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L’AFD finance quatre millions d’euros dans les projets de Bandrélé

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Une convention de crédit d’un montant de quatre millions d’euros, sur vingt ans, a été signée ce vendredi 16 décembre entre Ali Moussa Moussa Ben, maire de Bandrélé, et Ivan Postel-Vinay, directeur de l’agence française de développement (AFD) de Mayotte. Ce prêt accordé par l’agence permettra à la commune d’assurer le financement de son plan pluriannuel d’investissement (PPI).

D’un montant global de 48 millions d’euros, pour la période 2022-2026, le PPI communal mobilisera également des subventions de l’Union européenne, de l’État et du conseil départemental. Il prévoit un programme d’investissements ambitieux pour les habitants de la commune. L’intégralité des besoins de la population a été intégrée à ce plan, à savoir l’éducation, la jeunesse, le sport, la culture, l’environnement, la voirie ou encore le logement. La commune pourra ainsi assure sa quote-part dans le co-financement des grands projets.

Filiale EDM Énergies renouvelables suite

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C’était l’un des points abordés lors de la session du conseil départemental du jeudi 15 décembre (voir Flash Infos du 16 décembre), Électricité de Mayotte avait sollicité le Département pour autoriser la création d’une filiale dédiée aux énergies renouvelables. En effet, le fournisseur d’électricité sur le territoire est présent sur le marché des panneaux photovoltaïques depuis deux ans maintenant. Il répond donc à des appels d’offres, tout comme ses concurrents. La filiale, à laquelle s’est opposée finalement la collectivité, devait permettre à EDM d’être « plus réactif » dans un domaine en constante progression. Du côté de Longoni cependant, l’idée n’est pas morte avec la décision du conseil départemental.

Inauguration des locaux de la Délégation de Mayotte à Paris

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Chargée de représenter le Département dans l’Hexagone, la Délégation de Mayotte existe depuis 2003. Selon le site du Département, « elle a pour objectif, d’une part, la promotion du territoire et d’autre part, le conseil et le soutien de Mahorais en particulier les jeunes dans la France hexagonale ». Celle-ci dispose de locaux dans le XVIème arrondissement de Paris. Le Département, dont des membres feront le déplacement, a annoncé leur inauguration au cours de la deuxième semaine de février. Les ex-présidents de la collectivité de Mayotte, et peut-être la veuve de Younoussa Bamana, sont également invités à s’y rendre.

Comité de karaté : la poussière sous le tatami

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Depuis plusieurs mois, un collectif de présidents de clubs pointe les dysfonctionnements existants au sein du comité départemental de karaté et disciplines associées de Mayotte. Cumul de fonctions, absence d’assemblées générales, de membres du comité directeur et même de documents de gestion… Épinglé par la Fédération française de karaté, l’instance pourrait perdre ses attributions, au grand dam des licenciés de l’île.

« Silence radio depuis », regrette le dirigeant d’un club de karaté de l’île, lorsqu’on lui demande des nouvelles de la direction du comité, qui ne nous répondra pas non plus. Ce « depuis », c’est le 22 novembre, date à laquelle un collectif de clubs ont écrit une nouvelle fois à la Fédération française de karaté (FFK) pour réclamer la révocation de l’ensemble du comité directeur. Ce ras-le-bol intervient après des mois de lutte pour tenter de comprendre les nombreux dysfonctionnements du comité départemental de karaté et disciplines associées de Mayotte, à jouer au chat et à la souris avec son président, Mohamed Tostao Ahmada, qui est visé par des demandes de régularisation de la part de la FFK elle-même. Une triste saga qui pourrait nuire aux licenciés de l’île, et sur laquelle il est nécessaire de revenir dès le début. Hajime.

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Entre le comité et les clubs affiliés, le ton n’a pas toujours été si rude. Si quelques irrégularités sont connues par les dirigeants de clubs, il ne suffisait que d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres. Celle-ci intervient le 29 juillet 2022, la veille de l’assemblée générale réunissant les grandes figures du karaté local, après un mail du président de l’instance. « Étant hors territoire et beaucoup de problèmes d’organisation et d’indisponibilité de certains membres du bureau suite aux mariages, je vous propose de reporter l’assemblée générale qui était prévue le 30 juillet à une date ultérieure », y est-il écrit. Que nenni. Dix présidents décident de ne pas laisser passer ce manque de respect – pourtant l’une des valeurs de ce sport – et de se réunir comme prévu.

C’est lors de cette assemblée informelle que la déception explose. « C’est fini pour moi, je souhaite bonne chance au karaté mahorais », lâche, dépité, un maître emblématique de la région. Une tristesse qui parcourt la majorité des dirigeants présents, et pousse deux tiers des clubs de Mayotte à se constituer en « collectif de représentants des associations affiliées au comité départemental de karaté de Mayotte ». Leur première décision : convoquer leur président lors d’une assemblée générale extraordinaire, le 27 août, pour mettre à plat la situation du comité.

Des membres absents, non licenciés, voire non domiciliés à Mayotte

Le fait est que ce dernier est loin d’être aux règles. Selon le collectif, aucun bilan moral ni financier n’a été présenté pour les exercices 2019, 2020 et 2021 ! La faute, peut-être, à un comité directeur amputé de plusieurs de ses membres. Celle qui n’occupe rien de moins que le poste de trésorière est absente de toutes les assemblées. Pis, voilà plus de deux ans qu’elle n’est plus licenciée, critère pourtant essentiel pour siéger au comité directeur. Plusieurs autres membres de ce dernier brillent par leurs absences, certains n’étant même plus licenciés, voire domiciliés à Mayotte. Les conséquences ? Un directoire non représentatif composé de six membres du même club – le Shorin Ryu Kyudokan de Pamandzi –, ce qui est interdit selon les règles de la Fédération. À la tête de cet entre-soi, le président Ahmada donc, qui cumule les responsabilités en contrôlant le budget, les finances et les activités du comité.

L’AG extraordinaire du 27 août voit une nouvelle fois le président manquer à l’appel. Soucieux de rétablir l’ordre, le collectif lui propose une solution : une autre assemblée, révocatoire et élective afin de mettre en place un comité directeur qui tienne debout, et l’obligation de présenter les documents financiers relatifs à la gestion du comité. En refusant cela le 10 septembre, Mohamed Tostao Ahmada verse la goutte qui fait déborder le vase. De la colère des dirigeants du collectif découle une lettre à la FFK, dans laquelle sont constatés ces dysfonctionnements, le 24 septembre. « Par conséquent, selon l’art 4 alinéa 4 des statuts de la FFK, le collectif requière la dissolution du comité directeur, de son comité exécutif et la démission de son président », précise-t-elle.

C’est semble-t-il ce qu’il fallait pour faire sortir le président de son mutisme. Dans une lettre non datée consacrant beaucoup de lignes aux guerres d’égos (« Pourquoi tant de haine », « Je suis devenu son ennemi et aussi l’homme à abattre »), il démonte certaines attaques du collectif, et en encaisse d’autres. Les bilans financiers des trois dernières années sont aux mains des « experts-comptables », les licences ne cessent d’augmenter, et « le président que je suis fait tout, car je veux que le karaté se développe », affirme-t-il. Il y reconnaît néanmoins que sa trésorière est non licenciée, et promet « une assemblée générale avec les bilans financiers », et des « candidatures aux postes vacants » qui « seront publiées au moment opportun ».

« Un retrait total ou partiel des attributions »

Trop tardive, cette réponse n’empêche pas la FFK d’écrire à l’organisation mahoraise. C’est Francis Didier, président de la Fédération, qui s’adresse lui-même à Mohamed Tostao Ahmada. « La composition de votre comité directeur ne respecte pas les obligations qui sont les vôtres », écrit-il en soulignant la situation de la trésorière, avant de continuer : « L’organisation d’une assemblée générale élective est donc nécessaire. […] Vous vous devez d’organiser à minima une assemblée générale annuelle, ce qui à priori n’est pas le cas » ; « Vous n’avez pas adressé à la Fédération, depuis plusieurs saisons maintenant, les documents relatifs à la gestion et à la comptabilité du comité départemental de Mayotte ».

Enfin, après avoir demandé au président local de s’expliquer sur « les dysfonctionnements susvisés dans les plus brefs délais », la menace survient : « Ces différents manquements sont susceptibles d’engager l’une ou plusieurs procédures. […] Cette mise en œuvre peut consister en un retrait total ou partiel des attributions du comité départemental de Mayotte ». La sanction est là, comme une épée de Damoclès au-dessus des tatamis mahorais, et des centaines de licenciés qui les arpentent chaque semaine. Un mois plus tard, après un nouveau refus de M. Ahamada de participer à une réunion de travail du collectif, ce dernier envoie une nouvelle lettre à Paris, encore plus amère.

« Deux semaines après votre courrier, Mr AHAMADA Mohamed tostao et son équipe composé de son directeur technique et son responsable d’arbitrage s’empressent d’organiser des actives culturelles et sportives (le 29 octobre 2022 la journée des arts martiaux, le 11 novembre 2022 Open de Mayotte Kata et le 20 novembre 2022 l’Open de Mayotte combats), au nom du comité départemental qui ne siège plus dans vos instances depuis deux ans et qui par ailleurs, n’a reçu aucune approbation d’une Assemblée Générale ni budgétaire ni programmation 2022/2023 », déplorent les dirigeants dans cette lettre. « Il est urgent d’intervenir afin de mettre un arrêt sur la fonction illégale du comité départemental de Mayotte et permettre enfin à la jeunesse de Mayotte de participer aux diverses activités sportives et culturelles locales, régionales et nationales pour la saison 2022/2023 dans les règles », demande le collectif, qui exige enfin « la révocation de l’ensemble du comité directeur ».

À l’heure où sont écrites ces lignes, les services juridiques de la Fédération française de karaté étudient le cas mahorais afin de prendre une décision. Au sein des clubs de l’île, on craint le fameux « article 5 », qui provoquerait le retrait des attributions de l’organisme. « Tout ce que le Comité organiserait ne serait pas reconnu par la Fédération, on risque de se prendre un an ou deux sans activité ! », prévient le président d’un club du sud, qui pense à tous les jeunes licenciés mahorais. « Les gars ont fait un super boulot au début, mais il faut revoir le système administratif, on ne sait pas ce qu’il se passe, on n’a pas les documents, alors remettons tout ça à plat », continue-t-il.

À terre, les dirigeants du karaté mahorais ne veulent désormais que la fin du combat pour se reconcentrer sur l’avenir plus ou moins proche, comme le résume le sudiste : « De toute façon, 2023 à Madagascar, c’est déjà raté, donc on veut bien se préparer pour 2027 ».

A Dzoumogné, d’« incroyables commerces » verront bientôt le jour

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Ibrahim Oili Ali, lauréat du concours, présente son projet de revalorisation des appareils électroménagers à l’assemblée.

Deux jours durant à la bibliothèque de Dzoumogné, dix entrepreneurs du nord de l’île ont planché sur leurs projets respectifs, dans le cadre du dispositif national « Mon centre-bourg a un incroyable commerce », dont la ville est lauréate. Un véritable marathon de l’entrepreneuriat, au terme duquel trois projets ont été primés.

Lavage automatique de tapis et moquettes, agence de community management, quincaillerie, ou encore restaurant traditionnel… Que de variété parmi les projets présentés en fin de semaine dernière à la bibliothèque de Dzoumogné ! Dans le cadre du plan de revitalisation économique « Petites villes de demain », la ville accueillait, vendredi 16 et samedi 17 décembre, le dispositif national « Mon centre-bourg a un incroyable commerce », dont elle est l’unique lauréate ultramarine !

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Les coachs accompagnent les candidats tout au long de l’événement. Ici, Dayrani Madi Oili (à droite) aide Insa Attoumani (à gauche) à préparer son pitch de présentation.

Pendant deux jours, dix entrepreneurs du nord de l’île en phase de lancement ou de diversification d’activité ont planché sur leurs projets, assistés par des coachs issus des structures partenaires de l’opération (CCI, Adie, Mayotte In Tech, pour n’en citer que quelques-unes). Enquête de terrain, business model, brainstorming sur la stratégie de communication… Pendant 36 heures, les candidats ont été plongés dans une série de travaux de réflexion avant de présenter leur projet au jury final.

 « Affronter le monde de l’entreprenariat »

Répartis sur les tables de la salle principale de la bibliothèque, coachs et candidats s’emploient à préparer les projets. Les échanges vont bon train. « L’offre, c’est le cœur de ton business model ! Quelle est ton offre !? » Feda Ahamadi réfléchit… Sans assurance, elle liste les différents produits qu’elle souhaite vendre dans sa quincaillerie à M’tsanganboua. Son coach du jour, Ali Madi Ibrahim de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM), l’aiguille, l’aide à clarifier son propos. « Elle se remet en question sur un certain nombre de points », relate-t-il.

En effet, la méthodologie du concours, compilée dans un livret à remplir tout au long du marathon, fait prendre conscience à certains candidats – à l’instar de la quincaillière – de l’étendue des éléments à prendre en compte lors de la création d’une activité indépendante. A 45 ans et fort de plusieurs dizaines d’années d’expérience dans le domaine de l’électricité, Insa Attoumani se lance pour la première fois à son compte. Séduit par la méthode du concours, il reconnaît qu’il avait « besoin de ce regard extérieur […] pour être prêt à affronter le monde de l’entreprenariat. Nous, on a la tête dedans, on y croit ! La discussion avec les coachs remet les choses en perspectives », concède-t-il.

« L’enjeu, c’est souvent la valorisation du temps de travail ! Surtout avec les artisans… Certains nous disent : « moi, je mets cinq heures à fabriquer mon produit, et je le vends dix euros ! », précise Maryon Nirlo, consultante en entreprenariat dans le cabinet Auxilia, qui porte le dispositif « Mon centre-bourg a un incroyable commerce » à l’échelle nationale.

Redynamiser l’économie de la ville

« On est les premiers à Mayotte à participer à ce concours. C’est une fierté pour nous », se ravit Prestielle Claude, cheffe de projet « Petite ville de demain » à la mairie de Bandraboua, et à l’origine de la candidature de la ville de Dzoumogné au programme centré sur le commerce – la seule d’outre-mer à avoir été retenue parmi les vingt lauréats 2022. « L’idée, c’est de ramener de l’activité innovante dans le nord, de redynamiser notre ville en favorisant l’implantation de nouveaux commerces. C’est aussi un moyen de montrer aux porteurs de projets qu’ils ne sont pas seuls, de leur faire connaître l’ensemble des partenaires financiers et structures d’accompagnement auxquels ils peuvent faire appel. »

Au terme de ces 36 heures de marathon entrepreneurial, le jury a récompensé Ibrahim Oili Ali pour son projet de revalorisation des appareils électroniques et électroménagers. En guise de lot : la ville de Bandraboua prendra en charge l’aménagement de son local, et les deux premiers mois de loyer ; il bénéficiera par ailleurs d’un accompagnement par l’ensemble des structures partenaires, et d’une dotation de 1.250 euros en publicité sur la plateforme numérique Leboncoin. Des projets de cabinet de soins bien-être Snoezelen et de salle de sport pour favoriser l’insertion des jeunes se classent respectivement en deuxième et troisième position du concours.

De quoi redynamiser la ville de Dzoumogné ! D’autant plus que les résultats du dispositif sont encourageants. Sur les porteurs de projets accompagnés lors de la première vague de l’opération « Mon centre-bourg a un incroyable commerce » en 2019, « la moitié s’installe, et 80 % d’entre eux sont toujours en place au bout de trois ans ! », indique Pauline Longuet, également consultante chez Auxilia. « Peu importe notre domaine, après un week-end comme celui-là, on peut créer notre entreprise ! », abonde Insa Attoumani, l’électricien.

Un nouveau service de néonatologie au sein du CHM

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Ce vendredi 16 décembre, Oulfa Ahmed, cadre de santé, présentait les nouvelles chambres du service de médecine de néonatologie du CHM.

L’hôpital de Mamoudzou inaugurait, ce vendredi 16 décembre, son nouveau service de néonatologie, qui accueillera les bébés prématurés ou ayant besoin de soins médicaux particuliers. Pour le centre hospitalier, il s’agit de la première étape de son plan de transformation. 

Pour améliorer la prise en charge des usagers, le centre hospitalier de Mayotte fait l’objet de travaux de rénovation. Dans ce cadre, il vient de se doter d’un nouveau service de médecine en néonatologie, inauguré ce vendredi 16 décembre. A l’étage du service maternité, 24 nouveaux lits viennent de prendre place dans douze nouvelles chambres après deux mois de travaux. Le tout pour un budget de 290.000 €. L’objectif est d’améliorer la prise en charge des bébés de 0 à 28 jours prématurés ou ayant besoin de soins médicaux particuliers et diminuer le risque infectieux en évitant la surpopulation. « Jusqu’ici, nous étions obligés d’avoir quatre à cinq lits par chambre », souligne Oulfa Ahmed, cadre de santé au sein du service.

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Ce nouveau service permet de faire passer la capacité d’accueil de 30 à 54 lits et d’améliorer les conditions de travail des soignants.

Un nombre de naissances encore record

Cette délocalisation permet également de renforcer les capacités d’accueil du service de soins intensifs et de réanimation du pôle néonatologie. « Nous passons ainsi de six lits à quatorze en réanimation et nous doublons les lits de soins intensifs pour atteindre seize places », souligne la cadre de santé. Au total, le service passe donc de 30 à 54 lits. Un redimensionnement bienvenu pour les soignants, dans un contexte où le taux de natalité explose. 2022 est d’ailleurs l’année de tous les records. « En novembre, nous avions déjà dépassé les 10.600 naissances, atteints l’année dernière », indique Oulfa Ahmed. « Nous enregistrons 280 à 350 admissions par an, cela fait au moins une à deux entrées chaque jour de l’année, avec des durées de séjour variable », précise le docteur Abdourahim Chaoum, chef de service de néonatologie en remplacement.

Améliorer les conditions de travail

La rénovation de ce service permettra donc également d’améliorer les conditions de travail des soignants ainsi que le lien mère-enfant grâce à un meilleur accueil des parents. « Jusque-là, les locaux n’étaient pas aux normes en termes de taux d’occupation. En tant que département français, Mayotte doit accéder aux mêmes standards que la métropole », insiste Pierre Millot, gastro-entérologue au CHM et représentant des médecins.

Pour Jean-Mathieu Defour, le directeur général du CHM, cette rénovation n’est que l’une des premières étapes avant d’autres « grandes opérations qui auront lieu en début d’année prochaine ». Quatre millions d’euros devraient notamment être investis pour rénover le service psychiatrie et 1,9 million pour la gynécologie. Pour le directeur général, « grâce à ces restructurations, l’hôpital doit durer vingt ans de plus ».

Un projet a germé à Koungou pour limiter l’érosion et professionnaliser les agriculteurs

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Hourmatie Assane, agricultrice depuis 2008, est accompagné pour se professionnaliser dans le cadre du projet « quartier fertile. »

La Ville de Koungou est partie du constat que les pratiques agricoles favorisent l’envasement du lagon. Dans le même temps, elle souhaite limiter la progression des constructions anarchiques, insérer les habitants éloignés de l’emploi tout en permettant aux agriculteurs de structurer et de développer leur activité. Pour répondre à tous ces enjeux, elle vient de lancer un projet nommé Quartier fertile.

« Les pratiques culturales autour du village de Majicavo-Koropa appauvrissent les sols et entraînent un envasement du lagon dus à une érosion renforcée par la mise à nu des sols. » C’est de ce constat qu’est partie la Ville de Koungou avant de lancer son projet nommé « Quartier fertile ». Et ce n’est pas le seul qu’elle a dressé. Avec 36 % de la population de Koungou – qui compte 32.000 habitants – Majicavo-Koropa est le village le plus peuplé. Mais l’offre de logement n’est pas capable d’absorber toute la population. Les espaces naturels et agricoles sont ainsi progressivement occupés par des constructions anarchiques. « Sur les 17 hectares de surface agricole de la commune, 2,5 sont occupés par des bangas », souligne William Mamokoro, chargé de projets agricoles au sein d’une commune atteint par un niveau de chômage élevé.

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L’agricultrice de Majikavo Koropa cultive du manioc, du maïs et des ananas.

Dans le même temps, un tiers des ménages dépendent de l’agriculture. Mais moins de 35 % des exploitations sont déclarées. C’est donc aussi pour limiter l’urbanisation, favoriser l’insertion socio-économique des populations éloignées de l’emploi et sortir les producteurs de l’économie informelle, en les aidant à structurer leur activité, que la Ville a lancé son projet tourné vers l’agriculture.

Clôturer les parcelles et placer des surveillants

Hourmatie Assane, agricultrice depuis 2008, fait partie des exploitants accompagnés dans ce cadre. Sur une parcelle d’un demi-hectare, elle cultive du manioc, du maïs et des ananas. « Auparavant, je vendais les fruits et légumes chez moi. Mais aujourd’hui, la production sert uniquement à nourrir ma famille. On n’a plus assez de quantité, on se fait voler près de 70 % de ce qu’on cultive », désespère-t-elle. Pour sécuriser sa parcelle et lui permettre de se professionnaliser en augmentant la productivité de son exploitation, la Ville de Koungou souhaite d’abord sanctuariser les espaces agricoles aménagés. « L’idée est d’uniformiser les parcelles, d’aménager des pistes d’accès, et d’y installer durablement des producteurs. Au total, douze petits agriculteurs, qui ne bénéficient aujourd’hui d’aucune aide, seront accompagnés. L’objectif est de rendre ces exploitations viables économiquement », souligne William Mamokoro. La commune envisage de clôturer leurs exploitations et d’insérer professionnellement les habitants des bangas, qui se situent aux alentours, en leur proposant de surveiller les terres agricoles pour lutter contre les vols. En parallèle, Koungou a signé une convention avec le service pénitentiaire d’insertion et de probation de Mayotte pour faire travailler au moins cinq tigistes par an. Ces personnes condamnées par la justice à effectuer des travaux d’intérêt général pourront, dans ce cadre, remettre en état les parcelles en friche.

Déclarer les agriculteurs

Pour permettre aux agriculteurs d’aller vers une professionnalisation de leur activité, la Ville souhaite également les enregistrer auprès de l’Urssaf pour qu’ils aient un numéro Siret, mais aussi les faire connaître auprès de la chambre d’agriculture et les aider dans les démarches pour qu’ils obtiennent des aides de la Politique agricole commune (PAC). « L’idée est, en parallèle, de les former, notamment au sein du lycée agricole de Coconi afin qu’ils adoptent de nouvelles pratiques, plus respectueuses de l’environnement », poursuit le chargé des projets agricoles.

Le programme, sélectionné dans le cadre de l’appel à projet « les quartiers fertiles » dont l’un des objectifs est de déployer l’agriculture urbaine et périurbaine dans les quartiers prioritaires, est financé pour moitié par l’agence nationale de renouvellement urbain. Le reste est pris en charge par la Ville de Koungou.

Jeunesse : le tennis comme vecteur de cohésion sociale

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Environ quatre-vingts enfants de la commune de Koungou ont découvert la pratique du tennis.

La période des vacances scolaires est l’occasion pour les enfants de participer à des stages dans le but de découvrir de nouvelles activités. C’est avec cette idée, que la ville de Koungou organise tout au long des vacances, un programme d’activités physiques. Ce vendredi matin, environ quatre-vingts enfants de la commune se sont réunis sur les courts de tennis du club de Koropa.

« L’idée principale de cette journée est de se faire se rencontrer les enfants, afin qu’ils apprennent à se connaitre et ainsi, éviter le clivage entre jeunes » explique Djamil Abdallah, chargé du sport à la mairie de Koungou. C’est donc avec une volonté de lutter contre l’insécurité et les rivalités entre jeunes que cette initiation a été déployée, « pour créer une cohésion sociale » inter villages. Pendant quelques heures, les enfants âgés de 7 à 12 ans et des six villages de la commune ont pu découvrir les vertus de la pratique du tennis, ses règles ou encore le lancer de balles tout en s’amusant.

Un facteur de mixité

L’apprentissage du jeu en équipe était également au programme, avec le « choix de mélanger les enfants de différents villages au sein d’une même équipe », confirme le cadre de la mairie. De nos jours, le sport est reconnu en tant que facteur de socialisation et d’inclusion sociale. L’activité physique est également un facteur de mixité, « il est important d’ouvrir l’accès au sport au jeunes filles et de façon plus générale, rendre le sport accessible à toutes et tous », poursuit-il.

C’est la première fois qu’est mise en place une telle initiative sportive dans la commune. « Dans l’avenir, nous avons une réelle volonté de développer plusieurs disciplines sportives », affirme-t-il et peut-être « trouver de vraies graines de champions et de futurs grands sportifs ! ». Dans cette perspective, plusieurs infrastructures sportives devraient voir le jour.

Les Bleus et les supporters mahorais y ont cru jusqu’au bout

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bleus-supporters-mahorais-cru-jusquau-boutLa finale était amère pour nos Bleus, dans la soirée de ce dimanche 18 décembre. La conquête de la troisième étoile sur le maillot, possiblement la deuxième d’affilée, a été stoppée aux tirs aux buts, à Doha. Les encouragements des supporters locaux, ici au restaurant le Makwé à Tsararano, n’ont pas suffi. L’Argentine l’emporte (3-3, quatre tirs aux buts à deux). Ne restent qu’à l’équipe de France et Kylian Mbappé (meilleur buteur du tournoi avec huit pions) à se préparer pour les deux prochaines échéances, l’Euro en Allemagne en 2024, puis la Coupe du monde en Amérique du Nord (Canada, États-Unis et Mexique) en 2026.

L’ex-juge d’instruction Hakim Karki a été condamné à huit ans de prison

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Le verdict est tombé pour l’ancien juge d’instruction de Mayotte, Hakim Karki. Ce vendredi 16 décembre, la cour d’assises de Paris l’a reconnu coupable de viol et condamné à huit de prison, indiquent nos confrères du Parisien. Il comparaissait pour le viol d’une enseignante, âgée aujourd’hui de 38 ans, commis dans la nuit du 1er au 2 juillet 2014 à Mayotte. Ce soir-là, après une rencontre au Caribou, il devait raccompagner la jeune femme chez elle. Selon lui, elle s’est « jetée sur lui dans une 206 ». Il lui a alors proposé de monter chez lui. Dans son appartement, trois rapports sexuels ont eu lieu. La plaignante a alors subi des violences, des gifles, des menaces et des actes forcés pendant trois heures. Pour Hakim Karki, 50 ans, ce rapport sexuel était consenti. Il criait même au complot, étant en charge à cette période d’un dossier visant le cimentier Lafarge après la découverte, en 2012, d’un stock de 6.000 tonnes de ciment pouvoir contenir des taux de chrome six fois plus élevés que ce qu’autorise la réglementation. Les jurés n’ont finalement pas retenu sa version. Toujours selon Le Parisien, il a fait appel.

Jeux 2024 : Mayotte intéressée par le passage de la flamme olympique

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Est-ce que la torche qui sera amenée jusqu’aux Jeux olympiques de Paris défilera sur les routes mahoraises ? Le conseil départemental y croit. Zouhourya Mouayad Ben, la vice-présidente en charge de la jeunesse, de la culture et des sports, a confirmé ce jeudi l’intention de la collectivité de se porter candidate. « Le Tour de la France de la flamme » va se dérouler sur quelques mois en amont du grand rendez-vous parisien fixé du 26 juillet au 11 août 2024. Nombre de collectivités sont déjà candidates, voire déjà retenues. C’est le cas du voisin réunionnais qui sait, depuis le mois de septembre, qu’il sera l’une des étapes du parcours. Néanmoins, une contrepartie financière est demandée de la part du comité d’organisation des J.O de Paris 2024, ce qui a découragé des postulants. « Ça coûte 150.000 euros, je le rappelle (N.D.L.R. même 180.000 euros relèvent plusieurs médias) », tempère le président du Département, Ben Issa Ousseni. 

Les écoles de Dzaoudzi-Labattoir délaissées selon la Chambre régionale des comptes

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Malgré un système de rotation mis en place avec deux classes dans une même salle, la mairie de Dzaoudzi-Labattoir ne peut accueillir tous les enfants dans ses écoles.

Dans un communiqué de presse en daté du mercredi 15 décembre, la Chambre régionale des comptes (CRC) évoque l’exercice de la compétence scolaire par la commune de Dzaoudzi-Labattoir. Les gardiens de l’usage des deniers publics en France estiment que les moyens consacrés sont largement en dessous ce qu’il conviendrait. Ils parlent de résultats mitigés et d’une insuffisance dans le pilotage. Ce contrôle s’inscrit dans un ensemble de plusieurs contrôles de communes mahoraises dans le même cas concernant leurs écoles.

Au terme de plusieurs mois à passer aux peignes fin les finances de la commune de Dzaoudzi-Labattoir en Petite-Terre, la Chambre régionale des comptes a expliqué dans son communiqué que ce travail a porté sur le contrôle des comptes des comptes et de la gestion de cette collectivité locale sur les exercices allant de 2017 à 2022, autrement dit sur une période qui s’étalent sur les deux mandats successifs de Saïd Omar Oili, le maire actuel, dont un encore inachevé. Ainsi, on apprend que ce contrôle ouvert en 2022 a donné lieu à huit recommandations – dont trois de régularité. Il aurait essentiellement porté sur la situation budgétaire et l’exercice de la compétence scolaire. « L’exercice de la compétence scolaire, dans un contexte difficile, donne des résultats mitigés. Les moyens consacrés sont nettement insuffisants et souffrent d’une insuffisance dans le pilotage », précisent les juges. Ce contrôle aurait fait apparaître que sur 17.831 habitants recensés, 23 % sont constitués d’enfants, soit 4.101 scolaires, répartis dans onze écoles publiques. Il pointe du doigt une insuffisance de salles de classe qui contraint un tiers de ces écoliers à alterner les cours, à tour de rôle, le matin et l’après-midi. Une rotation qui n’a pas empêché une liste d’attente de près de 552 enfants en primaire et 52 autres en maternelle condamnés à fréquenter une classe itinérante. Dans son communiqué, la CRC note que malgré ces capacités d’accueil très insuffisantes la commune de Dzaoudzi-Labattoir n’a consacré depuis 2017 que seulement 17% (3,9 millions d’euros) de son budget investissement à ses écoles, privilégiant au contraire la rénovation de bâtiments existants à de nouvelles constructions. Un choix qu’elle justifie par l’absence de foncier disponible. « Une école d’une capacité de 17 salles de classes a ouvert ses portes à la rentrée 2016, et 15 salles de classes supplémentaires devraient ouvrir d’ici 2024 grâce à la construction programmée d’un nouveau groupe scolaire. Ce dernier permettra de réduire le recours aux rotations, mais ne suffira pas à accueillir l’ensemble des enfants en âge d’être scolarisés dans des conditions satisfaisantes », fait remarquer la CRC dans son communiqué.

Augmentation de 41 % des dépenses de personnel entre 2017 et 2021

Autres chiffres parlants, la commune de Dzaoudzi-Labattoir consacrerait un quart de ses charges courantes au fonctionnement de ses écoles, passant de 3,8 millions d’euros en 2017 à 5,4 millions d’euros en 2021, ce qui revient à 860 € par élève dans l’année. Cependant, les magistrats de la Chambre régionale des comptes estiment que la collectivité locale n’a pas su anticiper les coûts induits par l’ouverture d’un nouveau réfectoire dont l’ouverture est repoussée d’année en année depuis 2017. En attendant, elle sert des simples collations aux écoliers, faute d’être capable de leur fournir des repas chauds, alors même que le réfectoire en question est supposé être en capacité de distribuer 480 repas chauds par jour. Autre fait qui dessert la cause de la commune de Dzaoudzi, la non-estimation des charges liées à l’ouverture d’un nouvel établissement scolaire auquel sera adjoint un réfectoire supplémentaire. « Ces équipements pourraient cependant avoir une incidence significative sur les finances communales en raison notamment des besoins en personnel non seulement pour le fonctionnement du restaurant mais également pour l’accueil périscolaire induit par cette offre nouvelle de service », indexe la CRC.  Celle-ci fait aussi remarquer que depuis 2017, seulement 4,6 % scolarisés à Dzaoudzi-Labattoir bénéficient d’activités mises en pace dans ce cadre alors que la commune perçoit un fond de compensation qui couvre l’ensemble des enfants scolarisés. La Chambre régionale des comptes enfonce le clou et déclare que 70 % du temps dans ces activités est consacré à la prise  des repas apportés par les élèves eux-mêmes et le volume horaire  d’activités effectif n’est que de 3 heures et 45 minutes par semaine.

Autre point (et non des moindres) soulevé, malgré ce contexte, la commune parvient chaque année à dégager de l’épargne pour financer une partie de ses investissements nouveaux. Pour les contrôleurs de l’usage des deniers publics, une telle trajectoire ne pourra être maintenue que si Dzaoudzi-Labattoir parvient à contenir ses dépenses de personnel lesquels ont augmenté de 41 % entre 2017 et 2021 en raison d’une pléthore de recrutements intervenue durant cette période d’arrivée aux affaires de Saïd Omar Oili. Les sages de cette haute institution font remarquer que la maîtrise des charges est d’autant plus nécessaire que le projet de schéma directeur des écoles évoque un besoin de 34 salles de classes supplémentaires à l’horizon 2032. « Ce besoin semble insuffisant au regard du nombre de classes en rotation, du dédoublement incomplet des classes de CP et CE1, des enfants scolarisés en classe itinérante, et ceux placés sur la liste d’attente », note le communiqué de la CRC.

Allianz lance une opération de restauration des œuvres d’arts en péril

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Suite aux succès de la première édition, en 2021-2022, ayant mobilisé près de 68.000 votants, Allianz France et la Sauvegarde de l’art lancent la deuxième campagne de l’opération le plus grand musée de France a l’intention des villes et villages. L’objectif est de préserver les trésors visibles gratuitement dans les communes.  Pour ce faire, l’assureur fait appel aux collaborateurs, aux agents généraux, aux   clients ainsi qu’au grand public à signaler des objets d’art en péril près de leur lieu d’habitation. Au mois de février prochain, grâce à la mise en place d’un vote populaire en ligne, une œuvre d’art par région sera sélectionnée et bénéficiera de 8.000 euros pour sa restauration.

Pour y participer, il va falloir partir seul ou à plusieurs à la découverte du patrimoine de la région où vous êtes dans le but d’identifier des œuvres d’art en danger qui ont besoin d’être restaurées. Ces celles-ci ne peuvent pas être privées et doivent être accessible à tout le monde gratuitement. Après son identification, il faudra prendre contact avec un conseiller Allianz le plus proche qui la soumettra à la fondation avant le 31 janvier 2023. Le jury se compose de représentants d’Allianz France, de la Sauvegarde de l’Art Français ainsi que des professionnels des musées et de la restauration d’œuvres d’art qui établira ensuite une liste de finalistes pour le vote. Le public devra ensuite retenir qu’une seule par région, soit seize au total dont treize en France métropolitaine et trois pour les territoires ultramarins regroupés en trois régions.

Le chanteur Oumar Ali sera en concert à M’gombani le 8 janvier 2023

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Oumar Ali est un artiste né en à Mayotte, mais qui a grandi sur l’île de la Réunion. Dès son plus jeune âge, celui découvre la culture du anasheed appelé également « kassuda ». Cela consiste à chanter des chants traditionnels comoriens pratiqués en différentes langues. Il a participé à plusieurs événements en rapport avec ce style dans différentes villes et tient une chaine YouTube sur laquelle celui-ci partage sa passion. Il a aussi sorti un album intitulé « Daouni » disponible sur les plateformes de streaming musical. Le dimanche 8 janvier 2023, il revient sur son île natale pour faire découvrir et partager son art grâce à un concert payant à la MJC de M’gombani, de 13h à 16h. La première partie de l’événement sera animée par Yassine Ali. Pour pouvoir participer à son concert, il est obligatoire d’acheter votre billet. L’entrée sur place est de 23 euros ou 15 euros en prévente (sur WhatsApp au numéro suivant 0692816911). Par ailleurs, il est également possible de commander des petits gâteaux sur place.

À Mayotte, une prime de Noël divisée par deux

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Les premières primes de Noël, dispositif gouvernemental renouvelé chaque année, étaient versées hier. Mais, à l’image des années précédentes, les bénéficiaires de l’île au lagon n’auront que la moitié de la prime de leurs compatriotes. Si une personne au RSA (revenu de solidarité active), seule et sans enfant, touche 152,45 euros cette année, qu’elle réside en France métropolitaine ou dans les autres outre-mer, la même personne à Mayotte ne recevra que 76,22 euros. Pour un couple avec deux enfants, on passe de 381,12 € à 160,06 €, et chaque enfant supplémentaire au-delà de trois représente une somme de 60,98 €, contre seulement 7,62 € à Mayotte.

Créée en 1998 par le gouvernement Jospin, la prime de Noël est distribuée sur l’île depuis 2012, mais ne représentait que le quart des aides de métropole. Depuis quatre ans, néanmoins, le décret n°2018-1151 du 14 décembre 2018 porte attribution d’une aide exceptionnelle de fin d’année spécifique à Mayotte. Une avancée toujours insuffisante, néanmoins.

Le front de mer de Bandrélé se refait une beauté

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La première phase de chantier incluant le terrain de pétanque sera bientôt réceptionnée.

La première phase des travaux d’aménagement du front de mer à Bandrélé est sur la dernière ligne droite. Ce projet, dont les premières esquisses avaient émergé en 2017, a pour but de structurer le littoral de la commune, d’améliorer le cadre de vie des habitants et de favoriser le développement du tourisme.

L’aménagement qui débute à Bandrélé s’inclut dans un projet plus global de restituer un front de mer en un espace public et d’améliorer l’attractivité du centre ancien. « Le projet complet est d’aménager de la pointe nord du village, jusqu’à la Cité scolaire dans la partie sud », explique Jean-Baptiste Bascou, directeur des services techniques de Bandrélé. Le budget prévisionnel de cette première phase de travaux s’élève à 2,675 millions d’euros pour les études et travaux, dont 1,280 millions d’euros financés par l’État via le fonds exceptionnel d’investissement. La commune finance le projet à hauteur de 200.000 euros, le reste du financement étant réparti entre la communauté de communes du sud et le conseil départemental de Mayotte.

Une fin de chantier début 2023

Les premiers coups de pelles de cette première partie d’aménagement ont été donnés en novembre dernier. « Nous sommes actuellement dans la fin de la première phase de chantier, avec une réception du chantier d’ici le premier trimestre 2023 », précise le DST. « Nous avons installé un belvédère en bois exotique, qui permet de donner un autre point de vue sur la mangrove et de visualiser les deux ilots », ajoute-il. Le nouveau front de mer offrira des infrastructures diverses, comme un terrain de pétanque, des agrès de sport, une aire de jeux avec toboggans pour enfants, une promenade littorale et une cale de mise à l’eau pour bateaux.

Les objectifs principaux de cet aménagement sont d’améliorer le cadre de vie des habitants, notamment en incluant des espaces verts, et de créer un attrait touristique pour la commune. « Cette opération permet également de mettre en valeur le front de mer et la mangrove », affirme le cadre de la mairie. En vue de réaliser cette opération de réaménagement, « des études environnementales ont été menées, notamment liées aux aléas submersion », note-il. Les préconisations réalisées par les services de l’État compétents ont acté une altimétrie du projet et un alignement sur l’enrochement déjà existants. Sur ce nouveau front de mer, afin de se prévenir d’éventuelles inondations, des ouvrages d’évacuation des eaux pluviales ont été mis en place.

Continuité du projet d’aménagement

Dans la continuité du projet global, une deuxième phase de travaux devrait rapidement voir le jour. « Nous allons créer, aux abords du cimetière Ngnambo Titi, une passerelle piétonne, qui est très importante pour un meilleur déplacement des habitants, avec toujours, un aménagement paysager », complète le directeur.

Cette phase d’aménagement du front de mer permettra de recréer un lieu de partage où « toutes les générations pourront se réunir » et, d’ici quelques semaines, les enfants et adultes pourront s’affronter lors d’une partie de pétanque ou profiter des nouvelles infrastructures.

 

Une réunion publique, ce dimanche, pour les projets de la commune

Ce dimanche 18 décembre, Ali Moussa Moussa Ben, maire de la commune de Bandrélé, exposera les projets structurants de la commune à l’ensemble de ses concitoyens lors d’une grande réunion publique. Elle se déroulera à partir de 9h, place de l’ancien foyer des jeunes de Bandrélé.

Énergies renouvelables : le Département s’oppose à la création d’une filiale d’EDM

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La session du conseil départemental de ce 15 décembre a duré près de six heures.

Une quarantaine de points étaient à l’ordre du jour de cette session du conseil départemental du jeudi 15 décembre. Énergies renouvelables, stades, dettes, fonds européens, de nombreux sujets étaient sur la table avant cette fin d’année.

Le courant ne passe pas avec EDM

Actionnaire pour moitié d’Électricité de Mayotte, le conseil départemental est appelé parfois à donner son avis sur la politique de l’entreprise. C’était le cas, ce jeudi, avec une demande de la part du conseil de surveillance d’autoriser la création d’une filiale dédiée aux énergies de services. Celle-ci pourrait assurer des prestations de services dans le cadre de projets de panneaux photovoltaïques.  Réponse de la commission ad hoc, non, elle y émet un avis défavorable. « Le rapport n’était pas assez complet », résume Soihirat El Hadad. « Il y avait trop de zones d’ombre », ajoute Saindou Attoumani, autre élu de la majorité. Le conseil départemental, amené à décider s’il renouvelle ou non la concession d’EDM en 2027, voit d’un mauvais œil l’arrivée d’une nouvelle entité. « Est-ce que ça doit être géré par une filiale ? », demande le président, Ben Issa Ousseni, avant de regretter que malgré une présence de trois administrateurs du CD au conseil de surveillance d’EDM, « on ne décide de rien ».

Des stades dans le nord et le sud

Trois enceintes sont pour l’heure propriété du Département et non des communes, Pamandzi, Cavani et Chiconi. La collectivité voudrait « renforcer son maillage », indique Salim M’déré, vice-président en charge de l’aménagement du territoire. Deux secteurs sont ciblés, Kani-Kéli et M’tsamboro. Le stade de cette dernière était évoqué, « mais il y a trop d’aléas », reconnaît le conseiller départemental de Bouéni. Alors que le groupe d’opposition (voir ci-dessous) a émis l’idée de choisir d’autres « carrefours » comme Chirongui ou Dzoumogné, Ben Issa Ousseni a balayé l’idée d’un revers de la main. « Il n’y a pas assez de foncier disponible dans ces communes. Je rappelle qu’on a cherché pendant dix ans à faire le gymnase du Nord à Bandraboua ou Koungou (N.D.L.R. finalement à M’tsangamouji) », rappelle-t-il. Cette question des stades a donné l’occasion pour Elyassir Manroufou, dans l’opposition, de réaffirmer son souhait de ne pas voir de collège derrière le stade de Cavani (voir Flash Infos du 23 novembre). « Il n’y aucune structure apte à accueillir à recevoir des compétitions de haut-niveau et vous laminez le seul complexe capable de le faire », fulmine-t-il.

Le GIP Europe en prend pour son grade

Le comité régional unique de suivi, qui a eu lieu en début de semaine et où l’on a été cordialement invité à ne pas venir, a laissé des traces. Selon nos informations, les représentants de la Commission européenne ont été très critiques à l’égard de la préfecture de Mayotte et du GIP L’Europe à Mayotte sur la gestion des fonds européens, une affaire qui n’est pas surprenante (voir FI du 27 juillet). Dépendant pour moitié du Département et de l’autre de l’État, le GIP est une jeune structure qui rassemble une cinquantaine d’agents. Les deux premiers s’étant engagés à recruter quinze personnes chacun, ils doivent payer une compensation puisqu’ils n’y sont pas arrivés (huit pour le CD et onze côté préfecture). Mais au-delà des simples problèmes de recrutement, ce sont les premiers résultats du groupement qui ne passent pas et la possibilité que les fonds européens dont dépend cruellement le territoire n’arrivent plus. « Je n’ai jamais eu autant honte de faire partie d’un GIP », déplore Hélène Pollozec, la conseillère départementale. « Si ce GIP ne fonctionne pas, au prix où il coûte, je propose qu’on l’arrête. » Autour de la table, aucun conseiller ne la contredit.

Des dettes à régler

Une série de points portait également sur des protocoles de transactions avec des prestataires du Département. Le reliquat, qui peut dater de plusieurs années, est de 668.259,46 euros. Le Cesem, ainsi que les membres de l’opposition, ont relevé que ces bons de commande non respectés donnaient à la collectivité une réputation de mauvais payeur. En réponse, le président du CD a déclaré justement que ces protocoles avaient pour but de « remettre les choses dans l’ordre dans notre administration ».

Le garant fétiche de la SIM

Toujours au rayon des finances, le Département s’est porté garant de nombreux projets lancés par la société immobilière de Mayotte (SIM). Ce qui n’a pas manqué d’inquiéter le Cesem (conseil économique, social et environnemental de Mayotte), qui est amené à donner son avis régulièrement sur les décisions du Département. « Depuis 2011, le Conseil départemental a accordé à la SIM des garanties d’emprunt pour un montant total de 45.833.722 € dans le cadre d’opérations de construction de 2.357 logements (880 logements sociaux et 1.477 logements très sociaux) », dévoile Abdou Dahani, le président du Césem, en ouverture de la session « pour la première fois depuis trois ans ». Et concernant les projets visés ce jour-là, une somme de 3 848 569 € est garantie par la collectivité (la même somme l’est par la Caisse de garantie du logement locatif social). « La poursuite des garanties d’emprunt à ce niveau dans un contexte de multiplication des opérations de construction de logements sociaux interroge au regard de la fragilité des ressources du Département », s’inquiète le Césem. Arrivé au moment des rapports en question, Ben Issa Ousseni a regretté que le conseil « ne propose aucune alternative » pour la garantie de ces programmes immobiliers.

Petite-Terre sans urgences

Conseillère départementale de Labattoir, Maynoumati Moussa Ahamadi a évoqué la mort récente d’un petit garçon de trois ans percuté par un véhicule (voir FI du 7 décembre). Ce fait « révèle des failles », selon elle, dans le système de santé en Petite-Terre. « Il a fallu attendre que le Smur venant de la Grande-Terre barge pour bénéficier de ce service indispensable au vu de la gravité des faits. Pour nous les Petits-Terriens, lorsque l’on voit intervenir le Smur en Petite-Terre, cela veut dire qu’il est déjà trop tard malheureusement. » Elle souhaite que le site Martial-Henry soit « plus qu’un plateau technique » et demande qu’une unité de médecine et une autre du Smur soient créées en Petite-Terre. Sa motion a été votée à l’unanimité.

 

Le groupe d’opposition refait son apparition

En battant le duo Mansour Kamardine-Tahamida Ibrahim, Mariam Saïd Kalame et Soula Saïd-Souffou espéraient un temps rejoindre la majorité départementale. Finalement, c’est l’opposition qui les accueille. « Le choix des Mahorais », comme il se nomme, a ouvert avec soulagement ses portes aux deux conseillers du canton de Sada-Chirongui. En effet, la constitution d’un groupe étant fixée à sept sièges, Hélène Pollozec, Elyassir Manroufou, Laïni Abdallah Boina, Maymounati Moussa Ahamadi, Alain Sarment et l’ancien président Daniel Zaïdani étaient dernièrement des « non-inscrits ». A noter que les deux premiers deviennent co-présidents de la bande qui passent désormais à huit.

Momojou en fête lance sa deuxième édition

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L’un des stands installés sur le parvis du comité du tourisme jusqu’au samedi 17 décembre.

Les fêtes de fin d’année approchent à grand pas et c’est dans ce contexte que la ville de Mamoudzou organise la deuxième édition de « Momojou en fête » sur le parvis du comité du tourisme, jusqu’au samedi 17 décembre. Cet événement est coorganisé avec la Cadéma (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) et la ville de Dembéni.

Plus d’une vingtaine d’exposants ont installé leurs stands ce jeudi matin, sur le parvis du comité de tourisme, à Mamoudzou. Au travers des allées, les visiteurs pourront découvrir textiles, maquillage au henné, cadeaux, produits gourmets ou encore de beauté, de quoi offrir des cadeaux pour toutes et tous. « Nous étions déjà présents à la première édition. C’est une réelle visibilité complémentaire pour nos activités. Avec ce stand, nous constatons une augmentation dans nos ventes », constate l’une des exposantes. Les enfants pourront découvrir les différents manèges accessibles, avec cette année « une nouveauté, l’installation de manèges », ajoute Munia Dinouraini, adjointe au maire au développement économique de Mamoudzou.

Tenant compte des codes des marchés de Noël traditionnels, cette édition se veut mélanger animations et culture. « Pour cette deuxième édition, nous avons souhaité intégrer une partie artistique, avec la mise en place d’une scène ouverte, afin de notamment accueillir des graines de talents », complète l’adjointe au maire. Pour le côté féérie des fêtes de fin d’année, la ville a décidé d’implanter un chalet du père Noël, qui accueillera petits et grands durant les trois jours de festivités.

Prolongement à Dembéni

« Toutes les associations et entreprises présentes à cette édition se distinguent les unes des autres et proposent des produits divers », note Munia Dinouraini. En effet, cette initiative a pour objectif principal de soutenir l’économie locale et l’attractivité touristique, à Mamoudzou dans un premier temps, mais également à Dembéni. Dans le but de favoriser la cohésion au sein du territoire de la communauté d’agglomération, la commune accueillera à son tour, artisans locaux, manèges et chalet du père Noël les 22, 23 et 24 décembre, au marché couvert de Tsararano. « Contribuer à l’attrait des communes et au développement du territoire constitue l’un des enjeux majeurs de la Cadéma », réaffirme Rachadi Saindou, le président de la communauté d’agglomération. L’objectif principal à moyen terme est ainsi d’agrandir l’événement et de lui faire prendre de l’ampleur au fil des années.

 

Jusqu’à ce samedi 17 décembre, sur le parvis du comité de tourisme Mamoudzou, Momojou en fête. Puis, du 22 au 24 décembre, au marché couvert Boura Mouta de Tsararano, commune de Dembéni.

Des enfants mahorais et la Philharmonie de Paris sur la même partition

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Les soixante-cinq enfants se sont réunis ce mardi au gymnase de Cavani pour un tutti.

Depuis ce lundi 12 décembre et durant toute la semaine, soixante-cinq enfants de Mayotte participent au projet Démos (dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation scolaire) coordonné par la Philharmonie de Paris. Démos est un projet de démocratisation culturelle, proposant, dans une cohérence pédagogique et artistique globale, un apprentissage de la musique classique à des enfants éloignés de la pratique musicale en orchestre.

Âgés de 7 à 9 ans, les enfants issus de sept communes (Chiconi, Mamoudzou, Pamandzi, Chirongui, Dembéni, Mtsamboro et Tsingoni) prennent part au projet Démos. Tout au long de la semaine de stage, chaque groupe, qui réunit quinze enfants, est coordonné par une structure sociale et un trinôme composé d’un référent social et de deux intervenants artistiques. Présente sur l’île aux parfums, la Philharmonie de Paris s’est associée à l’office culturel départemental de Mayotte, à la direction des affaires culturelles, à la caisse de sécurité sociale de Mayotte et à la politique de la ville de la préfecture de Mayotte. « Le projet est bâti sur une coopération professionnelle forte entre acteurs de la culture et du champ social, qui ont chacun des rôles complémentaires », explique Isabelle Serra, coordinatrice pédagogique du projet à la Philharmonie de Paris. « La philosophie est de constituer un orchestre symphonique – orchestre composé de quatre familles d’instruments : les cordes, les bois, les cuivres et les percussions – avec des professionnels de l’enseignement musical, des artistes de scènes et les enfants », ajoute la coordinatrice. Ce mardi, les enfants étaient réunis en tutti – répétition en orchestre – afin de se coordonner pour le grand concert de clôture du stage.

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Âgés de 7 à 9 ans, les enfants apprennent à jouer d’un instrument de l’orchestre symphonique.

« Un impact positif sur le développement »

Les objectifs de ce projet sont nombreux pour les enfants, en apprenant « à jouer, à s’écouter, à vivre ensemble au travers du partage d’émotions artistiques fortes et d’une pédagogie collective », confie Isabelle Serra. La musique éveille les sens et cela « peut avoir un impact positif sur le développement des enfants et leur sociabilisation », poursuit-elle. De plus, au travers de ce dispositif, chaque enfant peut vivre « une réelle expérience enrichissante de jouer dans un orchestre symphonique ».

Une fois implanté localement, le projet Démos propose, durant trois ans, un apprentissage gratuit de la musique classique avec un instrument confié. Le dispositif agit là où l’accès à l’éducation artistique est rendu difficile. « Actuellement, nous sommes dans la fin de phase de préfiguration du projet » complète Prisca Tirouvanziam, responsable du pôle développement social du projet Démos. Par la suite, place au démarrage effectif de la formation sur trois ans.

Un concert de clôture au gymnase de Cavani, ce samedi

Samedi soir, au gymnase de Cavani, à Mamoudzou, aura lieu le concert de clôture qui réunira les enfants, accompagnés d’une douzaine de musiciens venus de la métropole, de la Réunion et de Mayotte. Ils seront menés par Christophe Mangou, chef d’orchestre. L’orchestre symphonique interprètera plusieurs pièces musicales issues des plus grands répertoires de musiques classiques. Un concert alliant musique et chorégraphies qui montrera qu’en plus de se former à la maîtrise d’un instrument de musique, ce dispositif peut contribuer à la cohésion de groupe.

Les sex-toys très appréciés à Mayotte

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Longtemps diabolisés et cachés, les jouets coquins ont le vent en poupe ces dernières années. Tous les chiffres sont unanimes : en France le marché du plaisir sexuel est florissant. Mayotte ne fait pas exception, les sex-toys se sont immiscés dans l’intimité des Mahoraises et Mahorais, mais toujours dans la discrétion.

Sofia* garde un souvenir particulier de son tout premier sex-toy. « Il m’a été offert par monsieur », raconte-t-elle. Un geste qui l’a mise en confiance et qui l’a incitée à acheter le deuxième. L’apparition de ces jouets pour adultes dans sa relation avec son partenaire de longue date s’est faite naturellement selon elle. Elle note cependant qu’« il est plus facile d’utiliser les sex-toys féminins que masculin. J’ai moins de complexe à y avoir recours que lui. » Les femmes seraient-elles donc plus coquines ? Pas forcément, mais nous sommes dans une société musulmane, et le plaisir charnel est considéré comme un péché. Les sociétés judéo-chrétiennes rencontrent la même problématique. Il n’est donc pas toujours facile pour les couples de laisser libre cours à leurs fantasmes. Fara* en a fait les frais lors de son premier mariage.

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« Mon mari ne connaissait pas mon corps et ne cherchait pas à le connaitre. J’ai souffert les 6 premiers mois, c’était plus une corvée qu’un plaisir de faire l’amour avec lui », se souvient-elle amèrement. Elle essaye alors tant bien que mal de l’initier aux jeux sexuels mais elle se heurte à un mur. « Les sex-toys étaient tabous. On en discutait, j’ai essayé de l’initier. » Mais il n’est pas réceptif. Fara finit par se séparer de son conjoint pour diverses raisons et aujourd’hui elle mène une toute autre vie. « Avec mon partenaire actuel ce n’est pas du tout tabou. On utilise les sex-toys sans complexe, il en achète même parfois ! » Elle regrette cependant que ces messieurs soient aussi frileux lorsqu’il s’agit de sexualité avec leurs épouses. « Beaucoup de nos hommes mahorais ne sont pas adeptes aux jeux sexuels ou aux sextoys. Je pense que c’est l’une des causes de l’infidélité des hommes. Ils estiment que les jeux sexuels ne sont pas destinés à leurs épouses mais ils les pratiquent avec leurs maîtresses », relève Fara.

La discrétion est de rigueur

Il est difficile de savoir ce qu’il se passe réellement dans les chambres, en revanche en magasin le constat est sans appel. « Les habitants de Mayotte sont des consommateurs de sex-toys au même titre que le reste de la France. Le marché du sexe prend une grande place dans toutes les sociétés confondues et on n’est pas différents des autres », assure Klervi Pigeard. Cette dernière est la propriétaire de la boutique Sunday à Mamoudzou. Elle vend des maillots de bains, de la lingerie mais également des jouets pour adultes. Lorsqu’elle a créé sa marque il y a un an et demi, elle n’avait jamais imaginé vendre ces derniers, mais les demandes se sont multipliées et elle a fini par y répondre. « C’est un produit qui se démocratise. Aujourd’hui c’est monsieur et madame qui achètent. Les filles viennent également entre copines pour faire leurs achats », constate-t-elle. La cheffe d’entreprise affirme même devoir réapprovisionner son stock très fréquemment tant la demande est forte. Pourtant, elle ne fait quasiment jamais la promotion de ces jouets coquins. La discrétion est sa marque de fabrique et elle met un point d’honneur à préserver l’identité de ses clients. De ce fait, le rayon qui y est consacré s’appelle « faraha », comprenez « secret » en mahorais. « Personne ne sait qui achète des sex-toys chez moi et c’est ce que les gens aiment. »

Un tabou qui s’efface ?

Dans toutes les sociétés, la sexualité a toujours été taboue. Si Sofia et Fara reconnaissent en parler librement avec leurs amies et leurs sœurs, il leur est difficile d’évoquer le sujet avec leurs parents. « Ça reste inconcevable pour nous », lance Sofia. Et à Fara d’ajouter. « Je confie beaucoup de choses à ma mère mais je ne lui parle jamais de mes sex-toys ! » Et pourtant, à en croire Klervi Pigeard, celles que l’on appelle affectueusement les « mamans » à Mayotte ne seraient pas aussi réticentes qu’on ne le pense. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, sa clientèle est diverse est variée. Sa tranche d’âge va de 18 à 60 ans. « J’ai des femmes moins jeunes qui n’ont pas toujours connu le plaisir et qui découvrent mes produits et s’y intéressent », explique-t-elle. Et s’il fallait une preuve que les mentalités sont en train d’évoluer, il suffit d’aller dans son magasin. « Ce sont souvent les femmes qui offrent ces jouets à d’autres femmes, notamment à l’occasion d’un mariage. Et parfois c’est même la belle-mère qui offre le sex-toy à sa belle-fille ! Elles dédiabolisent la chose. » On est donc loin des clichés qui laissent croire que les Mahoraises ne s’intéressent pas au sexe. Il suffit de tendre l’oreille lorsque des femmes du même âge discutent entre elle, pour se rendre compte du contraire.

*Le prénom a été modifié

 

Retrouvez l’ensemble du dossier « Sexe : Mayotte se fait plaisir » dans le Mayotte Hebdo de cette semaine.

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