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Reed Blowz : « Je ne me considère pas comme un petit artiste »

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Reed Blowz est l’un des artistes incontournables de la scène musicale mahoraise. Il s’est dévoilé il y a une dizaine d’années avec son groupe Barbe Noire. Mais le succès frappe à sa porte lors de la sortie de la chanson « Bastui » en 2018. Le clip génère plus d’un million de vues sur YouTube. Aujourd’hui, ce jeune originaire de Kawéni mène un combat pour tous les artistes mahorais, afin qu’ils soient traités à leur juste valeur par les institutions locales.

Flash Infos : Comment décrieriez-vous le traitement réservé aux artistes mahorais à Mayotte ?

reed-blowz-considere-pas-petit-artisteReed Blowz : Il y a un réel manque de considération. C’est peut-être dû à une vision complètement différente de ce que l’on représente. Le public est présent, il nous soutient et à ce niveau-là on n’est pas à plaindre. Mais concernant les institutions de Mayotte, elles manquent de considération envers nous. Tous les artistes vous diront que, quand on nous contacte, ce n’est pas pour de gros chèques. Elles veulent gagner notre public et ne font pas d’efforts pour nous. Alors que, par exemple, lorsque nous faisons des shows en métropole ou ailleurs, on est généreusement payés. Le manque de considération se voit également quand les artistes d’ailleurs viennent se produire ici. La différence de traitement est énorme ! On se pose des questions. Je ne dis pas qu’ils déméritent leurs prix, mais la différence est démesurée. Nous ne demandons pas le même cachet, mais seulement le même traitement professionnel et humain, et on nous répond « toi petit artiste mahorais qu’est-ce que tu veux de plus ? ». Alors qu’on se produit sur la même scène, devant le même public, et avec le même nombre de minutes.

FI : À votre niveau, de quelle manière combattez-vous cela ?

R.B. : C’est un combat que j’ai toujours mené jusqu’à maintenant. C’est pour cela que je ne fais pas beaucoup de concerts, parce que j’ai énormément d’exigences et par conséquent je suis beaucoup boycotté. Mais il faut savoir que je ne me considère pas comme étant un petit artiste. Je mets beaucoup de moyens dans ma musique, donc j’attends un retour sur investissement. Les organisateurs d’évènements, les institutions, ne comprennent pas que pour avoir un public, il y a un investissement. Et pour tous les artistes, partout dans le monde, on gagne nos vies grâce aux showcases, aux concerts, c’est ce qui est rentable pour nous, et non pas le nombre de vues ou de streams sur les plateformes.

FI : Est-ce qu’à Mayotte, un chanteur peut vivre de sa musique ?

R.B. : Oui, ça pourrait être possible, parce que quand on regarde le nombre de fans, nous n’avons rien à envier aux artistes de Maurice, des Comores, ou de La Réunion. Là-bas, beaucoup vivent de leur musique, parce qu’ils sont aux normes, ils sont structurés et gagnent leurs droits d’édition et d’auteur. Ici on a beaucoup de musiques clandestines, les chanteurs n’ont pas de vraie structure et ça arrange les institutions parce qu’elles profitent de cela pour nous payer aux prix le plus bas. Me concernant, tout est en ordre, c’est pour cela que j’ai beaucoup de conditions. Mais pour l’instant, je ne vis pas de ma musique. Je travaille à côté.

FI : Pensez-vous que les artistes qui acceptent des projets à des prix dérisoires dévalorisent votre travail ?

R.B. : Ils ne le dévalorisent pas, mais ils nous mettent en difficulté parce que si les organisateurs d’événements savent qu’un chanteur accepte de monter sur scène pour 150 euros, ils ne solliciteront pas celui qui en demande 5.000. Sauf qu’ils oublient qu’on ne met pas les mêmes moyens. La qualité que je vais apporter à l’industrie musicale à Mayotte ne sera pas la même que celle des autres. Il faudrait peut-être créer une grille tarifaire qu’on proposerait aux organisateurs, avec des tarifs selon la côte de popularité. Les gens pensent qu’on demande un prix uniquement par rapport au show, mais ce n’est pas le cas. La somme englobe tout le travail qu’il y a derrière depuis la création de la musique, le clip, la promo, les instrus, les gens qu’on fait monter sur scène, notre staff, les heures de répétitions, etc. Il y a beaucoup de choses que le public ne voit pas.

FI : Avec toutes ces difficultés, vous arrive-t-il parfois de vouloir abandonner ?

R.B. : La dureté du métier me donne envie de continuer. Bien sûr qu’il y a des moments où ça me passe par la tête, comme tous les artistes je pense. Mais je parle beaucoup avec ceux qui étaient dans ce milieu avant moi, nos aînés et ils me motivent, m’encouragent à continuer.

FI : Êtes-vous solidaires entre artistes locaux ?

R.B. : Avant le festival Sanaa, nous ne l’étions pas. Lors de mon passage à ce festival j’ai appelé d’autres artistes pour qu’ils montent sur scène avec moi parce que j’ai vu qu’on n’était pas très représentés. J’espère que c’est le début d’une belle solidarité.

Après le festival Sanaa, nous avons discuté entre nous et nous allons lancer le hashtag #JeSuisUnArtiste. Le message derrière ça c’est qu’on demande une certaine considération de la part des institutions locales. Nos artistes sont obligés d’aller à l’extérieur pour faire carrière parce qu’ici, ils n’ont pas de considération. L’exemple type est M’toro Chamou qui a dû partir à La Réunion parce qu’à Mayotte il n’était pas considéré à sa juste valeur. Pareil pour Baco, qui fait sa carrière en dehors de l’île, il fait des showcases en métropole et dans d’autres pays, car ici il n’a pas le même traitement.

FI : Pour quelles raisons le festival Sanaa est l’élément déclencheur ?

R.B. : Beaucoup de choses en interne se sont passées et elles sont inadmissibles. Par exemple nous, artistes locaux, n’avons toujours pas de contrat. On a juste un devis signé. Alors que vous imaginez bien que Niska ne serait pas venu sans son contrat. Encore une fois, le traitement n’est pas le même alors que les artistes mahorais ne sont pas des petits artistes. De plus, on nous a vendu ce festival comme un échange, mais à aucun moment on n’a pu échanger avec les artistes internationaux qui étaient là. On nous a même demandé de quitter les loges parce que Niska arrivait. On peut saluer l’initiative de la municipalité de Mamoudzou parce qu’elle a proposé un concert gratuit, avec des têtes d’affiche dignes de ce nom, mais il y a beaucoup de choses à revoir. Ce traitement n’est pas propre à la mairie de Mamoudzou, à chaque évènement c’est pareil. On espère que ça changera. Cela prendra du temps. On est peut-être la génération à sacrifier, mais on va se sacrifier s’il le faut pour que ceux qui arriveront après nous soient mieux traités.

FI : Vous chantez uniquement en mahorais, pourquoi ce choix ?

R.B. : Quand j’étais dans mon groupe Barbe Noire, personne de notre génération ne chantait en mahorais et les jeunes perdaient la langue. Sachant que la musique a beaucoup d’influence, on a commencé à rapper en shimaoré et c’est devenu à la mode. L’identité d’un peuple commence par sa langue, si on perd ça on perd notre identité. Donc pour moi c’était comme une évidence, il fallait que je revienne aux sources. Même si je peux très bien écrire et chanter en français, je n’ai aucun problème avec ça, mais je pense qu’il est important de préserver notre langue.

FI : Certains pensent que c’est un frein et que cela ne vous permettra pas de viser un public plus large…

R.B. : Je ne suis pas d’accord. Regardez les chanteurs qui sont dans les pays voisins, par exemple la Tanzanie. Diamond Platnumz chante dans sa langue. Beaucoup de gens ne comprennent pas et pourtant c’est une star internationale. Et tous les artistes de son pays font comme lui. C’est vrai que chanter en shimaoré est un challenge mais le plus important n’est pas la langue, mais plutôt ce que tu véhicules. Nombreux ne comprennent pas les paroles des artistes américains, et pourtant on les écoute tous. Donc il est bien possible d’aller loin en chantant en mahorais.

FI : Vous avez créé votre propre label, « Rissala », qu’est-ce que cela va vous apporter ?

R.B. : Ce label n’est pas destiné simplement à produire de la musique. Il y a tout un projet derrière. Il y a un film, des clips, plusieurs séminaires avec plusieurs artistes de Mayotte et de métropole. Tout cela demande une organisation encore plus poussée que ce à quoi je m’attendais. Je l’ai appelé Rissala car cela veut dire « message » en shimaoré. Je veux lancer un message aux autres et leur dire que si moi je peux le faire, alors on est tous capables de faire ce genre de choses.

FI : Quels sont vos futurs projets ?

R.B. : Sortir mon EP en premier lieu. C’est prévu pour le début d’année 2023. Je sais que j’ai pris plus de temps que prévu, mais je veux que tout soit parfait avant de le sortir. Je suis un perfectionniste, je veux offrir le meilleur à mon public.

FI : Avec quels artistes êtes-vous le plus proche ?

R.B. : El Saphir et Bo Houss, ils sont comme mes grands-frères. Du côté des femmes, on travaille avec Zily sur cette stratégie d’aller conquérir l’Afrique. On partage cette même ambition de vouloir aller plus loin. Pour conquérir l’Afrique, il faudrait qu’on soit plusieurs artistes à s’imposer sur cette scène internationale. J’aimerais bien faire un gros feat avec elle. C’est peut-être même déjà prévu…

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à la musique dans le numéro 1010 de Mayotte Hebdo.

Comores : semaine tendue à Anjouan après l’arrivée d’une cargaison de riz

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Des citoyens survoltés ont essayé d’intercepter des camions transportant du riz à destination des régions reculées de l’île d’Anjouan. Les forces de l’ordre ont dû intervenir en urgence pour dégager la route dans certaines villes, à l’instar de Mirontsy, où on a fait usage de gaz lacrymogène. Après ces deux jours d’émeutes, le bilan s’élève à quatre blessés et à six arrestations. 

L’accalmie est revenue à Anjouan depuis vendredi après deux jours de tension. Très touchée par la crise alimentaire par rapport aux autres îles, Anjouan a réceptionné une première cargaison de riz, mercredi dernier. Près de 780 tonnes arrivées de la Tanzanie, via le bateau Faliki Ndjema, ont été déchargées au port de Mutsamudu sous haute surveillance des forces de l’ordre. Malgré la forte mobilisation des éléments de l’armée pour superviser l’opération de rationnement du riz, des échauffourées n’ont pas pu être évitées. Dans certaines villes à l’instar de Mirontsy, la situation a dégénéré.

Selon nos informations, on déplore quatre blessés après deux journées d’affrontements, dont un enfant de quatre ans. Sa famille a confirmé que celui-ci avait été asphyxié par le gaz lacrymogène. Un autre jeune, âgé lui de 15 ans, s’est blessé la bouche et les membres inférieurs. Ce n’est que jeudi, que l’on a enregistré les deux autres blessés. D’après le récit raconté par un témoin qui se trouvait à Mirontsy, tout a commencé en milieu de semaine dernière lorsqu’un groupe de jeunes a tenté de bloquer le passage d’un convoi de riz.

Des affrontements entre manifestants et partisans

Alors que les camions chargés traversaient la ville pour ravitailler les régions les plus reculées, certains habitants de Mirontsy visiblement ulcérés par cette pénurie se sont mis à réclamer du riz avant d’attaquer l’un des véhicules.  « Ils ont érigé des barricades sur la route et ont déchiré la bâche qui cachait la marchandise. Mais cela n’a pas duré car les militaires qui escortaient le convoi sont intervenus et la majorité des camions avaient déjà réussi à passer », avons-nous appris. Si les forces de l’ordre ne sont pas parties après cet épisode, c’est parce que la situation s’est très vite muée en affrontements entre d’un côté ces manifestants et de l’autre, les partisans du directeur général de l’office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor), Abdou Miroidi, lui aussi originaire de Mirontsy.

Les heurts se sont poursuivis de façon sporadique durant toute la journée du mercredi. Le soir, les émeutiers ont par exemple allumé des pneus. D’ailleurs, sur des vidéos relayées largement sur les réseaux, on y voit des axes routiers barrés et des hommes en treillis disséminés un peu partout dans la ville en train de dégager la circulation usant des grenades et des gaz lacrymogènes. Il a fallu que le gouvernement joue les médiateurs pour que le calme revienne à Mirontsy surtout.

Du riz en provenance d’Inde et du Japon

Au total, neuf jeunes ont été arrêtés. Ils ont tous comparu samedi mais seulement, trois d’entre eux sont relâchés. Contacté pour connaître les infractions retenues, le procureur de Mutsamudu n’a donné suite ni aux appels ni aux messages. Exacerbés par la crise du riz qui frappe le pays, certains habitants de la ville chef-lieu d’Anjouan ont eux aussi suivi le mouvement. Pour tenter de calmer les tensions, l’Onicor a assuré dans un communiqué publié sur sa page Facebook le 7 septembre que d’autres quantités supplémentaires de riz arriveraient. « À Ngazidja, une cargaison de riz ordinaire en provenance d’Inde via Dar es salam est attendue au plus tard le 15 septembre. S’en suivra le riz du don japonais. Bientôt, ces zones de turbulences que nous venons de traverser ne seront qu’un mauvais souvenir », a promis l’entreprise publique pointée du doigt ces derniers temps pour son incapacité à faire des prévisions, elle qui a le monopole de l’importation de la céréale la plus consommée aux Comores.

Notons qu’en dehors de Mirontsy, la distribution du riz a été calamiteuse. Pour obtenir l’or blanc [surnom attribué au riz], les habitants sont obligés de former des files d’attente pendant des heures pour espérer repartir avec quelques grains. Certains y sont restés jusqu’à 23h. Si dans la capitale, le sac se partageait entre deux personnes, ailleurs, la même quantité était attribuée à six voire sept personnes dans certaines localités comme Mremani. Des scènes jamais observées au cours de ces dernières décennies qui rappellent à quel point la crise a atteint des sommets.

Trois nouveaux ponts roulants pour le port de Longoni

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La modernisation du port de Longoni se poursuit conformément aux engagements pris dans le cadre de la délégation de service public signée en 2013. Après les trois nouvelles grues arrivées en décembre 2021 pour environ dix millions d’euros (financées par la Banque française commerciale océan Indien), Mayotte Chanel Gateway a déchargé samedi dernier trois nouveaux ponts roulants dont le montant s’élève à sept millions. « Ces investissements répondent aux exigences du développement de Mayotte et vont aussi permettre de proposer une meilleure offre de service à nos clients. Ma seule préoccupation est de faire du port de Longoni un port de référence dans la zone. Ensemble, on y arrivera… Le cap sur l’avenir », a partagé Ida Nel.

Cinq réunions publiques pour élaborer le projet régional de santé de Mayotte

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Inscrites dans le processus de l’élaboration du projet régional de santé de Mayotte, les concertations citoyennes permettent de donner la parole et de construire ensemble cette feuille de route sanitaire. Pendant deux mois, à l’occasion de rencontres publiques, la population mahoraise est invitée à échanger et à débattre autour de thèmes majeurs pour l’avenir du territoire. Ainsi, cinq débats publics dans cinq communes de l’île, sur cinq problématiques de santé majeures à Mayotte se tiennent jusqu’au 22 octobre prochain dans le but d’échanger avec les représentants de l’agence régionale de santé aussi bien sur des enjeux de santé publique (la prévalence très élevée des maladies chroniques et leurs déterminants – sédentarité et nutrition) que des problématiques liées à l’offre de soins (le renforcement du système de soins hospitaliers et la nécessité d’un fort développement du secteur libéral).

Ces réunions sont organisées dans différentes localités de l’île, pour d’une part faciliter à tous l’accès à ces débats, d’autre part confirmer la nécessité d’un fort partenariat entre l’ARS Mayotte et les élus locaux pour élaborer une politique de santé ambitieuse et opérationnelle. Si l’objectif de ces groupes de réflexions est de co-construire le PRSM main dans la main avec la population mahoraise, c’est une occasion pour l’ARS d’être au plus près d’elle afin de mieux répondre à ses besoins en matière de santé.

C’est dans cette optique que l’agence espère une mobilisation forte de la part des citoyens dans ces débats afin de bâtir un projet de santé commun et propre à l’île de Mayotte. La phase de concertation citoyenne a débuté ce week-end avec la ville de Mamoudzou qui a ouvert le bal en ce samedi 10 septembre avec des échanges sur le thème des « maladies chroniques et mode de vie ».

Le projet Mamoudzou 2030 présenté aux habitants de Tsoundzou 2

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Dans le cadre du projet de ville Mamoudzou 2030, le village de Tsoundzou 2 a accueilli mercredi dernier la première réunion publique présidée par le maire, Ambdilwahedou Soumaïla, accompagné de ses adjoints.

À l’occasion de cette rencontre avec les habitants, l’équipe municipale et les techniciens de la ville de Mamoudzou ont abordées divers thématiques telles que l’aménagement et la tranquillité publiques. Ainsi, les administrés ont pu découvrir les plans du futur quartier Maevadouani présentant de nouveaux espaces de vie tout en renforçant l’offre en logement.

Concernant la tranquillité publique, la ville entend développer la vidéosurveillance sur tout le territoire communal, renforcer les effectifs de la police municipale et poursuivre le déploiement des postes avancés de la police municipale. La sécurité étant l’affaire de tous, le premier magistrat a encouragé l’implication de tous, notamment en participant aux dispositif « parent-relai ».

Cette première séance s’est clôturée avec une séquence échange avec le public. Ainsi, l’édile a pu répondre aux différentes questions des habitants, dont certaines ont porté sur le traitement des eaux usées, l’éducation, la propreté urbaine et les voiries.

Gendarmerie : rencontre entre le général Capelle et les stagiaires de la classe préparatoire intégrée

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Jeudi dernier, le général Olivier Capelle, commandant la gendarmerie de Mayotte (COMGENDYT) a rencontré à 10h les stagiaires de la classe préparatoire intégrée de Mayotte (CPI976). Mis en œuvre en partenariat avec le régiment du service militaire adapté, ce dispositif innovant consiste à offrir les outils pour la réussite des concours de catégorie B, notamment celui de sous-officier de la gendarmerie (SOG).

À l’issue de leur formation militaire initiale ayant suivi leur incorporation, les 23 stagiaires de cette année (2ème promotion) reçoivent actuellement leur formation académique, axée sur la dissertation de culture générale, avant d’être présentés aux épreuves écrites du concours SOG le 28 septembre prochain.

Après avoir rappelé le contexte ayant conduit le COMGENDYT à accompagner les jeunes de Mayotte, le général Capelle a exprimé ses encouragements aux stagiaires en les invitant à s’approprier les efforts qui s’imposent. Par ailleurs, il en a profité pour renouveler son soutien indéfectible à toute l’équipe d’encadrement.

La POPAM combat les addictions, « vrai enjeu » mahorais

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Ce vendredi 9 septembre se déroulait l’inauguration de la plateforme Oppelia de prévention et de soins en addictologie (POPAM). Ouvert depuis le début de l’année à Miréréni, dans la commune de Tsingoni, ce lieu est le premier de Mayotte à accueillir, orienter et accompagner les personnes souffrant d’addictions, ainsi que leurs familles.

« On boit un verre entre amis, on reproduit le geste, et c’est là que commence l’addiction. » Alain Morel, le directeur général de l’association Oppelia, a insisté sur le fait que les addictions pouvaient toucher tout le monde, devant un parterre de partenaires venus assister à l’inauguration de la première antenne du genre à Mayotte. Ouverte depuis le début de l’année 2022, la petite maison avec jardin mirérénienne reconvertie en centre d’accueil a déjà reçu 2.000 personnes pour les écouter et les orienter vers le service adapté.

« Une implantation locale, pas une association parisienne »

La coordination était d’ailleurs au cœur des débats, ce vendredi matin. Entre deux imitations de Jacques Chaban-Delmas, Jean-Louis Loirat, le président d’Oppelia, est d’ailleurs revenu sur le « rôle vecteur » de Moncef Mouhoudhoire dans la création de la POPAM. « On multiplie les rouages, mais aussi les chances d’avoir des grains de sable », a ajouté le président, réaffirmant qu’Oppelia à Mayotte était « une implantation locale, pas une association parisienne ». Créé en 1975, l’organisme aux quelque 800 salariés en dépêche donc 14 à Miréréni avec l’ambition de travailler en symbiose avec les acteurs locaux, dont l’Agence régionale de santé.

« Il nous manquait cette dernière pierre », s’est d’ailleurs félicité Olivier Brahic, le directeur général de l’agence régionale de santé. « La lutte contre l’addiction est un vrai enjeu à Mayotte, étant donné la pyramide des âges et les dommages que représentent la consommation précaire. » « Personne n’a la solution à lui seul », a abondé Alain Morel, rappelant qu’il ne fallait pas résumer l’addiction à un comportement fautif, mais à un comportement social : « C’est la communauté sociale qui peut définir l’ensemble des solutions aux addictions, qui sont forcément multidimensionnelles. »

Mieux connaître les drogues locales

C’est pourquoi la gendarmerie était présente pour cette inauguration, les militaires remplissant un rôle de prévention essentiel auprès de la population. « On connaît aujourd’hui des phénomènes délinquants très prenants, dans lesquels on a, la majeure partie du temps, des comportements addictifs », a expliqué l’adjudant-chef Dayan Chanfi, présent sur la terrasse couverte de l’établissement. Celui qui est aussi en charge de la Maison de protection des familles de Koungou a également évoqué que la gendarmerie de Mayotte devait « travailler en amont, expliquer les conséquences sanitaires et judiciaires de ces comportements ».

Autre objectif de cette coordination souhaitée par toutes et tous, une « connaissance plus précise des drogues spécifiques à Mayotte », comme le voudrait Olivier Brahic. « On parle beaucoup de la chimique, que l’on apparente aux nouveaux produits de synthèse », a confirmé l’adjudant-chef Dayan Chanfi. « Au sein de notre unité, on a trois militaires qui sont formateurs antidrogues. On peut donc mener des actions de prévention sur toutes les actions qu’on a dans l’île. Les partenaires peuvent compter sur nous pour travailler main dans la main, pour réduire ces comportements. » Il en va effectivement de la santé et de la sécurité des Mahorais : selon une enquête réalisée en 2009, 36% des jeunes buveurs de Mayotte déclarent boire sept verres et plus lorsqu’ils s’alcoolisent.

Des conflits entre bandes ont de nouveau émaillé ce week-end

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Plusieurs villages de Mayotte ont été touchés par des affrontements, ce week-end. La commune de Bandrélé a connu notamment une flambée de violences, à partir de vendredi soir. À Mamoudzou, des caillassages ont eu lieu à plusieurs reprises à Tsoundzou 2 et Passamaïnty.

Gendarmes et policiers ont de nouveau eu un week-end chargé sur l’île. Dès le vendredi, plusieurs rixes et barrages ont mobilisé leur attention. En zone gendarmerie, c’était le cas à Kahani, aux abords du lycée et sur la route vers Coconi, en Petite-Terre et sur la commune de Koungou. « À Pamandzi et Labattoir, on arrive à détecter les débuts de regroupement. On a pu s’interposer au rond-point du Mékong et éviter la jonction des deux groupes », confirme la gendarmerie de Mayotte, qui déplore que « les automobilistes et passants ont fait les frais » de caillassages lors du repli des deux bandes.

Sur la communauté de communes du Sud aussi, la situation a été compliquée. Des jeunes de Nyambadao et de Bandrélé se sont affrontés à plusieurs reprises, dans la nuit de vendredi à samedi. « Les jeunes se cherchent depuis plusieurs jours », observent les gendarmes. Des barrages et des rixes se sont produits dans les deux bourgs. Dans le centre de Nyambadao, l’incendie d’une voiture aurait pu avoir des conséquences plus dramatiques. Le feu s’est étendu à un autre véhicule et à l’habitation adjacente. « Ma femme, mes enfants et moi-même étions dans le salon. Ils ont brûlé les deux voitures qui étaient à l’extérieur, nous étions à l’intérieur de la maison. Et avec des pierres, ils ont encerclé notre maison pendant un bon moment, heureusement qu’il y avait les gendarmes qui ont pu les repousser, et on a pu sortir », a confié le père de famille à nos confrères de Mayotte la 1ère.

Des interpellations systématiques

Le colonel de gendarmerie, Olivier Casties, indique « qu’il y a systématiquement des interpellations ». « Que ce soit le jour-même, les jours suivants ou la semaine d’après, aucun délinquant ne finit pas un jour dans les geôles de la gendarmerie », déclare-t-il, agacé par la multiplication des interventions de maintien de l’ordre durant ce week-end.

À Mamoudzou, les automobilistes ont été la cible de pierres à de multiples reprises dans le village de Tsoundzou 2. C’était par exemple le cas, samedi matin et dans la soirée. Entre Doujani et l’entrée de Passamaïnty, des affrontements ont débouché sur l’incendie de véhicules dans la nuit de samedi à dimanche.

Laurent Lemaitre, président du Club Export Réunion : « Le rapprochement entre nos deux îles est une évidence »

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De ce lundi 12 au vendredi 16 septembre, une vingtaine d’entreprises réunionnaises dans des secteurs divers et variés effectue un déplacement à Mayotte sur la thématique de la coopération économique régionale entre les deux départements d’Outre-mer. Le but : nouer et pérenniser des partenariats, et favoriser les relations et les échanges. Entretien avec Laurent Lemaitre, le président du Club Export Réunion depuis quatre ans.

Flash Infos : Le Club Export Réunion organise sa première mission collective à Mayotte. Qu’est-ce qui vous a décidé à venir passer cinq jours dans le 101ème département ?

Laurent Lemaitre : Cela fait plusieurs années que nos adhérents nous poussent à organiser une mission à Mayotte. À la suite de la crise sanitaire, nous nous sommes dit que c’était le bon moment pour nous y rendre. L’objectif de ce déplacement est de favoriser les relations économiques des entreprises entre La Réunion et Mayotte. Même si nous parlons de deux départements français et que nos deux territoires ne sont pas liés par l’exportation, nous avons des relations existantes ! Nous pensons que de multiples opportunités peuvent émerger de ces deux côtés de l’océan Indien.

FI : De nombreuses entreprises réunionnaises se trouvent déjà à Mayotte et participent à la forte croissance du département. Quelle est leur stratégie pour continuer sur cette lancée ? Et comment est-il possible de resserrer davantage les liens entre les deux îles ?

L.L. : La meilleure stratégie économique de fonctionnement à adopter consiste tout simplement à travailler ensemble, en dehors des aspects politique et administratif, c’est-à-dire de mener des projets en commun, de participer à la création d’entreprises… Ce renforcement tel que nous l’imaginons ne peut que favoriser le développement des entreprises mahoraises.

Vous savez, la typologie des projets qui sortent actuellement de terre à Mayotte intéressent grandement les multinationales installées en métropole. C’est très bien sur le papier, mais il faut surtout que cette entente économique reste favorable aux sociétés mahoraises. Et nous considérons que les entreprises réunionnaises sont les plus à même de [la] pérenniser puisque l’idée est d’ouvrir nos portes à nos voisins mahorais.

De nombreux entrepreneurs mahorais ont de la famille à La Réunion et multiplient les aller-retours entre les deux îles. Cela démontre bien que cette coopération existe déjà. Il suffit de l’améliorer et de la faire fructifier pour qu’elle soit bénéfique à tous. Après bien sûr, cela dépend également de la volonté de l’État…

FI : Vous expliquez que votre méthode d’approche économique se transporterait bien à Mayotte. En quoi consiste-t-elle ?

L.L. : Nouer toujours plus de partenariats ! C’est tout l’objet de notre visite : trouver des partenaires locaux qui puissent concrétiser des projets seuls ou à plusieurs afin de s’implanter durablement sur Mayotte et La Réunion. C’est le meilleur moyen de consolider nos liens économiques et de participer mutuellement à l’essor de nos territoires respectifs.

Le 101ème département a la chance d’être en plein développement. Dans une telle phase de croissance, les besoins en compétences pour se structurer sont indispensables. À la différence de la métropole, nous pouvons apporter cette expertise pour la simple et bonne raison que nous connaissons la réalité du terrain, les contraintes liées au fret, aux importations, à l’octroi de mer… À mon sens, ce rapprochement entre nos deux îles sonne comme une évidence. Nous pouvons parfaitement avancer dans le même sens.

Un programme intense pour « connaître le niveau de maturité des entreprises mahoraises »

Au cours des quatre prochains jours, la délégation du Club Export Réunion ne va pas chômer. Dès son arrivée ce lundi 12 septembre, une présentation du territoire est organisée par la préfecture du 101ème département, en présence de Maxime Ahrweiller, la secrétaire générale pour les affaires régionales, de Nadia Alibay, la directrice adjointe de l’IEDOM, de Patrick Oudin, le responsable du service Entreprises de la DEETS, d’Olivier Kremer, le directeur de la Deal, et de Feyçoil Mouhoussoune, le président du cluster Mayotte in Tech. « C’est une façon de nous sensibiliser sur la micro-macro, de découvrir les besoins et les thématiques d’avenir qui peuvent intéresser les entreprises réunionnaises par rapport à leur savoir-faire », dévoile Sandrine Adolphe, la responsable du développement international du club.

Au programme également : des rencontres B to B (business to business) et des visites du Data Center, de la Laiterie de Mayotte, de Panima et de AVM (abattoir de poulet) « pour connaître leur niveau de maturité ». L’aspect logistique a fait que ces secteurs d’activités ont été privilégiés. Les entreprises réunionnaises vont au cours de ce déplacement échanger avec une dizaine de leurs consoeurs mahoraises.

La Mendosa en toute intimité

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Du haut de ses 24 ans, La Mendosa s’est déjà fait un nom dans le monde du rap mahorais. Elle crée de la musique depuis son adolescence, mais la rappeuse s’est dévoilée au public il y a deux ans. Désormais, elle s’est imposée comme étant la révélation féminine de ces dernières années dans cet univers très masculin, particulièrement à Mayotte. De nature discrète, La Mendosa a accepté de se confier exclusivement.

À Cavani, La Mendosa est chez elle. Elle y a grandi, elle connaît tout le monde et se sent à l’aise. Même si aujourd’hui beaucoup la reconnaissent dans la rue, elle affirme être la même fille de quartier. « J’ai les mêmes amis, les mêmes fréquentations. Et d’ailleurs je m’inspire de mon entourage, de ce que je vis, pour créer. »

L’artiste n’est pas novice dans l’univers du rap. « J’ai commencé plus jeune avec mes frères qui en faisaient », se souvient-elle. C’est à l’âge de 14-15 ans qu’elle commence à s’y intéresser sérieusement. Au début, il ne s’agit que d’un passe-temps après ses heures de cours, mais très vite, l’adolescente qu’elle était se passionne pour cet art qui « n’a rien de féminin », selon certains. « On me dit parfois que je suis une fille et que je devrais chanter au lieu de rapper, mais je n’en ai pas envie et je ne vois pas où est le problème. » Pendant des années, elle fait du rap uniquement avec ses amis de quartier et préfère se concentrer sur ses études. Elle est d’ailleurs diplômée d’une licence de droit. Mais à son retour à Mayotte en 2019, l’un de ses soutiens la pousse à enregistrer. Elle refuse d’abord avant de revenir sur sa décision. C’est à ce moment que la machine est lancée.

La considération des rappeurs Mahorais

La Mendosa commence à se faire connaître en faisant des featurings avec des artistes mahorais tels que Walter, Patsaou ou encore Nixo. Mais pour l’instant, son plus gros succès solo est le titre « N.V.M », sorti en février de cette année. Son public ne manque pas d’éloges à son égard. La rappeuse écrit et compose ses chansons, toutes en langue locale. Elle a créé un petit studio chez elle qui lui permet d’enregistrer tranquillement. « C’est Reed Blowz qui m’a offert mon premier matériel pour faire ce studio », souligne-t-elle.

Elle y passe des heures à gribouiller, faire des essais, enregistrer. « C’est en studio que je me sens à mon aise. Dans tout ce processus de création de musique, c’est ma phase préférée. » En effet, elle reconnaît ne pas être dans son élément sur scène ou devant les caméras, à cause du regard des gens. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle elle accorde rarement d’interviews. Mais l’interprète de « Gangsta Love » peut toujours compter sur ses compères rappeurs mahorais, qui l’ont immédiatement très bien accueillie et l’encouragent à se surpasser. « Je remercie surtout Walter et El Saphir, parce que sans eux ça ne serait pas pareil. »

Sa famille, un soutien sans failles

Ses frères, ceux qui lui ont fait découvrir l’univers du rap, ne sont également jamais bien loin quand elle a besoin de conseils. Au même titre que ses parents, qui l’ont soutenue dès le début. « Mon père nous encourage dans tout ce que l‘on entreprend, mais dès le départ il m’a dit que si je voulais me lancer là-dedans, il fallait que je le fasse à fond et que j’assume. » Sa famille lui sert de barrière contre les mauvaises critiques et ceux qui lui disent qu’elle est une « Diam’s de Wish ». La jeune femme ne répond pas et ne lit pas les avis car « je sais que certains commentaires peuvent être haineux et je préfère m’en préserver », affirme-t-elle.

Loin d’être timide, elle est même considérée comme étant « la patronne » dans son quartier, mais aujourd’hui l’artiste a fait le choix de passer outre ce genre de remarques car elle est fière de son travail. « Je me respecte en tant que femme et en tant qu’artiste. Je fais très attention à ne pas être vulgaire car je sais que mes parents regardent tout ce que je fais et je ne veux pas qu’ils me voient comme ça », ajoute-t-elle. Le seul reproche qu’ils lui font, c’est de ne pas comprendre tout ce qu’elle raconte dans ses chansons. « C’est normal, c’est un langage de rue, ils ne peuvent pas tout saisir », sourit-elle. Elle est aujourd’hui déterminée à prouver qu’une femme mahoraise peut faire du rap, qui plus est en shimaoré. Retenez bien son nom, La Mendosa, puisqu’elle marquera certainement la scène musicale mahoraise dans les années à venir.

Retrouvez ce portrait dans le numéro 1010 de Mayotte Hebdo.

Le marché paysan du Grand Nord : du 100% local sur les étals jusque dans les assiettes

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En partenariat avec le mouvement de défense des exploitants familiaux, la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte a donné rendez-vous ce samedi 10 septembre, cette fois-ci à Koungou, aux agriculteurs, aux artisans et aux producteurs pour la troisième édition du marché paysan. De quoi leur permettre de partager leurs produits 100% locaux avec les nombreux visiteurs.

Si les fruits, les légumes, les poissons, les œufs et les épices ne sont plus à présenter sur l’île aux parfums, le marché paysan de la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte s’emploie à faire découvrir des merveilles plus originales au grand public. C’est en tout cas l’un des objectifs du rendez-vous de samedi dernier sur le parking de La Poste de Koungou. Un bon moyen pour les agriculteurs, les artisans et les producteurs mahorais de présenter leurs produits 100% locaux à l’occasion de cette troisième édition.

À commencer par Émilie Mohamady de la boutique Gasy qui propose des tapis en sisal, tout un ensemble de paniers divers en rafia ou des sacs de tissus wax. À proximité : Fatima Assani de Mahakamy s’évertue à mettre en lumière les bienfaits des dentifrices au clou de girofle ou au charbon noir, du santal pour les masques de beauté (M’sinzano), de l’aloe vera ou du beurre de karité pour cheveux secs. Idem pour l’incontournable Zaza qui déballe sur son stand les trésors dénichés auprès de plusieurs entreprises tels que de l’argile, des fleurs parfumées, séchées et écrasées pour les gommages, des huiles de massage dont certaines seraient « sources de force érotique ». Sans oublier les fondants parfumés de Hifsah Anziz Malide pour agrémenter votre maison ou vos tisanes pour le bien-être, la fertilité…

Et ce n’est pas tout, car il y a aussi de quoi réaliser quelques emplettes culinaires ! Au choix : le miel de fleurs sauvages de manguier d’Amina Abdou, les pots de marinades toutes prêtes d’Anchati Daouda pour assaisonner des brochettes, du poisson ou un bon biriani, mais aussi le mouhogo piqué (manioc séché au poisson et coco), le pilao et le fegné té (pâte de riz au lait avec coco et cannelle) du restaurant Le Choizil. Et en breuvage, laissez-vous tenter pour un jus de tamarin ou de bisap (hibiscus) pendant que vos enfants s’aventurent le temps d’une balade sur l’un des quatre équidés dépêchés du Parc équestre d’Hajangoua avant de s’élancer sur le circuit de kart, l’espace de trampolines et le stand de foot.

Si certains produits peuvent parfois provenir d’ailleurs, ce marché est en tous points 100% local dans son art de vivre : des tissus aux modèles, des produits aux nourritures proposées. Une initiative intercommunale qui donne un grand vent de fraîcheur, dans une région qui en a bien besoin.

Mansour Kamardine débriefe la réception des élus ultramarins par Emmanuel Macron

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À l’occasion de la réception des élus ultramarins par le président de la République, ceux Mayotte ont pu longuement exposer la situation difficile du 101ème département et les attentes des Mahorais, tant sur les aspects de la sécurité et l’immigration qu’en ce qui concerne l’égalité sociale, le développement économique, la santé, l’eau, l’environnement et les infrastructures collectives.

Après le réhaussement protocolaire du domaine ministériel de l’Outre-mer par la désignation du numéro 3 du gouvernement, Gérald Darmanin, épaulé par le ministre délégué Jean-François Carenco, cette rencontre au palais de l’Elysée est « le second signe d’une prise de conscience de la crise politique et sociale qui frappe la France du grand large en général et Mayotte en particulier », pour le député Mansour Kamardine.

« J’ai invité publiquement, lors de ma prise de parole Emmanuel Macron à faire de l’Outre-mer un domaine politique réservé de la présidence de la République, afin de donner l’autorité nécessaire à Gérald Darmanin sur son domaine ministériel et à effectuer une révolution copernicienne en faisant de la co-construction entre le gouvernement et les territoires ultramarins le fils conducteur de l’action de l’État. En aparté, j’ai également rappelé l’importance, comme ma collègue de la 1ère circonscription, de renforcer la Marine nationale à Mayotte. »

Toujours selon le parlementaire, le chef de l’État a clairement affirmé son souhait de mise en œuvre, dès 2023, d’une feuille de route pour l’Outre-mer tournée vers l’atteinte de résultats à travers des objectifs concrets pour les populations de nos territoires. « Nous espérons donc nous orienter vers une loi-programme dont j’aspire à ce qu’elle soit structurée territoire par territoire. »

À cet égard, l’annonce faite de l’instruction donnée par le Président à la Première Ministre d’élaborer un cadre spécifique à Mayotte concernant le domaine régalien (immigration, sécurité, nationalité…) pour tenir compte de l’exceptionnelle gravité de la situation du 101ème département français le réjouit. « Au sortir de la réception, ma conviction est qu’un chemin se dessine pour répondre à la situation des territoires ultramarins si stratégiques pour le rayonnement mondial de la France et aux attentes des français d’outre-mer. […] Sécurité, convergence sociale, santé, eau, infrastructures de transport et de développement économique, transition énergétique seront bien au coeur des discussions et de l’action dans les prochains mois. »

Prostitution à Chirongui : une enquête judiciaire en cours

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Ce mercredi 7 septembre, une réunion de travail s’est tenue en mairie de Chirongui. Le premier magistrat, Daouda Bihaki, a reçu le commandant de brigade de gendarmerie de M’Zouazia, des militaires du groupe d’enquête de lutte contre l’immigration clandestine, et le directeur de la sécurité de la ville pour évoquer la problématique de la prostitution.

Les services de l’État et la commune travaillent en partenariat depuis plusieurs mois afin de lutter contre ce fléau. Une enquête judiciaire est en cours. Les forces de l’ordre se tiennent à disposition de la population pour recueillir tout élément pouvant faire avancer le dossier. « Nous rappelons également que la loi française interdit le recours aux services d’une personne qui se prostitue. Le fait d’inciter une personne à se prostituer ou de tirer profit de la prostitution d’un tiers comme l’hébergement, le transport, la mise en place de ce service dans les établissements sont également interdits. Ces faits sont sanctionnés pénalement et peuvent donner lieu à des poursuites judiciaires en France, même s’ils ont été commis à l’étranger (cas de tourisme sexuel). Les sanctions sont plus sévères lorsque la personne qui se prostitue est mineure. »

Première mission collective du Club Export Réunion à Mayotte

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Le Club Export Réunion organise ses toutes premières rencontres d’affaires à Mayotte. Le déplacement, prévu du 12 au 16 septembre 2022, sur la thématique de la coopération économique régionale entre les deux départements d’Outre-mer, concernera plus d’une vingtaine d’entreprises réunionnaises dans les secteurs de la ville durable, des technologies, de la communication, de la publicité, de la formation et de l’industrie.

L’ambition du Club Export Réunion est de pouvoir établir des relations commerciales fortes entre les mondes économiques mahorais et réunionnais. Au programme : plusieurs rendez-vous B to B, des rencontres avec des opérateurs privés et des partenaires publics du développement économique de Mayotte, ainsi que des visites de sites.

Le plus jeune département français est aujourd’hui un territoire en forte croissance, avec de multiples besoins et où de nombreuses entreprises réunionnaises ont déjà une activité. « Mayotte est fortement demandée depuis plusieurs années par nos adhérents, qui pensent que notre méthode d’approche économique se transposerait bien sur ce territoire », explique Laurent Lemaitre, président du Club Export Réunion. Celui-ci souhaite que ce rapprochement des milieux économiques contribue à terme à aider à la structuration de la stratégie d’exportation des entreprises mahoraises, mais aussi à une étroite collaboration entre les deux îles dans leurs stratégies internationales.

Inauguration de la crèche municipale de M’Tsamboro

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Dans le cadre du projet de mandat « ambition 2030 », le maire de M’Tsamboro Laithidine Ben Saïd s’était engagé à miser sur l’enfance dans la commune. Une crèche municipale baptisée « Moilimou M’boro », initiée par les précédentes municipalités, s’est concrétisé en 2022 grâce à la volonté politique de l’équipe municipale actuelle.

Ce samedi 10 septembre à 9h30, ce nouveau lieu sera inauguré en présence des partenaire institutionnels et des familles. Située à M’Tsamboro, au 115 rue de la crèche, à quelques minutes de la départementale, la structure accueille des enfants de dix semaines à cinq ans révolus du lundi au vendredi de 6h à 18h et propose trois formules d’accueil (régulier, occasionnel ou d’urgence). Le projet a reçu le soutien financier de la caisse de sécurité sociale de Mayotte (2.598.392 euros), de l’État (250.000 euros) et du Département (885.000 euros du dispositif « fonds de solidarité »).

Des places sont encore disponibles ! Si vous souhaitez inscrire vos enfants, allez sur le site www.marionnettes.re et pour tous renseignements contact@marionnettes.re ou 02.62.53.19.19.

Des vols vers Tuléar et Fort Dauphin depuis La Réunion

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Avec l’accord de son autorité de tutelle et de l’aviation civile malgache, Air Austral est en mesure de pouvoir aujourd’hui annoncer la réouverture de ses vols de/vers Tuléar et Fort Dauphin pour la période des vacances scolaires de la Toussaint.

La compagnie propose ainsi à sa clientèle du 10 au 24 octobre 2022 une fréquence hebdomadaire chaque lundi. Les vols au-delà de la date seront disponibles à la réservation dès qu’Air Austral aura obtenu l’approbation par les autorités malgaches de son programme des vols pour la saison Iata Hiver, qui court du 31 octobre 2022 au 31 mars 2023.

Les vols seront opérés en Airbus A220-300 comme suit : départ de La Réunion Roland Garros à 9h15, arrivée à Fort Dauphin à 10h et à Tuléar à 11h45. Décollage de Fort Dauphin à 11h, pour une arrivée à Tuléar à 11h45 et à La Réunion Roland Garros à 15h45.

La reprise de la desserte de ces destinations permet à la compagnie de répondre à une importante demande de sa clientèle, mais également de ses partenaires et acteurs du tourisme. Avec la réouverture de ces deux destinations, Air Austral dispose à nouveau d’un beau réseau de/vers Madagascar de sept points de desserte de/vers Madagascar : Tananarive (un vol quotidien), Nosy Bé (jusqu’à quatre fréquences par semaine), Tamatave (deux fréquences hebdomadaires), Diego Suarez (une fréquence hebdomadaire) et Majunga (trois fréquences hebdomadaires via Mayotte opérées par Ewa Air).

Parc de grimpe, balnéothérapie, bar flottant : les loisirs de demain dans le 101ème département

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L’agence d’attractivité et de développement touristique lance son programme « Challenge création tourisme Mayotte 2022-2024 » dans le but de proposer des activités touristiques et de loisirs en faisant émerger seize projets privés pouvant être déployés à court terme. Parmi eux, des bases nautiques, un établissement flottant, une mini-ferme, un centre de balnéothérapie, un jardin des sens…

Boire un verre en after-work en plein milieu du lagon, sauter d’arbre en arbre, pagayer dans une embarcation à fond transparent… L’agence d’attractivité et de développement touristique met les petits plats dans les grands et affiche ses ambitions. C’est tout l’idée de son programme « Challenge création tourisme Mayotte 2022-2024 », qui rentre dans « la feuille de route » du schéma régional de développement du tourisme et des loisirs, validé en octobre 2020 par le Département. « Le travail en interne sur ce dossier a commencé il y a un an », rappelle Zaounaki Saindou, la présidente de la structure, également conseillère départementale du canton de Tsingoni. « Après les étapes de concertation, de réunions et d’échanges, nous arrivons au lancement de l’appel à projets. »

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Camille Mozer et Valérie Quenard de MDP Consulting, Bibi Chanfi, 5ème vice-présidente du Département en charge du développement économique et de la coopération régionale, Zaounaki Saindou, la présidente de l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte, et Michel Madi, le directeur, ont présenté ce jeudi 8 septembre le programme « Challenge création tourisme Mayotte 2022-2024 ».

L’objectif consiste à mettre l’accent sur « des activités vitrines », insiste Michel Madi, le directeur de l’AaDTM. Mais aussi et surtout d’appuyer « des nouveautés et des initiatives privées pour que le développement touristique rime avec développement économique ». Mais n’importe lesquelles ! En effet, l’agence se concentre sur seize produits et activités touristiques et de loisirs, présentés sous forme de fiches descriptives et techniques détaillant la philosophie générale. « Nous avons sélectionné des projets aussi bien originaux que classiques qui apportent des recettes et une valeur ajoutée pour le territoire », prévient Valérie Quenard, chargée de mission chez MDP Consulting, un bureau d’études externe.

« Des souvenirs instagramables »

Attention toutefois, les propositions dévoilées ce jeudi 8 septembre font simplement office d’exemple. « L’idée est que les porteurs nous présentent les leurs. » Toujours est-il que si la réalité ressemble un tant soit peu à la fiction, le 101ème département risque de passer dans une nouvelle dimension ! Pêle-mêle : parc acrobatique en hauteur, parc de filets dans les arbres, parc de balançoires, jardin des sens, location de catamarans ludiques assistés, location de kayaks à fond transparent, cours et initiations en pirogue traditionnelle, location de « Donut BBQ », centre de balnéothérapie, restauration « fast-brochetti », offre de restauration de locale en foodtruck, vente ambulante de glaces artisanales (« le projet le plus plébiscité »), établissement flottant, mini-ferme, service du guide « + », parc de grimpe outdoor… « Nous voulons offrir des souvenirs instagramables, mais proposer des choses simples », résume Camille Mozer, chargée d’études chez MDP Consulting.

Deux ans d’accompagnement

Petite subtilité et non des moindres, cet appel à projets n’est pas un concours avec une finalité pécuniaire. « Il n’y a pas de cagnotte sur la table… Une fois le dossier bien ficelé sur le plan financier, nous allons aller à la rencontre de nos différents réseaux, à commencer par le Département, pour connaître les possibilités de subventions », précise Michel Madi. En clair, se rapprocher de l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte comporte deux intérêts : bénéficier de son volet ingénierie et de son aide à la recherche de financement en 2023, mais aussi de son accompagnement à la gestion quotidienne et à la mise en conformité du projet en 2024. « Quand je vois les partenaires, je suis ambitieux quant à la concrétisation rapide des projets. »

Si « deux ou trois personnes sont déjà dans les starting-blocks », lâche Valérie Quenard, « d’autres peuvent aller vite – notamment pour ceux qui ont des projets avec des aménagements légers – car les voyants sont au vert dans certaines collectivités ». En d’autres termes, il est fort possible que d’ici un an et demi, le tourisme affinitaire et local puisse jouir de ces activités novatrices sur l’île aux parfums.

 

Les étapes clés de l’appel à projets

Le retrait des dossiers se fait sur les sites Internet de l’AaDTM et du Département. Le dépôt des candidatures doit intervenir avant le 31 octobre prochain à l’email challengetourisme@mayotte-tourisme.com. Pour sortir du lot, il est impératif que le projet présente des critères de développement durable (volets social, économique et environnemental), mais aussi des aspects techniques et fonciers. La première sélection pour être admis à une présentation orale se déroule fin novembre, avant le passage devant le comité de sélection au mois de décembre.

L’AaDTM se laisse la possibilité d’ouvrir une deuxième session de sélection pour recevoir de nouvelles candidatures et donner une autre chance à ceux qui avaient besoin de retravailler leur projet.

Diabète : Un dépistage d’ampleur à Mayotte en vue « d’un déclic »

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Une détection du diabète assez tôt peut empêcher de développer des complications.

Toute la semaine prochaine, des stands de dépistage au diabète et de l’hypertension artérielle fleuriront partout sur Mayotte. L’agence régionale de santé espère changer les mentalités sur la première des deux maladies chroniques qui touche 17% de la population mahoraise de plus de 30 ans. Entretien avec Olivier Brahic, directeur de l’ARS Mayotte.

Flash Infos : De quel ordre l’hypertension et le diabète sévissent à Mayotte ?

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Olivier Brahic, directeur de l’ARS Mayotte, compte sur cette campagne pour provoquer « un déclic » dans la population.

Olivier Brahic : J’ai fait une conférence avec Santé publique France au mois de mai. Cela nous a permis d’objectiver une situation sanitaire sur l’île avec une forte prévalence de la population tant sur le diabète que sur l’hypertension artérielle. Je ne vais pas vous noyer sous les chiffres. Il y en a trois à retenir cependant. Concernant le diabète, on a 17% de la population des plus de 30 ans qui en a, donc un adulte sur six, un taux largement supérieur à la moyenne nationale. Sur l’hypertension, c’est 48% dans la même tranche d’âge, soit un adulte sur deux. Enfin, dans ces catégories de population, une sur deux ne connaît pas son statut.

FI : Quel problème cela engendre ?

O.B. : Nous avons des remontées de terrain. Les professionnels de santé nous disent que les patients, notamment ceux souffrant de diabète, arrivent dans un état trop dégradé. Ces patients auraient pu être soignés beaucoup plus tôt s’ils avaient été dépistés.

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Quatorze stands par jour permettront aux Mahorais de mesurer leur tension artérielle et leur taux de glycémie.

FI : En quoi consiste l’opération « Naridzi tundé » ?

O.B. : L’idée, c’est que toute la semaine prochaine, nous lancions une opération « big bang » sur l’île, qu’il y ait un déclic. Tous les jours, il y aura quatorze stands de dépistage, ouverts de 9h à 15h (voir flyer). Cela doit nous permettre de prendre en charge l’ensemble de la population volontaire.

FI : Qui fera les tests ?

O.B. : Nous faisons cette opération avec un ensemble de partenaires. Je remercie beaucoup les infirmiers libéraux qui viennent en appui, tout comme le centre hospitalier et les communes. C’est la première fois que nous montons une telle opération sur le territoire.

FI : À qui est-ce destiné ?

O.B. : L’ensemble de la population de 30 ans est invité à se faire dépister. C’est gratuit et anonyme. Cela dure une dizaine de minutes. Concrètement, vous aurez des infirmiers et des infirmières qui vont vous prendre la tension artérielle au niveau du bras et vous prendront le taux de glycémie au bout du doigt.

FI : Quelle est la suite en cas de maladie détectée ?

O.B. : Nous orientons les personnes vers une prise en charge via les médecins généralistes ou les hôpitaux. Autant les complications, c’est plus compliqué parce que cela demande des filières très spécifiques. Mais si nous les prenons plus en amont, le diabète et l’hypertension, c’est une prise en charge relativement sur simple. Nous avons les médicaments sur l’île.

FI : Est-ce que cette campagne existe déjà ici ?

O.B. : Nous le faisons déjà dans les entreprises et nous voyons bien que la population est demandeuse de ce type de dépistage. Nous avons identifié déjà des personnes avec un taux de diabète.

FI : Outre le dépistage, comment lutter contre ces maladies ?

O.B. : L’idée n’est pas faire que du « one shot ». Il y a bien évidemment de la prévention, notamment sur l’alimentation. Il faut progressivement changer de comportement alimentaire. Ce n’est pas le directeur de l’ARS qui va interdire tel ou tel produit. Mais il faut réduire de manière très notable la consommation de boissons sucrées, remplacer les plats frits par des plats bouillis, le sel par des épices. En parallèle, il faut encourager la pratique d’activités physiques, des balades régulières, aller faire ses courses à pied. Nous ne voulons pas faire des Mahorais des athlètes, mais plutôt réduire l’utilisation de la voiture quand nous pouvons marcher.

 

Projet de santé : une première réunion publique, ce samedi

Annoncé en avril, le projet de santé rentre dans la phase de concertation. « Nous allons construire la santé que nous souhaitons pour les cinq ans à venir », prévient Olivier Brahic. Ce samedi, à 8h, la première réunion publique est prévue dans la salle du conseil municipal de Mamouzdou. Un expert fera un point sur le thème du jour, les maladies chroniques, puis la parole sera laissée au public. Quatre autres réunions de ce type seront organisées sur l’île. Celle du 17 septembre sera à Dembéni et portera sur l’accès aux soins, le 1er octobre à Bandraboua, le 15 octobre à Tsingoni et le 28 octobre à Chirongui.

 

Vaccination contre la variole du singe et la grippe

L’agence régionale de santé confirme qu’il y a eu deux cas avérés de variole du singe ou « monkey pox » sur l’île. Cependant, les deux personnes, qui ont été infectées sur un même territoire extérieur à Mayotte, ont pu être prises en charge chez elles et aucune contamination n’a été décelée. Cette maladie se transmet à travers les relations sexuelles et touche davantage la communauté homosexuelle. Le directeur de l’ARS rappelle donc qu’il faut appeler le 15 en cas d’apparition de boutons accompagnée de fièvre et qu’une vaccination « gratuite et anonyme » est possible au centre hospitalier de Mayotte.

Autre sujet pouvant faire l’objet d’une vaccination, la grippe saisonnière avait particulièrement touché Mayotte, fin 2021, avec 17 cas graves nécessitant une réanimation et un décès. Les personnes fragiles, notamment les plus de 65 ans, sont encouragées à se faire vacciner.

Chambre régionale des Comptes : la communauté de communes de Petite-Terre s’en sort bien

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La Chambre régionale des comptes (CRC) de Mayotte évalue régulièrement la gestion des collectivités mahoraises. Si elle peut parfois être assez critique, son dernier rapport daté de ce mercredi 7 septembre sur la communauté de communes de Petite-Terre est plutôt encourageant.

Âgée de presque huit ans maintenant, la communauté de communes de Petite-Terre (CCPT) est montée peu à peu en régime, même quand les dissensions entre Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi sont apparues. Aux municipales 2020 par exemple, la deuxième commune a mal vu que son maire Madi Madi Souf ne prenne pas la tête de la collectivité. Ce conflit politique a parfois généré des problèmes de mutualisation. Le système de vidéosurveillance dépend ainsi de deux centres distincts au lieu d’un seul. Mais dans l’ensemble, la Chambre régionale des comptes (CRC) de Mayotte est peu sévère sur la gestion financière de l’intercommunalité petite-terrienne qui compte une centaine d’agents. « La CCPT dispose de financements extérieurs conséquents pour ses investissements. Elle vise et parvient à obtenir des subventions à hauteur de 75 voire 80% du coût de ses projets. Son endettement reste par conséquent faible, son encours de dette fin 2020 s’élevant à 4.16 millions d’euros », observe la CRC.

Un territoire bloqué par sa taille

La pépite de Mayotte, de douze kilomètres carrés seulement, paye son manque d’espaces et son accessibilité difficile. « Le manque de foncier disponible freine quasiment tous les projets d’investissement en Petite-Terre et la CCPT affiche un taux d’exécution budgétaire très faible pour sa section d’investissement », note la CRC. Du côté de la gestion des déchets, les relations entre le Sidevam (Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte) et la CCPT ont souvent été compliqués. La deuxième a reproché plusieurs fois à l’autre de ne pas assurer suffisamment sa mission de collecte. « Mécontentes du service rendu par le Sidevam, les communes ont déjà mobilisé des moyens humains et matériels palliatifs. En 2019, cela a représenté un coût total de 494.843 euros pour Dzaoudzi-Labattoir et 603.423 euros pour Pamandzi », déplore la Chambre.

Enfin, le quartier prioritaire de la Vigie bénéficie d’une attention particulière dans son rapport. Outre les difficultés qu’il rencontre (habitat illégal, délinquance), il doit faire l’objet de plusieurs programmes portés par la collectivité et l’État. « Le quartier concentre déjà des moyens importants, mais cinq ans après le démarrage du programme de renouvellement urbain dont il bénéficie, les équipements essentiels ne sont pas livrés », relève la CRC.

Le président répond aux recommandations

En annexe du rapport, la Chambre régionale des comptes a joint une lettre de réaction du président de la collectivité, Saïd Omar Oili. « Je note le ton globalement positif du rapport de la Chambre au-delà des quelques points d’amélioration à mettre en œuvre », se réjouit celui qui est aussi maire de Dzaoudzi-Labattoir. Il précise plusieurs points à la Chambre comme la volonté de la CCPT de garder un grand nombre de compétences. La CRC cite le développement du très haut débit et le transport dévolus d’habitude au Département ou les déchets, ressort du Sidevam. « Il est vrai que notre intercommunalité a une démarche dynamique et active concernant la mise en œuvre de ces compétences. Pour autant, il ne nous semble pas exact de dire que la CCPT empiète sur les champs de compétences d’autres collectivités », défend Saïd Omar Oili.

Illettrisme : les Ceméa Mayotte organisent une journée pour sensibiliser les entreprises

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Ce vendredi 9 septembre, les Ceméa (centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active) se mobilisent face à l’illettrisme en entreprise en organisant une journée de sensibilisation dans son centre de formation à Iloni. Organisée dans le cadre de la semaine nationale de lutte contre l’illettrisme, elle sera sous forme d’un ciné-débat à 13h, le but étant d’échanger sur le sujet et de prendre conscience que plusieurs salariés peuvent en souffrir.

Comme partout dans le monde, l’illettrisme peut toucher autant des adultes que de jeunes adolescents. Cette situation peut quelquefois être un frein à leur développement professionnel. En 2021, Jérôme Millet, ex-secrétaire général de la préfecture de Mayotte, révélait ainsi que 59% de la population locale souffre d’illettrisme ou d’analphabétisme. C’est pourquoi, « nous avons décidé d’organiser dans notre centre de formation à Iloni une projection ciné-débat de 13h à 15h, ce vendredi. Le but cette année est de sensibiliser les personnes travaillant dans des entreprises ou dans des associations. Nous trouvons que l’illettrisme est un sujet qui s’adresse à tout le monde, puisqu’à Mayotte, plusieurs personnes sont dans cette situation », affirme Zainaba Ahmed Haroussi, la directrice des centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active. En appui aux différents échanges, le film « Lilettré » sera diffusé.

Environ 50 personnes attendues à cet évènement

La journée de sensibilisation est ouverte à tous et est animée par Soundati Attoumani, secrétaire comptable et animatrice. « C’est la neuvième édition de la semaine nationale de la lutte contre l’illettrisme et c’est la première fois que nous nous mobilisons ouvertement », ajoute la directrice. Pour attiser la curiosité et attirer le maximum de personnes, les Cémea ont favorisé le bouche-à-oreille ainsi que des actions de communication sur Facebook. « Nous n’avons pas une très grande salle. Sa capacité est d’une cinquantaine de personnes », révèle la responsable du projet et membre de l’agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), Kristel Buanchi.

D’autres actions organisées jusqu’au 15 septembre

La semaine prochaine, plusieurs actions sensibilisant à l’illettrisme sont mises en place. Le centre communal d’action sociale (CCAS) de Bandraboua, par exemple, met en place des actions de prévention contre l’illettrisme au foyer des jeunes. Jusqu’au 15 septembre, l’agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) se mobilise dans le but de sensibiliser les agents de la préfecture de Mayotte sur la question de l’illettrisme à partir de 10h. Enfin, Pascal Moulette, enseignant-chercheur à l’université Lyon 2, se présentera le 13 septembre de 8h à 12h à la chambre de commerce et d’industrie de Mayotte pour évoquer sur les coûts cachés de l’illettrisme qui pèsent sur les entreprises.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes