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Tsingoni sur le toit du hand

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À l’issue de leurs deux matchs, samedi dernier sur le parvis de la MJC, les deux équipes de l’ASC Tsingoni dominent leurs championnats, grâce à une victoire contre le Haima Sada pour les filles, et au succès acquis par les garçons face au HC Acoua. Une hégémonie remise en question mais vouée à perdurer, selon les dirigeants du club.

Sous le ciel assombri de Tsingoni, ce samedi après-midi, l’éclaircie est d’abord venue des handballeuses de la commune. Dans une affiche opposant l’ASC au Haima Sada, soit les deux premières équipes du championnat, les joueuses de l’ouest menaient déjà 18-10 à la mi-temps. Dans une atmosphère tendue, les coéquipières de Bela ont su maintenir l’écart – et même le doubler via des contre-attaques fatales – pour finalement s’imposer 36-20. De quoi prendre la tête du championnat prénational de Mayotte, et chauffer le public pour l’arrivée de l’équipe masculine, qui affrontait Acoua au crépuscule.

Dans un début de match rude, où les contacts parfois violents s’accumulent, Tsingoni déjoue face à la hargne des hommes du nord (10-5). Après de nombreuses exclusions de 2 minutes dans les deux équipes, dont deux consécutives pour le HC Acoua, l’ASC revient pour égaliser juste avant la mi-temps (15-15). Après la pause, il n’y a guère plus de doute. Les Tsingoniens, au terme d’une deuxième mi-temps maîtrisée et moins hachée, noie la défense de ses adversaires. Acoua, en effet, ne parvient plus à redescendre assez vite en défense face au jeu de transition dévastateur des locaux. Moins de six minutes avant la fin du match, un nordiste est exclu définitivement. Les hommes de Loutoufi n’ont plus qu’à dérouler, et s’imposent finalement 36 à 29.

Parce que c’est leur projet

Les deux sections de l’ASC dominent donc leurs championnats respectifs. « Parler de hand à Tsingoni, c’est revenir sur tout le projet, la formation des jeunes, des arbitres, la transmission », se félicite Badirou Abdou, foundi du club, qui fêtait son anniversaire à la mi-temps du match. « Nous visons l’excellence, et cela passe par la collaboration avec Bavou, l’enfant du village », ajoute-t-il. Ce dernier, ayant glané plusieurs titres au niveau national lors de sa carrière, apporte toute son expertise au club, jusqu’à voir « un jeune de Tsingoni dans la sélection française », rêve déjà Badirou, qui bouillonne d’idées pour les 74 petits handballeurs de l’école de hand du village. « On veut voir cette jeunesse plus haut, continue-t-il. Et pour celles et ceux qui ont trois ans, ça se dessinera dans 10-15 ans. »

Car la concurrence est rude, dans l’ancienne capitale de Mayotte. Voilà quelques années que le HC Select. 976 y a été fondé, avec la ferme intention de remettre en question la domination de l’ASC. L’équipe féminine est déjà en championnat prénational, à un petit point seulement de leurs rivales. « La rivalité, moi, je ne la calcule pas trop, affirme Badirou. Seule la réalité du terrain compte, et ce sera démontré lors de la sixième journée. » Une manière de faire monter la sauce avant cette fameuse journée 6, qui opposera les deux clubs de Tsingoni, comme lors de la dernière finale de Coupe de Mayotte, qui avait vu l’ASC l’emporter. Ce samedi 29 octobre, à 18 heures, ce sera donc l’occasion de remettre la mosquée au centre du village.

Sécurité : Les conducteurs de bus du nord reprennent le travail ce lundi

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Le transport scolaire reprend ce lundi dans le nord de Mayotte, après le droit de retrait des conducteurs.

Exerçant leur droit de retrait depuis le mardi 20 septembre, les chauffeurs de bus ont manifesté leur colère face aux attaques qu’ils subissent. Le protocole de sortie du mouvement ayant été signé ce week-end, la reprise de travail se fera bien ce lundi. Une nouvelle réunion est prévue entre les parties, le 5 octobre.

Entre les journées « Ile morte » et le mouvement de grève des chauffeurs de bus du nord, le transport scolaire a été perturbé ces dernières semaines. La faute surtout au nombre d’agressions que connaissent les habitués des routes mahoraises et plus particulièrement les bus scolaires visés par des caillassages. Deux secteurs, de Koungou à Kawéni et le deuxième au sud de Mamoudzou, ont été particulièrement touchés par ces violences. Transdev, le délégataire du Département, a noté une hausse de 78% des incidents sur la rentrée 2022 par rapport à la précédente. Une situation qui a poussé les conducteurs de Matis à exercer leur droit de retrait depuis le mardi 20 septembre, notamment dans la zone Nord. « Il y a un an, on s’est mis autour de la table, des promesses devaient être tenues. Le Département ne les a pas respectées », regrette Kamal-Eddine Attoumane-Ahmed, représentant CFDT chez Matis. Parmi les revendications, les contrôleurs voulaient une augmentation du nombre de médiateurs, que ces derniers soient parfois dans les véhicules, ainsi qu’une présence plus importante des forces de l’ordre sur leurs parcours. « On nous a dit qu’il y en aurait une trentaine de médiateurs, il y en a quinze, c’est insuffisant », se plaint le délégué syndical, qui note également la diminution de services civiques et de parents-relais. N’ayant aucune prime de risque, les salariés ont également demandé « une revalorisation de 10% » sur leurs bulletins de paye.

Des médiateurs en plus près des arrêts de bus

Une réunion, jeudi dernier à la préfecture de Mayotte, a permis des avancées et de signer un protocole de sortie, ce week-end. « On a senti le malaise et une grande souffrance des conducteurs. On va renforcer le nombre de médiateurs près des arrêts de bus. Il y aura aussi un redéploiement des agents assermentés », confirme Ali Omar, le vice-président du Département en charge des transports. Si la sécurité n’est pas du ressort de la collectivité, l’élu mahorais a noté que « l’État va renforcer la sécurité le long des itinéraires ». L’idée de créer une police des transports a, en outre, été évoquée.

Avant le 5 octobre et un nouveau point fait sur les engagements précédents, Matis, Transdev, le Département et l’État espéraient la reprise du travail, ce lundi. Ce sera le cas grâce à l’accord dece week-end. Mais l’équilibre reste fragile à en croire les conducteurs de bus.

 

« Qu’est-ce qu’on doit faire face à des voyous avec des machettes ? »

C’est la question posée par les chauffeurs de bus ces jours-ci. Inquiets, ils sont intervenus pendant le débat des Assises de la sécurité, en rappelant la violente agression subie par l’un d’eux, le 12 septembre (voir Flash infos de vendredi). En quittant la réunion avant la fin, ils n’ont pas vu Thierry Suquet prendre la parole pour rappeler une nouvelle fois « qu’il ne faut pas laisser l’espace public aux délinquants ». Interrogé également, Ali Omar répond qu’il faut plutôt poser la question « à un gendarme ou à l’État. La sécurité n’est pas du ressort du Département ». Fabrice Grolleau et Djouma « Siaka » Anli, salariés de Transdev, estime que dans le type de situation évoqué par les conducteurs, « il faut garder les portes fermées. La sécurité des enfants est la priorité ». 

Nations unies : L’Union revendique de nouveau « l’île comorienne de Mayotte »

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Azali Assoumani, président des Comores de 2002 à 2006 et depuis 2016, a évoqué devant l’assemblée générale des Nations Unies, jeudi 22 septembre, « le caractère comorien » de Mayotte.

Si l’assemblée générale des Nations unies avait les yeux rivés sur ce qui se passe en Ukraine, le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, n’a pas manqué dans son allocution de rappeler les velléités de son pays concernant le 101ème département français. Jeudi 22 septembre, à New York, il a rappelé « le caractère comorien de cette île soustraite à la souveraineté comorienne ».

Presque cinquante ans plus tard, la pilule n’est toujours pas digérée à Moroni. Les différents conflits territoriaux (Ukraine, Sahara occidental, Taïwan) ont donné l’occasion au président comorien, Azali Assoumani, de revenir sur celui qui oppose son pays à la France. « Mon gouvernement, comme tous ceux qui l’ont précédé, tient à rappeler de manière solennelle devant cette assemblée et conformément au droit international le caractère comorien de cette île soustraite à la souveraineté comorienne lors du processus de décolonisation de notre pays », a-t-il revendiqué, lors de la dernière séance de l’assemblée générale des Nations unies, ce jeudi 22 septembre. Depuis 1975 et l’indépendance comorienne, la tribune de l’Organisation donne régulièrement l’occasion aux dirigeants des Comores de rappeler leur désir d’une rétrocession de la quatrième île de l’archipel. Une volonté à laquelle les Mahorais et l’État français se sont toujours opposés.

« La gestion de ce dossier douloureux qui dure depuis plus d’une quarantaine d’années voit fort heureusement s’ouvrir des perspectives nouvelles avec l’esprit de dialogue qui s’est créé entre les parties françaises et comoriennes », a même avancé le président comorien, sans qu’une quelconque ouverture concernant la souveraineté de Mayotte ne soit engagée côté français.

« Le pays a renoué avec la paix et la stabilité »

Au cours de son allocution d’une quinzaine de minutes, Azali Assoumani a également voulu défendre son bilan à la tête de l’Union. « Cela fait plus de vingt ans, hamdullah, que le pays a renoué avec la paix et la stabilité », a argué celui qui a fait modifier la constitution en 2018, qui instaurait initialement une rotation entre les îles du pouvoir exécutif. Il ajoute que « cette stabilité constitue un réel gage de développement socio-économique ». Sur la question des droits de l’homme, le président de l’Union a dit vouloir en faire « une priorité nationale » et a tenu « à souligner que [son] pays collabore étroitement avec les instances régionales et internationales » sur ce point.

Selon lui, le salut de son pays « réside en une société apaisée, soudée et de plus en plus inclusive de toutes les couches qui la composent ». Soit exactement ce qu’il a dit à la même tribune l’année précédente…

Une antenne de la maison départementale des personnes handicapées inaugurée à Dembéni

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Ce jeudi 22 septembre a eu lieu l’inauguration officielle de l’antenne de la maison départementale des personnes handicapées de Dembéni. Allocutions, dévoilement d’une plaque inaugurale, coupé du ruban et visite des locaux ont rythmé cette matinée.

À Mayotte, c’est en juin 2016 que la MDPH s’est installée, dans le chef-lieu (Mamoudzou). Sous l’égide de la directrice Chantal Ballanger, l’équipe pluridisciplinaire de l’antenne MDPH de Dembéni travaille de la même façon que celle de Mamoudzou avec une mission d’accueil, d’information, d’accompagnement et de conseil, mais aussi la sensibilisation des citoyens à l’handicap.

L’ouverture de cette antenne de la MDPH a représenté un coût de 207.000 euros, dont 143 000 euros d’investissement, auxquels s’ajoutent des charges à caractère général de 52.661 euros et des charges de personnel de l’ordre de 10.549 euros permettant de créer deux postes.

Trois autres antennes sont prévues d’ici la fin de la mandature (Petite-terre, Nord, Sud), une réponse aux personnes les plus éloignées des services et prestations concernées. « Il s’agit d’un grand jour pour la MDPH. Cette inauguration représente, en effet, la concrétisation d’un grand projet de service d’accueil et d’accompagnement de proximité », s’est félicité le président délégué Madi Moussa Velou. Le président Ben Issa Ousseni, de son côté, n’a pas caché sa satisfaction en précisant notamment que « cette réalisation (très largement financée par le Département) s’inscrit dans la démarche que nous portons pour un département plus solidaire, plus protecteur et plus inclusif ».

Plus de 10.000 personnes dépistées au cours de la campagne « Naridzi Tundé »

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La première campagne « Naridzi Tundé » organisée ces deux dernières semaines par l’agence régionale de santé a permis à plus de 10.000 personnes d’avoir accès à une offre de dépistage du diabète et de l’hypertension artérielle. Le succès de cette première campagne massive a permis d’enclencher une amélioration du diagnostic précoce et de la connaissance par la population de ces maladies, tout en assurant une diffusion large des messages de prévention et de sensibilisation associés.

6.845 personnes ont pu se rendre dans les stands mobiles et les centres médicaux de référence du centre hospitalier de Mayotte et 3.216 ont pu bénéficier de cette offre dans les entreprises volontaires.

Les personnes positives au dépistage ont d’ores et déjà été invitées à consulter un médecin pour obtenir une confirmation de leur diagnostic. La réalisation de cette consultation dans les semaines à venir est essentielle afin de débuter une prise en charge.

Dans cette optique, et à partir du 26 septembre, l’offre de consultation sera renforcée pendant six semaines dans les centres médicaux de référence du CHM. Des consultations sans rendez-vous seront disponibles tous les jours de 7h à 14h, et assurées par un binôme médecin et infirmier de la réserve sanitaire. En parallèle, il est toujours possible de prendre rendez-vous avec un médecin généraliste qui effectuera cette consultation.

Le premier Interclubs de kick-boxing à la MJC de Combani

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Les clubs « Tactical Fight Team » et « Sports de combat » du régiment du service militaire adapté de Mayotte se sont associés pour organiser le premier Interclubs de Kick-Boxing de la ligue mahoraise de Kick-Boxing, Muay Thai et disciplines associées le dimanche 25 septembre, de 9h et 17h, à la MJC de Combani.

Cette rencontre a pour but de rassembler les clubs de Mayotte, au nombre de six, lors d’un échange sportif et marquer ainsi le début de la saison 2022-2023, de montrer l’importance du sport auprès des jeunes (les activités physiques et sportives font partie intégrante de la formation des volontaires au régiment et les aident dans leur épanouissement personnel) et participer au lien Armée–Nation.

Elle sera également l’occasion de chantiers pédagogiques pour les volontaires stagiaires des filières APS (agent de prévention et sécurité) et APH (agent de propreté et hygiène) par la mise en application des savoir-faire : sécurisation du site durant l’interclubs puis nettoyage des locaux.

Le camion podium de la cellule « recrutement », positionné à côté de la MJC de Combani, permettra de mieux faire connaître le RSMA et d’échanger sur les différentes formations et qualifications proposées en adéquation avec les besoins du marché du travail à Mayotte.

Plus de deux millions pour une halle à marée et un point de débarquement à Koungou

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Les halles à marée et les points de débarquement sont des prérequis de base pour peser et enregistrer les produits issus de la pêche. Deux projets que la commune de Koungou est sur le point de concrétiser. Le site retenu pour la réalisation des premiers aménagements en faveur du développement de la filière pêche est situé sur le village de Majicavo-Koropa.

La halle à marée permettra de compter, de peser et de -conserver les produits de la pêche dans le respect des réglementations en vigueur, notamment sur la gestion de la ressource halieutique, les critères de fraîcheur et de traçabilité. Elle consistera donc à mettre en application les normes d’hygiène et de sécurité en améliorant la prise en charge des produits, leur enregistrement et leur stockage. Le bâtiment surplombera la RN1 et sera visible depuis cette dernière. Un bardage bois sur les façades donnera un aspect naturel, mais surtout diminuera les besoins en climatisation. Le coût du chantier s’élève à 964.400 euros et celui de l’équipement à 164.500 euros. Les travaux ont commencé pour une durée de huit mois.

Pour le point de débarquement, une rampe de mise à l’eau est déjà présente. Néanmoins, la réalisation d’un enrochement ainsi que la reprise de la surface afin de créer un revêtement anti-dérapant à stries sont nécessaires. L’aménagement comprendra la réalisation d’un terre-plein gagné sur la mer, mais aussi celle d’un ponton fixe sur pieux avec passerelle et ponton flottant brise lame afin de permettre le chargement et déchargement des véhicules des professionnels et de rattraper le dénivelé entre la voie communale et l’estacade. Le montant de la rampe revient à 111.500 euros et celui pour le ponton à 1.380.000 euros.

Journées européennes du patrimoine : trois lieux départementaux pour deux jours d’animations

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Du 24 au 25 septembre, les Journées européennes du patrimoine célèbrent le patrimoine durable. Le patrimoine a, en effet, un rôle à jouer pour un avenir plus sobre et écologique. En réinterrogeant les pratiques, les enseignements tirés des traditions, la continuité des savoir-faire, les acteurs du patrimoine (monuments historiques publics et privés, sites archéologiques, musées, services d’archives, détenteurs de pratiques reconnues comme patrimoine culturel immatériel…) agissent dès aujourd’hui pour renforcer la durabilité du patrimoine. Comme chaque année, le conseil départemental se mobilise en proposant trois lieux de rendez-vous, pour profiter pleinement de ces journées en famille.

Samedi 24 septembre à 9h aux archives départementales : lancement départemental des journées européennes du patrimoine. Allocutions des officiels, visite guidée, mawlida shenge pour fêter l’inscription de celui-ci au patrimoine culturel immatériel national. De 10h à 14h au siège du Département : Narilawuliye ! Temps de dégustation. Puis à 14h dans la cour de l’ancien collège de Dzaoudzi : table ronde – Quelle mise en oeuvre du numérique à Mayotte pour la valorisation du patrimoine ?

Assises de la sécurité : « Tous les signaux sont rouges »

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Entamées en novembre 2020, les Assises de la sécurité ont fait l’objet d’une réunion de bilan, ce jeudi 22 septembre, à la mairie de Mamoudzou. Si de nombreux points ont pu connaître une amélioration, préfecture, mairies, Département et associations s’accordent sur le fait qu’il y a encore beaucoup à faire.

Dans les rangs du public, ce jeudi, on trépignait d’impatience avant de prendre le micro. L’opportunité d’interpeller les élus et le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, était trop tentante pour les associations et les collectifs. Cela fait deux ans maintenant que les Assisses de la sécurité ont débuté, et au vu de violence que connaît actuellement le territoire, il était urgent de faire un point.

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En colère, les chauffeurs de bus ont participé à la réunion et évoqué les agressions dont ils ont été victimes ces dernières semaines.

Qui a pu participer ?

La maire de Mamoudzou étant absent (il est intervenu par visioconférence à la fin), c’est son premier adjoint, Dhinouraine M’Colo Mainty, qui a assuré la tenue de cette réunion-bilan. À ses côtés, le président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf, le délégué du gouvernement et la vice-présidente du conseil départemental, Zouhourya Mouayad Ben, ont tenté d’apporter des réponses. « Mayotte ne doit pas être réduite à la violence. La sécurité est l’affaire de tous », a rappelé cette dernière, en introduction. Quelques maires, le recteur Gilles Halbout, le sénateur Abdallah Hassani, mais également des représentants des collectifs étaient également là.

De quelle manière le bilan a-t-il été présenté ?

Au vu des nombreuses questions que la sécurité soulève à Mayotte, la mairie de Mamoudzou a opté pour des thématiques dans lesquels figuraient plusieurs mesures. Chacune était « réalisée », « en cours » ou « non réalisée ». Par exemple, la volonté en 2020 d’avoir davantage d’intercepteurs pour lutter contre l’immigration figurait en vert, de nouveaux moyens étant obtenus et promis. Sur le thème « conforter la présence des forces de l’ordre », la collectivité a précisé que l’effectif de la police municipale passe de 38 à 65 agents d’ici la fin de l’année.

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Dhinouraine M’Colo Mainty (au centre), adjoint au maire de Mamoudzou, a assuré la tenue de cette réunion-bilan. À ses côtés, la vice-présidente du conseil départemental, Zouhourya Mouayad Ben, le préfet Thierry Suquet et le président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf.

Quels sont les manques identifiés ?

Ils sont nombreux, ont concédé les participants, même quand les thèmes sont bien évalués. Ainsi, les mesures demandées dans l’éducation ont débouché pour la plupart sur des actions. « Les gens qui me connaissent savent que je ne peux pas m’en satisfaire. Je suis conscient qu’il y a beaucoup de choses sur lesquelles il faut progresser », a admis le recteur, évoquant par exemple les langues régionales qui ne sont pas enseignées au collège et au lycée. Zouhourya Mouayad Ben est allée plus loin et a déploré que « tous les signaux sont rouges, nos enfants n’ont pas la tête à l’école », citant le cas d’une classe de CE1 de Koungou où les élèves dessinent des machettes ou des voitures quand on leur demande à quoi ils pensent.

Est-ce qu’il y a eu des mesures annoncées ?

Ce n’était pas à l’ordre du jour. Le premier adjoint l’a répété quelques fois, il s’agissait de faire un point d’étape. Les conducteurs de bus, mécontents qu’aucune mesure ne soit énoncée, ont d’ailleurs préféré quitter la salle avant que la réunion se termine. Le bilan n’est pas tombé cependant dans l’oreille d’un sourd. « Il faut que l’on soit capable de cibler les actions à mener par village, par quartier », a déclaré le préfet, qui sait à quel point son action est scrutée avec la vague de violences actuelle.

Pourquoi le transport scolaire a retenu l’attention ?

Alors qu’au même moment, une réunion avait lieu à la préfecture pour évoquer la sécurisation du transport scolaire, une dizaine de conducteurs de bus ont assisté à la séance de Mamoudzou. Très préoccupés par la violence de ces dernières semaines, ils ont déploré que le 12 septembre dernier, l’un de leurs collègues s’est retrouvé « à genoux, un upanga sur le cou ». Les collectifs ont aussi insisté chacun leur tour sur ce point. Fabrice Grolleau, responsable contrôle, médiation, sûreté de Transdev Outre-mer, a confirmé de façon chiffrée le problème. « Il y a 78% d’incidents de plus par rapport à la rentrée 2021, ça grimpe à 200% pour Mamoudzou », a-t-il noté. Ainsi, le sud de la ville chef-lieu et la commune de Koungou connaissent régulièrement des attaques de bus.

L’immigration a-t-elle abordée ?

Le thème a été évoqué à de rares occasions. Haïria Abdallah, attachée parlementaire d’Estelle Youssouffa, et Safina Soula, présidente du collectif des citoyens 2018, ont ainsi demandé le bilan d’associations qui aident à l’insertion de personnes en situation irrégulière. Dhinouraine M’Colo Mainty leur a indiqué « que ce n’est pas l’objet de la réunion ». La coopération avec les pays voisins a aussi été rapidement abordée par le recteur et le sénateur. Le premier a fait part d’une autre mesure qu’il souhaite ajouter. Il s’est déclaré « volontaire » pour « aller sur d’autres îles former du personnel et construire des écoles ».

Quel est l’avenir de ces Assises ?

Une autre réunion de ce type est d’ores et déjà prévue en 2023, a annoncé le maire de Mamoudzou. Mais au vu du nombre de thématiques et de la promesse d’intégrer les collectifs dans les discussions, Madi Madi Souf a souligné « qu’il y aura d’autres réunions d’ici là sous formes de comités restreints ».

Démographie : « 2020 était déjà une année record, c’est de nouveau le cas en 2021 »

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Selon Bertrand Aumand, le chef du service régional de Mayotte, le solde naturel (la différence entre les naissances et les décès) s’élève à +9.470 personnes en 2021 et atteint un niveau record. Par ailleurs, en prenant pour hypothèse le maintien des caractéristiques des migrations résidentielles constatées entre 2012 et 2017, la population de Mayotte est estimée à 299.350 habitants au 1er janvier 2022.

Ce jeudi 22 septembre, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a présenté le bilan démographique 2021 à Mayotte et les premiers éléments sur 2022. Entre le franchissement de la barre symbolique des 10.000 naissances par an, la hausse considérable des accouchements hors d’une maternité, la forte augmentation du nombre de décès et la réduction de l’espérance de vie de deux ans, le 101ème département fait encore et toujours office d’exception par rapport au reste de la France.

À Mayotte, la population scrute avec attention les chiffres publiés par l’Institut national de la statistique et des études économiques. Le bilan démographique 2021 et les premiers éléments sur 2022 présentés ce jeudi 22 septembre ne dérogent pas à la règle. D’autant plus que les indicateurs passés au peigne fin font état d’une nouvelle année « record », comme le stipule Bertrand Aumand, le chef du service régional.

10.610 C’est le nombre d’enfants nés de femmes domiciliées sur l’île aux parfums. « Cela repart nettement à la hausse (1.430 de plus qu’en 2020, soit 16%), avec le franchissement de la barre symbolique des 10.000 naissances pour la première fois. » Et cette tendance historique tend à se confirmer au cours des sept premiers mois de 2022 avec 210 bébés supplémentaires sur la période correspondante (+3%). « À ce rythme, nous ne savons pas à combien nous allons arriver. »

70% C’est le pourcentage de mères comoriennes sur le territoire. Elles ont mis au monde pas moins de 7.400 enfants, un nombre en augmentation de 18% (+1.110) par rapport à 2020. Les statistiques des femmes françaises et malgaches sont également dans une phase ascendante, avec respectivement +9% (210) et +23% (100) en comparaison à l’année précédente.

46.5% C’est le taux de naissances renvoyant à un père et à une mère de nationalité étrangère. Celui-ci explose depuis 2014 (28%) ! « Ce [phénomène] devient structurel et n’est plus du tout conjoncturel », indique Bertrand Aumand. À titre d’exemple, seulement 17% des enfants ont des parents français.

470 C’est le nombre d’enfants nés de mères mineures en 2021, contre 415 en 2020 et 430 en 2019. Indication particulière à ne pas prendre à la légère : 120 d’entre eux ont une maman âgée de 15 ans ou moins… « C’est alarmant car la conception a eu lieu neuf mois auparavant », s’inquiète le chef du service régional de l’Insee. Au total, elles représentent 4.4% des naissances, une part nettement plus élevée qu’à La Réunion (1.6%) et qu’en métropole (0.3%).

900 C’est le nombre de naissances ayant eu lieu hors d’une maternité. C’est deux fois plus qu’en 2020 ! « C’est considérable », insiste Bertrand Aumand. Dans deux cas sur trois, les mères ont toutefois bénéficié de l’assistance d’un médecin ou d’une sage-femme. Si le centre hospitalier de Mamoudzou reste le lieu privilégié pour accoucher (6.880 naissances, soit deux tiers), l’île Bourbon et l’Hexagone demeurent une alternative, « qui n’est pas donnée à tout le monde », pour quelques femmes (240).

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1.140 C’est le nombre de décès recensés (+47% par rapport à 2019). La hausse de la mortalité touche particulièrement les personnes âgées de 65 ans ou plus (+68%), mais aussi les 50-64 ans (+59%) et davantage les hommes (+53%) que les femmes (+41%). En raison du pic de contaminations de Covid-19, le premier trimestre 2021 connaît une augmentation de « près de 100% ». Entre janvier et juillet 2022, le département comptabilise 150 morts de moins que sur la même période en 2021.

2 C’est le recul de l’espérance de vie en nombre d’années. Celle-ci s’établit à 74 ans pour les femmes et à 72 ans pour les hommes, loin des standards nationaux (85.5 ans et 79 ans). « Des tas de facteurs peuvent expliquer ces chiffres. » À l’instar de la grippe, de la dengue, et bien évidemment du Covid-19.

Les binômes Mariam Saïd Kalame-Soula Saïd-Souffou et Rahmatou Younoussa Bamana-Salim Boina M’zé en embuscade

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Le duo composé de Rahamatou Younoussa Bamana et Salim Boina Mzé appelle au rassemblement avec leur ticket "Unis pour notre canton Sada-Chirongui".

La campagne pour le 1 er tour l’élection départementale partielle des 25 septembre et 2 octobre 2022 bat son plein dans le canton de Sada-Chirongui. Pour les duos Mariam Saïd Kalame-Soula Saïd-Souffou et Rahmatou Younoussa Bamana-Salim Boina M’zé, c’est l’occasion rêvée de détrôner Tahamida Ibrahim et Mansour Kamardine et de porter leurs voix au Département. Entretien croisé avec ces binômes d’outsider.

Flash Info : Le problème de la vie chère sur l’île aux parfums prend de l’ampleur avec les effets de la crise russo-ukrainienne. Par quels moyens pensez-vous qu’il faille passer pour atténuer la situation des plus modestes à Mayotte ?

Soula Saïd-Souffou : Le problème de la vie chère est une réalité dans l’île, bien antérieure à la guerre russo-ukrainienne, même s’il est vrai que celle-ci nous impacte aussi actuellement. Pour notre part, nous estimons qu’il y a de multiples moyens de lutter contre ce phénomène localement, en favorisant d’abord et durablement les productions locales. Selon moi, il est possible de lutter contre la vie chère, sans forcément recourir à de gros investissements. Il faut commencer par mécaniser les exploitations agricoles qui seront en mesure d’alimenter les marchés locaux, les ménages, les restaurants et les cantines scolaires en attendant la mise en place prochaine d’une cuisine centrale génératrice de 10.000 emplois directs et indirects selon des calculs sérieux avancés par les services du Département.

En parallèle, il est absolument nécessaire de revoir la politique douanière et fiscale de Mayotte car nos familles ont des revenus modestes alors qu’elles sont soumises à une fiscalité excessive depuis nos villages, avec une forte disparité d’une commune à l’autre. Aujourd’hui, les familles se trouvent à payer trop d’impôts et des prix élevés à la consommation. Cela sous-entend des dotations plus importantes de la part de l’État pour compenser les baisses de rentrées des communes.

Rahmatou Younoussa Bamana : C’est le plus gros dossier parmi les sujets que notre binôme entend porter au cours de notre mandature si nous sommes élus. Il relève de la double compétence de l’État et Du département de Mayotte. En premier lieu, il importe de revoir le dispositif de l’octroi de mer qui s’avère inefficace aujourd’hui, faute de contrôles réels sur les prix à la consommation des produits importés. Il difficile de comprendre les énormes écarts de prix sur des denrées alimentaires identiques par exemple, ayant une même provenance européenne, entre La Réunion et Mayotte.

Un contrôle des prix régulier s’impose également pour les productions locales car la situation révèle une totale anarchie en matière de fixation de prix. C’est le « grand bazar », chacun fait ce qu’il veut et au final, ce sont les ménages qui paient le prix fort. Il faut mettre en place une politique de sensibilisation pour permettre à tout le monde de s’y retrouver : particuliers, grande distribution, cantines et restaurants. La coopération régionale est une autre carte à jouer, en particulier du côté de Madagascar, avec la filière bovine, quitte à y installer pour nos besoins propres des laboratoires pour faire respecter les normes européennes.

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Mariam Saïd Kalame et Soula Saïd-Souffou concourent sous les couleurs du Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM).

FI : L’attractivité économique est un sujet à la mode dans les sphères de pouvoirs entre Paris et Mamoudzou, quelle est votre vision sur ce sujet ?

S.S-S. : L’économie est la base de tout développement de territoire, il ne saurait en être autrement à Mayotte. Pour notre part, nous considérons que notre canton, à l’image d’autres endroits de cette île, possède des atouts énormes en matière d’économie bleu, en d’autres termes tout ce qui est tourné vers la mise en valeur de notre lagon. Nous allons soutenir tous les projets touristiques et veiller à ce qu’ils soient au maximum générateurs d’emplois. Nous bénéficierons donc de tous les investissements touristiques et les projets hôteliers prévus par le Département dans cette zone grâce à la double présence de Sada dans le canton avec Chirongui et l’intercommunalité de l’Ouest. Nos deux dispensaires ont attiré autour d’eux plusieurs acteurs économiques, des médecins libéraux et des spécialistes, des pharmacies, etc. Nous prévoyons aussi d’accompagner tous types d’entreprises ainsi que le développement des filières agricole et pêche. Des équipements structurants sont nécessaires pour redynamiser le centre-ville de Sada, avec notamment des espaces commerciaux. 

R.Y. B. : Je dirai qu’il importe déjà de renforcer l’existant. Il y a lieu de voir comment rééquilibrer les choses en matière de décentralisation des services du Département. Une annexe des services sociaux (RSA et aide à domicile) existe déjà à Chirongui, il faut étudier en collaboration avec la commune les conditions d’accueils de nouveaux services. C’est seulement après qu’il sera possible d’asseoir une vraie politique économique qui découlera de la mise en place de différentes infrastructures préconisées par le SAR (schéma d’aménagement régional). Des partenariats pourront être envisagés avec les entreprises lauréates des marchés publics dès lors que des clauses sociales seront intégrées dans les appels à projets. Il sera possible d’imaginer dans ce cadre divers mécanismes favorisant l’emploi local.

FI : Quelles sont vos ambitions en matière de transports et de désenclavement terrestre ?

S.S-S. : Il existe une réponse intercommunale puisqu’il n’existe plus de taxis interurbains comme autrefois avec les véhicules 404 de Peugeot. Il y a un potentiel réel entre Sada et Chirongui, sans nécessité de gros investissements financiers, ni besoin préalable d’études de marché. Avec la perspective d’une construction prochaine d’un Hôtel de région à Mamoudzou, nous appelons à un repositionnement des services départementaux. Le canton de Sada-Chirongui est prêt à accueillir les services qui n’exigent pas une présence permanente dans la ville chef-lieu, tels que les archives départementales, les ressources humaines et autres services techniques. Le développement du transport maritime en direction du nord, entre Dzoumogné et Mamoudzou, en passant par Mtsangamouji, est également une piste sérieuse pour le transport de marchandises et des déchets.

R.Y. B. : C’est un problème qui se pose avec force à Mayotte. Dans ce domaine, mon binôme Salim Boina M’zé et moi proposons de revoir complètement l’organisation du réseau routier de l’île, avec l’instauration d’un système quotidien d’alternance du type de véhicules pouvant emprunter l’axe nord-sud, sur la base d’un créneau horaire. Cela permettra de fluidifier durablement le trafic à condition de mettre en place une vraie organisation sérieuse de ce dispositif.

FI : Quelles sont vos perspectives en matière de gestion, de défense et de valorisation de l’environnement ?

S.S-S. : Il faut impérativement protéger nos forêts si nous voulons avoir de l’eau, en particulier contre les charbonniers sauvages devenus une grande préoccupation depuis l’an 2000. Il est impensable que devant l’ampleur des problèmes, l’État n’ait déployé en tout et pour tout que seulement dix agents pour surveiller nos cours d’eau. Le Département et les communes ont aussi un rôle à jouer en ayant recours à un redéploiement de personnel. Un effort particulier est à apporter à la lutte contre la pollution de la ressource, avec par exemple des laveries solidaires, également un contrôle strict de certains milieux naturels tels que les lacs naturels et les zones marécageuses envahis par des éleveurs de bétail.

R.Y. B. : Il existe déjà un schéma directeur d’entretien et de restauration des rivières de Mayotte (SDERM) qu’il convient de respecter à travers les actions de la police de l’environnement qui a la charge de protéger la forêt mahoraise et le domaine public fluvial. Il a également compétence pour reboiser les zones érodées et lutter contre la prolifération des espèces nuisibles. Cela suppose des actions de sensibilisation auprès de la population, il sera donc nécessaire de renforcer les effectifs actuels.

Immobilier : de la difficulté de trouver du foncier pour les entreprises

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Vincent Le Baliner, fondateur et dirigeant de la société réunionnaise Inovista, sillonne le territoire mahorais depuis huit ans maintenant.

Les cabinets Inovista et Aménagement conseil se sont intéressés à l’immobilier d’entreprise à Mayotte. Le constat, présenté à l’hôtel Sakouli, ce mercredi 21 septembre, est édifiant. Il faudrait 1.5 million de mètres carrés en 2032 pour combler les besoins en foncier destiné aux sociétés. Et surtout, les deux boîtes invitent les décideurs à développer d’autres territoires pour désengorger une commune de Mamoudzou déjà saturée.

« Ça fait des années qu’on vient sur le territoire et c’est compliqué pour avoir des données », reconnaît Vincent Le Baliner. Le fondateur et dirigeant de la société réunionnaise Inovista a donc demandé à son équipe de s’attaquer au problème. Il était à Sakouli, ce mercredi, pour présenter ce qu’il en est ressorti, à savoir une étude intitulée « Immobilier d’entreprise à Mayotte : portrait et prospective territoriale ». Dans la salle, promoteurs immobiliers mahorais, représentants des collectivités locales et même le sénateur Thani Mohamed Soilihi ont écouté avec attention les résultats, présentés aussi par Irfani Toybou, le gérant du cabinet mahorais Aménagement Conseil.

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Pour les collectivités et entrepreneurs présents, le diagnostic des deux sociétés de conseil va permettre d’avoir quelques perspectives économiques sur le territoire.

Car l’enjeu est important. Même si le département reste le plus pauvre de France, il a déjà des gros besoins en termes de parc immobilier d’entreprise (bureaux, entrepôts, magasins). « Le parc actuel mahorais est de 257.000 mètres carrés, il en faudrait 421.000 de plus ! », continue le gérant d’Inovista. Les projections sur dix ans réalisées par sa société indiquent que ce n’est que le début du problème. L’accroissement de la population et donc du nombre d’emplois fait monter ce besoin à « 1 .5 million de mètres carrés en 2032 ». L’équivalent en besoin foncier monterait alors à 210 hectares à chercher sur une île de 374 kilomètres carrés.

Mamoudzou saturée, où trouver les hectares ?

Les deux conseillers sont formels. Si trouver du foncier est nécessaire, il faut regarder dorénavant autre part qu’à Mamoudzou pour aller en chercher. « Il faut rééquilibrer les territoires. Tout concentrer crée des difficultés d’organisation », insiste Vincent Le Baliner, prenant comme exemple les embouteillages déjà récurrents sur l’île. En fonction des plans locaux d’urbanisme, les cabinets ont identifié plusieurs communes et des zones d’activité économiques susceptibles d’accueillir des entreprises.  « On ne dit pas que Kawéni, c’est fini (N.D.L.R. le village concentre déjà 165.000 mètres carrés d’immobilier d’entreprise). Mais le tissu économique va avoir besoin de se déconcentrer », estime le conseiller en immobilier. Avec Irfani Toybou, il conseille de se pencher vers la ZAE Vallée III à Longoni, où il reste de la place, mais également à Combani où l’implantation d’entreprises dans la nouvelle ZAE a commencé. D’autres zones en projet comme Malamani, Chirongui, Coconi ou les Badamiers à Dzaoudzi sont de nouveaux pôles économiques intéressants à leurs yeux.

Plus proche de Mamoudzou et sur le territoire de la communauté d’agglomération du chef-lieu (Cadéma), celle d’Ironi Bé et ses quinze hectares pourraient aussi permettre aux entreprises de se développer. Pas sûr cependant que cela ne règle les problèmes de bouchons.

Journée mondiale Alzheimer : 2.000 malades à Mayotte

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Ce mercredi 21 septembre était la journée mondiale de l’Alzheimer, cette maladie neurodégénérative qui entraîne une détérioration progressive des fonctions cognitives (attention, perception, mémoire, etc.) et qui touche un million de personnes aujourd’hui en France, soit 8% des Français de plus de 65 ans en 2020, dont 2.000 à Mayotte.

À cette occasion l’association France Alzheimer en partenariat avec la fédération mahoraise des associations des personnes âgées et retraités (FMAPAR) ont organisé un événement à Acoua pour mettre en lumière les difficultés rencontrées par les personnes malades et leur famille, sensibiliser la population à la maladie, briser les tabous existants, faire connaître les actions menées sur le territoire par France Alzheimer et aiguiller les familles pour mieux répondre à leurs besoins.

« La maladie d’Alzheimer est une maladie grave qui atteint un grand nombre de personnes nécessitant une prise en charge spécifique et donc une adaptation du système sanitaire et médico-social. Aujourd’hui, je veux saluer cette démarche partenariale exemplaire qui permet de mobiliser un grand nombre d’acteurs autour de cette journée, mais pas seulement. Car c’est tout au long de l’année qu’est conduit ce combat dont on parle aujourd’hui avec cette journée symbolique. Je veux en guise de conclusion vous assurer de la mobilisation du conseil départemental aux côtés des partenaires pour contribuer à avancer sur ces questions et saluer une nouvelle fois votre magnifique implication quotidienne. Nous avons accompagné l’année dernière plusieurs associations d’aides à domicile qui ont placé plus de dix personnes âgées très isolées et une quinzaine de personne cette année. Par ailleurs, je profite de ce moment pour vous rappeler que nous rentrons en période de fin d’année, la plateforme d’appels d’aide à projet va bientôt ouvrir pour déposer vos demandes de subvention », a souligné le 7ème vice-président en charge des solidarités, de l’action sociale et de la santé, Madi Moussa Velou.

Près d’une tonne de déchets ramassés sur l’îlot M’tsamboro

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Le conservatoire du littoral a organisé une journée de nettoyage participatif sur l’îlot du nord-ouest de Mayotte, dimanche dernier. En partenariat avec la commune de M’tsamboro, l’association Agir pour le développement intégré du nord de Mayotte (ADINM) et la préfecture, l’action a permis à une cinquantaine de volontaires de rejoindre le site pour y récupérer « une dizaine de mètres cubes de détritus, représentant plus d’une tonne de déchets (bouteilles, canettes, sandales, cigarettes, …) », indique le conservatoire.

« Quatre rotations par transport nautique ont été nécessaires pour évacuer la totalité des sacs », ajoute-il. Cette opération a lieu quelques mois après la destruction des bangas en tôle par la préfecture. « Le conservatoire du littoral, les gestionnaires de l’îlot et l’ensemble des partenaires associés au projet remercient l’ensemble des participants pour leur mobilisation lors de cette journée et pour leur engagement pour la valorisation de l’îlot M’tsamboro. »

213 élèves du collège de Tsimkoura plébiscités par l’association Zangoma

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L’association Zangoma réitère son engagement en faveur des jeunes du territoire qu’elle sensibilise à leur environnement humain et naturel. Organisées en partenariat avec le rectorat, la préfecture et les enseignants volontaires, les « rencontres académiques » sont l’un des dispositifs mis en place pour atteindre ces objectifs. Le collège de Tsimkoura a pu compter sur la participation de 218 élèves et a obtenu le 3ème prix du concours.

Pas moins de 213 collégiens ont reçu ce mardi 20 septembre la bande dessinée mise à disposition par la délégation aux droits des femmes de Mayotte. « Une façon également de leur parler d’une esthétique locale et de saluer une initiative territoriale. […] Le vivre ensemble a été salué, montrant qu’il est possible de ne pas céder aux actuels mouvements de rapports contrastés. Il est important pour notre structure d’évoquer ces participations qui côtoient l’altérité et montrent que certains de nos mineurs vont bien, construisent leur monde. »

Une enquête sur la formation tout au long de la vie auprès de 2.000 ménages mahorais et réunionnais

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L’enquête sur la formation tout au long de la vie se déroule du 19 septembre 2022 au 25 mars 2023. Elle a pour objectif de mesurer auprès de 2.000 ménages mahorais et réunionnais l’accès à la formation, l’usage des outils numériques dans les démarches administratives et les compétences utiles dans la vie quotidienne (lire, écrire, compter). Elle s’intéresse à toutes les expériences de formation professionnelles ou personnelles (leçon de conduite, stage de cuisine, cours de sport par exemple), et s’inscrit dans la lignée des enquêtes sur la formation des adultes menées depuis 2006 et des enquêtes Information et vie quotidienne menée depuis 2004.

Elle permet aussi d’actualiser la mesure de l’illettrisme et les caractéristiques des personnes concernées. Les dernières données et analyses sur le sujet à La Réunion et à Mayotte datent du début des années 2010. En 2011, 116.000 personnes étaient en situation d’illettrisme à La Réunion, soit 23% de la population des 16-65 ans ayant été scolarisée en France. À Mayotte, en 2012, cette part s’élevait à 33%. En France métropolitaine, seuls 7% étaient concernés.

Si la personne a reçu un courrier postal de l’Insee l’invitant à répondre, c’est qu’elle a été tirée au sort. Un enquêteur de l’Insee va la contacter pour fixer un rendez-vous. Celui-ci est tenu au secret professionnel. Une seule personne du foyer, choisie au hasard, sera interrogée. Lors de l’entretien, l’enquêteur lui posera une série de questions sur son parcours scolaire, les formations qu’elle a suivies ou encore son usage d’internet. Il lui proposera ensuite quelques mises en situations issues de la vie courante : la personne sera par exemple amenée à rechercher des informations dans un texte simple ou à faire quelques calculs. Même si les répondants n’ont suivi aucune formation au cours des douze derniers mois, les réponses sont essentielles pour que la diversité des situations soit prise en compte et mieux comprendre pourquoi certaines personnes n’accèdent pas à la formation.

À la mairie de Chirongui, « j’ai trouvé quatre millions d’euros de factures impayées »

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La mairie de Chirongui a changé de gouvernance en mai 2022 quand Andhounani Saïd a été condamné pour « détournements de fonds », « prise illégale d’intérêts » et « favoritisme ».

Devenu maire de Chirongui, le 17 mai dernier, suite à la condamnation d’Andhounani Saïd, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou (voir Flash Infos du 4 mai 2022), Bihaki Daouda a repris une municipalité désorganisée. Ce cadre stratégique de 44 ans, qui savait « que la situation était compliquée », s’est donc mis à la tâche entre les arriérés à payer et les jeux politiques.  

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Élu maire le 17 mai, Bihaki Daouda jongle entre son poste de cadre stratégique et la municipalité.

Flash Infos : Vous êtes devenu maire dans un contexte particulier. Qu’est-ce qui a changé depuis cinq mois à Chirongui ?

Bihaki Daouda : Ah, beaucoup de choses. Ou sinon elles sont en passe de l’être.

FI : Vous parliez lors de votre élection de faire un état des lieux de la commune. Où en êtes-vous ?

B.D. : C’est vrai, j’ai demandé rapidement un audit. Je savais que la situation était compliquée. Au niveau de la trésorerie, on avait quatre millions d’euros de factures impayées. Toutes sont datées de l’année 2020 à 2022 (N.D.L.R. les années de mandat d’Andhounani Saïd). Elles concernaient les dépenses de fonctionnement et des investissements comme le marché couvert, le plateau polyvalent et la Maison des familles et de l’artisanat (MFA) de Malamani.

FI : En quoi cela a laissé des traces ?

B.D. : J’ai dû rassurer les investisseurs, gérer les mises en demeure. Même les factures d’eau ou d’électricité n’étaient pas payées. Aujourd’hui, on a réussi à solder les deux tiers de l’ensemble.

FI : Si la commune percevait les fonds et qu’il y avait des impayés, où allait l’argent ?

B.D. : Je sais qu’une partie des crédits n’allaient pas vers là où ils étaient fléchés, mais pour d’autres choses. Je ne sais pas lesquelles.

FI : Comment avez-vous trouvez les financements pour régler vos dettes ?

B.D : Je suis allé voir nos partenaires et j’ai été transparent. J’ai informé l’État, le rectorat, les Finances publiques pour qu’ils nous accompagnent. J’ai demandé un accompagnement exceptionnel, notamment pour les ressources humaines. J’ai fait une ligne de trésorerie. Et il n’est pas exclu que la commune fasse un emprunt.

FI : Quels projets sont prioritaires à vos yeux ?

B.D. : Les projets sont bloqués depuis deux ans, les chantiers n’ont pas avancé. J’ai dit dès le départ qu’il nous restait quatre ans. Ma priorité est donc de mener à terme. Je pense au plateau polyvalent de Tsimkoura. Je viens de signer pour finaliser le marché couvert. Pareil pour la MFA, c’est une question de semaines. On a également le stade de Miréréni ou des lotissements à réaliser. Dans ceux de Malamani, commencés en 2016, il y a la végétation qui pousse. Pour le sentier de la mangrove, on aura un dossier de consultation des entreprises (DCE) d’ici la fin de la semaine.

FI : Et les projets à long terme comme la clinique à Miréréni ?

B.D. : La commune a des atouts pour les investisseurs. À nous d’accompagner tout ça. Avec Clinifutur, on continue de se parler régulièrement. Il y a quelques difficultés, mais elles seront compensées. Il y a bien sûr des contraintes réglementaires, mais également des réseaux à faire, comme la voirie et l’assainissement. Au même endroit, on aura l’Alefpa. Avec la future base militaire, il va nous falloir une cuisine centrale en appui. Il y a déjà 10.000 repas par jour à prévoir.

FI : Vous avez promis une réorganisation des services. Où en êtes-vous ?

B.D. : C’était l’objectif de l’audit. Pour l’instant, c’est un peu long. On va recruter un ou une directeur(rice) en charge de l’urbanisme et du foncier. Le directeur général des services a également démissionné (N.D.L.R. condamné le même jour que l’ex-maire, il a fait appel). J’en aurai donc un nouveau à qui je demanderai un remaniement. On fera alors des fiches de postes et de missions.

FI : Politiquement, votre élection est due aux voix d’une partie de l’ancienne majorité et de l’opposition. Est-ce que l’équilibre est compliqué à trouver ?

B.D. : Je sais que c’est atypique. J’ai une majorité macédoine. Il y a mon groupe, Maesha, Les Républicains, des membres de l’ancienne opposition. À tout moment, je savais que ça allait être compliqué.

FI : On dit que l’ambiance n’est pas au beau fixe dans l’équipe municipale.

B.D. : Vous le savez peut-être, mais j’ai dû retirer des délégations à deux de mes adjoints (N.D.L.R. le premier adjoint, Dhoifir Mkadara, et la sixième, Nouanti Dini). Ils ont fait partie de ceux qui demandaient l’annulation de mon élection (voir Flash Infos de lundi). Aujourd’hui, la requête a été rejetée, mais je pense qu’ils ont été dupés.

FI : Vous avez également battu Youssouf Madi, votre ancienne tête de liste. Est-ce que ça complique vos relations au conseil ?

B.D. : Vous l’avez dit, c’est un ami. C’est dommage qu’il se soit présenté contre moi. Mais nous continuons de discuter, je lui ai même proposé de nous rejoindre. J’ai des amis dans tous les partis, Chirongui a besoin de tout le monde.

FI : Ce week-end, il y a une élection départementale partielle à Chirongui et Sada. À quoi vous attendez-vous ?

B.D. : Je ne sais pas. Je soutiens publiquement le binôme composé de Mariam Saïd Kalame et Soula Saïd-Souffou, vu qu’elle fait partie de ma majorité. Alors que Tahamida Ibrahim (la candidate sortante) s’oppose à ce que nous proposons.

La lecture et le numérique, les deux priorités du rectorat pour cette rentrée scolaire 2022-2023

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Pour sa rentrée face à la presse, le recteur Gilles Halbout était accompagné du secrétaire général de l’académie, Dominique Gratianette.

Alors que les élèves et les enseignants ont repris le chemin de l’école il y a un mois, le rectorat a organisé son point presse de rentrée, ce mercredi 21 septembre. L’occasion de présenter les priorités identifiées sur l’académie, à l’instar de la lecture et du numérique, sans occulter les phénomènes de violences qui gangrènent les abords des établissements scolaires.

« La rentrée scolaire s’est passée correctement, même si tout est perfectible et que rien n’est parfait », introduit modestement ce mercredi 21 septembre le recteur Gilles Halbout, entouré de ses proches collaborateurs pour dévoiler les nouveaux visages de l’académie, les différents projets en cours et les enjeux pédagogiques de l’année 2022-2023. À un peu plus de deux semaines des vacances scolaires, l’heure est déjà au premier bilan.

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Et forcément, les violences – « intolérables » – en font partie et concernent « une minorité de jeunes que nous avons du mal à canaliser ». S’il se dit « solidaire avec le mouvement » enclenché par les maires les jeudi 22 et vendredi 23 septembre, il insiste sur le fait que « fermer les écoles n’est jamais la solution ». Pour la simple et bonne raison que selon Pascal Lalane, le conseiller technique établissements vie scolaire, « le climat scolaire d’un point de vue macro est très apaisé ». En d’autres termes, l’intérieur des enceintes est « très préservé ». À l’inverse des abords et des trajets quotidiens qui représentent « un vrai sujet ».

Moins de 24% des CE1 savent lire 30 mots par minute

Malgré ces crises paroxysmiques, le rectorat persiste et signe. À l’image du lancement du plan d’action « Dire-Lire-Écrire » sous la houlette de Dominique Pince-Salem. « On y travaille depuis un an à la suite de la mission des inspecteurs généraux qui nous ont donné quelques préconisations. » L’objectif ? Apporter plus de cohérence et de lisibilité, mais aussi une méthode de lecture unique. « C’est une grande première dans une académie. »

Et le chantier est de taille ! Selon des rapports de l’Inspection générale, moins de 24% des CE1 de Mayotte sont en mesure de lire 30 mots par minute, alors que près des trois quarts des élèves le peuvent au niveau national. « D’ici deux ans, il faut que le taux de bons et de très bons lecteurs soit multiplié par deux », prévient Gilles Halbout. Pour y arriver, les quelque 500 classes de CP du territoire vont bénéficier des neuf tonnes du dispositif « Néo je lis, Néo je décode » dans les jours qui viennent.

Plus de six millions d’euros pour le numérique

Autre cheval de bataille : la réduction de la fracture numérique, même si « le taux de certification PIX (un outil permettant d’évaluer ses compétences) a atteint les 50% », se réjouit Fabrice Chaudron, le référent au sein de la délégation académique au numérique éducatif. Indépendamment de ce score « tout à fait remarquable au vu du contexte territorial », le rectorat prévoit un premier investissement de deux millions d’euros pour déployer plus de 3.000 équipements, unités centrales, ordinateurs portables, tablettes dans le second degré d’ici la fin de l’année 2022, puis un second d’un montant de 1.8 million d’euros. Idem dans le premier degré où 105 écoles doivent se répartir une enveloppe de 2.4 millions d’euros.

Pour finir, l’académie souhaite mettre l’accent sur le développement durable, les langues vivantes et le sport. Trois autres priorités confiées aux inspectrices Hadidja M’Bae et Soirifa Soumaïla et à Nourayne Massiala, chargé de mission Pass’sport à la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports. Autant d’engagements qui doivent permettre aux 61.079 écoliers, 30.351 collégiens et 20.635 lycéens ainsi qu’aux 7.151 agents de l’Éducation nationale de s’épanouir sur l’île aux parfums et de se projeter vers l’excellence !

« Nous aurons une visite qualitative » du ministre de l’Éducation nationale

Alors que le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, entame une tournée dans les territoires ultramarins à partir de la semaine prochaine en se rendant à La Réunion du 27 au 29 septembre, le recteur Gilles Halbout a confirmé que celui-ci n’enchaînerait pas son déplacement dans le 101ème département. « Il veut prendre le temps d’analyser la situation sur Mayotte et d’échanger avec les collègues. Venir une journée ou une journée et demie n’est pas suffisant au vu des problématiques », a confié le responsable de l’académie, qui a tout de même assuré que « nous aurons une visite qualitative, mais sur une durée plus longue ». Avant de conclure que « notre territoire mérite une attention toute particulière ».

Fahdédine Madi Ali promu nouveau directeur du comité régional olympique et sportif

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L’un des objectifs de Fahdédine Madi Ali se résume à amener le mouvement sportif mahorais jusqu’à l’organisation des Jeux des Îles de l’océan Indien en 2027.

Depuis le 19 août dernier, Fahdédine Madi Ali occupe le poste de directeur du comité régional olympique et sportif, en remplacement d’Émeline Froger. Une belle récompense pour le diplômé d’État supérieur de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (DESJEPS) qui a pour ambition de continuer à professionnaliser le mouvement sportif et de se battre pour que Mayotte décroche l’organisation des Jeux des Îles de l’océan Indien en 2027.

« Je souhaite apporter ma pierre à l’édifice », indique avec détermination Fahdédine Madi Ali, à la tête du comité régional olympique et sportif depuis le 19 août dernier. Une sacrée ascension pour le médaillé d’or aux Jeux des Îles de l’océan Indien organisés à La Réunion en 2015, qui a définitivement abandonné son javelot après dix ans de carrière au plus haut-niveau.

Le voilà désormais dans un costume taillé sur mesure ! En témoignent ses expériences passées en tant que formateur (2017), coordinateur de formation (2018) ou encore chef de service Sport, politique publique et haut-niveau (2020) jusqu’à l’obtention en septembre 2021 de son diplôme d’État supérieur de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (DESJEPS) – directeur de structure et de projet. Une reconversion professionnelle validée et appuyée par son mentor, le président Madi Vita : « Il m’a beaucoup soutenu dans ce projet. Nous avons été en phase dès notre première rencontre. »

2027 en ligne de mire

Ne lui reste plus qu’à mener à bien ses différentes missions, comme l’encadrement des jeunes et des éducateurs du territoire, « la priorité numéro un », mais aussi la structuration des clubs sportifs. Pour cela, il peut s’appuyer sur une équipe de 12 salariés à plein-temps, dont il se dit « beaucoup à l’écoute » et « sans qui je ne serais pas arriver-là ».

Fahdédine Madi Ali doit également relever un défi d’envergure : obtenir l’organisation des JIOI en 2027. « Ce n’est que le début d’un gros investissement quand on voit le chemin à parcourir. » Toutefois, le Chiconien d’origine se montre déterminé et confiant pour réussir ce challenge qui se présente face à lui. « Pour la première fois, j’ai le sentiment que l’ensemble des forces vives sont véritablement réunies et tirent dans le même sens. » Un clin d’œil joliment adressé à l’État et au conseil départemental, « nos partenaires institutionnels sans qui nous ne pouvons rien faire ».

Quoiqu’il en soit, l’ancien athlète de 34 ans ne cache pas son enthousiasme à l’idée d’inscrire une nouvelle ligne à son palmarès. « Ce ne sera pas facile, mais chaque problème à ses solutions… Le travail finit toujours par payer, c’est comme dans le sport. »

Comores : la grève des contrôleurs aériens de l’Asecna maintenue pour ce vendredi

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Après un mois de négociations, le syndicat des contrôleurs et la direction de l’agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar n’ont visiblement pas pu trouver un terrain d’entente. Un statuquo qui risque d’entraîner des perturbations dans le ciel de 11 pays, dont celui des Comores.

Sauf compromis de dernière minute comme ce fut le cas la dernière fois, les contrôleurs aériens comoriens, à l’instar de leurs collègues des autres pays africains, devraient observer une grève de 48 heures à partir de vendredi. Un mois après avoir accepté de sursoir son mouvement, l’union des syndicats des contrôleurs aériens de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar brandit à nouveau la menace d’un arrêt de travail.

Dans un communiqué datant du septembre, le bureau exécutif annonce la réactivation de son préavis de grève. Plusieurs raisons comme « la non-conciliation entre les deux parties lors des négociations des 29 et 30 août, à Dakar, due à un sabotage orchestré par la direction générale, ajouté à la multiplication des attaques administratives et judiciaires contre l’Usyaac et de ses membres » expliquent cette décision d’après l’organisation syndicale. Est-ce une manœuvre orchestrée par certains États visant à décrédibiliser l’Usyaac ? En effet, on constate ces deux dernières semaines que des pays comme les Comores commencent à hausser un peu le ton probablement pour dissuader les contrôleurs.

Interdiction du ministre comorien des transports

Contrairement à son homologue malgache qui a accusé réception du préavis, ministre comorien des transports aériens et maritimes, Bianrifi Tarmidi, a interdit dans un communiqué signé le 14 septembre dernier tout mouvement de grève, mettant en avant l’insularité du pays et le caractère régalien du secteur. Le 4 août, le district d’Abidjan, après saisine de l’Asecna et du ministère ivoirien des transports, a pour sa part refusé de délivrer le récépissé reconnaissant la modification des organes du syndicat des contrôleurs.

De son côté, le directeur des ressources humaines de l’Asecna, Guelpina Ceubah, s’est adressé au personnel de l’agence via une note datant du 5 septembre dans laquelle il rappelait que l’organisation syndicale des contrôleurs aériens n’est pas reconnue dans tous les 17 pays où opère l’Asecna.  « Fort de cette situation, les dirigeants de l’Usyaac ne disposent d’aucune sorte de légalité et s’exposent à des sanctions disciplinaires sévères pour toute action qui serait portée contre les intérêts de l’agence », a prévenu le DRH. Poursuivant sur la même ligne, le Nigérien, Mohamed Moussa, directeur général de l’Asecna, a réagi lui aussi avant-hier. Ce dernier, dans un ton un peu plus autoritaire a accusé le syndicat d’être à la solde des lobbies internationaux et d’organisations concurrentes qui chercheraient à faire éclater l’Agence continentale.

Une chute de redevances

« L’Asecna est un organisme public international assurant une mission de sécurité de la navigation aérienne. L’agence gère des États membres mais aussi des espaces aériens confiés par l’organisation de l’aviation civile internationale », a-t-il rappelé. Avant d’enchaîner : « Nous ne cèderons jamais à la dictature d’une minorité agissante et sournoise. On va recourir à la loi et aux autorités des États membres pour faire face à cette attaque injuste et mafieuse qui instrumentalise quelques agents égarés par l’appât du gain et qui se croient indispensables », a assuré le numéro 1 de l’Asecna.

Pour limiter les dégâts, l’agence pourrait faire appel aux chefs de service dont certains sont des contrôleurs de formation. « D’ailleurs, il existe une entité régionale qui gère les espaces aériens supérieurs », a fait savoir un connaisseur qui craint un retour de bâton si jamais la grève était maintenue. En termes d’impacts, un arrêt de travail des contrôleurs entraînerait une diminution des vols, qui signifie une chute des redevances que reviennent aux acteurs tels que l’Asecna, l’Anacm…  « Tout serait chamboulé même si à Hahaya, le flux n’est pas important comparé aux autres pays. Possible que l’Asecna puisse tenir une semaine en cas de grève mais jamais au-delà », a conclu notre source.

La grève de deux jours prendra fin le dimanche 25 septembre à 7h59. Si les revendications ne sont pas satisfaites, la contestation pourrait perdurer selon le bureau du syndicat. Pour rappel, les contrôleurs ont adressé à leur hiérarchie plusieurs doléances :  réforme du plan des carrières, prime des licences pour les contrôleurs en formation, revalorisation des heures de nuit… Pendant la période de grève, les contrôleurs de la circulation aérienne cesseront toute fourniture de services dans tous les aéroports et espaces aériens à quelques exceptions près. Néanmoins, les vols des chefs d’État et de gouvernement ainsi que des militaires ne seront pas concernés tout comme les missions humanitaires et sanitaires de sauvetage. Malgré ce climat, tout le monde reste convaincu qu’un compromis sera trouvé. On attend donc la réaction du ministère comorien des transports.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes