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Nuits de vandalisme à Ouangani

Dans la commune de Ouangani, les bagarres entre les jeunes des villages de Ouangani et de Barakani durent depuis près de 3 ans. Mais ce week-end, la violence est montée d’un cran.
Tout commence par le passage à tabac d’un jeune de Ouangani vendredi soir rue Bamana à l’entrée de Ouangani. Une quinzaine de jeunes s’en sont pris à lui et ont démoli sont scooter.
Le soir même, une soixantaine de jeunes mènent une expédition punitive contre des véhicules à Barakani.
Dans la nuit de samedi à dimanche, ce sont cette fois des gens, adultes et mineurs de Barakani qui « attaquent » l’entrée de Ouangani. Entre minuit et 3h, c’est jets de pierre contre les véhicules et les vitres des maisons, certains pénètrent dans les habitations et brisent de la vaisselle. Les habitants sont terrorisés.
Dans la journée de dimanche une réunion de conciliation entre villageois se tenait à la mairie. Sans succès puisque dans le même temps, des voitures des habitants de Ouangani village étaient caillassées et un barrage était dressé devant l’école maternelle de Barakani. Le soir même, les villageois de Ouangani sont à nouveau descendus à Barakani, cette fois pour s’en prendre aux habitations.
Si aucun blessé n’est à déplorer sur ces trois nuits de vandalisme, les villageois pointent du doigt l’inaction de la mairie et de la gendarmerie. Pour cette dernière, l’action sur le terrain est rendue difficile car les casseurs sont des groupes très mobiles qui se livrent à un jeu de cache-cache et qu’il est difficile de les distinguer des autres villageois. Par ailleurs les méfaits ont lieu de nuit, lorsque les effectifs sont les plus réduits. Le maire ne dispose pas d’assez de policiers municipaux pour résoudre le problème.
Des renforts de gendarmerie ont été posté à l’entrée de Barakani lundi matin pour éviter de nouveaux heurts.

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La Réunion : le volcan s’est réveillé

Le Piton de la Fournaise vient d’entrer en éruption au cours de la nuit de vendredi à samedi, à 1h35 du matin, annonce l’observatoire volcanologique.
La lave a jailli à proximité du sommet, à près de 2500 mètres d’altitude, sur le flanc sud-est du volcan. Une coulée descend vers le sud-est, visible depuis le piton de Bert situé au bord de l’enclos.
Elle était visible également depuis le Grand-Brûlé, témoignent des habitants du village du Tremblet qui ont aperçu les premières lueurs quelques dizaines de minutes après la fin du match opposant la France à la Suisse.
Entre-temps, le mauvais temps semble avoir commencé à s’installer sur le sommet du volcan.

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Les chiffres de l’immigration

A l’occasion de son passage sur notre île, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve s’est rendu dans les locaux des bureaux de la réglementation et de l’immigration, pour une séance de rencontre avec les agents en plein travail.
Ce fut pour lui l’occasion de réaliser l’ampleur de la situation en 
passant devant les demandeurs de carte de séjour attendant à même le sol, au soleil, dans l’espoir que leur nom soit appelé. Ce fut également l’occasion d’évoquer les chiffres de l’immigration à Mayotte. En voici quelques-uns :

– 60 000 personnes accueillies chaque année
– 16 500 cartes de séjour délivrées
– 1200 dossiers traités par mois
– 90% des cartes de séjour délivrées sont pour une durée de un an.
– 16 000 reconduits à la frontière chaque année, autant que la France métropolitaine
– Augmentation de 20% des interceptions en mer depuis le début de l’année.

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Vol de chèvres à Tsingoni

Dans la nuit de lundi à mardi, un éleveur a constaté que des voleurs s’en étaient pris à son cheptel caprin, sur son exploitation à Tsingoni.
Les malfaiteurs ont emporté les chèvres adultes, soit une douzaine de bêtes, délaissant les juvéniles. D’après cet éleveur, d’autres vols auraient été commis durant cette nuit dans le secteur, dont un vol de bétail et un vol de voiture.
La gendarmerie invite les victimes à porter plainte.

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La chèvre de Monsieur Rivo

En marge de la visite ministérielle, les instituteurs organisaient une manifestation, parce que, semble-t-il, les mécontentements ne manquent pas dans la profession.
Cette fois-ci, le thème était « les discriminations, ça rend chèvre » pour dénoncer une différence de traitement entre les fonctionnaires locaux et ceux mutés à Mayotte.
C’est ainsi qu’une poignée de neuf instits est descendue dans la rue avec une chèvre en laisse, vêtue d’un t-shirt. Devant la mairie de Mamoudzou, ils ont voulu déployer leur banderole, mais une vingtaine de gendarmes et policiers les en dissuadent.
Les instits sont toujours en lutte pour une allocation familiale de droit commun, disent-ils. « Département=rectorat, ou encore zéro pointé pour l’école, tous coupables et tous responsables » pouvait-on lire sur les banderoles qu’ils ont finalement pu ouvrir loin des regards ministériels. Il n’y aura pas d’annonce au sujet des instituteurs, même si Rivo, le leader du Snuipp a demandé au ministre d’appuyer leur cause en cas de réunion interministérielle au sujet de leurs revendications.

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Éboulement meurtrier à La Réunion

Deux randonneurs sont décédés, victimes d’un glissement de terrain qui s’est produit ce mardi 17 juin, à proximité de la plaine des Palmistes, sur l’île de la Réunion.
Alors qu’ils effectuaient une randonnée sur le sentier d’accès à la cascade Biberon, un groupe de randonneurs d’une même famille s’est retrouvé piégé par un éboulement d’un pan de rochers les surplombant. Deux d’entre eux n’ont pas survécu, quatre autres sont blessés, dont deux sérieusement.
Plus de 60 sapeurs-pompiers, gendarmes du peloton de gendarmerie de haute montagne et médecins ont été mobilisés. Parallèlement aux opérations de secours, la sécurisation du site est en cours.
Aucune pluie significative ou une quelconque activité sismique n’était ces derniers jours évoquée dans ce secteur, pouvant laisser présager la survenance d’un tel événement.

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2015, un meilleur accueil des demandeurs de carte de séjour

Le ponton de Mamoudzou était inaccessible à partir de 9h du matin hier.

Des policiers à toutes les intersections présagent aussi d’une circulation bientôt perturbée.
Les policiers sont au taquet, il faut dire que leurs ministres sont là et ils n’ont pas droit à l’erreur. Mais c’est d’abord à la préfecture que se rendront Bernard Cazeneuve et George Pau-Langevin, respectivement ministre de l’Intérieur et ministre des Outre-mer. Le convoi ministériel – et tout le désagrément que ça représente pour les usagers de la route – s’est rendu dans les locaux des bureaux de la réglementation et de l’immigration, pour une séance de rencontre avec les agents en plein travail.

Sur une île où le nombre des heureux détenteurs du permis de conduire augmente significativement, le travail ne manque pas. Mais c’est à l’immigration que les choses sont corsées.

Exceptionnellement, en ce jour de visite ministérielle, la montée de la place mariage n’est pas noire de ces demandeurs de cartes de séjour, qui attendent des heures en plein soleil dans l’espoir d’être reçus, pour peut-être avoir son autorisation de rester sur le territoire.

Bernard Cazeneuve, à qui il a été exposé le projet du nouveau lieu d’accueil des étrangers a pu réaliser l’ampleur de la situation en passant devant les demandeurs de carte de séjour attendant à même le sol, au soleil, dans l’espoir que leur nom soit appelé. Les travaux devront commencer au début de l’année 2015 pour se terminer à la fin de la même année. Le chantier devrait coûter 3 millions d’euros. Le pôle séjour occupe le gros du personnel, a-t-on expliqué aux ministres. Mais le délai d’accueil des étrangers devrait être amélioré d’ici 2015.

Un projet de loi immigration et demande d’asile sera proposé le 16 juillet prochain pour que les cartes de séjour délivrées soient d’une durée de deux ans. « Il est attendu avec impatience » souligne le préfet Witkowski, car ça permettra « de désengorger ». Il note également que malgré les efforts, « l’appel d’air ne permet pas de réduire le stock ».

Dans son discours Bernard Cazeneuve, a annoncé « la mutualisation des moyens entre la gendarmerie et la police ». Ainsi, la gendarmerie aura en charge « l’ensemble des interceptions en mer avec le concours de la marine nationale et des douanes ». Quant à la Paf, la police aux frontières, elle aura désormais « le traitement des étrangers en situation irrégulière interceptés en mer depuis leur débarquement jusqu’à leur placement en centre de rétention administrative ».

Comme un message subliminal, à la tendance xénophobe se développant dans l’île, le ministre a rappelé que Mayotte, en devenant département accepte aussi cette idée d’une France terre d’accueil et d’intégration de ceux qui ont droit à la carte de séjour, que « ça soit ou non au titre de l’asile ». Toujours en rapport avec l’immigration clandestine, dans l’après-midi, Bernard Cazeneuve a fait une sortie en mer, au large de Dzaoudzi pour une démonstration des forces de l’État dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine. Les vedettes de la gendarmerie, de la Paf, de la douane, et de la marine nationale étaient donc de sortie avec le Morse et un autre bateau de la gendarmerie nationale. C’est ainsi que le ministre a pu assister à une reconstitution d’une interception de kwassa-kwassa, avec l’intervention de l’hélicoptère bien évidemment. Dans la suite logique de cette séquence, c’est au centre de rétention administrative, située non loin de là à Pamandzi, que le ministre de l’Intérieur s’est rendu. Mais pour cette séquence, la presse n’a pas été conviée.

Kalathoumi Abdil-Hadi

Édito : Deux ministres à Mayotte

Sur la place de la mairie ce jeudi vers midi, si on enlève les chanteuses et danseuses de la troupe de m’biwi et les forces de l’ordre, il ne restait qu’une ou deux dizaines de badauds. Ils ont d’ailleurs été bien déçus, car les discours se sont déroulés à l’intérieur de la mairie, et un haut-parleur n’avait même pas été prévu dehors. Des passants rue du Commerce se demandaient pour certains ce qu’il se passait à la mairie, pour qu’il y ait autant de policiers et gendarmes devant.

La ferveur des grands déplacements ministériels, la chaleur de l’accueil sont des éléments en voie de disparition. C’est ainsi. Mayotte se « normalise » peut-être. La population deviendrait-elle « insensible » à ces déplacements longs, coûteux, protocolaires et porteurs de si peu de promesses, voire aucune cette fois-ci ? La population se détournerait-elle de promesses non tenues, comme la scolarisation des enfants dès 3 ans, la fin des rotations dans les écoles, la rocade de M’tsapéré à Dembéni, un musée, un établissement de l’Ifremer, la piste longue et autres rêves du siècle passé ?…

Deux ministres à Mayotte

Les partis politiques, les élus ne mobilisent plus pour accueillir ces représentants du Gouvernement. C’est étonnant, volontaire, ou un signe de leur faiblesse. D’ailleurs, qu’espéraient-ils ?

Il y a quelques années, le maintien dans la France et la départementalisation cristallisaient toutes les attentes. A chaque visite on espérait un mot, un geste, une déclaration forte. Et un mot déchainait les foules, les youyous. Une envolée lyrique et le messager de Paris avait tout le monde avec lui. Les colliers de fleurs étouffaient presque nos invités. Puis ce fut un temps l’espoir de la piste longue… oubliée depuis dans les oubliettes de la crise.

Mais cette fois, qu’attendaient les élus, qu’espéraient-ils de cette venue ? Avaient-ils transmis une liste de doléances, de demandes, de projets ? Une annonce allait-elle combler leurs attentes ? Je l’ai demandé à certains, mais j’ai eu peu de réponse… Peut-être aurait-il fallu préparer un dossier complet, argumenté, sur la situation de la scolarisation à Mayotte, sur les rotations, les rythmes scolaires, les résultats catastrophiques, l’inégalité face à l’Ecole de la République. Peut-être aurait-il fallu demander 300 salles de classe, et en espérer 150, voire 50… Au moins quelque chose…

Mais rien de tout cela. Il n’y a pas eu de demande, et donc pas d’annonce. Nos ministres sont venus, ils ont vu et sont repartis. L’Etat sera là, il remplira son rôle, de moins en moins, confiera des taches aux collectivités locales, de plus en plus, avec ou sans les moyens. C’est la crise ! Et en plus, les collectivités locales vont devoir elles-aussi « dégraisser le mammouth » ! Faire plus avec moins. Il faut s’habituer à entendre ce discours, il risque de revenir souvent à nos oreilles. Surtout que là on avait rien demandé, alors si on demande quelque chose…

Maintenant il faut s’adresser à Bruxelles, à l’Europe pour (re)mettre Mayotte à niveau. L’Etat a lui aussi tourné la tête vers ce veau d’or, pour financer les projets structurants dont Mayotte a toujours besoin. C’était peut-être ça le message. Bougez-vous si vous voulez que ça bouge ! Débrouillez-vous avec vos impôts locaux, avec l’octroi de mer, pour financer vos milliers d’agents publics… et si ça ne suffit pas… réfléchissez encore !

Deux ministres à Mayotte, sans ferveur populaire, sans espoir, sans attente, sans promesse. Deux ministres de passage, qui sont déjà repartis, en attendant le Président de la République le 27 juillet.

 

Laurent Canavate

Les sénateurs mahorais défendent la ZEE de Mayotte

La France possède d’énormes zones exclusives économiques (ZEE), un espace maritime qui en fait le deuxième plus grand au monde avec 11 millions de km² de superficie. L’Outre-mer apporte une superficie non négligeable et Mayotte y contribue à la hauteur de 74 000 km².

À Mayotte, comme ailleurs en Outre-mer, c’est sur cette zone maritime que le développement économique peut se faire. Chez nous, le secteur porteur est l’aquaculture, puisque notre île est le principal producteur ultramarin de poisson d’aquaculture (150 t annuelles contre 60 t à la Martinique ou 10 t à Tahiti), mais la pêche est également un domaine à ne pas négliger.

Abdourahamane Soilihi a dans son intervention rappelé que le parc naturel marin avait pour objectif notamment de faire cohabiter » les différentes activités maritimes dans le respect des objectifs de conservation du patrimoine naturel marin de Mayotte. » Toutefois, il s’est indigné contre l’absence de dispositifs permettant de bâtir une flotte de pêche industrielle à Mayotte.
« L’interdiction de toute aide à la construction des navires est un non-sens en outre mer où les ressources halieutiques sont abondantes, mais sous-exploitées.
Je propose donc que toutes les voies d’analyse et d’expertise en soient étudiées, pour amorcer ce tournant crucial, cher au département de Mayotte.
J’insiste sur ce point majeur qu’est le besoin de promouvoir l’activité de pêche, moyennant des équipements adéquats susceptibles d’offrir au nouveau département des perspectives d’avenir et d’évolution.
Mais encore faut-il que des offres de formation soient mises à profit, pour mieux asseoir une nouvelle politique dont la jeunesse mahoraise en serait l’épicentre » a-t-il déclaré. L’ancien maire de Mamoudzou a également demandé au gouvernement de faire en sorte de structurer la pêche ultra-marine et mahoraise, car il trouvait injuste que des bateaux immatriculés à Mayotte sillonnent la ZEE de notre île, y pêchent des poissons et les débarquent aux Seychelles.

Le sénateur Thani Mohamed Soilihi a pour sa part enjoint le gouvernement à faire part de fermeté pour faire respecter la souveraineté territoriale de la ZEE à Mayotte. En effet, les Comores ont donné des autorisations d’exploration maritime à des compagnies pétrolières dans un espace qui empiète sur la ZEE française.

« Une telle décision pourrait comporter une perte nette de richesse pour le 101ème département français. Par ailleurs, elle tend à renforcer les prétentions comoriennes sur cette île française, ou tout au moins sur son espace maritime. Cette insécurité juridique est également de nature à décourager les investisseurs d’engager des projets dans cette zone » a-t-il signalé.

Le sénateur Thani a également demandé à ce l’administration des îles Glorieuses soit transférée de la Réunion à Mayotte puisque la ZEE de Mayottes est limitrophe de celles des Glorieuses.
Enfin, il a demandé au gouvernement que Mayotte intègre de plein droit la Commission de l’océan Indien, à l’instar de la Réunion.
« Il est regrettable que Mayotte ne soit pas directement représentée au sein de la Commission de l’océan Indien (COI). Cette organisation oeuvre pour bâtir des projets régionaux de développement durable afin de préserver les ressources naturelles dont les populations des cinq pays qui la composent dépendent fortement. Il apparaît donc légitime et indispensable pour ce département de pouvoir, comme le fait la Réunion, défendre ses intérêts insulaires.

La visite de François Hollande aux Comores le 26 et à Mayotte le 27 juillet sera déterminante pour faire avancer l’ensemble de ces dossiers.
Il en va de la souveraineté de la France » a-t-il conclu.

F.S.

Légitime défense pour le policier

La semaine dernière, un agent de la brigade anti-criminalité tombait dans un piège tendu par des malfrats alors qu’il tentait de déjouer un cambriolage.
Sous les pierres de ses assaillants, il faisait usage de son arme et blessait un cambrioleur au bras, sans gravité. Plus tard, ses collègues interpellaient l’un de ses complices, tandis qu’un troisième homme restait en fuite.
Le policier a été entendu, mais aucune enquête ne sera diligentée contre lui. Selon le procureur, « il n’y a pas lieu de lancer une enquête complémentaire ».
Le policier aurait fait usage de son arme dans le cadre autorisé par la loi et dans l’exercice de son métier, « sans la moindre ambiguïté », a-t-il ajouté. Le policier a tout de même pris quelques jours de congé puis a repris le service.
Finalement les deux jeunes mis en garde à vue âgés de 19 et 20 ont été laissés libres en attendant leur comparution au mois de septembre prochain. Malgré cela, le blessé, ne croyant pas à sa liberté, s’est tout de même échappé de l’hôpital « comme un voleur ».

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La grève est levée à la Sodifram

Lundi, la Chambre d’appel a ordonné la levée des barrages des dépôts de la Sodifram puisque cela faisait près d’une semaine que les grévistes empêchaient les livraisons d’être effectuées. Dans un premier temps, ils ont été levés avec la promesse de négocier à la Dieccte. Mais, ils ont été remis en place une fois les forces de l’ordre parties. « On joue au chat et à la souris » s’agace un cadre de la Sodifram.

Hier matin, les magasins étaient ouverts et chaque partie attendait que l’autre lâche du lest pour aller négocier. Pour les grévistes, il n’était pas question de négocier en présence du DRH Darcaoui Toiliha et des directeurs Serge Dolinski et Nass Mlanao. « On n’en veut pas, on veut discuter avec la présidente Mme Volonaki. Je veux qu’Alexandre (Charalambakis, ancien directeur de la Sodifram) revienne » lancera même un salarié surnommé Chirac.

D’autres n’ont pas apprécié d’être traités de voyous par les non-grévistes. « Laissez-nous « gréver », les voleurs dehors » ont-ils répliqué.

La réunion de conciliation à la Dieccte était prévue à 10 h, mais quand les syndicalistes ont appris que Nass Mlanao et Darcaoui Toiliha faisaient partie de la délégation de la direction, ils ont refusé de se rendre sur place.

Ce n’est qu’en apprenant le départ du siège de la présidente du groupe Ersi Volonaki que les grévistes ont accepté de rejoindre la Dieccte vers midi. Et c’est seulement vers 21 h que les deux parties sont arrivées à un accord pour mettre fin à la grève.

Les solutions mises sur papiers par rapport aux revendications sont les suivantes. Concernant la situation du délégué syndical Taanlabi Mouhoudhoir Oili, celui-ci aura un rendez-vous avec la direction à la fin du mois pour discuter d’aménagements possibles pour son poste de travail.

Pour les prêts personnels, la direction s’engage à mettre à disposition du comité d’entreprise 30 000 euros pour aider ponctuellement les salariés.

Pour ce qui est relatif au dialogue social, chaque partie est prête à tout faire pour qu’il s’améliore. Enfin pour la prime froid, la direction et le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) vont faire le tour des magasins du groupe pour savoir quels sont les salariés qui pourront en bénéficier.

La direction avait indiqué qu’il fallait au moins 72 h pour que la situation revienne à la normale.
Le groupe sauve donc les meubles à quelques jours du début du mois de ramadan, période de consommation ô combien importante pour les clients et le chiffre d’affaires de la Sodifram.

F.S.

L’ISDND accueille ses premiers camions à ordures

Équipée d’une flotte de 20 véhicules dont 6 camions de collecte des ordures ménagères, l’entreprise sillonne les rues du chef-lieu au quotidien pour rendre la ville plus propre. En fonction du type d’ordures, la société dispose aussi de véhicules adaptés.

Elle a obtenu en 2013 la délégation de service public avec l’ISDND, le site du Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam).

Les quais de transfert sont maintenant en cours d’exploitation, ce qui permet de collecter et transporter les déchets sur le site pour les traiter.
Cela constitue une véritable révolution pour Mayotte, car les déchets cessent en effet d’être incinérés, ce qui constitue une diminution importante des atteintes à l’environnement.

Afin de gérer au mieux le site du Sidevam, la Star Mayotte a créé la Star Urahafu, une filiale détenue en partenariat 50/50 avec la Star Réunion. L’investissement dans cette nouvelle société s’élève à 13 millions d’euros sur les 10 prochaines années. Quatre camions ont déjà été commandés avec leurs remorques.

Cette nouvelle activité va surtout permettre la création de 25 nouveaux emplois directs et de nombreux autres emplois indirects.

Le traitement du biogaz permettra de capter les gaz qui s’échappent des ordures pour le retransformer en énergie électrique grâce à un moteur biogaz. Les installations emmagasineront 300 mètres cubes de biogaz par heure.
Ce qui devrait permettre d’alimenter jusqu’à 5.000 foyers en électricité par an en 2017, puis 10.000 d’ici 2020. Une énergie propre qui sera revendue à EDM.

Adrien Theilleux

Course de pneus : l’événement a tenu toutes ses promesses

Une grande réussite qu’a été cette 31e édition, toujours organisée par Angalia et la mairie de Mamoudzou. 900 enfants – séparés entre les filles et les garçons – ont d’abord pris part à la course, en début d’aprèsmidi. Le coup d’envoi de la course des garçons a été particulièrement spectaculaire.

Les « T-shirt blancs », entre la ligne de départ au niveau du stade de Kavani et le rond-point du Baobab, ont défilé incessamment et en masse. Sur la rocade de Mamoudzou, des centaines de spectateurs les attendaient également. Derniers soutiens, derniers encouragements pour ces jeunes garçons et ces jeunes filles, avant de franchir la ligne d’arrivée.

À 15h, les grands prenaient place au départ, à Kavani Mamoudzou, puis toutes les minutes, une équipe s’élançait. Toutes étaient soutenues par les spectateurs plaçaient un peu partout sur le parcours, façon tour de France. Pour l’anecdote, avec un temps de 6’20 », la Team RCM a remporté cette 31e course de pneus, devançant de quarante secondes l’équipe vainqueur de 2013.

La fête elle a été totale, malgré la pluie qui s’est invitée en fin de journée sur la rocade. I.M

Taxi : hausse du prix de la course

Négociée avec les organisations professionnelles des chauffeurs de taxi, la hausse du prix de la course devrait entrer en application à la fin de ce mois de juin : cette hausse sera d’un montant de 20 centimes. 
L’arrêté préfectoral officialisant cette hausse devrait être validé le 24 juin prochain, a-t-on appris mardi de source proche des représentants du syndicat des taxis à la Petite-Terre.

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Maoulida Chengué bruyant

M’tsapéré avait organisé le week-end dernier son grand maoulida shengué afin de bénir le village.
Une cérémonie religieuse tenue en plein air sur l’ancien terrain de pétanque de Cavani Stade. Les festivités ont démarré samedi soir aux environs de 22 heures pour s’achever le lendemain matin vers 10h. Une belle démonstration pour les uns, un véritable tapage nocturne pour les autres.

« Moi ça ne me dérange pas qu’il y ait des manifestations dans le village. Mais ont-ils besoin de pousser le décibel à 200 watts et empêcher toute la nuit les autres de dormir », se plaint un habitant m’zoungou des environs.
Ce dernier s’est même rendu durant la soirée de samedi à la police pour voir ce qu’il pouvait faire afin de diminuer le son, « mais il n’y avait rien à faire mis à part déposer une main courante », regrette l’homme. Plusieurs autres personnes se sont plaintes de la gêne occasionnée, « ceux qui sont de natifs musulmans préfèrent se taire les autres râlent et ça risque d’être mal compris.
Certains pourraient prendre cela comme du racisme, mais c’est juste énervant autant de bruit toute une nuit », interpelle un autre. Quelques organisateurs, notamment les mamans qui ont participé à la cuisine défendent leur cas : « Nous n’avons pas le choix. Que la mairie nous donne une salle insonorisée et ainsi nous n’empêcherons personne le soir de dormir », semblent-elles désolées. Elles ajoutent tout de même qu’elles ne voient pas un Mahorais se plaindre du bruit occasionné par un Maoulida Chengué, « C’est sans doute des Wazoungou. Nous, quand on va en France, on tolère bien les sons de leurs églises ».
Quant à la réglementation, il faut savoir que pendant le week-end, il est permis de faire du bruit de 22h jusqu’à 7h du matin informe un avocat.
Suivant cette réglementation, ici la loi n’a pas été respectée puisque la fête a duré jusqu’à 10h. Ceci dit, affirme toujours cet avocat, le son ne doit pas dépasser un certain décibel. « Encore faut-il avoir à sa disposition un appareil qui mesure ce fameux décibel ! », souligne ce dernier.

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Cambriolage : tir à balles réelles

Samedi dernier, lors d’une intervention pour empêcher un cambriolage à Kawéni face à la Musada, un policier de la Brigade Anti-Criminalité a été contraint de tirer vers ses agresseurs qui lui lançaient des galets.
Sous un déluge de pierres, il a jugé la situation dangereuse, a pointé son arme de service en direction des cambrioleurs et a ouvert le feu, touchant l’un des malfaiteurs au bras.
Ce dernier, âgé de 19 ans, a été conduit à l’hôpital pour se faire soigner et extraire le projectile, mais ses jours ne sont pas en danger. Un de ses complices, âgés de 20 ans a aussi été interpellé, en revanche un troisième larron est parvenu à s’enfuir. Quant au policier, il sera naturellement entendu, comme à chaque utilisation d’une arme de service, pour connaitre les circonstances précises de son intervention.
Sur les réseaux sociaux, un grand nombre de commentaires a déjà fleuri, le plus souvent en soutien envers l’action du policier.

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Forte mortalité enfantine à Mayotte

La Cour des comptes vient de publier son premier rapport sur la santé dans les Outre-mer. Évoquant une situation inquiétante, le rapport donne les chiffres de la mortalité infantile dans les Dom et souligne l’important écart entre la métropole et les Outre-mer.
Ainsi, si en France métropolitaine on dénombre 3.3 enfants de moins d’un an décédés pour 1000 naissances, les chiffres atteignent 16.1 enfants pour Mayotte ! 
À noter que, selon la Banque mondiale, Mayotte se situe donc au niveau du panama ou de la Jordanie.
La deuxième marche du classement est occupée par la Guadeloupe avec 9.9 décès pour 1000 naissances, un écart considérable.
Autre apport du document : la situation s’est aggravée entre 2000 et 2012. C’est en tout cas le cas en Guadeloupe, en Martinique, à la Réunion et en Polynésie française. Pour Mayotte, la Cour des comptes ne disposait pas des chiffres de 2000.

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Le budget de tous les dangers

S’il est vrai que le déficit a été comblé, que la trésorerie du département est à nouveau dans le vert, plusieurs indicateurs laissent penser que l’orage financier n’est peut-être pas terminé pour le conseil général. D’une part, la mise en place de la fiscalité locale induit un certain nombre de facteurs « X » dans l’équation du budget. Combien le conseil général arrivera-t-il à récupérer en taxes et en octroi de mer ?

Des estimations existent naturellement, mais les fourchettes sont larges. Ensuite, le gros des recettes du département sera désormais constitué de dotations de l’Etat, qui atteignent 120 millions d’euros en 2014 contre 48 millions en 2013. Ce qui représente un risque potentiel, car les engagements gouvernementaux n’ont pas toujours été tenus par le passé.

Pour Saïd Omar Oili, propulsé leader de l’opposition depuis les élections municipales et surtout son élection à la tête de l’association des maires de Mayotte, « il y a des incertitudes qui pèsent sur le budget ».

Le conseiller général-maire de Dzaoudzi- Labattoir a notamment rappelé que dans certains autres départements d’Outremer, « l’octroi de mer est versé dans sa totalité aux communes » et non au conseil général comme à Mayotte. Pour le Conseil économique, social et environnemental (Cese) de Mayotte, la bonne santé financière retrouvée du conseil général se superpose à une période de mise en place de la fiscalité de droit commun, une période d’ajustement et d’expérimentation.

Par conséquent, il préconise « la prudence », « afin de ne pas compromettre la sécurité financière du département ». Parmi les conseils délivrés par le Cesem, on relève le maintien d’un bon niveau d’épargne, une imposition modérée pour éviter des risques de tensions sociales, le maintien du rythme de désendettement, la reprise de l’investissement dans le cadre des fonds européens.

Le conseiller de Labattoir a mis en garde face à un budget jugé « très, très, très fragile ». Il souhaite que les taux d’imposition ne soient pas modifiés comme le souhaitent ses collègues de la majorité. Daniel Zaïdani a défendu l’action de sa majorité qui a contribué à faire passer la dotation de compensation versée par l’Etat pour la perte des recettes douanières de 53 millions d’euros initialement promis à une enveloppe de 83 millions d’euros finalement concédés fin 2013 par le gouvernement. « Nous essayons d’être prudents avec les taxes », s’est-il justifié.

Adrien Theilleux

Édito : Profiter de Mayotte et du week-end !

Depuis des semaines, des mois pour certains, ils s’entrainent à pousser leur pneu. Il a d’abord fallu le trouver, du bon diamètre, pas trop usé, pas trop gros – quoi que certains s’en sont fait une spécialité. Il a fallu le choisir, le nettoyer, le surveiller, jusqu’à l’heure du départ… Il a aussi fallu sélectionner peut-être le plus important pour cette course de pneus qui s’annonce : les bâtons. Leur matière, leur longueur sont des éléments essentiels à la réussite de la course. Et par centaines, par milliers, ils se sont préparés, et s’apprêtent à s’élancer depuis la ligne de départ de la traditionnelle Course de pneus ce samedi 14 juin à Cavani, pour une arrivée en fanfare sur le front de mer, épuisés, au milieu d’animations populaires et d’un marché artisanal toujours très appréciés.

Un peu plus tard dans la journée, des centaines d’autres enfants se prépareront pour la 2ème représentation de leur grand spectacle annuel, au gymnase de Cavani. La première a lieu ce vendredi soir. Là aussi, ils ont répété, se sont entrainés, ont peaufiné leurs pas, leurs chorégraphies. Ils ont choisi leurs tenues et pensent à ces deux soirées depuis des semaines. Ces enfants vont affronter le public, certains pour la première fois, et surtout offrir à leurs parents un grand moment de fierté avec ce spectacle annuel, préparé par l’école de danse 888.

Les plus grands se retrouveront dans des soirées autour de DJs, du Barakili au Jungle café, ou dans des concerts qui vont émailler les bars et salles de l’île, comme avec Family Skank, Abdallah ou Maalesh ce vendredi au Café Room à Combani et samedi au 5/5. Il y a aussi la star malgache Fandrama en tournée à Mayotte. Il sera au stade de Chiconi samedi soir… Ambiance garantie ! D’autres finiront leurs soirées dans les bars de nuit et les discothèques, avant ou après un match de foot ! Un match de foot joué sur le terrain pour certains, le vendredi soir pour le corpo, le samedi pour les autres, et/ou regardé à la télé.

La Coupe du monde a en effet commencé, sur un rythme de salsa. Un mois tous les quatre ans seulement, disent les plus assidus pour s’excuser d’avance de leurs absences, comme ce dimanche soir pour le premier match des Bleus. Le monde se tourne vers le Brésil et chacun espère, gronde, s’enflamme, s’enthousiasme ou critique vertement… Au fond de chacun, un rêve secret : et si ils gagnaient ! Certains présidents l’espèrent pour leur pays, comme un remède, même passager, à la crise.

Les activités ne s’arrêtent pas là. Il y a cette fin de semaine du cinéma en salle ou en plein air, des nettoyages de villages pour s’activer utilement, une grande virée en motos dimanche, une pièce de théâtre ou le café-poésie en Petite Terre, voire pour les plus gourmands la fondue de fruits frais au chocolat au gîte du Mont Combani…

Et Mayotte ne manque pas d’autres attraits durant les week-end. Plages ou îlots, isolés ou plus populaires, aménagés ou abandonnés, pour passer un moment reposant sur la plage ou participer à un voulé, obligatoirement plus bruyant et animé. Ballades sur les chemins de Grande randonnée, en groupes d’amis, à la recherche des derniers tsousoumbis de la saison, ou pour voir Mayotte autrement. Longer des rivières un peu asséchées en cette saison, marcher sur des tapis de feuilles de bambous, traverser des champs d’ylangs et profiter de leur odeur entêtante, croiser le regard d’un zébu et de ses petits…

Avec ou sans bruit, avec ou sans musique, avec des enfants, des amis ou seul au monde sur une plage ou un des 21 îlots du lagon, actif ou plutôt contemplatif, le week-end est à la carte. Hors de la saison des pluies et avant le ramadan, avant les grandes vacances scolaires, les animations sont multiples, variées et n’attendent que vous !

Alors n’hésitez pas à profiter de Mayotte et de votre week-end !

 

Laurent Canavate

Le conflit continue à la Sodifram

C’est avec détermination et confiance que les cinq salariés de la Sodifram, poursuivis par leur direction pour entrave à la liberté de travailler. À leur tête se trouve Taanlabi Moouhoudhoir Ali, délégué syndical FO et délégué du personnel. Vêtu d’une chemise à carreaux rouges et blancs, son attitude tranche avec celle de Me Monsuf Saïd Ibrahim, défendeur de la Sodifram et plus mesuré. L’avocat a pris la parole en premier et a d’emblée demandé au juge Piazza de prendre une décision à portée pédagogique.

« Ma cliente (NDLR : Ersi Volonaki) permet aux salariés de faire grève, mais ce n’est pas un droit absolu. Les grévistes doivent être responsables, surtout au vu de la fragilité de notre tissu économique » a déclaré Me Saïd Ibrahim. Celui-ci a avancé que le blocage des camions livrant les produits frais avait empêché des salariés de travailler et a provoqué un préjudice important à la Sodifram. Il a également souligné le fait que Taanlabi Mohoudhoir Ali ne respectait pas le Code du travail en ne se présentant pas à son poste de travail depuis des années.

« Madame la présidente, ces agissements nuisent à l’entreprise. Votre ordonnance se doit d’être pédagogique pour expliquer qu’on ne peut pas se permettre de telles pratiques pour exprimer son droit de grève » appuie Me Saïd Ibrahim en demandant une astreinte de 250 € par jour et par salarié à compter de la notification de la décision. Il a également demandé à ce que le concours de la force publique soit employé pour débloquer le dépôt frais si nécessaire.

Ensuite, sont venus à la barre les cinq syndicalistes assignés par la Sodifram. La première d’entre elles a dans un premier temps affirmé que les courriers demandant le retour de Taanlabi Mouhoudhoir Ali à son poste de travail n’avaient pas été notifiés à l’intéressé. Ensuite, elle a affirmé qu’elle ne voulait pas affecter l’activité de la Sodifram.

« Quand on engage un rapport de force, on a un objectif. Le vôtre était-il de faire baisser l’activité et par conséquent d’avoir moins de salariés au travail ? » lui demande la présidente.

« On ne veut pas bloquer la société, mais le matin ils disent des choses, l’après-midi, ils font autre chose ».

Vient une autre salariée, avec un badge FO à la poitrine. Celle-ci affirme à la barre que le syndicat défendra toujours les salariés et que les demandes de rendez-vous avec la direction ont été ignorées. « Notre camarade n’aura pas le temps de nous défendre s’il retourne en magasin », ajoute-t-elle.

« Tout cela est réglementé. Vous avez le droit à un certain nombre d’heures de délégation. Je vois plein de gens mécontents au tribunal du travail, pourquoi ne pas le saisir ? Depuis tout à l’heure, j’entends beaucoup parler de ce monsieur (NDLR : Taanlabi Mouhoudhoir Ali). Je ne vais pas prendre une décision et dire s’il doit ou non prendre son poste de travail. Je suis là pour dire si les conditions dans lesquelles vous exercez votre droit de grève sont légales ou pas », répond Marie-Laure Piazza.

Quelques minutes plus tard, le délégué syndical Taanlabi Mouhoudhoir Ali prend la parole.
Celui-ci reconnaît effectivement qu’il n’occupe plus son poste de travail et qu’il se consacre exclusivement à ses tâches syndicales. Toutefois, il affirme que cela s’est fait avec l’accord tacite de la direction.
« C’est vrai, cela n’a été écrit nulle part, mais pensez- vous que s’il n’y avait pas eu un accord de principe, on m’aurait laissé dans cette position depuis toutes ces années ? » avance-t-il à la magistrate.
Celui-ci s’est ensuite lancé dans un long descriptif de manquements au Code du travail par sa société et il s’est dit étonné de ne pas avoir été averti pour le non-paiement de ses heures non travaillées.

Sur la grève en elle-même, le délégué syndical a accusé la Sodifram de faire remplacer des chauffeurs grévistes par du personnel récemment embauché et ne disposant pas de permis poids lourds. « Vous imaginez bien que cette société est l’une des plus contrôlées de Mayotte et qu’elle n’agirait pas de la sorte », a réagi Me Saïd Ibrahim.

« Vous imaginez bien que je n’avancerais pas de telles choses sans preuve devant un tribunal », lui a répondu le délégué syndical. Celui-ci a rajouté que s’il y avait eu blocage, c’était aussi parce que les camions de maintenance bleus avaient été utilisés pour charger des produits frais en lieu et place des camions frigorifiques, empêchant ainsi la livraison de marchandises fraîches transportées inconvenablement. Il a également rajouté que c’était lui qui avait pesé de tout son poids pour que FO signe la fin de la grève contre la vie chère avant les autres syndicats, ayant pris conscience des enjeux économiques du conflit.
« Je suis à la Sodifram depuis plus de 18 ans, j’aime cette entreprise, mais aujourd’hui, certains cadres nous empêchent de dialoguer », insiste Taanlabi Mouhoudhoir Ali.

Cela n’a pas attendri Me Saïd Ibrahim qui a répété son objectif : que les salariés non grévistes de la Sodifram puissent travailler et que les camions puissent circuler.

La présidente Marie-Laure Piazza ne s’est pas prononcée immédiatement. Son verdict est attendu pour ce matin à partir de 8 h. Mais pour les grévistes, quelle que soit la sanction, cela ne mettra pas fin au conflit. Taanlabi Mouhoudhoir Ali n’a pas reçu une partie de son salaire en mars et en avril et tant que les discussions ne reprendront pas à ce sujet, il est fort à parier que les activités de la Sodifram seront perturbées encore quelques jours.

F.S.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes