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11/05/10 – Les cadres d’EDM en grève

Les cadres d'EDM sont en grève reconductible ce mardi. Ils réclament notamment l'application des 35 heures à leur encontre comme le stipule l'accord signé en 2006 règlementant la réduction du temps de travail au sein de l'entreprise. "La direction a accepté de discuter de ce sujet pour tout le monde, sauf pour les cadres pour qui elle veut remettre la discussion à plus tard. Les RTT ne sont pas mis en place alors que les cadres font tous plus de 39 h au travail et la direction refuse catégoriquement de payer les réparations qui nous sont dues depuis 2006, alors que nous n'avons pas droit aux heures supplémentaires" dénonce Salim Nahouda, secrétaire général de la CGT-Ma et lui-même cadre à EDM.

Les cadres d'EDM souhaitent également que leurs contrats soient harmonisés et que l'indemnité spéciale DOM des IEG (Industries électriques et gazières) soit appliquée à Mayotte. "Malgré trois séances de négociations, nous ne sommes pas arrivés à un accord. Les cadres d'EDM seront en grève et cela causera sûrement des perturbations en interne. En revanche, je ne sais pas si cela aura des conséquences sur les usagers" affirme Salim Nahouda.

11/05/10 – Grève enseignante ce mardi

"Contrairement aux autres organisations syndicales qui ont accepté la demande du Préfet d'ouvrir les négociations au troisième trimestre de l'année en cours, l'intersyndicale des enseignants du premier degré refuse de remettre le dossier de l'indexation des salaires aux calendes grecques", annonce dans un communiqué le Snuipp Mayotte, syndicat majoritaire des enseignants du primaire, vraisemblablement le seul syndicat enseignant à maintenir l'appel à la grève pour ce mardi 11 mai, pour réclamer à nouveau l'indexation des salaires "au plus tard, en janvier 2011". Une nouvelle demande d'audience avec le préfet a été déposée pour ce mardi, un rassemblement est fixé au vice-rectorat à partir de 8 heures. Une manifestation dans les rues de Mamoudzou et de Kawéni ainsi qu'un sit in sont prévus.

11/05/10 – Un enfant renversé sur la rocade

Un enfant de 11 ans a été renversé sur la rocade de Mamoudzou. Un tronçon où les véhicules ont l'habitude de rouler à vive allure. Mais la vitesse ne semble pas être à l'origine de l'accident. Le petit garçon a traversé la voie au moment où la voiture approchait. L'enfant souffre de violentes douleurs au dos et d'une plaie à l'arcade sourcilière. Toujours conscient, il a été évacué vers l'hôpital.

11/05/10 – Fête du nautisme : participez-y !

La 8ème édition de la Fête du nautisme se tiendra le 2 octobre prochain, de 9 heures à 17 heures, sur les plages de Sakouli, du Faré, de M'liha et du gîte d'Hagnoundrou. Cette année, la fête est organisée par le Parc naturel marin et la DSAJ du conseil général. Ces derniers lancent un appel à participation autour des thèmes : activités nautiques et subaquatiques et sensibilisation à l'environnement naturel.

Si vous souhaitez proposer des activités, il suffit de remplir le formulaire disponible auprès des deux organismes organisateurs avant le mois de juin 2009. Plus d'infos auprès de l'Agence des aires marines protégées : 0269.60.73.69.

11/05/10 – Réveil des papilles !

Vendredi 14 et samedi 15 mai, aura lieu la deuxième édition du Fêst’Karam au M’haju – Musicale plage, à Bandrélé. Durant ces deux jours, seront proposés de la gastronomie mahoraise (4€ le plat), des expositions d’art et des projections de photos.
Au programme de vendredi soir, des danses traditionnelles, des contes avec Elhad et une représentation théâtrale avec Kankan. Samedi à partir de 19 heures et pour 5€ seulement, un concert regroupant plusieurs artistes comme Nidou, Wubani Spirit, Diho, Kordjee, Babadi et Family Skank se déroulera au même endroit.

10/05/10 – Tensions dans la commune de Chiconi

Chômage, alcool, oisiveté chez les jeunes commencent à avoir des conséquences de plus en plus dramatiques. En témoignent les graves évènements qui secouent depuis quelques jours la commune de Chiconi. Pendant tout le weekend, la gendarmerie et les élus ont été en alerte. Samedi soir, il est aux alentours de 22 heure, lorsqu'une centaine de jeunes chiconiens, armés jusqu'aux dents partent barrer l'unique route allant vers Mamoudzou. L'objectif de la soirée : massacrer tout jeune de Sohoa qui a le malheur de croiser leur chemin. C'est en effet une banale bagarre deux jeunes des deux villages voisins qui a déclenché la guerre. Lors d'une soirée organisée à Sohoa quelques semaines auparavant, un jeune chiconien se serait fait tabasser par un jeune du village. De vengeance en revanche, l'affaire a pris de l'ampleur, jusqu'à vendredi dernier.

Lors d'une cérémonie religieuse organisée cette fois ci à Chiconi, des jeunes de Sohoa se sont fait agresser, un évènement qui a accéléré les violences. Avec leurs faibles moyens, les élus ont tenté de calmer les jeunes sans grand succès. "Nous n'avons pas assez de policiers municipaux, ils ne sont que quatre avec deux autre en CES. C'est pour ça qu'on n'arrive pas à assurer la sécurité" explique Mouzihati Allaoui, l'adjoint au maire chargée de la sécurité. Ce samedi, une cellule de crise a été mise en place par les élus. Dès 18 heures, un arrêté municipal a fait fermer tous les débits de boissons alcoolisées. Mais cela n'a pas évité à trois jeunes de se faire taillader au couteau. Ils ont été hospitalisés avec plusieurs blessures au visage et sur le corps. Deux autres ont été placés en garde à vue. Dimanche, le calme semblait revenu dans la commune, probablement grâce au renforcement des forces de l'ordre dans la zone. Des gendarmes ont été appelés en renfort de Petite Terre. Désormais, les jeunes de la commune sont placés sous haute surveillance.

10/05/10 – La baignade reste interdite à N’gouja

Depuis le 30 avril, la mise en évidence d'une pollution bactériologique d'origine fécale et la survenue d'une cinquantaine de cas de syndromes irritatifs et respiratoires, probablement causés par la présence de cyanobactéries (algues), ont rendu nécessaire l'interdiction de la baignade sur le site de N'Gouja. Suite à la découverte d’un véhicule chargé de vider les fosses sceptiques en train de déverser son contenu dans la mer, à proximité de la plage, les services de l'Etat, via l'Agence de santé de l'Océan Indien, mènent des investigations complémentaires afin de déterminer toutes les origines de contamination possibles avec notamment un suivi complet de la qualité de l'eau de baignade.

L'interdiction de se baigner est maintenue jusqu'à un retour à la normale de la situation, pour prévenir à la fois une nouvelle survenue de troubles respiratoires et d'irritations cutanées en lien avec la présence d'algues mais aussi les pathologies infectieuses telles que les gastroentérites qui pourraient être causées par la pollution bactériologique. Des points d'information seront réalisés régulièrement par l'ASOI.

10/05/2010 – Portrait d’entreprise

 

 

Dans la pratique, les communes de Mayotte s'appuient sur les services techniques de l’Etat (DE, Daf) pour assurer gracieusement des missions d'AMO et de conduite d'opération. Mais depuis juin 2004, face à l’augmentation des besoins en matière de développement de projet de construction et d’aménagement public, ces missions peuvent être réalisées par des organismes privés. Un marché dans lequel s'est plongé sans réserve la société Mayotte ingénierie et conseil (Mic).

Créé en 2006, Mic s’est donc développé sur des valeurs de qualité, de rigueur et de proximité, pour accompagner au mieux les collectivités locales et les opérateurs privés dans leurs opérations d’aménagement et de construction. Elle se propose de mettre au service des collectivités locales (Collectivité départementale de Mayotte, communes, syndicats intercommunaux, etc.) et des privés, des experts pour mener à terme les divers projets de construction et d’aménagement urbain.

"Mic, c’est un outil de promotion du dialogue et d’aide à la décision, qu'elle soit technique, financière, administrative… pour les décideurs des collectivités locales et leurs établissements publics. Actuellement nous travaillons avec 9 communes dans le département de Mayotte, deux syndicats intercommunaux et un projet privé de construction d'un hôtel de 16 chambres "Ecolodge" sur la plage de Foumbouni, dans la commune de Mtsamboro. Les études de financement sont actuellement en cours par nos soins", explique Soulaimana Bamana, directeur de l'établissement.

 

Une formule clé en main qui séduit

 

En clair, la mission de Mic consiste à accompagner, dans le respect de la réglementation (Code des marchés publics, loi MOP) le porteur de projet dans chaque étape du processus de la conduite d’une opération, à savoir le montage, les études d’opportunité et de faisabilité, la définition du programme, la conception de l’ouvrage, la réalisation des travaux, la réception de l’ouvrage, l’exploitation et l’entretien de l’ouvrage. L'assistance administrative, technique et financière se matérialise par le montage de dossier, de demande de subvention, de recherche de financement, de prestations d’ingénieries et d’études diverses et bien sûr la gestion courante des opérations choisies.

Dans la phase de construction, Mic choisit d'autres intervenants et travaille en relation de confiance avec eux : des topographes, des organismes d’études géologiques, des programmistes, des maîtres d’œuvres, des contrôleurs techniques, ou les entrepreneurs, l’OPC et la CSPS.

Et la formule "clé en main" séduit. Au delà de la réalisation du marché couvert de Tsararano, une opération de plus de 4 M€ (voir encadré), Mic a engagé cette année des travaux de construction de MJC, de réfection ou de création d'éclairage public, la pose de plaques de nom des rues, de réhabilitation des voiries, d'aménagement de parcs et de lotissements, et s'est vu confier la réalisation d'un diagnostic pour la mise aux normes d'une cinquantaine de terrain de football.

En études, Mic planche actuellement sur des projets comme la réalisation d'une bibliothèque municipale, d'une crèche, d'un complexe sportif, de nombreuses MJC et d'un marché de proximité à M'tsahara (voir encadré).

 

"Mic survit avec la moitié du CA à l'extérieur"

 

En pleine croissance après seulement trois années d'existence, l'entreprise, qui compte aujourd'hui 6 salariés contre deux lors de sa création et des collaborateurs occasionnels, se débat, comme bien d'autres à Mayotte, pour survivre avec la moitié de son chiffre d'affaires à l'extérieur.

"En 2009 nous enregistrions un chiffre d'affaires de 350.000 euros, pour 170.000 encore impayés. Ces retards nous fragilisent, mais nous faisons preuve d'abnégation pour passer la tempête", révèle avec mansuétude M. Bamana.

Des problèmes récurrents qui n'enlèvent rien à l'ambition de cet ancien chargé de conduite d'opération du ministère de l'Equipement : "notre perspective dans un avenir proche sur le territoire de Mayotte, est d’accompagner le conseil général pour réaliser ses opérations d’investissement. Nous souhaitons également nous développer dans l’océan Indien, et à l’international, c’est pourquoi une antenne d’études et de conseil est installée depuis peu à Tananarive". Mic espère ainsi séduire les collectivités locales et les investisseurs privés malgaches. Les dirigeants du cabinet participent d'ailleurs cette semaine à la Foire internationale de Tananarive.

 

FM


 

Tsararano attend son marché couvert

Situé en contrebas du village de Tsararano, le long de la route nationale menant à Sada, le cabinet Mic réalise pour la commune de Dembéni le deuxième marché couvert de l'île. Un édifice circulaire de 40 stands organisés par filières (textile, alimentaire) et sous-filières (volailles, bovins, ovins et poissons), qui comptabilise 150 m² de bureau sur un second étage, dont la commune disposera comme elle l'entend et dont le cout global de réalisation est estimé à 4 M€.

Une voie d'entrée et de sortie routière spécifique, évitant les problèmes de circulation, débouche sur un parking de 47 places dont une part est réservée, comme le prévoit la réglementation, aux personnes handicapées. Les entreprises SMTPC, Colas, Austral Probat prennent part à la construction qui devrait s'achever d'ici 10 mois.

 

 


 

Les travaux et études assurés par Mic

 

Phase d'études

Tsingoni : MJC de Combani. MJC Tsingoni.

Mamoudzou : MJC Kawéni.

Sada : Diagnostic de remise aux normes du terrain de football. 2ème tranche éclairage public.

M'tzamboro : Bibliothèque (50.000€). Marché de proximité.

Chiconi : Voirie communale

 

Phase de travaux

Sada : Eclairage public. Réfection des voiries. Pose des panneaux de nom des rues

Acoua : Réfection des voiries existantes.

Dembéni : Marché couvert. MJC d'Iloni. MJC de Dembéni.

Kani-Kéli : Lotissement de M'bouini.

Mamoudzou : Aménagement du parc Batrolo.

 

10/05/10 – Prix de la vocation scientifique et technique des filles

Chaque année, la préfecture via la délégation aux droits des femmes organise le Prix de la vocation scientifique et technique des filles. Ce prix, qui vise à favoriser l’égalité des chances entre les filles et les garçons, est destiné à récompenser des jeunes lauréates au baccalauréat scientifique, qui souhaitent s’orienter vers des formations supérieures, scientifiques et technologiques, où les filles sont minoritaires, soit représentées à moins de 40%.

D’un montant de 1.000 €, ces prix viennent encourager des jeunes filles ayant construit un projet professionnel innovant les amenant à intégrer une filière d’études peu féminisée et démontrant une réflexion et une nette motivation. Les candidates qui passent leur bac en juin 2010 peuvent dès maintenant remplir un dossier, à retirer au centre d’information et d’orientation (CIO) de Mamoudzou à partir du 10 mai et à retourner au plus tard le 2 juillet.

Une commission constituée par le préfet examinera les candidatures à partir de l’analyse anonyme des dossiers reçus et procèdera à la sélection des candidates. Les critères de sélection tiennent compte prioritairement du projet d’études et du projet professionnel, tout en prenant en considération le mérite de la candidate. Les prix seront remis en fin d’année 2010.

10/05/10 – « Le mystère de la pollution de N’gouja élucidé »

Mercredi dernier, une découverte inattendue a permis de résoudre l'énigme de la pollution de la plage de N'gouja, qui a obligé les autorités à fermer ce site magnifique pour des raisons sanitaires. C'est un camion intercepté près de la zone qui a permis de comprendre ce qui se passait. Selon nos informations, un camion chargé de vider des fosses septiques dans le sud de l'île aurait déversé son contenu directement dans la mer, tout près de N'gouja, polluant toute la zone.

Depuis plus d'une semaine, la baignade était interdite sur la plage de N'gouja. Les autorités soupçonnaient une algue (cyanobactérie) d'être à l’origine des difficultés respiratoires et des irritations cutanées signalées chez deux baigneurs. L'Agence de santé de l'océan Indien avait rapidement fait fermer le site, réduisant à néant la fréquentation de cette plage très appréciée par les vacanciers. La police de l'eau a été prévenue et une enquête est en cours.

10/05/10 – Théâtre – « La nuit de la longue traversée » par les Enfants de Mabawa

La formation théâtrale des jeunes de Kani-Kéli, les Enfants de Mabawa, annonce une série de représentations de la comédie musicale "La nuit de la longue traversée". Pièce écrite par Bacar Adou N'tro, "La nuit de la longue traversée" a été interprétée pour la première fois en 2005, aux rencontres du théâtre amateur à l'issue desquelles elle a reçu le premier prix. Elle traite un sujet toujours d'actualité : la traversée en kwassa kwassa entre Anjouan et Mayotte.

Bassoiri, le fer de lance de la troupe, précise que la mise en scène a été "revisitée" cette année. La pièce sera jouée par douze comédiens.

La première représentation est prévue le samedi 8 mai, au foyer des jeunes de Passamainty. "La nuit de la longue traversée" sera ensuite jouée au foyer des jeunes de Bandrélé le 15 mai, à l'IFM de Dembéni le 22 mai, le 28 mai à 14 heures au collège de Kawéni et le 29 mai à la MJC de M'tsapéré.

10/05/10 – Littérature : Finale du concours « Mon livre, mon trésor »

 

3.000 participants, 121 classes de CM2, 3 épreuves au choix, plus de 2.400 livres et dictionnaires distribués aux élèves participants… et jeudi 29 avril, 24 finalistes heureux au conseil général.

 

Le premier concours de littérature francophone pour les CM2 s'achevait jeudi dernier avec la grande épreuve finale pour les trois catégories proposées : lecture à voix haute, écriture d'un récit, écriture d'un poème. Après plusieurs phases de sélection, par catégories et par circonscription, les jeunes participants sont sortis fébriles de l'ultime épreuve.

Cette première édition initiée par la Jeune chambre économique de Mayotte, débutée en 2009 en collaboration avec le vice-rectorat, s'achève sur un bilan plus que positif. Ce projet d'envergure, en plus d'avoir invité les écoliers à trouver du plaisir dans la lecture et l'écriture, a aussi permis de fournir en ouvrages de nombreuses bibliothèques d'écoles primaires. Fort de ses très nombreux partenaires, "Mon livre, mon trésor", action d'apprentissage et de mise en valeur de la langue française, ne demande qu'à jouer les prolongations à plus long terme.

Jeudi, durant l'après-midi des grands finalistes, Faïza Bacari, initiatrice du projet et directrice de la commission concours de littérature francophone, a pris le micro devant la cinquantaine d'enfants présents au cinéma de Mamoudzou pour l'annonce des résultats : "Pourquoi a-t-on appelé ce projet "Mon livre, mon trésor ?" Tout simplement parce que le livre est une vraie richesse."

10/05/2010 – Interview exclusive

 

 

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}ounda Mag : Il s’agit de votre première venue à Mayotte, comment appréhendez-vous votre séjour ?

Neïman : Je n'appréhende pas du tout, on doit rencontrer beaucoup de monde. Je pense que tout va bien se passer car c’est une nouvelle découverte pour moi, et puis j’ai déjà entendu parler de Mayotte et de son accueil chaleureux. Ce que j’espère, c’est de mettre bien les Mahorais et tous mes fans avec ma musique et de partager un moment inoubliable.

 

TM : Vous sortez un second album, "Fils du peuple", pourquoi avoir choisi de le promouvoir d’abord en Outremer puis en Métropole ?

Neïman : Parce que c’est important pour moi, mes racines se trouvent en Outremer et j’ai voulu que mon peuple ait l'exclusivité sur cet album, car la chanson principale lui est adressée directement et plus largement à tous les peuples d'Outremer qui souvent sont obligés de quitter la terre qui les a vu naître pour étudier ou travailler, réussir et subvenir aux besoins de leur famille. Et puis ma musique respire le soleil, donc il est évident pour moi d’aller en premier là où elle vit. Après, je chante pour tout le monde, mais je ne voulais pas que les Dom-Tom dont Mayotte soient les derniers servis, comme bien trop souvent.

 

TM : Pouvez-vous nous présenter cet opus ?

Neïman : Cet album contient 13 titres entre dancehall, reggae, soul, rnb et soca. J’y ai mis le meilleur de moi-même et toutes mes influences. J'ai moi-même réalisé la totalité de l'album et je me suis entouré des meilleurs pour cela. Dans cet opus on retrouve notamment un featuring avec Sizzla qui est un des plus grands artistes jamaïcains à l’heure actuelle. J'ai travaillé aussi avec le super producteur Don Corleon sur ce projet et qui a notamment produit des artistes comme Sean Paul, Rihanna, Alaine, Jah Cure…

 

TM : Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous retracer en quelques lignes votre carrière ?

Neïman : J'ai démarré comme tout le monde, en bas de l'échelle, dans un grenier. Puis en 2006 "Teka Taki" devient numéro 1 du airplay en Espagne et se classe bien en France, ça aboutit sur une signature chez RCA/Sony Music en 2007. Je sors alors le single "Lovely", avec un clip tourné à Miami. C’est le 7ème morceau le plus joué en France en 2007, tous classements confondus. Et je reçois aussi un disque d’or. L'année suivante "Viens" sort et se place directement numéro 1 des clubs.

Le succès est encore plus gros que "Lovely" et me donne une crédibilité dans plusieurs pays européens : Belgique, Suisse, Pays-Bas, Luxembourg, Espagne, et bien sûr la France ainsi que les Caraïbes et l’Amérique du Sud. Alors que je suis en plein succès, en 2008, ma maison de disque subit un plan social et les gens qui me suivaient sont mis au placard, alors je décide de rompre mon contrat et de créer mon propre label Destiny Records.

2009 : le single "Fais Moi Danser" fait son apparition sur les ondes. Le très bon accueil des radios permet une tournée des clubs en France sur toute l'année 2009 et d'accroître ma crédibilité dans les îles. Entre temps l'album se construit et aujourd'hui il est enfin prêt et dispo.

 

"Il m'a fallu beaucoup de travail et de sacrifice"

 

TM : Vous restez quelques jours à Mayotte, avez-vous prévu de rencontrer des artistes mahorais ? A ce propos, y aura-t-il une première partie lors de votre concert ?

Neïman : J'aimerai bien en rencontrer en effet pour connaître leur univers, même si je n’ai rien prévu. Mais mon management m’a fait écouter Bo Houss dont j’ai aimé la musique et le fait qu’il chante comme moi dans sa propre langue. Moi je chante en taki taki, qui mélange anglais, français, portugais et dialectes africains et je revendique ma culture tout comme lui. Pour la première partie je ne sais pas. Mon staff est en train de voir ça je crois. Mais si ça se fait, c’est à la dernière minute je pense. Après, la musique appartient à tout le monde et le DJ qui m’accompagne va jouer toute la nuit, donc pourquoi pas un moment improvisé, ça arrive aussi, on verra.

 

TM : Votre premier album a bien marché, est-ce difficile de percer en France en tant qu’artiste ultramarin ?

Neïman : Oui, le premier album a bien marché et pas seulement en France et il m’a fallu beaucoup de travail, de volonté et de sacrifices. Mais partout c’est dur de réussir selon moi. Il faut persévérer énormément. Les clés de la réussite c’est vraiment la patience, la persévérance et surtout avoir foi en ce qu'on fait, il faut être déterminé.

 

TM : J’ai pu voir en allant sur votre blog que vous aviez récemment participé à un concert avec Sean Paul, est-ce une forme de reconnaissance de pouvoir partager des scènes avec de tels artistes ?

Neïman : Oui, c'est évidemment un plaisir, car c’est la preuve que ma carrière évolue. Et je suis fier d'avoir cette évolution, mais ça me donne avant tout l’envie d’aller plus loin encore.

 

TM : A quoi doit-on s’attendre lors de votre concert le 7 mai au 5/5 ?

Neïman : Peu importe le lieu pour moi, l’essentiel c’est de tout donner. Ce que je veux c’est rencontrer mon public et ceux qui ne connaissent pas encore ma musique pour qu’on fasse trembler tout Mayotte ensemble (rires). Attendez-vous donc à danser, transpirer et à ce que je déchire tout !

 

TM : Avez-vous prévu de rencontrer vos fans lors d'une séance de dédicaces ou autre ?

Neïman : Oui, absolument. Je leur donne rendez-vous le vendredi 7 mai au 5/5 après mon concert, et pour une fois ce sera pour eux l’occasion de choper l’album avant tout le monde.

 

Propos recueillis par Marion Châteauneuf

 

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07/05/2010 – Société

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}'impulsion a été donnée le 5 novembre 2009, lors de la signature, sous l'égide du secrétaire général de l'ANLCI, d'une charte partenariale qui fixe notamment les bases de la mise en place du plan régional de lutte contre l’illettrisme. Dès lors, Mayotte a été inscrite comme région pilote dans l’expérimentation lancée au niveau national sur la thématique de la prévention et, plus particulièrement, sur le champ des actions éducatives familiales avec le dispositif Ecole des parents, qui s'adresse à des centaines d'adultes répartis dans les 17 communes de l'île.
Les acteurs de ce dispositif, qui, comme l'avait alors signalé le secrétaire général de l'ANLCI, a vocation à servir d'exemple dans d'autres régions de France, avaient alors élaboré leur "kit des praticiens", sorte de mode d'emploi du programme. Un mode d'emploi qui a vocation à être partagé, grâce au Forum permanent des pratiques, mis en place pour la première fois par l'Agence en 2004, et qui permet de constituer un vaste réservoir de bonnes pratiques, en mettant en commun les "kits du praticien" élaborés par les différentes régions pilotes. Au total, ce sont 25 kits qui ont été produits dans trois domaines : prévention, insertion et évolution professionnelle.
De mardi à vendredi, ces différents kits étaient mis en commun lors d'une rencontre nationale à Lyon, à laquelle ont donc participé 11 praticiens de différents centres de formation mahorais qui participent à l'Ecole des parents, accompagné du chargé de mission lutte contre l'illettrisme de la DTEFP, qui pilote les travaux.

Des échanges enrichissants

Au programme de ces trois jours, des tables rondes autour des grands enjeux de la prévention et de la lutte contre l’illettrisme rassemblant formateurs, responsables, élus, représentants de fondations, experts, mais aussi le ministre de l’Education nationale et l’envoyée spéciale de l’Unesco pour l'alphabétisation, la princesse Laurentien des Pays-Bas. Cette dernière est d'ailleurs venue dès le mardi visiter le stand de Mayotte et saluer le travail réalisé par la délégation mahoraise.
17 modules de formation, chacun d’une durée de 3 heures, sont proposés chaque jour à tous les participants. Ces modules reprennent le travail réalisé dans les 25 "kits du praticien". Ils sont surtout l’occasion d’échanges entre les différents acteurs de la lutte contre l'illettrisme.
"Certains ont réfléchi avec leurs homologues métropolitains et ultramarins sur les actions menées auprès des parents pour les aider à accompagner la scolarité de leurs enfants. D’autres ont découvert des actions de prévention de l’illettrisme en direction d’enfants du primaire en difficulté avec l’écrit, qui sont menées par des associations ou organismes comme Lire et faire lire, les clubs Coup de pouce clé, etc., en partenariat avec l’Education nationale", relatait Faridy Attoumani de la DTEFP, à l'issue du premier jour du forum.
Un forum au cours duquel "la délégation de Mayotte a pu mettre en avant l’originalité et l’efficacité du dispositif Ecole des parents, mais aussi découvrir les actions menées dans le même domaine par les autres régions, nouvelles sources d’inspiration pour renforcer notre dispositif", estime le chargé de mission.

Hélène Ferkatadji

 


Légende :
Attoumane Faridy, chargé de mission lutte contre l'illettrisme à la DTEFP, présente le travail de la délégation mahoraise à la princesse Laurentien des Pays-Bas, envoyée spéciale de l'Unesco pour l'alphabétisation.

07/05/2010 – Artisanat

 

 

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}ravaillant dans des conditions rudimentaires, sans four, sans plateau tournant, les potières de Sohoa font tout à la main. La terre argileuse qu'elles utilisent est rare et se trouve dans des zones bien particulières, où les propriétaires de champs n'hésitent pas à "racketter" ces artisanes livrées à elles-mêmes. "Nous aimerions avoir des machines pour simplifier notre travail, mais nous ne pouvons nous le permettre pour l'heure, car c'est trop cher", explique l'une d'elle.
Toutes inscrites à l'école des parents de l'association Tama, les potières ont embarqué leur formatrice, Marie-Pierre, dans leur aventure. Cette dernière les aide à mener les démarches administratives. "Nous sommes dans l'attente d'une subvention de la part de la mairie de Chiconi pour aménager un vrai point de vente", indique la formatrice. En effet, les femmes ont pris possession de l'ancienne poterie qui employait à l'époque une vingtaine de femmes.
Laissés à l'abandon pendant plus d'une dizaine d'années, les bâtiments sont dans un état de délabrement avancé et les potières travaillent et vendent leur produit à même le sol… Seul un petit panneau indique à l'entrée du bâtiment leur présence. "Nous avons quelques clients, des gens du village qui retrouvent grâce à nous des objets traditionnels qui avaient disparu. Parfois ce sont les M'zungus qui vont à la plage du village qui s'arrêtent, eux c'est plutôt pour la décoration qu'ils achètent nos produits", précise une des potières.

Faire revivre les traditions disparues

Les 6 dernières potières de Sohoa

En effet, en faisant revivre cette tradition, ces femmes mettent également en valeur des objets utilisés quotidiennement autrefois, ayant disparu avec l'arrivée des équipements modernes comme les appareils électroménagers. Le sadzoua, par exemple, permet de garder au chaud les aliments ou au contraire de conserver la fraîcheur de l'eau, "c'est comme quand on la garde au réfrigérateur", assure la fabricante.
Mais les potières ne se contentent pas simplement de ces objets utilitaires, elles fabriquent également de petites figurines pour attirer les touristes. Makis, tortues, oiseaux… tous sont faits à la main.
"Nous allons d'abord chercher la terre. Il en existe deux sortes : une brun clair et l'autre noire. Ici, nous la mélangeons avec de l'eau pour obtenir une pâte et après on forme les objets. Le plus long c'est le séchage, cela peut prendre plus de 15 jours !", détaille la potière. Le processus de fabrication se poursuit avec le dessin et la peinture, puis s'achève par la cuisson qui se fait de manière artisanale sur une grille.
L'école des parents permet un lien avec ce travail artisanal, grâce à un travail sur la disparition des savoir-faire traditionnels. Des panneaux seront également réalisés pour montrer les différentes étapes de fabrication des objets et l'utilisation des objets anciens. "Nous envisageons de faire venir une céramiste de Métropole pour aider les potières à affiner leurs techniques et diversifier leur fabrication", explique Marie-Pierre.
Les potières de Sohoa, boostées par leur association, assurent désormais une présence permanente aux marchés de Coconi et d'Ambato plage. Leur atelier-boutique est quant à lui ouvert du lundi au vendredi de 8 heures à 17 heures.

Marion Châteauneuf

 

07/05/2010 – Évènement

 

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}our la première fois de son Histoire, Mayotte s'associe aux 27 pays membres de l'Union européenne et à ses 500 millions d'habitants pour célébrer l'Europe, du 7 au 12 mai. Concert gratuit de musique classique au conseil général vendredi soir, cérémonie dimanche matin sur le parvis du comité du tourisme, activités ludiques gratuites sur toute l'île le même jour, cycle de conférences à l'hémicycle mardi et mercredi : le programme est alléchant et vise à faire participer activement la population aux réjouissances, et surtout à la faire prendre conscience des enjeux de la "rupéïsation" de l'île prévue pour 2014.

Le 9 mai 1950, la déclaration rédigée par Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, et par son conseiller Jean Monnet, était lue devant la presse dans le Salon de l'Horloge du Quai d'Orsay. Cette déclaration historique appelait la France, l'Allemagne et d'autres pays européens à mettre en commun leur production de charbon et d'acier pour jeter les premières bases concrètes d'une fédération d'Etats européens.
Cette date symbolique a été choisie comme celle de la Journée de l'Europe par le Conseil européen à Milan en 1985. "Schuman était quelqu'un qui avait compris que pour construire une paix durable, il fallait lier les économies des pays européens", a commenté mercredi matin Zaïdou Tavanday, conseiller général de Mamoudzou 2.
60 ans plus tard, Mayotte s'associe pour la première fois à cette célébration de nos institutions supranationales, sous le patronage de la représentation en France de la Commission européenne, pour une fête qui va coûter 20.000 € au conseil général. "C'est une décision qui a été prise à l'unanimité. Cela fait plusieurs années que les élus de Mayotte se battent pour obtenir le statut de Rup (Région ultrapériphérique européenne) : aujourd'hui, nous sommes dans la dernière ligne droite. Nous voulons faire comme tous les pays et les citoyens européens, et présenter les défis de demain", a déclaré le conseiller général.

"Le parachèvement de notre volonté d'intégrer la nation française"

La rupéïsation est "le parachèvement de notre lutte, de notre volonté d'intégrer la nation française qui appartient aux peuples européens", a souligné Soula Saïd Souffou, technicien à la direction des affaires européennes. "Il fallait montrer la volonté unanime des Mahorais d'accéder à cette intégration dans les Rup. La déclaration de Schuman sera lue par des scolaires pour entraîner aussi la jeunesse dans cette aventure qui est avant tout la leur".
A la fin de la cérémonie dimanche matin, l'hymne européen sera chanté en shimaoré par les choristes du collège de M'gombani, en association avec la direction des langues régionales. Mardi à 17h, le premier "concours de l'excellence" récompensera les élèves de 1ères et de 4èmes les plus connaisseurs de l'Histoire et des institutions européennes (voir encadré). Dimanche, des initiations gratuites au golf, à l'équitation, à la randonnée, au kayak, et un tour en ULM à seulement 40€, seront "l'occasion pour tous les Mahorais de faire quelque chose qui sorte de l'ordinaire".

"Il ne faut pas qu'il y ait de retard dans l'extension du droit commun à Mayotte"

"Les textes et les engagements pris dans le Pacte pour la départementalisation nous annoncent le statut de Rup pour 2014, qui sera synonyme de beaucoup d'argent et des crédits d'investissements en masse, mais il va falloir une ingénierie financière pour définir les projets structurants et surtout les réaliser", a prévenu M. Tavanday, rappelant que Mayotte rencontre actuellement des problèmes pour réaliser les investissements du Fed (Fonds européen de développement), dont les montants sont sans commune mesure avec ceux des fonds structurels dont pourrait bénéficier notre île à partir de 2014.
"Nous devons révolutionner nos services et changer notre manière de recruter pour faire face aux défis des projets structurants", a-t-il ajouté, préconisant de s'inspirer du modèle réunionnais en la matière.
Pour accéder au statut de Rup, corolaire européen de la départementalisation, Mayotte devra intégrer l'ensemble de l'acquis communautaire, c'est-à-dire le droit commun en grande partie. Un calendrier précis sera examiné lors de la prochaine réunion du comité de pilotage Europe qui doit avoir lieu avant la fin de l'année (voir MH n°470). "Il ne faut pas qu'il y ait de retard dans l'extension du droit commun à Mayotte, même s'il peut y avoir des périodes transitoires car nous ne sommes pas obligés d'appliquer les 35 chapitres de l'acquis communautaire avant d'être Rup", a expliqué M. Saïd Souffou.
Mardi et mercredi, un cycle de conférences permettra de "mesurer les efforts de la Collectivité et de l'Etat et ce qu'il reste à faire jusqu'en 2014". L'ensemble des conférenciers fait partie du "Team Europe France", un groupe d'experts pluridisciplinaires agréés par la Commission européenne pour intervenir sur les questions européennes.
Après avoir participé la semaine dernière à un séminaire des Rup en Martinique, une délégation de Mayotte sera intégrée en tant que membre observateur au sein de la Conférence des Rup à partir du 2ème semestre 2010, pour mieux préparer les échéances futures.

Julien Perrot

 


Programme

1ère Fête de l'Europe à Mayotte du 7 au 12 mai

Vendredi 7 mai : Concert de musique classique avec l'association Musique à Mayotte à l'hémicycle Younoussa Bamana à partir de 18h30.

Dimanche 9 mai, de 8h30 à 12h, cérémonie d'ouverture officielle sur le parvis du comité du Tourisme
8h30 : Accueil des participants
9h : Prise d'armes du corps militaire accompagné des anciens combattants et des sapeurs-pompiers.
9h10 : Hissage de drapeaux français et européen avec la Marseillaise et l'hymne européen par le détachement de la Légion étrangère à Mayotte (Dlem), le GSMA, les sapeurs-pompiers et les anciens combattants, accompagnés par la chorale de l'Education nationale.
9h50 : Lecture de la déclaration Schuman du 9 mai 1950 par des scolaires.
10h : Interventions officielles du président du conseil général, du préfet et du représentant de la Commission européenne.
10h50 : Représentation autour de "l'Ode à la joie" chanté par la chorale du collège de M'gombani, avec les paroles de Friedrich Schiller traduites en shimaoré.
12h10 : Lâcher de ballons aux couleurs de l'Europe.

Dimanche 9 mai, activités ludiques toute la journée. Pour bénéficier des tarifs préférentiels et des initiations gratuites, pensez à réserver votre place directement auprès des opérateurs en précisant le nom de code suivant : Fête de l'Europe.

– Initiation gratuite à l'équitation, enfants/adultes, Centre équestre Ste Armelle à Hajangua, commune de Dembéni. Contact pour réservation : 0269.62.54.00 ou par e-mail : sea-horse-island@wanadoo.fr.
– Initiation gratuite au Golf club les Ylangs à Combani, commune de Tsingoni. Contact pour réservation : 0269.62.01.20 ou par email : contact@golfylanq-mavotte.com.
– Baptême de l'air au tarif préférentiel de 40 € avec Mayotte ULM, Aéroport de Pamandzi. Contact pour réservation : 0269.60.01.37 ou par e-mail : don-pascal@hotmail.fr.
– Randonnée, départ à partir du gîte de l'association Kalema, à Moinatrindri, commune de Bouéni. Parcours randonnée familiale (2h) et sportive (journée) en partenariat avec l'Association culturelle, éducative et environnementale de Moinatrindri (ACEEM), l'Association de protection de l'environnement de Bouéni (Apeb) et le syndicat d'initiative du sud, possibilité de logement et de restauration sur place, contact pour réservation 0639.23.19.03 ou par e-mail chezdayanou@hotmail.fr.
– Possibilité d'activité nautique canoë/kayak sur le site du gîte, contact 0639.65.83.61.

Du 11 au 12 mai, cycle de conférences à l'hémicycle Younoussa Bamana sur les politiques européennes en direction des citoyens, dans le cadre de l'Année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

Mardi 11 mai
8h30-12h : "La politique environnementale de l'Union européenne".
Conférenciers : Pascal Orcier, rédacteur du magazine Nouvelle Europe, docteur en géographie, professeur agrégé Université Lyon 3 Jean Moulin, et Olivier Védrine, enseignant et consultant, président du groupe de réflexion "Collège Atlantique-Oural" et éditeur de la revue européenne European union foreign affairs journal (EUFAJ).

Mercredi 12 mai
8h30-10h : "La construction européenne : l'Europe à l'usage des citoyens"
Conférencier : Michel Grelier, expert en information européenne.
10h-12h30 : "Droits fondamentaux et citoyenneté européenne"
Conférencier : Michel Catala, président de la Maison de l'Europe à Nantes et professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Nantes.
14h-16h30 : "Politique sociale européenne et lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale"
Conférencier : Franck Arnaud, président de l'association Horizon Europe, docteur en droit, chargé de cours sur les questions européennes, et chargé de mission à la création d'entreprise auprès du réseau d'initiatives locales pour l'emploi.
17h : Remise du "Prix de l'Excellence".
17h30 : Clôture.

Pour toutes informations complémentaires, vous pouvez contacter la direction des affaires européennes au 0269.64.70.06.

 

 


Le concours de l'excellence pour les élèves de 1ères et 4èmes

A l'occasion de la célébration de la première Fête de l'Europe à Mayotte, le conseil général, en partenariat avec le vice-rectorat, organise le "concours de l'excellence". Ce concours, qui entre dans le cadre de l'extension à Mayotte du Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL), est réservé aux élèves de 1ère et de 4ème sur le thème "Mayotte dans l'Europe". Il aura pour but de récompenser les candidats qui auront fait la preuve de la solidité de leurs connaissances sur l'évolution de l'Europe et de ses institutions.
A l'issue du concours, les trois meilleurs candidats des classes de 1ère et de 4ème se verront attribuer un prix en fonction de leur classement.
Pour les candidats de classe de 1ère, les trois premiers prix sont :
– 1er prix : Visite des institutions européennes à Bruxelles.
– 2ème prix : Bon pour un survol de l'île, avec Mayotte ULM.
– 3ème prix : Excursion thématique guidée, en partenariat avec Baobab Tour.
Pour les trois premiers candidats de classe de 4ème :
– Pack Europe (Sacs, cartes de l'Union européenne, drapeaux et plein d'autres surprises !).
– Dictionnaires Larousse et Hachette anglais-français et espagnol-français.
Pour les autres participants, de nombreux cadeaux à gagner.
 

07/05/2010 – Justice – Comparution immédiate

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}a pauvreté et la coutume villageoise peuvent-elles justifier des massacres sur des animaux protégés ? C'est l'épineuse question à laquelle a dû répondre la justice. Mardi après-midi, deux individus interpellés pour avoir tué quatre tortues vertes, sont passés en comparution immédiate. Une procédure qui montre bien la gravité des faits aux yeux de la loi.
Classée parmi les espèces en voie de disparition de la surface de la Terre, la tortue dont il est question est en effet hautement protégée, aussi bien à Mayotte que dans le monde entier. Le troisième braconnier étant toujours en fuite, aujourd'hui ils ne sont que deux à se tenir face au juge. Deux frères, accompagnés de leurs femmes et de leur vieille mère.
Dès l'ouverture de la séance, cette dernière entame une longue litanie de prières afin d'attirer la miséricorde divine sur ses deux fils. Au cours de leurs rondes de ces dernières semaines, les agents de la Brigade nature ont trouvé des cadavres de tortues à plusieurs reprises. Des têtes et des pattes coupées qui jonchaient les plages de Chanfi et de Moutsoumbatsou. "On se doutait qu'il y avait des braconniers sur ces plages du nord, autour d'Acoua et de M'tsangamouji", explique Jean Mehn, le responsable de la Brigade nature de Mayotte.
En tout, une quinzaine de carapaces ont été récupérées sur ces différents sites. Grâce à des renforts venus spécialement de la Réunion, une opération de surveillance en pleine nuit a pu être montée. Debout face à la juge, M. Mehn raconte le déroulement des évènements. ″Nous avons trouvé une tortue retournée sur la plage de M'liha Chanfi. Elle était encore vivante et avait les pattes coupées. Nous nous sommes cachés jusqu'à l'arrivée des trois hommes."
Ces derniers avaient déjà tué et vidé trois autres tortues selon des méthodes bien connues des braconniers. Après les avoir retournées, ils leur coupent les pattes afin d'éviter de dangereux coups de griffes. Ils se mettent ensuite à dépecer les bêtes vivantes !… Une méthode qui choque par sa barbarie, mais qui selon les spécialistes serait un moyen de conserver la viande fraiche, l'opération pouvant durer plusieurs heures.

Sur le dos, les pattes coupées, dépecées vivantes…

Cent kilos de viande par tortue, revendue entre cinq et sept euros le kilo. Avec de tels chiffes, difficile pour la juge de croire que le butin n'était destiné qu'à la consommation personnelle des prévenus. Ce soir-là, trois tortues ont été dépecées, soit 300 kilos de viande. La dernière, dont les pattes avaient été coupées, a été euthanasiée.
Un seul individu été attrapé ce jour là : Madi, le plus jeune des deux frères. Grâce à ses révélations, les enquêteurs ne vont pas tarder à retrouver Bina, le second. Sentant l'épée de la justice au-dessus de sa tête, l'homme est parti vider son compte bancaire dès le lendemain. Une somme de 1.400 euros qui, selon le prévenu proviennent d'arriérés d'allocations familiales… ″J'ai eu peur que ma famille reste sans argent si je vais en prison″, explique-t-il à la juge, tout à fait conscient de son infraction.
Ce chômeur d'une cinquantaine d'années a en effet une nombreuse famille à sa charge : deux femmes et quinze enfants. Sans moyen financier, il va chercher sa pitance directement chez la mère nature. En ce qui concerne la viande de tortue, il dit ne l'avoir vendue qu'une seule fois à l'un de ses frères. Aucun des deux ne nie les autres accusations. Madi, le petit frère, avoue même chasser la tortue depuis qu'il a 17 ans. Mais l'enquête a révélé l'existence d'une mini filière de vente de viande de tortue dans le nord de l'île.
 Pour M. Mehn, c'est la même bande qui faisait toutes les plages de la zone. Ils allaient ensuite revendre la viande dans le village de Longoni, où ils résident. Depuis plusieurs semaines, plusieurs témoignages circulaient sur la vente de cette viande. Durant l'interrogatoire des prévenus, Me Aly, leur avocat, n'intervient qu'à une seule reprise pour les interroger sur leur village d'origine. ″M'tsahara″, répondent les deux frères.

4 mois de prison ferme et 3.000 euros d'amende

Dans son réquisitoire, la condamnation du procureur Dupas est sans appel. ″Ces monsieur s'en prennent au symbole même de Mayotte. La justice doit aussi prendre en compte le préjudice écologique que subit la Collectivité." Il explique à l'assemblée pourquoi la tortue verte est en voie de disparition dans le monde. Sur une centaine d'œufs pondus, une seule tortue arrive à l'âge adulte.
Pour l'homme de loi, les agissements des prévenus sont encore plus graves parce qu'ils s'en sont pris à des tortues qui allaient pondre. Il termine son intervention en regrettant que les peines liées à des délits environnementaux ne soient pas assez lourdes. Selon lui, si les mandats de dépôt étaient plus fréquents, elles seraient plus de dissuasives. Il demande six mois de prison et une peine de1.500 euros d'amende pour chacun des accusés.
Au cours d'une plaidoirie fortement inspirée, Me Aly choisi de mettre l'accent sur le mode de vie de ces deux hommes. ″J'ai tenu à avoir des précisions sur leur village d'origine, car il est bien connu que les gens de M'tsahara sont des consommateurs de tortue depuis la nuit des temps. Tout le monde dans ce village sait comment on attrape une tortue. Ils savent tous qu'une seule espèce est consommable et que les autres tortues vous donnent la lèpre. Que si on les consomme, on a la peau qui part et on finit par perdre ses doigts."
Après avoir longuement disserté sur les coutumes du village en matière de consommation de tortue, il explique que l'arrêté préfectoral sur ces animaux ne date que de 2000. Une législation trop récente pour avoir été intégrée par la population, d'autant plus qu'il n'existe aucun panneau précisant que leur capture est interdite. Selon lui, sans profession, ces hommes n'ont fait que perpétuer la traditionnelle chasse aux tortues pour nourrir leurs familles.
Et pour mieux mettre l'accent sur l'indigence des prévenus, il désigne le T-shirt de l'un d'entre eux. Sur celui-ci est inscrit : ″Comores toujours unis″, avec les quatre îles réunies. ″Une véritable provocation pour tout Mahorais digne de ce nom″, précise l'avocat. ″Un Mahorais fier ne porterait jamais ce vêtement, mais lui n'a pas le choix. De même, il va attraper les tortues en cachette pour nourrir sa famille″. Il estime enfin que l'expérience de la garde à vue et de l'interpellation a nettement suffi à leur faire peur.
En dépit de la pertinence des arguments de l'avocat, la juge reste inébranlable face à l'ampleur des massacres. "Vous êtes sur une île magnifique. Il y a des îles où on n'a même pas le droit de cueillir des fleurs sans prendre une amende. Vous devez protéger les tortues, pas en faire le commerce. Le tribunal a l'obligation de vous empêcher d'exercer définitivement cette activité. Même si elle est habituelle, il faut la faire cesser", assène-t-elle gravement.
Les deux hommes ont été condamnés à quatre mois de prison ferme et à 3.000 euros d'amende chacun, dont la moitié avec sursis. Ils sont partis en prison dès la fin du procès.

 

Halda Toihiridini

 

07/05/2010 – Une maison durable, saine et écologique

 

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}e sont les petits chantiers qui font les grandes avancées ! Le guide "Nyumba ya maecha" propose à tous les particuliers, des techniques d'implantation, de construction et de gestion des énergies pour leur future habitation. Réduire de 50% sa facture d'électricité et de 20% sa facture d'eau, c'est possible grâce à des techniques d’amélioration simples et une attention particulière aux gestes du quotidien.
La chaleur et l'humidité sont les premiers éléments contre lesquels il va falloir lutter. Pour cela, rien de plus judicieux que de créer une bordure végétale autour de votre maison. Cela rafraîchira et la protègera des rayons du soleil. Exit le béton et le parpaing, aujourd'hui la brique et le bois sont conseillés pour isoler au mieux les habitations. Si vous devez peindre ou repeindre votre maison, les couleurs claires vont devoir faire partie de votre palette. Ce choix réduira considérablement l'apport en chaleur.

Une couverture végétale pour rafraîchir sa maison

Si votre maison est déjà construite en béton ou parpaing, là encore c'est une couverture végétale faite de bois, de bambous ou de feuilles tissées qui la protègera. Au sein de votre maison, les plantes peuvent avoir une réelle utilité : elles abaissent d'une part le taux de gaz carbonique et d'autre part elles débarrassent l'air des polluants émis sous forme de gaz par les peintures, solvants, etc.
Difficile de se passer de climatisation ? Pas si sûr. Installer un brasseur d'air par pièce suffit à ventiler. Son avantage ? Il est peu coûteux et consomme très peu d'énergie. Et comme il n'y a pas de petites économies, il est temps d'opter pour les lampes basse consommation qui utilisent jusqu'à 80% d'énergie en moins pour un éclairage équivalent.
Enfin, quelques réflexes à adopter au quotidien : éteindre les lumières quand vous sortez d'une pièce et couvrir sa casserole le temps de faire bouillir de l'eau. En plus d'une économie d'énergie, vous diviserez le temps de cuisson par deux.
Autres gestes à enregistrer : débrancher votre chargeur de portable une fois le téléphone chargé, sans cela il continuera de consommer. Faire tourner sa machine à laver à 60°C ? Il est plus raisonnable d'opter pour des cycles à 30/40°C qui consommeront trois fois moins d'énergie. Enfin, ne laissez aucun appareil en veille (voyant rouge allumé), comme pour le chargeur de portable, dans cet état ils continuent de consommer.

Un composteur en palettes

Problème de taille auquel des solutions sont peu à peu apportées : la gestion des déchets. Il n'est pas compliqué, au sein d'une habitation particulière, de réduire considérablement son volume de déchets. Le compost en est le bon exemple. Epluchures de légumes, coquilles d'œuf, pain, fruits et légumes abîmés, restes de repas peuvent produire un engrais de très bonne qualité.
Si le compost traîne avec lui une mauvaise réputation, c'est à cause des odeurs qu'il peut dégager. Pour remédier à cela, quelques gestes simples de fabrication et d'entretien : formez un cube à l'aide de palettes de bois au travers duquel eau et air peuvent circuler. Placez votre composteur dans un endroit ensoleillé, facilement accessible. Enfin, mettez en alternance des résidus humides (de cuisine par exemple) et des résidus secs (de jardinage). Il faudra penser à retourner souvent le tas afin qu'il s'aère. Halte aux idées reçues, un compost, s'il est bien entretenu, ne sent pas mauvais !
Si les bienfaits de la maison "durable" seront profitables avant tout aux particuliers, du point de vue du territoire, la mise en œuvre des solutions "Nyumba ya maecha" entraînera des avantages notables : création d'emplois locaux, réduction des risques de pollutions, atténuation des émissions de gaz à effet de serre, réduction de la dépendance énergétique… Si à long terme, les habitudes de construction des Mahorais changent, ce seront les conditions d'habitation qui changeront aussi.

Mathilde Fischer

 

Vous pouvez télécharger ce guide sur www.arer.org.

Légende photo :

Le guide "Nyumba ya maecha" propose des solutions concrètes pour économiser l'énergie et respecter l'environnement tout en gardant son confort.

07/05/2010 – Editorial

 

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} Mayotte, la machine est cassée, et ceux qui ont les mannettes en main semblent se désintéresser de la question. Il faut dire qu'ils ont un salaire, confortable, garanti, prélevé sur les impôts et autres taxes, et font le dos rond en espérant se faire réélire. Alors il ne faudrait pas le dire, pas le leur faire remarquer… Ce ne serait pas de leur faute…

Mais c'est la gabegie durant des années, les embauches de complaisance à foison, la mauvaise gestion des équipes et des moyens qui ont conduit au désastre actuel. Les centaines de salariés inutiles, inutilisés depuis des mois, des années, coûtent des millions d'euros par an à Mayotte, au détriment de l'investissement productif. L'excuse bidon d'expliquer ces embauches par l'absence de prestations sociales minimum est une honte pour un élu. Les missions du conseil général ne comprennent l'embauche de tous les chômeurs (et électeurs) potentiels, mais de créer les conditions favorables au développement économique qui permettra de les embaucher. Le CG a de nombreuses missions à assurer, sociales, éducatives, de santé, de protection de l'environnement, de transport, de développement économique…, mais pas de pallier aux carences de la République en termes d'égalité face aux prestations sociales.
Il est en revanche du rôle des élus, du conseil général, mais aussi des parlementaires, des forces vives de la société, de réclamer l'application à Mayotte de ces prestations, de ces fonds, sans attendre 20 ou 25 ans, si c'est jugé nécessaire, avec des arguments implacables, qui ne manquent pas. Mais il ne faut pas se tromper de rôle et de mission.

A force de remplir la barque, le conseil général coule et l'île avec… Il n'y a même plus assez de place pour loger tous les "salariés". Il n'y a aucune marge de manœuvre pour embaucher les cadres supérieurs et intermédiaires nécessaires, assurer les nouvelles missions, complexes, techniques. Il y a des centaines de gardiens, de menuisiers, de femmes de ménage, de secrétaires… Et les chefs manquent de cap à suivre, de compétences pour certains, de soutien pour d'autres, afin de mobiliser les troupes dans le sens de la marche. Il faut du courage pour prendre des décisions indispensables. Mais le manque de courage à tous les niveaux est flagrant, dramatique.

Ce sera plus simple de laisser la préfecture ou la Chambre régionale des comptes faire le ménage. On pourra même s'en laver les mains, accuser l'autre, dire qu'on ne voulait pas… Mais il faudra aussi laisser passer la justice. En fouillant dans de nombreux dossiers, on trouvera des subventions détournées, de l'argent public abusivement utilisé, des voyages excessifs, surtout en période de crise, et alors qu'on demande à la population de se serrer la ceinture en augmentant les taxes et baissant les prestations et autres soutiens…

La gabegie doit cesser. L'économie vacille sous le poids des impayés des collectivités publiques. Les embauches se font rares, bien plus rares que les licenciements. Les grondements de la population sont de plus en plus nombreux, de plus en plus proches.
Les stades et gymnases départementaux sont fermés, leurs salariés ne sont pas payés… comme aux Comores voisines. Quant il s'agissait des salariés de l'Apredema, du Crij ou d'autres organismes concernant la jeunesse, ce n'était pas grave… mais là on touche au sport. Il n'y a plus d'argent pour le sport, plus d'argent pour la culture, plus d'argent pour la jeunesse, mais des centaines de salariés du secteur public sont grassement payés, sans activité. Ce sont des compétences, des énergies inutilisées pour Mayotte.
Il faut remettre la machine en route dans les plus brefs délais, en s'entourant bien et en faisant preuve de courage. C'est une qualité que l'on demande à un chef, à un commandant. C'est à ce prix que l'on pourra recommencer à construire l'île et envisager sereinement son futur, car pour l'instant, avec un budget qui n'est toujours pas validé début mai, au conseil général comme dans certaines communes, la situation va devenir très vite catastrophique.

Laurent Canavate

07/05/2010 – Vie des communes

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}Majicavo-Lamir est l’un des villages les plus petits de la commune de Koungou. Ses habitants estiment donc que s’ils sont délaissés, c’est parce qu’ils sont considérés comme quantité négligeable par les différents maires qui se sont succédés à l’hôtel de ville de Koungou. “Cela ne date pas de l’actuel maire mais aussi d’avant. C’est toujours la même chose, on méprise les habitants de Majicavo-Lamir sous prétexte que c’est un petit village. Mais nous ne nous laisserons plus faire”, prévient Toyfati Ahamadi Ali, porte-parole du collectif.
L’objet de la colère du collectif vient d’une promesse non encore tenue du maire actuel, Ahmed Souffou. Au mois d’octobre dernier, les habitants de Majicavo-Lamir avaient manifesté et barré la mairie suite au terrassement d’un espace qu’ils disent voué depuis plus de 20 ans à la construction d’un plateau, un foyer des jeunes ou un espace scénique. Suspectant le maire d’avoir autorisé un entrepreneur de s’y installer, les habitants avaient donc questionné le maire sur ses intentions.
“Il nous a dit qu’il y aurait bien la construction d’un équipement public à vocation culturelle ou sportive. Cependant, il nous a dit que pour un plateau ou une MJC, les études étaient longues. En revanche, il nous a dit que pour un espace scénique, c’était possible d’avoir une livraison pour le 30 juin 2010”, affirme Toyfati Ahamadi Ali. Les habitants de Majicavo-Lamir ont donc fait confiance à leur maire, mais en février, ne voyant rien venir, ils l’ont relancé, ainsi qu’au mois de mars.

Des invitations envoyées alors que les travaux n’ont pas commencé

“Il nous a dit qu’il n’y avait pas de soucis, que les travaux ne demandaient pas grand-chose. Mais là, la date approche et nous avons déjà lancé des invitations. Si au moins il nous avait dit : “Mesdames, il y a des problèmes, ce sera plus long que prévu”, on aurait compris. Mais là, au contraire, il nous a dit que ce serait bon ! Désormais on ne peut plus revenir en arrière, quoiqu’il arrive, on sera le 30 juin avec nos invités, que le chantier soit fini ou pas”, explique la porte-parole du collectif des habitants de Majicavo-Lamir.
Celle-ci insiste que son action ne vise pas à insulter ou menacer le maire de Koungou, mais bien à montrer à toute la population mahoraise que le premier magistrat de sa commune ne remplit pas ses promesses et qu’il ne tient pas compte des préoccupations d’une partie de ses administrés. Du côté de la mairie, les choses sont un peu différentes. Si effectivement le maire Ahmed Souffou a promis qu’un espace scénique serait construit, le délai aurait été fixé pour juillet et non pour le 30 juin.
“Les études sont finies et il faudra un mois et demi de travaux pour que l’équipement soit terminé. Nous sommes donc dans les temps, même s’il peut y avoir un contretemps en raison d’aléas que l’on ne maîtrise pas”, explique Abdoul Daoussinka, DGS de la mairie de Koungou. Celui-ci ne comprend donc pas la logique des habitants de Majicavo-Lamir consistant à lancer des invitations pour l’inauguration, alors que l’ouvrage n’est pas encore en chantier.
“Il faut préciser que nous avons budgétisé des études de 80.000 € pour une bibliothèque municipale, une MJC et un espace scénique pour ce même emplacement. On ne reste donc pas les bras croisés”, rajoute Abdoul Daoussinka. Mais sera-ce suffisant pour convaincre les citoyens de Majicavo-Lamir de la bonne foi de la commune ? Pour l’instant, ce n’est pas encore gagné car les habitants veulent voir du concret pour croire encore en leurs élus.

Faïd Souhaïli

 

Légende photo :
C’est sur ce terrain que Majicavo-Lamir doit accueillir ses futurs équipements communaux.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes