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El Had ou la renaissance de l’utende à Mayotte

Le slameur El Had a été bercé pendant toute son enfance par l’utende, cet art poétique mahorais issu de la tradition orale, exercé par les « anciens » jusque dans les années 80 à l’occasion de veillées ou de cérémonies. Art poétique par excellence, l’utende avait également pour but de faire passer un message aux jeunes générations. Nostalgique de l’époque où cet art était encore vivant, El Had souhaite le faire renaître par l’intermédiaire du slam, l’art oratoire contemporain qui s’en rapproche le plus : « L’utende était, dans mon enfance, l’occasion de véritables voyages poétiques en compagnie des anciens. J’aimerais que les jeunes aient, comme moi, la chance de connaître à leur tour cet art caractéristique de notre culture. S’il venait à disparaître, ce ne serait pas seulement une perte pour les mahorais, mais aussi pour l’humanité toute entière car l’utende fait partie du patrimoine mondial. »

Si El Had est passionné de musique et de poésie depuis son enfance, il a néanmoins voulu assurer ses arrières en entreprenant des études de commerce et création d’entreprise en métropole. Après l’obtention de sa licence, il est rentré à Mayotte avec le projet de monter un magasin de fruits et légumes. Mais celui-ci s’est révélé plus complexe que prévu et El Had est finalement devenu instituteur. Il est actuellement en formation à l’IFM de Dembeni, ce qui lui convient parfaitement car cela lui donne l’occasion de pouvoir enseigner directement son art aux jeunes générations : « Je pense qu’il est très important qu’il y ait des artistes au sein du corps enseignant. En effet, les enfants n’ont pas seulement besoin d’apprendre le français et les maths, ils doivent aussi s’ouvrir l’esprit grâce aux arts afin de devenir de bons citoyens. »

« L’utende pourrait avoir toute sa place dans le milieu artistique mahorais »

La carrière artistique d’El Had a réellement débuté en 2008 lorsqu’il a remporté le concours « jeune talent SFR » dans la catégorie « slam ». Cet évènement a été un véritable tremplin pour l’artiste car le tout Mayotte suivait cette émission. S’en est suivi la sortie d’un CD où El Had se partageait l’affiche avec Désiré, le gagnant de la catégorie « musique ». Depuis, l’artiste poursuit sa route avec toujours comme ligne directrice le projet de faire renaître l’utende à Mayotte.

A terme, El Had souhaiterait bien sûr pouvoir vivre de son art afin d’avoir le temps de le pousser le plus loin possible. Son but n’est cependant pas de réaliser des CD, car il est conscient de l’état délicat du marché du disque, mais plutôt de donner le plus de concerts possibles sur l’île et de se faire connaître via internet : « Je privilégie les concerts car ce sont des moments de partage avec le public et c’est ce qu’il y a de plus important pour moi. Si d’autres personnes prenaient la peine de le développer, l’utende pourrait avoir toute sa place dans le milieu artistique mahorais. »

Les textes d’El Had tentent de provoquer un sentiment esthétique en exploitant toutes les potentialités poétiques de la langue mahoraise. Mais, tout comme dans l’utende traditionnel, son but est également de faire passer des messages. Le thème de la ségrégation raciale est l’un de ceux qui lui tiennent le plus à cœur : « Qu’ils soient noirs ou blancs, tous les hommes sont égaux. Si de grandes victoires ont été remportées dans la lutte pour l’égalité entre les Hommes, c’est loin d’être encore gagné, d’où la nécessité de continuer le combat ! » L’autre grand thème d’importance pour El Had est l’éducation. L’artiste pense en effet que les nombreux problèmes de délinquance que rencontre Mayotte sont majoritairement dus à une perte de repères chez les jeunes : « L’ancienne organisation de la société mahoraise s’est complètement perdue. Les jeunes ne reçoivent plus d’éducation solide à la maison de nos jours et c’est la raison pour laquelle il y a tant de problèmes actuellement à Mayotte. J’ai la nostalgie de ma propre enfance où il y avait encore des règles que tout le monde devait respecter au sein de la société. » El Had aborde également d’autres thèmes fondamentaux dans ses textes, comme par exemple les violences faites aux femmes.

Le concert de samedi s’intitule « Sisamizi » ce qui signifie « prendre racine ». Aucun autre titre n’aurait pu mieux refléter le projet d’El Had de faire revivre la culture mahoraise à travers la beauté de sa langue, mais également par ses appels à restructurer la société de notre île, actuellement un peu à la dérive. El Had souhaite que les Mahorais se souviennent de leurs racines et s’ancrent réellement dans leur propre société, mise à mal par une occidentalisation sauvage et bien trop rapide.

« Mon but est d’arriver bientôt à me passer complètement d’accompagnement musical. Dans l’idéal, la beauté des mots seule devrait suffire à émouvoir les spectateurs. »

Si les textes d’El Had sont principalement en shimaore, cela ne constitue cependant pas selon lui un obstacle pour jouir de la beauté des mots : « Il n’y a aucun besoin de connaître le shimaore pour venir m’écouter. La musique des mots, leur saveur, suffisent normalement à provoquer un sentiment esthétique chez le spectateur, indépendamment de leur signification. » Lors du concert, il y aura néanmoins un ou deux textes en français pour rendre hommage à la variété des langues parlées sur notre île.

Pour le moment, El Had accompagne encore ses textes de musiques. Il joue lui-même de la guitare et Philou, son musicien, l’accompagne à la flûte traversière. Il utilise également parfois des bruitages informatiques et s’est récemment procuré un bol tibétain afin d’introduire de nouvelles sonorités susceptibles d’accompagner en beauté ses textes. Son but est cependant d’arriver, à terme, à se passer totalement d’instruments et de parvenir à émouvoir le public uniquement grâce à ses textes : « Pour le moment, je crains encore que les spectateurs ne ressentent de la monotonie en écoutant des textes uniquement a capella. Je ne pense pas être encore arrivé à un degré de maîtrise de la langue qui me permettrait de me passer totalement d’instruments. Mais c’est pourtant là mon but. Je pense vraiment qu’une poésie parfaitement bien ciselée est suffisamment puissante pour émouvoir à elle seule les spectateurs, sans qu’il n’y ait besoin d’un support musical. »

Le concert Sisamizi aura lieu samedi 14 février à 21h, horaire choisi afin de laisser le temps aux gens de fêter la Saint-Valentin au restaurant avant de venir écouter le concert. Une première partie en compagnie des poètes de l’émission Zalada (= succulence) est prévue. Celle-ci, conçue et réalisée par First Prod, en partenariat avec l’association Shimé, fait régulièrement venir des poètes sur le plateau de Mayotte Première pour déclamer des poèmes dévoilant « la succulence » de la langue mahoraise.

 

Nora Godeau

Accident de scooter : il était alcoolisé et transportait son fils

Un conducteur d’un scooter 50 cm3 avec comme passager arrière son fils de 12 ans, perd le contrôle de son scooter mardi sur une route de l’île.

Les deux personnes sont conduites au centre hospitalier de Mayotte pour examen, mais ne sont que légèrement blessées.

Le conducteur soumis au dépistage d’alcool s’avère positif. La prise de sang réalisée fera apparaître un taux de 4,09 grammes par litre de sang !

De plus, le scooter conduit par le père imprudent est neuf et non-déclaré en préfecture.

 

 

 

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Sécurité : Moroni et Moscou prêts à coopérer

Une convention de coopération en matière de sécurité a été signée vendredi dernier par les gouvernements comorien et russe.

Le document a été paraphé par le ministre de l’Intérieur Ousseine Hassan et le vice-ministre de l’intérieur de la fédération russe, en présence du vice-président Nourdine Bourhane, ministre des relations extérieures et du directeur de cabinet du chef de l’Etat chargé de la défense, Hamada M. Bolero.

Ousseine Hassa a fait remarquer que de nombreux cadres comoriens avaient été formés dans les universités russes. Il souhaite que les bourses d’études universitaires soient augmentées, en particulier pour la formation des agents de la police nationale des Comores.

Le vice-ministre russe a déclaré que les deux pays convergeaient pour combattre le terrorisme et l’extrémisme. Il a rappelé qu’au niveau d’Interpol, ainsi qu’à l’assemblée générale des Nations-Unies, Russie et Comores partageaient la même vision.

 

 

 

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Pour la CDC, les fonctionnaires ultramarins gagnent « trop »

Environ 91 000 fonctionnaires civils de l’État (la Cour ne s’est pas intéressée aux militaires) bénéficient d’un régime particulier de sur-rémunération, dont près des deux tiers relèvent de l’Éducation nationale, dont le statut repose sur, “un inextricable maquis législatif et réglementaire”.

À Mayotte, “deux lois, 13 décrets et 11 arrêtés sont aujourd’hui en vigueur”, un embrouillamini administratif propice à tous les débordements qui était justifié par le passé pour renforcer l’attractivité des territoires loin de l’Hexagone et qui ne se justifie plus guère que pour la Guyane et Mayotte.

Avec le temps, les justifications des sur-rémunérations

– différentiel de coût de la vie, compensation de l’éloignement de la métropole, défaut d’attractivité – “ont perdu de leur cohérence et de leur pertinence”, observe la Cour.

Ces sur-rémunérations, à l’exclusion donc des traitements de base, ont coûté 1,18 milliard au contribuable en 2012. Les calculer sur “le différentiel réel du coût de la vie” entre la métropole et les outremers réduirait la note annuelle de 850 millions, a calculé la Cour.

Elle préconise de “simplifier” l’ensemble du système avec “un décret unique”, de réserver les indemnités spécifiques à la compensation des frais d’installation et de l’affectation dans des zones vraiment difficiles, ainsi Mayotte ne serait pas concernée par cette économie, ou encore de prévoir “des dispositifs d’incitation non financiers”, comme des logements de fonction.

 

 

 

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Madagascar : importante découverte paléontologique

Des scientifiques malgaches et américains du National Geographic ont fait une découverte paléontologique inédite à Tsimanapetsotra Toliary.

Ces paléontologues ont découvert un grand gisement de fossiles dans une grotte immergée du lac Tsimanampetsotsa. Il s’agit de fossiles d’espèces différentes dont des lémuriens, des fosas, des hippopotames, des crocodiles, des tortues ou des chauves-souris d’après les explications d’Armand Rasoamiamiaramanana, paléontologue de l’université d’Antananarivo.

Il s’agit peut-être du plus grand gisement de fossiles jamais mis au jour. Cette grotte regroupe un grand nombre de races différentes, principalement des lémuriens disparus ou en voie de disparition. La découverte la plus surprenante étant un Megaladapis, un primate à l’apparence proche du koala.

Les fossiles retrouvés sont dans un état de conservation exceptionnel et une grande partie sont complets, un fait rare pour les paléontologistes habitués à travailler sur des spécimens souvent partiels.

Cette découverte révèle des vestiges, datant de 500 ans avant notre ère, dont l’étude permettra de comprendre l’évolution de l’environnement et l’extinction de certains groupes d’animaux à Madagascar.

 

 

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Un mari trompé blesse sa femme

Dimanche dernier, le 8 février, à 03h00 du matin, dans une habitation individuelle à Hamouro, sur la commune de Bandrélé, une femme est victime de violences conjugales.

Le mari surprend son épouse avec un autre homme. De colère, il se bat avec les deux personnes et donne un coup de couteau à son épouse. Visitée par un médecin, elle présente une ITT de 6 jours.

Interpellé par le brigade de M’zouazia, le mari est placé en garde à vue. Il reconnaît les faits et est convoqué devant le tribunal pour le 24 février 2015.

 

 

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Édito : Lagon, tourisme et hydroliennes

Mayotte peut donc se prévaloir de disposer d’un trésor. Un précieux trésor, fragile, mais surveillé, au chevet duquel se penchent tous les jours des amoureux, des passionnés, des scientifiques, des chercheurs. Le lagon permet déjà à des dizaines, des centaines de personnes sur l’île de vivre chaque jour.

Ce magnifique lagon attire et attirera de plus en plus de touristes, de ballades en mer, de safaris nautiques, de plongeurs pour découvrir ces récifs majestueux autour desquels « volent » des milliers de poissons multicolores, des mammifères marins rassurés et joueurs. Sur les plages, des snacks, des restaurants, des activités nautiques vont se développer, à l’image de ce qui est proposé à la plage de Sakouli, mais aussi avec le comité de kayak, qui attire de plus en plus de jeunes et moins jeunes.

A l’image de ce qui aurait pu se développer sur les plages de l’île qui auraient déjà du être aménagées… avant que le dossier reparte aux oubliettes, par manque de suivi, de volonté politique appuyée. Il en ressortira, c’est évident… un jour ! Des élus s’étaient presque chamaillé pour que l’on rajoute une plage de leur commune dans cette belle liste, tout le monde s’enthousiasmait, puis a oublié…

Quoi qu’il en soit, le lagon offre un immense et magnifique plan d’eau. Il rythme régulièrement les week-end de ses habitants, théâtre de fêtes et de voulés, de ballades et de matchs de foot ou de rugby, de démonstration de hip-hop ou d’envols de kite-surfers.

Les bords du lagon pourront aussi un jour accueillir des touristes, et quelques hôtels bien conçus, respectueux de cet environnement magnifique. Cette richesse ainsi valorisée permettra de proposer des centaines, des milliers d’emplois très variés : du directeur d’hôtel au standardiste, de l’animateur sportif au masseur, de l’homme de ménage au cuisinier, du comptable au barman…

L’agriculture locale, moderne, sera évidemment sollicitée pour nourrir ces bouches supplémentaires avides de découvrir des nouveaux goûts, des nouveaux fruits et légumes. Des troupes traditionnelles aussi seront certainement sollicitées pour faire découvrir nos cultures, ainsi que des artisans, des artistes. Et avant cela il aura fallu tout le savoir-faire de nos architectes et bureaux d’études, de nos artisans et bâtisseurs, de nos décorateurs pour construire et aménager ces hôtels et autres bungalows.

Le lagon pourra aussi un jour accueillir des cages aquacoles de manière plus conséquente qu’aujourd’hui, sans gêner les autres activités vu sa taille. Mayotte devra là aussi se démarquer avec de la qualité, des productions « sécurisées », biologiques, certifiées, avec des plats préparés et originaux. Un jour peut-être, Mayotte sera aussi connue pour ses perles naturelles exceptionnelles, uniques. Là encore le lagon sera porteur de richesses.

Dans d’autres domaines, les technologies évoluent et aujourd’hui des hydroliennes très performantes, non-invasives existent. Les pales tournent très lentement et ne font pas de mal aux jolis poissons trop curieux. Avec les marées qui vont de 0 à 4 mètres dans le canal de Mozambique, parmi les plus fortes du monde, des hydroliennes délicatement posées au fond des passes pourraient nous approvisionner en électricité propre, quasi-gratuite (!) une fois les investissements amortis et l’entretien assuré, et renouvelable éternellement.

Cette source d’énergie ne se tarit pas quand le vent baisse, quand des nuages passent ou quand la nuit vient… C’est une source d’énergie d’avenir pour Mayotte. C’est une technologie que l’on pourrait maitriser en terme de technique, d’installation, de gestion et que l’on pourrait ensuite proposer à tous nos voisins…

Le sénateur Mohamed Soilihi, à la tribune du Sénat ce jeudi est intervenu sur le projet de loi relatif à la transition énergétique pour une croissance verte. Il a notamment défendu l’alignement de Mayotte sur le reste de l’Outremer avec 50% d’énergies renouvelables dans la consommation finale en 2020. C’est peut-être une piste.

Et les Réunionnais ne pourraient pas nous prendre cette idée avec leurs côtes à pic… Tout comme pour des constructions sous-marines, avec l’architecte de la mer Jacques Rougerie qui pourrait concevoir des habitats… originaux qui feraient rayonner Mayotte bien au-delà de sa zone.

Le lagon constitue assurément une richesse pour l’île, une richesse aujourd’hui bien trop peu valorisée.

Il conviendrait toutefois, pour que ce potentiel voie le jour, que les enfants apprennent à nager… Il est indispensable aussi que les pluies ne déversent pas dans ce lagon si précieux, à chaque orage, des tonnes de pneus usagés, de carcasses en tous genres, de piles pleines de plomb et autres polluants; et que des stations d’épuration voient le jour partout et vite, afin que les tortues ne s’étouffent plus des sacs plastique ingérés, que les coraux n’étouffent plus dans la vase…

Il s’agirait enfin de soutenir, d’encourager, de solliciter si nécessaire des projets qui aillent dans ce sens, dans le secteur des activités nautiques, le tourisme, l’aménagement des plages et fronts de mer, la propreté, l’assainissement, la recherche scientifique. La Maison de la mer avec Pierre Garczynski, le Groupement d’intérêt scientifique avec le professeur Thomassin, l’Ifremer… Les initiatives, les rêves, les compétences ne manquent pas parfois. Il faut juste un peu d’appui, de soutien, de suivi des dossiers. Un peu d’ambition et de travail aussi…

L’île n’est pas immense, mais avec le lagon et ses 10.000 km2, elle prend une autre dimension. Et je n’ai même pas parlé des palétuviers, en cette année mondiale de la mangrove et de son rôle essentiel dans cet écosystème.

Laurent Canavate

La justice privée face à la justice de la République

Bien droits et le regard franc, ils sont là pour comparaître de faits de violence en réunion à l’encontre d’un jeune homme de 16 ans et d’un autre, âgé de 17 ans. Les faits ont été commis plusieurs jours de suite le 24 septembre puis à deux reprises le 26 septembre. Les faits sont simples, Abdou*, gérant d’entreprise apprend le 24 septembre 2013 le cambriolage du domicile de ses parents.

A son père, on a dérobé sa moto qui lui sert à aller quotidiennement au travail, à sa mère la télévision que tout le monde regarde en famille. A part ça, des ordinateurs et de l’argent liquide ont aussi été dérobés. La plainte est déposée auprès de la gendarmerie, mais Abdou est sceptique, il veut monter lui-même son enquête. Il a en effet été victime lui-même de cambriolages et n’espère plus retrouver ses affaires.

Il trouve sur sa route le 24 septembre, « Kitsi », un jeune homme de 16 ans et demi, originaire d’Anjouan et venu au tribunal ce mercredi avec sa maman. Connus pour des chapardages dans le village de Bouyouni, où il passe pour un délinquant notoire, il est emmené ce 24 septembre dans le véhicule d’Abdou*, de son frère Jean* et de quelques cousins et amis, tous présents à la barre. Mis à part le frère, Jean, tous les autres sont des jeunes sans emplois de Bandraboua qui voulaient aider leur famille et amis, confrontés à une bande de délinquants bien organisée.

Emmené à l’écart à Bandraboua, l’adolescent, « Kitsi », reçoit quelques gifles et commence à lâcher des noms. « C’est vrai que je lui ai mis un petit coup de pression », avoue Jean*. « Notre but, c’était de retrouver les affaires volés », témoigne-t-il. Un motif que le juge Planque se refuse à entendre, puisqu’il ne cessera de répéter à tous les prévenus au cours de ce procès, « comment se fait-il que vous soyez parti dans cette équipée ? » Finalement le jeune homme est relâché, sans grand dommage physique.

Le 26 septembre, une nouvelle expédition punitive repart en direction de Bouyouni et tombe sur « Toxi », un autre délinquant notoire connu pour ses amitiés avec le chef du réseau de voleurs, surnommé « Igène ». Pour mettre la main sur lui, Abdou demande au taxi dans lequel le voleur présumé est entré de s’arrêter. Puis il invite l’adolescent à monter dans son 4X4 et prend la direction du stade pour un interrogatoire musclé.

Le jeune homme a déjà été interrogé par le groupe de Bandraboua, mais de nouvelles informations ont circulé et des affaires volées retrouvées à son domicile par les « enquêteurs improvisés ». Finalement il est relâché et c’est un autre adolescent, Kader*, qui va faire les frais de l’énervement du groupe.

Afin de comprendre qui et comment a été organisé le cambriolage, Abdou* et ses amis ligotent « Kader », ivre et enragé, à un arbre à pains, non loin de la retenue collinaire. Là, il est fouetté avec des « shengwé », reçoit de nombreuses gifles, des coups de branches, des menaces de mort. Le médecin relèvera de nombreuses traces de coups et lui attribuera 4 jours d’ITT, qui permettront à Kader de porter plainte contre la bande de Bandraboua.

L’objectif pour cette équipe de jeunes gens, jamais inquiétés par la justice pour des faits de violence, est de permettre de retrouver les affaires volées par les cambrioleurs. C’est là tout le décalage qui existe entre la population, qui subit au quotidien les cambriolages et la déprédation de leurs biens et les autorités, qui manquent des moyens nécessaires pour mener à bien leurs enquêtes et garantir la sécurité du citoyen.

 Et effectivement, à la suite de cet interrogatoire musclé, plusieurs affaires seront retrouvées, dont la télévision, un ordinateur et la moto du père d’Abdou*. En revanche, Abdou* apprend que le reste des affaires et l’argent ont été expédiés en Anjouan par la bande de voleurs bien organisée.

Pour Abdou*, la manière de procéder en dehors de la justice lui semble légitime, car il sait qu’il a affaire à un groupe de délinquants impliqués dans plusieurs cambriolages qui terrorise le voisinage. Ce n’est pas le cas des juges et du procureur qui considère que « Kader » et « Kitsi », mineurs, sont les seules victimes dans cette affaire. L’incompréhension est totale et l’admonestation du juge aux prévenus ne fait que renforcer le sentiment d’impunité de la délinquance auprès de la population.

Le procureur demande 20 mois de prison dont 14 avec sursis, soit 6 mois de prison ferme à l’encontre d’Abdou*, l’entrepreneur, père de famille, et 15 mois dont 10 avec sursis, sois 5 mois de prison contre son frère Jean*. Contre les autres sont réclamés à des peines de 10 à 15 mois de prison avec sursis, aménagées en peine de Travaux d’intérêt général de 100 à 200 heures de travail.

A.T.

Affaire FC Koropa-ASC Kawéni : La FFF annule les sanctions

Suspensions de terrain, de joueurs, d’entraîneurs, de dirigeants, amendes, rétrogradations… Le FC Koropa et l’ASC Kawéni avaient pris cher après les incidents qui ont succédé leur duel en championnat, en septembre dernier.

Pourtant, la commission supérieure d’appel de la Fédération Française de Football, à contre courant de la Ligue Mahoraise de Football, vient d’annuler pratiquement toutes les sanctions prises à l’encontre des deux clubs.

Toutes les informations et réactions dans le Mayotte Hebdo de ce vendredi.

 

 

 

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La microfinance arrive à Mayotte

Dans un contexte de crise économique et sociale qui frappe la métropole et plus durement encore les outremers, la microfinance qui regroupe à la fois microcrédit, microassurance, finance solidaire et finance participative, est un outil permettant l’insertion économique et sociale de personnes n’ayant pas accès au crédit bancaire.

L’avis sur «la microfinance dans les outremer» propose donc un ensemble de préconisations afin d’impulser un changement d’échelle de la microfinance pour un développement d’activités créatrices d’emplois pérennes, de valeur et de lien social.

Les choix budgétaires opérés en faveur de la microfinance doivent être mis au regard de la dynamique économique créée, des dépenses sociales évitées et du lien social retissé.

L’avis a été présenté le hier par sa rapporteure Pierrette Crosemarie (Groupe CGT), en présence du président de la délégation à l’outremer Gérard Grignon. Il a ensuite été soumis au vote de l’assemblée plénière du conseil économique, social et environnemental et adopté avec 170 votes, 169 pour et 1 abstention.

 

Ameliorer la connaissance statistique et l’evaluation du microcredit dans les outre-mer

Pallier la méconnaissance du microcrédit est une nécessité pour faciliter le changement d’échelle de la microfinance. Le CESE recommande à ce titre l’établissement d’un panorama complet du microcrédit aussi bien professionnel que personnel par l’extension du suivi statistique mené par la Banque de France à l’ensemble des territoires ultramarins. Le rapport d’activité du Fonds de cohésion sociale devrait en outre être plus descriptif et plus exhaustif pour les outremer.

 

Faciliter l’accès au crédit bancaire et mieux l’articuler avec le microcrédit

Les créateurs d’entreprise et les entrepreneurs sont particulièrement touchés par les difficultés d’accès au financement en outremer. Les difficultés d’usage des clientèles modestes doivent être mieux prises en compte et évaluées. Le CESE préconise que l’offre en microcrédit des banques disponible en métropole le soit également dans les territoires ultramarins dans lesquels elles sont implantées. De même le prêt à la création d’entreprise (PCE) proposé par Bpi France devrait être également diffusé par les institutions de microfinance et adapté afin qu’il soit davantage compatible avec un cofinancement par un microcrédit dans les outremer. Enfin, le CESE recommande que la médiation du crédit soit mieux connue des porteurs de projets.

 

Mettre le microcrédit au service du développement durable des outre-mer

Bien que les principaux acteurs du microcrédit se soient peu à peu développés dans les Outre-mer, leur déploiement reste aujourd’hui inégal. En conséquence le CESE recommande que l’Agence française de développement (AFD) soutienne financièrement leur implantation.

En parallèle, le CESE estime nécessaire la diffusion d’une campagne d’information grand public ciblant en particulier les femmes et les jeunes. L’objectif d’insertion et de réinsertion sociale doit être conforté selon le CESE par l’utilisation du dispositif « Nouvel accompagnement pour la création et la reprise d’entreprise » (NACRE) afin qu’il puisse intervenir de manière plus massive à côté du microcrédit professionnel et par celle du Projet initiative jeunes création d’entreprise (PIJ).

L’accompagnement des bénéficiaires du microcrédit, spécificité française, joue un rôle primordial dans la mesure où il garantit sécurité et chances de réussites au projet. Le CESE recommande l’augmentation des moyens financiers qui lui sont destinés. La mise en place d’une éducation financière et d’apprentissage des outils bancaires ainsi qu’une information sur les formalités administratives aideraient les bénéficiaires d’un microcrédit. De nouvelles formes d’organisation comme les coopératives d’activité et d’emploi devraient être aussi promues car elles peuvent dynamiser certains secteurs d’activité.

Enfin, le microcrédit personnel pourrait être dynamisé par l’augmentation des montants autorisés et de la durée de remboursement, et le microcrédit professionnel stimulé en relevant son plafond à 15 000 € et en en permettant l’allocation aux entreprises ultramarines au-delà de leurs cinq premières années.

 

S’inscrire dans la dynamique européenne en matière de microcrédit

A une période où l’Union européenne est consciente que la microfinance favorise la création d’emplois et l’inclusion sociale, le CESE propose qu’elle figure parmi les thèmes abordés lors d’un forum européen UE-RUP ou UE-PTOM. En parallèle, il recommande la création d’un fond de préfinancement des fonds européens en faveur des instituts de microfinance en outremer qui verraient ainsi leurs activités sécurisées.

 

Dynamiser la microfinance au service de la coopération régionale

Les outremers coopèrent avec les territoires de leur zone géographique respective. Pour conforter cette coopération régionale, le CESE recommande notamment que l’Agence française de développement coordonne ses interventions en microfinance dans les pays et territoires de l’espace régional des outremer avec les acteurs de la microfinance, tant en crédit qu’en assurance, des territoires ultramarins afin de susciter des synergies.

 

Implanter la microassurance dans les outre-mer

Le CESE préconise d’implanter dans les outremer des offres de microassurance adaptées et d’informer les entrepreneurs de la nécessité de disposer d’assurances en adéquation avec leurs besoins.

 

Davantage mobiliser la finance solidaire et participative

La finance solidaire offrant une vision de solidarité au-delà de la diversité des projets locaux qu’elle défend, le CESE invite les acteurs de la société civile à promouvoir les différentes modalités de financement solidaire et participatif en outremer.

« Le microcrédit n’est ni un produit marchand, ni une aide sociale. Cette originalité qui fait sa force doit être préservée. En période de crise des finances publiques, la mixité des ressources, l’implication des banques et des assureurs, l’inscription dans les principes et valeurs de l’économie sociale et solidaire sont des voies à explorer », souligne la rapporteur Pierrette Crosemarie.

Bavure policière aux Comores : 7 blessés dont 2 graves

Ce mardi en Grande Comore, alors que des citoyens répondant à l’appel du mouvement Madji na Mwendje (Eau et électricité) manifestaient pacifiquement à Mitsoudjé, ville situé à 15 km au nord de Moroni, la situation a dégénéré en affrontements entre forces de l’ordre et manifestants. Les militaires ont alors fait usage de leurs armes contre les manifestants. Les tirs auraient duré près de 30 minutes selon des témoins et ont blessés 7 personnes dont 2 grièvement, tous admis à l’hôpital El Maarouf.

Dans un communiqué de presse publié hier, le gouvernorat de Ngazidja a exprimé regrets, tristesse et sa sympathie aux « victimes et à leurs proches ».

Aujourd’hui l’armée nationale de développement (AND) a annoncé l’ouverture d’une enquête de commandement ce qui n’a pas empêché des réactions violentes, les locaux de la brigade territoriale de la gendarmerie de Mitsoudjé ayant été saccagés et le véhicule de fonction de la Procureur de la République incendié.

Le mouvement Madji na Mwendje qui organisait une opération « île morte » pour protester  contre la pénurie de fourniture en eau et électricité a dénoncé, quant à lui, des « actes de provocation » de la part des forces de l’ordre qui voudraient discréditer un mouvement social pacifique dont le mot d’ordre est la désobéissance civile. Des observateurs et témoins de ces incidents évoquent un usage disproportionné de la force, face à des civils non armés. Une bavure qui, loin de calmer les esprits des jeunes manifestants, risque de provoquer de nouveaux actes de violences déplorables.

 

 

 

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EDM se lance dans la maîtrise énergétique

Ce label RGE permet de garantir des qualifications en maîtrise de l’énergie qui à terme réduisent l’empreinte énergétique et le montant des factures. Les entreprises labellisées pourront proposer de nouvelles offres et faire bénéficier à leurs clients de nouvelles aides financières.

EDM lance ainsi le « Club 14 ». D’ici le 1er octobre 2015, les quatorze entreprises sélectionnées seront en mesure d’être labellisées RGE. La première séance de formation commence aujourd’hui.  « C’est un triptyque gagnant-gagnant-gagnant » explique le Directeur général d’EDM Yacine Chouabia, « des emplois vont pouvoir être créés, le client aura une facture revue à la baisse et nous diminueront l’empreinte énergétique de l’île. »

Ce Club d’entreprises se donne plusieurs objectifs. La formation apportera une qualification QUALIBAT et une reconnaissance RGE, inédite en Outremer. « La loi de transition énergétique est en cours. La meilleure énergie, c’est celle qu’on ne produit pas. Si nous pouvons travailler sur la maîtrise énergétique dès la conception du bâti, c’est une avancée majeure », souligne le Directeur général d’EDM. Des aides fiscales et financières pourront être accordées et les entreprises auront une connaissance des technologies du bâtiment en neuf et en existant permettant d’apporter des solutions performantes. L’enjeu est de maîtriser l’approche énergétique globale du bâtiment, en réalisation des économies d’énergie.

D’autre part, des aides financières d’incitation à la rénovation énergétique sont ouvertes. La première est le CITE : le Crédit d’impôt transition énergétique, sans condition de ressource et allant jusqu’à 8000 euros pas personne et jusqu’à 400 euros par enfant. « Grâce à ses aides, le budget d’une maison en auto-construction sera le même que si le client fait appel à des professionnels labellisés RGE », souligne Yacine Chouabia.  La deuxième mesure concerne l’Eco prêt à taux zéro (Eco PTZ). Ce dispositif de l’Etat est prévu pour le 1er octobre 2015. « Nous commençons maintenant nos formations RGE pour que les entreprises soient prêtes et labellisées au lancement de cette initiative », souligne le Directeur général d’EDM, « des subventions existent pour la rénovation énergétique, nous faisons en sorte que les entreprises et les clients puissent en bénéficier ».

En ce qui concerne les aides d’EDM, l’entreprise lance les subventions WUHODARI. Elles permettent  de réduire les tarifs dans plusieurs domaines comme celui de l’isolation performante (fibre de verre, etc). Ces aides  se chiffrent à partir de 8 euros le mètre carré.  Avec un coût moyen de 15 à 16 euros le mètre carré, EDM prend ainsi en charge 50% du prix d’achat.

EDM s’engage également au niveau de la couverture performante (apport solaire pour la toiture ; aides jusqu’à 15 euros par mètre carré), les protections solaires (40 euros par mètre carré de vitrage protégé avec un facteur solaire inférieur à 0,3), le brasseur d’air (jusqu’à 50 euros selon les spécificités techniques). L’objectif est de réduire les coûts d’achat. « Climatisation, brasseur d’air, froid domestique, nous allons aider les foyers mahorais pour que les appareils performants ne coûtent pas plus cher », justifie Grégory Stoops, chef de projet MDE, Maîtrise de l’énergie.

« Nous nous sommes dits que si nous ne prenions pas le risque, personne ne se lancerait », explique le Directeur général Yacine Chouabia, « nous amorçons la pompe ». Deux formateurs animeront ainsi le « Club 14 ». À terme, toutes les entreprises du BTP seront amenées à s’orienter vers la maîtrise énergétique, grâce aux acteurs qui s’engagent à soutenir l’initiative : la Chambre des métiers et de l’artisanat, l’ADEME, la préfecture, le conseil général, l’AFD.  « Nous voulons créer une émulsion. EDM est le chef d’orchestre. Ce club d’entreprise est une première étape mais nous souhaitons bien sûr aller plus loin », conclut Grégory Stoops, « nous avons du mal à toucher les particuliers car ils ne sont souvent pas au courant ». À bon entendeur : des subventions sont disponibles, pour réduire à la fois les coûts et l’empreinte énergétique de l’île.

Raphaëlle Bauduin

Interpellation d’un revendeur de tabac chimique et de bangué

Le 5 février, la brigade de gendarmerie de Pamandzi effectue, de 23 heures à une heure, une opération de contrôle sous réquisition du procureur de la république.

Une patrouille de militaires constate, au carrefour de Moya et des Badamiers à Labattoir Dzaoudzi, des traces apparentes laissant présumer qu’un groupe de jeunes consomme des stupéfiants. A la vue des gendarmes, un des jeunes jette un sachet transparent contenant une dose de produit illicite.

Les autres jeunes à proximité sont également contrôlés et l’un d’eux est trouvé porteur d’un sachet contenant des doses similaires pour un poids de 112 grammes. Il avoue qu’il s’agit de stupéfiants, en l’occurrence du tabac chimique. L’individu est interpellé et les doses sont saisies. Soumises au test d’identification et détection de stupéfiant, le résultat s’avère positif.

Placé en garde à vue, l’individu reconnaît les faits. Il fait l’objet d’une convocation devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou au mois de mai prochain.

 

 

 

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Participation timide de Mayotte au salon de la gastronomie des Outre-mer

Lors des deux premières journées, samedi et dimanche, les stands ont été pris d’assaut par la foule. Si le salon a ouvert ses portes timidement vers 10h15 samedi, rapidement les entrées ont été submergées par une nuée de badauds venus goûter nos spécialités d’Outremer.

Babette de Rozière, star incontournable de la télévision culinaire et personnalité reconnue dans le monde de la gastronomie en France a réussi après plusieurs années à organisercet événement qui tombait pourtant sous la logique des choses. Jamais l’engouement pour la production des Outremers n’a été aussi importante.

Un festival chatoyant de couleurs dans les allées, une douce émanation d’épices en tous genre, un air de zouk lovequi flotte, entêtant, voilà ce qui attendait les visiteurs dès samedi Porte de la Villette. Les chambres de commerce et d’industrie des départements d’Outremer et les comités régionaux du tourisme des Doms ne s’y sont pas trompées, le salon s’est rapidement transformé en voyage initiatique, vitrine de l’Outremer dans l’Hexagone.

Sur les nombreux stands dédiés à La Réunion, les productions locales se sont écoulées comme des petits pains, entre deux dégustations de « rhum péi » et de bonbons-piments. Beaucoup d’Ultramarins vivant dans l’Hexagone étaient venus retrouver un petit coin de pays.

Les visites de la maire de Paris, Anne Hidalgo, le samedi matin et de celle du ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, en fin d’après-midi, ont été deux temps forts de la journée inaugurale.  « Le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation a choisi de soutenir cette initiative. Vu la participation, c’est déjà une réussite », a déclaré le ministrepour la circonstance.

« Le fait d’avoir cette vitrine pour l’agriculture des Outremers, même s’il existe déjà un salon de l’agriculture, je pense que c’est une très belle idée et en tout cas, je suis là pour valoriser cette diversité des agricultures et de la gastronomie en Outremer, qu’il faut mettre en avant. Je crois que cela va être une très, très belle occasion »a-t-il poursuivi sur un ton enjôleur.

Si la participation au salon n’était pas donnée au départ, la plupart des stands se sont largement rentabilisés en vendant des productions pays, en proposant des recettes aux visiteurs.Sur le stand de l’office du tourisme de la Martinique, par exemple, on avait mis les petits plats dans les grands. Dégustation de rhums et de sirops, de chips de bananes séchées, des chocolats blancs fourrés au coco, de confitures banane miel, de pots de piments. Malgré des prix élevés, les produits se sont arrachés et la seule journée de samedi a suffi à rembourser les frais engagés.

Les agences de voyage aussi ont constaté cet intérêt pour les destinations ultramarines. « Dans un contexte de crise à l’intérieur du monde arabo-musulman, les touristes commencent à éviter le sud de la méditerranée et le Moyen-Orient et se tourne vers des destinations plus sûres, par ailleurs les prestations hôtelières se sont largement améliorées sur les Antilles » confirme une agence de voyage caribéenne.

Pour Mayotte, le Comité du tourisme avait employé les agents de l’antenne Parisienne pour tenir un petit stand. On peut regretter le manque d’implication des élus qui auraient été avisés de mettre les moyens pour ce salon plutôt que d’organiser à Nosy Bé un énième, coûteuxet stérile séminaire sur la coopération régionale dans l’océan Indien. Le manque de soutien au tourisme et à l’agriculture mahoraise est flagrant de la part du Département malgré l’implication du CDTM, qui a fait avec les moyens du bord. On peut regretter aussi l’absence de participation de la Nouvelle –Calédonie, qui n’avait pas de stand sur le salon. En tous cas, les Mahorais seront attendus au tournant l’année prochaine pour la 2nde édition.

En dépit de cela, deux jeunes mahorais participaient au concours de cuisine de Babette, Faissoil Abdou et ChébaniLaïtidine. Le premier, 19 ans, est en terminale professionnelle « cuisine » au lycée hôtelier de Kawéni. Quand au second il est apprenti dans les cuisines de la RATP. Agé de 22 ans il est venu en métropole grâce aux formations proposées par Ladom. Ils ont dignement représenté Mayotte et Faissoil s’est qualifié pour les épreuves finales qui auront lieu ce lundi.

Adrien Theilleux

Vers un enseignement du shimaore et du kibushi à l’école ?

L’association Shimé (Shimaore Méthodique) propose depuis déjà plusieurs années des cours de shimaore et de kibushi dans plusieurs communes de Mayotte. Elle souhaite valoriser ces langues locales et en promouvoir l’utilisation et l’enseignement. Elles sont en effet en train de se perdre progressivement du fait de l’influence grandissante du français à Mayotte.

Selon Rastami Spelo, le président de l’association, le shimaore est en train d’être abandonné au profit du « shizungou », sorte de sabir composé d’un mélange de français et de shimaore. De ce fait, aucune de ces deux langues n’est plus correctement parlée…

Pour remédier à cette situation, Rastami Spelo propose de revaloriser les langues locales en développant l’enseignement du « vrai shimaore » c’est-à-dire un shimaore non dénaturé, riche de toutes ses nuances et subtilités linguistiques. Ainsi, les cours dispensé par l’association ne sont pas uniquement destinés aux métropolitains mais aussi, et peut-être même surtout, aux mahorais qui souhaiterait apprendre à mieux parler leur propre langue.

« On ne bâtit pas l’enseignement d’une langue étrangère sur les ruines de la langue maternelle. » (Alain Bentolila, linguiste)

L’association Shimé met également tout en œuvre pour faire comprendre à l’Education Nationale qu’il est indispensable d’enseigner le shimaoré et le kibushi à l’école. Selon Rastami Spelo, le fait que l’intégralité de l’enseignement de l’école publique se fasse en français, et non dans la langue maternelle des élèves, est en grande partie responsable du taux élevé d’échec scolaire à Mayotte : « Comment expliquer qu’on enseigne le français depuis 1841 sur une petite île de 364 km² et que les mahorais n’arrivent toujours pas à maîtriser correctement cette langue ? C’est forcément que les méthodes d’enseignement utilisées sont inadéquates. Dénuder les enfants de Mayotte de leur langue et de leur culture ne peut mener qu’à la catastrophe. Or le Vice-Rectorat s’obstine à ne pas prendre en compte ce paramètre et refuse d’apporter le remède nécessaire à savoir l’enseignement de nos langues et de nos cultures à l’école. »

La conférence de ce soir portera justement sur ce thème de l’enseignement des langues locales à l’école. Elle a pour intitulé « L’enseignement du shimaore et du kibushi à l’école : état des lieux et perspectives. » La première partie sera assurée par Houlam Haladi, ancien secrétaire général de l’association Shimé, et la seconde par Victor Randrianary, ethnomusicologue et anthropologue.

« Notre langue est notre talisman. Si on la perd, c’est toute notre identité que nous perdrons. »

La première partie établira donc un état des lieux de ce qui a déjà été fait à Mayotte pour promouvoir l’enseignement des langues locales. L’une des actions les plus significatives qui ait été faite en ce sens est « la double recherche action ». Celle-ci a consisté à mettre en place dans plusieurs écoles-test de Mayotte un double enseignement : l’un en français et l’autre en shimaore ou en kibushi. Cette action, qui a été menée de 2001 à 2003 puis de 2006 à 2010, a donné d’excellents résultats : l’intégration de leur langue maternelle dans l’enseignement rendait les élèves beaucoup plus performants dans toutes les matières.

Or, bien que cette action ait été entreprise il y a déjà 14 ans et ait porté ses fruits, le shimaore et le kibushi sont pourtant toujours totalement absents du système scolaire mahorais, ce que déplore Rastami Spelo : « Je ne comprends pas l’attitude du vice-rectorat à l’égard des langues locales. Alors qu’il a été prouvé que le fait d’enseigner leur langue maternelle constituerait un remède simple à l’échec scolaire dont souffrent les élèves mahorais, le Vice-Rectorat s’obstine à mettre en œuvre un enseignement uniquement francophone qui nuit à la réussite de nos enfants. C’est à croire que le gouvernement français fait sciemment en sorte que Mayotte soit en retard sur tous les plans ! »

Afin de redorer le blason du shimaoré et du kibushi, l’association shimé a créé deux émissions de télévision en partenariat avec Mayotte Première. La première, Zalada, qui signifie « succulence », est une émission de poésies récitées en langue mahoraise. Elle a pour but de montrer au public la beauté de cette langue et l’étendue des nuances poétiques qu’elle possède. Afin de lui rendre hommage, tous les poèmes récités au cours de cette émission sont des poèmes d’amour : l’amour entre les personnes, bien sûr, mais aussi l’amour de la peinture, de la littérature, de la vie…

L’autre émission, wusoma shimaoré, qui signifie « Tu apprends le shimaore » est plus intellectuelle et polémique. Elle a pour but de démontrer que les politiques menées à Mayotte jusqu’à présent ont poussé les mahorais à ne pas accepter que leur langue ait une place à l’école. Cette émission remporte un gros succès, non seulement à Mayotte, mais également aux Comores, à Madagascar, à La Réunion et même en métropole où elle est suivie sur internet.

« Nous devons donner de la voix et de la vie à nos langues »

La conférence de ce soir est la première des trois actions prévues dans le cadre de la journée internationale des langues maternelles. La deuxième est un concours de poésie en langue mahoraise qui aura lieu le vendredi 13 février dans la salle des mariages de la mairie de Mamoudzou à 16h.

Le troisième évènement, et sans doute le plus important, est la grande cérémonie de mise en valeur du shimaore et du kibushi qui aura lieu le week-end du 20 février place de la république. Elle débutera le vendredi par des discours d’ouverture et se poursuivra les samedi et dimanche par des chants, des danses et des débats en langue mahoraise. Cette cérémonie contribuera à faire vivre les langues locales et à leur redonner la place qui leur revient sur l’île de Mayotte.

Nora Godeau

Le voleur était caché sous le lit

Le 4 février à Sada, une personne aperçoit un individu entrer dans la maison de sa sœur alors que cette dernière est en voyage.

Étant le frère de la propriétaire, il décide d’aller voir de plus près et appelle un policier municipal qui travaillait à proximité.

Arrivés sur place, ils entrent dans le domicile et constatent qu’un vol est en train de se produire. Ils préviennent la gendarmerie et  ferment les issues. Ensuite, ils appellent  l’individu en le sommant de se montrer. Après recherche dans l’habitation, ils le découvrent caché sous un lit. Maintenu sur place, il est immédiatement confié à la brigade territoriale de Sada qui le prend en compte et procède aux actes d’enquête nécessaires.

 

 

 

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Bilan météo 2014 : sécheresse et ouragan Hellen

Météo France a publié récemment le bilan météorologique de l’île en 2014. Si la pluie n’a pas connu d’excédent, les températures quant à elle étaient « exceptionnelles ».

Météo-France a dressé son bilan 2014. La  pluviométrie de Mayotte est proche de la normale (-3% en moyenne) ce qui classe 2014 au 32ème rang des plus arrosées depuis 1960 (classement établi à partir de 4 postes).

Cependant, l’année a été très contrastée avec un « kashkasini » fortement excédentaire (janvier à mars, +27% et 5ème rang des plus pluvieux depuis 1960) avec, notamment, le passage à proximité du cyclone tropical très intense « Hellen » (29 et 30 mars dernier) qui a fortement arrosé la partie occidentale de l’île (pluie exceptionnelle, en particulier, à M’Tzamboro, 275 mm sur 2 jours).

Une sécheresse exceptionnelle a succédé à ce premier trimestre bien arrosé. La période allant d’avril à octobre inclus est la plus sèche jamais enregistrée à Mayotte depuis 1960 (-60%). Les pluies de novembre mettent fin, temporairement, à cette succession de mois déficitaires (+30%) mais décembre, malgré quelques fortes averses, va afficher un bilan à nouveau déficitaire (autour de -40%, 4ème rang sur 46 ans).

Enfin, en ce qui concerne le vent, il n’a jamais atteint les 100 km/h l’année dernière. Les rafales maximales enregistrées lors du passage du cyclone tropical très intense « Hellen » ont été de 89 km/h.

 

 

 

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Il perd 3 doigts sur une broyeuse à bois

Cela s’est passé ce mercredi au Bataillon du service militaire adapté (BSMA) de Combani.

Un militaire, engagé comme formateur a été évacuée au centre hospitalier de Mamoudzou après avoir effectué une mauvaise manipulation d’une broyeuse à bois. Au cours de ce malheureux incident, trois doigts de la main droite de la victime sont broyés. Depuis, la machine est scellée sur instruction du magistrat de permanence.

Aucune option n’est écartée : instruction a également été donnée de procéder à tous les actes nécessaires à la manifestation de la vérité.

“Une procédure est diligentée par les militaires de la brigade territoriale autonome de Sada avec le concours des techniciens en investigations criminelles de Pamandzi”.

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Les gendarmes saisissent une drone

Faire voler un drone n’est pas interdit, mais il y a des règles que chaque télé-pilote doit savoir. Pour ne pas les connaître – ou pour les avoir ignorées, un Mahorais va se retrouver devant la justice le 28 avril prochain.

La gendarmerie des transports aériens (GTA ) reproche à ce civil d’avoir volé en agglomération et filmé des groupes de personnes ces derniers mois.

“L’utilisation de loisirs d’un drone n’est pas une chose anodine, affirme le service communication du ministère de l’intérieur, car il fait courir des risques de blessures aux personnes survolées. Ces blessures peuvent provenir de la chute du drone ou du contact avec les pales si le drone vole à faible hauteur. À un niveau de vol supérieur, le risque de collision avec d’autres aéronefs existe notamment avec les hélicoptères de sauvetage ou de travail aérien”, ajoute-t-il. En tout, 45 délits associés sont retenus contre le télé-pilote.

Ayant reconnu les faits, il devrait plaider coupable lors de sa convocation et éviter un procès.

Toutefois, le civil a dû effacer toutes les vidéos et s’est vu confisquer son drone. Ce type d’enquête est le premier effectué dans les DOMTOM depuis la création de la réglementation sur les drones civils en avril 2012, sur 51 enquêtes judiciaires menées ailleurs en France. “Huit d’entre elles ont débouché sur des peines d’amende dont deux assorties d’emprisonnement avec sursis”, souligne le ministère de l’intérieur.

Celui-ci met donc en garde les télé-pilotes amateurs.

“Évoluer dans l’espace aérien suppose le respect des règles de l’air, à l’instar des voies routières qui supposent le respect du code de la route.” Alors, à moins de détenir un agrément de l’aviation civile pour une utilisation professionnelle ou une autorisation préfectorale pour utilisation de loisir, il est portée à la connaissance du citoyen que les vidéos de Mayotte réalisées à l’aide d’un drone civil ne doivent se faire seulement dans des zones isolés ou depuis un terrain privé.

 

 

 

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Sida : deux Mahoraises formées au dépistage rapide

À l’heure où le dépistage est problématique et reste une priorité en matière de lutte contre le VIH SIDA à Mayotte, l’association Nariké M’sada forme ses bénévoles (Amida Zily et Madi Nida).

Elle les fait participer à une formation des personnes exerçant dans les associations impliquées en matière de prévention sanitaire. Cette formation leur permettra d’obtenir l’habilitation par l’agence régionale de la santé océan Indien à la réalisation de test rapide d’orientation diagnostique détectant l’infection a VIH I et II. Elle permettra aussi la mise en place prochaine du TROD (test rapide d’orientation diagnostique) à Mayotte.

Cette formation de 2 jours, qui prend fin ce vendredi 6 février, se déroule au centre hospitalier universitaire de La Réunion et est dispensée par la COREVIH OI (coordination régionale de lutte contre l’infection due au VIH ). Les objectifs poursuivis par cette formation sont de compléter les connaissances sur les risques et les modes de transmissions du VIH et des IST en fonction des différentes pratiques des populations et individus rencontrés. Cette formation permet aussi de renforcer les capacités à mener des entretiens de prévention adaptés aux besoins des publics et au cadre particulier des entretiens pré et post tests.

Elle permet enfin d’acquérir les connaissances et compétences nécessaires à une utilisation de tests rapides d’orientation diagnostique de l’infection à VIH 1 et 2.

 

 

 

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Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes