Le rectorat, le conseil départemental et l’association des maires de Mayotte s’associent pour l’organisation d’un séminaire de mise en place d’une gouvernance partenariale afin de soutenir le plan de développement du périscolaire, le jeudi 18 août à 9h, salle Samuel PATY du rectorat.
Le Département initie le projet, avec le soutien des partenaires, de réaliser un état des lieux, de fixer des orientations stratégiques et d’élaborer une feuille de route concertée et partagée avec l’ensemble des parties prenantes de l’offre de périscolaire à Mayotte. Des rencontres s’en sont suivies, tout au long du premier semestre 2022, proposées par le responsable de l’académie, Gilles Halbout, à chacun des maires, dans le but de finaliser ensemble leurs « projets éducatifs territoriaux ».
Le projet éducatif territorial (PEDT) formalise une démarche permettant aux collectivités territoriales volontaires de proposer à chaque enfant un parcours éducatif cohérent et de qualité avant, pendant et après l’école, organisant ainsi, dans le respect des compétences de chacun, la complémentarité des temps éducatifs.
Il s’agit d’un projet d’envergure qui vise à offrir les meilleures conditions de réussite à la jeunesse, à développer et à structurer une filière économique tout en soutenant l’ensemble des partenaires institutionnels et la société civile impliqués par cette compétence.
Sont conviés à cette présentation du plan de développement de l’offre périscolaire l’ensemble des acteurs des politiques éducatives du territoire (les maires, la caisse de sécurité sociale de Mayotte, les services de l’État, le centre national de la fonction publique territorial, Pôle emploi, la mission locale, les représentants des parents d’élèves, les représentants des fédérations populaires, les représentants du mouvement sportif, les acteurs de l’accompagnement sur le territoire).
Mamoudzou organise la première édition des Journées du vivre-ensemble les vendredi 19 et samedi 20 août 2022. Cosmopolite, la commune abrite de nombreuses communautés ainsi qu’une population riche de cultures variées. En organisant cet événement, la ville chef-lieu propose aux différentes communautés de se rencontrer et de se faire connaître.
Le temps fort de ces journées sera la conférence « Mieux comprendre la société mahoraise », animée par l’auteur et conférencier Salim Mouhoutar et l’historien et archiviste Inssa De N’Guizijou. Le sport, vecteur de valeurs fédératrice et de fraternité, joue un rôle déterminant et favorise la cohésion. À l’occasion de cette première édition, la ville inaugurera l’école municipale de l’excellence sportive de Mamoudzou. Enfin, vivre-ensemble est également synonyme de respect de l’autre et de son environnement. Évoluer dans un espace public propre contribue à la santé publique et à la protection de la biodiversité.
Vendredi 19 août : conférence sur le thème « Mieux comprendre la société mahoraise », animée par l’auteur et conférencier Salim Mouhoutar et l’historien et archiviste Inssa De N’Guizijou, à 9h à la MJC de Mamoudzou, clôture de la matinée par une prière œcuménique à 11h30, puis inauguration de l’école municipale de l’excellence sportive à 15h à la MJC de M’Tsapéré. Samedi 20 août : nettoyage collectif du front de mer et plantation de l’arbre du vivre-ensemble à partir de 7h à côté du parc Mahabou.
Les premiers affrontements ont eu lieu, vers 11h, à proximité des pompiers.
Des barrages enflammés ont compliqué le passage des véhicules par Kawéni, ce mercredi. En fin de matinée, une opération de la police aux frontières a mis le feu aux poudres et déclenché la réaction de plusieurs centaines de jeunes.
Les fumées des grenades lacrymogènes ont rempli l’air de Kawéni, ce mercredi. En réaction à une nuée d’interpellations de personnes en situation irrégulière de la part de la police aux frontières, des jeunes de Kawéni s’en sont pris aux forces de l’ordre. « Ils n’ont pas supporté ces interpellations. Ils ont enflammé des poubelles et du mobilier urbain qu’ils ont placés sur plusieurs points de la chaussée », indique le commissaire Laurent Simonin, directeur territorial de la police nationale (DTPN). Celui-ci dénombre « 300 émeutiers » au plus fort des affrontements, qui ont débuté devant le bâtiment des pompiers, vers 11h. À court de grenades lacrymogènes, les policiers ont alors dû redescendre vers le rond-point SFR pour attendre des nouvelles munitions arrivant de Petite-Terre. Pendant ce temps, « les émeutiers ont pulvérisé les vitres des voitures garées sur le parking de l’espace Corralium », raconte le commissaire.
Les policiers ont dû faire face à plusieurs centaines de jeunes.
Les résidus des barrages bloquent la circulation
Ces affrontements n’ont pas été sans conséquences sur le trafic routier de l’île. Une déviation a été rapidement mise en place aux ronds-points Méga et SFR pour éviter que les automobilistes soient pris entre deux feux. Le rétablissement de la circulation a été d’autant plus difficile que le mélange déchets-mobilier urbain a fortement détérioré la route et nécessité l’intervention des pompiers.
Le mélange déchets-mobilier urbain a endommagé la chaussée, retardant la remise en circulation sur la route nationale.
Aucune interpellation n’a pu être effectuée lors des premières rixes, mais elles pourraient être nombreuses dans les jours à venir, estiment les policiers.
Estelle Youssouffa demande « de reprendre le terrain »
La députée de la première circonscription de Mayotte a réagi par un communiqué aux récentes émeutes de Kawéni et à l’incendie des bâtiments de la communauté de communes de Petite-Terre (voir par ailleurs). Elle demande au gouvernement français « de ramener par tous les moyens l’ordre public et la paix à Mayotte : nous ne pouvons plus endurer cette terreur, la peur doit changer de camp et la République reprendre le terrain laissé aux voyous ».
Concernant le deuxième fait, elle souhaite « une réponse forte et concrète de l’État face à la destruction cette nuit des bureaux de l’intercommunalité de Petite-Terre ». « La population est toujours quasiment seule face aux vandales qui opèrent dans l’impunité totale, parfois à quelques dizaines de mètres des bâtiments des forces de police et de gendarmerie », fait-elle remarquer.
Place Zakia Madi : les réfugiés africains délogés par la police
Depuis samedi dernier, plusieurs familles de ressortissants africains s’installent de manière régulière sur la place Zakia Madi, à Mamoudzou (voir Flash Infos de mercredi). Originaires pour la plupart d’Afrique de l’Est, ils dénoncent leurs conditions de vie et demandent un meilleur traitement de la part des autorités françaises. Ce mercredi, vers 15h, une nouvelle intervention policière a permis de libérer la place. Toutefois, à chaque fois, les réfugiés finissent par y revenir.
Le "mawlida shenge" est inscrit au patrimoine culturel immatériel du ministère de la culture depuis le 27 juin 2022.
Le 27 juin dernier, la direction générale des patrimoines et de l’architecture du ministère de la Culture a inscrit le « mawlida shenge » (une pratique sociale et spirituelle de tradition soufie comprenant toute une organisation sociale, du chant, de la musique, de la danse pouvant aller jusqu’à la transe) à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel. Une grande première pour le 101ème département et surtout une immense fierté pour ceux qui ont porté cette reconnaissance à l’échelle nationale. Entretien avec Zouhourya Mouayad Ben, la quatrième vice-présidente du conseil départemental en charge des sports, de la culture et de la jeunesse, et Abdoul Karim Saïd, le directeur du Muma (Musée de Mayotte).
Flash Infos : Le « mawlida shenge » a rejoint fin juin la liste du patrimoine culturel immatériel. Comment s’est déroulée cette démarche ? Et pourquoi avoir proposé cette pratique sociale et spirituelle de tradition soufie ?
Abdoul Karim Saïd : Tout a commencé en 2019 sur une idée de Thomas Mouzard, chargé de mission pour le patrimoine culturel immatériel au ministère de la Culture, qui est venu en mission à Mayotte dans le but de nous sensibiliser les principaux intéressés à cet enjeu et à l’inscription. Il a alors formé une quinzaine de personnes. Une semaine plus tard, il a contacté Éric Alendroit qui a l’habitude de travailler avec La Réunion et qui a déjà inscrit « le maloya » par le passé, pour lui proposer d’inclure dans ses formations des agents de Mayotte. Il est ensuite venu deux fois sur le territoire pour la rédaction des fiches. Celle du « mawlida shenge », rédigée par Achoura Boinaïdi, la cheffe de service en charge de la recherche et de la conservation au Muma, a duré un an et demi en comptant une dizaine d’aller-retour entre nous et les personnes filtres et a été déposée en novembre 2021. Puis, nous avons reçu un avis favorable au début de l’année 2022.
Zouhourya Mouayad Ben : Cette nomination est une très bonne nouvelle pour Mayotte dans son ensemble. Les Mahorais l’attendaient depuis longtemps puisque c’est une manière d’honorer nos anciens. En recevant la notification, j’ai immédiatement pensé à nos parents et à nos grands-parents qui ont pratiqué ce chant et cette danse religieux. Je suis très émue rien qu’en en parlant, c’est magnifique… C’est tout simplement une chance énorme dans le sens où cela permet de parler de l’île autrement que sous la coupe de la violence et de l’immigration clandestine.
FI : Il s’agit ici du premier élément du patrimoine de l’île à figure dans la liste du PCI du ministère de la culture. Concrètement, qu’est-ce que cela peut changer pour Mayotte ?
Z. M. B. : Il y a cette reconnaissance aussi bien à l’échelle nationale que régionale dans le sens où nous apportons notre richesse culturelle à la France. Il y aura un peu plus de visibilité pour notre territoire. Les potentiels touristes qui chercheront notre destination sur Internet apprendront que le « mawlida shenge » est une pratique culturelle et spirituelle de Mayotte qui rassemblent des hommes et des femmes, même s’il y a une petite séparation entre les deux groupes. Assurément, cela va nous apporter une ouverture vers l’internationale !
FI : Plus largement, le département a-t-il l’ambition de présenter d’autres dossiers dans un avenir plus ou moins proche ?
Z. M. B. : Nous avons au sein du Département d’autres dossiers en cours, notamment celui concernant le lagon qui est l’un des plus beaux du monde. Même si nous rencontrons quelques difficultés, il se trouve déjà entre les mains du ministère de la culture.
A. K. S. : Au niveau du Muma, nous comptons présenter prochainement le « debaa » (un mélange de danse, de musique et de chant traditionnels pratiqué exclusivement par les femmes). Nous sommes actuellement à 80% de la rédaction. C’est un travail de longue haleine, cela ne se fait pas en un claquement de doigts puisqu’il faut répondre à un cahier des charges précis dans lequel nous revenons sur l’historique de la pratique, sur sa fonction, sur son rôle, sur les différentes communautés mobilisées, celles qui la jouent et celles qui en bénéficient. Sans oublier les faiblesses et les risques de disparition. Il y a énormément de rubriques à renseigner, il faut que tout soit cohérent !
Toute personne intéressée peut présenter une fiche, des gens comme vous et moi, des associations, des praticiens… C’est le cas pour le « mbiwi » qui est actuellement en phase d’études et le « shigoma » qui est en cours de rédaction.
Z. M. B. : Nous avons énormément de chants et de danses qui ne demandent qu’à être valorisés et à être reconnus aux yeux de tous !
Les trois préfabriqués n’ont pas résisté au feu. Les serrures des bâtiments adjacents ont même fondu à cause de la chaleur.
Trois préfabriqués sont partis en fumée, tôt ce mercredi matin, sur le site principal de la communauté de communes de Petite-Terre. Situés près du stade de Pamandzi, les locaux ont été également fouillés pendant la nuit. Une plainte a été déposée à la gendarmerie, par le président de la collectivité, Saïd Omar Oili.
Les préfabriqués complètement éventrés témoignent de la violence du feu. Dans la nuit de mardi à mercredi, un incendie a ravagé les trois locaux de la communauté de communes de Petite-Terre. Le bureau du directeur du cabinet, celui du Spanc (service public d’assainissement non collectif) et les services techniques étaient côte à côte sur le site principal de l’intercommunalité. Il ne reste que du mobilier calciné aujourd’hui. Un incendie dont l’origine pourrait être volontaire : d’autres bâtiments ayant été visités au cours de la même nuit. La gendarmerie scientifique était présente toute la matinée pour déterminer les causes et retrouver des indices menant à d’éventuels auteurs.
Les barreaux du service des finances ont été sciés pendant la nuit.
Une plainte déposée le matin-même
Sur les portes d’autres services, des traces d’effractions ont été relevés, mais sans confirmation que les cambrioleurs aient pu y entrer. Seul le bureau des finances et de la commande publique a été assurément fouillé. « Ils ont scié les barreaux », explique Denis Chopin, le directeur général des services de la collectivité. Il confirme que son président, Saïd Omar Oili, a bien déposé plainte le matin-même à la gendarmerie.
La gendarmerie a procédé aux constatations, toute la matinée, ce mercredi.
Ce n’est pas la première fois que le site est sujet aux cambriolages. Le directeur général des services déplore le vol de son ordinateur portable il y a quinze jours. S’il n’y a pas de gardiens, des caméras de surveillance sont censées dissuader les intrusions dans les locaux. Les services municipaux de Pamandzi, en contrebas, sont aussi régulièrement ciblés, regrettent les agents.
En attendant qu’une solution soit trouvée, le personnel pénalisé par l’incendie, et dont une partie est encore en vacances, partagera d’autres locaux de l’intercommunalité, annonce le directeur.
« Un sabotage » estime le président de l’association des maires
Lui-même membre de la communauté de communes en tant que maire de Pamandzi, Madi Madi Souf a réagi avec sa casquette de président de l’association des maires. Il « condamne avec gravité l’incendie volontaire », parlant même de « sabotage ». Il reconnaît que « la Petite-Terre vit des moments très difficiles ces derniers temps », rappelant le cambriolage récent d’une bijouterie, les vols au magasin Azad et de la soixantaine de voitures endommagés dans sa ville, la semaine dernière. « Cette situation chaotique, peut-être orchestrée par une bande de voyous qui s’amuse à semer la terreur chez nous, impacte fortement la vie quotidienne des gens et ne doit pas rester impunie », fait-il valoir.
Après neuf ans d’existence, l’association Chiconi FM monte d’un cran avec la création d’une chaîne de télévision émise sur la TNT. Elle se veut différente des autres en jouant sur la proximité avec la population. Chiconi FM-TV est désormais accessible sur le canal 10 de la TNT.
Depuis ce 16 août, Chiconi FM-TV vient s’ajouter aux deux autres chaînes locales. Il s’agit d’un projet datant de 2017 qui se concrétise après que l’association a répondu à un appel à projets de l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique. « C’était en juin 2021 et en décembre de la même année, nous avons eu les autorisations pour diffuser sur la TNT », précise Adolph Marssel, le président de l’association Chiconi FM. En réalité, la chaîne est déjà diffusée en continu sur le site www.chiconifm.fr. Passer sur la TNT est la réalisation d’un rêve pour les huit membres actifs de la structure. Cependant, il faut s’attendre à quelques chamboulements. « Depuis que nous sommes passés sur la TNT, nous sommes obligés de diffuser de manière craquée sur le site car il faut répartir le débit. C’est-à-dire que ceux qui regardent sur le web verront une image pas nette », avertit celui qui occupe également le poste de responsable de la programmation. Il assure cependant travailler d’arrache-pied pour y remédier.
Pour Adolph Marssel et ses collaborateurs, l’objectif est de se différencier des autres chaînes locales en étant proche de la population. « Nous irons à sa rencontre, nous échangerons avec elle pour lui proposer des contenus qui lui correspondent », assure-t-il. Et pour cela, il est primordial pour lui de proposer des programmes entièrement en shimaoré et en kibushi. Il s’agirait d’une première sur le territoire puisqu’aucune autre chaîne ne le fait. « Nous aurons des émissions de divertissement, centrés sur la culture mahoraise », précise Adolph Marssel. Et pour financer le tout, Chiconi FM-TV aura besoin de 40.000 euros par an.
Neuf ans au service des auditeurs mahorais
Si la chaîne de télévision est nouvelle, Chiconi FM existe depuis mars 2013. Au début, la radio était exclusivement diffusée sur le site de l’association et sur ses réseaux sociaux. « Nous sommes la première radio web de Mayotte ! » selon son président. Fort de leur succès, les membres de la structure veulent aller encore plus loin et entrent dans la cour des grands. « Nous avons vu les choses évoluer, la population était en demande et cela nous a incités à nous développer », se rappelle le président. En 2015, ils répondent à un appel à projets pour orienter la diffusion de la radio vers la voie hertzienne. Il a fallu attendre deux ans pour que le CSA de l’époque donne les autorisations d’émettre. En 2017, Chiconi FM arrive sur les ondes à travers la fréquence 104.5, mais seulement du côté ouest de Mayotte, au nord et au sud. « Pour le reste du territoire, ça va venir. Nous serons prochainement diffusés du côté de Mamoudzou, Dembéni, Pamandzi », annonce Adolph Marssel.
Avec la création de la chaîne de télévision, c’est deux fois de plus de travail pour toute l’équipe, mais ils assurent ne pas être inquiets. « Nous nous entourons de bonnes personnes, des gens de confiance. En plus, il n’y a pas de surcharge de travail grâce à la technologie. Nous avons des jeunes motivés qui nous font part de leur savoir-faire », indique le représentant de l’association. En effet, tout est programmé à l’avance et la diffusion se fait toute seule, que ce soit en radio ou en télé. Prochaine étape ? Négocier avec les opérateurs présents à Mayotte pour qu’ils intègrent Chiconi FM-TV dans leurs listes de chaînes.
Le conseil économique, social, et environnemental de Mayotte (Cesem) a tenu à réagir au décès de notre confrère et ancien collègue Faîd Souhaïli, survenu dans la nuit de samedi à dimanche (voir Flash Infos de mardi). « Monsieur Abdou Dahalani, président du conseil économique, social et environnemental de Mayotte, ainsi que les membres de l’institution, partagent le profond chagrin des Mahoraises et Mahorais avec la disparition de Faïd Souhaïli. Père de famille, journaliste aux talents unanimement salués par la profession et fervent défenseur du monde associatif, il nous lègue ses grandes qualités humaines », loue l’instance mahoraise.
Le samedi 20 août, à 15h, à l’école Longoni primaire, aura lieu un défilé sur l’évolution du mariage à Mayotte. En effet, durant les deux mois de vacances, une centaine de jeunes venant des quatre coins de l’île a été mobilisée autour de la thématique « Mariage d’hier et d’aujourd’hui ; entre tradition et modernité ». L’objectif était de faire réfléchir et prendre conscience des origines et influences multiples de notre culture. Mais également de réaliser qu’une culture n’est pas figée, sinon elle disparaît.
Basée à Longoni et existante depuis 2016, l’association a pour principal but de faire découvrir la richesse du patrimoine naturel et culturel de Mayotte aux habitants afin de se l’approprier pour mieux la protéger. Ainsi, elle s’occupe des jeunes pendant les vacances scolaires et hors vacances scolaires en favorisant leur épanouissement tout en les incitant à la protection de leur environnement. La structure a mis en place, cette année, le projet « Lire et s’exprimer ». Il s’agit d’un projet en trois phases : séjour de vacances pour les 6-13 ans, cours d’alphabétisation pour 30 parents et un accompagnement scolaire pour 24 enfants de 6 à 10 ans. Le théâtre, le chant, la danse, la photographie sont les disciplines qu’on peut y retrouver.
Absent depuis 2019, le concours de Miss Salouva a repris ses droits, samedi dernier, sur le parvis du comité de tourisme de Mamoudzou. Dans cette nouvelle édition, les huit jeunes femmes ont passé davantage de temps ensemble pour apprendre à se connaître et préparer les quatre tableaux mettant en valeur le vêtement typique de la femme mahoraise. Parmi elles, c’est Kheyra Attoumani, âgée de 20 ans et originaire de Mamoudzou, qui prend la suite de Rowena Montchéry, détentrice exceptionnellement du titre pendant trois ans à cause de la crise sanitaire. Mounia Radjabou, 21 ans et représentant de M’Tsamboro, est sa première dauphine. Étudiante domiciliée à Chiconi, Radhua Rachid prend la troisième place du concours.
Plusieurs quartiers ou rues de Dzaoudzi sont concernés par une interruption du réseau potable, ce mercredi, de 9h à 14h. Celle-ci permettra aux agents de la SMAE « de réaliser des travaux d’entretien sur le réservoir 1500 de Pamandzi », annonce la société mahoraise des eaux, via un communiqué. Le quartier de La Vigie, la rue de l’Antenne, la route de Moya, la rue de la Cetam et la rue Darssalama connaîtront une coupure.
L’entreprise conseille aux usagers de « veiller à la fermeture de tous les robinets de l’habitation et de laisser couler l’eau durant les premières minutes tout doucement », de « laisser couler l’eau ensuite jusqu’à ce qu’elle soit claire (en la récupérant dans un récipient pour un usage autre qu’alimentaire) » et de « faire bouillir l’eau pour des usages alimentaires (boissons, cuisine) dans la première demi-journée suivant la remise en eau ».
Depuis le samedi 13 août, des réfugiés d’origine africaine campent sur la place Zakia Madi à Mamoudzou. Des hommes et des femmes accompagnés de leurs enfants vivent sur cet espace iconique pour mettre en lumière leur désarroi et leurs conditions de vie.
Les enfants courent et jouent ensemble, pendant que leurs mères font la vaisselle et que les pères les surveillent, assis sur un muret non loin. Cette scène a l’air banale, sauf que ce n’est pas le cas puisqu’elle ne se déroule pas dans l’intimité d’un foyer, mais sur une place publique à Mamoudzou. La place Zakia Madi, dans la commune chef-lieu, a été transformée en camping sauvage depuis le week-end dernier par des réfugiés et des demandeurs d’asile africains. Les femmes plus âgées sont allongées sur des matelas délabrés, installés à même le sol. Certaines somnolent pendant que les autres veillent sur un nourrisson d’à peine trois semaines, endormi sur une natte verte. Sa mère dit n’avoir nulle part où aller… Et même si elle sait que ces conditions sont dangereuses pour un nouveau-né, elle préfère rester avec sa communauté et dormir dehors. Les hommes discutent à l’écart pendant que d’autres femmes sont « parties chercher à manger » pour les enfants, indiquent-ils. En réalité, elles sont parties demander un peu d’argent aux passants afin d’acheter de quoi se nourrir.
Certains toquent aux portes pour pouvoir faire une toilette. Ceux qui peuvent se le permettre payent les 50 centimes nécessaires pour utiliser les toilettes publiques situés à côté de la place. Quant aux enfants… « On creuse un trou pour qu’ils puissent faire leurs besoins puis on le recouvre », avoue Jacques, l’un des pères. Encore insouciants, les enfants ne semblent pas réaliser la dureté de la vie qu’ils mènent. Ils rient aux éclats et jouent au loup comme des jeunes de leur âge, à une différence près : ils n’ont plus de toit où s’abriter. Ces réfugiés et demandeurs d’asile vivent de cette manière depuis des jours, quand ils ont décidé de camper dans ce lieu public, pour mettre en évidence leurs conditions de vie. Selon eux-mêmes, ils seraient 200 à camper sur cet endroit. Un chiffre impossible à confirmer puisqu’en journée ils s’éparpillent pour chercher de quoi survivre.
Rejetés, traités comme des poubelles
Ces personnes viennent de différents pays de l’Afrique de l’Est. Beaucoup sont à Mayotte depuis plusieurs années, mais leur situation n’évolue de manière positive. « Je suis arrivé à Mayotte en 2017 et je n’ai jamais eu le droit de travailler. Je bricole à gauche à droite, mais rien de concret », raconte Shabani qui campe également sur la place Zakia Madi avec sa femme. Ce dernier n’a plus aucun espoir, il ne compte plus sur les associations humanitaires censées les aider. À l’image de nombreux réfugiés et demandeurs d’asile, Shabani et sa femme étaient auparavant aidés par Solidarité Mayotte. Ils étaient logés quelques mois et recevaient 30 euros par mois pour vivre. « Comment voulez-vous que nous vivions avec un euro par jour ? », s’indigne-t-il. Contactée à plusieurs reprises, l’association n’a pas donné suite à nos sollicitations. De son côté, le jeune homme désire juste avoir l’autorisation de travailler pour pouvoir aller de l’avant.
Shabani, Jacques et tous leurs amis tiennent le même discours : ils se disent victimes de racisme. « Nous sommes victimes de racisme dans les associations, quand nous cherchons du travail, et même dans les taxis ! Les gens ne veulent pas s‘asseoir à côté de nous », affirme Jacques qui dit regretter parfois d’être venu à Mayotte. « Ici nous sommes rejetés, traités comme des poubelles », ajoute-t-il, avec une pointe de déception dans sa voix.
Régularisé, Jacques travaille désormais dans une entreprise connue à Mayotte. S’il est dans la rue, c’est purement par solidarité. L’objectif selon eux est de faire valoir leurs droits. « Nous voulons savoir pourquoi nous ne sommes pas traités de la même manière que les réfugiés qui sont dans les autres départements de France ou en Europe ? Nous discutons avec eux et nous réalisons qu’ici nous sommes considérés différemment », insiste Jacques. L’exemple flagrant est le traitement consacré aux mineurs. Beaucoup d’entre eux ne vont pas à l’école car les démarches d’inscription sont fastidieuses. « Quand nous voulons les inscrire, on nous demande leurs actes de naissances, mais nous avons tout laissé chez nous et aujourd’hui en tant que demandeur d’asile, nous n’avons pas le droit d’avoir de contact avec notre pays d’origine », explique Serge, un père de famille. Et lorsque certains ont la chance d’être inscrits, ils ne peuvent pas se rendre à l’école par manque de moyens. « Les fournitures scolaires de mon fils coûtent plus de 80 euros ! Je n’ai pas l’argent pour les lui acheter. Je ne sais pas s’il ira à l’école à la rentrée », continue Serge.
Les campeurs sont décidés à rester sur la place Zakia Madi de manière indéterminée jusqu’à ce que les autorités trouvent une solution. La police nationale a essayé de les déloger à plusieurs reprises, en vain.
Suite à la suppression de son officine de l’annuaire de l’ordre des pharmaciens le 6 juillet dernier, Mirasse Gataa, la pharmacienne titulaire de la pharmacie des Badamiers, s’était résolue à fermer définitivement boutique le 15 juillet. Cependant, devant le désarroi de ses huit salariés et de sa propre situation financière délétère, elle a finalement décidé de rouvrir en se spécialisant dans la parapharmacie et la santé naturelle dès le 1er août. En parallèle, elle s’est résolue à reprendre le combat auprès de l’agence régionale de santé pour récupérer une nouvelle licence.
Dans notre édition du 18 juillet dernier, nous avions informé nos lecteurs de la fermeture définitive de la pharmacie des Badamiers située en Petite-Terre. La suppression de l’officine de l’annuaire de l’ordre des pharmaciens ayant engendré une interdiction de vendre des médicaments. Mirasse Gataa n’a alors pas vu d’autres solutions à l’époque que de fermer définitivement boutique. « Après réflexion et une fois le coup dur encaissé, j’ai finalement résolu de rouvrir en me spécialisant dans la parapharmacie et la santé naturelle le 1er août dernier. En effet, une fermeture totale de l’établissement aurait mis mes huit salariés au chômage total et ne m’aurait pas permis de conserver mon local », confie-t-elle. La vente des médicaments représentait toutefois 70% de son activité et le manque à gagner pour la pharmacie des Badamiers est énorme ! La pharmacienne titulaire a pourtant décidé, une fois passé le premier mouvement de découragement, de rouvrir son établissement tout en continuant à se battre pour récupérer sa licence auprès de l’agence régionale de santé
Encore quatre mois à attendre pour statuer du sort de la pharmacie des Badamiers
Après sa fermeture le 15 juillet dernier, elle a enfin reçu la réponse tant attendue de l’ARS concernant son dossier de demande de récupération de licence. L’institution de santé publique lui a expliqué que, comme l’ordre des pharmaciens avait radié son officine de son annuaire, il était caduc et qu’il fallait donc reprendre la procédure depuis le début ! Un véritable cauchemar kafkaïen ! La jeune femme ne s’est toutefois pas laissé démonter par la nouvelle et a réclamé une attestation de carrière auprès de l’ordre afin de pouvoir déposer une fois de plus son dossier auprès de l’ARS.
Entre temps en effet, d’autres pharmaciens ont profité de la situation pour déposer eux aussi des demandes de créations d’officine à Labattoir, qui doivent donc être examinées par l’ARS. La création d’officine obéissant à un quota strict de population (une pour 7.000 habitants), la place occupée jadis par la pharmacie des Badamiers fait l’objet de convoitise. Mirasse Gataa doit donc attendre encore quatre mois la réponse de l’ARS pour savoir si elle pourra récupérer sa licence et pouvoir à nouveau vendre des médicaments. En attendant, elle fait « contre mauvaise fortune bon cœur ». « Nous organisons également des ateliers de sensibilisation à la santé avec nos patients pour conserver une stimulation intellectuelle », précise la jeune femme qui a fait une demande de chômage partiel pour ses huit salariés auprès de la préfecture et est encore à ce jour en attente d’une réponse.
La pharmacie des Badamiers n’aura donc finalement complètement fermé ses portes qu’une dizaine de jours, le temps de rendre les médicaments aux grossistes et de détruire ceux qui ne pouvaient pas être restitués. En tout cas, un nouvel espoir se dessine pour l’établissement. Reste à savoir si l’ARS ne décidera pas d’accorder la licence remise en jeu à un autre pharmacien souhaitant créer une nouvelle officine à Labattoir… Affaire à suivre donc !
Une enquête menée auprès de professionnels du tourisme par l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte dresse la conjoncture de ce secteur d’activité pour le mois de juin 2022. Si la fréquentation des établissements est supérieure par rapport à l’année précédente, la clientèle étrangère semble plus réticente à l’idée de rejoindre le 101ème département.
Dans le cadre d’une enquête menée auprès de cinquante professionnels du tourisme de l’île (31% du panel interrogé), l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte dresse la conjoncture de ce secteur pour le mois de juin. Cette note permet d’évaluer la fréquentation et l’activité, mais aussi de déterminer l’origine et la typologie de la clientèle, sans oublier de faire un point sur les réservations à venir.
96%. Sur les cinquante structures interrogées, 96% déclarent avoir été ouvertes au cours du mois de juin, synonyme de début de saison touristique. « Les professionnels du tourisme affichent un bon taux d’ouverture », indique dans sa note l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte. Seules deux d’entre elles se trouvaient en reprise ou en lancement d’activité au moment de l’enquête.
62%. La fréquentation est jugée supérieure ou égale par 62% des répondants par rapport au mois de juin 2021. Sans grande surprise, ce sont les hébergements qui s’en sortent le mieux (supérieure à 42%) parmi les répondants. Toutefois, l’ensemble des professionnels du tourisme ne jouissent pas du même sentiment. En effet, la position géographique sur le territoire peut jouer des tours : 100% de ceux situés dans la communauté d’agglomération du grand nord déplore une récession… « Cela s’explique par une forte vague d’insécurité dans le nord de l’île au cours du mois dernier. »
Par ailleurs, l’heure est à l’optimisme en comparaison à la même période en 2019. Les intercommunalités de la 3CO et de Petite-Terre sont les territoires qui affichent les plus fortes hausses : 80% pour l’un et 70% pour l’autre ! « Nous pouvons observer une fréquentation supérieure pour 75% des activités, 60% des restaurants et 56% des hébergements. »
73%. Qui dit plus de fréquentation, dit plus de boulot. En d’autres termes, 73% des professionnels estiment avoir eu une activité supérieure ou équivalente à celle du mois de juin 2021. Encore une fois, les hébergements tirent leur épingle du jeu (supérieure à 41%), contre 30% dans son ensemble. Par contre, le panier moyen n’évolue pas d’un iota chez 59% des touristes. Signe que l’inflation provoquée par le conflit en Ukraine se ressent bel et bien dans le porte-monnaie.
41%. C’est le pourcentage de répondants qui avouent ne pas avoir vu de touristes étrangers dans leur établissement au moment du questionnaire. « Ce chiffre traduit le fait que [cette] clientèle a encore du mal à se diffuser chez tous les professionnels du territoire », prévient l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte. Plus largement, les Réunionnais (-36%) et les métropolitains (-31%) boycottent également la destination. Heureusement, la hausse des individuels (+31%) et des locaux (+26%) permet de pallier l’absence de ce public originaire de l’extérieur de l’île.
25%. Un quart de la clientèle ayant fréquenté le panel est mahoraise ! Suivie de près par celles en provenance de métropole (24%) et de La Réunion (23%). Loin derrière, nous retrouvons l’archipel des Comores (7%), l’Île Maurice (7%), Madagascar (7%) et le reste du monde (7%). Information importante qui caractérise le tourisme à Mayotte depuis la nuit des temps : nous recensons principalement deux types de clientèles. La première est affinitaire (des proches ou des amis de personnes installées à Mayotte) (38%) et la seconde est sur le territoire pour un motif d’affaires (37%).
78%. Le niveau de réservations en août ne s’avère pas très élevé lors du pointage de juin (38% des professionnels le juge faible et 40% le caractérise comme moyen). « Cela s’explique surtout par le fait que la clientèle s’y prend de plus en plus tard, principalement pour les activités et la restauration », précise l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte à l’occasion de cette enquête. « Les mois à venir permettront de dire si cette tendance se confirme. »
50%. Selon l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte, les structures essayent de s’adapter aux nouveaux comportements de leur clientèle : réservations et annulations de dernière minute, baisse de la durée des séjours… Le climat autour de l’insécurité, surtout dans le nord de l’île comme dit précédemment, n’a pas permis à certains d’exercer pleinement leur activité. « Presque un professionnel sur deux a connu des difficultés de recrutement en ce début de saison touristique. » Conséquence : les professions les plus touchées sont celles de la restauration (71% des répondants) et les prestataires (57%).
En passant par un service civique au sein de l’association Mangrove Environnement, Ridjali Hilda et Saïd Grondin ont le temps de peaufiner leurs projets professionnels.
En service civique depuis moins d’un an chez Mangrove Environnement, une association qui a pour objectif d’aménager et de protéger la mangrove du front de mer et ces alentours, Saïd Grondin, 20 ans, et Ridjali Hilda, 19 ans, participent à la sensibilisation des ces écosystèmes, chacun à leur manière. Outre l’acquisition de compétences, cette expérience leur permet de mettre un pied dans la vie active. Retrouvez tous les mercredis notre série sur les petites mains des associations ou des entreprises sociales et solidaires.
Située à Tsimkoura, l’association Mangrove Environnement œuvre pour la protection des mangroves et donne l’opportunité aux jeunes d’engranger de l’expérience sous la forme de service civique. C’est le cas de Saïd Grondin, âgé de 20 ans, et Ridjali Hilda, 19 ans. D’un naturel timide, le premier est rentré dans la structure il y a un an. Après avoir effectué son certificat d’aptitude professionnelle Construction bois au lycée de Chirongui, il avait envisagé d’effectuer une formation dans le transport, un projet qui n’a pas abouti pour des raisons financières. « J’ai découvertl’association grâce à mon oncle Saïd Boina car je cherchais du travail. Pour moi, le service civique permet de ne pas s’ennuyer en restant à la maison », avoue-t-il.
Content de travailler dans un cadre associatif, il effectue différentes missions. « Nous allons ramasser les déchets dans la mangrove, nous plantons des palétuviers et nous proposons également des prestations kayak. Je me sens vraiment bien ici, je m’amuse tout en travaillant », déclare le jeune homme. Cette façon ludique de faire de la protection de l’environnement lui plaît. Accompagnés de plusieurs camarades dans cette expérience professionnelle, ils se soutiennent mutuellement.
« Ici, on apprend beaucoup de choses »
Détentrice d’un baccalauréat professionnel en gestion et administration, Ridjali Hilda a également rejoint Mangrove Environnement il y a un an. Elle s’y occupe de la partie administrative. « Plusieurs personnes m’évoquaient de l’association. Une amie m’a parlé des différentes activités que nous pouvons faire ici et je me suis dit pourquoi ne pas aller voir », affirme la jeune demoiselle, elle aussi en contrat service civique. Reconnaissante, elle est consciente des différentes compétences qu’elle a pu acquérir et qui lui seront favorables dans l’avenir. « Je gère les devis, les factures et je réponds au mail. Ici, nous apprenons beaucoup de choses concernant la mangrove, mais aussi dans l’agriculture », dit-elle.
À la fin de son contrat, Ridjali Hilda a déjà une idée de quoi son avenir sera fait. « Je compte passer une formation de secrétaire médicale à Passamaïnty », avoue la jeune femme. Preuve que de la mangrove, de jolis parcours de vie peuvent émerger.
Forces de propositions dans le domaine culturel, socioculturel et socioéducatif, les centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (Ceméa) de Mayotte veulent reconquérir l’espace laissé vide dans la prise en charge et l’encadrement de la jeunesse sur l’île. À la lumière des récentes assises sur la parentalité dont les actes viennent d’être publiés, ils veulent offrir une nouvelle alternative contre la délinquance juvénile sur notre territoire. Archimède Saïd, l’un de ses fondateurs, dresse un bilan de trente années d’activité en faveur de la citoyenneté.
Flash Infos : Qu’est-ce qui vous a poussé à créer les Ceméa au début de l’année 1992 ?
Archimède Saïd : Il faut savoir qu’avant la création des Ceméa sur ce territoire en mars 1992, il y avait dans notre île une pratique foisonnante d’activités culturelles, socioculturelles et socioéducatives. Toutefois, il était évident pour beaucoup d’acteurs parmi nous et pour des responsables d’organisations locales que tout cela manquait de coordination et d’harmonisation. Il était donc nécessaire que nous nous dotions d’un outil fédérateur capable de nous permettre de devenir une force de propositions. Et c’est comme cela que nous avons choisi de créer les centres à Mayotte pour en faire un outil de développement au service de la population et nous permettre dans le même temps de former les cadres de nos différentes associations dans diverses structures réunionnaises, afin qu’elles puissent, principalement, conduire des actions de qualité à organiser sur le territoire.
FI : Il en a résulté pas mal de choses en matière de formations qualifiantes, entre autres les brevets d’animateurs (Bafa), quel bilan exhaustif pourrait-on dresser ?
A. S. : Il est très intéressant de noter au passage qu’en 1992, les formateurs de passages dans nos structures étaient payés par l’administration à l’issue de leurs prestations. Aujourd’hui, c’est le phénomène inverse qui se produit. Non seulement ils paient eux-mêmes leurs déplacements à Mayotte, mais en plus, ils revendiquent davantage de possibilités de former nos jeunes dans les domaines de l’animation et socioculturel. Nos formations étant ouvertes aux personnes âgées de 17 à 99 ans, cela ouvre véritablement à la citoyenneté, permet un grand brassage entre les jeunes et les adultes. De sorte que ce qui manque aux jeunes dans leurs foyers, ou les notions que les parents n’ont pas réussi à leur inculquer à la maison, ils le retrouvent dans nos espaces de formation via les groupes d’adultes, de pères ou de mères, qui ne sont pas leurs propres parents. C’est très important pour nous car nous assistons aujourd’hui à un phénomène inattendu : des parents viennent négocier pour inscrire leurs enfants à nos formations et proposent de payer plus lorsqu’ils apprennent que nous sommes contraints de respecter des quotas de quarante admissions. En comparaison de nos débuts, pour nous, c’est tout simplement magique ! À l’époque, les parents nous opposaient un refus catégorique à payer pour permettre à leurs enfants de venir participer à des jeux.
FI : En un mot, les actions des Ceméa ont-elles modifié la perception du jeu dans les mentalités locales ?
A. S. : Oui, tout à fait ! À présent, les parents comprennent que jouer est un tremplin qui permet une ouverture d’esprit de leurs enfants, la confrontation entre les jeunes est purement intellectuelle, ils ne ressentent pas le besoin de s’opposer physiquement à coup de bâtons ou de pierres pour se comprendre. Nos actions développent tout ce qui est sociocognitif chez ces jeunes-là et pas que. Je donnerai l’exemple d’un ancien élu local, pratiquant religieux, qui s’est longtemps opposé aux actions des Ceméa à Mayotte et associations similaires au motif qu’elles regroupaient aux mêmes endroits des personnes de sexe différent. Quelques années plus tard, nous avons retrouvé cette personne qui est venue inscrire sa propre femme pour une formation avec des hommes, avec les autres personnes. Cela illustre parfaitement le mouvement qui s’opère dans l’esprit de notre population par rapport aux activités de nos associations.
FI : Malgré un fort développement de vos actions, des aspects essentiels de notre culture se perdent progressivement, c’est le cas des contes qui instauraient jadis un lien fort entre les petits-enfants et leurs grands-parents.
A. S. : Je partage parfaitement ce point de vue, il y a un phénomène d’érosion dans la mise en place, l’accompagnement et le portage des activités culturelles. Contrairement à l’époque de feu Colo Mangara, aujourd’hui, il y a de moins en moins d’adultes et d’anciens qui suivent ces associations. Dans nos villages et quartiers, il y a très peu de conteurs, très peu de vieux conteurs, très peu de grand-mères qui se soucient de cette activité complémentaire dans l’éducation de leurs petits-enfants. Le défaut vient des parents qui ont encore tendance à croire que c’est l’école qui peut tout faire, qu’il suffit d’y amener les enfants pour que l’institution s’en occupe, qu’elle va les former et qu’ils seront moins bêtes que nous, leurs parents. Il y a des associations et des jeunes qui pratiquent l’activité de conteur, mais les portages ne sont pas suffisants. Nous constatons de plus en plus en plus de formations d’animateurs, le nombre de professionnels et de bénévoles croît, mais nous n’avons pas assez de structures qui portent de manière objective le sens des actions.
FI : Comment expliquez-vous que les choses aillent si mal chez nos jeunes alors même que les collectivités locales multiplient les moyens et les personnels dédiés ?
A. S. : Je prendrai l’exemple des mairies où nous avons maintenant des animateurs au sein d’une très large partie d’entre elles, sauf que leurs employeurs et leurs responsables ne pensent pas qu’ils doivent organiser le rythme de leurs activités. À tel point que ces animateurs ne sont à leurs postes que de 8h à 14h au moment où les enfants sont en cours et les adolescents en formation. C’est-à-dire qu’ils débauchent lorsque les jeunes ont besoin d’eux pour les encadrer et les occuper. La nature ayant horreur du vide, nos enfants se retrouvent dans la rue, livrés à eux-mêmes, ils s’autogèrent et ne pratiquent aucune activité. Résultat des courses : des actes de violence et de vandalisme dans certaines localités. Je pense que pour que ces jeunes réussissent ces activités complémentaires de l’école, nous avons besoin de ces acteurs au moment où les parents ne sont pas avec leurs enfants, et que ces derniers ne sont pas à l’école. C’est là où nous gagnerons quelque chose de positif sur le terrain. Ils ne trouveront personne qui leur proposera d’aller casser des véhicules ou des bâtiments, mais plutôt un encadrement pour des activités utiles au développement de projets personnels. La violence de nos jeunes provient du fait qu’ils ne pensent pas à leur avenir et à la nécessité de le préparer. Pour eux, le futur proche, c’est maintenant, c’est aujourd’hui, mais ils ne pensent pas à l’avenir à proprement parler. Ils ne le penseront qu’avec les éducateurs et les animateurs qui seront à côté d’eux.
FI : En se basant justement sur le capital constitué par vos actions passées, qu’envisagez-vous pour inverser la tendance et peser positivement au profit de l’avenir de Mayotte ?
A. S. : Je reste convaincu qu’il y a d’énormes possibilités pour transformer positivement l’avenir de Mayotte. Il y a un bel avenir pour nos actions, pour la population, et c’est même pour cette raison que les Ceméa entendent jouer à nouveau leur carte de force de propositions vis-à-vis de leurs partenaires institutionnels. Nous allons nous rapprocher encore une fois des différents responsables pour constituer un vrai noyau dur dans le but de pouvoir porter des actions, de leur donner du sens et ne pas juste sortir des propositions sur propositions ou des actions qui n’aboutissent pas ou ne se réalisent pas totalement. Les centres ont beaucoup d’idées en faveur de Mayotte, envisagent beaucoup de projets, mais ils veulent se lancer dans des actions qui seront portées par des hommes et des femmes de bonne volonté. Donc, retrouvons-nous et donnons du sens à la façon de les porter, de les suivre, d’associer les intéressés, la population dans son ensemble, les jeunes en particulier, les élus de nos différentes collectivités pour que cela fonctionne dans l’avenir.
Ce vendredi 12 août, journée internationale de la jeunesse, ont été accueillis les jeunes conseillers départementaux de Mayotte au conseil départemental, par les services en présence du président de la ligue de l’enseignement, Bacar Achiraf. L’ordre du jour portait sur la présentation de l’institution, les élus, les missions départementales et régionales ainsi que ses services.
L’équipe leur a présenté la délibération du 7 juin dernier, relative à la signature d’une convention de partenariat entre le conseil départemental, le rectorat et la ligue de l’enseignement. Celle-ci fait référence à l’article 55 de la loi « égalité et citoyenneté » qui inscrit la possibilité pour les collectivités territoriales, de créer un conseil de jeunes pour les moins de 30 ans.
L’objet de la convention est de permettre aux 26 jeunes représentants élus de découvrir et d’être acteur du processus démocratique, de comprendre le fonctionnement du conseil départemental et plus largement des institutions de la République, d’être sensibilisés aux notions de démocratie et d’intérêt général, de représenter l’ensemble des collégiens, de s’exprimer, de débattre, de défendre des idées et de faire des propositions au conseil départemental de Mayotte, mais aussi de participer à la réalisation des projets d’intérêt pour Mayotte. Cette rencontre d’échange riche en découverte a été clôturée par une visite et présentation des lieux.
Ce lundi 15 août, Marie Grogeorge, sous-préfète, directrice de cabinet du préfet, était présente à l’aéroport de Dzaoudzi aux côtés du colonel Olivier Neis, directeur du service départemental d’incendie et de secours, et d’Abdoul Kamardine, président du conseil d’administration du SDIS 976, pour le départ de dix sapeurs-pompiers professionnels de l’île aux parfums. Ils partent en renfort de leurs collègues métropolitains et européens pour lutter contre les incendies en cours. Ils seront rejoints par dix autres soldats du feu de La Réunion.
Depuis ce lundi 15 août, la ville de Koungou organise ses Olympiades. Pendant six jours, des équipes de 48 jeunes âgés de 16 ans à 19 ans s’affrontent à travers plusieurs compétitions. Les épreuves ont lieu dans différents espaces de la commune, comme le collège de Majicavo Lamir, le terrain de foot de Kangani, le terrain de foot Longoni, le collège de Koungou, la plage de Trévani.
Chaque compétition s’articule autour d’une valeur telle que la persévérance, la solidarité ou encore la résilience. À l’issue du 5ème jour, les trois équipes qui auront réussi à cumuler le plus de points se qualifieront pour la grande finale du dernier jour de la compétition.
Cette semaine, qui se veut avant tout amusante et éducative, est l’occasion pour la ville de Koungou de sensibiliser les jeunes sur l’impact des activités physiques sur notre corps et notre esprit. Les jeux collectifs peuvent les aider à développer leur intelligence interpersonnelle et ainsi faire d’eux des personnes responsables, avec un très fort sens de l’empathie pour ainsi vivre en harmonie avec les autres.
La commune de Bandrélé vient de bénéficier d’une subvention de 182.000 euros pour équiper toutes ses écoles de Wifi, de vidéoprojecteurs, de photocopieuses couleurs ainsi que d’ordinateurs et tablettes numériques pour faciliter et renforcer l’apprentissage numérique de ses élèves.
En effet, ce plan vise à faire face aux défis sociaux et économique induits par la crise du Covid-19. Il comporte un important volet dédié à la transformation numérique de l’enseignement, notamment pour contribuer à porter la généralisation du numérique éducatif, et ainsi assurer la continuité pédagogique et administrative.
L’appel à projets pour un socle numérique dans les écoles élémentaires vise à réduire les inégalités scolaires et lutter contre les fractures numériques. Son ambition est d’appuyer la transformation numérique des écoles en favorisant la constitution de projets fondés sur trois volets essentiels : l’équipement des écoles d’un socle numérique de base en termes de matériels et de réseaux informatiques, les services et ressources numériques, et l’accompagnement à la prise en main des matériels, des services et des ressources numériques.
Une commission permanente a eu lieu dans la matinée du 11 août au sein de la salle de cinéma Alpa-Joe sous l’égide du président Ben Issa Ousséni. L’ordre du jour a porté sur 36 rapports ordinaires et 13 rapports complémentaires, tous adoptés.
Avant la CP, les élus ont reçu une délégation venue de Tanzanie pour nouer des relations de partenariat et de coopération structurelle et pérenne. D’où l’adoption du rapport de la commission sports, culture et jeunesse relatif à la venue de deux représentants du ministère de l’information, de la culture, des arts et des sports de la République de Tanzanie. Cela s’inscrit dans le cadre d’une mission d’expertise et d’échanges, mais aussi en vue de la préparation du déplacement du président du conseil départemental de Mayotte en Tanzanie pour la signature des conventions cadres et thématiques.
D’autres rapports phares ont aussi suscité l’attention des élus : le rapport relatif au soutien financier du Département au projet de réalisation des travaux d’aménagement et de couverture du plateau sportif de l’AJP (association des jeunes de Pamandzi). Le coût de cette opération est estimé à 871.520 euros, dont 697.216 euros d’apport du conseil départemental à la demande de la commune de Petite-Terre
Il y a également le rapport relatif à l’attribution d’une subvention pour l’accompagnement et restructuration de la politique du vieillissement et du handicap : au regard de la politique de priorité des personnes âgées et des personnes en situation de handicap et pour une meilleure autonomie de ce public, la collectivité lance un appel à projets 2022 de 127.000 euros concernant les acteurs œuvrant dans les champs du vieillissement et du handicap à Mayotte.
La prochaine séance aura lieu dans l’amphithéâtre départemental Younoussa Bamana vers le mois d’octobre (la date reste à déterminer). Par ailleurs, une nouvelle directrice générale des services arrive sur le territoire le 23 août prochain et sera en poste dès le lendemain.