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Médaille de l’engagement ultramarin : 17 récipiendaires mahorais

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Thierry Suquet, préfet de Mayotte, son prédécesseur Dominique Sorain, Nassur Attoumani, écrivain (scénariste de la Bd Mayotte éditée par le Département), Nemati Toumbou Dani, présidente du comité Miss Excellence Mayotte, Ayub Ingar, directeur d’Ewa Air, Mohamed Zoubert, délégué de Mayotte à Paris, Adinani El Farouk, Hakime Ali Said, Michel Taillefer, Eddy Haribou, Chaima Assani, jeunes chanteurs et chanteuses lyriques soutenus par l’OCD et participants à la finale des Voix de l’Outre-Mer, Attoumani Kadafi, Josiane Henry, Hollande Chamssidine, Soulemana Noussoura, Ali Zainaki, Farrah Hafidou figurent parmi les récipiendaires de la première promotion de la médaille de l’engagement ultramarin. « Une grande fierté pour notre territoire », indiqué le président Ben Issa Ousseni. « Avec des fonctions et des rôles très divers, ils sont des voix et des visages de Mayotte qui contribuent à faire connaître notre île, bravo à eux », se félicite-t-il avant de saluer également les membres du SMA Mayotte distingués, « dont chacun connaît le rôle clef en termes de lien social ».

Le dispositif de remise de 15 centimes par litre financé par l’État toujours en vigueur à Mayotte.

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Pour rappel, les prix des produits pétroliers et du gaz à Mayotte sont fixés par l’État, en application des dispositions du code de l’énergie, notamment ses articles R. 671-23 à R. 671-37 et par un arrêté interministériel de méthode du 5 février 2014, par arrêté préfectoral.

La remise de 15 centimes d’euro hors taxes par litre de carburants prévue dans le plan de résilience sur les produits pétroliers précités reste applicable à Mayotte, et ce pour trois mois. Pour rappel, le mois dernier, le dispositif avait permis d’absorber l’augmentation de l’essence et d’atténuer significativement celle du gazole.

Pour ce mois-ci, le prix remisé de l’essence baisse d’un centime et celui du prix du gazole augmente de six centimes. Le prix du gazole s’établit à 1.57€/litre, il est ainsi inférieur au prix d’avant la remise qui est de 1.72 €/litre. En ce qui concerne le gaz, le prix de la bouteille de 12 kg reste à 29 euros. Pour rappel, un dispositif de chèques énergie est en cours de déploiement pour aider les ménages à supporter la hausse des prix de l’énergie de ces derniers mois.

Santé environnementale : une sensibilisation innovante grâce à la concertation des habitants

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Nettoyer l’environnement ne suffit pas… Pour attaquer le problème à la source, il faut aussi et surtout éduquer et sensibiliser le public à propos des déchets, de leur impact sur l’environnement et à terme, sur notre santé. La présence d’ordures ménagères près des rivières notamment peut favoriser la prolifération de rats et de moustiques. Ces nuisibles peuvent transmettre à l’homme des maladies comme la dengue et la leptospirose, toutes deux potentiellement mortelles en l’absence de prise en charge médicale. Alors, l’association Nayma s’est associé à l’agence régionale de santé pour lancer une vaste campagne de prévention autour de ces maladies. Et pour trouver les meilleurs moyens de porter ce message, « nous avons directement fait appel aux habitants de l’île aux parfums afin d’envisager et de concevoir ensemble les outils les plus efficaces pour toucher le plus large panel possible ».

Cette première phase de réflexion a permis de faire émerger plusieurs idées : concours sportif ou artistique, jeux de société, événements publics, exposition de rue… Toutes ont ensuite été discutées et sélectionnées en interne selon la faisabilité et la pertinence de chaque proposition. Durant les prochaines semaines, les équipes de Nayma suivront une formation dédiée à la dengue et à la leptospirose, avant de pouvoir dévoiler les différents outils et événements créés avec les habitants. « Aujourd’hui encore, nombre de personnes ignorent que la pollution ne nuit pas qu’à nos écosystèmes, mais aussi à notre santé. Il est donc capital que les populations les plus exposées aient connaissance des risques liés à la mauvaise gestion de leurs déchets et des meilleures façons de s’en prémunir. »

Une formation pour devenir guide accompagnateur de la randonnée

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En cohérence avec sa stratégie de développement touristique et dans une démarche d’accompagnement vers la structuration de l’offre autour de la randonnée pédestre à Mayotte, la communauté des communes du Centre-Ouest (3CO), au travers ses deux offices de sport et de tourisme, organise plusieurs temps forts de formations à destination des associations et bénévoles engagés dans la valorisation des sorties découvertes. Une première phase intitulée « sensibilisation au métier de guide accompagnateur » s’est déroulée au mois de février et a réuni huit structures, dont 42 bénévoles. Une formation de qualité dispensée par l’office de tourisme de la 3CO, l’association GEPOMAY (groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte) ainsi que le service de la ressource forestière du conseil départemental.

Une deuxième phase, certifiante, sera dispensée par la fédération de la randonnée pédestre par l’intermédiaire du comité de la randonnée de La Réunion et aura lieu du 2 au 9 mai au pôle d’excellence rurale de Coconi. Cette formation intitulée « brevet fédéral d’animateur de randonnée pédestre (BF ARP) » accueillera 15 stagiaires avec comme objectif d’acquisition de compétences diverses : lecture de carte, utilisation de boussole, connaissance de la réglementation sur les sentiers et des fonctions d’un animateur randonnée, maîtrise d’organisation d’une randonnée, etc.

Cette étape sera suivie d’un stage pratique entre le mois de mai et celui de juin, pour se clôturer par un stage d’approfondissement au mois de juillet. Devenir guide touristique ne s’improvise pas, la 3CO mets donc un point d’honneur à former ces acteurs pour une mise en tourisme sur mesure afin de favoriser la découverte raisonnée des atouts remarquables de Mayotte. Dans la continuité de la redéfinition de son tourisme vert, une autre formation s’ouvrira courant septembre/octobre, mais cette fois-ci autour de la valorisation de la pratique du VTT loisirs ou sportif.

Andhounani Saïd se voit priver de son fauteuil de maire de Chirongui

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Andhounani Saïd a été reconnu coupable de détournements de fonds, prise illégale d’intérêts et favoritisme.

La décision est tombée, ce mardi, le maire de Chirongui est démis de ses fonctions. Cela fait suite à sa condamnation, le même jour, à 18 mois de prison avec sursis, une amende de 15.000 euros, une peine d’inéligibilité de dix ans et une interdiction d’exercer un mandat pendant cinq ans avec exécution provisoire. Ses plus proches collaborateurs et trois de ses soutiens ont été également condamnés à de la prison avec sursis et des amendes par le tribunal correctionnel de Mamoudzou.

En ce jour de l’Aïd el-Fitr, ce mardi, aucun des onze prévenus n’a fait le déplacement jusqu’au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Une semaine après l’audience, le délibéré donné à 8h a été pourtant à la hauteur du retentissement de l’affaire qui frappe la commune de Chirongui. Son maire, Andhounani Saïd, ne peut plus exercer ses fonctions. En effet, outre la condamnation à 18 mois de prison avec sursis et une amende de 15.000 euros, le tribunal a suivi les réquisitions du procureur de la République, Yann Le Bris, en ordonnant une peine d’inéligibilité de dix ans et une interdiction d’exercer un mandat pendant cinq ans. L’exécution provisoire à la justice permet de le démettre de ses fonctions, et ce, même en cas d’appel. Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a été informé de la décision, ce mardi.

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La justice prive le maire de ses fonctions depuis ce mardi.

Plusieurs faits sont reprochés à l’élu et ont été énumérés lors de l’audience du 26 avril. Il y a d’abord ces histoires de détournements de fonds avec deux voyages payés par la mairie, l’un en métropole et l’autre à Madagascar, que le maire de 53 ans a eu bien du mal à justifier. Le second fait concerne le recrutement de ses proches, en l’occurrence sa fille en tant qu’assistante de direction, sa sœur comme Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) et l’un de ses amis âgé de 68 ans aujourd’hui comme « garde du corps ». Les marchés distribués aux partisans ont été aussi à sujet à condamnation. Deux loueurs de voitures avaient ainsi obtenu des contrats très avantageux avec la mairie de Chirongui, tout comme un troisième commerçant dont les factures n’étaient, en plus, pas détaillées.

Son équipe punit elle aussi

Parmi les membres de la famille d’Andhounani Saïd, son fils, qui utilisait une voiture louée par la mairie, et sa fille sont les seules personnes relaxées dans cette histoire. Sa sœur reçoit une amende de 3.000 euros assortie d’un sursis. La peine est plus lourde pour « le garde du corps » avec une amende ferme cette fois de 3.000 euros et quatre mois de prison avec sursis. Celui-ci, en plus d’une fonction créée pour lui, a profité du voyage à Madagascar en décembre 2020.

Trois autres « voyageurs » sont condamnés. Le directeur de cabinet de 63 ans doit régler une amende de 6.300 euros, tout comme l’adjoint à la sécurité (également fonctionnaire de police). Le directeur général des services (DGS), âgé de 59 ans, a été condamné à verser 27.000 euros. Toutes ces sanctions sont appliquées sous forme de jours-amendes. Ils ont, en plus, interdiction d’exercer un emploi dans la fonction publique pendant cinq ans.

Concernant les loueurs de voitures, le tribunal a décidé de confisquer les véhicules déjà saisis. Le plus jeune des deux a été condamné à payer 14.400 euros (120 €/par jour, pendant 120 jours) et est interdit de marché public pendant cinq ans. L’autre a une peine de quatre mois de prison avec sursis et la même interdiction de marché public. Le dernier, un transporteur qui s’est diversifié dans le commerce de détail, doit régler 18.000 euros en jours-amendes et ne peut plus non plus participer à un marché public pendant cinq ans. Sa société devra verser également 30.000 euros.

Cet ensemble de peines satisfait ainsi le ministère public dont l’un des chevaux de bataille est l’exemplarité. D’autres dossiers sont d’ailleurs « en cours », prévient-il.

 

Kawéni : un an de prison ferme pour trois agresseurs d’un gérant d’une pizzéria

Trois ans et demi après les faits, une affaire de vol avec violence a été également jugée, ce mardi matin. Seule la victime était présente, et elle n’est pas restée longtemps. Ancien gérant d’une pizzeria de Kawéni, il a confirmé le déroulement de son agression, le soir du 3 décembre 2018, avant de prendre la tangente. Cette nuit-là, deux jeunes hommes âgés de 20 ans et un autre de 18 ans l’ont menacé en lui mettant une barre de fer au niveau de la gorge. « Je me souviens plutôt d’une lame », a été l’une de ses rares déclarations. Sa sacoche contenant de l’argent, ses cartes bancaires, ses clés de voiture et son téléphone lui ont été subtilisés. Frappé avec une pierre au niveau du coude et du ventre, il avait eu cinq jours d’interruption de travail temporaire (ITT).

Cette agression l’a profondément marqué puisque l’homme de 68 ans a stoppé son activité un an après, en 2019. Le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions du parquet en condamnant les trois jeunes à un an de prison ferme avec mandat de dépôt, « si on les retrouve », prévient cependant la présidente du tribunal, Chantal Combeau.

Basket-ball « Il y a une rivalité, c’est vrai, mais elle n’est que sur le terrain »

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À 40 ans, Ahmed Saïd Salim dit « Jordan Henri » (à gauche) ne sera pas apte à disputer les finales. Il a toutefois promis d’être là la saison prochaine. Capitaine de Pamandzi, le meneur Saïd Hussein (à droite) espère emmener son équipe vers le titre.

Le Vautour de Labattoir affronte leurs rivaux des Rapides de Pamandzi en finales du championnat de basket-ball, jeudi et dimanche. Un duel qui commence déjà dans nos colonnes avec les capitaines des deux équipes, Ahmed Saïd Salim dit « Jordan Henri » (Vautour) et Saïd Hussein (Rapides).

Flash Infos : Quel est l’état d’esprit de l’équipe avant ces finales ?

Jordan Henri : Les gars sont très motivés [N.D.L.R. blessé au poignet pendant les demi-finales, il ne pourra pas participer aux finales].  Ça fait un moment qu’on n’a pas remporté un titre. On n’a eu qu’une coupe de Mayotte dernièrement. Donc je les sens motivés, ils ont coupé les cordes à l’entraînement.

Saïd Hussein : On est prêt, on va gagner. On est des outsiders, personne ne s’attendait à ce qu’on soit là. Mais on a fait la finale de la Coupe de France à Mayotte, et maintenant, nous disputons celles du championnat.

FI : Sur quelles qualités votre équipe peut-elle s’appuyer ?

J.H. : D’abord, il y a notre public. On est l’équipe du village. On a toujours du monde à nos matchs, on en refuse même. On a aussi l’habitude de jouer ensemble maintenant, on est capable de varier les systèmes de jeu. Il y a un vrai esprit de famille.

S.H. : C’est la vitesse, on est plus rapides. On peut compter sur notre jeunesse. On forme nos propres joueurs. Je joue ici depuis mes douze ans par exemple, il y a ce côté familial. L’équipe ne compte pas de stars non plus, il n’y a pas d’égos chez nous. J’estime qu’on a également le meilleur public, devant celui de Kawéni.

FI : De quelle manière pouvez-vous décrire votre jeu ?

J.H. : Comme la plupart des équipes mahoraises, le physique est important. On a aussi de très bons shooteurs fous. Ils ont un très bon pourcentage de réussite au tir.

S.H. : On a beaucoup d’énergie. Des fois, je suis même étonné par l’adrénaline qu’on peut dégager. Nos résultats le prouvent, on a un très bon mental.

FI : Qu’est-ce qui fera la différence selon vous ?

J.H. : La clé sera la forme physique justement. Pendant le ramadan, l’équipe a dû adapter ses horaires. Mais un mois sans match, c’est long. En général, en début de saison par exemple, il me faut trois ou quatre matchs pour être à 100%.

S.H. : Les pertes de balles seront importantes. Au basket, si tu perds trop de ballons, tu es mort. Il y a le mental comme je l’ai dit. On a toutefois un objectif, on veut gagner chez eux. Les deux équipes n’ont jamais perdu chez elles, donc en gagnant là-bas, on se rendrait la tâche plus facile.

FI : Pamandzi et Labattoir entretiennent une forte rivalité. À quel match, vous attendez-vous ?

J.H. : C’est sûr, c’est rare de voir deux communes voisines jouer à ce niveau. On s’attend à ce que ce soit dur là-bas. Mais bon, on nous disait pareil en demi-finales avec le BC M’Tsapéré et ils ont pris vingt points d’écart.

S.H. : Il y a une grosse rivalité, c’est vrai. Cependant, pour moi, elle n’est que sur le terrain. On peut facilement discuter ensemble à la fin du match. Il y a même deux joueurs de notre équipe qui habitent à Labattoir.

FI : Quel regard portez-vous sur vos rivaux ?

J.H. : C’est un collectif plus jeune. Ils courent vite. Ils n’ont pas un grand palmarès, mais ils sont ambitieux et ils progressent bien. Ils ont des bons éléments.

S.H. : Ils sont très focalisés sur l’attaque, parfois un peu trop. L’absence d’Henri va peser, il peut mettre quarante points comme ça. On peut d’ailleurs être qu’admiratif de ce qu’il a fait pour le basket mahorais. Après lui, je dirais que Soiz est leur meilleur joueur, il peut aussi bien shooter qu’aller marquer en pénétration.

FI : Selon vous, quelle équipe va remporter ces finales ?

J.H : Je nous vois gagner. Vu l’équipe qu’on a, je suis ambitieux. On a de l’expérience, chaque joueur de l’équipe a déjà gagné un titre de championnat. J’espère seulement que mon absence ne va pas trop les affecter.

S.H. : C’est nous ! Surtout s’ils font l’erreur de gagner chez eux. Je suis certain qu’on remportera le match chez nous.

FI : Si vous gagnez, que faites-vous de votre trophée ou de votre médaille ?

j.H. : L’objectif de l’équipe est d’honorer notre nouveau président. À titre individuel, si j’ai une médaille, ça fera un bon souvenir pour mon fils de huit ans. Dans la famille, le basket est très important. Mes sœurs et mes frères y jouent. Je prépare mon fils à prendre la relève.

S.H. : Je vais les chambrer de ouf ! C’est quand même Labattoir, ils ont monté une équipe pour remporter le titre. Ils ont même pris un de nos joueurs en milieu de saison. Si on gagne, je ne sais pas pendant combien de temps je vais faire la fête. Pour moi, ce qu’on a réalisé cette saison, c’est déjà énorme. Le titre, ça serait la cerise sur le gâteau.

Programme des finales : Jeudi, à 17 h, au plateau sportif de Labattoir, match 1 Vautour – Rapides. Dimanche, à 15 h, au gymnase             de Pamandzi, match 2 Rapides – Vautour. Mercredi 11 mai, à 17 h, au plateau sportif de Labattoir, match 3 (si nécessaire) Vautour – Rapides.

 

Duel à Mamoudzou en finales féminines

En prénationale féminine, c’est aussi la saison des play-offs. Deux équipes de Mamoudzou ont réussi à se hisser en finales, le Fuz’ellipse de Cavani et le BC M’Tsapéré. La première rencontre est prévue, ce mercredi soir, à 19h15, sur le terrain des gagnantes de la coupe de France à Mayotte, au gymnase de Cavani. Ensuite, les deux équipes se retrouveront au terrain de Baobab, samedi, à 17h. En cas d’égalité, un troisième match se déroulera le mardi 10 mai, à Cavani.

Une équipe de sept sportifs du collège de Koungou qualifiés pour le championnat de France

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Qualifiée pour le championnat de France d’UNSS, une équipe de sept jeunes du collège de Koungou doit se rendre en métropole fin juin pour disputer des épreuves d’athlétisme et de handball. Si l’union nationale du sport scolaire prend en charge le déplacement, les enseignants récoltent des fonds pour offrir une tenue digne de ce nom aux sportifs.

C’est une belle aventure qui attend Bichara, Mayra, Warithou, Echat, Bahédja, Ben-Nayoune et Nasri ! Élèves de 6ème et de 5ème au collège de Koungou, ils doivent s’envoler le 19 juin prochain pour participer au championnat de France de l’union nationale du sport scolaire qui se déroule à Montargis. Une expérience « inattendue », comme le souligne Nina, l’une des deux accompagnatrices.

Tout remonte au mois de février avec la phase de repérage des jeunes sportifs organisée par les professeurs d’éducation physique et sportive (EPS). S’ensuit la constitution de l’équipe de sept jeunes et le début des entraînements réguliers sous la houlette de Yann, puis la rencontre district nord le 23 mars avec des épreuves d’athlétisme (50 mètres, saut en longueur, lancer de vortex) et de handball (match en 4 contre 4 mixte pour promouvoir l’égalité homme-femme) au cours de laquelle, elle glane son billet pour le championnat académique du 6 avril. Deuxième derrière Tsimkoura avec 271 points, la bande de copains obtient finalement sa qualification nationale à la suite d’une demande de repêchage. « Ils avaient été annoncés vainqueurs dans un premier temps à cause d’une erreur informatique. »

Objectif : récolter 2.000 euros minimum

Reste à préparer le grand voyage vers la métropole. Si l’UNSS prend en charge le déplacement, l’hébergement et les repas durant les quatre jours de compétition, Nina et Yann souhaitent récupérer des fonds pour financer les à-côtés et surtout offrir aux adolescents âgés de 12 et 13 ans « une tenue sportive complète » digne de ce nom. « Nous toquons à toutes les portes ! Des personnes qui ne nous connaissaient pas nous ont aidés à divulguer l’information [publiée sur les réseaux sociaux vendredi dernier, ndlr.]. Pour le moment, nous avons eu un retour d’un donateur anonyme », dévoile l’enseignante. L’objectif de cette bouteille à la mer lancée auprès du grand public et des entreprises mahoraises ? Recueillir au minimum 2.000 euros.

En attendant, à un peu plus d’un mois du départ, tous se mettent à rêver de ramener la coupe à la maison ! À commencer par leurs deux entraîneurs. « Je ne vous cache pas que ce serait super de remporter le championnat de France », glisse Yann, fier des progrès réalisés en handball au cours des dernières semaines. « Leurs performances en athlétisme sont très bonnes, mais il va falloir que la préparation mentale soit au rendez-vous », poursuit Nina. L’autre inconnue repose sur les infrastructures. « Cela se passera sur une piste en dur et dans une salle, pas sur la plage, ce qui est spécifique chez nous… »

Dans tous les cas, quel que soit le résultat, Bichara, Mayra, Warithou, Echat, Bahédja, Ben-Nayoune et Nasri s’apprêtent à vivre une semaine des plus stimulantes. « Nous espérons que des recruteurs seront là pour superviser nos élèves. Ce serait une chance pour eux », conclut Nina, impatiente de voir ses sportifs en devenir faire briller Mayotte aux yeux de tous !

Les Mahorais ont célébré l’aïd-el-fitr ce mardi

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A l’occasion de l’aïd-el-fitr, certains fidèles vont se recueillir sur la tombe de leurs proches.

L’aïd-el-fitr (=la fête de la rupture en arabe) s’est déroulée ce mardi 3 mai à Mayotte. Marquant la fin du ramadan, cette fête est l’occasion pour les musulmans de se réunir en famille et de faire des activités avec les enfants. Cette année, certaines MJC de la ville de Mamoudzou ont même organisé de petites kermesses pour donner l’occasion aux enfants de s’amuser entre amis.

« Cette année, l’aïd est plutôt calme car les gens ont un peu « perdu la main » à cause de la crise sanitaire », révèle Yssouf, un croyant d’un certain âge venu discuter avec un ami devant la grande mosquée du vendredi à M’Tsapéré. Les fidèles n’ont évidemment pas manqué la grande prière du matin, marquant la fin officielle du ramadan. Mais il est vrai que ce mardi, les rues de Mamoudzou étaient plutôt calmes, la fête se déroulant essentiellement en famille à l’intérieur des maisons. Après la prière, les fidèles se réunissent pour manger vêtus de leurs plus beaux atours. « L’aïd-el-fitr est l’occasion d’acheter de nouveaux vêtements aux enfants et de refaire la décoration des maisons », précise Yssouf. D’ailleurs, le week-end dernier et le lundi précédant la fête, les magasins ont été pris d’assaut ! Les habitants de l’île aux parfums ne lésinent pas sur les dépenses pour cette fête particulièrement importante dans la religion musulmane !

Après le repas en famille, place aux sorties ! Les MJC de M’Gombani et de Kaweni ont organisé de petites kermesses sur leur parvis pour amuser les enfants. Châteaux gonflables et autres activités ludiques ont fait leur bonheur, accordant ainsi un peu de répit aux mamans, déjà bien fatiguées par les préparatifs des gâteaux, samoussas et autres mets de fête dont elles ont régalé leurs familles. Le mardi soir, pour conclure cette journée de festivité, plusieurs concerts ont été organisés dans les rues et dans les MJC.

La médaille de l’engagement ultramarin pour le délégué de Mayotte à Paris

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Dernière née des distinctions honorifiques spécifiques aux Outre-Mer, la médaille de l’engagement ultramarin a vocation à distinguer celles et ceux qui servent au quotidien ces territoires. La promotion ministérielle du 22 mars inclut tout particulièrement le délégué de Mayotte à Paris Mohamed Zoubert. Le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni salue cette « belle distinction qui récompense un engagement multiforme au service de l’attractivité du territoire et de la communauté mahoraise de métropole. À travers cette distinction, c’est aussi le Département de Mayotte (dont la délégation parisienne est un service emblématique) se trouve salué et reconnu ».

Course de pneus : les sélections se déroulent du 2 au 12 mai

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Durant les vacances scolaires de mai, la ville de Mamoudzou organise les sélections communales de la Course de pneus du 2 au 13 mai 2022 de 9h à 12h, sur les différentes infrastructures sportives de la commune : du 2 au 4 mai sur le parvis de MJC de Mgombani et sur le terrain de foot de Kawéni, du 5 au 9 mai au plateau de Doujani et sur le terrain de foot du Baobab, du 10 au 12 mai sur les terrains de foot de Vahibé, Passamaïnty et Tsoundzou. Les lauréats des sélections auront l’honneur de participer à la grande Course de pneus qui aura lieu en juin prochain. Pour participer, rendez-vous directement sur place pour vous inscrire. Vous pouvez également venir en vous munissant du dossier d’inscription disponible sur https://bit.ly/3EYFJny.

Un jumelage entre Mamoudzou et deux villes togolaises

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La convention de jumelage entre la ville de Mamoudzou et les villes togolaises d’Agoe-Nyeve 2 et de Kloto 1 a été signée ce jeudi 28 avril par le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, et les maires d’Agoe-Nyeve 2 et de Kloto 1, Djabakou Koffi Bolor et Winny Dogbatse, en présence de son excellence le ministre d’État, Payadowa Boukpessi, de son excellence le ministre délégué chargé de développement des territoires, Edjeba Essomanam, et du premier conseiller de l’ambassade de France au Togo.

En se jumelant avec des villes étrangères, Mamoudzou s’ouvre à l’international et dynamise ses perspectives de développement. Cette convention permettra notamment la création d’échanges sportifs, scolaires ou culturels, favorisant l’excellence pour la jeunesse de Mamoudzou au-delà de ses frontières communales.

Voitures d’élus incendiés à Ouangani : deux mis en cause incarcérés

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Le 28 septembre 2021, le 14 octobre 2021 et le 16 octobre 2021, trois véhicules sont détruits par le feu. En égard aux constatations et à la nature des victimes qui ont tous un lien avec la municipalité de Ouangani, le maire lui-même étant concerné, l’hypothèse d’une origine criminelle des faits est rapidement privilégiée et l’enquête est confiée à la section de recherche (SR) de Mamoudzou.

Entamée en flagrant délit, l’enquête a été poursuivie sous la forme d’une commission rogatoire et a permis, en l’absence de témoignage, de mettre en œuvre des investigations hautement techniques et d’identifier le commanditaire ainsi que l’incendiaire. Ils sont tous les deux incarcérés à la maison d’arrêt de Majicavo dans l’attente de leur jugement prochain en audience correctionnelle au tribunal de Mamoudzou.

Dix jeunes ambassadeurs de Mayotte en voyage à Bruxelles, Strasbourg et Paris

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En 2020, le concours « Deviens ambassadeur de Mayotte » était lancé pour sélectionner des jeunes ambassadeurs, scolarisés de la 3ème à la terminale ou en cursus universitaire afin de représenter le territoire lors d’un voyage en Europe et aussi pour témoigner de cette expérience à leur retour.

180 jeunes mahorais y ont participé et 21 lauréats ont été distingués au terme de multiples épreuves. Du fait de la crise covid en 2021, le voyage a dû être reporté… Ils se sont finalement envolés le samedi 30 avril dans le but de découvrir Bruxelles, Strasbourg et Paris.

À Bruxelles, ils se rendront au Conseil européen, à la maison de l’histoire européenne ainsi qu’à la Commission européenne. À Strasbourg, ils prendront part à une séance plénière du Parlement européen et rencontreront Marie Fontanel, ambassadrice de France auprès du Conseil de l’Europe. L’histoire de l’Europe sera aussi abordée, avec la visite de deux mémoriaux illustrant les fractures des Première et Seconde Guerres mondiales : le mémorial d’Alsace-Moselle et celui du Struthof-Natzwiller. La dernière étape du voyage les conduira à Paris, où ils pourront célébrer la journée de l’Europe sur le parvis de l’Hôtel de ville, organisée par la maison de l’Europe et la mairie. Ils assisteront également à une pièce de théâtre intitulée « Nous l’Europe, banquet des peuples ».

Les aventures des ambassadeurs peuvent être suivies sur la page Facebook dédiée « Deviens ambassadeur de Mayotte » jusqu’au 10 mai. Ce voyage se déroule dans le cadre de la programmation du Joli mois de l’Europe et est labellisé comme un événement organisé dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne.

Fermeture de la route départementale 1 entre le carrefour de Soulou et le rond-point de Tsingoni

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L’affaissement de chaussée sur un secteur de la route départementale 1 situé entre les PR 12+600 à 12+800 (entre le carrefour de Soulou et le rond-point de Tsingoni) fait l’objet depuis le jeudi 28 avril de mesures renforcées de suivi, accompagnées de restrictions de circulation dont l’objectif est de garantir la sécurité des usagers.

Selon les premiers éléments d’analyse du phénomène, remis par le bureau de recherche géologique et minière (BRGM), l’évolution rapide des désordres pouvait être amplifiée par les épisodes pluvieux des derniers jours, pouvant accentuer le risque de glissement de terrain déjà constaté.

Suivant les préconisations du bureau d’étude, la RD1 doit être interdite à la circulation de tous les véhicules jusqu’au jeudi 5 mai 5h30 afin d’assurer la sécurité des usagers de la route, la conservation du domaine public routier départemental et de mener les investigations nécessaires à la compréhension du phénomène et aux mesures qui peuvent être envisagées. La déviation mise en place est maintenue et renforcée conformément au plan de gestion du trafic de Mayotte. La déviation emprunte l’itinéraire alternatif passant par les RD2, RN1, RN2 et RD3.

Augmentation du SMIC à Mayotte depuis le 1er mai

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Conformément à l’arrêté du ministère du travail, de l’emploi et de l’insertion du 19 avril 2022 relatif au relèvement du salaire minimum de croissance (SMIC), à partir du 1er mai 2022, le montant du SMIC horaire brut à Mayotte a été revalorisé à 8.19 euros, soit 1.242,15 euros brut mensuels sur la base de la durée légale de 35 heures hebdomadaire. Cela correspond à une augmentation de 2.65%.

Depuis le 1er janvier 2015, la revalorisation du SMIC à Mayotte est indexée sur le seul taux d’évolution du SMIC national. Le SMIC est un salaire horaire en dessous duquel il est interdit de rémunérer un salarié et ce quelle que soit la forme de sa rémunération (au temps, au rendement, à la tâche, à la pièce, à la commission ou au pourboire).

Estelle Youssouffa : « Pour être audible à Paris, Mayotte doit parler d’une seule voix ! »

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Connue pour son activisme social et ses « prises de bec » avec les autorités lors de certaines manifestations, y compris la visite officielle d’Emmanuel Macron à Mayotte, Estelle Youssouffa a été désignée par les membres de son collectif pour briguer le fauteuil de député de la circonscription du Nord de Mayotte. L’ancienne journaliste d’Al Jazeera, devenue depuis consultante, dévoile ses priorités et sa stratégie de combat dans l’éventualité où elle serait choisie par les électeurs mahorais, les 12 et 19 juins prochains.

Flash Infos : Qu’est-ce qui a motivé votre candidature à la députation dans la première circonscription de Mayotte ?

Estelle Youssouffa : Ce qui a motivé ma candidature à la députation, c’est de voir que depuis le mouvement de 2018, à chacune de nos revendications et nos prises de parole dans l’espace public, la préfecture comme les élus locaux nous ont dit que nous n’étions pas légitimes, et que je n’étais pas légitime comme présidente du collectif des citoyens de Mayotte, à essayer de peser sur la discussion publique parce que je n’étais pas élue. Depuis 2018, on a vu la situation qui a empiré à Mayotte, aucune des promesses faites par le gouvernement n’a été tenue, aucune des revendications que toute la population a porté n’a abouti. Comme il n’y a pas eu de politiques pour prendre le relais de notre combat, nous avons décidé d’y aller nous-mêmes. J’essaie donc d’aller à l’Assemblée nationale pour porter nos combats à Paris.

FI : Vous faisiez allusion au procès que le collectif a fait aux services de l’Etat à Mayotte durant la crise du Covid-19, comme une autre raison de votre candidature ?

E.Y. : Effectivement, une des motivations à la candidature, c’est aussi le traitement de Mayotte pendant la crise sanitaire. Il a fallu que notre collectif aille au conseil d’Etat pour que le protocole national de lutte contre le Covid-19 s’applique au CHM qui était le principal cluster de Mayotte et pour protéger les services funéraires de Mayotte qui étaient très exposés au virus. Et nous avons constaté que l’Agence régionale de santé (ARS) et la préfecture ont bloqué les 4,2 tonnes d’aide humanitaire mobilisées par le collectif. Et puis, quand en juillet, il y a eu le Ségur de la Santé et Mayotte a eu la plus petite enveloppe d’aide nationale alors qu’on a été diagnostiqué « désert médical » par le défenseur des droits avant même la pandémie. On a constaté que 90 % des 67 millions d’euros qui ont été alloués à Mayotte ont été affectés à la santé périnatale alors que l’on dispose de seulement onze lits de réanimation pour notre île. Lors de la pandémie, on a subi dans notre chair tout l’échec de la politique « d’evasan », qui est la politique sanitaire mise en place par Dominique Voynet [N.D.L.R. l’ex-directrice de l’ARS].

FI : Si vous êtes prochainement élue députée de Mayotte, qu’est-ce qui vous fait penser que vous réussirez à faire bouger les lignes ?

E.Y. : Je pense que de par notre activisme depuis 2018, j’ai déjà fait bouger les lignes et que je gêne considérablement parce que j’ai les réseaux, parce que j’ai la compréhension des enjeux qui sont à l’œuvre à Mayotte, parce que j’ai aussi l’ambition et l’amour de mon île au cœur de mon engagement, que je n’ai pas les conflits d’intérêts qu’ont certains…c’est tout cela qui ferait que je serais une député différente si je suis élue. Parce que ce mandat serait également un vote de confiance de la population contre le harcèlement de l’Etat dont je suis l’objet. Je me présente sans étiquette pour pouvoir travailler avec tout le monde et aller à Paris dans un esprit de négociation permanente pour faire avancer les dossiers qui sont très concrets pour les Mahoraises et les Mahorais surtout dans la première circonscription. Je parle de la piste longue, d’un pont à Dzoumogné, de la production d’eau potable, l’adduction d’eau et l’assainissement… Nous à Mayotte, nous avons des défis qui sont très concrets qui ne sont pas du tout l’abstraction, qui ne sont pas conceptuels. Les investissements n’ont pas besoin d’être colossaux mais on doit faire avancer la machine étatique pour obtenir les fonds nécessaires à Mayotte. C’est à dire, que l’on doit cesser de trouver des excuses à l’Etat quand il ne répond pas à ses obligations, ses devoirs envers les Mahoraises et les Mahorais.

FI : Dans la suite de ce que vous venez développer, la population a l’impression qu’il n’y a pas assez de moyens financiers mis à la disposition de l’île pour assurer son développement, or à entendre les gouvernants, il existerait bien des fonds importants alloués à Mayotte, mais que ce seraient les autorités locales qui n’arriveraient pas à les consommer.

E.Y. : Avant de débattre de ce que font ou ne font pas les élus locaux, parlons de la question de l’insécurité et de la protection des frontières qui est une prérogative purement régalienne, celle de l’Etat. La réalité, c’est que nous avons des droits et des devoirs et que l’administration nationale ne remplit pas ses obligations à Mayotte. Donc pour moi le retard du développement ici relève de la mauvaise volonté politique. Et avec une nouvelle redistribution de cartes, on y verra un peu plus clair. Je pense qu’il y a là deux sujets. Il y a d’abord de l’hypocrisie de la part de l’Etat, c’est-à-dire que quand il parle de 1,6 milliards d’euros pour Mayotte, ce ne sont pas 1,6 milliards de l’Etat Français mais en grande partie de fonds européens. Quand Paris dit je vous mets sur les fonds européens, elle nous met sur la route la plus encombrée et la plus difficile pour obtenir le décaissage des fonds. De plus, on se retrouve pour nous à Mayotte, avec une espèce de  ping-pong  entre la préfecture, le conseil départemental et La Réunion, où on change à chaque fois d’interlocuteur en cours de route. Par conséquent, si les fonds ne sont pas décaissés ce sont quand même un peu des amnésiques d’aller expliquer que ce sont les élus locaux qui sont responsables. Là en l’occurrence, ce n’était pas, ni la « pseudo » incompétence et le manque d’ingénierie au conseil départemental, ni les mairies, c’était à la préfecture qui nous a dit et juré les grands dieux qu’elle était capable de gérer les Fonds européens. Eh bien nous y sommes : toujours pas un sou de dépensé.

FI : L’insécurité croissante est un sujet préoccupant pour tout le monde sur l’île. Vous qui aspirez à représenter Mayotte à l’Assemblée nationale, que pensez-vous de la situation actuelle ?

E.Y. : Je pense que les questions de l’insécurité et de l’immigration sont indubitablement liées à Mayotte. C’est le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, qui a expliqué qu’il y avait 80 % de Comoriens en situation irrégulière à la prison de Majicavo. Donc voilà, il faut quand même regarder les choses en face. Par ailleurs, effectivement, l’incapacité de l’Etat à sécuriser 375 km² interroge, au bas mot. Nous sommes spectateurs des discussions sur la sécurité qui tournent en rond, sur les responsabilités de la police, la gendarmerie, c’est-à-dire, une dizaine de personnes qui sont incapables de travailler ensemble avec un bonhomme au Rocher qui est quand même sensé les coordonner. Tout ce beau monde qui n’arrive pas à trouver les quelques crapules qui se filment sur les réseaux sociaux en train de terroriser toute la population. Soit on a un problème d’ingénierie au niveau des forces de sécurité à Mayotte, ce dont je doute, soit on a de la mauvaise volonté politique au plus haut niveau. L’idée étant de transformer Mayotte en enfer que les Mahorais fuient. C’est cela mon combat, essayer de stopper l’hémorragie dans tous les sens du terme pour faire en sorte que Mayotte redevienne vivable et que nul n’ait besoin de s’expatrier pour aller se soigner, étudier ou vivre normalement. Aucun territoire ne peut supporter la pression migratoire que subit Mayotte.

FI : Cette question de la pression migratoire comorienne sur Mayotte oppose depuis longtemps deux visions, celle du ministère de l’Intérieur en charge de la sécurité intérieure des Français et celle du ministère des Affaires Etrangères qui gère les relations avec l’Union des Comores.

E.Y. : Moi, ma position est très claire, limpide et tout le monde la connait. Je refuse que Mayotte soit l’otage de la politique intérieure comorienne comme de la politique étrangère de la France vis-à-vis des Comores. C’est-à-dire que Mayotte ne peut plus continuer à être le ballon de football entre ces deux pays. L’un, la France, est le nôtre, qui ne se bat pas pour son propre territoire, et l’autre, les Comores, un pays étranger qui réclame sa souveraineté et qui envoie toute sa population pour nous coloniser. Nous on est au milieu, avec un visa d’exception concocté par les services des Affaires Etrangères pour fixer la population comorienne à Mayotte. Donc le sujet n’est pas de savoir ce que Moroni souhaite ou comment elle vit ou ne vit pas, ou quelle est la situation politique à Moroni … Moi, à Paris, ce qui se passe en Belgique ou en Suisse ne me touche que de manière secondaire. Je ne vois pas pourquoi à Mayotte on doit faire des Comores « l’Alpha et l’Oméga » de ce qui se passe chez nous. Je refuse de lier mon destin à un pays qui a pris son indépendance. « Chacun chez soi et Dieu pour tous ! », comme disait Younoussa Bamana [N.D.L.R. président du conseil général de Mayotte de 1977 à 2004].

FI : Les problèmes du traitement et de la distribution de l’eau à Mayotte deviennent des sujets majeurs. Comment y remédier ?

E.Y. : Je constate, et c’est l’avis général, qu’on est à l’évidence à Mayotte en sous-capacité de production d’eau potable par rapport aux besoins de la population. On a effectivement une hausse complètement délirante de la consommation. Autre phénomène, on a depuis de nombreuses années une inertie au niveau de la production d’eau potable. Donc, on a d’un côté plus de demandes, et de l’autre, une stagnation avec zéro investissement au niveau non seulement de la production mais aussi de l’acheminement puisque maintenant on nous explique que c’est le réseau qui est trop ancien et qu’il fuit, et blablabla. Face à cette situation, l’urgence est d’abord d’arriver à débloquer les investissements nécessaires pour la production d’eau potable, tant au niveau d’une nouvelle retenue collinaire que du fonctionnement de l’usine de désalinisation qui n’est toujours pas réparée et qui n’est pas fonctionnelle à hauteur de ce que le contribuable a payé. Par la suite, d’avoir, si ce n’est une libéralisation, casser le monopole de la distribution d’eau. Il y a aussi une question qui se pose sur le syndicat des eaux à Mayotte puisqu’il y a quand même des dizaines de millions d’euros qui se sont évaporés et comme ce n’est pas un phénomène très naturel avec l’argent, cela veut dire que des sommes ont été empochées par certains au lieu d’être investies pour l’adduction d’eau potable à Mayotte qui, je le rappelle, est un droit fondamental. Donc à un moment, l’Etat s’expose à des poursuites par rapport au fait que notre droit fondamental à l’eau potable n’est pas assuré.

FI : Est-ce que vous voyez d’autres secteurs dans une situation semblable ?

E.Y. : Cette absence d’investissement structurels ne concerne pas que l’eau, il y a aussi les routes, l’Etat a même inscrit les routes nationales de Mayotte sur son programme de privatisation, là on marche sur la tête … C’est la même chose au niveau de la piste longue ; si l’on n’a pas de désenclavement par l’aérien on ne peut pas avancer, il en de même au port de Longoni où il n’y a pas d’investissements structurels transparents. Vous voyez, ça hypothèque tout notre développement. Ce n’est pas seulement l’enfer qu’on vit aujourd’hui, c’est aussi l’enfer qu’on se prépare à vivre demain. Le diagnostic que je pose n’est pas partagé par tous les autres candidats. Si déjà Mayotte était d’accord pour partager ce diagnostic, nous ne partirons pas en ordre dispersé à Paris, avec des élus qui avalent n’importe quelle couleuvre pour obtenir des miettes. Si nous tous, Mahorais, ne sommes pas capables d’avoir un seul discours face à l’Etat, nous ne pourrons pas sortir vainqueurs de ce bras de fer. Je ne dis pas ça de manière hostile, je souligne simplement que la culture politique française s’inscrit dans le bras de fer et le rapport de force, qu’on doit nous aussi revenir à ces méthodes. Si nous ne sommes pas capables de nous muscler, si nous ne sommes pas d’accord sur le diagnostic, alors nous ne pourrons pas avancer.

FI : Le logement est un des problèmes majeurs auxquels sont confrontés les Mahoraises et les Mahorais aujourd’hui, l’industrie du bâtiment implique différents paramètres qui ne vous échappent pas. Quel est votre regard sur ce sujet ?

E.Y. : La question de l’immobilier donne lieu à deux dynamiques différentes, il faut distinguer la construction de logements à travers une commande publique, différente de celle initiée par le secteur privé. Le fond du sujet que vous abordez, c’est le foncier. Le colonisateur comorien avait aussi mis la main sur le foncier et cela fait l’objet de batailles homériques sur le territoire depuis des décennies. Ici, le foncier fait l’objet de toutes les convoitises : quand on voit l’appropriation de terrains privés par des clandestins qui prennent des terrains agricoles ou les terres de la forêt domaniale, voir même du littoral, ça interroge sur l’inertie des propriétaires que sont l’Etat et le conseil départemental face à ces occupations sauvages. Il y a plusieurs mécanismes pour casser la propriété des Mahorais. Par la départementalisation, il y a toute la fiscalité liée à l’héritage qui est extrêmement lourde et qui casse complètement les propriétaires mahorais, il y a l’occupation sauvage par les clandestins qui est légalisée petit à petit, et puis il y a aussi la volonté de l’Etat de faciliter l’expropriation des Mahorais. Cette dernière mesure était contenue dans le « projet de loi Mayotte » que j’ai combattu.

Les acteurs privés de l’extérieur font également un lobbying extrêmement important auprès des autorités pour dire qu’il faut du foncier pour investir. Et les élus, qui sont à l’affut du moindre gisement d’emplois, sont tentés de mettre du foncier public à la disposition de ces privés pour construire tel projet magnifique ou complexe incroyable pour créer des emplois. Le foncier n’étant pas extensible sur notre territoire, une telle politique ne pourra pas perdurer. Nous connaissons tous des terrains qui ont plusieurs titres de propriété et toutes les affaires de corruption qu’il y a autour. La deuxième chose  qu’on ne dit pas et toute l’industrie du bâtiment le sait, c’est que ce secteur est pourvoyeur d’emplois illégaux. Rares sont les Mahorais qui travaillent dans le bâtiment, la plupart des embauches concernent des étrangers, soit en situation régulière, soit des clandestins. Donc on est en train de construire sur les terres mahoraises des bâtiments construits par des travailleurs comoriens avec des capitaux venus de l’extérieur et l’île perd progressivement la maitrise de son foncier et de ses logements.

Harcèlement scolaire : “J’ai fait cette affiche pour dire qu’on peut repeindre le monde en quelque chose de plus heureux”

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À l’occasion du prix national “Non au harcèlement”, vendredi 29 avril 2022, le rectorat de Mayotte a récompensé les cinq établissements lauréats de l’académie. Collégiens de Kawéni, de Dembéni, de Passamaïnty et de Sada mais aussi lycéens de Tsararano, les jeunes ambassadeurs ont redoublé d’imagination pour dénoncer ce phénomène de société qui touche entre 5 et 10% des élèves français.

“J’ai fait cette affiche pour dire qu’on peut repeindre le monde en quelque chose de plus heureux”, explique Asma*, élève au sein du collège Zakia Madi de Dembéni, avant d’ajouter courageusement : “J’ai moi-même vécu un harcèlement et la peinture m’aide à y voir plus clair.” Coup de cœur du jury et lauréats ex aequo avec K2, les élèves, encadrés par leur enseignante d’arts plastiques Nathalie Gyatso, ont mêlé dessin et photographie pour créer un hymne visuel à la non-violence. “Notre projet était de nous réunir tous contre la violence, de montrer que l’éducation est plus forte que le harcèlement”, détaille la collégienne en classe de 4ème.

6.000 élèves sensibilisés

“Ce concours a pour but de donner la parole aux jeunes des différents établissements scolaires, d’éclairer et de dénoncer ce phénomène qui existe partout et qui ne devrait pas exister”, affirme le recteur, Gilles Halbout. Un bon moyen d’expression et un travail collectif qui a amené les collégiens et lycéens à créer divers supports de communication. Affiches ou vidéos, les objectifs sont les mêmes : avertir sur les risques liés au harcèlement et au cyber harcèlement, favoriser le respect d’autrui, promouvoir “l’école de la confiance”.

Avec pas moins de 6.000 élèves sensibilisés au harcèlement à Mayotte, le rectorat espère endiguer rapidement ce phénomène sur le territoire. “Chaque élève doit être un ambassadeur dans sa classe. Élèves, parents, personnels éducatifs… Tout le monde doit participer à ces actions de prévention”, s’exclame le responsable de l’académie.

“Il y en a marre”

Bien conscient des risques et des problématiques liés à cette thématique, les élèves donnent de la voix, à peine leur prix en main ! “Nous devons dire non au harcèlement”, lance Samda, élève en 3ème au collège K2. “Il faut trouver une solution pour arrêter cela”, complète Naelie-Anna, en classe de 5ème au collège Mariama Salim de Sada. “Il y en a marre du harcèlement, si aujourd’hui il touche quelqu’un, peut-être demain ce sera nous”, conclut fermement Chani en seconde au lycée de Tsararano.

Le vieillissement de la population, un enjeu à anticiper dès maintenant

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Avec 112 établissements et services aux quatre coins de la France, le groupe SOS Seniors réfléchit à s’implanter dans les Outre-mer. Sa directrice, Maryse Duval, s’est rendue la semaine dernière à Mayotte en compagnie de Maxime Zennou, le directeur du groupe SOS Jeunesse, pour connaître les dispositifs d’accompagnement des personnes âgées. Ils mènent également une réflexion autour de l’implantation d’Ehpad sur le territoire.

Flash Infos : Quel état des lieux pouvez-vous donner sur la prise en charge et l’accompagnement des personnes âgées dans le 101ème département ?

vieillissement-population-enjeu-anticiper-maintenantMaryse Duval : Aujourd’hui, la problématique des séniors n’est pas forcément prioritaire à Mayotte, car la population âgée fragile représente 6% des habitants de l’île. Toutefois, il faut savoir se projeter avec l’augmentation du niveau de vie et le réel phénomène du travail des femmes. Cette émancipation professionnelle empêche de pouvoir garder les grands-parents à la maison, qui peuvent connaître des soucis de transfert, de mobilité… S’ils restent dix heures tout seuls, qui va s’en occuper ? Une réflexion est actuellement engagée par le Département sur les services de soins et d’aides à domicile. Mais dans toute réponse logique de parcours gérontologique et gériatrique, il faut peut-être envisager d’autres solutions. Il existe déjà les accueillants familiaux, mais ils ne sont pas en capacité de prendre en charge les personnes âgées grabataires. Ce ne sont pas des soignants…

FI : En plus des cinq futures unités de vie qui doivent voir le jour, une réflexion est actuellement menée par les autorités pour ouvrir une structure médicalisée. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

Maryse Duval : Nous avons répondu à un appel à projets sur la constitution de cinq petites unités de vie, pouvant accueillir entre trois et cinq personnes. Cela correspond à une petite maison en colocation au sein de laquelle nous greffons des services d’aides et de soins à domicile. Ce qui correspond à une réponse plus structurée, mais relativement limitée. Ainsi, le Département et l’Agence régionale de santé (ARS) se posent la question à terme de lancer un appel à projets pour un établissement médico-social de type Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) pour répondre à une certaine demande de la population. Mais il faut compter à peu près quatre ans entre son lancement et la remise des clés… Il faut se projeter sur le vieillissement de la population. Ce sont des sujets à la main des institutions. Notre volonté est d’apporter notre expertise de l’accompagnement des séniors, avec l’ancrage territorial et l’assise que représente Mlézi Maoré pour pouvoir structurer ces projets. Nous sommes là pour offrir d’autres alternatives et participer au changement culturel de ces sujets.

FI : Pour une fois, les autorités compétentes semblent faire preuve d’une certaine anticipation…

vieillissement-population-enjeu-anticiper-maintenantMaxime Zennou : Les autorités ont conscience des évolutions sociologiques. Ainsi, la question du vieillissement est bien présente dans la réflexion. C’est bien qu’il y ait cette anticipation à travers les groupes de travail déjà formés. Au Département, le directeur du pôle autonomie est lui aussi dans une analyse assez fine des enjeux du territoire. Nous nous sommes accordés, d’un côté comme de l’autre, sur l’idée d’apporter une pluralité de réponses dans les logiques de parcours. Et surtout, il ne faut pas plaquer les modèles métropolitains d’il y a vingt ans, ce n’est ni envisageable ni souhaitable. Il faut prendre en compte les spécificités de l’île et se projeter dans les approches modernes : la robotique, la télémédecine… Sans oublier l’alimentation, la mobilité, l’animation !

Maryse Duval : Après, le projet d’Ehpad n’est pas encore dans les cartons. C’est plutôt une vision du Département et de l’ARS. Nous commençons à trouver quelques personnes âgées isolées. De facto, des problèmes liés au vieillissement émergent. À terme, la structure médicalisée sera sans doute la solution la plus adaptée.

FI : Par contre, il va falloir réussir à trouver du personnel compétent dans les domaines du social et du médico-social, qui subissent une crise sans précédent en termes de recrutement… Preuve en est, Mlézi Maoré a actuellement 170 postes vacants…

Maxime Zennou : Les compétences ne sont pas toujours à la hauteur des besoins. Il faudrait largement amplifier les volumes d’étudiants stagiaires à nos métiers au sein de l’institut régional du travail social (IRTS). Le dispositif de formation doit suivre les évolutions en termes de développement des politiques publiques. En parallèle de la réflexion sur les équipements nécessaires sur le département, il faut anticiper le recrutement des professionnels de santé de demain.

Comores : le kofia, un patrimoine en danger ?

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L’apparition sur le marché de kofia « made in china » en ce mois de ramadan a relancé le débat sur la place de ce bonnet traditionnel qui a toujours fait partie du patrimoine  de l’archipel. Si certains rejettent la faute aux autorités les appelant  à labéliser le plus vite possible ce produit, dont la confection fait vivre des familles entières, d’autres pointent plutôt du doigt les commerçants qui les commandent et les services douaniers qui  laissent ces kofias contrefaits rentrer dans le pays.

Tout a commencé par une publication faite sur le réseau social Facebook. Il y a une semaine, un internaute a posté une photo d’un kofia qui à première vue n’a rien d’anormal. C’est en lisant la légende qui a accompagné l’image  que l’on se rend compte qu’il s’agit en fait d’un bonnet contrefait :   »  les chinois améliorent leur technique d’imitation de notre kofia national. Il serait peut-être temps  de créer un label autour de ce patrimoine « , a écrit l’auteur du post. il n’en fallu pas plus pour que l’opinion s’empare du sujet. Depuis, il ne se passe pas un jour sans qu’un débat ne s’invite sur la toile opposant les défenseurs de ce patrimoine national et ceux qui se réjouissent qu’un kofia moins onéreux puisse être accessible sur le marché.  C’est d’ailleurs auprès de cette classe sociale  que le kofia chinois trouve écho. Considéré comme un produit de luxe coûteux par certains, le kofia traditionnel comorien a vu son prix s’envoler au cours de ces dix dernières années. Seuls les hommes nouvellement mariés ont droit à des kofia, offerts par l’épouse. Sinon pour s’en acheter un actuellement,  il faut avoir au moins 200 euros et cela dépend aussi de la qualité. Profitant de cette situation, des commerçants n’hésitent pas à en faire des commandes surtout en cette période de ramadan. Il suffit de se rendre dans les marchés de Moroni ces derniers jours pour constater cela. Les acheteurs rencontrés sur place ( la plupart sont des jeunes ) reconnaissent l’importance de préserver ce patrimoine mais arguent-ils dépenser 200 euros pour un kofia est une « aberration » tenant compte de leurs train de vie .

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Onéreux

Anfane Mourdi, est de ceux-là et il a avancé ses raisons.  » Que voulez-vous que je fasse. Avec 15 euros, je peux m’acheter ce kofia. Ils sont beaux et moins chers. J’en profite. On connaît le salaire de base aux Comores. 200 euros c’est beaucoup d’argent pour un comorien. Comment une personne qui gagne 150 euros va-t-elle se procurer  un kofia traditionnel « , s’est justifié ce jeune juriste  assistant dans un cabinet de notaires.

Si nous sommes arrivés jusque-là, c’est aussi parce que les autorités ont failli.  » Il n’ y a jamais eu vraiment de politique culturelle dans le pays et beaucoup de gens y compris au ministère réduisent la culture aux musiques et danses traditionnelles« , déplore, Abdremane Wadjih, docteur en anthropologie.  Ce défenseur du patrimoine culturel national estime que ce manque de politique sectorielle ne date pas d’aujourd’hui hélas. « Depuis des années, le patrimoine culturel matériel et immatériel est en déliquescence sans que cela n’alerte les autorités compétentes. L’illustration la plus parfaite est la disparition des boutres« ,  complètera cet enseignant avant de conclure que le kofia chinois constitue une menace pour le kofia traditionnel dont l’aura avait dépassé les frontières.  » C’est tout un travail qui est prend un coup. Inonder le marché avec ces bonnets contrefaits ne nous rend pas service. Moi je ne gagne l’argent qu’en confectionnant des kofias. Je me prend en charge grâce à ce travail. J’espère que les autorités vont réagir« , lance, Mariama Ismael, la trentaine.

Labélisation, responsabilités partagées

Mistoihi Abdillahi lui tance un peu les artisans qui proposent des kofias non accessibles par plus de la moitié de la population.  » Pour quelqu’un u qui gagne 100 euros, il cherchera un raccourci car il n’a pas les moyens de débourser 300 euros pour un kofia« , résume ce docteur en sociologie qui invite tout le monde à protéger malgré tout notre patrimoine. A la question de savoir comment stopper l’hémorragie. Certains proposent d’entamer le processus de labélisation en inscrivant le kofia à l’Unesco comme l’ont fait de nombreux pays pour préserver leurs patrimoines.  Car s’il le pays avait réagi depuis 2010 , on en serait pas arrivés jusque-là pense Hissane Guy. Il y a douze ans, cette entrepreneure avait plaidé  pour la labélisation du Kofia. Malheureusement son cri d’alarme n’a jamais été entendu. Les conséquences se font donc ressentir aujourd’hui.  » Comme Oman protège son Kandu, l’Éthiopie son képi traditionnel,  le pays aurait pu en faire autant avec le kofia, à condition que l’État et la chambre de commerce s’impliquent« , croit savoir, Faridy Norbert , professeur d’histoire géographie, au lycée Said Mohamed Cheikh. A l’en croire, le kofia a été importé  de Zanzibar ( anciennement appelé Ungudja ) comme certains vêtements qui font désormais partie de notre patrimoine.  » Selon certains manuscrits et les tradition orales, il y a des habits traditionnels et des vêtements arrivés aux Comores après l’avènement de l’islam. Notre tradition vestimentaire est influencée donc par la culture islamique de la région, des pays du Golf persique et de l’Afrique de l’Est. Pour le kofia il a juste été amélioré avec une méthodologie propre des Comores  » a relevé, Faridy Norbert. S’agissant de situer les responsabilités par rapport à ces kofias « made in china », le professeur d’Histoire géographie citera d’une part les autorités, incapables selon lui de protéger la propriété intellectuelle et d’autre part les commerçants, qui veulent faire fortune rapidement en ayant recours à la reproduction industrielle car il n’y a pas que le kofia qui a été reproduit. Nous avons essayé d’avoir la réaction de la direction nationale de la culture sans succès. Le ministère ne s’est pas exprimé non plus jusqu’à présent.

145 étrangers en situation irrégulière renvoyés en une seule journée

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Lors de la journée du mardi 26 avril 2022, le service territorial de la police aux frontières était particulièrement mobilisé dans la gestion de la forte activité de ses unités opérationnelles à savoir l’interception en mer, dans la nuit, de trois kwassas kwassas par l’unité nautique, et des 55 interpellations de la journée en LIC terre par les policiers du GAO (groupe d’appui opérationnel) sur l’ensemble du territoire mahorais.

À cela s’ajoutait le traitement des interpellations effectuées la veille par la police nationale et la gendarmerie s’élevant à près de 80 étrangers en situation irrégulière dont la plupart n’avait pas pu être éloignée en raison des différents recours auprès des instances judiciaires et administratives. En définitive, ce sont donc 145 ESI qui étaient reconduits par voie maritime vers les Comores.

Pour mémoire, la police nationale de Mayotte n’avait pas réalisé un volume d’éloignement aussi élevé, sur une seule journée, depuis la mise en place des tests PCR rendus obligatoires sur décision du gouvernement de l’Union des Comores le 20 mai 2021.

Le flash infos du jour

Flash infos Mayotte du Mardi 24 juin 2025
Mardi 24 juin 2025

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Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes