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Une décharge sauvage de produits usagés pour bébés découverte à Passamaïnty

Le président de l’association Mayotte Île Propre, Jacques-Martial Henry a découvert le weekend dernier sur les hauteurs de Passamaïnty, un tas d’ordures composées essentiellement de couches, pots de compote et boîtes de lait pour bébés. Des déchets bien ciblés qui pourraient faire croire que ce délit aurait pu être commis directement ou indirectement par une structure comme une garderie ou une crèche selon le président de l’organisme. « Cet acte ne peut pas être le fait d’une seule personne au vu de la quantité des déchets et de leur caractère récent », nous expliquait au téléphone Jacques Martial-Henry. « J’ai déjà vu des couches usagées jetées par-ci par-là, mais jamais en si grosse quantité », ajoutait-il.

Ainsi ce dernier via son association, a prévu de déposer une plainte auprès du procureur. Pour rappel, dans le cadre d’une véritable décharge sauvage, le code de l’environnement prévoit une peine maximale d’un an d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende.

Tourisme | La croisière s’amuse-t-elle ?

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Les plus observateurs l’auront remarqué : le bateau de croisière le Boudicca a fait escale toute une journée à Mayotte samedi dernier. Quelque 800 passagers ont eu l’opportunité de visiter l’Ile aux Parfums tandis que nous sommes montés à bord pour visiter ce géant des mers. Reportage.

Il est 17h à Mayotte ce samedi et nombreux sont les Britanniques du bateau de croisière le Boudicca à avoir fait l’impasse sur le sacro-saint « tea time », lui préférant une baignade dans l’un des plus grands lagons du monde. De retour sur le géant des mers qui a fait escale dans les eaux mahoraises, les touristes anglais sont extatiques : « Beautiful beaches », « Most lovely trip », « Best experience so far », « Excellent », « Very exciting », « Brilliant sights », « Fantastic ». Ces Britanniques en goguette ont fait fi de leur flegme légendaire et, enthousiastes, ont rivalisé de superlatifs pour décrire paysages, plages, coraux et poissons qui les ont émerveillés. Pourtant, ces fringants septuagénaires qui sillonnent les mers à bord du bateau de croisière norvégien ont déjà accosté le long d’autres rivages à la réputation idyllique, de l’Ile Maurice aux Seychelles.

Ainsi, preuve à l’appui, le potentiel touristique du 101ème département français sur lequel on projette, on tergiverse, on épilogue, on discourt depuis tant d’années, est bien réel et pourrait bien surpasser ceux de ses sœurs de l’océan Indien. Seul bémol émis par une vacancière francophone qui a passé sa journée à jouer l’interprète : le manque de personnel d’accueil parlant anglais sur les sites touristiques.

Plus de 400 visiteurs pris en charge

Céline, de l’opérateur touristique Baobab Tour, énumère les multiples activités des 440 touristes anglosaxons ayant choisi de se faire guider : sorties en mer avec les prestataires nautiques, excursion à Musicale plage puis à Tahiti plage avec animation foklorique au jardin botanique de Coconi, ou balade en Petite-Terre, notamment sur le site des Badamiers. D’autres vacanciers ont opté pour la visite libre, d’autres encore sont restés à bord du Boudicca pour une journée de farniente sur les multiples ponts du navire avec, en toile de fond, les différentes îles et îlots de Mayotte, bordés par un lagon placide aux eaux émeraude. 

C’est le capitaine du navire lui-même, Mikael Degerlund, qui a pris le temps de nous faire visiter son bateau de 206 mètres de long, nous guidant à travers ponts, salles de dîner, bars, parcours de mini-golf, salle de gym et spa, saluant aimablement chaque passager, occupé à bouquiner face à la mer et sous les brumisateurs ou à se baigner dans la piscine d’un pont intermédiaire. Ce Finlandais, affable et circonspect, a déjà parcouru la plupart des mers et océans du monde. Son enfance sur les rivages scandinaves le prédestinait à une vie sur les flots. « Je viens d’une famille pauvre et le seul moyen de découvrir des endroits tels que Mayotte était de travailler sur des navires », explique sereinement le capitaine, dans un anglais parfait néanmoins teinté d’un léger accent exotique. Avoir sous sa responsabilité quelque 800 passagers à la moyenne d’âge élevée et 300 membres d’équipage n’effraie guère le vieux loup de mer qui a déjà, en 17 ans de carrière, manœuvré des monstres marins avec, à leur bord, plus de 1000 membres d’équipage. « Le plus dur, c’est d’être loin de sa famille », s’ouvre le capitaine qui, sur quatre mois, en travaille deux non-stop sur le navire. « Mais si vous aimez écouter, il y a beaucoup d’histoires à entendre sur un bateau », se console-t-il, évoquant la diversité – à la fois en termes d’âge, de niveau social et de nationalité – des passagers et membres d’équipage. 

Le Boudicca a quitté nos eaux samedi soir mais devrait revenir avec de nouveaux visiteurs à son bord le 9 décembre.

 

 

Perquisition du procureur à la mairie de Mamoudzou

Hier, midi, le procureur accompagné de la gendarmerie, a perquisitionné l’hôtel de ville de Mamoudzou. Cette enquête pourrait concerner l’attribution de certains marchés par la municipalité ces dernières années. Nous avons tenté de contacter par téléphone le parquet pour avoir plus de précisions, mais celui-ci n’était pas joignable.

« Non, il n’y a pas de coupure d’eau à Sada »

Des informations, voire des rumeurs, circulent sur des coupures d’eau prévues ce jour sur la commune de Sada. La SMAE dément ces informations et confirme qu’aucune interruption de la distribution d’eau n’est prévue aujourd’hui dans cette commune, sauf incident technique pouvant intervenir à tout moment. Le service clientèle du fournisseur en eau potable se tient à la disposition des usagers au 02 69 61 11 42 pour tous renseignements complémentaires.

 

Une application à la fois directe et progressive

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Un séminaire d’information sur la mise en application du Code du travail national à Mayotte dès le 1er janvier 2018, s’est tenu hier au cinéma Alpa Joe. Il a réuni les différents acteurs économiques et sociaux autour de la Dieccte (Directions des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) et Dominique Ledemé, chargé par le ministère du Travail de la transposition du Code du travail national à Mayotte. 4 tables rondes ont abordé les divers éléments qui vont changer dès le 1er janvier prochain et ceux qui entreront progressivement en vigueur. 

« L’objectif était de marquer le coup en rassemblant les entreprises, les partenaires sociaux et l’État », réagissait  Dominique Ledemé à l’issue du séminaire. Après la publication le 26 octobre dernier de l’ordonnance sur le Code du travail national à Mayotte, cet événement avait pour but de répondre aux interrogations et inquiétudes de chacun quant à l’entrée en vigueur des nouvelles règles dès le jour de l’an.

« Le Code du travail est applicable, comment fait-on pour l’appliquer? », tel était le fil conducteur de cette rencontre. Le directeur général du travail et la déléguée à l’emploi et à l’insertion professionnelle ont adressé aux acteurs socio-économiques de l’île un message vidéo dans lequel ils appellent tout un chacun « à prendre part au processus d’application » du code. La négociation, c’est le mot sur lequel insistait Dominique Ledemé car c’est bien de cela qu’il s’agira pour prévenir tout conflit. Car Mayotte est coutumière des mouvements sociaux en série, surtout depuis la grève contre la vie chère de 2011.  

Concernant la partie formation, L’État a voulu rappeler qu’il « ne sera plus seul maître sur le sujet ». « La gouvernance se fera désormais à 4 (État, Conseil départemental,  représentants des salariés et représentants des entreprises). Les acteurs ont la responsabilité de la mise en œuvre de ce Code », précise Dominique Ledemé. « Mais l’État ne se désengage pas », tient-il à ajouter. Il continuera via la Dieccte à fournir une assistance aux acteurs économiques et sociaux sans oublier de poursuivre son rôle de contrôle et de sanction « si besoin est ».

Qu’est-ce qui entre en vigueur dès le 1er janvier ?

Si l’installation du Code du travail est imminente, la mise en place est toujours en cours et le sera au moins durant toute l’année 2018. La phase d’état des lieux de l’existant, la définition d’une stratégie pour mettre en œuvre le Code et la question des moyens financiers et humains pour le réaliser sont un processus long. 

Néanmoins, le 1er janvier certaines règles entrent en vigueur sans délai. Dominique Ledemé a cité les exemples suivants : le travail intérimaire, les ruptures conventionnelles, la mise en place d’un conseiller du salarié ou encore le temps partiel. Mais en ce qui concerne le champ de la négociation, les mesures viendront progressivement.  Il s’agit par exemple de l’aménagement du temps de travail après l’entrée en vigueur des 35h, des sujets concernant le CDI (contrats à durée indéterminée), la mise en place des instances de représentants du personnel ou encore l’installation du Crefop (Comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles). « Mais attention, le but n’est pas de dire que l’application de ces mesures se fera plus tard », tient à souligner Dominique Ledemé avant d’aouter : « il faut que les choses entrent en vigueur dans un temps raisonnable ».

Des réunions de suivi seront régulièrement organisées. Le Medef (syndicat patronal) a demandé à ce que tous les acteurs et l’État se rencontrent tous les 6 mois. « C’est envisageable », répond le chargé de mission du ministère du Travail avant de conclure: « reste à savoir si on sera sur des rapports de force ou de la négociation. En tout cas, les partenaires sociaux ont l’air d’accord pour dire qu’il faut éviter le conflit ».  

 

Pour en savoir plus :

Des réunions d’information se tiendront lundi 27 et mardi 28 novembre à 9h à la Dieccte. Une autre se tiendra au restaurant L’Orient express à 9h mercredi 29 du même mois. Inscription préalable vivement conseillée. Tél : 02 69 61 16 57.

 

L’ancien maire de M’tsangamouji condamné à 2 ans ferme

Issouf Madi Moula, l’ancien maire de M’tsangamouji (2009 – 2014), a été condamné ce matin par le tribunal correctionnel de Mamoudzou à 2 ans de prison ferme pour fraude électorale. Ses deux comparses qui figuraient dans sa liste électorale, ont écopé de 18 mois de prison ferme. Pour rappel ils ont été reconnus coupables d’avoir réalisé des fausses procurations lors des élections municipales de M’tsangamouji en 2015. Tous ont reçu une inéligibilité et une interdiction de voter pour les 5 ans à venir. L’un des prévenus, agent du Conseil départemental, s’est vu refuser sa demande de non-inscription de la condamnation dans son casier judiciaire. Une décision qui devrait conduire à son licenciement de la collectivité. Les trois prévenus ont 10 jours pour faire appel.

Le personnel du lycée de Kahani exerce son droit de retrait

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Afin de protester contre les violences qui ponctuent régulièrement le quotidien du lycée de Kahani depuis deux ans et qui ont encore éclaté mercredi dernier, une majorité du personnel de l’établissement a exercé hier son droit de retrait. Explications.

Ils craquent. Hier, une majorité du personnel du lycée de Kahani (136 agents sur 160 environ, selon le  syndicat CGT Educ’Action Mayotte) a exercé son droit de retrait afin de protester contre les violences régulières éclatant depuis deux ans « tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’établissement », a indiqué   par voie de communiqué le collectif des personnels du lycée de Kahani. « Ce mouvement fait suite aux graves évènements qui se sont produits mercredi [dernier] devant l’établissement lors desquels deux groupes de jeunes se sont affrontés », a expliqué le collectif. Les forces de l’ordre ont dû intervenir alors que les caillassages se multipliaient à l’intérieur comme à l’extérieur de l’établissement, selon la CGT Educ’Action Mayotte. 

« Ils [les auteurs des violences] ont bien préparé leur coup à l’avance, en cassant les caméras de surveillance dans la nuit de mardi à mercredi, et en demandant à leurs petites sœurs et petits frères de casser des cailloux la veille », témoigne une enseignante du lycée. « C’est ça qui nous donne la trouille, c’est que ce ne sont pas des flambées de violence spontanées », explique-t-elle. 

Des bandes rivales à l’intérieur de l’établissement

Situé en plein centre de l’île, le lycée de Kahani accueille des élèves d’horizons géographiques divers et variés, ce qui provoquerait en son sein des altercations entre bandes rivales, selon l’enseignante  interrogée. Un assistant de prévention et de sécurité (APS) a récemment convoqué les chefs de bandes rivales de Mamoudzou et de Dembéni et est parvenu à « calmer le jeu », rapporte encore cette même pédagogue. « Mais pour combien de temps ? », se demande-t-elle, inquiète. Des armes blanches seraient régulièrement trouvées dans les sacs des élèves, rapportent les syndicats, et « ce fort climat d’insécurité chez les élèves et le personnel » les exhorterait à demander une autre affectation, selon le collectif des personnels du lycée de Kahani. Enfin, la présence d’un échangeur important de bus scolaires « constitue un facteur aggravant des violences », selon le collectif, les élèves de tous les villages s’y mélangeant ou y attendant souvent désœuvrés. Le collectif demande donc le déplacement de ce « hub ». Deux réunions devraient se tenir mercredi entre la préfecture, le vice-rectorat et le conseil départemental sur les problématiques de sécurité liées au hub, a indiqué hier le vice-rectorat.

2 CPE pour 1600 élèves 

Quentin Sedes, secrétaire général de la CGT Educ’action à Mayotte, pointe du doigt le manque d’effectifs : en 2010, il y avait 2 conseillers principaux d’éducation (CPE) pour quelque 900 élèves et en 2017, alors que l’établissement accueille 1600 élèves, il n’y a toujours que 2 CPE. 

 « Il n’est plus possible de faire grossir les établissements comme celui-ci », tempête Quentin Sedes, liant le phénomène de surpopulation scolaire aux violences qui éclatent aux abords des établissements. « Sur ce point, Madame le Vice-recteur semble déconnectée de la réalité, considérant que le problème est extérieur à l’Education nationale. Notre analyse de ce qui se passe sur le terrain est très différente : les violences se déroulent également aujourd’hui à l’intérieur des établissements et il s’agit donc bien de violences scolaires, en lien avec la surpopulation scolaire à laquelle nous sommes confrontés. Aussi, sans moyens éducatifs renforcés (AED et CPE), la situation continuera de se dégrader », a écrit le syndicaliste dans un communiqué présentant le bilan de la journée de grève du 16 novembre dernier.

Ainsi, le collectif des personnels du lycée de Kahani demande-t-il la création d’un troisième poste de conseiller principal d’éducation, d’un second poste de proviseur adjoint ainsi que de quatre nouveaux postes à temps plein de surveillants. « Tant que [ces] revendications ne seront pas acceptées par le vice-rectorat », le droit de retrait sera reconduit, a averti le collectif. 

Impossible de virer les élèves, selon un professeur

« Le vrai problème, c’est que depuis trois ans environ, la loi nous interdit de virer les élèves », estime une enseignante du lycée de Kahani. « Nous n’avons plus de moyen de pression », regrette-t-elle encore, évoquant l’unique assistante sociale du lycée, absolument « dépassée » par la situation sociale de beaucoup d’élèves, et l’équipe pédagogique « démunie face à l’énormité du problème ». « On s’est laissés déborder », reconnaît-elle aussi, indiquant qu’une réunion allait être convoquée afin de trouver en interne des solutions pour cadrer davantage les élèves problématiques. 

 

À la rencontre de … Zaïnaliambidina Nizari Andinani, avocat

« Je suis fier de ce que Mayotte m’a apporté, aujourd’hui je veux transmettre à ma façon »

Docteur en droit,  titulaire de deux Masters 2, dont l’un en Droit bancaire et financier, ancien conseiller bancaire, et désormais avocat au barreau de Mayotte : à 39 ans, Zaïnaliambidina Nizari Andinani a déjà eu 1001 vies. Toujours en quête de mieux, le Mtsapérois ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

S’il y a des personnes qui mettent des années à trouver leur vocation, ce n’est pas le cas de  Zaïnaliambidina Nizari Andinani. À 7 ans déjà, l’homme savait qu’il deviendrait avocat. À 14 ans, il voulait être avocat, mais aussi, en plus, docteur en droit. Une ambition nourrie et encouragée dès le début par sa famille : « Ma mère est originaire de M’tsapéré M’balamanga. Mon père est de Tsingoni.  Nous étions 10. Mes parents voulaient que l’on réussisse. Mon père n’avait pas fait d’études, mais il était dans l’armée, avant. Il était âgé et fatigué, donc il ne travaillait plus, mais on allait souvent au champ ensemble. Il m’a inculqué des valeurs. »

Le premier déclic lui viendra de sa sœur, Sania Youssouf. Un nom loin d’être inconnu puisqu’il s’agit de « la première Mahoraise à avoir ouvert un cabinet de conseil sur le territoire », explique-t-il. “Elle faisait des études de droit à Bordeaux. À l’époque, c’était compliqué pour une femme de faire de longues études. Elle a dû rentrer. Mais c’est elle qui m’a donné le gout, l’envie d’aller jusqu’au bout ». 

Cette ambition a été renforcée dès son arrivée au collège de Mamoudzou, après avoir redoublé son CM2, à l’école primaire de Doujani. “J’ai été en CP1 et en CP2, puisque les écoles maternelles n’existaient pas. Enfin, il y en avait deux, je crois, mais elles étaient privées. Tout s’est bien passé jusqu’à ce que je rate mon examen d’entrée en 6ème. Je me rappelle que cela avait choqué mon instituteur, Monsieur Alexandre Dumas. Il s’était renseigné et avait découvert qu’on m’avait fait redoubler parce qu’il y avait des enfants beaucoup plus âgés que moi, et qu’il fallait les faire entrer au collège en priorité. Ce jour-là, je me suis dit que plus jamais je ne redoublerai ». 

La deuxième rencontre déterminante de sa future vie professionnelle, Maitre Nizari Andinani la fera des années plus tard, à l’ancien palais de   justice de Mayotte : « J’étais au lycée, et j’aimais bien entrer, de temps en temps, au palais de justice. Ce jour-là, je suis tombé sur un avocat qui plaidait. C’était Mansour Kamardine. J’étais admiratif devant son éloquence et sa technique. Des années plus tard, nos chemins se sont croisés. Aujourd’hui, je travaille dans son cabinet ». Sa détermination à être docteur lui vient du soutien inconditionnel de ses proches dans sa quête de réussite. Elle lui vient également d’une rencontre qui a eu lieu après avoir obtenu sa Maîtrise. « Un jour, à l’aéroport, je rencontre Mahamoud Azihary, docteur en économie, seul docteur à M’balamanga. C’est comme ça qu’on me l’a présenté. Il m’a encouragé à aller jusqu’au bout, et m’a dit qu’il espérait que je devienne le premier docteur en Droit à M’tsapéré. Je le voulais aussi et j’y suis parvenu ». Malgré son Bac littéraire, le docteur s’intéressera de près à la finance durant ses études. La thèse qu’il a soutenue en 2009 s’intitule d’ailleurs « Le financement du développement économique et durable par les systèmes financiers informels, dont le microcrédit et la tontine à Mayotte ». Une thèse qu’il a soutenue et pour laquelle il obtient une mention très honorable avec félicitations et applaudissements du jury, ainsi que le droit de publier en l’état ses recherches. Chose qu’il compte bien faire, après avoir effectué quelques mises à jour.

Son mémoire de recherche, lui, s’intitulait « Essai d’introduction d’un phénomène traditionnel dans un système bancaire moderne : la tontine – “le chicowa ” –  à Mayotte ». Cette envie de faire de la finance lui vient d’un autre homme : Ahmed Ali Mondroha. « Je ne le connaissais pas. On m’en parlait parce que c’était quelqu’un de ma famille. Il faisait des études dans la finance, et c’était le premier Mahorais à faire des études longues dans ce domaine. Il était ambitieux. Cela m’a donné envie de le faire aussi. » 

Entre temps, il passera le concours pour entrer à l’école des avocats  et sera accepté. “Je me suis dit que je n’allais pas passer le grand oral, parce que je voulais continuer mes études, et je voulais travailler. L’entreprise où j’avais effectué mon stage voulait me garder, mais finalement j’ai été débauché par la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées. J’y ai travaillé cinq ans, et ce, sans abandonner mes études. Son deuxième Master 2 a pour intitulé Contrats et Responsabilités des Professionnels.

Si le parcours universitaire a été couronné de succès, tout ne s’est pas fait sans mal. « À 19 ans, je partais en métropole pour la première fois, sans ma famille. Mes frères et mes sœurs m’avaient raconté comment c’était. Mais entre ce qu’on nous dit et ce qu’on vit réellement, ce n’est pas pareil. C’était un choc culturel. J’ai pu surmonter cette rupture parce que j’étais curieux de nature. Je voulais voir, découvrir cette France métropolitaine. » 

La première année se passe sans encombre : « Même si le parcours de Droit est compliqué, je voulais prouver qu’on pouvait valider son année du premier coup. Après, il y a eu le contrecoup. La deuxième année, je me suis relâché. C’était compliqué. J’ai redoublé et ça m’a fait un choc. Je n’avais jamais redoublé depuis le CM2. Je me suis remis au travail, je suis parti en 3ème année, puis je me suis relâché. Au final, j’ai mis 5 ans à valider ma licence, mais le plus important, c’est que la motivation était toujours là. J’étais arrivé en métropole avec un objectif et je voulais repartir avec cet objectif atteint. « 

Parti en 1998, l’avocat reviendra finalement s’installer définitivement à Mayotte en décembre 2015. « On se dit toujours qu’on va rentrer, mais pas tout de suite. La France, c’est ma patrie. Toulouse, c’est ma ville d’adoption. Mayotte, c’est chez moi. C’est mes entrailles. J’avais des propositions d’emploi aussi bien en Métropole qu’à l’étranger. J’ai travaillé dans le secteur bancaire, dans des cabinets de conseils aussi. Mais je me suis dit que ça serait dommage de rester en métropole alors que je pourrai transmettre tout cela chez moi. Et je voulais aussi me rapprocher de ma famille ». 

Depuis, Zaïnaliambidina Nizari Andinani est inscrit  au barreau de Mayotte. Il intervient également au Centre universitaire de Dembéni et auprès d’organismes de formation, dans l’objectif de transmettre ces connaissances que d’autres lui ont donné envie d’ acquérir.   

PORTRAIT CHINOIS

  • Si vous étiez une personnalité : Nelson Mandela
  • Si vous étiez un animal: un phénix. Je renais toujours de mes cendres.
  • Si vous étiez une couleur : le rouge, bien sûr! Je pense au FCM ( Football Club de Mtsapéré), à Tsingoni, à Monaco, etc. 
  • Si vous étiez une qualité : la persévérance. 
  • Si vous étiez un défaut: je ne suis pas modeste, car il n’y a que de la fausse modestie, et les choses fausses ne me conviennent pas. 
  • Si vous étiez une citation: c’est l’extérieur qui m’attire, mais c’est l’intérieur qui m’inspire. C’est de moi,   dans un livre pas encore publié.

 

La BFC accorde 15 millions d’euros de crédit au Sieam

La banque BFC et le syndicat des eaux ont signé vendredi dernier un accord de partenariat concernant la mise en place d’un crédit de 15 millions d’euros dans le cadre de la réalisation de grands travaux structurants.

Le Sieam va pouvoir se reposer sur une aide financière de la banque BFC pour les trois ans à venir. Avec 15 millions d’euros de crédit de trésorerie accordé par l’institut bancaire, le Sieam va pouvoir réaliser le système d’assainissement des eaux usées du centre (réseaux de collecte et centre d’épuration) ainsi que les travaux de renforcement de la chaîne de transfert des eaux usées de Mamoudzou vers la Step (station d’épuration) de Baobab. Des projets qui s’inscrivent dans le programme pluriannuel d’investissement 2015 – 2020 du Sieam. L’opération menée avec la BFC a pour but de relayer une partie des subventions Feder (fonds européens) accordées au Sieam.  

« C’est un partenariat historique. On va utiliser ce crédit de manière efficace et honnête pour faire avancer Mayotte », a déclaré le président du Sieam Moussa Mouhamadi Bavi. « Ce versement a été concrétisé le temps que les fonds européens arrivent. Cela va servir à payer les entreprises », a poursuivi le président. 

« À partir du 15 janvier, les Mahorais n’auront plus de problèmes d’eau »

En attendant, les 70 millions d’euros annoncés en 2016 par la ministre des outremers de l’époque Ericka Bareigts et la Caisse des Dépôts ont été affectés à la réalisation de 6 forages, l’agrandissement de l’usine de dessalement qui sera livrée en janvier 2018. Enfin, ils ont aussi servi à l’interconnexion des deux retenues collinaires. À noter également que la DUP (déclaration d’utilité publique) de la troisième retenue a été lancée. « À partir du 15 janvier, je pourrai dire aux Mahorais qu’ils n’auront plus de problèmes d’eau, car nous avons fait le travail qu’il fallait », a conclu Moussa Mouhamadi Bavi.

 

Le parcours santé de Mahabou a coûté 40 000 €

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Le Conseil départemental, la DJSCS (Direction de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale) et Mayco (absent de la cérémonie à cause du mouvement social qui frappe actuellement l’entreprise) ont inauguré hier le nouveau parcours santé de la pointe Mahabou. Un projet qui a coûté environ 40 000 €.

Des jeunes et des associations étaient les premiers à officiellement inaugurer le tout nouveau parcours santé du parc de la pointe Mahabou. Après les discours des officiels et la pose de la plaque inaugurale, une démonstration a été réalisée. L’occasion de montrer la diversité des agrés installés. Tractions, abdominaux ou étirements, de nombreux exercices peuvent être réalisés grâce aux modules installés. Ces derniers ont remplacé les précédents devenus vétustes et délabrés. Une initiative qui vise à encourager tout un chacun à faire du sport pour garder la forme. 

Le projet a coûté 40 000 €. 30 000 € ont servi à l’achat des modules et l’installation de panneaux. Entre 2 000 et 3 000 € ont été consacrés à l’installation des équipements. Le tout a été financé par l’embouteilleur Mayco dans le cadre d’une campagne de « healthwashing » qui consiste pour une entreprise privée à soutenir financièrement un projet inscrit dans la promotion du sport et de la santé. Le Département quant à lui a financé l’élagage, la rénovation du portail d’entrée et de quelques panneaux de signalisations ou informations à l’intérieur du parc à hauteur de 4 000 € environ.   

Un projet d’arboretum à Coconi

Cette opération est aussi l’occasion pour le département de donner une seconde vie au parc qui trop longtemps souffert d’une mauvaise réputation en termes d’insécurité. 2 à 3 agents de sécurité effectuent des rondes de 7h à 19h, heures d’ouverture du parc, en plus des visites régulières de la police municipale. Le recrutement d’emplois aidés a aussi aidé à endiguer le phénomène des chiens errants dans le parc. « Mais des progrès restent encore à faire dans ce domaine et au niveau de la proximité avec le public », expliquait Anil Akbaraly chef de service environnement au Conseil départemental à l’issue de la cérémonie. Un projet de page Facebook consacrée au parc est par ailleurs à l’étude. « Il pourrait faire office de livre d’or. Chaque usager pourrait laisser des remarques afin de nous aider à améliorer le service », explique Anil Akbaraly. 

En attendant, cette réalisation du parcours santé en appelle d’autres puisque le service environnement réfléchit pour 2018-2019 à la création d’un arboretum au Jardin botanique de Coconi (géré par le Département au même titre que Mahabou) avec la mise en place de microhabitats représentatifs de Mayotte comme la forêt sèche ou la forêt humide. Des projets d’airs de jeux sont également dans les cartons du Département. 

Les initiatives fleurissent lentement mais sûrement malgré des budgets restreints. État, collectivités et éventuellement entreprises privées comme dans ce cas précis, doivent poursuivre leur travail de coopération afin de développer des projets. 

 

Fraude électorale | L’ancien maire de M’tsangamouji risque la prison

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Trois hommes dont l’ancien maire de M’tsangamouji Issouf Madi Moula, comparaissaient devant le tribunal correctionnel hier pour des faits de fraude électorale. Ils sont soupçonnés d’avoir réalisé plus de 80 fausses procurations lors des élections municipales de M’tsangamouji en 2015. Les prévenus risquent de la prison ferme.

En novembre 2015, sa garde à vue avait fait couler beaucoup d’encre. Après deux ans d’instruction, l’ancien secrétaire fédéral du Parti socialiste et ex-maire de M’tsangamouji était sur le banc des accusés hier au tribunal correctionnel de Mamoudzou aux côtés de deux de ses colistiers poursuivis eux aussi pour « entrave aux opérations de scrutin par manœuvres frauduleuses » autrement dit fraude électorale. Ils sont soupçonnés d’avoir en septembre 2015 falsifié 84 procurations destinées à fausser le résultat de l’élection municipale. Un scrutin qui a vu finalement la victoire d’Ibrahima Saïd Maanrifa (Les Républicains).     

Les procurations en question au moment des faits ont pu être interceptées à temps par la préfecture qui ne les a ainsi pas comptabilisées dans le dépouillage des voix. S’en est suivie une mise en examen avec interdiction de quitter le territoire de Mayotte. Mais voilà, l’ancien cadre du PS mahorais nie être impliqué dans cette affaire. Il accuse ses colistiers Assani et Issouf d’être à la manœuvre. « Il les soupçonne d’avoir fait un excès de zèle en somme pour favoriser leur candidat », explique le procureur avant de dénoncer une fable de la part de l’homme politique : « Comment peut-on croire que le secrétaire fédéral du PS à Mayotte et la tête de liste socialiste aux élections municipales à M’tsangamouji ne soit pas au courant de l’opération ».  

La fraude électorale, une habitude à Mayotte?

Les trois prévenus se sont réunis en 2015 à l’approche de l’élection municipale dont le premier scrutin en 2014 avait été annulé par décision du Conseil d’État, car le résultat du second tour avait débouché sur un écart d’une voix. Lors de cette rencontre, les candidats inscrits dans la liste Ouvoimoja (PS) avaient ainsi évoqué la question des procurations. « J’avais proposé d’aller chercher les procurations des électeurs qui ne pourront pas se déplacer aux urnes, mais pas celle de recourir à de fausses procurations », jure l’ancien candidat. Pourtant ses deux comparses qui ont reconnu les faits, affirment qu’Issouf Madi Moula était au courant. Il est même désigné comme l’instigateur de la fraude. Assani était chargé d’envoyer les procurations depuis la métropole. « Ce sont les instructions que l’on m’a données », indique-t-il. Ce dernier a même reçu une somme d’argent de 600 € de la part du secrétaire fédéral pour acheter un billet d’avion. « C’était pour qu’il se rende à Madagascar afin de réaliser des gris-gris pour nous protéger et gagner les élections », justifie l’ancien maire de M’tsangamouji. « Ça, c’était notre couverture pour que je me rende en métropole », a répondu Assani. 

Ce dernier, une fois arrivé dans l’hexagone, a envoyé les procurations depuis Toulouse et Lyon dont une vingtaine du même bureau de poste ce qui a éveillé les soupçons de la commission électorale et des enquêteurs. À cela s’ajoutent les faux tampons de la police ou de la gendarmerie et une écriture manuscrite identique sur de nombreux cerfas (formulaire administratif réglementé). Une falsification grossière accablée par des preuves irréfutables comme les scans de fausses procurations retrouvées dans le smartphone du troisième prévenu, Haidar. Face à ces nombreux éléments probants, le procureur a requis 14 mois de prison fermes pour les trois individus avec mandat de dépôt. Le juge et ses assesseurs ont mis l’affaire en délibéré au 22 novembre, 10 000 € d’amende chacun et une inégibilité de 5 ans.

Au vu des faits, les juges n’ont pas manqué de rappeler les problèmes récurrents que rencontre l’île à l’approche d’un scrutin électoral en termes de fraudes. En témoigne les récents soupçons de fausses procurations utilisées lors des dernières élections législatives dans la circonscription nord. Une affaire qui a conduit à la mise en examen en août dernier d’un gendarme qui a reconnu devant le juge d’instruction avoir utilisé de fausses procurations au profit de la candidate socialiste Ramlati Ali, gagnante du scrutin, sans que celle-ci puisse pour le moment être soupçonnée d’avoir été impliquée de près ou de loin dans ces agissements. Ces affaires sont néanmoins « symptomatiques » selon l’expression du juge Banizette, d’une vision de la politique qui sert d’abord les intérêts personnels avant l’intérêt général. Le tout agrémenté de pratiques douteuses, voire illégales comme « les porteurs de valises ou les distributions de cartons de mabawas à la fin des meetings », malheureusement très répandues à Mayotte a rappelé le magistrat. Mais au fond, ces politiques véreux ne font-ils pas que reproduire ce qui se fait ou ce qui s’est fait ailleurs, notamment en métropole à d’autres échelles et/ou avec d’autres méthodes ?

 

Des traces d’un insecticide interdit en France présentes sur des tomates de Mayotte

Des prélèvements ont été réalisés par les services de l’État (service CCRF de la DIECCTE et le service alimentation de la DAAF) sur des tomates vendues en bord de route. Un nombre significatif de ces résultats d’analyses démontre que certains producteurs à Mayotte ont recours à un insecticide, le diméthoate, dont l’utilisation est prohibée en France pour le traitement des tomates. De plus, sa mise en œuvre mal maîtrisée conduit à observer des taux de contamination très importants.

Il est rappelé que l’utilisation de ce pesticide interdit comporte des risques sanitaires importants pour la santé des consommateurs mais aussi pour celle des producteurs qui les utilisent, tout en favorisant les réseaux d’approvisionnement illégaux. Par arrêté, le préfet de Mayotte vient de prendre une mesure administrative de mise sous surveillance de la commercialisation des tomates produites à Mayotte sur la base du code de la consommation. Cette mesure entre en application à compter de ce jour, pour une durée de 150 jours, soit jusqu’au 13 avril 2018.

Quiconque propose des tomates à la vente, doit pouvoir justifier de l’origine et de la provenance du lot par une facture d’achat, un bon de livraison ou tout document permettant d’identifier la provenance du lot et l’établissement de production. En l’absence de présentation immédiate d’un document, une mesure administrative de retrait du marché et de destruction, pourra être mise en œuvre.

 

Opération anti-délinquance à Kawéni

Une opération anti-délinquance de grande envergure a été menée par la police nationale, la PAF et la police municipale très tôt ce matin dans les quartiers Bandrajou et Manga Télé à Kawéni.

Victimes de caillassage la semaine aux abords du lycée de Mamoudzou Nord par de jeunes individus non scolarisés dans l’établissement, les forces ont voulu montrer qu’il n’existe pas de zone de non droit. Ainsi, 10 individus en situation irrégulière ont été interpellés à Bandrajou. Ils seront transférés au centre de rétention administratif de Pamandzi et reconduits à la frontière. Du côté de Manga Télé, l’accent a été mis sur l’enlèvement de conteneurs usagers qui servent de squats aux jeunes délinquants ainsi qu’à la chasse aux chiens errants qui prolifèrent dans la localité. Probablement informés par cette descente, les délinquants avaient pris la fuite, mais les policiers ont pu toutefois intercepter 3 chiens dans un banga. 

Cette action menée par le Bureau Partenariat Prévention (BPP) a mobilisé 25 policiers nationaux, 12 de la police aux frontières et 12 agents de la police municipale. Selon l’adjoint du responsable de la sécurité publique, Christophe Demeusy, « ce genre d’opération sera renouvelée régulièrement dans plusieurs quartiers afin de lutter contre les agressions à répétition devant les établissements scolaires ». 

 

 

Des élèves improvisent des barrages entre Doujani et Passamainty

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Hier matin entre 5h et 9h, des collégiens et lycéens ont monté des barrages sur la route entre Doujani et Passamainty. Ils demandent l’installation d’abribus afin de se protéger de la pluie. La circulation a donc été perturbée pendant près de 4 heures. Une délégation a finalement été reçue par la municipalité de Mamoudzou dans l’annexe de la mairie située à Passamainty afin d’obtenir des solutions de la part de la commune.

La situation était quelque peu tendue hier matin au niveau des carrefours giratoires de Doujani et Passamainty. Des dizaines d’élèves en colère ont décidé très tôt de bloquer la route nationale afin de protester contre l’absence d’abribus alors que la saison des pluies vient de démarrer. La police était sur place afin de prévenir tout débordement. Fort heureusement, aucun incident n’a été signalé. Au bout de quelques heures, deux délégations d’élèves ont été reçues par la commune, le Deal (Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) et la police municipale dans l’annexe de Passamainty. Un appel au dialogue qui a convaincu les jeunes de lever leurs barrages.

Le premier groupe d’élèves reçu a formulé une demande concernant la construction d’abribus à Doujani. Un projet mené par la Deal est déjà en cours. “Les travaux vont démarrer mi-janvier”, nous assurait hier au téléphone Mohamed Moindjié, deuxième adjoint au maire de Mamoudzou. “Mais il y a également des projets d’abribus dans d’autres villages de la commune”, ajoute-t-il.

Concernant Passamainty, les élèves demandent un point de ramassage scolaire au niveau du rond-point de Passamainty-Tsoundzou. “Sur le principe, on est d’accord, mais il doit y avoir une réflexion sur la sécurité et l’organisation du site. C’est un sujet qui sera abordé ce vendredi”, répond l’élu municipal.

Cette rencontre aura un caractère général concernant les transports dans l’agglomération de Mamoudzou. Il rassemblera le Département, la préfecture, le vice-rectorat, la mairie, la Deal et l’intercommunalité. “Si les élèves le souhaitent, ils pourront y assister”, souligne Mohamed Moindjié. Le transporteur Matis sera également présent. “Des dysfonctionnements au niveau de la circulation des bus ont été signalés par des usagers. Il faut donc trouver des solutions pour améliorer le service”, a déclaré la mairie.

Une autre rencontre se tiendra plus tard (pas de date précise) sur la mise en place des arrêts bus du futur réseau interurbain. Cette réunion concernera la Cadema (intercommunalité de Mamoudzou et Dembeni), la Deal et la mairie de Mamoudzou.

Le chantier des transports en commun est vaste. Les problèmes liés aux bus scolaires sont souvent sujets à des débordements ou des accès de fièvre au sein d’une population juvénile à fleur de peau. Il est plus qu’urgent de répondre à ces enjeux pour éviter des dérives comme le caillassage des autocars, le blocage des routes et des affrontements avec les forces de l’ordre.

Grand mariage / Manzaraka : l’entraide encore privilégiée pour le financement

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Le manzaraka, ou grand mariage, est un passage obligatoire pour tout Mahorais souhaitant s’inscrire dans la tradition. Cette cérémonie peut facilement rassembler plus de 300 personnes : colliers de fleurs, mbiwi, mais surtout liasses de billets. Le manzaraka a un coût ! Alors, comment est-il financé ?

Minimum 20 000 euros, c’est le montant moyen que la mcharoussi (mariée en shimaoré) récolte lors d’un « bon » manzaraka. En ce qui concerne les frais liés au grand mariage à Mayotte, le chiffrage exact est quasi impossible à définir. Considérée comme la cérémonie phare du grand mariage, le manzaraka suscite des dépenses pharamineuses, tant au niveau des moyens mis en place (location des chapiteaux, repas, boissons etc.) qu’au niveau de l’argent dédié à la mariée durant les différentes danses. Les nouvelles générations de Mahorais y prennent part tant bien que mal, quitte à s’endetter.

Le prêt bancaire boudé au profit de divers microcrédits

Le cas de Nadia, 26 ans, enseignante originaire du sud de Mayotte est courant. La jeune femme a procédé au mafounguidzo  (le mariage religieux) en 2015, mais a finalisé son union en célébrant le manzaraka l’été dernier. Avec un salaire de 2500 euros par mois, Nadia n’a pas souhaité contracté de prêt bancaire : ce n’était pas la solution patente pour l’enseignante, qui avait déjà un prêt de 30 000 euros à son actif, pour l’achat d’une voiture. « Grâce au chicoa (voir encadré), j’ai récolté 800 euros. J’ai également participé à un mtsango.  Avec les jeunes de ma génération, on a chacun cotisé à hauteur de 20 euros par mois, j’ai pu en tirer 1300 euros », indique la jeune femme. En ce qui concerne les dépenses restantes, la famille est un pilier financier sur lequel la jeune femme a pu se reposer   » Mon grand-frère a payé les deux zébus, 7000 euros. Mes deux autres frères ont chacun cotisé 1500 euros, ma grande-sœur a participé à l’achat des denrées alimentaires à hauteur de 1000 euros, mes deux autres sœurs ont chacune donné 500 euros ».  La participation familiale n’étant toujours pas suffisante, Nadia a procédé à des crédits par-ci par-là : « J’ai dû faire  des microcrédits auprès de différentes institutions, sinon je n’aurais pas pu financer les prestataires, les décorations, les cageots de boisson, etc. Tout cela m’a quand même coûté 20 000 euros. »

Le manzaraka et tout ce qui s’ensuit

« L’après manzaraka » est une partie à ne pas négliger. Après son grand mariage en août 2017, Saidati 26 ans, enseignante, a contracté un prêt d’un montant de 38 000 euros sur sept ans, auprès de la Bred afin d’achever les travaux de sa maison. Saidati gagne 2800 euros par mois et rembourse ainsi 500 euros par mois : « J’ai rempli le dossier pour la demande de prêt en mai 2007, et j’ai eu les sous en août 2017. Ma famille a financé le manzaraka, et moi je me suis occupée de l’autre partie : finir ma maison. » Elle poursuit : « Avec le chicoa, j’ai récolté 9000 euros, c’est ce budget qui a servi à financer mes déplacements en Chine et à Dubaï pour faire les achats d’ameublement de ma maison etc ».  Et si aujourd’hui la jeune femme est incapable de chiffrer le montant total des dépenses liées au manzaraka, elle reste consternée quant aux frais qui en découlent « A l’issue du manzaraka, j’ai eu 30 000 euros mais le montant des dettes cumulées est tellement élevé qu’il ne reste plus rien pour moi ».

La tontine ou le moyen de financement traditionnel incontournable

La fameuse tontine reste un moyen de financement ancien mais toujours en vogue dans la société mahoraise. Cette association d’épargnants qui mettent en commun un certain montant permet une rentrée d’argent plus ou moins importante.  C’est le cas du « chicoa » ou encore du « mtsango », qui connaissent un succès fulgurant au sein des familles mahoraises : après avoir cotisé une certaine somme par mois, chaque membre touche la somme totale chacun son tour.

Banques et prêts

Les grandes banques de l’île ne proposent pas de crédit spécifique au manzaraka. Le Crédit agricole et la BFC parlent de prêt lambda, soit un prêt à la consommation. En revanche, la BFC a révélé procéder à offres promotionnelles en amont, lorsque la période des manzaraka approche.

Constructions illégales en pleine nature : la démolition impossible

Le Conseil constitutionnel vient de déclarer conforme à la Constitution les dispositions de l’article L.480-13 du Code de l’urbanisme. Cette décision valide l’impossibilité de demander la démolition d’une construction illégale…

Sauf dans des cas bien précis et trop limitatifs. France Nature Environnement s’indigne de cette décision qui va à l’encontre de la préservation des milieux naturels, forestiers et agricoles. Seuls quelques pourcentages du territoire national bénéficient d’une protection renforcée en matière environnementale et architecturale. Avec les dispositions de cet article, adoptées par opportunisme dans la loi Macron et validées par le Conseil Constitutionnel, les constructions déclarées illégales après l’annulation du permis de construire ne pourront être démolies en dehors de zones protégées limitativement énumérées.

Raymond Leost, responsable du réseau juridique de France Nature Environnement, précise : « les riverains et associations restent dans l’impossibilité d’obtenir la démolition d’une construction illégale au prétexte de sécuriser des projets immobiliers. Il s’agit pourtant de la seule réparation efficace pour lutter contre l’artificialisation des espaces naturels, agricoles et forestiers. Cette décision intervient alors que les constats alarmants sur l’artificialisation des sols et la perte d’espaces naturels se multiplient. L’Etat français doit assurer une protection effective de ces espaces ».

De quoi laisser perplexe notamment à Mayotte au vu du très grand nombre de construction illégales qui grignotent petit à petit la forêt.

Grève au CHM : les médecins exercent un droit de retrait

La communauté médicale a exercé un droit de retrait hier matin afin de protester contre le blocage du CHM et de certains dispensaires dans le cadre du mouvement social entamé le 2 novembre et évoque un impact « important » sur la santé des habitants de Mayotte. Les médecins dénoncent également les violences exercées à l’encontre de personnels non grévistes. 

Entrées fermées et cadenassées, il n’est possible de pénétrer à l’intérieur du CHM que par les urgences. Depuis le 2 novembre, début du mouvement social mené par une intersyndicale déterminée, le CHM tourne au ralenti et bon nombre de dispensaires n’accueillent plus de patients. Seules les urgences vitales sont prises en charge. Une situation ayant un impact « important » sur la santé des habitants du 101ème département français, qu’a dénoncée jeudi matin la communauté médicale, soit près d’une centaine de personnes, en exerçant un droit de retrait durant une heure. « Nous ne sommes pas contre les grévistes et nous estimons d’ailleurs que leurs revendications sont légitimes », explique Philippe Durasnel, médecin en charge du pôle URSEC (Urgences, Réanimation, SMUR, Evacuations sanitaires, Caisson) et vice-président de la commission médicale d’établissement (CME). Si le praticien respecte le droit de grève, il dénie à l’intersyndicale « le droit de bloquer l’hôpital » et proteste contre « ces entraves à l’accès aux soins ». 

Des évènements dramatiques et d’éventuels décès

Impossible pour l’heure de donner une idée exacte de l’impact du mouvement social sur le fonctionnement du CHM mais Philippe Durasnel a déjà constaté un certain nombre de manquements « graves » : les consultations sont annulées, l’hôpital de jour ne fonctionne plus, les visites aux patients sont impossibles, les chimiothérapies en ambulatoire prennent du retard (ce qui entraîne des « complications graves voire l’échec des traitements »). En outre, des « évènements dramatiques » ont certainement eu lieu en périphérie, les habitants n’ayant pas accès aux dispensaires, a poursuivit le praticien qui évoque d’éventuels décès. « On investigue », précise-t-il. 

De même, le centre d’orthogénie n’ayant pu accueillir ses patientes, des femmes ont dépassé le délai légal d’interruption volontaire de grossesse alors qu’elles comptaient bénéficier d’une IVG – rappelons que le CHM est le seul centre de l’île où l’on puisse pratiquer des IVG chirurgicales. 

Philippe Durasnel a indiqué qu’un courrier avait été envoyé il y a cinq jours au préfet afin qu’il débloque l’hôpital mais que ce courrier était resté lettre morte. La préfecture de Mayotte a expliqué avoir bien reçu le message et veiller « comme c’est le cas depuis le début de la grève, à ce que les accès au CHM ne soient pas fermés, pour des raisons de fonctionnement, d’accueil des patients et de sécurité ». 

Altercations entre grévistes et non-grévistes

En marge de ces considérations d’ordre médical, d’autres problématiques ont émergé durant le mouvement social. Mercredi, un délégué syndical a été placé en garde à vue suite à la chute, intentionnelle ou non, d’un personnel non gréviste, a indiqué jeudi la police qui fait ce récit de l’altercation: « Une tente faisant office de poste médical avancé était installée dans la cour de l’hôpital. Alors que la victime, cadre de santé au CHM de Mamoudzou, tentait de réguler l’accès aux urgences, un des grévistes opposé à la présence de cette installation a commencé à la démonter. S’ensuivit une algarade à l’issue de laquelle la victime a chuté au sol et a perdu connaissance. Selon un témoin des faits, un individu aurait poussé violemment la victime qui aurait chuté au sol et serait restée inconsciente environ 30 secondes, se voyant octroyer 12 jours d’ITT suite à un traumatisme crânien et perte de connaissance. L’auteur présumé a été placé en garde à vue et libéré le jour même. La victime est toujours hospitalisée. » 

Les médecins opposés à la « querelle raciale »

L’intersyndicale, par la voix de son porte-parole Anli Rigotard, dénonce « une machination et une manipulation pour une meilleure ségrégation » et dément que le délégué syndical soit à l’origine de la chute de la victime. En outre, l’intersyndicale a déclaré mercredi avoir porté plainte contre plusieurs responsables du CHM pour « insultes et agressions verbales ». 

Philippe Durasnel, quant à lui, a souligné que « l’agression de mercredi n’était qu’une manifestation de violence parmi d’autres », mentionnant le cas de collègues « molestés et injuriés ». Chacun des deux camps évoquent des injures raciales. Condamnant fermement ces éclats de violence, le vice-président de la CME a déclaré ne pas vouloir participer à ces débats : « Il n’y a pas de querelle raciale, ce n’est pas le problème », a-t-il affirmé. 

Une rencontre par visioconférence entre l’intersyndicale et un représentant du ministère de la Santé s’est tenue hier après-midi. A 17h, toujours en réunion, l’intersyndicale déplorait « qu’aucune proposition » n’ait encore été faite. 

 

Décasage : condamnation confirmée en appel contre la délogeuse de Boueni

La cour d’appel a rendu son jugement hier matin concernant l’affaire d’expulsion arbitraire  en 2016 d’une ressortissante comorienne par la propriétaire du logement qu’elle occupait à Boueni. Cette dernière avait été condamnée en première instance à 6 mois de prison avec sursis simple et l’obligation d’effectuer un stage de citoyenneté. Le tribunal correctionnel l’avait également condamnée à payer 13 000 € de préjudice matériel et moral. Ayant fait appel de cette décision, la prévenue s’est vu confirmer hier sa peine par la cour d’appel. Une décision symbolique qui pourrait ou pas avoir un effet dissuasif sur les personnes qui seraient tentées d’expulser de manière illicite des locataires qui occupent légalement un logement ou un terrain. 

 

Les usagers des pontons de Mamoudzou et Dzaoudzi dénoncent un “racket”

Le collectif des usagers des pontons de plaisance de Mamoudzou et Dzaoudzi ont adressé un courrier au vitriol aux autorités de l’île concernant la gestion actuelle des marinas de l’île par la CCI. Manque d’entretien des structures, racket ou encore dégradations des bateaux, les critiques pleuvent sur la tête du délégataire. Voici en substance le contenu de ce courrier.

“Par le présent, nous tenons à attirer l’attention de Monsieur le préfet de Mayotte, de monsieur le Procureur de la République, de nos sénateurs et députés, sur la mise en place du collectif des usagers des pontons de plaisance de Mamoudzou et de Dzaoudzi qui est en droit, de se poser de nombreuses questions : Comme les délégations de service public sont soumises à des règles d’attribution et sur ce point la législation est claire ; elle considère que lorsqu’un contrat est soumis à des obligations de publicité et de mise en concurrence, elle ne peut être reconduite, sauf dans l’intérêt général et pour une durée d’un an. Le Conseil départemental, en sa qualité d’autorité portuaire, vient de conclure, à notre connaissance, un septième avenant au profit de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (C.C.I.M), n’y aurait-il pas un délit de favoritisme avéré ?

Pour information, le 28 mai 2015, l’assemblée délibérante a décidé de lancer une procédure de DSP classique (Article R 141-2 du code des ports maritimes) afin de confier la gestion des pontons à des entités spécialisées en matière d’infrastructures portuaires. Depuis cette date, la procédure de DSP est restée dans les tiroirs à croire que le Conseil départemental n’a pas le temps ou les compétences.

La C.C.I.M, depuis le remplacement des pontons en 2011, fait office de gestionnaire allant d’avenant en avenant sans se préoccuper de ses obligations de service public : égalité des usagers, continuité du service, adaptation constante des installations aux variations de l’intérêt général, etc.

Cela se traduit par une obligation de fournir toute une série de prestations : surveillance des installations, respect du cahier des charges, outillages, installations de sanitaires, remorquages, contrat d’entretien des infrastructures, etc. C’est d’ailleurs le nombre, la nature et la qualité de ces prestations, qui autorisent le gestionnaire à percevoir des redevances sur les usagers des ports.

Des plateformes au bord de la rupture

À Mayotte, il n’en est rien, la C.C.I.M ne trouve pas utile, depuis toutes ces années, de souscrire un contrat d’entretien pour les infrastructures et selon nos informations, récupérées auprès de spécialistes dans les travaux sous-marins à Mayotte, au prochain coup de vent fort, les infrastructures vont être arrachées.

Au vu de l’état général, catastrophique et des moyens de fixation, des pontons de Mamoudzou et de Dzaoudzi (chaînes et manilles proches de la rupture) n’y aurait-il pas mise en danger de la vie d’autrui ?

Ne nous attardons pas sur : l’absence de navire pour l’assistance aux bateaux à l’intérieur du périmètre portuaire, en cas de difficulté de manoeuvre ou d’avarie, l’absence d’un balisage des périmètres et chenaux des sites de Mamoudzou et Dzaoudzi, l’absence de sanitaires (info pour la C.C.I.M, sanitaires = ensemble comprenant lavabos, douches et water-closet).

Au niveau des mouillages légers, la loi littorale a prévu un encadrement juridique et permet aux gestionnaires des ports de plaisance d’affecter une partie des droits et redevances perçus à l’aménagement et à l’exploitation des mouillages, mais comme les services d’accueil des bateaux amarrés sur des bouées prévues dans le contrat de la DSP (délégation de service public) ne sont pas assurés par l’exploitant à quoi bon. Au niveau des gardiens, suite à nos contacts avec les personnes faisant office, il apparaît qu’un seul effectif est diplômé du Certificat de qualification professionnelle. (Le C.Q.P.A.P) permet d’effectuer la surveillance, la sécurité technique et incendie, l’accueil et le contrôle d’accès, mais aussi, très important les secours et assistance aux personnes). La C.C.I.M est — elle en infraction au niveau du Code du travail ? Revenons en 2015, quand la C.C.I.M était sous tutelle, l’état représenté par le Préfet Morsy, par arrêté préfectoral n ° 2015-391 a décidé de suspendre l’assemblée générale de la C.C.I.M et de nommer une commission provisoire avec pour mission de définir le nouveau rôle de la C.C.I.M sur la base de 8 thèmes stratégique à fort potentiel pour le développement économique de l’île. En 2015, la commission de finances devait statuer sur l’augmentation des prix effectuée en 2011, manifestement excessive passant de 1500 euros à 3218 euros pour les navires de 7 à 8 mètres. En 2017 sur une centaine d’usagers des pontons de Mamoudzou et de Dzaoudzi, 60 ont reçu de la C.C.I.M, des courriers de menaces d’enlèvement et de saisie de leurs bateaux s’ils n’effectuaient pas le règlement, des tarifs reconnus illégaux, par la Commission des finances en 2015. Or la C.C.I.M, n’a absolument pas compétence pour procéder à la constatation et poursuivre la répression des empiètements, occupations irrégulières, ou infractions de toutes natures à l’occupation du domaine public portuaire, cette compétence étant réservée au représentant de l’État dans le département où sont implantées les installations du port, c’està- dire en l’occurrence à monsieur le préfet de Mayotte. De plus cette C.C.I.M, ordonnait à ces mêmes usagers de signer un contrat d’une durée d’un an où toutes les obligations du gestionnaire ont disparu et où il est stipulé de “reconnaître que les ouvrages du port mis à sa disposition sont en bon état d’entretien”. Pour les professionnels, d’après l’article R 5311-1 du code des transports, la durée du contrat doit être de cinq ans, afin d’assurer, à ces derniers une sécurité juridique. De même, par un document en notre possession, provenant des avocats de la C.C.I.M, nous avons confirmation que les tarifs pratiqués sont entachés d’illégalité par rapport aux précédents. Ces mêmes avocats leur conseillent d’éviter une décision du Tribunal administratif, qui pourrait constater l’illégalité des tarifs et provoquer de la part des usagers des demandes de remboursement.

Enfin, nous, plaisanciers, acteurs touristiques et pêcheurs, composant le groupement des usagers des pontons de Mamoudzou et Dzaoudzi, allons-nous devoir encore supporter, longtemps, ce manque de prestations, ces dégradations sur nos navires, ces tarifs illégaux, ces menaces et ce racket ?

Ce courrier sera transmis à monsieur le procureur de la République, accompagné, des documents en notre possession (attestations de racket contre des plaisanciers, courrier envoyé suite à des menaces transmises à la direction de la C.C.I.M et resté sans réponse, dépôt de plainte et divers documents).”

Mayco tourne au ralenti depuis le 27 octobre

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Depuis près de deux semaines, l’entreprise productrice de Coca-Cola à Mayotte, Mayco, connaît un mouvement social qui a ralenti considérablement son activité.

Les grévistes réclament notamment des améliorations quant à leurs conditions salariales. Ils ne bloquent pas l’entreprise mais ils ont installé leur piquet de grève à l’entrée des locaux situés à Kangani. Les 115 grévistes sur les 140 à 160 salariés que compte la société sont en grève depuis le 27 octobre. Plusieurs revendications sont portées par les salariés en colère. Ils demandent la réintégration d’un de leur collègue licencié car soupçonné d’avoir agressé et menacé un autre collègue avec un couteau. « On conteste ces accusations. La présumée victime dit d’ailleurs ne pas avoir vu son interlocuteur avec un couteau. Ils se sont juste disputés », assure Soilihi Midaïn délégué syndical de CGT Ma. Une plainte a été déposée. « Cette affaire est à présent entre les mains de la justice », a conclu sur ce sujet le syndicaliste. Les grévistes demandent également la revalorisation des primes existantes, le paiement des heures supplémentaires et l’application des accords issus des NAO (négociations annuelles obligatoires) pour tous les employés. Une augmentation de salaire de 4% a été accordée par la direction mais selon la CGT certains en ont été exemptés. « Nous demandons qu’ils en bénéficient et qu’il y ait un rattrapage. On ne sait pas pourquoi ils ont été mis de côté », réagissait Soilihi Midaïn. Enfin, le syndicat demande la fin « des abus de pouvoir et du harcèlement moral » dont certains cadres de l’entreprise sont soupçonnés. Pour le moment, la CGT Ma dit n’avoir eu aucune réponse de la direction de Mayco. Par conséquent, elle a saisi la direction du travail (Dieccte). Cette dernière aurait envoyé un mail à la direction de l’entreprise mais aucune réponse n’aurait été donnée selon le délégué syndical. Pendant ce temps-là, les non-grévistes poursuivent leur activité. « Nous ne bloquons pas le site », tient à préciser le délégué syndical avant d’ajouter : « on a respecté les conditions de la direction à savoir laisser les non-grévistes travailler mais pour le moment elle refuse de nous rencontrer sous prétexte qu’elle ne veut pas négocier sous la pression et les menaces. Mais nous n’avons jamais menacé qui que ce soit. C’est la direction qui fuit les négociations ». Lundi dernier, les grévistes ont manifesté de Longoni jusqu’à Mamoudzou en organisant une opération escargot. A présent ils n’excluent pas l’éventualité d’une manifestation dans les rues du chef-lieu afin de faire bouger les lignes.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes