Après l’annonce la semaine dernière de la suspension des tours d’eau pendant trois semaines, les autorités affirment officiellement qu’aujourd’hui l’eau du robinet est potable dans toutes les communes de l’île.
La semaine dernière la Smae, avait déclaré la potabilité de l’eau dans tous les villages du sud sauf à Mtsamoudou : “nos contrôles vendredi matin montrent que l’eau est aussi potable dans ce village”, certifie l’entreprise chargée de la distribution de la ressource. Ainsi le service d’eau potable est rétabli dans tout le sud. Il peut toutefois arriver que ponctuellement et localement l’eau soit trouble. Il est préconisé alors de laisser couler l’eau jusqu’à ce qu’elle soit claire. L’ensemble des rampes du sud ne seront plus ouvertes depuis vendredi dernier. Il est rappelé que la situation demeure fragile et que plus l’usage de l’eau sera raisonné plus la date de sollicitation de la retenue sera repoussée. “Smae et l’ensemble de ses collaborateurs, expriment leur reconnaissance à la population du sud pour leur comportement exemplaire durant la période des tours d’eau”, tient à exprimer l’entreprise. Il est rappelé que le lavage des voitures, engins de chantier, bâtiments, terrasses, bateaux de plaisance et professionnels, voiries, trottoirs (sauf impératif sanitaire) -le remplissage des piscines, l’arrosage des pelouses, jardins, espaces sportifs, pistes et aires de chantier, irrigation agricole, fabrication de béton (hors centrale), exercices incendie avec usage d’eau sont strictement interdits pour toutes les communes du département de Mayotte.
Scène peu habituelle au Conseil départemental : des salariés ont manifesté dans les locaux de l’institution pour exprimer leur colère face au manque de moyens dont ils souffrent actuellement.
Une trentaine de salariés des PMI (Protection maternelle et infantile) service départemental, ont manifesté dans les couloirs du Conseil départemental. Ils réclament depuis plusieurs mois du matériel de base (exemple : du savon) dont ils manquent. Le vice-président en charge du social Issa Abdou a rencontré le personnel médical en colère afin d’entendre leurs revendications. D’après le conseiller départemental, un problème au niveau des bons de commande serait à l’origine de la pénurie. “J’ai pourtant signé ces bons, mais visiblement ils ne sont pas partis. Nous allons donc nous réunir lundi avec les délégués du personnel pour réaliser une liste exhaustive des produits à acheter. Ça, c’est l’urgence absolue”, explique l’élu départemental. À moyen terme, le viceprésident s’est engagé également à ce que des petits travaux soient réalisés dans les deux mois dans divers centres de PMI. “On nous a signalé des fenêtres cassées que nous allons réparer. Nous allons également élaguer les espaces verts des PMI”, détaille-t-il. Enfin à long terme, le vice-président rappelle que 10 nouvelles PMI doivent voir le jour d’ici 2021. Un engagement qui s’inscrit dans le plan de mandature du président Soibahadine Ibrahim. E nfin, Issa Abdou souligne que le Département doit faire face à des obstacles de taille comme l’absence de compensation financière pour les PMI depuis le transfert en 2006 de l’État au département. “C’est une compensation que nous réclamons corps et âme depuis des années”, lance-t-il. Enfin, à noter également l’absence d’aide médicale d’État. Une subvention qui serait pourtant bienvenue pour couvrir la demande liée à l’immigration sanitaire en provenance principalement de l’Union des Comores. “On ne dit pas cela pour se dérober, mais à l’heure actuelle, on essaie de se débrouiller avec les moyens qu’on a”, constate le conseiller départemental.
Mardi 21 mars et lundi 3 avril derniers, 2 actions de nettoyage de la mangrove de Majicavo ont eu lieu dans le cadre d’un projet pédagogique sur les déchets mené par une professeur du Lycée Nord (situé dans le collège de Majicavo). Bilan de l’opération : 180 élèves de 2de sensibilisés à la problématique, et des mangroves débarrassées de 750 sacs de déchets. Le pôle animation des Naturalistes de Mayotte a accompagné une professeur du Lycée Nord dans son projet pédagogique de sensibilisation sur les déchets. En lien avec Ecoemballages, des animations en classe sur la gestion et le tri des déchets ont été menées, et des actions de nettoyage de la mangrove de Majicavo ont été organisées suite à cette sensibilisation. Au total, environ 200 personnes ont permis de débarrasser les mangroves de Majicavo de 750 sacs de déchets (recyclables et non recyclables). La mairie de Koungou et le SIDE – VAM976 ont répondu présents en assurant la bonne évacuation de ces déchets. Un autre nettoyage de la plage de Sada sera organisé avec des élèves du lycée de Sada ce samedi 8 avril à 8h.
Les maires des communes touchées par les coupures ainsi que le collectif « Les Assoiffés du Sud » ont été invités aujourd’hui par la Préfecture pour une réunion d’information sur la pénurie d’eau. Après des échanges « houleux » selon le premier adjoint au maire de Bouéni, la suspension des « tours d’eau » a été actée.
Pas de comité de suivi de la ressource en eau aujourd’hui mais une réunion d’information sur la pénurie d’eau à l’initiative de la Préfecture et à destination des maires des communes touchées par « les tours d’eau » ainsi qu’aux membres du collectif des « Assoiffés du Sud ». D’après Hafidou Abidi Madi, premier adjoint au maire de Bouéni, les échanges ont été « houleux » et ce, « d’un côté comme de l’autre ». Déterminés, les élus du centre et du sud de l’île ont fermement demandé à ce que les « tours d’eau » cessent, exigence à moitié satisfaite. En effet, interrogés par téléphone, le premier adjoint au maire de Bouéni, le maire de Kani-Kéli ainsi que plusieurs membres du collectif des « Assoiffés du Sud » ont rapporté que la Préfecture avait accepté que les « tours d’eau » cessent… jusqu’à la fin du ramadan (fin juin). Mais selon Soibahadine Chanfi des « Assoiffés du Sud », l’étude présentée par le chargé de mission du ministère de l’Environnement actuellement en déplacement sur le territoire est rassurant : « D’après l’étude de Monsieur Schmitt, on ne devrait plus avoir de coupures d’eau, même pendant la saison sèche », explique le membre du collectif. Quoi qu’il en soit, les élus sont unanimes : ils refusent de nouvelles coupures et si cela devait être le cas, qu’elles concernent tout le territoire et pas seulement le centre et le sud.
En outre, les élus et le collectif ont exigé que les factures d’eau de la période décembre / avril ne soient pas payées au motif que l’eau n’était potable et que donc « le service n’a pas été rendu », explique le maire de Kani-Kéli. Cette exonération aurait été acceptée selon les élus interrogés par téléphone et la SMAE réfléchirait à une éventuelle indemnisation de ses clients qui ont dû acheter des bouteilles pour s’approvisionner en eau potable durant la période des coupures. La Préfecture devrait envoyer un communiqué de presse suite à cette réunion d’ici ce soir.
Le 31 mars dernier vers 17 heures, suite à un différend familial, une première altercation physique éclate entre un père et son fils qui échangent des jets de cailloux. La gendarmerie n’a pas communiqué les lieux où se sont produits les faits. Le lendemain vers 4 h du matin une seconde altercation oppose les deux hommes. Le père assène deux coups de marmite en fer à son fils endormi pour se venger. Le fils poursuit son père qui se réfugie dans un banga et projette du gaz lacrymogène dans l’encadrement dans la porte pour obliger son père à sortir. Quatre personnes étrangères aux faits se trouvent dans l’habitation. Puis, voyant que le père ne sort pas, le fils s’empare d’une barre de fer et commet de multiples dégradations. Le fils a été interpellé et placé en garde en vue. Sur instruction du parquet, le père reçoit une convocation par officier de police judiciaire. Son fils mineur est convoqué devant le juge des enfants aux fins de mise en examen.
Maoulida Mbaé (HZK Presse) avec Flash Infos Mayotte -
Des oulémas de l’Union des Comores ont émis une fatwa (avis ou jugement religieux) contre une chanson très en vogue actuellement dans l’archipel « Yi remwa ». Dans un point de presse tenu lundi matin à Moroni, les responsables religieux ont dénoncé une chanson qu’ils jugent « obscène aux relents sataniques visant à casser la foi des Comoriens ».
Décidément le tube du groupe de Mayotte Moro Squad « Yi remwa » ne fait pas le bonheur de tout le monde. Si la chanson a la cote chez de nombreux jeunes, elle déchaîne par contre la fureur des chefs religieux comoriens au point d’émettre une fatwa contre ce tube.
Dans un point de presse organisé dans un hôtel de la capitale comorienne, ces érudits se sont indignés contre une chanson disent-ils « obscène et aux relents sataniques, visant à casser la foi des comoriens ». « Je ne pense pas que cette chanson soit l’œuvre d’un Mahorais et je suis sûr que les Mahorais comme d’ailleurs tous les Comoriens ne se reconnaissent pas dans une chanson qui déshonore notre pays », a dénoncé le député Fundi Ali Hadji, appelant les auteurs « à se repentir et à chercher pardon devant Dieu ».
Pour l’élu de la région Mitsamiouli-Mboudé « Yi Remwa » cherche à « diviser » les Comoriens entre eux : « entre (sic) barbus et autres », a-t-il dit. Dans son réquisitoire à charge contre les auteurs t interprètes de la chanson, Fundi Ali Hadji appelle à bannir le tube et à le faire retirer des rayons. Même colère pour Dr. Nourdine Bacha pour qui l’État doit prendre ses responsabilités et interdire la chanson pour des raisons, croit-il savoir de sécurité. A l’en croire les paroles sèment la zizanie chez les jeunes qui sont susceptibles d’après-lui de menacer la paix. Et elle serait pour lui blasphématoire envers la femme. Il faut noter qu’il est rare que les oulémas du pays émettent ce genre de fatwa, le tube d’Ali Combo fait l’exception.
Pour rappel cette chanson œuvre de jeunes de Mayotte, a fait une éruption fracassante dans les milieux de la musique de l’archipel et a « fait le buzz ». Elle est le plus souvent détournée et transformée en en provocation contre des adversaires potentiels. Ainsi après la victoire des cœlacanthes contre l’île Maurice au mois de mars dernier on entendait aux abords du stade de Mitsamiouli où s’est déroulé la rencontre ainsi que dans les rues de la capitale, les supporteurs de cœlacanthes chanter des paroles « wawo wa remwa » (traduction littérale : ils ont été battus) sur le rythme de « Yi Remwa ».
Si on est loin de la gravité de la fatwa iranienne qu’a reçu en 1988 l’auteur du livre « Les versets sataniques » Salman Rushdie (le jugement appelle au meurtre de l’écrivain), cette décision interroge quant à la liberté d’expression et de créer dans l’Union des Comores. Que l’on juge la chanson de qualité ou pas, cette décision montre la place de la morale religieuse encore très influente dans l’Union des Comores.
La Guyane est à l’arrêt. Depuis deux semaines, un mouvement social paralyse le territoire. Les causes du ras-le-bol ? Immigration clandestine, insécurité, économie, etc. Des tensions qui rappellent celles de Mayotte. Alors, la crise sociale que connaissent nos lointains compatriotes pourrait-elle réveiller les colères de l’île aux parfums ?
Guyane depuis deux semaines. Ce lundi, une grève générale s’y est greffée. Au centre des débats : immigration clandestine, insécurité, vie chère, fiscalité, éducation, etc. Des problématiques bien connues de l’île aux parfums. Alors, les revendications de Guyane peuventelles réveiller celles de Mayotte ?
Sur les réseaux sociaux, s’ils sont quelquesuns à douter de la possibilité qu’un conflit du même type apparaisse ici, c’est surtout pour des considérations relevant de la lassitude ou de la crainte des conséquences – “Il y a un manque de solidarité ici” ou “On y a déjà eu droit en 2011 avec les mêmes revendications et les mêmes dérives. Six ans plus tard, rien n’a changé, voire même c’est pire. Alors rebloquer l’île et lâcher les délinquants dans les rues ce n’est pas la solution”, expliquent des internautes.
Pour la majorité en revanche, l’agacement guyanais et les méthodes employées semblent plus souvent provoquer de la compréhension que de la critique. “Il n’y a que cette méthode de blocage qui marche. Marre de devoir se battre corps et âme pour obtenir les choses les plus élémentaires”, commente un internaute sur Facebook ; “Soutien à nos amis Guyanais qui font ce qu’on ne sait pas faire : s’unir”, soulève un autre ; “À quand notre tour ?”, se demande un troisième ; “Je pense même que c’est une fenêtre qu’on doit saisir”, motive un quatrième. En somme : le mouvement social de Guyane réveille les aspirations mahoraises. La tendance est confirmée par un sondage que nous avons lancé sur les réseaux sociaux. À la question “Pensez-vous que le mouvement social de Guyane puisse se propager à Mayotte ? ”, plus de 80 % des votants répondent “Oui”, et 58 % pensent que cela peut faire avancer les attentes locales.
Il faut dire que depuis quelques semaines, le contexte de l’île aux parfums semble, lui aussi, se crisper à nouveau. Grèves, menaces de reprise des décasages, manifestation pour la paix et la sécurité : autant de points qui tendent à réveiller une colère jamais tout à fait considérée, ni endiguée.
“Le virus est là”
En janvier 2016, l’ancien député Mansour Kamardine alertait sur la situation d’une île “Au bord de la guerre civile”, comme il la qualifiait alors. Plus d’un an après, il espère que l’île ne soit pas victime de blocages et appelle à se tourner vers les urnes, mais demande une vigilance toute particulière : “Les revendications exprimées en Guyane sont encore plus aigües à Mayotte, explique-t-il. La sécurité, l’immigration clandestine, les questions sociales, mais aussi des poursuites judiciaires, selon moi inappropriées, envers des Mahorais qui essayent de récupérer leur terrain, etc. : tous les ingrédients sont réunis. Espérons qu’il n’y ait pas de contagion, mais le virus est là. Il y a beaucoup de risques, résultat d’une politique gouvernementale envers l’outre-mer gérée par-dessus la jambe.” Plus globalement, dans une tribune publiée sur Le Figaro ce lundi 27 mars, Patrick Karam, ancien délégué interministériel à l’Égalité des chances des Français d’outre-mer met aussi en garde contre une propagation de la crise aux autres départements ultra-marins : “Le président de la République et son gouvernement doivent tirer les conséquences des enjeux de la dégradation de la situation en Guyane qui pourrait conduire à un engrenage aux conséquences imprévisibles et à un embrasement de tous les outre-mer.”
Terreau fertile
Retour à Mayotte. Du côté des syndicats, les positions sont mitigées. Rivo, secrétaire général du SNUipp et un des leaders du mouvement engagé l’année dernière ne croit pas en une éventuelle propagation du mouvement social guyanais. “Au départ, ce n’est pas un mouvement syndical, explique-t-il. La mobilisation a débuté avec le mouvement des 500 frères, autour duquel se sont greffées des revendications populaires. C’est à ce moment-là seulement que les syndicats ont rejoint la mobilisation.” Pour lui, “Mayotte serait capable d’un tel élan, mais elle manque de détermination. Durant les conflits, certains syndicats sont à la recherche de la première occasion pour en sortir.” En somme : malgré une évidente similitude dans les situations, l’île aux parfums serait trop attentiste. “D’ailleurs, je ne souhaite pas que ce conflit s’envenime ici, cela serait une copie. Il y aura probablement quelques hurluberlus pour se montrer, mais un mouvement social doit se préparer, cela ne se fait pas comme ça.”
Il n’en est pas de même du côté du syndicat FO Mayotte. Pour son secrétaire général, Hamidou El Hanziz, s’il n’est pas prévu de lancer un mouvement, tout semble en revanche réuni pour que les revendications s’enflamment à nouveau. “Il faut se rappeler qu’en avril 2016, c’est à Mayotte qu’il y avait des barrages. Les Guyanais nous ont emboîté le pas, avec quelque chose en plus : une unité qu’il n’y avait alors pas encore ici.” Il est vrai que de l’autre côté de l’Atlantique, le mouvement social regroupe toutes les facettes de la société : syndicats de salariés, mais aussi entrepreneurs, et simples citoyens. “C’est ce que je vois se profiler ici cette fois, reprend le syndicaliste. Une prise de conscience des acteurs de la société civile tout entière.” Et, pour le responsable syndical, le point de départ pourrait bien être un mouvement initié, cette fois, par… le patronat : “Les entreprises sont les premières à souffrir des lacunes de l’État. Mayotte est un département en construction, mais où rien ne se construit. Il n’y a plus de commande publique, les grands projets sont au point mort, cela emmène des licenciements.” Et donc, du mécontentement. Une situation encore aggravée par la crise de l’eau, qui a bloqué nombre de chantiers dans le sud, et dont les entreprises ont souffert. “Des deux côtés, entreprises et salariés, le terrain est propice à l’embrasement. D’après moi, il se fera de façon spontanée. Tout va se greffer autour d’une colère qui couve. Cela peut être dangereux, car regroupant des gens différents, venus de secteurs différents. Mais ce n’est pas une fatalité, l’État peut encore réagir et intervenir.”
Des craintes, mais pas tout de suite
Thierry Galarme, président du Medef Mayotte, ne voit toutefois pas l’imminence d’un conflit social dans le sillon de celui de la Guyane. Socialement tout d’abord, “Il est vrai que les conflits sociaux qu’ont connus la Guadeloupe et La Réunion en 2009 sont arrivés à Mayotte, mais seulement deux ans après”, explique-t-il. L’insécurité ensuite. Si elle existe bel et bien à Mayotte, “La Guyane est à un niveau d’insécurité largement supérieur, la violence y est bien plus grande, avec notamment la question de l’orpaillage.” Quant aux questions d’économie et de vie des entreprises, enfin, s’il est vrai que l’idée d’un mouvement patronal n’est pas inenvisageable – on se souvient des chefs d’entreprises ayant pénétré dans le Conseil départemental l’an dernier -, il n’est pas du tout à l’ordre du jour. “Au contraire des syndicats de salariés, les syndicats patronaux privilégient les solutions à l’amiable, développe-til. La grosse problématique des entrepreneurs de Mayotte aujourd’hui est celle des factures impayées par les collectivités locales. Mais dans un premier temps, nous allons passer par le préfet pour trouver une conciliation. Il n’est pas question de créer du trouble à l’ordre public.” Et puis, n’oublions pas l’arrivée prochaine du scrutin présidentiel. “Je ne vois pas d’embrasement général à Mayotte, ni avant ni durant les 100 jours du prochain président. Mais il faudra que le nouvel élu envoie des signes forts en faveur de l’outre-mer. À Mayotte, si des mesures concrètes sont annoncées, que des projets sont lancés, que des investissements ont lieu dans tous les domaines nécessaires, alors il n’y aura pas de conflit. En revanche, si Mayotte se sent oubliée, cela finira par se déclencher. Les gens veulent du concret.”
La nouvelle vient de tomber, la mairie de Mamoudzou a donné son accord aux organisateurs Inter-LGBT de Mayotte pour la première Gay Pride mahoraise.
La Gay Pride, désormais appelée « Marche des fiertés » a désormais une raison d’être dans l’île aux parfums… 20 ans après la première édition parisienne. Validée par les services de la mairie et subventionnée à hauteur de 20 000 € par le Conseil départemental lors de la dernière séance plénière, la première Gay Pride mahoraise se déroulera donc le 6 mai prochain.
Lesbiennes, gays, bis, trans, intersexes, queers, ami-e-s et allié-e-s, marcherons donc pour l’Egalité des droits à Mayotte. Le cortège qui partira depuis le parvis du Comité du Tourisme rejoindra la rue du commerce au rythme des chars musicaux et des groupes de Debah. En effet, les organisateurs de cette marche des fiertés mahoraise ont demandé à plusieurs groupes de Debah d’élaborer des chansons et des danses destinées à combattre les préjugés sur l’homosexualité. On sait déjà qu’une adaptation des tubes de Freddy Mercury façon m’biwi est au programme.
L’ensemble des élus du Conseil départemental, a adopté à l’unanimité la subvention de 20 000 € destinée à aider la bonne organisation de ce défilé. A cette occasion, le nouvel amphidrome Polé sera même entièrement repeint aux couleurs du drapeau Gay. L’un des vice-présidents du Conseil départemental nous a même confié qu’il était temps que ce type de manifestation ait enfin sa place sur le territoire et qu’il fallait combler ce retard au plus vite.
Des actions de prévention auront lieu tout au long du cortège, distribution gratuite de préservatifs, et de la sensibilisation concernant les maladies sexuellement transmissibles seront également de la partie.
D’autres manifestations, visant à améliorer l’image de la communauté Gay sur l’île est déjà au programme, on parle d’un Voulé géant sur le parvis de M’Tsapéré, le vendredi suivant la Gay Pride.
Le IVème forum des régions ultrapériphériques (Rup) de l’Union européenne (UE) dont fait partie Mayotte, a débuté hier à Bruxelles. Pendant deux jours, les 9 Rup se réunissent à la Commission européenne afin de débattre des enjeux actuels et à venir dans les territoires ultramarins et de leurs rapports avec l’UE. La séance d’hier matin était consacrée aux discours d’ouverture de la commissaire européenne pour la politique régionale Corina Crețu, des présidents des Rup, des ministres des Etats membres auxquels appartiennent ces régions ou encore de parlementaires européens. L’agriculture, la pêche (artisanale) et l’adaptation des règles européennes aux spécificités et aux contextes de chaque territoire étaient au centre des prises de parole.
C’est dans un contexte de mouvement social en Guyane et de sortie de la grande Bretagne de l’UE qu’a été inaugurée jeudi la IVème édition du forum des Rup qui se tient en ce moment dans la capitale belge. La crise que traverse actuellement la Guyane a même empêché la ministre française des Outre-mer Ericka Bareigts et le président de la collectivité territoriale de la Guyane Rodolphe Alexandre de participer à cette rencontre puisqu’ils sont à l’heure actuelle mobilisés dans la recherche de solutions pour mettre fin aux tensions.
L’adaptation des normes européennes aux spécificités et au contexte de chaque Rup était l’une des premières problématiques évoquées lors du discours enregistré de Rodolphe Alexandre. « Le développement de nos territoires restera une illusion tant que l’UE n’adaptera pas ses règles notamment au niveau des accords commerciaux », a déclaré le président guyanais. Miguel Albuquerque, président de la région de Madère, lui a emboîté le pas sur ce sujet-là: « On doit prendre en compte les spécificités locales sans qu’on soit taxé d’atteintes aux règles de la concurrence par l’UE ». L’eurodéputé de la circonscription Outre-mer Younous Omarjee qui dit « ne pas chercher à déplaire mais à dire ce qui doit être dit », a lui aussi insisté sur ce point. Il a appelé la Commission à appliquer pleinement l’article 349 du traité de Lisbonne dans les Rup. Cet article doit permettre d’adapter cette législation européenne aux réalités ultramarines. Du côté de la délégation mahoraise, certains regrettaient que Jean-Marie Leguen, secrétaire d’Etat au développement et à la francophonie, n’ait pas axé son discours sur cette « nécessité d’assouplir les lois européennes » dans les Rup. « Il n’a quasiment parlé que des subventions européennes alors qu’à Mayotte même l’Etat ne donne pas ou de manière incomplète, tous les fonds dont devrait bénéficier l’île », faisait remarquer l’un des participants.
« Combien de stratégies, de mémorandums, de discours faut-il pour que nous entrons dans le concret? »
L’autre sujet plusieurs fois mis en avant portait sur le renouvellement des flottes de pêche des Rup. « Cette question fait débat à Bruxelles. Il s’agit juste de renouveler nos bateaux. le but étant de permettre à la pêche artisanale d’accéder à la pêche pélagique (pêche au grand large) et d’empêcher le pillage de nos ressources halieutiques par la pêche internationale », explique Rodolphe Alexandre.
Tous les participants sont unanimes sur l’importance de cet événement pour débattre et réaffirmer l’unité des Rup pour défendre leurs intérêts communs au sein des institutions européennes. Mais certains acteurs de la politique ultramarine ne cachent pas leur lassitude face à l’avancée très lente de certains dossiers dont ceux évoqués précédemment. C’est le cas de Younous Omarjee qui s’interroge sur la volonté ou non de l’Europe de faire progresser ces questions de la pêche ou de l’article 349: « Combien de stratégies, de mémorandums, de discours faut-il pour que nous entrons dans le concret? Je ne crois pas que l’empilement des stratégies, des communications, des déclarations de bonnes intentions, effacera la violence de certaines décisions qui ont fragilisé l’économie et les emplois dans certaines Rup. Rien ne pourra effacer la violence de la disparition des quotas pour la banane ou la disparition des quotas pour la canne à sucre. »
Reste donc à savoir si le mémorandum des 9 Rup qui sera présenté aujourd’hui au président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, restera lettre morte ou au contraire enclenchera une réforme majeure.
►L’UE peut-elle aider Mayotte à résoudre le problème de l’immigration clandestine?
Lors d’une conférence de presse, la commissaire européenne pour la politique régionale Corina Crețu a affirmé la nécessité de solidarité entre les Etats membres de l’Union européenne concernant l’accueil des migrants et l’indemnisation des pays subissant l’afflux d’immigrés clandestins ou réfugiés du fait de la proximité de leurs frontières. La question d’une solidarité similaire pour Mayotte a donc été abordée. La commissaire a réaffirmé être consciente de l’ampleur de la problématique dans le 101ème département français. « Nous avons des fonds sociaux disponibles pour ces populations (NDLR: les immigrés clandestins) », a-t-elle déclaré. « La situation est différente sur le continent européen », a-t-elle ajouté. Pourtant, en dehors des vagues de réfugiés syriens, l’Europe à l’instar de Mayotte fait face à des vagues migratoires essentiellement économiques. Le président du Département Soibahadine Ibrahim a quant à lui assuré que cette question de l’aide européenne pour l’île au lagon et la Guyane dans ce domaine était à l’ordre du mémorandum des Rup qui sera transmis aujourd’hui au président de la Commission européenne.
Hier, un collectif du sud a manifesté devant le siège de la SMAE. En cause : les factures reçues alors que l’eau n’est plus potable depuis le début de la crise. « La goutte d’eau qui fait déborder le vase », comme l’explique un membre du collectif.
« C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », explique-t-il. « Il », c’est un membre du collectif des Assoiffés du sud, créé suite aux coupures d’eau qui sévissent depuis plus de trois mois dans toute la partie sud de Mayotte. « Nous avons été trop passifs, explique-t-il. Nous pensions pouvoir compter sur les élus de nos communes qui siègent au SIEAM pour plaider la cause des consommateurs, qui n’ont plus d’eau depuis de longues semaines, mais au lieu de ça, on reçoit des factures pour une eau qui est non potable, avec une réduction infime! » Une situation quelque peu ubuesque.
Hier donc, cette goutte s’est transformée en manifestation. Quelques-uns des membres du collectif se sont postés devant la SMAE pour sensibiliser à ce problème et appeler les clients de l’organisme victimes de ces coupures à ne pas payer les factures couvrant cette période. « Une facture? Mais sur quelle base ? Le contrat entre le distributeur d’eau et le consommateur est très clair : il y a une obligation de résultat, une obligation de fournir de l’eau potable. Là, ce n’est pas le cas. Il n’y a donc pas de factures à payer. Nous sommes triplement pénalisés : on nous coupe l’eau, nous devons engager des frais pour acheter de l’eau en bouteille, et en plus il nous faut payer une facture. Mais si c’est pour avoir de l’eau non potable, autant aller se servir dans la rivière, au moins c’est gratuit », explique l’homme qui regrette par ailleurs que le collectif n’ait jamais obtenu un rendez-vous auprès des autorités et « qu’aucune excuse n’ait été faite aux gens du sud pour cette situation. »
Et ce n’est que la première manifestation de ce qui s’annonce être une grande série. Le collectif entend en effet organiser des réunions pour informer la population de cette action, y compris dans le nord, « qui sera forcément coupé sous peu, puisque la saison des pluies est finie et que la retenue collinaire de Dzoumogné est à un bas niveau. » Une marche pourrait aussi être organisée pour demander des comptes face à la crise de l’eau.
Manque d’informations
Car, au-delà d’une simple facture, c’est tout l’agacement d’une population qui ressort. « Comment se fait-il que le nord ne soit pas coupé alors que la retenue de Dzoumogné est à seulement 30% de sa capacité, et que le sud ne soit toujours pas alimenté quotidiennement en eau alors que la retenue de Combani est pleine à 80% ? », s’interroge-t-on du côté des manifestants. « C’est notre dignité d’être humain qui est mise en cause. Ces coupures d’eau induisent forcément des problématiques d’hygiène, de santé, etc. Il est normal que nous sachions ce qu’il en est. Nous avons été patients, car nous aimons notre île, mais à un moment il faut dire stop et faire valoir nos droits. »
La 4ème édition du forum des RUP se tient ces 30 et 31 mars à Bruxelles. Une délégation de Mayotte composée d’élus et d’acteurs socioéconomiques locaux est sur place afin de faire connaitre aux acteurs de la scène européenne les besoins du territoire. Présentation.
“Démontrer les besoins réels du territoire”. C’est l’objectif fixé par Mohamed Sidi, pour le 4ème forum des RU P* (30 et 31 mars), qui s’achève ce vendredi à Bruxelles. Alors que la programmation des fonds structurels européens après 2020 est “en pleine préparation”, le 6ème vice-président du conseil départemental (CD) en charge de la coopération décentralisée et des affaires européennes explique ainsi que “certaines avancées majeures restent à obtenir dans les secteurs vitaux (pêche, accessibilité aérienne, terrestre et numérique) et pour améliorer le rythme de rattrapage des infrastructures de base.”
Alors que l’enveloppe des fonds européens pour Mayotte se chiffre à 298 millions d’euros pour la période 2014-2020, Mohamed Sidi estime qu’il faudrait 800M € pour le chantier de l’assainissement, 700 millions d’euros pour le contournement de Mamoudzou ou encore 200 à 300M € pour la construction d’une salle polyvalente (un “petit Bercy” comprenant 6 000 places assises) à Kahani. Le Forum des RU P, organisé par la Commission Européenne (CE) en partenariat avec les RU P, se tient environ tous les deux ans. Il a pour objectif de mieux faire connaître les spécificités de ces régions auprès des acteurs de la scène européenne. Les deux journées des 30 et 31 mars doivent rassembler les élus des RU P, leurs États-membres respectifs, les institutions européennes, les députés des RU P, les acteurs socio-économiques des RU P et la société civile. Dans le contexte de réflexion sur l’avenir de l’UE, des réformes à venir des politiques européennes et de la future communication de la CE en faveur des RU P, ces dernières remettront un mémorandum conjoint à Jean-Claude Juncker, président de la CE, conformément à l’engagement pris à Funchal (Portugal), en septembre 2016.
Le programme du forum est décliné en quatre sessions thématiques : “Construire un avenir durable : perspectives pour une meilleure intégration des RUP dans leur marché régional” ; “Renforcer la compétitivité et l’emploi dans les RUP : l’économie circulaire, verte et bleue, l’énergie” ; “Créer des liens : améliorer l’accessibilité physique et numérique” ; et “Le soutien des programmes et des fonds européens : bilan et perspectives”.
La délégation de Mayotte se compose d’une trentaine de personnes, dont Soibahadine Ibrahim Ramadani, le président du CD, un vice-président du CD par thématique, Mahafourou Saidali, le directeur général des services (DGS) du CD, ou encore de représentants du Cesem (Conseil économique, social et environnemental de Mayotte) et des chambres consulaires.
Depuis 2014, le taux de programmation des fonds européens à Mayotte est en moyenne de 25 % par an. “C’est le montant à atteindre pour conserver les crédits et éviter le dégagement d’office, à savoir le retour des sommes à l’Europe”, indique Mohamed Sidi. Fin 2016, le taux de programmation pour le Feder (Fonds européens de développement régional) était légèrement supérieur à 26 %. Pour le Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural), le taux d’engagement était de 24 %. En revanche, le FSE (Fonds social européen) accusait un retard, avec seulement 8 %.
*Mayotte, La Réunion, la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, Saint-Martin, les îles Canaries, les Açores et Madère.
Lobbying : un agent du CD affecté à Bruxelles ?
Alors que le forum est l’occasion pour Mayotte de faire connaitre aux instances européennes ses besoins, Mohamed Sidi estime que Mayotte a aussi besoin d’effectuer un travail quotidien de lobbying auprès des instances de décision européennes pour demander des adaptations par rapport au droit et aux politiques de l’Union européenne. À ce titre, le CD envisage l’affectation de l’un de ses agents entre Bruxelles et Paris (certaines directions européennes se situent dans la capitale française) pour assister aux réunions d’ajustement.
Hier, le cortège qui accompagne depuis la semaine dernière Ambdi Ousseni Coco alias Docteur Léo dans son tour de Mayotte en fauteuil (TMF) roulant a fait étape à Mtsapere. Chaque jour, l’évènement est accueilli par une liesse populaire comme à Tsoundzou où l’initiateur du projet s’est arrêté pour rencontrer des scolaires.
C’était l’effervescence sur la place publique principale du village de Tsoundzou 1 hier après-midi. Une cinquantaine d’enfants étaient réunis autour de Docteur Léo qui venait d’achever son étape du jour Bandrele-Tsoundzou. Fatigué mais toujours souriant, le courageux a pris le temps de rencontrer et d’échanger quelques mots avec les jeunes. L’occasion également comme tous les jours, depuis le début du tour, de sensibiliser la population et les élus locaux sur la question du handicap et de l’accessibilité du territoire pour les personnes à mobilité réduite. Depuis que le peloton a quitté Hamjago lundi 20 mars dernier, une vingtaine de personnes suit tous les jours leur héros pour le soutenir moralement. Chants et encouragements retentissent dans le groupe. Joie et bonne humeur sont au rendez-vous. “J’ai besoin de leur soutien, c’est important”, déclare Ambdi Ousseni Coco. Il peut notamment compter sur les conseils de ses trois coachs qui l’accompagnent depuis que le projet a vu le jour.
►Docteur Léo accueilli par des élèves de Tsoundzou 1.
À trois jours de la fin de l’épreuve, Docteur Léo et son équipe espèrent renouveler l’événement l’année prochaine. Ils envisagent même d’impliquer d’autres types de handicaps moteurs. En attendant, c’est une belle cérémonie d’accueil qui s’annonce dans le village de docteur Léo ce vendredi pour la dernière étape. Le porteur de projets pense déjà à l’après TMF et notamment à ses prochains projets d’événements: “mais je garde le secret pour le moment”.
Benoît Hamon ne passera pas à Mayotte alors qu’il se rendra à La Réunion le samedi 1er avril. En effet, d’après un document que les équipes de campagne du candidat du PS à la présidentielle ont envoyé aux rédactions nationales, Benoît Hamon fera un aller-retour Paris / Saint-Denis de la Réunion pour un déplacement prévu le 1er avril 2017 et ne rencontrera donc pas les habitants de Mayotte à l’occasion de son passage dans l’océan Indien.
Le 11 mars dernier à Mtsapéré, une vingtaine de jeunes,dont deux armés de machettes, d’autres de battes de base-ball, de manches à balai avec des clous et de bâtons, se sont présentés au domicile d’un autre jeune qu’ils recherchaient. Ils ont pénétré dans l’habitation en dégradant la porte d’entrée, puis ont frappé le père qui s’opposait à eux. Ils se sont acharnés sur la victime en portant des coups sur le corps (tendon sectionné à un doigt causant une interruption temporaire de travail de deux mois). Entendu le 26 mars dernier, le père de la victime a expliqué que cette agression serait le fruit d’une méprise, les auteurs ayant confondu son fils avec un autre individu qu’ils avaient reçu pour instruction de rosser.
Hier, Emmanuel Macron a fait escale à Mayotte pour quelques heures. Le temps d’un discours sur la place de la mairie de Dzaoudzi-Labattoir. Objectif : « Tenir un langage de responsabilité », mais aussi préciser sa pensée sur un « statu quo pas tenable » quant au statut du département.
Son comité de soutien avait fait une faute sur son prénom, mais c’est bien le vrai Emmanuel Macron (et non « Emanuel »), qui a tenu un discours de quelques dizaines de minutes, hier soir, sur la place de la mairie de Dzaoudzi-Labattoir. De retour de La Réunion où il a tenu un meeting, le candidat à la présidence du pays a fait escale sur l’île aux parfums, avec un mot d’ordre : « Tenir le langage de responsabilité de la République, celui qu’on peut tenir », épinglant au passage Marine Le Pen sur le sujet de l’immigration.
« Vous êtes ici au milieu de l’océan Indien, vous le savez, a ainsi déclaré l’ancien ministre de l’Économie. Qui peut promettre qu’il n’y aura plus de kwassa-kwassa demain ? Personne ! Qui peut promettre qu’il n’y aura plus d’immigration clandestine ? Personne ! Qui peut promettre qu’il n’y aura plus d’insécurité ? Personne. » Quelle solution alors aux problèmes que connaît l’île aux parfums ? Quelle proposition pour Mayotte de la part de celui qui est en tête des sondages ? « Développer les Comores, a-t-il prôné. La sécurité de Mayotte passe une politique volontariste pour toute la région, par une politique responsable pour aider au développement de l’océan Indien et des Comores. Aujourd’hui, ce sont 20 millions d’euros qui sont donnés aux Comores dans le cadre de notre aide publique. Ce n’est pas suffisant, sérieux. Ce que je veux engager, c’est un grand pacte avec les Comores pour aider leur développement, investir, y engager l’Europe tout entière, mais en même temps, engager les Comores dans une politique de lutte contre l’immigration clandestine. » En somme, une « Lutte conjointe » contre l’immigration clandestine. Également, Emmanuel Macron s’est engagé à « Plus de forces de l’ordre, plus de moyens de police et de gendarmerie » et même « Un poste de préfet délégué à la sécurité. »
Mea culpa
Ce court arrêt à Mayotte a aussi été l’occasion pour le candidat de préciser – ou corriger ? – ses précédents propos sur le statut de l’île. En décembre dernier, Emmanuel Macron avait en effet déclaré à un média antillais que « Le statu quo n’est pas tenable. » Il faisait référence aux revendications régulières de l’Union des Comores sur Mayotte. « La réponse n’est pas simple, avait-il répondu, et je ne l’ai pas aujourd’hui Ce territoire a une histoire très particulière dans la République. Le seul endroit où l’on reconnait un droit coutumier d’inspiration musulmane. Il y a une histoire qu’on ne peut balayer d’un coup, il y a une pression géopolitique, migratoire, culturelle et économique. » Des propos que beaucoup avaient perçus comme susceptibles de remettre en cause l’appartenance de Mayotte à la France. Grosse gaffe sur un territoire porté par cette attente depuis 150 ans. Le Conseil représentatif des Français d’outre-mer (Crefom) avait d’ailleurs demandé des éclaircissements sur cette déclaration.
Hier, habile retournement de chemise : l’homme politique a voulu rassurer sur cette question de statu quo. « Je l’ai dit il y a quelques mois, le statu quo ne peut pas exister, car à trois reprises dans son histoire, Mayotte a choisi la France et la République. Ils sont trop nombreux ceux qui veulent aujourd’hui l’oublier. Là ou d’autres ont préféré partir, vous avez voulu poursuivre une histoire française. Nous vous le devons. »
Soutenir l’économie
Enfin, dans son court discours, Emmanuel Macron a pensé à rassurer le monde de l’entrepreneuriat avec le développement du port de Longoni, la création d’une zone franche et d’emplois francs, des investissements, l’aide de l’État aux embauches, avec 15000€ sur trois ans de soutien à l’employeur d’un CDI, mais aussi la suppression du RSI pour « aider à entreprendre. »
Enfin, le candidat est revenu sur la crise de l’eau, assurant qu’un milliard d’euros de son plan d’investissement national, sera consacré aux outre-mer, et fléchés principalement sur la Guyane et Mayotte.
Rien n’est jamais perdu dans la nature, et surtout pas une belle coquille de mollusque délestée de son hôte par un prédateur gourmand et habile. Allons à la découverte des Bernard l’hermite ou « pagures », les rois du recyclage sous-marin.
Un coquillage semble déambuler maladroitement sur le sable… pas de doute, ce n’est certainement pas un gastéropode qui se serait acheté des jambes, et la coquille est très probablement habitée par un pagure, ces sortes de petits crabes ermites !
Les Bernard l’hermite ou pagures font partie du plus grand groupe du règne animal, qu’on appelle les Arthropodes (du grec arthro = articulation et pode = pieds). Huit animaux connus sur dix font partie de cet embranchement caractérisé par son squelette externe articulé, dont les insectes, araignées, scorpions mais aussi les crustacés comme les langoustes, crevettes et crabes.
Le terme de crustacé désigne approximativement les arthropodes marins, et ceux qui comme les crabes ou les pagures possèdent cinq paires de pattes sont dits « décapodes » (deca = 10, pode = pieds). Cependant les Bernard-l’hermite ne sont pas des crabes, mais appartiennent à un groupe distinct, qui contient aussi les galathées, les « crabes porcelaines » et les « crabes taupes ».
Les pagures sont généralement reconnaissables à leurs pattes poilues, à leur paire de pinces dont l’une est souvent plus grosse que l’autre et sert d’opercule à la coquille, à leur paire d’antennes et à leurs yeux tels deux périscopes scrutant inlassablement les alentours.
Il y a trois familles principales de pagures : les pagures gauchers (Diogénidés), les pagures droitiers (Paguridés) et les pagures terrestres (Cénobitidés), qui comprend l’impressionnant « crabe de cocotier », plus gros arthropode terrestre, et seul pagure à ne pas avoir besoin de coquille à l’âge adulte.
En effet, à cause de leur abdomen mou et spiralé, les pagures doivent se loger dans des coquilles vides abandonnées par des gastéropodes (des « coquillages »), pour se protéger d’éventuels prédateurs friands de cette petite gourmandise. Comme les gastéropodes sont souvent nocturnes, la plupart des coquilles en bon état que vous trouverez de jour sur les plages ou dans l’eau sont habitées par des pagures !
Mais le Bernard l’hermite doit régulièrement changer de maison (d’où le nom d’(h)ermite) car cette location saisonnière deviendrait trop petite pour lui à chaque mue. Comme tout bon crustacé, il possède un exosquelette, cette carapace qui le protège des agressions extérieures mais dont il est obligé de se séparer régulièrement durant sa croissance. Ce procédé qu’on appelle la mue, consiste pour l’animal à sortir de sa carapace devenue trop petite pour lui afin de s’en fabriquer une toute neuve ! C’est un moment où le pagure est très vulnérable car son nouveau corps encore mou le contraint à rester à l’abri, caché des prédateurs, afin de se reconstituer une armure plus solide.
Certaines espèces de pagures fixent sur le toit de leur maison des anémones urticantes, qu’ils peuvent ensuite décoller et recoller à leur guise sur une nouvelle coquille. Elles les protègent des prédateurs comme les pieuvres, et y gagnent protection et débris nutritifs en suspension.
►Ce Dardanus gemmatus entretient des anémones urticantes sur sa coquille pour dissuader les prédateurs.
On trouve des pagures dans tous types d’habitats marins : sableux, corallien, basaltique, etc. Ils sont sans cesse à la recherche de nourriture qu’ils capturent et broient à l’aide de leurs puissantes pinces. Omnivores, on peut observer chez les petites espèces (tel Calcinus laevimanus ou encore Calcinus latens) des attroupements de plusieurs dizaines d’individus, s’invitant à un festin sur une charogne, bien plus grosse qu’eux. Parfois aussi ils se regroupent quand l’un d’eux a trouvé une nouvelle coquille : un second prendra la coquille qu’abandonne le premier, et ainsi de suite sur parfois plusieurs dizaines d’individus, abandonnant à la fin la coquille la moins confortable.
Les pagures de la famille des cénobites sont terrestres : ils peuvent se déplacer à l’air libre en plein soleil, grâce à leur exosquelette bien isolé qui les protège de la déshydratation, et s’aventurer assez loin dans les terres. Certaines personnes en élèvent comme animaux de « compagnie », et au Japon on peut même leur acheter des coquilles fantaisie en plastique…
En Polynésie, on utilise l’abdomen des pagures, qu’on incorpore à la mixture réalisée à base d’huile de coco et de fleurs de tiare, pour accélérer sa fermentation et obtenir ainsi la fameuse huile de monoï.
Alors méfiez-vous si vous ramassez des coquillages de ne pas sacrifier un pauvre ermite : après quelques jours à l’air dans votre chambre, le parfum risque de ne pas être celui des vahinés…
L’intersyndicale CGT , FO et CFE/CGC a annoncé cette semaine un préavis de grève au sein de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM) à partir du 3 avril prochain. Un mouvement qui répond à l’appel des syndicats au niveau national. Les agents mahorais ont plusieurs revendications, mais ils demandent notamment l’obtention de la retraite complémentaire engagement qui avait été prise par l’ancienne direction en 2012 lors d’un précédent conflit social. 5 ans après, la demande est restée lettre morte.
La dernière grève importante des agents de la Caisse de sécurité sociale avait duré deux mois. C’était en 2012. Elle avait bloqué tout le système de remboursement des frais de santé et de versement des allocations. Une situation mettant en difficulté des milliers de familles dans l’île.
Déjà à l’époque ce mouvement social portait en partie sur la retraite complémentaire. Force est de constater que rien n’a changé sur ce pointlà depuis 5 ans au grand dam des salariés de l’entreprise publique. C’est donc la raison pour laquelle, ils menacent aujourd’hui de se mettre en grève afin d’obtenir ce qu’il leur avait été promis dans le protocole de sortie de crise de 2012. Les délégués syndicaux se sont réunis à 4 reprises avec l’employeur depuis le début de l’année sans qu’ils trouvent satisfaction.
La demande des agents est simple : ils veulent la même retraite complémentaire que dans toutes les autres caisses de France. Un besoin d’égalité malheureusement récurrent dans divers domaines à Mayotte. Le rattrapage est en cours, mais lent.
À la caisse de sécurité, le problème repose sur la responsabilité que se renvoient diverses instances dirigeantes. En effet, la direction de la CSSM répond à ses agents que c’est l’Agirc-Arco (Association générale des institutions de retraite des cadres – Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés) qui doit les intégrer dans leur fédération pour qu’ils bénéficient de la retraite complémentaire. Mais la fédération quant à elle affirme que c’est à l’Union des caisses nationales de Sécurité sociale (Ucanss) de régler le contentieux. Enfin, l’Ucanss renvoie l’intersyndicale vers une solution au niveau local, autrement dit c’est à la direction de la CSSM de trouver une solution. La boucle est bouclée. “Mais les instances locales ne sont pas compétentes pour régler cette question. Or, elle a la possibilité de négocier avec l’Argic-Arco, mais elle refuse de le faire”, explique El Anzize Hamidou, secrétaire départemental de FO Mayotte. “C’est pourtant la direction de la CSSM qui en 2012 a voulu l’égalité entre Mayotte et la métropole en instaurant enfin la mutuelle santé dans le 101ème département. Mais c’est également elle (NDLR : entre-temps le directeur a changé) qui refuse de régler la question de la retraite complémentaire. Il y a une ambivalence dans ces choix” , ajoute El Anzize Hamidou.
Les salariés, fatigués par ce renvoi de la patate chaude, constatent la rupture du dialogue social et être dans l’obligation de passer la seconde. La grève semble inévitable. “C’est quand même incroyable qu’il faille bloquer à chaque fois pour obtenir nos droits”, s’indigne Mariame O usseni déléguée syndicale CFE/CGC. Les syndicalistes demandent donc la tenue d’une réunion nationale avec l’Ucanss et l’Agirc-Arco pour trouver une solution.”Si est fixé pour le mois d’avril, nous ne suspendrons le préavis », promet l’intersyndicale. Dans le cas contraire, tous les services seront bloqués. Si la grève illimitée s’éternise, les agents n’excluent pas une “radicalisation” du mouvement selon le terme employé par El Anzize Hamidou. Cela pourrait donc se traduire par des barrages sur les axes routiers comme à l’accoutumée dans l’île en cas de conflit social. Concrètement, la retraite complémentaire permettrait aux agents de pouvoir doubler leur retraite de base qui est estimée entre 300 et 500 € suivant la catégorie du salarié. Mais même une retraite de 1 000 € avec la complémentaire semble dérisoire au vu de la cherté de la vie dans le 101ème département. La faute à des taux de cotisation retraite encore très faibles ici par rapport à la métropole. La mise à niveau est prévue pour 2036 soit 19 ans ! En attendant, le rattrapage se réalise lentement mais sûrement avec un taux qui augmente d’année en année.
Les autres revendications des agents
L’intersyndicale demande une nouvelle mutuelle se plaignant de l’actuelle à laquelle a souscrit la CSS M à savoir AG 2R. “On ne peut pas utiliser notre carte en métropole”, explique Mariame O usseni du CFE/CGC . Concernant la prime de transport, l’intersyndicale l’estime “dérisoire” par rapport au prix des taxis. Elle demande également une majoration d’interprète, c’est-à-dire une compensation par rapport à la capacité des agents à pratiquer plusieurs langues. “Certains assurés ne parlent pas français donc il faut leur expliquer les démarches en shimaore ou shibushi”, justifie la déléguée syndicale. Enfin, le dernier point porte sur les salaires. Les grévistes demandent le passage à l’échelon supérieur de certains agents et la revalorisation du point, “une valeur qui n’a pas bougé depuis 7 ans ce qui signifie que les salaires sont gelés depuis tout ce temps”, conclut Mariame Ousseni.
Mardi dernier en fin d’après-midi en baie de Bambo Ouest, des touristes et des villageois ont alerté Abalone Plongée et l’association ATOLL après avoir trouvé un jeune dauphin désorienté en train de s’échouer sur la plage. Après avoir secouru le dauphin et l’avoir maintenu dans un mètre d’eau, les participants au sauvetage ont réussi à hisser le mammifère marin de 1,20m dans une annexe, tractée ensuite par le bateau d’Abalone Plongée vers le large. Le dauphin a été immobilisé et arrosé pendant tout le trajet. Il a été remis à l’eau au niveau du récif Rani. Après un départ tonique, le jeune dauphin s’est calmé et est resté au niveau du récif. Ses bons samaritains espèrent que le nouveau baptisé « Bambo » retrouvera un groupe d’adultes et qu’il survivra à cette mésaventure.
Le dimanche 19 mars dernier à 2 heures du matin, le quart opérationnel de la gendarmerie de Mayotte est informé de l’agression d’un individu à l’arme blanche (couteau) au plateau de Tsararano, commune de Dembeni. L’individu est transporté au CHM de Mamoudzou en urgence. Il présente une plaie thoracique au niveau du coeur. Son pronostic vital est engagé. Dans la nuit du 20 au 21 mars, un dispositif est mis en place avec le GIGN en relation avec le directeur d’enquête. L’opération permet de localiser et d’interpeller le mis en cause à Hamouro, commune de Bandrélé. Il fait l’objet d’une mesure de garde à vue. Le 22 mars, à l’issue de sa garde à vue, l’auteur des faits est présenté devant le magistrat, mis en examen et placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Majicavo, commune de Koungou. L’état de santé de la victime est stable.
Le comité sécheresse s’est réuni hier. La préfecture a transmis son compte-rendu. Si les deux semaines à venir seront pluvieuses, la fin de la saison des pluies est prévue pour miavril. Probablement insuffisant pour remplir les retenues collinaires avant l’hiver austral.
Le préfet de Mayotte, Frédéric Veau, a présidé la réunion du comité de suivi de la ressource en eau qui s’est tenue ce mercredi 22 mars 2017 en présence du président de l’association des maires et du président du SIEAM , ainsi que de l’ensemble de ses membres. Les prévisions météorologiques prévoient que les deux prochaines semaines devraient être pluvieuses. Cependant, la fin de la saison humide se profile pour la deuxième quinzaine du mois d’avril, ce qui laisse présager que, sauf événement exceptionnel, il n’est pas garanti que les deux retenues collinaires soient totalement remplies au début de la saison sèche. Leur niveau est sensiblement le même depuis la semaine dernière selon le comité. Le taux de remplissage de la retenue de Combani est donc d’environ 45 %, tandis que celui de Dzoumogné se situe autour de 25 %.
Pas de nouvelles concernant la solution du tanker
La préfecture affirme que le travail se poursuit sur la mise en oeuvre des mesures du “Plan d’urgence eau” Mayotte. “L’ensemble des services est mobilisé pour continuer d’explorer toutes les pistes afin de mettre à jour de nouvelles ressources en eau immédiatement disponibles”, se veut rassurant le représentant de l’Etat.
Ainsi, l’étude concernant l’optimisation et la réhabilitation de quatre forages (Acoua, Dapani, Majimbini et Gouloué 3) a été réalisée et les travaux nécessaires vont être lancés rapidement. Le Syndicat intercommunal des eaux et de l’assainissement de Mayotte a également lancé une étude pour augmenter la capacité de l’usine de désalinisation de Petite-Terre et examine la faisabilité afin qu’elle alimente en partie la Grande-Terre. Quant à la solution d’urgence du tanker d’eau en provenance de la Réunion, aucune mention n’a été faite dans le communiqué de la préfecture. La Réunion a récemment manifesté des réticences à alimenter Mayotte en eau douce. La ministre des Outre-mer avait déclaré la semaine dernière lors de sa visite à Mayotte que cette option est toujours d’actualité et que les études de faisabilité sont toujours en cours.
Sur le plan sanitaire, l’Agence régionale de santé (ARS) maintient son dispositif de vigilance renforcée concernant les pathologies qui pourraient être liées à la pénurie d’eau dans le sud. Celui-ci révèle qu’après une baisse durant les vacances scolaires, les consultations pour des cas de diarrhées et des infections cutanées sont à nouveau en légère hausse. L’ARS rappelle à ce titre que seule l’eau des rampes d’alimentation mise à disposition de la population est garantie potable. L’eau du robinet, ainsi que les eaux pluviales ou en provenance des puits ne doivent pas être consommées dans les communes concernées par les tours d’eau.