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Gardes à vue suite au viol en réunion à Koungou

Deux individus ont été placés en garde à vue dans l’affaire d’un viol en réunion ayant eu lieu le 11 décembre à Koungou. Un couple se rendant sur la plage de Bandrasalam à la tombée de la nuit s’est fait surprendre par un groupe de six jeunes hommes. Quatre d’entre eux ont pris à partie l’homme et l’un deux lui a porté un coup avec le plat d’une machette. Tombant dans les rochers et se blessant, l’homme est parvenu à se relever et à s’enfuir. La femme a également tenté de s’enfuir mais a été rattrapée par deux des auteurs. Les six hommes l’ont transportée plus loin sur la plage et lui ont imposé tour à tour des relations sexuelles, assorties de menaces de mort.

Emploi | Un taux de chômage encore parmi les plus importants de France

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Les résultats de la dernière enquête Emploi de l’Insee ont été dévoilés vendredi. Mayotte connaît un taux de chômage parmi les plus importants de France, surtout chez les jeunes, mais enregistre une hausse du nombre de femmes travaillant et un taux d’emploi record pour le département en 2017.

Mayotte connaît un taux de chômage de 26% au sens du Bureau international du travail (BIT), contre 9,2% au national et ce, malgré un taux d’emploi record en 2017, a annoncé Jamel Mekkaoui, le chef du service régional de l’Insee, lors d’une conférence de presse vendredi dernier révélant les résultats de l’enquête Emploi de l’institut. 

« On a un taux d’emploi qu’on considère comme record » pour le département, a affirmé le responsable, à 38,5%, mais qui demeure « loin des moyennes métropolitaines » (65,1%). Ce taux d’emploi est le plus fort depuis 2009, date de la première enquête, avec également 3 500 emplois créés en un an, portant à 48 900 le nombre de Mahorais travaillant (sur une population officielle de 256 500 habitants). Ces postes nouvellement créés se concentrent en majorité dans le secteur public (2 100 postes sur les 3 500 créés, avec une part de contrats aidés « non dérisoire »). « Attention à ne pas s’enthousiasmer, on est quand même à 26% de chômage », a tempéré Jamel Mekkaoui. Ainsi, sur 100 Mahorais en âge de travailler, seulement 38 ont un emploi.

En outre, ces 26% de chômage ne représentent qu’une partie de la réalité puisque de nombreuses personnes souhaitent travailler mais ne sont pas intégrées dans les calculs du BIT – cette norme internationale de l’emploi permettant de comparer les pays et les évolutions dans le temps. En effet, les critères stricts du BIT n’intègrent pas les individus qui aimeraient avoir un emploi mais n’ont pas entamé de démarches actives en ce sens ou ne sont pas disponibles sous 15 jours – ces personnes constituant le « halo » autour du chômage. Et si l’on considère ce halo dans le calcul, ce sont 39 200 personnes qui souhaitent travailler à Mayotte, portant ainsi à 29% au total le nombre de Mahorais sans emploi et désirant en trouver.  

Une femme sur trois travaille

Autre caractéristique des dernières données disponibles détaillées vendredi par le chef du service régional de l’Insee : la hausse importante du nombre de femmes occupant un emploi. Parmi les personnes supplémentaires en emploi en 2017, deux sur trois sont des femmes. Ainsi, alors qu’en 2009, une femme sur cinq (âgée de 15 ans et plus) était en emploi, en 2017, cette proportion est ramenée à une femme sur trois. L’écart entre hommes et femmes se réduit, puisqu’en 2017, le taux d’emploi des femmes est de 31,6% (contre 46,5% pour les hommes), alors qu’en 2009, il était de 21,9% (contre 43% pour les hommes).

Le taux de chômage des jeunes de moins de 30 ans reste toujours très important, de l’ordre de 43% à Mayotte contre 16% en métropole.

L’Insee Mayotte – qui a publié au début du mois de février une grande enquête sur les entreprises et le travail informels – a indiqué que tous les types d’emploi, légaux ou non, avaient été intégrés à cette étude publiée le 16 février.

Enfin, Jamel Mekkaoui a indiqué lors d’une digression qu’une enquête « Cadre de vie et sécurité » (CVS) serait menée pour la première sur le territoire, avec des résultats attendus à l’horizon 2020. Cette enquête nationale devrait permettre d’analyser plus finement les instruments de mesure de la délinquance (tels que les dépôts de plainte) et la réalité du terrain. 

 

Un vol aggravé par une agression sexuelle

Les faits se sont produits au gîte de Combani le 4 novembre dernier. Une femme a été menacée par deux individus armés d’une machette, alors qu’elle venait de gagner son véhicule. Ils ont dérobé le sac à main de la victime. L’un d’eux a concomitamment au vol glissé sa main avec insistance entre les jambes de la conductrice. L’agression sexuelle est caractérisée. Les auteurs présumés ont pris la fuite. Des prélèvements ont été effectués par les forces de l’ordre sur le véhicule et les vêtements de la victime. Une empreinte a été repérée, aboutissant mardi matin à la garde à vue de l’un des délinquants présumés. Son complice s’est présenté volontairement au commissariat le soir et a été à son tour placé en garde à vue. Les deux suspects sont des adolescents âgés de 15 et 16 ans.

« Tout est prioritaire à Mayotte »

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Le président de la Fédération des entreprises des Outre-mer était en visite à Mayotte mercredi et jeudi. Il a multiplié les rencontres, pour connaître « les attentes des milieux économiques », avant que le gouvernement ne révise les aides à l’investissement et au fonctionnement des entreprises. 

« Mon objectif premier était de faire le point avec les organisations professionnelles adhérentes à la Fedom » (Fédération des entreprises des Outre-mer). Le président de la structure, Jean-Pierre Philibert, a participé mercredi et jeudi à un « court séjour de 36 heures » à Mayotte, accompagné de la secrétaire générale de la Fedom, Françoise De Palmas. « La Fedom regroupe l’ensemble des organisations professionnelles des DOM » (Départements d’Outre-mer), rappelle son président. « Sont nos adhérents à Mayotte essentiellement le Medef, la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) et demain va nous rejoindre la Fédération du bâtiment », poursuit-il.


→ Jean-Pierre Philibert président de la FEDOM et Françoise De Palmas secrétaire générale

Objectif premier de sa visite : « Faire le point sur les Assises des Outre-mer, savoir quelles étaient les attentes des milieux économiques. Fallait-il les hiérarchiser et comment ? », détaille Jean-Pierre Philibert, qui n’avait « pas encore vu beaucoup de remontées ». 

« Ne pas enfermer Mayotte dans deux ou trois secteurs »

« J’ai posé la même question aux services de l’Etat », ajoute celui qui a notamment rencontré le secrétaire général de la préfecture. A l’issue de ces entretiens, « j’ai une certitude : tout est prioritaire à Mayotte. Ça veut dire que dans les dispositifs envisagés, je soutiendrai un dispositif permettant très largement, quel que soit le zonage retenu, zone franche globale ou zone franche d’activités, de reconnaître cette pluri-sectorialité, le fait qu’on ne doit pas enfermer Mayotte dans les années à venir avec deux ou trois secteurs qu’on aiderait et pas les autres, contrairement à ce qu’il se passe dans les autres DOM. » Le propos est signé dans un contexte particulier. « Le gouvernement va réviser les fameuses aides à la compensation du handicap, c’est-à-dire les aides à l’investissement et au fonctionnement », affirme Jean-Pierre Philibert.

Il faut « qu’on mette en place progressivement ce qui va permettre de dynamiser l’économie mahoraise […] Vous avez deux territoires, la Guyane et Mayotte, qui sont des territoires à construire. Vous ne pouvez pas leur appliquer par transposition des mesures nationales. On est tous d’accord pour dire qu’il faut qu’il y ait une différenciation. Ça n’aurait pas de sens de définir aujourd’hui deux ou trois secteurs sur lesquels il faut faire porter essentiellement de l’effort. Je pense que la bonne solution pour Mayotte serait une zone franche globale – je pense que c’est ce que va retenir le gouvernement – où l’ensemble des secteurs seraient considérés comme prioritaires. »

Concrètement, le tout prioritaire c’est « réserver le fléchage d’un certain nombre de moyens au titre de l’aide fiscale à l’investissement, le CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), par exemple, à tous les secteurs. « Le tourisme, dans l’immédiat, n’est sûrement pas prioritaire et n’est pas le moteur du développement de Mayotte. Mais on ne vote pas des outils pour deux ans. Si on arrive à régler des problèmes extrêmement importants comme l’insécurité, qui peut dire que dans trois ou quatre ans, le tourisme ne sera pas un vecteur du développement de Mayotte ? Le numérique est un secteur qui est totalement en pointe à La Réunion, un peu à la Martinique. Ce n’est pas encore quelque chose qui, en termes de PIB (Produit intérieur brut), pèse ici. Mais demain, si Mayotte est un peu mieux connectée au monde par l’aérien, le maritime, la téléphonie, etc., je pense que ça va booster le numérique. »

« Un leadership économique à prendre »

« Il faut reconnaître au plus haut niveau l’exception mahoraise. Nos Outre-mer sont extrêmement hétérogènes. Aucun territoire n’a le même statut. Nous avons des territoires qui sont en décrochage en termes d’IDH (Indice de développement humain), de PIB, etc. – je pense à la Guyane – ou en décrochage démocratique sévère. La Martinique vient de perdre 25 000 habitants. » 

« Je voudrais qu’on dise demain, on va à Mayotte parce que c’est un formidable terrain d’opportunités. Oui, il y a des difficultés à Mayotte, oui il y a de l’insécurité, oui c’est compliqué d’être entrepreneur, oui c’est enclavé. Mais c’est aussi un territoire où il y a beaucoup de choses à faire. Il faut renverser cette image en métropole et que les Mahorais ont eux-mêmes. »

Mayotte a des atouts, à commencer par son positionnement « dans le canal du Mozambique, dans une région où il y aura dans quelques années 40 millions de francophones, où il y a un leadership économique à prendre qui n’a pas encore été pris véritablement dans la zone. L’Afrique du sud ne joue pas son rôle, le Mozambique n’est pas encore une grande puissance. La France est dans le canal du Mozambique. Et la France, c’est Mayotte, et Mayotte, c’est la France. »

 

« Je considère que M. Galarme va disparaître de l’organigramme »

Thierry Galarme, le président du Medef local, non candidat à sa succession, « était le représentant du Medef local au sein de la Fedom », indique le président Jean-Pierre Philibert. « Mayotte a deux représentants territoriaux qui tournent au conseil [de la Fedom]. Nous avions Monsieur Galarme, qui n’est absolument pas le représentant de la Fedom à Mayotte. J’aurais souhaité le rencontrer. Je n’interviens pas dans les discussions au sein du Medef. Cette organisation se déterminera comme elle entend se déterminer. J’ai cru comprendre que M. Galarme ne serait plus président. J’en prends acte et je me réserve naturellement de faire la transposition de sa décision au sein de la Fedom. Je considère que M. Galarme […] va disparaître de l’organigramme de la Fedom. »

Mayotte peut-être éligible à des fonds européens d’envergure

A Mayotte, « on utilise un peu mieux les fonds européens que dans les autres territoires », se félicite Jean-Pierre Philibert. Selon lui, Mayotte pourrait être éligible au plan Juncker. L’île « a besoin d’équipements structurants lourds […] Il va falloir trouver de l’ingénierie, monter les dossiers. Le ticket d’entrée de Juncker, c’est 50 millions d’euros. Je ne suis pas sûr qu’il soit du même ordre à Mayotte. »

 

Avions : des tarifs élevés, mais pourquoi ?

« Il n’y a pas de concurrence » : pour Feizal Abdoollah, représentant à Mayotte des compagnies aériennes Air Madagascar et Kenya Airways, via la société Rogers Aviation, c’est la principale cause des tarifs élevés pratiqués dans la région pour prendre l’avion.

Depuis qu’AB Aviation « a suspendu ses vols à Mayotte », il reste possible d’emprunter au départ de Dzaoudzi les avions de Corsair, Kenya Airways, Air Austral, Ewa, Air Madagascar ou de la compagnie low cost Int-Air Îles. De quoi faire jouer la guerre des prix entre sociétés ? Pas vraiment, selon Feiza Albdoollah. Ewa est une filiale d’Air Austral qui est elle-même « entrée au capital d’Air Madagascar. » A la clé, un arrangement entre ces compagnies, pour les vols reliant Mayotte à Madagascar. Air Madagascar « opère seulement sur Tana » et Ewa, filiale d’Air Austral,  « a repris les provinces ». Dans ce contexte, « les clients n’ont pas le choix du tarif. Air Austral est leader et impose les prix », estime celui qui est aussi directeur de l’agence de voyages Bluesky de Mamoudzou. Avant de nuancer : « Les compagnies aériennes, cela n’est pas un business qui rapporte de l’argent. »

Une nouvelle compagnie aérienne en mars

La rivalité entre Air Austral et Corsair a toutefois du bon, sur les vols pour La Réunion. Corsair « a mis en place deux vols par semaine à 199 € aller / retour, sur certains sièges. » Air Austral a aligné ses tarifs. « Avant, il fallait compter le double. Corsair avait cessé cette ligne fin juin. Elle reprend le 25 janvier. » Autre bonne nouvelle, pour les voyageurs : « En mars va naître Air Corail, une nouvelle compagnie comorienne, qui va opérer sur Mayotte, avec un bombardier CRJ100 de 50 places. Ça peut faire baisser les prix », analyse Feizal Abdoollah.

« Les compagnies en ont marre d’entendre dire qu’elles sont chères », commente de son côté Ayub Ingar, le directeur d’Ewa Air. Née il y a quatre ans, la compagnie mahoraise affiche un résultat net positif depuis deux ans, malgré des dépenses incompressibles : personnel, entretien des appareils ou encore carburant. Il commente : « À Mayotte, le prix du pétrole est le double de celui de La Réunion. En décembre, nous l’avons payé 93 centimes le litre. Beaucoup de compagnies ne font que l’appoint à Mayotte, sauf Ewa, qui est basée ici. » Les taxes et redevances peuvent peser pour plus de 60 % du prix d’un billet, lors d’opérations de promotion. Elles s’élèvent à « 170 € par passager pour un aller/retour à Moroni », cite en exemple Ayub Ingar.

Certaines de ces taxes « sont prélevées par l’État pour tout un tas de services, comme la navigation aérienne des contrôleurs, la sécurité et la sûreté aéroportuaire », détaille le directeur de l’aéroport de Mayotte, Yves Christophe. En parallèle, l’aéroport, géré par un délégataire de service public, facture l’utilisation de ses services et installations aux compagnies aériennes, via des redevances. « On a construit une nouvelle aérogare. On doit récupérer cet investissement, entretenir le petit entretien et la piste. » Pour l’atterrissage à Dzaoudzi d’un avion ATR 72 de 50 places, une compagnie doit s’acquitter de 107 euros (par avion, NDLR), auxquels s’ajoute une redevance par passager régional d’environ 15 euros. Ces tarifs sont fixés par le délégataire, après consultation des compagnies aériennes. Les prix sont validés par un organisme de direction des aéroports.

 

J’ai testé pour vous le bon Ladom

Dans le cadre de la continuité territoriale, l’Agence de l’outre-mer pour la mobilité (Ladom) offre sous conditions de ressources des bons pour l’achat de billets d’avion vers la métropole. Comment cela se passe-t-il concrètement ? Il faut bien reconnaître que la demande, qui se fait en ligne sur le site de Ladom (www.ladom.fr), rubrique « Continuité territoriale », est d’une simplicité confondante. Munie des pièces justificatives scannées, j’ai effectué la demande en moins de 15 minutes. Et miracle : le traitement du dossier est tout aussi rapide : une quinzaine de jours plus tard, j’ai reçu mon bon. C’est ensuite que les choses se sont compliquées. En effet, difficile de trouver une agence de voyage qui accepte mon bon. J’ai fait chou blanc dans deux de ces agences situées à Mamoudzou avant d’en trouver une qui daigne le prendre, en me ponctionnant des frais de dossier sur l’utilisation dudit bon – pas terrible quand on sait qu’il s’agit d’une aide sociale.

Rappelant à l’occasion de ce dossier pour avoir davantage de détails, j’ai appris que ladite agence ne les prenait plus « pour l’instant« . Jusqu’à quand ? Mystère. L’agence de Ladom à Mamoudzou, aux horaires déjà peu pratiques pour qui travaille*, ne répond quasiment jamais au téléphone. Comment savoir quelles agences prennent ce bon, alors ? Réponse simple : il vous faudra prendre votre voiture et votre mal en patience pour utiliser cet argent mis à disposition des ultramarins pour se déplacer au sein de la France, un droit qui semble oublié par les entreprises privées de voyage.

* Accueil du public du lundi au jeudi sans rendez-vous de 8h à 12h, avec rendez-vous les mêmes jours de 14h à 16h.

 

Aménagement | Inauguration en fanfare de l’aire de jeux de Passamaïnty

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En présence du maire Mohamed Majani et de son adjoint Mohamed Moindjie, l’aire de jeux de Passamaïnty a été officiellement inaugurée hier. Un événement festif qui a fédéré les générations autour d’un espoir : préserver cet aménagement qui rencontre d’ores et déjà un franc succès.

« Un supplément d’âme dans le quartier ». C’est avec ces mots que Mohamed Majani a inauguré l’aire de jeux de Passamaïnty en compagnie de son adjoint Mohammed Moindjie. Si les installations sportives n’ont pas attendu cet événement pour être utilisées par la population, l’événement revêt un caractère symbolique pour les autorités. « Il s’agit d’un espace pour se retrouver, se détendre en sécurité et en liberté (…) Les problèmes d’un quartier s’apaisent toujours lorsqu’on se rencontre et échange sur ce type d’infrastructures », se réjouit le maire. Pour son adjoint Mohammed Moindjie, cette nouvelle installation s’inscrit dans le cadre du projet global « Plan paysage », « qui prévoit l’installation de nombreuses infrastructures de ce type dans un futur proche à Tsoundzou, M’tsapéré, etc. », ambitionne-t-il.  Après une représentation musicale détonante de l’association Mawa Vert de Passamaïnty et un discours de remerciement, Mohamed Majani  a découpé le ruban tricolore séparant les aires de jeux pour enfants. Ces derniers ont alors investi le lieu dans une ambiance euphorique, suivis par le maire qui a testé lui-même les balançoires. 

Préserver les installations   

Si les sourires et les rires sont légion, une question préoccupe l’assemblée : comment préserver ce lieu des dégradations pour en profiter sur le long terme? « Nous avons préféré nous appuyer directement sur la population plutôt que de privilégier une approche sécuritaire », explique Mohamed Moindjie. Dans cette perspective, une convention a été signée avec l’Association Adedupass qui détient l’autorisation d’occupation temporaire du site, et la municipalité qui a déboursé quelque 250 000 euros pour aménager les lieux. Un investissement qui fait la joie de la population par-delà les classes sociales et les générations.   

Mise en examen de Ramlati Ali | « Je ne suis coupable de rien du tout »

L’ex-députée Ramlati Ali a été mise en examen hier soir et placée sous contrôle judiciaire pour complicité d’établissement et d’utilisation de fausses procurations. « Je ne suis coupable de rien du tout », a-t-elle déclaré, prétendant avoir simplement donné le nom d’un confrère médecin pour délivrer des certificats médicaux dans le cadre de l’établissement de procurations. Ce sont ces 40 procurations qui sont justement au cœur de l’affaire et qui ont déjà valu à un major de gendarmerie de la brigade de M’Tsamboro d’avoir été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire il y a quelques mois.

Le placement sous contrôle judiciaire de Ramlati Ali est assorti de deux obligations : celle de ne pas entrer en contact avec les deux autres personnes également mises en examen dans la même affaire et celle d’informer le juge d’instruction pour tout déplacement. 

 

Vols avec armes sur la plage de N’gouja dimanche après-midi

Deux vols avec armes ont eu lieu sur la plage de N’gouja (Kani-Kéli) dimanche 11 février. A 12h30 ce jour-là, des promeneurs sont pris à partie au bout de la plage par trois individus âgés de 20 ans environ et porteurs de chombos. Ces derniers forcent les victimes à leur remettre leurs téléphones portables sous la menace de leurs armes. A 15h30 ce même dimanche, une touriste slovaque qui marche sur la plage en téléphonant est agressée par l’arrière par un homme entre 25 et 30 ans tentant de lui arracher son téléphone. Elle résiste mais lâche l’objet dès qu’elle réalise que son agresseur brandit une machette. 

 

Faites de l’art, pas la guerre

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Ce week-end, des habitants de Dembéni et d’Iloni ont peint les tôles des habitations longeant la rocade. Une initiative artistique qui vise aussi à créer du lien social pour éviter les tensions intervillageoises.    

« Aujourd’hui, j’ai peint un bonhomme, et c’était trop bien ». Le long de la rocade entre Dembéni et Iloni, une horde d’enfants surexcités donnent des couleurs aux tôles. A l’initiative de la mairie de Dembéni, une cinquantaine d’habitants des deux communes voisines se sont réunis ce samedi pour une opération aussi artistique que sociale. « A l’origine, le projet est né du centre de loisirs », rembobine Sophie Baluel, cheffe de projet sur le renforcement et la revalorisation de la centralité urbaine à la mairie de Dembéni. « L’idée sous-jacente est la suivante : la tôle enlaidit notre paysage à Mayotte et particulièrement à Dembéni. La peindre permet de l’embellir tout en sensibilisant sur son usage qui reste un danger », explique-t-elle. Paysages, personnages, messages de bienvenue… L’objectif esthétique de la démarche saute aux yeux. Mais derrière cet arc-en-ciel de couleurs, le but de l’événement est également de « créer du lien social ». « Cela permet une meilleure cohésion du paysage entre Dembéni et Iloni, mais aussi de rassembler les jeunes », se réjouit la cheffe de projet, des éclats de peinture au coin du sourire.  

« Éviter les bagarres »

Si la majorité des participants sont des enfants, quelques adultes se mêlent à l’expérience. « Des mères sont venues peindre avec nous. D’une manière générale, le projet est très bien reçu par la population », apprécie Sophie Baluel. « Les jeunes du centre de loisirs sont partis chercher les autorisations eux-mêmes auprès des habitants. Certains ont tellement apprécié qu’ils ont astiqué et rafistolé leurs tôles avant qu’on les peigne », poursuit-elle. Loin d’être insensibles au caractère social de l’événement, les enfants reconnaissent, avec leurs mots, l’utilité publique d’une telle initiative : « Si tout le monde faisait de la peinture, nous serions réunis et il n’y aurait plus de bagarres comme celles entre Iloni et Dembéni. Dans le monde, il faut être amis », plaide un garçon de 11 ans, de la peinture dans les cheveux. Un sentiment partagé par ses camarades tout aussi recouverts de peinture multicolore. Prochaine étape ? « Finir la fresque jusqu’à Iloni ! », ambitionne Sophie Baluel. De quoi apporter des couleurs à la route, mais aussi dans la vie des habitants.

Destruction de cases à M’tsapéré Bonovo

Les services municipaux de la ville de Mamoudzou, appuyés par les polices nationale et municipale, ont procédé vendredi à la destruction de plusieurs cases en tôle construites illégalement au sein du quartier Bonovo, sur les hauteurs de M’tsapéré. Selon un agent du service technique de la municipalité, « l’objectif de cette opération est de libérer les parcelles pour une vaste opération d’aménagement ». Plusieurs familles qui n’avaient pas eu le temps de vider leurs habitations ont été sommées de quitter les lieux sous huitaine. « D’autres opérations vont suivre dans les différents quartiers de la commune », a déclaré un représentant du service foncier de la municipalité.

 

Grève des instituteurs le 22 février

« A des degrés divers, tous les établissements (écoles, collèges et lycées) sont atteints par des phénomènes de violence. Leur point commun : le sureffectif ! », dénonce la FSU Mayotte, évoquant les récentes échauffourées aux lycées de Kahani et Tsararano. Le syndicat énumère : absence de réponse satisfaisante du vice-rectorat face au droit de retrait des agents, évolution des effectifs scolaires sans comparaison avec les académies métropolitaines ou ultramarines, défaut de classement en éducation prioritaire de lycées professionnels, établissements surchargés et non sécurisés, manque d’attractivité du territoire d’où un nombre insuffisant de titulaires, carences d’enseignants de manière générale, de personnels de vie scolaire, d’assistants sociaux, d’infirmiers et de médecins scolaires, d’inspecteurs, de personnels d’encadrement et administratifs, etc. La liste est longue. Pour toutes ces raisons, la FSU Mayotte a déposé un préavis de grève pour le 22 février 2018.

 

« Violence, précarité, injustice »: Les enseignants dénoncent leurs conditions de travail

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Réunis à l’appel du syndicat SNUipp, les enseignants du premier degré ont manifesté hier pour dénoncer des conditions de travail « insupportables ». Parmi les objectifs de leur grève : mobiliser les parents d’élèves dans la lutte pour de meilleures conditions d’enseignement.

« On lâche rien ! » Devant le vice-rectorat de Mayotte, la sono du syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC (SNUipp) fait raisonner le célèbre titre de HK & Les Saltimbanks face à des professionnels en colère. À l’occasion de la journée nationale de mobilisation initiée par le syndicat, une cinquantaine d’enseignants sont décidés à se faire entendre par les autorités. « A l’instar des revendications nationales, nous souhaitons de meilleures conditions de travail. Cela passe par une augmentation des enseignants et une baisse des effectifs dans les classes à hauteur de 20 élèves maximum », explique le secrétaire départemental du SNUipp, Rivomalala Rakotondravelo, dit « Rivo ». Au menu de la journée : grève, sit-in et manifestation dans les rues de Mamoudzou.

Si la mobilisation est nationale, les revendications locales sont au centre des préoccupations de la journée. « Tout Mayotte en REP+ », peut-on lire sur les banderoles des manifestants qui espèrent étendre le dispositif « réseau d’éducation prioritaire renforcé » à tout le département. À l’instar de la Guyane, les enseignants exigent également des indemnités spécifiques pour attirer de nouveaux enseignants. Une volonté « d’égalité de traitement » qui se retrouve dans d’autres revendications, comme l’accès à certaines primes et droits versés aux enseignants sur d’autres territoires de la République. 

Actualité oblige, l’insécurité dans les établissements est également dans l’esprit de chacun. Sur les tracts distribués par le syndicat, le souhait d’une « indemnité spéciale pour compenser les risques encourus dans l’exercice de nos fonctions » est mis en évidence. « La violence est également présente dans le premier degré d’enseignement », martèle une enseignante. Avant de s’élancer en manifestation, les représentants syndicaux sont finalement reçus par le vice-rectorat. « On nous écoute, oui… Mais est-ce que nous sommes entendus ? Ça, c’est autre chose », s’inquiète Rivo.

Lutter contre « l’effet de lassitude » 

Les manifestants le concèdent : « Beaucoup de ces revendications ne sont pas nouvelles ». À l’heure où les enseignants du second degré et l’ensemble du personnel éducatif se mobilisent pour de meilleures conditions de travail, beaucoup espèrent une coordination des luttes à l’échelle départementale. Cela dans le but d’éviter un « effet de lassitude ». « Il faut une révolution de tout le système éducatif à Mayotte. Les syndicats du premier et second degré doivent se mettre autour de la table pour revendiquer cette cause », plaide l’enseignant Abdallah Youssouf. Une mobilisation générale qui se justifie notamment de par l’étendue des problèmes du système éducatif mahorais. « En huit ans de travail à Mayotte, j’ai pu constater que les choses empirent. Il y a une urgence sur plusieurs fronts, ce qui explique cette étendue des revendications », explique un autre enseignant. Comme ses confrères, celui-ci dénonce un paradoxe : « Les mobilisations ne réunissent plus grand monde alors que les problèmes augmentent. » Au terme de l’assemblée générale clôturant la mobilisation du jour, la colère des enseignants ne s’essouffle pas. Ce qui laisse sous-entendre une poursuite du mouvement.

Pour provoquer un réel changement, beaucoup évoquent une solution dite « idéale »: la mobilisation des parents d’élèves. « Les Mahorais ne se rendent peut-être pas compte qu’ils doivent accompagner l’éducation de leurs enfants par des revendications fortes. Sur ce point, nous n’avons pas assez de répondant. Et les professeurs se retrouvent désorientés », dénonce un enseignant qui répond au nom de M. Pinel. La clé du problème résiderait-elle dans les parents d’élèves ? « Oui, la clé est dans leurs mains, mais aussi dans celles de l’Etat qui n’honore pas toujours ses engagements », conclut-il.

 

Transport scolaire | Après un caillassage, les bus marquent le stop

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Un nouveau projectile a été lancé, mardi soir, aux environs de 18h, sur un bus de transport scolaire qui circulait sur la rocade de M’tsapéré. La plupart des conducteurs ont fait valoir mercredi leur droit de retrait et ne veulent plus desservir certains arrêts. Le mouvement devrait se prolonger ce jeudi.

Plus d’une centaine de bus étaient à l’arrêt, mercredi matin, sur le terre-plein de M’tsapéré. « 200 à 250 conducteurs sur une totalité de 270 environ » ont exercé leur droit de retrait, informe Mguereza Abdillah, délégué syndical FO Transports. Aucune desserte n’a été assurée de la journée. En conséquence, les établissements scolaires du secondaire ont affiché un taux d’absentéisme de 37 %, indique le vice-rectorat.

Le mouvement des chauffeurs fait suite à un nouveau caillassage, la veille au soir, sur la rocade de M’tsapéré. Peu après 18h, mardi, un projectile a été lancé contre la vitre latérale d’un bus, au niveau de la porte d’entrée avant. Le car était parti de la barge et devait prendre le chemin du sud de l’île. Il était dans les embouteillages lors de l’incident. « Le caillou a atterri sur les genoux du conducteur », affirme l’un des chauffeurs en droit de retrait.

La victime a déposé plainte mercredi matin. Une enquête a été ouverte au commissariat de police de Mamoudzou. « Ça semblerait être le fait d’un élève en retard, qui n’a pas été ramassé » par le bus, indique-t-on du côté des forces de l’ordre. Il n’y aurait « pas un phénomène de bande derrière », contrairement à certains précédents.

Vers une reconduction du mouvement

« Si des véhicules sont caillassés quelque part, on ne dessert plus cet endroit-là », détaille Mguereza Abdillah, le délégué syndical FO Transports. Ce principe apparaît, selon lui, dans le protocole signé le 30 janvier par les conducteurs de bus à l’issue d’une réunion avec le Département, compétent en matière de transport scolaire, et d’autres acteurs. Ce document marquait alors la sortie de crise ouverte le 24 janvier ; date à laquelle les chauffeurs avaient fait valoir un précédent droit de retrait. Le mouvement faisait suite à une série d’incidents à Kahani, Kawéni, Koungou et Majicavo. A chaque fois, des projectiles avaient été envoyés contre des cars.

Les conducteurs exigent que Doujani et une partie de M’tsapéré ne soient plus desservis par les bus de transport scolaire, selon le syndicaliste. Doujani où des jets de projectile ont émaillé les trajets « la semaine dernière » et lundi soir, selon Mguereza Abdillah. 

Dans l’après-midi, mercredi, « le directeur de Matis et le chargé d’exploitation » sont venus à la rencontre des chauffeurs, sur le terre-plein, après une réunion avec des élus du Département. « Mais nous, on n’était pas conviés », regrette le syndicaliste.

Par l’intermédiaire de la direction de Matis, le Conseil départemental se serait engagé auprès des conducteurs « à ce qu’on ne prenne pas les élèves de Doujani mais les bus passeraient » dans la commune, avec un appui des forces de l’ordre. Inenvisageable pour Mguereza Abdillah : « Les bus vont passer et c’est là que c’est dangereux. Si les parents savent qu’on va passer et qu’on ne prend pas les élèves, ça va créer des problèmes. »

Le représentant syndical regrette par ailleurs l’absence de toute trace écrite, pour officialiser cette promesse orale. « Ils étaient partis à la base pour [mettre en place cette mesure] deux jours, le temps que les gamins soient interpellés par les forces de l’ordre. »

Le syndicaliste exige une modification provisoire du plan de transport, jusqu’à ce que des interpellations soient effectuées. Il appelle la base à poursuivre le droit de retrait ce jeudi. Les conducteurs doivent se rassembler dès 9h sur le terre-plein de Mtsapéré.

Contacté, le Département n’a pas donné suite à notre sollicitation.

 

« Aucun élève n’accepte de dénoncer quelqu’un »

Les incidents, « c’est notre quotidien », déplore Fouad, conducteur de bus chez Matis, l’un des délégataires de service public du Département, en charge du transport scolaire. « Des gendarmes qui nous suivent partout, ça n’est pas l’idéal. Ils ont d’autres urgences à traiter », poursuit-il, en référence au dispositif lancé vendredi dernier par la gendarmerie, avec l’embarquement de militaires à bord de certains cars scolaires. Le chauffeur dénonce aussi un laxisme de la justice. « On relâche [les suspects des caillassages] car ce sont soi-disant des mineurs. Ils recommencent. Il faudrait une loi spéciale pour Mayotte. »

Les jeunes « savent tous qui cassent le bus », affirme anonymement un autre conducteur. « Aucun élève n’accepte de dénoncer quelqu’un. » Face à la multiplication des incidents, « des entreprises n’osent plus déclarer les sinistres. Au bout de trois sinistres sur deux ans, l’assureur peut résilier le contrat. C’est notre avenir qui est en jeu », s’inquiète-t-il.

 

 

Diplomatie | Les détails de la convention d’entraide judiciaire entre la France et les Comores

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À l’occasion de son examen par la commission des affaires étrangères le 31 janvier, la convention d’entraide judiciaire entre la France et les Comores a soulevé de nombreuses interrogations chez les députés. Tour d’horizon des réponses évoquées quant à ces détails techniques. 

Entre les prises de position partisanes et les attaques ad hominem, les députés ont trouvé le temps de s’interroger sur les points techniques de la convention d’entraide judiciaire lors de son examen par la commission des affaires étrangères. L’occasion de comprendre plus en détail les contours de ce projet ambitieux.

– Qu’est-il prévu en matière de lutte contre les filières d’immigration clandestine ?

Soulevée par le député du Parti socialiste (PS) Alain David, cette question est au centre des préoccupations des Mahorais comme des Comoriens. Pour la rapporteure Laetitia Saint-Paul, cette problématique est ainsi « essentielle ». « Selon les articles 19 et 20, les deux Etats auront la possibilité de s’entendre pour autoriser des contrôles contre le crime organisé », insiste-t-elle. Une volonté qui se heurte cependant à certaines difficultés, notamment de par la disposition géographique des deux Etats, reconnaît-elle encore.

 

– Que faire si l’un des deux Etats ne dispose pas de l’équipement nécessaire, notamment en matière de surveillance téléphonique ?

Avec cette question, la députée La République en Marche (LREM) Liliana Tanguy aborde indirectement l’insuffisance des Comores en termes d’infrastructures sécuritaires. Pour lutter contre cette difficulté, la rapporteure indique que « la partie requérante peut mettre à disposition de la partie requise l’équipement nécessaire. » L’absence d’infrastructures ne peut donc pas être considérée comme un motif de refus en matière de coopération judiciaire.

 

– Les données personnelles seront-elles préservées ?

Dans la mesure où l’accord prévoit un échange d’informations en matière judiciaire, le député LREM Jean-François Mbaye s’interroge légitimement sur la préservation des données personnelles. Si ce point n’est a priori pas présent dans la convention, Laetitia Saint-Paul évoque le droit français en expliquant que celui-ci s’applique aux données échangées avec les Comores. Même son de cloche du côté comorien puisque l’Etat a récemment mis en place une loi pour la préservation des données.

 

– Comment éviter que l’un des deux Etats ne fasse « la sourde oreille » aux revendications de l’autre ?

C’est l’inquiétude du député La République En Marche (LREM) Sébastien Nadot. Pour le rassurer, la rapporteure évoque « l’encadrement du délai d’entraide », qui représente selon elle « un vrai argument en faveur de la convention ». Elle évoque ainsi l’article 6 qui  » impose aux partis d’exécuter les demandes d’entraide rapidement ». Une mesure qui permet à Laetitia Saint-Paul de brandir « la célérité » comme le « mot-clé » de cet accord entre les deux pays. 

 

– L’accord prévoit-il un volet contre le blanchiment d’argent ? 

Questionnée sur ce sujet par le député La République En Marche (LREM) Eric Girardin, la rapporteure Laetitia Saint-Paul rassure d’emblée : « L’article 15 de la convention prévoit une large possibilité d’obtention d’informations », assure-t-elle. « L’état requérant peut demander des informations sur les opérations bancaires et suivre en temps réel les différentes transactions », poursuit-elle. Un moyen de lutter également contre les arnaques et les fraudes liées aux opérations bancaires.

 

– Comment les avoirs confisqués seront-ils restitués aux propriétaires légitimes ?

La question a été abordée par la députée LREM Monica Michel. Selon l’article 18: « La partie requise peut mettre à disposition de la partie requérante les biens obtenus de façon illégale dans l’objectif de les restituer au propriétaire légitime », lui répond la rapporteure qui précise: « La partie requise peut demander à récupérer ces biens si elle s’estime mieux placée pour les remettre au propriétaire ». 

 

– Comment vont se dérouler les procédures concernant l’entrée en vigueur de l’accord si celui-ci est adopté ?

Préoccupée par une mise en œuvre fonctionnelle de cette convention, la députée LREM Martine Leguille-Balloy s’interroge sur le déroulé des opérations. La rapporteure lui répond en évoquant l’article 34 de la convention qui prévoit que « chaque état doit informer l’autre partie de l’achèvement des formalités internes pour l’entrée en vigueur de l’accord ». Les Comores ne l’ayant pas encore évoqué, la France devrait emboîter le pas. 

 

Disparition inquiétante d’un jeune garçon

Nasri Mmadi Ali, 10 ans, n’est pas rentré à la maison depuis samedi, 16h. Le garçon a quitté son domicile, dans le quartier Mougabé à Ouangani, pour se rendre à la rivière avec des amis, avant d’être aperçu sur la commune d’Ouangani. Il est susceptible de se trouver à Ouangani, Passamaïnti ou Kawéni. La gendarmerie lance un appel à témoins. La brigade de Sada doit être avisée au 02.69.62.19.22. ou en composant le 17, si vous apercevez l’enfant.

 

Octroi de mer | L’exonération prolongée pour les importations des entreprises locales

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L’eau minérale n’est plus taxée et l’octroi de mer diminue sur les produits frais et manufacturés. Le Département concède une baisse des prélèvements de cette taxe, à hauteur de 30 millions d’euros en 2018. Une bonne nouvelle pour les entreprises locales et les consommateurs.

Le prix des produits frais a bondi à Mayotte l’an dernier, selon l’Insee (+ 7,6 %). Pour diminuer la note en courses de ses administrés, le Département a décidé d’agir sur un levier majeur : l’octroi de mer. La collectivité a annoncé lundi, par voie de communiqué, la baisse générale du taux des produits taxés à 30 %, ramené à 20 %. C’est le cas des fameux produits frais. Avec cette mesure, une diminution des tarifs de l’alimentation en général est attendue par le Conseil départemental, ainsi que des produits manufacturés, comme les vêtements et les meubles. L’effort fiscal estimé avoisine les dix millions d’euros.

« Compte tenu des enjeux de la consommation d’eau sur le territoire », le Département a aussi acté la suppression de l’octroi de mer sur l’eau minérale. Voiture de transport et voiture particulière à essence de petit cylindré sont nettement moins taxées. Le taux passe de 30 à 10 %. Les véhicules hybrides voient leur fiscalité diminuer de 30 à 5 %. Quant aux véhicules électriques ou pour personnes à mobilité réduite, ce sera 2,5 % d’octroi de mer contre 30 % jusqu’alors. La fibre optique voit aussi sa taxation abaissée de 30 à 5 %.

Retour à l’exonération pour les entreprises locales

Autre annonce du Conseil départemental : « la reconduction des exonérations sectorielles en faveur des entreprises pour deux années supplémentaires afin d’encourager le développement économique et la production locale. » Tourisme, industrie, artisanat, agriculture, pêche, aquaculture et agroalimentaire : de nombreux secteurs d’activités sont concernés.

Le Département rappelle, dans son communiqué, que cette exonération « de l’octroi de mer sur les importations des matières premières et des biens d’équipements nécessaires à leurs activités concerne près de 5 600 entreprises sur les 12 400 répertoriées sur le territoire. » Plus de 1 000 produits sont affectés par ces exonérations sectorielles.

Le 19 janvier, le Medef local était monté au créneau, dans nos colonnes, pour dénoncer l’absence de prolongation de cette mesure en 2018. « L’entreprise Tôles de Mayotte était exonérée jusqu’au 31 décembre sur l’importation de sa matière première. Elle ne payait qu’un octroi de mer modique sur sa production. Depuis le 1er janvier, elle est passée d’un taux de 2,5 % à 26 % », soulignait alors le président de l’organisation patronale, Thierry Galarme. Conséquence : « L’entreprise n’est plus compétitive par rapport à la tôle importée de Chine. » La collectivité « n’a pas pensé à revoter un arrêté l’an dernier », pour prolonger cet avantage fiscal, croyait savoir à l’époque le patron des patrons.

Sollicité lundi par notre rédaction, le responsable du volet octroi de mer, au sein du Département, n’a pas donné suite à notre appel.

Dans son communiqué, la collectivité affirme que les efforts consentis injecteront « au moins 14 millions d’euros de plus dans l’économie locale. Ainsi, dès cette année, entre les exonérations et cette baisse de taxe, ce sont 30 millions d’euros qui ne seront pas prélevés, et iront au profit des entreprises et des consommateurs. […] Le Département lancera très prochainement une campagne de communication et d’information à destination de la population pour les sensibiliser sur l’impact de ces mesures au niveau du prix. »

L’octroi de mer a permis de faire rentrer dans les caisses l’an dernier un peu plus de 100 millions d’euros. Ces recettes ont été principalement reversées aux communes et au Département.

 

 

Un corps retrouvé à Kwalé

Un corps a été retrouvé hier matin à Kwalé. Selon le procureur de la République, Camille Miansoni, cette personne serait décédée des suites d’une crise d’épilepsie. Contrairement aux rumeurs qui ont circulé, l’individu ne présentait aucune trace de coups. Un bodyscan a été pratiqué sur la dépouille dans la journée. L’individu habitant à Kwalé a été enterré hier après-midi à Kawéni.

Des gendarmes à bord de cars scolaires

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Travaillant à ce projet depuis « longtemps » mais pressée par les récents éclats de violence de ces dernières semaines et la grève des transporteurs scolaires qui en a découlé, la gendarmerie de Mayotte a annoncé vendredi dernier la mise en place d’un dispositif de sécurité préventif, dissuasif et au besoin opérationnel : l’embarquement de militaires à bord de cars scolaires. Explications.

Embarquer des militaires à bord de cars scolaires, c’est la ferme réponse de la gendarmerie de Mayotte aux caillasseurs ayant semé le trouble sur les lignes de bus de l’île ces dernières semaines. Si la gendarmerie réfléchit depuis plusieurs mois à ce dispositif, « la grève des transporteurs scolaires (du 24 au 30 janvier, ndlr) nous a amenés à accélérer le déploiement du dispositif », a reconnu le colonel Philippe Leclercq. « Ce n’est certainement pas ça qui mettra fin à ce phénomène (…) insupportable », a tout de même admis l’officier qui a précisé que « ni la police, ni la gendarmerie, ni l’Education nationale n’ont réussi à résoudre seuls ce problème (…) d’affrontements de pré-adolescents entre eux et contre les transports scolaires ». 

Mais en attendant une plus forte mobilisation des élus, des familles et des associations, la gendarmerie a pris à bras-le-corps la problématique et a proposé une solution des plus drastiques, en collaboration avec les conducteurs de transports scolaires et le vice-rectorat : la présence de militaires à bord des bus, parmi les élèves, avec une éventuelle escorte d’un véhicule de gendarmerie permettant « une réaction immédiate en cas de projections de pierres (…) et des interpellations en flagrance ». A partir d’observations et de retours de terrain, la gendarmerie a défini les lignes et les créneaux horaires « les plus vulnérables » et embarquera donc deux militaires par véhicule de manière aléatoire, sur tout ou une partie du trajet. Même s’il n’est pas question de « systématiser » ces interventions, quelques « hotspots » ont été identifiés, tels que le hub de Kahani, le lycée de Tsararano ou encore la Cité du Nord (Acoua) ainsi que des journées de vulnérabilité (veilles de vacances scolaires, par exemple). « On ne se fixe aucune limite de temps », a encore rassuré Philippe Leclercq qui a ajouté : « Il faut s’inscrire dans la durée, marquer les esprits ». 

Renforcement d’effectifs en 2018

En 2017, 1500 mobilisations de gendarmes sur 487 opérations ont été dédiées à la sécurisation des établissements scolaires, a rappelé le colonel de gendarmerie, notamment pour des fouilles préventives à l’entrée et à la sortie des cars scolaires. 

« A Mayotte, le nombre de militaires effectivement présents sur le territoire est supérieur aux effectifs budgétaires », a encore précisé l’officier. Ainsi, sur le 101ème département français, 234 militaires sont mobilisés alors que le budget n’en prévoit que 221. Et 156 gendarmes mobiles renforcent encore les équipes, portant à 390 le nombre total des effectifs. 

Le colonel de gendarmerie a également annoncé qu’il y aurait « des renforts d’effectifs très conséquents » à l’été 2018, sans toutefois préciser le volume, et qu’une brigade de prévention de la délinquance juvénile avec l’affectation de militaires spécialisés serait prochainement créée. 

 

 

Diplomatie | Les députés s’écharpent sur la convention d’entraide judiciaire avec les Comores

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Lors de l’examen de la convention d’entraide judiciaire entre les Comores et la France par la commission des affaires étrangères, les députés se sont livrés à de vifs débats sur la situation sociale et économique de Mayotte. L’occasion pour le parlementaire Mansour Kamardine de tirer la sonnette d’alarme au-delà des rivalités partisanes.

Ce mercredi 31 janvier, tout avait commencé dans une ambiance calme, pour ne pas dire soporifique. A l’occasion de l’examen de la convention d’entraide judiciaire entre les Comores et la France par la commission des affaires étrangères, les députés ont progressivement exposé leurs divergences sans langue de bois.

Après avoir passé en revue les points techniques de la convention, le débat s’est élargi sur le climat social et économique de l’île. « Je pense que le rapporteur n’est pas allé à Mayotte. Sinon vous vous rendriez compte que la situation est plus grave que celle que vous évoquez de façon scolaire », tance Marine le Pen. L’occasion pour la présidente du Front National (FN) de s’attaquer au gouvernement comorien qu’elle considère comme l’un des responsables des difficultés de Mayotte : « On multiplie les ronds de jambe à l’égard des Comores alors qu’ils remettent en cause l’intégrité du territoire français ! », déplore-t-elle. Sans surprise, la députée rejette cet accord dont l’approbation serait vécue par les Mahorais comme un « énième abandon ». « Au contraire, ce nouvel outil pour lutter contre la criminalité ne peut qu’être salué », rétorque la rapporteure Laetitia Saint-Paul. 

De l’autre côté de l’échiquier politique, Jean-Luc Mélenchon a approuvé ce projet dans un désir de dialogue et d’entraide mutuelle avec les Comores. « Marine Le Pen, vous vous trompez (…) C’est par le dialogue que tout commence! », insiste le président du groupe La France Insoumise à l’Assemblée nationale. 

Kamardine tire la sonnette d’alarme 

Invité à s’exprimer sur le sujet, le député Mansour Kamardine a profité des débats pour alerter les membres de la commission au-delà de leurs divergences partisanes : « Ce n’est qu’au contact de la réalité que vous appréhenderez ce que nous vivons. Mais ce que nous vivons là, personne dans cette salle ne l’accepterait dans sa circonscription », lance-t-il. Après une longue intervention sur les difficultés quotidiennes des Mahorais, le député Les Républicains (LR) a invité l’Etat à s’investir davantage dans le développement des Comores. Cela afin d’éviter que sa population ne soit tentée d’émigrer sur le territoire français. « Il faut assurer l’aide au développement aux Comores (…) Nous pouvons faire mieux que les sept millions d’euros actuels », insiste-t-il, tout en se positionnant en faveur de la convention. Un discours applaudi par de nombreux députés aux tendances politiques variées. 

Forte de cette intervention remarquée, la présidente de la Commission des affaires étrangères Marielle de Sarnez a exposé un projet appréciable : le lancement d’une mission parlementaire en direction des Comores « qui inclura un passage par Mayotte ». 

 

 

Un corps sans vie découvert dans le lagon

Vers 00h20 samedi, un corps sans vie a été repêché par les secouristes dans le lagon, à hauteur du marché couvert, place de la République, à Mamoudzou. La victime est un jeune adulte. Peu avant le drame, des témoins auraient entendu des cris et des râles en provenance du lagon. Un individu a affirmé aux enquêteurs avoir vu la victime sur le rebord, seul et téléphone à la main, sauter dans l’eau. La police s’oriente vers une mort accidentelle ou volontaire, ne nécessitant pas d’autopsie. Un scanner a en revanche été effectué sur la dépouille au centre hospitalier. Une enquête est systématiquement menée lors d’une mort violente.

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