Vendredi 4 mars 2022, l’institut de formation en soins infirmiers (IFSI) de Mamoudzou accueillait les futurs étudiants en santé mahorais. L’occasion pour les aspirants infirmiers de découvrir pendant deux heures les différentes facettes du métier.
“Un métier qui demande de la rigueur, de la vigilance, de la technicité, mais surtout, un métier formidable !” Voilà comment Poeta Josiane, étudiante en troisième année d’infirmière, définit sa future profession. Chaque année, la formation en soins infirmiers (IFSI) attire près d’un millier de candidats mahorais. Très sollicité, l’institut ne recrutera que soixante-cinq d’entre eux. Si 35 étudiants suivront leur cursus à Mayotte, les autres seront répartis entre l’institut de formation de la Croix-Rouge de Nîmes et celui de Quetigny. Des effectifs plus que nécessaires dans une profession qui manque cruellement de bras.
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Suivez le guide
Répartis par groupe d’une dizaine, les aspirants infirmiers visitent les locaux de l’institut de formation. Après avoir aperçu les salles de cours, ils se dirigent vers une salle de soins. Meublé telle une véritable chambre d’hôpital, l’espace d’apprentissage et son mannequin plus vrai que nature accueillent les jeunes visiteurs. “Est-ce que vous savez comment on procède pour prendre la tension d’un patient ? Sa température ?” Pendant vingt minutes, les démonstrations s’enchaînent devant une assemblée très studieuse.
“Je veux être infirmière depuis que je suis en CM2”, témoigne Asma*, en classe de première au lycée Bamana. Très motivée, la future bachelière affirme être ravie de ce premier contact avec le monde professionnel. “Il est très important pour moi d’aider les autres et d’être à l’écoute des patients et surtout de me rendre utile sur mon territoire.” Chaque année, comme Asma*, en France, plus de 30.000 étudiants se lancent dans des études d’infirmiers répartis dans l’un des 300 IFSI du pays.
Une profession de l’humain
“Cela fait près de quarante ans que je suis diplômé et je n’ai jamais regretté de faire ce métier”, s’exclame Yannick Dauge, coordinateur pédagogique au sein de l’IFSI de Mamoudzou. Une profession qui selon lui ne laisse de place ni à l’ennui ni au chômage avec un large catalogue de formations et de spécialisations ouvertes aux infirmiers. Au bloc opératoire, anesthésiste ou encore en puériculture, les soignants peuvent tout au long de leur vie faire évoluer leur carrière au gré de leurs envies.
“C’est un métier où le travail en équipe est primordial”, ajoute Poeta. Apporter une aide aux patients, appliquer des prescriptions médicales ou encore accompagner la maladie physique ou mentale et la fin de vie, telles sont les missions de l’infirmier. Un job primordial sans lequel les hôpitaux et les divers services de santé ne pourraient fonctionner.
Promulguée le 17 mai 2013, la loi permettant aux couples homosexuels de se marier s’est logiquement déployée sur Mayotte. Seulement, les opposants à cette loi demeurent nombreux sur le territoire, tout comme les entraves aux unions de personnes de même sexe. Exemple avec ce couple homosexuel du sud de Mayotte, à qui l’on refuse l’union.
« Je ne suis pas disponible pour le moment, veuillez me laisser un message. » C’est désormais la seule réponse que nous avons d’Abdou Rachadi, maire de la commune de Kani Kéli, lorsque nous voulons l’interroger au sujet d’un couple homosexuel que sa mairie a refusé de marier à plusieurs reprises. La première fois que nous l’avons contacté pour avoir des explications quant à cet imbroglio marital, il s’est fait passer pour un conseiller municipal, en nous donnant un faux numéro… Avant de ne plus répondre. Quant au directeur général des services de la mairie du sud, il refuse de parler de cette affaire.
Cette dernière débute il y a quelques mois, lorsque Thomas et Gaël*, habitants de la ville du sud, décident de se marier. « On tenait à ce que le mariage se fasse le 12 février, mais on nous l’a refusé parce qu’il y avait des indisponibilités », déclare Gaël, débutant un récit aussi long que les démarches du couple : « On a ensuite demandé le 14 février. On s’est pointés le 14, et on nous a dit qu’il y avait eu un défaut de communication, que personne n’était renseigné. Nous avons alors rencontré le maire en personne, avec nos témoins, à la mairie. Il nous a confirmé de sa bouche qu’il célèbrerait notre mariage le samedi 19, à 8 heures du matin, en nous disant qu’il avait une réunion à 9 heures. »
Cette promesse orale, Abdou Rachadi refuse néanmoins d’en fournir une preuve écrite. « Il était déjà décidé à ne pas le faire », juge le futur mari à posteriori. À partir de cette entrevue le lundi 14 février, le couple se prépare en effet pendant la semaine, quand, le jeudi soir, ils reçoivent un message d’un numéro privé, qui leur demande de se présenter à la mairie le lendemain, le vendredi 18, pour vérifier et éditer les actes de mariage. « Nous l’avons fait, et pour nous, c’était bon ! », se remémore Gaël. Le matin du grand jour, les mariés se préparent donc. Il est 7 heures, une heure avant la cérémonie, quand ils reçoivent un appel, une nouvelle fois en privé. C’est l’un des agents administratifs de la mairie de Kani Kéli. « Le maire a dû prendre l’avion de toute urgence », annonce-t-il aux jeunes hommes, échaudés par cet énième report. « Finalement, il nous a dit que le maire s’était enquéri de l’opinion de la population de Kani Kéli, alors que les bans étaient affichés depuis des semaines ! », fulmine Gaël. « On nous a aussi dit qu’un conseil municipal avait eu lieu, dans lequel les gens se sont montrés en désaccord avec cette union. Monsieur le maire a peur de se mettre sa population à dos. Il s’agit clairement d’homophobie. »
« Nous ne sommes pas là pour déclencher une gay pride à Kani Kéli ! »
Moins d’une semaine plus tard, la déception a laissé place à l’amertume chez le couple. « Il y a un côté malsain dans cette histoire, parce qu’ils ont cherché à nous humilier, continue le futur marié. Quand vous faites venir quelqu’un en tenue de mariage, le 14, jour de la Saint-Valentin, et que vous lui dites que finalement ça ne va pas pouvoir se faire, c’est quand même mesquin ! Pour nous c’était vraiment important, on avait accordé de l’importance à cette journée. » Dans un premier temps, Thomas et Gaël ont même pensé à se rabattre sur un PACS, « plus simple et plus rapide ». « La question, c’est est-ce que l’on se bat pour la communauté LGBT, ou égoïstement pour notre couple ? », s’interroge Gaël.
Le couple a finalement opté pour la première option, cherchant à faire transférer leur dossier à la mairie de Mamoudzou, bénéficiant de plus de lumière et ne pouvant donc se permettre de décaler ou annuler une union sous prétexte qu’elle concernerait deux personnes de même sexe. « Mais quand bien même, ça voudrait dire que la mairie de Kani Kéli s’en laverait les mains », regrette un Gaël en pleine incompréhension. « On a expliqué au maire que l’on ne cherchait pas à bouleverser les traditions, on veut juste jouir de nos droits civiques, comme tout le monde, et après chacun reprend sa vie dans son coin, continue-t-il. Nous ne sommes pas là pour déclencher une gay pride à Kani Kéli ! À partir du moment où Monsieur a décidé d’être maire, il faut qu’il assume de faire des choses qui ne lui plaisent peut-être pas. » Les deux jeunes hommes ont enfin débuté des démarches judiciaires, afin de punir le comportement illégal de la municipalité de Kani Kéli.
27 septembre 2013, le premier mariage gay à Mayotte
Cette affaire, loin d’être orpheline, révèle le rôle encore prépondérant des traditions sur la société mahoraise, où le regard des autres est un jugement sans appel, encore plus pour les responsables politiques locaux. Pourtant, de nombreux mariages gays se sont déroulés sur le territoire. Le premier d’entre eux a eu lieu le 27 septembre 2013, quelques mois après la promulgation de la loi sur le mariage pour tous. Ce sont alors un métropolitain et un Cubain qui s’unissent dans la mairie de Mamoudzou, devant laquelle sont amassés des dizaines de curieux. Jeunes ou plus âgés, plus ou moins sceptiques, ces derniers regrettent que la cérémonie ait été décalée, justement pour les empêcher d’interférer. Si certains d’entre eux déclarent à l’époque « s’en foutre », que « la loi c’est la loi », d’autres fulminent, laissant échapper des « On n’est pas d’accord », « ça va péter » ou « c’est honteux » au milieu du brouhaha.
Il faut dire que la société mahoraise, marquée par les traditions et la religion musulmane, ne constituait pas un terreau fertile à l’homosexualité. « C’est un mariage qui n’est pas comme les autres, affirmait même Abdourahamane Soilihi, maire de Mamoudzou à l’époque. J’ai dû répéter deux fois « Voulez-vous prendre comme mari Monsieur Untel ». Il ne faut pas les vexer, je les respecte. » L’ancien sénateur, résolument opposé au mariage pour tous, avouait même ne pas avoir regardé quand les deux époux s’étaient embrassés. Deux ans plus tard, le 28 mars 2015 plus exactement, le même hôtel de ville accueillait le premier mariage entre deux hommes mahorais, âgés de 25 et 30 ans. Malgré de nombreuses cérémonies depuis, les réticences sont toujours présentes, à l’image de l’imbroglio autour de l’union de Thomas et Gaël.
En 2022, l’office français de la biodiversité, structure coordinatrice du programme Terres et Mers Ultramarines (Te Me Um) ainsi que ses 12 structures partenaires, lancent un nouvel appel à projets en faveur de la biodiversité des Outre-mer. Le programme Te Me Um accompagne les acteurs de la biodiversité des territoires ultramarins français, favorise leur coopération et facilite la mise en œuvre d’actions locales pour la conservation de la biodiversité.
La 12ème édition permet d’apporter un soutien à différents types d’initiatives, auxquels sont associés trois appels à projets : les micro-projets (10.000 euros), les compagnonnages (5.000 euros) et les projets partenaires (20.000 euros). Ces trois appels à projets sont ouverts à tous les acteurs de la biodiversité localisés en Outre-mer (associations, collectivités, GIP, établissements publics). Les démarches sont dématérialisées et les dossiers de candidature seront étudiés par des groupes d’instruction localisés dans les territoires. Les porteurs de projets ont jusqu’au 9 mai – 12h (heure de Paris) pour déposer leurs projets en ligne uniquement sur la plateforme dédiée : https://bit.ly/3uVHbEb.
Le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, a tenu à féliciter l’association Saveurs et Senteurs pour sa belle médaille d’argent décrochée lors du concours général du salon international de l’agriculture pour la vanille de Mayotte. C’est une très belle reconnaissance pour la filière qui se trouve ainsi valorisée pour ses efforts fructueux, pour les producteurs et plus largement pour l’île, qui voit sa vanille « renaissante » distinguée. « C’est une belle récompense dont le Département est très fier ! », a indiqué le chef de l’exécutif.
Les 49 nouveaux conseillers municipaux jeunes prendront leurs fonctions à l’occasion de l’installation du CMJ et de l’élection du maire jeune et de ses adjoints ce samedi 5 mars à 9h. Leur mandat dure deux ans, durant lequel ils pourront prendre part à la vie de la collectivité, donner leur avis sur les politiques publiques et porter des projets à l’instar de « Mamoudzou ville durable à l’horizon 2040 », lauréat du concours Mouv’outremer océan Indien organisé par le ministère des Outre-mer et l’agence française de développement.
La présidente de l’office culturel départemental, Zouhourya Mouyad Ben, annonce l’organisation de la finale des Scènes ouvertes 2021 le samedi 19 mars de 18h à 22h sur le parvis du cinéma Alpa Joe. L’objectif est de détecter les jeunes talents dans tous les domaines artistiques (danse, théâtre, musique, chant, etc.), les mettre en compétition et les accompagner dans la professionnalisation de leur passion. À l’affiche : Annice, Kueena, Faya Red, Groupe Samuel, Maître Tapopo, Massirou Song, Staco, Shefo Boy Swagga et Tala Sarr. Pour tout renseignement complémentaire, veuillez contacter l’OCD au 02.69.64.21.41.
La ville de Mamoudzou lance un appel à candidature portant sur l’organisation des braderies commerciales, notamment une délivrance d’occupation temporaire du domaine public, en date du 3 avril au 3 mai 2022 (foire Ramadan) et en août 2022 (foire de la rentrée scolaire), permettant l’exploitation de stands de produits alimentaires, prêts à porter, cosmétiques, fleurs, jouets produits artisanaux et produits divers neuf à la charge de l’organisateur.
Les braderies se dérouleront sur le remblai sud de M’Tsapéré, au parc Amina Oili à Tsoundzou 1, sur la place Zakia Madi à Mamoudzou et sur la route route de Fazal à Kawéni. Les dossiers de candidatures sont à retourner complet en version papier à la police municipale, au plus tard le vendredi 18 mars 2022 à 10h. Les dossiers doivent être placés sous enveloppe cachetée portant les mentions suivantes : « appel à candidature pour les braderies commerciales (Ramadan et Rentrée 2022) » et « ne pas ouvrir par le service courrier ».
La Commission européenne a autorisé le 28 février dernier, en vertu des règles de l’Union européenne en matière d’aides d’État, cinq régimes d’aides françaises visant à renouveler la flotte de pêche dans cinq régions ultrapériphériques de l’UE. D’un montant total de 63.8 millions d’euros, ils seront en place respectivement jusqu’au 31 décembre 2025 (Martinique), 31 décembre 2026 (Mayotte et Guadeloupe) et 31 décembre 2027 (La Réunion et Guyane).
Les bénéficiaires sont les marins pêcheurs qui exploiteront les navires de pêche dans les cinq départements et collectivités d’Outre-mer. La répartition prévue est la suivante : 17 millions d’euros pour la Guyane, 16.2 millions d’euros pour la Guadeloupe et la Martinique, 7.5 millions d’euros pour Mayotte et 6.9 millions d’euros pour La Réunion.
La Commission a évalué les cinq mesures au regard des règles de l’UE en matière d’aides d’État, et plus particulièrement des lignes directrices pour l’examen des aides d’État dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture, révisées en 2018, qui permettent les aides destinées aux régions ultrapériphériques de l’UE sous certaines conditions. La Commission a considéré que ces mesures sont conformes aux règles de l’UE en matière d’aides d’État. Cela inclut les conditions suivantes : l’aide est utilisée pour l’acquisition des nouveaux navires de pêche qui doivent rester immatriculés dans la région ultrapériphérique pendant au moins 15 ans ; le plafond d’aide ne peut pas excéder 60% du total des coûts éligibles dans le cas de navires d’une longueur hors tout inférieure à 12 mètres. Il ne peut excéder 50% du total des coûts éligibles dans le cas de navires d’une longueur hors tout égale ou supérieure à 12 mètres et inférieure à 24 mètres.
Sur la base de ces cinq régimes approuvés et avant octroi de toute aide, la Commission européenne demande aux autorités françaises de démontrer qu’il existe un équilibre entre la capacité de pêche et les possibilités de pêche du segment de flotte de la région ultrapériphérique à laquelle le navire de pêche appartiendra. La France poursuivra les échanges avec la Commission européenne pour une mise en place opérationnelle dès que possible de ce dispositif, très attendu dans les DROM.
En plus de la nouvelle IRM du groupement d’intérêt économique alliant le centre hospitalier de Mayotte et le cabinet d’imagerie médicale mahorais (voir Flash Infos du jeudi 3 mars), il a été question d’inaugurer une IRM en jeu située en pédiatrie. Financé par les Pièces Jaunes, le Rotary Club, Interinvest et l’agence régionale de santé, ce simulateur d’IRM permet de préparer les enfants de façon ludique et pédagogique à passer une vraie IRM. Il a pour but de familiariser le jeune patient avec le bruit, la position allongée, l’immobilité et l’espace confiné d’un long examen (entre 30 et 45 minutes). Depuis sa mise en route, tous les enfants qui ont testé le simulateur ont pu passer leur examen d’IRM sans stress et sans sédation.
Vers 3h, dans la nuit de mercredi à jeudi, un ou des individus s’en sont pris à un agent de sécurité à l’intérieur du collège K1, à Kawéni. L’homme a été blessé à la tête et au pied. Il a été transporté au centre hospitalier de Mamoudzou. Selon la police, l’agression de l’agent serait liée « à une tentative vol ».
Encore convalescent, Ismaël Bacar a conscience que sa vie ne tenait plus qu'à un fil, le 19 février dernier.
Sauvagement agressé le 19 février dernier, Ismaël Bacar est une victime collatérale du conflit entre des jeunes de Combani et Miréréni. L’instituteur de 25 ans raconte cette matinée où, sans un moment d’inattention de ses agresseurs, il pense qu’il aurait perdu la vie.
Les douleurs sont encore présentes et les bandages encore impressionnants, Ismaël Bacar revient de loin et il le sait. Ce jeune homme sans histoires, bien impliqué dans la vie de Vahibé où il habite, se souvient précisément de ce samedi 19 février. Avant cinq heures du matin et après l’appel à la prière, il prend la route de Combani avec sa femme pour se rendre à Acoua. « On a passé le pont entre Miréréni et Combani. J’ai vu le barrage et des silhouettes. J’ai pensé qu’il s’agissait des bouénis qui protestaient comme à Vahibé (voir Flash Infos du vendredi 25 février). C’est en allumant les feux de route que j’ai vu des hommes cagoulés », raconte celui qui est connu via le surnom de « Soumax ».
« Vous allez venir chercher votre mort ! »
Un autre homme, lui aussi cagoulé et armé, sort de l’ombre et se place à côté de la place du conducteur avant qu’Ismaël Bacar ne réagisse. « Il m’a demandé d’où j’étais. J’ai répondu : “Vahibé”. Il a crié : “Vahibé !” aux autres. Une vingtaine de jeunes sont arrivés sur moi. J’ai essayé de retenir la portière et fermer les vitres », détaille-t-il. Alors qu’il est encore attaché sur son siège, deux ou trois agresseurs « de 17, 18 ans » le frappent avec des coupe-coupe, pendant que les autres cassent les vitres et prennent les affaires du couple sur la banquette arrière. « J’ai essayé de me protéger en mettant mes bras et mon genou en opposition », se souvient-il.
Alors que les agresseurs se tournent vers les habitants de Miréréni qui se rassemblent de l’autre côté du pont, l’un d’eux lance : « Vous allez venir chercher votre mort ! » Un bref moment d’inattention qui permet à Ismaël Bacar de prendre la fuite. « C’est l’adrénaline sûrement », estime l’instituteur. « Touché à la cuisse, j’avais l’impression de je ne pouvais plus marcher. » De l’autre côté du pont, « les habitants de Miréréni ont appelé les secours. Je leur ai demandé de m’emmener à Vahibé ou d’aller chercher des cousins à Miréréni, mais ils n’ont pas voulu prendre de risques », poursuit-il avant de compter « environ trois quarts d’heure ou une heure d’attente » avant que les pompiers n’arrivent. « J’avais peur de perdre ma main », fait-il remarquer. Entretemps, sa femme, « frappée au dos », a pu le rejoindre, tandis que les agresseurs ont mis le feu à sa voiture. Amusé, il préfère prendre à la légère les rumeurs sur sa mort qui ont circulé ensuite.
Un garçon sans rancœur vis-à-vis de ses agresseurs
Après une semaine à l’hôpital, l’instituteur est dorénavant en convalescence dans sa famille à Vahibé. Il n’a pas encore retrouvé toute la mobilité de ses doigts. Son poignet gauche, le plus touché, a été en partie sectionné, comme son auriculaire. Sur l’autre main, une coupure balaie sa paume et l’un de ses doigts. « Je voyais l’os cassé », décrit-il. Arrêté, il ne pourra retrouver ses CE1 qu’à partir du 15 mai. Il devra également attendre avant de revenir sur les terrains de football ou de handball. Arbitre dans cette dernière discipline, il est également président du club de handball de Vahibé qu’il tente de remonter pour les jeunes de son village.
Garçon plutôt optimiste, il dit avoir été en colère « pas longtemps » contre ceux qui l’ont attaqué. « Ça ne sert à rien. Les mecs qui ont fait ça, je les ai laissés de côté. Il faut être optimiste, je respire », résume celui qui admet ne pas comprendre « pourquoi ils se sont acharnés sur moi ». Pieux, il estime que « c’est Dieu qui l’a sauvé » et qu’au moment de reprendre la route, il repassera sans appréhension par Combani.
Jeudi 3 mars 2022, l’opérateur Orange inaugurait dans la commune de Bandrélé une nouvelle antenne mobile 4G+. L’occasion pour le nouveau directeur d’Orange Réunion-Mayotte, André Martin, d’effectuer sa première visite sur l’île aux parfums et de rappeler les objectifs de l’entreprise dans le 101ème département.
“Qui, parmi nous ici, n’a jamais connu ce moment de solitude où le réseau est perdu ?”, s’amuse Ali Moussa Moussa Ben, le maire de Bandrélé. En effet, si le réseau mobile est devenu indispensable à nos vies, le débit n’est quant à lui pas toujours satisfaisant au sein du 101ème département. Nécessaire au développement du territoire à tout niveau, cette nouvelle antenne 4G+ installée à Bambo Est va faciliter la vie de plus de 10.000 habitants du sud de l’île. “Ce pylône de téléphonie mobile répond à la problématique du manque de couverture sur certaines zones du département, associé parfois au problème de saturation des réseaux”, explique André Martin, le nouveau directeur d’Orange Réunion-Mayotte. Une innovation donc pour un territoire en plein développement.
En route vers la connexion haut débit
“Je suis fier de pouvoir inaugurer cette nouvelle antenne 4G+ qui permet d’améliorer la couverture mobile de l’île”, s’exclame André Martin, au pied de l’édifice avant d’indiquer que “cette réalisation traduit la volonté d’Orange de continuer à investir à Mayotte”. Si selon l’opérateur le taux de couverture du réseau mobile 4G+ Orange dépasse à ce jour les 90% du territoire, des efforts restent à faire ! Le nouveau dispositif permettra de multiplier par six le nombre de personnes à pouvoir bénéficier d’une bonne couverture réseau en extérieur sur l’ensemble de la commune. Un progrès nécessaire car, “la consommation de data est multipliée par deux tous les ans”, détaille le directeur technique de l’entreprise à Mayotte, Guy Lentini.
Un pari sur l’avenir
Regarder Netflix, des tutos YouTube ou encore Tiktok sans patienter, quel pied ! Mais l’objectif premier n’est pas là. Avec l’antenne mobile 4G+ de Bambo Est, la municipalité de Bandrélé espère propulser sa population vers une nouvelle dimension. “L’accès au numérique participe au développement de notre commune, contribue à l’égalité des chances et des territoires. C’est donc dans ce sens que la commune de Bandrélé a équipé toutes ses écoles d’un accès à Internet. Nous avons également tenu à mettre en place plusieurs plateformes numériques, notamment à la MJC de Nyambadao, ou encore à l’espace emploi”, affirme Ali Moussa Moussa Ben. Un nouvel outil qui participera à la continuité territoriale, au désenclavement des collectivités, mais aussi aux abonnés mahorais d’Orange.
L’association Hippocampe 976 profite des vacances scolaires pour offrir à une soixantaine de jeunes âgés de 7 à 17 ans et originaires des communes de Kani-Kéli, d’Ouangani, de M’Tsangamouji, d’Acoua et de Bandraboua une immersion grandeur nature et en faire des ambassadeurs de l’environnement. Un dispositif détaillé par son directeur général Maoulida Saïd.
« Lors d’une sortie sur la place des galets, un jeune a pris la parole avec une grande émotion pour arrêter de jeter n’importe quoi n’importe où. » En partageant cette anecdote, Maoulida Saïd, le directeur général de l’association Hippocampe 976, salue avant tout la prise de conscience du garçon. Depuis le 26 février, une trentaine d’enfants âgés de 7 à 12 ans prennent part à une expérience grandeur nature : vivre en communauté dans le village vacances de la structure situé dans le quartier d’Antsirka-Boira à Acoua et composé de neuf bangas traditionnels.
Dans le cadre du projet « Jeunesse citoyenne et ambassadeurs de l’environnement », toute la troupe vit au rythme des découvertes et des sensibilisations à la préservation de la biodiversité, telle que les coraux et les animaux marins. « À Mayotte, encore beaucoup de monde utilise de l’Ourouva alors que cette plante est interdite par la loi. Donc nous nous rendons dans le lagon à marée basse pour que chacun voit de ses propres yeux les dégâts qu’elle cause. » L’idée ? En faire des citoyens éco-responsables ! À la veille de la fin de cette aventure pédagogique, la mission semble pour le moment plus que réussie. « J’avais un peu peur qu’ils n’accrochent pas », confie Maoulida Saïd, ravi des différentes activités proposées au cours de la semaine par les cinq animateurs.
« Nous défendons le vivre-ensemble »
Et à partir dimanche, place à un nouveau groupe. Des adolescents (12-17) cette fois-ci. Au programme : une séance de natation, une journée de nettoyage de la rivière d’Acoua et sur la plage de Hapondra, mais aussi une randonnée dans les hauteurs de la commune pour insister sur les méfaits de la déforestation. La force de l’association est de réussir à faire cohabiter des jeunes issus « de milieux différents ». « Nous défendons le vivre-ensemble pour diminuer les conflits inter-villageois », précise le directeur général de l’association créée en 2013 à Aurillac, dans le Cantal. « S’ils apprennent à se connaître et à devenir amis, cela diminuera les violences. »
Financés à 75% par la caisse de sécurité sociale de Mayotte et à 23% par la préfecture, ces centres de vacances sont une opportunité inédite pour ce public venu de Kani-Kéli, d’Ouangani, de M’Tsangamouji, d’Acoua ou encore de Bandraboua. « Les parents ont juste à payer une cotisation de vingt euros », insiste Maoulida Saïd, impatient d’accueillir ses nouveaux bénéficiaires pour en faire des citoyens avertis.
Du 28 février au 4 mars 2022, l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte (AEJM), en lien avec le conseil départemental, organise un salon à destination des collégiens, des lycéens et des bacheliers de l’île. Jeudi 3 mars, l’événement itinérant a posé ses valises à Mamoudzou pour une journée de conférences, de débats et d’ateliers portant sur l’orientation professionnelle.
L’orientation ? Quel parcours du combattant ! À Mayotte comme partout ailleurs, collégiens, lycéens et étudiants se retrouvent désœuvrés dès lors qu’il est question de leur avenir. Pour pallier le manque d’informations et les difficultés administratives auxquelles peut être confrontée la jeunesse, l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte (AEJM), avec le soutien du conseil départemental, organise en ce début de vacances un salon de l’étudiant à destination de tous ceux qui cherchent leur voie. “Notre objectif c’est l’orientation. Rencontrer des jeunes et leur présenter les différents corps de métier existants et les aides auxquelles ils peuvent prétendre sur le territoire”, explique Natacha Assani, la responsable du service association de l’AEJM.
La nouvelle génération à pied d’œuvre
De 8h à 16h ce jeudi 3 mars, dans les locaux du stade de Cavani, plus de 200 écoliers se rendent au deuxième salon de l’étudiant de Mayotte. Parmi eux, les jeunes de l’union départementale de la confédération syndicale des familles de Mayotte (UD-CSFM). “Nous avons tous des âges différents et nous sommes venus découvrir les activités de cet événement”, s’exclame Andjiza, porte-parole autoproclamée du petit groupe. Après une visite studieuse et la tête pleine de perspectives, la jeune bachelière affirme voir plus clair pour son avenir. “J’aimerais devenir secrétaire. Si je suis venue aujourd’hui, c’est pour découvrir la diversité des possibilités qui s’offre à moi et affiner mon projet professionnel », confie-t-elle, ravie de sa demi-journée.
Un salon itinérant
Après une première édition en 2020, le salon de l’étudiant de Mayotte revient en 2022 dans un nouveau format pour être au plus près des jeunes. « Lundi, nous étions à Dembéni, mardi à Chirongui, mercredi à Mroalé, jeudi à Cavani et vendredi à M’Tsamboro”, détaille Bina Dalilou, la cheffe du service de bourse au sein du conseil départemental. À la rencontre des étudiants, quarante partenaires présentent leurs activités et donnent des pistes de carrière aux visiteurs. “De plus en plus de parents s’intéressent à l’avenir de leurs enfants et les emmènent au salon”, se félicite Natacha Assani. Une évolution positive donc qui permet d’aiguiller les générations futures et de poser des bases solides pour construire la Mayotte de demain.
Le Journal officiel a publié le 1er mars deux décrets portant création de la direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture (DGAMPA), sous autorité de la ministre de la Mer et du ministre de l’Agriculture et de l’alimentation. La DGAMPA fusionne des deux principales directions traitant du maritime au niveau central de l’État, à savoir la direction des affaires maritimes (DAM) et la direction des pêches maritimes et de l’aquaculture (DPMA), mais aussi les personnels des capitaineries des ports d’État.
Cette direction générale d’administration centrale est la première à être intégralement et exclusivement tournée vers le développement durable des activités maritimes, au plus près des usagers de la mer et des territoires littoraux. Elle a pour mission de mieux concilier les différents usages sur un espace maritime de plus en plus convoité, réaffirmant la place de la mer au sein des politiques publiques, tout en veillant à une meilleure protection des ressources et des milieux marins. Un an et demi après la constitution du ministère de la mer, cette décision du gouvernement vient renforcer l’ambition maritime de la France.
Grâce à cette fusion, les 2.800 agents en charge des activités maritimes dans les services déconcentrés de l’État auront une direction unifiée au niveau central, qu’ils soient dans les directions interrégionales de la mer, les délégations mer et littoral des directions départementales des territoires ou encore Outre-mer dans les directions de la mer et services des affaires maritimes. La DGAMPA exercera par ailleurs, pour le compte du ministre de la Mer, la tutelle de l’IFREMER, de FranceAgriMer, de l’établissement national des invalides de la marine (ENIM), de l’école nationale supérieure maritime et des lycées professionnels maritimes. La DGAMPA aura également autorité sur l’école nationale de la sécurité et de l’administration de la mer (ENSAM) et l’armement des phares et balises (APB). La DGAMPA sera structurée en trois services consacrés à la pêche maritime et l’aquaculture durables (économie des pêches et de l’aquaculture, ressources halieutiques, appui scientifique) ; aux flottes et aux marins (emploi maritime, gens de mer, navires, flotte de commerce) ; aux espaces maritimes et littoraux (planification maritime, économie bleue, sauvetage, navigation, et contrôle en mer, capitaineries et police portuaire, nautisme et plaisance).
L’institut nationale de la statistique et des études économiques a lancé le 1er mars son enquête de comparaison spatiale des niveaux de prix entre territoires français (ECSP), dont le but est de comparer les niveaux des prix à la consommation entre la métropole et les départements et régions d’Outre-mer, entre la province et la Corse et entre la province et l’unité urbaine de Paris, à produits aussi proches que possible. Elle s’apparente donc à une enquête sur les parités de pouvoir d’achat (PPA) telle que la pratiquent Eurostat et l’OCDE. Des écarts de niveaux de prix seront calculés par grande fonction de consommation ainsi que pour l’ensemble de la consommation. Les écarts seront calculés pour différents paniers de consommation, notamment ceux des départements et régions d’Outre-mer et celui du territoire métropolitain pour mesurer l’impact des différents modes de consommation entre territoires.
L’enquête de comparaison spatiale des prix couvre l’ensemble des biens et services marchands consommés de manière significative par les ménages sur chaque couple de territoires comparés. Un échantillon de 500 familles de produits consommés à la fois en métropole et dans les départements et régions d’Outre-mer a été défini. Il couvre l’alimentaire (croissant, jambon, banane…), les produits manufacturés (dentifrice, poêle, poupée…), l’habillement (pantalon, tee-shirt, chaussettes, drap housse…), les biens durables (lave-linge, aspirateur, smartphone…) et les services (nuitée dans un hôtel, place de cinéma, bouteille de vin dans un restaurant…). En moyenne, 20 relevés par article seront effectués sur chaque territoire étudié, soit une cible totale de 41.000 relevés effectués dans tous les types de points de vente (hypermarchés, supermarchés, supérettes, grands magasins spécialisés, petits magasins traditionnels, marchés, services…). Ce type d’enquête est ainsi la seule manière de mesurer les écarts de prix entre territoires en étant représentatif de l’ensemble de la consommation des ménages. Cette enquête se déroulera jusqu’au 22 avril 2022.
Lors de l’enquête précédente menée en 2015, il a été relevé que les prix sont plus élevés dans les départements d’Outre-mer qu’en France métropolitaine : de 12% en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane à 7% à La Réunion et à Mayotte. Pour les produits alimentaires, les prix d’un panier métropolitain consommé dans un département ou région d’Outre-mer est de 37% à 48% plus élevé qu’en métropole.
Dans un courrier adressé aux ministres des Outre-mer, Sébastien Lecornu, des Solidarités et de la santé, Olivier Veran, de l’Éducation national, de la jeunesse et des sports, Jean-Michel Blanquer, et de la transformation et de la fonction publique, Amélie de Montchalin, le député LR Mansour Kamardine alerte sur la discrimination dont sont victimes les agents contractuels de droit public à Mayotte en matière de retraite. « La caisse de retraite « Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques » (IRCANTEC) contraint tous les employeurs publics de Mayotte, depuis août 2021, à cesser les prélèvements sur les salaires des agents contractuels en poste dans le 101ème département. Alors que les Mahorais, leurs représentants sociaux et leurs élus sont en attente active d’égalité sociale et d’un alignement des droits et des prestations sur le droit commun français, le recul des droits à une retraite complémentaire pour les agents contractuels de droit public est ressenti comme une véritable provocation. »
Le parlementaire rappelle que les contractuels sont des rouages essentiels dans les fonctions publiques de l’État, en particulier dans l’Éducation nationale et la Santé et qu’ils sont une ressource humaine indispensable au bon fonctionnement des collectivités territoriales, notamment du conseil départemental et des communes. Et que les articles 23-7 et 23-8 de l’ordonnance n°2002-411 du 27 mars 2002 relative à la protection sanitaire et sociale à Mayotte n’ont toujours pas fait l’objet d’un décret d’application, 20 ans après leur promulgation.
L’évènement « Journée pour entreprendre » a été initié par la chambre de commerce et d’industrie de Mayotte dans l’objectif de partir à la rencontre des porteurs de projet et des entrepreneurs du territoire. Il s’inscrit dans le cadre du projet de structuration des filières économiques à Mayotte cofinancé par le fonds européen de développement régional.
La CCI Mayotte mobilisera l’ensemble des acteurs de l’accompagnement à la création et au développement d’entreprises afin de créer une synergie permettant de proposer aux entrepreneurs et aux créateurs d’entreprise un accompagnement optimal correspondant à leurs besoins, notamment sur les trois volets suivants : démarches de création/reprise d’entreprise ; financement de projets ; mise en réseau des acteurs.
Pour cette 2ème édition, l’événement est organisé en partenariat avec la communauté de communes du Centre-Ouest (3CO) et la mairie de Tsingoni à la MJC de Mroalé le 15 mars de 8h à 16h. Le public pourra aussi compter sur la participation du GIP l’Europe à Mayotte pour rappeler son rôle, ses outils en faveur des entreprises et son ambition pour le développement du territoire. Pour tout complément d’information, envoyez un email à filieres@mayotte.cci.fr.
À la suite d’un conseil de défense et de sécurité nationale présidé par Emmanuel Macron, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a annoncé une bonne nouvelle aux Mahorais. « Nous avons partagé un constat positif : la chute de l’épidémie se poursuit […]. Nous venons de lever l’état d’urgence sanitaire en Guyane et à Mayotte. » Le décret pris en conseil des ministres « met un terme anticipé à cet état d’urgence » sanitaire, qui avait été déclaré le 5 janvier 2022 et prolongé jusqu’au 31 mars 2022. À Mayotte l’état d’urgence sanitaire permet au préfet de prendre des mesures au sein du département. Celui-ci ayant été levé, seules les mesures nationales s’appliquent désormais sur le territoire.
Inaugurée ce mercredi, la nouvelle IRM est en fonction en réalité depuis octobre.
La nouvelle IRM (imagerie par résonance magnétique) du groupement d’intérêt économique comprenant le centre hospitalier de Mayotte et le cabinet d’imagerie médicale du Lagon a été officiellement inaugurée, ce mercredi soir. En service réellement depuis octobre, elle remplace la machine tombée en panne l’an dernier.
Flash Infos : Quel est l’intérêt de ce nouvel équipement ?
Docteur Thierry Pelourdeau, chef du service de radiologie du CHM : Il remplace l’ancien tombé en panne. Il est plus rapide, plus moderne. Surtout, il fonctionne avec une cuve scellée qui n’a besoin que de sept litres d’hélium liquide (N.D.L.R. Contre 1.500 litres nécessaires pour l’ancienne machine). Cette technologie devrait nous permettre d’éviter de grosses indisponibilités dues aux gazages. Comme ordre de grandeur, nous passons à 72 heures d’indisponibilité au lieu de 72 jours. Une longue période qui était liée à la nécessité de faire venir une grande quantité d’hélium.
Le chef du service de radiologie du CHM, le docteur Thierry Pelourdeau (au centre), explique l’intérêt du nouvel équipement.
FI : De quelle manière l’ancienne IRM est-elle tombée en panne ?
T. P. : Pendant la prise en charge d’un patient en réanimation, un pousse-seringue amagnétique a été sorti par un réanimateur. Il y a eu un effet missile immédiat, le pousse-seringue est parti dans l’aimant. Nous avons dû arrêter l’aimant. Et sur cette technologie là, ça ne pas se faire autrement qu’en faisant un dégazage complet de l’hélium. Nous avons fini par remplacer la machine en octobre-novembre.
FI : Le service s’est retrouvé sans machine pendant combien de temps ?
T. P. : Après la panne, le plus long moment sans IRM a été trois mois d’affilée.
FI : Quelles solutions ont été trouvées pour pallier ce manque?
T. P. : Nous avons dû faire des scanners, ce qui est moins rapide et moins efficace. Pour un accident vasculo-cérébral (AVC) par exemple, nous sommes fixés plus rapidement avec un scanner (N.D.L.R. un autre scanner a été acheté pour compenser en partie l’absence d’IRM). C’est la même chose avec les factures d’os ou de tendons. Nous les voyons plus facilement avec l’IRM.
FI : Y a-t-il une évolution du nombre de patients avec la nouvelle IRM ?
T. P. : Comme la nouvelle machine est plus rapide, elle nous permet de prendre en charge une trentaine de patients par jour. Ce qui est quand même un progrès par rapport aux 20-25 patients sur l’IRM précédente.
FI : Combien coûte la nouvelle machine ?
T. P. : C’est compliqué à chiffrer puisqu’il s’agit d’une location. Mais c’est un investissement à hauteur de 1.5 million d’euros. C’est coûteux, mais indispensable. Je me bats depuis plusieurs années pour la redondance, soit avoir tous les gros équipements technologiques en deux fois (N.D.L.R. une nouvelle demande pour un deuxième IRM est d’ailleurs en cours). À La Réunion par exemple, ils ont quinze IRM. Donc si nous le rapportons à la population mahoraise, nous pourrions en avoir cinq.