A Sada, une dizaine d’écoliers est venue armée en classe

Le maire de la commune a convoqué lundi les parents des élèves concernés pour un rappel à l’ordre. Elle a pris un arrêté d’interdiction de port d’armes dans les écoles et les espaces publics.

Les faits se sont produits il y a exactement une semaine, dans les écoles de Sada 2 et de Sada 4. Selon nos informations, une dizaine d’élèves scolarisée en CM1 et en CM2 est venue mercredi dernier munie d’armes blanches en classe. En l’espèce, « des chombos à la mahoraise et des objets divers assez dangereux », précise le maire de la commune, Anchya Bamana. Ces « quelques élèves […] allaient se faire la guerre après les cours », s’inquiète la première magistrate. « C’est alarmant. »

Lundi, l’élue a convoqué les parents des jeunes concernés, soit une vingtaine de personnes. « J’ai fait un rappel à l’ordre », déclare-t-elle. Ce dispositif a été rendu possible par une convention signée avec le parquet il y a quelques années. Par ailleurs, « un arrêté d’interdiction de port d’armes a été pris dans l’enceinte de l’école mais aussi dans l’espace public », poursuit la maire.

« La responsabilité des parents d’abord »

Les parents convoqués lundi ont écarté la piste d’une bagarre entre élèves des deux écoles de la commune. Selon eux, les armes blanches étaient destinées à se défendre du racket opéré par des jeunes non scolarisés, qui seraient présents aux abords des écoles. « Les parents réagissent maladroitement en disant : « Défendez-vous » [à leurs enfants] », regrette l’élue, incertaine de la véracité de cette version. « Le racket est plausible. C’est quelque chose qui existe dans tout Mayotte et qui se généralise. C’est un problème territorial […] Le sentiment général d’insécurité s’étend […] Ceux qui ne sont pas scolarisés ont tendance à venir semer le bordel dans les écoles. »

Jeudi puis vendredi, des réunions ont été organisées entre l’élu municipal en charge de la sécurité, les délégués de parents d’élèves, le vice-rectorat, et la brigade de gendarmerie de Sada. Une brigade qui « a réagi très rapidement » mercredi dernier, salue Anchya Bamana.

L’alerte a pu être donnée à temps par « l’un des élèves qui en a parlé à l’institutrice. » La police municipale a été mobilisée et la première magistrate informée des événements. « Des enfants de 9 ou 10 ans, ça parle. Ils nous ont dit : « Un tel en a, un tel en a » [des armes NDLR]. On a pu les encercler rapidement », détaille Anchya Bamana, qui s’est rendue sur place. Le maire a lundi rappelé aux parents qu’ils « sont responsables de leurs enfants. […] Le tout n’est pas de faire des enfants mais de s’en occuper. Plus ça va, et plus on nous dit que c’est la responsabilité des pouvoirs publics, du maire, du préfet. C’est celle des parents d’abord », insiste l’élue.

« Quand elles ont des difficultés, les familles doivent venir en mairie, au CCAS (Centre communal d’action sociale) », conseille la première magistrate. L’élue mentionne également qu’une convention avec le Conseil départemental est en place pour l’aide sociale à l’enfance, avec des psychologues à disposition. Cet incident est « l’occasion de rappeler que des services sont là pour aider les parents qui ont besoin d’un soutien en matière d’éducation. » L’incident de mercredi « permet d’éveiller la conscience sur cette question [de l’éducation parentale], de discuter de manière générale sur les politiques à mettre en place en la matière ».

 

 

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