Une formation sur la laïcité et les valeurs de la République est rendue obligatoire depuis la réforme de la formation initiale des professeurs et conseillers d’éducation en Institut National Supérieur du professorat et de l’Éducation (2022). Organisée par l’École Académique de la Formation Continue (EAFC), elle est réalisée dans le cadre de l’année de stage des professeurs. La demande des personnels additionnée aux conclusions du Grenelle de l’éducation (2020) et les préconisations du rapport Obin remis au ministère de l’Éducation nationale en 2021, ont conduit à la mise en œuvre d’un vaste plan national de formation sur la laïcité et les valeurs de la République, décliné à l’échelle des académies.
Dans l’académie de Mayotte, ce plan est piloté par l’équipe Valeurs de la République (EAVR), composé de 18 membres et placé sous l’autorité du recteur. 82 professeurs certifiés stagiaires de toutes les disciplines du second degré sont concernés par cette formation dont l’ouverture aura lieu au collège de Kwalé, le jeudi 27 octobre, à partir de 9H, en présence du recteur. Ce plan de formation a pour objectifs de connaitre les dispositifs mobilisés dans l’Éducation nationale pour la défense de la laïcité et les valeurs de la République, de se doter d’une culture commune sur ces questions, d’associer les élèves aux réflexions et aux processus de résolution, et de dissiper des malentendus et les confusions (laïcité, neutralité, liberté d’expression, blasphème…).
Initié en 2021 par l’AaDTM (Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte) dans l’objectif de répondre aux recommandations du schéma régional de développement du tourisme et des loisirs de Mayotte, le dossier Challenge Création Tourisme Mayotte 2022/2024 vise l’accompagnement de porteurs de projets privés pour la création d’activités innovantes de loisirs et de tourisme. Les candidats ont jusqu’à ce dimanche 30 octobre pour déposer leur dossier de candidature sur l’adresse mail dédiée challengetourisme@mayotte-tourisme.com.
Ils pourront également s’inspirer des quinze projets identifiés pour proposer un dossier dans les domaines du tourisme et des loisirs sur la base de quatre thématiques (nature, nautique, restauration et divers). L’ensemble de ces projets sont disponibles dans les documents à disposition des candidats sur le site web de l’AaDTM. À l’issue de l’AAP, un jury constitué d’une vingtaine d’acteurs du tourisme et de partenaires aura la charge de sélectionner les dossiers de candidature en deux phases : dossier écrit et entretien oral.
Pour les candidats retenus, l’AaDTM et l’ensemble de ses partenaires s’engagent à l’endroit des porteurs de projets de les accompagner sur deux années sur les champs de la création d’entreprise, la recherche de financements, la recherche de fournisseurs, la gestion de l’activité et l’ensemble des démarches administratives.
Pour rappel, l’ensemble des éléments de dossier de candidature sont disponibles sur www.mayotte-tourisme.com et les candidatures à déposer sur le mail dédié challengetourisme@mayotte-tourisme.com.
Afin de sensibiliser à l’importance des archives audiovisuelles et de les protéger, à l’initiative de l’Unesco, ce jeudi 27 octobre, se tient la Journée internationale du patrimoine audiovisuel. Le Conseil départemental, à travers sa direction des archives départementales et de la documentation scientifique, a souhaité s’associer à l’évènement. Celles-ci œuvrent effectivement depuis de nombreuses années à la sauvegarde du patrimoine audiovisuel mahorais, et plus particulièrement du patrimoine oral et sonore. Il y a quelques mois, à l’occasion d’un versement de Mayotte la 1ère, les fonds audiovisuels conservés aux Archives départementales ont pris une tout autre ampleur. Ce versement de quinze gros cartons représente l’activité de la radio RFO Mayotte des années 1980 au milieu des années 1990. La numérisation de ce riche ensemble a commencé et nous avons déjà exhumé des souvenirs du passé, comme l’émission « entrée des artistes », les premières émissions « Mparano » ou encore les interventions de Jean Martin sur l’histoire de Mayotte.
À l’occasion de cette journée internationale, les Archives départementales lancent un appel aux dons ou aux prêts pour numérisation. Si vous possédez des enregistrements sonores ou films de famille, des captations de spectacles, de manifestations ou de moments du quotidien, n’hésitez pas à les proposer aux Archives départementales. De même, si vous possédez des cassettes audio d’enregistrements radio, les Archives départementales pourraient aisément les numériser. Pour confier des documents audiovisuels ou simplement découvrir les ressources disponibles, n’hésitez pas à vous rendre aux Archives départementales, le jeudi 27 octobre entre 8h et 12h ou entre 13h30 et 16h. Cet appel à don est bien évidemment également ouvert aux archives plus traditionnelles. Pour tout renseignement, contacter les Archives départementales par mail (siti.yahaya@cg976.fr / archives.mayotte@cg976.fr) ou par téléphone (02 69 66 16 09).
Les services du centre hospitalier de Mayotte vont devoir faire sans une bonne partie de leurs internes, ce week-end. En effet, ces derniers ont choisi de faire grève à partir de vendredi.
Dans le dernier projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), un changement important est prévu dans le cursus des étudiants en médecine. Une quatrième année d’internat devrait voir le jour, et surtout, les obliger à passer un an dans les déserts médicaux. Une fausse bonne idée selon les internes du centre hospitalier de Mayotte (CHM) qui ont décidé de se mobiliser en faisant grève à partir de ce vendredi 28 octobre.
Dans les couloirs du centre hospitalier de Mayotte, plus d’une trentaine d’internes poursuivent leurs études chaque semestre. Ces médecins soignent les patients, remplissent les papiers, répondent aux inquiétudes des familles. Un statut hybride avec celui d’étudiant qui sera sans doute amener à évoluer avec le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Car si le cursus est déjà long avec une dizaine d’années sur les bancs de l’école, il pourrait inclure une quatrième année d’internat destinée cette fois à pallier le manque de praticiens dans les déserts médicaux. Un dispositif qui ne plaît pas forcément dans cette profession libérale. Au CHM, les internes ont notamment un avis sur la question, surtout que la loi pourrait s’appliquer à eux dès l’année prochaine. « Ça pourrait démotiver certains de choisir l’internat », regrette Camille Gulski, au milieu d’étudiants en première année d’internat (Bac+7), comme elle, ou en deuxième (Bac+8). Une vingtaine d’entre eux sont prêts à ne pas se rendre à l’hôpital dès vendredi, une grève classique qui est assez rare pour eux. D’habitude, ils ne montrent leur mécontentement avec un brassard « en grève » dans les couloirs des établissements pendant qu’ils travaillent.
Plusieurs difficultés vont apparaître, estiment les étudiants qui ont choisi l’océan Indien pour leurs études. La perspective de se retrouver dans des territoires isolés alors qu’ils s’apprêtent à se lancer eux-mêmes, et qu’ils arrivent déjà à la trentaine, ne les enchantent guère. Pas plus que de se retrouver un manque de maître-stage, ils seront encore dans une année d’étude. « Mais Ce n’est pas un besoin de médecins, c’est un problème de chiffres », juge Hugo Camel, en première année d’internat. « On va envoyer des internes au lance-pierres dans les déserts médicaux. » Le jeune homme explique qu’une bonne partie du territoire hexagonal manque de praticiens en médecine générale. Le numerus clausus, qui limitait le nombre de praticiens a entraîné un déficit que les nouveaux arrivants peinent à combler. « C’est presque toute la France qui est un désert médical », abonde Sarah Moussu, au même stade d’études.
Une grève qui ne durera pas
Les étudiants préconisent, outre l’augmentation du nombre de médecins, que chacun fasse sa part. Ils proposent un système de rotations par exemple ou le développement des téléconsultations. « Ce n’est pas à nous d’endosser la responsabilité des politiques passées », fait remarquer Hugo Camel. Un autre aspect de cette loi l’inquiète. La non-possibilité de continuer faire des remplacements au-delà de trois ans. Si certains ont pris cette habitude, le gouvernement français veut encourager les professionnels de santé à se stabiliser sur un territoire, soit un autre choix dicté aux médecins. « Qu’on nous donne alors le statut de fonctionnaires, avec les 35 heures », ironise Camille Gulski.
Jusqu’à quand la grève perdurera, sachant que trois ou quatre internes travaillent dans le service de médecine générale le week-end (et deux autres la nuit) ? « Pas longtemps », rassurent les manifestants. En effet, la semaine prochaine correspond au basculement vers une nouvelle année d’étude. L’immense majorité des étudiants va donc bientôt s’envoler des établissements métropolitains ou réunionnais pour continuer leurs cursus. « On aurait pu commencer dès lundi la grève, mais on ne voulait pas pénaliser nos chefs et le CHM », glisse en plus Camille Gulski.
Si 97 % des déchets du territoire sont enfouis, ils se retrouvent aussi dans des décharges à ciel ouvert, au bord des routes ou en pleine nature.
Sur le territoire, seulement 2,83 % des déchets produits sont triés. La sensibilisation de la population a malheureusement peu d’effets. Venu présenter son action pendant la Semaine de l’environnement organisée par la Somapresse dans les locaux, ce mercredi matin, la Sidevam envisage donc de mettre au point une filière locale en créant une nouvelle monnaie à l’échelle du territoire, qui permettrait aux consommateurs d’être gratifiés pour la collecte des déchets.
Quelle est la quantité de déchets triés à Mayotte ?
Au total 2,83 % des déchets produits sont triés sur l’île. « Au niveau français, ce chiffre est de l’ordre de 50 à 60 % et en Outre-Mer, de 40 % », souligne Chanoor Cassam, directeur général des services au sein de la Sidevam, qui assure la collecte des déchets sur le territoire. Pour exemple, 93 % du verre est enfoui alors qu’il pourrait être consigné ou valorisé. « C’est un constat un peu déprimant », concède le directeur général. La commune avec le plus fort taux de tri est Pamandzi avec 4,3 kg par an par habitant. « Cela reste très faible, mais on voit que la configuration sociale, le niveau de vie et le degré d’urbanisation des communes a un impact sur le tri », poursuit-il.
Seulement 2,83 % des déchets produits sont triés sur l’île contre 50 à 60 % au niveau national.
Quels types de déchets et quelles quantités sont produites sur le territoire ?
Au total, 55 kg par an et par habitant de déchets « ultimes » – que l’on ne sait pas valoriser – sont produits sur le territoire. Les déchets recyclables sont l’autre grande catégorie d’ordures produites, avec 52 kg par habitant. Ils concernent les emballages, le papier ou le verre. Les déchets verts et compostables pèsent encore plus lourd avec 66 kg par habitant. Enfin, les déchets dangereux, le bois ou ceux résultant des activités de soins à risques infectieux, représentent 18 kg.
Où vont ces déchets ?
97 % d’entre eux sont enfouis, se retrouvent dans des décharges à ciel ouvert, au bord des routes ou en pleine nature. « Il n’existe pas d’infrastructures de valorisation sur le territoire », déplore Chanoor Cassam. Les déchets triés partent quant à eux en direction de l’Écopôle de Longoni. Là-bas, ils sont compressés pour former des balles, puis envoyés dans des territoires comme l’Inde ou l’Afrique du Sud. « Ces pays achètent les déchets pour les valoriser sur place mais on ne sait pas ce qu’ils deviennent », reconnaît l’intervenant.
Y a-t-il assez de sensibilisation auprès de la population ?
Si des campagnes de sensibilisation ont été faites, elles ont eu peu de poids sur le comportement de la population, selon le directeur général de la Sidevam. D’autant qu’elles ont été lancées assez tardivement en comparaison avec d’autres territoires. « Selon plusieurs habitants, c’est également aux agents de collecte de prendre en charge cette mission. Mais surtout, le tri est loin de leur préoccupation », souligne-t-il. Puisque sur un territoire où 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, l’objectif, avant de trier, est surtout de manger.
Quelles solutions pour augmenter la quantité de déchets triés ?
Au total, 80 000 tonnes de déchets par an sont enfouies sur le territoire. Et cela coûte cher à la collectivité. Alors que Mayotte, comme la Guyane, était exemptée de la taxe relative à l’enfouissement prévue dans la loi de finance, elle ne l’est plus depuis 2019. « En 2021, nous avons dû verser plus d’un million d’euros de taxes », souligne Chanoor Cassam. « Il est donc urgent de réduire l’enfouissement. »
Pour collecter les déchets sur les plages, dans les mangroves ou les lits de rivières, l’association Nayma a développé des ateliers et des chantiers d’insertion. Elle organise ainsi des sorties, avec des personnes éloignées de l’emploi, pour entretenir les espaces naturels menacés par les déchets. « Nous trouvons absolument de tout dans les mangroves : des machines à laver, des pneus, des emballages… », détaille Galiane Lavisse, responsable d’ingénierie et de développement de Nayma.
De son côté, l’association Yes we can nette, qui fait notamment de la sensibilisation dans les écoles, a créé une épicerie et une friperie solidaire qui, en l’échange d’apport de cannettes vides, propose de bénéficier de réductions de 30 à 40 % sur les produits.
Pour aller plus loin, la Sidevam porte un projet ambitieux. Afin d’inciter la population à trier et collecter les emballages vides, elle envisage de s’appuyer sur les Doukas. « Ils sont au nombre de 2.000 sur le territoire, ce sont des commerces de proximité qui maillent bien le territoire », souligne Chanoor Cassam. Ces magasins deviendraient ainsi des points de collecte. « L’idée est de récompenser les habitants qui déposent leurs emballages en leur permettant de repartir avec des produits du magasin. » Pour mettre en place ce système, le syndicat des déchets envisage de lancer une monnaie locale. L’idée serait ainsi de « rémunérer » les gestes de tri, tout en s’assurant que cet argent soit dépensé localement. « Ainsi, nous augmenterons le pouvoir d’achat, sans nourrir l’économie informelle », estime le directeur de Sidevam.
Sensibilisés à l’école, les jeunes ont peut-être davantage conscience des enjeux environnementaux.
Et si les espoirs reposaient sur toute cette jeunesse bercée par la sensibilisation aux problèmes environnementaux ? Le rectorat de Mayotte, invitée d’une table ronde ce mercredi par la Somapresse, y croit en tout cas. Elle déploie ses efforts dans les établissements et récompensent ceux qui y adhérent le plus fortement.
Le lagon est exposé à un encrassement, les mangroves sont parsemées de déchets, les cours d’écoles sont propres mais leurs abords sales… Alors même que des éco-délégués sont présents dans le secondaire pour motiver leurs camarades, « ils sont éduqués aux éco-gestes, mais ne comprennent pas pourquoi », relate Hadidja Mbae, cheffe de mission EEDD (éducation au développement durable) au rectorat de Mayotte. Dans le même temps, la récente association (elle a été créée en mai 2022) « réseau EEDD 976 » termine un séminaire sur « Comment convaincre un public en situation de précarité à la préservation de l’environnement ? ».
L’EEDD, pour éducation à l’environnement et au développement durable, vise au changement des comportements et aux pratiques favorisant la préservation de l’environnement et un développement local et global durable. Ainsi, le réseau propose un plan d’action sur cinq ans pour répondre aux attentes. Tout d’abord, il faut animer le réseau des différents acteurs de l’EEDD sur le territoire en le structurant, le dynamiser avec notamment des outils de communication et un nouveau site internet. Favoriser les initiatives en accompagnants les projets, en encadrant les jeunes militants et en pérennisant la fête de la Nature pour en faire un événement majeur à Mayotte, accessible à toutes et tous. Pour les associations ou professionnels qui le souhaitent, le réseau va former les membres et ouvrir un centre de ressources EDD. Enfin, il a pour ambition de devenir un acteur incontournable du paysage mahorais avec un rayonnement dans tout l’océan Indien.
Les établissements récompensés par des labels
De son côté, le rectorat mise sur la mise en place de trois niveaux de labélisation des établissements pour récompenser leurs engagement et l’implication des élèves. Le premier niveau correspond à un « Engagement », le deuxième à un « Approfondissement » avec la participation de tous les élèves, et enfin le troisième niveau « Expertise » correspond à un établissement intègre l’EEDD dans l’axe pédagogique de l’établissement. Il y a aujourd’hui 23 établissements Niveau 1 et deux établissements arrivés au 2 à Mayotte. Des « aires éducatives » marines ou terrestres, ont été proposé en projet par le rectorat. L’idée est de confier la protection d’une zone proche des établissements aux élèves pour leurs permettre d’appréhender leur environnement propre. Déjà bien implanté dans les autres outre-mer, ce projet a porté ces fruits. Malheureusement, pour des raisons de budget, seulement deux projets d’aires éducatives ont été retenus sur huit à Mayotte…
Les besoins en eau des territoires ultramarins ont été soulignés, mardi, dans l’hémicycle du CESE, avec notamment Sarah Mouhoussoune, Amina Hariti, Edith Guiochon de la Coalition Eau, et Michèle Chay.
Ce mardi 25 octobre, était rendu l’avis sur la gestion de l’eau et de l’assainissement dans les Outre-mer, en séance plénière du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Porté par Michèle Chay et la Mahoraise Sarah Mouhoussoune, il souligne les difficultés de production et de distribution d’eau sur les trois territoires que sont la Guyane, la Guadeloupe et Mayotte. Un énième appel du pied à l’État et aux pouvoirs locaux pour que toutes et tous aient accès à l’eau.
« L’eau peut représenter un tiers du budget d’un foyer à Mayotte », lance Michèle Chay (groupe Confédération générale du travail) lors de la séance plénière du CESE, devant Thani Mohamed Soilihi, sénateur du 101ème département français, notamment, mais aussi Amina Hariti, deuxième vice-présidente du syndicat des Eaux de Mayotte (ex-SMEAM). Troisième chambre de la République, le CESE n’a cependant pas le pouvoir législatif que possèdent l’Assemblée nationale et le Sénat ; il ne peut que donner aux parlementaires et au gouvernement français des préconisations. Ces dernières sont au nombre de 23 dans l’avis de Michèle Chay et Sarah Mouhoussoune (groupe des Outre-mer), membre de la délégation aux Outre-mer et ancienne présidente de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte.
En outre, les deux rapporteures s’accordent sur plusieurs propositions pour les territoires ultramarins comme un « tarif social » de l’eau sur les 400 premiers mètres cubes d’eau par jour et par foyer, la suppression de l’octroi de mer sur l’eau, ou encore la mensualisation des prélèvements. « Le point de départ de ces revendications est de répondre aux préoccupations de la population, qui subit des tours d’eau parfois depuis plusieurs années », a précisé Sarah Mouhoussoune, appelant au « rétablissement d’un service public de qualité ». C’est un fait : les îles de la Guadeloupe et de Mayotte souffrent de coupures depuis la « crise de l’eau » de 2016. La deuxième, dont l’usine de dessalement de Petite-Terre ne fonctionne toujours pas à plein régime, doit aussi faire face à une augmentation exponentielle de sa population, comme l’a soulignée Amina Hariti à l’aide de prévisions plus ou moins précises : « En plus du retard, nous avons besoin d’anticipation, car la population va doubler d’ici 2050, et le besoin en eau va tripler ».
« Il faut que les collectivités locales puissent agir »
Sarah Mouhoussoune, quant à elle, s’est concentrée sur les réalisations nécessaires, soit « des infrastructures en matière de production, la troisième retenue collinaire, et la deuxième usine de dessalement d’eau de mer ». Interrogée par nos soins, celle qui est membre de la délégation aux Outre-mer préconise un rythme normal pour l’usine de dessalement de Petite Terre, ainsi que l’implantation de la seconde du genre en 2023, puis de deux autres ensuite. Les sites de Sada et Longoni sont privilégiés par les Eaux de Mayotte, la troisième serait à Ironi Bé. Du côté de la troisième retenue collinaire d’Ourovéni, toujours bloquée par les négociations avec les propriétaires des parcelles, « il faut que les collectivités locales puissent agir pour que les Mahorais arrêtent de souffrir », a prévenu Mme Mouhoussoune.
Si l’espoir est de mise par suite du contrat de progrès signé cet été et promettant 411 millions d’euros pour les investissements nécessaires, Amina Hariti n’en oublie pas pour autant la logistique qui devra répondre à ces ambitions. « Au-delà de la finance, il y a l’ingénierie », a affirmé la chargée de l’eau potable et des investissements au sein du syndicat. « Nous avons signé un contrat de maîtrise d’ouvrage avec la Deal, et nous sommes en train de travailler sur la formation des agents. L’apport de l’État est très important, et j’espère que d’ici 2026, nous pourrons voir des résultats, la population est dans l’attente. » C’est peu de le dire, face aux coupures, tours d’eau, fuites et autres surfacturations subies par des Mahorais excédés, à l’image du sénateur Thani, qui demande « quelque chose de plus fort qu’un droit opposable à l’eau ». Ce sera d’ailleurs au gouvernement et aux parlementaires français de trancher désormais, en espérant qu’ils n’aillent pas à contre-courant des recommandations du CESE.
En soumettant ce texte au parlement, où il détient plus que la majorité — tous les députés sauf deux élus, sont issus du parti présidentiel —, le gouvernement d’Azali Assoumani veut s’assurer que son projet passe comme une lettre à la poste, malgré les conséquences. Ses opposants eux dénoncent déjà une réforme discriminatoire visant à écarter les binationaux, installés principalement en France.
Ce sera certainement l’un des projets de loi qui fera beaucoup parler dans les semaines à venir. Même si, personne ne doute de son adoption puisque tous les députés sont issus de la Convention pour le renouveau des Comores (CRC), le parti présidentiel, sauf deux parlementaires. En effet, une réforme des modalités de l’élection du président de la République proposée par le gouvernement d’Azali Assoumani commence déjà à susciter des grincements de dents. Le texte qui se trouve déjà à l’Assemblée nationale est composé de plusieurs volets. Mais il y en a trois qui attirent l’attention, notamment, celui qui concerne les binationaux. Selon l’article 7, si un candidat est titulaire d’une ou plusieurs nationalités autre que la nationalité comorienne, il doit alors renoncer à toutes les autres nationalités avant de briguer la présidence. Une proposition qui est aux antipodes des réformes issues du dialogue inter-comorien, organisé fin février 2022, mais boycotté par l’opposition. Puisque les participants avaient plutôt suggéré que le président élu abandonne ses autres nationalités avant son investiture. Mais, le pouvoir a donc décidé de passer outre l’esprit de l’article. Ce qui ne manque pas de faire réagir la classe politique comorienne. « S’il y a un lien de causalité entre la bi-nationalité et le sous-développement de notre pays, alors il faut s’empresser d’adopter ce texte », a réagi avec ironie, l’ancien ministre de la justice, Fahmi Said Ibrahim.
Pas de lien entre binationalité et sous-développement
Ce dernier se dit étonné d’une telle proposition et rappelle que la faillite sociale et économique de l’archipel n’est pas liée au fait qu’un président soit titulaire ou non d’une autre nationalité. « C’est un message négatif que nous risquons d’envoyer à la moitié des Comoriens qui sont des binationaux. La diaspora comorienne et ses enfants recèlent des potentialités pour les cinquantes prochaines années et l’apport qui est et continuera à l’être pour le développement des Comores », alerte cet ancien chef de la diplomatie comorienne. Il soulignera qu’en dehors d’Ahmed Abdallah [1978-1989], aucun autre président, d’Ali Soilihi jusqu’à Azali en passant par Sambi ou Ikililou ne possédait une autre nationalité. Pourtant, le pays n’a pas décollé.
L’ancien gouverneur de la Grande Comore, Mouigni Baraka Said Soilihi, a également condamné cette continuité de l’équipe d’Azali, qui au lieu de faire en sorte à ce que la confiance s’installe avec la société civile et la classe politique a préféré poursuivre la même attitude. « On s’attendait à un nouvel élan, une reprise du dialogue, un cadre de concertation sur des sujets comme celui-ci. Mais ce n’est pas le cas. Je me demande pourquoi se donner du mal à organiser des soi-disant élections si les règles du jeu restent les mêmes », tacle l’opposant, dont l’entrevue avec Azali Assoumani, début septembre lui avait valu une salve de critiques. Le porte-parole du gouvernement a laissé entendre que Moroni a pris cette décision parce qu’aucun pays n’autorisait les binationaux à briguer la présidence. Ce qui est faux.
Franco-comoriens dans le viseur
Des observateurs y voient uniquement une mesure visant la diaspora comorienne installée en France, estimée à 300.000 personnes dont le poids économique n’est plus à démontrer : de 2019 à 2020, les fonds envoyés par les expatriés ont augmenté de 32%, selon les données de la banque centrale des Comores. C’est en France où est établie la plus importante opposition qui dénonce à coup de manifestations la politique dictatoriale d’Azali Assoumani, dont elle ne reconnait pas la légitimité, depuis sa réélection controversée de 2019. Ce projet, réitère Said Larifou, n’est autre qu’une provocation, une loi malveillante, méprisante à l’encontre des centaines des Franco-comoriens qui tiennent l’économie des Comores et le rayonnement sportif, scientifique, ou politique. « Ils ne sont pas responsables de la corruption, des détournements des deniers publics. Au contraire, l’avenir du pays est dans le métissage. Personne ne peut empêcher les enfants comoriens nés en France de revendiquer et d’exercer leur citoyenneté politique », a poursuivi le leader du parti Ridja. La condition de résidence imposée par le projet de loi est raciste et inutile, a-t-il soutenu. Son article 7 exige que le candidat réside sur le territoire douze mois avant l’élection. « Dès lors que les Comoriens de l’étranger ont droit au vote, ils ont ipso facto éligibles sans condition de résidence », estime Me Larifou. Pour rappel, jusqu’à maintenant, la diaspora comorienne ne vote toujours pas à l’instar des autres diasporas, notamment africaines et ne dispose pas non plus d’un siège au parlement.
Parrainage et 2024
Le projet de loi inclut également l’instauration de parrainages. Un système nouveau qui est loin de faire l’unanimité. L’article 8, consacré aux conditions d’éligibilité, précise que « nul ne peut briguer la magistrature suprême, s’il ne parvient pas à avoir les signatures de 3.000 électeurs, répartis proportionnellement au nombre d’électeurs inscrits par île. Soit donc 0.9% du nombre total d’électeurs. Le dernier recensement réalisé en 2020 faisait état de 318.432 électeurs sur l’ensemble du territoire. Si par exemple les électeurs d’une île représentent 14% de l’effectif global, pour candidater, il faut recueillir ce même pourcentage dans l’île en question. Un électeur peut parrainer deux candidats et pas plus. Dans le continent, le Sénégal reste le dernier pays à adopter en 2019 une loi qui exige un parrainage, afin de limiter les candidatures « fantaisistes ». Là-bas, avec 300 partis politiques, la mesure peut paraître logique. Mais quid des Comores ? L’opinion publique pense seulement que la présidence d’Azali Assoumani a juste fait du copié-collé sans tenir compte de la réalité locale pour s’assurer une réélection en 2024. Notons que la mesure est souvent qualifiée d’antidémocratique du fait qu’elle empêche des citoyens de briguer la présidence, un droit pourtant garanti par la constitution.
Afin de sensibiliser les élèves au respect des règles du savoir voyager sur le réseau Halo’, le Conseil de discipline s’est réuni pour la seconde fois depuis la rentrée scolaire 2022/2023 au conseil départemental à l’ancien CFA. « Certains élèves ayant eu une conduite ne respectant pas les règles en vigueur sur le réseau ont été convoqués devant le conseil de discipline pouvant conduire à l’exclusion du réseau Halo’ », affirme Transdev, le délégataire du Département. Sur cinq élèves convoqués, quatre se sont présentés. « Les faits reprochés sont : bagarre dans un bus et caillassage de bus », confirme le délégataire. Les cinq élèves initialement convoqués ont été exclus du réseau, dont l’un de manière définitive. Le Département dépose d’ailleurs plainte pour la dégradation d’un véhicule.
Un autre, le seul absent, est également exclu définitivement jusqu’à ce qu’il se présente au conseil départemental. Les trois autres fautifs sont privés de transport pendant un mois (pour deux d’entre eux) et deux mois. Ils devront ensuite réaliser des travaux d’intérêt général « tout au long de l’année scolaire ».
Inscrivez-vous pour la deuxième édition du rallye environnement organisé par la MJCSC De Chiconi et qui aura lieu le samedi 19 novembre, de 9h à 15h. Constituez votre équipe de quatre à huit personnes maximum et venez participer aux activités de plein air sur le thème de l’éco-responsabilité. Apprenons ensemble à préserver le patrimoine environnemental de notre commune.
Au programme : course d’orientation, des énigmes à résoudre, des stands de sensibilisation et des lots à gagner. Le départ se fait depuis le parking de la MJCSC et l’arrivée sur la plage de Sohoa.
Si vous n’avez pas de groupe, vous pouvez vous inscrire individuellement et former votre équipe le jour J avec d’autres participants seuls ou en équipe réduite.
Pour éviter que les riverains ne franchissent le nouveau viaduc de Dzoumogné sur la seule voie de circulation, une passerelle piétonne a été placée en parallèle de l’ouvrage. Alors que plusieurs nuits semblaient nécessaires pour que son installation se fasse en toute sécurité et sans véhicules, « les travaux ont permis de l’installer en totalité au cours de la nuit dernière », relève la préfecture de Mayotte, ce mardi matin.
« Aussi, les coupures nocturnes de circulation initialement prévues jusqu’à mercredi n’ont plus lieu d’être et la circulation de nuit sera rétablie [depuis hier soir]. La préfecture remercie les usagers pour leur compréhension face à la gêne occasionnée. »
Le chantier, rendu nécessaire par l’incendie de juillet dernier, autorise de nouveau le passage de véhicules allant jusqu’à quarante tonnes, ce qui inclut les bus scolaires.
Avec cet ouvrage temporaire (un autre pont à deux voies le remplacera ensuite), les autorités vont pouvoir se concentrer sur la déviation qui évitera le bourg de Dzoumogné et permettra de rejoindre la route vers le nord de Mayotte plus rapidement.
L’hélicoptère Helilagon a subi un jet de pierre qui a impacté la vitre arrière ce dimanche 23 octobre dans la matinée alors qu’il était en arrêt au sein du CHM.
Personne n’était à l’intérieur et n’a été blessé lors de cette attaque. Les réparations ont été faites et l’Hélismur est de nouveau opérationnel depuis ce lundi après-midi. La société Helilagon et la direction du centre hospitalier de Mayotte (CHM) annoncent qu’une plainte va être déposée.
Sorti au cinéma, le 23 mars, le long-métrage tiré du roman de Natacha Appanah, « Tropique de la violence », est bientôt visible sur le petit écran. En effet, il sera diffusé ce vendredi soir, à 23h24 sur Canal + Cinéma. Il pourrait être rediffusé ensuite sur les chaînes du groupe Canal. Tourné à Mayotte et La Réunion, le film de Manuel Shapira raconte l’histoire de Moïse, un adolescent qui se retrouve à la rue, puis peu à peu intégré dans une bande de Kawéni. Les acteurs, s’ils sont parfois connus comme Céline Salette (« De Rouille et d’os », « Saint Amour ») ou Dali Bensallah (« James Bond : Mourir peut attendre »), sont pour la plupart amateurs et originaires de quartiers difficiles de Mayotte, comme Fazal Bacar-Moilim (voir Flash Infos du 29 mars) qui joue le caïd Bruce.
La préfecture de Mayotte a fait état d’une série de contrôles visant les clubs de plongée présents dans le lagon et réalisés par la gendarmerie maritime, les Affaires maritimes, l’Inspection de la Jeunesse et des Sports de la Drajes et l’Inspection du travail de la DEETS, le jeudi 13 octobre. Trois structures en activité dans la « Passe en S » ont été inspectées ce jour-là. Sur les trois navires supports de plongée, l’un s’est vu empêché de mettre ses clients à l’eau et a dû être raccompagné par les Affaires maritimes jusqu’à son point d’ancrage en raison de défaillances majeures aux exigences essentielles de sécurité du code des transports : plusieurs infractions à la réglementation en vigueur ont ainsi été relevées et ont fait l’objet d’une transmission au procureur. « L’objectif de ces contrôles régaliens est de garantir la sécurité des consommateurs et d’accompagner les entreprises du secteur de la plongée subaquatique dans une démarche de qualité, dont a particulièrement besoin l’économie bleue à Mayotte pour développer son attractivité », rappelle la préfecture.
Les travaux ont déjà bien avancé au sud de Combani, dans la zone qui entoure l’actuelle station essence. Dédiée aux commerces (Carrefour, Monsieur Bricolage et C’Tam y sont implantés), celle-ci voit ses cellules commerciales se remplir et s’ouvrir aux services, même si les premiers clients ne sont pas attendus avant l’année prochaine.
Un dédale de 17 boutiques, un Carrefour de presque 2.000 mètres carrés, un Monsieur Bricolage de 1.300m2, c’est ce que vont découvrir les premiers clients de la nouvelle zone commerciale de Combani, l’année prochaine. La première tranche est en cours et dans les temps, assurent l’équipe de promoteurs, CBo Territoria, ce mardi 25 octobre. Déjà à l’origine du centre d’affaires Kinga à Kawéni, elle a jeté son dévolu sur Combani, certaine que le village au centre de Mayotte est « la première alternative pour développer des pôles d’équilibre », dixit Cédric Giraud, le responsable de développement de la société. Traduction : la zone commerciale va proposer des activités trop longtemps concentrées à Mamoudzou à des habitants fatigués de passer son temps dans les embouteillages. « Quand on voit les flux pendulaires, c’est insupportable », poursuit le promoteur. Si C’Tam, l’enseigne Carrefour et Monsieur Bricolage étaient déjà connus, le suspense reste entier pour les 17 boutiques. Une bonne partie des locaux (entre 80 et 90m2) ont déjà trouvé preneurs. « Il y aura une partie prêt-à-porter et services à la personne, une autre pour le high-tech, une pour tout ce qui est beauté et accessoires », récapitule Alexandre Gury, responsable commercial entreprise. Pour la partie restauration, un restaurant de type street-food (deux restaurateurs sont sur le coup) et un food-truck sont envisagés. Les premiers achats sont prévus en septembre ou octobre 2023, tandis qu’un espace de 1.000m2 accueillera Distrimax, le distributeur de matériaux de construction.
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Trois tranches de travaux sont au programme. La première qui comprend le centre commercial (à droite) et ses 17 boutiques doit se terminer au deuxième semestre 2023. « Ces documents sont assujettis à modifications éventuelles », précise CBo Territoria.
La zone concernée, d’une surface de cinq hectares, est située au sud de Combani sur un terrain qui comprend déjà la station essence.
(de gauche à droite) Houssamoudine Mohamadi, le gérant de Welcome conseil, Alexandre Gury, responsable commercial entreprise de CBo Territorial, et Cédric Giraud, le responsable de développement de la même société.
Plusieurs acteurs économiques de l’île étaient, ce mardi matin, venus prendre des nouvelles du projet qui comporte encore des cellules à louer.
Des services qui s’ajoutent au projet
Le point sur lequel insiste CBo Territoria, c’est que l’idée d’un simple centre commercial n’est plus dans l’air du temps. En effet, sur les cinq hectares, d’autres bâtiments dont les permis de construire viennent d’être déposés sont prévus dans la deuxième tranche. Des cellules de 300 à 400m2 suscitent déjà un fort intérêt. Les autres, entre 90 et 130m2, pourront accueillir de nombreux entrepreneurs, dont des services et des bureaux. Des représentants de banques ou d’assurances étaient d’ailleurs dans la salle du restaurant L’Orient express à Kawéni, ce mardi.
Cette volonté de se diversifier correspond tout à fait à ce que promeut de Houssamoudine Mohamadi, le gérant de Welcome conseil et homme de terrain des promoteurs réunionnais. « J’ai proposé l’idée d’une aire de jeux, comme ce que va faire Jumbo. Il y aura aussi des stands de glaces et de produits locaux », annonce le Mahorais, qui rêve d’une zone commerciale « où l’on arrive à 8h et on repart à 18h ».
300 places de parking déjà prévues
Voulant accueillir une clientèle venue de toute l’île, les promoteurs misent sur leurs 300 places de parking, dont 165 pour le seul centre commercial. Optimiste quant au pouvoir d’attraction du lieu, Cédric Giraud rappelle que Carrefour, avant que le projet ne soit officiellement lancé, tablait sur 450.000 à 500.000 clients par an.
Houlam Chamssidine, le président de Mayotte Nature Environnement, a pu développer, ce mardi matin, dans les locaux de la Cadéma, les différentes problématiques auxquelles sont confrontées les forêts mahoraises.
Sujet brûlant de la deuxième journée de la Semaine de l’environnement organisée par la Somapresse (la société éditrice de Flash Infos et Mayotte Hebdo), la déforestation serait la principale source (et non des moindres) de raréfaction de l’eau à Mayotte. Comme l’ont indiqué les intervenants, ce mardi matin, dans les locaux de la Cadéma, le facteur est aggravé par une démographie qui explose d’année en année, ainsi qu’un manque d’implication des élus locaux ou d’absence de volonté politique. Il y a urgence à sensibiliser sur l’étendue des conséquences de cette déforestation.
Le régime des coupures régulières d’eau auquel notre île est soumise depuis plusieurs années est un facteur qui doit sensibiliser tout le monde sur la nécessité de mettre rapidement un terme aux nombreuses attaques que subit le système forestier et agro-forestier local. Cette année, pour la première fois, les spécialistes sont en mesure de quantifier les effets néfastes de l’action de l’homme sur cette nature hypersensible dont dépend pourtant, et très fortement, sa survie. Entre 2011 et 2016, la déforestation aurait concerné 1.420 hectares, soit 150 hectares chaque année, dans un conflit de compréhension entre les autorités et les agriculteurs sur l’appartenance réelle des terrains. Houlam Chamssidine (président de Mayotte Nature Environnement), premier intervenant à cette deuxième journée de la Semaine de l’environnement, estime que 95 % de la forêt mahoraise (mi-public et privée) sont exploités. Il préconise que les pouvoirs publics renoncent à vouloir le remettre en état, faute d’avoir les moyens de le faire actuellement et s’atteler en revanche à sauvegarder par tous les moyens mobilisables les 5 % restant.
Ce sont 20.000 tonnes de terre qui se déverserait dans le lagon (ce qui représenterait 1.000 bennes poids lourds) chaque année en raison de la déforestation. L’explosion démographique (et les besoins en nourriture de la population) en serait la principale cause. Jadis habitués à exploiter en alternance de petites surfaces agricoles, avec un système de culture sur brûlis maitrisé, le Mahorais n’aurait plus la maîtrise d’une très grande partie de son domaine agro-forestier. Sur le terrain, il apparait que de moins en moins de locaux exploitent eux-mêmes leur foncier agricole. Lorsqu’ils ne loueraient pas les services d’une main-d’œuvre étrangère, ils confieraient tout bonnement cette exploitation à des tierces personnes qui mettent en avant l’aspect rentabilité au détriment du respect de l’environnement et des traditions agricoles locales. D’autres phénomènes sont bien sûr constatés (une déforestation massive organisée en un temps record, des incendies sauvages sur des larges espaces, notamment pour la production de charbon de bois, ou la déperdition de la qualité des sols causée par des monocultures telles que le manioc ou les ambrevades.
La conséquence est visible sur les bassins versants où l’eau de ruissellement ne s’infiltre plus dans le sol et part directement dans le lagon. Par ailleurs, le micro-climat influencerait la nature à ces endroits, la déforestation étant ressentie par l’ensemble des espèces qui communiquent entre elles par différents moyens et qui subissent un stress important. Ces nuisances contraignent des espèces animales et végétales à migrer dans d’autres espaces. Il se caractérise également par une surexploitation des ressources naturelles, une dégradation des habitats et une perte de la biodiversité, une prolifération des espèces envahissantes et une pollution (chimique, organique, sonores et lamineuse), altération et destruction des espaces naturelles, combustion des forêts (20%) des émissions à effet de serre à Mayotte (y compris la culture sur brûlis). Pour Houlam Chamssidine, le remède à la situation actuelle n’est pas à chercher à travers une grosse solution qui prendrait des années à produire des résultats incertains, mais plutôt favoriser une multitude de solutions annexes qui allégerait très rapidement la ressource.
A Dzaoudzi, la société Mob’Hélios a ouvert le premier module de location courte durée de vélo électrique. Celui-ci sert aussi d'atelier de réparation avec un technicien et quatre jeunes en formation pour permettre une extension de l'offre sur Grande-Terre.
Des kilomètres de bouchons, des heures d’attente à la barge avec sa voiture, personne ne peut ignorer les problèmes de mobilité autour du grand Mamoudzou. 60 % des trajets domicile-travail sont pourtant intercommunaux à Mayotte. Le deux-roues, qu’il soit motorisé ou non, semble donc être l’une des meilleures solutions.
Plein de dispositifs ont vu le jour ces dernières années pour encourager la pratique du vélo, comme l’ont rappelé les participants à la table ronde « Mobilité douce », ce mardi après-midi. Avec son « Vélo et territoire » de l’Ademe par exemple, la Cedema vise au développement du vélo auprès des Mahorais. Une aide à l’achat a déjà permis l’achat de 163 vélos et 14 VAE (Vélo à assistance électrique) fin 2021, avec une aide allant de 30% à 70% du prix d’achat et a été reconduite.
Flavien André, chargé de mission mobilité active, est intervenu pour présenter la stratégie cyclable de la Cadéma.
Des séances d’apprentissage dans les écoles avec un objectif de 100% des CM1 formés à la rentrée 2024 et l’organisation de la fête du Vélo comme événement annuel permet de créer une réelle émulation autour du deux-roues. Évidemment, il faut que ça s’accompagne d’aménagements. Une dorsale cyclable suivant le tracé du Caribus (le futur réseau de transport en commun de la Cadéma) du nord des Hauts-Valons à Passamaïnty et onze tronçons au sud de la collectivité locale constitueront l’axe cyclable central. Des arêtes pour alimenter les villages à l’ouest seront prévues, ainsi que des bulles cyclables à l’intérieur des villages. Du mobilier urbain sécurisé est également prévu pour permettre de stationner les vélos en toute sécurité. En outre, la communauté d’agglomération souhaite également favoriser la location aux vélos longue durée avec une flottes de 270 vélos dont 60% de VAE.
Plusieurs acteurs se lancent sur le marché
Sur Petite-Terre, à l’embarcadère, c’est la société Mob’Hélios qui vient d’ouvrir le premier module de location courte durée de vélo électrique. Rechargés grâce l’énergie solaire, ils permettent de se déplacer sans trop d’effort de manière efficace. Le module sert aussi d’atelier de réparation avec un technicien et quatre jeunes en formation pour permettre une extension de l’offre sur Grande-Terre.
Depuis maintenant trois ans, l’entreprise Saziley scooters propose des deux-roues électriques en libre-service dans la zone entre Passamaïnty et Majicavo. Il suffit de s’inscrire sur l’application et d’utiliser pour 23 centimes/minute un scooter pour le déposer où bon nous semble ! En moyenne d’ailleurs, un trajet coûte deux euros. Rechargé la nuit grâce à l’énergie solaire stockée au cours de la journée, le scooter est visible sur la carte de l’application et ils sont fournis d’un casque, une charlotte, des gants et d’un baudrier réfléchissant. Aujourd’hui, composé d’une dizaine de véhicules et malgré la conjoncture liée au Covid-19, d’autres sont prévus, preuve que la population adhère au concept.
Des pôles multimodaux munis des panneaux solaires
Cécile Perron, chargé de projet mobilité douce, a présenté lors de ce même après-midi, le projet de Mob’Hélios. L’idée est de créer des pôles multimodaux sous des panneaux solaires avec des conteneurs maritimes « dernier voyage » aménagé en module d’accueil du public ou en stockage d’électricité. Des VAE, des scooters, des voitures ou encore des véhicules utilitaires, tous 100% électriques, seront ainsi disponibles en autopartage. Positionné à des endroits stratégiques, ce projet innovant et respectueux de l’environnement permettra de désengorger les villes. En collaboration avec Renault, un prototype de station va être mis en place sur l’île. Et pour créer une synergie autour de la mobilité douce, Mob’Hélios est à l’initiative de la création d’une Scic, une société coopérative d’intérêt collectif, avec la participation de Taxi Vanille et des collectivités locales.
(de gauche à droite) Yvan Postel-Vinay, directeur de l'AFD Mayotte, Said Maanrifa Ibrahima, le maire, Kenza Useldinger, chargée de mission AFD, Zain-ya Souffou, sixième adjointe au maire, El-Anrif Said, chargé de mission construction à la mairie, et François Persee, DGS de M'tsangamouji.
Initié en 2018, le projet de réhabilitation du plateau sportif, dans la commune de M’tsangamouji, devrait se terminer au cours de l’été 2023. 4,5 millions d’euros ont été investis pour accueillir des compétions régionales de basket-ball, de hand-ball et de volley-ball.
« La politique de la ville est tournée vers le développement des infrastructures sportives », assure François Persee, directeur général des services de la commune de M’tsangamouji. La collectivité réhabilite actuellement le plateau couvert de Chembenyoumba. Initié en 2018, ce projet a démarré en juin 2021 et les travaux devraient se terminer en juillet 2023. « Au départ, l’objectif était de réaliser la couverture du plateau. Puis, nous avons voulu intégrer des vestiaires qui seront mutualisés avec le terrain de foot situé à côté », détaille le DGS. Des gradins d’une capacité de 300 places et un parking sont également en cours. « Le site est normé pour accueillir des compétitions régionales », souligne-t-il. Des matchs de basket-ball, de hand-ball et de volley-ball devraient donc y avoir lieu. La commune a aussi l’ambition de participer aux Jeux des Îles si Mayotte venait à porter l’événement en 2027.
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Les travaux du plateau sportif ont débuté en juin 2021 et devrait se terminer en juillet prochain.
Le site pourra accueillir des compétitions régionales de basket-ball, de hand-ball et de volley-ball.
Un chantier à 4,5 millions d’euros
Ce projet a été soutenu en premier lieu par l’Agence française de développement (AFD) via l’attribution de deux prêts qui ont permis de financer une partie du chantier, dont le montant est chiffré à 4,5 millions d’euros. La commune de M’tsangamouji bénéficie également de plusieurs subventions pour ce projet. Le Département l’a soutenu à hauteur d’1,5 million d’euros, l’intercommunalité pour un montant d’1,6 million d’euros et l’État lui a accordé 750 000 €. Le reste, environ 650 000 €, a été financé par la commune grâce aux prêts de l’AFD.
Un nouveau terrain de foot dans la foulée
Désormais, la commune envisage de réhabiliter son terrain de foot. Une phase d’avant-projet est en cours pour un terrain synthétique qui accueillera également les entraînements et les compétitions de rugby. Le budget estimé est d’environ cinq millions d’euros. « Nous travaillons aussi sur le gymnase du Nord, précise François Persee. La volonté de la municipalité est d’avoir des infrastructures sportives performantes. »
L’AFD, qui a octroyé des prêts d’un montant de 5,5 millions d’euros à la commune, permettra également de financer des travaux de voiries, de sécurisation des bâtiments ou des liaisons routières. « Nous accompagnons toutes les collectivités mahoraises et la plupart connaissent de sérieux retards en matière d’équipements. Ces financements leur permettent de combler ce manque », souligne Kenza Useldinger, chargée de mission de l’AFD.
Hôpital, Caribus, l’AFD sur tous les fronts
L’agence française de développement accompagne de nombreux projets structurants sur le territoire. C’est le cas notamment du projet Caribus, un réseau de transport collectif interurbain sur le territoire de Madmoudzou et Dembéni. « Nous accompagnons également les projets du centre hospitalier de Mayotte et permettons aux collectivités d’avoir un soutien en ingénierie pour faciliter la mise en œuvre de constructions scolaires », poursuit la chargée de mission.
Pour éviter que les riverains ne franchissent le nouveau viaduc de Dzoumogné sur la seule voie de circulation, une passerelle piétonne a été placée en parallèle de l’ouvrage. Alors que plusieurs nuits semblaient nécessaires pour que son installation se fasse en toute sécurité et sans véhicules, « les travaux ont permis de l’installer en totalité au cours de la nuit dernière« , relève la préfecture de Mayotte, ce mardi matin.
« Aussi, les coupures nocturnes de circulation initialement prévues jusqu’à mercredi n’ont plus lieu d’être et la circulation de nuit sera rétablie à partir de ce soir, mardi 25 octobre 2022. La préfecture remercie les usagers pour leur compréhension face à la gêne occasionnée. »
Avec cet ouvrage temporaire (un autre pont à deux voies le remplacera ensuite), les autorités vont pouvoir se concentrer sur la déviation qui évitera le bourg de Dzoumogné et permettra de rejoindre la route vers le nord de Mayotte plus rapidement.
Organisation regroupant des étudiants, instituteurs stagiaires et personnels du CUFR de Mayotte, l’association Hippocampus tient son assemblée générale en ligne le mercredi 26 octobre 2022 à 18 heures. Ayant un but culturel, celle-ci propose des sorties, des concerts et relaient des événements pour la communauté estudiantine de l’île. Les points abordés lors de la réunion seront la redéfinition des membres du bureau pour l’année à venir, un point sur la situation financière de l’association et la programmation de l’année 2023.