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Le brigade environnement de Mamoudzou lance la guerre aux déchets

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Depuis novembre 2021, des agents de prévention environnementale et d’incivilité de la division de la prévention et de la sécurité urbaine (DPSU) de Mamoudzou interviennent toutes les deux semaines dans les quartiers les plus isolés de la commune afin de faire évoluer les mentalités sur la question des déchets. Si l’heure est à la sensibilisation, les verbalisations débuteront dès le mois de février.

Canettes, bouteilles, carcasses de voitures et déchets ménagers en tout genre poussent comme des champignons sur l’île aux parfums. Partout, des quantités astronomiques de détritus viennent polluer les paysages et les eaux du lagon. Armés de leurs chaussures de sécurité et de leur pédagogie, les agents de prévention environnementale et d’incivilité de la ville chef-lieu travaillent à faire changer les mentalités. “Odi… Caribou !” Mission après mission, l’équipe de quatre à cinq agents fait du porte-à-porte et sillonne les quartiers difficiles d’accès en amont de Mamoudzou. “Lorsque nous arrivons, nous nous répartissons en deux ou trois équipes pour élargir notre champ d’action. Au fil des semaines, nous nous rendons compte que les habitants comprennent et certains dénoncent ceux qui jettent leurs déchets n’importe où”, explique Ahmed Naïly, l’un des agents de terrain.

Faire changer les mentalités

Sur les hauteurs de Passamaïnty, les ordures sont partout ! Ici, pas de bennes ou de passage des camions poubelles. Conséquence ? De nombreuses décharges sauvages voient le jour. Sous un panneau “Dechet Interdi”, un monticule d’immondices attend la prochaine pluie pour dévaler la pente et filer directement dans l’océan Indien. Pour le directeur de la division de la prévention et de la sécurité urbaine (DPSU) Chamassi Chaharoumani, la vraie problématique est avant tout éducative. “L’idée de la politique menée par la municipalité de Mamoudzou est de faire changer les mentalités. Que la population prenne conscience que ce n’est pas grand-chose de jeter ses déchets à la poubelle plutôt que n’importe où”, détaille l’ancien capitaine de la police nationale. Le but de la brigade prévention environnementale et incivilité consiste en la lutte contre l’insalubrité, les tags, ou encore les garages clandestins qui déversent des produits toxiques dans les cours d’eau mahorais.

Unis pour un avenir plus vert

Dès février 2022, les agents sur le terrain auront le pouvoir de verbaliser les contrevenants (voir encadré) qui continueraient à se débarrasser de leurs déchets où bon leur semble. “À terme, notre objectif est d’étoffer l’équipe et d’arriver à 15 agents sur le terrain”, affirme Chamassi Chaharoumani. Avant d’ajouter : “Leur rôle est avant tout celui de médiateurs, ils ont une connaissance fine du terrain. La répression viendra en complément de la prévention, mais les amendes ne sont pas une solution miracle et le plus important est d’apporter une réponse pérenne à ce problème.” Après quelques mois de dur labeur, Abou, Ahmed, Mohamed, Brahimou, se réjouissent de voir leur travail porter ses fruits. “À chaque sortie, nous réalisons des rapports. Nos équipes agissent en lien avec les services de la mairie et le Cadema (communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou) qui organisent ensuite des opérations de collecte sur les lieux indiqués”, affirme le groupe d’agents de la DPSU, heureux de voir son action récompensée.

 

Entre 38 à 1.500 euros d’amende en fonction de la nature de vos déchets

Pour le dépôt sauvage de déchets sur le domaine public, vous risquez 750 euros et jusqu’à 1.500 euros si l’abandon est effectué avec un véhicule.
Si vous brûlez ou éliminez des déchets par voie illicite, vous vous exposez à une amende pouvant aller jusqu’à 450 euros.
Si vous jetez un déchet par terre, vous risquez au minimum 38 euros d’amende, le prix de celle-ci étant déterminé par la nature dangereuse du déchet pour l’environnement.
Pour tout dépôt non autorisé de véhicule hors d’usage sur le domaine public, vous vous exposez à une amende allant jusqu’à 1.500 euros.

Les heures supplémentaires au cœur d’un litige entre la direction du CHM et le personnel soignant

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Au centre hospitalier de Mayotte, les heures supplémentaires des agents se comptent en centaines et sont parfois accumulées depuis plusieurs années. Face à cette situation, la direction a décidé de les payer, ce qui représente une somme de plus d’un million d’euros. Certains professionnels de santé, qui auraient privilégié les repos compensatoires, ont manifesté l’absence de choix ce jeudi 27 janvier.

« Nous demandons d’avoir le choix », s’égosille Benjamin, infirmier au centre hospitalier de Mayotte, en dessous des bureaux de la direction. Le devenir des heures supplémentaires accumulées depuis toutes ces années : voilà le nerf de la guerre de la grève de ce jeudi 27 janvier porté par le service Ursec (urgences, réanimation, Samu/Smur, evasan, caisson hyperbare). Alors que les professionnels de santé souhaitent pouvoir bénéficier d’un repos compensatoire, la direction veut les indemniser. Le bilan de cette opération s’élève tout de même à plus d’un million d’euros et concerne plusieurs centaines d’agents. « La direction a décidé de ce versement d’une manière jupitérienne », fustige Zakouoini Hamada, le président de la CFTC. Une attaque balayée d’un revers de la main par Christophe Blanchard, le directeur par intérim. Selon ce dernier, cette décision, prise en concertation avec les organisations syndicales, remonte au mois de septembre.

Et les chiffres en question s’avèrent vertigineux ! Exemple avec Jérôme qui totalise 401 heures pour la seule année 2021. « En sachant que j’ai pris huit semaines pour aller en métropole », précise celui qui est en poste depuis décembre 2019. Une situation causée par des effectifs en dents de scie et des turnovers constants, qui obligent à tirer sur la corde des contractuels pour boucler les plannings. « Nous sommes tellement en flux tendu qu’[ils] changent une dizaine de fois sur le mois. Nous ne pouvons rien prévoir… » Dans ces conditions, les soignants se retrouvent sur les rotules. « Nous aimerions bien avoir un peu de repos après les deux dernières années », souffle Benjamin.

Mais dans cette histoire, au-delà du choix « imposé », une autre problématique rentre en ligne de compte aux yeux des soignants. À savoir, la rémunération de ces fameuses heures supplémentaires. « Elles sont calculées par rapport à l’échelon de l’agent en 2022, donc ceux qui sont chez nous depuis 2014, par exemple, sont gagnants. Et en plus, elles ne sont pas imposables à hauteur de 5 000 euros », détaille Christophe Blanchard, qui ajoute que l’indexation est bel et bien prise en compte.

Un solde tous les six mois

Face à cet enjeu, la direction a décidé un changement radical à partir de cette année pour ne pas générer de compteurs d’heures. « Nous allons mettre en place un solde tous les six mois et les récup’ seront payées si elles n’ont pas été prises au fur et à mesure. Nous allons être au plus près de la gestion des plannings avec les cadres de santé et les ressources humaines. » Cela doit permettre d’offrir au CHM plus de visibilité à court terme, dans l’attente que « la politique d’attractivité commence à porter ses fruits » et « d’éviter les heures supplémentaires ».  Et à ce sujet-là, Benjamin a une idée bien précise derrière la tête pour favoriser le recrutement. « Plus tu améliores les conditions d’accueil, plus c’est facile d’embaucher », lâche l’infirmier. Toujours est-il qu’une réunion du comité technique d’établissement doit se tenir mardi prochain pour marquer d’une pierre blanche ce nouveau système. Et avec un tel pactole en poche, il reste la possibilité de prendre du congé sans solde et de s’accorder quelques jours de vacances pour recharger les batteries…

En 2022, le réseau EEDD Mayotte voit plus grand

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Mercredi 26 janvier, les membres du réseau de l’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) de Mayotte se sont réunis pour réfléchir ensemble à l’autonomie et la structuration de cette organisation, qui devrait intervenir à l’horizon 2023. L’objectif : lui donner un second souffle.

Autonomie financière et juridique, le réseau de l’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) volera bientôt de ses propres ailes. En visio-conférence, vingt-cinq représentants d’associations et d’institutions mahoraises soucieuses de l’environnement ont mis à plat lors d’une première réunion de travail leurs idées pour que le groupement fasse peau neuve. Oulanga Na Nyamba, la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF), le parc naturel marin, le conseil départemental, la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou ou encore la communauté de communes du Sud ont pensé ensemble la gouvernance du réseau EEDD.

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“Nous nous sommes inspirés de ce qui se fait dans les autres EEDD de France pour choisir le modèle qui correspondra le mieux à notre territoire, nos attentes et nos objectifs”, affirme Manuella Grimault, la coordinatrice du réseau EEDD Mayotte. En décembre 2021, les acteurs environnementaux de l’île ont décidé de donner un nouvel élan à cette organisation. “Depuis 2015, c’est l’association MNE (Mayotte Nature Environnement) qui coordonne le réseau. Lors des deuxièmes assises du réseau en décembre 2021 nous avons décidé de lui donner un second souffle et une indépendance”, poursuit-elle. Avec le temps, les besoins ont évolué et aujourd’hui, il est primordial pour le réseau EEDD de s’émanciper et d’obtenir un statut propre.

Un calendrier à tenir

Qui pourra adhérer au réseau ? Qui pourra siéger au sein du conseil d’administration ? Quelles seront les règles à respecter au sein de celui-ci ? Autant de questions fondamentales pour poser les bases solides du réseau EEDD 2.0. “Avec une vingtaine de participants, beaucoup d’avis divergent, mais nous avons ressenti une envie commune de convergence afin que ce réseau soit fort”, se réjouit Manuelle Grimault. Prochaines étapes : la décision finale sur la gouvernance du réseau en février, la rédaction des statuts le mois suivant ou encore la rédaction du règlement intérieur en avril. Un programme dense qui se déroulera sur l’année 2022 pour aboutir à l’autonomie du réseau EEDD à l’horizon 2023. De quoi donner le sourire aux amis de la nature mahoraise et l’envie de se retrousser les manches pour agir, toujours, pour préserver ce patrimoine unique au monde.

Allégement des mesures sanitaires et levée du couvre-feu

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À compter du vendredi 28 janvier matin (à 0h00) et en adéquation avec l’amélioration de la situation sanitaire, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a décidé d’alléger certaines mesures de freinage de l’épidémie de Covid-19. La levée du couvre-feu sur l’ensemble du département, la fin de la jauge de six personnes à table dans les bars et les restaurants, la fin de la jauge pour les sorties en mer, la fin de l’interdiction du sport en intérieur et le rétablissement de jauge dans les commerces à 75 % de leur capacité entreront alors en vigueur.

En revanche, le port du masque dans l’espace public urbanisé et dans les établissements recevant du public, l’interdiction des manzarakas, des voulés, des activités de prestation à domicile de traiteurs, de location de chapiteaux, tentes ou barnums à particuliers, d’animateurs de soirée à domicile, ainsi que le transport de matériel de sonorisation seront toujours d’actualité. L’état d’urgence sanitaire reste en vigueur à Mayotte. En cas de dégradation de la situation sanitaire, le préfet pourra reprendre de nouvelles mesures pour protéger la population.

Les cadis au centre du projet « médiation sociale et prévention »

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Le lundi 24 janvier, le 7ème vice-président en charge de l’action sociale, Madi Moussa Velou, s’est rendu dans les locaux du Grand Cadi pour échanger autour du projet « médiation sociale et prévention ». Les sujets abordés ont notamment porté sur le repositionnement et le rôle de ce service, la présence accrue dans les quartiers, un renforcement des moyens, le partenariat avec les services de l’État, l’accompagnement des espaces d’apprentissage coranique, ou encore la poursuite des travaux de fédération des mouvements islamiques… Un projet est en cours de finalisation et sera largement partagé avec les partenaires. Le conseil départemental entend mettre à profit le rôle social des cadis et leur visibilité pour contribuer, avec d’autres leviers, au mieux vivre ensemble.

Les jeunes gardiens de la paix mahorais de la 259ème promotion témoignent de leur aventure

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Après différentes démarches mises en place par le service administratif et technique de la police nationale de Mayotte pour leur intégration à l’école de police de Nîmes, est arrivé le temps du départ pour les jeunes gardiens de la paix de la 259ème promotion du 16 juillet 2021, issus du recrutement local. Quelques mois plus tard, voici leur retour d’expérience :

« Nous avons réussi à pallier les différentes difficultés, notamment financières, et nous avons pu alors débuter notre formation à l’école de police. Nous avons eu le plaisir de constater une certaine solidarité auprès de nos pairs. Par exemple, des repas sont organisés dans le respect des règles communes, au menu poulet grillé, manioc et bananes, de quoi nous rappeler notre culture mahoraise et donc se sentir presque comme à la maison.

Notre formation à l’école de police de Nîmes s’étale sur huit mois. Celle-ci est organisée de la façon suivante : de la théorie que nous étudions en classe et des mises en situation sur le terrain. Une période de stage dans différents commissariats de métropole vient compléter ces différents modules. Une fois la formation terminée, dans la mesure où nous avons obtenu le concours d’Île-de-France, nous nous retrouvons pour la majorité à Paris mais dans des services différents.

Une fois arrivés sur la capitale nous nous rendons compte que le plus dur n’est pas derrière nous. Nous comprenons très rapidement qu’il est très difficile de trouver un logement décent et à un prix raisonnable. Au travers de la préfecture de Police, nous avons eu des propositions et malgré les tarifs élevés nous avons trouvé des logements.

Nous intégrons très rapidement le monde du travail métropolitain et nous constatons immédiatement le rythme intense qui demande un certain niveau d’adaptation et de compréhension des différentes situations rencontrées. En quelques semaines, les responsabilités sont présentes et nous prenons rapidement conscience que nous ne sommes plus seulement des policiers adjoints, mais des gardiens de la paix qui doivent remplir leurs différentes missions et avec succès. Nos journées sont bien remplies ! »

Si tous pensent au retour sur leur île natale, celui-ci ne pourra se faire que dans quelques années, fort d’une expérience métropolitaine, riche des différentes situations vécues.

Toujours plus d’immatriculations sur Mayotte

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Alors que le marché de l’automobile a vu le nombre des immatriculations se réduire fortement en métropole ces deux dernières années, les Dom-Tom continuent d’afficher des chiffres records. Avec 59.857 immatriculations en 2021, ils ont enregistré une hausse de 11.8% par rapport à 2020, notent l’agence spécialisée en data Flashs et le site cartegrise.com.

À Mayotte, pas moins de 2.059 véhicules ont été immatriculés en 2021. Cela représente une hausse de 28.4% de leur nombre par rapport à 2020, soit la progression la plus forte parmi tous les départements ultramarins. L’année précédente, il y avait déjà une hausse de 19.4%. C’était pratiquement le seul département français à ne pas connaître de baisse malgré la crise sanitaire avec la Guyane (+0.9%).

https://www.cartegrise.com/blog/2023/01/france-les-immatriculations-de-voitures-neuves-chute-en-2022

Accidents du travail : les règles changent pour les employeurs

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Depuis le 1er janvier 2022, il faut désormais que les employeurs passent par un compte en ligne sur net-entreprises.fr pour gérer les cotisations liées aux accidents du travail et aux maladies professionnelles. « La création de compte (AT/MP) est une obligation légale, il est gratuit et actualisé quotidiennement », prévient la caisse de sécurité sociale de Mayotte. Cette dernière indique aussi que ce compte « permet ainsi aux employeurs de consulter leur taux de cotisation AT-MP qui n’est désormais plus notifié par courrier par la CSSM ». Renseignements sur le site Internet www.cssm.fr, rubrique relations aux employeurs, ou par mail tarificationatmp@css-mayotte.fr.

CHM : une grève… contre les bus spécialement dédiés pour les agents

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Depuis le 3 janvier, le centre hospitalier de Mayotte propose à ses agents de Mamoudzou des trajets en bus entre leurs lieux de résidence et la ville chef-lieu. Le manque de places et certains dysfonctionnements ont provoqué un droit de retrait ce mercredi 26 janvier. En réponse, la direction et le prestataire promettent de réévaluer quantitativement et qualitativement ce dispositif.

« Quand j’arrive au CHM, tous mes habits sont trempés tellement je transpire dans le bus », se désole une manipulatrice en électroradiologie, résidente à Kani-Kéli. Des propos rapidement complétés par l’un de ses collègues : « En plus, on est serrés comme des sardines ! » Mis en place au tout début de la crise Covid, en mars 2020, pour assurer le transport des agents vers leur lieu de travail dans le respect des gestes barrières, ce dispositif a été pérennisé, contre la modique somme annuelle d’1.2 million d’euros, par la direction de l’établissement hospitalier le 3 janvier 2022 sur demande des professionnels de santé. « Rentrer en scooter à Bouéni à 19h après une garde de douze heures, c’est impensable », développe un néo-arrivant, ravi de pouvoir se faire raccompagner en toute sécurité.

Seul hic : les trajets entre les lieux de résidence et la ville chef-lieu s’avèrent parfois douloureux, à cause d’un certain nombre de dysfonctionnements (absence de climatisation, fuites d’eau, difficulté d’accès pour les personnes à mobilité réduite, insalubrité récurrente…). « L’autre jour, on est même tombé en panne d’essence à Tsoundzou », sourit jaune l’une des passagères régulières. Raisons qui ont poussé une cinquantaine d’employés à exercer un droit de retrait « pour faire bouger les lignes » ce mercredi 26 janvier. « Les véhicules ne sont pas conformes », répète avec insistance Fatima Abdallah, représentante du personnel à la CFDT. « Ce sont des exigences de base pour bénéficier d’un minimum de confort, pour nous permettre de récupérer une heure de sommeil et pour arriver au boulot en temps et en heure », renchérit Anli Rigotard, le porte-parole de l’intersyndicale.

Période de rodage

Pour désamorcer cette crise, deux réunions se sont tenues dans la matinée entre la direction, le prestataire (Carla Mayotte Transports Baltus) et les différentes organisations syndicales représentées. « La démarche s’est bien déroulée, mais encore une fois, pourquoi en arriver-là alors que tous les courriers et toutes les relances ont été envoyés », s’interroge Anli Rigotard, qui déplore « le manque d’anticipation ». Des promesses notables ont notamment été prises, comme l’augmentation du nombre de sièges (de 22 à 33) dans les bus, pour que ce nouveau marché réponde aux réels besoins des agents. Une première avancée majeure aux yeux du syndicaliste, qui garde en tête l’agression à Majicavo d’une de ses collègues lundi soir, contrainte de rentrer chez elle en voiture faute de place dans l’autocar. « Aujourd’hui, toutes les lignes sont effectivement pleines. Nous sommes en période d’ajustement car nous ne savions pas combien d’agents allaient les utiliser. Nous nous réadaptons », justifie Christophe Blanchard, le directeur par intérim du CHM, qui annonce par ailleurs que des véhicules neufs doivent prochainement arriver sur le territoire.

Les CMR dans la boucle

Reste à réussir à enrôler d’autres antennes du CHM dans la boucle… « Ce service n’est pas assuré pour les centres médicaux de référence », regrette un habitant de Hamjago, venu apporter son soutien durant quelques heures. Une anomalie facilement réparable selon Anli Rigotard : « La plupart de ceux qui travaillent là-bas habitent ces communes, cela ne doit pas être bien compliqué de faire tourner des navettes. » Si aucune date de lancement n’est encore prédéfinie, un prochain comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) pourrait permettre d’apporter quelques éclaircissements sur cette doléance. « Une fois que Mamoudzou sera bien calibrée, nous allons adresser un questionnaire aux agents des CMR pour savoir s’ils en ressentent le besoin », promet Christophe Blanchard, qui rappelle qu’un bus roule déjà en Petite-Terre à la suite de l’ouverture du nouvel hôpital. Suffisant pour éteindre ce début d’incendie ? « Nous n’aimerions pas revenir avec les mêmes points de revendications », met-il toutefois en garde. Avant que sa binôme, Fatima Abdallah ne se montre un peu plus véhémente. « Nous attendons que les nouveaux bus soient opérationnels d’ici vendredi, sinon nous lancerons un préavis de grève. »

Un concours « jeune entrepreneur » pour susciter des vocations

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Réunis dans le cabinet du rectorat ce mercredi 26 janvier, la présidente de la couveuse d’entreprises Oudjerebou, Farrah Hafidou, le président du Rotary Club Mamoudzou Hippocampe, Jean-Baptiste Boko, et le recteur de Mayotte, Gilles Halbout, ont signé une convention tripartite pour la mise en place du concours « jeune entrepreneur ». Un projet qui vise à sensibiliser et à initier la jeunesse mahoraise à la création d’entreprises.

Rapprocher le monde socio-économique des élèves et de l’Éducation nationale, tel est l’objectif du concours “jeune entrepreneur”. Au total, 28 projets germent dans la tête des lycéens et des étudiants, scolarisés à Sada, Dzoumogné, Chirongui et Kawéni, participants au programme. Leur défi : créer un modèle entrepreneurial fictif et favorable au développement économique local !

Président du Rotary Club Mamoudzou Hippocampe, Jean-Baptiste Boko se réjouit de la signature de ce projet ce mardi 26 janvier. “En tant que professeur de lycée, je ne peux que soutenir et accompagner ce dispositif”, affirme-t-il.  Tout comme l’association internationale, la couveuse Oudjerebou voit grand pour l’avenir de Mayotte et compte bien apporter toute son expertise lors des différentes étapes, à savoir la présélection, le premier jury et enfin le grand jury au mois de mars pour désigner le lauréat final. “Depuis six mois, ces jeunes sont accompagnés”, souligne la présidente de couveuse Oudjerebou, Farrah Hafidou.

Après le top départ le 8 novembre dernier, les jeunes doivent à présent redoubler d’originalité pour tenter de remporter le concours jeune entrepreneur. “Notre objectif est de les rendre autonomes, insiste la présidente. Désignés dans chaque établissement scolaire, des référents travaillent au quotidien avec les aspirants entrepreneurs à l’élaboration de leur projet. Dossier de candidature, business plan, ateliers sur la communication, montage d’une étude financière, entraînement oral, réalisation d’un pitch… Les lycéens et étudiants auront toutes les cartes en main pour un jour pouvoir réaliser leur rêve entrepreneurial.

Construire Mayotte

“Nous n’aurons jamais trop d’initiatives de ce genre”, s’exclame le recteur, Gilles Halbout, impatient d’assister aux premières phases du jury. “Tout ce qui permet à la jeunesse de se projeter est bon à prendre : apprendre à vendre, à synthétiser un projet mais aussi à utiliser leur formation dans le monde professionnel », ajoute-t-il, très enthousiaste. Un projet exemplaire dans un monde de l’entreprise en mouvement perpétuel et qui se décloisonne au profit d’interactions avec l’Éducation nationale.

Si sur le papier, le projet entrepreneurial que les jeunes doivent développer est fictif, rien ne les empêchera plus tard de le concrétiser. En attendant, la couveuse Oudjerebou met l’eau à la bouche des signataires de la convention en évoquant des projets “très innovants » parmi les cinq thématiques (tourisme, environnement et mer, artisanat, numérique et animation). De quoi participer au développement harmonieux de Mayotte dans les prochaines années.

Harcèlement moral : une salariée de Mlezi Maoré relaxée

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La relation de travail compliquée entre deux employées de l’association Mlezi Maoré a débouché en octobre 2019 sur un mouvement social. Plus de deux ans après, les protagonistes sont venues s’expliquer à la barre du tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mercredi. Ce dernier a décidé de relaxer la plus jeune, âgée de 30 ans, ne pouvant caractériser le harcèlement moral. Le parquet a fait appel, l’audience est prévue au mois de juin.

L’affaire a connu une médiatisation en octobre 2019, quand les salariés du site Mlezi Maoré de Combani ont fait valoir leur droit de retrait. À l’époque, ils souhaitaient exprimer leur mécontentement au sujet de la gestion d’un conflit interne à la structure. Syndicats et employés reprochaient le traitement réservé à l’une des cadres du pôle handicap, dont les relations avec une ortophoniste travaillant sur plusieurs structures à la fois se sont particulièrement dégradées. Un conflit qui couvait depuis plus d’un an déjà et qui s’est retrouvé, ce mercredi, au tribunal judiciaire de Mamoudzou.

Le point de départ est pourtant anodin. Deux salariées, qui s’entendent bien, décident de partir en vacances à l’île Maurice. Habituées à partir ensemble, elles passent un séjour horrible, sentant développer de moins en moins d’atomes crochus au fil des jours, et en viennent même aux mains. La plus âgé, aujourd’hui 36 ans, vient d’avoir une promotion au sein du site de Combani et doit prendre ses nouvelles fonctions. L’autre, une trentenaire originaire de Belgique, est orthophoniste et travaille sur plusieurs sites de l’association.

« Des humiliations, des brimades »

Le voyage, plus les nouvelles responsabilités, changent le rapport entre les jeunes femmes. Dès les premières réunions de service, où elles se côtoient forcément, les échanges deviennent plus compliqués. « Je vis des humiliations, des brimades, des propos violents à mon égard », raconte à la barre l’ancienne cadre, aujourd’hui professeur au lycée de Bandrélé. Son ancienne amie, en compagnie de deux autres salariées, n’hésite pas à « couper la parole » pour marquer sa désapprobation face aux décisions prises. « Je sais que je peux parler de façon virulente », reconnaît-elle. Ce petit manège, d’autres participants aux réunions l’ont également raconté au cours d’une enquête interne menée par le CHSCT (commission d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), aux côtés de la responsable des ressources humaines.

Si aucun de ses représentants n’est présent ce mercredi, la gestion de l’affaire par la direction a également été abordée à de nombreuses reprises au cours de l’audience. Car la victime a choisi de s’adresser assez vite au directeur. Se montrant d’abord compréhensif, celui-ci tente de calmer le jeu. « Il m’a dit qu’elle va finir par se calmer », se souvient la victime. Mais toutes les deux semaines, elle l’alerte, et celui-ci finit par s’énerver. « Je te préviens, tu vas te taire. Ou je te propose de supprimer le poste de chef de service », continue-t-elle en se mettant à la place de son supérieur.  Désemparée, elle note tout ce qu’elle remarque lors des réunions, avant d’essayer de le restituer lors de l’audience. Elle raconte ses douze kilos perdus en un an, ses insomnies, jusqu’au 7 octobre 2019, où un malaise déclenche son arrêt de travail, qui a duré finalement 23 mois.

Cinq heures de débat

Le dossier est « dense », et pourtant « facile ». À écouter les plaidoiries des deux avocats, on pourrait croire que l’affaire a été vite exposée, puis conclue. Au contraire, il a fallu presque cinq heures de débat avant que la présidente du tribunal et ses assesseurs se retirent pour délibérer. Un temps long où chacun a pu exposer ses arguments. L’avocate, maître Fatima Ousséni, reprend de nombreuses déclarations de la jeune Belge. « Je vois qu’elle minimise. Elle comprend l’importance de ce qu’elle a fait », croit savoir l’avocate, avant d’insister sur l’état physique de sa cliente. « Elle s’est tue des mois avant qu’elle tombe. » La substitut du procureur Sarah Mbuta revient également sur ce que dit l’orthophoniste, après avoir demandé une condamnation parce que « les faits sont constitués ». « Elle confirme qu’il s’agit d’un problème personnel qui arrive dans un cadre professionnel », rappelle-t-elle. Maître Charles Simon préfère s’en tenir à la définition du harcèlement moral et à son interprétation pour défendre sa cliente. « La victime demande que vous adoptiez sa subjectivité », fait-il valoir en référence au texte rédigé pendant l’année où les relations n’ont cessé de se détériorer.

Et, en effet, la présidente du tribunal Liselotte Poizat et ses assesseurs se montrent également dubitatives au cours du débat. Lorsqu’elles entendent la victime, elles lui demandent à plusieurs reprises de fournir des éléments concrets et font remarquer que si la souffrance au travail est reconnue par tous, le harcèlement moral ne l’est pas toujours. Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a donc décidé la relaxe de la salariée de Mlezi Maoré et de ne pas suivre les réquisitions du parquet, qui demandait de suivre les demandes de l’avocate de la partie civile : 50.000  euros pour le préjudice et 3.888 euros pour les frais de justice d’avocat. L’affaire sera de nouveau jugée en juin.

Génération 2024 : à Mayotte, la semaine olympique et paralympique bat son plein

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À l’occasion de la semaine olympique et paralympique, le recteur de Mayotte, Gilles Halbout s’est rendu à l’école Foundi Adé de Tsoundzou 1 ce mercredi 26 janvier. Un événement annuel créé à la suite de la désignation de Paris comme ville hôte des Jeux olympiques de 2024.

Marseillaise, flamme ou encore anneaux… À Mayotte, les Jeux olympiques et paralympiques se préparent dès le plus jeune âge. Réunis dans la cour, les écoliers participent ce mercredi 26 janvier à divers ateliers sportifs. “L’objectif de cette semaine est de promouvoir les valeurs de l’olympisme, le partage, l’amitié et le vivre ensemble pour tous les enfants”, affirme le recteur Gilles Halbout. Au-dessus de lui trône fièrement la plaque « École labellisée génération Paris 2024 » remise vendredi dernier à l’établissement de Tsoundzou 1. Un bon moyen de rappeler l’importance de l’activité physique à l’école et de créer des passerelles entre “le monde scolaire et le mouvement sportif”, ajoute Fahdedine Madi Ali, le chef de service sport, politiques publiques et haut-niveau au comité régional olympique et sportif.

Sport et culture

Relais, judo, sport de balle… En complément des différents ateliers sportifs mis en place pour cette semaine à thème, les enfants découvrent également les sports paralympiques. Housman*, élève de l’école primaire Foundi Adé, tient la main de son camarade Abdallah* pour un parcours d’obstacle à l’aveugle dans lequel il doit le guider. Bandeau sur les yeux, le garçon se laisse entraîner par son camarade. L’objectif ? Terminer le circuit le plus rapidement possible sans faire tomber ni les ateliers ni son copain. Un défi que Housman relève haut la main sous les hourras de ses compagnons de classe. Promouvoir l’inclusion et le sport pour tous, c’est aussi ça l’esprit olympique !

Plus loin sous le préau des maternelles, les écoliers participent aux jeux traditionnels mahorais. Au programme ce mercredi pour les petites sections : une course de sac de riz. Sourire aux lèvres, les élèves s’élancent devant une équipe pédagogique attendrie. Partout dans la cour, les rires et les cris de joie résonnent sur fond de Marseillaise. “Ici, nous sommes dans une école à la pointe en matière d’activités physiques et sportives. Nous espérons que cela donnera envie à tous établissements de se faire labelliser et de développer les infrastructures nécessaires à la pratique sportive en lien avec les communes”, conclut le recteur.

* les prénoms ont été modifiés

Un bain de foule et un beau chèque pour la chanteuse Kueena, gagnante du concours Nyora

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La chanteuse Kueena, gagnante du concours Nyora qui regroupe des artistes des quatre îles de l’archipel des Comores, est de retour dans son île. Elle a atterri ce mardi après-midi vers 16h et a été accueillie en grandes pompes par ses proches qui ont fait le déplacement jusqu’à l’aéroport. Un groupe de musiciens était également présent pour jouer la musique traditionnelle sur laquelle Kueena a esquissé quelques pas de danse tout en arborant fièrement son chèque de cinq millions de francs comoriens, soit 10.000 euros. « Je suis contente d’être rentrée à la maison et de voir que l’on m’accueille de cette manière », a indiqué la chanteuse, touchée par tant d’engouement autour d’elle. Elle se dit reconnaissante de tout le soutien qu’elle a eu durant son aventure au concours de chant et pense déjà à l’avenir. « Il y a un album qui va sortir et pleins d’autres choses », a-t-elle annoncé. Une chose est sûre, la carrière de Kueena va désormais prendre une toute autre tournure.

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L’association Nayma se déploie sur Petite-Terre

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Axée sur le développement solidaire et durable, l’association Nayma est encore toute jeune puisqu’elle a vu le jour en août 2020. Plutôt présente dans le sud de l’île, l’association compte désormais 204 salariés en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) chargés de nettoyer les rivières et mangroves et regarde vers le nord maintenant. « La fin 2021 a été marquée par le déploiement de nos premières équipes en Petite-Terre. Courant décembre, 24 salariés en insertion ont commencé le travail à La Vigie, un chantier délicat où certains déchets sont enfouis jusqu’à quatre mètres sous terre », fait valoir l’association dans sa dernière newsletter. Celle-ci ne manque pas de mentionne « qu’elle compte aussi denouvelles équipes dans le nord et très prochainement dans le centre ».

Outre le travail d’insertion, elle vient d’ouvrir son premier espace public numérique (EPN) à Malamani. Le matériel informatique y est en libre accès et des formations « animées par des    professionnelles pour vous guider dans votre découverte du numérique (initiation et perfectionnement) ». Des animations sont également réalisées à Dembéni et prochainement à Bandrélé. Il est proposé de l’aide pour la réalisation de démarches administratives (Améli, carte d’identité, impôts, factures…), de CV et lettres de motivation ; la maîtrise de Microsoft Office (Word, PowerPoint, Excel…) ou l’accompagnement des enfants à l’utilisation des réseaux sociaux. Pour vous inscrire, contactez l’animatrice de formation numérique au 06.39.71.73.20 ou à l’adresse salima.abdallah@nayma.yt.

Violences à Saint-Benoît : le président Ben Issa Ousseni adresse un courrier de solidarité au maire

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Dans un courrier adressé à Patrice Selly, maire de la ville de Saint-Benoît à La Réunion, le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, a réagi aux violences répétées qui ont fait deux victimes dans les quartiers de Bras-Fusil et Bras-Canot. « Je souhaite tout d’abord vous adresser un message de solidarité face à ces phénomènes que nous ne connaissons que trop bien à Mayotte », a entamé le président du Département avant de garantir la disponibilité de la délégation de Mayotte à La Réunion, service de la collectivité sis à Saint-Denis.

Par le passé, la ville de Saint-Benoît a déjà connu de tels événements. En réponse à ces faits, l’équipe de la DMR a mené des actions de proximité en s’appuyant sur le tissu associatif : organisation de groupes de paroles sur la parentalité et la sécurité des enfants avec l’association Nourouldjanati Madaniya, rencontre entre une magistrate et des jeunes de Bras-Fusil avec Aouladi Junior. Tout récemment, au mois de décembre, l’association d’insertion sociale et d’animation des jeunes et seniors de Saint-Benoît a été soutenue dans l’organisation d’un tournoi de football inter-quartier visant à promouvoir le vivre-ensemble et la fraternité dans la commune.

La semaine dernière, une délégation d’élus mahorais en mission à La Réunion, menée par le vice-président en charge de l’action sociale, Madi Moussa Velou, a rencontré des responsables associatifs locaux pour s’enquérir de la situation générale des Mahorais de La Réunion. « Si je regrette que de tels évènements puissent conduire à désigner telle ou telle communauté au risque de tensions plus graves, je ne peux que m’associer à la nécessité de mesures fortes et exemplaires ainsi qu’à celle, pour la commune, de ne pas agir seule », a conclu Ben Issa Ousseni.

Justice : « Elle, elle n’écoute pas »

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Grand, le haut des cheveux teinté en blond, le jeune homme de 21 ans présenté en comparution immédiate, vendredi après-midi, restera en prison. Cet habitant de Kawéni a été interpellé le 28 décembre dernier pour des violences sur l’une de ses compagnes. Il partageait ses jours, à raison de deux à chaque fois, avec ses concubines. Et c’est alors qu’il n’était pas chez l’une mais chez l’autre que la situation s’est envenimée. Se sentant flouée, l’une a débarqué chez l’autre pour demander des explications, débouchant sur une bagarre. « Vous vous êtes interposés et vous lui avez dit : « Dégage ou je te tue » », a rappelé la présidente du tribunal de Mamoudzou, Chantal Combeau. Il a alors saisi sa compagne à la gorge. « Je me suis senti partir », a-t-elle raconté ensuite, avant qu’il ne retourne dans la maison. En colère, la jeune femme a projeté la moto de son compagnon par terre. Il est alors revenu et l’a agrippé puis jeté au sol. Cette violence, la compagne dit en avoir été victime plusieurs fois. Elle a donc ajouté des photos de son visage tuméfié et d’un sérieux hématome sur l’épaule, des faits datant de 2020, pour appuyer ses dires. « Ça colore un dossier », ont convenu la présidente du tribunal et le substitut du procureur Max Goldminc.

Alors que la relation semble moins tumultueuse avec la deuxième compagne, Chantal Combeau a demandé pourquoi cette différence de traitement. « Elle, elle n’écoute pas », a répondu le jeune homme au sujet de la victime. Le tribunal l’a condamné à dix-huit mois de prison, dont seize avec sursis. Il devra en outre suivre un stage de sensibilisation aux violences conjugales, ne plus entrer en contact avec la victime, paraître chez elle et il devra lui verser 1.800 euros au titre du préjudice subi.

Une équipe héroïque des Comores sort de la CAN

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Sans gardien de métier, sans coach et avec un joueur en moins dès la sixième minute, les Coelacanthes ont fait sensation, lundi soir, en huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations. El Fardou Ben Nabouhane et ses coéquipiers ont créé la surprise en tenant tête au Cameroun, pays organisateur et grand favori de l’épreuve, s’inclinant d’un petit but (2-1). Une prouesse tant les derniers jours ont été compliqués. Touchée par le Covid-19, la sélection s’est retrouvée en effet sans sept de ses joueurs, deux kinés et surtout son sélectionneur Amir Abdou pour ce match.

Pire, parmi les joueurs sur le carreau, Ali Ahamada et Moyadh Ousséni étaient les deux gardiens restants, car le héros du match contre le Maroc, Salim Ben Boina, était blessé. C’est donc le défenseur Chaker Alhadur qui a dû mettre les gants. Dans un style peu académique et face à l’armada camerounaise, celui-ci n’a pas démérité. Tout comme ses coéquipiers d’ailleurs qui ont réussi à se procurer plus d’occasions que l’adversaire. Bien regroupés derrière et rapidement réduits à dix avec l’expulsion du capitaine Nadjim Abdou (6ème minute), ils ont réussi à contenir la Nation hôte tout en profitant de plusieurs contre-attaques.

Ils ont été battus une première fois par Karl Toko-Ekambi (29ème), avant de s’incliner à nouveau à la 70ème sur un but de Vincent Aboubakar. Un très beau coup-franc de Youssouf M’Changama à la 81ème a permis d’entretenir l’espoir pour le Comores, en vain. Pour leur première participation à la compétition, les Coelacanthes sortent donc fièrement au stade des huitièmes de finale.

Le nouveau centre de formation et d’apprentissage de la CMA, « l’arbre qui cache la forêt »

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Prévue ce lundi 24 janvier, la livraison du nouveau centre de formation et d’apprentissage de la chambre de métiers et de l’artisanat accuse du retard, en raison d’un défaut de paiement selon les entrepreneurs intervenus sur le chantier. Cette affaire vient mettre en lumière une gestion administrative et financière au bord du gouffre, qui pousse les salariés de la structure à envisager un mouvement de grève.

Face au bon de commande de 20.169 euros, Moustoifa Attoumani ne décolère pas. Retenu pour réaliser la peinture du nouveau centre de formation et d’apprentissage de la chambre de métiers et de l’artisanat situé sur l’ancienne place du marché à Mamoudzou, le fondateur de la société Deco Sol mange tant bien que mal son pain noir. « Je leur ai fait une confiance aveugle ! », déplore l’entrepreneur, agacé par la tournure des événements. « Quand nous avons fait 50% du travail, nous avons décidé d’arrêter pour défaut de paiement. Ils sont alors revenus vers nous pour nous passer la pommade… Et depuis, c’est silence radio. »

Premier imbroglio dans cette affaire : le non versement d’un acompte de 30% du chiffre d’affaires, qui selon Thierry*, un proche du dossier au sein de la chambre consulaire, n’aurait pas été stipulé dans le contrat. Toujours est-il que cette situation est loin d’être singulière puisqu’elle concernerait l’ensemble des entreprises intervenues sur ce chantier, estimé entre 50.000 et 70.000 euros. « Le règlement intervient lors de la livraison officielle », promet-il. Sauf que la date de réception, envisagée ce lundi 24 janvier selon un échange d’e-mails en notre possession, reste pour l’heure inconnue. Face à ce micmac, la prochaine nomination de Soulaimana Bamana à la tête de la commission de la formation professionnelle pourrait faire quelque peu bouger les lignes. « Il a dit aux artisans qu’il s’engagerait à faire le nécessaire. »

Mauvaise gestion, absence de suivi

Un optimisme loin de faire l’unanimité. « Cela fait un an que nous attendons la signature des devis », se désole Claude*, un autre collaborateur de la CMA, écoeuré par « la mauvaise gestion » et par « l’absence de suivi ». Des procédures préjudiciables pour le 101ème département, en proie à un déficit criant de qualification. « C’est la croix et la bannière pour accueillir la quarantaine d’apprentis qui ont commencé trois sessions d’apprentissage en 2021. » Et le retard accumulé sur la réhabilitation de ce bâtiment bloque l’obtention de subventions, nécessaires à l’ameublement des locaux. Preuve en est avec le non règlement d’une autre facture de 37.000 euros qui empêche le lancement dans le CFA en question d’une formation aux métiers de l’esthétique, alors que le matériel végète sur le territoire depuis octobre. Conséquence : une mise en demeure par le groupement d’intérêt économique 3M serait dans l’air du temps…

Les élus pointés du doigt

« C’est l’arbre qui cache la forêt », confie toujours ce même salarié. Selon lui, toute cette histoire met en exergue des dysfonctionnements beaucoup plus profonds au sein de la structure, apparus notamment au lendemain de l’élection en fin d’année dernière des 25 membres du bureau de la CMA. Une nouvelle épine dans le pied des employés : « Des abrutis qui n’y connaissent rien » pour Thierry, « des élus qui n’en ont rien à foutre » pour Claude. « C’est un merdier sans nom depuis leur arrivée, ils n’ont pas pris la mesure de leur fonction », assure le premier. « Nous avons dû pleurer pour être payés en novembre et décembre », s’indigne le second. Ambiance !

Difficile d’envisager une réconciliation dans ces conditions… « Il ne faut pas taper sur l’outil de formation des jeunes, le CFA va être top », insiste Thierry. À ses yeux, la solution passe par une feuille de route précise et des compensations financières à l’échelle nationale. Dans le cas contraire, le retour de bâton risque bien d’être douloureux. Car en interne, la fronde s’intensifie de jour en jour. « Nous allons envoyer un droit d’alerte à la préfecture, nous avons l’intention d’organiser un mouvement de grève », martèle Claude. Bien décidé à mettre un gros coup de pied dans la fourmilière.

* les prénoms ont été modifiés

Malgré nos tentatives répétées, aucun élu n’a donné suite à nos demandes d’interview

Dépistage dentaire : les petits Mahorais croquent la vie à pleines dents

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Mardi 25 janvier avait lieu le lancement de la mission 2022 de dépistage et de soins M’T Dents portée par l’union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD). Cette cinquième campagne durera six mois et concernera les élèves de CP et CM2 des cinq écoles élémentaires publiques de la commune de Sada.

Bonbons, sodas, gâteaux… Vous adorez le sucre ? Pas vos dents ! Un problème de santé publique non négligeable additionné à un suivi dentaire encore trop souvent inexistant sur l’île aux parfums. “Les gens ignorent que la santé bucco-dentaire peut avoir des conséquences majeures pour leur santé en général”, insiste Gabrielle Trinqué, dentiste diplômée de la faculté de Bordeaux. Douleurs, troubles du sommeil, de la croissance ou encore de l’attention en classe, les caries et autres problèmes dentaires peuvent entraîner des conséquences importantes sur la santé des plus jeunes. Alors pour éviter cela, pendant six mois avec son assistante Harathati Tsimpou, la dentiste rencontrera les élèves de CP et de CM2 des écoles primaires situées à Sada et à Mangajou.

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Pédagogie et pédodontie

Accompagnée de sa maman, Loudmila, 10 ans, vient réaliser un premier dépistage dentaire. Bien qu’elle soit déjà allée chez le dentiste, l’écolière semble intimidée par les blouses blanches et serre les dents. Heureusement, les praticiennes savent la mettre à l’aise et lui posent quelques questions. “Tu les trouves comment tes dents ? Elles sont jolies ? Est-ce que tu as déjà eu mal aux dents ? Combien de fois par jour tu te brosses les dents ?” Peu à peu, sa langue se délie et derrière son masque, la jeune fille esquisse un large sourire.

Place maintenant à l’examen. “D’abord, je vais me désinfecter les mains et enfiler des gants. Ensuite, grâce à mon petit miroir et ma lampe, je vais aller regarder si tes dents vont bien.” Toujours très pédagogue et douce, la dentiste réalise un contrôle complet de la dentition de Loudmila. Verdict ? “Tout va bien !” Si sa maman confie que lorsqu’elle est chez ses grands-parents, l’élève de CM2 mange quelques bonbons et des chips, les sodas et le sucre à outrance sont interdits à la maison. “Je bataille avec elle pour qu’elle se lave les dents tous les jours”, affirme la Sadoise. Après la distribution de quelques conseils et d’un kit complet pour apprendre à bien se laver les dents, la jeune fille note son prochain rendez-vous dans un mois avec le médecin pour vérifier qu’elle a bien appliqué les consignes de la praticienne.

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Un réseau d’acteurs sur les dents

Si pour Loudmila, le bilan de cette visite de contrôle s’avère positif, à Mayotte, les mauvaises habitudes ont la dent dure. La malbouffe se retrouve partout dans les assiettes des habitants dès leur plus jeune âge. Pour lutter contre ce fléau, l’agence régionale de santé finance le projet de dépistage et de soins M’T Dents de l’union française pour la santé bucco-dentaire en partenariat avec le centre hospitalier de Mayotte et le rectorat. Dès le 22 février, un “dentobus”, véritable cabinet dentaire sur roues, viendra à la rencontre des élèves de la commune du centre-ouest pour réaliser des dépistages, des soins préventifs et curatifs. En attendant, du mardi au vendredi, les professionnels de la santé bucco-dentaire se déplacent directement dans les établissements pour des visites de contrôle et le samedi, le dispensaire de Kahani ouvre ses portes aux patients nécessitant des soins dentaires.

Avec ce quatrième dispositif déployé dans la commune de Sada, la responsable de la promotion bucco-dentaire à l’UFSBD 976, Latufatie Boina Mze, espère tirer un bilan concluant des moyens mis en œuvre pour prévenir les problèmes bucco-dentaires chez les plus jeunes. “Au départ, ce territoire avait été retenu car il n’y avait pas de cabinet dentaire public dans le centre de l’île. Même si en quatre ans, les enfants que nous recevons en consultations ne sont pas les mêmes, les parents sont souvent les mêmes et nous avons bon espoir que ceux-ci leur aient inculqué les bons gestes pour préserver la santé de leurs dents.”

Une nouvelle télévision mahoraise bientôt sur la TNT

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Originaire de Chiconi, Marssel Adolph a à cœur « d’offrir aux jeunes des outils de communication qui les inspirent ».

La radio associative Chiconi FM a officiellement obtenu l’autorisation de l’Arcom (structure récente issue de la fusion entre le CSA et l’Hadopi) de créer une nouvelle chaîne de télévision locale. Chiconi FM deviendra donc d’ici le mois d’avril Chiconi FM-TV et diffusera ses émissions sur la chaîne 10 de la TNT sur l’intégralité de l’île.

Beaucoup d’habitants de l’ouest de Mayotte connaissent déjà Chiconi FM, qui diffuse ses émissions sur Internet depuis 2013 et sur la fréquence 104.5 depuis 2017. Cette radio associative « œuvre pour l’intégration des nouvelles technologies de l’information et des télécommunications auprès des jeunes », explique Marssel Adolph, son directeur d’antenne. Cette radio à vocation éducative se veut donc au plus près du public. Une télé « expérimentale » issue de cette radio existe déjà depuis 2018 et, en juin 2021, Marssel Adolph a répondu à un appel à projets de l’Arcom (autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) visant à créer de nouvelles chaînes à Mayotte. Son projet a été retenu en même temps que l’autorisation de renouvellement de Kwezi TV. Finaliste également, la chaîne Télémante de Pamandzi, n’a en revanche pas obtenu sa reconduction. Officialisée le 15 décembre 2021, la jeune télé chiconienne espère commencer à diffuser dès avril 2022.

Une continuité de l’offre existante

Cette nouvelle chaîne de la TNT s’inscrira directement dans la continuité des émissions proposées en radio et sur le site internet www.chiconifm.fr. Marssel Adolph a mis en place son projet dès 2013 alors qu’il officiait en tant que comptable pour l’association Tama, devenue Mlezi Maore depuis. « En travaillant là-bas, je me suis aperçu que les jeunes de Mayotte avaient beaucoup plus à dire qu’on ne le pense », révèle-t-il. « Malheureusement, ils n’osent que rarement s’exprimer directement… Ils le font plus volontiers via des productions artistiques, souvent du rap, du chant ou parfois même du théâtre. Les membres de notre association vont à la rencontre de ces jeunes des quartiers prioritaires et s’aperçoivent que beaucoup souhaitent sincèrement s’en sortir. Nous tentons alors de les guider », confie l’homme de radio dont la spécificité est de faire participer directement les jeunes à la conception des émissions. « Nous leur faisons découvrir le matériel et leur expliquons comment il fonctionne », affirme-t-il, tout en précisant que son but est « d’intégrer les jeunes au monde réel et à la société dans laquelle ils vivent ». « Pour cela, il me fallait créer un outil qui les inspire », ajoute-t-il encore.  Mission réussie puisque le coordinateur permanent de Chiconi-FM, Madi Ousseni Ali, est lui-même un jeune que Marssel Adolph a formé de cette manière. « Il a bien accroché avec la radio et j’ai pu le professionnaliser. »

Depuis 2013, Chiconi FM n’a donc de cesse de diversifier ses outils. À travers sa ligne éditoriale axée sur la jeunesse, elle est naturellement aussi très active sur les réseaux sociaux et les plateformes comme Youtube ou Dailymotion. « Être présent sur les ondes hertziennes depuis 2017 était déjà une bonne chose, mais la radio est de moins en moins écoutée de nos jours, d’où ma volonté d’étendre le projet à la télévision », souligne Marssel qui est aujourd’hui enseignant en STMG (sciences et technologies du management et de la gestion) au lycée de Pamandzi. Toute une carrière dédiée à la jeunesse de Mayotte.

Une passion née à l’adolescence

L’envie de monter un média est cependant née bien plus tôt chez le Chiconien. Au début de ses années de collège, il s’est retrouvé en classe avec Nassuf Djaïlani, devenu depuis un écrivain de renom et c’est ensemble qu’ils avaient monté le journal de leur établissement scolaire. « [Il] est né d’un exercice de mise en place d’un récit que nous avait donné l’un de nos professeurs », se souvient Marssel, collégien dans les années 90. « Depuis, j’ai toujours eu envie d’informer et de diffuser. » Pourquoi dans ce cas-là ne pas avoir entrepris d’études de journalisme ? « J’ai toujours été plutôt matheux et j’avais un esprit technique, j’ai donc préféré me tourner vers un Master d’AES (Administration Economique et Sociale) », explique le quadragénaire qui a quand même pu finalement réaliser son rêve de jeunesse.

S’inscrivant dans la dynamique de sa commune, il collabore aussi étroitement avec le festival Milatsika, qui a lieu tous les ans au mois d’octobre à Chiconi. « Les jeunes talents que nous allons chercher n’ont pas encore le niveau pour participer directement au festival, mais notre radio organise des actions autour de cet évènement de manière à les initier au monde de la musique professionnelle », indique-t-il. Éducation, culture et professionnalisation sont donc les maître-mot de cette radio qui, en ajoutant une chaîne de télévision à son arc, rencontrera sans doute encore davantage de succès, orientant les jeunes talents vers une éventuelle future carrière. « Le but est de leur montrer qu’il y a un avenir derrière ce qu’ils font ! »

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes