Accueil Blog Page 553

Pénurie d’eau : le secteur du BTP tire la langue

-

C’est une des nombreuses conséquences de la pénurie d’eau : le secteur du BTP, un des plus importants pour l’économie, souffre. Et avec lui, c’est tout un pan de l’économie mahoraise qui est ralenti.

 

Le secteur est inquiet. Depuis le 20 dé- cembre, l’arrêté préfectoral limitant l’utilisation d’eau – y compris pour les professionnels – a mis en stand-by les chantiers du sud de l’île. Une situation particulièrement inquiétante pour le président de la FMBTP (Fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics), Mohamed Naoioui, notamment en termes d’emplois : “Il n’est évidemment pas souhaitable de licencier des gens. Il y a la solution de faire des contrats de chantiers, mais les organisations syndicales y ont toujours été opposées.” Une inquiétude sur le présent donc, mais aussi sur l’avenir, puisqu’en l’absence de prévisions certaines sur l’arrivée de la pluie, il est impossible d’avoir une visibilité sur l’année à venir. Le responsable l’explique : “Les chantiers sont à l’arrêt. On ne sait pas quand ils pourront redémarrer, et donc être finis. Certains devaient être terminés en décembre, mais ne le seront peut-être pas avant le mois d’avril. Il nous est donc impossible de nous projeter en termes de financements et de recrutements à venir.”

 

Pour faire face à la situation et limiter la casse, la fédération a proposé à la préfecture de récupérer les eaux de pluie, ou celles des rivières qui ne remplissent pas les retenues collinaires. Une proposition de dépannage datée du 18 janvier, mais qui est toujours sans réponse à l’heure actuelle.

 

Chômage partiel validé

 

Reste la solution demandée par de nombreuses entreprises de pouvoir avoir recours au chômage partiel. “Nous n’avons pas d’autres choix, explique le vice-président de la FMBTP, Antoine Padial. Lorsque les salariés ont des congés à prendre, ils les prennent, mais ce n’est pas le cas de tous.” Un chômage partiel qui permettrait de maintenir les emplois jusqu’à un retour à la normale, espéré dans le meilleur des cas fin mars, “Le temps que la saison des pluies arrive, et que les retenues se remplissent.” Hier matin, la Dieccte a validé ces demandes pour 1000 heures par an, et indemnisées par l’État à hauteur de 5,84 €, le reste restant à la charge de l’employeur. Enfin, une dernière demande avait été formulée : l’aide de l’État pour récupérer 27 millions d’euros de retards de paiement dans les commandes publiques. Une somme qui, à défaut de faire tomber la pluie, permettrait aux entreprises de faire face à la crise du moment.

 

Cercle vicieux

 

Les professionnels du BTP sont donc inquiets. Un coup dur de plus sur un secteur souffrant déjà d’une commande publique en berne. “Il y aura de toute façon des conséquences qui ne pourront pas être rattrapées”, regrette Antoine Padial. Car lorsque les constructions s’arrêtent, les soustraitants et promoteurs souffrent également indirectement. La Sim voit ainsi certains de ses chantiers à l’arrêt, et les sociétés de concassage voient leurs commandes baisser. Un responsable de l’une d’entre elles le confie : “Les commandes ont évidemment baissé. Pour le moment, notre activité ne baisse pas, car nous faisons du stock pour plus tard. Mais les stocks, ça ne rapporte pas d’argent.” 

→ Sécheresse | Les prévisions saisonnières des trois prochains mois

Du scénario “patience, on finira par avoir notre quota d’eau” au scénario catastrophe “pas de saison des pluies”, Météo-France envisage toutes les trames possibles. Heureusement, elles ne sont pas toutes probables au même degré et ce, même si de grandes incertitudes demeurent. À situation exceptionnelle, réaction exceptionnelle.

 

Alors qu’il est rare de produire des prévisions saisonnières pour les trois prochains mois, le délégué départemental de Méteo-France Mayotte a communiqué jeudi à la presse locale un petit aperçu probabiliste de ce qu’il pourrait se passer en termes de climat en février, mars et avril 2017. “Tout en gardant à l’esprit que l’incertitude est assez grande”, prévient le délégué départemental Bertrand Laviec, on peut formuler trois scénarii en termes de probabilités.

1- Probabilité que la période février, mars, avril 2017 soit plus sèche que la normale : 35 %,

2- Probabilité qu’elle soit plus humide que la normale : 15 %

3- Probabilité qu’elle soit proche de la normale : 50 %.

“On privilégiera donc à Mayotte un scénario normal à sec”, conclut Bertrand Laviec.

Or, on est déjà quasi certain que le mois de février sera sec puisque les “prévisions météorologiques ne laissent pas entrevoir une arrivée des pluies de mousson avant, au mieux, le début du mois de mars”, indique la préfecture de Mayotte suite au dernier comité de suivi de la ressource en eau de mercredi. Ainsi, si le mois de février est sec mais qu’il est possible à 50 % que la saison soit normale à sèche, cela signifie que les pluies seront intenses et ramassées sur les mois de mars et d’avril. Ou que si les deux mois d’avril et de mars sont “normaux”, la saison globale sera plus sèche que la normale. Si ce canevas est le plus probable, il n’est pas le seul envisagé par Météo-France. Ce qu’il faut retenir est que tout est possible mais que les degrés de probabilité ne sont pas les mêmes. Ainsi, un des scénarii “possible mais peu probable” selon Bertrand Laviec est l’absence totale de saison des pluies pour 2017.

 

Et les températures ?

 

Est-ce de l’ordre du ressenti ou fait-il plus chaud que d’habitude en cette saison ? Pour le délé- gué départemental de Météo-France, “les températures moyennes seront au-dessus des normales sur Mayotte”, de l’ordre de + 0.3°C. Cependant, Bertrand Laviec nuance : “Mais elles seront beaucoup moins exceptionnelles que l’année dernière à pareille saison”. Cette hausse du mercure ne serait pas liée au réchauffement climatique mais au dipôle de l’océan Indien, phénomène climatique naturel.

Corsair inaugure sa nouvelle ligne entre La Réunion et Mayotte

Hier la compagnie aérienne Corsair a inauguré sa ligne Dzaoudzi – Saint-Denis venant ainsi concurrencer Air Austral qui était la seule à l’exploiter jusqu’à présent. Depuis le 24 janvier 2017, Corsair propose des vols Réunion-Mayotte à raison de 2 fréquences hebdomadaires : les mardis et samedi. Corsair a annoncé une offre promotionnelle avec des billets aller-retour à 158 € (offre valable jusqu’au 7 février). Cette liaison interrégionale sera interrompue en juin, puisque l’Airbus qui fait la liaison Paris-Réunion sera remplacé par un Boeing 747. Ce gros porteur ne peut pas atterrir à Mayotte. La liaison reprendra après la haute saison en septembre, avec le retour de l’Airbus A330 200 sur la ligne Paris-Réunion.

Le vice-rectorat et la Défense renouvellent leur partenariat

-

Vendredi dernier s’est tenu au lycée professionnel de Kaweni un séminaire sur “la défense des valeurs de la République et la défense globale : enjeux et perspectives”.

 

Un événement durant lequel la convention sur le trinôme académique de Mayotte (Vicerectorat, Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien et Institut des hautes études de défense nationale) a été renouvelée pour la période 2016-2020. Un partenariat qui organise notamment les journées défense et citoyenneté (JDC) qui ont remplacé le service militaire. Divers acteurs de l’Éducation nationale et de la Défense (armée et IHEDN ) se sont donné rendez-vous vendredi dernier à Kaweni pour réfléchir aux différents enjeux des rapports entre la jeunesse, les valeurs de la République et l’engagement militaire. L’occasion pour la vice-rectrice Nathalie Costantini, le général commandant supérieur des Fazsoi, Franck Reignier et Bernard Salva, administrateur en chef 1re classe des affaires maritimes et président de l’association régionale de l’IHEDN de l’océan Indien (AR27) de signer la convention portant renouvellement du trinôme académique de Mayotte pour la période 2016-2020. Dans le 101ème département, ce texte est en vigueur depuis 2006. Il met notamment en oeuvre les JDC dans les établissements scolaires impliquant l’intervention de militaires auprès des jeunes pour les sensibiliser aux métiers de la Défense.

 

Bientôt un centre de recrutement de l’armée de terre à Mamoudzou

 

Ainsi les membres du trinôme académique ont souhaité utiliser cette journée pour élargir la réflexion sur la défense dans la région de l’océan indien Ouest. Enseignants, chefs d’établissement, correspondants Défense (conseillers municipaux désignés pour faire le lien entre la Défense, le conseil municipal et les citoyens) étaient conviés à cette journée durant laquelle diverses présentations ont été effectuées. Les jeunes étaient bien évidemment au centre des discussions puisqu’il s’agissait de mettre en avant des initiatives de l’État les concernant comme le service civique dont Bernard Rubi directeur régional de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DJSCS ) a rappelé l’intérêt général, l’enseignement autour de la thématique de la sécurité nationale (armée, gendarmerie), les débouchés professionnels dans ce domaine ou encore les enjeux de la présence de la France dans la région.

Durant ce séminaire Nadjayedine Sidi, 10ème adjoint au maire chargé de la politique de la ville, de la rénovation urbaine et de l’intercommunalité à la mairie de Mamoudzou et correspondant Défense, a rappelé la création l’été prochain d’une antenne de recrutement de l’armée de terre à Mamoudzou. “C’est une bonne nouvelle pour nos jeunes et pour l’embauche à Mayotte”, a déclaré l’élu municipal.

 

234 jeunes en service civique à Mayotte

 

Lors de son allocution, Bernard Rubi directeur de la DJSCS , a rappelé l’intérêt pour les jeunes et la société d’intégrer le service civique. Une activité professionnelle d’un an dans une association, un organisme remplaçant en quelque sorte le service militaire et permettant aux intéressés de se lancer dans un engagement citoyen. Si en France, environ 90 000 jeunes sont actuellement en service civique, à Mayotte on en compte que 234. Un chiffre encore trop bas au vu de la jeunesse de la population mahoraise (60 % de la population a moins de 25 ans)et du niveau de chômage (27,1 %). “Mais le service civique ne se substitue pas à des emplois”, tenait à souligner Bernard Rubi. Le but pour la préfecture est donc d’étendre ce dispositif dans l’île en espérant qu’il ne soit pas remis en cause par la nouvelle présidence. “Il a déjà connu l’alternance politique avec le passage de Sarkozy à Hollande, il a même été encore plus développé sous le dernier quinquennat donc je ne pense pas qu’il sera remis en question au vu des avantages qu’il apporte”, se voulait confiant Bernard Rubi.

 

Immigration clandestine, terrorisme et diplomatie : le Fazsoi présente les enjeux régionaux

 

Le général Franck Reignier, commandant supérieur des Fazsoi installées à la Réunion, a effectué une présentation des enjeux de la présence militaire française dans la zone sud de l’océan Indien. Malgré le contexte de calme apparent en termes de conflits armés par rapport à celui qui touche actuellement le Moyen-Orient, Mayotte et sa région ne sont pas totalement à l’abri notamment du terrorisme à en croire le général. La tâche n’est pas facile pour les Fazsoi, car ils doivent couvrir une zone de responsabilité de 24 millions de km2 incluant Mayotte, La Réunion, les îles éparses et les Taaf (Terres australes et antarctiques françaises) avec plus de 1 million de Français à défendre en cas de menace. Le contexte régional particulier comme le rappelait-il. Si la région est principalement chrétienne, elle est néanmoins propice à l’émergence de mouvements islamistes radicaux. “À Madagascar, on parle de 2 000 mosquées construites par l’Arabie saoudite et le Qatar. Et le pays compte seulement 12 000 gendarmes et 12 000 militaires alors qu’en France nous en avons environ 300 000”, évoque le commandant. “Des cas de cellules terroristes ont été enregistrés en Afrique du Sud, il y a toujours les shebab de Somalie et en ce qui nous concerne, nous avons une centaine de fiches S (NDLR : indicateur utilisé pour désigner des individus faisant peser une potentielle menace à la sécurité nationale) à la Réunion”, rappelle-t-il afin de contextualiser. Enfin concernant la lutte contre l’immigration clandestine, les Fazsoi continuent leurs missions de soutien à la gendarmerie (une tous les deux mois). Le débat a dérivé sur la diplomatie et le refus (ou l’absence de réponse) de l’Union des Comores de coopérer dans la lutte contre l’immigration clandestine. “Je connais bien le président Azali puisque j’ai travaillé deux ans avec lui quand j’étais affecté aux Comores et que nous étions tous les deux capitaines. Je lui ai proposé récemment de réaliser des patrouilles conjointes, mais je n’ai jamais eu de réponse et je n’en aurai probablement jamais, car s’il venait à accepter ce serait une décision très impopulaire dans son pays”, explique Franck Reignier.

Les porcelaines, les autres déesses de la mer

-

Dans un précédent article, nous avons vu que Mayotte abritait une petite et précaire population de sirènes, les dugongs (Dugong dugon). Cependant, ce ne sont pas les seules princesses de la mer que l’on puisse trouver dans le lagon et autour : en effet, il existe des coquillages qui ont tout d’une déesse, les porcelaines.

 

Les porcelaines sont des mollusques de la classe des gastéropodes donc univalves (à la différence des bivalves comme les huîtres). Les gastéropodes forment la famille de mollusques la plus diversifiée, avec plus de 100 000 espèces décrites que l’on retrouve aussi bien en milieu aquatique que terrestre (les escargots). C’est le deuxième plus grand groupe animal après les insectes. Ils possèdent une coquille le plus souvent spiralée (sauf chez les patelles et les Opisthobranches, « limaces de mer ») et un système digestif torsadé. Ceux-ci sont littéralement des estomacs sur pied puisque le terme « gastéropode » vient du grec « gaster » (= estomac) et de « –pode » (= pied). Contrairement à une idée reçue, tous les gastéropodes ne sont pas herbivores.  Certains chassent des poissons, comme le cône géographe (Conus geographus) dont le venin est capable de tuer un humain, ou d’autres mollusques, comme Edentulina ovoidea, escargot terrestre endémique des Comores et prédateur des achatines (Achatina fulica), espèce introduite et fortement invasive.

 

Les porcelaines forment une famille au sein des gastéropodes que l’on appelle Cypraeidae. Cette famille compte plus de 250 espèces et on en a recensé 46 dans le lagon de Mayotte. Chez les porcelaines, pendant la maturité sexuelle, la coquille ne s’enroule plus mais grandit en s’épaississant. L’ouverture se referme pour ne laisser plus qu’une fente dentelée au centre de la face inférieure. Ainsi la spirale de la coquille est interne et n’est plus visible à l’âge adulte. Ceci leur donne leur forme de demi-coque ovoïde si particulière comparée aux autres gastéropodes. Sur la face inférieure on trouve l’ouverture étroite entourée de petites dents d’où sort l’animal. La face supérieure est vernissée et brillante mais pas toujours lisse comme chez Nucleolaria nucleus où elle est fortement grumeleuse. Certaines espèces sont herbivores mais la majorité se nourrit des restes d’animaux, d’éponges, d’ascidies ou d’anémones.

 

Les porcelaines sont connues depuis la préhistoire et on s’en servait il y a plus de 10 000 ans pour fabriquer des colliers et orner les morts. L’Homme a ensuite trouvé d’autres utilités à ces coquillages. Ainsi, les Monetaria moneta que l’on trouve dans le lagon doivent leur nom au fait qu’elles ont été utilisées comme monnaie d’échange dans le Pacifique et l’océan Indien : elles figurent encore sur les billets aux Maldives. On trouve dans la littérature qu’à la fin du XIXème siècle, en Ouganda, un poulet valait 25 porcelaines et une vache 2500. Les porcelaines sont aussi devenues au cours du temps une source d’inspiration pour de très nombreux objets décoratifs.

 

En raison de la forme de l’ouverture du coquillage, les Romains le nommaient « porculus » en référence à la vulve des truies (pas très glamour) et qui désignait aussi le sexe féminin. Ce terme traduit en français est devenu porcelaine. C’est seulement au XIIIème siècle, que par analogie, on donna aux terres cuites vernies venues de Chine le nom de porcelaine en rapport à l’aspect lisse et brillant du coquillage auquel elles ressemblaient.

 

Si les Hommes du paléolithique avaient la même image des porcelaines que les Romains, on peut supposer, a posteriori, que l’utilisation pour l’ornement de leurs morts pouvait avoir un double symbole : celui de l’arrivée au monde et de l’entrée dans un autre monde, celui de la mort. De même en Nouvelle-Zélande on réalise des ceintures de fertilité avec des porcelaines. Dans d’autres endroits on les utilise comme talisman protégeant la grossesse et l’accouchement. On peut aller plus loin dans l’analogie et considérer que ce coquillage présente d’un côté le sexe féminin et de l’autre le ventre de la femme enceinte. D’ailleurs, la plupart des porcelaines étaient jadis classées sous le même genre Cypraea qui vient du grec « Kupris » et qui était un des noms donné à Aphrodite (Vénus chez les Romains), déesse de l’amour et de la sexualité. On comprend donc maintenant pourquoi ces coquillages ont tout d’une déesse.

 

Les porcelaines sont désormais prisées des collectionneurs et certaines espèces peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros. Ne vous précipitez pas pour autant dans le lagon, aucune porcelaine de Mayotte n’est assez rare pour vous rapporter des fortunes. A Mayotte, c’est plutôt le ramassage pour la consommation qui impacte ces espèces. D’ailleurs, on peut s’étonner de ne voir que si peu la porcelaine tigre (Cypraea tigris) à Mayotte par rapport à ce que l’on observe dans les autres îles de l’océan Indien.

 

Par leur histoire, leur symbolique, leur beauté et leur rôle dans l’écosystème, les porcelaines figurent donc elles aussi parmi les déesses du lagon : évitons donc de les ramasser vivantes si nous voulons qu’elles continuent de veiller sur nous !

 

Face inférieure de Mauria mauritana.

Le maire de Mamoudzou présente ses vœux et annonce de nouvelles mesures pour 2017

-

Les vœux du maire de Mamoudzou Mohamed Majani ont été prononcés mercredi après-midi, à la mairie de Mamoudzou.

Le maire et président de la CADEMA (Communauté d’agglomération de Dembeni-Mamoudzou) est revenu sur les réalisations de la commune, et a présenté les grands projets à venir.

 

Comme à l’accoutumé, c’est par des danses et chants traditionnels que la cérémonie d’ouverture des vœux du maire de Mamoudzou a débuté. Après le passage du groupe traditionnel de Labattoir Kinga-Folk, les élèves du collège de M’gombani ont pris le relais en emportant le public dans un hymne national chanté à l’unisson. Les vœux de Mohamed Majani peuvent être prononcés. Il a d’abord tenu à revenir sur le travail qui a été fait autour de la propreté de la ville, qui représente 20 millions d’euros. “C’est beaucoup de moyens qui ont été investis pour externaliser la collecte des ordures ménagères. Maintenant, il faut que chacun d’entre nous repense son comportement de citoyen et non de consommateur”, a-t-il expliqué. Et pour continuer dans ce sens-là, cette année, les États généraux de la propreté verront le jour. Côté insécurité, problématique centrale de l’île, le président de la CADEMA a “remercié les forces de l’ordre pour leur efficacité, qui a permis un recul de la délinquance de façon significative”, tout en rappelant qu’il fallait rester vigilant, au vu des derniers faits en date (coupeurs de route). Pour lui, l’enjeu qui était de restaurer l’autorité publique et de supprimer les zones de non droit, a été relevé.

 

Un nouvel aménagement lumière pour renforcer la sécurité

 

Pour renforcer la sécurité, un aménagement de lumière est prévu courant de l’année “un éclairage moderne, efficace, et économe pour le confort et la sécurité des habitants”. À cela, s’ajoute le projet du système de vidéosurveillance, signé le 6 janvier. 62 caméras devraient être installées dans la commune. Le problème foncier a aussi été abordé “on va faire en sorte que ceux qui ont acquis des propriétés foncières puissent régulariser leur situation, ou expulser les occupants”. En matière sociale, Mohamed Majani est revenu sur les aides apportées aux familles modestes. Aides exceptionnelles, aides matérielles, bons alimentaires, “en 2017, l’action sociale de proximité va être renforcée”. Pour ce qui est de la circulation, le stationnement réglementaire et la mise en place des horodateurs, devraient être effectifs en 2017, pour “améliorer l’accès aux commerces et aux services”. L’urbanisme a été défini par le maire comme étant “la priorité”. De nouveaux logements devraient pousser dans le paysage mahorais pour “lutter contre l’habitat indigne, et sortir de la précarité”.

 

Des quartiers transformés, des sites de détente en vue

 

Les quartiers de M’gombani et de Kawéni devraient être durablement transformés, et un nouveau plan paysage aura pour vocation de faire naitre des lieux de convivialité, des aires de jeux, et des sites de détente. L’éducation n’a pas été oubliée, les chantiers de rénovation et de construction de nouvelles salles de classes déjà lancées, se poursuivront tout au long de l’année 2017. Pour les nouveaux rythmes scolaires, trois groupes scolaires ont fait l’objet de rénovation totale ou d’aménagement extérieurs : l’école maternelle de Pasamainty-Mhogoni, de l’école Kawéni-village, et celle de Kawéni-Mchindra. Des groupes qui pourront fonctionner sans rotation pour rendre possible l’application des nouveaux rythmes scolaires. Tant de projets, mais “qui n’ont de sens que lorsqu’ils sont portés par les élus”, a précisé le maire. La cérémonie s’est clôturée par une remise de distinctions des agents de la commune, principalement des départs à la retraite.

Les oursins, sujet épineux

-

 Les oursins, ces mystérieuses boules de piquants si redoutées de nos voûtes plantaires, sont souvent pour les baigneurs des animaux aussi familiers que méconnus.

Les oursins font partie de ces invertébrés déconcertants par leur aspect si éloigné des mammifères : leur corps arrondi ne comprend pas de tête, pas d’yeux, pas de membres ni de cerveau central – ils n’ont même pas, pour la plupart, d’« avant » ni d’« arrière », et se présentent comme des sphères régulières, densément couvertes de piquants. Pourtant, ce sont bien des animaux complexes, capables de voir, de se déplacer, de chercher leur nourriture ou d’échapper à un prédateur. Mieux, les oursins sont en fait beaucoup plus proches génétiquement des humains que ne le sont des animaux plus familiers comme les crabes ou les poulpes…

 

Les oursins appartiennent à l’embranchement des échinodermes (ce qui signifie « peau épineuse »), qui regroupe également les étoiles de mer, les concombres de mer (« holothuries »), et deux groupes moins connus : les ophiures et les crinoïdes. Tous sont exclusivement marins (on n’en connaît aucune espèce terrestre ou d’eau douce), et ont en commun un squelette calcaire plus ou moins dense et surtout une organisation du corps qui suit une symétrie centrale d’ordre 5, en forme d’étoile, même si elle n’est pas toujours évidente chez les oursins vivants ou les holothuries. Cela fait donc une différence morphologique majeure avec les groupes « bilatériens » (symétrie axiale d’ordre 2, avec des organes pairs) comme nous autres les vertébrés, mais aussi les mollusques et les crustacés. D’autres groupes à symétrie radiaire existent cependant, comme les cnidaires (méduses, coraux, anémones…), qui ont quant à eux plutôt des symétries d’ordre 4, 6 ou 8. Tout est donc dupliqué cinq fois à l’intérieur des oursins (à part le tube digestif, central) : cinq nerfs radiaux, cinq organes reproducteurs, cinq double-rangées de ventouses collantes pour s’accrocher au substrat, etc. En dépit de cette divergence évolutive, les échinodermes n’en sont pas moins le groupe frère des vertébrés, avec leur endosquelette calcaire, leur tube digestif complexe et leur développement embryonnaire identique au nôtre.

 

Malgré les piquants qui les protègent des prédateurs (et des baigneurs imprudents), les oursins sont des animaux lents et aucunement agressifs. Leur piqûre est bien sûr douloureuse, mais rarement grave : le seul oursin vraiment dangereux à Mayotte est le très bel oursin fleur (Toxopneustes pileolus), dont ce ne sont pas des piquants qu’il faut se méfier mais des organes venimeux en corolle qui le recouvrent – cependant il est assez rare, facile à repérer et vit généralement à l’abri pendant la journée, ce qui fait que les accidents sont rarissimes. Les oursins se nourrissent en broutant des algues et des animaux fixes au moyen de leur bouche très complexe, située au centre de la face inférieure (l’anus étant au sommet), et équipée de dents particulièrement solides : certains sont même capables de creuser la roche pour se ménager une cavité sur mesure. Ils constituent ainsi les principaux brouteurs d’algues dans la plupart des mers, et les fluctuations de leur population entraînent des modifications importantes de l’écosystème : une épidémie meurtrière des oursins aux Caraïbes en 1983 a ainsi entraîné l’envahissement de nombreux lagons par des algues, au détriment du corail.

 

Il existe actuellement trois groupes principaux d’oursins, très différents morphologiquement et tous trois présents à Mayotte. Les premiers sont les oursins « réguliers » : ce sont les oursins classiques, parmi lesquels on trouve essentiellement sur l’île les oursins perforants (Echinometra mathaei et Echinostrephus aciculatus), l’oursin-crayon (Heterocentrotus mamillatus), ou encore l’oursin collecteur Tripneustes gratilla. Certains sont munis de piquants extrêmement longs et effilés, et – légèrement – venimeux : ce sont les « oursins-diadèmes » (genres Diadema et Echinothrix), dont on compte quatre espèces dans les lagons, le plus courant étant de loin le gros oursin noir Echinothrix calamaris, très abondant sur les platiers sous les colonies de corail, et qui sort de nuit par dizaines pour se nourrir : il peut dépasser largement 20cm de diamètre, et se reconnaît au fait qu’il a des piquants alternativement gros et longs ou plus courts et très fins (ce sont ceux-ci qui sont venimeux).

 

On oppose aux oursins réguliers les oursins « irréguliers » : ceux-ci ne sont plus sphériques et possèdent pour le coup un avant et un arrière, avec une bouche antérieure et un anus postérieur. Leurs piquants, souvent très courts, sont fins comme des poils, et leur servent à faire circuler le sable autour d’eux. Il en existe plusieurs formes principales, notamment en biscuit ou en cœur (les spatangoïdes, comme Metalia spatagus) ou en disque plat (les clypéastéroïdes, comme Echinodiscus bisperforatus). Ils vivent enfouis dans le sédiment, où ils se nourrissent des déchets nutritifs, et qu’ils contribuent à recycler. Par conséquent, on ne les rencontre souvent que morts, sous la forme de squelettes blanchis (appelés « test »), fragiles comme du papier.

 

 Le dernier groupe est celui des cidaroïdes, le plus primitif : ce sont des oursins massifs, avec des piquants en forme de bâtons solides à bout plat, sur lesquels poussent des algues, des éponges ou des animaux fixes – on compte à Mayotte l’oursin impérial (Phyllacanthus imperialis) et l’oursin mine (Eudicaris metularia), tous deux nocturnes.

 

Avec au moins vingt espèces différentes d’oursins dans le lagon, de toutes les tailles, formes et couleurs, essayez de ne vous piquer que de curiosité !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En haut: l’oursin –fleur (Toxopneustes pileolus) et l’oursin –diadème (Diadema savignyi)

En bas: l’oursin-mine (Eucidaris metularia) et un oursin irrégulier (Metalia spatagus).

 

Un homme électrocuté après avoir coupé un câble

Vendredi dernier, des équipes d’EDM sont intervenues, à Kawéni, quartier Convalescence, pour administrer les gestes de premier secours à une personne qui a procédé à la coupure d’un câble privé frauduleux sous tension, et sécuriser la zone en attendant l’arrivée des pompiers. Cette personne, gravement blessée, a ensuite été conduite au CHM. Déplorant ce grave incident, EDM rappelle que les câbles électriques ne doivent être manipulés que par des professionnels habilités. La fraude à l’électricité présente un risque pour la sécurité des personnes (électrocutions, incendies…) et des biens. Il est ainsi strictement interdit de détourner de l’électricité sous peine de poursuites judiciaires et financières.

Nouveau record absolu de naissances à Mayotte

Le directeur du Centre Hospitalier de Mayotte (CHM), Etienne Morel, a dévoilé mercredi le nombre de naissances sur le territoire en 2016.

 

Avec 9514 naissances, Mayotte bat de nouveau son propre record absolu, record déjà atteint en 2015 avec 9000 naissances environ. Pour rappel, en 2014, le CHM n’avait enregistré “que” 6814 naissances. S’adaptant à une activité de plus en plus intense, l’hôpital a recruté une quarantaine de sages-femmes au cours de l’année et a “joué avec les transferts vers les maternités périphériques”, a expliqué Etienne Morel. En outre, le directeur de l’hôpital a affirmé que des négociations étaient en cours avec le ministère de la Santé et l’ARS concernant le recrutement de personnel médical en 2017. Lors de la signature de la convention entre le CHM et l’Agence Française de Développement pour le financement de l’hôpital de Petite-Terre, Etienne Morel nous avait révélé que le CHM pré- voyait de déposer un dossier mi-2017 auprès du Comité Interministériel de Performance et de la Modernisation de l’Offre de Soins (COPERMO) pour reconstruire et augmenter les capacités de l’hôpital de Grande-Terre.

Vidéo-protection : 62 caméras pour fin 2017

-

Il y a un an tout juste, le premier schéma d’implantation de vidéoprotection à Mamoudzou voyait le jour. Une trentaine de sites étaient alors prévus pour accueillir les fameuses caméras. Finalement, ce sont 62 caméras qui balayeront jour et nuit les points stratégiques de la commune, de Jumbo Score à Tsoundzou.

 

“La sécurité est une des priorités de la municipalité”, expliquait hier Mohamed Majani, maire de Mamoudzou, lors de la signature du contrat entre la municipalité et l’entreprise Colas, qui aura à mettre en place les caméras de vidéoprotection. Car, un an après le premier schéma d’implantation, c’est désormais acté. Ce n’est plus seulement d’un projet dont il s’agit, mais bel et bien d’un chantier : Mamoudzou sera, en fin d’année 2017, dotée d’un système de vidéosurveillance. Et, au lieu de la trentaine de sites dont il était question alors, ce sont finalement 62 qui seront équipés en caméras, de Jumbo Score à Tsoundzou, avec la possibilité d’en rajouter ensuite.

 

Une décision dont s’est félicité le commissaire de Police Philippe Jos, pour qui ce dispositif permet de compléter l’action des services de police, et présente un triple avantage : “L’aspect dissuasif puisque la simple présence d’une caméra peut retenir, la possibilité d’interpeler les auteurs de méfaits en se rendant rapidement sur les lieux, et l’identification plus aisée des auteurs d’infractions si celle-ci est commise.”

 

Si la mairie souhaite garder un peu de discrétion sur les emplacements retenus, certains sont tout de même connus. Ainsi, le rond-point du Baobab, le rond-point SFR , la rue de la Convalescence, celle des 100 villas, la zone industrielle de Kawéni, etc. sont parmi les sites retenus.

 

Sur la base de l’étude menée l’an dernier (voir cartes), l’embarcadère de la barge, la place de la République, la place de l’ancien marché, le rondpoint des Petits-Loups, la rue du Commerce, le collège de Kawéni, ou encore le rond-point de l’ancien Méga devraient également faire partie des emplacements choisis.

 

D’une manière générale, les ronds-points sont des lieux privilégiés puisqu’ils permettent de filmer tous les axes qui s’y croisent, mais aussi les établissements publics – “Souvent sujets à dégradations” explique le maire -, les places, parkings et lieux isolés favorisant la délinquance. Deux-millions d’euros Le dispositif a un coût : deux millions d’euros, pour investir dans le matériel – des caméras “dômes” placées en hauteur pour éviter les dégradations, capables de filmer jour et nuit à 360°, et équipées de zooms -, leur installation, mais aussi la création d’un centre de supervision urbaine où seront les images seront centralisées et stockées durant un mois, conformément aux lois en vigueur. Celui-ci sera implanté dans les locaux actuels de la police municipale de Mamoudzou. Les premières mises en place devraient débuter au cours du second semestre 2017, pour un système global opérationnel en fin d’année.

 

Les huîtres, perles du lagon

-

On nomme « huîtres » les différentes espèces de mollusques bivalves appartenant à l’ordre des « Ostreida ». Comme tous les bivalves, leur corps est protégé par une coquille constituée de deux coques articulées par une charnière, qui leur permet de s’ouvrir ou de se fermer, contrairement aux « gastéropodes » qui ont une coquille unique et généralement spiralée (autant les escargots terrestres que les coquillages marins). Parmi les différents ordres de bivalves, on compte aussi les coques, les couteaux, les palourdes, les moules ou encore les pétoncles, autant de groupes contenant plusieurs espèces comestibles, comme la fameuse coquille Saint-Jacques (Pecten maximus, un pétoncle).

 

Les huîtres sont des bivalves immobiles, qui vivent soudées à un support dur – comme les moules- et qui ne peuvent pas se déplacer, contrairement aux palourdes ou aux pectens. Elles se nourrissent en filtrant l’eau par un flux inspiratoire, d’où elles retiennent les particules nutritives et le plancton. Leur coquille est généralement très irrégulière dans sa forme, constituée d’un empilement de larges écailles, facilement usées ou recouvertes d’autres espèces fixes, végétales ou animales. L’intérieur de ces valves est tapissé d’une très belle nacre caractéristique, qui est également capable de recouvrir d’éventuels débris présents dans l’organisme pour les transformer en perles.

 

A Mayotte, les huîtres sont représentées principalement par une espèce, petite mais abondante par endroits : l’huître tropicale Saccostrea cucullata. On la voit facilement à marée basse sur les côtes rocheuses, où elle couvre parfois entièrement la roche, repérable à ses ouvertures en petits zig-zags sombres – elle peut survivre à l’air libre le temps de la marée, hermétiquement fermée. C’est la seule huître vraiment comestible dans la région, même si elle est difficile à récolter, et toute petite (à peine du n°3 pour les plus grosses, selon le calibrage français). Surtout, elle grandit assez lentement, ce qui fait que son élevage à plus large échelle n’est pas considéré comme rentable – mais cela n’empêche pas certains gourmands d’en consommer occasionnellement.

 

Une autre huître est en revanche cultivée à Mayotte et dans beaucoup d’autres endroits : la fameuse huître perlière, Pinctada margaritifera. Bien avant le pétrole, c’est elle qui avait fait la renommée des Emirats du golfe Persique, et fasciné des écrivains comme Albert Londres ou Henri de Monfreid, qui décrivaient dans l’entre-deux-guerres les habitants misérables de Dubaï ou de Doha qui risquaient leur vie tous les jours en plongeant toujours plus profond à la recherche de ce coquillage miraculeux. Aujourd’hui, la production de perles est moins romanesque, puisqu’on a trouvé le moyen de cultiver cette huître, en y inséminant artificiellement un noyau perlier, qui sera ensuite recouvert de nacre par l’animal pour former au bout de quelques années l’objet de tant de convoitise. Quelques entrepreneurs se sont lancés dans l’aventure à Mayotte, et produisent des perles locales.

 

Dans une autre famille du même ordre, on rencontre souvent l’huître zig-zag géante, Hyotissa hyotis. Celle-ci est beaucoup plus facile à repérer : sa coquille peut dépasser 25cm de large, et l’ouverture en forme de zig-zag noir très prononcé la rend facile à reconnaître sous l’eau, même de la surface. On peut par exemple en voir de beaux spécimens au ponton de Mamoudzou, dissimulées parmi les algues et les coraux. Cette huître n’est pas considérée comme comestible, et n’est pas très perlière, ce qui lui permet d’échapper à la pêche et d’atteindre des tailles parfois impressionnantes à Mayotte. Il arrive d’en trouver des valves échouées sur les plages, grosses comme des assiettes – il ne faut pas les confondre avec les bénitiers, qui ne sont pas nacrés et ont des valves plus larges que longues.

 

Enfin tout aussi étrange, l’huître « aile de pingouin » (Pteria penguin) se rencontre sur certains aplombs (souvent les gorgones en profondeur, mais aussi au ponton de Mamoudzou), et se reconnaît à sa forme rappelant une moule, mais pourvue sur un côté d’une grosse excroissance pointue. Celle-là aussi peut produire des perles si on l’insémine en élevage, mais essentiellement des perles « mabé », c’est-à-dire de larges perles irrégulières et légèrement plus grossières, mais aussi plus originales (et moins chères) : elles ont été popularisées par Coco Chanel dans les années 1920, et on en produit à Mayotte pour l’artisanat local.

 

Mais n’espérez pas faire fortune en remontant tous les coquillages du lagon : sans insémination seule une huître sauvage sur mille recèlerait une perle, souvent biscornue ! Laissez-les plutôt filtrer gracieusement l’eau du lagon, qui a bien besoin de leur activité de dépuration, entièrement gratuite et bien pratique… C’est peut-être grâce à ces animaux que le lagon de Mayotte est la perle de l’océan Indien.

 

© CREDIT Frédéric DUCARME

On rencontre aussi l’huitre ziz-zag géante, comme ici au ponton de Mamoudzou.

La plupart des écoles de Mayotte fermées pour la rentrée

-

Entre la sécheresse et la grève des instituteurs, la majorité des élèves de l’île risquent de trouver porte close à la rentrée du 9 janvier. Point sur la situation.

 

La rentrée scolaire sera extrêmement perturbée, avec de nombreux établissements du 1er et du 2nd degrés fermés. En effet, à l’issue du comité de suivi de la ressource en eau ce mercredi, le vice-rectorat, la préfecture et l’association des maires ont décidé de différer la rentrée du 9 au 12 janvier pour la majorité des établissements scolaires des 8 communes du centre et du sud de l’île concernées par les “tours d’eau” (voir la liste en encadré). Ces trois jours devraient permettre de “préparer les approvisionnements”, a indiqué le directeur de cabinet du vice-rectorat, Stéphane Planchand, afin de pallier le manque d’eau durant les 48 heures de coupure qui perdurent dans quelque 40 villages. Le vice-rectorat a précisé dans un communiqué paru jeudi que les cours perdus seraient rattrapés.

 

La grève reprend

 

En parallèle, les syndicalistes du SNUipp-FSU ont réaffirmé leur volonté de poursuivre le mouvement social qui a conduit en fin d’année dernière au blocage de près de 130 écoles (sur les 180 que comptent l’île) pendant 5 semaines. Ainsi, ils appellent les enseignants du 1er degré solidaires de la grève à bloquer l’ensemble des écoles du territoire à la rentrée. “Tant que nous n’aurons pas de réponse de la part du gouvernement, nous continuerons le mouvement”, a affirmé Anssiffoudine Port-Saïd, le secré- taire adjoint du SNUipp-FSU. Les grévistes réclament notamment la prise en compte de l’ancienneté des agents qui, avant 2005, étaient instituteurs de la collectivité de Mayotte. Cette mesure concernerait plus de 1300 fonctionnaires. Mais les syndicalistes revendiquent également une hausse de l’indexation (au 1er janvier 2017 portée à 40 %). “Il faudrait qu’elle soit au moins à 53 % comme dans d’autres territoires qui connaissent le problème de la vie chère. Là, ce serait un début d’égalité réelle”, considère Anssiffoudine Port-Saïd. Enfin, si le département a été le premier de France à avoir été intégralement classé Réseau d’Éducation Prioritaire (REP) en 2015, les grévistes estiment que c’est insuffisant et qu’afin d’augmenter les moyens affectés à l’éducation des enfants de Mayotte, il serait nécessaire de classer l’ensemble du territoire en REP+.

 

Mamoudzou envisage de fermer les écoles

 

Anticipant le blocage des écoles par les grévistes, la mairie de Mamoudzou envisage de fermer les écoles de la ville. Un communiqué de presse paru jeudi précise que la rentrée scolaire est “hypothéquée dans la quasi-totalité des écoles de la commune suite aux cas de dégradation” liés “aux mouvements sociaux des enseignants avant les vacances scolaires de décembre 2016”.

 

Établissements scolaires dont la rentrée est reportée au 12 janvier :

  • 2nd degré : Les collèges et lycées de Dembéni, Chiconi, Bandrélé, Tsimkoura, Kani-Kéli, Chirongui, Sada, Tsingoni et Ouangani (sauf LP Kahani et collège de Tsingoni)

 

  • 1er degré : Les écoles des communes de Chirongui (sauf Mramadoudou), Bouéni , Kani-Kéli, Bandrélé, Dembéni, Ouangani (sauf Kahani), Chiconi et Sada. “Les secteurs de Kahani et Mramadoudou ne sont pas oubliés mais bénéficient de la desserte des structures de santé”, précise le communiqué du vice-rectorat

Insécurité : Mayotte parmi les pires départements

Le Figaro a publié le 2 janvier dernier à partir des données de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), les chiffres des crimes et délits département par département pour l’année 2016.

 

Malheureusement pour le 101ème département, celui-ci figure (même s’il n’apparaît pas dans la carte) parmi les plus mauvais élèves. Avec au total 3 200 faits enregistrés (dont 1 500 cambriolages) pour 212 000 habitants (selon les chiffres officiels du dernier recensement de 2012), Mayotte comptabilise 15,09 faits pour 1 000 habitants. C’est certes moins que les champions de ce classement à savoir la Guyane avec 23 agressions pour 1 000 habitants ou encore la Seine-Saint-Denis avec ses 18 faits pour 1 000 habitants. Mayotte figure parmi la petite dizaine de départements comptant plus de 11 violences pour 1 000 habitants. Parmi eux, on retrouve notamment la Guadeloupe et la Martinique. Comme chaque année, la préfecture de Mayotte réalisera durant le mois de janvier un point sur les chiffres des violences dans le département afin d’apporter plus de détails sur les délits et crimes commis sur le territoire. En tout, ce sont près de 3,7 millions faits de violence qui ont été enregistrés en France en 2016 par la police et la gendarmerie.

 

Noël dans le lagon

-

Dans la période de Noël, où vitrines et salons se parent de leurs plus beaux atours, ceux qui sont en manque d’inspiration en matière d’harmonie des couleurs et des textures, de diversité des formes et des reflets, feraient bien d’aller faire un tour sous l’eau.

C’est Noël tous les jours, dans le lagon. Quand les Parisiens se ruinent pour acheter un sapin transgénique grisâtre, les Mahorais curieux de la mer peuvent admirer toute l’année le magnifique ver « arbre de noël », Spirobranchus giganteus : cet étrange animal vit bien dissimulé dans un tube creusé dans le corail, d’où émergent deux grands organes filtreurs spiralés et très vivement colorés, en forme de sapin, et qu’il peut rétracter en une fraction de seconde s’il se sent menacé. Ces organes mesurent rarement plus de 5 centimètres de long, mais il arrive de trouver plusieurs dizaines d’individus sur la même colonie de corail, tous de couleurs différentes, formant une belle forêt miniature… Les vers « sabelles » fonctionnent un peu de la même manière, mais sont plus gros, ont un tube visible et leur panache n’est pas spiralé mais en éventail.

 

Poursuivons sur les décorations de Noël : la mer est pleine de guirlandes, parfois colorées voire lumineuses. On trouve par exemple facilement des holothuries synaptides dans les lagons. Ce sont de longs concombres de mer assez fins qui vivent dans les herbiers, dont le corps est parfois parcouru par cinq lignes jaune vif du plus bel effet. On peut aussi citer les salpes, fréquentes dans le lagon en pleine eau, qui sont des chaînes d’êtres transparents (qui appartiennent au groupe des tuniciers, assez proche génétiquement des vertébrés), et qui peuvent dans certains cas dépasser un mètre de long. On les confond facilement avec d’autres animaux planctoniques transparents, les cténophores, sortes de méduses sphériques ornées de peignes très fins qui irisent la lumière en arc-en-ciel, et prolongées par deux longs tentacules – non urticants – constituant d’excellents analogues à des boules de noël. A ce titre, on pourra les associer avec l’algue-perle (Valonia ventricosa), une algue sphérique unicellulaire de plusieurs centimètres de diamètre aux reflets brillamment nacrés. Plus dangereux, le bel oursin-fleur (Toxopneustes pileolus), que l’on croise parfois sur les platiers, n’a lui non plus rien à envier aux plus belles fantaisies des décorateurs de fin d’année.

 

Sapins, boules et guirlandes : il ne manque plus que l’étoile. Et il est vrai que les étoiles de mer sont étonnamment rares à Mayotte, plus même qu’en métropole ou à la Réunion – les scientifiques n’ont pas encore d’explication à ce phénomène. On trouvera quand même sur les platiers la grande étoile Linckia laevigata, une étoile lisse à cinq longs bras tubulaires et au disque central très réduit, et qui est généralement d’un bleu profond mais aussi parfois rose à Mayotte (là aussi, mystère…). En cherchant bien sur les tombants, il peut arriver de croiser la plus petite mais non moins belle Fromia indica, rouge brique et ornée d’un élégant motif réticulé noir. Avec un peu plus de chance, on peut aussi croiser l’énorme étoile-coussin (Culcita schmideliana), grosse étoile pentagonale presque sans bras, qui peut parfois être quasiment sphérique, et souvent très colorée, agrémentée de petits piquants coniques. Mais l’étoile la plus piquante, qu’il vaut mieux ne pas inviter à noël, est l’acanthaster (Acanthaster planci), la grosse étoile épineuse et venimeuse dévoreuse de corail : Mayotte a connu quelques épisodes douloureux d’invasions de cette espèce, mais quand les individus sont isolés elle n’est pas spécialement destructrice, et reste un très bel animal, souvent rouge et violet.

 

Les plus coquets pourront ajouter à cette liste sous-marine des symboles de Noël le concert des poissons-anges, mais en ce qui concerne la faune des lagons de Mayotte, il sera difficile de trouver des analogues d’âne, bœuf ou brebis… On pourra se consoler avec la bûche : les gros concombres de mer qui sillonnent inlassablement les platiers feront bien l’affaire – d’ailleurs certaines espèces sont consommées en Asie, quoique pas encore glacées au chocolat.

 

Plusieurs de ces espèces spectaculaires, notamment les étoiles, sont ramassées et séchées par les touristes ou par des revendeurs pour servir de décorations : une véritable industrie du braconnage sévit aux Philippines, en Indonésie et dans certains autres pays. Mais tous ces animaux perdent le plus souvent leurs couleurs dans le processus, et les étoiles colorées que l’on trouve parfois dans les magasins sont en réalité peintes. Alors le plus beau cadeau qu’on puisse faire autant à ses proches qu’à la mer, est sans doute d’aller plonger directement à la rencontre de ces merveilles, dans leur élément naturel !

Le SMIC a augmenté en 2017… de 4 centimes par heure

Le préfet a tenu une réunion de la commission consultative du travail le vendredi 30 décembre dernier. Lors de cette rencontre, il a annoncé la revalorisation du Smic (salaire minimum interprofessionnel de croissance ) à Mayotte à 7,34 € brut de l’heure (contre 7,30 € en 2016) soit pour 169h 1245,53 € brut et 1147,79 € net au 1er janvier 2017.

En comparaison avec la métropole, le Smic brut est de 1 480,27 €. Cette revalorisation constitue une augmentation de 4 centimes par heure.

Transports : plusieurs amendes infligées pour travail dissimulé

En 2016, le CODA F (Comité Opérationnel Départemental Anti-Fraude) co-présidé par le Préfet et le Procureur de la République a entamé une campagne d’opérations de contrôles dans le secteur des transports.

 

Elle concerne en particulier les taxis et les transporteurs publics de marchandises. De nombreux services sont impliqués : la police, la gendarmerie, l’inspection du travail, la sécurité sociale et le service de contrôle des transports de la DEAL .

Mardi 20 décembre 2016, une nouvelle opération, menée conjointement par les services de la Police nationale, la DEAL, la sécurité sociale de Mayotte et l’inspection du travail a eu lieu à Mamoudzou. Lors de cette opération, 16 véhicules, taxis ou transporteurs de marchandises ont été contrôlés. Plusieurs situations de travail dissimulé ont été constatées et donneront lieu à des poursuites pénales. Des amendes de 90 euros ont été dressées par la DEAL pour surcharge de marchandises et défaut de contrôle technique. Compte tenu des constats effectués tout au long de cette année 2016, le CODA F, réuni le 24 décembre, a décidé que ces opérations de contrôles dans les transports vont se poursuivre et seront renouvelées régulièrement en 2017.

Un avion d’Air Austral retardé après une collision avec un oiseau

L’avion d’Air Austral qui doit rejoindre Paris depuis Mayotte aujourd’hui n’a pas pu décoller ce matin selon une source aéroportuaire. Il subit actuellement un retard dû à des réparations en cours. En effet, une collision aviaire s’est produite lors du vol Paris-Mayotte ce même jour.

Sécheresse

Le point sur les tours d’eau

 

SMAE informe que les tours d’eau engagés continuent afin de retarder l’assèchement de la retenue de Combani jusqu’à l’arrivée des pluies. Le bilan fait état de consommations encore élevées malgré les tours d’eau engagés et SMAE ne peut que recommander à ses clients de réduire leur consommation à la remise en eau et maitriser l’usage de l’eau en ne l’utilisant que pour les besoins essentiels (boisson – cuisine et hygiène corporelle).

 

Le programme des tours pour aujourd’hui et demain

 

Remise en service de Ouangani, Sada, Bandrele et Boueni ce matin à partir de 10h.

Interruption de service depuis 8h ce matin sur :

– Les villages de Mzouazia, Majiméouni et Mboinatsa de la commune de Boueni

– Les villages de Kani-Bé, Choungui, Kani-Kéli et Ngouja – commune de Kani-Keli

– Les Village d’Hamouro et de Dapani– commune de Bandrele

– Tous les villages de la commune de Chirongui sauf Mramadoudou

– Tous les villages de la commune de Dembeni

– Tous les villages de la commune de Chiconi

Remise en service de ces villages demain à partir de 10h.

Interruption de service ce vendredi à partir de 8h sur :

– Les villages de Moinatrindri, Hagnoudrou, Bouéni et Bambo-Ouest de la commune de Boueni

– Tous les villages de la commune de Bandrele sauf les villages d’Hamouro et de Dapani

– Tous les villages de la commune de Ouangani sauf Kahani

– Tous les villages de la commune de Sada

Remise en service de ces villages le samedi 24 décembre 2016 à partir de 10h00.

 

La SMAE informe également les usagers des villages de M’ronabéja, Passi-Kéli et M’bouini de la commune de Kani-Keli d’avoir un usage raisonné de l’eau afin d’éviter des perturbations. Il est rappelé par les communes touchées par les coupures que l’eau ne peut-être considérée comme potable.

Par mesure de prévention des risques sanitaires, nous conseillons aux clients lors de la remise en eau de laisser couler l’eau jusqu’à ce qu’elle soit claire et de faire bouillir l’eau 5 minutes pour les usages alimentaires (boisson – cuisine).

Des points d’eau collectifs sont mis à disposition pour un accès à l’eau potable pour les besoins élémentaires (boisson, cuisine et hygiène corporelle de base). Pour toute information concernant les tours d’eau, SMAE se tient à disposition de ses clients au 02.69.61.11.42 (sélectionner l’option 3) de 7h00 à 12h00 et de 13h00 à 16h00 (15h00 le vendredi). La localisation des points d’accès à l’eau potable est disponible sur le site internet de SMAE www.mahoraisedeseaux.com et auprès des mairies.

 

Un conseiller départemental à l’origine d’un accident de la route à Vétiver

Ce midi, un violent accident s’est produit au niveau de la montée de Vétiver à Mamoudzou. En effet, un scootériste a été renversé par un automobiliste. Consciente, la victime a été transportée à l’hôpital se plaignant de douleurs à la jambe. L’automobiliste qui s’avère être le conseiller départemental de Mamoudzou 2 Chihabbouddine Ben Youssouf, s’est déporté sur la voie d’en face sans que l’on sache pourquoi. C’est à ce moment là qu’il a percuté le scooter. Visiblement hébété, l’élu départemental n’était pas en mesure juste après les faits, de répondre à nos questions. Néanmoins, une circonstance aggravante risque de s’ajouter à cette affaire puisque la police a constaté un défaut d’assurance de la voiture au moment de demander les papiers du véhicule.

Des délinquants dressent un barrage à Doujani

La police est intervenue dans la nuit de lundi à mardi dans le quartier de Doujani après qu’une bande de délinquants aient mis le feu à une poubelle sur la route nationale. Selon la police, les fauteurs de troubles voulaient en découdre avec les forces de l’ordre sans raison particulière. Ils ont caillassé les agents mais aucun blessé n’est à déplorer. Les vandales se sont ensuite repliés dans le quartier après avoir dressé un barrage de bambous devant le plateau sportif pour empêcher les véhicules de police d’avancer. Celle-ci finir par disperser les jeunes en question mais aucune interpelaltion n’a pu être réalisée. Un peu plus tôt dans la nuit dans le même secteur, un couple a été victime d’une bande de voleurs qui a stoppé leur véhicule pour voler leurs effets personnels. Heureusement, ceux-ci sont arrivés à prendre la fuite.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes