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Faits divers. Chaud week-end dans le centre

Tout commence Vendredi soir vers 20h, une bande d’une vingtaine d’adolescents armés de shombos, de gourdins et autres barres de fer est aperçue se rendant de Chiconi vers Barakani pour en découdre avec des jeunes du village. L’engagement des gendarmes provoque la dislocation de l’attroupement. Un mineur de 14 ans de Chiconi, reconnaissant être l’un des instigateurs de l’attroupement et avoir jeté des pierres sur les jeunes de Barakani, est placé en garde à vue. Les forces de l’ordre ont essuyé quelques jets de pierre n’ayant occasionné aucun blessé ni dégât. La victime de l’agression initiale n’est que légèrement blessée au front.

Plus tard le lendemain, un nouvel attroupement de jeunes est signalé à 2h45 du matin. Une dizaine de jeunes en a agressé un autre sur la plage de Sohoa. La progression des gendarmes est freinée par des barrages de détritus et de container enflammés qui nécessitent l’intervention des pompiers. Malgré quelques jets de pierre en direction des forces de l’ordre, la victime a pu être évacuée vers le centre hospitalier. À 4h45, le commerce Le Malik, banga faisant office de bar, installé illégalement sur la plage de Sohoa est incendié. Il est entièrement détruit par les flammes. Les gendarmes lèvent le camp vers 5h45.

Vers 7h samedi, des heurts éclatent à nouveau entre jeunes au lycée de Sada. Puis plus tard vers midi, une bande de jeunes, postés au carrefour mro wa Coconi (carrefour de Chiconi) procède au caillassage de bus scolaires. Selon la municipalité, les bagarres n’en sont pas restées là. Un jeune de Chiconi aurait été blessé dans les bagarres.

Port de Longoni. MCG empêche l’accès au port à la Smart

Alors que les grutiers de MCG effectuaient des manoeuvres, des employés de la Smart les ont pris à partie. “Ils ont menacé verbalement et physiquement nos salariés par conséquent nous avons pris la décision de fermer l’accès au port à la Smart conformément aux articles 5332-40 et 5332-42 du code des Transports et à cet effet nous retirons les titres de circulation et d’accès au port de la Société Smart”, explique la société d’Ida Nel. À ce titre, elle demande également au préfet de faire respecter cette décision en vertu de l’arrêté préfectoral créant la Zar (zone d’accès réglementée) 001.

Néanmoins, les engins de la Smart sont toujours disposés sur le quai n°2 empêchant tout navire de pouvoir y décharger quelconque marchandise. “Officiellement nous ne pouvons pas déplacer leur matériel, car cela risque de nous retomber dessus”, déplore MCG avant d’ajouter, “on ne peut pas se faire justice nous-mêmes”.

Ida Nel maintient ses critiques envers le Conseil départemental en dénonçant son “soutien abusif” apporté à l’entreprise de la famille Henry. Ainsi par réaction, MCG annonce dans un communiqué rompre avec le contrat signé le 23 décembre dernier face à “la mise en danger de ses salariés”. Seule lueur d’espoir à ce conflit, la tenue d’un conseil portuaire en février prochain. Comme expliqué dans notre édition d’hier, cette rencontre entre les manutentionnaires portuaires et les autorités publiques doit aboutir sur l’attribution d’un agrément à une des deux sociétés pour effectuer cette activité chargement et déchargement des porte-conteneurs. Mais en attendant cet agrément MCG doit assurer l’intendance au vu de la délégation de service public qui lui a été confiée afin “d’assurer la continuité du service public”.

Pour le moment, le droit de retrait de Mayotte Channel Gateway reste effectif tant que la sécurité de ses salariés n’est pas assurée. Par conséquent, elle demande une présence des forces de l’ordre autour du site et la possibilité qu’elles interviennent pour expulser si besoin est, les salariés de la Smart qui bloqueraient l’activité du port et menaceraient encore les employés de MCG.

Port de Longoni – Le quai n°2 est toujours bloqué

On croyait la hache de guerre enterrée temporairement après les accords de décembre dernier. L’accalmie fut de courte durée. Vendredi dernier, les salariés de la Smart ont décidé d’empêcher MCG de débarquer les conteneurs d’un navire de la société de transport maritime CMA-CGM (actionnaire majoritaire de MCG à 75 %) avec qui Manu Port la filiale de MCG a signé un contrat d’exclusivité début janvier pour décharger les porteconteneurs de la multinationale à destination de Mayotte.

Pour la Smart, MCG enfreint les règles. “Manu Port n’a pas d’agrément pour effectuer ces activités de manutention”, explique remonté, Mistoihi Ibrahim, délégué syndical CGT Ma à la Smart. Cette dernière dit être la seule à disposer de cet agrément délivré par le conseil départemental. Ibrahim Soibahadine a d’ailleurs toujours affirmé son soutien à la Smart sur ce point-là. Mais du côté de la société d’Ida Nel on se défend de transgresser quelconque règle. “Actuellement, aucune entreprise à Mayotte n’est agréée pour réaliser la manutention sur le site, car aucun conseil portuaire ne s’est tenu à ce jour”, explique-t-on au service communication de l’entreprise. En effet selon cette dernière, un agrément peut être décerné uniquement via ce conseil. “Nous demandons sa mise en place depuis le mois de juillet dernier, car c’est une obligation légale et le conseil départemental ne nous a toujours pas répondu à ce sujet”, regrette MCG . Ainsi, faute de conseil portuaire et de délivrance d’agrément, le gestionnaire a décidé d’appliquer l’article 4 de la DSP pour assurer la continuité du service public.

Pourquoi la Smart dit être agréée tandis que MCG dit le contraire ?

Ida Nel explique avoir signé des conventions avec la Smart afin de bénéficier d’une mise à disposition des salariés de cette dernière. Or les employés de la société fondée par la famille Henry exigent de conduire les grues de chargement et de déchargement installées en mai dernier, au vu de l’agrément que leur a fourni le département.

“Nous avons besoin de main-d’œuvre dans tous les autres domaines de manutention sauf la conduite des grues”, argumente MCG. De plus, l’accord signé entre les dirigeants des deux sociétés le 23 décembre dernier en présence du préfet et du président du conseil départemental stipule que “les grues seront conduites par le personnel MCG comme l’impose la défiscalisation que MCG a obtenue au moment d’acquérir le matériel”. Par conséquent face au refus de la Smart de mettre à disposition certains de ses salariés dans d’autres secteurs autres que les grues, MCG a décidé de recruter depuis plusieurs jours des dockers pour occuper les postes vacants. Ce qui a le don de hérisser le poil de la Smart. Un regain de tension qui a de quoi ajouter un peu plus de confusion à un dossier déjà bien complexe.

Les critiques des employés de la Smart envers MCG ne s’arrêtent pas là. Ils lui reprochent d’embaucher certains de leurs anciens collègues retraités. “Il s’agit en vérité d’un ancien salarié de la Smart que nous avons embauché en tant que consultant donc pour une durée déterminée afin qu’il forme certains de nos salariés”, affirme le service communication.

Mais alors pourquoi la Smart dit être agréée par le conseil départemental et MCG explique qu’aucune entreprise ne l’est à l’heure actuelle ? Pour Ida N el, la majorité au département a fait son choix en soutenant la Smart. Daniel Zaïdani expliquait à nos confrères de Mayotte 1re vendredi dernier dans l’émission “le témoin de midi”, déplorer que les élus de l’ancienne mandature encore en poste, ne soient pas conviés à la gestion du dossier portuaire. Il rappelle que c’est sous sa présidence que la DSP a été attribuée à MCG.

Malheureusement pour l’île et son économie, la note devient de plus en plus salée au fil des jours. Un porte-conteneur en activité coûte en moyenne 45 000 € par jour à un armateur. À cela s’ajoute les 400 000 € par mois de manque à gagner sur les équipements de manutention dans lequel a investi MCG à savoir les grues, les RTG (grues sur pneus) et les stackers. En effet, le matériel est inutilisé depuis son achat en mai dernier faute d’agrément, affirme le gestionnaire.

En attendant si l’activité portuaire semble se poursuivre, c’est parce que la Smart décharge les bateaux de la société MSC un des principaux concurrents de CMA-CGM. À l’heure actuelle, aucune rencontre entre les dirigeants des deux sociétés belligérantes et les pouvoirs publics n’est à l’ordre du jour. L’accès au port pour les commerces de l’île n’est quant à lui pas impacté. Avec le retour du préfet dans l’île hier, il faut espérer que les autorités interviennent pour de nouveau débloquer une situation qui s’enlise et prend en otage l’économie de l’île.

GD

Edito. Ce que j’en pense… Mayotte, l’oubliée de la République ?!…

Ce rapport de 164 pages est assez dramatique, terrible pour Mayotte et ses habitants par ses constats, tant il nous renvoie à notre dure réalité quotidienne, mais il est surtout accablant, inquiétant pour nos dirigeants politiques locaux et aussi nationaux, pour le conseil départemental et l’État qui n’ont pas su, pas voulu, pas pu assurer leurs missions. Et le constat est là.

“La départementalisation aurait nécessité d’être mieux préparée et pilotée, ce qui n’a été le cas ni au niveau de l’État, ni au niveau du département”, a ainsi d’emblée expliqué dans son discours Didier Migaud, réputé pour son honnêteté, son intégrité et peu enclin à des contorsions politiciennes.

Explosion démographique (“La population de Mayotte a triplé depuis 1985. (…) Selon les projections de l’ONU, elle pourrait atteindre près de 500 000 habitants dès 2050, et plus de 750 000 en 2100”), immigration clandestine massive (“40 % d’étrangers, dont 95 % de Comoriens”), niveau de chômage colossal (le plus élevé des Dom : 36,6 %), revenu par habitant équivalent à un quart de celui de la Métropole, “malgré une croissance moyenne de 8,7 % par an entre 2005 et 2011”.

Mayotte souffre clairement, violemment de ses retards, dans les domaines de l’éducation et de la santé, dans le social, mais aussi en termes de développement économique. Associée à une montée de la délinquance, l’attractivité du territoire a alors volé en éclat, dans un silence… inquiétant.

Des “conditions préalables à la départementalisation” avaient été identifiées dans le Pacte pour la départementalisation de 2008, “malgré cela, le pilotage de la réforme par l’État s’est avéré défaillant”, avec l’absence de comités de suivi périodiques. Il a certes parfois manqué de recul, de vision, mais dans un territoire où il y a tant à faire, la gestion du quotidien et de ses soucis prend parfois beaucoup de temps et d’énergie…

L’État n’est pas épargné, mais le département et les collectivités locales de manière générale non plus : “Le département n’a pas su adapter en temps opportun ses structures pour assurer pleinement ses nouvelles compétences. Des effectifs très importants sont affectés aux missions de soutien, au détriment des missions d’intervention, comme l’action sociale, ou des missions stratégiques, telles que l’aménagement, le développement économique, la gestion des crédits européens, ou le suivi du contrat de plan État région”.

Le souci mis en avant par le président de la Cour des comptes est que l’État semble s’être engagé dans un plan de rattrapage par rapport aux autres Dom, mais les moyens ne suivent pas : “l’effort budgétaire global par habitant à Mayotte demeure inférieur à celui consenti dans ces départements” (voir graphique). On a l’impression que Mayotte est bien devenue département, mais sans le dire trop fort, sans être dans l’espace Schengen, en la laissant se débrouiller avec ses dizaines de milliers de clandestins : 40 % de la population ! L’État a semblé bien vouloir donner quelques moyens à Mayotte et ses habitants, mais du bout des doigts, un peu et en cachette, honteusement…

“Un alignement du niveau de dépenses par habitant sur celui de la Réunion nécessiterait un effort supplémentaire de 307 M€ par an.” Le chiffre est là, clair, limpide. Il claque comme un coup de fouet dans le pacte républicain.

“Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les députés, vous l’avez compris, la départementalisation n’est pas l’avenir radieux que certains espèreraient. Loin d’être achevé, ce processus doit s’appuyer sur une mobilisation plus résolue de l’État, dans ses différentes composantes, et des élus locaux.”

En conclusion de son intervention ce mercredi à la tribune de l’Assemblée nationale, outre les efforts à faire en urgence pour assurer l’approvisionnement en eau, l’assainissement, la lutte contre l’habitat insalubre, les efforts en direction de l’éducation, de la santé et du développement économique, Didier Migaud a souhaité insister sur la fiscalité directe locale, “autrement, il sera difficile d’éviter que le malaise social, constaté aujourd’hui dans l’île, ne s’aggrave dans les mois qui viennent”.

Le département est jeune, il a sûrement été mis en place précipitamment, mais sans cette décision politique, les Mahorais auraient pu attendre encore des décennies. Il aurait toujours manqué quelque chose. Il convient aujourd’hui à chacun de faire les efforts nécessaires, financiers certes, mais aussi en termes de réduction du poids de la masse salariale dans le budget des collectivités locales, de baisse des dépenses de fonctionnement, de hausse des compétences par la formation et le remplacement des départs à la retraite par des cadres qui font bien trop défaut. Un pacte entre l’État et les collectivités locales, avec des engagements mutuels en ce sens, serait bienvenu.

Mayotte 2025, le Contrat de plan et les fonds européens judicieusement mobilisés pourraient déjà permettre de combler une partie des retards. 14 recommandations suivent la synthèse du président Migaud, demandant à l’État, au département et aux communes de faire les efforts nécessaires pour “une départementalisation réussie”. Il y a encore beaucoup de travail, et ça on le savait…

Laurent Canavate

Les voeux du Président du Conseil départemental de Mayotte 2016

Ce jeudi à 14h00 le Président du Conseil départemental de Mayotte a exprimé ses vœux. Vous pouvez télécharger ici l’intégralité de son discours.

Total : la grève fait pschitt

Contacté, le directeur de Total à Mayotte, Nicolas Favre, estime a cinq le nombre de grévistes : « Les stations ont été prises d’assaut hier en prévision du mouvement, il se peut donc qu’il y ait des ruptures de produits pour certaines, mais aucune n’est fermée.»

Sur les revendications des syndicats, concernant la mise à pied de cinq salariés soupçonnés de trafic de carburant, et la mise en place de distributeurs automatiques, le responsable redit sa volonté de dialogue : « Sur les éléments internes à l’entreprise qui auraient pu être incompris, nous restons ouverts au dialogue pour les réexpliquer. »

Du côté des syndicats, on explique que la grève a été suspendue. « Une rencontre avec la direction est prévue cet après-midi pour aborder les différents points dans la sérénité, parvenir à un accord avec la direction sur les sanctions, à un accord de méthode pour redéfinir les priorités du groupe, formaliser les engagements de chacun sur l’utilisation de distributeurs automatiques et le maintien des emplois, ainsi que les conditions de travail », explique El Hanzize Hamidou, d’UD-FO. Une réunion dont ne semblait pas pourtant avoir connaissance Nicolas Favre.

De là à en déduire que la véritable raison de la suspension du mouvement est la très faible mobilisation, il n’y a qu’un pas que chacun est libre de franchir ou pas.

Départementalisation : Les solutions seront-elles suivies des faits ?

La situation financière du département et des communes de Mayotte est dégradée. Le manque de clarté des perspectives financières dans lesquelles s’inscrit cette évolution institutionnelle complique encore la situation. Les préalables identifiés dès 2008 dans le “pacte pour la départementalisation” n’ont pas été remplis en temps voulu : alignement de la réglementation et de la législation applicables, passage à la fiscalité de droit commun, problématiques foncières, notamment. Face à l’urgence de répondre aux besoins d’infrastructures de base (eau, assainissement, habitat, constructions scolaires) et aux problèmes sociaux que connaît l’île (aide sociale à l’enfance, chômage, notamment), le département et l’État doivent dresser des priorités claires et entreprendre sans délai la mise en œuvre des mesures appropriées.

Un contexte socio-démographique et économique extrêmement préoccupant
Estimée à 220 000 personnes au 1er janvier 2014 (NDLR Selon les chiffres officiels), la population de Mayotte pourrait atteindre 500 000 habitants en 2050. Elle est très jeune et composée à 40 % d’étrangers, pour l’essentiel d’origine comorienne (NDLR Toujours selon les chiffres officiels). L’ampleur de l’immigration irrégulière représente à Mayotte un défi spécifique pour l’ensemble des politiques publiques, de même que le taux de chômage, qui s’élève à plus de 36 %. Si le nouvel aéroport de Pamandzi comme les investissements importants prévus en faveur du port de Longoni, présentent des opportunités de développement, ils ne peuvent à eux seuls résoudre ces problèmes, d’autant qu’ils devront faire l’objet d’un suivi rigoureux et être accompagnés d’investissements dans les infrastructures.

Une réforme mal préparée
Les réformes qui auraient dû constituer des préalables à la départementalisation sont encore loin d’être toutes achevées. L’identification des bases comme des redevables de la fiscalité directe locale (en particulier la taxe d’habitation) n’est pas achevée. En dépit des efforts accomplis par l’État, l’application à Mayotte des textes législatifs et règlementaires souffre de retards importants. Le département lui-même n’a pas encore atteint le niveau d’organisation et d’efficience nécessaire pour prendre en main l’ensemble de ses compétences, alors qu’il cumule celles d’un département et d’une région d’outre-mer.

Des risques financiers qui pèsent sur l’avenir
Pour les collectivités mahoraises, le passage à la fiscalité de droit commun constitue un profond bouleversement, mal anticipé. L’État a d’abord garanti leurs ressources au niveau de 2012, avant de revenir sur cet engagement fin 2014, laissant inachevé le schéma de financement du département et des communes, s’agissant notamment de la répartition de l’octroi de mer. Les communes, dont la plupart ont fait l’objet d’une saisine de la chambre régionale des comptes par le préfet, sont dans une situation budgétaire difficile, alors même que, faute de maîtrise de leurs ressources fiscales, elles n’ont pas de visibilité sur leur financement futur. Par ailleurs, l’effort global de l’État en faveur de Mayotte est en augmentation sensible, passant de 680 M € en 2010 à 889 M € en 2014, sans que cette augmentation soit toujours liée au changement de statut. L’État paraît ainsi engagé dans une logique de rattrapage avec les autres départements d’outre-mer, sans l’avoir réellement programmée en termes budgétaires.

Des actions prioritaires à conduire
Le département de Mayotte souffre de retards importants en matière d’accès à l’eau, à l’assainissement, et de résorption de l’habitat insalubre. Étant également devenue “région ultrapériphérique de l’Union européenne” à l’occasion de la départementalisation, Mayotte a désormais accès aux fonds structurels et d’investissements de l’Union européenne. Cela représente une opportunité pour le développement de Mayotte, pour peu que le département se mette en état d’ordonner ses besoins et de les planifier rigoureusement. Dans le domaine social et éducatif, la cour observe que l’aide sociale à l’enfance, la montée en charge du RSA et les besoins en matière d’enseignement et de constructions scolaires sont primordiaux et nécessitent une attention particulière. Conclusion et recommandations Face à l’ampleur et à la gravité des enjeux auxquels est confronté le département de Mayotte, la cour souligne l’état d’impréparation dans lequel la collectivité se trouve pour assumer ses nouvelles compétences, alors qu’elle n’exerce déjà pas ses missions de manière satisfaisante. Elle recommande au Département et à l’État de mettre en œuvre, de manière concertée, organisée et progressive, les réformes qu’elle a identifiées comme nécessaires.

“60 % des naissances sont issues de parents non-affiliés à la sécu”

Flash Infos : Quelle est l’évolution du nombre de naissances depuis votre arrivée à la tête du CHM ?
Étienne Morel : En 2013, nous avons enregistré 6645 naissances, 7374 en 2014 et 8854 l’année dernière (NDL R: soit une augmentation de 2209 naissance en deux ans).

FI : Des informations non-officielles disent qu’environ ¾ des naissances seraient issues de parents étrangers. La loi interdisant les statistiques ethniques, cette donnée est-elle vérifiée ou vérifiable ?
EM : Disons que 60 % des naissances sont issues de personnes non affiliées à la sécurité sociale (NDLR: cela signifie que de nombreux parents de nouveau-nés sont en situation irrégulière).

FI : La maternité étant souvent surchargée, de nombreuses femmes enceintes sont transférées dans les maternités périphériques (Dzoumogné ou Mramadoudou par exemple). Combien de femmes ont été dans ce cas en 2015 ?
EM : Nous n’avons pas de chiffres à ce sujet. Néanmoins dès que leur état de santé le permet, nous envoyons des patientes dans ces maternités périphériques. Nous gardons les cas les plus sérieux au CHM. Parfois, nous ajoutons des lits supplémentaires dans des chambres de la maternité de Mamoudzou (un lit en plus maximum pour une chambre de deux places). Elle compte 400 chambres en tout. Mais attention, les maternités périphériques ne sont pas des sous-maternités. Elles sont bien équipées et disposent de personnel qualifié. Par ailleurs, en 2014 nous avons recruté 30 sages-femmes, infirmiers, ou encore assistants sociaux rien que pour la maternité de Mayotte.

Propos recueillis par GD.

Préavis de grève chez Total

Dès hier l’information d’une grève chez Total a commencé à circuler.

Certains automobilistes et autres conducteurs de deux roues se sont déjà empressés d’aller faire le plein alors que la direction de l’entreprise pétrolière à Mayotte appelle à ne pas céder à la panique. Des soupçons de fraude à la station-service de Majicavo sont à l’origine de ce préavis. La société a décidé de mettre à pied cinq employés qui auraient commis des écarts d’encaissement sur une entreprise-cliente. Ils auraient commis ce délit avec la complicité du chauffeur/employé du véhicule de fonction de la société lésée.

Une enquête judiciaire est actuellement en cours, mais Total a décidé de suspendre les salariés concernés.

“Nous avons une politique de tolérance zéro sur ce genre de pratiques”, explique Nicolas Favre directeur de Total Mayotte avant d’ajouter, “nous avons un code de conduite et des formations pour les salariés contre ce genre de fraudes”. Licenciement pour faute grave : “un prétexte” Si ce type de délit n’est pas une première dans les stations essence de l’île, les syndicats signataires du préavis dénoncent une volonté cachée de la direction de licencier des salariés sans passer par un plan social. “Cela coûte cher de passer par un plan social, autant trouver un prétexte afin de licencier pour faute grave, c’est moins douloureux”, dénonce El-Anzize Hamidou. “Cela facilite le plan de modernisation de Total avec l’installation des distributeurs automatiques dont les accords d’utilisation sont par ailleurs violés par la direction”, ajoute-t-il.

Pourtant, est-il choquant de s’interroger sur la pertinence d’une telle modernisation ?

N’est-ce pas une évolution logique en comparaison avec la métropole où le métier de pompiste a quasiment disparu pour laisser place à un libre-service et un employé chargé d’encaisser les clients à la sortie ? À ces questions les syndicalistes ne s’opposent pas foncièrement à ce changement. “Mais pour cela il faut un plan social, il faut une sortie avec des indemnités et cela passe par des négociations. C’est un prix à payer”, rétorque le leader syndical d’UDFO. Du côté de la direction, on affirme que les négociations annuelles obligatoires pour 2016 sont en cours.

Mais Nicolas Favre réfute les allégations des syndicats.

“Les salariés et moi-même sommes surpris pas ce préavis, car les secrétaires généraux n’ont pas le pouvoir d’émettre un préavis de grève dans une société, c’est le rôle des délégués internes”, argumente le directeur. Selon lui, les représentants des employés n’étaient même pas au courant de ce préavis jusqu’à hier matin. À cette question de savoir si les pompistes étaient au courant de ce préavis et combien soutiennent l’initiative, le secrétaire général de l’UD FO reste vague en expliquant être dans l’attente d’un pas en avant de la part de l’entreprise pour engager des discussions. “On est ouvert au dialogue social. Si le directeur a quelque chose à reprocher aux salariés, on lui propose de venir rencontrer les syndicats”, répond El-Anzize Hamidou. Ce dernier dénonce par ailleurs, le monopole d’exploitation dont dispose Total. “C’est un phénomène général, il y a plusieurs abus de position dominante dans l’île comme avec Air Austral et la ligne Réunion-Dzaooudzi qui est complètement imperméable, Colas pour le BTP et Total avec les carburants”, juge El-Anzize Hamidou. “On a accepté ce monopole alors qu’il y a de la place pour deux ou trois entreprises pétrolières”, estime-t-il. Quant à la forme que prendra le mouvement si la grève de jeudi est confirmée, les syndicats ne se prononcent pas pour le moment.

Une manifestation, un piquet de grève, les grévistes décideront de la manœuvre à suivre la veille du mouvement.

Gauthier Dupraz

Bagarre de bandes à Mamoudzou

Suite à une obscure affaire de vol de téléphone portable, l’étincelle a rallumé le feu entre des jeunes du quartier Mgombani et des jeunes de Kavani, Mtsapéré et Doujani.

Un groupe d’une trentaine d’individus armés de shombos, de barres de fer a ainsi été intercepté, vendredi vers 15h, par la police, alors qu’il se rendait à Mgombani.

Les mêmes sont revenus le soir vers 20h pour en découdre et samedi et dimanche aussi. A chaque fois, des bagarres isolées éclatent, mais la police réussit à éviter le bain de sang. A chaque intervention, les policiers ont été pris pour cible par des jets de pierres, sans conséquences. Ils ont dû faire usage de gaz lacrymogène et sont parvenus à repousser les jeunes. 3 jeunes auraient été blessés par les heurts, dont 1, caïd reconnu et auteur multirécidiviste de vols et d’agressions, a dû être hospitalisé. Un jeune issu d’une de ces bandes a été identifié après une agression isolée, commise contre un conducteur de 2-roues au rond-point Baobab. Il a été placé en détention.

Mayotte au salon de la plongée de Paris

Le 101ème département a répondu présent lors de cet événement incontournable pour les spécialistes du secteur (il regroupe environ 400 professionnels). La situation centrale du stand mahorais dans le pavillon 4, là où se tient le salon, juste à côté de la piscine où des activités de plongée sont proposées est indéniablement un atout. Michel Ahamed (directeur du CDTM ), Jean-Louis Blanchard (président de la FFESSM [Fédération française d’études et de sports sous-marins]), Fatimatie Binti Razafinatoandro (présidente du CDTM ), Thierry Braillard (Secrétaire d’État aux sports) et Hélène de Tayrac (présidente du salon de la plongée) ont inauguré ensemble le stand mahorais. L’an dernier, l’événement avait accueilli 40 000 visiteurs. Il en sera au moins de même cette année, vu l’engouement et l’engorgement dans les allées malgré l’organisation générale remarquable. Espérons qu’il se traduise par un afflux de touristes intéressés par le lagon de Mayotte, en particulier les plongeurs dont certains sont en quête de destinations nouvelles.

De notre correspondant en métropole : Jacques Girauld.

La ligne directe Paris – Mayotte en détails

Le vendredi 10 juin prochain une nouvelle page s’ouvrira pour Mayotte et sa desserte aérienne

La compagnie Air Austral mettra en route sa nouvelle liaison directe Mayotte-Paris, attendue depuis des années et 38 ans après avoir ouvert la ligne Mayotte-Réunion. Les vols pour rejoindre Paris par la Réunion resteront toujours possibles. Assurée par un Boeing 787 Dreamliner, cette ligne offrira un départ de Mayotte les mardis et vendredis et un départ de Paris les mercredis et samedis. Et l’avion sera décoré aux couleurs de Mayotte, avec la Passe en S ! Il s’agira d’un vol de nuit de 9h50, contre un temps de vol de près de 17h50 en passant par la Réunion.

Ces vols seront vraiment directs au départ de Mayotte jusqu’au 6 septembre 2016. A partir de cette date il y aura une rapide escale technique à l’aller pour faire le plein de kérosène à Nairobi, avec un temps de vol alors de 11h35. Air Austral sera la 1re compagnie européenne à utiliser ces Boeing avec des équipements cabine et sièges de dernière génération. Le 1er sera livré fin mai pour un vol inaugural le 10 juin, et un2ème exemplaire arrivera en octobre. En période de vacances il pourra ainsi y avoir jusqu’à 5 vols directs par semaine.

Par ailleurs ils seront aussi utilisés sur la ligne Mayotte-Réunion. Ces vols de 262 places ne comprennent pas de classe Confort, uniquement des places en classe loisir ou en Club Austral, avec les lits à plat. Ces avions apporteront aussi leur forte capacité de fret avec 10 tonnes disponibles à l’aller et au retour, pour la Poste, des médicaments, des pièces détachées, la presse nationale… Pour les prix d’appels, l’aller-retour en classe loisir est fixé à 784 € et le Club Austral à 2324 €. Le relais est assuré à l’arrivée à Paris avec le réseau TGV et grâce à un accord avec Air France qui permet de desservir 40 villes européennes.

Pour Air Austral, l’année 2016 s’annonce positive et chargée de projets, avec cette ligne directe, l’arrivée des deux 787 Dreamliners, mais aussi le remplacement des deux 777/300. Il devrait aussi y avoir un 3ème vol hebdomadaire Réunion-Johannesburg, un 2ème vol sur Bangkok et Chenaï. Après une période de tension et de comptes dans le rouge, Air Austral a redressé la barre avec son président M. Malé. “Les fondamentaux sont redressés”, rappelle Jean-Marc Grazzini et “le budget prévoit une année positive, comme l’année dernière”. Avec l’Alliance Vanille des compagnies aériennes régionales, initiée par Air Austral, “la connectivité inter-îles devrait s’améliorer”, “ce qui participe et accompagne le développement des territoires”.


 

Mayotte-Paris en direct

Dzaoudzi- > Paris Charles de Gaulle : les mardis et vendredis Décollage à 21h20 – Arrivée à 06h10 +1

Paris Charles de Gaulle -> Dzaoudzi : les mercredis et samedis Décollage à 21h30 – Arrivée à 08h05 +1

Cette liaison sera opérée au moyen d’un Boeing 787-8, appareil de nouvelle génération d’une capacité de 262 sièges et équipés bi-classes (Loisirs et Club Austral). “L’ouverture de la desserte directe et tant souhaitée Mayotte-Paris est une étape importante pour Air Austral. Elle marque un tournant dans l’histoire des relations entre Air Austral et Mayotte. Cette nouvelle liaison servira non seulement au désenclavement du territoire, mais aussi à ouvrir de nouvelles opportunités de trafic pour notre filiale Ewa dans le canal du Mozambique. Le groupe Air Austral se positionne ainsi en opérateur phare sur ce marché, pour nous historique et capital”, déclarait Joseph-Marie Malé, président directeur général d’Air Austral, lors de l’annonce de la création de la ligne.


 

Mayotte Hebdo recrute

Dans le cadre de son développement, la Somapresse (Mayotte Hebdo, Flash Infos, Vivre Mayotte) recherche un(e) journaliste économique disponible dès que possible pour intégrer sa rédaction. Pour envoyer votre CV et votre lettre de motivation, contactez le directeur de publication, Laurent Canavate, à l’adresse mail suivante : canavate.laurent@mayottehebdo.com

Kashkazi sur la route

Saison des pluies, l’intérêt de rouler adapté

La pluie altère considérablement la tenue de route d’un véhicule, du fait d’un environnement modifié.

Les distances de freinage sont rallongées, la visibilité est réduite, le risque d’aquaplaning augmente, la chaussée est dégradée et le comportement des automobilistes et des motards change. Des plaques d’huile peuvent rendre la chaussée glissante et ce d’autant plus si la pluie survient après une longue période de sécheresse. Sur sol mouillé et avec des pneus en bon état, à 50 km/h, il faut compter 37,5m pour s’arrêter et 135m lorsque la voiture est lancée à 90 km/h. Entre ceux qui sont effrayés par la pluie et ceux qui sont inconscients du danger, la route à la saison des pluies devient un véritable enfer.

Comment limiter les risques ?

La première chose à faire pour chaque automobiliste est de contrôler l’état de ses pneus avant l’arrivée de la saison tropicale. Sur sols mouillés, les pneus usés ont besoin d’une plus grande distance de freinage. Malheureusement à Mayotte il n’est pas rare de voir de nombreux véhicules (voitures, scooters, quads, camions) avec des pneus plus lisses que ceux d’une Formule 1. C’est facile à vérifier, les pneus disposent tous d’un petit témoin d’usure qui permet de savoir s’il est à changer. Ce témoin, situé dans les rainures du pneu, doit être plus bas que la surface du pneu. En outre, la loi précise que les rainures du pneu doivent être profondes d’au moins 1,6 mm pour évacuer correctement l’eau de pluie. En effet, ce sont ces fameuses rainures qui évacuent l’eau et permettent au pneu d’adhérer correctement au bitume. Les pneus doivent être contrôlés au moins une fois par mois.

Faut-il acheter des pneus pluie ?

A chaque saison, son pneu. A Mayotte, pas question d’utiliser des pneus hiver qui sont conçus pour être optimaux lorsque la température extérieure n’excède pas les 7°C. Pourtant, malgré nos températures tropicales, de nombreux particuliers importent leurs véhicules de métropole lorsqu’ils viennent à Mayotte et, de ce fait, ne pensent pas à changer les pneus. S’orienter vers une monte de pneus pluie adaptée est pourtant LA solution. Avec ce type d’équipement, les distances de freinage sont réduites en cas d’aquaplaning grâce aux sculptures de la gomme conçues comme des véritables canaux de drainage ainsi qu’une bande de roulement avec des composantes en silicium qui augmente l’adhérence.

 

Retrouvez plus d’informations sur l’automobile à Mayotte sur le site Mediacar : http:/mediacar.fr/

Edito. Ce que j’en pense…

Il y a des besoins immenses, d’établissements scolaires, de mobilisation des ressources en eau, de voies de circulation pour désengorger Mamoudzou, d’aménagement des villes et villages avec des espaces publics indispensables, d’urbanisation moins anarchique, de valorisation des patrimoines naturels, humains, historiques, culturels…

Mayotte a des atouts à valoriser. Alors des bâtiments sortent de terre. Il était temps diront certains. Ça continue diront d’autres. En tout cas le bâtiment, par grands à-coups, va et vient. Et là ça va mieux.Il y a encore besoin de milliers de logements, pour que chacun puisse disposer d’un logement plus digne, et de centaines de salles de classe pour suivre la croissance démographique qui continue son explosion. Il y a besoin de zones d’aménagements concertés, de zones d’activités artisanales ou commerciales dans les villages. Il y a besoin d’avoir des plages propres et aménagées, vivantes. Il serait temps !

On a encore entre 15 et 17 naissances par jour sur l’île (une salle de classe à construire et ouvrir tous les deux jours !), avec des pics certains mois à 600 naissances! Ça fait du monde à loger, éduquer, soigner, transporter, encadrer, et un jour à qui proposer un emploi ! … On est très loin de répondre à ces besoins grandissants.Très loin. La violence gagne du terrain chaque jour. Alors, que des bâtiments sortent de terre, c’est une belle nouvelle pour commencer l’année, avec le bâtiment d’Aziz Sam qui se termine aux Hauts vallons, le plus grand bâtiment privé de Mayotte.

Avec la ZAC du Soleil levant de la Sim, le futur siège de la CSSM par CBO Territoria, qui deviendra le plus grand bâtiment de Mayotte,avec l’hypermarché de la Sodifram au Baobab, avec des collèges, des lycées…Oui, Mayotte avance, son visage pour les prochaines décennies est en train de se dessiner. Il y a bien toujours des centaines de maisons qui se montent le weekend,avec des clandestins, sans plan, sans permis, sans aucun respect des normes, sans prévoir de place de parking, avec les escaliers ou les murs mordant sur le goudron de la rue… Et les responsables ne disent rien… Par manque de courage, par faute professionnelle que personne ne leur reprochera. Alors ils laissent faire. Ils laissent ce sale travail aux suivants, quand il sera trop tard.

Les problèmes surgiront en effet plus tard, quand il y aura des voitures à garer et des conflits de voisinage, des secours à laisser passer dans ces rues trop étroites,des camions-poubelles qui ne pourront pas desservir ces quartiers… C’est comme ça. Alors que l’on est en train de construire et pourrait faire appliquer simplement les règles, on laisse les problèmes s’entasser, pour les suivants… On mange bien,on profite de l’instant présent, on voyage beaucoup, tout va bien… Alors oui, Mayotte avance, mais elle recule aussi trop souvent. Le déficit du conseil départemental est revenu à la face de l’île, violemment. Près de 50 M€ que la Chambre régionale des comptes dénonce vigoureusement. Mais ça s’arrête là.

Alors qu’il faut cofinancer les projets pour les fonds européens et le Contrat de plan. C’est inquiétant, avec à peine 10 % des fonds engagés à ce jour. Avec un salaire moyen au conseil départemental de 3 450 €, personne ne veut que ça change dans les bureaux. Surtout pas de vague…

Et c’est pareil dans les communes. Si encore le travail était fait, tant mieux pour eux ! Mais avec 70 à 80 % d’agents de catégorie C, sans encadrement suffisamment sérieux, les projets n’avancent pas. Les barges sont trop régulièrement à l’arrêt, à l’image de l’île, beaucoup trop de magnégné, à l’image du marché boui-boui, de ses vendeuses de brochettes insalubres et de ses toilettes… en plein air, à l’image du stade de Cavani à l’abandon…

À l’image de ses bidonvilles qui se répandent autour des villes et des villages. Au lieu de se mettre au travail sur ces chantiers importants, urgents, certains, qui y trouvent tellement bien leur compte, réfléchissent plutôt à savoir comment maintenir cela, poursuivre l’indexation de 10 % par an pour les deux prochaines années. La solution est simple : il suffira de continuer à augmenter l’octroi de mer et les impôts locaux.

Les prix vont évidemment augmenter, alors les entreprises, les artisans vont augmenter leurs tarifs, les loyers vont suivre… et la vie chère sera hypocritement dénoncée, pour cacher encore l’incapacité, l’incompétence à résoudre les problèmes, à créer des richesses et de l’emploi à Mayotte, alors qu’il y a des entrepreneurs encore motivés, des investisseurs pas complètement dégoûtés, des cadres compétents, des agents dynamiques, mais tellement seuls ou mis de côté.

Alors oui, Mayotte avance, il y a de l’espoir, mais aussi beaucoup d’inquiétudes pour cette année 2016.

Laurent Canavate

Téléphonie. Fin du roaming : la liberté totale ?

Dès l’annonce de la suppression du roaming au 1er mai prochain, ce surcoût appliqué sur les appels passés en téléphonie mobile entre les DOM et la métropole, beaucoup d’ultra-marins se sont imaginés pouvoir acquérir un de ces forfaits à très bas prix que l’on trouve sur le sol métropolitain, pour le faire fonctionner ici. Logique.

Pourtant, rien n’est encore certain. Contactée, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), l’acteur chargé de mettre en oeuvre et de contrôler l’application de la mesure, s’est refusée à toute confirmation en ce sens. La raison ? “Tant que le décret d’application n’a pas été publié, et que nous n’en connaissons pas le contenu, nous ne pouvons pas dire précisément quel en sera le cadre précis.” Concrètement, rien ne garantit donc qu’une ligne ou deux du texte n’excluent pas cette possibilité d’une manière ou d’une autre.

Si c’était le cas, la plupart des forfaits outre-mer intégrant le roaming dans leur tarif, la suppression de ces surcoûts ne concernerait donc plus que les appels passés en hors forfait, ou les cartes prépayées. Une économie certes, mais bien plus limitée que l’effet d’annonce provoquée. Contactés, les différents opérateurs locaux et métropolitains n’ont pas donné suite à nos demandes de réactions et d’explication. Reste à voir si, dans le cas ou cette suppression du roaming ne permettrait pas l’utilisation de forfaits métropolitains ici, les tarifs des forfaits locaux baisseront. Cela paraîtrait logique compte tenu de la baisse des coûts induite pour l’opérateur…

Mais lorsqu’il s’agit de business, les ultra-marins savent bien que la logique passe bien souvent au second plan.

G.V

SANTÉ : 14 millions d’euros pour Mayotte

À Mayotte, l’offre publique de soins est très insuffisante. Elle est répartie de manière inégale sur le territoire avec un déficit marqué dans certaines spécialités médicales et médico-sociales, qui n’est aucunement compensé par l’offre libérale, dont on peut dire qu’elle est quasi inexistante. Le Sénateur socialiste du département, Thani Mohamed-Soilihi, rappelle qu’un certain nombre de mesures, telles que la création d’une indemnité particulière d’exercice pour les praticiens hospitaliers et l’ouverture prochaine de l’hôpital de Petite-Terre, ont d’ores et déjà été prises par le Gouvernement pour opérer les rattrapages indispensables à la mise en place d’une santé de qualité au sein du département de Mayotte.

Ces avancées notables ne sont cependant pas suffisantes pour résoudre les problèmes sanitaires et médico-sociaux identifiés. Aussi, au mois d’octobre dernier, les personnels du Centre Hospitalier de Mayotte – principal acteur de l’hospitalisation -, soumis à une pression quotidienne et à des conditions de travail difficiles, ont engagé un mouvement de grève. Jugeant leur colère légitime, Thani Mohamed- Soilihi a porté leurs revendications au Ministère de la Santé, où il y a reçu une oreille attentive. Par un courrier en date du 22 décembre dernier, la ministre de la Santé Marisol Touraine a fait savoir au parlementaire qu’elle allait poursuivre et amplifier le soutien au système de santé mahorais par le versement d’une aide exceptionnelle de 4 millions d’euros au titre de l’année 2015. Par ailleurs, 10 millions d’euros de mesures nouvelles seront alloués en 2016 pour permettre d’assurer le développement de l’activité, notamment sur les secteurs en tension de la périnatalité.

Thani Mohamed-Soilihi se félicite de l’arrivée de ces nouveaux moyens budgétaires, mais réaffirme sa volonté de voir préserver ces avancées de l’écueil migratoire qui pèse lourdement sur des infrastructures médicales fragiles et des personnels en sous-nombre face à une activité exponentielle liée notamment à cette immigration clandestine.

CSSM : Alerte à la fraude

Depuis quelques jours, des allocataires reçoivent des appels téléphoniques de la part de personnes se prétendant être de la CSSM pour demander des données nominatives et bancaires. Les usagers doivent considérer comme douteux tout appel d’une personne se prétendant être de la CSSM et qui demande de communiquer des documents ou renseignements confidentiels. Ce sont des appels frauduleux. Ne communiquez jamais vos coordonnées bancaires par téléphone. Dans tous les cas, la CSSM ne vous demandera jamais votre numéro de carte de crédit, ni sur un site Internet, ni par courriel, ni par téléphone. En cas de doute, vous pouvez toujours contacter la plateforme de service au 0269 61 91 91 ou bien par mail à l’adresse suivante : pfs.cssm@css-mayotte.fr.

La grogne des commerçants du marché couvert

La scène est quotidienne. Du matin au soir, sur le parking ou les trottoirs : les abords du marché couvert de Mamoudzou n’attirent plus seulement les clients, mais aussi les vendeurs à la sauvette. Cartons, draps ou sacs disposés à terre et c’est parti : l’espace public est occupé par des dizaines de commerçants illégaux. De quoi susciter le ras-le-bol des commerçants du marché, qui alertent non seulement sur la concurrence déloyale qu’ils subissent, mais également sur les dangers pour les consommateurs d’acheter des marchandises souvent douteuses, voire dangereuses et illicites.

Ce n’est pas la première fois que les commerçants se plaignent des nuisances de telles ventes à la sauvette, sans toutefois qu’une solution pérenne ait été trouvée au problème. Ainsi, dans une lettre signée par plus de 70 commerçants du marché, et adressée au préfet de Mayotte, à la municipalité de Mamoudzou, et à d’autres organismes locaux et ministères, le collectif des vendeurs patentés du marché dénonce la situation : “Les vendeurs clandestins se multiplient, les marchandises avariées et dangereuses circulent normalement, des produits illicites pullulent dans tous les coins”, en regrettant que “Les autorités, à tous les niveaux, ont maintes fois été alertées, mais laisse faire et semblent attendre tranquillement la mort prochaine de notre métier (…).

Les actions légales, entretiens avec les différentes autorités, manifestations de rue, semblent ne pas émouvoir les pouvoirs publics qui se contentent de mini-interventions des autorités et de la police municipale qui ont fini par amuser ces vendeurs clandestins et provocateurs.” Jean B arege, membre du collectif l’explique : “Ils n’ont rien à payer et peuvent pratiquer des tarifs plus bas que nous, qui avons des loyers, l’électricité, et des taxes à payer. Nous n’arrivons même plus parfois à payer nos box, affirme-t-il. Nos meilleurs mois sont généralement ceux du ramadan et le mois de décembre. Cette année, nous n’avons rien vendu sur ce mois-là.” Dans ce même courrier, le collectif prévient les autorités d’actions à venir si rien n’est fait pour enrayer efficacement le phénomène.

Pour rappel, des manifestations et actions en ce sens ont déjà eu lieu ces dernières années. Quelle forme pourraient-elles prendre cette fois-ci ? “Celle d’une manifestation, reprend Jean Barege. Nous attendrons la fin de l’état d’urgence, préciset- il, mais si rien n’est fait en notre faveur, le marché sera fermé en guise de protestation.”

Réfléchir à de nouvelles solutions

Du côté de la Police municipale, la question est également préoccupante, comme l’explique le responsable des services de sécurité Ynoussa Anfane M’Dogo : “La vente à la sauvette ne date pas d’aujourd’hui, le marché est comme un El Dorado, c’est là où tout le monde passe. Mais il est vrai que le phénomène a atteint depuis quelques semaines un niveau jamais vu”. Alors, comment faire ? “Le problème est que nous ne pouvons pas mettre en place une police statique rien que pour le marché”, reprend-il. Sur une année, le temps consacré à la surveillance des vendeurs à la sauvette par le poste relais du marché se chiffre à 65 %.

De quoi empiéter déjà largement sur les autres missions (conflits divers, vols, surveillance, etc.) de la police municipale. Pour autant, la police municipale verra prochainement ses plages horaires de tournée augmenter jusqu’à 19h30 le soir, ainsi que le samedi. Pour le responsable, d’autres solutions peuvent être envisagées, exigeant une meilleure collaboration entre les différents acteurs, dont le gestionnaire du marché. “En installant une clôture avec des points d’entrées limités autour du marché, le phénomène serait facilement contrôlable. Déjà parce que visuellement, cela freine les tentations de s’installer, ensuite parce que si c’est le cas, la Police municipale pourrait rapidement arrêter les vendeurs et se saisir des marchandises. C’est, de mon point du vue, une solution à ne pas négliger.” Demeure toutefois un second problème : “Nous avons constaté que parmi ces vendeurs, certains possédaient un registre de commerce délivré à l’époque par la CCI, sans pour autant avoir de place dans le marché. Il faudrait envisager d’autres lieux où les faire converger, car s’ils exercent sur le domaine public, ils ne sont pas des vendeurs illégaux.” Reste donc à voir ce qui pourra être mis en place pour régler, durablement cette fois, la problématique des ventes à la sauvette.

En attendant, le responsable de la police municipale tâche de rassurer : “Nous continuerons à intervenir tant que cela sera nécessaire pour enrayer le phénomène au maximum. Nous en subissons aussi les conséquences puisque ces vendeurs à la sauvette n’ont plus peur de nous, et vont parfois jusqu’à nous insulter et nous menacer.”

G.V

Le grand jeu Mado a fait des heureux

Ils ont reçu un panier contenant des coffrets de Chocolats Valhrona édition Christian Lacroix. Parmi ces 5 participants, l’un d’entre eux repart avec un coffret cadeau de plus de 150 € comprenant notamment des parfums et des produits de beauté. Ce grand jeu des fêtes a été réalisé en partenariat avec NRJ Mayotte. Les auditeurs s’inscrivaient par SMS et les gagnants ont été rappelés par des animateurs sur les ondes de la radio. La remise de lot s’est déroulée samedi 26 décembre 2015.

 

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