Shark Citizen Mayotte organise en partenariat avec Lagon aventure une journée à la rencontre des requins. Partez à la recherche des requins de Mayotte, afin de les rencontrer en palmes, masque, tubas et en apnée pour les plus à l’aise. Discours sur la biologie et les menaces durant la journée. Pour y participer, aisance dans l’eau et adhésion à l’association sont obligatoires (10 € l’adhésion). Tarif de la sortie 63 €, repas compris a régler au prestataire. Plus que quelques places disponibles, contacter le 06 39 27 59 33.
Edito. Ce que j’en pense… Les partis ont tué la Vème République
Qu’ont-ils fait, ces politiciens de partis avec la crise, avec les banques, avec les pollutions et les énergies renouvelables ? Qu’on-ils fait face aux lobbys du tabac qui leur disaient que tout allait bien, face aux lobbys des pesticides qui tuaient nos abeilles, face aux vendeurs de diesel… Ils ont tendu la main pour obtenir des moyens afin de se faire réélire ! Et ils voudraient notre soutien pour sauver leurs postes, leurs places ?! Le divorce des Français avec leur classe politique est consommé. Il est analysé, commenté tous les jours, sur toutes les chaines d’informations nationales.
Beaucoup de ces partis font appel à la constitution d’un front républicain, en référence évidente au Front populaire qui, après la sortie de la Grande guerre et de la crise de 1929, de mai 1936 à septembre 1939, sous la IIIème République, avait apporté un peu de liberté et de réformes fortes avec l’institution des congés payés et de la semaine de 40 heures. Mais ce Front populaire s’était constitué autour de syndicats et partis de gauche : le PCF, la SFIO (PS) et les Radicaux de gauche. Il luttait déjà contre les volontés bellicistes des “marchands de canons”.
Ces partis, et ceux de droite, sont quasiment tous les mêmes qu’aujourd’hui, qui ont parfois changé leur nom, au gré de scandales ou pour satisfaire l’ambition de l’un ou de l’autre. Ce Front populaire faisait face aux ligues fascistes qui minaient déjà l’Europe et menaçaient aussi la France. Il avait fallu des manifestations importantes, un serment, un sursaut… mais il n’a pas duré bien longtemps et une vague brune avait fini par recouvrir l’Europe. Il aura ensuite fallu des résistants, de l’héroïsme et des millions de morts pour sortir de cette dramatique période de l’Histoire.
L’Histoire parfois se répète, bégaie, et nous renvoie en arrière. C’est inquiétant.
Les partis politiques français datent pour la plupart d’avant la 2ème guerre mondiale. Les partis sont restés, et les hommes aussi… se répartissant les postes à l’Assemblée ou au Sénat, cumulant dans les villes, les départements et les régions, ou à l’assemblée européenne sur des listes pour les perdants… Ils se sont parachutés, remplacés, transmis les postes de père en fille. Ils ont constitué des fiefs, des baronnies et se les partagent. On a vu des dinosaures, des traversées du désert et la capacité de rebond de certains. On a assisté à des scandales, des affaires qui ont défrayé les chroniques… puis après quelque temps le retour sur scène de ces acteurs de marché, serrant des mains et touchant les culs des vaches. On les a vu manger au coin du feu, faire leur spectacle audiovisuel dans les foires, négocier avec des dictateurs pour financer leurs campagnes. On a vu des avions renifler et du sang se contaminer, des cassettes, des enregistrements, des exclusions et des retours, des promesses les yeux dans les yeux et tant de mensonges, tant de reculades.
Mais on a surtout vu des partis qui font tout pour se maintenir au pouvoir ou le regagner. Ils ont pensé un temps qu’en diabolisant le FN, cela suffirait, mais ils n’ont pas proposé et mis en oeuvre de solutions efficaces. Et on a vu la dette de la France s’accumuler, les comptes publics sombrer, le pacte social disparaître avec le lien social, les efforts incessants demandés à la population. On a vu les SDF apparaître et mourir de froid, les Restos du coeur prendre la relève d’un État incapable de s’occuper de sa population. On a vu le chômage grimper et atteindre des records, toucher des millions d’individus, des jeunes et des vieux… On a vu régulièrement les banlieues exclues, révoltées et étouffées. On a vu les charges sociales augmenter, le prix du travail exploser, et les revenus du capital grossir. L’ascenseur social et l’École de la République se sont affaissés.
Les partis politiques ont demandé aux Français des efforts. Pourquoi pas ? Mais sans cap à tenir, sans objectif, sans espoir tangible. Alors pourquoi, symboliquement, les députés et les sénateurs, les autres élus, n’ont-ils pas mis fin à leurs privilèges incroyables et leurs voitures de fonction, leurs retraites à vie et leurs dépenses somptuaires, leurs emplois fictifs et leurs caisses noires ? Les partis, en cherchant à tout prix à garder ou retrouver le pouvoir, n’ont pas eu le courage de réformer sérieusement la France. Ils se sont servis et ont progressivement asphyxié, tué la démocratie en se l’accaparant. Ils payent aujourd’hui ce divorce avec la population, car ils ne nous ressemblent pratiquement plus. Il faudra à mon avis instituer une 6ème République pour redonner le pouvoir aux Français. Avec l’interdiction totale de tout cumul de mandat politique, beaucoup moins d’élus, beaucoup moins d’avantages financiers pour eux, une seule réélection possible. Il faudra supprimer les communes au profit d’intercommunalités, supprimer les départements au profit des nouvelles régions et confier beaucoup plus de compétences à l’Europe. Il faudra surtout redonner goût aux citoyens à s’occuper des affaires de la cité, non pas pour se servir, mais pour servir la communauté, y apporter leur contribution un temps, puis passer la main.
Il faut en finir avec les politiciens professionnels qui ne font rien d’autre de leur vie, se retrouvent coupés des réalités. Un tirage au sort peut même être envisagé… Il faudra des élus honnêtes – on en arrive aujourd’hui à trouver cela antinomique ! – et des élus intelligents, capables de comprendre les enjeux d’aujourd’hui et de demain afin de nous y préparer. Il faut que la France reprenne sa marche en avant, allège ses législations. Il y a tellement de compétences, de forces, d’énergies dans ce beau pays. Il est temps qu’il sorte de sa torpeur et cesse de se morfondre pour rayonner à nouveau, de ses valeurs universelles de paix, de liberté, de fraternité.
Laurent Canavate
Conseil départemental : la séance plénière se tient aujourd’hui
Les élus départementaux se réunissent ce matin. Lors de cette réunion, ils vont se pencher notamment sur le retrait de la délibération n°2291/2015/CD du 6 octobre 2015 relatif aux transformations, créations et suppressions de postes budgétaires ainsi que l’adoption d’un Plan d’Actions en vue de redresser la situation financière et d’améliorer l’administration du Département.
En effet, le conseil départemental est déficitaire à hauteur de 49 millions d’euros selon Ben Issa Ousséni le vice-président chargé des finances.
Lors de cette séance, les orientations de la politique sportive et culturelle du Département, sans oublier l’organisation du Salon du livre de Mayotte dans le cadre du programme culturel 2016, seront abordés. Également au programme, les modalités de participation du Département au dispositif “aide à la pierre “(LATS – Logement à Accession sociale et Logement à Accession Très Sociale- LATS ) et la signature d’une convention entre le conseil départemental de Mayotte et l’union internationale pour la conservation de la nature portant sur l’inscription du lagon de Mayotte au patrimoine mondial de l’humanité. Autres sujets qui seront traités : les orientations stratégiques de l’île dans les domaines de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation, l’harmonisation des taux et à la répartition du produit de l’Octroi de mer entre les communes et le Département, la répartition des amendes relatives à la circulation routière de 2014 au bénéfice des communes et enfin la validation des durées d’amortissement des biens immobiliers.
À l’issue de la séance, une conférence de presse relative à la révision de l’octroi de mer, se tiendra salle DRH , à la fin de la séance plénière, en présence de M. Ben Issa.
Enjeux sociaux – collectivités et partenaires sociaux rassemblés
Une motion commune pour faire entendre la voix unie, sur le principe tout au moins, de Mayotte : c’est ce qui s’est décidé hier matin, à l’issue d’une réunion informelle organisée par le Conseil départemental, et réunissant représentants de l’intersyndicale et collectivités. Droit commun, Code du travail, situation fiscale, calcul des dotations, etc. : c’est un tour de table des besoins et revendications de chacun qui a été effectué. “Depuis la départementalisation, Mayotte vit au rythme des mouvements sociaux, ayant comme principal objectif l’égalité de traitement entre salariés, et application effective du droit commun. Cette situation n’est pas sans conséquence sur le développement harmonieux du département. C’est pourquoi j’ai l’honneur de vous convier à une réunion de travail (…) pour nous enquérir des revendications légitimes de l’intersyndicale et construire ensemble une démarche politique commune à porter au Gouvernement. En effet, les intérêts supérieurs de Mayotte et des Mahorais recommandent l’unité et le rassemblement des élus et des forces vives autour d’un projet partagé.” Ainsi commence l’invitation du Conseil Général aux différents partenaires sociaux et collectivités de Mayotte.
Ils étaient donc là, les représentants de l’intersyndicale et du patronat, mais également les élus : Said Omar Oili en tant que représentants des maires de Mayotte, le député Said Boinali, le sénateur Thani Mohamed Soilihi, ou encore la maire de Sada Anchya Bamana, pour cette assemblée informelle et souhaitée “sincère et franche” par le président Soihabadine Ibrahim Ramadani, initiateur de la démarche. “Alors que nous sommes dans une situation toute particulière avec l’état d’urgence, l’annulation du congrès des maires en métropole, et la fin prochaine de notre session budgétaire, il m’a paru important d’entendre ou réentendre, malgré tout, les revendications des acteurs de la vie à Mayotte pour ne pas qu’elles soient abandonnées”, explique-t-il.
Carrières, retraites, transports, taxes foncières, dotations, etc.
Du côté de l’intersyndicale, les revendications ont donc été répétées : reconstitution de carrière pour les agents de l’ancienne collectivité départementale, indexation des salaires, attractivité du territoire pour les fonctionnaires, application immédiate du Code du travail de droit commun, etc. Le patronat a également fait entendre sa voix, par celle du président du Medef Thierry Galarme, estimant injuste la situation dans laquelle se trouve Mayotte, et déplorant que “l’État dépense pour un Mahorais la moitié de ce qu’il dépense pour un métropolitain”. Le responsable a également souligné les dysfonctionnements de la commande publique, “En panne, alors qu’ailleurs des choses s’organisent, des projets se montent, comme à La Réunion avec la route du Littoral ou celle des Tamarins.” Le représentant du patronat a également mis le doigt sur l’éternel problème des transports, et l’absence de solutions crédibles, ironisant sur “L’interdiction de circulation aux poids lourds à certaines heures. De quoi soutenir l’économie, les patrons et les salariés”, et concluant sur “Même si cela dérange ailleurs, ici le patronat et les salariés ne sont pas divisés, mais unis pour faire avancer Mayotte.”
Injustices sociales
Mais, au-delà des revendications pures, c’est l’injustice sociale dont est victime l’île aux parfums qui a été soulevée. “Nous partageons tous ce constat d’inégalités, a ainsi réagi le sénateur Thani Mohamed Soilihi, faisant référence au dossier qu’il vient de porter au Sénat. Mayotte ne bénéficie pas des mêmes dotations de financement, par exemple.” Constat d’inégalités partagé par Said Omar Soili, et le député Boinali Said, qui soulève aussi le problème des dotations aux communes, calculées sur un recensement tous les cinq ans, contre deux ailleurs : bien loin des réalités du terrain mahorais, et de la fulgurante hausse démographique de l’île. Notons aussi quelques griefs à l’encontre des élus, avec le coup de gueule d’Ousseni Balahachi, responsable de la CFDT : “Vous faites cavalier seul, défendant votre gouvernement au lieu des Mahorais. Je vous demande de changer de mentalités et d’oublier cet orgueil dans lequel vous êtes. La population de Mayotte en a ras le bol de ces comportements. Nous, nous sommes des mendiants, et c’est auprès de vous que nous venons mendier pour que nous puissions être entendus par le gouvernement. Vous nous devez des réponses.” C’est la maire de Sada qui a conclut “Soyons concret dans les faits, et pas seulement dans le discours.”
“Chasser en meute”
À l’issue de l’assemblée, une motion commune aux élus et aux partenaires sociaux a donc été rédigée, contenant les attentes et revendications. Le but : “Chasser en meute”, comme le soulignait le sénateur Soilihi en référence à la façon dont travaillent les élus dans d’autres départements d’Outre-Mer. Elle sera déposée au gouvernement. Toutefois, on pouvait entendre dans les rangs syndicaux quelques doutes émis sur l’unité réelle des acteurs de Mayotte, tout en saluant l’initiative et le soutien offert. “C’est toujours une bonne chose que nous parlions tous d’une voix commune pour que Paris sache que le message de Mayotte est unique”, confiait un représentant syndical, sans pour autant estimer que la situation allait évoluer positivement. En attendant, une nouvelle réunion devrait être organisée d’ici quelques semaines.
Soihabadine Ibrahim Ramadani à Paris
Hasard du calendrier, et parallèlement à la motion qui fait suite à la réunion qu’il a organisée, le président du Conseil départemental Soihabadine Ibrahim Ramadani sera à Paris la semaine prochaine. Durant sa visite, il se rendra notamment au ministère du Budget pour sensibiliser Bercy et les conseillers du premier ministre au déficit du Conseil départemental de Mayotte ; pour demander que soit revue la dotation qui compense les pertes de recettes du Département liées à la transition fiscale ; ou encore que la compensation des charges transférées au Département, comme le RSA , tienne compte de l’augmentation du nombre de demandeurs. Gros dossier également : le président souhaite plaider en faveur d’une dotation régionale de fonctionnement, puisqu’elle est collectivité unique, assurant par là même des compétences dévolues à la fois aux départements et aux régions d’Outre-Mer.
Geoffroy Vauthier
Radicalisation : le jeune homme risque 10 ans de prison
Comme nous vous l’expliquions dans notre édition d’hier, au cours de la perquisition administrative ordonnée par le préfet de Mayotte jeudi dernier chez l’individu âgé de 22 ans, les services de police ont découvert de très nombreux documents de propagande et photographies en lien avec le terrorisme et plus particulièrement les actions de l’état islamique. Des premiers éléments d’enquête, il semble que cet homme, originaire de Mayotte, se soit radicalisé alors qu’il vivait en métropole et soit revenu dans le département après s’être disputé avec des membres de sa famille auxquels il voulait imposer un mode de vie qu’ils jugeaient trop rigoriste. Selon ses déclarations aux enquêteurs, il envisageait de partir se battre en Syrie ou en Irak aux côtés de l’état islamique. Présenté vendredi dernier au juge d’instruction, il a été mis placé en détention provisoire après sa mise en examen. L’instruction se poursuit pour déterminer les motivations de cet homme et sa dangerosité.
Des brouilleurs GSM dans les mosquées
Le phénomène dure depuis 6 mois à Mayotte. Des personnes ont vendu des brouilleurs GSM, qui envoient des ondes pour empêcher le téléphone portable de se connecter au réseau, à des responsables de lieux de regroupement de personnes. “Par rapport aux informations que nous ont remontés les trois opérateurs et à la visite de terrain que nous avons effectuée récemment, nous avons identifié une dizaine de sites, notamment des lieux de cultes”, explique l’Agence nationale des fréquences (ANFR) océan Indien.
L’importation, mise en circulation, la vente et l’installation, la détention ou encore l’utilisation de brouilleurs GSM est pourtant interdite par le code des postes et des communications électroniques, sauf dérogation (voir encadré). Le non-respect de cette interdiction est puni d’une peine de six mois d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. Les opérateurs téléphoniques, qui louent les fréquences auprès de l’ARCEP , sont en effet les seuls à pouvoir les utiliser. De fait, brouiller les fréquences radioélectriques porte atteinte aux opérateurs et à leur obligation de qualité. “Un brouilleur peut polluer une rue entière”, précise l’Anfr OI.
L’agence explique s’être rapprochée des vendeurs de GSM pour les informer de la réglementation. “Je pense qu’ils ont compris qu’ils se sont mis dans une situation délicate”, note-t-elle. “D’autant que leurs acheteurs pourraient se retourner contre eux. Ils se sont donc engagés à prévenir leurs clients ou à venir récupérer les brouilleurs.” L’agence a aussi rencontré 2-3 responsables de mosquées qui avaient acheté des brouilleurs. “Ils se sont engagés à ne plus l’utiliser”, précise l’Anfr OI.
Les brouilleurs et la législation en vigueur
L’ordonnance n° 2011-1012 du 24 août 2011 relative aux communications électroniques qui transpose en droit interne les deux directives du paquet télécom de 2009 a établi à l’article L. 33- 3-1 du code des postes et des communications électroniques, à compter du 1er février 2012, une interdiction générale de publicité, d’importation et mise en circulation, de vente et d’installation, détention ou utilisation de tous les brouilleurs et pour tous types de communications. Par dérogation, les établissements pénitentiaires peuvent continuer à utiliser des brouilleurs et il en est de même pour les besoins de l’ordre public, de la défense et de la sécurité nationale, ainsi que pour le service public de la justice, de manière générale. Les salles de spectacles bénéficient d’une période de transition pendant laquelle elles peuvent continuer à utiliser les dispositifs déjà installés, et ce jusqu’au 31 janvier 2017. Elles ne peuvent toutefois pas en installer de nouveaux. Passé cette date, elles seront soumises à l’interdiction générale.
Olivier Loyens
Edito. Ce que j’en pense… La planète Terre va mal…
Cette année, le 22 août, nous avons utilisé les ressources naturelles renouvelables de la planète disponibles pour un an. À partir de cette date, et jusqu’au 31 décembre, nous puiserons dans des stocks non renouvelables. Autant les pays vivent à crédit, s’endettent, mais avec la planète, il n’y aura pas moyen de faire crédit… Le prix à payer sera de plus en plus cher, et mortel ! Sécheresses, cyclones de plus en plus violents, tornades, trou dans la couche d’ozone, hausse du niveau de la mer, dérèglement climatique… La note est salée, de plus en plus salée, mais jusqu’à quand ? Jusqu’où l’Homme peut-il aller dans la destruction de son habitat commun ?
Les réserves d’eau deviennent critiques dans de nombreuses zones de la planète Terre, notamment chez les plus gros consommateurs au monde, en Amérique du nord. Les productions alimentaires posent problème avec 7,35 milliards d’habitants aujourd’hui, et 244 000 habitants supplémentaires chaque jour ! Nous étions 4,4 milliards en 1980, 1,5 milliard en 1900 et environ 600 millions en l’an 1700. La planète va mal. Les êtres humains génèrent des milliards de tonnes de CO2 rejetés chaque année dans l’atmosphère, mais aussi du méthane (CH4), de l’oxyde nitreux (N2O) et des hydrocarbures halogénés à des niveaux jamais atteints, déréglant des équilibres séculaires et si précieux pour la vie. Depuis 1990, 13 à 15 millions d’hectares de forêts sont détruits, chaque année (!), pour assouvir nos besoins, et 3 à 4 millions d’hectares sont replantés, mais il s’agit de pertes dramatiques, car les replantations concernent très peu d’espèces, pour l’industrie papetière (pin) ou l’alimentation (palmier à huile). Les forêts ont pourtant un rôle thermique, écologique, sur le cycle de l’eau et du CO2 vital pour la vie sur Terre.
Les courants océaniques, nos autres régulateurs thermiques, sont aussi mis à mal. L’acidification et le réchauffement des océans, les calottes glaciaires fondantes, le pillage des ressources modifient profondément les grands équilibres écologiques. Et pendant ce temps les professionnels de la politique pinaillent pour savoir si la courbe du chômage va s’inverser bientôt ou plus tard, s’il faut augmenter les taux d’intérêt de 0,1 % ou pas… Ils semblent si décalés de la réalité quotidienne, mais aussi des grands enjeux planétaires, que cela devient inquiétant. Ne semblent compter que leur maintien au plus haut dans la courbe des sondages et leur “capacité de rebond” après une “traversée du désert”, pour ceux qui ont perdu aux précédentes élections. Vue de l’espace, la Terre apparaît petite, isolée, belle ! Dessus, des Hommes se battent, se tuent, se terrorisent, se violent, s’enchainent…
Ils pillent cette magnifique planète, leur mère nourricière. Ils la polluent, la brulent, la martyrisent. Et des lobbyistes nous expliquent que tout va bien, que fumer ne nuit pas à la santé, que manger du boeuf ou du poulet aux hormones, antibiotisé, ne gène pas. Que détruire la forêt amazonienne n’est pas nécessairement un problème. Qu’extraire le gaz de schiste ne dérange pas le sous-sol, ne génère pas massivement de CO2, que les pesticides ne nuisent pas aux abeilles, que l’extinction massive d’espèces n’est pas grave…
Et dans leur orgueil, dans leur grande bêtise, dans leur aveuglement, ils pensent qu’ils sont assez intelligents pour ne réagir que lorsqu’ils seront dans le mur, lorsque la situation sera vraiment catastrophique. La Terre va mal. Ils ne se sont peut-être par encore aperçus que la situation est déjà quasiment désespérée. Ils sont peut-être comme ce jeune qui tombe du toit et qui dit : “jusque-là tout va bienjusque-là tout va bien…”. Mais sans intervention forte la chute est inéluctable. Ils seraient victimes du syndrome de l’orchestre du Titanic sans le savoir, et continueraient de jouer leur spectacle alors que le bateau coule… Le choix d’un président de région à gauche ou à droite pourrait paraître bien dérisoire dans ce contexte. Mais face à ces enjeux planétaires, l’Homme a encore confiance en lui-même.
Nos éminents dirigeants pensent que la COP 21 et quelques engagements pour les décennies à venir suffiront à inverser la courbe, à sauver la Terre. À part leur faire confiance, il ne nous reste qu’à replonger la tête dans les embouteillages, les gaspillages de ressources, d’électricité, les consommations à outrance pour ceux qui peuvent et la crise qui se porte bien pour tous les autres. La planète Terre va mal. Faute de courage aujourd’hui, les générations futures auront-elles les moyens de réparer notre planète ? Accepteront-elles de réduire fortement leur consommation ? Depuis l’aube de l’Humanité, nous avons toujours été dans un monde de croissance.
Pourrons-nous passer dans un monde de décroissance, dans un monde de développement durable ? Avec 7,35 milliards de passagers dans le navire, il est dur de prendre des mesures radicales, et beaucoup veulent aller manger et écouter l’orchestre du Titanic…
Laurent Canavate
Octroi de mer : Le revenu touché par le département plafonné à 24 M€
“ L’Assemblée nationale a adopté ce soir à minuit et demi mon amendement sur la répartition de l’octroi de mer entre le département et les communes de Mayotte, prenant en compte à nouveau la situation budgétaire dégradée des communes. Depuis l’entrée en vigueur de l’ordonnance du 19 septembre 2013, la répartition de l’octroi de mer entre les communes et le département de Mayotte se caractérise par le versement d’une dotation globale garantie (DGG) aux communes qui est une fraction du produit de l’octroi de mer (hors octroi de mer régional). Cette situation est contraire au droit commun constaté dans les autres DOM (hors Guyane) où l’ensemble du produit de l’octroi de mer communal vient abonder les recettes de fonctionnement des communes.
“La croissance du produit de l’octroi de mer profitera exclusivement aux communes”
Afin de permettre aux communes de Mayotte de bénéficier du dynamisme de l’octroi de mer, sans pour autant déséquilibrer le mécanisme de prélèvement sur ressources (PSR) qui permet d’abonder le budget du département, il est proposé, sur le modèle guyanais, de plafonner la part de l’octroi de mer communal allouée au département au niveau atteint au titre de l’exercice 2014, soit 24 588 072 €. De la sorte, la croissance du produit de l’octroi de mer sous l’effet de la progression de l’économie mahoraise profitera exclusivement aux communes. Cet amendement n’exclut pas la nécessité d’ajuster définitivement les dispositions de l’ordonnance du 19 septembre 2013 au vu notamment des conclusions du rapport de la cour des comptes sur la “départementalisation de Mayotte” et d’un bilan de la mise en place de la fiscalité locale dans ce département.”
Les autres sujets abordés par le député Dans le débat en séance, Ibrahim Aboubacar a aussi appelé l’attention de la représentation nationale sur “l’urgence” qu’il y a à dresser un bilan de la fiscalité locale directe instituée en 2014 dans le département de Mayotte, afin d’apporter des ajustements à la réforme fiscale de 2014 mais également la révision des dotations de collectivités locales mahoraises. Enfin, en réaction à un amendement additionnel du gouvernement sur l’aide aux départements en difficultés, il a également plaidé pour la prise en compte de la situation du département de Mayotte face à l’accroissement de ses dépenses sur le RSA .
Un foundi soupçonné d’avoir abusé d’une élève
Hier, le tribunal correctionnel de Mamoudzou jugeait un enseignant coranique aux allures de tartufe. Les faits dignes d’un scénario tiré d’un roman de Nassur Attoumani, remontent à 2012 et 2013 quand un certain C. foundi en Petite Terre, a entretenu une relation avec une de ses jeunes élèves. Séduite par le charisme et les promesses d’amour du jeune trentenaire, l’adolescente âgée de 14 ans succombe à son charme et tombe enceinte à deux reprises de son professeur. La première grossesse conduit à une fausse couche quand la seconde donnera naissance à un enfant âgé à présent de deux ans. Le prévenu en situation irrégulière promet à son élève de la marier espérant ainsi pouvoir régulariser sa situation, la jeune femme ayant la nationalité française.
Il explique au moment de son audition par le juge d’instruction, ne s’être rendu compte de l’âge de la victime qu’après coup mais assume sa responsabilité. “Je voulais m’occuper de l’enfant, or les parents de la jeune femme s’y sont opposés”, répète-t-il à la barre alors que la partie civile dit le contraire. La mère de son enfant quant à elle avoue, avoir été amoureuse avant finalement de nourrir de la rancœur envers son professeur. “Je réalise aujourd’hui que j’étais naïve et qu’il a abusé de ma jeunesse”, se plaint-elle. Lorsque l’histoire s’est répandue, la famille de la victime est devenue rapidement le sujet de moqueries dans la commune, aux dires de leur avocat. À tel point que celle-ci décide de déménager en métropole. À cela s’ajoute le préjudice scolaire pour la jeune femme. “Déscolarisée, elle n’a pas pu finir ses études à cause de ses grossesses et cette affaire”, explique son avocate.
Le prévenu aurait profité de son statut
Mais qu’est-ce qui a pu pousser un enseignant coranique à avoir des rapports sexuels avec une adolescente alors qu’il est censé instruire des valeurs religieuses telles que l’abstinence avant le mariage ? “Vous comprenez que votre comportement va à l’encontre de ce que vous enseignez”, l’interroge le juge avant d’ajouter, “les parents n’envoient pas leurs jeunes filles pour que le maître fasse une opération de séduction”. Le prévenu explique avoir cédé à la facilité même s’il jure avoir eu l’intention de trouver une femme majeure en dehors de la madrassa. Son avocate met en avant les traditions culturelles de l’archipel où les rapports entre jeunes femmes et hommes matures seraient monnaie courante. Pour le procureur, l’argument est irrecevable : “la loi stipule qu’on ne doit pas avoir de relations sexuelles avec un mineur de moins de 15 ans donc on ne touche pas !”, lance-t-il de manière ferme. Au moment de lire les expertises, le juge rappelle que l’atteinte sexuelle a été commise sans emprise physique mais bien sous emprise psychique.
Le foundi est soupçonné clairement d’avoir abusé de sons statut et de son aura. Pour l’avocat de la défense à 14 ou 15 ans, un adolescent est certes mineur mais on peut avoir des sentiments amoureux. Pour le procureur, au contraire “à 14 ans, on est capable d’avoir des rapports sexuels au niveau physionomique mais on n’est pas toujours conscient de ses actes”. Les réquisitions du procureur sont fermes. Il demande au président de la cour deux ans d’emprisonnement, dont 20 mois avec sursis assorti de deux mois de mise à l’épreuve ainsi qu’un suivi médical déjà en cours depuis sa mise en examen. La cour délibérera le 9 décembre prochain.
GD
L’Ireps se mobilise contre le sida
À l’occasion de la Journée mondiale contre le sida hier, l’Ireps (instance régionale d’éducation de promotion de la santé) a organisé 2 temps forts à Mamoudzou, à côté de la barge. L’objectif étant de sensibiliser tout le monde et essentiellement les jeunes, pour leur faire savoir que le sida est partout, même à Mayotte. Premièrement une action de sensibilisation du grand public. L’Ireps a profité de cette journée pour rouvrir son kiosque à la barge pour assurer un stand d’information, de quizz, de slam, de sensibilisation et de distribution de préservatifs.
Toute l’équipe de l’Ireps s’est mobilisée pour cette journée. Une quinzaine de personnes environ, dont certains se trouvaient au niveau de l’amphidrome en petit-terre. “On voit qu’il y a du changement dans les moeurs des Mahorais. Par rapport aux années précédentes, il y a beaucoup plus de monde qui vient nous voir pour poser des questions. La lutte contre cette maladie à Mayotte est donc dans de bonnes voies”, indique Adeline Trehudic, de l’Ireps. “Je ne savais pas que le 1er décembre était la journée mondiale de la lutte contre le sida”, indique pour de son côté Said Idris. “C’est en sortant de la barge que je suis devant par hasard. Je trouve que c’est une très bonne opération pour rappeler cette maladie, car ici les gens ont tendance à oublier cette maladie et ne se protègent pas”. Pour le deuxième temps fort, elle a également organisé un grand concours de dessin pour les 12-25 ans. Plus de 100 dessins ont été collectés et 24 ont été sélectionnés et exposés devant la barge. Les dessins ont été soumis aux votes du public et d’un jury de professionnels.
La remise des prix s’est tenue au restaurant le 5/5. Le dessin gagnant sera transformé en une grande affiche et sera affiché dans les quatre coins de l’île. “J’ai compris que cette action a pour but de lutter contre une maladie et c’est une très belle initiative. Malheureusement ce n’est qu’une fois par an et l’action n’est pas trop élargie dans les autres communes de Mayotte”, regrette Assane Ali. Dans le même temps à Kawéni, le Lion’s club Mayotte lagon a fait un don de 3000 préservatifs masculins, 1000 préservatifs féminins et 2000 gèles lubrifiants à l’association Nariké M’sada. Un don qui provient de l’association réunionnaise Sid’aventure qui fait de la prévention contre le virus du Sida. Ces préservatifs vont être distribués durant ce mois de décembre dans les villages de Mayotte.
Oirdi Anli
Retraite : Valls commande une mission d’inspection
“ La loi n°2001-616 du 11 juillet 2001 relative à Mayotte prévoit l’application progressive du droit commun français à Mayotte, dans le cadre de son évolution institutionnelle. La loi organique n°2007-223 du 21 février 2007 portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives à l’outre-mer a précisé le statut juridique de Mayotte. Dès 2010, les dispositions du code général des collectivités territoriales et du code électoral ont été étendues à Mayotte, assorties des indispensables adaptations qu’appelait ce département.
En 2011, l’organisation judiciaire a été revue et ses effectifs renforcés pour permettre la prise en compte des nouvelles réglementations désormais étendues à Mayotte. En 2013, le code général des impôts a été rendu applicable à Mayotte. Au-delà de l’action menée pour concevoir cet édifice juridique complexe, l’État s’est également fortement mobilisé pour accompagner les mutations structurelles indispensables du département. Par ailleurs, conformément aux engagements pris par le Président de la République, le Gouvernement a procédé, à compter du 1er janvier 2013, à l’alignement progressif des dispositifs indemnitaires d’attractivité et de congés au profit des agents de la fonction publique affectés à Mayotte, sur les dispositifs de même nature servis dans les autres départements ultra-marins. Lors des concertations de juillet 2013 avec les organisations syndicales représentatives de la fonction publique, il a été décidé la tenue d’une réunion d’étape dite “Clause de revoyure Mayotte”.
Cette dernière, tenue le 29 septembre 2015, a permis de réaliser un bilan à mi-parcours des dispositifs indemnitaires et statutaires mis en oeuvre dans le cadre de la départementalisation, de dresser un tableau global des réformes engagées et réalisées à Mayotte, et, plus généralement, de présenter le schéma stratégique de développement pour ce territoire, à l’horizon 2025. “Proposer des solutions envisageables en équité, et budgétairement soutenables” Le décret n° 2012-1256 du 13 novembre 2012 dispose que les agents publics de Mayotte intégrés ou titularisés dans des corps ou cadres d’emplois des fonctions publiques doivent être affiliés au régime de droit commun, ce qui suppose la prise en compte de l’ensemble des services effectués par ces agents pour faire valoir leur droit à retraite.
Les difficultés en la matière, rappelées par les organisations syndicales lors de la réunion du 29 septembre, font apparaître les 3 cas-types suivants : Les difficultés de transition d’une caisse de retraite à une autre concernant les agents non titulaires auparavant affiliés à la Caisse de sécurité sociale à Mayotte (CS SM) et titularisés dans l’un des trois versants de la fonction publique, et donc affiliés soit au SRE, soit à la CNRACL (polypensionnés) ; L’absence de cotisations identifiées : en l’espèce, il apparaît qu’indépendamment des cas d’intégration dans l’un des trois versants de la fonction publique, certaines périodes cotisées auprès de la Caisse de sécurité sociale à Mayotte (CSSM), n’auraient pas fait l’objet de versements de cotisations patronales. Par ailleurs, dans le secteur privé, des salariés auraient travaillé sur de longues périodes, sans disposer d’un contrat de travail, entraînant ainsi l’absence de cotisations et par conséquent de lourds impacts en termes de niveau de retraite. En outre, dans le secteur privé, les règles de calcul des retraites comportent encore de nombreuses différences avec les règles en vigueur dans le code de la sécurité sociale.
C’est pourquoi, au regard de l’ensemble de ces éléments qui révèlent une certaine confusion dans la situation des retraites à Mayotte, le Gouvernement vous demande de bien vouloir conduire une mission d’inspection, qui aura pour objet d’analyser précisément l’adéquation entre dispositifs juridiques en vigueur à Mayotte, tant dans le secteur public que le secteur privé, et les réalités que vous constaterez sur le terrain. À cet égard, vous quantifierez les effectifs concernés par les différentes situations relevées (agents publics en situation de “polypension”, agents dont la carrière comporte des interruptions de cotisations, agents dont une partie importante de la carrière n’a pas fait l’objet de cotisations). Vous proposerez les solutions envisageables en équité, et budgétairement soutenables, afin de remédier à ces situations. Enfin, vous évaluerez les impacts que pourrait induire, en termes notamment de niveau de retraite, une convergence accélérée vers le régime général d’assurance vieillesse.
Votre rapport devra dresser une liste de préconisations de nature à améliorer la compréhension qu’a aujourd’hui la population mahoraise du système d’assurance vieillesse et évaluer s’il convient de revoir l’agenda de convergence vers le régime métropolitain d’assurance vieillesse. Pour conduire cette mission, vous pourrez vous appuyer sur les services ministériels, notamment la Direction générale de l’administration et de la fonction publique, la Direction générale des collectivités locales, la Direction générale de l’offre de soins, la Direction de la sécurité sociale, la Direction générale des outre-mer et la Direction du budget, ainsi que les services de la préfecture de Mayotte.”
Journée mondiale de lutte contre le Sida
Dans le cadre de cette journée, l’association Nariké M’sada fait la promotion du préservatif, à travers une campagne de 10 affiches en 4*3 (shimaore et français) disséminées dans les quatre coins de l’île. Nariké M’sada est une association de prévention contre le VIH SIDA et d’accompagnement des personnes vivant avec le VIH à Mayotte depuis 2003. Pour la réalisation de cette campagne, une photo a été fournie à 5 graphistes différents qui ont accepté bénévolement de décliner le message chacun à sa manière.
Cette campagne fait la promotion du préservatif. Il s’agit de faire passer l’idée qu’utiliser le préservatif c’est un acte d’amour. D’où le slogan : Si tu m’aimes, protège-moi, protège-nous ! Pour la version française et pour celle en shimaore : neka kweli usu nivendza, utunduzi wa damu vendza na kapoti rumiya. La séroprévalence du VIH à Mayotte a augmenté de 20 % pour l’année 2014 avec 36 nouveaux cas déclarés. Une augmentation qui se confirme avec 37 nouveaux cas pour 2015. La file active (patients réellement suivis au CHM ) est de 200 patients avec toujours 60 % de femmes (dépistage effectuer lors des grossesses).
La catégorie d’âge la plus représentée est celle des 25-34 ans, ce qui reflète parfaitement la jeunesse de la population mahoraise. Durant pratiquement tous les week-ends de ce mois de décembre, Nariké M’sada en partenariat avec les infirmières PMI du conseil départemental va mener des campagnes de sensibilisation dans les communes de l’île en passant par les associations des communes afin qu’elles relayent les informations. Une campagne qui commence ce week-end par la commune de Chiconi et qui va se poursuivre par Labattoir, Acoua, Tsingoni et M’tsapéré. “Plus il y a des personnes sensibilisés et informé et mieux ça sera”, indique la présidente.
Aujourd’hui en début d’après-midi, le Lions Club va faire un don de 3000 préservatifs à l’association. Des préservatifs qui vont être distribués durant la campagne de sensibilisation dans les communes. L’Ireps (instance régionale d’éducation de promotion de la santé) développe aussi plusieurs actions ce mardi 1er décembre. L’IREPS rouvre pour l’occasion son kiosque à la barge. Au programme à partir de 8h : sensibilisation info, quizz, et slam. Elle a également organisé un grand concours de dessin pour les 12-25 ans, plus de 100 dessins ont été collectés et 30 ont été sélectionnés. Ils seront soumis aux votes du public et d’un jury de professionnel le aujourd’hui.
La remise des prix aura lieu à partir de 14h au restaurant le 5/5. Plus d’informations dans le Mayotte Hebdo de cette semaine.
Oirdi Anli
Retards dans le versement des aides aux étudiants
Voici sa lettre écrite par . “ Ces derniers jours, nous voyons des messages alarmants dans les réseaux sociaux, Facebook, Twiter… et autres, en plus des messages envoyés aux parents à Mayotte, où des élèves mahorais de métropole comme ceux de la Réunion interpellent les responsables du CD976, sur le non-versement des aides de la collectivité depuis la rentrée.
Au 30 novembre, soit 3 mois après la rentrée, le parti socialiste se demande comment des responsables politiques peuvent-ils continuer à vivre tranquillement, alors que nous avons des dizaines d’élèves qui vivent dans des conditions difficiles, précaires, voire insoutenables, car sans ressource et menacés d’expulsion de leur domicile, s’ils ne sont pas déjà dans la rue, faute de loyer impayé.
D’ailleurs, il paraît que certains d’entre eux préfèrent abandonner les études pour aller travailler afin de subvenir à leurs besoins. Ce qui est à nos yeux très grave. Et cette situation n’est pas normale et reste inacceptable. J’interpelle donc les responsables du conseil départemental de Mayotte de tout mettre en oeuvre pour verser les aides à nos étudiants qui se trouvent loin de leurs familles car cette situation engendre trop de souffrance. Cette situation n’est pas nouvelle certes, elle se répète pratiquement tous les ans, mais cette année elle est plus grave, plus dure.
Or, ce sont nos élèves, nos enfants qui subissent ces conditions catastrophiques. Il est temps de trouver de solutions et de mettre fin à tout cela. Et je pense qu’il faut changer le fonctionnement pour éviter à nos futurs étudiants cette désagréable situation. Le laxisme n’a plus sa place dans notre collectivité. Mayotte doit regarder vers l’avant et penser à ses futurs cadres qui sont les étudiants d’aujourd’hui et de demain.
Alors, pour l’amour de Mayotte, pour notre avenir, réveillez-vous chers élus, et trouvez des solutions aux problèmes de nos jeunes étudiants de Métropole et de la Réunion. Le parti socialiste dénonce cette situation et appelle les responsables du CD976 à verser rapidement ces aides.”
Affaire Roukia : Mathias Belmer enfin à la barre
Hagard, Mathias Belmer donnait l’impression d’être un peu perdu au moment de rentrer dans la salle d’audience. Le juge lui fait remarquer d’emblée de parler distinctement afin qu’il n’ait pas besoin de l’aider à interpréter ses déclarations et réponses confuses. Le quadragénaire a démarré son audition en exprimant ses regrets : “c’est terrible pour Roukia et sa famille”.
Les lamentations passées, le juge pose sa première salve de questions particulièrement sur la relation qu’entretenaient Roukia et Mathias. Ce dernier la considérait à vrai dire que comme une maîtresse alors que la jeune femme souhaitait se marier avec lui. “On était ensemble sans vraiment être ensemble, car j’avais d’autres petites amies, mais c’est elle que je préférais”, lance le prévenu. Le président Laurent Sabatier rebondit sur l’écart d’âge entre les deux amants, environ 20 ans : “ça me paraît beaucoup”, avant d’en venir à la consommation de la drogue qui a causé l’overdose mortelle à la lycéenne.
“Une soirée en amoureux” avec un rail de coke
L’ancien coiffeur ne s’est pas défilé sur ses responsabilités, il reconnaît ses actes. “Je lui ai donné ce que je croyais être de la cocaïne si je savais que c’était de l’héroïne, je ne l’aurai pas fait”, se justifie-t-il. Se défendant d’avoir forcé ou incité sa petite amie, c’est selon lui cette dernière qui lui a demandé d’amener de la cocaïne pour une dite “soirée en amoureux”. Le président de la cour correctionnel demande alors au prévenu de revenir quasiment heure par heure sur le déroulé de cette journée du 12 janvier jour du drame. Alors en contact avec Saïd Ahamada M’zé un des indicateurs du Gir qui devait le fournir depuis plusieurs semaines en cannabis, il finit par rencontrer ce jour-là Daniel Mohamed autre informateur par le biais de Saïd. Daniel lui fournit la poudre que tout le monde pense être de la cocaïne. Il s’absente pour la tester dans un cagibi à son lieu de travail en compagnie de Vincent H oarau son ami poursuivi dans cette affaire pour transport non autorisé de stupéfiants. Mathias lui avait aussi promis de le fournir en résine de cannabis. “Après l’avoir goûté, Vincent m’a dit que la poudre était coupée”, le juge l’interrompt et lui demande si son compère a employé la phrase “c’est de la merde” pour décrire le produit ce que Mathias réfute. Une déclaration donc, contradictoire par rapport à celle de Vincent Hoarau. “Il ne m’a pas dit ça, car il voulait en commander”, réplique Mathias. Après cette entrevue, le prévenu retourne acheter ce même produit à ses fournisseurs. Plus tard Roukia le rejoint dans son salon où ils vont sniffer chacun une ligne de cette poudre. Puis ils se rendent à son domicile situé à Majicavo- Dubaï où ils vont de nouveau inhaler la drogue. Après s’être endormi, Mathias Belmer se réveille le lendemain matin constatant le corps sans vie de Roukia.
L’homme perd rapidement toute raison en décidant de ne pas appeler les secours. Il devine tout de suite que le décès a été causé par le stupéfiant : “je me suis dit ce n’est pas de la cocaïne ça doit être de l’héroïne pour qu’elle en soit morte”. Le toxicomane tente de trouver des réponses à ses questions en essayant en vain de retrouver Saïd pour savoir quel produit les indics lui ont donné. Il joint finalement Brian Mokhefi un ami “qui connaît bien la cocaïne”. Il est affirmatif, il s’agit d’héroïne. “Brian m’a dit je vais te cacher la poudre”, explique Belmer. Mais ce dernier se rend compte après coup qu’il aura besoin du sachet et de son contenu comme preuve du drame. Paniqué, il essaie de la récupérer auprès de Brian là aussi sans succès, l’échantillon a déjà disparu. “Je me suis dit, on va croire que j’ai étouffé Roukia ou quelque chose comme ça”. C’est par la suite qu’il sollicite l’aide de son employeur pour se débarrasser du corps qui refuse une première fois. Il se retourne vers Ismaël Kidza qui va finir par se raviser à la dernière minute. La suite est bien connue : Mathias finit par convaincre sa patronne Frédérique Blondel à l’aider dans la macabre opération.
“Je n’ai pas été honnête sur ma première déclaration”
S’en suit une série de contradictions entre la déclaration faite par cette dernière lundi lors du premier jour de procès et celle de son employé. Par exemple, lui affirme que Blondel l’a aidé pour transporter le corps de son domicile dans la voiture de la coiffeuse alors que celle-ci dit avoir juste donné un coup de main pour disposer le cadavre dans le coffre.
Le juge en vient aux différentes versions que Mathias Belmer a données lors de ses auditions en garde à vue et pendant sa mise en examen. “Sur ma première déclaration, je n’ai pas été honnête parce que je n’étais pas dans mon état normal”, argumente le prévenu.
Me Idriss avocat des parties civiles en profite pour lui rappeler ce qu’il a expliqué aux policiers concernant la bague qu’il avait offert à Roukia et qu’il avait enlevé après sa mort : “j’ai retiré la bague pour que l’on ne m’identifie pas”. Une phrase qui témoigne de la volonté du suspect d’avoir voulu effacer des preuves.
La cour mettra plusieurs fois le doigt sur l’excuse présentée par Belmer pour expliquer son choix de ne pas prévenir les forces de l’ordre. Ce dernier dit avoir perdu ses moyens et était désespéré. “Vous pensez que l’on va croire qu’à ce moment-là vous perdez les pédales alors que vous avez demandé à plusieurs personnes de l’aide pour vous débarrasser du corps”, interroge fermement le juge, agacé par les explications du prévenu. Déstabilisé, Mathias Belmer répète plusieurs fois dans le procès la phrase “je ne me souviens pas”. Reste à savoir combien de fois encore, l’ex-petit ami de Roukia continuera de se retrancher derrière sa perte de mémoire concernant ce dramatique événement de janvier 2011.
GD
La Sim inaugure deux stations d’épuration écolo à Combani
Faire face à l’absence de réseau public d’assainissement des eaux, tout en soutenant le développement durable : c’est la voie pour laquelle a opté la Société immobilière de Mayotte (SI M) pour deux des ses lotissements à Combani. Jeudi en effet, l’organisme a inauguré deux stations d’épuration écologique. Des stations vertes ? Oui car utilisant un procédé par filtres plantés. Plus simplement : il s’agit d’un traitement de l’eau par les plantes. Du naturel donc, qui permet aux deux lotissements concernés – celui du Champ d’Ylang et celui du chemin du Golf – de bénéficier d’un tout nouveau système de retraitement, en remplacement des deux anciens, plus conventionnels puisqu’il s’agissait de stations de type décanteur ou à boue.
Un fonctionnement 100 % naturel Alors, comment tout cela se passe-t-il concrètement ?
Très simplement. Un bassin bâché est creusé pour chacune des stations. Ce bassin contient plusieurs filtres naturels, plantes (rhizomes) et graviers. L’eau brute y est récoltée, filtrée, débarrassée de ses particules solides, puis récoltée par un drain en fond de bassin. Elle peut ainsi être rejetée en milieu naturel en étant épurée de sa pollution. Le tout sans construction en béton, et ne consommant que très peu d’énergie puisque seules deux pompes sont utilisées. Enfin, ce type de station ne demande que très peu d’entretien : deux visites de contrôle et de nettoyage par semaine. Innovant à Mayotte, ces stations d’épuration feront l’objet de recherches pour l’assainissement en zone tropicale, en partenariat avec l’État et l’Institut national de recherche en science et technologie pour l’environnement et l’agriculture. Coût total des deux opérations : 333 192 €.
Le Medef annonce des transpositions du code du travail à Mayotte
La plupart d’entre elles seront transposées. Ainsi le Directeur Général du travail a confirmé que sont en cours d’élaboration pour une application rapide, notamment une ordonnance portant extension à Mayotte de l’AGS (Assurance Garantie des Salaires), 6 décrets portant extension à Mayotte des mesures suivantes, la création d’entreprise (accompagnement des jeunes, entreprises adaptées), la rémunération des stagiaires, tickets restaurants, dispositif adultes relais, aide à l’embauche du 1er salarié et l’intérim. La demande du MEDEF Mayotte de zone franche n’étant pas de compétence ministère du Travail n’a pas été évoquée lors de cette rencontre mais présentée par ailleurs au ministère de l’Outre-Mer.
Roukia : Le procès tant attendu démarre aujourd’hui
Le temps passe, mais la mémoire reste intacte. Nombreux sont les Mahorais la famille de la victime la première, à attendre le dénouement de l’affaire. Après de multiples péripéties, le procès va enfin prendre place. Plusieurs personnes comparaissent, mais la plupart pour des chefs d’accusation différents. Pour bien comprendre les tenants et aboutissants de cette affaire, il faut remonter en janvier 2011. Un matin, le corps d’une jeune femme âgée de 18 ans est retrouvé sans vie sur une plage à Trévani. L’autopsie révélera qu’elle est décédée d’une overdose d’héroïne. Au fur et à mesure que l’enquête avance, les investigations démontrent l’implication du petit-ami de la victime dans le drame. En effet, celui-ci avouera lors de ses auditions, avoir consommé la drogue dure en sa compagnie avant qu’elle ne succombe. Sous le coup de la panique visiblement, l’individu décide de dissimuler le cadavre avec la complicité de son employeur de l’époque.
Mais l’affaire prend une tournure encore plus grave quant à l’origine des stupéfiants qui se sont retrouvés dans les mains de Roukia. Les premières conclusions de l’enquête montrent l’existence d’un trafic de drogue au sein du Gir (groupe d’intervention régional) rattaché à la police et à la gendarmerie. Plusieurs officiers et sous-officiers seront sommés de s’expliquer jusqu’à ce que les charges ne concernent finalement plus que deux agents. Ces derniers sont accusés par le compagnon de Roukia d’avoir mis en place un réseau de trafic de stupéfiants bien ficelé. Afin de gonfler leurs chiffres d’interpellations et de saisies, ils auraient installé un circuit avec Anjouan d’où transitait l’héroïne avant de la revendre ou de la restituer à deux indicateurs. Ces derniers sont eux aussi poursuivis dans cette affaire en tant que dealer et sur le volet de l’homicide involontaire. Parmi les indics du Gir, certains ont dénoncé des menaces de la part des forces de l’ordre pour les faire taire. Des accusations que contestent bien évidemment les principaux concernés.
Pressions, fuites, fadettes et soupçons de manipulation
Le juge Hakim Karki qui instruit ce dossier s’attire progressivement les foudres des forces de l’ordre qui demandent qu’il soit dessaisi de l’enquête. S’en suivent des fuites de documents jugés confidentiels dans la presse locale. L’incident va mener à la garde à vue d’un journaliste. L’IGGN (l’inspection générale de la gendarmerie nationale) cherchait à connaître ses sources. Auparavant en 2012, une commission rogatoire du vice-président chargé de l’instruction du tribunal de grande instance de Mayotte, Marc Boehrer, avait ordonné d’éplucher les fadettes du juge Karki. À l’origine de cette procédure, une information judiciaire ouverte pour violation et recel du secret de l’instruction” (MH n°569 vendredi 25 mai 2012). Un procédé légal mais qui a choqué l’opinion publique. Ainsi, les ressentis envers l’État sont exacerbés au sein du barreau et de la société mahoraise. Ils reprochent aux instances d’user de méthodes dignes de la “colonisation” selon les termes employés en 2013 par l’avocat de la famille de la victime, Mansour Kamardine. De plus, la gendarmerie réclamera en vain la délocalisation du procès à La Réunion. Une tentative qui a provoqué la colère des avocats qui ont toujours exigé la tenue du procès à Mayotte comme condition sine qua non. Cependant, le tribunal de grande instance de Saint-Denis a tout de même reçu les auditions.
Cette affaire n’étant plus à un rebondissement près, voilà qu’en 2014 le juge Karki est poursuivi dans le cadre d’une plainte pour viol. Au vu des éléments en présence, pour le barreau et la famille de la victime l’accusation ressemble plus à un coup monté. Une allégation que nie déjà en juillet 2014 le commandant Gautier, ex-patron du Gir et entendu comme témoin dans ce procès. Le juge s’est toujours défendu en mettant en avant un rapport sexuel consenti. Autre zone d’ombre dans l’instruction de ce dossier, l’absence de confrontation entre la victime et son présumé agresseur. Par la suite, Hakim Karki a été suspendu de ses fonctions avant que lui soit retirée l’affaire Roukia. Depuis le dossier a été remis au juge Ballu qui a signé une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel à l’encontre des six prévenus (le petit-ami, son employeur, les deux indicateurs, l’agent de police et le gendarme), les chefs d’accusation relevant de cette juridiction. Ils encourent jusqu’à 10 ans de réclusion. En septembre dernier, Me Kamardine l’avocat de la famille de Roukia avait indiqué son souhait de faire intervenir à la barre le juge Karki avant finalement de changer d’avis. “J’ai renoncé à cette option, car son intervention n’apportera pas d’élément particulier en plus dans le débat qui va s’ouvrir”, estime-t-il.
Le procès démarre donc aujourd’hui à 14h sans que l’on sache encore ni la date ni l’heure du verdict. Néanmoins, la durée de la procédure est estimée à cinq jours. Tout dépendra de la vitesse des audiences.
GD
Edito. Ce que j’en pense… La France doit retrouver sa joie de vivre
Il ne fallait pas choquer, il a fallu accepter beaucoup de compromis(sions). Il y a eu la real polititik, puis le pragmatisme érigé en mode de gestion politique et diplomatique. Il y a eu la crise, qui a obligé à baisser la culotte pour quelques contrats d’exportations… Puis certains y ont pris goût, ne se sont plus aperçus des dégâts que cela engendrait ou engendrerait. Et ainsi allait le monde.
On commerçait avec des dictatures, on pillait des pays, on vendait des armes à des ennemis potentiels, on acceptait des zones de non-droit aux portes de nos villes, on communautarisait sans gêne, on oubliait nos principes, nos valeurs. Et plutôt que de résoudre les problèmes à la source, on essayait, tels des pompiers pyromanes, de mater des soulèvements ponctuels dans les banlieues, des colères trop longtemps contenues d’altermondialistes ou d’écologistes, des manifestations d’agriculteurs excédés, de routiers, de taximen…
Par manque de courage, on a accepté beaucoup trop de dérapages, d’excès, de dérives. Par manque de vision, d’ambitions, on a accepté trop souvent de suivre aveuglément des “alliés” dans des combats qui n’étaient pas les nôtres, ni dans nos valeurs.
Le lobby des vendeurs d’armes américains est très puissant. Il maintient, entretient ou provoque des zones de tension, de guerre loin de ses frontières, pour vendre ses armes. Il provoque des révolutions aux portes de l’Europe et les abandonne, soutient des régimes extrémistes, des dictatures, pour des raisons financières, pétrolières, ou pour maintenir des “points chauds” et semble se complaire dans cette ambiance de guerre permanente, larvée. Une fois les destructions télévisées terminées, les équipes de bâtisseurs arrivent. Une fois le chaos installé, les groupes de sécurité privée se mettent en place, chèrement, longtemps.
Ce n’est pas notre façon de faire, de concevoir la vie sur terre, avec nos voisins. Nous n’avons pas osé souvent le dire, sinon une fois à l’Onu. Nous sommes espionnés, nos grandes entreprises pillées par des réseaux à l’échelon mondial. Alors oui, il faut se défendre, se protéger, mais pas au prix du renoncement à notre liberté, comme d’autres l’acceptent.
Au nom de l’ultra-libéralisme, nous avons accepté d’importer beaucoup de ce qui nous entoure de Chine, sans imposer de normes sociales ou environnementales, qui auraient pu améliorer le sort de notre planète. Nous aurions pu, du le faire. L’Europe aurait pu n’accepter les importations que de pays, ou d’entreprises labellisés, et inciter les autres à le faire, contribuant à améliorer la situation sur la planète.
Au nom de l’amitié transatlantique, nous avons suivi les Américains dans des guerres, loin de chez eux, mais à nos portes, contre des peuples amis, ou tout au moins qui n’étaient pas ennemis. Les révolutions arabes ont été soutenues parfois, combattues violemment ailleurs, suivant des intérêts qui ne correspondaient pas à nos valeurs. Seule la Tunisie, prix Nobel de la Paix, s’en sort comme elle peut, et elle a besoin de nos soutiens.
La politique africaine de la France, la politique arabe de la France pouvaient s’appuyer sur des relations étroites, historiques, sincères. Les valeurs universalistes de notre pays, de fraternité, de paix, de tolérance, de liberté, étaient reconnues, appréciées, respectées. Nous sommes désormais un pays guerrier, interventionniste. Nous avons privilégié les vendeurs d’armes va-t-en-guerre, plutôt que les diplomates et autres spécialistes reconnus. Nous avons quasiment cessé la coopération technique, dans l’éducation, la culture, au profit d’interventions belliqueuses bien plus dangereuses, et coûteuses. Et surtout cela nous positionne comme des cibles privilégiées de ces extrémistes, qui naissent et grandissent dans la misère de pays ruinés, sans éducation, dans des zones en guerre. Ils sont des cibles faciles de propagandistes djihadistes qui leur parlent d’héroïsme, de vierges et de paradis.
La position géographique de la France, son histoire, au croisement des peuples d’Europe, de Méditerranée, d’Afrique, l’accueil de réfugiés vietnamiens, chiliens, iraniens, qui ont forgé notre population, notre métissage, nous avaient placé naturellement dans cette posture, dans cette situation de négociateur, de faiseur de paix. La France est et doit rester un pays ouvert, de tolérance, de liberté, de vie. Nous basculons dans la guerre et on devrait s’en satisfaire, s’en accommoder ?…
Je ne souhaite pas laisser à nos enfants une planète au bord de l’asphyxie, polluée, réchauffée, et en guerre. Nous devons faire taire les fusils, par la raison, par l’éducation, par la laïcité, par les échanges. Nous en sortirons grandis. Si nous répondons aux armes par les armes, nous entrons dans le jeu des terroristes, des extrémistes et nous risquons de devoir pleurer encore et encore la mort d’innocents.
La France doit retrouver sa place, ses valeurs, sa liberté de parole, son courage, sa joie de vivre.
Laurent Canavate
ATTENTATS. La Marseillaise a rassemblé les Mahorais
“ Nous sommes Paris ! Nous sommes Paris ! Nous sommes à Paris !”, a scandé Mohamed Nassur El Mamouni, le porte-parole des Cadis de Mayotte, invitant la foule à en faire de même. Samedi, l’intersyndicale suspendait son mouvement de grève générale et invitait par là même occasion les Mahorais à se rassembler place de la République à Mamoudzou, pour observer une minute de silence en mémoire aux victimes des attentats de Paris. Hier donc, une petite centaine de personnes étaient réunis à ces fins, parmi lesquels des élus, mais aussi les représentants des diverses communautés de l’île. C’est Rivo, secrétaire général du SNUipp, qui s’est exprimé le premier, exprimant la volonté des Mahorais de “Montrer qu’à Mayotte, et malgré nos différences, nous sommes tous des républicains.” S’en est suivie une minute de silence. Le porte-parole des Cadis a ensuite pris la parole : “Quelle belle image que de voir ensemble, réunis, les représentants de nos religions”, s’est-il satisfait avant de rendre hommage aux victimes de vendredi dernier, “Victimes de la barbarie de ceux qui se réclament d’une religion qu’ils ne représentent absolument pas. Nous allons faire ce que nous faisons depuis des siècles : prier pour que nous soyons tous protégés ici.” Un second cadi a ensuite engagé un doua, une prière appelant à la protection.
Ce fût ensuite au tour du pasteur de s’exprimer, représentant l’église protestante de Mayotte : “C’est une bénédiction de pouvoir montrer ici, avec mes amis cadis et prêtres, notre solidarité avec la Nation. Une solidarité entre les religions aussi, avec l’amour et l’amitié, car aucune religion n’accepte ce qu’il s’est passé. Mayotte montre que nous pouvons être tous ensemble dans la République.” Les catholiques se sont aussi exprimés aussi par la voix du prêtre de Notre-Dame-de-Fatima, appelant à “Continuer ensemble de porter un message d’espérance, dans la liberté et la justice.”
Enfin, la communauté indienne avait également tenu à être présente : “Nous sommes tous choqués par ces actes barbares, et nous voulions exprimer notre solidarité avec la République. Toutes les religions prônent l’amour et la fraternité”, at- elle souligné, avant que le cadi ne reprenne la parole pour conclure “Toutes les religions ici parlent d’une seule voix.”
Le rassemblement s’est achevé par une Marseillaise reprise à vive voix par chacun des participants.
G.V
La radicalisation dans le viseur des cadis
Au cours de ce rassemblement, il a été décidé de tenir une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris. Les cadis feront une Fatiha, invocation religieuse pour protéger le pays de cette “maladie” de la radicalisation islamiste. En réunion hier, les cadis ont aussi évoqué les actions à entreprendre pour éviter la radicalisation et suivre les directives du ministre de l’Intérieur.
Une de leur proposition consiste à répertorier les “mosquées sauvages”, qui prolifèrent en marge des villages. Un cas s’est présenté il y a quelques mois à M’tsangamouji. Les habitants ont fini par reprendre les choses en main et à détruire la mosquée, tenues par des étrangers et qui faisait de l’ombre à la Mosquée du vendredi du village. Plus récemment, un autre lieu de culte a été détruit à Dzoumogné. Il s’agissait, d’après les cadis, d’un lieu d’enseignement de la religion, dans lequel s’était peu à peu aménagée une salle de prière qui avait pris des proportions importantes.
Sans dénoncer un lieu de radicalisation, les cadis ont tout de même fustigé l’édification de ce lieu d’enseignement par de “prétendus fundis” comoriens qui dénigraient ouvertement les imams mahorais. Pour le porte-parole du Grand Cadi, Mohamed Nassur El Mamouni, il y a à Mayotte “des lieux d’enseignement clandestin qui ne doivent plus exister”. “Ces lieux sont devenus des lieux de commerce où les fundis en profitent pour se faire rémunérer ou trouver une épouse pour obtenir des papiers”. Souvent dans les villages “bis”, construits par les migrants comoriens à la marge des villages, des lieux de cultes sauvages sont bâtis qui restent hors de contrôle, en termes d’enseignement coranique, de fonctionnement, de messages religieux.
Pour distinguer les mosquées officielles des mosquées clandestines, 4 critères ont été établis par les cadis. D’abord, le “respect des démarches administratives pour l’enregistrement du lieu de culte”, ce qui comprend aussi “l’identification foncière” du lieu de culte. En second, La construction d’une mosquée doit faire l’objet d’un “consensus au sein de la population du village ou du quartier concerné”. En troisième, les cadis reconnaissent comme mosquée, un lieu dans lequel se déroulent les 5 prières quotidiennes. Enfin, le lieu doit respecter les principes de l’enseignement coranique, doit “partager des valeurs de respect d’autrui” et doit “participer à favoriser la paix sociale”.
Entre 250 et 260 mosquées officielles ont été recensées sur le territoire de Mayotte par les cadis. Ils entendent relayer le message du ministre de l’Intérieur sur les dangers de la radicalisation.
Adrien Theilleux