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Jeux des îles 2019. Mayotte en bleu-blanc-rouge : le Cij change la donne

Les chances que cette hypothèse se concrétise sont restées intactes ce mardi, suite à l’attribution officielle des Jeux 2019 à Maurice. Initialement désignés, les Comores devaient convaincre le bureau exécutif du Comité international des Jeux (Cij) de leur capacité à accueillir les prochains Jeux. Mais le comité national olympique comorien (Cosic) a échoué. Le Cij se reporte donc sur la candidature des Mauriciens. Aux derniers Jeux, l’affaire « Mayotte française » avait entre autres provoqué le départ de la délégation comorienne et la colère du peuple comorien. Il était alors difficile d’imaginer les Mahorais aux couleurs de la France, en 2019 aux Comores. Si rien n’est encore acté, la désignation de Maurice maintient en tout cas l’espoir de voir le drapeau français flotter au-dessus de la délégation mahoraise lors des prochains Jeux.

Crédit photo : Conseil départemental de Mayotte

Miss Mayotte. Ramatou victime d’un lynchage 2.0

Elle s’y était préparée, Ramatou Radjabo n’a que faire des jalousies et des quolibets qui pleuvent sur elle à travers les réseaux sociaux. Elle expliquait en septembre dernier lors d’une remise de prix d’un partenaire, éviter de regarder et écouter ce qu’il se dit sur la toile à son sujet. « Les ex-miss Mayotte m’ont prévenu et ce qui m’importe c’est de me concentrer sur ceux qui m’aiment et me soutiennent », répondait-elle simplement. Le web bashing s’était cantonné aux frontières du 101ème département jusqu’à lundi soir dernier. Jusqu’à la publication d’articles dans la presse nationale révélant les visages des différentes candidates à l’édition 2016 de Miss France.

La première salve de moqueries est venue d’un tweet publié par un internaute dont le compte à l’oiseau bleu est suivi par plus de 50 000 personnes (voir photo). Une fois, la blague d’adolescent prépubère partagée plus de 1 000 fois sur la plateforme, des twittos s’en sont donnés à cœur joie pour eux aussi se fendre d’une plaisanterie sur la malheureuse inondant ainsi le hashtag (NDLR: mot clé) Mayotte. Mais si le niveau d’humour s’était limité à des blagues de mauvais goût, la bulle de bêtise humaine aurait pu passer incognito. Malheureusement, les propos racistes sont venus se greffer au lynchage 2.0. Les internautes mal intentionnés n’hésitant pas à comparer Miss Mayotte à un primate.

Affligeant… Même si de nos jours, il est possible de signaler des comportements racistes sur internet, nombreux sont ceux qui déversent leur haine à l’abri d’un pseudonyme. Et tout cela sans que les réseaux sociaux ne lèvent le petit doigt pour modérer telle ou telle remarque incitant à la haine. Hormis les trolls du web, d’autres manifestent quant à eux leur soutien à la jeune mahoraise ou affichent leur indignation face à cet emballement. Reste à savoir quelle sera la réponse de Miss Mayotte à ses détracteurs le jour du concours national qui se tiendra le 19 décembre prochain. Quoi qu’il en soit, sa présence sur le podium sera déjà un joli pied de nez à la fachosphère.

Gauthier Dupraz

Thani, pressenti au poste de ministre des outremers selon L’Express

 

Joint au téléphone, le sénateur s’est dit ne pas être au courant de cette information. Néanmoins, il avoue ne pas être surpris. « Ce n’est pas la première fois que j’entends des rumeurs de ce genre à mon sujet », déclarait-il. Sans vouloir s’étendre plus longtemps sur le sujet, Thani Mohamed Soilihi se dit prêt à accepter une telle responsabilité si l’occasion se présente. « C’est une opportunité que l’on peut difficilement refuser », ajoute-t-il avant de rappeler, « il faut sonder le président de la République et le premier ministre, ce sont eux qui prennent les décisions dans ce domaine ». Nos confrères du groupe L’Express ne tarissaient pas d’éloges envers le sénateur soulignant notamment son « profil plus technique » par rapport à sa consœur de l’Assemblée nationale. « Cette promotion aurait l’avantage de consolider sa position dans l’optique du renouvellement sénatorial de 2017 », concluait l’article.

Politique. L’Union pour le Renouveau de Mayotte fait salle comble

L’hémicycle du conseil départemental était comble hier matin. L’Union pour le Renouveau de Mayotte (UPM ) organisait une réunion publique, qui a attiré beaucoup de citoyens. L’objectif de la réunion était de “réfléchir ensemble, au-delà des clivages politiques, à des solutions aux problèmes actuels de Mayotte”, aux dires d’un membre du parti dirigé par Chihabouddine Ben Youssouf. “Toutes les bonnes volontés doivent travailler ensemble”. L’insécurité, le foncier, la fiscalité, l’emploi et la circulation et l’aménagement du territoire figuraient ainsi au programme de la réunion.

Insécurité
L’UPM suggère notamment que les collectivités locales et l’État s’engagent dans un soutien fort aux associations de proximité, qui sont créatrices de lien social par des activités diverses telles que : organiser des événements qui rassemblent les habitants sans discrimination, les aides aux devoirs, ou encore la lutte contre l’analphabétisme et l’illettrisme.

Foncier
L’UPM propose que l’Etat et les collectivités locales accélèrent le processus de régularisation foncière, avec la régularisation à titre gratuit par application de l’ordonnance de 2005 qui institue la prescription acquisitive.

Fiscalité
Le désordre du foncier minore les rentrées des collectivités locales et certaines d’entre elles rattrapent le manque à gagner en fixant des augmentations déraisonnables des taxes foncières, estime l’UPM. Le parti suggère qu’une fiscalité dérogatoiresoit instaurée à l’instar de la Corse, pendant une période transitoire, car “83 % de la population de Mayotte vit sous le seuil de pauvreté d’après les statistiques de l’Insee.”

Emploi
L’UPM propose de donner un “coup fort et décisif” à la production locale et aux filières de développement. “L’aquaculture devrait connaître un essor au lieu de disparaître comme c’est le cas actuellement”, note le parti. “Le tourisme et l’environnement sont des secteurs susceptibles de créer de centaines d’emplois.”

Circulation et aménagement du territoire
L’UPM soumet plusieurs mesures dont la délocalisation des administrations pour un meilleur aménagement du territoire ; la mise en service immédiate de la liaison maritime “Longoni/ Dzaoudzi” et “Dzaoudzi/Dembéni-Université” ; la régulation “durable” de la circulation dans Mamoudzou en interdisant la circulation des poids lourds dans Mamoudzou en journée. Afin de faire partager au plus grand nombre ses idées, le parti prévoit d’organiser une réunion publique tous les deux mois.

Smart/Colas. Solidarité et mobilisation

C’est à l’initiative des principaux syndicats Cisma-CFDT et CGT -Ma, visant à souder les respectifs et actuels combats des sociétés Smart et Colas, qu’a eu lieu le rassemblement plutôt matinal.

“C’est une très bonne chose…”
Depuis 6h40, ce samedi matin, les différents employés des sociétés concernées arrivent au compte-goutte. Malgré le climat, l’état d’esprit se veut avant tout optimiste et déterminé. De prime abord, outre des situations salariales plutôt incertaines ainsi que des entités syndicales similaires, il est assez complexe de comprendre les raisons qui ont motivé ce “ralliement” entre les deux sociétés qui ne présentent, dans les grandes lignes, aucun lien. C’est alors que Monsieur Ousseni Balahachi, prend la parole devant près d’une cinquantaine de personnes. Il est 8h30. “L’injustice”, c’est en ce terme que le secrétaire général de la CFDT désigne et rapproche les deux sociétés. “Moi qui défend les deux sociétés, c’est une très bonne chose qu’il y ait ce rassemblement pour unifier nos forces”. Pour rappel des faits, le 9 octobre dernier, trois des délégués syndicaux de la Colas étaient licenciés avec approbation de la Dieccte pour raisons de mauvaise conduite des suites du mouvement de grève de juin dernier. À date similaire, l’expulsion de la société Smart été ordonnée par le délibéré du tribunal administratif de Mamoudzou. Souhaitant faire action commune quant à leurs respectives revendications, la Smart et la Colas, manifesteront leur mécontentement, ce mercredi 21 prochain. Par ailleurs, un “blocage” devant le Conseil Départemental a eu lieu ce lundi matin, par une partie des salariés de la Smart.

MLG

Football. Quand les fundi se prennent pour Dieu

Le chidjabou est légion à Mayotte. Cette prière est accomplie par un maitre coranique, nommé localement « fundi », et se résume bien souvent à la récitation de versets du coran. L’objet ? Se préserver d’un incident, d’un accident, d’un drame ou d’une blessure en sollicitant une protection divine. Ainsi, aux yeux des Mahorais, toutes les occasions sont bonnes pour effectuer ce rituel : à l’achat d’un véhicule, à l’achèvement d’une maison, au lancement d’un commerce, à l’aube d’un voyage ou encore avant une rencontre sportive. Mais, certains d’entre eux réclament plus qu’une protection. Ils font alors appel à des maitres coraniques qui poussent leur connaissance de l’islam à l’extrémité, au point de s’improviser médium… L’un des matchs à enjeu de la 18ème journée de Division d’Honneur devait se dérouler à Combani, où les Diables Noirs recevaient l’ASJ Handréma. Les DNC flirtent dangereusement avec la zone de relégation tandis que l’ASJH lutte pour conquérir son premier titre de champion de Mayotte de son histoire. Deux clubs aux objectifs opposés, mais pour qui donc les quatre points de la victoire étaient essentiels. Si essentiels qu’ils n’ont pas hésité à mêler le sportif à l’extra-sportif, en refusant d’accéder à l’aire de jeu… pour gagner ! « Le premier qui entrera sur le terrain perdra le match » : telle était en effet la prédiction du fundi des deux clubs comme l’affirme un joueur de Handréma. Mais, après s’être changés et échauffés hors du stade, les Diables Noirs franchissent le pas.

Suspension du match par l’arbitre : une décision incomprise par les clubs mais soutenue par l’Udaf Mayotte
A « 16h58 » précise le président du club Ibrahim Ambdoulhanyou, qui a vivement soutenu cette décision. « Quand je suis arrivé, peu avant l’heure du coup d’envoi prévu à 17h, j’ai vu les équipes dehors. Je ne suis pas dans ces histoires (d’incantation, ndlr) donc je ne veux pas les commenter. J’ai juste dit à mes joueurs d’entrer sur le terrain. Quand ils l’ont fait, les dirigeants de Handréma se sont moqués de nous. » L’entrée des Combaniens est suivie de celle des Nordistes. « A 17h10, on était tous sur le terrain », affirme Bacar Youssouf, président de l’ASJH. « Certes, il s’est passé ce qu’il s’est passé mais on était prêt à tourner la page et à débuter le match », ajoute-t-il. Cette introduction peu commune amuse le public, mais excède un des acteurs de la rencontre, et pas des moindres, puisqu’il s’agit de Loutoufi Soulaïmana, l’arbitre central. Et quand l’un des capitaines tarde à répondre au corps arbitral pour les dernières formalités d’avant match, c’est, pour le dirigeant du jeu, la goutte d’eau qui fait déborder le vase. « Ses assistants et lui devaient procéder au tirage au sort pour le ballon etc, mais ça trainait encore. Du coup il en a eu marre et a décidé de ne pas faire jouer le match », explique le porte parole des arbitres, Mohamed Bacar, dit Moka.

 

Le président de l’Union départementale des arbitres de football (Udaf) Mayotte soutient ce choix. « Je comprends qu’il ait craqué. Quand tu viens pour arbitrer un match et que les deux équipes te font perdre ton temps pour des histoires de grigris, un moment tu dis stop. » Défaite sur tapis vert ? Match à reprogrammer ? La CRSR tranche samedi Un avis que ne partagent pas du tout les deux présidents. « Pour moi, c’est un choix précipité de la part de l’arbitre », estime Ambdoulhanyou. « Ailleurs, ce même jour, des matchs ont débuté bien après l’heure initiale, et ça n’a pas posé problème. Là, il n’était pas encore 17h20 quand il a pris cette décision. » En début de semaine, le corps arbitral, l’ASJ Handréma et les Diables Noirs ont déposé leur rapport à la ligue mahoraise de football. L’affaire devrait être jugée par la commission régionale des statuts et règlements (CRSR), ce samedi. Le risque que les deux clubs puissent perdre la rencontre sur tapis vert existe-il ? « Franchement, je n’en ai aucune idée », confie un membre de la ligue. « On entend tellement de choses dans ce dossier… Je pense que le rapport de l’arbitre va être déterminant », conclut-il. L’affaire Combani-Handréma a en tout cas fait le buzz cette semaine, les footeux et au-delà, les amateurs de sport sur l’île se demandant comment a-t-on pu en arriver là. Certains prônent la défaite sur tapis vert pour les deux équipes. D’autres trouvent plus juste la reprogrammation du match. Les deux clubs, eux, assurent ne pas s’inquiéter. « Aujourd’hui, je ne vois aucune raison de faire perdre le match à une équipe ou à une autre. Nous étions sur le terrain, prêts à jouer, rappelle Yousssouf. Mais l’arbitre en a décidé autrement et rien de ce qu’on lui a dit n’a pu le convaincre de revenir sur sa décision. »

 

« Votre adversaire m’a donné, mais je vous ferais gagner si vous me donnez plus » Un match non joué avec, à l’origine, un maitre coranique anxieux pour la première équipe qui entrera sur le terrain : cela relève de l’insolite. Pourtant, les anecdotes de ce type dans le milieu du football mahorais ne manquent pas. Sans jamais citer de noms ou de clubs, Ahmed Abdou, ancien joueur et dirigeant, témoigne. « A la fin des années 90, des fundi osaient aller voir des dirigeants de clubs pour leur dire « votre adversaire m’a donné tant d’argent, mais je vous ferais gagner si vous me donnez plus » : et ça marchait ! Les adversaires payaient davantage. Plus récemment, à la fin des années 2000, on surveillait les stades à la veille de matchs importants pour s’assurer que personne ne vienne y déposer de grigris. Une fois, un gars a été attrapé, il a été attaché à un arbre une bonne partie de la journée et c’est la police qui était venue le détacher. » Des cas à part, mais des agissements qui dépassent largement le cadre d’un chidjabou ordinaire. Ayant eu écho de l’affaire, Saïd Nourdine, imam dans une mosquée du Sud, dénonce. « Ces fundi prétendent agir au nom de Dieu, or, en prédisant l’avenir, ils s’attribuent un pouvoir qui n’appartient qu’à Dieu. Dans l’islam, c’est le pire des péchés… » Pour lui, les dirigeants de clubs sont tout aussi condamnables. « Quand ils prient leurs joueurs de ne pas entrer sur le terrain les premiers, ils adhèrent à la prédiction de leur fundi. Ils l’associent à Dieu, c’est aussi grave. » Ces pratiques ne dateraient donc pas d’aujourd’hui et à croire les amateurs de football mahorais, elles devraient encore avoir de beaux jours devant elles.

I.M

Miss Mayotte va-t-elle être destituée ?

Ils lui reprochent également d’avoir des exigences de gratifications non prévues par l’association. La jeune femme de 18 ans conteste les faits qui lui sont reprochés et accuse l’association de mal l’informer sur ses droits et devoirs : « Dès le soir de mon élection, je me suis sentie abandonnée par l’association. J’habite à Poroani et rien n’est organisé par les membres de Wama pour faciliter mes déplacements. Quant aux soit disant exigences que j’aurais eu, là encore c’est totalement faux, il s’agissait juste de renseignements que je demandais parce que je ne sais pas comment se passent les choses ! », s’indigne la jeune femme. En outre, la décision d’éventuelle destitution de Ramatou Rajiabo a été prise par la présidente et le délégué régional qui n’en ont informé les autres membres de l’association que la veille et uniquement par SMS. Le vice-président Zabama lui-même n’était pas au courant et défend la jeune femme : « Elle n’a rien fait qui justifierait une destitution, je ne suis pas d’accord ! Cette décision aurait dû être discutée entre tous les membres de l’association. Or elle a été prise par Stanisla Saïd et Franck Servel sans qu’ils aient pris la peine de nous consulter. », déplore-t-il. 

Officiellement convoquée cet après-midi à 16h par l’association organisatrice du concours, Ramatou sera fixée sur son sort à l’issue de la réunion.

Les annonces de Valls pour Mayotte

La volonté affichée par le premier ministre suppose une forte implication de tous les ministères, de l’ensemble des services de l’État, sous la coordination de la ministre des outremers, George Pau-Langevin. La réunion de ministres a été l’occasion de faire un tour d’horizon de l’ensemble des enjeux, économiques, sociaux, éducatifs et culturels. Les outremers disposent de toutes les richesses pour y faire émerger le modèle économique du XXIème siècle, respectueux de l’environnement et de la biodiversité. Sur le plan économique, le gouvernement réaffirme sa volonté de consolider les aides fiscales à l’investissement outremer, dans un cadre qui a été rénové en 2014. Des mesures transitoires sont prises dans le cadre du projet de loi de finances 2016 pour éviter tout blocage d’ici au 31 décembre 2017 : les entreprises ont besoin de cette visibilité pour investir. Conformément aux engagements du président de la République, la France défendra le principe d’une adaptation de certaines règles européennes aux réalités des outremers. Cela se traduira par une révision du règlement général d’exemption par catégorie (RGEC ) applicable aux aides d’État, à la suite d’une démarche concertée avec la commission elle-même. Dans le secteur de l’investissement en faveur du logement social, le premier ministre a souhaité que l’effort de simplification soit accéléré et se traduise par un allègement des formalités demandées aux opérateurs dans les procédures d’agrément. Un groupe de travail intégrant les bailleurs sociaux sera installé et devra aboutir à des propositions concrètes avant la fin du mois de novembre.

Protection de l’enfance, maîtrise de l’immigration et récifs coralliens
La stratégie nationale de “santé outremer” sera officialisée d’ici la fin de l’année sur la base des conclusions de la mission confiée à Chantal de Singly, ancienne directrice de l’Agence régionale de santé de l’Océan indien, et sur la base d’une concertation qu’organiseront à partir de novembre la ministre des Affaires sociales, de la Santé et du Droit des femmes et la ministre des outremers. Par ailleurs les ministres travailleront ensemble à des mesures permettant de renforcer la protection de l’enfance à Mayotte dans le respect des compétences dévolues au conseil départemental. Cette démarche sera lancée en cohérence avec les objectifs du projet de loi réformant la protection de l’enfance actuellement discuté au parlement et du plan jeunesse outremer lancé par la ministre des outremers et le ministre de la ville, de la Jeunesse et des Sports. Le gouvernement a rappelé son attachement à la vocation exclusivement ultramarine de la chaîne France O, qui devra figurer au prochain contrat d’objectifs et de moyens de France Télévisions. Enfin, une réflexion associant l’ensemble des ministres concernés sera lancée sur la place que les outremers doivent occuper dans l’affirmation de la souveraineté nationale : surveillance des espaces maritimes, défense de nos intérêts économiques, lutte contre les narcotrafics et la piraterie, maîtrise des flux d’immigration, rôle stratégique dans la gestion et l’exploitation des ressources naturelles et protection de l’environnement. Compte tenu de la place des récifs coralliens dans les espaces maritimes français et de leur rôle dans la biodiversité marine, le premier ministre a dès à présent décidé de proposer la candidature de la France au secrétariat de l’International Coral Reef Initiative (ICRI) pour la période 2016-2018.

Justice. Guerre intervillageoise à la barre

Le tribunal correctionnel devait juger hier matin un épisode de ce conflit lors duquel neuf jeunes de Combani ont déboulé, cagoulés et armés, dans les locaux d’une entreprise de jardinage afin de lyncher un des salariés au motif qu’il habite le village voisin. À la barre quatre jeunes combaniens âgés de 18 à 22 ans au moment des faits, les 5 autres agresseurs sont mineurs et donc seront jugés devant le tribunal des mineurs. Des jeunes hommes parfois bacheliers, ou titulaires de diplômes. Ils s’expriment correctement en français. Ils sont poursuivis pour être entrés dans l’entreprise cagoulés et munis de bâtons, de barres de fer. Sur place ils cherchent un des salariés à qui ils reprochent d’avoir “lancé une pierre” ou encore “donné un coup de bâton”, voire “proféré des menaces”, une semaine plus tôt lors d’un concert. Le salarié se réfugie derrière une porte. Ce que ne savent pas ses agresseurs c’est qu’une caméra les filme. Excepté l’un d’entre eux, tous sont cagoulés. Ils provoquent leur victime et tentent de le faire sortir en frappant la porte, détruisant les vitres du bureau. Finalement ils vont s’en prendre au scooter de l’intéressé avec une rare violence, selon les caméras de la vidéosurveillance. Médiateur en mode ninja, dégâts collatéraux et instinct de groupe À la barre, l’un des jeunes hommes, qui s’était autoproclamé “médiateur en mode ninja”, a expliqué qu’ils ne voulaient pas causer de torts à l’entreprise en question et que les dégâts résultaient de “dommages collatéraux”. Il a au passage justifié comme tous les autres cette expédition punitive sous le “coup de la colère” en affirmant qu’ils avaient laissé leurs “instincts de groupe” et “leurs instincts naturels” s’exprimer.

Une explication qui ne plait pas vraiment à la juge.
“On a déjà plusieurs dossiers de bagarres entre Combani et Tsingoni avec des coups de couteau”. Elle rappelle aussi le cas d’un adolescent de 12 ans que l’on a dû évasaner à La Réunion dans un état très grave après une rixe entre les deux villages. “C’est un jeu sans fin”, poursuit-elle et “par vos actes vous contribuez à entretenir ce climat de violence” a-t-elle fustigé à ces jeunes qui se sont montrés incapables d’avoir le moindre mot d’excuse à l’égard de leur victime. Pour l’avocate de la partie civile, Fatima Ousséni, les agresseurs ne connaissaient même pas leur victime, tout est parti de “ondit” et du fait qu’il habitait le village voisin de Combani. Pire, certains jeunes, sous l’effet du cannabis ou de l’alcool ont suivi bêtement les autres, dans cette expédition punitive préméditée. Comme ils le disent lors de leur audition, “on ne pensait pas nous-mêmes qu’on allait être aussi violent”. L’avocate a demandé pour la constitution de partie civile des dommages et intérêts de 1700 euros pour la victime et de plus de 4000 euros pour sa société, avec, en outre des frais irrépétibles de 2500 euros. Le procureur Léonardo de son côté a riposté aux déclarations des accusés. “Ce jour-là, ils sont partis de chez eux en oubliant leurs cerveaux”. “Heureusement que la porte est restée fermée” se réjouit-il, sinon “on serait aux Assises”. Il rappelle qu’aucun des prévenus ne s’est excusé envers la victime, que les remords sont absents. Il a requis à leur encontre 9 mois de prison avec sursis avec l’obligation d’indemniser leur victime et l’interdiction d’entrer en contact avec elle et de porter une arme. Il n’est pas certain que cela suffise à faire oublier la haine intervillageoise qui habite l’esprit de ces jeunes.

Adrien Theilleux

Aeroport. Un centre d’affaire pour fin 2016

Mille deux cents mètres carrés de bureaux sur trois niveaux, capables d’accueillir environ 150 personnes : les travaux du futur centre d’affaire de l’aéroport de Mayotte commenceront dans les prochaines semaines pour une livraison espérée à la fin de l’année 2016. Lancé par SNC -Lavalin, gestionnaire de l’aéroport, le projet prendra place dans l’ancien terminal, qui sera ainsi réhabilité. Si la charte MayEnergie ne pourra pas être respectée compte tenu des caractéristiques du bâtiment existant, des matériaux écologiques et des panneaux photovoltaïques devraient intégrer la rénovation. Pas de nouveau bâti donc, mais une modernisation de celui existant, destinée à rentabiliser le foncier de l’aéroport, et à “Faire de ce lieu un moteur économique pour Mayotte”, explique Gérard Mayer, président de la Société d’exploitation de l’aéroport, pour qui une demande en ce sens existe clairement à Mayotte. Deux salles de réunions modulables pour n’en faire qu’une, et 19 lots de bureaux occuperont les lieux. Plusieurs types d’offres locatives, de la journée à l’année, en passant par le mois ou le semestre, et de 15 à 150 m2, seront proposés pour répondre au mieux aux besoins des entreprises implantées à Mayotte, ou des décideurs de passage. “Le tarif est très variable, la durée et la surface de location pouvant être radicalement différentes, mais nos forfaits seront basés sur le prix moyen en Grande-Terre, autour de 200 € le mètre carré annuel”, précise le président. Coût de la réhabilitation : 2,2 millions d’euros. Les entreprises peuvent d’ores et déjà contacter l’établissement pour personnaliser leur projet. Un hôtel, une nouvelle station et la rénovation de la zone de fret Par ailleurs, le projet d’hôtel tend à se réaliser rapidement. “Nous cherchons actuellement un opérateur de qualité, de niveau trois étoiles”, explique Gérard Mayer. Situé sur un terrain de 5000 m2 face au lagon dont les financements ont été trouvés, et équipé d’une piscine, l’hôtel devrait proposer entre 60 et 70 chambres et une salle de réunion de 100 personnes. Le groupe SNC – Lavalin mise sur une mise ne route du projet dès l’année prochaine. Enfin, outre l’apparition d’une nouvelle station essence, c’est l’aérogare de fret qui sera rénovée à travers “Une grande modification des structures existantes, pour offrir à Mayotte une vraie zone de fret moderne.” Le temps de réaliser les études nécessaires, cette réhabilitation devrait débuter elle aussi l’année prochaine.

G.V

Justice. Les avocats se mettent en grève

Extrait. “ Cette réforme est scandaleuse comme aurait été le projet visant à combler le déficit de la sécurité sociale par les médecins. Il convient de rappeler que l’aide juridictionnelle est un mécanisme permettant aux plus démunis d’avoir accès à la Justice. Il s’agit donc d’une mission régalienne de l’État, et à ce titre, son financement, doit dépendre de la solidarité nationale. Les Avocats participent assez largement à l’aide juridique en acceptant d’assurer des missions pour recevoir in fine dans des délais plus que déraisonnables les maigres rétributions de l’État. Le Barreau de Mamoudzou dénonce cette réforme et entend manifester son rejet dès demain. Ainsi, suite à une assemblée générale extraordinaire de ce jour, le Barreau de Mamoudzou a décidé de se mettre en grève comme le préconise la conférence des bâtonniers. En conséquence, à partir d’aujourd’hui minuit, il a été décidé à l’unanimité des avocats présents à l’assemblée générale de cesser toute désignation au titre de l’aide juridictionnelle et toute désignation d’office. Ils ne vont plus assurer les audiences dans lesquelles les avocats interviennent à l’aide juridictionnelle ou sur commission d’office. Les avocats vont aussi suspendre toutes les permanences pénales, victimes, commission de discipline et hospitalisations d’office. Enfin, ils refuseront les désignations d’office pouvant émaner des juridictions. Le barreau de Mamoudzou mettra fin au mouvement dès que le gouvernement acceptera d’engager un dialogue avec les instances nationales des avocats aux fins notamment de retrait de la réforme et la recherche d’autres moyens de financement.”

 

Taxe Foncière. Des citoyens se sont rendus à la mairie “pour comprendre”

Cette habitante de la commune de Tsingoni (Tsingoni, Combani, Mroalé et Miréréni) ne doit pas payer 113,66 euros pour la taxe foncière 2015. Ni même 1136,6 euros. Mais bien 11 366 euros. La femme n’est pas la seule. Une autre habitante doit payer 6000 euros pour une maison avec un étage. “C’est ma mère qui doit payer, car elle est propriétaire du terrain. Mais ses revenus ne lui permettent pas.” Un autre habitant explique qu’il ne devait payer que 284 euros pour la taxe foncière en 2014, contre 2000 € cette année. “Je vais devoir contracter un prêt pour payer”, s’amuse-t-il presque.

Une cinquantaine d’habitants de la commune de Tsingoni s’est rendue à la mairie samedi dernier afin de “comprendre” la décision de la majorité en place de fixer le taux 2015 de la taxe foncière à 45,5 % pour les propriétés bâties, contre 4,78 % en 2014. La taxe foncière revenant aussi au département, le taux fixé par ce dernier n’est que de 3 % en 2015 (contre 2,58 % en 2014). “Les élus ont voté le taux à la va-vite, sans évaluer l’impact que cela pourrait prendre”, dénonce un habitant. “Ils ont fait une erreur. Il faut rectifier le taux.” Des adjoints au maire, qui était en déplacement en métropole, ont justement souhaité rassurer leurs administrés. “La Cour des Comptes pousse les communes à augmenter le taux dans un souci d’équilibrer le budget, notamment face à la baisse des dotations de l’État”, ont-ils expliqué. “Les services de l’État nous ont orientés vers ce taux de 45,5 %.”

Annuler la délibération ?
Face à la contestation, les élus indiquent vouloir trouver des solutions, d’autant que la date limite pour payer la taxe est dans trois jours. “Nous allons envoyer une lettre au service des impôts aujourd’hui afin de voir s’il est possible de décaler la date, afin que les contribuables ne paient pas de majoration”, affirment-ils. “Nous allons aussi voir si nous pouvons annuler la délibération prise en conseil municipal qui a fixé ce taux à 45,5 %.” La taxe foncière sur le bâti revient au département et aux communes. En 2014, le conseil général avait fixé un taux de 2,58 %. Le taux moyen fixé par les 17 communes de Mayotte était de 4,78 %. Concernant la taxe foncière sur le non bâti, seules les communes en bénéficient. Elles avaient décidé en 2014 d’un taux moyen de 3,56 %. Les taxes foncières sont des impôts locaux payables tous les ans par les propriétaires de biens immobiliers. La taxe foncière sur le bâti (TFPB) et la taxe foncière sur le non bâti sont dues par le propriétaire du bien au 1er janvier de l’année d’imposition. L’administration calcule le revenu cadastral en appliquant un abattement forfaitaire de 50 % à la valeur locative cadastrale. La taxe foncière est égale au revenu cadastral multiplié par les taux fixés par les collectivités locales. Ces taux peuvent éventuellement être modifiés d’une année sur l’autre.

Olivier Loyens

Smart vs MCG : le couperet est tombé

C’est non sans un certain soulagement que la Directrice de la société Mayotte Channel Gateway, Madame Ida Nel, s’est exprimée à l’issue de la décision du tribunal administratif de Mamoudzou. Ce procès qu’elle avait elle-même initié afin de dénoncer l’occupation illégale de la Smart sur le port de Longoni et de reconfirmer publiquement ses statuts à la fois de délégataire du port, mais également de manutentionnaire. Car c’est bien sur ce dernier point que résidait, depuis près d’un an, la source des conflits entre les deux sociétés. Pour rappel des faits, la Smart reprochait à la MCG de vouloir à la fois être gestionnaire du port, mais également manutentionnaire ; un monopole jamais rencontré en près de 40 ans d’activité que les représentants de la Smart qualifient : “similaire à un régime de dictature et non de démocratie”.

30 jours pour quitter les lieux
L’ordonnance du tribunal administratif a tranché donnant ainsi raison à Madame Ida Nel quant à l’illégalité de la présence de la société Smart sur le domaine public du port de Longoni. Par ailleurs, ayant acquis à ses propres frais de nouvelles grues, la société MCG se voit enfin autorisée à les conduire. Tâche qui, à ce jour, incombait exclusivement la Smart par décision du Conseil Départe-mental. Priée sous trente jours de quitter les lieux, la Smart se voit redevable à hauteur de 5000 euros par jour de retard. Il est à noter qu’un recours aux forces de l’ordres pour motif d’expulsion peut être autorisé à la demande du gestionnaire du port. Pouvant enfin exercer ses fonctions de manutentionnaire, la MCG espère ainsi retrouver une ambiance de travail sereine. Rappelant avant tout que son souhait n’a jamais été question d’entrer en conflit avec la Smart, Madame Nel maintient sa proposition d’embauche pour les salariés concernés de moins de soixante ans et ce, aux mêmes conditions de salaires.

Assommés, mais pas résignés
“Déçus et sidérés” c’est en ces termes que les représentants du comité de pilotage intersyndical de la Smart se sont exprimés avant de se réunir d’urgence, vendredi dernier, 17h. Souhaitant avant tout agir avant qu’une quelconque décision trop hâtive de l’ensemble des 196 salariés ne soit prise, une demande de table ronde avec le Conseil Départemental a été formulée et validée. “Une délégation de six personnes doit être reçue aujourd’hui pour une demande d’explications et d’attribution de ce fameux titre de présence”, nous a confirmé Monsieur Ahmed Touleib, membre du comité. 

Par ailleurs, une réunion de préparation de grève générale, à l’appel de la CGTM a, devrait se tenir aujourd’hui à 9h, afin de revendiquer un statut de “Port-d’Etat” pour le développement de l’activité économique et portuaire de Mayotte.

MLG

Justice. Smart, la sentence est tombée

 

Le délibéré, ordonnant cinq articles, stipule notamment une amende forfaitaire de 5000 euros par jour d’occupation supplémentaires et valide, par la même occasion, la possibilité à la société MCG, de recourir aux forces de l’ordre pour motif d’expulsion si cela s’avérait nécessaire.

« Nous sommes soulagés »
Précisant qu’il s’agit d’une grande étape, la direction de la MCG est heureuse que ses statuts de délégataire ET manutentionnaire aient été reconnus par l’arbitrage du tribunal concerné. Souhaitant avant tout retrouver une sérénité dans l’exercice des activités du port, Madame Nel rappelle qu’il n’a jamais été question d’éviction de la Smart et réaffirme son souhait de garder « la porte de la MCG ouverte » concernant ses propositions de réembauches.

« Déçus et sidérés »
C’est en ces termes que s’est exprimé, à chaud, Ahmed Touleib, membre du comité de pilotage intersyndical de la Smart. Rappelant l’importance d’agir avant qu’une quelconque décision du personnel ne soit prise, une réunion extraordinaire se déroulera à 17h, ce jour même, avec les 14 autres membres du comité. Par ailleurs, une demande de table ronde urgente a été formulée auprès du Conseil Départemental après contact et échange avec la Direction du Port.

MLG

 

Justice. Smart, la sentence est tombée

La décision du tribunal administratif a été rendue publique il y a quelques minutes de cela. La société Smart est priée, sous un délai de 30 jours, de quitter les infrastructures du port de Longoni.

Le délibéré, ordonnant cinq articles, stipule notamment une amende forfaitaire de 5000 euros par jour d’occupation supplémentaires et valide, par la même occasion, la possibilité à la société MCG, de recourir aux forces de l’ordre pour motif d’expulsion si cela s’avérait nécessaire.

« Nous sommes soulagés » 
Précisant qu’il s’agit d’une grande étape, la direction de la MCG est heureuse que ses statuts de délégataire ET manutentionnaire aient été reconnus par l’arbitrage du tribunal concerné. Souhaitant avant tout retrouver une sérénité dans l’exercice des activités du port, Madame Nel rappelle qu’il n’a jamais été question d’éviction de la Smart et réaffirme son souhait de garder « la porte de la MCG ouverte » concernant ses propositions de réembauches.

« Déçus et sidérés » 
C’est en ces termes que s’est exprimé, à chaud, Ahmed Touleib, membre du comité de pilotage intersyndical de la Smart. Rappelant l’importance d’agir avant qu’une quelconque décision du personnel ne soit prise, une réunion extraordinaire se déroulera à 17h, ce jour même, avec les 14 autres membres du comité. Par ailleurs, une demande de table ronde urgente a été formulée auprès du Conseil Départemental après contact et échange avec la Direction du Port.

MLG

Edito. Ce que j’en pense … Mayotte grandit …

En ce que cette départementalisation représentait la promesse de l’État à une partie de sa population, cette promesse tenue faisait honneur aux hommes politiques, et rendait hommage à tous ceux qui s’étaient longtemps battus pour cet idéal républicain. “Et maintenant ?…», titrait déjà Mayotte Hebdo au lendemain de cette érection. Mayotte a continué à grandir, au rythme de sa population qui a explosé, qui explose. Les cases sont devenues étroites, des étages parfois brinquebalants sont apparus sur les toits des maisons, puis d’autres étages, pour essayer de loger tout ce monde, souvent sans respect des règles d’urbanisme, anarchiquement, dangereusement. Des bidonvilles ont surgi, et s’agrandissent chaque jour. Des collines, des forêts sont rasées pour les accueillir, des tortues braconnées pour nourrir cette population. Les écoles n’ont pas été construites en temps et en heures, faute de prévoir, d’organiser, faute de foncier propre ou de moyens financiers, et aujourd’hui les enfants se serrent dans des écoles, des collèges et des lycées surpeuplés, malgré les efforts déployés. Les projets n’avancent pas au rythme qu’il faudrait, les dossiers trainent, faute de dirigeants et de cadres suffisamment compétents et/ou efficaces, à cause d’agents embauchés massivement, payés parfois royalement et qui aujourd’hui empêchent les administrations de fonctionner normalement, paralysant l’île et tous ses espoirs. Mayotte grandit, les ruelles deviennent plus étroites, au rythme des bus qui s’agrandissent. Les rues s’embouteillent au rythme des nouvelles immatriculations quotidiennes. Et la situation empire, les problèmes s’accumulent : clandestinité massive, délinquance, violence, pression irréversible sur les forêts, sur le lagon, générations sacrifiées sur les bancs de l’école, chômage massif faute de développement économique, intégrations dans les fonctions publiques sans concours, sans le niveau, embauches de complaisance dans les collectivités locales, jusqu’à n’en plus pouvoir, jusqu’à devoir taxer très fortement tout ce qui rentre au port, jusqu’à rendre la vie très chère, jusqu’à faire exploser les impôts locaux… La coupe est pleine et déborde. Et aujourd’hui, ce n’est plus l’argent du sirkali qui paye…

Aujourd’hui ce n’est plus “gratuit”. Seul le travail payera ! Mayotte grandit, vite, très vite, trop vite peut-être ?… Les urgences s’amoncellent et se mêlent aux problèmes graves. Il faudrait pouvoir tout remettre à plat et repartir sur des bases saines, mais ce n’est pas possible. Alors il faut beaucoup d’énergie, d’intelligence, de force pour démêler l’écheveau de ces problèmes, pour essayer de les résoudre un par un. Il faut une vision claire, beaucoup de courage pour reconnaître les problèmes d’abord, leurs causes, et les affronter ensuite, en trouvant des solutions adéquates. Il faudrait pouvoir avancer sur tant de fronts en même temps… et l’urgence le nécessite. Certains enfants ne mangent que la Pars et dorment en classe, d’autres caillassent les pompiers, les forces de l’ordre et les citoyens innocents… Beaucoup vivent comme en prison, derrière les barreaux sécurisants de leurs maisons déjà violées. Il faudrait beaucoup de bonnes volontés, de compétences, de sérieux, de dévouement à la cause du développement harmonieux de Mayotte. Mais il n’y a plus de place dans les bureaux climatisés, et certains sont même mis au placard. Trop ne pensent qu’à leurs pouvoirs, à leurs titres ronflants, leurs salaires, leurs avantages et quelques voyages grappillés de-ci de-là, sans même penser à ce qu’ils apportent à Mayotte, à leurs devoirs, à leurs obligations de résultat, à leurs électeurs, aux chantiers qu’ils doivent faire avancer. Trop peu sont réellement actifs, efficaces, vraiment honnêtes par rapport à leur travail. Le défi est énorme, et Mayotte grandit, chaque jour. Et les urgences sont toujours plus criantes. Des dossiers avancent, avec de belles surprises parfois, des situations s’améliorent, des bâtiments sortent de terre, mais si peu au regard des besoins de plus en plus criants, au regard des nouveaux problèmes qui apparaissent. Pour rattraper le retard, il faut aller plus vite, être plus actif. Il faut gérer les équipes plus efficacement, les mobiliser plus, mieux. Lorsque le bateau prend l’eau, en plein océan, il faut en urgence le vider, mais aussi que d’autres réfléchissent pour le réparer. Il faut la volonté, mais aussi les compétences et les moyens nécessaires. Et pour tenir le coup dans ce moment difficile, il faut des dirigeants qui donnent de l’espoir, qui fassent rêver à un avenir meilleur, qui nous donnent du courage. Mayotte arrivera-t-elle à passer ce cap difficile ? Les dirigeants arriveront-ils à redresser la barre, à travailler ensemble, avec leurs équipes (re)mobilisées pour Mayotte, ou alors continueront-ils à laisser aller tranquillement, voire à tirer la couverture à eux, au risque de tout déchirer ? En tout cas Mayotte grandit et le challenge est là.

Laurent Canavate

Politique. Le grand retour pour Mansour ?

Figure parmi les fondateurs du Rassemblement pour la République à Mayotte, le parti fondé par Jacques Chirac au plan national, Mansour Kamardine n’a jamais dérivé d’un iota par rapport à sa ligne politique. Député de 2002 à 2007, l’ancien parlementaire a disparu peu à peu du champ politique depuis, malgré deux candidatures aux législatives de 2007 et 2012. Comme le général De Gaule en son temps, il a effectué cette traversée du désert sans perdre espoir de mener le 101ème département vers une plus haute destinée. Pour autant, même si l’avocat est favori pour la course à la présidence, rien n’est joué, puisque 5 ou 6 autres candidats pourraient se présenter. Toutefois, aucun ne peut se prévaloir d’un mandat parlementaire “actif”, comme celui de Mansour Kamardine, avec des avancées importantes pour Mayotte, comme l’abandon de la polygamie, le statut départemental, la réforme du statut personnel et le passage au droit commun, ce qui le positionne comme favori pour la direction du parti. Lors de son point presse, Mansour Kamardine a pointé du doigt les divisions politiques de son camps et s’est présenté en rassembleur, avec comme première priorité de formuler un projet politique clair qui permette de dessiner le visage de la droite mahoraise. “Malgré nos divisions internes, nous sommes la seule formation politique organisée”, a-t-il rappelé. Il promet que s’il est choisi par les militants adhérents pour conduire le parti, “tous les sujets seront soumis à débat et au vote”, en cohérence avec le mouvement au niveau national. Il défend le droit pour les militants de formuler “une critique utile dans la construction”. Pour lui, l’enjeu de cette élection interne est de “renforcer l’unité du parti”, aussi s’est-il refusé à toute manoeuvre de dénigrement. Luimême s’engage à se rallier derrière un de ses “concurrents”, s’il ne l’emporte pas le 31 janvier prochain. Seuls les adhérents à jour de leur cotisation pourront voter pour cette élection en interne qui se déroulera le 31 janvier 2016. Elle se fera sur deux tours le même jour dans 5 à 6 bureaux de votes répartis sur le territoire. Ces derniers seront communiqués aux adhérents.

A.T.

Le ministère des Outre-mer s’engage contre l’illettrisme

En 2012, cette situation concernait 7 % de nos compatriotes de l’hexagone soit près de deux millions et demi d’hommes et de femmes. Dans les départements d’outremer, cette proportion peut-être deux à trois fois plus élevée. À Mayotte, la part des jeunes en difficulté est de 75 % en ce qui concerne la maîtrise des apprentissages fondamentaux de la langue française selon la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance de l’Éducation nationale. C’est le plus mauvais résultat des 101 départements.

La convention signée avec l’ANLCI s’articule autour de deux axes à savoir la mesure de l’illettrisme et sa gouvernance et la prévention et la lutte contre l’illettrisme. L’ensemble des mesures qui seront déployées va permettre d’améliorer les conditions d’accompagnement et de réduire de manière significative le nombre de jeunes et d’adultes ultramarins en situation d’illettrisme.

La ministre a beaucoup insisté sur l’importance de la mobilisation collective de tous les acteurs publics ainsi que des partenaires sociaux et des entreprises. Elle a également mis l’accent sur l’importance de la prévention, sur l’innovation et sur l’expérimentation qui permettent par des outils pédagogiques performants de favoriser et d’optimiser le transfert de connaissances. “La convention signée ce jour concrétise l’action du ministère en matière de politique de lutte contre l’illettrisme et s’inscrit dans le cadre des priorités nationales engagées par le gouvernement”, assure le ministère.

Le déficit départemental court à nouveau

Ce matin il a donc été question de budget, un sujet plus que sérieux traité par la commission finances, développement économique et touristique avec à sa tête Ben Issa. Celui-ci a d’ailleurs expliqué en parlant du déficit budgétaire qu’“on ne cache pas une maladie”. Le budget du Conseil départemental est effectivement dans le rouge. En introduction, le président du conseil départemental a avoué avoir trouvé un “trou” de 61,5 millions d’euros dans les caisses. Il a en effet réalisé un audit financier du département dans les mois qui ont suivi son élection. Le déficit actuel résulte de deux facteurs. D’une part, l’ancienne gouvernance a surestimé les crédits liés à la dotation globale de fonctionnement (DGF) qui a diminué, après le passage à la réforme sur la fiscalité locale de 2014, “facteur aggravant” du déficit du CD. D’après M. Ramadani, ce sont 20 millions d’euros par an, tout de même, qui ont été ajoutés en trop en recettes prévisionnelles, résultat, 40 millions d’euros qui seront rayés de la ligne des recettes en fonctionnement. D’autre part, le président a évoqué la “dérive budgétaire des dépenses de fonctionnement”, une allusion à peine voilée à ses prédécesseurs, qu’il affuble d’une “gestion insatisfaisante des effectifs, emplois et compétences”. S’il faut admettre que depuis son élection, de nombreux contrats en CDD conclus fin 2014 par la précédente équipe ont été stoppés sans ménagement, ce qui est plutôt positif puisque cela va dans le sens d’une gestion plus saine, de nombreuses embauches ont été réalisées par la nouvelle équipe, pour lesquelles il s’agit de récompenser les fidèles lors des dernières élections. À cela il faut ajouter les compensations financières dues à la Chambre de commerce et d’industrie pour la perte de la délégation de service public sur le port de Longoni. De ce fait le président a proposé de voter un budget en déséquilibre pour 2015.

“Efficacité et rigueur” À l’issu de cet amuse-bouche financier, l’ancien président Zaïdani à souhaiter poursuivre les débats en s’attaquant directement au Rapport n°2015-002337 relatif à la Décision Modificative. D’abord approuvé par le silence des élus, des voix se sont ensuite fait entendre en disant que par souci de compréhension et de facilité il valait mieux suivre l’ordre du jour pré établi. Ces voix teintées de “républicanisme” ont trouvé leur écho dans l’oreille du Président Ramadani qui a donc mis aux voix l’examen de la trentaine de rapports prévus à l’ordre du jour. Ils ont tous été votés à l’unanimité, sauf un qui a été marqué par l’abstention de Daniel Zaïdani et la fameuse DM (décision modificative) pour laquelle les centristes ont fait bloc en s’abstenant de voter également. Une abstention qui n’aura pas empêché le vote de ce rapport, mais qui aura eu pour effet l’inscription d’une motion. Cette motion indique que les élus de Mayotte attirent l’attention de l’État sur les difficultés à mettre en place le plan CPER sur la période 2015-2020, compte tenu des difficultés budgétaires rencontrées actuellement, demandant ainsi son réexamen. Volontaire, le président Ramadani a indiqué qu’il sera “amené à saisir les plus hautes autorités de l’État afin de faire valoir les intérêts de Mayotte”. Tout en ajoutant que “dans le même temps, des mesures vont être prises”. Fin novembre en effet, il compte mettre en place le nouvel organigramme, avec moins de direction générale adjointe et une vingtaine de directions de services. Après le terme de “transparence”, Le président du département a évoqué “l’efficacité et la rigueur” quant à la réorganisation des services.

 


 Le déficit du CD peut-il nous faire perdre les fonds structurels ?

La fragilité des finances départementales pourrait impacter ses capacités de financement dans le cadre du Contrat de plan État région. C’est en tout cas la thèse défendue par le groupe centriste du CD (dont Ahmed Attoumani Douchina et Daniel Zaïdani font partie). Selon ces derniers, le vote en déséquilibre du budget pourrait augurer d’une “difficulté majeure d’honorer la participation du Département aux projets de cofinancement dans le cadre du CPER 2014-2020. Au total ce sont 700 millions d’euros engagés par les partenaires. Or, en cas de défaillance de la collectivité dans certaines actions, les autres partenaires, Etat et surtout Europe, pourraient se désengager à leur tour, faisant perdre à Mayotte le bénéfice de ces fonds-là. Ce ne serait pas la première fois que les collectivités perdent le bénéfice de cofinancements à cause de problèmes de trésorerie. Ce sont aussi les organismes de crédits qui pourraient ne pas soutenir les grands projets structurants du territoire. Au final, comme en 2011, ce serait la confiance dans la capacité du département à rembourser ses créanciers qui pourrait être affectée… Ce scénario pessimiste n’est pas d’actualité pour l’heure. Néanmoins, il pose un défi à l’équipe actuelle, celui de maîtriser les dépenses de fonctionnement et d’éviter de nouveaux dérapages budgétaires en 2016 et 2017, sans quoi la capacité d’investissement de la collectivité pourrait être compromise.


 

La grève générale n’aura pas lieu ?

La réunion du 29 septembre dernier leur est restée en travers de la gorge. Aujourd’hui à 7h, ils seront donc regroupés devant le vice-rectorat à l’appel des syndicats enseignants SNU ipp et SNES , mais regroupés sous la bannière de la FSU (Fédération syndicale unitaire). CGT, CFDT, ou encore FO de Mayotte soutiennent ouvertement le mouvement de grève.

En cause : des revendications non écoutées, selon les différents syndicats, avec en tête de liste le taux d’indexation des salaires des professeurs (40 % à Mayotte contre 53 % à la Réunion par exemple), sur lequel le gouvernement s’était engagé à discuter en 2013, dès qu’une étude sur le coût de la vie à Mayotte serait publiée. Discussion qui n’est plus à l’ordre du jour. “La réunion du 29 septembre a vu la clôture pure et simple de cette possibilité, explique Rivomalala Rakotondravelo, secrétaire général du SNUipp et cosecrétaire de la FSU Mayotte. Nous demandons que les discussions restent ouvertes dès que les données de l’étude seront publiées.”

Également, la mise en place d’un dispositif exceptionnel de reclassement des anciens instituteurs de la collectivité départementale de Mayotte (CDM) fait partie des attentes : “Les professeurs de la CDM se sont battus pour faire partie de la fonction publique. Ils y sont arrivés, mais leur ancienneté n’a pas été prise en compte, reprend le responsable. Nous demandons à ce qu’elle le soit enfin.”

Une grève durable ?

Reconductible, quelle que soit la participation d’aujourd’hui, la grève pourrait se poursuivre : “Cette possibilité est réelle et déjà engagée, reprend le délégué. À moins que nos demandes soient prises en compte, la mobilisation se poursuivra.” Quoi qu’il en soit, dans les rangs syndicaux, beaucoup espèrent du changement. Cette fameuse réunion a en effet suscité la déception, mais aussi la colère : “Nous nous sommes retrouvés face à des réactions méprisantes envers la fonction publique de Mayotte”, commente pour sa part Ousseni Balahche, de la CFDT. Nous soutenons cet appel à la grève pour demander réparation et que les agents de Mayotte soient considérés comme tout autre agent de la fonction publique française.” Et d’ajouter : “Si la participation est bonne, si les agents montrent leur volonté, alors nous mettrons tout en oeuvre pour mobiliser les énergies.”

Ras-le-bol général

Car se greffent par dessus un ras-le-bol général, et la possibilité que ce mouvement débouche sur une grève plus massive et générale. Il se murmure d’ailleurs que d’autres administrations pourraient rejoindre le mouvement des enseignants pour appeler le gouvernement à du changement.

À plus long terme, FO Mayotte confie réfléchir à la possibilité d’une grève réunissant public et privé. Une idée qui rôde aussi au SNUipp, pour qui une grève de plus grande importance n’est pas à exclure dans les semaines à venir.

G.V

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes