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Un congé menstruel pour les employées de Caresse Cream

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Depuis le début de ce mois de juin, les salariées du glacier de Mamoudzou bénéficient d’un « congé menstruel », un jour supplémentaire par mois, en cas de règles douloureuses. Une innovation sociétale qui coule de source pour le propriétaire de l’enseigne.

En ce moment même, le Parlement espagnol discute d’une loi accordant trois jours de congés par mois aux femmes ayant des règles douloureuses, ce qui serait une avancée sociale inédite. En effet, si le Japon, la Corée du Sud ou les pays scandinaves ont été parmi les premiers à faire jaillir de leurs législations des « congés menstruels », très peu de femmes de ces pays en bénéficient. En France, l’employeur est libre d’en proposer à ses employées. C’est le cas de Bacar-Ahmed Abdouroihamane, propriétaire du glacier-traiteur Caresse Cream, à Mamoudzou, qui vient de sauter le pas en proposant un jour de congé supplémentaire à ses salariées lorsque leurs règles seront douloureuses. « Voilà un an que je travaille avec une employée hyper compétente », explique-t-il. « J’ai également eu des stagiaires très compétentes, qui se donnaient à fond, malgré les horaires et les complications du secteur de la restauration, mais j’ai constaté qu’au moment de leurs règles, elles avaient beaucoup de difficultés. Je trouvais ça dommage. »

« Elles l’ont dès la naissance, cette inégalité ! »

Un jour, alors qu’il parcourt web et réseaux sociaux, Bacar-Ahmed apprend qu’un jour supplémentaire peut être octroyé à ses salariées, qu’il souhaite récompenser. « Pourquoi pas ? », se dit-il devant l’écran. « Je pense que ça peut donner des idées à d’autres, vis-à-vis de leurs employées compétentes », commente-t-il encore, conscient des polémiques qu’un tel sujet sociétal apporte. En effet, là où le débat du congé menstruel se tient, s’installent les hommes insatisfaits, criant à l’inégalité. S’il les comprend, le glacier de la rue du commerce leur propose une réponse toute trouvée : « Dieu a fait en sorte que nous n’ayons pas de règles, donc elles l’ont dès la naissance, cette inégalité ! » Se défendant de mener des luttes féministes, Bacar-Ahmed Abdouroihamane « pense objectivement que ses salariées le méritent vraiment », et peut compter sur le soutien de ses fidèles clients. « Ils ont trouvé ça très bien », se félicite-t-il. « Mais ils m’ont quand même posé des questions sur le fonctionnement de cette mesure. »

Cette dernière n’étant effectivement pas commune dans nos sociétés, il convient de s’interroger. Concrètement, l’employée a un jour de congé payé supplémentaire par mois, portant son total à 3.5 jours mensuels, et n’a donc pas besoin de fournir un arrêt maladie lorsqu’elle le pose en période de menstruations. Le propriétaire de l’enseigne impose cependant une condition : un préavis de 24 à 48 heures, « pour que l’on puisse s’organiser. Les femmes se connaissent et savent à quelle période leurs règles seront les plus douloureuses ». Si celles-ci ne le sont pas, les employées peuvent, en substance, cumuler ces jours comme le reste de leurs congés payés. Mais « lorsque l’on donne ce genre d’avantage, je pense qu’une personne honnête n’en abusera pas », tempère Bacar-Ahmed.

Le patron peut en effet compter sur une relation de confiance, à entendre l’une de ses employées, Nadia, ravie de ce congé menstruel. « C’est une très bonne chose, pour moi et plus généralement pour les femmes », affirme la serveuse. « Que nos règles soient douloureuses ou pas, on sait que le premier jour est tellement désagréable, rien que pour le fait de se changer toutes les heures, qu’on a envie de rester chez soi. Donc c’est une très bonne idée et initiative. » Des paroles qui ne rassureront pas son supérieur, qui n’en a pas besoin, mais peut-être les chefs d’entreprise de Mayotte qui hésiteraient à faire pleuvoir les jours supplémentaires.

Les renforts de gendarmes mobiles sont arrivés à Mayotte

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Les 72 gendarmes mobiles seront d’abord déployés dans le nord de l’île où des heurts ont régulièrement eu lieu ces derniers jours.
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L’avion présidentiel a servi à l’acheminement du nouvel escadron.

Annoncé par le ministère de l’Intérieur vendredi dernier, le déploiement de nouveaux gendarmes mobiles sur Mayotte est effectif, depuis ce lundi, en début d’après-midi. Les 72 militaires de l’escadron de Dugny (Seine-Saint-Denis) sont arrivés avec l’avion présidentiel à l’aéroport de Dzaoudzi. Thierry Suquet, le préfet de Mayotte, et le général Olivier Capelle, commandant de la gendarmerie du département, les attendaient sur le tarmac. Ces renforts ont rejoint ensuite Grande-Terre où ils feront dans un premier temps du maintien de l’ordre sur la commune Koungou, régulièrement touchée par des affrontements entre jeunes et forces de l’ordre. En effet, la mort d’un jeune homme de 18 ans domiciliée à Koungou, le 5 juin, a entraîné une série de rixes violentes entre jeunes de ce village et ceux de Majicavo, des accrochages étendus en fin de semaine à Kawéni (voir Flash Infos de ce lundi).

En outre, le village de Longoni, où un autre jeune homme de 22 a été mortellement touché par des coups de couteau, connaît lui aussi des troubles. Plusieurs barrages n’ont cessé d’émailler ce week-end.

 

Le chauffard de Tsingoni condamné à trois ans de prison

Jugé en comparution immédiate, ce lundi, l’homme de 31 ans qui a tué avec sa voiture une sexagénaire à Tsingoni a été condamné à trois ans de prison, dont dix-huit mois ferme. Samedi matin, après avoir fait la fête à Chiconi et Mroalé, cet habitant de Combani a voulu récupérer le véhicule de son frère qu’un de ses amis avaient ramené à Tsingoni. Alcoolisé après avoir bu une bouteille de whisky, le père d’une famille restée à Marseille a pris la route pour rentrer à Combani, vers 6h du matin. Au tribunal de Mamoudzou, il lui a été rappelé que durant son parcours, il a embouti quatre autres véhicules et a failli écraser une personne. Mais c’est surtout les derniers mètres à proximité de la mosquée qui ont été les plus dramatiques, puisque la voiture a percuté à vive allure la terrasse où se trouvait la victime âgée d’une soixantaine d’années.

Outre sa peine de prison, le chauffard a vu le tribunal annuler son permis de conduire, puis le condamner à suivre des soins pour ces problèmes d’alcool.

Comores : l’ex président Sambi enfin autorisé à consulter un médecin

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Dans un article publié sur le site d’Alcomorya, l’avocat de l’ancien chef de l’Etat  a révélé que son client n’avait toujours pas pu soigner son mal de dent, malgré une autorisation émise par le juge d’instruction. Mais le  procureur de la République, Ali Mohamed Djounaid qui avait fait appel de la décision, a finalement donné son aval pour qu’un praticien puisse l’ausculter.

L’auteur de l’article publié samedi sur Facebook par le fondateur du site Alcomorya sur la situation de Sambi visait clairement le procureur de la République.  La raison ? Le parquetier avait refusé que l’ex raïs se rende chez un dentiste bien qu’il soit souffrant d’après son avocat. Faut-il conclure  donc que l’article, largement partagé par les internautes a joué en faveur de l’ancien chef de l’Etat ? Possible. Puisque hier lundi, l’ancien président de la République a pu consulter un dentiste. Selon nos informations, l’homme politique qui a fêté ses 64 ans le 5 juin dernier a passé près d’une heure au cabinet dentaire du Docteur Mourchid. Il a regagné la case prison vers 14h, à en croire le procureur. Un soulagement pour ses proches et son avocat, Me Ahamada Mahamoud. C’est d’ailleurs ce dernier qui a confié au journaliste que son client était empêché de voir un médecin, alors que le juge d’instruction en charge du dossier n’y était pas opposé. Il a même délivré une ordonnance attestant qu’Ahmed Abdallah Sambi devait consulter un dentiste. Sauf que la procédure avait été bloquée temporairement car  le procureur de la République, Ali Mohamed Djounaid avait fait appel de cette décision. Jusqu’à ce lundi, 13 juin, personne ne connaissait les motivations qui ont poussé le parquetier de Moroni à contester l’ordonnance.

Irrégularité sur la forme

Et lorsque nous lui avons posé la question, l’intéressé  a livré sa version. « Effectivement j’ai fait appel mais pas pour refuser à sambi d’aller chez le dentiste« , a-t-il assuré dans un premier temps. Loin s’en faut a-t-il tenu à clarifier lors d’un entretien téléphonique que nous avons eus avec lui lundi, après-midi. D’après le procureur, c’est plutôt une question d’irrégularité manifeste de la forme entachant l’ordonnance elle-même.  » La décision a été prise sans demander préalablement mon avis bien que le juge ne soit pas lié à cet avis« , a-t-il poursuivi. Ce n’est pas tout. Le chef du parquet de Moroni a avancé une autre explication : «  Il s’agissait d’une simple demande formulée par son avocat sans qu’il y ait un rapport de la maison d’arrêt justifiant que sambi a informé qu’il souffrait des problèmes de dents « , a-t-il complété.  En effet, la procédure veut que toute demande soumise au juge d’instruction parvienne au procureur de la République pour avis.   » Le parquetier peut donner son accord ou s’y opposer. Mais le juge peut passer outre si les avis sont diamétralement opposés. Rien ne l’oblige à suivre cet  avis. Le procureur peut donc  faire appel de l’ordonnance devant la chambre d’accusation« , a détaillé un homme de droit à qui nous avons posé la question.

Urgence

Notre juriste  a ajouté que le chef du parquet est libre de contester toutes les ordonnances  rendues par les juges d’instruction. Si Ali Mohamed Djounaid a bien enclenché la procédure d’appel, il affirme par contre avoir pris la décision sans avertir les autres d’autoriser l’ancien raïs enfermé depuis mai 2018 à se rendre chez le dentiste sans attendre un jugement de la chambre d’accusation, dont le processus risquait d’être long selon ses arguments.  « Pour les cas d’urgence, nous avons autorisé  les  centres pénitenciers à nous téléphoner pour que nous prenions les dispositions nécessaires à temps. Les comptes rendus  peuvent attendre« , a indiqué le magistrat précisant au passage que le choix du dentiste qui a consulté le président Sambi revenait à son avocat et à sa famille. Nous avons tenté d’interroger Me Mahamoud Ahamada, sans succès. Il n’ pas donné suite à nos messages. Pour rappel, cela fait presque  4 ans et 1 mois qu’Ahmed Abdallah Sambi, ancien allié devenu bête noire du président Azali Assoumani est enfermé chez lui à Vwadju, transformé en prison annexe. Il est depuis août 2018 inculpé dans le cadre de l’affaire de la citoyenne économique mais n’a jamais été jugé et la date de son procès n’est toujours pas connue. Malade selon ses proches, l’ancien homme d’Etat considéré par ses frères de l’opposition comme un « détenu politique » n’a jusqu’à présent pas pu partir à l’extérieur, malgré ses appels à l’aide.

Une formation interne pour intégrer l’unité nautique de la police

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Courant mai 2022, sur trois semaines consécutives, une formation maritime a été organisée et proposée par le service territorial de la police aux frontières de Mayotte au profit de policiers, en poste au groupe d’appui opérationnel, au centre de rétention administrative ou à l’aéroport, tous candidats à une affectation au sein de l’unité nautique, en qualité d’équipiers. Cette formation fait suite à la réussite préalable et indispensable des tests de pré-sélection.

Composée de deux séquences, théorique au sein du STPAF et pratique à bord d’un intercepteur de la police nationale, en conditions réelles, la formation interne dispensée a pour objectif d’apporter aux stagiaires toutes les connaissances maritimes nécessaires pour embarquer à bord d’un navire, d’intégrer une équipe opérationnelle pour naviguer en sécurité et de répondre aux besoins opérationnels en matière de lutte contre l’immigration clandestine et de secours en mer.

L’ensemble de ces sujets a été abordé de manière spécifique mais l’intérêt de cette formation reste la polyvalence des personnels embarqués. En effet, ces derniers doivent être capables de tenir l’ensemble des postes sous l’autorité d’un chef de bord. Pour cette première session 2022, cinq postes étaient à pourvoir, mais seuls trois stagiaires ont satisfait aux évaluations finales sous les yeux bienveillants mais non moins rigoureux et exigeants des deux formateurs nautiques, le brigadier de police Olivier D. et le brigadier-chef Benaissa E.M, de la PAF de Mayotte.

Le directeur général des finances publiques reçu par le maire de Mamoudzou

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Le vendredi 3 juin, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, a reçu Jérôme Fournel, le directeur général des finances publiques. Cette rencontre avait pour objectif de présenter les actions mises en place par la ville en matière de gestion financière et fiscale. La ville collabore étroitement avec les services de la DRFIP depuis plusieurs années sur trois grands axes : l’identification fiscale des contribuables et l’amélioration des bases fiscales ; la recherche de la qualité de compte pour une amélioration de la trésorerie et une réduction des délais de paiement ; l’utilisation de l’aménagement urbain de la commune pour un meilleur recouvrement des impôts et des taxes directes (taxes d’habitation / foncières bâtis ou non bâtis).

Le premier magistrat a également la volonté de faire reconnaître Mamoudzou en tant que ville chef-lieu, incluant l’obtention d’un géomètre dédié à la commune. Toutes ces démarches ont pour but d’accompagner les services de l’État et le contribuable dans la mise en place d’une base de données fiscale définie et consistante. Elles permettront également d’améliorer la qualité des services publics en matière de gestion fiscale.

Une mission d’observation auprès de producteurs de biocarburants

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Dans le cadre de la conversion des centrales au bioliquide, une délégation partenariale était en mission d’observation du 8 au 10 juin auprès de producteurs de biocarburants pour comprendre le circuit de fabrication et d’approvisionnement des biocarburants. La présidente d’EDM et conseillère départementale de Koungou, Echati Issa et le 3ème vice-président Ali Omar en charge de la transition écologique représentaient l’institution départementale, tandis que des cadres d’EDM et de la préfecture étaient également présents. Plusieurs visites diversifiées ont favorisé les échanges avec les différents partenaires (Totalenergie, CRE et EDF) autour d’un objectif commun et concret : la poursuite des activités de production électrique décabornées. Le conseil départemental de Mayotte se positionne résolument en soutien des démarches visant à aller vers un développement durable et maîtrisé, autour des enjeux de transition écologique et énergétique

Un questionnaire sur le réaménagement du front de mer à Passamaïnty

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La communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou réalise un questionnaire auprès de ses habitants dans le cadre du projet de réaménagement du front de mer et la création d’une station de bus à haute fréquence de service de Passamaïnty. Les réponses apportées permettront à l’intercommunalité de connaître les attentes et les besoins en termes d’offre commerciale afin de mieux les prendre en compte. Donnez votre avis sur https://aid.eu.research.net/r/passamainty.

Un webinaire sur les métiers de la santé

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Rendez-vous le 16 juin, 18h à Mayotte, 17h en France hexagonale, pour la diffusion du sixième épisode de la websérie #OuiMayotte, organisé par la délégation de Mayotte à Paris (DMP). Cette série de webinaires vise la promotion du 101ème département et de ses habitants à travers des sujets sociétaux et culturels.

Ce sixième, épisode en corrélation avec la série des webinaires #MayotteJobs, portera sur le thème des métiers de la santé sur l’île. L’objectif étant cette fois-ci d’informer les personnes à la recherche d’un emploi dans le secteur de la santé des opportunités de travail ainsi que des modalités d’installation de ces professions à Mayotte.

Pour en parler, des personnalités responsables du recrutement et engagées dans le secteur participeront pour expliciter les besoins et les conditions de travail à Mayotte. Parmi elles, Madi Velou, élu du canton de Dembéni et vice-président chargé des solidarités, de l’action sociale et de la santé au conseil Départemental, Karima Said Halidi, chargée de formation et de ressources humaines à l’agence régionale de santé (ARS), Aynoudine Salime, directeur des soins au centre hospitalier de Mayotte (CHM) et Abdoul Karime Abaine, docteur et directeur général adjoint à la direction du pôle santé famille et enfance (DPSFE) du Département.

Ce webinaire d’une durée de 55 min et intitulé « OuiMayotterecrute : Trouver un job dans le domaine de la santé à Mayotte » est aussi l’occasion pour le CD, le CHM et l’ARS de parler de la démarche conjointe d’attractivité et de prospection aux différents salons auxquels ils participent depuis l’année dernière.

Notez qu’en parallèle, les 15, 16 et 17 juin se tiennent les 47èmes journées nationales d’études des puéricultrices au centre des congrès d’Angers où le territoire sera bien évidemment présent aux couleurs de l’agence d’attractivité et de développement touristique pour porter haut les couleurs de l’île aux parfums et dire aux professionnels de santé :  « OuiMayotte a besoin de vous ! »

Pour ne rien rater de ce nouvel épisode, rendez-vous le jeudi 16 juin à 17h heure métropolitaine et 18h heure mahoraise, sur les pages Facebook de la délégation de Mayotte à Paris, du CD, du CHM et de l’ARS Mayotte ou en vous inscrivant ici : https://bit.ly/3wSG9tg. D’ici là, n’hésitez pas à visionner les lives précédents sur la page YouTube de la Délégation de Mayotte à Paris.

Les talents européens de la mobilité : Mohamed Hamissi récompensé pour le projet Caribus

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Le directeur environnement, plan climat air énergie territorial, transport et mobilité de la communauté de communes de Petite-Terre, Mohamed Hamissi, a été élu ce jeudi 9 juin meilleur responsable de projet pour le Caribus au concours, des Talents européen de la mobilité durable en Europe, lors du salon European mobility, réunissant 250 exposants, français et internationaux.

Ce prix est décerné à un acteur (chef de projet, chef de service…) qui a permis, de manière particulièrement brillante, la création, le montage et la réalisation d’un projet. Il a su faire preuve de leadership, opérer une bonne gestion de son projet, mobiliser les acteurs et animer l’équipe.

La débâcle pour Ramlati Ali et le parti présidentiel

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Le premier tour du scrutin législatif 2022 s’est déroulé dans un grand calme, ce dimanche. Mayotte n’a pas dérogé à la règle nationale, les prévisions qui annonçaient une forte abstention encore cette année se sont vérifiées ici aussi, avec un taux d’abstention de 58,8% au nord et 53% au sud. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, sur la dizaine de candidatures présentées dans la première circonscription de Mayotte, seuls les novices Estelle Youssouffa et Théophane « Guito » Narayanin sortent vainqueurs. Face à cette volonté de changement, Ramlati Ali, la députée sortante de la majorité, a été balayée. Elle ne recueille que 7,2% des suffrages exprimées.

Mayotte a finalement opté pour une autre façon de faire de la politique, une autre manière pour les prétendants au pouvoir d’approcher l’électorat. Le département, au moins dans la première circonscription (voir par ailleurs), exige maintenant de ses représentants du concret et des résultats tangibles dans leur action. Les enseignements à retenir de ce premier tour sont multiples. Le ralliement d’une très large partie des maires mahorais à la candidature d’Emanuel Macron à l’élection présidentielle d’il y a deux mois n’aura pas profité à la députée sortante, Ramlati Ali, pourtant  adoubée par la coalition Ensemble. Elle n’ira même pas au second tour de ce scrutin tant son score est faible (7,2% des suffrages exprimées), au point qu’elle est devancée par plusieurs candidats ne disposant pas d’une « machine de guerre électorale » aussi forte que la « Macronie ». Ses anciens soutiens politiques locaux ont été les premiers à la lâcher (sans qu’on ne sache trop pourquoi d’ailleurs), lui préférant Ahamada Boura, dont ce scrutin a été le baptême du feu dans l’arène. Elle paie là le prix d’une sanction de l’électorat mahorais contre une politique, jugée laxiste, sur les sujets cruciaux comme l’insécurité, la lutte contre l’immigration clandestine et bien d’autres, des domaines dans lesquels le résultat de son action a été décevant.

Elle paie aussi le ras-le-bol des Mahorais face à une politique gouvernementale vue comme faisant la part belle à des obligations ou des devoirs, et comporte très peu d’avancées sociales. La crise du Covid-19 (et ses conséquences) est passée par là, comme depuis peu la guerre en Ukraine et ses retombées négatives sur une économie locale déjà en berne. Les prix sont à la hausse sur quasiment tous les produits. Son score, ainsi que ceux d’Estelle Youssouffa (21%) et Théophane « Guito » Narayanin (17,7%) montrent également l’envie des électeurs mahorais de changer de classe dirigeante par du « sang neuf », pour porter des enjeux plus contemporains, à travers de nouvelles méthodes qu’ils espèrent plus productifs en termes de résultats.

Une campagne des législatives terne

Ce vent de désamour de la population locale pour la politique s’est fait sentir dès les premiers jours d’une campagne électorale terne, et nombre de candidats, y compris des politiciens aguerris, confiaient volontiers à qui voulait bien l’entendre combien l’exercice s’annonçait compliqué cette année pour ne pas dire franchement et tout simplement périlleux. La violente passe d’armes que l’on pu observer entre Estelle Youssouffa et Théophane Narayanin lors de leur premier débat télévisé aura été l’unique exception, en terme de joute verbal.

Il faut croire que les temps changent incontestablement et cette élection-ci marque un tournant dans la vie politique du territoire. Elle enterre définitivement la page de la départementalisation pour laisser émerger un projet politique nouveau, que portera sans doute une nouvelle génération de femmes et d’hommes politiques pour les quarante années à venir. Un projet qui s’est dessiné progressivement au fur et à mesure que l’on avançait dans cette campagne, la construction de la « région Mayotte ». Jugée par tous comme le complément naturel et nécessaire de la départementalisation, ce changement d’institution pourrait donner selon certains une assise économique solide et des perspectives claires et sérieuses en matière de développement.

Cette page nouvelle qui s’ouvre pour notre territoire prend pour l’instant la forme d’un capharnaüm. En tout cas, il se fait dans une totale contradiction lorsqu’on constate que les différents camps en présence montrent une même volonté à parvenir au même résultat.

Un duel Théophane Narayanin-Estelle Youssouffa au nord

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Pour leur première élection, Théophane Narayanin et Estelle Youssouffa se retrouveront au second tour.

Les résultats du premier tour des élections législatives sont tombés dans la soirée de dimanche. Et ce sont les deux novices, Théophane « Guito » Narayanin et Estelle Youssouffa, qui sont en tête dans la première circonscription de Mayotte, celle du nord. Ils ont recueilli respectivement 21% et 17.7% des suffrages. La députée sortante Ramlati Ali (Ensemble) ne fait qu’un score de 7.2%.

C’est acté. Il y aura un duel entre Estelle Youssouffa et Théophane « Guito » Narayanin au second tour des élections législatives dans la première circonscription. Ce dimanche, dans un scrutin marqué par un taux d’abstention important (58.8%), les deux candidats qui se sont souvent répondus par médias interposés ont réussi à s’imposer. La première recueille 21% des suffrages exprimés, le patron d’IBS en a, lui, 17.7%. L’entre-deux tours promet d’être électrique.

Un autre candidat indépendant, Ahamadi Boura, est troisième (15.7%). C’est notamment Bandraboua et M’Tsamboro qui lui ont permis d’avoir un tel score. Dans la première des deux communes, il est plébiscité par 42.3% des électeurs par exemple. Quatrième, Issahaka Abdillah n’est pas qualifié (14.5%). En oubliant de mentionner sur son bulletin qu’il est le candidat titulaire et sa suppléante, le représentant du parti Les Républicains avait en plus ouvert la voie aux contestations.

Le parti d’Emmanuel Macron loin derrière

Représentante d’Ensemble, la coalition de la majorité présidentielle, Ramlati Ali ne fera pas de second mandat. Ses 7.2% font figure de baffe pour la candidate et Emmanuel Macron. Alors qu’il souhaitait l’investiture du parti présidentiel, Mohammed Moindjié fait exactement le même score.

Deuxième femme au niveau des scores (8.5%), Yasmina Aouny disposait pourtant d’une double étiquette, celle de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) et du Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM).

« Les petits candidats » de ce premier tour sont finalement Antoine Autran (0.1%) et Ismaïla Djaza (0.7%). De son côté, Elad Chakrina a peut-être coûté à Issihaka Abdillah une place au deuxième tour. Candidat du parti Les Républicains en 2017, l’avocat obtient 7.1% en tant que postulant « divers droite » cette fois-ci.

 

Résultats dans la circonscription nord :

Estelle Youssouffa 21% (divers droite), Ramlati Ali 7.2% (députée sortante/Ensemble), Théophane « Guito » Narayanin 17.7% (divers centre), Issahaka Abdillah 14.5% (Les Républicains), Yasmina Aouny 8.5% (Nupes/MDM)), Mohammed Moindjié 7.2% (divers centre), Antoine Autran 0.1% (divers droite), Elad Chakrina 7.1% (divers droite), Ahamadi Boura 15.7% (divers gauche) et Ismaïla Djaza 0.7% (divers centre).

Mansour Kamardine largement en tête dans le sud

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Dans la seconde circonscription de Mayotte, peu d’électeurs se sont déplacés aux urnes pour ces élections législatives, ce dimanche. Les 47% de votants ont néanmoins placé Mansour Kamardine (Les Républicains) et Issa Issa Abdou en tête de ce premier tour. Le député sortant recueille 32,3% des suffrages exprimés, son concurrent du MDM 19,6%. Complétant le podium, Madi-Boinamani Madi Mari n’est pas qualifié malgré ses 19%.

Il était de notoriété publique que la deuxième circonscription est sa chasse gardée. Mansour Kamardine, qui se présentait pour la cinquième fois aux élections législatives, ce dimanche, réalise un score plus qu’honorable. Le candidat des Républicains réunit en effet presque un tiers des voix exprimées (6.959 voix, soit 32,3%). Il est en bonne voie pour continuer de jouer son rôle dans l’opposition à l’Assemblée nationale, même si son camp devrait être relégué à un rôle mineur, étant donnés les résultats à l’échelon nationale.

Lors du second tour prévu dimanche prochain, le député sortant devra néanmoins faire face à Issa Issa Abdou (Mouvement pour le développement de Mayotte). Le centriste s’est effectivement emparé de la deuxième place de la circonscription, en récoltant 4.219 voix (19,6%). C’est seulement 121 votes de plus que Madi-Boinamani Madi Mari, le candidat investi par la coalition présidentielle Ensemble. Le jeune directeur général des services recueille 4098 voix (19%).

Le Rassemblement national fait 2,6%

A noter le bon score de Soula Saïd-Souffou, pour lequel 3.011 électeurs du sud ont voté, qui pointe à la quatrième place avec 14%. Mais aussi celui d’Ali Djaroudi, candidat de l’alliance de gauche Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale), avec ses 1.062 voix.

La principale désillusion de cette course à la seconde circonscription est peut-être celle de Saïdali Hamissi. Le candidat investi par le Rassemblement national comptait sur le bon score de Marine Le Pen lors de l’élection présidentielle pour espérer toucher du doigt les bancs de l’Assemblée. Il échoue finalement à la septième place, avec 567 des voix (2,6%).

Quant à la mascotte mahoraise de cette élection, Toumbou Maurice dit « Mandela », il finit avant-dernier pour sa troisième campagne législative, avec 190 voix (0,9%). Si hilarante que soit sa candidature, elle trouve toute sa place dans une campagne qui n’a accouché que de trop rares débats programmatiques sérieux, que mériteraient pourtant les préoccupations des Mahorais.

 

Les résultats de la circonscription sud :

Mansour Kamardine 32,3% (député sortant/Les Républicains), Saïdali Hamissi 2,6% (Rassemblement national), Madi-Boinamani Madi Mari 19% (Ensemble), Soula Saïd-Souffou 14% (divers centre), Toumbou Maurice 0,9% (divers droite), Ali Djaroudi 4,9% (Nupes), Issa Issa Abdou 19,6% (MDM), Ahumad Salime 0,4% (divers droite), Anli Madi Ngazi 1,3% (divers centre), Mouhamed Abdou 2% (divers gauche) et Mouhamadi Mchami 2,9% (divers centre).

Un jeune homme tué au couteau à Longoni

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Le village de Longoni connaît de nombreux affrontements entre habitants et forces de l’ordre depuis la mort, vendredi soir, d’un jeune de 22 ans pour une histoire de vol de portable. Autre événement dramatique de ce week-end, une sexagénaire a été tuée par une voiture à Tsingoni. Ivre, le conducteur a percuté violemment la terrasse de la victime, samedi matin.

Plusieurs drames ont émaillé ce week-end sur Mayotte. Le procureur de la République, Yann Le Bris, confirmait samedi que l’enquête après le décès d’un jeune homme de 22 ans, vendredi soir à Longoni, « avance rapidement ». Deux personnes sont mises en cause et actuellement en garde à vue. L’affaire « n’a aucun lien avec les événements récents à Koungou », fait-il cependant remarquer. Elle serait due à une confrontation entre habitants à la suite du vol d’un portable. Ce dernier a été dérobé sous la contrainte, vendredi après-midi, à un adolescent de 14 ans. Désirant récupérer le bien volé, des habitants ont voulu confronter dans la soirée ceux désignés comme auteurs. L’un des mis en cause a attaqué en retour avec un couteau ses accusateurs, tuant le jeune de 22 ans et en blessant gravement un autre âgé d’une vingtaine d’années. Dans le village, des barrages ont été érigés dans la matinée de samedi, « sans incident majeur » affirmait alors la gendarmerie. Cependant, le calme n’était pas totalement revenu, puisque tout au long du week-end, des affrontements avec les forces de l’ordre ont de nouveau éclaté.

Une femme fauchée par une voiture à Tsingoni

À Tsingoni, c’est la mort d’une femme sur la terrasse de sa maison qui a ému le village. Il était tôt samedi matin, quand une voiture conduite par un jeune homme âgé de 21 ans a violemment percuté la riveraine. Selon le frère de la victime, qui s’est exprimé au micro de nos confrères de Mayotte la 1ère, « le conducteur complètement ivre n’a pas su garder le contrôle de sa voiture. Il a percuté d’une manière dramatique et choquante ma sœur ».

Les solutions contre l’érosion poussent à Doujani

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Germain Rolland, chargé de mission LESELAM au sein de l’association les Naturalistes de Mayotte et Elise Guilloux responsable d'opération aménagement urbain à l’établissement public foncier et d'aménagement de Mayotte (EPFAM) arpentant la parcelle expérimentale du projet LESELAM 3 à Doujani.

Pluies tropicales, extension de l’urbanisation, déforestation ou encore monoculture, l’érosion a de nombreuses causes et des conséquences dramatiques sur l’île aux parfums et son lagon. Pour tenter d’endiguer ce phénomène, le projet LESELAM 3, lancé en 2021, a créé un laboratoire grandeur nature sur un coteau agricole dans le quartier de Doujani.

Processus de dégradation et de transformation des reliefs, l’érosion est favorisée par les pluies tropicales et accentuée par l’urbanisation ou encore l’existence de parcelles agricoles cultivées sur des pentes, souvent en monoculture mais aussi sans couverture végétale ou paillage au sol. Chaque année, ce sont “20.000 tonnes de terre qui finissent dans le lagon de Mayotte et participent à son envasement”, détaille Germain Rolland, chargé de mission LESELAM au sein de l’association les Naturalistes de Mayotte. Afin de proposer des solutions à ce problème majeur, le troisième volet du projet LESELAM (lutte contre l’érosion des sols et l’envasement du lagon à Mayotte) a mis en place dans le quartier de Doujani une expérimentation sur un coteau agricole.

“Notre objectif est de créer une zone d’aménagement concerté (ZAC)”, explique Élise Guilloux, responsable d’opération aménagement urbain à l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM). Sur 1.5 hectares s’étend alors la parcelle choisie pour mener à bien ce projet. “Nous avons choisi le quartier de Doujani car il a une topographie accentuée typique des reliefs mahorais avec des coteaux et une rivière encaissée”, poursuit la géographe urbaniste.

Deux bassins versants, deux objectifs

“À droite, nous avons laissé la parcelle en l’état actuel et à gauche, nous avons aménagé des intercepteurs hydriques et végétalisés”, expose savamment Élise Guilloux. Au bas des deux terrains : des ruissellomètres. Outils indispensables dont le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) assure le suivi et quantifie les sédiments qui dévalent les pentes à chaque épisode pluvieux. “Cette expérience a déjà été menée à échelle réduite. Ici, nous voulons mettre en avant les bonnes pratiques et obtenir sur deux ou trois ans des données pertinentes pour étendre le modèle”, argumente Germain Rolland.

Mais alors en quoi consistent ces techniques ? Création de petits fossés destinés à canaliser l’eau et la conduire vers la ravine, pose de géotextile pour retenir les sols, revégétalisation et plantation d’espèces disposant d’un système racinaire dense. L’objectif ? Lutter par tous les moyens contre l’érosion en retenant la terre sur les flancs de la colline.

La communication comme arme principale

Aidés par les associations Mlézi Maoré et Espoir et réussite dans la réalisation des travaux, les équipes de l’EPFAM, des Naturalistes de Mayotte et du BRGM n’ont aujourd’hui qu’un seul but : pérenniser les aménagements. “Ce que nous avons mis en place ici, ce sont des choses qui peuvent être reproduites facilement et nécessitant peu de moyens”, affirme l’employée de l’EPFAM. Le but à terme ? “Que la population puisse se l’approprier.” Pour cela, Sandati et Arsalann parcourent au quotidien les quartiers à la rencontre des habitants afin de les sensibiliser. “Nous venons pour discuter et non pour moraliser”, s’exclame Arsalann, employé depuis août 2021 par les Naturalistes de Mayotte. “Nous les accompagnons, faisons un bilan, un suivi, et parfois nous les dirigeons vers des associations”, précise sa collègue Sandati. En shimaoré, en kibushi et parfois même en arabe, le courant passe mieux et tous les riverains peuvent être formés aux risques naturels. Dans une démarche pédagogique, le projet LESELAM 3 a également développé divers supports de communication destiné à tous. Car préserver les sols c’est aussi gagner en productivité agricole, préserver le lagon et ses poissons, mais surtout la santé de l’île et ses habitants.

 

Tereo, l’application aux services de la terre

L’érosion vous inquiète et vous souhaitez agir ? Pour aider les équipes à informer au plus près la population vous pouvez signaler sur l’application Tereo toute pratique vous paraissant dommageable pour l’environnement et les sols mahorais. Auto-construction, brûlis, talus… L’application vous permet de géolocaliser le lieu présentant un risque d’érosion. Rendez-vous sur https://tereo-naturalistesmayotte.sirap.fr/.

L’ancien chef du projet Caribus récompensé par un prix européen

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Mohamed Hamissi (à gauche) faisait partie des lauréats des Talents européens de la mobilité, ce jeudi 9 juin, à Paris.

Ancien chef de projet de la mairie de Mamoudzou et à l’initiative du projet Caribus lancé en 2010, Mohamed Hamissi a été élu meilleur responsable de projet, ce jeudi 9 juin, au Salon européen de la mobilité à Paris. Le futur réseau de transport en commun de la Cadema a été une très longue bataille pour le Mahorais.

Très souvent pointé du doigt sur différentes thématiques notamment sur le fait de ne pas mener à terme certains projets, Mayotte voit Caribus se concrétiser, alors qu’il était en réflexion depuis douze ans. Et bien que l’île aux parfums reste le seul département de France à ne pas bénéficier d’un réseau de transport en commun, Mohamed Hamissi a été récompensé lors du Salon Européen de la mobilité à Paris, ce jeudi, en étant élu meilleur responsable de projet.

Le Mahorais a reçu son prix pendant l’European mobility expo organisé par le Groupement des autorités responsables de transport (Gart), l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) et le GIE Objectif transport public, du 7 au 9 juin, un événement où il était convié avec 250 exposants français et internationaux. Celui-ci a lieu tous les deux ans. A cette occasion, « les Talents européen de la mobilité » récompensent les hommes et les femmes qui œuvrent pour le transport public et la mobilité durable en Europe. Acteurs ayant contribué de façon particulièrement brillante à la création, au montage et à la réalisation d’un projet sont alors mis à l’honneur.

« Le projet Caribus est toute ma fierté »

Initié par l’ancien chef de projet d’aménagement urbain au sein de la mairie de Mamoudzou, l’implantation du projet Caribus sur le territoire mahorais a été semée d’embûches. Et pourtant, quatre lignes (des Hauts-Vallons à Passamaïnty ; de Passamaïnty à l’université de Dembéni ; les hauts de Mamoudzou ; de Passamaïnty à Vahibé) vont voir le jour. À cela, s’ajoutent cinq kilomètres de voies cyclables (le schéma directeur cyclable est en cours de réalisation), vingt kilomètres de voies piétonnes, trois pôles d’échanges multimodaux, deux parkings au terminus de la ligne 1 et 41.551 végétaux plantés. L’année de livraison est prévue en 2025. Le lauréat affirmait en février dernier lors d’une interview : « Je savais que le système français impliquait beaucoup de procédures et que le risque de découragement était grand pour les techniciens mahorais« . Néanmoins, l’urbaniste n’a jamais cessé d’y croire. « Le projet Caribus est toute ma fierté et, même si je ne travaille plus désormais sur le projet, je suis ravi d’en avoir vu enfin une première concrétisation le jeudi 10 février dernier à l’occasion de la pose de la première pierre« , ajoutait-il également.

Bien qu’il ait quitté son poste, l’ancien chef de projet continue de suivre de près le projet qu’il a initié.

Les archives départementales : un haut lieu de sauvegarde du patrimoine mahorais

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Les deux actions de la semaine dernière étaient dédiées aux archivistes et bibliothécaires de l’île.

À l’occasion de la semaine internationale des archives, Charly Jollivet, directeur des archives départementales et de la documentation scientifique de Mayotte, a fait une présentation de son service jeudi dernier. Rappelant son rôle de préservation du patrimoine de l’île, il a également présenté le projet de nouveau bâtiment des archives à M’roalé dont les travaux devraient commencer dans le courant de l’année 2023.

Si, à Mayotte, les actions de la semaine internationale des archives s’adressaient uniquement aux professionnels du secteur, Charly Jollivet a toutefois rappelé que le grand public pouvait à tout moment consulter les précieux documents conservés par son équipe. « La majeure partie des boîtes d’archives sont publiques et j’invite les habitants de Mayotte à venir les consulter, ne serait-ce que par curiosité », déclare-t-il. Ces boîtes contiennent en effet de précieuses informations sur l’histoire de l’île et son patrimoine. Une véritable mine d’or pour les chercheurs ou les simples passionnés d’histoire ! Témoignage authentique des activités administratives, culturelles et intellectuelles de Mayotte, les archives reflètent aussi l’évolution de sa société.

Deux actions à destination des professionnels se sont déroulées sur l’île aux parfums. Le mardi 7 juin, les bibliothécaires étaient conviés aux archives pour découvrir notamment le concept de bibliothèque à vocation patrimoniale et le jeudi 9 juin les archivistes et assistants se sont réunis pour une journée de formation et d’échanges. « L’objectif était de faire connaître notre service et nos offres d’exposition aux professionnels extérieurs et de renforcer les connaissances des personnes du métier », explique Charly Jollivet.

Un nouveau bâtiment bientôt construit à M’roalé

Le directeur a également profité de son bilan de clôture de la semaine pour informer la population que le métier d’archiviste est porteur à Mayotte. « On manque d’archivistes ici donc si ce métier intéresse quelques personnes, elles sont quasi assurées de trouver du travail », affirme-t-il. Si la filière culturelle est peu développée à Mayotte, ce qui oblige les aspirant-titulaires à passer le concours sur d’autres territoires, des passerelles en formation continue existent. D’autant plus que les archives départementales vont se développer avec la construction d’un nouveau bâtiment à M’roalé (à côté de Combani).

Ce dernier, entièrement autonome en énergie grâce à la pose de panneaux solaires, sera construit en briques de terre compressées de Mayotte et conçu pour être un lieu d’accueil agréable du grand public et des scolaires. Il comprendra un auditorium de 97 places pour les conférences et trois petites salles plus intimes pour accueillir des classes ou des groupes. Contrairement au bâtiment actuel de la zone Hamaha, cette nouvelle structure pourra exposer des documents originaux sous vitrine dans des conditions de conservation optimales. Le début des travaux est prévu pour 2023.

Une bande de Majicavo fait une violente descente à Kawéni ce jeudi

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Une attaque très violente a surpris les usagers de la route nationale, jeudi après-midi.

La mort d’un jeune homme de 18 ans à Koungou, dimanche dernier, a entraîné une série d’affrontements particulièrement violents. Ce jeudi après-midi, un autre a eu lieu à l’entrée de Kawéni. Un groupe venu de Majicavo-Lamir a agressé automobilistes et scootéristes avant d’affronter la police. En réponse à ces violences en Grande-Terre, le ministère de l’Intérieur a autorisé le déploiement d’un troisième escadron de gendarmerie .

L’épisode n’a pas duré très longtemps, mais il a marqué les témoins par sa violence. « Un groupe de Majicavo est descendu à Kawéni, devant le magasin Tecma, puis jusqu’au rond-point Disma pour commettre des exactions », indique le commissaire Laurent Simonin. Une centaine de jeunes hommes cagoulés et armés ont violemment pris à partie automobilistes et scootéristes, jeudi après-midi, alors qu’ils descendaient la route nationale. Plusieurs deux-roues ont été arrachés des mains de leurs propriétaires. Quatre personnes ont été blessées et prises en charge par les pompiers.

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L’ancien bâtonnier du barreau de Mayotte, maître Nadjim Ahamada, a posté la photo de son scooter entaillé sur les réseaux sociaux.

Des coups de feu entendus ?

Les équipes de la police de Mamoudzou se sont rapidement rendues sur les lieux. Toutefois, des barrages faits de poubelles et de pneus ont ralenti leur progression. Les fonctionnaires de police ont dû dégager la voie, aidés en cela par des jeunes de Kawéni. Plus haut sur la route, la bande de Majicavo s’en est pris aux vendeurs de fruits, avant de s’enfuir à travers la brousse.
Selon une source policière, le premier équipage d’agents s’est lancé à leur poursuite, se retrouvant ensuite assez vite encerclé par les jeunes. Ils ont alors dû s’extirper en utilisant des gaz lacrymogènes. Au cours de cette intervention, des détonations qui peuvent s’apparenter à des coups de feu ont été entendus. L’arrivée de renforts a permis de repousser les assaillants vers la mangrove. Les policiers ont ensuite formé un cordon pour dissuader les jeunes du quartier Disma d’aller se venger.

Un dispositif pour la sortie du travail, ce vendredi

L’origine de cette violente descente serait liée aux affrontements suite à la mort de Youssouf Moustoifa, un jeune habitant de Koungou âgé de 18 ans. Dans le conflit entre ce village justement et Majicavo-Lamir, plusieurs jeunes de Kawéni ont pris part aux rixes en début de semaine. L’attaque de jeudi pourrait être alors des représailles.
Les exactions ne se sont pas arrêtées là. Jeudi soir, ainsi que vendredi matin, des jeunes de ont monté des barrages sur la route nationale à Majicavo-Lamir, nécessitant l’intervention de la gendarmerie. Si aucun blessé n’est à déplorer confirme la gendarmerie, plusieurs automobilistes et scootéristes ont été agressés. La photo d’une machette plantée dans le scooter de maître Nadjim Ahamada a d’ailleurs fait le tour des réseaux sociaux.
Pour éviter un nouvel acte de violence, la police assure qu’un dispositif de sécurité était mis en place ce vendredi après-midi alors que les élèves sortaient des écoles et des Mahorais quittaient leur travail. C’était le cas également en zone gendarmerie.

 

Un nouvel escadron de gendarmerie envoyé en renfort

Comme en février, le gouvernement français a décidé qu’un envoi de nouveau gendarmes mobiles pourrait calmer les tensions à Mayotte et soulager les forces de l’ordre engagés sur le terrain. Par un communiqué publié ce vendredi, il confirme qu’il va « déployer sur place et en urgence un escadron de gendarmes mobiles supplémentaire afin de restaurer l’ordre républicain ».
Pour rappel, il y a habituellement deux escadrons de ce type en Grande-Terre et un autre demi en Petite-Terre. De fin février à mai, un autre avait été mobilisé après des rixes violentes entre Combani et Miréréni.

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Un nouvel escadron de gendarmes mobiles va être déployé en Grande-Terre.

Départ en retrait pour le lieutenant-colonel Olivier Lefebvre et le chef-d’escadron Gilles Rabault

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Le 3 juin dernier, Olivier Lefebvre, le lieutenant-colonel, et Gilles Rabault, le chef-d’escadron ont organisé leur cocktail d’adieux aux armes, après un séjour respectif de quatre et trois ans au sein du commandement de la gendarmerie de Mayotte, en qualité de chef d’état-major pour le premier et d’officier adjoint en charge de la prévention et du partenariat pour le second.

 

Ces deux officiers supérieurs se distinguent par leurs choix de parcours puisque le lieutenant-colonel Olivier Lefebvre a servi 13 ans en gendarmerie mobile avant de devenir officier et d’effectuer plusieurs séjours professionnels en Outre-mer et à l’étranger tandis que le chef-d’escadron Gilles Rabault a effectué l’essentiel de sa carrière en gendarmerie départementale et en métropole, à l’exception de ses deux affectations à Mayotte, en 1993 et en 2019, ce qui lui vaut d’être considéré comme le « plus Mahorais des Mzungous ».

Outre le fait d’avoir été à la tête d’une compagnie avant leurs affectations à Mayotte, respectivement à Matoury (973) et à Crest (26), le lieutenant-colonel Olivier Lefebvre et le chef-d’escadron Gilles Rabault partagent d’autres points communs qui ont été relevés par le général Olivier Capelle, commandant la gendarmerie de Mayotte, à l’occasion de ses éloges. Au-delà des relations à la fois professionnelles et amicales qu’il a entretenues avec eux, il a mentionné « des carrières longues et riches » qui ont été entamées la même année, en 1984, au même statut de gendarme adjoint volontaire, une manière de servir axée sur une « constante intelligence de situation » et des mérites « unanimement reconnues » comme le témoignent leurs nombreuses décorations.

Après avoir exprimé leurs remerciements aux partenaires publics et associatifs, camarades et membres de la famille et reçu les vœux de bonne retraite des personnes présentes, les deux gendarmes ont donc fait leurs adieux aux armes après 38 ans de service effectif.

Paiement de la collation scolaire année 2022-2023

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Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, et Anzimiya Houmadi, la vice-­présidente de la caisse des écoles de la ville chef-lieu, rappellent aux parents d’élèves que la campagne de paiement des collations pour l’année scolaire 2022-2023 est ouverte jusqu’au 30 septembre 2022. Trois sites de paiement sont ouverts dans les lieux suivants : la médiathèque municipale de Passamaïnty pour les parents dont les enfants sont scolarisés à Passamaïnty, Tsoundzou 1, Tsoundzou 2 et Vahibé, le bureau de la caisse des écoles de Mamoudzou pour les parents dont les enfants sont scolarisés à Mamoudzou, Cavani, Doujani et Bonovo, et la mairie annexe de Kawéni pour les parents dont les enfants sont scolarisés à Kawéni.

Le montant de la collation scolaire par élève est fixé à 34 euros payable en espèce ou par carte bancaire. Afin de faciliter les opérations de paiement, les parents devront se munir de l’extrait de naissance de leur enfant. Pour tout renseignement, vous pouvez contacter la caisse des écoles de Mamoudzou au 06.39.69.15.44 ou au 02.69.66.66.09 et par email à o.tissianti@mamoudzou.yt.

Mamoudzou invitée d’honneur du Kobourou Fashion Awards

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La ville de Mamoudzou est l’invitée d’honneur du Kobourou Fashion Awards, festival international de la mode organisé à Parakou au Bénin. Dans le cadre de cette invitation, la municipalité a envoyé une délégation composée de Dhoul-Mahmoud Mahomed, adjoint au maire en charge de la culture et de la politique de la ville, et des conseillers municipaux Mariame Ali dite Nina, Marianne Damary et Tany Ali Aboudou Chakourou.

La délégation s’est entretenue avec Samuel Akindes, adjoint au maire chef du 12ème arrondissement de Cotonou, et Moussa Soumbounou, opérateur culturel et économique au Bénin et ancien directeur général d’Universal Music Afrique. Les échanges ont porté sur les liens à créer entre les deux villes afin de permettre la structuration d’une filière de l’économie culturelle autonome financièrement et répondant aux référentiels internationaux à travers son ouverture sur le monde et les échanges sud-sud. L’objectif de cette future collaboration s’orientera également sur la circulation des oeuvres et des artistes au profit d’une dynamique économique par la culture.

Le Kobourou Fashion Awards accueille également la Mahoraise, Raïchane Saïd, candidate au concours de top model « La nuit des étoiles ». Son arrivée au Bénin n’est pas passée inaperçu et la délégation est un soutien sans faille pour lui garantir une belle expérience et de nouvelles opportunités pour faire briller le territoire à l’étranger.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes