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[DOSSIER] Mayotte : l’île aux records

Mayotte… Aaaaah Mayotte ! On la connait pour de nombreuses choses. Mayotte : la bonne dernière, l’île à la traîne, l’île en retard, etc. Mais Mayotte, c’est aussi des performances à la pelle. Démographie impressionnante, immigration, équipements sportifs, difficultés scolaires ou encore réussite aux examens. Retournons le classement, et nous ne sommes plus derniers, mais premiers !

 

Pour décomplexer un peu la situation de notre île, Mayotte Hebdo a donc choisi cette semaine d’inverser le baromètre et de vous parler, non de Mayotte la dernière, mais de Mayotte qui arrive première.

 

En ligne de mire : une volonté de faire bouger les lignes en magnant l’ironie, mais aussi celle de faire la lumière sur tous ces points qui entravent ou contribuent à bloquer le développement tant attendu de l’île. L’occasion aussi, peut-être, de mettre le doigt sur des solutions : après tout, dans cet état de fait pour le moins compliqué, Mayotte n’est-elle pas capable de construire un collège et demi par an? N’a-t-elle pas une croissance économique record en France? N’obtient-elle pas des résultats scolaires en hausse? Mayotte, au fond, n’est-elle pas en train de combler son retard ? 

 

[IMMIGRATION] Loin devant la métropole toute entière

 

 

 

C’est sans doute le record que tout le monde connait de Mayotte : le nombre de migrants qui arrivent sur son territoire. Alors que la métropole s’affole de la « Jungle de Calais », l’île aux parfums, elle, fait course en tête: presque la moitié de sa population est étrangère.

 

À Mayotte, 40% de la population est étrangère : en termes d’immigration, aucun autre département français ne saurait – et d’ailleurs ne voudrait – rivaliser avec Mayotte. C’est une performance sans commune mesure. En comparaison, la Guyane, pourtant elle aussi sujette à des flux migratoires importants compte 35% d’étrangers, et la Seine-Saint-Denis, département qui en accueille le plus en métropole, culmine à 21 petits pourcents. En somme : loin, très loin, derrière nous.

Parmi cette population étrangère, une partie est en situation irrégulière et peut donc être reconduite à la frontière. Là aussi, les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2015, la métropole a expulsé de force un peu plus de 15000 étrangers en situation irrégulière sur le territoire. À Mayotte, ils étaient cette même année près de 20000. À nous tout seuls, petit caillou de 370 km2 isolé dans le canal du Mozambique, peuplé de 212000 habitants (au dernier recensement) nous pouvons donc nous targuer d’infliger une  véritable gifle à l’hexagone, ses 575000 km2, et ses 64,5 millions de métropolitains. Pas mal n’est-ce pas? Notons que ce chiffre devrait, selon toutes vraisemblance, augmenter encore cette année : fin août, 14000 reconduites avaient déjà eu lieu, soit 20% de plus que l’année dernière à la même période.

Et n’abordons pas la problématique des mineurs isolés étrangers, estimés à 8000 en métropole par l’association France terre d’asile, et qui sont  tout aussi nombreux rien qu’à Mayotte.
Évidemment, dans la catégorie « immigration », notre île détient le palmarès du nombre de personnes qui transitent par son centre de rétention administrative : 17461 en 2015.

 

→ Des comportements « tolérés »

Cette pression migratoire intense, couplée à un vraisemblable désintérêt de l’État français sur la question, débouche automatiquement sur des phénomènes incontrôlés. Ainsi, l’île aux parfums a pu faire parler d’elle ces derniers mois grâce à ce qui est communément appelé désormais « décasages », l’expulsion forcée des étrangers de leurs habitations en dehors de tout cadre légal. Des comportements qui, ailleurs en France, auraient suscité l’émoi et l’indignation de la classe politique. Ce ne fût pas le cas ici, ou à moins ampleur.

Le record de Mayotte en ce qui concerne l’immigration ne se limite donc pas qu’à des chiffres. Elle suscite également parmi ses habitants une exaspération… record.

 

[SANTÉ] Le plus grand désert médical

 

 

Dans son indicateur de développement humain (IDH), Mayotte est certainement le département de France dans lequel il existe le plus grand désert médical, et son corollaire, le manque d’attractivité.

 

Le chiffre qui illustre le mieux le paradoxe, petit territoire mais désert médical géant : 58. Il s’agit du nombre de médecins généralistes présents à Mayotte pour 100.000 habitants. 

Par comparaison, en métropole ce chiffre atteint les 156 médecins pour 100.000 habitants, et 136 pour 100.000 à La Réunion.

En dehors des généralistes, le nombre de spécialistes est lui aussi révélateur du manque de l’offre de soin. On ne trouve que 40 spécialistes pour 100.000 habitants à Mayotte contre 183 en métropole et 136 à La Réunion. Pour certaines spécialités comme les audioprothésistes ou les orthoptistes, c’est même pire, ces spécialités n’existent pas à Mayotte. Idem pour les dermatologues ou les stomatologues.

Et l’offre de soins privés est très peu répandue : il n’existe qu’un seul établissement de soin, le Centre hospitalier, là où La Réunion dispose de 10 hôpitaux, alors même que le différentiel de population n’est que de un habitant à Mayotte pour 4 (plutôt trois en tenant compte de l’évolution de la démographie depuis le recensement de 2012) à la Réunion.

Mais Mayotte peut aussi compter sur son réseau d’une douzaine de dispensaires, relativement bien équipés, hormis en personnel médical.

Dans certains domaines néanmoins, le retard de Mayotte est criant. L’ile au lagon a peu de capacité d’accueil en milieu hospitalier. Les lits disponibles au quotidien ne dépassent pas les 313 contre plus de 1700 pour La Réunion, et encore en comptant 109 lits réservés à la gynécologie obstétrique. Dans le domaine de la psychiatrie, il n’existe qu’une dizaine de places et aucune pour les enfants.

Le seul domaine médical dans lequel on peut affirmer que Mayotte est bien pourvue, reste la médecine périnatale. Même si le nombre de lits tend rapidement à arriver à saturation, Mayotte compte près de 158 sages-femmes contre moins de 400 à La Réunion, ce qui correspond à une densité deux fois supérieure en sages-femmes à celle de la métropole.

Les causes de cet écart entre Mayotte et les autres départements tiennent à la fois à un retard historique et un rattrapage qui n’a jamais été efficient. « On court après les urgences et on fait du provisoire », expliquait récemment encore un médecin.

Mais on peut aussi mettre l’absence de personnel médical sur le compte du manque d’attractivité, qui est une conséquence de phénomène plus récents comme la délinquance, mais aussi du sous-équipement (manque d’établissement privé dans le second degré, manque d’activités de loisirs, coûts des déplacements hors territoire). Les incitations financières qui sont conséquentes suffisent à peine à remplir le quota minimum nécessaire pour assurer les soins

Enfin, les données ne prennent pas en compte le recours à la médecine traditionnelle à laquelle a encore recours une couche importante de la population. Même si l’impact de la médecine traditionnelle est difficile à quantifier en termes de statistiques, il semble que nombre de pathologies soient ainsi soignées en amont.

 

[DÉMOGRAPHIE] La plus grande maternité de France

 

 

La maternité de Mamoudzou détient le record de France du nombre annuel de naissances.

 

On a dénombré en 2015 plus de 9000 naissances au Centre hospitalier de Mayotte et on table sur plus de 10.000 pour l’année en cours. Cette augmentation fait suite à une baisse importante à partir des années 2007 où, après un pic record à 7941 naissances, on était repassé sous la barre des 7000 naissances en 2011, 2012 et 2013 (6644 naissances).

Le compteur s’est à nouveau emballé par la suite. Dans le lot, environ 400 à 500 naissances se produisent hors des centres de soins de Mayotte chaque année.

A ces chiffres, déjà bien connus, on peut ajouter le nombre de grossesses adolescentes qui arrivent à leur terme, supérieures à 300 chaque année, dont une quarantaine concerne des jeunes filles âgées de moins de 15 ans. De même, le nombre de naissances prématurés (1,6%) est égal à celui de La Réunion, mais plus important qu’en métropole (0,7%).

Mayotte est par conséquent championne pour les naissances avec un taux de fécondité de 164 pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans. Ce qui signifie que près de 1 femme sur 6 en âge de procréer accouche chaque année.

Officiellement, le recensement de la population en 2012 a dénombré 212 645 habitants. Un nombre contesté par la population et par les chiffres eux-mêmes, puisque la différence entre le nombre de naissances et de décès de 2007 à 2012 laisse apparaitre un accroissement naturel bien supérieur à 30 000 personnes sur la période (et donc une population supérieure aux 212 645 habitants annoncés), hors flux migratoires.

Un nombre auquel il convient d’ajouter les fonctionnaires métropolitains dont la quantité augmente chaque année, suivant les besoins dans l’enseignement et dans les services de santé. L’immigration est, elle aussi, en constante augmentation sur la période.

Le prochain recensement total de la population qui aura lieu cette année, et dont les résultats seront connus en 2017, permettra peut-être de rectifier les inexactitudes relevées par l’Insee en 2012.

A noter que Mayotte bat aussi deux autres records, celui de la population la plus jeune (50% de la population est âgée de moins de 20 ans) et celui du plus faible taux de mortalité de France qui est une conséquence directe de la jeunesse de la population (le chiffre s’établit à 3,1 décès pour 1000 habitants, contre 5,1 à La Réunion et 8,7 en Métropole).

Concernant l’espérance de vie, il se situe à 73 ans en 2015, soit 7 points en dessous de l’espérance de vie à La Réunion et 9 points en dessous de celle de la Métropole. A noter que l’écart d’espérance de vie des hommes et des femmes à Mayotte est très faible (moins de 2 ans) par rapport à la Métropole ou encore à La Réunion (6 à 7 années d’écart).

 

[ÉDUCATION] Des records à la pelle

 

Classes surchargées, illettrisme impressionnant, taux d’échec record : en matière d’éducation, Mayotte atteint elle aussi des records. De quoi donner envie de tout faire pour que bougent enfin les lignes. Revue.

 

Le chiffre des naissances à Mayotte est bien connu : 9000 en 2015.  Et cette année il devrait franchir sans mal la barre des 10000. Pour assurer l’éducation à venir de toute cette  jeunesse, il faudrait construire une salle de classe par jour. Un premier record qui nous emmène à la triste mise en place du système des rotations en primaire, les 180 écoles existantes ne suffisant pas. Un système pourtant oublié partout ailleurs. Dans ces conditions ingérables, il est difficile de remédier à un des problèmes numéro des jeunes de Mayotte : l’illettrisme.

Si les départements d’outre-mer sont traditionnellement plus touchés que l’Hexagone par le sujet, c’est Mayotte qui remporte la palme de l’illettrisme avec un taux de 50,9%, tous âges confondus. En cause : la prévalence du shimaoré dans de nombreuses familles. Si la pratique du français tend à se généraliser dans les foyers, le problème pèse encore sur les jeunes Mahorais.
Dans une étude réalisée en 2015 lors de la journée d’appelle à la défense, et publiée par le quotidien national Le Parisien*, on apprend que le taux de jeunes en difficultés de lecture est de 74,6% à Mayotte – là encore un record – alors qu’il n’est « que » de 48,2% en Guyane (département d’outre-mer qui sert souvent d’élément de comparaison  avec Mayotte pour les problèmes équivalents qu’elle connait), 34,6% en Martinique et 16,73% dans l’Aisne, département métropolitain le plus touché.

 

 

→ Dernier au baccalauréat

Forcément, cet état de fait joue sur la réussite de nos jeunes. Ainsi, si le taux de réussite du brevet des collèges dépasse cette fois-ci pour la première fois celui de la Guyane (80% à Mayotte contre 75,5% en Guyane), il n’en va pas de même pour les résultats du baccalauréat pour lesquels Mayotte se classe bonne dernière cette année encore : 69,7% chez nous, pour un taux de réussite moyen national de 88,5%. En somme : presque 20 points de retard, et quinze sur la Guyane.
Alors, on pourrait se dire que malgré ces chiffres, les jeunes diplômés ont toutes leurs chances une fois acquis le précieux sésame. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Le taux de réussite des jeunes mahorais en première année d’études supérieures en métropole est de moins de 15%. Autant dire très faible, et très handicapant.

 

Souhaitons donc que la situation s’inverse dans les années à venir, notamment grâce à deux autres records : celui du rythme des constructions scolaires – on construit par exemple un collège et demi par an -, et le fait que Mayotte soit le seul département de France à être entièrement classé en zone d’éducation prioritaire. Ah, et nous allions oublier un dernier record : le nombre d’enseignants contractuels, qui représente environ un tiers des effectifs chez nous, contre seulement 7 à 8% en métropole. 

 

 

[ÉCONOMIE] Mayotte, championne du taux de croissance du PIB

 

 

Depuis une quinzaine d’années, Mayotte peut se targuer d’une croissance économique supérieure à la métropole et aux autres départements d’outre-mer (DOM). De quoi se réjouir? Pas vraiment. Car en dépit du rattrapage économique en cours, l’écart est encore important.

 

Produit intérieur brut : +6,8%. Le taux de croissance du PIB de Mayotte enregistré en 2012 par l’INSEE est largement supérieur à celui de La Réunion (+2,4%) et de la métropole (+1,5%).

Sur la période 2008-2013, la croissance (+4,2%) est plus dynamique que dans toutes les autres régions françaises.  Elle est 10 fois supérieure à la croissance annuelle moyenne française (+ 0,4%) et 4,5 fois plus rapide qu’à La Réunion.

De 2000 à 2008, la croissance économique est très forte à Mayotte (+ 9,3 % par an en moyenne). Elle est plus de 5 fois supérieure à celle de la France (+ 1,7 %) et plus de 2 fois supérieure à l’ensemble des DOM. Sur la même période, le PIB progresse en volume de 4,5% par an en Guyane, de 4,2 % par an à La Réunion, de 3,7 % en Guadeloupe et de 2,5 % en Martinique.

La crise de 2008 est un tournant économique pour l’ensemble du territoire français mais l’impact est différent selon les régions. À Mayotte, l’activité ralentit nettement, passant à + 4,2 % par an entre 2008 et 2013. La croissance mahoraise est pourtant restée bien plus dynamique que dans toutes les autres régions françaises. Elle était 10 fois supérieure à la croissance annuelle moyenne française (+ 0,4%) et 4,5 fois plus rapide qu’à La Réunion.

 

Ces dernières années, Mayotte a donc bénéficié d’une croissance dynamique, qui illustre le rattrapage économique en cours par rapport à la France métropolitaine et aux autres DOM.

Un gros bémol est toutefois à apporter : l’écart reste important. Le PIB par habitant (7940 euros en 2012) reste ainsi très éloigné des autres régions françaises. Il est quatre fois plus faible que dans le reste de la France (31 100 euros par habitant) et deux fois et demie plus faible que dans les autres DOM (19 400 euros). 

 En outre, le niveau de vie médian des ménages mahorais en 2011 était de 384 euros par mois, contre 1 599 euros pour la France métropolitaine.

Le dernier élément qui montre que Mayotte est encore à la traîne en termes de développement économique est le seuil de pauvreté. En 2011, 84 % de la population mahoraise vivait sous le seuil bas de revenus national (959 euros par ménage), contre 16 % en France métropolitaine. 

 

[SPORT] Infrastructures sportives : Mayotte, dernière… évidemment

 

Tous les Mahorais s’accordent à dire que le potentiel du sport et des sportifs locaux est considérable. Mais, sans piscine municipale, dojo, ni stade territorial homologué, l’île manque cruellement d’infrastructures sportives nécessaires pour le développement. Ce potentiel tant loué est de fait difficilement exploitable.

 

En 2016, quel département de France n’a aucune piscine municipale, aucun dojo, aucun stade homologué ? Mettons de côté les Dom-Tom. Si l’on se concentre sur la métropole, nous pouvons aller plus loin encore en posant la question suivante : quelle ville de France n’est pas dotée de l’une de ces trois infrastructures sportives ?

Nous pourrions chercher longtemps, il serait difficile de trouver. Une étude du site Info-Pharma.org datant de mai dernier identifie les grandes villes sportives de France. Avec 43,3 salles de sports pour 100 000 habitants, Angers est en tête, devant Grenoble (41,8), Nantes (39,9), Bordeaux (38,6) et Reims (37,8).

Les 150 000 Angevins jouissent de six piscines municipales, 15 pistes d’athlétisme, 54 courts de tennis, 42 terrains de football équipés de tribunes et de vestiaires, un centre régional de judo, quatre terrains de rugby, 40 salles spécialisées ou encore de 23 gymnases ! Mayotte est donc à des années lumières d’Angers, alors qu’il s’agit d’une ville et que nous sommes… tout un département ! Zéro piscine municipale, zéro dojo, zéro stade territorial digne de ce nom. 

 

« Nos mauvais résultats sont dus à l’absence de lieux de pratique permanents »

 

Il faut se rendre à Chiconi pour trouver trace d’un stade équipé de vestiaires. A ce jour il est le seul et l’unique sur l’île. Concernant les halles de sports, les milliers de sportifs doivent se partager deux gymnases : un en Petite-Terre et un en Grande-Terre. Difficile ainsi de pratiquer et développer des sports de salle, comme le regrette Toumbou Ambdillah, président de la ligue de tennis de table de Mayotte. Il l’explique : « Nos mauvais résultats aux Jeux des îles et aux Jeux de la CJSOI sont dus à deux choses principalement : notre manque de cadres techniques et l’absence de lieux de pratique permanents. Nous avons un gymnase à nous partager avec des milliers d’usagers et forcément, notre temps de pratique est insignifiant comparé au besoin. Un créneau, deux créneaux par semaine : c’est évidemment trop peu pour progresser et être au niveau de nos adversaires lors de compétitions régionales. »

Football, basket-ball, handball, volley-ball, rugby, tennis, sports de combat, etc. : peu importe la discipline, le constat est le même. Si, en termes de formations de cadres, les choses se mettent doucement en place dans certains sports, les sportifs mahorais manquent tous cruellement d’infrastructures dignes de ce nom.

En février dernier, le Conseil départemental de Mayotte a lancé l’un des plus gros travaux sportifs depuis longtemps : la rénovation du stade territorial de Kavani. Une pelouse synthétique, une piste d’athlétisme, un parking, des tribunes, des vestiaires vont pousser d’ici fin 2017. Une fois achevé, le stade sera homologué et Mayotte pourra accueillir des matchs et autres meetings régionaux, voire nationaux.

Il n’empêche, dans ce domaine, notre île a encore un retard fou à rattraper comparé aux autres départements : le manque d’infrastructures sportives. Si, comme partout ailleurs, les sportifs mahorais aspirent à être numéro un, voici là un titre qu’ils remportent haut la main… mais dont ils se passeraient bien.

 

Transport collectif urbain : Quel nom pour le réseau ?

Depuis lundi et jusqu’à jeudi, les Mahorais sont invités à répondre à un sondage sur le futur nom du réseau de transport collectif urbain. Narendre, Oupepo, ou encore Ylang Bus, l’idée est que les habitants puissent d’ores et déjà s’approprier le projet. Quand verra-t-il le jour ? Quels seront les villages desservis ? À quelle fréquence ? Éléments de réponse.

 

Longtemps attendu, il prend forme petit à petit. Quel nom pourrait porter le futur transport urbain de Mayotte ? Sur : http:/bit.ly/2gzjz02 , la parole vous est donnée. Caribus, Demabus, Maybus, Narendre, Oupepo, ou encore Ylang bus, 6 choix sont possibles. C’est en mars 2011 que la mairie de Mamoudzou initie le projet. En janvier 2016, la CADEMA (Communauté d’agglomération Dembeni Mamoudzou) voit le jour, l’élaboration du projet lui est transférée. Avant ce transfert de compétences, trois lignes étaient prévues. La première aurait eu pour trajet Hauts Vallons- Passamainty, la seconde collège de Doujani- Kawéni, et la dernière, Tsoundzou Vahibé, en passant par Passamainty. Avec l’assistance en maitrise d’ouvrage prévue pour 2017, le périmètre du transport devrait s’élargir jusqu’à Dembeni. Il en est de même pour le nombre de bus, 22 étaient prévus, le chiffre pourrait être revu à la hausse. La question de la tarification revient souvent, cette assistance devrait aussi apporter un éclaircissement sur ce point, mais une grille tarifaire en fonction de la situation de chacun devrait être appliquée. Que vont devenir les taxis ? Mohamed Hamissi, responsable des études rassure : “les taxis ne disparaitront jamais, on pourra même collaborer”.

 

Un projet qui ne verra pas le jour avant 2020

 

Une collaboration qui pourrait se faire de nuit, quand les bus ne circuleront plus. “Pour les habitations reculées, ou pour ceux qui travaillent la nuit”, précise Mohamed Hamissi, car les bus pourraient circuler de 5h30 à 20h. Les 22 bus ou plus, en fonction de l’AMO (assistance maitrise d’ouvrage) devraient contenir jusqu’à 80 places, assises et debout. L’étroitesse des routes de l’île pose une question : Où vont-t-ils se garer? Les embouteillages ne vont pas s’intensifier ? Le responsable des études explique que 28 mètres de longueur qui regrouperaient double voie de bus, de voitures, piste cyclable et trottoir, seraient affectés au projet. Il faudrait alors tout recommencer, peu probable. “Actuellement une étude foncière est en cours”, explique-t-il. Pour ce qui est de la fréquence, aux heures de pointe la L1 par exemple, pourrait faire 6 passages par heure, et aux heures creuses une dizaine. Mohamed Hamissi rappelle que “la fréquence dépendra des aménagements. Un bon aménagement est indispensable à une bonne qualité de service.” Comment convaincre les élus et les cadres d’abandonner leur voiture pour contribuer à la diminution de la pollution et des embouteillages ? “Par un service de qualité”, répond Mohamed Hamissi. “On vise la perfection”. Une perfection qui justifie l’attente, le projet ne devrait pas voir le jour avant 2020, les travaux débuteront d’ici deux ans

Incendie de 6 « logements de fortune » à Doujani

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Un feu a ravagé 6 cases en tôle cet après-midi vers 13h à Doujani 2 non loin des locaux du CNFPT. Aucune victime n’est à déplorer mais 6 familles se trouvent sans toit ce soir. Pétrole lampant, court-circuit, l’origine de l’incendie reste à ce jour encore un mystère.

Panima : rencontre décisive cet après-midi à la Dieccte?

 Les grévistes de Panima ne lâchent pas la pression. Ils sont toujours positionnés à l’entrée de l’entreprise de restauration collective pour empêcher les camions de sortir mis à part ceux qui doivent fournir l’hôpital en plateaux repas pour les patients. 

Une rencontre à la direction du travail est prévue cet après-midi à 16h avec les syndicats, la direction et le service préfectoral afin de trouver un accord. Les salariés réclament toujours une augmentation de 250 euros alors que la société propose une hausse de 2% du salaire. 

 

“Sur 100 femmes victimes de violences, 80% retourne avec leur conjoint”

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Vendredi, le 25 novembre, nous célébrions la journée internationale pour l’élimination de la violence faite à l’égard des femmes au sein du cinéma Alpa Joe. L’acfav (Association pour la Condition Féminine et d’Aide aux Victimes) organisait un colloque avec différents intervenants durant toute la matinée.

 

Le 17 décembre 1999, par sa résolution 54-134, l’Assemblée générale des Nations unies proclamait le 25 novembre Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Pour célébrer cette journée, l’acvaf organisait un colloque durant toute la matinée dans la salle de cinéma Alpa Joe. L’idée étant de faire un état des lieux sur le sujet. Trois interventions étaient prévues à cet effet. Dans un premier temps, le directeur de l’acfav, Djamael Djalalaine, a présenté les différents dispositifs de l’association. Quatre médecins du CHM sont également intervenus pour présenter la prise en charge des femmes violentées. Enfin, la gendarmerie était présente ce jour afin d’exposer les derniers chiffres.

 

Pourquoi cette Journée ?

 

Parce que :

• La violence contre les femmes est une violation des droits de l’homme.
• La violence contre les femmes résulte d’une discrimination à l’égard des femmes, tant dans le droit que dans les faits, ainsi que de la persistance d’inégalités entre hommes et femmes.
• La violence contre les femmes a de lourdes conséquences et peut empêcher la réalisation de progrès dans certains domaines, comme l’élimination de la pauvreté, la lutte contre le HIV/ sida et la paix et la sécurité.
• La violence contre les femmes a de lourdes conséquences et peut empêcher la réalisation de progrès dans certains domaines, comme l’élimination de la pauvreté, la lutte contre le HIV/ sida et la paix et la sécurité.
• La violence contre les femmes est un problème mondial. Jusqu’à 70 pour cent des femmes sont victimes de la violence au cours de leur vie

 

Numéro à retenir: 55 55

 

La classe de 3ème du collège de Koungou a réalisé une courte séance théâtrale dans le cadre de la campagne de sensibilisation de la violence faite aux femmes. Les collégiens se sont facilement glissés dans la peau d’un comédien, ils ont joué le rôle du mari maltraitant sa femme. Le directeur de l’acfav a ensuite tenu un discours aux 100 personnes présentes pour l’occasion afin de présenter le rôle de l’association.”Depuis le début de l’année, ce sont 230 femmes victimes de violences, déclarées chez nous. Nous avons également noté plus de 3000 appels pour les femmes victimes sur le numéro vert 55 55. Depuis 2010, un service d’hébergement d’urgence est né sur l’île, il y a dorénavant 85 places disponibles pour les urgences. Malgré ces structures florissantes, sur 100 femmes victimes de violences, 80% retournent avec leur conjoint”, déclare Djamael Djalalaine. En 2016, dans la sphère conjugale, ce sont au total 101 victimes dont 96 femmes qui ont porté plaintes. “En l’espace de 6 ans de temps, on a presque doublé les chiffres”, communique le capitaine Racine.

 

Prochainement, la salle Mélanie

 

La salle Mélanie est un projet de longue date. D’après le capitaine Racine, l’ouverture et l’inauguration est imminente. La livraison du matériel manquant devrait s’effectuer en fin de semaine. Ce nouveau dispositif va permettre d’améliorer les conditions d’accueils des victimes au sein du CHM, la salle Mélanie a été pensée pour les mineurs et les victimes d’agressions sexuelles. 

10 camions de Panima ont pris feu

Samedi dernier 10 camions de livraison de la société de restauration collective Panima ont été détériorés. La moitié environ, a été totalement détruite par un incendie. Alors que l’entreprise traverse une grave crise sociale avec près de ¾ de ses salariés qui sont en grève depuis mercredi dernier et qui empêchent le CHM, les écoles, la prison et d’autres clients de Panima de pouvoir être livrés en plateaux repas et autres collations. Impossible à l’heure actuelle de savoir si l’incendie est d’origine criminelle ou accidentelle. Les négociations sont toujours au point mort quant aux revendications des grévistes qui demandent notamment une augmentation de 250 € de leurs salaires. Vendredi le préfet a pris un arrêté demandant aux gendarmes de libérer l’entrée de l’entreprise afin que la société dans un cadre de délégation de service public, puisse livrer les patients de l’hôpital en nourriture.

Les animaux de Mayotte : Le corail

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Nous savons tous que Mayotte est protégée par une « barrière de corail », cette belle ceinture bleu turquoise qui délimite le lagon et nous protège des grosses vagues océaniques. Mais on ne sait pas toujours ce qu’est vraiment le « corail », cet animal-pierre qui vit dans l’eau et est aujourd’hui menacé par la pollution. 

Qu’est-ce que le corail?

 

Le corail est bien un animal : c’est plus précisément un cnidaire, groupe qui contient aussi les méduses, les anémones, et d’autres animaux mous à tentacules. Un individu de corail, appelé « polype », ressemble en fait à une minuscule méduse, avec un corps translucide et une bouche entourée de tentacules, sauf qu’ils vivent fixés par le bout du chapeau à la roche. La plupart des coraux vivent en colonies de milliers ou de millions de petits polypes qui vivent côte à côte et se construisent un squelette dur en calcaire, qui donne la fameuse pierre de corail dont sont faites les barrières de corail. C’est ce squelette qui « pousse » à la manière d’une plante, formant suivant les espèces des buissons, des boules, des tables ou encore des colonnes, et une colonie peut vivre plusieurs siècles et mesurer plusieurs mètres de haut, un peu comme un baobab. Quand le corail est mort, on peut apercevoir les trous en étoile dans lesquels se trouvaient les polypes. Cependant il existe aussi des coraux mous, qui au lieu de se constituer en squelette dur se contentent d’une peau épaisse et molle – ils sont parfois mangés par les tortues. Il existe de très nombreuses espèces de corail, avec des formes et des couleurs variées, et sur certaines d’entre elles (comme Galaxea astreata, très abondant ici sur les tombants) les polypes sont visibles de jour à l’œil nu, comme de petites couronnes de tentacules mous. Certaines espèces rétractent leurs polypes quand on les touche – mais c’est à éviter quand on ne connaît pas, car il existe aussi du « corail de feu », extrêmement urticant. 

 

De quoi se  nourrit-il? 

 

Mais si le corail vit ainsi immobile, de quoi se nourrit-il ? Beaucoup d’animaux marins n’ont en réalité pas besoin de se déplacer, vu que c’est leur nourriture qui se déplace toute seule… Le corail, comme d’autres animaux fixes (coquillages bivalves, anémones, crinoïdes, ascidies…) se nourrit du plancton qui dérive dans l’eau au gré des courants et qui constitue quand on en consomme suffisamment une source de nourriture importante : c’est même comme cela que se nourrissent les plus grosses baleines ou les raies Manta. En plus de cette chasse aux animaux minuscules, la plupart des espèces de corail profitent du fait d’être immobiles en plein soleil pour cultiver dans leur corps transparent des algues symbiotiques, qui en poussant produisent du sucre et des vitamines bénéfiques à leur hôte. Ce sont aussi ces algues qui donnent au corail ses couleurs, brun, vert, rose, bleu, etc. Quand le corail est malade et que ses algues meurent, il blanchit, et peut mourir de faim s’il ne parvient pas à retrouver des algues. Ce phénomène est malheureusement de plus en plus fréquent. 

 

Pourquoi les coraux sont-ils vitaux pour Mayotte?

 

Ce sont donc ces millions de petites méduses qui bâtissent les hautes murailles qui entourent Mayotte, et délimitent les lagons. Mayotte a la particularité d’avoir une double barrière de corail : tout d’abord une barrière extérieure, très ancienne (celle de Petite Terre et de la Passe en S), qui délimite le lagon, puis une seconde, plus proche de la côte (entre 50 et 500m), qui délimite ce qu’on appelle le « platier », ce plateau peu profond et souvent riche en algues qui va jusqu’au tombant et protège nos belles plages. C’est aussi le corail mort qui, en roulant dans les vagues avec des débris de coquillages, constitue le beau sable blanc. Certains pays, comme les Maldives, sont constitués à 100% de sable corallien, et n’ont aucun autre type de roche ! Si tout le corail venait à disparaître, ces îles pourraient disparaître elles aussi, parce qu’il n’y aurait plus de création de sable et plus de barrière protectrice (c’est le risque à Malé, capitale des Maldives). 

Car le problème avec les animaux immobiles est qu’ils ne peuvent pas fuir face à une menace. Or, le corail mahorais est très menacé par la pollution de l’eau, ainsi que par les tonnes de boue qui se déversent dans le lagon à cause de l’agriculture mal gérée et de la déforestation, qui entraîne une forte érosion. Pourtant, c’est lui qui construit l’habitat des milliers de poissons qui vivent dans le lagon, y compris les espèces commerciales dont dépendent les pêcheurs et toute une partie de l’économie de l’île. De même, c’est aussi le corail qui protège nos côtes des grosses vagues du large, et permet de maintenir de belles plages pour le plus grand plaisir des baigneurs : sans lui, les rivages mahorais ressembleraient à la côte Est de la Réunion, qui se caractérise par des falaises abruptes battues par le fracas de vagues énormes. 

Les scientifiques de l’île s’efforcent donc de suivre l’état de santé du corail et d’émettre des recommandations, par exemple pour le traitement des eaux usées. Mais c’est surtout par l’engagement de tous à faire plus attention à nos déchets que nous pourrons conserver nos belles barrières de corail et nos belles plages. 

 

Frédéric Ducarme, docteur du Muséum National d’Histoire Naturelle en biologie marine

 

27 écoles sur 30 ne reçoivent plus les collations

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La grève entamée mercredi dernier au sein de l’entreprise de restauration collective Panima, se poursuit. Près de 100 employés sur 130 sont grévistes selon l’intersyndicale. Ils bloquent actuellement l’entrée de la société empêchant ainsi les camions de livrer leurs clients, notamment les écoles, l’un des principaux.

 

Le mouvement social au sein de la société Panima basée à Ironi Be (commune de Dembeni) commence à se faire ressentir dans l’île. Principal fournisseur de nombreux établissements scolaires, de boulangeries et du CHM, l’accès à l’entreprise est totalement bloqué à quelques exceptions près. En effet, les grévistes ont laissé sortir hier matin de l’usine des camions qui devaient fournir l’hôpital pour la restauration principalement des patients. 27 des 30 établissements scolaires (écoles primaires, maternelles, collèges et lycées confondus) que compte la société comme clients, n’ont pas la même chance. En effet depuis deux jours, les élèves de ces écoles sont privés de collations en plus des blocages perpétrés par le SNUipp- FSU dans le cadre de la grève des instituteurs. Plusieurs solutions ont dû être trouvées pour palier au problème comme le rappelait hier le vice-rectorat: « certaines écoles ont des collations en réserve, d’autres se sont approvisionnés localement, d’autres ont fait préparer des repas par des sections cuisine tandis que certains chefs d’établissements ont demandé aux parents de prévoir une collation pour leurs enfants à partir d’aujourd’hui ».

 

Environ 3/4 des salariés sont en grève

 

Actuellement, Force ouvrière recense 98 à 99 grévistes sur 130 employés que compte l’entreprise. Les négociations annuelles débutées le 12 octobre dernier n’ont toujours pas débouché sur un quelconque accord entre les salariés et la direction. Jusqu’à hier soir, aucune rencontre n’était prévue entre cette dernière et les délégués du personnel. Les salariés mécontents occupent donc 24h/24 l’entrée de l’entreprise « pour éviter que des livraisons soient opérées durant la nuit », explique Zaina Abdillah, déléguée syndicale FO. Pour rappel, les grévistes réclament une prime annuelle de mérite, une promotion interne « face au besoin de renouvellement d’effectif » et une augmentation de salaire à 250 €. La direction quant à elle propose une augmentation générale des salaires de 2% au 1er janvier 2017 « incluant la hausse du SMIG 2017, dans le contexte d’une inflation quasi-nulle sur la dernière année ». Elle a également envisagé le versement d’une prime exceptionnelle 2016, indexé sur les résultats de l’année, pouvant atteindre un mois de salaires. Mais ces propositions n’ont pas convaincu les manifestants.

Social : Environ 250 instituteurs dans les rues ce matin

Environ 250 instituteurs, à l’appel du SNUipp (syndicat des enseignants du 1er degré), sont partis du vice-rectorat ce matin pour défiler dans les rues de Mamoudzou. Ils ont bloqué quelques minutes le rond-point du Commandant Passot, avant de se diriger vers le conseil départemental pour tenir une assemblée générale dans l’hémicycle Younoussa Bamana. En parallèle, les grévistes continuent de bloquer les écoles (Plus de 80 écoles primaires ou maternelles sont aujourd’hui bloquées sur un total de 180, empêchant 25 000 à 30 000 élèves de se rendre à l’école). « Notre mobilisation doit se poursuivre jusqu’au 5 décembre », a lancé ce matin Rivo, secrétaire départemental du SNUipp. Ce jour-là, le ministère de la Fonction Publique a prévu de rencontrer les fédérations nationales pour examiner trois points: les décrets de reprise d’ancienneté, les mesures en cours pour relancer l’attractivité du territoire, et les retours sur les situations individuelles transmises par le préfet de Mayotte. Rappelons que dans le volet attractivité du territoire, le SNUipp demande que le gouvernement fixe la date de la réunion de revoyure qui décidera de la réévaluation du taux d’indexation des salaires, et que le ministère de l’Education Nationale transforme tout le département en REP+ (les REP+ désignent les quartiers ou les secteurs isolés connaissant les plus grandes concentrations de difficultés sociales ayant des incidences fortes sur la réussite scolaire).

La jeune femme retrouvée nue à Kaweni a porté plainte pour viol

Dans notre édition de lundi dernier, nous avons publié une brève sur l’affaire d’une cliente d’un bar-restaurant à Kaweni qui a été retrouvée nue quelques mètres plus loin. En effet, cette dernière s’était absentée de l’établissement alors qu’elle voulait assouvir un besoin pressant et que les toilettes étaient occupées. Lorsque ses amis l’ont découverte dénudée, la victime était visiblement sous le choc sans qu’elle puisse dire à la police ce qui s’est passé. C’est seulement le lendemain qu’elle finira par porter plainte et identifier un suspect. Une enquête est en cours mais aucune interpellation n’a été effectuée pour le moment. Un examen de la jeune femme a également été réalisé. La police scientifique doit déterminer si elle a été victime d’une agression sexuelle. Les éléments ont été envoyés à Paris pour être analysés d’où le temps d’attente conséquent.

Lors de la publication du premier article sur notre site internet, certains lecteurs ont manifesté leur mécontentement quant au titre et à l’illustration que nous avions choisis. À ce moment-là, les éléments dont nous disposions de source policière ne pouvaient laisser présager d’un potentiel acte aussi grave. Toutefois, nous tenons à présenter toutes nos excuses pour ce contenu inapproprié.

Grève des instituteurs : des maires vont porter plainte

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Le mouvement de grève des instituteurs se poursuit. Depuis plusieurs jours, les quelques grévistes recensés bloquent l’accès aux salles de classes de plus de 80 écoles primaires ou maternelles en condamnant les serrures avec divers matériaux.

La situation est de pire en pire aux dires de la vice-rectrice Nathalie Costantini, qui a fait le point hier sur la situation. I ls ne sont que 6% de grévistes selon le vicerectorat, mais leur pouvoir d’entrave est suffisant pour empêcher 25 000 à 30 000 élèves de se rendre à l’école. Depuis quelques jours, le SNUipp-FSU, un des principaux syndicats d’enseignants du premier degré mené par l’incontournable leader syndical Rivo, a durci le ton. Elle a passé la vitesse supérieure en décidant d’infiltrer de la colle, de la limaille ou encore de la mousse expansive dans les serrures de plusieurs portes de salles de classe. “A Bandraboua, ce sont environ 100 serrures sur 9 établissements au total que le maire doit changer”, explique indignée Nathalie Costantini. Certaines portes ont pu être ouvertes. D’autres élèves ont eu moins de chance comme le souligne la vice-rectrice: “certains enseignants ont dû faire classe dans la cour sous un badamier pendant toute une journée”. Ainsi, ce sont 83 écoles qui sont touchées par ces blocages ce qui pénalise entre 25 000 et 30 000 élèves. Chacun se renvoie la responsabilité concernant le pourrissement de la situation entre le vice-rectorat et le SNUipp-FSU. Ce dernier, que les autres syndicats d’enseignants ont décidé de ne pas suivre dans la poursuite de la grève. “Ces gens sont en train d’empêcher des enfants d’aller à l’école et à leurs collègues d’enseigner”, regrette la vice-rectrice qui ne décolère pas. Certains maires, trois à la connaissance du vice-rectorat, ont fait savoir qu’ils allaient porter plainte pour les dégradations occasionnées par ce mouvement sur les équipements scolaires. Elle dénonce également une “désinformation” de la part du syndicat en question au sujet des revendications: “la reprise de l’ancienneté générale de service des instituteurs anciens agents de la collectivité départementale de Mayotte (CDM) est en cours de discussion avec Paris”. Le vice-rectorat insiste également sur “l’absence au sein du vice-rectorat de comparaison entre les instituteurs d’État et les corps passerelles”, autrement dit les enseignants titulaires qui ont réussi le concours de professeurs des écoles et leurs homologues contractuels. “L’avancement dans les échelons se fait régulièrement. Chaque année nous permettons à une centaine d’enseignants d’évoluer du statut d’instituteur à celui de professeur des écoles en leur faisant passer le concours”, rappelle-t-elle.

En attendant, les grévistes appellent à manifester aujourd’hui à partir de 8h30 depuis la place de la République à Mamoudzou. Reste à savoir si le mouvement sera suivi ou pas.

Plus de 90 écoles sont actuellement fermées dans l’île

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Plusieurs dizaines de milliers d’enfants inscrits en maternelle ou en primaire sont actuellement privés d’école.

 

En effet, un peu plus de 90 écoles sont actuellement fermées par les instituteurs grévistes qui se mobilisent depuis le 8 novembre dernier. Après les manifestations, les happenings devant des institutions comme le vice-rectorat, les tentatives de barrages, les enseignants en colère menés par le SNUipp (Syndicat national unitaire des instituteurs professeurs des écoles et Pegc) ont décidé depuis la semaine dernière de cadenasser les portails d’entrée de dizaines d’écoles en l’absence de réponse favorable de l’État à leurs revendications. Leur mouvement porte toujours sur la reconstitution des carrières et l’attractivité du territoire dont ils exigent des améliorations ou changements tout de suite.

 

Depuis quelques jours, plus de 25 000 élèves mahorais (sur un total de plus de 55 000 écoliers selon le SNU ipp, 52 000 selon le vice-rectorat) ne peuvent pas aller à l’école. La faute aux blocages qui sévissent dans plus de la moitié des écoles primaires et maternelles de l’île sachant qu’elle en compte 180 sur son territoire. Le SNU ipp seul syndicat à avoir décidé de poursuivre le mouvement initié le 8 novembre dernier par une intersyndicale, a verrouillé les entrées de plusieurs établissements scolaires avec des cadenas et autres ustensiles. Victime collatérale du mouvement, l’ARS a dû annuler ses actions de prévention sur la prolifération des moustiques dans des écoles à Sohoa et Chiconi cette semaine. Idem pour les Naturalistes qui ont été contraints d’annuler son intervention auprès de scolaires à Mutsamudu hier dans le cadre de la semaine européenne de réduction des déchets. “C’est désespérant pour les enfants, mais le dialogue reste ouvert dans les circonscriptions”, s’est contenté de répondre le vice-rectorat pas très loquace comme à son habitude quand des blocages ou des grèves secouent l’Éducation nationale à Mayotte.

 

Triple peine pour les familles

 

Autres victimes du blocage, les familles aux revenus modestes ou, dont le niveau de vie est en dessous du seuil de pauvreté (plus de 80 % de la population concernée selon l’Insee). Pour elles, c’est donc la triple peine : elles souffrent de la misère, d’un système éducatif public encore plus en difficulté qu’en métropole (classes surchargées, rythmes scolaires inadaptés, rotations, insalubrité de certains établissements ou encore quasi-absence de réfectoires) et elles subissent les grèves à répétition dans l’enseignement. La fermeture des écoles est illimitée, a annoncé Rivomalala Rakotondravelo, secrétaire départemental du SNUipp. Le syndicat demande toujours la reconstitution des carrières suivant l’ancienneté des ex-fonctionnaires de la collectivité départementale, d’augmenter l’attractivité réelle du département avec une indexation égale à 53 % pour les fonctionnaires affectés à Mayotte et le passage des établissements scolaires de Mayotte du statut REP en REP+, “comme cela a été réalisé en Guyane”.

 

“Le vice rectorat ose encore soutenir que le mouvement est minoritaire. Mieux, au lieu de s’atteler à trouver des solutions avec les grévistes et leur syndicat, la Vice Rectrice est en train de perdre son temps à missionner ses Inspecteurs de l’Éducation nationale à ouvrir les écoles bloquées ou à intimider les grévistes. En tout cas, le gouvernement et les services de l’État à Mayotte feraient mieux de ne pas sous-estimer la solidarité et la détermination des enseignants du premier degré. D’autant plus que nombreux sont ceux qui estiment que les revendications que porte le SNUipp-FSU Mayotte sont légitimes à l’instar du président du Conseil départemental et du député Ibrahim Aboubacar qui nous ont porté leur soutien”, expliquait le SNU ipp dans un communiqué publié hier.

 

Une rencontre est prévue le 5 décembre au ministère de la Fonction publique pour faire le point sur les décrets “reprise d’ancienneté”. Mais pour le SNUipp, l’État essaie de gagner du temps. Pour le moment, aucune rencontre n’est prévue entre le vice-rectorat et les représentants du mouvement de grève. Le SNUipp-FSU Mayotte appelle à une nouvelle manifestation dans les rues de Mamoudzou le jeudi 24 novembre ; le rassemblement est fixé au vice rectorat à partir de 8h30. Les enfants vont donc devoir s’armer encore de patience avant de pouvoir retrouver le chemin de l’école.

Journées de l’enfance : redonner leur place aux parents

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Dans le cadre de la journée internationale des droits des enfants (le 20 novembre), le Conseil départemental a organisé les journées de l’enfance, en partenariat avec l’association Malézi Méma, et la mairie de Bandrélé.

 

Du 18 au 20 novembre 2016, les professionnels de l’enfance ont pu échanger sur les difficultés rencontrées sur le terrain. Le thème de cette nouvelle édition : “Comment accompagner les parents dans leurs fonctions parentales”. Les acteurs du secteur ont tenu à rappeler qu’il n’était plus question de parents démissionnaires, mais de parents en manque d’accompagnement.

 

Vendredi 18 novembre, dans la salle de conférence de l’hôtel Sakouli, près de 200 acteurs du monde social sont présents. À travers 4 ateliers, il s’agira de penser la formation des professionnels et des parents, autour des enfants. L’aspect sociologique, juridique, éducatif, et le livre comme outil de médiation, voilà la répartition des ateliers. Assadi Laouia, assistante familiale et secrétaire de l’association Malézi, a participé à l’atelier ludique. “On a appris à faire de la lecture avec plaisir, avoir une voix qui porte pour accompagner l’enfant. Avec ces outils je peux vivre le livre, et donner du plaisir à l’enfant”, se réjouit-elle. L’atelier juridique lui, a donné naissance à un mur de lamentation. Les professionnels ont pu y exprimer leur souffrance, le manque de moyens auquel ils font face. Dans l’atelier éducatif, un des sujets était la punition physique, et la maltraitance. L’importance pour les professionnels de saisir le magistrat lorsqu’il y a maltraitance. L’accent a aussi été mis sur la coéducation : l’alliance parents, école, et foundi pour favoriser l’éducation.

 

“Il n’existe pas d’enfants des juges”

 

L’aspect sociologique a pour sa part mis en exergue la modernisation des outils de communication, qui crée un fossé entre parents et enfants. Comment y remédier ? Par l’initiation des parents aux outils. La pression sociale des parents envers les enfants dans la réussite scolaire, a aussi donné lieu à un débat, dans cet atelier. Le cas des mineurs isolés est revenu dans différents groupes de travail. Sont-ils réellement livrés à eux-mêmes ? N’ont-ils pas d’attaches ? Toutes ces problématiques récurrentes sur l’île, ont fait naître des échanges, et propositions de solutions. Mahamoudou Zaoudjati, chargée des animations à l’IREPS (Instance régionale d’éducation et de promotion de la santé), rappelle que le but premier est que les parents puissent reprendre leurs droits. “Ils sont l’élément moteur de l’éducation, et ils ont besoin d’accompagnement. Par manque d’informations, ils ne reprennent pas leur place, ils ont peur”, se désole-t-elle. Une peur de la loi, souvent présente chez des parents analphabètes. Pour parler de leurs enfants placés, le terme “enfants des juges” est courant dans le milieu. “Il n’existe pas d’enfant des juges il faut qu’ils le comprennent. Ce sont leurs enfants”, martèle Zaoudjati. Les journées du 19 et du 20, étaient consacrées à des ateliers et animations, auxquels parents et enfants étaient conviés.

Le député Aboubacar rejoint Hollande à Paris… pour aller à Madagascar

Le député Aboubacar se rend aujourd’hui à Paris afin de rejoindre le président Hollande. Ils partiront ensemble mercredi avec la délégation française pour se rendre à Antananarivo où se déroule cette semaine le sommet de la francophonie. Il est apparemment important pour le député d’arriver avec la délégation plutôt que de prendre un vol Pamandzi – Antananarivo.

Le premier paquebot de la saison arrive

Le navire allemand Ms Europa fera escale à Mayotte ce jeudi, avec ses 609 passagers à bord (équipage inclus).

Le paquebot sera au mouillage, à 7h30 du matin et reprendra la navigation à 17h, pour de nouvelles escales prévues dans l’océan indien. À bord du navire, 319 croisiéristes de diverses nationalités et 290 personnels d’équipage. Parmi ses futurs visiteurs internationaux, 276 allemands, 26 suisses ou encore 10 autrichiens, découvriront l’île au lagon pour la première fois, avec une escale d’une journée complète sur le département. Le bateau MS E uropa, en provenance de Port Louis (Île Maurice), fera quelques escales dans l’océan Indien et se dirigera vers Mumbai(Inde), où l’arrivée est prévue le 7 décembre prochain. Un accueil préparé par le CDTM et ses partenaires du Club Croisière sera réservé aux croisiéristes, à leur arrivée sur le ponton des croisiéristes de Mamoudzou, qui sera fleuri et décoré aux couleurs de Mayotte par Mayotte Channel Gateway. De nombreuses excursions encadrées par l’agence réceptive Baobab Tour et les professionnels du tourisme locaux sont prévues à l’intérieur de l’île, avec des circuits au sud de l’ile, au centre de l’ile, et en Petite-Terre. Des sorties lagons sont également proposées aux croisiéristes afin qu’ils aient un aperçu des richesses de Mayotte. Un petit groupe d’artisans adhérents au CDTM viendra exposer et vendre leurs produits à cette occasion. Les Taxis touristiques de Mayotte ont été informés de cette première escale de la saison et se mettront à disposition pour les touristes souhaitant visiter une partie de l’ile par leurs propres moyens.

Retrouvée nue dans un fossé

Alors qu’elle s’était absentée quelques minutes, une cliente d’un bar-restaurant de Kaweni s’est retrouvée nue dans un fossé quelques mètres plus loin dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Alcoolisé l’individu dit ne pas se souvenir de ce qui lui est arrivé. Les circonstances sont donc indéterminées selon la police. Impossible de savoir pour le moment si la femme en question a été victime d’une agression sexuelle ou pas. Elle est néanmoins blessée légèrement, mais les forces de l’ordre ne savent pas pour le moment si ses contusions et égratignures sont le fruit de sa chute ou d’une agression. Concernant ses effets personnels, aucun vol n’est à signaler.

 

Mise à Jour 23/11/2016 

“Ici, l’économie circulaire c’est du bon sens”

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La semaine de l’économie circulaire, sociale et solidaire a pris fin vendredi. Ce jour-là, un atelier se tenait à la CCI avec différents porteurs de projets candidats pour intégrer la future couveuse de la Chambre.

 

Deux spécialistes de l’économie circulaire, sociale et solidaire (ECSS) venant de métropole sont intervenus pour accompagner les entrepreneurs mahorais dans l’élaboration de leur projet. L’ambiance était studieuse vendredi dans la salle de conférence de l’hôtel consulaire. Bien implantée en métropole, l’ECSS émerge à peine dans le 101ème département. Mais le potentiel est très intéressant. C’est l’opinion que partagent Laurent Georgeault, chargé de mission à l’institut d’économie circulaire et Enora Guerinel co-fondatrice de l’incubateur Ronalpia. “On est dans un territoire insulaire donc la problématique de gestion des ressources”, explique Laurent Georgeault. Cela concerne par exemple la récupération et la réparation de l’électroménager. “Mais ici, l’économie circulaire c’est du bon sens tandis qu’en métropole on a oublié cela”, ajoute-t-il. En effet, les contraintes territoriales étant plus fortes, selon le spécialiste, elles obligent la population à trouver des solutions circulaires. “L’île peut devenir un laboratoire très intéressant dans ce domaine”, affirme-t-il. Avant cela, une coopération territoriale est nécessaire entre les différents acteurs locaux (associations, entreprises, administrations). “La proximité est importante également mais ici elle est de fait. Enfin, une volonté politique porte est indispensable” résume Laurent Georgeault.

 

Dans l’économe sociale et solidaire, le constat est le même quant aux besoins. “Ils sont importants ici notamment en ce qui concerne les jeunes mais les seniors également”, explique Enora Guerinel. “On est certes au stade embryonnaire mais déjà des projets montrent un potentiel intéressant”, explique-t-elle. Plusieurs projets font déjà figure d’exemple comme celui de l’association ORO qui ambitionne de produire des bacs de tri avec des matériaux locaux ce qui éviterait d’importer des bacs en plastique de l’extérieur. À noter aussi, un projet de valorisation du patrimoine mahorais en faisant intervenir des grands-parents dans un gite touristique où ils pourraient mettre en avant la culture et les traditions mahoraises en plus de les faire perdurer sans oublier l’aspect vertueux en termes de création d’emploi.

Elle fait ses besoins sur le front de mer et se fait voler son porte-monnaie

Alors qu’elle assouvissait un besoin visiblement pressant sur le front de mer du marché couvert à Mamoudzou, une femme s’est fait voler par une bande de jeunes son portefeuille qu’elle avait déposé sur un rocher à côté d’elle. Les voleurs sont toujours recherchés mais l’histoire ne dit pas si la police municipale a dressé une contravention contre la dame pour avoir uriner dans un lieu public alors que des toilettes publiques se trouvent à l’intérieur du marché…

Les femmes (re)prennent Mayotte en main

Si une fragrance ressort tout particulièrement de l’île aux parfums, c’est sans doute celle des femmes. L’histoire l’a montré, les chatouilleuses l’ont prouvé. Elles sont dans les gènes de Mayotte.

 

Et même sans doute ses gênes tout court. Mayotte, c’est l’île des femmes qui décident, des femmes fortes, des femmes qui prennent en main l’avenir de leur terre. C’est l’île des combattantes. Aujourd’hui, les combats historiques ont été menés et sont arrivés à terme, mais de nouveaux sont apparus. Le développement de l’île est l’objectif premier et urgent. Alors, une fois encore, les femmes sont là. Qu’il s’agisse de politique ou d’économie, dans les médias ou dans la société civile, de figures montantes ou d’anonymes, les Mahoraises se mobilisent. Soutenues par leur époque – avec notamment la loi sur la parité – elles s’imposent peu à peu et prennent les choses en main, et il se pourrait bien qu’elles soient celles par qui le sort de l’île évolue. Zoom sur la renaissance de l’âme de Mayotte : ses femmes.

 

Interview “Les femmes sont plus visibles dans l’espace public”

 

Alors qu’elles ont toujours occupé une place de choix dans la société mahoraise, aussi bien dans le foyer ou à travers les combats qu’elles ont menés jusqu’à aujourd’hui, les femmes ont gagné en visibilité dans l’espace public, grâce à la loi sur la parité homme femme en politique ou grâce à une meilleure formation. C’est l’analyse faite par Moinaecha Noera Mohamed, déléguée régionale aux droits des femmes à la Préfecture de Mayotte. “La nouvelle génération a compris qu’elle devait prendre sa place” ajoute-t-elle.

 

Mayotte Hebdo : Quelle analyse faitesvous de la place de la femme dans la société mahoraise ?

Moinaecha Noera Mohamed : Elles ont toujours eu un rôle important. De 1975 à aujourd’hui, à chaque fois qu’un combat a dû être mené, il l’a été par des femmes. Dès qu’il y a quelque chose à défendre, elles montent au créneau. En revanche, alors qu’elles ont toujours occupé un rôle central dans le foyer, elles sont plus visibles aujourd’hui dans l’espace public. Certes la chatouilleuse Zaïna Meresse a été conseillère générale de Dembéni pendant six ans. Mais il a fallu ensuite attendre plus de 20 ans pour voir une autre femme siéger dans l’hémicycle, en l’occurrence Sarah Mouhoussoune. A ce titre, la loi sur la parité hommes femmes en politique votée en 2000 a beaucoup aidé. De plus, les femmes qui s’imposent aujourd’hui sont davantage formées. Elles ont un niveau Bac +4/ Bac +5. Sur le plan économique, les femmes sont plus nombreuses à créer des entreprises que les hommes. Mais il y a encore des progrès à faire. Je note que les 13 conseillères départementales ont encore du mal à s’imposer. De plus, pour les prochaines élections législatives (2017), il n’y a pour l’instant qu’une seule candidate déclarée (Anchya Bamana). En outre, mis à part Ida Nel, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) a toujours été dirigée par des hommes. Certaines femmes, qu’elles soient des femmes politiques, des cadres ou des entrepreneuses, éprouvent encore des difficultés à prendre la parole en public, dans un concours oral, ou face à des clients. Avec le centre de ressources et de cohésion sociale (CDR) de Mayotte, nous avions proposé en 2014 des sessions de formation à la prise de parole en public, dans le cadre de l’initiative “Agir au féminin”. Nous avons prévu de reconduire cette initiative en 2017. Grâce à des actions passées (semaine de l’égalité professionnelle du 3 au 7 octobre dernier) ou à venir (journée spéciale agricultrices, plan d’action régional pour l’entrepreneuriat féminin), nous continuerons à valoriser, à soutenir, à accompagner et à former les femmes de Mayotte.

 

MH : A quels autres obstacles sont-elles confrontées ?

MNM : Certaines femmes souffrent encore du “syndrome de la bonne élève”. On ne leur a pas appris à être des requins. Elles attendent que l’on reconnaisse leurs compétences. A l’inverse de la nouvelle génération qui a compris qu’elle devait prendre sa place. Elles éprouvent aussi parfois des difficultés à gérer leur vie professionnelle, familiale et personnelle. Mais certaines femmes, qui ont plusieurs casquettes, parviennent à le faire, grâce notamment au soutien de leur conjoint. Derrière chaque grande femme, n’y a-t-il pas un homme (sourire) ?

 

MH : Que peuvent apporter les femmes au développement de Mayotte ?

MNM : Les femmes font de la politique autrement. J’ai l’impression qu’Anchya Bamana et Roukia Lahadji, les maires de Sada et de Chirongui, se battent pour l’intérêt général et sont plus proches des questions qui intéressent la population. A Chirongui, beaucoup de projets sortent de terre. A Sada, Anchya Bamana s’engage beaucoup sur des sujets brulants comme l’insalubrité ou les rythmes scolaires. Plus globalement, dès qu’il y a combat à mener pour l’intérêt général, ce sont les femmes qui se soulèvent.

[[Propos recueillis par OL

 

Politique | Les femmes qui s’imposent |

 

En politique, l’évolution statutaire récente a permis à de nombreuses femmes mahoraises de gravir un échelon dans la conquête du pouvoir, grâce au scrutin binominal paritaire, une innovation intéressante. Si les femmes ont occupé un rang important dans le combat politique pour Mayotte française et dans la construction du message départementaliste, leur entrée en politique en tant qu’élues a été plus timide. Aujourd’hui, certaines femmes occupent néanmoins une mandature importante et sont en passe de devenir des personnalités incontournables de la politique locale.

 

Roukia Lahadji, la survivante

Lors des élections municipales de 2014, peu de maires ont réussi le tour de force de se faire réélire. Parmi eux, Roukia Lahadji, maire de Chirongui a conquis un second ticket pour le siège de premier édile. Cadre administratif, la maire de Chirongui dispose d’une majorité composite mais soudée. Elle a des amitiés à gauche au centre comme à droite et a personnellement soutenu la candidature de François Hollande en 2012. Elle est associée au Parti socialiste localement, mais est élue sous une étiquette rassembleuse, avec le groupe “Ouvoimoja”. La présidence du congrès des maires lui a récemment offert une tribune importante. Son soutien vaudra de l’or pour les élections sénatoriales et législatives qui s’annoncent.

 

Anchya Bamana, l’héritière

Anchya Bamana est la fille de Younoussa Bamana, ce qui lui confère une légitimité à s’engager en politique. Avec un caractère bien affirmé, elle a choisi de ne pas marcher dans les traces de son père puisqu’elle est élue en 2014 sous l’étiquette UMP, devenue LR aujourd’hui. Cette inspectrice de l’Agence régionale de santé s’est lancée dans une politique de salubrité publique et de reprise en main du social dans sa ville de Sada. Elle fait face à une opposition hostile et tenace venant de son propre camp et qui contestait déjà sa candidature avant l’élection. Elle est néanmoins parvenue à conserver son siège en s’alliant avec une partie de son opposition, et ne manque pas d’interpeller les plus hauts responsables, jusqu’à Paris, sur les difficultés de sa commune.

 

Ramlati Ali, l’incontournable

Maire de Pamandzi de 2008 à 2014, elle n’a pas pu se représenter en 2014 à cause d’une décision d’inéligibilité. C’est néanmoins son équipe qui l’a emporté et son ancien 1er adjoint, Mahafourou Saïdali, qui siège désormais à Pamandzi. Médecin, elle préside de nombreuses commissions d’ordre médical et est sollicitée de toutes parts pour prendre des responsabilités. Elle préside par exemple la société immobilière de Mayotte (Sim). 2017 pourrait être son grand retour en politique, car cette cadre du Parti socialiste ne cache pas son ambition de briguer le mandat de député dans la circonscription du Nord afin d’offrir à Mayotte sa toute première parlementaire.

 

 

La nouvelle garde politique 

Parmi les élues de 2015 au conseil départemental, toutes les femmes ne se sont pas forcément démarquées. Mais certaines occupent désormais une position importante, tant dans la majorité que dans l’opposition, ce qui permet de penser qu’elles n’en resteront pas à un seul mandat. Parmi les ténors de la majorité, Fatima Souffou, présidente de la commission à l’aménagement et élue avec le Nouvel Elan pour Mayotte (Nema), tire son épingle du jeu. Déjà conseillère municipale, adjointe à l’aménagement pendant de longues années à Labattoir, c’est elle qui gère le dossier des transports scolaires, ainsi que l’épineuse délégation de service public pour le port de Longoni, sur laquelle se joue probablement son avenir politique. Bichara Payet, conseillère de Dembéni et présidente de la SPL976 a, elle aussi, posé ses jalons depuis longtemps en politique. La chef d’entreprise insuffle un vent d’esprit d’entreprise dans un hémicycle où siègent beaucoup de fonctionnaires. Dans l’opposition aussi, quelques visages émergent peu à peu, dont Soihirat El Hadad, la binôme de Daniel Zaïdani. L’une des plus jeunes conseillères a mis plusieurs fois la majorité en difficulté en séance plénière par ses interventions travaillées. La dernière en date a permis de révéler l’abandon du projet de Service polyvalent d’aide à la personne à domicile (SPASAD) par l’ARS, ce qui a provoqué des fissures au sein de la majorité. Elle a aussi déposé une motion en juillet 2016 demandant la mise en place de l’Aide médicale d’État et de la Couverture médicale universelle (CMU).

[[Adrien Theilleux

 

Femmes de médias “Que l’on soit homme ou femme, il y a tout à faire sur l’île”

 

Les femmes s’imposent de plus en plus sur le territoire mahorais, et les médias n’échappent pas à la règle. Kalathoumi Abdil-Hadi et Halda Halidi font partie de cette nouvelle garde. Elles reviennent sur leurs carrières et leur détermination.

 

 

Mayotte Hebdo : Pouvez-vous nous retracer votre parcours professionnel ?

 

Kalathoumi Abdil-Hadi : Après l’obtention de mon baccalauréat, je suis allée à la faculté de Rennes pour suivre des études de Lettres modernes, j’ai donc un master 1 dans cette filière. Après l’obtention de celui-ci, je suis allée à La Réunion passer un second master 1 en Info-communication. Après ces masters 1 en poche, j’ai enchaîné de nombreux stages dans le journalisme. J’ai également fait des petits boulots étudiants, tel que femme de chambre ou encore baby-sitter. Je suis ensuite revenue à Mayotte en 2010. En fait, je suis surtout revenue pour un homme, il était prévu que je me marie ! Mais cela ne s’est pas fait. Ma mère m’a payé un voyage à Madagascar pour que je change d’air. Il a été bénéfique, je suis revenue encore plus déterminée, et ma décision était prise : je resterais à Mayotte. J’ai alors contacté Mayotte 1re, mais aussi rempli un dossier pour le vice-rectorat et envoyé ma candidature à Mayotte Hebdo. Du jour au lendemain, j’ai été prise à Mayotte hebdo. Je vous avoue qu’à l’époque, j’étais plus attirée par la presse audiovisuelle mais cette expérience a été favorable : c’est à Mayotte Hebdo que j’ai fait mes armes, mes contacts, mon répertoire. J’ai redécouvert mon île en tant que professionnelle ! Ce sont donc au total quatre années en tant que rédactrice en chef adjointe. Etant très perfectionniste et avec l’envie permanente de découvrir de nouvelles choses, j’ai maintenant envie d’apprendre la caméra. En effet, je sais écrire, je fais des photos, il ne me manque que cet élément pour être tri-qualifiée. L’idée serait de me former en métropole. Lorsque j’ai quitté Mayotte Hebdo, j’avais des plans pour éventuellement travailler chez Mayotte 1re et le projet de 101 Mag était en train de naître. Ce projet correspondait parfaitement au paysage médiatique mahorais. Néanmoins, la création d’entreprises est un monde que je ne connaissais pas, je l’ai découvert de A à Z. En parallèle à la création de ce projet, je présentais “Le témoin de midi” sur Mayotte 1re. Actuellement, je travaille aux Nouvelles de Mayotte en tant que pigiste, en plus de 101 Mag. L’avantage de mon métier est que je gère mon emploi du temps moi-même, et ce sans pression.

 

Halda Halidi : J’ai passé mon baccalauréat littéraire à Mamoudzou pour ensuite poursuivre mes études supérieures à la Sorbonne où j’ai obtenu un master en Lettres modernes avant de rentrer en école de journalisme. De retour en 2008 sur l’île aux parfums, j’ai intégré l’équipe de Mayotte 1re durant huit mois avant de rejoindre l’équipe de Mayotte hebdo. Après 2 années passées dans cet hebdomadaire, je suis devenue rédactrice en chef du quotidien Albalad. Mon objectif était de rentrer en métropole pour me former à la caméra et au montage. Chose faite, je suis rentrée à l’Ina pour une formation de six mois. A la suite, j’ai effectué un stage chez France 3 mais je me suis rendu compte que je n’étais pas intéressée par cet aspect journalistique. Ce qui me plaît c’est de travailler sur des sujets riches comme ceux que l’on peut traiter à Mayotte. Depuis, je suis pigiste pour Mayotte 1re en attendant un éventuel poste à pourvoir.

 

Mayotte Hebdo : Quels sont les obstacles que vous avez pu rencontrer en tant que femme dans votre carrière ?

 

Kalathoumi Abdil-Hadi : J’ai envie de dire que si je ne suis pas mariée c’est à cause de ça ! (rire) Des hommes me disent souvent que mon travail n’est pas facile. Cependant, je n’ai pas le souvenir d’avoir eu des difficultés en tant que femme dans ma carrière.

 

Halda Halidi : Le plus compliqué est de gérer sa vie privée. J’entends par là que, parfois, j’ai l’impression d’être un “repoussoirww. Les hommes ne m’abordent pas car ils croient que je ne parle que français et que je suis “inaccessible”. Les seuls qui viennent vers moi sont ceux qui n’ont rien à perdre. Mais professionnellement, ça ouvre parfois des portes d’être une femme ! En outre, le complexe d’infériorité de l’homme peut être nuisible pour nous.

 

Mayotte Hebdo : Selon vous, qu’est ce que les femmes peuvent apporter au développement de Mayotte ?

 

Kalathoumi Abdil-Hadi : Que l’on soit homme ou femme, il y a tout à faire sur l’île ! En tant que femme, je ne me mets pas de barrière. Les femmes représentent la moitié des habitants de cette île, elles ont leur part à faire dans le développement de Mayotte. Dans l’éducation mahoraise, on se responsabilise très vite et cela se ressent dans la femme adulte que l’on devient.

 

Halda Halidi : Ce qu’elles ont apporté jusqu’à maintenant. A Mayotte, les femmes sont éduquées pour s’occuper des autres. D’ailleurs on leur donne le patrimoine foncier. Elles vont en prendre soin et le transmettre aux futures générations alors que les hommes financeraient leur beuverie à Madagascar avec la vente des terrains ! Lorsqu’une femme réussit à s’imposer, c’est qu’elle est intelligente, et qu’elle s’est investie à fond.

 

[[Propos recueillis par Marine Henquenet

 

 La nouvelle génération “Quelque chose est en train de se passer”

 

Elles sont l’âme de Mayotte, ses gardiennes. La société civile assiste aussi au retour en grâce du pouvoir féminin. Engagées, décideuses, audacieuses : des quatre coins de l’île, et même en métropole, la nouvelle génération de femmes mahoraise reprend la main. Comme toujours lorsqu’il faut faire bouger Mayotte.

 

 

 “À Mayotte, les femmes ont toujours joué un rôle important. Ce rôle se tient parfois dans l’ombre, mais lorsque la nécessité s’en fait sentir, il devient public”. Ce fut le cas entre 1966 et 1975, avec le combat des Chatouilleuses. C’est encore vrai aujourd’hui.

 

 

 

Yasmina Aouny est porte-parole des Femmes leaders, qui se veulent successeurs des Chatouilleuses, et l’une des représentantes de cette nouvelle génération de femmes mahoraises. Elle se réjouit de ce retour en force du pouvoir féminin, si caractéristique de Mayotte : “À chaque période charnière pour Mayotte, les femmes interviennent. Le combat de nos parents pour Mayotte française est désormais gagné, mais d’autres se jouent : l’environnement, l’économie, le social, la constitution d’une élite mahoraise. Nous sommes actuellement dans une nouvelle période charnière, alors des femmes fortes émergent peu à peu. C’est une des spécificités de notre île : le rôle primordial que les femmes y jouent.” Ce rôle revient aujourd’hui plus fort que jamais, et il a toutes les chances de s’imposer, grâce notamment à la loi sur la parité en politique. Présidente de l’Union des jeunes actifs mahorais (Udjama), un réseau très actif en métropole à travers un rôle de lobbying et de soutien des forces vives de Mayotte, Cansel Nourdine Bacar le constate aussi : “Nous avons pu le voir avec les dernières élections au Conseil départemental. Il n’y avait qu’une femme, désormais elles sont plus nombreuses. C’est une excellente chose.” Pourtant, les femmes de Mayotte n’ont-elles pas toujours joué un rôle à part ? “Si, les femmes sont le coeur de la société mahoraise, mais même si elles y occupent une grande place, elles ne se sont pas toujours vues confier des responsabilités. Il y a encore beaucoup à faire, mais désormais, la législation les appuie. Nous rentrons dans une nouvelle dynamique.” Une opinion que partage Yasmina Aouny. “L’image de Zéna M’Déré, qui se retire une fois le combat fini, doit désormais évoluer”, reprend-elle. “Aujourd’hui, les femmes doivent poursuivre les combats qu’elles mènent. La féminisation doit s’opérer en politique et dans la société civile. La femme doit participer en permanence au processus décisionnel. En ce sens, la loi sur la parité nous soutient. Le contexte actuel laisse place à l’optimisme quant au rôle des femmes. Quelque chose est indéniablement en train de se passer.”

 

 

Mayotte est une femme

 

De l’avis de tous, cette renaissance de la femme mahoraise ne peut qu’être synonyme de changement positif pour l’île. Est-ce la raison de cette confiance lorsque les femmes interviennent ? “Si on laisse les hommes faire, on se rend compte que le développement ne va pas dans le sens que l’on veut”, constate la présidente d’Udjama, Cansel Nourdine Bacar. Ici plus qu’ailleurs, le développement de l’île ne peut se faire sans ses femmes, car lorsque les Mahoraises se mobilisent, c’est par conviction et amour de cette île.” “Conviction” : un mot mis en avant également par Yasmina Aouny : “Les femmes mahoraises sont libres. Ce sont des militantes, avec des convictions.” Voilà sans doute la raison d’espérer des jours meilleurs pour l’île aux parfums : la renaissance de ses femmes. Une image qui rassure, car, lorsque nos regards se tournent vers les grands combats d’hier, ce sont toujours elles que l’on voit en première ligne. Et jusqu’à présent ces combats ont été gagnés. Mayotte est une femme.

[[Geoffroy Vauthier

 

 

 Commerce | Le courage de créer |

 

Au quotidien aussi, les femmes se bougent ! Anonymes, diplômées ou pas, les Mahoraises sont de plus en plus nombreuses à oser l’aventure du commerce et à faire avancer les lignes. Nous sommes partis à la rencontre de quatre d’entre elles.

 

Moustoiffa Asmat, gérante du salon de coiffure May’Salon

Âgée de 21 ans, Moustoiffa Asmat s’est lancée dans l’entrepreneuriat l’année dernière. Après avoir obtenue son baccalauréat professionnel secrétariat au lycée de Kawéni en 2014, elle a intégré une formation de gestion administrative en cursus court. «Je n’ai jamais été tenté par les longues études. Après mon bac, je voulais intégrer le monde professionnel le plus rapidement possible», indique-t-elle. Asmat décroche alors un CDD de deux mois au vice-rectorat, dans le service dédiée à construction des établissements scolaires. «Je me suis rendu compte que c’était compliqué de trouver un emploi stable à Mayotte. J’ai donc eu l’idée de devenir mon propre patron en créant mon entreprise», explique-t-elle. Avec l’encouragement, le soutien de ses proches, et celui de son conjoint, la jeune femme contracte un prêt à l’Adie puis se lance dans la reprise d’un magasin de prêt-à-porter situé dans la galerie de Jumbo score, à Majicavo, en y ajoutant une originalité : un espace salon de coiffure. Implanté en plein centre-ville, le salon de coiffure May’Salon se situe à Mamoudzou dans la galerie du Caribou juste en face de GMF. En plus de la coiffure, le salon propose également des prestations de remise en forme et de bien-être. La société compte actuellement sept salariés.

 

Abdourahman Tasmia, gérante du snack-restauration Mayana Food

Abdourahman Tasmia est une jeune mère de 22 ans. Elle est née à Mayotte, mais elle a suivi toute son enfance et sa scolarité à La Réunion. Ne voulant pas faire de longues études, elle arrête sa scolarité après l’obtention d’un CAP d’agent polyvalent de restauration en 2012 au lycée Victor Schoelcher, à Saint-Louis de La Réunion. Durant sa scolarité Tasmia a effectué plusieurs semaines de stages dans différentes structures pour acquérir les compétences professionnelles nécessaires à la concrétisation de son projet personnel : restaurant, boulangerie, cantine scolaire, et même hôpital. “J’ai arrêté très tôt les études, car dès le collège je savais ce que je voulais faire. Après avoir réalisé des stages de découvertes des métiers, c’est la restauration qui m’a intéressé”, raconte-t-elle. Elle travaille dans un restaurant pendant trois mois et décide d’arrêter pour venir s’installer à Mayotte et créer son snack-restauration. Elle arrive à Mayotte en 2014. Mais avant de plier ses valises et de se lancer pour la première fois dans l’entrepreneuriat, elle a pris le temps de réaliser une étude de marché afin de réduire les incertitudes et les risques qu’elle pourrait prendre au vu des concurrents qu’il y a dans le secteur. Quelques mois plus tard la jeune femme ouvre son snack-restaurant Mayana Food sur le terrain familial de son père. En juin 2015 elle obtient le prix du lauréat régional dans la catégorie commerce et artisanat et sera récompensée d’une somme de 3 000 euros.

 

 

Attoumani Nadjlat, gérante de la pâtisserie Graine de Sésame

Âgée de 37 ans, Attoumani Nadjlat, la gérante de la pâtisserie, a arrêté ses études dès l’obtention de son baccalauréat professionnel secrétariat. Elle se lance alors dans le monde professionnel avec d’abord un poste d’assistante juridique, puis de commerciale, et enfin de conseillère financière à la BFC. Un poste qu’elle occupera pendant plus de 10 ans. Lassée par ce secteur professionnel, elle décide de se consacrer entièrement à sont projet de pâtisserie. «J’avais cette idée depuis très longtemps et le déclic a été l’arrivée de ma soeur», dit la gérante. Situé au coeur de Mamoudzou, à côté de la barge et au milieu des administrations, c’est l’emplacement idéal pour cette pâtisserie qui a déjà conquis bon nombre de clients. Sandwichs, quiches, lasagnes, taboulés, jus, salades et plats font tous partie du menu. Des formules petits-déjeuners font également le bonheur des clients dès le matin. «J’encourage les femmes à entreprendre. La femme a une autre vision des choses par rapport à l’homme. Elle est plus motivée, persévérante et fait tout pour aller au bout de ses idées et de ses ambitions. Elle a une grande capacité à allier vie privée et vie professionnelle», souligne l’entrepreneuse.

 

 

 

 

 

 

 

Ivre, il se gare, s’endort sur un banc et se fait voler son scooter

Le 29 octobre dernier, un scootériste visiblement éméché et fatigué décide de faire une halte la nuit rue du commerce à Mamoudzou pour s’allonger sur un banc public. Mais au moment de se réveiller ce dernier constate que son cyclomoteur a été volé.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes