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Les Assoiffés réclament 7 millions d’euros de préjudice

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Oubliée, la crise de l’eau ? Pas pour tout le monde. Le collectif des Assoiffés du Sud est toujours sur le pied de guerre concernant la question de la facturation de l’eau durant les coupures. Il réclame 7 millions d’euros de préjudice au Syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement (SIEAM).

La grande crise de l’eau qu’a traversée Mayotte ces derniers mois s’est a priori apaisée le 5 avril avec le rétablissement de l’eau potable domestique dans les 8 communes concernées par les coupures depuis le 16 décembre 2016. Cependant, les membres du collectif des Assoiffés du Sud sont toujours en alerte par rapport aux factures émises durant la période des “tours d’eau” qu’ils refusent de payer. Deux cas de figure se présentent : les abonnés qui ont d’ores et déjà réglé leurs factures (soit par prélèvement automatique soit parce qu’ils se sont déplacés aux guichets de la Société Mahoraise des Eaux) et ceux qui n’ont tout simplement pas payé. Pour les premiers, les Assoiffés du Sud demandent au Syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte (SIEAM ) des avoirs sur les prochaines factures et pour les seconds, la suppression pure et simple des montants supposément dus entre le 16 décembre 2016 et le 5 avril 2017. En outre, le collectif réclame des indemnisations au SIEAM au titre du préjudice subi durant cette période de privation d’eau domestique. Attoumani Farsi Hamada, des Assoiffés du Sud, nous explique que le collectif demande le remboursement de deux litres d’eau par jour et par personne, à raison de 0.27 euros le litre. Le collectif comptabilise 120 jours de coupures pour 120 000 habitants, ce qui donne un total de 7 776 000 euros de préjudice. Un chiffre, toutefois, est en décalage avec les calculs de la Préfecture qui, à l’époque des coupures, estimait que l’eau domestique était coupée à 65 000 habitants et non 120 000. D’après le recensement de l’INSEE de 2012, les populations des 8 communes (Ouangani, Dembéni, Bandrélé, Sada, Chiconi, Kani-Kéli, Bouéni, Chirongui) représentent effectivement 65 000 personnes. Cependant, ce chiffre a certainement évolué depuis 2012 et le prochain recensement devrait apporter plus de précisions.

Le collectif des Assoiffés du Sud a été convié à un comité en présence des dirigeants du SIEAM et de la SMAE le 19 mai dernier pour évoquer ces questions. Le syndicat d’eau et d’assainissement a indiqué au collectif qu’il donnerait une réponse dans trois semaines. Soumise à un droit de réserve jusqu’au 18 juin, la préfecture de Mayotte a toutefois indiqué que la “task force” se réunissait toujours régulièrement afin de faire un point sur l’avancement des travaux prévus dans le cadre du Plan d’urgence “Eau”. Cette task force réunit la préfecture, le SIEAM , la SMAE , l’Agence régionale de Santé (ARS), la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) ainsi que le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM ).

Conseil départemental | Un budget en équilibre mais des investissements timides

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Hier, le Conseil départemental a voté les différents rapports validant le budget de l’année passée ainsi que le budget primitif de 2017 en assemblée plénière. Deux chiffres à retenir : 115 millions d’euros de masse salariale en 2016 et 27 millions d’investissements réels prévus en 2017.

Le chiffre est conséquent : en 2016, le Conseil départemental a dépensé 115 millions pour sa masse salariale. Réunis hier en assemblée plénière au sein de l’hémicycle Younoussa Bamana, les élus du Conseil départemental ont validé le budget général pour l’année 2016. Sur les 277 millions d’euros de dépenses (pour un budget général de 295 millions d’euros), 115 étaient donc directement imputés à la masse salariale. Le Département affiche ainsi un coefficient de rigidité structurelle –correspondant aux dépenses non compressibles – de 53 % « sachant que le seuil d’alerte est à 50 % », précise le directeur des finances, Vita Ouirdani.

L’année dernière, le préfet avait saisi la Chambre régionale des comptes : en effet, le Conseil départemental avait voté un budget déficitaire, ce qui est strictement interdit par la loi. La Chambre régionale des Comptes (CRC) avait alors émis un rapport dans lequel elle recommandait de diminuer les dépenses salariales en gelant l’indexation (à l’époque à 30 %) et en contenant la masse salariale. Or, hier, le Conseil départemental, en dépit des recommandations de la CRC, a validé un rapport faisant état d’une masse salariale à 115 millions d’euros en 2016, soit beaucoup plus que préconisé par la CRC qui conseillait une réduction à 104 millions d’euros.

Outre les 115 millions d’euros de masse salariale, les autres dépenses de fonctionnement en 2016 concernent entre autres le financement des transports scolaires (26 millions), du RSA (30 millions), des bourses (14 millions) et des formations professionnelles (6 millions). Plus de 3 millions d’euros sont dévolus au paiement des taxes foncières (4 millions).

Cependant, le budget 2016 présenté par le Conseil départemental est à l’équilibre, une embellie obtenue « au prix d’efforts importants », se félicite Ben Issa Ousséni, le 7ème vice-président en charge des finances, avec un excédent de plus de 17 millions d’euros. L’élu reconnaît toutefois que « la masse salariale représente une part très importante du budget » et espère que cette dépense sera bientôt maîtrisée puisque cette année « marque le terme de l’évolution de l’indexation », désormais à 40 % pour l’ensemble des agents.

Autre chiffre dont se réjouit le directeur des finances Vita Ouirdani, la capacité d’autofinancement du département, à 38 millions d’euros en 2016, alors que les années précédentes, cette épargne brute était négative.

Enfin, en 2016, les recettes d’investissement se chiffrent à 31 millions euros (entre les fonds européens, le contrat de plan État-Région, etc.) et les dépenses à 46 millions d’euros (contre 42 millions en 2015). Ces investissements ont pour l’essentiel été dédiés aux routes départementales, à l’électrification, à la rénovation du stade de Cavani ainsi qu’aux voiries rurales.

27 millions de réels investissements

« Nous allons voter un budget en équilibre, le premier depuis que nous sommes arrivés », jubile Ben Issa Ousséni. « C’était précipité de saisir le Préfet », renchérit Soihabadine Ibrahim Ramadani. D’après le directeur des finances, en 2017, les recettes égaleront les dépenses soit 66.8 millions d’euros. Le budget général sera en 2017 de 287 millions d’euros – les 8 millions d’euros en moins par rapport à 2016 étant dus à l’amputation des recettes de l’octroi de mer, transférées du Département aux communes. Parmi ces 66.8 millions d’euros, 27 millions seront investis dans des chantiers (rénovation du stade de Cavani, quais de transfert, etc.), 4 millions concernent l’amortissement de prêts, 7.5 millions le remboursement du capital, 2 millions le financement d’études et 15 millions le budget du Service des transports maritimes (ST M). Ainsi, seuls 27 millions peuvent être considérés comme de réels investissements. En outre, quatre facteurs de risque peuvent grever ce budget prévisionnel : les créances non recouvertes de l’ordre de 40 millions d’euros ; les créances fiscales de l’ordre de 32 millions d’euros que le Département doit à l’État ; et les 10 millions que le Conseil départemental doit à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) et à Ida Nel dans le cadre du transfert de la gestion du port de Longoni.

Le nouveau code du travail adopté mais avec des réserves

Lors de cette assemblée plénière, le Conseil départemental a émis « un avis réservé » sur le projet d’ordonnance du code du travail qui entrera en vigueur au 1er janvier 2018. Après échanges avec l’administration et les syndicats, la commission chargée d’émettre un avis sur le nouveau code du travail a formulé six réserves : elle a souligné l’absence de certaines organisations syndicales de salariés à la concertation préalable car « elles considèrent (…) que la mise en oeuvre des principales mesures favorables aux salariés est reportée à 2019, 2020 ou 2022 » ; la commission met en doute l’aboutissement du projet de texte au vu de l’application différée d’un certain nombre de dispositions ; elle regrette également de ne pas avoir eu en sa possession l’original du projet d’ordonnance mais qu’un rapport de présentation ; la commission pointe du doigt certaines adaptations ou le maintien de certaines dispositions actuellement applicables à Mayotte qui représentent pour elle « une régression sociale » ; elle se dit préoccupée du passage aux 35 heures « qui risque d’engendrer (…) une baisse d’activité et donc de production pour les entreprises déjà assez fragiles, mais également une perte de pouvoir d’achat pour les salariés » ; enfin, la commission désapprouve de ne pas avoir son mot à dire au sujet de l’adoption de la carte régionale des formations professionnelles.

“Il n’y aura pas de guerre des transports à Mayotte”

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Hier a été signée la convention de coopération entre le conseil départemental et la Communauté d’Agglomération Dembéni Mamoudzou (Cadema) dans le cadre des projets de transports collectifs à Mayotte. Quelques précisions sur les deux réseaux prochainement mis en place ont par ailleurs été apportées.

 

Ce lundi matin, Mohamed Majani, maire de Mamoudzou et président de la Cadema, et Soibahadine Ibrahimi R amadani, président du Conseil départemental de Mayotte, ont tous deux signé la convention de coopération visant à mutualiser les moyens de leurs institutions respectives dans le cadre des projets de transports en commun mahorais. Il s’agit “d’envoyer un message fort à l’État français et à l’Union Européenne disant il n’y aura pas de guerre des transports à Mayotte”, a déclaré M. M ajani. Pour éviter cette “guerre des transports”, l’implantation des réseaux de bus sur l’île devra donc reposer sur la collaboration entre le Conseil départemental et la Cadema, mais également sur l’intégration des taxis, “qui ont leur rôle à jouer dans cette reconstruction” selon Mohamed Moindjie, 2ème vice-président de la Cadema. Alors que le trafic mahorais est de plus en plus saturé, notamment à Mamoudzou, et que le nombre d’accidents de la route augmente toujours plus, il était temps de repenser à un nouveau fonctionnement des moyens de transport à Mayotte.

 

Des réseaux opérationnels en 2019 et 2020

 

Tout d’abord le projet Caribus, initié par la ville de Mamoudzou et repris ensuite par la Cadema, constituera le réseau urbain dont la mise en service est prévue en 2020. Trois lignes sont prévues, de même que 8km de voies “TCSP”, c’està- dire exclusivement réservées aux bus. Afin de désengorger les routes de Mamoudzou, deux parcs relais seront établis, au nord et au sud de la ville. Chacun pourra y garer sa voiture, et ensuite utiliser les moyens de transports collectifs pour se déplacer dans l’agglomération. Une baisse significative du trafic permettra notamment de sécuriser l’axe RN1-RN2 de la Cadema, en proie à une augmentation des accidents graves. Sur les 90 millions d’euros nécessaires au financement du projet Caribus, 9 millions ont déjà été attribués par l’État tandis que “le reste devra être cherché au niveau européen”. Parallèlement à Caribus, et pour “garantir le droit au transport pour tous sur l’ensemble du territoire de Mayotte”, sera également créé un réseau de transport collectif interurbain qui combinera bus et bateaux. Trois grandes lignes de bus “Express” relieront le Nord, le centre et le Sud de l’île à Mamoudzou ; et cinq autres lignes se chargeront de connecter les différents villages entre eux, mais aussi avec ces lignes “Express”. Deux lignes maritimes sont également prévues : depuis Longoni et Dembéni. Ce projet, porté en premier lieu par le Département sera mis en place progressivement, à partir de 2019.

 

La signature de cette convention de coopération marque la réunion de ces deux projets distincts, qui, une fois mis en place, seront amenés à fonctionner conjointement. Le but étant qu’avec un même ticket (dont le tarif n’a pas encore été décidé), les Mahorais puissent emprunter successivement le bus interurbain, le Caribus, et la barge. Il reste toutefois à déterminer la véritable place que trouveront les taxis dans cette nouvelle architecture du transport à Mayotte.

Religion | Des cadis dérapent

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A l’initiative du lycée d’enseignement adapté Espérance, établissement privé géré par les Apprentis d’Auteuil, des cadis, un prêtre et un pasteur ont répondu aux questions des élèves sur les deux grands monothéismes mercredi dernier. Mais lors des échanges, certains cadis ont tenu des propos en contradiction avec les lois et valeurs de la République.

 

L’initiative est excellente, elle provient du lycée d’enseignement adapté (LEA) Espérance, établissement privé géré par la fondation catholique Apprentis d’Auteuil. L’idée : organiser un échange interreligieux en invitant des représentants des religions chrétiennes et musulmanes à répondre aux questions des élèves (entre 11 et 18 ans) sur les deux grands monothéismes. Pourquoi l’islam interdit-il de manger du porc et de boire de l’alcool ? Pourquoi la femme doit-elle être voilée ? Pourquoi la femme représente-t-elle le péché originel dans la religion chrétienne ? Un non-musulman peut-il aller au paradis ? Les enfants ont préparé ces questions sous l’égide de leurs professeurs en vue de l’échange de mercredi  et les réponses qu’ils ont obtenues de la part de certains représentants religieux ont laissé une partie de l’assistance absolument coite.

 

« J’étais venu pour entendre parler de tolérance (…) »

 

Les échanges se sont déroulés dans une ambiance tout à fait courtoise. « Il s’agit d’un échange fraternel » qui vise « à comprendre comment chacun vit sa foi », avait expliqué en préambule le Père Bienvenue. Si l’écoute a été totale et les élèves attentifs, et si certaines questions très généralistes n’ont posé aucun problème, les propos tenus par certains cadis, notamment celui de Pamandzi, ont dus faire l’objet de rectifications de la part de la direction du LEA Espérance.

En effet, à la question posée par une jeune élève : « Pourquoi la femme doit-elle être voilée ? », un des cadis a répondu en substance que lorsqu’une femme « est mal habillée, les garçons la sifflent et lui disent des bêtises ». Un autre représentant de la foi musulmane a ajouté qu’une tenue légère était « une forme de provocation » et que les « voyous » draguaient logiquement « les femmes qui portent des collants serrés ». A ce moment, le directeur de l’établissement, Antoine Duhaut, a estimé devoir intervenir afin de rappeler les valeurs républicaines (notamment l’égalité entre les hommes et les femmes et le droit de s’habiller en toute liberté sans être jugé) et leur primauté sur toute règle religieuse contradictoire.  Julien Dos Santos, professeur d’éducation sportive de l’établissement, avait déjà quitté l’assistance, excédé : « J’étais venu pour entendre parler de tolérance et je n’entends parler que d’interdits depuis le début ».  

Sur la question de la circoncision, le directeur est également intervenu pour contredire les propos d’un cadi qui affirmait que les médecins avaient déclaré que cette pratique « protégeait des maladies sexuelles ». 

 

L’histoire entre Mitterrand et Anne Pingeot « immonde » 

 

Mais le grand tollé a eu lieu au moment de la question « bonus » posée par les adultes et qui concernait la polygamie : « Pourquoi les hommes musulmans sont-ils polygames ? » Réponse d’un des cadis : « L’islam n’a pas froid aux yeux, il sait que l’homme s’éparpille un peu. Plutôt que d’encourager l’adultère, il autorise la polygamie. » Et le cadi de comparer : « Dans la société occidentale, il y a pire. En 2017, les lettres entre Mitterrand, un homme marié, et sa maîtresse, avec qui il a eu un enfant en dehors du mariage, ont été publiées. Toute la France a jubilé sur cette histoire qui est immonde.» Un autre cadi renchérit : « Personne ne peut résister à une seule femme. Avant, les hommes avaient 100 femmes, 300 femmes. L’islam a posé une limite : ce sera 4. » Sur la nécessité de la polygamie : « Il y a des hommes qui ont une grande forme physique. Donc, la polygamie, c’est pour vous sauver, vous, les femmes. » Et le grand final, prenant à partie les jeunes filles de l’assistance : « Est-ce qu’il est préférable d’épouser un homme marié plutôt que de devenir une fille publique ? Si un homme vient vous demander ça, je vous conseille d’accepter. » 

 

Coincés au 7ème siècle

 

Si les autres adultes en présence ont laissé les cadis étayer leur avis sur la question de la polygamie , ils ont très vite repris la main : le directeur du LEA Espérance, en rappelant qu’on pouvait également ne pas se marier et que la polygamie était interdite en France ; le Père Bienvenue en expliquant que pour résister à la tentation de l’infidélité, il y avait également le combat spirituel et les enseignements de Dieu ; et, enfin, le CPE de l’établissement, Mmadi Youssouf, qui a déclaré : « Moi, j’ai une seule femme et cela me suffit », sous les applaudissements des enfants. Le conseiller pédagogique a également recommandé aux cadis « qu’en tant que responsables de l’éducation des enfants, vous mettiez les loupes de maintenant et non les loupes du 7ème siècle », avant de clore le débat. 

« Il y a des divergences mais l’important est d’échanger », a tempéré Antoine Duhaut, « mais avec les valeurs de la République, l’égalité entre les hommes et les femmes, et entre les peuples ». A ce titre, et au vu des échanges, l’on est en droit de se demander comment sont formés les 19 cadis payés par le Conseil départemental et s’ils suivent le Diplôme universitaire « Valeurs de la République et religions » proposé au centre universitaire de Dembéni. 

 

 

 

 

 

Code du travail | Encore des adaptations qui font grincer des dents

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Le dernier projet d’ordonnance concernant l’alignement du code du travail à Mayotte sur le droit commun a été présenté à la commission consultative de travail (CCT) composée d’organisations patronales et de représentants syndicaux le 18 mai.

 

Les syndicats ne cachent pas leur mécontentement devant un texte qui comporte encore de nombreuses adaptations. “Un code du travail vidé de tout droit pour les salariés de Mayotte” pour la CGT -Ma, un “projet scélérat (…) osant favoriser le report à 2019, 2020 voire 2022 d’une grande partie des dispositions législatives concernant les droits des salariés à une formation professionnelle, le droit à une justice prudhommales, le droit à une médecine de travail, le droit à une prévention sécurité au travail…” pour Force Ouvrière, le dernier projet d’ordonnance concernant l’alignement du code du travail de Mayotte sur le droit commun ne suscite pas l’entière adhésion des syndicats. Ce projet d’ordonnance a été présenté le 18 mai à la commission consultative de travail (CCT) composée d’organisations patronales et de représentants syndicaux, sous l’égide de la Direction du travail de Mayotte (Dieccte). Du côté du Medef, l’accueil réservé au projet d’ordonnance est également mitigé. Si le délégué général de l’organisation patronale à Mayotte, Julien Czaniecki, se réjouit d’avoir été entendu sur certains points tels que les délais accordés dans la mise en conformité d’outils et d’équipement de travail et l’application du compte pénibilité, il regrette que certaines remarques concernant “de nombreux points importants tels que la durée légale du travail” n’aient finalement pas été retenues. Ainsi, l’organisation patronale reste sceptique sur les compensations promises par l’État “pour les entreprises “faisant baisser le temps de travail de leurs salariés””. Le patron des patrons de Mayotte, Thierry Galarme, quant à lui, estime que “rien ne justifie d’attendre 2022 pour installer un Conseil des Prudhommes à Mayotte” et a envoyé un courrier en ce sens au député Ibrahim Aboubacar, expliquant que les assesseurs pourraient très vite s’adapter à la mise en place d’une telle instance et qu’en tout cas, “les partenaires sociaux sont prêts”.

Ce qui va changer en 2018 (ou pas)

Un des enjeux principaux de cet alignement du code du travail de Mayotte sur le droit commun concerne le passage aux 35 heures. En effet, les entreprises de plus de 20 salariés seront assujetties aux 35 heures à partir du 1er janvier 2018, celles de moins de 20 salariés au 1er janvier 2019. “Une compensation par l’État”, indique l’ordonnance, devrait accompagner financièrement les entreprises qui paieront au 1er janvier leurs employés 39 heures pour 35 heures de travail effectives. Le projet d’ordonnance prévoit également l’ajout de “4 jours fériés liés à la culture musulmane” ainsi que l’ajout de la commémoration de l’abolition de l’esclavage, fixée le 27 avril. Très attendu, le conseil des prud’hommes n’entrera en vigueur qu’au 31 décembre 2021 et la mise en place du dispositif de médecine du travail ne sera rendue possible qu’au 1er janvier 2019 en raison de l’adaptation actuelle du code de la sécurité sociale.

Pas avant 2036

Si le chantier de l’alignement du code du travail mahorais sur le droit commun a malgré tout bien avancé, l’adaptation du code de la sécurité sociale prend davantage de temps. Ainsi, le projet d’ordonnance du nouveau code du travail stipule que les taux et seuils “spécifiquement adaptés pour tenir compte de la situation économique et sociale de Mayotte”, tels que le régime d’indemnisation du chômage ou les allocations de retraite, seront maintenus. En effet, ces taux et seuils dépendent du code de la sécurité sociale qui fixe les taux de cotisation jusqu’en 2036, taux ne permettant pas encore la convergence vers ceux de métropole. Un délai d’application substantiel qui pourrait mécontenter les syndicats. “Le Medef s’attend à une situation sociale tendue”, avoue le délégué général de l’organisation patronale à Mayotte. D’autant que la réforme du code du travail au national, qui sera vraisemblablement entérinée par le nouveau gouvernement, risque de chambouler mécaniquement la date de parution des ordonnances ainsi que leurs dates d’application

Les lames du fond : les poissons-chirurgiens

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Les poisson-chirurgiens constituent l’un des principaux groupes de poissons récifaux, essentiels à la survie du corail. Mais d’où peut bien venir leur nom, alors que leurs couleurs variées et souvent vives semblent bien loin des blouses blanches ? 

On connaît souvent de nom les poissons-chirurgiens, mais ces animaux sont plus difficiles à reconnaître que les poissons-ballons ou les poissons-clowns quand on n’en a pas l’habitude. Leur famille, celle des acanthuridés, ne compte pas moins de 35 espèces à Mayotte, réparties en 5 genres (Acanthurus, Ctenochaetus, Naso Paracanthurus et Zebrasoma). Que partagent-ils, qui les réunit ainsi sous cette même bannière en dépit de leur diversité visible ? La réponse se trouve dans le nom scientifique de la famille : ils ont « des piquants dans la queue ». Plus précisément, la partie charnue de leur queue, appelée pédoncule caudal et précédant la nageoire caudale proprement dite, est équipée de chaque côté d’une fine lame rétractile extrêmement tranchante, et enduite d’un mucus venimeux. C’est ce poignard, aiguisé comme un rasoir ou plutôt un scalpel, qui a donné son nom à ces poissons. 

Ne vous inquiétez pas, on n’a jamais entendu parler d’un chirurgien utilisant son redoutable canif contre un baigneur, et leur réponse à la menace est toujours la fuite. Ils ne s’en servent que s’ils sont happés par un prédateur, pour lui déchirer les mâchoires, ou surtout pour les combats nuptiaux ou territoriaux entre mâles : on en voit souvent arborer de terribles balafres sur les flancs (et pas seulement le « chirurgien-bagnard » !). Il peut arriver qu’un pêcheur les décrochant de sa ligne se fasse couper, mais c’est très rare étant donné que ces poissons sont végétariens, et ne mordent généralement pas aux hameçons – ce qui les prémunit largement de la consommation humaine : de toute façon, aucune espèce n’est considérée de bonne valeur commerciale, leur chair étant peu abondante et pleine d’arêtes. 

Vous reconnaîtrez donc les poissons-chirurgiens à ces lames : chez la plupart des espèces, elles se signalent par un trait en relief sur le pédoncule caudal, souvent marqué d’une couleur différente. Chez les représentants du genre Naso, qui sont souvent assez gros, ces lames sont au nombre de deux par côté et non rétractiles, ce qui permet de bien les voir – d’autant qu’elles sont souvent vivement colorées (orange vif chez Naso elegans), en signe d’intimidation. Les chirurgiens partagent tous une silhouette ovale très aplatie latéralement, avec une toute petite bouche et des nageoires dorsale et anale longues mais peu épaisses, très simples. L’œil est assez haut, les ouïes basses et les écailles minuscules ; ils mesurent entre 15 et 30cm de long, mais les plus gros Naso dépassent 1 mètre. Si on veut distinguer les différents genres, les Acanthurus sont les chirurgiens « réguliers », et comptent 14 espèces à Mayotte, assez diverses. On y ajoute le très proche Paracanthurus hepatus, bleu et noir avec la queue jaune, seul de son genre mais sans doute le plus célèbre des chirurgiens vu qu’il s’agit de Dory, héros de Disney vu dans Le Monde de Némo ! Les Ctenochaetus (3 espèces à Mayotte) sont plus discrets, mais assez courants : ils sont de couleur sombre, avec des nageoires pointues à l’arrière. Les Zebrasoma (3 espèces) sont de silhouette plus haute, en losange, avec une bouche pointue : ils sont fréquents dans les aquariums. Enfin, les Naso (13 espèces à Mayotte) sont les plus gros chirurgiens, de silhouette allongée. Ils doivent leurs noms de « nasons » ou de « poissons-licornes » au fait que plusieurs espèces portent une longue corne sur le nez, mais comme ce n’est pas le cas de tous il vaut mieux se fier aux 4 lames caudales pour les identifier avec certitude. 

Nous l’avons dit, les chirurgiens sont végétariens, à part quelques espèces planctonivores : parmi les poissons récifaux, ils sont sans doute les principaux brouteurs d’algues, rivaux des oursins. Cela les rend extrêmement importants à l’équilibre du lagon : c’est grâce à leur broutage que les algues n’étouffent pas le corail, et que le récif peut se développer ! Le corail grandissant plus lentement que les algues, une diminution du broutage entraînerait un bouleversement complet de l’écosystème et la mort du corail au profit des algues. C’est donc tant mieux si ces poissons ne sont pas pêchés, et leurs populations sont très suivies par les biologistes. 

N’ayez donc pas peur des bistouris, et plongez à la découverte des paisibles gardiens de la bonne santé du lagon !


►Un chirurgien couronné (Acanthurus dussumieri), avec sa lame argentée sur fond noir | Crédit photo : Gabriel Barathieu

 

Une partie des agents du CHM en grève illimitée

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Hier matin, à l’appel de la CFDT Mayotte, une cinquantaine d’agents du Centre hospitalier de Mayotte (CHM) manifestaient devant l’entrée principale de l’hôpital pour protester contre la surcharge de travail et le turn-over du personnel. Ils ont déposé auprès de la direction un préavis de grève illimitée, une réaction qui surprend la nouvelle directrice du CHM qui a reçu plusieurs heures durant les partenaires sociaux la semaine dernière.

« On est arrivés à l’intolérable ». Ousséni Balahachi, secrétaire général de la Cisma-CFDT, ne mâche pas ses mots. A l’instar d’une cinquantaine d’agents regroupés hier matin devant l’entrée principale du Centre hospitalier de Mayotte (CH M), il manifeste contre « la charge de travail et le turn-over » qui « n’ont pas cessé d’augmenter » alors que « les conditions de travail et l’effectif n’ont pas évolué », indique le préavis de grève illimitée déposé le 12 mai auprès de la direction de l’hôpital. Les agents grévistes demandent un état des lieux des effectifs dans les services afin d’enclencher un recrutement adéquat, notamment en médecins et agents médicaux. Ousséni Balahachi pointe du doigt la dégradation des conditions de travail des agents et les défaillances dans la prise en charge des usagers que cela peut induire. Le syndicaliste exemplifie son propos en énumérant des décès inexpliqués, selon lui, qui seraient advenus ces dernières semaines suite à une « mauvaise prise en charge » des patients : une femme d’une trentaine d’années originaire de M’tsamboro ayant consulté plusieurs fois après un accouchement et décédée subitement ; une autre femme de Tsoundzou, âgée d’une trentaine d’années également, suivie pour « un problème particulier nécessitant des soins réguliers » et décédée brutalement ; un homme mort suite à une intervention chirurgicale, etc. « Non à la maltraitance des usagers et des agents ! », s’énerve le syndicaliste.

Les grévistes exigent un « changement de directeur »

Autre revendication des agents grévistes : un « changement de directeur pour une nouvelle politique de management », spécifie le préavis de grève, ainsi qu’une Agence régionale de santé (ARS ) qui serve « autre chose que les intérêts de La Réunion », tempête Ousséni Balahachi. En outre, le personnel hospitalier mécontent demande à ce que soient respectés les protocoles de fin de grève et les accords signés. Cette dernière revendication concerne explicitement les moyens promis par le ministère de la Santé suite à la grève de septembre 2015 soit le recrutement de plus d’une centaine d’agents dont des sages-femmes et 4 médecins, dénonce le représentant de la CFDT Mayotte. Une seule réunion a eu lieu suite au protocole de sortie de grève et aucun bilan n’a été établi, affirme encore le syndicaliste.

Véritable cacophonie dans le dialogue social

Une négociation préalable a pourtant bien eu lieu la semaine dernière entre les syndicalistes et la direction de l’hôpital. Interrogée hier par téléphone, la directrice de l’hôpital, Catherine Barbezieux, a indiqué avoir reçu les partenaires sociaux durant plus de cinq heures la semaine passée. « Je suis très surprise par ce qu’il s’est passé ce matin », s’étonne la nouvelle directrice, « pas en phase avec la courtoisie dont tout le monde a fait preuve durant les échanges de la semaine dernière », a-t-elle ajouté. En outre, si le secrétaire général de la CFDT affirmait hier matin qu’il n’avait pas reçu la synthèse des échanges promis à la suite des réunions de la semaine dernière, il a concédé plus tard dans la journée que la directrice l’avait effectivement envoyée vendredi dernier. Se disant très ouverte au dialogue social, Catherine Barbezieux recevra de nouveau ce matin les grévistes afin de refaire un point sur les revendications du syndicat CFDT Mayotte, revendications désormais « différentes de celles présentées en réunion » la semaine dernière, souligne la directrice de l’hôpital. Catherine Barbezieux a également rappelé que 114 postes avaient été créés l’année dernière – soit une augmentation de 6% des effectifs « en quelques mois » – et que des financements avaient été trouvés pour l’ensemble de ces postes, actuellement tous pourvus. Malgré cela, Balahachi Ousséni a confirmé que la grève se poursuivrait aujourd’hui.

Outre les échanges d’aujourd’hui, une réunion est d’ores et déjà prévue avec l’ensemble des partenaires sociaux début juin. « J’estime que j’ai le devoir de faire un état des lieux au démarrage de ma prise de fonction en tant que directrice de l’hôpital », a déclaré Catherine Barbezieux.

5ème édition de la Webcup

Les programmateurs et webmasters à l’honneur

La 8ème édition (5ème à Mayotte) de la Webcup a lieu ce samedi et ce dimanche à la CCI Mayotte. Jusqu’à 10 équipes tenteront de réaliser et de développer un site internet en 24 heures non-stop. Présentation.

Votre mission si vous l’acceptez: créer un site internet en 24 heures. La 8ème édition (5ème à Mayotte) de la Webcup se tient ce samedi 20 mai et ce dimanche 21 mai à la CCI Mayotte. Jusqu’à 10 équipes composées de développeurs, de webdesigners et de graphistes (amateurs, étudiants ou professionnels) tenteront donc à partir de ce samedi à 11h de réaliser et de développer en 24 heures non-stop un site web sur un sujet tenu top secret et révélé au top départ de la compétition. Les participants réalisent le site de la manière dont ils le souhaitent, autant d’un point de vue technique que graphique. Au terme des 24 heures, un jury composé de professionnels se verra accorder un délai de plusieurs jours pour délibérer et nommer un vainqueur. Une soirée de remise de prix aura lieu quelques jours plus tard. Plusieurs prix sont attribués selon différents critères : graphisme, ergonomie, etc. Cette année encore, le Gemtic (Groupement des Entreprises Mahoraises des TIC) et la CCI Mayotte s’occupent de l’organisation de l’évènement avec le soutien de l’association Webcup. La compétition est ouverte au public (accès gratuit). La Webcup porte une dimension régionale, dans la mesure où l’événement se tient en simultané, outre à Mayotte, à Maurice, Madagascar, La Réunion, les Seychelles, les Comores, et à Rodrigues. Les équipes qui remporteront le Grand Prix du Jury sur chaque île (1er prix) se retrouveront à la fin de l’année pour la “Finale Internationale de la Webcup” organisée sur l’un des territoires participants. La Webcup est une manifestation créée en 2010 par l’association Webcup basée à la Réunion qui a pour but la promotion des acteurs de l’internet autour d’une manifestation, d’un concours annuel ludique et pédagogique.

Qu’est-ce que le Gemtic ?

Le Gemtic (Groupement des Entreprises Mahoraises des Technologies de l’Information et de la Communication), est une association régie par la loi 1901 créée en octobre 2012, à l’initiative de la CCI Mayotte. Le Groupement s’est fixé 8 missions: encourager l’initiative économique en rendant accessible la création d’entreprises auprès des jeunes dans le secteur des Technologies de l’Information et de la Communication; structurer la contribution des professionnels de la filière dans la stratégie territoriale en matière de développement des Nouvelles Technologies; assurer une veille juridique, réglementaire et économique pour l’essor de la filière à Mayotte; constituer un véritable groupe d’influence auprès des pouvoirs publics locaux, nationaux et européens; permettre à Mayotte d’être en phase avec les évolutions technologiques; pouvoir faire bénéficier au territoire de l’appui nécessaire à l’intégration des évolutions technologiques dans les pratiques professionnelles; organiser des actions de valorisation et de promotion des compétences et actions dans le domaine des TIC etc.; et nouer et de développer des liens de partenariat pour participer au développement économique et social du canal de Mozambique, de Madagascar à l’Afrique. Le Gemtic compte actuellement 35 adhérents. 

Le maire de Koungou stoppe les inscriptions en maternelle

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Devant le nombre de plus en plus importants d’élèves à scolariser, le maire de Koungou a décidé de clôturer les inscriptions en maternelle “car il n’y a pas assez de classes”. Explications.

Le vice-rectorat a annoncé les chiffres : plus de 2700 élèves supplémentaires sont attendus à la rentrée prochaine, ce qui représente une hausse de 6,7 % en 2017 contre une augmentation de 6,3 % en 2016. Ainsi, en août, plus de 97 600 élèves seront scolarisés, soit près de 46 % de la population totale selon le dernier recensement de 2012. Ces chiffres qui donnent le tournis, les maires de l’île en éprouvent la réalité tous les jours. C’est pourquoi Assani Saindou Bamcolo, le maire de l’une des plus importantes communes de l’île, Koungou, a pris la décision de clôturer les inscriptions en maternelle, faute de places disponibles. “On reçoit tous les enfants des îles voisines et on a également eu un surnombre au moment des décasages”, explique l’élu qui se demande comment le nouveau président de la République compte mettre en place certaines des mesures pour l’éducation qui figurent dans son programme. En effet, Emmanuel Macron souhaite des classes à douze élèves en CP et en CE1 dans les écoles relevant de l’Education prioritaire, c’est-à-dire toutes les écoles de Mayotte, département intégralement classé en REP. Douze élèves par classe, Mayotte et ses écoles qui fonctionnent en rotation en sont encore bien loin.

Pas de construction de classes depuis trois ans

“Tous les jours, on reçoit cinq familles qui viennent scolariser leurs enfants”, explique Boinaidi Hamidani, responsable des affaires scolaires de la mairie de Koungou qui précise que depuis trois ans, aucune salle de classe n’a été construite. Ainsi, les 47 salles de classe de maternelle et les 119 salles de primaire ne sont plus en capacité d’accueillir l’ensemble des élèves qui en font la demande. Depuis la dissolution du syndicat mixte d’investissement et d’aménagement de Mayotte (SMIAM), les chantiers sont à l’arrêt, notamment celui de l’école des Maraîchers, à Koungou. Selon le responsable des affaires scolaires, entre problèmes de passation de marchés publics et discordes sur le foncier, aucune école n’a été créée depuis plusieurs années, ni à Majicavo, ni à Koungou, ni à Trévani, ni à Longoni.

L’Insee recherche désespérément plus de 500 recenseurs

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L’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a réalisé vendredi dernier un point d’étape sur sa campagne de recrutement en vue du recensement qui sera opéré dans toute l’île du 5 septembre au 2 octobre. Depuis le mois d’avril dernier, l’Insee n’a reçu qu’une centaine de candidatures alors qu’elle espère engager 530 agents recenseurs d’ici ce samedi 20 mai. L’institut va probablement prolonger sa phase de recrutement pour arriver à son objectif initial.

 

En décembre 2017, Mayotte saura enfin son nombre réel d’habitants actuel. Un “sujet controversé” comme l’admet Jamel Mekkaoui, directeur de l’Insee Mayotte, et qui déchaîne les passions depuis 2012 année du dernier recensement officiel. Officiellement nous sommes 212 000, mais ce chiffre a sûrement augmenté en 5 ans au point que de nombreux Mahorais sont persuadés que plus de 300 000 voire plus de 400 000 personnes résident actuellement sur le territoire. “Le but de notre opération est de faire de la pédagogie et de montrer une transparence sur nos méthodes de recensement afin qu’après la sortie des résultats on ne vienne pas contester nos statistiques”, explique Jamel Mekkaoui. Si la tâche de comptabiliser l’ensemble de la population semble fastidieuse vue de l’extérieur, pour l’Insee celle-ci n’est en fait “pas aussi phénoménale” qu’on le pense. Elle explique travailler depuis 2015 sur le sujet, mais c’est depuis juin 2016 que le top départ de ce programme a été lancé, date à laquelle le partenariat avec les mairies a été acté. En effet, chaque municipalité a nommé un référent communal consacré à ce dossier du recensement. Il sera par exemple mobilisé dans le cadre des entretiens d’embauche des recenseurs. Après ce recensement qui est le dernier du genre, ce sont bien les communes qui vont prendre le relais en devenant garant de cette prérogative. La nouvelle loi sur l’égalité réelle des outremers prévoit à partir de 2018 des recensements annuels, mais partiels. Autrement dit à l’instar du système mis en place en métropole, chaque année une partie différente de l’île sera l’objet d’un recensement afin de mettre à jour le chiffre total. 1,7 million d’euros de budget En attendant, l’Insee aura besoin pendant un mois et demi de 530 agents en CDD pour réaliser son dernier recensement exhaustif. Par groupe de 10, ils seront coordonnés par un observateur lui-même recruté parmi les agents recenseurs. “Ils auront notamment pour responsabilité de contrôler les données récoltées par les agents”, explique le directeur. “Si un agent constate qu’un bâti répertorié dans notre cartographie réalisée en 2016, n’existe plus, il doit le signaler”, ajoute-t-il. L’Insee espérait ainsi d’ici samedi recruter 530 recenseurs, mais force est de constater que le compte est loin d’être bon. “Nous avons à ce jour obtenu une centaine de candidatures, mais c’est normal d’une certaine manière, car notre campagne s’est inscrite dans une conjoncture un peu particulière avec les nombreux jours fériés de ces dernières semaines et le contexte des élections présidentielles”, tempère Jamel Mekkaoui. Quant au budget alloué à cette opération, il culmine à 1,7 million d’euros. C’est désormais une course contre la montre dans laquelle est lancé l’Insee pour que d’ici décembre 2017 le chiffre tant attendu par l’ensemble de la population soit enfin révélé afin de couper court à une polémique qui dure depuis maintenant 5 ans.

 

Les conditions pour postuler à une offre d’agent recenseur

— Déposer sa candidature à Pôle Emploi ou à sa mairie.
— Être au minimum diplômé d’un baccalauréat général ou technique (ou en cours d’obtention du diplôme).
— Habiter sur zone, autrement dit habiter dans le village ou le quartier recensé.
— Maîtrise du français et du shimaore (à l’exception de quartiers comme Haut-Vallons où la pratique du français peut être suffisante).
— Le contrat dure 1 mois et demi et la rémunération correspondra au Smic (mais pour un agent contrôleur, la rémunération mensuelle sera de 2 000 €).
Le recenseur sera payé à la tâche le but étant de s’assurer de l’assiduité des agents en question.

 

 

 

Un enfant décède après avoir été renversé à Kahani

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Un accident de la route a coûté la vie à un enfant âgé entre 10 et 11 ans hier vers 14h à Kahani.

La victime a été renversée par une voiture alors qu’elle traversait la route nationale entre l’école primaire et le collège. Elle est morte sur le coup. Impossible à l’heure actuelle de savoir si la vitesse ou si l’état de l’automobiliste sont mis en cause. Cette portion de route est connue pour son risque accidentel. Dans la foulée de ce drame, les riverains ont bloqué la route pendant environ 3 ou 4 heures. Ils souhaitaient manifester leur colère concernant le manque de sécurité routière autour de ce tronçon à proximité duquel se trouve une zone d’habitations. Le maire de Ouangani s’est rendu sur place afin de rencontrer les habitants et afin de calmer la tension. Celui-ci a tenu à rappeler que la gestion de la route nationale est une compétence du Département. « Je réclame depuis quelques temps l’installation de dos d’âne, mais nous n’avons toujours rien obtenu », explique exaspéré l’élu municipal. L’autre problème concerne la fontaine d’eau qui se trouve de l’autre côté de la route et qui oblige certaines personnes ne disposant pas de l’eau courante dans leur logement de devoir traverser la route. « Nous allons voir avec la Smae ce que nous pouvons faire pour rapprocher la borne des habitations », ajoute le maire. La question reste de savoir combien d’accidents voire de morts va-t-il encore falloir constater avant une meilleure sécurisation des axes routiers de l’île ?

Le n°2 de la gendarmerie gravement blessé au visage

L’adjoint du colonel de la gendarmerie a été sérieusement blessé après avoir reçu un pavé au visage samedi dernier en Petite-Terre. L’agression a été commise lors d’une opération des forces de l’ordre. Matthias Fekl, Ministre de l’Intérieur, et Ericka Bareigts, Ministre des Outre-Mer, ont condamné « la lâche agression ». Le militaire a été transféré d’urgence à l’hôpital de Mamoudzou. Le Ministre de l’Intérieur et la Ministre des Outre-mer ont souhaité adresser leurs voeux de prompt et complet rétablissement et de soutien à sa famille, ses proches et l’ensemble de ses collègues du commandement de gendarmerie de Mayotte. Un peloton de gendarmerie mobile a été engagé en soutien des gendarmes du groupement pour sécuriser les lieux sensibles de Petite-Terre, sur les communes de Pamandzi et de Dzaoudzi- Labattoir. « Tout sera mis en oeuvre pour que les responsables de cet acte odieux soient retrouvés et traduits devant la justice », a conclu le courrier le conjoint des deux ministères.

Fête de la nature et du cocotier ce week-end

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Organisée par la Mairie de Ouangani, la 6ème édition de la fête de la nature aura lieu au cœur du village. Cette année, cet évènement se couple à la fête du cocotier. L’objectif est de sensibiliser la population aux enjeux environnementaux et aux bons gestes pour sauvegarder la biodiversité de l’île. C’est aussi l’occasion de rencontrer les métiers de l’environnement et les associations et institutions qui luttent pour la protection de l’environnement. Ce vendredi 12 mai les scolaires pourront participer à de nombreux ateliers comme reconnaître le chant des oiseaux à Coconi entourés de professionnels, etc. Près de 600 élèves sont attendus.

En ce qui concerne le samedi 13 mai, la journée est totalement gratuite, ouverte au grand public, et a pour objectif de sensibiliser la population à tous les éléments de la nature avec la présence d’associations qui œuvrent pour le développement durable. Afin de faciliter l’accès à la fête, des navettes gratuites seront mises en place de Coconi à Ouangani. L’ouverture de la fête de la nature et du cocotier se fera au centre du village à 9heures suivie d’une présentation de chaque stand, de leurs actions, projets et animations proposées. Plus tard dans la matinée, le public pourra assister à une démonstration de danses traditionnelles de Deba et a une projection sur les tortues marines. La journée sera animée par différentes démonstrations de danses traditionnelles (groupe 5 étoiles, démonstration de chigoma…) et de projections de films.

En ce jour du 13 mai sera également remis les prix pour le concours de photographie (catégorie adulte) qui avait pour thème  »Les phénomènes extraordinaires de la nature ». En effet, après avoir reçu plus de 40 photographies, le jury a délibéré lundi et l’heureux gagnant repartira avec le livre d’un célèbre auteur. Dans la catégorie enfant, c’est 70 bandes dessinés qui ont été envoyées. Puis en fin de journée sera organisé le tirage au sort de la tombola (un billet d’avion à gagner). Pour clôturer la fête, le public aura la chance d’assister au concert du groupe dix-15.

 

Pour plus d’informations, veuillez contacter le 06 39 61 68 88.

Réseaux sociaux | Quels sont les comptes Twitter à suivre dans l’île?

A #Mayotte, l’utilisation du réseau social Twitter n’est pas encore entrée dans les mœurs mais peu à peu des Mahorais s’y connectent et partagent des informations relatives au 101ème département. Nous vous avons concocté un Top 5 des comptes institutionnels et un Top 10 des twittos (nom donné aux utilisateurs de ce réseau social) à suivre. Ce florilège est bien évidemment non-exhaustif.

 

TOP 5 – institutionnel

 

Préfet de Mayotte (@Prefet976) : Avec 2968 abonnés, le compte twitter du préfet de l’île partage des informations essentielles sur l’actualité qui touche à Mayotte, comme les informations liées à la sécheresse. Aussi, il partage des renseignements qui sont intéressants à savoir.

 

CHM – Mayotte (@CHMayotte) : Le CHM est le Centre Hospitalier de Mayotte et rassemble sur son compte twitter prés de 800 abonnés. Les missions du CHM sont de soigner, de prévenir et d’enseigner et son twitter communique effectivement sur ses trois thématiques en se préoccupant de la santé de tous.

 

CCI MAYOTTE (@ccimayotte) : La CCI est la Chambre de Commerce et d’Industrie de Mayotte et avec ses 730 abonnés, son twitter vous fait partager les moments forts des entreprises soutenues dans l’objectif de les valoriser au maximum. Suivre la CCI, c’est l’occasion de connaître les nouveaux projets des entreprises et toute l’actualité qui découle.

 

UNSS MAYOTTE (@unssmayotte) : L’Union nationale du sport scolaire de Mayotte nous fait partager les instants qui marquent le sport sur l’île. Leur compte twitter rassemble plus de 300 abonnés. L’UNSS nous fait vivre en images les événements liés au sport sur l’ensemble de l’île.

 

CRESS – Mayotte (@CressMayotte) : La Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire de Mayotte ne compte pas plus de 80 abonnés mais est très actif sur le réseau. La CRESS met en avant les entreprises qui travaillent dans ou autour de cette thématique.

 

 

 

TOP 10 – Twittos

 

Ile de Mayotte (@Ile_de_Mayotte) :  »Ile de Mayotte » regroupe plus de 7000 abonnés et leur fait partager les richesses culturelles, environnementales ou encore patrimoniales de l’île. Comme peut l’être mentionné dans la description du compte : Si  »vous aimez Mayotte, le sable blanc, le lagon, les eaux turquoises, les tortues, dauphins, sa culture, ses traditions » alors suivez-les !

 

Mayotte (@lavoixdemayotte) : Avec presque 3000 abonnés, la voix de Mayotte fait partager à ses twittos l’actualité de Mayotte. De la biodiversité à la promotion d’associations en passant par les élections présidentielles, la voix de Mayotte relate tout ce qui se passe sur l’île.

 

Abby Said Adinani (@Bee_Mondroha) : Cette jeune journaliste indépendante regroupe plus de 1 500 abonnés sur son compte Twitter. En général, elle partage des papiers d’actualité afin d’interpeller les personnes qui la suivent. Abby Saïd Adinani a envie de faire découvrir aux personnes des moments de la vie qui paraissent banaux mais qui révèlent beaucoup d’aspects de la vie à Mayotte. La plupart de ses abonnés ne sont pas de Mayotte et peuvent suivre l’actualité de l’île en temps réel.

 

Bougetoimayotte (@espritbtm) :  »Bouge toi Mayotte » est un collectif fondateur de la « Dictée Bolé » et se définit comme un média de divertissement 100% réseaux sociaux destiné principalement aux jeunes. Ce compte twitter qui rassemble plus de 800 personnes a comme rôle de traiter l’information de Mayotte, sur un ton souvent décalé, espiègle, et parfois taquin.

 

Faid Souhaïli (@fed04) : Faid Souhaïli est journaliste depuis 12 ans. Chaque jour, il fait partager à ses 538 abonnés les choses qui doivent être dites ou sues. Comme il est suivi par un grand nombre de personnes, il essaie de les informer sur ce qui se passe à Mayotte comme  »les aberrations, les injustices, les belles choses, les stupides, les drôles » tout en faisant partager ses centres d’intérêts comme le football, le cinéma, la culture ou encore l’actualité de l’Océan Indien.

 

SaveMayotte (@Fraise_DesBois) : Avec ses 528 abonnés, la motivation principale de la personne qui tient ce compte est de montrer Mayotte au reste du monde. Elle relaie les informations des journaux locaux et des anecdotes dont elle est témoin.  »Mayotte est une île tellement jolie, où on pourrait vivre ouvoimoja (tous ensemble en shimaore), se partager les plages et les connaissances. Malheureusement, tout est à remettre en place comme le tri des déchets, la délinquance, le racisme, les pénuries d’eau, la vie chère… » En résumé, le compte SaveMayotte regroupe les motivations, les coups de cœur de la gérante du compte mais souvent ses coups de blues.

 

Mahorais du Monde (@mahoraisdumonde) : Ce compte twitter a comme projet d’être un espace d’échange, de solidarité et d’entraide pour des mahorais, ou des personnes ayant un attachement à Mayotte qui ne sont plus présents sur l’île. A travers ce compte, plus de 500 personnes peuvent suivre les îliens expatriés et les amoureux du 101ème département des quatre coins du monde.

 

Miss’toire Géo (@mounia_mc) : Cette enseignante d’histoire et de géographie est suivie par plus de 400 personnes. Mounia tweet pour partager des opinions et avis sur plusieurs sujets.

 

Stan B (@staan973) : Le jeune homme qui tient ce compte regroupe pas loin de 230 abonnés. Stan aime partager l’actualité sociale et politique de l’île. Il apprécie voir des photographies ou lire des informations touristiques de Mayotte. Il nous explique :  »Beaucoup de jeunes et journalistes mahorais sont sur twitter mais ne parlent pas beaucoup de leur île. Je trouve cela dommage. »  

 

Chatouilleuse 2.0 (@Ra_Hachiri) : le propriétaire de ce compte twitter est une jeune femme âgée de 20 ans qui a voulu rendre hommage au combat des Chatouilleuses en intitulant son compte ainsi. Il rassemble à ce jour 170 abonnés et a été crée il y a quelques mois dans le but de rassembler une communauté de personnes qui se sentent concernées par l’avenir de Mayotte. Pour la jeune femme, c’est aussi un devoir de mémoire en partageant des événements clés de l’histoire de l’île. 

Grève à Colas | Les salariés veulent faire entendre leurs revendications

Des employés de l’entreprise du BTP Colas sont en grève depuis mardi. Aujourd’hui encore, ils sont présents sur certaines routes de Kawéni pour faire entendre leurs revendications.

Depuis quelques jours, des salariés de l’entreprise de BTP Colas se sont mis en grève pour que leur direction prenne en compte leurs revendications Pour rappel, ils souhaitent une augmentation de 300€ de hausse de salaire mensuel par salarié, la mise en place d’un régime d’intéressement et de participation, l’évolution de la part patronale des titres de restaurant, l’augmentation de leur prime de transport, la mise en place d’une mutuelle santé pour l’ensemble des salariés, la mise en place d’une complémentaire retraite ou d’un régime de retraite pour l’ensemble des salariés ainsi que l’attribution d’une prime exceptionnelle pour l’exercice 2016 à chaque salarié pour un montant de 800€.

La direction ne répondant toujours pas aux sollicitations des employés, les grévistes sont aujourd’hui 150 (l’entreprise compte au total 528 salariés), selon la CGT. Ils défilent en ce moment sur la route nationale de Kawéni en direction du siège social de Colas. La circulation est alternée mais la route n’est pas bloquée. Hier, ils se sont rendus à l’entreprise ETPC, filiale de Colas, pour convaincre les salariés de les rejoindre. Selon un délégué syndical, ils ne sont pas encore présents aujourd’hui, mais réfléchissent sérieusement à les rejoindre.

La DIECCTE (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) est entrée en contact avec les grévistes et les délégués syndicaux afin de jouer le rôle de médiateur entre la direction et les salariés. Elle souhaite organiser une réunion entre les deux parties pour trouver une entente.

J’ai testé pour vous… Le Bootcamp Trainer Mayotte 2017 (1/2)

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Ses limites, il fallait les dépasser !

Le troisième Bootcamp Trainer Mayotte a rassemblé une quarantaine de participants sur plusieurs sites tenus secrets par l’organisation. Celle-ci a préparé une douzaine d’épreuves physiques et sportives auxquelles nous, « bootcampeurs », devions être confrontés durant les 54 heures qui allaient suivre. « Dépassez vos limites » : le moins que l’on puisse dire, c’est que l’organisation a fait respecter son mot d’ordre…

« Les épreuves seront diverses et variées (…) Ce sera l’équipe la plus soudée et la mieux organisée qui remportera le Bootcamp Trainer Mayotte 2017 », prévenait Fahdédine Madi Ali dans nos colonnes (MH n°793 du 28/04/2017).

L’organisateur de l’événement pesait ses mots… Vendredi midi, l’association Casec, porteur de l’événement accueille les participants au restaurant La Croisette, bordant sur la place de la République, derrière le grand marché de Mamoudzou.

Sur place, les bootcampeurs forment des petits groupes au fur et à mesure qu’ils arrivent. Et au sein de ces petits groupes les questions fusent : « Où irons-nous ? », « Que va-t-il se passer ? », « Il parait qu’on ira sur un îlot comme l’année dernière », « Moi j’ai crû comprendre que nous n’aurions pas de matelas pour dormir la nuit contrairement aux deux premières éditions, mais je ne suis pas sure »… Le suspens lui, reste entier.

La salade de pâtes engloutie et les instructions générales mémorisées, nous rejoignons le ponton où plusieurs bateaux nous attendent : direction le Sud vers une première destination inconnue. Les nautoniers accostent vingt minutes plus tard à la pépinière d’entreprises aquacoles abandonnée de Hajangua, point de départ d’une randonnée de 3,5 km encadrée par les Amis Raid Rando. Celle-ci est rude, les montées, raides comme un piquet. Au sommet, Azra s’effondre, prise d’un sérieux coup de fatigue.

Mais hors de question pour la bootcampeuse de lâcher prise. « C’est pour faire croire à Bouch qu’il ne va pas nager… Mais il va nager » dit-elle en se relevant, en référence à une promesse de l’animateur de Mayotte 1ère. Celui-ci, avant le départ des bootcampeurs, en évoquant la difficulté des épreuves à venir s’est en effet engagé à réaliser le tour de Mayotte à la nage si tous les participants achevaient le Bootcamp Trainer Mayotte 2017.

Ainsi, nous poursuivons notre chemin jusqu’au point d’arrivée, au milieu de la brousse où nous passerions les deux nuits. Moment choisi par l’organisation pour composer les équipes (bleu, vert, rouge et jaune). Celle-ci m’inclut dans l’équipe jaune, aux côtés de huit autres personnes : sept d’entre elles me sont totalement inconnues.

Il faut ensuite créer notre cri de guerre : nous nous inspirons du film « 300 » et de l’armée spartiate, mais ajoutons la touche Bootcamp Trainer en nous désignant comme étant les Lions, en référence à la couleur de notre équipe.

En toute objectivité, si la création du cri de guerre était une épreuve du Bootcamp, nous l’aurions emporté haut la main tant notre « LIONS ? AHOU ! AHOU ! AHOU !!! » respirait la rage de vaincre et a séduit les autres équipes au fil des heures, à mesure que nous le rugissions… A peine le temps de prendre nos marques dans le camp que nous sommes appelés à relever le premier défi : le serpent pneu.

Il consiste à faire passer une corde lourde dans une demi-douzaine de pneus le plus rapidement possible, sans les faire tomber, sous peine d’une pénalité de dix secondes par pneu tombé dans le chrono réalisé. Les équipes se concertent, s’organisent. Au bout de l’épreuve, les Verts réalisent le meilleur temps. Ils sont suivis des Lions, mais ont cependant fait tomber un pneu. « Nous donnerons les résultats finaux dimanche soir », voile Fahdédine Madi Ali, avant de nous diriger vers la deuxième épreuve : le parcours du combattant.

Le parcours du combattant, « l’épreuve la plus difficile » selon l’organisation, est un relais. Chaque équipe forme cinq binômes. Ces binômes doivent tour à tour réaliser un circuit de 780 mètres composé d’obstacles. La première équipe dont les cinq binômes ont franchi la ligne d’arrivée remporte l’épreuve.

Après instructions, les quatre premiers binômes s’élancent, tandis que ma coéquipière Elodie et moi nous préparons pour le quatrième tour de notre équipe. Le premier binôme – de l’équipe des Bleus – à boucler la boucle et à passer le relais est un duo à la carrure sportive. Il arrive pourtant complètement exténué, couvert de boue de la tête aux pieds… En troisième position, les Lions formant le premier binôme de l’équipe jaune achèvent le circuit aussi crevés et aussi sales que les binômes bleu et rouge les ayant devancé.

Après avoir repris leur souffle, Ismaël et Clarice nous raconte le périple. Ils parlent de gravir des montagnes de gros pneus et de nager dans la boue. Notre tour arrive. Au bout de 50 mètres, un premier obstacle : un gros pneu à enjamber. Puis deux gros pneus… Le parcours, jusque là fait de descente et de plat devient une côte à gravir, tandis que trois gros pneus superposés, d’une hauteur d’1,5 mètre se présentent face à nous.

Nous avons maintenant effectué la moitié du parcours, mais la côte sans fin commence à peser dans les jambes de ma coéquipière, qui ne baisse toutefois pas les bras. Le chemin emprunté nous mène dans un gouffre, qu’il faut escalader à l’aide de ce long escalier de pneus. 20 mètres plus haut, une descente puis une nouvelle montée nous ramène au camp. « Attends il faut qu’on s’arrête, je n’ai plus de souffle », me confie Elodie. Je lui suggère de marcher, mais surtout de continuer d’avancer, de ne pas s’arrêter.

Après quelques secondes de récupération, nous repartons de plus belle pour finir le bien nommé parcours du combattant… avec une dernière difficulté : ramper dans une marre de boue, sur une dizaine de mètres. J’y plonge la tête la première puis tend la main à ma coéquipière pour l’aider à sortir de « l’eau ».

Main dans la main, nous abordons la dernière côte, franchissons la ligne d’arrivée et passons le relais au cinquième et dernier binôme des Lions. « Bravo ! Pour l’instant, vous avez fait le meilleur tour, tous binômes confondus. Nous détenions le meilleur chrono mais vous venez de le faire tomber », nous apprend le premier binôme bleu. Cela ne suffit pas : les Lions finissent derniers de l’épreuve, derrière les bleus et les rouges.

Avec un finish captivant entre les derniers binômes jaune et vert. Ce finish mettra d’ailleurs un Lion K.O ! Etienne, membre du dernier binôme de l’équipe jaune s’écroule littéralement à l’arrivée et manque de peu de perdre connaissance. Autour, des bootcampeurs sont inquiets. Mais l’équipe médicale rassure : « ça va aller ». « C’est déjà une perf qu’il ait atteint la ligne d’arrivée, vu comment c’était dur », « Il a dépassé ses limites », murmure-t-on ici et là.

Tandis que la nuit tombe et que l’équipe médicale œuvre pour remettre sur pied le Lion, nous rentrons au camp. Chaque équipe doit encore sillonner la brousse, aidé d’un plan et de deux lampes frontales pour trouver son drapeau, où est aussi indiqué l’emplacement de leur diner. Enfin, les quatre équipes doivent se coordonner pour préparer le dîner : aller chercher le bois, allumer les feux, préparer la viande, le poisson, les fruits à pain, cuisiner.

Autour d’une table fabriquée avec les moyens du bord (pneus et planches), nous nous réunissons et partageons ce repas commun, en retraçant la journée : la randonnée, l’épreuve du serpent pneu, le parcours du combattant, le jeu de piste nocturne… « Sur le parcours du combattant les binômes se sont énormément encouragés, il y en avait qui n’en pouvaient plus, pourtant ils continuaient, parce qu’ils pensaient à l’équipe d’abord. C’était d’abord l’intérêt de l’équipe avant l’intérêt personnel. Ils ont fait vraiment beaucoup d’efforts », témoigne un bénévole de l’équipe du Bootcamp, qui quadrillait l’épreuve.

« Après manger, vous pourrez récupérer vos matelas, au dessus du camp », affirme Fahdédine Madi Ali. « Enfin une bonne nouvelle ! », s’écrit un bootcampeur, visiblement soutenu par l’ensemble des aventuriers. Les sourires dans les visages s’estompent néanmoins rapidement : les matelas sont des feuilles de cocotier tressées !

Sous les chapiteaux disposés au camp, les bootcampeurs s’en vont dormir, un à un… Mais, alors qu’un silence de cathédrale gagne le camp, un homme vient subitement le briser : Kanga M. Le comédien de la célèbre web tv mahoraise TV Mafoumbouni a encore de l’énergie à revendre, au détriment de ses voisins – et des autres – qui essayent de dormir. Une heure plus tard, lorsque celui-ci trouve enfin le sommeil, les bootcampeurs pensent pouvoir enfin se coucher paisiblement jusqu’au matin.

C’était sans compter sur l’organisation et son réveil militaire au milieu de la nuit. Pompes, abdominaux, gainages, footing… après une demi-heure d’efforts, les quatre équipes doivent relever un dernier défi : la course de la pyramide de pneus, que remportent les Rouges. Cette fois, les bootcampeurs peuvent vraiment allait se coucher. Et appréhender la suite du Bootcamp Trainer Mayotte 2017…

 

NB : Retrouvez la suite et fin du récit, ce vendredi dans Mayotte Hebdo (MH n°795 du 12/5/17).

 

Ouangani : 1,5 million d’euros de déficit en 2016

La chambre régionale des comptes de Mayotte a publié sur son site le 3 mai dernier son rapport d’observations sur les comptes de la commune de Ouangani depuis 2013. Les conclusions de l’institution sont peu flatteuses pour la municipalité. Elle reproche à la collectivité d’avoir accusé un déficit d’1,5 million d’euros l’année dernière, des “investissements surdimensionnés comme dans le cas de la bibliothèque de Barakani ou encore l’absence de publicité sur le lancement de marchés publics.

 

La situation financière de la commune de Ouangani se caractérise par des déficits structurels depuis 2011 ; il est estimé à – 1,5 M € en 2016. La dégradation de la capacité d’autofinancement doit inciter la commune à orienter ses efforts sur la réduction de ses dépenses de personnel. Celles-ci augmentent de 44 % sur la période notamment en raison de l’application de la majoration sur traitement et de la progression de 26 % des effectifs. Les recettes supplémentaires liées à la hausse des taux de fiscalité en 2014 et 2015 n’ont servi qu’à résorber le déficit de fonctionnement. Le coefficient de rigidité des charges se détériore. Il s’élève à 76,2 % en 2015. Pour 100 € de recettes, plus de 75 % servent à régler des dépenses incompressibles. Le niveau de trésorerie se dégrade sur la période. Il en résulte des différés de paiement des fournisseurs. La fiabilité des comptes, qui présente des lacunes, ne participe pas au bon emploi des deniers publics : la comptabilité d’engagement est tenue de manière approximative. Les rattachements des charges et des produits ne sont pas réalisés ; la gestion des restes à réaliser en dépenses et en recettes n’est pas retracée de manière complète et actualisée dans les écritures comptables. La collectivité ne dispose pas d’inventaire des biens ; cette situation altère le cycle d’exploitation de la collectivité et sa dimension patrimoniale. 8 marchés publics ont été passés sans publicité L’organisation de la commande publique est perfectible avec un volume de dépenses passées sur marchés de 3 M € en 2013 et 2,3 M € en 2015. L’absence de contrôle interne en est la cause. De nombreuses opérations sont passées hors marché en dépassement des seuils légaux. Par cette pratique, la collectivité déroge aux règles de mise en concurrence et de transparence de la commande publique. Huit marchés dont les montants s’échelonnent de 15 000 € HT à plus de 100 000 € HT sont réalisés sans publicité. L’absence de cahiers des charges administratives et techniques fragilise les modalités de passation et le contrôle de l’exécution des prestations. Des consultations sont lancées séparément en dépit de la notion d’opération homogène, dans lesquelles les critères de sélection et les délais de notification ne sont pas respectés. L’opération de la bibliothèque de Barakani, d’une superficie de 130 m2 a couté 1 M €, soit 7600 €/m2. Elle a été réalisée en deux phases, l’une en 2010 pour 0,7 M € et l’autre en 2015 pour 0,3 M €. Des marchés comportent des prestations similaires réputées avoir été réalisées dans la première phase. L’investissement apparait surdimensionné au regard du coût de fonctionnement, de la fréquentation faible des usagers et d’un fonds de livres quasiment non alimenté par la commune depuis 2013. Source : Chambre régionale des comptes de Mayotte

Les ouvriers de la Colas demandent 300 € d’augmentation par mois et par salarié

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Des employés de l’entreprise du BTP Colas et sa filiale ETPC sont en grève depuis hier. Ils ont bloqué entre midi et 14h la route nationale afin de faire parler de leur mouvement et de leurs revendications. Ils réclament notamment 300 € de hausse de salaire mensuel par salarié.

Une semaine après une première “journée morte”, environ 90 salariés de salariés de la société Colas (l’entreprise compte 528 employés) se sont mis en grève illimitée depuis hier pour réclamer une amélioration de leurs conditions salariales et de nouveaux avantages. Comme en 2015, les grévistes ont bloqué la route nationale qui traverse Kaweni provoquant ainsi d’importants embouteillages pendant environ deux heures à la pause de midi. Des files d’automobiles se sont retrouvées à l’arrêt jusque dans les rues de Mamoudzou. Après négociations avec les forces de l’ordre, les manifestants ont fini par rouvrir l’axe routier en début d’après-midi.

Le syndicat CGT Ma avait déposé le 4 mai dernier un préavis de grève en raison de l’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO ). En tant que principale revendication, les grévistes demandent une augmentation de salaire de 300 € par salarié (ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise) et par mois. Ils souhaitent également la mise en place du régime d’intéressement et de participation, l’évolution de la part patronale des titres restaurant de 5,38 €, l’augmentation de prime de transport de 8 €, la mise en place de prime de salissure de 3 € par jour travaillé, la mise en place d’une mutuelle santé pour l’ensemble des salariés, la mise en place d’une complémentaire retraite ou d’un régime de retraite article 83 pour l’ensemble des salariés ainsi que l’attribution d’une prime exceptionnelle pour l’exercice 2016 à chaque salarié pour un montant de 800 €.

“Les ouvriers estiment ne pas avoir été entendus lors des dernières NAO. La direction n’a accordé qu’une augmentation d’environ 0,3 centime d’euros par salarié et par mois ce qui est bien évidemment trop peu”, explique Moussa Ben Youssouf délégué syndical CGT à Colas.

En attendant, aucune rencontre avec la direction dont l’intérim est assuré par Boris Duverger, n’est prévue pour le moment pour trouver une solution. Le mouvement se poursuit donc, et la CGT Ma espère doubler le nombre de grévistes dès aujourd’hui.

 

Ballons, coffres et porc-épics : ils sont gonflés, ces poissons

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Parmi les poissons familiers des baigneurs, le groupe qui comporte les poissons-ballons, poissons-coffres et poissons-porc-épics est l’un des plus faciles à identifier. Mais pourquoi ces gros poissons se sont-ils tant écartés de la silhouette fuselée de leurs congénères ? 

Des poissons particulièrement faciles à observer sur les plages tropicales sont les poissons-ballons ou « tétrodons », nom qui regroupe les différentes espèces de la famille des  Tetraodontidae, notamment ceux du genre Arothron (6 espèces à Mayotte). On reconnaît ces poissons à leur corps flasque en forme de grosse poche arrondie, leur museau légèrement protubérant sous les deux gros yeux globuleux, leur queue robuste et allongée, et leurs petites nageoires presque rondes, qui leur servent à nager d’une manière lente mais assez précise dans les reliefs. Ces poissons massifs mesurent en moyenne une quarantaine de centimètres de long, mais le plus gros, le poisson-ballon étoilé (Arothron stellatus) peut atteindre 1m20 ! Comme souvent les poissons lents, ils ne chassent pas d’autres poissons mais plutôt des proies peu mobiles : leur bouche contient des dents très épaisses, faites pour broyer les carapaces (crustacés, échinodermes…) ou les algues calcaires et animaux fixes. 

Ces poissons sont célèbres pour leur mécanisme de défense : quand ils se sentent menacés et sont dans l’incapacité de fuir, ils aspirent d’un coup plusieurs litres d’eau pour se transformer en un énorme ballon parfaitement sphérique. Presque aucun prédateur n’a une bouche assez large pour engloutir une telle chose, et la peau bien tendue des tétrodons est trop dure pour être mordue. Cette capacité est certes spectaculaire, mais pas sans risque pour l’animal, qui souffre beaucoup pendant qu’il est dans cet état : il vaut mieux éviter de le provoquer intentionnellement. 

Les tétrodons sécrètent également un poison appelé tétrodotoxine, qui les rend toxiques pour la plupart des prédateurs. Ce qui ne dissuade pas certains peuples asiatiques comme les Japonais, puisque le fameux « fugu » fait partie de cette famille, et provoque chaque année des dizaines d’empoisonnements alimentaires malgré le travail chirurgical des poissonniers spécialisés… Mais c’est aussi pour cela que ces poissons sont si sympathiques : ils savent qu’ils n’ont pas grand-chose à craindre des humains – si ce n’est de se faire poursuivre par un hurluberlu palmé qui voudrait les voir gonfler. 

La famille des tétrodons regroupe aussi les canthigasters (8 espèces à Mayotte), eux aussi très communs à faible profondeur. Leur forme est semblable, mais ils sont plus petits, leur museau est plus prononcé et leurs yeux encore plus gros : ceux-ci sont parfois d’un magnifique vert émeraude (notamment chez Canthigaster valentini), et le corps est souvent très coloré. Ils sont également capables de gonfler (seulement leur ventre), mais ils comptent surtout sur leurs toxines pour se protéger, ce qui en fait des modèles particulièrement dociles pour les photographes sous-marins. Plusieurs poissons d’autres familles s’efforcent de leur ressembler pour dissuader les prédateurs !

On connaît aussi les poissons-porc-épics ou diodons (famille des Diodontidés, 4 espèces à Mayotte), qui ont une forme et un comportement similaires, mais sont en plus hérissés d’épines acérées ! Ceux-là ont une mâchoire plus puissante (presque comme les balistes et perroquets), qui leur dessine comme un grand sourire béat de face, et ils sont de mœurs plus nocturnes. 


→ Un poisson-coffre pintade (Ostracion meleagris) mâle.

Troisième famille de ce groupe, les Ostracidés, ou « poissons-coffres » (5 espèces à Mayotte). La silhouette de ces derniers est assez proche des précédents, mais nettement plus anguleuse, dessinant une forme de boîte, d’où ils tirent leur nom. Incapables de se gonfler par leur petite bouche allongée, ils comptent pour se défendre sur leur squelette : en effet, leur corps est structuré sous la peau par un emboîtement de plaques osseuses très dures, formant comme une carapace d’oursin, ce qui les rend invulnérables à la plupart des dents de la mer. Et comme on n’est jamais trop prudent, ils peuvent également sécréter par la peau un puissant poison appelé ostracitoxine, capables de foudroyer les poissons des alentours (pas d’aquarium pour eux !). Ils signalent ce danger par une robe vivement colorée et ponctuée, qui fait le bonheur des baigneurs. Parmi eux, on compte le « poisson-vache » (Lactoria cornuta), pourvu de longues cornes sur le front et de part et d’autre de la queue, un poisson magnifique mais assez rare et principalement nocturne. 

Alors si vous voulez jouer au ballon, faites-le plutôt sur la plage ; mais si vous voulez vous émerveiller de ces étonnants poissons, c’est dans l’eau que ça se passe !

 

Macron l’emporte à Mayotte avec 57,15 % des voix

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Emmanuel Macron est devenu dimanche soir le 8ème président de la Vème République battant ainsi la candidate du Front national Marine Le Pen. Il a été élu au niveau national avec 65,8 % des suffrages contre 34,2 % pour son adversaire.

À Mayotte l’ancien ministre de l’Économie a remporté le second tour avec 57,15 % des voix. Marine Le Pen se hisse tout de même en tête dans certaines communes comme Bandrele, Kani- Keli, Tsingoni ou encore Boueni où elle a obtenu plus de 60 % des votes dans cette dernière commune citée.

 

La place de l’ancien marché à Mamoudzou hier était le lieu d’une liesse populaire rassemblant plusieurs centaines de personnes au moment de découvrir le nouveau visage du président de la République. De nombreux jeunes étaient venus célébrer la victoire d’Emmanuel Macron qui a gagné le second tour de l’élection devant Marine Le Pen. L’ambiance n’était pas la même dans les communes du sud comme Bandrele, Kani-Keli ou Boueni où les habitants ont majoritairement voté pour Marine Le Pen. Cette dernière a même choisi le leader de l’extrême droite à 65,63 %. Un résultat qui s’explique par le contexte dans lequel se trouvent ces villages du sud de l’île. Bastions des mouvements d’expulsions arbitraires des immigrés des mois d’avril et mai 2016, une grande partie de leurs habitants a donc fait le choix du vote Le Pen pour ce scrutin. Cette dernière avait été reçue en grande pompe à Mayotte l’année dernière lors de sa campagne électorale. L’engouement populaire autour de la candidate frontiste s’est ainsi confirmé dans les urnes puisqu’elle a remporté 42,85 % des voix soit environ 8 points de plus qu’au niveau national. L’abstention reste localement le grand vainqueur de cette élection Si Emmanuel Macron a été élu avec un écart conséquent, l’ancien banquier de chez Rothschild n’a néanmoins pas obtenu un plébiscite comme celui qu’a récolté Jacques Chirac en 2002 quand il avait battu Jean-Marie Le Pen avec un peu plus de 80 % des voix. La faute en majeure partie à l’abstention qui était lundi soir à 19h15 de 25,3 % au niveau national contre 54,25 % à Mayotte. Ainsi moins d’un électeur mahorais sur deux a fait le déplacement hier pour aller voter. Des chiffres qui confirment le faible enthousiasme dans l’île pour glisser son bulletin dans l’urne lors des élections présidentielles puisqu’en 2012 ce taux d’abstention était d’environ 48 %. L’abstention a même progressé d’à peu près 6 points. Ces résultats confirment le peu d’intérêt que porte la majorité des Mahorais au scrutin présidentiel qui préfère plutôt se mobiliser pour les élections locales et législatives. Quant aux votes blancs et nuls, au niveau national son taux est d’environ 9 % ce qui représente 12 % des votants. À Mayotte, près de 5 % des électeurs qui se sont rendus dans leur bureau de vote n’ont pas voulu choisir entre les deux candidats. À présent, le nouveau président va devoir réunir autour de lui une majorité. Une tâche ardue au vu du positionnement d’Emmanuel Macron classé au centre dans l’échiquier politique. Il va devoir ainsi jouer le grand écart pour attirer les électeurs de gauche comme de droite autour des candidats qu’il présentera pour les élections législatives.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes