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Le nouvel amphidrome est arrivé

On l’a nommé le Georges Nahouda, du nom du fondateur du mouvement de défense des intérêts de Mayotte et précurseur reconnu de la lutte pour Mayotte française.
Le nouvel amphidrome arrivé mardi dans les eaux mahoraises sera réceptionné officiellement ce vendredi par son propriétaire, le conseil général. Daniel Zaïdani qui a félicité hier le chantier naval mauricien qui a livré le navire en deux ans a également indiqué qu’il « sera mis en service lundi prochain pour permettre la révision décennale des autres barges en circulation depuis 2004 ».
Long d’une quarantaine de mètres, le Georges Nahouda transporte le même nombre de véhicules que les deux premiers. En revanche, il fait la différence avec une capacité d’accueil de 233 passagers, se rapprochant ainsi à un tiers près du nombre des passagers à bord des barges. La construction du Georges Nahouda a coûté « plus de 6 millions d’euros », a précisé Daniel Zaidani.
L’amphidrome Georges Nahouda sera ce samedii 14 juin  de 10h à 12h Quai Issoufali en Petite-Terre où les curieux pourront en avant première effectuer une petite croisière.

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Mamoudzou hérite du terre-plein de M’tsapéré

En déclassant trois parcelles d’une superficie de 12 hectares et 10 ares du domaine public, l’État réalise en sus une cession gratuite à la commune de Mamoudzou. Un cadeau de 13 millions d’euros, valeur estimative du terrain. Par cette signature le 14 mars dernier, le préfet permet à la mairie, maître d’oeuvre, d’envisager la construction de projets sur cette partie, laissée en friche à l’heure actuelle.

Il y a quelque temps, la possibilité d’y construire le grand lycée de Mamoudzou avait pourtant été évoquée. Cependant, pour ce faire, il aurait fallu effectuer des travaux importants afin de viabiliser la zone. Compte tenu de la nature des sols, de la proximité avec la mer et de la circulation des cours d’eau, on estime que les seuls travaux préparatoires pour viabiliser la zone coûteraient 13 millions d’euros et au total, le projet d’aménagement imaginé par la municipalité en 2002 pronostique une enveloppe prévisionnelle de 50 millions d’euros.
Cette somme faramineuse constitue un premier handicap pour la commune, car seule l’Europe serait en mesure de fournir une aide suffisante pour réaliser un tel chantier.

L’autre contrainte importante, c’est que le projet d’aménagement doit prendre en compte la circulation sur Mamoudzou, qui est déjà largement saturée aux heures de pointe. De nouvelles infrastructures –bureaux et logements- ne feraient qu’alourdir encore plus la concentration urbaine, là où la logique imposerait un décloisonnement des activités.

En revanche, le terre-plein qui a déjà accueilli des foires commerciales et servi de parking pour des manifestations pourrait accueillir de nouvelles infrastructures sportives, une gare routière, une salle de spectacle, des garages automobiles… Des activités qui nécessitent moins d’aménagements que des logements ou des locaux commerciaux, qui seraient structurantes pour la commune et ne renforceraient pas exagérément la fréquentation automobile sur la rocade.

Une chose est sûre : maintenant que le terre-plein de M’tsapéré entre dans le champ politique, les élus doivent prendre une décision concernant sa destination finale.

A.T.

Les détenus prêts à déménager

La première tranche des travaux de la maison d’arrêt de Mamoudzou devrait être livrée dans la semaine. Dès mercredi, des détenus prendront ainsi possession des 160 places flambant neuves de cette première livraison. Mais les travaux continuent sur le site pour offrir, à terme, 278 places à la nouvelle prison.

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Portes ouvertes au BSMA : La foule toujours au rendez-vous !

20.000 c’est le nombre de personnes qui ont afflué ce week-end vers le village de Combani pour apprécier la journée portes ouvertes du BSMA. Victime de son succès, la foule était si dense qu’au premier jour à l’entrée, quelques personnes se sont plaint de l’organisation, « une porte pour faire entrer tout le monde c’est vraiment difficile lorsqu’on est accompagné d’enfants, surtout avec une poussette », faisait remarquer la famille Moussa. Mais après quelques pourparlers, le problème fut finalement réglé, le lendemain, une porte réservée aux familles avait été installée.

Comme chaque année à la même période, Combani devient le lieu d’attraction d’une grande partie des habitants de cette île. Les familles peuvent ainsi faire profiter à leurs enfants des nombreuses activités tels que la balade en poney, la pêche à la ligne, le tir à la ficelle, etc.
Et les plus grands peuvent aussi se distraire avec du Paintball, du tir à la carabine ou encore un parcours commando sans oublier tous ceux qui sont venus montrer leur talent en chant, danse au sport.

Une cinquantaine de stands se dressait donc ce week-end au sein du BSMA, sans omettre les professionnels qui eux aussi profitaient de ces deux jours pour se faire connaître.

Les officiels, la sous-préfète Sylvie Espécier, les deux sénateurs Ibrahim Mohamed Soilihi et Thani Soilihi, accompagnés de quelques conseillers généraux, ont ouvert la journée à 9h le samedi. Et durant les deux jours, les portes ont commencé à se refermer à 17h. Comme d’habitude, rien n’a été laissé au hasard au niveau de la sécurité, entre les agents de prévention recrutés, les jeunes du bataillon, la gendarmerie de Sada, les patrouilles de sécurité, les sapeurs pompiers et la police municipale. La fouille à l’entrée du site étant le summum.

À la fin de la deuxième journée, le tirage au sort de la tombola a permis à quelques chanceux de repartir heureux avec un cadeau chez eux. Une petite inquiétude tout de même lors de cette nouvelle édition, chaque année, dans le parc, la circulation d’argent est bannie. Mais cette année, certaines personnes ont pu participer à des activités moyennant argent, « une initiative complètement indépendante de nous. Chaque année, nous limitons les risques en faisant plutôt circuler nos billets, qui sont comme vous savez les cocos. Cette année, certains restaurateurs ont peut-être choisi une autre option, c’est leur initiative, pas la notre » tient à préciser le lieutenant Pierre-Michel Paoletti.

DMH

1014 tortues interceptées à l’aéroport

La gendarmerie et la douane ont intercepté 1014 tortues à l’aéroport de Hahaya en Grande Comore en provenance de Madagascar.
Après une décharge du procureur général, les tortues ont été restituées au consulat de Madagascar aux Comores pour être acheminées vers leur île d’origine, selon nos confrères de HZK Presse. Trois personnes ont été arrêtées et le tribunal de première instance de Moroni va ouvrir une information judiciaire avec une commission rogatoire internationale. Cette saisie a été évaluée à 350 000 euros soit 25 millions de Francs comoriens. Pour rappel, les Comores et la République de Madagascar ont ratifié la Convention de Washington qui interdit la vente et le transport des espèces menacées de disparition.

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Nouvelle agression sanglante

Les agressions se multiplient au sud de l’île.
Jeudi en milieu d’après-midi une nouvelle victime a été signalée. Aux alentours de 14 heures, les militaires de la brigade de M’zouazia sont informés de l’agression par arme blanche d’un collégien à Chirongui.
Cette nouvelle exaction est la conséquence des tensions intervillages exprimées depuis le samedi 31 mai dernier, peut rappeler la gendarmerie.
« Alors qu’il descend d’un bus scolaire en provenance de Dembéni où il est scolarisé, il est abordé par deux individus qui lui demandent s’il est originaire de Tsimkoura. Après qu’il ait répondu par l’affirmative, l’un des deux hommes lui assène un coup de couteau au niveau de la jambe droite avant de prendre la fuite. La victime regagne son domicile et est transportée au dispensaire de M’Ramadoudou où elle se voit délivrer un certificat médical mentionnant une ITT de un jour », selon un communiqué du capitaine Fabien Milliasseau, officier adjoint au Comgend de Mayotte.
L’engagement des militaires de la gendarmerie permet d’identifier et d’interpeller rapidement l’un des auteurs. Celui-ci est placé en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie.
L’auteur du coup de couteau est activement recherché. Jeudi soir, un dispositif de gendarmes mobiles a été à nouveau déployé à Chirongui.

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Les filières déchets se mettent en place

Un premier bilan pour les années 2012 et 2013 vient de paraitre. En 2013, 456 tonnes de déchets issus des filières à responsabilité élargie du producteur ont été collectées, soit 2,15 Kg/hab./an.
A ce jour, il existe 6 éco organismes couvrant les filières des piles, des déchets d’équipements électriques et électroniques, des déchets d’emballage ménagers, des déchets d’activité de soins à risque infectieux, des déchets professionnels d’ameublement, des bouteilles de gaz, des lubrifiants et huiles de moteur usagés et des automobiles. Voici leur activité en détail.

Concernant les déchets d’équipements électriques et électroniques de lampes et néons, l’éco-organisme Recylum est présent à Mayotte depuis l’année 2008. 26 points de collectes existent, mais beaucoup sont « peu fonctionnels » selon le bilan qui annonce que 912 kilos de ces déchets ont été collectés en 2013.

Concernant les déchets d’équipements électriques et électroniques (électroménager), en 2012, au niveau national, Eco-systèmes a collecté 334 000 tonnes de DEEE, soit 7kg par habitant et par an. À Mayotte, en 2012, 61,62 tonnes de DEEE ont été exportées, soit un taux de 0,29kg/an/habitant sur l’année. L’année 2013 a permis la collecte de 24,173 tonnes soit un taux, plus faible, de 0,11 Kg/hab/an.

Les déchets d’emballage ménagers sont traités par Eco-emballages depuis octobre 2013.
L’objectif est de collecter 300 tonnes d’emballages ménagers dès la première année et 1000 tonnes d’emballage an après 5 années de fonctionnement.

Les trois premiers mois de fonctionnement ont déjà permis de récolter 38.8 tonnes de déchets grâce aux 162 Tri-O installés dans 52 points de collecte.

Concernant les piles, dont la filière est assurée par Corepile depuis 2011, une dizaine de points de collecte existent, mais les chiffres ne sont pas disponibles pour les années 2012 et 2013.

Les déchets d’activités de soins à risques infectieux sont récoltés par Dastri. 17 points de collecte dans les pharmacies et un au CHM se sont mis en place dès février 2014.

Enfin, la filière des déchets d’éléments d’ameublement professionnels est assurée par Valdélia, sous contrat avec Star. Un point de collecte a été mis en place, mais aucun chiffre n’est pour le moment disponible.

Il existe 11 filières à couvrir. Sont en phase de mise en place : les médicaments non utilisés (Cyclamed), les déchets diffus spécifiques ménagers (Ecodds), les déchets d’ameublement (Ecomobilier), les produits de l’agrofourniture (Adivalor), les pneumatiques usagers et batteries d’automobile (Aliapur et Avipur), les consommables et bureautiques (aucun éco-organisme).
Restera à créer les textiles usagers (Eco-tlc), les papiers graphiques (écofolio), les mobiles homes (Eco mobile homes) et les fluides frigorigènes fluorés.

Mais là où il n’existe pas d’éco-organisme, des démarches locales se mettent souvent en place.

C’est notamment le cas pour les pneumatiques et batteries. Les metteurs sur le marché et Enzo recyclage assurent la collecte qui représente 116 tonnes de pneus, soit 25 % des importations et 36.37 tonnes de batteries pour 2013, soit 33 % des importations.
Pour les huiles de moteur et lubrifiants, c’est la Star qui collecte les déchets, environ 195 tonnes en 2013. Les véhicules hors d’usage sont collectés par Enzo recyclage qui a récupéré 1112 véhicules hors d’usage en 2013, soit 787 tonnes.

Trois distributeurs locaux Enzo, Siemag et Somagaz Mayotte vendent des fluides frigorigènes aux installateurs locaux. Ils complètent à chaque achat un registre de vente des gaz qui est consultable par tous. Les distributeurs refusent actuellement le retour de la bouteille de récupération.

Pour les consommables bureautiques, il n’y a pas d’organisation collective à Mayotte. Une entreprise a mis en place la reprise du 1 pour 1, Encr’Eco. Elle assure le remplissage des cartouches d’encre. Enzo assure le traitement des déchets de cartouches d’encre non réutilisables.

Édito : Nouvelle géopolitique de l’océan Indien

Certains évoquent ce prix pour la seule usine de liquéfaction de gaz qui va être construite à 400 km au nord de Pemba, à Palma, vers la frontière tanzanienne, dont la première production sera exportée vers 2018. Et seuls deux blocs ont dévoilé une partie de leurs ressources. L’exploration continue sur les 6 blocs, dont le n°6 avec le Français Total.

Entre 1993 et 2012, le PIB du Mozambique a augmenté en moyenne, selon la Banque mondiale, de 7,4% par an. Cette hausse devrait être de 8,5% en 2014 et 2015. La Banque mondiale estime que les revenus provenant du gaz et revenant à l’État mozambicain pourront se situer entre 5 et 10 milliards de dollars par an lorsque l’exploitation démarrera, et une vitesse de croisière ne serait atteinte que vers 2030…

Mais la semaine dernière, le 2ème gros opérateur présent sur place, l’américain Anadarko, a démarré l’exploration onshore (à terre), pour espérer trouver « autre chose que du gaz » !… Le mot a du mal a être lâché sur place, tant il fait peur, mais il semble probable que du pétrole soit présent dans la zone. Cela provoquerait un 2ème cataclysme, encore plus gigantesque. En deux années, le Mozambique est déjà surnommé « le petit Qatar » et la zone est devenue un acteur majeur au niveau mondial.

Avec une réserve de gaz exploitable sur la zone de Pemba déjà établie à 18 milliards de barils équivalent pétrole (BEP), et les découvertes sur toute la côte tanzanienne et au sud du Kenya (qui vient de mettre aux enchères 46 blocs), l’Afrique de l’Est pourrait fournir environ 300 millions de BEP de gaz naturel liquide par an, principalement à l’Asie, très gros demandeur. Le Mozambique deviendrait un important exportateur mondial, derrière le Qatar et l’Australie, rapporte le spécialiste Benjamin Augé, dans un rapport publié le mois dernier par l’Institut français des relations internationales.

Les chiffres impressionnent, mais la réalité est déjà là, aux portes de Mayotte. 8.000 expatriés sont attendus à Pemba d’ici 2015, Pemba dont la nouvelle aérogare vient d’être livrée et où les travaux de construction de logements en dur n’arrêtent pas. Les immeubles sortent à peine de terre, avec des étais en bois de palétuviers… L’activité ne va pas manquer ces prochaines années et c’est pour cela qu’une délégation d’une vingtaine de chefs d’entreprises réunionnais, conduite par le président de la région Dider Robert, sera à Maputo et Pemba dans 15 jours.

A Madagascar, en face, de l’autre côté du canal, Total a ouvert un bureau à Majunga pour lancer l’exploration, première étape avant d’estimer d’éventuelles réserves et lancer l’exploitation. 24 blocs ont été mis sur le marché sur toute la côté malgache du canal de Mozambique. Aux Comores aussi l’exploration est lancée. Le secteur du gaz et pétrole demande d’énormes investissements, des milliards de dollars, que se partagent des opérateurs internationaux. Il génère aussi des activités annexes de construction, d’approvisionnement divers, des plus techniques à la nourriture.

Les centaines d’expatriés déjà présents à Pemba sont à deux heures d’avion de Maputo, mais seulement à une heure de Mayotte, territoire français, européen, rassurant, sécurisant. Lancés dans des chantiers terrestres ou sous-marins titanesques, ils sont logés dans l’un des trois hôtels de la ville, de 150 à 300 dollars la nuit, souvent pleins et en pleine expansion. Ils consomment essentiellement des produits importés d’Afrique du Sud, très loin au sud et plus chers qu’à Mayotte…

Ces expatriés sud-africains, américains, canadiens, portugais, australiens ou français sont demandeurs de loisirs, de plongées ou de ballades dans le lagon, pour souffler, de restaurants, de supermarchés, de médecins, dentistes ou opticiens. Ils sont demandeurs de pâtisserie, de fromages, de boites de nuit et de bars. Ils ont parfois besoin de recevoir rapidement une pièce détachée. D’autres pensent à installer leur famille à Mayotte, pour la santé ou l’éducation, et pouvoir venir les voir le week-end.

Mayotte ne peut pas, ne doit pas passer à côté de ce potentiel pour son développement. C’est une voie de plus, à côté du lagon pour le tourisme et l’aquaculture, à côté de la formation de sa population et de ses voisins. Les compétences manquent cruellement à Pemba, en informatique, en garagistes, en production agricole…

Avec ces découvertes de gaz, et peut-être de pétrole, autour d’elle, au Mozambique et en Tanzanie, à Madagascar ou aux Comores demain peut-être, et en attendant que des explorations soient engagées dans les eaux françaises qui nous entourent, Mayotte doit se positionner, agir. Mayotte a une carte importante à jouer et les premiers arrivés seront servis.

La France est présente au milieu de cet immense champ gazier, en plein milieu du canal de Mozambique, avec Mayotte, son port, son aéroport international, ses infrastructures, ses entreprises, ses normes et ses compétences. La France, à travers le chantier naval des Constructions maritimes de Normandie vient de vendre 200 M€ de chalutiers de pêche et patrouilleurs militaires et forme la marine mozambicaine. Anadarko envisage d’installer une base logistique à Mayotte…

Les cartes de la géopolitique de l’océan Indien sont en train d’être rebattues, Mayotte doit y prendre part, y trouver sa place.

 

Laurent Canavate

Drogue de synthèse : Environ 10 kilos saisis

Mais l’enquête sur commission rogatoire n’a véritablement commencé qu’il y a quatre mois sur instruction du juge Hakim Karki. Les molécules utilisées imitent les effets du cannabis, mais de manière décuplée, sans réel rapport avec le « joint habituel ».

La police, la gendarmerie et des spécialistes des douanes judiciaires venus de métropole ont uni leurs forces pour mettre à bas le réseau.
Au total, ce sont quatorze personnes qui ont été interpelées dans la journée de mardi, principalement à Mamoudzou et en Petite-Terre.

Deux d’entre elles, originaires de la métropole, ont été identifiées comme les têtes du réseau et les importateurs. L’un d’eux était un agent du conseil général. Il a été placé en détention provisoire hier soir à la Maison d’arrêt de Majicavo par le juge des libertés. Les autres personnes en garde à vue sont des consommateurs et des revendeurs, toutes sont majeures. Pour certains, ils encourent de 3 à 5 années de prison, plus, si la molécule répertoriée est effectivement classifiée comme drogue dure.

Les autorités ont retrouvé environ trois kilos de drogue en poudre et saisi 30 000 euros sur le compte des trafiquants, plus 6 000 euros de biens matériels qui ont probablement été acquis par la vente de drogue et ont servi à son écoulement. Ils ont déduit qu’un peu moins de 10 kg de drogue avaient été importés depuis la Chine ou l’Inde par colis postaux.

La drogue en poudre était mélangée au tabac à l’intérieur des sachets de tabac à priser. Elle était revendue entre 5 et 10 euros le gramme, ce qui en faisait un produit plutôt bon marché.

Parfois on utilisait un diluant pour l’agglomérer au tabac. Mais la composition de la drogue changeait en permanence avec la modification de certaines molécules, ce qui en fait un produit instable en termes d’effets physiologiques.

Au départ, il semble que le dosage était approximatif, si bien que certains consommateurs aient pu développer des comportements proches de consommateurs de crack. Les effets de cette drogue sur l’organisme se traduisent par de l’agressivité, de l’euphorie délirante ou au contraire une apathie totale au bout de quelques bouffées.

Elle provoque chez les consommateurs un phénomène d’accoutumance « proche de celle du crack », selon le procureur Joël Garrigues.
Les dégâts de cette drogue sur le cerveau pourraient aussi être dévastateurs en fonction des molécules et du dosage employés. Certains prétendent que d’autres fournisseurs pourraient faire leur apparition après ce démantèlement, en fonction de la demande locale.

« Les personnes interpellées seront traitées comme des consommateurs et des vendeurs de drogue dure » a asséné le procureur hier lors de la conférence de presse au tribunal correctionnel.

Il compte accroître la surveillance en ciblant les colis postaux importés depuis l’Asie. En métropole, les autorités ont déjà opéré près de 60 saisies de drogues de synthèse, mais aucune affaire de la sorte n’a encore touché La Réunion.

Adrien Theilleux

Chimique : le réseau démentelé

Mardi matin, une opération coordonnée des forces de l’ordre dans les quatre coins de l’île a permis d’interpeller une quinzaine de personnes soupçonnées d’avoir un lien avec le trafic de la drogue de synthèse. La police nationale était secondée par la gendarmerie et les agents des douanes judiciaires en différents endroits de Mayotte.
En tout, c’est une centaine d’agents, dont 60 gendarmes et 35 policiers qui ont agi de concert sur commission rogatoire du juge de Mamoudzou. Seul un suspect potentiel n’a pas été trouvé au terme des opérations.
L’investigation a été lancée par le juge il y a plusieurs mois. L’opération visait la tête du réseau et à démonter la filière d’importation du produit qui est expédié par colis depuis la Chine ou l’Inde. Les mis en cause pensaient qu’ils pouvaient importer ces produits sans difficulté. C’était sans compter sur la législation et en particulier le code des douanes.
Les 15 personnes interpellées et placés en garde à vue depuis hier seront déférées aujourd’hui au tribunal correctionnel de Kawéni.

Plus d’infos dans le Flash Infos de ce jour. 


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Inauguration officielle de la ligne Mayotte – Pemba

C’est avec un grand sourire que le PDG d’Air Austral Marie-Joseph Malé est arrivé hier après-midi dans la flambant neuve aérogare de l’aéroport de Pamandzi.
Avant de s’envoler pour Pemba, il a tenu une conférence de presse pour expliquer ses attentes sur cette destination opérée par la filiale mahoraise Ewa Air.

« Le Mozambique est un pays d’avenir, en plein développement. Près de 10 000 expatriés vont s’installer dans la province de Cabo Delgado dans les années à venir. Il y a de grandes opportunités d’échanges et de développement économique. Avec son positionnement géographique, Mayotte et par son intermédiaire la France est bien placée pour prendre part à ces échanges », a indiqué le PDG d’Air Austral.

C’est donc pour convaincre le tissu économique mahorais de l’intérêt de ce pays voisin que la compagnie Ewa Air a voulu inaugurer cette liaison aérienne en compagnie de chefs d’entreprise mahorais (tel que Sam Aziz de la Somaco, Ida Nel de Mayotte Channel Gateway) d’élus de la CCIM et de la CMA (Ansoir Abdou et Omar Djoundiy) et du deuxième vice-président du CG, Jacques Martial Henry.

Ce soir, un grand cocktail en présence de Serge Agura, ambassadeur de France au Mozambique se tiendra dans le magnifique Pemba Beach Hotel.

Marie-Joseph Malé a rappelé qu’une liaison reliant Mayotte et Pemba avait été initiée dans les années 2000 par la compagnie nationale mozambicaine, la LAM . « Il y a une demande pour venir à Pemba depuis Mayotte, c’est pourquoi nous avons mis en place deux rotations hebdomadaires. De plus, les expatriés établis pourraient également passer à Mayotte avant de finir leur voyage vers l’Hexagone et la Réunion sans passer par l’Afrique du Sud ou le Kenya. « On a beaucoup d’attentes pour cette destination », a expliqué le PDG d’Air Austral.
Celui-ci espère ainsi que les Mahorais iront faire des affaires, mais aussi du tourisme à Pemba.

Cette ligne est opérée en partenariat avec la LAM (Linhas aéreas de Moçambique), compagnie nationale du pays qui reliait Mayotte à Pemba il y a une dizaine d’années.

Avant le grand cocktail de ce soir, la délégation mahoraise visitera les installations portuaires de Bolloré Africa Logistics.

F.S.

Les M’tsapérois illuminent le sport mahorais

Tout cela démarrait avec le football, samedi après-midi au stade du Baobab, où le FCM, champion de Mayotte en titre recevait un sérieux outsider pour le sacre 2014, les Jumeaux de M’zouasia. Champions de DHT et promus en DH, ces derniers pouvaient en cas de victoire recoller au classement sur leur adversaire du jour, leader avant cette sixième journée.

Une rencontre serrée, équilibrée, durant laquelle aucune des deux équipes ne parvient à faire la différence… jusqu’aux arrêts de jeu, et un coup franc magistral à l’entrée de la surface de réparation de M’zouasia, signé du meneur de jeu m’tsapérois Faïz Ali Charif. Les M’tsapérois explosent de joie une première fois.

Avec cette courte, mais précieuse victoire (1- 0), le FCM rétrograde les Jumeaux à dix points au classement, son dauphin le FC Koropa, à sept points, et envoie un signal fort dans ce passionnant championnat de DH. Pendant que les Diables rouges du FCM fêtaient au Baobab leur victoire in extremis, à 9000 km de là, d’autres Diables rouges s’échauffaient et préparaient un exploit. Celui-là beaucoup plus important.

De Mamoudzou à Paris, en passant par Tana, les champions de Mayotte m’tsapérois ont fait vibrer les Mahorais

A Paris, le BCM visait en effet une première qualification pour la finale des championnats de France Nationales 3 de basket-ball. Il fallait pour cela battre en demi-finale le Pays d’Aix Basket, une équipe métropolitaine, ce qu’aucune équipe ultramarine n’avait jamais réalisé auparavant dans cette compétition.

Comme leurs homologues en football, quelques heures plus tôt, les Diables rouges ont fait face à un bel adversaire (31-29 à la fin du premier quart-temps en faveur du BCM, 52-45 à la mi-temps, 67-66 à la fin du troisième quart-temps…). Et là encore, les Diables rouges sont finalement sortis victorieux de leur duel (89-86, score final). Le BCM est ainsi devenu le premier club de basket de l’Outre-Mer ayant battu un club de l’hexagone. Deuxième explosion de joie pour les villageois, en moins d’une demi-journée !

Les coéquipiers d’Aboubacar Madi « Aboudji » avaient un dernier exploit à aller chercher, en finale de N3, dimanche après-midi face à l’Etendard de Brest…

Dimanche matin à Tana, se jouait la finale de la Coupe des clubs champions de l’océan Indien de rugby, entre le champion de Madagascar le TFM Ankasina, et le champion de la Réunion le RC St Pierre.
Remporté par le RCSP qui conserve son titre de champion de l’océan Indien. Cette grande finale, dominée par les Réunionnais a été précédée par la petite finale, dite de deuxième division.

Premier club des DOM-TOM à battre une N3, le BCM entre dans l’histoire du basket-ball ultramarin

Elle opposait la sélection de Boeny au champion de Mayotte, le DSP… de M’tsapéré. Après le champion de Mayotte de football et de basket- ball, c’était donc au tour du champion de Mayotte de rugby, toujours originaire de M’tsapéré, d’entrer en action. Le bon début de partie des Despérados a conditionné la suite et la fin d’une partie, qu’ils remporteront 29 à 15, passant cinq essais aux joueurs de Majunga.

Comme le RC Mamoudzou en 2011 et 2012, le DSP fait honneur au rugby mahorais en gagnant sa confrontation face à une sélection régionale de Madagascar. En gagnant la CCCOI, deuxième division. Retour en métropole, dimanche après-midi pour la finale des championnats N3 entre le BCM et l’Etendard. Les Brestois effectuent un premier quart temps remarquable et dominent les M’tsapérois (31- 20).
Encore sur leur nuage – ou fatigués par les efforts de la veille contre la Pays d’Aix –, ceux-ci vont mieux défendre au deuxième quart temps, encaissant deux fois moins de points (47-36 à la mi-temps). Mais la différence est faite et les Finistériens feront tout pour la conserver. L’Etendard de Brest s’impose 80-63 et devient champion de France de Nationale 3.
Le BC M’tsapéré est son vice-champion.
L’Etoile de l’Ouest de la Guadeloupe accrochera la 3ème place en battant à son tour le PAB (76-72). En 24h, les Mahorais, et les M’tsapérois en particulier ont vécu de grandes émotions, entre le stade du Baobab, Tana et Paris.

Un week-end exceptionnel qui restera sans doute gravé dans l’esprit des Diables Rouges – et des Despérados.

I.M

Enfin une MJC à Kawéni

Depuis une quinzaine d’années déjà, un projet existe pour bâtir une maison de jeunes et de la culture à Kawéni mais cette fois-ci, le nouveau maire de Mamoudzou Mohamed Majani qui est lui-même un enfant du village a décidé de lancer le projet.
D’une surface de 876m2, le bâtiment comprendra une salle de spectacle adaptable, une salle informatique, une salle de lecture et plusieurs bureaux administratifs.
Selon le maire, la gestion sera confiée au service animation de la mairie avec du personnel municipal. Estimé à un coût de 2,25 millions d’euros, le chantier devrait démarrer d’ici trois semaines et devrait être achevé dans un an, selon les estimations de l’architecte.
Le site du chantier présente des complications, car c’est un lieu de passage pour les écoliers, mais aussi une place pour les transporteurs et routiers qui souhaitent exécuter un demi-tour. En conséquence, la voirie urbaine va être refaite pour coller au projet.

 


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Baisse du prix du gaz

A partir du 1er juin 2014, le prix de la bouteille de gaz de 12 kg passe à 25,50 euros. Pour rappel, le prix de la bouteille de gaz était fixé à 28,50€ pour le mois de janvier 2014, 28€ pour le mois de février, 27€50 pour le mois de mars, 26€00 pour les mois d’avril et mai et fait l’objet d’une baisse de 0,50 centimes pour le mois de juin. Cette baisse des prix s’inscrit dans le cadre du dispositif de régulation des prix du gaz fixée par décret, et en fonction de l’évolution des cours internationaux du gaz et de la parité dollar euro.

 


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Le vice-recteur quitte Mayotte

Après deux ans passés au vice-rectorat de Mayotte, François Coux s’en va à la fin de cette année scolaire.
L’homme qui connait bien le territoire pour y avoir été proviseur également s’en va donc sans forcement avoir pu régler tous les problèmes de l’éducation à Mayotte. Pour l’heure, aucune indication sur son successeur ni sur sa prochaine destination n’est donnée. Conscient des difficultés de l’éducation à Mayotte, François Coux n’avait pas caché cette réalité lors de ses rencontres de mi-étape avec la presse. Il s’est également attaqué à l’absentéisme des enseignants à la veille des vacances et au retour. Il s’apprête à partir alors que le climat est toujours tendu au vice-rectorat avec les instituteurs qui veulent avoir des allocations familiales versées par le vice-rectorat, identiques à celles données au personnel originaire des autres départements.

 


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Les clubs de basket rétrogradés de retour parmi l’élite

Cela devient une triste habitude, les clubs mahorais sont obligés d’aller défendre leur cause à Paris pour contester des décisions de ligues locales. Concernant le basket, trois clubs avaient été rétrogradés le 2 avril dernier par la commission sportive de la ligue régionale de basket-ball de Mayotte (LRBM).

La ligue reprochait à Jeunesse Canon, BCM et Vautour de ne pas avoir respecté l’article 3.5 du règlement sportif régional. Celui-ci oblige les équipes évoluant en Régionale 1 d’avoir des équipes de jeunes en U15, U13 et U11 et une équipe senior en division inférieure et celles-ci doivent finir le championnat.

La ligue a considéré que ces conditions n’étaient pas réunies. Pour Jeunesse Canon, l’équipe réserve n’a pas fini le championnat.
Mais les Pamandziens ont considéré que la décision de la LRBM était non valable pour des questions de forme. En effet, l’équipe réserve a été déclarée forfait après avoir reçu un seul courrier de la LRBM, alors qu’un forfait général se déclare après trois rencontres perdues par forfait, et donc trois courriers.

D’autre part, la commission sportive qui a sanctionné le club pamandzien comportait des membres du comité directeur de la LRBM, ce qui est interdit par l’article 910 des règlements généraux de la FFBB. La chambre d’appel de la FFBB a donc annulé la décision de la ligue mahoraise au grand soulagement de Jeunesse Canon, BCM et Vautour.

Les trois clubs repartiront donc en R1 l’an prochain.
Du côté de Jeunesse Canon, certains dirigeants songent à attaquer la LRBM pour le préjudice subi. Au BCM dont la section masculine dispute ce samedi et dimanche les finalités de nationale 3 à Poissy (région parisienne), les filles ne pensent qu’à reprendre le titre de championnes de Mayotte perdu cette année.

F.S.

Édito : Numéro spécial – La jeunesse de Mayotte

En effet, le mode de vie de cette jeunesse est très différent de celui de ses ainés, de ses parents. Aujourd’hui, les enfants ne vont plus passer leurs journées aux champs. Depuis les premières écoles maternelles en 1993, la scolarité occupe une part importante de leur temps… la télé aussi. L’alimentation a changé, tout comme l’occupation du temps libre, les relations aux parents, aux anciens, la place des traditions, de la culture, de la religion. Il y a du bon et du moins bon, assurément.

La musique n’est plus la même, Trace TV et NRJ sont arrivés, des dizaines de chaînes à la télévision aussi, avec des reportages, des documentaires, une fenêtre sur le monde passionnante, mais malheureusement aussi le sexe, la violence, un monde fait d’apparence. La société de consommation a suivi, immédiatement, donnant envie de produits nouveaux, bousculant le partage, l’entraide qui fondaient en partie les relations.

Les frontières du quartier, du village se sont délitées avec les réseaux sociaux, avec les voyages, les transports scolaires. L’ouverture sur le monde a ouvert les yeux, les esprits, a enrichi les réflexions, mais en même temps, pour certains exclus ou inquiets, un repli sur soi, sur des traditions s’opère, fractionnant plus encore la société. L’homogénéité a fait place à la diversité.

Pour une cohabitation sereine de chacun, il faut de la tolérance, du respect de part et d’autre, de la solidarité. Cela ne semble pas toujours évident et la frustration, l’envie sont parfois bien présentes. Il faut rappeler l’importance de la culture, des traditions, de l’histoire, du passé, mais aussi ne pas s’enfermer derrière la barrière de corail, sur une petite île du canal de Mozambique. L’ouverture au monde enrichira Mayotte des expériences des autres. Mayotte, forte de ses cultures, de ses traditions, enrichira le monde.

C’est à ces défis que la jeunesse doit faire face. Elle a des repères nouveaux, des valeurs nouvelles, des envies différentes des anciens. Elle ne peut et ne doit, à mon avis, surtout pas faire table rase du passé, mais elle ne peut pas être enfermée dans d’anciennes valeurs. Le monde bouge, Mayotte aussi. L’île ne peut pas se refermer sur-elle-même comme une huître. Elle doit trouver sa place dans la région, dans le monde et se faire respecter, y apporter sa contribution. C’est à ce prix là que la jeunesse s’épanouira. Mayotte peut (pourrait, pourra ?…) servir de modèle à la région notamment, sur la protection de l’environnement, la gestion des déchets, l’utilisation d’énergies renouvelables, les formations de qualité, le développement économique d’une société insulaire…

Il lui faut aussi et surtout des perspectives, des espoirs, en termes d’études, d’emplois, de qualité des soins, en termes d’attractivité de l’île, de loisirs, de plaisirs.

La jeunesse est une force, une énergie qu’il faut canaliser, orienter au profit de la société, dans la continuité de ses anciens. Il ne faut pas de rupture brutale, de cassure irrémédiable entre générations car chacune a besoin de l’autre. Il faut savoir écouter, mais aussi laisser la place, confier des responsabilités progressivement pour que Mayotte évolue.

La jeunesse saura répondre à cette complexification du monde, à ces nouvelles normes qu’amènent le département et l’Europe, au développement du numérique, aux nouvelles technologies. Elle pourra transmettre l’information aux plus âgés, leur expliquer les nouveaux enjeux.

Aujourd’hui, faute d’accompagnement efficace, d’encadrement, d’éducation, faute d’espoirs, certains basculent dans l’alcool, dans la drogue, dans la violence et la délinquance. C’est dangereux pour tout le monde. L’arrivée de « la chimique », comme le crack dans les Antilles au début des années 1990, provoque des dégâts considérables, des accès de violence, de démence qu’il faut juguler très vite.

Les adultes doivent prendre conscience de cette masse énorme, de cette explosion démographique qui est aujourd’hui dans les écoles, mais aussi déjà sur les bancs des collèges. Bien accompagnée, respectée, prise en charge, cette jeunesse peut devenir un atout de Mayotte, sa force, mais aussi un danger si des espoirs ne se dessinent pas.

Il faut en tout cas écouter cette jeunesse, lui donner la parole, c’est ce que nous avons décidé de faire dans ce numéro spécial de Mayotte Hebdo, avec une suite déjà programmée dans le prochain numéro. Nous espérons que cela vous intéressera, comme cela nous a intéressé de recueillir leurs avis, parfois durs.

Laurent Canavate

« Le handicap ne doit pas empêcher les gens de bouger »

Hier soir, le gymnase de Kavani accueillait des sportifs se déplaçant en fauteuil. Valides ou handicapés, tous avaient pour seul objectif le plaisir de se dépenser en dansant ou en tentant de mettre un gros ballon orange dans un panier.

Pour un observateur qui voit pour la première fois du sport adapté aux handicapés, cet étrange ballet de fauteuils roulants ressemble parfois à une chorégraphie savamment orchestrée.
Pour Jeff Ridjali, chorégraphe du Ballet de Mayotte, les mouvements initiés et partagés par des danseurs valides de sa compagnie sont la preuve que le handicap n’est en frein en rien pour la danse contemporaine. « La danse contemporaine est accessible à tous. Elle permet aux handicapés de s’initier à un art auquel il ne pensait pas pouvoir profiter et qu’il ne connaisse pas. »

Ainsi, les danseurs sans fauteuil prennent la main de ceux qui sont en fauteuil et les couples formés tournent sur eux-mêmes, mains tendues vers le plafond. « Il y a un travail neurologique qui se fait et qui permet de libérer le cerveau et aller au-delà de l’imagination », explique le chorégraphe qui souhaitait toucher un nouveau public.

Pour Thomas Petit, éducateur sportif handisport au sein de l’association Mayotte Handisport, cette nouvelle discipline ouvre de nouveaux horizons pour les membres de l’association. « Ce qui est plaisant, c’est que le côté artistique de la danse contemporaine fait ressortir la personnalité des pratiquants. »

Lui est plus habitué au handibasket, à l’athlétisme ou au handbike (vélo adapté pour pédaler avec les mains). Ces pratiquants aussi, puisque ceux-ci au gymnase aiment particulièrement s’exercer à la balle orange de basket. « Ce qu’il y a de bien, c’est que tout le monde se mélange.

Des personnes isolées chez elles viennent rencontrer d’autres personnes, des valides, des handicapés, des Africains, des Wazungu. En faisant un peu de sport, elles se font du bien physiquement et psychologiquement » relève Thomas Petit.

F.S.

Rénovation urbaine : le point à Mamoudzou et Kawéni

Améliorer le cadre de vie des habitants est l’un des objectifs principaux d’une municipalité. Pour la nouvelle équipe de Mohamed Majani arrivée au pouvoir en mars dernier à Mamoudzou, ce principe vaut tout autant que pour son prédécesseur Abdourahamane Soilihi « Ladjo ». C’est sous le mandat du sénateur de Mayotte que la commune de Mamoudzou avait signé une convention avec l’ANRU pour rénover le quartier de Mgombani.

Les travaux doivent se terminer au plus tard en 2017 et l’ANRU a dépêché deux des membres de son CES, le secrétaire général Fabrice Peigney et son chargé de mission Damien Kacza pour voir comment les choses ont avancé.

Sur le terrain, ils ont été accompagnés des élus de la ville (le maire Mohamed Majani, son 1er adjoint Bacar Ali Boto, le 2e adjoint chargé de l’aménagement Mohamed Moindjié et le 10e adjoint chargé de la politique de la ville et de la rénovation urbaine Nadjayedine Sidi) et de Claude Bailly de la DEAL à Kawéni et Mgombani.

À Kawéni, la ville est pressentie pour accueillir des projets financés par la deuxième génération de programme de rénovation urbaine (PRU 2). Encore plus qu’à Mgombani, Kawéni possède des poches d’insalubrité, un assainissement inadapté, des constructions anarchiques.
À long terme, tout cela doit disparaître.

À Mgombani, les choses ont bien avancé. À l’heure actuelle, 120 logements neufs sortent de terre à proximité du collège, la SIM ayant la maîtrise d’ouvrage. L’objectif est d’offrir des logements locatifs sociaux et d’accession sociale pour les habitants touchés par les démolitions, mais aussi une école (terminée), une crèche et la rénovation des espaces publics.

« Nous sommes venus voir tout un ensemble de constructions neuves et des équipements. Nous sommes venus voir quelle est leur utilisation, comment se fait l’intégration dans le programme national de l’ANRU, mais aussi dans le quartier.
Nous sommes venus voir ce que fait la mairie pour que la population participe à la mise en oeuvre de ce projet urbain » explique Fabrice Peigney.
Celui-ci a pu discuter avec des habitants de Mgombani. Ceux-ci attendent avec impatience la fin des travaux et espèrent que cette rénovation apportera une réelle amélioration. La délégation de l’ANRU a dit avoir eu affaire à des élus volontaristes.

La fin de la construction des logements en décembre 2014 et leur livraison au début de l’année 2015 sera déjà une première étape pour voir quel effet cela aura sur le quartier. Ensuite, il faudra voir si Kawéni se greffera aux projets de l’ANRU qui sont programmés pour durer jusqu’en 2024.

F.S.

Octroi de mer : Vent de fronde contre les nouveaux taux

En remplissant leurs déclarations le 13 mai dernier, les transitaires ont été surpris de constater une hausse des taux de l’octroi de mer. Rapidement, les opérateurs ont fini par découvrir que la nomenclature diffusée au Journal officiel du 30 décembre 2013 avait été modifiée conformément à une délibération du conseil général datée du 16 février. Problème, les opérateurs affirment que « ce dernier texte n’a pas été officiellement publié et personne n’était au courant de sa mise en application », affirme un responsable de la coopérative des pharmacies de Mayotte.

Outre ce « manque de communication », la comparaison des deux textes affiche des écarts importants sur les taux appliqués sur certains produits. Le fauteuil de dentiste passe de 5 à 45%, les chaussures de sécurité de 8% à 45%, la presse à 22%. Parmi les nombreuses rubriques impactées par ce tarif général, on retrouve les produits d’hygiène féminins, les couches pour bébé et le lait infantile qui passe de 15 à 25%. Plus surprenant encore, des produits touchant à la santé de la population et qui n’étaient soumis à aucune taxe, se voient imposés des taux d’octroi de mer jusqu’à 5% à l’exemple des préservatifs.
Les tests de grossesse sont passés à 15%. Des coûts qui pourraient conduire la coopérative des pharmaciens à ne plus commander ces produits et par conséquent à ne pas pouvoir approvisionner les centres de soins.

Tous les secteurs semblent concernés par cette hausse non expliquée. Les matériaux de construction comme les charpentes métalliques.

La production locale n’échappe pas non plus à cet étranglement. « J’apprends hier que nous paierons 30% sur les matières premières qui entrent dans la fabrication des savons », découvre Mohamed Hassanaly. Le directeur de la savonnerie de Mayotte a indiqué qu’il va saisir le conseil général et le préfet. Des chefs d’entreprises n’excluent pas d’exprimer leur colère auprès des instances parisiennes.

Kamal’Eddine Saindou

 

Réunion d’information sur l’octroi de mer interne
La prochaine matinale de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte aura lieu le vendredi 13 juin prochain, à 9 heures, à la salle de réunion des chambres consulaires, sur le thème de l’octroi de mer interne.
Ce thème si attrayant et d’actualité sera développé par le directeur des douanes. Celui-ci sera assisté de deux rédacteurs, du chef du bureau de Longoni ainsi que des deux agents en charge de ce dossier. « Leur intervention s’articulera autour des sujets suivants : précisions réglementaires, modalités de gestion des déclarations et de paiement, exonérations, déductions, facturations, intrants… », intéresse la CCI. Des précisions seront faites sur l’article 2 de la loi n° 2004-639 du 2 juillet 2004 relative à l’octroi de mer.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes