« Décevant ». C’est ainsi que le directeur de la Société mahoraise des eaux (SMAE) qualifie le premier bilan des « tours d’eau » établis dans 8 communes du centre et du sud de l’île en raison de la sécheresse qui frappe le territoire. En cause notamment une consommation encore élevée des habitants qui font des réserves en prévision des coupures décidées par la Préfecture et continuent donc de vider de manière alarmante la retenue collinaire de Combani.
Sur les bords de la route entre Nyambadao et Bandrélé ce lundi matin, des femmes, des hommes et des enfants transportant de l’eau dans des bacs de poubelle, de petits jerricanes ou même des bouteilles de soda, à la main, sur la tête ou en brouette. En effet, depuis 8h et jusqu’au lendemain 10h, l’eau est coupée dans les villages de Bouéni, de Sada, et la plupart de ceux de Bandrélé et de Ouangani. C’est pourquoi certains résidents viennent s’approvisionner dans le calme aux 33 points d’eau potable collectifs mis en place par la Société mahoraise des eaux (SMAE). Ces coupures d’eau programmées interviennent sur décision de la Préfecture pour économiser la ressource en eau, très fragilisée en cette période de sécheresse. Des « tours d’eau » sont ainsi organisés dans 8 communes du centre et du sud de l’île, privant les 63 000 habitants concernés d’eau à tour de rôle et ce, jusqu’à ce que la saison des pluies débute. La mesure est drastique car la situation l’est tout autant : lors du comité de suivi de la ressource en eau mercredi dernier, la Préfecture a déclaré que la retenue collinaire de Combani – qui alimente en grande majorité tout le sud de l’île – n’était plus remplie qu’à 20% de sa capacité totale. Si l’on maintient le rythme de consommation actuel, elle sera vide d’ici début janvier.
« Le temps, on ne l’a plus »
Trois jours après la mise en place des « tours d’eau », la SMAE tire un premier bilan, « décevant », selon les mots de son directeur, Jean-Michel Renon, des économies en eau qui auraient dues être réalisées grâce à ces coupures. En effet, les chiffres de la consommation en eau de ce week-end tendent à prouver que les habitants des communes concernées par les coupures d’eau font des réserves et, surconsommant, vident encore un peu plus la retenue collinaire de Combani. « Les résultats risquent de ne pas être suffisants pour faire tenir la retenue », met en garde Jean-Michel Renon. « Il ne faut pas que les gens fassent de réserves inutiles et il faut nous faire confiance », ajoute le directeur de la SMAE. « Le temps, on ne l’a plus, le niveau de la retenue continue de baisser, nous en appelons donc au civisme des gens. C’est une question d’intérêt général », insiste Jean-Michel Renon, déplorant encore les mauvais usages autour des points d’eau potable collectifs, tels les enfants qui jouent avec les robinets ou se douchent dessous, gaspillant ainsi la précieuse ressource. D’après nos informations, un comité de suivi, sous la houlette de la Préfecture et réunissant les acteurs de l’eau, se tient ce matin pour faire un point sur l’état de la ressource et décider des actions à mener dans les prochains jours.
→ La SMAE informe
Dans son dernier communiqué, la SMAE rappelle que « la potabilité de l’eau ne sera plus garantie dès le démarrage des tours d’eau » et qu’il est ainsi conseillé de « laisser couler l’eau jusqu’à ce qu’elle soit claire et de faire bouillir l’eau 5 minutes pour les usages alimentaires (boisson et cuisine) ».
Pour toute information concernant les tours d’eau, appelez la SMAE au 02 69 61 11 42 (sélectionnez l’option 3) de 7h à 12h et de 13h à 16h (15h le vendredi). La localisation des points d’accès à l’eau potable est disponible sur le site Internet de la SMAE à www.mahoraisedeseaux.com et auprès des mairies.
→ Plus d’eau, plus d’électricité
Dimanche, des habitants déjà privés d’eau ont eu la désagréable surprise d’être également privés d’électricité vers 13h30. Selon un communiqué d’EDM transmis à la presse lundi, « un double défaut sur les réseaux alimentant le sud a provoqué la rupture d’alimentation électrique des tronçons Tsararano – Moutsamoudou et Kahani- Dapani » , coupant ainsi l’électricité des villages de Bandraboua, M’tsamboro, Acoua, Mtsangamouji, Koungou et Tsingoni . Certains villages ont été réalimentés en quelques minutes, d’autres n’ont pas eu d’électricité pendant près de 3 heures mais le problème a été résolu.
Le symbole pictural de l’île aux parfums est un étrange poisson à tête de cheval. Pourquoi a-t-il cette drôle de forme? Pourquoi ne le voit-on que si rarement dans le lagon? Les réponses avec Frédéric Ducarme.
Du club « Hippocampe plongée » à la bière « Hipo », l’hippocampe est bien présent dans la symbolique mahoraise, et deux de ces étranges créatures encadrent le blason de l’île, visible par exemple au Conseil Général. Mais pourquoi ce poisson, que l’on voit si peu, est-il devenu le symbole de Mayotte ? Tout simplement à cause de la forme de l’île : elle ressemble, vue du ciel, à un hippocampe la tête en bas. La bouche en tube se termine à Bouéni, et les caps de Kani-Kéli, Mronabéja, Mbouini et Mtsanga forment la crête située sur la tête de l’animal (plusieurs espèces en sont pourvues) ; l’œil serait situé très exactement à Choungui. Le rétrécissement de Chirongui forme le cou, et la région qui va de Sada à Tsingoni est le ventre : il s’agit sans doute d’un mâle ! A Hamouro devrait commencer la nageoire dorsale, qui est transparente (c’est normal). On peut enfin imaginer dans la région du Nord une queue bien enroulée.
Mais pourquoi les hippocampes, qui sont bien des poissons, ont-ils cette drôle de forme ? Cela est dû à leur mode de vie très particulier. Les hippocampes font partie de l’ordre des syngnathiformes, ce qui signifie qu’ils ont la mâchoire soudée : ils ne peuvent pas ouvrir grand la bouche, qui est transformée en long tube, mais entrouvrent seulement le bout des lèvres, par où ils forment un puissant mouvement d’aspiration de l’eau. Ils se nourrissent donc de plancton et de tous petits animaux : les syngnathiformes les repèrent grâce à leur excellente vision, attendent qu’ils s’approchent assez près et les aspirent d’un mouvement très rapide, comme à travers une paille. C’est pourquoi ces poissons n’ont pas besoin de savoir nager rapidement (contrairement aux « fusiliers », qui se nourrissent également de plancton), mais plutôt d’être discrets. En conséquence, ils ont adopté deux stratégies distinctes, qui constituent deux groupes morphologiques : la première consiste à avoir un corps très allongé en longueur, comme une baguette, pour être presque invisibles vus de face. C’est le cas des poissons-trompettes et des poissons-flûtes, que l’on rencontre fréquemment dans le lagon, ainsi que des « syngnathes », qui sont des « hippocampes droits », assez fréquents à Mayotte, mais difficiles à repérer. Les hippocampes proprement dits ont pour leur part sélectionné une autre forme, verticale, avec la tête redescendant avec un angle aigu (d’où leur ressemblance avec un cheval). Leur posture leur permet d’enrouler leur queue préhensile à un support, tout en restant assez mobiles pour s’approcher discrètement de leur cible en s’étirant lentement, assez dissimulés parmi les algues pour devenir totalement invisible à leurs proies et prédateurs – et aux baigneurs ! Peu capables de fuir face à un prédateur, les membres de la famille des hippocampes préfèrent donc la dissimulation à la fuite, et s’efforcent en dernier recours de se rendre immangeables : leur squelette est complété par une série d’anneaux osseux qui leur confèrent leur forme anguleuse, et les rend particulièrement coriace. Ils ont d’ailleurs peu de viande, et ne sont donc d’aucun intérêt alimentaire – il n’y a qu’en Asie qu’ils sont pêchés, où certaines traditions leurs attribuent des propriétés médicinales (peu convaincantes).
C’est avant tout parce qu’ils sont discrets que l’on voit si rarement des hippocampes, alors qu’il y en a bien : on recense au moins une espèce sur l’île aux parfums (Acentronura tentaculata, qui n’est pas complètement enroulé). On trouve aussi plusieurs espèces de syngnathes et apparentés, qui appartiennent à la même famille des Syngnathidae. Mais comme ils préfèrent surtout les milieux riches en grosses algues, on en voit principalement dans les régions non coralliennes, et notamment en métropole (l’étang de Thau en est rempli) ou les autres régions tempérées : l’Australie du sud compte de nombreuses espèces particulièrement spectaculaires, comme les Phycodurus et Phyllopteryx, qui imitent des algues très complexes et colorées.
Enfin, une des particularités biologiques les plus marquantes des hippocampes est leur « inversion reproductive » : contrairement à la plupart des vertébrés, c’est ici la femelle qui confie ses œufs au mâle, qui les prend dans sa poche ventrale, où il les féconde puis les « couve », et c’est lui qui accouchera quatre semaines plus tard, par contractions brutales, de minuscules hippocampes juvéniles : assister à cette scène très rare est un véritable rêve de plongeur.
Alors, quand il vous semble sous l’eau qu’une algue vous regarde, ouvrez l’œil : si vous ne voyez pas l’hippocampe, lui vous voit peut-être…
On trouve aussi plusieurs espèces de syngnathes et apparentés, qui appartiennent comme les hippocampes à la famille des Syngnathidae. CREDIT MARC ALLARIA
La SMAE informe que les tours d’eau engagés fin de semaine dernière continuent afin de retarder l’assèchement de la retenue jusqu’à l’arrivée des pluies. Le premier bilan de ce week-end fait état de consommations encore élevées malgré les tours d’eau engagés et SMAE ne peut que recommander à ses clients de maitriser ses consommations en n’utilisant l’eau que pour les besoins vitaux (boisson – cuisine et hygiène corporelle).
Remise en service aujourd’hui à partir de 10h dans les villages suivant:
– Les villages de Moinatrindri, Hagnoudrou, Bouéni et Bambo-Ouest de la commune de Boueni
– Tous les villages de la comme de Bandrele sauf le village d’Hamouro
– Tous les villages de la comme de Ouangani sauf Kahani
– Tous les villages de la commune de Sada
Interruption de service aujourd’hui à partir de 8h sur les villages de Mzouazia, Majiméouni et Mboinatsa de la commune de Boueni
– Les villages Kani-Bé, Choungui, Kani-Kéli et Ngouja – commune de Kani-Keli
– Tous les villages de la commune de Chirongui sauf Mramadoudou
– Tous les villages de la comme de Dembeni
– Tous les villages de la commune de Chiconi
– Le village d’Hamouro – commune de Bandrélé
Remise en service de ces villages demain à partir de 10h.
Interruption de service demain à partir de 8h sur :
– Les villages de Moinatrindri, Hagnoudrou, Bouéni et Bambo-Ouest de la commune de Boueni
– Tous les villages de la comme de Bandrele sauf le village d’Hamouro
– Tous les villages de la comme de Ouangani sauf Kahani
– Tous les villages de la commune de Sada
Remise en service de ces villages jeudi à partir de 10h.
La Smae informe également les usagers des villages de M’ronabéja, Passi-Kéli et M’bouini de la commune de Kani-Keli d’avoir un usage raisonné de l’eau afin d’éviter des perturbations.
La potabilité de l’eau ne sera plus garantie par le réseau dès le démarrage des tours d’eau.
Par mesure de prévention des risques sanitaires, l’entreprise conseille aux clients lors de la remise en eau de laisser couler l’eau jusqu’à ce qu’elle soit claire et faire bouillir l’eau 5 minutes pour les usages alimentaires (boisson – cuisine).
Des points d’eau collectifs sont mis à disposition pour un accès à l’eau potable pour les besoins élémentaires (boisson, cuisine et hygiène corporelle de base). Pour toute information concernant les tours d’eau, Smae se tient à disposition de ses clients au 02 69 61 11 42 (sélectionner l’option 3) de 7h à midi et de 13h à 16h (15h le vendredi). La localisation des points d’accès à l’eau potable est disponible sur le site internet de Smae www.mahoraisedeseaux.com et auprès des mairies.
Le Conseil départemental de l’Habitat et de l’Hébergement (CHDD) a tenu une assemblée vendredi dernier à l’hémicycle Bamana au Conseil départemental en présence des représentants du Conseil départemental et de la préfecture. Le but était de faire le point sur la construction de logements sociaux à Mayotte, un secteur dans lequel une fois de plus, l’île accuse d’importants retards par rapport au reste de la France.
236 logements sociaux pour une île de 212 000 habitants officiellement, “c’est trop peu mais il y a 5 ans, il n’y en avait pas du tout. Et ces dernières années les problèmes rencontrés par la Sim ainsi que les recours administratifs ont ralenti voire stoppés les constructions dans ce secteur”, rappelle Daniel Courtin directeur de la Deal (direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement).
Mais les membres du CHDD s’accordent à le dire, le retard à combler est considérable. Néanmoins, l’heure est à l’optimisme au vu des prévisions de construction de logements sociaux et très sociaux pour les années à venir. La Deal table sur un peu plus de 300 habitations de ce type en 2017. Un chiffre qui doit augmenter au fil des années à en croire Daniel Courtin. En attendant que ces logements sortent de terre, le taux de pauvreté dans l’île dépasse toujours les 80 %, 2/3 logements ne disposent pas de pièces dites indispensables à une habitation comme une salle de bain, des toilettes ou une cuisine. Enfin, ¾ des habitations ne disposent pas de l’électricité ou de l’eau. Ces caractéristiques concernent essentiellement les cases en tôle qui jonchent le territoire mahorais. La mise en place des plans intercommunaux de lutte contre l’habitat indigne (PILHI) avec la récente installation des communautés de communes va permettre un meilleur état des lieux de l’état du logement en règle général à Mayotte annonce la Deal.
“Du torchis au dur”
Lors de cette assemblée la question de l’espace restreint disponible sur un territoire de 375 km2 a également été évoquée. “On est passé de la construction en torchis au dur ou de l’habitation traditionnelle à la case Sim sans réfléchir à l’espace nécessaire et suffisant pour les occupants des nouvelles habitations”, a souligné El Amine Mohamed Ali directeur général adjoint en charge de la Solidarité et du développement social au département. “Nous faisons en effet, face à un problème d’espace nous obligeant à optimiser et densifier les logements”, a répondu Daniel Courtin sous-entendant que la construction verticale semble être la réponse à cette problématique.
L’autre obstacle auquel fait face le logement social, c’est le foncier. Les problèmes cadastraux récurrents dans l’île touchent également indirectement ce domaine. “Il faut que le foncier soit adapté au logement social donc il faut désigner des Zac (zones d’aménagement concerté)”, donne comme exemple le directeur de la Deal. En effet, certaines aides au logement comme celle de l’Anah (“Agence nationale de l’habitat) qui est en cours d’installation dans le 101ème département. “Cette allocation ne peut être versée que si la personne est propriétaire de son logement mais beaucoup de Mahorais ne disposent pas d’un titre de propriété”, explique Moissoukari Madi, responsable du pôle social à la Caisse de sécurité sociale. Le niveau de revenus trop bas de certains îliens les empêche de pouvoir accéder à un logement social malgré les aides déjà en place. “Cela concernant notamment les retraités dont les pensions sont trop faibles par rapport à celles versées dans d’autres départements”, argumente la responsable à la CSSM.
Du côté des aides à la construction du logement social, Daniel Courtin assure que Mayotte dispose bel et bien des mêmes aides qu’en métropole. En 2016, le total de ces financements (LLS , LAS , Fasul, Frafru, etc.) était de 21 millions d’euros. Mais reste à résoudre également la problématique d’outil de production pour arriver à l’objectif de 800 logements sociaux par an d’ici 2025. En effet, le tissu d’entreprises du BTP et l’ingénierie disponibles dans l’île semblent difficilement en mesure de pouvoir réaliser l’ensemble de ces travaux. Sans oublier la question de la maîtrise des coûts car il n’est pas rare que les travaux coûtent plus cher que ce qui était initialement prévu.
En attendant, la Sim est en train de finir l’installation de 100 logements sociaux. Au rythme de près de 10 000 naissances par an, il devient urgent de débloquer le parc locatif social. Des mesures dérogatoires seront peut-être nécessaires notamment en ce qui concerne le foncier. C’est le souhait émis par certains maires et élus départementaux.
A Mayotte, nous savons tous que la vie est chère et qu’il est parfois difficile de joindre les deux bouts. Notre équipe s’est donc penchée sur le sujet afin de trouver les meilleures combines pour moins dépenser. L’idée? Des techniques alternatives pour palier aux besoins de la vie quotidienne. A vos blocs-notes !
Souvenez-vous des 44 jours de grève en 2011 : les Mahorais protestaient contre la vie chère par des manifestations et des barrages routiers, bloquant notamment l’accès à l’aéroport de Mamoudzou. En effet, de 2007 à 2011, la vie a augmenté de 60% à Mayotte! Alors qu’à La Réunion, cette augmentation n’a été que de 15%, et de seulement 5% en métropole.
Pour palier à cette vie trop chère, nous vous avons concocté quelques bons plans, car oui à Mayotte, il est possible aussi d’en trouver !
Le but est d’offrir une deuxième vie à vos vêtements dans un espace convivial. Renouvelez votre garde robe sans dépenser le moindre euro! En d’autres termes c’est de l’économie circulaire.
Le concept est simple: rien ne se perd, tout se récupère et on troque autour d’un verre pendant 3h, l’après-midi. Les trois créatrices du concept, Hannah, Nasma et Tania réunissent une vingtaine de personnes par réunion. Pour l’instant, ce groupe est réservé aux femmes mais sera très prochainement ouvert aux hommes ! Des évènements sont notamment à prévoir, tel que des trocs spécial bébé, ou encore spécial plage, etc.
Pour se déplacer:
Dans le cadre de la loi pour le développement économique des outremers (Lodeom), l’agence de l’outre-mer pour la mobilité (Adom) a vu son périmètre élargi à la gestion des dispositifs de « Continuité Territoriale » qui, outre la Formation Professionnelle en Mobilité, intègre le Passeport Mobilité-Etudes et l’Aide à la Continuité Territoriale.
·Passeport Mobilité Etudes
Une aide au voyage pour la Métropole qui finance tout ou partie du billet d’avion (50%) et qui s’adresse aux étudiants qui ne peuvent accomplir leur cycle universitaire sur leur territoire, soit en raison de l’inexistence de la filière, soit en raison de la saturation de la spécialité.
En 2012 : environ 12 000 étudiants ont rejoint l’hexagone grâce à cette aide.
En cette période de fin d’année, les magasins n’attirent pas la foule. Bien au contraire, certaines enseignes sont confrontées à un effritement de leur chiffre d’affaires. Comment expliquer ce recul de l’activité ? Éléments de réponse avec plusieurs gérants.
Sodifram, Somaco, Balou, La Diva… etc. Nombreuses sont les enseignes qui souffrent d’une baisse importante de leur chiffre d’affaires (CA) en cette période de fin d’année. “C’est une période difficile à gérer, les chiffres d’affaires continuent de s’effriter mais il faut s’accrocher”, confie monsieur Ladha, responsable commercial chez Ballou. La plupart des commerces ressentent une baisse considérable pour le mois de novembre. D’autres ont remarqué cette baisse sur une plus longue période : “Chez nous, Ballou, cette baisse est observable depuis 4-5 mois”, reprend M. Ladha. “Notons qu’en ce moment, il n’y a aucun projet BTP, signe qu’il n’y pas d’argent…La population s’appauvrit de plus en plus, les gens veulent se procurer des objets high-tech mais n’ont pas les moyens. Par conséquent, ils font des prêts et s’appauvrissent. Pour moi la cause de cette baisse générale du chiffre d’affaires des commerces est due à cela. »
“La taxe d’habitation a un impact sur les dépenses des ménages”
La Diva vit aussi une période difficile. Sur les trois derniers mois, le magasin de vêtements connait une baisse de 30 % de ses ventes. Selon Haamada Kamaria, la gérante, cette baisse s’explique par les magasins concurrentiels qui se sont implantés récemment. D’autres enseignes, comme Mr Bricolage, voient leur activité du mois de novembre chuter, mais sans inquiétude : “Depuis l’année dernière, je connais une baisse de mon CA dès début novembre. Cette année, je remarque le même fléchissement, je pense que cela est fortement lié à la taxe d’habitation qui tombe à cette période. Elle a forcément un impact sur les dépenses des ménages”, analyse Franck Robin, le directeur de M. Bricolage. Le groupe Sodifram observe aussi une baisse d’activité, d’environ 1 % en alimentaire et de 4 % en non alimentaire. Une baisse que le groupe explique par la multiplication des points de vente, qui appliquent de plus en plus les techniques commerciales de métropole (soldes, braderie, liquidation avant travaux, etc.), et par le développement de l’e-commerce, qui peut se targuer d’un marketing agressif (livraison gratuite, soldes très importantes) et d’une offre de produits non disponible à Mayotte. D’autant que grâce à l’amélioration de l’offre d’accès à internet, plus d’achats sont réalisés par ce moyen.
Le groupe Somaco déplore également une tendance baissière : “Nous avons ressenti une diminution du CA importante sur des magasins ciblés : deux magasins de Kawéni et un à Labattoir”, explique Johan Le Serre, le directeur réseau de la Somaco. “Concernant les commerces de Kawéni, il semblerait que ce soit lié à la mauvaise fréquentation devant les commerces. En effet, certaines personnes, en grande partie des alcooliques agressifs, rendent la clientèle réticente à venir au magasin. En Petite-Terre, je ne saurais pas vraiment avancer de raisons mais il est possible que la taxe d’habitation soit liée à la baisse de l’activité du magasin.”
En conclusion, il apparaît que la taxe d’habitation, l’endettement de la population et la hausse de la concurrence soient les causes principales de la baisse actuelle du chiffre d’affaires des commerces mahorais.
Le corps d’un homme adulte a été retrouvé ce midi dans la mangrove de Kaweni. Selon les premiers témoignages récupérés sur place, il s’agirait d’une noyade.
Le délégué national outremer du syndicat policier Alliance, Eric Mildenberger, est actuellement en visite à Mayotte. But du voyage : rencontrer les délégués syndicaux et “ressentir les difficultés rencontrées par les collègues”.
Quel constat dressez-vous par rapport aux conditions de travail des agents de la police nationale ici ?
Eric Mildenberger : J’ai suivi des patrouilles et j’ai tout de suite compris les difficultés liées à la topographie du territoire, les routes non goudronnées sur lesquelles ne peuvent pas circuler certains véhicules. Aujourd’hui, tous les services ne sont pas équipés de voitures 4 roues motrices. Police secours ne peut pas s’aventurer sur les pistes avec ses véhicules utilitaires.
Où en sont donc les promesses faites par le gouvernement dans le cadre du “plan sécurité Mayotte” en juin dernier pour améliorer la sécurité du département ?
EM : Nous devions obtenir 80 agents supplémentaires, mais en réalité seulement 35 personnes nous ont rejoints. En effet, certains contrats arrivés à leurs termes récemment ont été remplacés et cela a été comptabilisé dans l’apport d’agents en plus. Ainsi alors que nous devrions envoyer sur le terrain des patrouilles de trois agents parfois on ne peut envoyer que deux policiers, faute d’effectif suffisant. Heureusement que les délinquants ne sont pour l’heure actuelle qu’armés de pierres et de coupes-coupes car je n’ose même pas imaginer s’ils avaient des armes à feu…
Qu’est-ce qui explique que ces engagements gouvernementaux ne soient pas complètement tenus ?
EM : Je pense qu’il y a eu des effets d’annonce dans un contexte d’insécurité. Nous attendons toujours la mise en place d’une brigade canine qui fait partie des promesses du ministère de l’Intérieur. Il devait être effectif en septembre ce n’est toujours pas le cas. C’est lié à la lourdeur administrative que ce genre de projet en gendre. Pour un tel dispositif il faut par exemple, un chenil et trouver un lieu où l’installer. Concernant le matériel (armement, protections et véhicules), en métropole il est bien arrivé, mais à Mayotte il tarde à débarquer. C’est trop lent, mais on ne sait pas quand nos collègues vont pouvoir en disposer. Il y a également la question du stand de tir. La police nationale ici n’a pas son propre site, mais ce n’est pas propre à Mayotte. Les agents sont obligés d’aller en Petite-Terre pour emprunter le stand de l’armée. Cette contrainte empêche certains agents de faire leurs trois exercices de tir minimum par an.
Où en est le mouvement national de contestation policière ?
EM : Il a été initié de manière spontanée par certains collègues à la suite des événements de Viry-Châtillon (des policiers gravement blessés par des jets de cocktails Molotov). Ils reprochaient aux instances syndicales de ne pas obtenir plus rapidement des avancées dans l’amélioration des conditions de travail. Pourtant, nous avons en avril dernier, obtenu l’augmentation de la prime de risque et une hausse des effectifs des officiers de police judiciaire (OPJ ). Nous avons par la suite lancé un mouvement dit de “service minimum” en novembre dernier incitant les policiers à ne pas faire de zèle, mais tout en assurant leur devoir en terme de lutte contre l’insécurité. On a donc observé dans certains départements une baisse du nombre d’infractions constatées allant de 30 à 50 %. Mais cela ne signifie pas qu’il y a plus de délinquance, nous intervenons toujours en cas d’urgence. Notre mouvement va durer au moins jusqu’à l’examen du parlement du projet de loi rectificatif sur la légitime défense en janvier prochain.
Justement, où en ce projet de loi ?
EM : Il est actuellement débattu par une commission. On devrait s’acheminer à une légitime défense proche de celle dont bénéficient actuellement les gendarmes. Mais là où nous sommes un peu déçus, c’est que l’État envisage sa mise en place dans le cadre du code de sécurité intérieure propre à la police nationale et la police aux frontières. Nous espérions qu’il soit intégré au code de procédure pénale, car un juge pourra très bien décider de se référer qu’à ce texte en cas de traitement d’une affaire impliquant un policier ayant eu recours à la légitime défense et sera donc jugé comme n’importe quel citoyen.
Qu’en est-il également de vos revendications au sujet des peines planchers (peines minimums et incompressibles) ?
EM : Elles ont été supprimées sous l’actuel gouvernement en 2014. Nous souhaitons leur retour, mais nous souhaitons sensibiliser les candidats aux prochaines élections présidentielles sur ce sujet pour que la prochaine mandature réponde à notre attente.
Avec la saison des pluies qui tarde, la retenue collinaire de Combani – qui alimente à 84 % le sud de l’île en eau potable – connaît un seuil critique.
Aujourd’hui remplie à 20 % de sa capacité totale, elle pourrait être vide début janvier si l’on maintient le rythme de consommation actuel. La Préfecture a donc annoncé hier que des “coupures d’eau programmées” dans le sud de l’île auraient lieu à partir de ce vendredi dans 8 communes : Chiconi, Ouangani, Sada, Dembéni, Chirongui, Bandrélé, Bouéni et Kani-Kéli. La SMAE promet d’assurer une alimentation en eau de 22 heures par tranche de 48 heures.
En outre, 33 points d’eau potable collectifs devraient être opérationnels d’ici vendredi pour que les habitants du sud puissent s’approvisionner en eau. Lors de la conférence de presse de mercredi, la Préfecture ainsi que la SMAE ont insisté sur la nécessité d’avoir un usage raisonné de l’eau en cette période difficile. À titre d’exemple, le directeur de la SMAE a indiqué que l’eau qui coulait d’un robinet durant 20 secondes représentait les besoins journaliers en eau d’une personne, soit près de 8 litres. Et que laver sa voiture “consommait” 500 litres d’eau. D’autre part, la SMA E met en garde quant à la potabilité de l’eau tout de suite après la remise en service du réseau.
Ces “tours d’eau” auront lieu “jusqu’au retour à la normale”, a indiqué le Préfet, c’est-àdire jusqu’à ce que la saison des pluies débute. Ce qui, d’après Bertrand Laviec, le délégué départemental de MétéoFrance, adviendrait “mi-janvier, fin janvier dans le meilleur des cas, début février dans le pire des cas”.
L’institut de beauté Ylang esthétique organisait un apéro-shopping avec notre magazine Vivre Mayotte vendredi dernier dans ses locaux situés dans la résidence Lukida 1 aux Hauts Vallons. Fêtes de fin d’années oblige, l’institut s’est décoré aux couleurs de Noël pour l’occasion. En plus d’une réduction sur ses soins, produits et autres accessoires, la direction a offert à ses clients des cadeaux au pied du sapin. Le père Noël est venu plus tôt cette année à Mayotte et ce n’est pas pour déplaire à celles et ceux qui aiment prendre soin de leur corps.
La mairie de Chirongui a connu de nouveaux soubresauts hier puisque des habitants du village de Mirereni sont venus manifester devant le portail obligeant la municipalité de fermer les lieux durant toute la journée de mardi.
Les administrés mécontents étaient venus réclamer l’aide de la maire Ibrahima H anima pour régler un problème vieux de plusieurs années. À l’origine du conflit entre les propriétaires des terrains et les occupants, la famille du premier président des Comores, Mohamed Abdallah.
Les habitants de Chirongui ont trouvé porte close hier en se rendant à la mairie. La faute à un mouvement de protestation d’habitants de Mirereni (commune de Chirongui). Un mois après, une cinquantaine d’entre eux ont donc de nouveau manifesté devant l’hôtel de ville au sujet des problèmes fonciers rencontrés dans leur village. Le sujet porte sur des terrains d’environ 133 hectares qui appartenaient à feu Ahmed Abdallah le premier président de la République des Comores, jusqu’à leur vente en 2006 et 2007. Depuis les années 60 voire antérieurement, certains Mahorais occupent ces terrains.
À la mort d’Ahmed Abdallah en 1989, la famille a voulu hériter des terres de Mirereni, mais le Conseil départemental alors présidé par Younoussa Bamana et les anciennes mandatures successives à la mairie de Chirongui se sont opposés au partage de l’héritage foncier entre les membres de la famille Abdallah, conséquence du climat diplomatique tendu entre Mayotte et la République des Comores.
“À la fin du mandat de Bamana en 2004, les nouveaux élus acceptent de commencer à négocier avec la famille du père de l’indépendance comorienne. Puis en 2006 et 2007 des ventes des terrains en question sont réalisées”, explique Ismaïla Mderemane, 1er adjoint au maire de Chirongui. Or, certaines de ces ventes ont été réalisées en présence d’un notaire et d’autres non compliquant ainsi la tâche quant à la véracité de certains titres de propriété.
Parmi eux, certains nouveaux acquéreurs se sont regroupés en association afin de demander l’expulsion des occupants qu’ils jugent illégaux pour pouvoir valoriser leurs parcelles notamment au niveau agricole. Les occupants souhaitent racheter les lopins de terre, mais leurs titulaires ne l’entendent pas de cette oreille. Par conséquent, les habitants en colère demandent l’appui de la mairie. Ils souhaitent que celle-ci rachète les terres puis leur revende. “Mais nous n’avons pas les moyens actuellement de réaliser une telle opération. Ainsi, la mairie va se tourner vers le champ légal pour voir comment elle peut empêcher l’éjection des habitants. Elle va également contacter le préfet sur ce sujet et s’entourer des conseils d’un avocat. Un diagnostic sera par ailleurs réalisé pour déterminer qui sont les propriétaires avant d’entamer des discussions avec eux.
En attendant une issue à ce conflit, l’affaire des anciens terrains d’Ahmed Abdallah prouve une fois de plus la complexité des questions foncières à Mayotte. Une problématique qui ralentit considérablement le développement de l’île.
L’un des animaux les plus mystérieux du lagon de Mayotte est le dugong. Il est devenu très rare de croiser ce mammifère marin à l’allure de sirène, et sans doute que les générations futures n’auront plus jamais cette chance. Présentation.
L’un des animaux les plus rares et les plus mystérieux du lagon de Mayotte est le dugong. Le dugong est un gros animal particulièrement placide, qui peut mesurer 4m de long pour un poids de 500kg (certains disent jusqu’à 900 !). De loin, il peut ressembler à une baleine grise, mais il est beaucoup plus lent, et ne “souffle” pas par l’évent : il n’a pas d’ailleurs d’évent mais juste deux grosses narines sur son nez en forme de gros tube. Il n’a pas non plus de nageoire dorsale, mais un dos lisse et arrondi, de couleur gris clair. Le corps des dugongs est allongé, avec une tête dans le prolongement du corps (sans cou), de tout petits yeux, un énorme ventre et des nageoires courtes et arrondies. Les jeunes individus ont parfois une silhouette presque humaine… Ils se nourrissent exclusivement d’herbes marines (un peu comme les tortues vertes), qu’ils broutent lentement sur le fond au moyen de leur gros museau. Ils en consomment jusqu’à 40kg par jour, ce qui permet de “tondre” ces prairies sous-marines et d’assurer la pousse d’une plus grande diversité d’espèces, qui sinon seraient étouffées par les herbes.
Les dugongs sont des mammifères marins : ils ont le sang chaud, respirent de l’air et allaitent leurs petits. Ce sont d’ailleurs les deux énormes mamelles de la femelle, très visibles en période d’allaitement même depuis la surface, qui ont souvent fait prendre ces gros animaux pour des femmes aquatiques, à l’origine de nombreuses légendes de sirènes, d’autant plus qu’il leur arrive de chanter d’une voix aiguë pour communiquer. Leur nom signifie d’ailleurs “dame de la mer” en malais. C’est à cette ressemblance que les dugongs (et les lamantins, leurs cousins de l’Atlantique) doivent le nom de leur ordre dans la classification des biologistes : les “siréniens”.
Les siréniens sont donc des mammifères retournés à la vie aquatique, comme les cétacés (dauphins et baleines) et les pinnipèdes (phoques, otaries et morses), auxquels ils ne sont pas apparentés. Les animaux les plus proches des siréniens sont, en dépit des apparences, les éléphants et les damans (petits animaux africains ressemblant à des rongeurs), qui ont suivi des trajectoires évolutives bien différentes, mais conservent certains traits communs – comme le nombre de vertèbres ou l’absence de clavicule. On distingue facilement les dugongs des pinnipèdes à plusieurs détails : ils sont plus massifs, plus lents, complètement dépourvus de poils à l’exception de quelques moustaches sur le museau, n’ont pas de pattes arrières mais une queue aplatie horizontalement et divisée en deux comme les dauphins, et sont incapables de sortir de l’eau (même l’accouchement a lieu dans le lagon).
Comme les tortues, les dugongs sont des animaux qui vivent au ralenti : les femelles ne sont matures qu’entre 10 et 17 ans, et ne donnent naissance qu’à un seul petit tous les 7 ans ! En contrepartie, dans la nature les adultes ont une espérance de vie très longue, dépassant 70 ans. Le renouvellement de leur population est donc extrêmement faible, et la pêche peut éradiquer complètement l’espèce en quelques années – ce fut le cas à l’île Maurice, mais aussi aux Maldives et en de nombreux autres endroits. Aujourd’hui, seules l’Australie et le Golfe Persique abritent encore des populations stables, et l’espèce est en voie d’extinction dans presque toutes les autres régions, dont le Canal du Mozambique. A Mayotte, l’espèce était encore abondante il y a quelques générations, mais la surpêche l’a décimée au XXe siècle, et le Parc Naturel Marin estime la population actuelle à moins d’une dizaine d’individus, dont très peu de femelles – ils sont formellement protégés depuis 1995. L’une des dernières femelles a été tuée en 2015 par un pêcheur, qui a écopé de trois mois de prison ferme et d’une lourde amende pour destruction volontaire d’espèce en voie de disparition. D’autres sont tués accidentellement, par des hélices de bateau, dans des filets, ou empoisonnés par la pollution.
Il est donc devenu très rare de croiser des dugongs à Mayotte, et sans doute que les générations futures n’auront plus jamais cette chance. Les derniers individus vivent dans les herbiers extérieurs de l’est de l’île, surtout au sud de Petite Terre. Le Parc Marin et certains réseaux comme TsiÔno effectuent un suivi de la population restante, en centralisant les observations des chanceux qui se retrouveraient face à ces fantastiques sirènes géantes.
Crédit photo Marc Allaria
La conservation du dugong est un grand enjeu scientifique et touristique, car bien peu de pays peuvent encore se vanter d’avoir ces animaux dans leurs eaux (pour la France, il n’y en a ni à la Réunion ni à Tahiti). Les dugongs étant plus faciles à observer que les baleines, ils fournissent aux touristes comme aux Mahorais une expérience inoubliable face à un animal de plusieurs centaines de kilos parfaitement pacifique, et au chant ensorcelant porteur de mille légendes marines.
Le préfet a envoyé un courrier au Medef pour lui demander d’inciter ses adhérents à limiter leur consommation d’eau en cette période de sécheresse malgré les pluies de ces derniers jours. La situation est en effet, toujours préoccupante et l’Etat réfléchit à mettre en place de nouvelles restrictions pour mieux préserver la ressource en eau potable qui se tarit. La préfecture a constaté que des grosses entreprises de l’île étaient toujours d’importantes consommatrices d’eau malgré l’arrêté publié au mois de novembre dernier. Ainsi, elle leur recommande d’installer des réducteurs de débits sur les robinets ou encore de sensibiliser le personnel à un usage raisonné de la ressource. Le syndicat patronal a répondu favorablement à cette lettre en indiquant qu’il allait mobiliser ses membres pour trouver des solutions pérennes.
Au retour de leur tournée en Afrique du Sud, les rugbymen français s’arrêteront à Mayotte au mois de juin prochain annonce Bernard Laporte.
La tournée d’été 2017 du XV de France dans les territoires français d’outre-mer commencera donc par un séjour à Mayotte puis dans l’île de La Réunion au retour de la tournée en Afrique du Sud en juin 2017.
Nous tous les apercevons, aux quatre coins de l’île et particulièrement dans Mamoudzou, la capitale. Reconnaissables par leur apparence – cette façon unique qu’ils ont de se vêtir, de s’exprimer ou de se déplacer, ces hommes solitaires visiblement frappés par un sérieux trouble psychologique sont légion à Mayotte.
Pourtant, aucune quelconque structure de prise en charge sur l’île n’existe pour les encadrer. Alors ils errent dans les rues et au bord des routes, se transformant en danger ambulant, pour eux-mêmes et pour les autres.
Ceci dans l’indifférence totale des Mahorais et des autorités mahoraises ! Durant 24h, nous avons suivi l’un de ces fantômes, au parcours complètement aléatoire. Une journée périlleuse, pour le moins hors du commun.
6h
A l’aube naissante, les premières lueurs sont apparues. Un moment où le trafic routier est encore fluide dans la capitale en ce jour de semaine. Mais cela ne saurait tarder. Dans le canton de Mamoudzou 1, les dos d’âne et autres rond points à Tsoundzou et Passamaïnty ralentissent peu à peu la circulation.
Au bord des routes, les premières personnes apparaissent. Des adultes non véhiculés stoppent les premiers taxis de la journée.
Des écoliers attendent les transports scolaires… Et, non loin de là, à Tsoundzou 2, un homme, affalé sur le trottoir, observe les automobilistes du Sud défiler sur la route, en direction du Grand Mamoudzou.
Il est torse nu, porte un pantalon de fortune avec – ce qui s’apparente à – une prise électrique en guise de ceinture, et n’a pas de chaussures. D’où vient-il ? A-t-il dormi ici, à même le sol ? A-t-il, ne serait-ce, dormi ?
Les premières interrogations fusent déjà dans ma tête tandis que l’embouteillage se forme lentement mais sûrement. Assis au milieu de nulle part, l’homme est perceptible. Il attire l’attention. « C’est difficile de ne pas le voir », reconnait une passante, peinée par la situation du malheureux. « Même si on fait semblant de ne pas le regarder, on le regarde quand même, quelques secondes ou un peu plus longtemps. »
En effet, en un peu plus d’une heure d’observation du personnage et du monde qui l’entoure, pas un seul piéton ni un seul conducteur ne passe sans le dévisager ou le guetter du coin de l’œil. Mais, lui, reste stoïque. On jurerait fixer une statut si ses yeux ne clignaient pas…
« Lui au moins est gentil, contrairement à d’autres qui agressent nos clients »
8h30
Après m’être éclipsé, combien de temps encore l’individu est resté assis au sol, avant de décider de se lever ? Je me le demande. Quoi qu’il en soit, je le retrouve à Tsoundzou 1, dans la fameuse allée des boulangeries.
Assis sagement devant l’une d’elles, il observe à nouveau l’embouteillage. La même scène se reproduit : cet échange de regards entre les automobilistes au ralenti dans l’embouteillage, et lui. Des villageois lambda viennent acheter leur pain. En âme charitable, certains lui en proposent. Il accepte, ne remercie pas, mange sans se presser.
Ce matin-là, il n’aura rien d’autre que du pain et de l’eau. « Des personnes comme lui, ils sont beaucoup et défilent toute la journée. S’ils sont là, c’est parce que les gens donnent, ils savent qu’ils vont manger », indique le responsable d’une des boulangeries, affecté par le phénomène des malades mentaux comme il l’explique.
« Certes il a perdu la tête, mais lui au moins est gentil, il ne fait pas d’histoires. Contrairement à d’autres qui entrent carrément dans la boulangerie et agressent les clients. Le problème c’est qu’on n’ose pas les toucher, sous peine que les autorités se retournent contre nous en disant qu’il n’est pas normal et qu’il ne fallait pas réagir. Seulement combien de fois nous l’avons signalé aux forces de l’ordre… Mais ils ne se déplacent jamais pour ça, ils disent que ce n’est pas de leur ressort. Du coup on apprend à vivre avec, jusqu’à ce qu’un client craque et leur fasse du mal », prédit le commerçant.
Là où la chaleur, la fatigue, la faim ou la soif freinerait toute personne ordinaire, rien ne semble arrêter l’individu dans son périple.
10h20
L’homme se lève enfin des escaliers de la boulangerie. Il se dirige vers Passamaïnty. Même si je garde en tête que tout est possible, je suis loin de me douter à ce moment-là qu’une longue marche mixée de quelques foulées m’attendent… Ses déplacements révèlent l’étendue de son inconscience.
Sur la route nationale, l’individu ne semble pas discerner la limite entre l’espace piéton et la voie routière. De fait, il oblige les véhicules à se décaler et se déporter sur la voie de circulation inverse. Forcément, les klaxons hurlent, les noms d’oiseau fusent, en français, en shimaoré. Ils sont durs, mais les entend-t-il ?
A Passamaïnty, l’individu reste sur le principal axe routier, enchainant les allers et retours entre le rond point de la croix rouge et le collège de Passamaïnty. Puis soudain, il prend la direction du Sud, se met à courir. Tsoundzou 1, Tsoundzou 2, Ironi-Bé, Tsararano… C’est à Dembéni que s’achève son trajet, soit 15 km plus loin !
12h
Je retire mes chaussures et plante la paume de mes pieds sur le goudron de la route nationale, pour tester. Mais il faut la résistance d’un marcheur du feu pour durer dessus. L’expérience ne dure que quelques secondes avant que je ne sautille vers le sol ombré. Comment diable a-t-il pu marcher et courir les pieds nus, pendant plus d’une heure, sur cette route goudronnée, tapée de plein fouet par le soleil cuisant ?
Pourtant, là où la chaleur, la fatigue, la faim ou la soif freinerait toute personne ordinaire après un tel effort, rien ne semble arrêter l’individu dans son périple. Et, c’est sans exprimer le moindre signe d’affaiblissement que le cavaleur reprend la route. Avec, toujours, cette variation de marche et de trots dans son allure.
« Ça fait de la peine, mais on ne peut rien faire pour eux »
13h10
Face à cette épreuve physique, je ne me démonte pas. Je continue cependant de garder soigneusement mes distances pour ne pas me faire remarquer… Jusqu’à cette pause que l’intéressé s’octroie à Tsararano, debout, aux abords du plateau polyvalent, à proximité de la route.
– Bonjour !
– …
– Bonjour !
– …
Je tente une dernière fois d’ouvrir la discussion.
– Bonjour !
– …
Aucun mot, aucun geste. Je n’aurai qu’en réponse un regard vide. Je n’insiste pas plus, m’écarte et laisse à nouveau le temps s’écouler. Les voitures vont et viennent, les automobilistes passent et le dévisagent, lui les fixe et les regarde s’éloigner, de droite à gauche, de gauche à droite. Comme une impression de déjà vu…
15h
Dembéni ; nous sommes maintenant aux alentours du stade de football où est disposé un marché. Trois heures que le déjeuner est passé, mais l’homme n’a rien mangé, ni rien demandé à manger. Les marchandes, elles, sont désintéressées.
– Vous connaissez cet homme ?
– Oui, on le voit souvent, mais il ne s’arrête jamais devant nous. Il passe et rentre à Dembéni où il passe et va vers Mamoudzou. Ça fait de la peine de voir quelqu’un comme lui. Il y en a plein, même à Dembéni. Mais on ne peut rien faire pour eux.
L’art de s’évanouir dans la nature…
17h45
Retour à Mamoudzou ; Le soleil se couche au loin derrière le Mont Bénara. Forcément, le sol est moins brûlant mais cela importe peu à l’individu. Il n’a toujours rien aux mains, au torse ni aux pieds. Il longe les routes de Passamaïnty à Doujani, de Doujani à M’tsapéré, de M’tsapéré à Kavani, de Kavani à la barge… toujours aussi dangereusement.
Là encore, sa destination finale semble indéterminée. La seule cohérence dans ses déplacements est sa constance dans les voies empruntées : des routes abondamment fréquentées par les automobilistes et les piétons.
19h
C’est cette fois aux abords de la rocade de Mamoudzou qu’il erre, autour des réputés camion snack. « On lui donne parfois les restes des repas des clients. Il arrive qu’il se fasse payer un sandwich, mais c’est rare », témoigne un client régulier de la place. Ce soir-là, pas de sandwich ni de reste de repas… c’est du côté d’une pizzéria, non loin de là, qu’il pourra calmer son appétit, grâce, une nouvelle fois, à la générosité de certaines personnes.
« Nous donnons quand nous avons. Pour le coup, nous avons donc nous donnons. Après on a dû se recommander une pizza parce qu’on n’était pas rassasié mais ce n’est pas grave », confie ce couple. La route reprend, parts de pizza à la main pour l’homme à la ceinture en câble électrique. Vers où ?
20h20
A Ironi-Bé entre les communes de Mamoudzou et Tsararano, la nuit est sombre. Seuls les phares des voitures éclairent le personnage dans cette zone inhabitée. Alors qu’il n’avait jusque là jamais dévié des voies routières, l’homme s’introduit dans la forêt et disparaît dans la nature, dans le noir absolu, signant brusquement la fin de la filature.
5h30
Où s’est-il faufilé la nuit dernière ? A-t-il un abri de fortune ? De nouvelles questions me taraudent l’esprit. Je décide de revenir à l’endroit où il m’a échappé. Alors que le jour se lève je réintègre le parchemin et sillonne cette étendue de forêt quelques minutes. Pas de cabane. Aucun signe de vie. Le dernier acte d’une curieuse expérience, qui demeurera pleine de mystères…
À l’issue de son audition devant le juge des libertés et de la détention, hier soir, le chef d’entreprise réunionnais Téophane Naraynin, a été placé en détention provisoire. Il avait été interpellé mardi dernier dans le cadre d’une instruction ouverte en septembre 2015 à la suite de l’agression d’une avocate par quatre individus. De nombreux éléments ont permis d’établir un lien entre eux et l’homme d’affaire. Indices suffisamment « graves et concordants pour justifier sa mise en examen du chef d’association de malfaiteurs », détaille le communiqué du procureur de la République Joël Garrigue.
Guito à sa sortie de l’aéroport sous escorte policière
Le propriétaire de la société IBS, le Réunionnais Théophane Narayanin est actuellement en garde à vue à La Réunion. “Il est en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire”, expliquait l’adjoint du procureur Philippe Leonardo qui ne pouvait pas en dire plus en raison du secret de l’instruction. Cette “mesure de contrainte” en vers le chef d’entreprise estelle liée à l’affaire de l’avocate agressée aux Hauts Vallons en septembre 2015? Impossible à l’heure actuelle de le savoir. Pour rappel, des Réunionnais de passage à Mayotte ont été interpellés juste après les faits, suspectés d’être les agresseurs de l’avocate en question. Alors qu’ils s’apprêtaient à prendre l’avion pour la Réunion, ils ont été interceptés à l’aéroport de Pamandzi puis entendus dans cette affaire. Il s’avère que l’auxiliaire de justice qui a été frappé travaillait pour le cabinet de Me Sevin l’avocat de feu Frédéric D’Achery à qui Théophane Narayanin était opposé dans un contentieux concernant la carrière de Kangani. L’hypothèse d’un règlement de compte ou d’une expédition punitive n’a pas pu être confirmée à ce jour et l’entrepreneur a toujours démenti son implication dans cette affaire.
11 élus de l’opposition ont adressé cette semaine un courrier au maire de Bandrélé Moussa Ben Ali Moussa. Ils souhaitaient lui retirer les délégations de pouvoir du conseil municipal qui lui sont accordées.
Mais du fait de leur minorité, la “destitution” n’aura pas lieu. L’opposition à la municipalité de Bandrélé a voulu faire parler d’elle cette semaine. Hier se tenait un conseil municipal durant lequel 11 élus voulaient retirer les délégations de pouvoir du conseil municipal accordées au maire et désigner un nouvel élu pour bénéficier des délégations du conseil municipal. Mais au vu de leur minorité (11 signataires de cette demande sur 29 conseillers municipaux), leur demande ne devrait pas être recevable selon la direction générale des services de la mairie. En effet, depuis quelques mois déjà, des divergences en matière de gouvernance communale se sont créées entre la majorité du maire et l’opposition. “Nous n’approuvons effectivement plus vos méthodes et initiatives dans l’exercice de votre fonction de maire et dans l’utilisation des pouvoirs que le conseil municipal vous a accordés”, dénoncent les contestataires. Mais au lieu de se rendre au conseil municipal hier soir, les signataires de la lettre ont joué la politique de la chaise vide. Par cette stratégie, la réunion n’a pas pu se tenir étant donné que le quorum n’était pas atteint. Un autre conseil municipal doit se tenir incessamment sous peu sans obligation d’atteindre le quorum d’après la DGS. La demande des élus mécontents risque d’être rejetée du fait de la majorité dont dispose le maire. Ainsi, il devrait continuer de tenir ses délégations de pouvoir du conseil municipal. Le coup d’État de Bandrélé n’aura donc pas lieu. GD
Hier vers 8h du matin, un important dispositif de gendarmes a été déployé dans le quartier de Mandzarisoa à Mamoudzou pour interpeller un dealer bien connu dans le secteur. Les gendarmes et le procureur n’étaient pas en mesure hier après-midi de nous donner plus d’informations sur l’objet de l’interpellation. Vente de chimique, de bangué ou d’autres drogues, le chef d’accusation qui pèse sur l’individu n’est pas encore clair. Le parquet devrait en dire plus d’ici la fin de la semaine.
La préfecture a organisé hier en fin de journée à Longoni un exercice de lutte anti-terroriste afin d’envisager les pires scénarios en cas d’attaque sur le territoire. Les autorités ont simulé une prise d’otage dans un bus scolaire. Il a fallu plusieurs heures pour les forces de l’ordre pour neutraliser le tireur fictif. Plusieurs victimes ont été également imaginées afin de mettre les secours dans une situation de crise et d’urgence et afin d’observer leur capacité de réaction. La préfecture a régulièrement tenu informé les médias sur l’avancée de l’opération dans le but également de tester sa communication dans ce type de situation.