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Grève nationale. Faible mobilisation à la place de la République

Après l’échec des différentes rencontres entre l’Intersyndicale et les employeurs privés et publics depuis septembre dernier, les syndicats de la FSU, de la CGT et de la FAEN, en liaison avec les grèves nationales sur le pouvoir d’achat et contre la réforme du collège, ont déposé un nouveau préavis de grève reconductible à partir du 26 janvier 2016.

Parmi les principales revendications de ce mouvement : l’augmentation de la valeur du point d’indice et celle de l’ISAE (indemnité des enseignants du primaire) à 1200€, le taux d’indexation des salaires à 53% ou encore le reclassement avec reconstitution de carrière reprenant en compte la totalité de l’ancienneté générale de service des anciens instituteurs de la CDM (collectivité départementale de Mayotte) concernés par les intégrations.

S’ajoute à cela d’autres revendications : la réforme du collège, le rétablissement de l’attractivité de la Fonction publique de Mayotte (condition indispensable à un réel développement du département et de ses services publics), la défense de l’emploi et du pouvoir d’achat avec application immédiate des conventions collectives et codes du travail nationaux ainsi que le recalcule des carrières du second degré.

« Durant la semaine, des rencontres sont prévues avec les autorités, notamment le préfet et des hauts fonctionnaires envoyés par Paris. C’est suite aux résultats de ces rencontres qu’on déterminera si on reconduit le mouvement ou pas », indique Thierry Wuillez, co-secrétaire de la FSU et du SNES. Une délégation a été reçue par Bruno André, secrétaire général de la préfecture. Une rencontre qui n’a pas apporté de satisfaction selon les syndicalistes. « Nous n’avons pas de réponses concrètes de l’État. Nous attendons de voir en quoi vont aboutir les négociations la délégation parisienne en fin de semaine », souligne Thierry Wuillez. En effet une rencontre est prévue ce vendredi 29 janvier avec une délégation parisienne de hauts fonctionnaires pour évoquer les questions de retraites. En fonction de réponses apportées ce jour-là, une assemblée générale se tiendra la semaine prochaine pour décider s’il y a reconduction ou pas du mouvement.

Oirdi Anli

Mamoudzou : la vidéosurveillance se précise

 

“C’est très important en appui de ce qu’on fait déjà », explique Ynoussa Anfane M’Dogo, responsable des services de sécurité et de la Police municipale de Mamoudzou. La caméra ne remplace pas l’homme, mais est dissuasive, permet d’avoir beaucoup plus de renseignements sur des faits de délinquance et d’intervenir de la meilleure façon possible en suivant les auteurs d’un délit en direct.”

Hier, le système de vidéosurveillance promis par le maire lors de sa campagne électorale a fait un pas de plus. Nicolas Le simple, responsable du département sureté humaine et technique de la société Spallian, mandatée par la Mairie pour mettre en place la vidéosurveillance, était à Mayotte, afin d’étudier la mise en place des caméras sur les différents sites proposés. À ses côtés, élus à la sécurité, chef de la police municipale, et divers membres de la municipalité.

Centre-ville, Cavani, Kawéni…

En effet, un premier plan d’implantation a déjà été déterminé grâce à la participation des différents acteurs : “Le choix de ces emplacements a été déterminé par rapport aux statistiques des actes de délinquance, mais aussi sur proposition de la police nationale et municipale”, commente Nicolas Lesimple. Parmi eux, le rond-point du Commandant Passot, le rond-point SFR, celui de Méga HD, le rond-point de Doujani, ceux du stade, du Baobab et du Manguier, à Cavani, la place de la République, la place Mariage, celle de l’Ancien marché, le lycée Younousa Bamana, la rue des Cent villas, celle du Commerce, le square Papaye, les lycées, collèges, et zones industrielles de Kawéni, le collège M’Gombani, etc. Un vaste maillage des rues et des points névralgiques destinés à avoir une vue d’ensemble et permanente d’une partie de la ville. Pour cela, elles doivent être disposées de manière à pouvoir suivre l’évolution d’une situation en passant d’une caméra à une autre, ou tout au moins de façon à pouvoir suivre un individu en fuite, par exemple. Autre contrainte : seuls les bâtiments municipaux, les réverbères ou des mâts disposés à cet effet peuvent accueillir une caméra de surveillance, sauf accord des propriétaires des lieux. À ce titre, un partenariat avec le Conseil départemental pourrait être envisagé, ce afin de pouvoir installer du matériel sur les bâtiments appartenant à l’institution.

Un centre de vidéosurveillance

Ce dispositif nécessite la création d’un centre de vidéosurveillance, à la mairie ou dans les locaux de la police municipale. C’est là que seront diffusées, en direct, les images enregistrées. Un opérateur assermenté aura pour charge de repérer les sites présentant des troubles afin d’en informer les forces de l’ordre, et de les guider en cas de fuite de l’individu. Dans certains quartiers, comme à Cavani, l’impossibilité de raccorder les caméras au centre principal nécessitera un “Enregistrement sur site”, soit un local secondaire où les images seront reçues. Dans tous les cas, les images enregistrées ne pourront être consultées que sur réquisition, à des fins d’enquête, notamment pour permettre l’identification d’un délinquant. Le coût de cette installation n’est pas encore déterminé. Il faudra attendre pour cela le plan d’implantation définitif. Dans tous les cas, elle sera à la charge de la Municipalité, qui espère toutefois recevoir une participation de l’État.

G.V

Le député Boinali condamné

D’après le rapport de police il émanait une forte odeur d’alcool et de vomi lorsqu’ils ont ouvert la porte du véhicule et une canette de bière gisait à ses pieds. Il prétendait se trouver en Petite-Terre et avoir manqué la barge pour se rendre en Grande-Terre, des propos complètement incohérents. Durant sa garde à vue il a menacé les agents, « vous ne savez pas qui je suis », « vous allez le regretter », des propos à mettre sur le compte de l’alcool, puisqu’ils n’ont pas été réitérés lors de son audition 10 heures plus tard.

On a mesuré un taux d’alcoolémie de 2,9 milligrammes par litre de sang, soit plus de 4 fois la norme autorisée par la loi. Lors de sa plaidoirie, il s’est excusé pour son comportement qu’il a mis sur le compte de « mauvaises fréquentations ». Sauf qu’une précédente condamnation est intervenue le 24 décembre dernier, pour les mêmes faits commis le 23 octobre 2015. Par conséquent, le juge Banizette l’a condamné à 2 mois de prison avec sursis, une mise à l’épreuve de 18 mois durant lesquels il a l’obligation de se soigner et notamment de consulter un médecin addictologue. Il a aussi pris contre lui une mesure d’interdiction de fréquenter un débit de boisson, une amende de 1000 euros et une suspension de permis d’une durée de 12 mois.

Octroi de mer. Les chefs d’entreprises s’inquiètent

Ils étaient nombreux à s’être rendus à la chambre de commerce et d’industrie vendredi dernier. À tel point que la petite salle de réunion était trop exiguë pour accueillir tous ces patrons ou représentants d’entreprises inquiets après la révision des taux d’octroi de mer effectuée par le conseil départemental en décembre dernier. Cette dernière impose de nouveaux tarifs de la taxe par secteur d’activité. Des modifications opérées officiellement pour “maintenir un produit fiscal satisfaisant compte tenu des nécessités d’investissement dans les infrastructures publiques et des besoins du développement du territoire”. D’autres y voient une manière de pouvoir payer l’indexation des salaires des fonctionnaires ainsi qu’un moyen de combler son déficit d’environ 50 millions d’euros. Des allégations auxquelles le conseil départemental répond qu’il n’est pas le principal bénéficiaire des revenus de l’octroi de mer, 69 % étant versés en faveur des communes.

Le but de cette réunion était donc, d’informer ou de rappeler pour certains, la réglementation en vigueur sur le sujet. En préambule, le président de la CCI, Ali Hamid a répété “l’utilité” de l’impôt pour le développement de l’île bien qu’elle fasse “couler beaucoup d’encre”. S’il ne s’agit pas de la première révision “ni de la dernière”, Ali Hamid a aussi relativisé la nécessité de la taxe : “l’économie mahoraise est portée par les consommateurs et quand on tire trop sur la vache à lait, elle donne du sang”.

En résumé, à trop taxer les produits présents sur le marché mahorais, la consommation risque d’en pâtir. C’est face à ces inquiétudes que la douane a fait le point sur le système actuellement en place dans l’île. Le dispositif différentiel de taxation a été prolongé jusqu’en 2020 mais peut très bien disparaître à l’issue de cette période s’il n’est pas reconduit. Si certains secteurs jusque là étaient exonérés d’octroi de mer, ce n’est plus le cas en 2016 même pour certains producteurs locaux. C’est le cas du BTP par exemple.

L’entreprise IBS a constaté que ses produits comme le sable, le granulat ou les parpaings sont désormais taxés entre 10 et 30 % alors qu’ils bénéficiaient d’une exonération. L’entreprise va devoir répercuter cette imposition sur le prix de vente.

C’est donc, le consommateur qui voit ainsi son pouvoir d’achat s’amoindrir. En effet, les produits mahorais sont aussi pour certains assujettis à l’octroi de mer dit “interne” comme l’expliquait le directeur régional de la douane Denis Giligny.

Les nouveaux tarifs menacent l’approvisionnement de l’île en médicaments

Les médicaments sont aussi lourdement impactés. Leur taux est passé de 5 à 10 %. Les dispositifs médicaux eux ont basculé de 2,5 à 30 %. Problème, le prix des produits médicaux est fixé par l’État donc impossible pour les pharmaciens de répercuter le surcoût de l’octroi de mer sur le prix de vente. “Même si je licencie tout le monde (12 employés), je ne paie ni les loyers ni les cotisations sociales et même si je vends les voitures de fonction, je n’arriverai pas à couvrir l’octroi de mer”, explique Frédéric Turlan, grossiste répartiteur en pharmacie. Avec les nouveaux taux, sa coopérative devra s’affranchir de plus d’un million d’euros d’octroi de mer par an. Soucieux de l’avenir de son activité dans l’île, il a rapidement contacté les autorités locales et réussi à rencontrer le conseil départemental. “Il semble avoir compris notre inquiétude et nos contraintes. Ils doivent se réunir fin février pour délibérer sur de nouveaux taux donc on attend”, explique le pharmacien. Mais pour le moment, le compteur tourne avec 20 000 € de supplément d’octroi mer par mois et l’impossibilité d’espérer un effet rétroactif.

“Si on revient aux anciens taux fin avril, on aura un résultat nul et on ne pourra pas réinvestir. Pourtant j’en ai besoin pour les véhicules, les chambres froides, les bâtiments”, regrette le praticien avant d’ajouter : “moi, du travail j’en retrouve en métropole ce n’est pas un souci par contre le problème devient sanitaire à Mayotte, car certains médicaments pourraient venir à manquer si rien n’est fait, car on ne peut pas vendre des médicaments à perte même si on l’a déjà fait par le passé mais c’étaient des cas particuliers”.

Dans un autre registre, la taule ondulée produite localement est aussi l’objet de questionnement puisque son taux d’octroi de mer se trouve être supérieur à celui de son homologue importé, “21,5 % contre 20 %”, faisait remarquer un participant à la matinale. Le conseil départemental représenté par Hanfane Hafidhou en charge du service économique, expliquait régler ce problème au plus vite pour éviter que la production locale soit lésée. EDM , elle aussi présente à cette réunion, a quant à elle interpelé les conférenciers sur la hausse de cette même taxe sur l’électricité solaire. Une décision contradictoire par rapport aux volontés des élus territoriaux de favoriser les économies d’énergie. “Nous allons corriger le tir. Une réunion sera organisée dans ce sens au mois de février pour harmoniser ces taux”, se voulait rassurant Hanfane Hafidhou.

Néanmoins, les autorités rappellent que de nombreux producteurs locaux dans le domaine du tourisme, de l’industrie (hors BTP), de l’artisanat, de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la pêche et de l’aquaculture sont exonérés. De plus, d’autres exonérations sont possibles de la part du département par délibération. Elle peut concerner des marchandises ou des équipements utilisés pour les besoins de l’activité économique. Par exemple, il peut exonérer l’avitaillement des navires et aéronefs (avions, hélicoptères, etc.) et les carburants à usage professionnel ou encore les biens destinés à des personnes morales comme les associations, les centres de santé ou encore les services sociaux. Concernant les entreprises redevables de la taxe, si une nouvelle modification doit avoir lieu il s’agit de ne pas perdre de temps, car ces sociétés se voient déjà appliquer ces nouveaux taux. À peine votée il y a un mois, la nouvelle tarification pourrait donc déjà subir un amendement.

GD

Faits divers. Bagarre au collège de Tsingoni

Ils avaient apporté avec eux des chaines, ceintures, et au moins un couteau et une petite hache. Leur attaque a provoqué un mouvement de panique dans le collège. Le collège a appelé la gendarmerie. Selon des personnels du collège, la gendarmerie serait arrivée bien tardivement. Deux blessés sont à déplorer, dont un élève touché à la tête à qui l’on a dû faire plusieurs points de suture. Cet événement survient après des bagarres jeudi dernier dans le collège sur fond de remarques racistes entre élèves d’origine comorienne et française de différents villages. Une réunion de réflexion contre la violence avait eu lieu samedi dans le collège. A présent, de nouvelles pistes de réflexion sont à l’étude. Les enseignants risquent de se joindre à ceux qui prévoyaient de participer à la grève nationale.

L’étau se resserre sur les dérives du département

C’est désormais la justice qui s’intéresse à M. Ousséni Ben Issa, conseiller départemental de la commune de Tsingoni et qui, déjà fin 2012, était élu à M’tsangamouji et faisait partie de la majorité Zaïdani.

Il a été mis en examen et entendu début décembre pour une subvention, entre autres, de 6000 euros accordée à Malak Club Jeunesse de M’tsangamouji. Une association présumée “fantôme”. Elle aurait reçu cet argent pour financer un projet de voyage aux Comores dans le cadre de la coopération régionale. L’enquête suit son cours.

En réalité, les enquêteurs soupçonnent l’élu de s’être fait remettre la majeure partie de la somme par un intermédiaire. Il s’agirait donc d’un détournement de biens publics. Plusieurs subventions aux associations sont ainsi visées par les enquêteurs.

D’autres élus seraient concernés par ces attributions de subventions. La période de la fin de la mandature de l’équipe Zaïdani devrait aussi être passée au peigne fin. À ce moment, plusieurs millions d’euros de subventions, à des associations, mais aussi à des entreprises ou à des créateurs ont été distribués par la collectivité.

Ousséni Ben Issa actuel 7ème vice-président pourrait ne pas être le seul élu à être mis en examen dans le cadre de ces pratiques de subventionnement douteux.

Chocs au sommet en handball

Le petit poucet Tsimkoura recevra-t-il l’ogre labattoirien samedi soir au premier tour de la coupe de Mayotte de basket-ball ? C’est ce que la ligue avait prévu. Mais sur plateau polyvalent du village, même jour même heure et bien plus tôt a été programmé un autre match. Celui de la treizième journée de Prénationale Masculine en handball qui doit opposer l’AJHT, le leader, à l’ASC Tsingoni, son dauphin.

“Nous, à la ligue, ne pouvons pas savoir ou nous occuper de ce genre de choses. C’est au club recevant de vérifier et le signaler s’il y a un souci”, explique le président de la commission sportive de la LRBBM, Mouhamadi Djinakhe Abdou. “Il devrait y avoir du changement demain (vendredi) : ce serait bête que Vautour se déplace jusque Tsimkoura pour ne pas jouer, et que Tsimkoura perde par forfait, sans jouer.”

Le VCL, champion de Mayotte et vainqueur de la coupe de Mayotte 2014/2015 pourrait donc voir son match décaler ou reporter. Pour le reste, rien ne changerait. Ce premier tour de la coupe de Mayotte offre quelques affiches entre clubs de Régionale 1 : deux derbys à Pamandzi (Jeux d’Afrique-Jeunesse Canon) et Mamoudzou (Etoile B leue-BCM) chez les hommes, ou un prometteur Vautour-Fuz’ellipse chez les dames.

En handball, c’est donc le week-end des chocs puisque les deux premiers s’affrontent, en PM comme en Prénationale Féminine. En effet, les Combaniennes, qui tiennent les commandes de ce championnat accueillent les Tsingoniennes, leurs poursuivantes, samedi (19h30). Les deux équipes se retrouveraient à égalité de points en cas de succès des Tsingoniennes. En volley-ball, ce sera probablement la dernière chance du VC M ’tsapéré, vice-champion en titre d’espérer se qualifier pour les play-offs en avril.

Les Diables Rouges ont neuf points de retard sur M’tsangadoua, le quatrième et dernier qualifié pour les play-offs à ce jour. Mais ils feront face aux Ouanganiens, qui réalisent une excellente saison régulière. VCM -AO SCJO : c’est samedi à 19h. Un beau duel est programmé le lendemain en R1 Féminine, entre M’ronabéja et Kani-Bé, les deux premiers du championnat.

Grands projets à Mayotte. Un lifting total pour M’Gombani

C ’était un des quartiers nouveaux de Mamoudzou : construit sur la mangrove dans les années 90, il faut bien reconnaitre que le quartier M’Gombani méritait un coup de neuf : habitations insalubres, bangas de taules et rues défoncées ou inexistantes étaient devenus le lot commun des habitants. Un vrai gâchis, au-delà de l’aspect humain, compte tenu de l’emplacement idéal des lieux : en plein centre-ville, et directement relié à la rue du commerce, au front de mer, et à la route nationale 2 qui structure la ville. Bref : un quartier parfaitement positionné dans Mamoudzou. Après une première rénovation débutée dans les années 2000 avec la livraison de 122 cases, d’un groupe scolaire, d’un collège, et d’une MJC, il restait encore beaucoup à faire pour donner à M’Gombani le statut qu’il mérite, et exploiter pleinement son potentiel. C’est désormais chose en cours grâce au financement de l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru), dont le quartier est le premier à bénéficier à Mayotte. Cout total du projet : 47 millions d’euros, associant plusieurs partenaires comme l’ANRU, le Département, la ville de Mamoudzou, ou encore la Société immobilière de Mayotte (SIM). “Nous sommes en train de répondre à la demande la population”, explique Sidi Nadjayedine, adjoint au maire en charge de la politique de la ville, de l’intercommunalité et de la rénovation urbaine. “On ne peut pas laisser la population vivre dans des conditions indignes. En améliorant les conditions de vies, les conditions de circulation pour les voitures et les piétons, et les conditions sanitaires, on améliore aussi la sécurité des riverains et de la population.”

De nouveaux logements, une crèche, une nouvelle rue, etc.

Au programme donc, la création de nouveaux logements, dont une partie a déjà été livrée, la rénovation de 51 cases SIM, l’aménagement ou l’amélioration de la voirie et des espaces publics avec notamment l’aménagement de places et un nouvel axe relié à la rue du Commerce, le développement des commerces ou des équipements publics, avec la couverture du plateau sportif, l’extension de la MJC, la rénovation de l’école élémentaire, ou encore la construction d’une crèche, mais aussi l’assainissement et une meilleure accessibilité pour les piétons et les véhicules.

Une vitrine du Mamoudzou de demain ? Assurément, selon Sidi Nadjayedine : “Ce quartier symbolise la modernisation de Mayotte, car on ne peut pas être désormais département français, et rester 20 ans en arrière. M’Gombani préfigure l’avenir de notre île. Mamoudzou est la capitale du département, elle fait office de locomotive, de vitrine, elle doit donc donner une bonne image. Si la ville va bien, Mayotte va bien.”

Bonne nouvelle, et c’est désormais officiel depuis le mois de décembre : toute la zone de Kawéni bénéficiera également des financements de l’Anru.

Et le projet est déjà lancé. Reste à passer devant la commission d’engagement dans les prochaines semaines pour connaître le montant de l’enveloppe qui sera versé. Les études seront menées jusqu’en 2017, pour un premier coup de pelle qui pourrait intervenir au début de l’année 2018.

En attendant, voici en images le quartier M’Gombani, un des grands projets de 2016.

G.V

Affaire Roukia : 5 ans ferme pour Mathias Belmer

Le principal prévenu, Mathias Belmer a été reconnu coupable de tous les chefs d’inculpation qui pesaient contre lui. On lui reprochait notamment d’avoir provoqué, involontairement la mort de la jeune fille, d’avoir détenu de la drogue et d’avoir tenté de dissimuler le cadavre de son petite copine, Roukia Soundi. Il a été condamné à 5 ans ferme, une partie de sa peine a déjà été effectuée, mais il retourne tout de même en prison pour finir le reste avec son placement sous mandat de dépôt. Pour les autres prévenus, il s’agit de sa patronne, Frédérique Blondel, condamnée pour recel de cadavre. Elle a déjà passé 4 mois en détention provisoire, la même peine a été prononcée contre elle. Elle est donc laissée libre à l’issue du délibéré.

L’ami de Mathias Belmer, qui avait simplement transporté et goûté la drogue a été condamné à 4 mois avec sursis. Quant aux deux “indics” de la police, Daniel Mohamed et Saïd Ahamada Mzé ils ont été condamnés à 2 ans de prison dont 1 ferme pour l’un, qui a vendu la drogue et 1 an dont la moitié en ferme pour l’autre, qui avait contribué au deal.

Du côté des forces de l’ordre, le gendarme impliqué a été condamné à 2 ans de prison dont 1 avec sursis et une mise à l’épreuve de 2 ans. Il avait transporté la drogue en prétendant ne pas savoir ce qu’il y avait dans l’enveloppe. Le policier qui a remis la drogue à ses indics a, quant à lui, été condamné à 2 ans de prison dont 1 année ferme, même s’il a été relaxé du chef d’inculpation de détention de produits stupéfiants, avec une obligation de soin.

La famille de Roukia s’est portée partie civile dans cette affaire. La mère, la tante et les deux frères de la jeune fille ont obtenu du tribunal la somme de 44 000 euros de la part des prévenus, qui devront payer solidairement la somme. Par ailleurs, ils devront s’acquitter des frais de justice, à hauteur de 6000 euros. Pour l’instant les prévenus n’ont pas fait part de leur intention sur un possible recours en appel.

Adrien Theilleux

“30 % de Mayotte 2025 est déjà accompli”

Comme chaque année, une large majorité de la haute société de l’île s’est retrouvée en Petite-Terre pour assister aux vœux du préfet. Élus territoriaux, leaders syndicaux, chefs d’entreprises, hauts gradés de gendarmerie, magistrats et autres fonctionnaires ont répondu à l’invitation.

Seymour Morsy a commencé son discours en rappelant son bilan 2015. “On n’a pas chômé”, lance-t-il avant d’égrainer les avancées en termes d’intercommunalité, avec l’instauration du diplôme d’université “valeurs de la République et islam”, le lancement de la construction de l’hôpital de Petite-Terre, le renforcement des forces de gendarmerie ou encore la construction d’établissements scolaires.

Il résume toutes ces avancées en rappelant qu’à l’heure actuelle 30 % du programme de développement de l’île intitulé “Mayotte 2025” a été réalisée. “La première des priorités reste l’éducation nationale avec un objectif d’environ 500 classes en plus d’ici 5 ou 6 ans”, annonce ambitieusement le préfet. Une nécessité visiblement, au vu de la croissance démographique du territoire. Le CHM révélait il y a quelques jours, les quelques 9000 naissances enregistrées l’année dernière ce qui correspond à une vingtaine de nouveaux-nés par jour.

Le préfet n’oublie pas la sécurité qu’il estime être “une vraie préoccupation”. Ce dernier admet la hausse de la violence dans l’île ces dernières années tout en les relativisant une fois de plus par rapport à des départements d’envergure identique au niveau du nombre d’habitants. Cependant, il ne nie pas le degré de cette insécurité qu’il estime plus violente qu’ailleurs en France.

Dotation de l’État à Mayotte par habitant : 900 €

Concernant les finances des communes, il a affirmé son souhait qu’elles puissent avoir une visibilité à plus long terme et cela passe par l’aide de l’État, mais aussi l’amélioration de l’adressage et la question du foncier qui sont du ressort des collectivités. “Dès que ces préalables seront réalisés, nous serons prêts pour les titrisations des 10 000 demandes environ que l’on recense sur le territoire”, explique le préfet. Cela devrait permettre ensuite aux entreprises, à l’agriculture au service public, d’investir le foncier.

Au sujet de la dotation de l’État pour Mayotte, elle a été critiquée la semaine dernière par le rapport de la Cour des comptes ainsi que différents élus mahorais. Le préfet rappelle que l’effort du gouvernement est de 900 € par habitant dans l’île. Par comparaison, en métropole la commune la plus dotée par habitant en 2014 était Sarcelles (Val-d’Oise) avec 724 €.

Le préfet a également brièvement évoqué les rapports qu’entretiennent actuellement les différents partenaires sociaux de l’île avec une tension mise entre parenthèses depuis l’instauration provisoire de l’état d’urgence après les attentats de Paris. “Entreprises et syndicats doivent trouver l’équilibre, on est tous utiles au développement de notre département”.

Il a aussi rappelé que les moyens financiers ne suffisent pas, sous-entendant que les compétences et les actions sont bien évidemment indispensables à l’avancée des chantiers en cours ou à venir. Ainsi, il brandit les bons exemples à suivre comme les contrats de ville signés avec toutes les mairies. “Ces contrats entrent dans un champ d’action large allant de l’électrification à la mise en place d’activités socio-éducatives”, détaille-t-il. Enfin, le préfet a voulu lever le doute autour des rumeurs de son départ : “vous allez penser que ma façon de parler laisse croire que je vais quitter l’île, mais pas du tout. Je suis bien ici, je ne bouge pas !”

GD

Affaire Roukia: Belmer condamné à 5 ans de prison

Il est accusé de d’homicide involontaire, transport non autorisé de stupéfiants, destruction de document ou objet concernant un crime ou un délit pour faire obstacle à la manifestation de la vérité. Son ex-employeur, Frédérique Blondel a été reconnue coupable de recel du cadavre et destruction de document ou objet concernant un crime. Elle écope de 4 mois de prison ferme, peine qu’elle a déjà effectuée en détention provisoire. Saïd Hamada M’zé et Daniel Mohamed, les informateurs du groupe d’intervention régional (Gir) sont condamnés quant à eux à un an de prison dont six mois ferme pour le premier et 2 ans de prison dont un an ferme pour transport de drogue. Le chef d’accusation d’homicide involontaire a été uniquement retenu contre le deuxième cité. Le gendarme Daniel Papa et le policier Jérémie Bouclet ont reçu les peines de 2 ans de prison dont un an ferme pour le prmeier et ans de prison dont 1 an avec sursis et une mise à l’épreuve de 2 ans pour le second. Ils sont notamment condamnés pour transport non-autorisé de stupéfiants et homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence. Autre prévenu dans l’affaire mais dont les faits reprochés sont mineurs par rapport aux autres condamnations, Vincent Hoareau est accusé de détention de stupéfiants. Le tribunal correctionnel lui a donné une peine de 4 mois de prison avec sursis. La famille de la victime recevra 44 000 € de dommages et intérêts de la part de Mathias Belmer, Frédérique Blondel, Jérémie Bouclet, Daniel Papa et Daniel Mohamed

Gauthier Dupraz

25 jeunes stagiaires diplômés

Une cérémonie de remise de diplôme s’est tenue hier dans les locaux d’OIDF afin de valoriser l’investissement et la réussite de ses jeunes dans leur parcours professionnel. Les formations se sont terminées en fin 2015 et ont été financées à hauteur de 218 196 euros par le conseil départemental. Parmi ces 25 diplômés, 13 d’entre eux occupent actuellement un emploi. Les diplômes “Titres professionnels” ont été remis par Cédric Lelaidier, directeur de l’OIDF et Mariame Saïd, 5ème vice-présidente, chargée de l’éducation, de la formation et de l’insertion en présence des formateurs et des jurys qui ont participé à la session de validation. Durant cette session d’examen, 7 stagiaires ont été admis partiellement et ils ont 5 ans pour repasser l’examen et valider leur diplôme. L’événement s’est clôturé par un petit pot.

Oirdi Anli

Conduire un scooter sous la pluie, les bonnes pratiques.

C’est peut-être bête à dire, mais, quand il pleut, tout est mouillé et tout peut être à l’origine d’une glissade. Comme pour les voitures, ce sont les rainures présentes sur le pneu du scooter qui évacuent l’eau ; il faut donc des pneus en bon état et bien gonflés.

A Mayotte, les conducteurs de deux-roues ont déjà l’habitude de se méfier des nids de poules, des routes pas nettoyées, du sable et du gravier présents sur les routes et aussi dans les ronds-points. A la saison des pluies, ce mélange de terre et d’eau et d’éventuelles matières diverses est particulièrement glissant, il faut donc redoubler de vigilance. Ce qui est beau et blanc est tout aussi dangereux : les bandes blanches qui constituent les passages piétons sont des vraies patinoires. Un coup de frein trop brusque et c’est la glissade assurée. Les rejets de gazole sur la route forment de belles taches aux couleurs de l’arc-en-ciel : c’est beau, mais à éviter absolument.

Le secret est donc une visibilité optimale qui permet de voir loin afin de repérer les éventuelles difficultés. Des produits à base de cire ou de silicone spécialement conçus pour évacuer l’eau plus rapidement et plus facilement existent. Un coup de chiffon de temps en temps est aussi efficace. En cas de forte pluie, il faut savoir renoncer et s’arrêter à l’abri, le temps que la tempête passe. Il vaut mieux arriver en retard et entier, plutôt que pas du tout ou les pieds devant.

Adapter sa conduite

Sous la pluie, on oublie l’idée de prendre de l’angle et d’essayer le frôler le bitume avec son genou à la manière de Valentino Rossi. Au contraire, on reste le plus droit possible, afin d’optimiser l’action d’évacuation de l’eau par les pneus. Il ne faut pas hésiter à tourner le guidon, plutôt que se pencher. De manière générale il faut opter pour une conduite souple et proscrire chaque geste brusque. Ralentir, anticiper, accélérer en douceur et freiner intégralement (appuyer sur les deux poignées simultanément), permettront d’éviter pas mal de gamelles. L’aquaplaning en scooter ne pardonne pas, c’est la glissade assurée.

Rouler sur le sec quand il pleut, c’est possible. Il faut se placer là où il y a le moins d’eau, c’est-à-dire suivre les traces des autres véhicules et rouler dans leur sillage, rouler sur la partie bombée de la chaussée, et prendre les ronds-points par le milieu.

Grégoire Nakachdjian

Faits divers. Chaud week-end dans le centre

Tout commence Vendredi soir vers 20h, une bande d’une vingtaine d’adolescents armés de shombos, de gourdins et autres barres de fer est aperçue se rendant de Chiconi vers Barakani pour en découdre avec des jeunes du village. L’engagement des gendarmes provoque la dislocation de l’attroupement. Un mineur de 14 ans de Chiconi, reconnaissant être l’un des instigateurs de l’attroupement et avoir jeté des pierres sur les jeunes de Barakani, est placé en garde à vue. Les forces de l’ordre ont essuyé quelques jets de pierre n’ayant occasionné aucun blessé ni dégât. La victime de l’agression initiale n’est que légèrement blessée au front.

Plus tard le lendemain, un nouvel attroupement de jeunes est signalé à 2h45 du matin. Une dizaine de jeunes en a agressé un autre sur la plage de Sohoa. La progression des gendarmes est freinée par des barrages de détritus et de container enflammés qui nécessitent l’intervention des pompiers. Malgré quelques jets de pierre en direction des forces de l’ordre, la victime a pu être évacuée vers le centre hospitalier. À 4h45, le commerce Le Malik, banga faisant office de bar, installé illégalement sur la plage de Sohoa est incendié. Il est entièrement détruit par les flammes. Les gendarmes lèvent le camp vers 5h45.

Vers 7h samedi, des heurts éclatent à nouveau entre jeunes au lycée de Sada. Puis plus tard vers midi, une bande de jeunes, postés au carrefour mro wa Coconi (carrefour de Chiconi) procède au caillassage de bus scolaires. Selon la municipalité, les bagarres n’en sont pas restées là. Un jeune de Chiconi aurait été blessé dans les bagarres.

Port de Longoni. MCG empêche l’accès au port à la Smart

Alors que les grutiers de MCG effectuaient des manoeuvres, des employés de la Smart les ont pris à partie. “Ils ont menacé verbalement et physiquement nos salariés par conséquent nous avons pris la décision de fermer l’accès au port à la Smart conformément aux articles 5332-40 et 5332-42 du code des Transports et à cet effet nous retirons les titres de circulation et d’accès au port de la Société Smart”, explique la société d’Ida Nel. À ce titre, elle demande également au préfet de faire respecter cette décision en vertu de l’arrêté préfectoral créant la Zar (zone d’accès réglementée) 001.

Néanmoins, les engins de la Smart sont toujours disposés sur le quai n°2 empêchant tout navire de pouvoir y décharger quelconque marchandise. “Officiellement nous ne pouvons pas déplacer leur matériel, car cela risque de nous retomber dessus”, déplore MCG avant d’ajouter, “on ne peut pas se faire justice nous-mêmes”.

Ida Nel maintient ses critiques envers le Conseil départemental en dénonçant son “soutien abusif” apporté à l’entreprise de la famille Henry. Ainsi par réaction, MCG annonce dans un communiqué rompre avec le contrat signé le 23 décembre dernier face à “la mise en danger de ses salariés”. Seule lueur d’espoir à ce conflit, la tenue d’un conseil portuaire en février prochain. Comme expliqué dans notre édition d’hier, cette rencontre entre les manutentionnaires portuaires et les autorités publiques doit aboutir sur l’attribution d’un agrément à une des deux sociétés pour effectuer cette activité chargement et déchargement des porte-conteneurs. Mais en attendant cet agrément MCG doit assurer l’intendance au vu de la délégation de service public qui lui a été confiée afin “d’assurer la continuité du service public”.

Pour le moment, le droit de retrait de Mayotte Channel Gateway reste effectif tant que la sécurité de ses salariés n’est pas assurée. Par conséquent, elle demande une présence des forces de l’ordre autour du site et la possibilité qu’elles interviennent pour expulser si besoin est, les salariés de la Smart qui bloqueraient l’activité du port et menaceraient encore les employés de MCG.

Port de Longoni – Le quai n°2 est toujours bloqué

On croyait la hache de guerre enterrée temporairement après les accords de décembre dernier. L’accalmie fut de courte durée. Vendredi dernier, les salariés de la Smart ont décidé d’empêcher MCG de débarquer les conteneurs d’un navire de la société de transport maritime CMA-CGM (actionnaire majoritaire de MCG à 75 %) avec qui Manu Port la filiale de MCG a signé un contrat d’exclusivité début janvier pour décharger les porteconteneurs de la multinationale à destination de Mayotte.

Pour la Smart, MCG enfreint les règles. “Manu Port n’a pas d’agrément pour effectuer ces activités de manutention”, explique remonté, Mistoihi Ibrahim, délégué syndical CGT Ma à la Smart. Cette dernière dit être la seule à disposer de cet agrément délivré par le conseil départemental. Ibrahim Soibahadine a d’ailleurs toujours affirmé son soutien à la Smart sur ce point-là. Mais du côté de la société d’Ida Nel on se défend de transgresser quelconque règle. “Actuellement, aucune entreprise à Mayotte n’est agréée pour réaliser la manutention sur le site, car aucun conseil portuaire ne s’est tenu à ce jour”, explique-t-on au service communication de l’entreprise. En effet selon cette dernière, un agrément peut être décerné uniquement via ce conseil. “Nous demandons sa mise en place depuis le mois de juillet dernier, car c’est une obligation légale et le conseil départemental ne nous a toujours pas répondu à ce sujet”, regrette MCG . Ainsi, faute de conseil portuaire et de délivrance d’agrément, le gestionnaire a décidé d’appliquer l’article 4 de la DSP pour assurer la continuité du service public.

Pourquoi la Smart dit être agréée tandis que MCG dit le contraire ?

Ida Nel explique avoir signé des conventions avec la Smart afin de bénéficier d’une mise à disposition des salariés de cette dernière. Or les employés de la société fondée par la famille Henry exigent de conduire les grues de chargement et de déchargement installées en mai dernier, au vu de l’agrément que leur a fourni le département.

“Nous avons besoin de main-d’œuvre dans tous les autres domaines de manutention sauf la conduite des grues”, argumente MCG. De plus, l’accord signé entre les dirigeants des deux sociétés le 23 décembre dernier en présence du préfet et du président du conseil départemental stipule que “les grues seront conduites par le personnel MCG comme l’impose la défiscalisation que MCG a obtenue au moment d’acquérir le matériel”. Par conséquent face au refus de la Smart de mettre à disposition certains de ses salariés dans d’autres secteurs autres que les grues, MCG a décidé de recruter depuis plusieurs jours des dockers pour occuper les postes vacants. Ce qui a le don de hérisser le poil de la Smart. Un regain de tension qui a de quoi ajouter un peu plus de confusion à un dossier déjà bien complexe.

Les critiques des employés de la Smart envers MCG ne s’arrêtent pas là. Ils lui reprochent d’embaucher certains de leurs anciens collègues retraités. “Il s’agit en vérité d’un ancien salarié de la Smart que nous avons embauché en tant que consultant donc pour une durée déterminée afin qu’il forme certains de nos salariés”, affirme le service communication.

Mais alors pourquoi la Smart dit être agréée par le conseil départemental et MCG explique qu’aucune entreprise ne l’est à l’heure actuelle ? Pour Ida N el, la majorité au département a fait son choix en soutenant la Smart. Daniel Zaïdani expliquait à nos confrères de Mayotte 1re vendredi dernier dans l’émission “le témoin de midi”, déplorer que les élus de l’ancienne mandature encore en poste, ne soient pas conviés à la gestion du dossier portuaire. Il rappelle que c’est sous sa présidence que la DSP a été attribuée à MCG.

Malheureusement pour l’île et son économie, la note devient de plus en plus salée au fil des jours. Un porte-conteneur en activité coûte en moyenne 45 000 € par jour à un armateur. À cela s’ajoute les 400 000 € par mois de manque à gagner sur les équipements de manutention dans lequel a investi MCG à savoir les grues, les RTG (grues sur pneus) et les stackers. En effet, le matériel est inutilisé depuis son achat en mai dernier faute d’agrément, affirme le gestionnaire.

En attendant si l’activité portuaire semble se poursuivre, c’est parce que la Smart décharge les bateaux de la société MSC un des principaux concurrents de CMA-CGM. À l’heure actuelle, aucune rencontre entre les dirigeants des deux sociétés belligérantes et les pouvoirs publics n’est à l’ordre du jour. L’accès au port pour les commerces de l’île n’est quant à lui pas impacté. Avec le retour du préfet dans l’île hier, il faut espérer que les autorités interviennent pour de nouveau débloquer une situation qui s’enlise et prend en otage l’économie de l’île.

GD

Edito. Ce que j’en pense… Mayotte, l’oubliée de la République ?!…

Ce rapport de 164 pages est assez dramatique, terrible pour Mayotte et ses habitants par ses constats, tant il nous renvoie à notre dure réalité quotidienne, mais il est surtout accablant, inquiétant pour nos dirigeants politiques locaux et aussi nationaux, pour le conseil départemental et l’État qui n’ont pas su, pas voulu, pas pu assurer leurs missions. Et le constat est là.

“La départementalisation aurait nécessité d’être mieux préparée et pilotée, ce qui n’a été le cas ni au niveau de l’État, ni au niveau du département”, a ainsi d’emblée expliqué dans son discours Didier Migaud, réputé pour son honnêteté, son intégrité et peu enclin à des contorsions politiciennes.

Explosion démographique (“La population de Mayotte a triplé depuis 1985. (…) Selon les projections de l’ONU, elle pourrait atteindre près de 500 000 habitants dès 2050, et plus de 750 000 en 2100”), immigration clandestine massive (“40 % d’étrangers, dont 95 % de Comoriens”), niveau de chômage colossal (le plus élevé des Dom : 36,6 %), revenu par habitant équivalent à un quart de celui de la Métropole, “malgré une croissance moyenne de 8,7 % par an entre 2005 et 2011”.

Mayotte souffre clairement, violemment de ses retards, dans les domaines de l’éducation et de la santé, dans le social, mais aussi en termes de développement économique. Associée à une montée de la délinquance, l’attractivité du territoire a alors volé en éclat, dans un silence… inquiétant.

Des “conditions préalables à la départementalisation” avaient été identifiées dans le Pacte pour la départementalisation de 2008, “malgré cela, le pilotage de la réforme par l’État s’est avéré défaillant”, avec l’absence de comités de suivi périodiques. Il a certes parfois manqué de recul, de vision, mais dans un territoire où il y a tant à faire, la gestion du quotidien et de ses soucis prend parfois beaucoup de temps et d’énergie…

L’État n’est pas épargné, mais le département et les collectivités locales de manière générale non plus : “Le département n’a pas su adapter en temps opportun ses structures pour assurer pleinement ses nouvelles compétences. Des effectifs très importants sont affectés aux missions de soutien, au détriment des missions d’intervention, comme l’action sociale, ou des missions stratégiques, telles que l’aménagement, le développement économique, la gestion des crédits européens, ou le suivi du contrat de plan État région”.

Le souci mis en avant par le président de la Cour des comptes est que l’État semble s’être engagé dans un plan de rattrapage par rapport aux autres Dom, mais les moyens ne suivent pas : “l’effort budgétaire global par habitant à Mayotte demeure inférieur à celui consenti dans ces départements” (voir graphique). On a l’impression que Mayotte est bien devenue département, mais sans le dire trop fort, sans être dans l’espace Schengen, en la laissant se débrouiller avec ses dizaines de milliers de clandestins : 40 % de la population ! L’État a semblé bien vouloir donner quelques moyens à Mayotte et ses habitants, mais du bout des doigts, un peu et en cachette, honteusement…

“Un alignement du niveau de dépenses par habitant sur celui de la Réunion nécessiterait un effort supplémentaire de 307 M€ par an.” Le chiffre est là, clair, limpide. Il claque comme un coup de fouet dans le pacte républicain.

“Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les députés, vous l’avez compris, la départementalisation n’est pas l’avenir radieux que certains espèreraient. Loin d’être achevé, ce processus doit s’appuyer sur une mobilisation plus résolue de l’État, dans ses différentes composantes, et des élus locaux.”

En conclusion de son intervention ce mercredi à la tribune de l’Assemblée nationale, outre les efforts à faire en urgence pour assurer l’approvisionnement en eau, l’assainissement, la lutte contre l’habitat insalubre, les efforts en direction de l’éducation, de la santé et du développement économique, Didier Migaud a souhaité insister sur la fiscalité directe locale, “autrement, il sera difficile d’éviter que le malaise social, constaté aujourd’hui dans l’île, ne s’aggrave dans les mois qui viennent”.

Le département est jeune, il a sûrement été mis en place précipitamment, mais sans cette décision politique, les Mahorais auraient pu attendre encore des décennies. Il aurait toujours manqué quelque chose. Il convient aujourd’hui à chacun de faire les efforts nécessaires, financiers certes, mais aussi en termes de réduction du poids de la masse salariale dans le budget des collectivités locales, de baisse des dépenses de fonctionnement, de hausse des compétences par la formation et le remplacement des départs à la retraite par des cadres qui font bien trop défaut. Un pacte entre l’État et les collectivités locales, avec des engagements mutuels en ce sens, serait bienvenu.

Mayotte 2025, le Contrat de plan et les fonds européens judicieusement mobilisés pourraient déjà permettre de combler une partie des retards. 14 recommandations suivent la synthèse du président Migaud, demandant à l’État, au département et aux communes de faire les efforts nécessaires pour “une départementalisation réussie”. Il y a encore beaucoup de travail, et ça on le savait…

Laurent Canavate

Les voeux du Président du Conseil départemental de Mayotte 2016

Ce jeudi à 14h00 le Président du Conseil départemental de Mayotte a exprimé ses vœux. Vous pouvez télécharger ici l’intégralité de son discours.

Total : la grève fait pschitt

Contacté, le directeur de Total à Mayotte, Nicolas Favre, estime a cinq le nombre de grévistes : « Les stations ont été prises d’assaut hier en prévision du mouvement, il se peut donc qu’il y ait des ruptures de produits pour certaines, mais aucune n’est fermée.»

Sur les revendications des syndicats, concernant la mise à pied de cinq salariés soupçonnés de trafic de carburant, et la mise en place de distributeurs automatiques, le responsable redit sa volonté de dialogue : « Sur les éléments internes à l’entreprise qui auraient pu être incompris, nous restons ouverts au dialogue pour les réexpliquer. »

Du côté des syndicats, on explique que la grève a été suspendue. « Une rencontre avec la direction est prévue cet après-midi pour aborder les différents points dans la sérénité, parvenir à un accord avec la direction sur les sanctions, à un accord de méthode pour redéfinir les priorités du groupe, formaliser les engagements de chacun sur l’utilisation de distributeurs automatiques et le maintien des emplois, ainsi que les conditions de travail », explique El Hanzize Hamidou, d’UD-FO. Une réunion dont ne semblait pas pourtant avoir connaissance Nicolas Favre.

De là à en déduire que la véritable raison de la suspension du mouvement est la très faible mobilisation, il n’y a qu’un pas que chacun est libre de franchir ou pas.

Départementalisation : Les solutions seront-elles suivies des faits ?

La situation financière du département et des communes de Mayotte est dégradée. Le manque de clarté des perspectives financières dans lesquelles s’inscrit cette évolution institutionnelle complique encore la situation. Les préalables identifiés dès 2008 dans le “pacte pour la départementalisation” n’ont pas été remplis en temps voulu : alignement de la réglementation et de la législation applicables, passage à la fiscalité de droit commun, problématiques foncières, notamment. Face à l’urgence de répondre aux besoins d’infrastructures de base (eau, assainissement, habitat, constructions scolaires) et aux problèmes sociaux que connaît l’île (aide sociale à l’enfance, chômage, notamment), le département et l’État doivent dresser des priorités claires et entreprendre sans délai la mise en œuvre des mesures appropriées.

Un contexte socio-démographique et économique extrêmement préoccupant
Estimée à 220 000 personnes au 1er janvier 2014 (NDLR Selon les chiffres officiels), la population de Mayotte pourrait atteindre 500 000 habitants en 2050. Elle est très jeune et composée à 40 % d’étrangers, pour l’essentiel d’origine comorienne (NDLR Toujours selon les chiffres officiels). L’ampleur de l’immigration irrégulière représente à Mayotte un défi spécifique pour l’ensemble des politiques publiques, de même que le taux de chômage, qui s’élève à plus de 36 %. Si le nouvel aéroport de Pamandzi comme les investissements importants prévus en faveur du port de Longoni, présentent des opportunités de développement, ils ne peuvent à eux seuls résoudre ces problèmes, d’autant qu’ils devront faire l’objet d’un suivi rigoureux et être accompagnés d’investissements dans les infrastructures.

Une réforme mal préparée
Les réformes qui auraient dû constituer des préalables à la départementalisation sont encore loin d’être toutes achevées. L’identification des bases comme des redevables de la fiscalité directe locale (en particulier la taxe d’habitation) n’est pas achevée. En dépit des efforts accomplis par l’État, l’application à Mayotte des textes législatifs et règlementaires souffre de retards importants. Le département lui-même n’a pas encore atteint le niveau d’organisation et d’efficience nécessaire pour prendre en main l’ensemble de ses compétences, alors qu’il cumule celles d’un département et d’une région d’outre-mer.

Des risques financiers qui pèsent sur l’avenir
Pour les collectivités mahoraises, le passage à la fiscalité de droit commun constitue un profond bouleversement, mal anticipé. L’État a d’abord garanti leurs ressources au niveau de 2012, avant de revenir sur cet engagement fin 2014, laissant inachevé le schéma de financement du département et des communes, s’agissant notamment de la répartition de l’octroi de mer. Les communes, dont la plupart ont fait l’objet d’une saisine de la chambre régionale des comptes par le préfet, sont dans une situation budgétaire difficile, alors même que, faute de maîtrise de leurs ressources fiscales, elles n’ont pas de visibilité sur leur financement futur. Par ailleurs, l’effort global de l’État en faveur de Mayotte est en augmentation sensible, passant de 680 M € en 2010 à 889 M € en 2014, sans que cette augmentation soit toujours liée au changement de statut. L’État paraît ainsi engagé dans une logique de rattrapage avec les autres départements d’outre-mer, sans l’avoir réellement programmée en termes budgétaires.

Des actions prioritaires à conduire
Le département de Mayotte souffre de retards importants en matière d’accès à l’eau, à l’assainissement, et de résorption de l’habitat insalubre. Étant également devenue “région ultrapériphérique de l’Union européenne” à l’occasion de la départementalisation, Mayotte a désormais accès aux fonds structurels et d’investissements de l’Union européenne. Cela représente une opportunité pour le développement de Mayotte, pour peu que le département se mette en état d’ordonner ses besoins et de les planifier rigoureusement. Dans le domaine social et éducatif, la cour observe que l’aide sociale à l’enfance, la montée en charge du RSA et les besoins en matière d’enseignement et de constructions scolaires sont primordiaux et nécessitent une attention particulière. Conclusion et recommandations Face à l’ampleur et à la gravité des enjeux auxquels est confronté le département de Mayotte, la cour souligne l’état d’impréparation dans lequel la collectivité se trouve pour assumer ses nouvelles compétences, alors qu’elle n’exerce déjà pas ses missions de manière satisfaisante. Elle recommande au Département et à l’État de mettre en œuvre, de manière concertée, organisée et progressive, les réformes qu’elle a identifiées comme nécessaires.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes