieur en 2011. Les inégalités se creusent. On l’explique par un afflux important d’une population étrangère, on est passé de 46% à 52% d’étrangers qui eux-mêmes possèdent les plus bas revenus, cela tire les revenus modestes vers le bas. Dans le même temps, dans cette période 2011-2019, il y a eu la mise en place de la sur-rémunération pour les revenus les plus aisés et une augmentation du Smic de 2% régulièrement avec un rattrapage suite à la départementalisation.

Le revenu disponible médian des habitants de Mayotte reste six fois plus faible que les habitants de métropole. Et on le sait, 77% du territoire vit sous le seuil de pauvreté. Cela a très peu diminué depuis les années 2010 où ce seuil de pauvreté se situait à 84%.

F.I. : Comment observez-vous l‘évolution de l’inflation à Mayotte en comparaison avec la métropole ?

V.D. :  Les chiffres de l’inflation sont mesurés chaque mois, nous avons publié en septembre l’évolution de I’indice des prix à la consommation (IPC) du mois d’août. Les prix augmentent de 0,3% sur un mois après avoir baissé 0,2% en juillet. Cette fluctuation de l’IPC va être analysée en fonction de chacun des produits. Sur un an, les prix augmentent de 2,4% à Mayotte. La tendance est similaire, à La Réunion (+2,7%), la Guyane (+2,2%), la Guadeloupe (2,7%) et la Martinique (2,5%). En métropole, l’évolution de l’inflation est aussi importante, mais elle n’est que d’un 1,8%. On a eu un bond qu’on a observé au second semestre 2023. Jusqu’au mois de mai, l’évolution annuelle des prix observés à Mayotte était inférieure au prix de métropole.

F.I. : Quels sont les produits les plus coûteux à Mayotte ?

V.D. : À Mayotte, l’alimentaire est la catégorie de produits qui marque le plus fort écart. On dit que sur le 101ème département français, les prix sont élevés de 10% par rapport à l’Hexagone, et jusque 30% dans l’alimentaire à Mayotte. C’est 40% d’écart à La Réunion et 100% en Nouvelle-Calédonie. Cela pénalise fortement les ménages, car le poids de l’alimentaire est le plus élevé, c’est une double peine. C’est aussi la présence de produits frais qui rend la part d’inflation la plus volatile.

F.I. : Est-ce que la sur-rémunération des salaires dans la fonction publique à une répercussion sur les prix ?

V.D. : C’est possible, mais cela reste très indirect. En réalité, l’augmentation de la rémunération des fonctionnaires est une grosse part de l’emploi salarié, mais très peu nombreux au regard de la population mahoraise. Ça va avoir un impact sur les niveaux de consommation. Ça va relancer en quelque sorte l’économie. Normalement, quand on consomme plus, les prix baissent, les prix n’augmentent pas. Mais ça peut avoir l’effet inverse en fonction du type de produit. Dans tous les cas, ce n’est pas cela qui fait augmenter les prix. En général, la relance de la consommation a des effets positifs sur l’ensemble de l’économie.

F.I. : L’octroi de mer peut-elle agir sur les prix ?

V.D. : Il faut une réflexion là-dessus (voir encadré). Quand on mesure l’impact d’un phénomène économique sur sa sphère, on le mesure par différentes pièces. C’est-à-dire qu’on va mesurer l’impact économique par une politique publique, par exemple, la mise en place de structure ferroviaire, ou d’un aménagement routier. L’économie de l’ensemble des Outremer s’est structurée sur cet octroi de mer. Évidemment, la formation des prix intègre l’octroi de mer. Il entre peu dans les calculs qui sont faits. C’est difficile de l’extraire et de dire que, sans lui, il y aurait une baisse, parce que tout le marché est structuré par cette composante. C’est comme si on disait : « la TVA a diminué, de combien vont augmenter les prix ? » C’est totalement aléatoire.

Un octroi sur la voie de la réforme ?

Vieux système de taxes en Outremer, l’octroi de mer n’est appliqué à Mayotte que depuis 2014. Le Département, comme les autres collectivités ultramarines, détermine à sa guise le pourcentage de l’octroi sur plusieurs catégories de produits. L’octroi de mer est une part non négligeable des recettes des collectivités. Il a généré 1,6 milliard d’euros de recettes en 2022 pour les cinq départements et régions d’outre-mer, selon un rapport de la Cour des comptes. Localement, le montant de la dotation de 2023 est de 89.896.611 euros pour les 17 communes mahoraises.

Si la Cour des comptes en a fait un sujet, c’est qu’elle appelle à la transformation de l’octroi de mer, tout comme le ministère de l’Économie et des Finances. Les deux y voient des points faibles, le manque de transparence et le fait qu’il participe à la cherté de la vie en Outremer.

La nouvelle brigade de Chirongui part à la chasse aux déchets

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Il suffit de faire quelques mètres à Chirongui pour que la brigade tombe sur des dépôts sauvages.

La Ville de Chirongui a décidé de passer à la vitesse supérieure pour lutter contre les déchets dans la commune. Depuis cet été, la brigade anti-saletés incivilités (Basi) patrouille pour traquer les dépôts sauvages. Actuellement, elle mène un gros travail pour retirer les carcasses de voitures.

« Rue de l’Hôtel de Ville, il y a un dépôt de machine à laver », indique par téléphone, ce jeudi matin, un agent aux services techniques. Ils interviendront un peu plus tard pour retirer l’encombrant. Ce jeudi, la brigade anti-saletés incivilités (BASI) a entamé sa patrouille. Créée fin juillet et forte de dix personnes, ce ne sont pas les délinquants qu’ils recherchent mais les dépôts sauvages. Pour cela, pas besoin d’aller bien loin. A quelques mètres de la mairie, les agents trouvent une machine à laver abandonnée, un peu plus loin un micro-ondes et à deux pas de là, une gazinière. Autant d’encombrants entreposés au cours des derniers jours. L’individu qui abandonne une pièce d’électroménager dans la rue encourt une amende de 135 euros. Mais avec ce type de déchets, la principale difficulté qu’ont les agents est « de retrouver le propriétaire », explique Chadade Ben Soilihi. Aucune trace d’identité ne se trouve sur les appareils.

Le but de la brigade anti-saletés incivilités (Basi) ? Lutter contre les dépôts sauvages d’ordures ménagères et de carcasses de voitures. Elle a été mise en place par Chaharoumani Chamassi, directeur de la sécurité et de la prévention de la délinquance dans la municipalité depuis fin juin. Basi signifie aussi « ça suffit » en shimaoré. Sa création s’inscrit dans une volonté de la Ville de Chirongui de faire la guerre aux déchets.

200 carcasses de voitures

Depuis mi-septembre, les agents s’attaquent à un gros chantier : le démantèlement de la décharge sauvage de carcasses de voitures situées sur l’ancien terrain de foot de la commune. 200 véhicules hors d’usage (VHU) y étaient entreposés. « Aujourd’hui, il en reste 100 », annonce l’ancien capitaine de police. Ce jeudi matin, la brigade s’active pour identifier les véhicules en compagnie de la police municipale. Ils essayent de remonter au propriétaire via la plaque d’immatriculation ou le numéro de châssis. Si ces deux ne sont plus là ou plus visibles, les agents font appel à Casa pièces auto qui vient les chercher pour les détruire.

Ce site est un lieu où les individus déposent clandestinement leurs véhicules hors d’usage. Ces carcasses dans l’espace public représentent un véritable danger. « Cela pose des problèmes d’insalubrité et de santé », souligne Chaharoumani Chamassi. Pourtant, des enfants y jouent régulièrement. « Il y a quelques semaines, deux de 4-5 ans jouaient parmi la carcasse et un feu s’est déclaré », raconte Chadade Ben Soilihi. Pour l’abandon d’un véhicule hors d’usage, l’individu encourt 75.000 euros d’amende et jusqu’à deux ans d’emprisonnement.

L’autre mission de la brigade est de faire de la prévention. « Si on veut changer les mentalités, il faut prévenir, expliquer, sensibiliser », insiste le directeur de la sécurité. Il espère que le travail mis en place à Chirongui inspirera d’autres communes.

Le diabète, un mal silencieux à Mayotte

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Lors de la table ronde sur le diabète, le témoigagne d’Assani Malidi a ému, ce jeudi, à l’hôtel de ville de Mamoudzou. De gauche à droite, Zabi Assef, Houdhaïffi Bé, Abassi Nadjima Ibrahim, Roummane Foundi, Madi M'colo, Assani Malidi, Emma Dargent et Elisa Lamor.

Sur l’archipel mahorais, un habitant sur dix est atteint du diabète. La maladie, dont les symptômes sont méconnus ou ignorés, entraine des complications parfois gravissimes. A l’occasion du Tour de France des handicaps invisibles, le diabète a été mis sur le devant de la scène avec deux tables rondes, ce jeudi, à Mamoudzou. Mais le tabou qui entoure la pathologie est encore bien ancré dans la société mahoraise. 

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Les diététiciennes Emma Dargent et Élisa Lamor ont organisé pendant la pause-café un petit jeu pour concocter un petit-déjeuner équilibré.

« Quand j’ai appris que j’avais le diabète, je me suis dit que j’allais mourir », s’esclaffe Assani Malidi, devant les participants du Tour de France des handicaps invisibles, tous suspendus à ses lèvres, dans la salle Abdallah Houmadi, de l’hôtel de ville de Mamoudzou. Organisée par Handi-Pacte Mayotte et les Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP), la première étape du Tour dans l’océan Indien se déroule donc à Mayotte sur le thème du diabète, ce jeudi. Le but, sensibiliser sur les handicaps invisibles, c’est-à-dire ceux ne sont pas visibles physiquement et peuvent être dissimulés et qui représentent 80% des handicaps. Et le choix du thème pour l’étape à Mayotte n’a pas été fait au hasard. Sur l’île, le diabète est bel et bien présent : une personne sur dix est diabétique, c’est-à-dire qu’elles ont un taux de sucre trop élevé dans le sang, soit deux fois plus que la moyenne en France métropolitaine.

Le diabète touche 12% des habitants entre 18 et 69 ans

Un chiffre à lier directement avec un autre problème de santé majeure, l’obésité qui touche un habitant (de 35 ans et plus) sur deux, selon l’enquête sur la santé des Mahorais, Unono Wa Maore, réalisée en 2019.  « Quand on est obèse, on sécrète moins d’insuline [N.D.L.R. l’insuline est l’hormone qui sert à réguler la glycémie], ou on y est résistant. Et le diabète se développe. Donc plus on est obèse, plus on a des chances de le développer, même si d’autres facteurs rentrent en compte comme la génétique », explique le docteur Zabi Assef, venu participer à la table ronde sur le diabète aux côtés de l’association Rédiab Ylang 976. « On sait, grâce à l’enquête Unono Wa Maore, que 12% des habitants entre 18 et 69 ans ont un diabète. Et 12% supplémentaires sont prédiabétiques, c’est-à-dire que le diabète n’est pas encore réellement installé. Et c’est à ce moment-là qu’on devrait les prendre en charge », explique le médecin, qui déplore le manque de moyens sur l’île pour appréhender ce problème sanitaire.

Car le diabète provoque des complications :  les artères se bouchent ce qui engendre AVC, ulcères, infracteurs, cécité… « Par exemple, les personnes diabétiques doivent voir un podologue une fois par an, sauf que sur l’île, il n’y a que deux podologues », tient à souligner le professionnel de santé. Des complications qui peuvent aller jusqu’à l’amputation, dont le centre hospitalier de Mayotte détient le triste record de France du plus grand nombre effectué.

Tabou dans la sphère familiale

Si autant de Mahorais sont concernés, le sujet reste tabou ou méconnu. En 2019, 40% des personnes diabétiques ignoraient l’être. Assani Malidi, qui a partagé son expérience au cours de la table ronde sur le diabète, conseille à la salle « d’accepter sa maladie et ne pas se le cacher. Il ne faut pas attendre qu’il soit trop tard ». Car lui avait des symptômes depuis bien longtemps. Lorsqu’il a décidé de consulter, son taux de sucre était si élevé qu’il aurait pu tomber dans le coma. Aujourd’hui suivi et accompagné, il a appris à mieux manger et réguler son taux de sucre grâce l’association Rédiab Ylang 976. Depuis 2010, elle accompagne les patients atteints dans leur parcours de soin et tente de développer la sensibilisation et les dépistages. Elle a même organisé un dépistage rapide entre les deux tables rondes, dans une salle au fond d’un couloir de la mairie. Mouana, assistante sociale qui assiste au Tour de France des handicaps invisibles, en a profité pour se faire dépister « certains membres de ma famille en souffrent, je me suis dit que c’était l’occasion ». Le diabète est favorisé par une prédisposition génétique. Pourtant, le tabou qui entoure la maladie au sein de la sphère familiale ne permet pas d’échanger et de penser au dépistage. « J’ai des patients diabétiques, qui se rendent compte autour d’un repas ou d’une conversation qu’une grand-tante ou une arrière-grand-mère est diabétique depuis des années sans en avoir parlé. Et la plupart ne savent pas si des membres de la famille sont atteints », analyse Abassi Nadjima Ibrahim, infirmière coordinatrice à Rédiab Ylang 976. Lors des ateliers d’éducations thérapeutiques du patient (ETP) organisés par la structure, qui visent à l’amélioration du mode de vie, elle encourage ses patients à venir avec des membres de leurs familles pour étendre la sensibilisation et la compréhension de la maladie.

Ces ateliers ETP permettent de mettre en place de bons réflexes, comme manger des légumes avec les féculents, privilégier les graisses végétales, faire une activité physique régulière. Là encore, des tabous peuvent subvenir. Elisa Lamor, diététicienne au Comité régional olympique et sportif Mayotte (Cros) note que chez certaines patientes, être aperçue en faisant du sport en extérieur peut être une source de honte, « mais les tabous sont de moins en moins présents autour du diabète ». Ce que confirme Emma Dargent, diététicienne chez Rédiab Ylang 976. Mais la jeune femme souligne que les programmes ETP peuvent être complexes à mettre en place. « Certains patients veulent améliorer leur alimentation, mais ils sautent des repas par manque d’argent. »

Faire reconnaître son handicap

Au travail aussi, le tabou de la maladie peut subvenir. Lors de la deuxième table ronde « faire reconnaître le handicap sans tabou », les discussions tournent autour de la reconnaissance du handicap quel qu’il soit, par ses employeurs ou la

Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Depuis 2022, l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH) est effective à Mayotte. Mais peu de personnes sont inscrites à la MDPH : elles ne sont que 1.300, quand l’Insee évaluait à 22.000 le nombre de personnes en situation de handicap sur l’île en 2021.

« Personne ne pouvait m’expliquer pourquoi on m’arrête »

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Enseignant à Kahani, Abdillahi Mikikadi a été emmené par la police aux frontières jusqu’au centre de rétention administrative alors qu’il présentait son permis de conduire comme pièce d’identité.

Abdillahi Mikikadi, 38 ans, est enseignant en électrotechnique au lycée de Kahani. Le dimanche 29 septembre, celui qui est naturalisé français depuis 2006 dépose ses enfants chez son ex-compagne en Petite-Terre. Alors qu’il présente son permis de conduire lors d’un contrôle d’identité à Dzaoudzi, la police aux frontières (PAF) l’interpelle et le conduit à l’annexe du tribunal judiciaire au centre de rétention administrative (CRA). Témoignage.

Pas de présidence de la délégation des Outremer pour Estelle Youssouffa

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La rentrée de la nouvelle législature va de pair avec les élections aux présidences des différentes délégations. Ce mercredi, celle qui a pour thématique les Outremer avait quatre candidats ultramarins, le Guyanais Davy Rimane (Gauche démocrate et républicaine, GDR), président sortant, le Réunionnais Joseph Rivière (Rassemblement national), le Saint-Martinois Frantz Gumbs (Démocrates) et la Mahoraise Estelle Youssouffa (Liot). C’est le premier qui a été réélu au deuxième tour avec 28 voix, contre quinze pour la députée de Mayotte et neuf pour le candidat RN. Ses vice-présidents sont le Guadeloupéen Élie Califer (Socialistes), Steevy Gustave (Écologistes), député de l’Essonne, le Néo-Calédonien Emmanuel Tjibaou (GDR), Frantz Gumbs, Maud Petit (Démocrates), députée du Val-de-Marne, et le Réunionnais Jean-Hugues Ratenon (Nupes). Christian Baptiste (Socialistes), Béatrice Bellay (Socialistes), Philippe Gosselin (Les Républicains) et Sandrine Nosbé (Nupes) sont les secrétaires de cette délégation qui compte également les anciens ministres Gérald Darmanin, Agnès Firmin Le Bodo et Philippe Vigier.

Piste longue : Saïd Omar Oili ne lâche pas le gouvernement

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Sénateur de Mayotte, Saïd Omar Oili dit rester « très vigilant » sur le projet de piste longue. Il a envoyé un courrier en ce sens au ministre délégué aux Transports, François Durovray. Il concède que la nouvelle piste est une nécessité car « la piste actuelle ne sera plus utilisable en 2035 avec la montée des eaux suite au changement climatique ». Plus que le sujet de la localité (la piste longue ne se fera pas en Petite-Terre, tandis que le site de Bouyouni semble privilégier), c’est la méthode qui ne lui convient pas. « Il n’y a pas de comité de pilotage local depuis janvier 2023. On nous parle d’études comparatives entre les deux sites à Petite-Terre et à Grande-Terre, sans nous donner les éléments concrets. On nous parle d’études scientifiques sur le volcan, alors que les spécialistes ne sont pas au courant », liste-il dans un verbatim. « Ce n’est pas dans le secret de leurs bureaux que les ingénieurs de la direction générale de l’aviation civile vont décider de l’avenir de notre archipel sans consulter la population », fulmine-t-il, dans le même texte. Par courrier, il propose donc un entretien avec le nouveau ministre pour « discuter ensemble des actions à envisager pour débloquer ce projet et lui redonner la visibilité nécessaire ».

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes