À la suite de l’annulation pour cause d’intempéries, le 21 janvier, la bibliothèque de Pamandzi organise la septième édition nationale des Nuits de la lecture, le samedi 4 février. Pour cet événement, le public a rendez-vous avec des contes, de la danse et du théâtre. Au programme de la soirée : conte de Sazilé, avec l’association Woibaboud, spectacle de contes musicaux et dansés avec la campagne Calebasse et d’autres activités vous seront également proposées par les bibliothécaires de Pamandzi. Les animations auront lieu de 16h à 20h, au sein de l’association des jeunes de Pamandzi (AJP).
Le président de la CCI France voit à Mayotte « d’extraordinaires opportunités »
Présent ce vendredi matin à l’inauguration du centre de formation d’apprentis (CFA) de la CCI Mayotte à Dzaoudzi – au planning quelque peu chamboulé par les perturbations de la barge – Alain Di Crescenzo, président de la Chambre de commerce et d’industrie en France, prêche pour un développement accru de l’offre de formation à Mayotte pour concrétiser le potentiel économique du territoire. Entretien.
Flash Infos : Que retirez-vous de votre venue à Mayotte, et des échanges que vous avez pu avoir avec les acteurs économiques locaux ?
Alain Di Crescenzo : Exactement le contraire de ce qu’on m’avait dit ! Quand j’ai annoncé mon déplacement à Mayotte, on m’a dit « il ne faut surtout pas y aller, c’est très dangereux ! ». J’imagine qu’il y a certes des problèmes, mais ce que j’ai vu moi, ce sont d’extraordinaires opportunités ! Un taux de croissance deux à trois fois supérieur à celui de l’Hexagone, des entreprises aux carnets de commandes bien remplis, des projets d’investissements structuraux… et des entrepreneurs qui ont de l’envie !
F.I. : Quels défis avez-vous identifié ?
A.DC. : Le plus grand frein – et cela revient souvent dans les territoires français – ce sont les compétences ! On a du boulot, mais on n’arrive pas à recruter la bonne compétence au bon endroit et cela freine les activités. C’est vrai en France, et sans doute encore un peu plus à Mayotte : il faut absolument développer la formation. Et ce qu’il faut accélérer ici, comme partout ailleurs, c’est l’apprentissage. Cela a un double intérêt, puisque c’est faire rencontrer une entreprise qui a un besoin et un jeune qui veut travailler. Si le jeune s’intègre bien dans l’entreprise, c’est gagné !
Les #CCI forment 400 00 jeunes et adultes par an. Nous sommes fiers d’inaugurer ce nouveau #CFA à #Mayotte. La formation est essentielle pour #entreprendre. @mayottela1ere @Prefet976 pic.twitter.com/o5jBSJPoIb
— Alain DI CRESCENZO (@DiCrescenzo_A) January 27, 2023
F.I. : Vous inaugurez à ce titre le centre de formation d’apprentis (CFA) de la CCI à Dzaoudzi (voir encadré). Quels autres projets naîtront ensuite ?
A.DC. : On va travailler sur d’autres partenariats via le réseau Négoventis pour développer davantage de formations… mais je vise aussi l’enseignement supérieur ! Je souhaite établir des ponts avec les écoles d’ingénieur et de commerce… parce que si nous voulons monter en gamme et garder les talents sur le territoire, il faut certes que les entreprises embauchent, mais il faut surtout former les jeunes sur place !
FI : Quelles compétences sont à développer en priorité à Mayotte, selon vous ?
A.DC. : Globalement, ce qu’on cherche, c’est d’être capable de construire un produit, d’accueillir des clients, et de leur vendre des prestations. Il y a donc les métiers techniques, l’ingénierie, la gestion et le commerce. Autre chose, je suis frappé par la beauté de ce qui nous entoure. Cette île n’a rien à envier aux autres territoires d’outre-mer. Il faut absolument réussir à développer le tourisme. Je pense donc par exemple à des formations d’« hospitality management » (N.D.L.R. la gestion hôtelière). Enfin et surtout, nous devons apprendre à communiquer. Arrêtons de communiquer sur ce qui ne va pas. Communiquons sur ce qui marche, sur votre capacité d’accueil. Soyez fiers de votre île et de l’ambition que vous avez ! C’est le message que je fais passer tout au long de mes interventions ici, et que je ferai passer à mon retour en métropole.
F.I. : Vous nous ferez de la pub alors ?
A.DC. : Vous pouvez compter sur moi pour être votre ambassadeur, et votre défenseur ! (rires)
Le CFA officiellement inauguré à Dzaoudzi
Opérationnel depuis mai dernier, le centre de formation d’apprentis (CFA) de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM), situé juste en face du quai Issoufali à Dzaoudzi, a été officiellement inauguré ce vendredi matin, en présence du président de la CCI France, Alain Di Crescenzo. Le centre propose des formations en apprentissage, du niveau CAP (Équipier polyvalent du commerce) au niveau Bac+3 (Bachelor Responsable de développement commercial) dans le domaine de la vente. « La vente, c’est le démarrage de l’évolution professionnelle ! », estime Claude Raynaud, directrice de la formation de la CCI Limoges Haute-Vienne et marraine du CFA de Dzaoudzi. « On commence par bien connaître son point de vente, ses produits, ses clients, et ensuite on peut évoluer sur beaucoup de choses… jusqu’à la création d’entreprise ! En formant de bons profils commerciaux, on peut apporter une véritable plus-value au territoire », argue-t-elle. « Les jeunes, c’est vous l’avenir ! », abonde Mohamed Ali Hamid, président de la CCI Mayotte, à l’attention des quelques apprentis réunis pour accueillir la délégation. Le maire, Saïd Omar Oili, se ravit quant à lui de l’implantation de la structure dans sa commune. 90 jeunes y sont actuellement inscrits, et 180 y ont été formés en 2022, rapporte Rachid Ousseni, le coordinateur du CFA.
La délégation de la CCI s’est ensuite rendue sur le site de la technopole à Dembéni.
Catégorie équipe masculine de l’année
Rugby Club Secteur Sud Mayotte de Bouéni
Longtemps dominé par Mamoudzou et Petite Terre, le rugby mahorais a vu, peu à peu, le RCSSM Bouéni pointer le bout de son nez. Les Sudistes ont souvent joué le rôle de challenger, participant à plusieurs finales et proposant de vraies rivalités à leurs adversaires, sans pour autant atteindre le graal. Mais il était écrit que 2022 allait être leur année. Les joueurs de Saïd Mohamed alias Black Momo ont soulevé le bouclier du champion en finale du rugby à VII, en mai dernier. En novembre, ils ont remis ça, cette fois en remportant le championnat de rugby à X. Une juste récompense pour le club, toujours présent dans le paysage du rugby et pour qui le travail d’encadrement et la persévérance ont fini par payer. Le RCSSM se tient désormais prêt à imiter le Despérados et à vaincre le champion de la Réunion à X en finale de zone, pour devenir le nouveau champion de l’océan Indien.
Vautour Club Labattoir
Le mano à mano se poursuit entre le BCM et le Vautour Club de Labattoir pour le statut de meilleure équipe mahoraise masculine de basket-ball et en 2022, ce dernier a eu le dernier mot, remportant le championnat de Mayotte Nationales masculines 3. Plus que ça, les Petits Terriens ont confirmé la suprématie mahoraise au niveau régional, en dominant les Dyonisiens du BCD en finale de zone océan Indien. En métropole, lors des Finalités du championnat de France Nationales masculines 3, le VCL est allé battre Alfortville devant son public. Un exploit retentissant, qui a permis au champion de Mayotte de décrocher le titre honorifique de champion des DOM-TOM. Vautour a clôturé la saison 2021/2022 de fort belle manière, en remportant la coupe de Mayotte face à l’Étoile Bleue de Kawéni. Cerise sur le gâteau : les hommes d’Abdallah Djaha Salim ont démarré la nouvelle saison comme ils ont bouclé la précédente : avec un succès au trophée des champions, cette fois contre les Rapides Éclairs de Pamandzi.
Combani Handball Club
Les filles du CHC ont longtemps été les têtes d’affiche du handball combanien et mahorais, avec ses nombreux titres de champions de Mayotte. Les garçons, eux, jamais très loin de la première place, ont souvent joué les seconds rôles dans leur championnat, laissant Tsingoni – et à une certaine période Tsimkoura – briller. Mais 2022 a été leur année, à tous les niveaux. Les Combaniens du CHC ont en effet conquis le premier titre de champion de Mayotte de leur histoire chez les hommes. Les coéquipiers de Zouhaïri Lassira et Sébastien Bacar ont même terminé invaincus de la saison, ne concédant qu’un match nul en Petite Terre, face à Labattoir. Ils ont confirmé leur domination en remportant la coupe et la supercoupe de Mayotte. Les participations aux finalités des championnats de France Nationales 3 et à la Coupe des clubs champions de l’océan Indien complètent le tableau d’une fabuleuse année pour les Combaniens.
Football Club M’tsapéré
Comme chaque saison, le FC M’tsapéré est placé comme l’un des prétendants au titre de champion de Mayotte, et comme souvent ces dernières années, il relève le défi avec succès. C’est encore le cas en 2022, où les Diables Rouges M’tsapérois ont eu raison des challengers M’zouasia, Kawéni et Kani. En 22 journées, les hommes de Djadid Abdourraquib n’ont concédé qu’une seule défaite. Ils ont notamment bouclé la deuxième partie de saison en étant invaincus. Élue Équipe masculine de l’année lors de l’élection du Sportif de l’année 2019 après un quadruplé historique Championnat-Coupe de Mayotte-Coupe Régionale de France- Supercoupe de Mayotte, le FCM ajoute une nouvelle ligne à son palmarès et fait de nouveau son apparition dans l’élection.
Union Sportive Kavani
« Nous allions regarder jouer les FCM, Rosador, Jumeaux… et maintenant nous allons les affronter en matchs officiels de championnat. » Le chargé de communication de l’Union Sportive Kavani n’est pas retombé de son nuage. Et pour cause, son équipe première masculine a réalisé une saison 2022 brillante, dans la continuité des accomplissements de la saison 2021, à l’issue de laquelle les Kavaniens avaient accédé au championnat Régional 2. En 2023, pour la première fois de son histoire, l’USK évoluera en Régional 1, la première division de football. Les dirigeants kavaniens en rêvaient. Et pour atteindre cet objectif, ils s’en sont donnés les moyens, notamment en faisant signer le buteur vedette du FC M’tsapéré et de la sélection de Mayotte, Mouhtar Madi Ali alias Johnny. Sportif de l’année 2019, nommé parmi les cinq meilleurs sportifs de la décennie 2010-2019. L’attaquant originaire de Kavani a porté les siens vers une seconde montée consécutive historique pour le club.
Vous pouvez voter et retrouver l’ensemble des catégories et des portraits sur le site sportif.yt
Catégorie équipe féminine de l’année
Basket Club M’tsapéré
Visiblement au Basket Club M’tsapéré, lorsque ce ne sont pas les garçons qui s’illustrent, ce sont les filles. Détrônés par le Vautour Club Labattoir en championnat, l’équipe masculine du BCM s’est faite discrète en mai dernier, et a laissé toute la lumière aux Diablesses rouges. Celles-ci ont triomphé d’une triple confrontation face au Fuz’ellipse de Cavani, en finale du championnat Nationales Féminines 3, en battant deux fois les Cavaniennes chez elles, au match aller puis au match d’appui. La marche de la finale de zone océan Indien contre les Tamponnaises a été trop haute, ces dernières régnant sans partage sur le basket-ball régional depuis plus d’une décennie. Toutefois, la victoire en championnat a replacé le BCM au premier rang du basket-ball féminin mahorais.
Association Sportive et Culturelle de Tsingoni
En 2022, le handball féminin mahorais a été dominé par les Tsingoniennes de l’ASCT. Ces dernières ont remporté tous les titres possibles, réalisant le triplé championnat, coupe et supercoupe de Mayotte. Parmi les raisons de ce succès, on peut noter le retour dans l’effectif de joueuses cadres et extrêmement expérimentées que sont les sœurs Abouchirou Soultoini (élue Sportive de l’année 2010) et Yasmina Saïndou (élue Sportive de l’année 2019). On peut également souligner le retour de Badirou Abdou (élu Entraineur de l’année 2009) dont l’expertise dans le domaine du coaching a changé le groupe et l’a rendu plus compétitif. L’année exceptionnelle des Tsingoniennes a été enrichie par une participation aux Finalités des championnats de France N3 en mai en métropole, et à la Coupe des clubs champions de l’océan Indien, en octobre à Madagascar.
Handball Club Sélect 976
À l’avenir, le drapeau du HC Sélect 976 remplacera-t-il celui de l’ASCT au sommet du handball féminin tsingonien et mahorais ? C’est en tout cas l’ambition très claire du club présidé par Moizari Ahamada. Les Tsingoniennes du HCS ont effectué une année civile 2022 remarquable. Elles ont survolé la coupe de la Ligue et le championnat d’Excellence (deuxième division mahoraise), et atteint la finale de la coupe de Mayotte en faisant tomber de grandes écuries du handball féminin à l’instar du Combani HC. En 2022/2023, les voici parmi l’élite du championnat féminin, en Prénationales, pour la première fois de leur jeune histoire. Mieux que ça, les protégées de Zarouki Ali Minihadji jouent déjà les premiers rôles en première division, surpassant la majorité des clubs et tenant tête aux cadors du championnat. Résultat : le HC Sélect 976 a terminé la phase aller à la deuxième place du classement et se bat déjà pour un titre de champion de Mayotte. Une évolution éclaire, bien loin de passer inaperçue.
Club Unicornis Passamaïnty
Créé en 2018, le Club Unicornis de Passamaïnty n’a mis que quatre ans pour se structurer et installer son nom aux côtés des grands clubs de football féminin mahorais. Quatre ans seulement pour titiller en championnat de première division la grande machine que représentent les Jumelles de M’zouasia. C’est finalement auréolé d’un titre de vice-championnes de Mayotte que les Passamaintiennes ont bouclé la saison 2022. Ajouté à cela une finale de coupe de Mayotte perdue face au FC M’tsapéré… Le Club Unicornis n’est pas passé loin d’un doublé, mais il est assurément sur la bonne voie pour le réaliser. D’autant qu’ils s’appuient sur de jeunes joueuses talentueuses et que la relève semble assurée avec des sections dans les catégories d’âge inférieures. Car le CUP, c’est à la fois une équipe senior performante mais aussi une école de rugby et des équipes de jeunes structurés.
Association Sportive Ampountra de Chiconi
L’histoire de l’Association Sportive Ampountra de Chiconi est intimement liée à l’histoire du rugby à Mayotte. Le club est parmi les premiers créés en 1991, grâce à l’euphorie et l’enthousiasme qu’a suscité la Coupe du Monde de Rugby de la même année. Des animations autour de ce sport furent créées et le milieu scolaire en a été fortement imprégné. C’est dans ce contexte que l’association a été fondée. En 2017, après des années de sommeil, le club a été réactivé par une bande d’amis. « Nous nous organisons aujourd’hui petit à petit pour continuer à faire vivre et partager les valeurs du Rugby avec notre identité et dans la durée. » En juin dernier, l’ASA Chiconi a remporté le premier bouclier de champion de son histoire, grâce à son équipe féminine de rugby à VII. Plusieurs joueuses de l’ASA font partie de la sélection de Mayotte de rugby féminin à VII préparant les Jeux des Îles de l’Océan Indien 2023.
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Des élèves du lycée des Lumières à la découverte de Sciences Po

Les meilleurs élèves du lycée des Lumières de Kawéni, à Mamoudzou, vont s’envoler pour un voyage à la découverte des hauts lieux culturels parisiens, mais ce sera aussi l’opportunité de s’immerger dans la grande école qu’est Sciences Po Paris. Un séjour d’une semaine qui permettra de nourrir la culture générale de ces élèves mahorais.
Depuis quatre ans, l’établissement propose un atelier Sciences Po à destination des meilleurs élèves de première et de terminale, avec l’aide d’une convention signée avec la haute école française. Ce cours, de deux heures par semaine, permet aux élèves d’ouvrir leurs champs de compétences, d’obtenir davantage de connaissances et surtout de préparer le concours d’entrée à Sciences Po. « Les élèves commencent en section européenne, puis les meilleurs d’entre eux peuvent prétendre à cet atelier », explique Patrick Loval, proviseur du lycée. A l’image de Farouk Kourati, ancien élève du lycée des Lumières de Kawéni, qui a réussi le concours et intégré l’école élitiste, ces élèves méritants postulent à l’intégration de cette école.
Un voyage en immersion à Sciences Po
Ce sont donc quinze élèves qui participeront à ce voyage du 11 au 18 février prochains. Alix Jeu, la responsable de l’organisation et professeure de lettres au lycée, a présenté ce jeudi soir aux élèves, parents et financeurs la programmation du séjour parisien. Du musée du Louvre, en passant par la Comédie Française, le Printemps ou encore l’Institut du monde arabe, les élèves découvriront le riche patrimoine culturel de Paris. D’autres rendez-vous, comme la visite de l’Assemblée nationale, avec de possibles échanges en présence du député Mansour Kamardine et du Sénat « que nous pourrons visiter avec le sénateur Thani Mohamed Soilihi » seront des moments plus institutionnels.
Le moment clé du voyage pour les élèves mahorais sera la visite de l’école Sciences Po Paris où ils iront à la rencontre de l’équipe « égalité des chances » et des élèves issus de l’outre-mer « afin de s’identifier, de lever les obstacles et de s’identifier avec l’école », note la professeure de lettres. Les élèves mahorais assisteront également à un cours magistral en amphithéâtre. En s’adressant directement aux élèves, le sénateur Thani Mohamed Soilihi assure que « ce voyage va vous permettre d’atténuer le choc de différence entre Mayotte et Paris. Cela permettra de vous préparer au mieux aux études supérieures en métropole », car parmi ces bons élèves, certains n’ont jamais quitté l’île aux parfums. Ce voyage représente donc une nouvelle expérience pour chacun d’entre eux, « un enrichissement », affirme le nouveau recteur Jacques Mikulovic. « Vous êtes les responsables de demain et nous devons vous accompagner au mieux dans votre avenir », ajoute-t-il.
« Une opportunité en or »
Parmi les élèves participant à l’atelier et au voyage, se trouve Sacha, élève de terminale. Pour lui, « c’est une réelle chance de réaliser ce projet. Pour moi, cette école représente une opportunité en or. C’est une manière de montrer une autre image de Mayotte ». Il a tenu à remercier « l’équipe pédagogique, sans qui on n’aurait pas eu l’idée de concourir à l’entrée de Sciences Po ». Pour Sacha, ce sera un premier voyage dans un monde inconnu et une réelle découverte. Ce qu’il attend le plus, c’est « découvrir la bibliothèque de Sciences Po ».
A ses côtés, Dalila, également élève en terminale trouve que « c’était une très bonne idée de participer aux ateliers et d’approfondir mes connaissances ». Elle ajoute que, « de base, je n’avais pas pour idée de passer le concours, mais finalement je vais me lancer ! » et ne se « rends pas vraiment compte de la chance que nous avons de partir à Paris ». Pour cette élève, « l’avenir est entre nos mains ! ». Un sentiment partagé par le sénateur, qui s’adressant aux élèves, affirme que « l’avenir de cette île est entre vos mains. Vous allez compléter la formation dispensée dans cet établissement tous les jours ».
Collectivités et entreprises locales participent au financement
Afin de pouvoir organiser ce voyage, un budget s’élevant à 23.000 € est nécessaire. Le lycée a donc fait appel à différents partenaires qui se sont mobilisés, à savoir la mairie de Mamoudzou, Électricité de Mayotte (EDM), Somagaz, Caisse d’épargne CEPAC, Allo Allo, Tetrama, Issoufali ou le Medef. Ce dernier partenaire a d’ailleurs financé le projet à hauteur de 10.000 €.
« Caribus aura un impact positif si la population joue le jeu »

La cérémonie des vœux de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou, ce vendredi 27 janvier 2023, à Tsararano, a permis à Rachadi Saindou de faire le point sur les projets en cours. Le président de la collectivité a aussi lancé officiellement le site internet de la Cadéma, signé un contrat de relance avec le préfet de Mayotte (voir encadré) et remercié agents de surveillance de la voie publique (ASVP) et ambassadeurs éco-geste.
S’il y a bien un chantier de la Cadéma (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) qui n’est passé inaperçu en 2022, c’est celui du Caribus. Même la cérémonie de ce vendredi a pu démontrer la nécessité d’un nouveau mode alternatif pour réguler le trafic routier sur les deux communes. En effet, plusieurs élus ou officiels ont été retardés par les bouchons habituels du vendredi après-midi. Un problème récurrent certes, mais un argument de choix pour le président de la Cadéma, Rachadi Saindou, fier du coup d’accélérateur opéré par le Caribus en 2022. « J’aimerais qu’il aboutisse sans faille. Ce projet aura un impact très positif si la population joue le jeu, parce que l’idée, c’est de ne plus descendre à Mamoudzou avec son véhicule individuel », fait-il remarquer. Le chantier, sur lequel la Cadéma mise beaucoup, avance bien au sud de Mamoudzou. Les bouchons, devenus plus importants avec l’apparition d’un feu de croisement à Passamaïnty, ont même eu l’avantage de mettre en place « un pré-Caribus » avec un système de navettes « plébiscitées » rejoignant la capitale économique de l’île.
Et le chef de la collectivité aux 90.000 habitants ne compte pas s’arrêter là. « L’avenir de la mobilité à Mayotte, c’est le maritime », fait-il valoir. Il compte, avec les services de l’État et du Département, mettre en place les navettes maritimes « très prochainement ». Un appel d’offres va d’ailleurs être lancé pour les pontons d’Iloni et de la plage du Pendu (Hamaha). Selon lui, la deuxième tranche de Caribus, qui inclura des gros travaux au nord de Mamoudzou, nécessitera « des alternatives » à la fois maritime et même par « câble ». « Ce qui est bien, c’est qu’on a déjà des études qui ont été faites », admet le président, qui veut agir vite. « Je ne suis pas quelqu’un qui parle, je suis là pour donner des solutions. »
Un terrain pour le campus connecté d’Hajangua
Alors que le site internet (cadema.yt) a été officiellement lancé, Rachadi Saindou a rappelé que d’autres projets sont portés par la Cadéma. « 2023 sera une année intense, de mi-mandat, en réalisations. » Il rappelle que la communauté d’agglomération finance en partie le stade de Tsoundzou 1 et la Technopôle. Prévu à Hajangua, le campus connecté « moderne », qui sera « additionné d’un conservatoire », doit voir le jour sur une parcelle déjà acquise.
« Notre agglomération est pleinement engagée dans l’amélioration de la collecte des déchets », insiste-il, en révoquant la déchetterie mobile et les campagnes de sensibilisation. Il a d’ailleurs tenu à remercier la quinzaine d’ambassadeurs éco-geste, tout comme les ASVP (agents de surveillance de la voie publique) du territoire.
Rappelant les incertitudes économiques qui touchent le monde, il se veut optimiste. « Aujourd’hui, avec mon équipe, c’est un message de résilience, de confiance dans l’avenir, de volontarisme et d’espérance que je souhaite vous transmettre. »
Un contrat à hauteur de 347 millions d’euros
A peine son discours terminé, le préfet de Mayotte a été invité à signer le contrat de relance et de transition écologique avec la Cadéma. Mis en place au cœur de la pandémie de coronavirus, ce type de partenariat « doit permettre d’accompagner financièrement la Cadéma dans ses nombreux projets pour développer une politique environnementale exemplaire, un aménagement équilibré du territoire, renforcer notre rôle de capitale économique de Mayotte et renforcer la citoyenneté intercommunale », annonce le président de la collectivité. « Il permet de concrétiser des actions communes de coopération entre les territoires dont les interactions pour des questions d’emplois, de mobilité, de services, de culture, de loisirs, de tourisme… influencent les projets de territoire », était-il noté dans la délibération votée par le conseil communautaire, jeudi soir.
Pour le territoire de la Cadéma, quarante projets prioritaires ont été retenus pour un montant global de 346.937.191€.
A Bandrélé, l’accent sera mis sur la sécurité et l’éducation

Absente du calendrier de la commune de Bandrélé pendant deux ans, la cérémonie des vœux a fait son grand retour ce vendredi soir sur le parvis de la mairie. En présence de nombreux acteurs locaux et des habitants venus en nombre, le maire de la commune Ali Moussa Moussa Ben a présenté la feuille de route et le programme des actions prioritaires pour cette année 2023.

Les objectifs pour les mois et les années à venir pour la commune de Bandrélé sont multiples. « Aujourd’hui, nous nous devons d’aller encore plus loin pour un nouveau projet, un nouveau défi, une nouvelle ère », affirme le premier magistrat, Ali Moussa Moussa Ben, ce vendredi. Lui qui souhaite anticiper dès maintenant « pour un projet à dimension intergénérationnelle et répondre à une société en perpétuel mouvement » vise un développement de « manière harmonieuse » de son territoire.
L’enjeu de la sécurité publique
L’axe de la sécurité publique fait partie « des priorités de ce mandat », annonce le maire. Dans cette volonté, le service de police municipale a été renforcé avec notamment le recrutement d’un nouveau chef de service et de plusieurs policiers municipaux. Afin de mieux répondre à l’enjeu de la sécurité publique dans la commune, l’année 2023 sera marquée par le démarrage des travaux de vidéoprotection dans Bandrélé. La commune va également « procéder à l’armement de la police municipale », ajoute Ali Moussa Moussa Ben. Pour lui, un autre objectif est à retenir pour cette année celui « d’arriver à accueillir une brigade de gendarmerie dans notre commune pour lutter efficacement contre l’insécurité et je vais me battre pour ça ! ». En effet, la commune, qui dépend de la brigade d’Hajangua, fait partie des pistes pour accueillir l’une des quatre nouvelles unités annoncées par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer.
Des écoles en plein développement
Dans le but de garantir la réussite éducative des enfants, la municipalité a décidé de construire « le nombre de salles de classe et de réfectoires nécessaires, afin de lutter efficacement contre les rotations scolaires et de permettre l’application éducative de droit commun », note le premier édile. Cette volonté se traduit par le démarrage des travaux d’extension de l’école maternelle de Bandrélé, avec l’ajout de huit salles de classe qui « seront livrées et mises en service avant la fin de cette année 2023 ». Cette année marquera également le lancement de la programmation d’une grande opération de construction scolaire, avec la création de 67 salles de classe et de six réfectoires, qui seront construits « sur le cours de la mandature », complète Ali Moussa Moussa Ben. Toujours à destination des jeunes et en plus des équipements sportifs déjà disponibles, seront construits un deuxième plateau polyvalent à Bandrélé, un plateau polyvalent à Hamouro et à Nyambadao.
Mieux répondre aux attentes des habitants
Dans le cadre de la mise à jour du schéma directeur d’aménagement communal et en complément des projets déjà existants, quinze nouvelles fiches projets ont été ajoutées, « afin de mieux répondre aux attentes des habitants de la commune », notifie l’élu. Le montant alloué à ces projets s’élève à cinquante millions d’euros, sur la période 2022-2026.
L’année 2023 sera marquée par le démarrage de plusieurs chantiers, dont celui de l’éclairage public dans le village de Dapani. Au cœur de Bandrélé, les travaux du carrefour Sodicash seront également réalisés, tout comme ceux de la liaison routière entre les écoles et la MJC de Mtsamoudou. La finalisation du chantier d’adressage de la commune avec la pose des dernières plaques de rues et de numéros de maison sera également menée. « Le plan de circulation de Bandrélé sera aussi revu pour faciliter le déplacement et l’accès aux secours », conclut le maire. Enfin, de grands travaux de gestion des eaux pluviales vont démarrer très prochainement, « dès la fin de la saison des pluies ».
Insee : Le top départ du recensement 2023 donné ce jeudi

Les agents recenseurs arpenteront les rues et frapperont aux portes, à partir de ce jeudi 2 février. Cette troisième vague du nouveau recensement en vigueur à Mayotte concernera toute la commune de M’tsamboro et une partie des dix plus grandes communes du territoire. Assez critiquée en ce moment, l’Institut national de la statistique et des études économiques ne ménage pas ses efforts pour expliquer sa méthodologie (voir encadré).

Quand ce nouveau recensement commence ?
Il sera en route dès ce jeudi 2 février. Il va durer cinq semaines à M’tsamboro et six semaines dans les communes de plus de 10.000 habitants (Mamoudzou, Koungou, Bandrélé, Pamandzi, Labattoir, Sada,…).
Pourquoi M’tsamboro et pas une autre commune ?
Le recensement, tel qu’il est appliqué dorénavant en métropole et à Mayotte, ne ressemble plus aux grandes campagnes lancées tous les cinq ans (la dernière était en 2017). Il se compose toujours pour les communes de moins de 10.000 habitants d’un recensement exhaustif, mais qui a lieu à tour de rôle. Cette année, il s’agit de M’tsamboro. En 2022, c’était à Chiconi et Kani-Kéli. En cinq ans, les sept communes de cette taille seront ainsi visitées.
Pour les dix autres, les communes dépassant 10.000 habitants, il s’agit d’un système différent puisque le recensement se fait par échantillonnage. C’est-à-dire que les agents couvriront que certains secteurs. Pour Mamoudzou, « tous les villages sont concernés. Il s’agit de subdivisions », explique Muriel Granjon, en charge de la campagne de recrutement pour l’Insee Mayotte. 8% des logements en dur et 20% des logements en tôles sont visités dans chaque commune.
Qui sont les agents recruteurs ?
« Ce sont des volontaires, mais pas des bénévoles », précise la responsable. Recrutés par les mairies via des entretiens, ils sont une centaine par commune. Formés sur l’équivalent de deux jours, ils sont souvent connus dans les quartiers, parlent les langues locales et quadrillent le terrain les semaines précédant la campagne de récolte des données pour s’assurer que les habitations ont bien été identifiées. Il y a trois différentes manières de répondre. Il est possible de remplir par internet (via un ordinateur uniquement) au formulaire lié à l’habitation et aux fiches individuelles. La deuxième est en récupérant les papiers directement aux adresses. La troisième nécessite que les agents interrogent eux-mêmes les occupants. En métropole, la réponse se fait souvent par le site recensement et moi. A Mayotte, les difficultés liées à la langue font que le modèle de l’interview est privilégié. Nom, prénom, sexe, emploi, nationalité, taille de l’habitation et nombre d’occupants sont demandés.
La population dans les bangas est-elle comptabilisée ?
Oui, l’Insee a vocation à récolter des données sur tous les habitants, même s’ils sont sur le territoire de manière illégale. Le recensement est même adapté aux spécificités du territoire. En métropole, dans les grandes communes, seuls 8% des logements y sont recensés chaque année. A Mayotte, les agents doivent en outre recenser 20% des logements en tôle par an (soit 100% sur cinq ans). Et le taux de réponse sur le territoire est particulièrement élevé puisqu’il est de 97%. Et aucune habitation ne doit être oubliée. Un travail en amont est réalisé avec les mairies pour trouver des nouveaux logements qu’ils soient en dur ou non. « On dit même à nos agents d’aller dans la forêt si nous ne sommes pas sûrs », indique Loup Wolff, le directeur régional de l’Insee La Réunion-Mayotte.
Et si les occupants ne sont pas là ?
« Les agents font plusieurs tentatives. Et s’il n’y a personne, on fait une enquête de voisinage », raconte le directeur régional.
« Prêt à travailler avec le Département »
L’Insee estime la population mahoraise à 310.000 habitants au 1er janvier 2023. Il s’appuie sur le dernier recensement en date, les nombres de naissances et de décès, les départs de l’île et les arrivées (32.500 par an estime l’Insee). Même si l’augmentation est constatée chaque année, les chiffres concernant la population à Mayotte sont souvent critiqués. Alors qu’ils servent à l’élaboration des politiques publiques (évaluation des besoins, dotations budgétaires,…), les élus mahorais ont pris l’habitude de les remettre en cause. De son côté, l’Insee a défendu sa démarche via un article sur son blog, « À Mayotte, un recensement adapté à une population aux évolutions hors normes ». « On a entendu l’appel du Département à vouloir travailler avec nous et on est prêt à le faire », assure Loup Wolff.
A Koropa, l’hommage à Sainte-Geneviève, sainte patronne des gendarmes
Ce vendredi 27 janvier, vers 11h, les gendarmes de l’île se sont rassemblés pour une célébration en l’honneur de la patronne de la gendarmerie nationale, Sainte-Geneviève. Ce moment fraternel, organisé à Koropa, a pour but notamment de resserrer les liens au sein de la communauté des gendarmes et de réunir les autorités de tous grades mêlés, afin de saluer l’engagement de celles et ceux qui œuvrent chaque jour.
L’hommage a eu lieu en présence du général Olivier Capelle, à la tête du commandement de la gendarmerie du 101e département, de Thierry Suquet, préfet de Mayotte, et de nombreuses autorités militaires et civiles et d’acteurs mahorais. Des gendarmes mobiles ou rattachés au commandement départemental de Mayotte étaient eux aussi présents.
L’événement été découpé en plusieurs temps forts, avec un temps de recueillement sous l’égide du cadi, suivi d’une messe officiée par l’aumônier militaire et le prêtre de Mamoudzou, les autorités ont successivement prononcé leurs discours devant la centaine de personnes présentes.
Comores : L’opposition exige des garanties avant les élections de 2024
Le front commun des forces vives contre la dictature, principale plateforme des partis politiques de l’opposition restés au pays, promet de ne pas laisser une mascarade électorale se reproduire lors des prochaines élections en 2024, sans pour autant fermer la porte à toutes discussions qui garantiront des scrutins libres. L’ancien gouverneur, Mouigni Baraka Said Soilihi appelle à l’unité des opposants afin de décider la démarche à suivre.
Le président Azali Assoumani sera candidat à sa propre succession, en 2024. Son parti, la convention pour le renouveau des Comores (CRC), l’a annoncé, le 22 janvier, lors d’une réunion aux allures d’un meeting tenu dimanche à Mde, une ville située à moins d’un kilomètre de la capitale. Si cette déclaration met fin au suspense qui entourait les ambitions du chef de l’État, au pouvoir depuis 2016, elle a revanche poussé l’opposition à se prononcer sur les scrutins à venir. Après avoir boycotté les législatives de 2020, les partis d’opposition opteront-ils encore pour la politique de la chaise vide, pendant les prochaines élections ? Probable. D’après les déclarations faites, jeudi dernier, par le front commun des forces vives contre la dictature, le boycott ne serait pas à exclure. Lors d’une rencontre organisée à Ikoni au sud de Moroni, la semaine dernière, les dirigeants de ce principal groupement réunissant les opposants restés au pays, ont clairement assuré que si les conditions ne sont pas réunies, ils ne laisseront aucune urne entrer dans les localités. « Azali Assoumani n’a jamais tenu compte de nos propositions. Rien ne le préoccupe mis à part son maintien au pouvoir. Il a d’ailleurs enfermé tout le monde, de Sambi à Salami. Il se fabriquera aussi un faux opposant qui se présentera pour donner une crédibilité aux élections. Mais ne nous agirons cette fois-ci », a mis en garde Ahmed Hassane El-barwane, le secrétaire général du parti Juwa, de l’ancien président Sambi. Ibrahim Abdourazakou Razida, porte-parole du front commun assure qu’ils sont prêts à se sacrifier, mais il est hors de question que la « mascarade » électorale de 2019 se reproduise. En 2024, les Comoriens seront appelés urnes pour élire les gouverneurs et le président de la République. Pendant les dernières élections anticipées, organisées après le référendum, les opposants ont dénoncé des bourrages d’urnes massives.
L’armée dans les casernes
Dans plusieurs localités, les forces de l’ordre avaient emporté le matériel avant même la fermeture des bureaux de vote, dont certains ont été saccagés par des militants de l’opposition ulcérés par la « triche » à laquelle ils assistaient. Des irrégularités confirmées par la plupart des missions d’observation internationales déployées sur place. Cela avait par conséquent conduit au boycott des élections législatives de l’année suivante. Toutefois, avant tout, plaide l’ancien gouverneur de l’île de Ngazidja, Mouigni Baraka Said Soilihi, l’idéal est de se réunir pour décider quelle voie suivre à un an du double scrutin qui normalement doit se tenir au plus tard au mois d’avril 2024. « Je respecte les avis des uns et des autres, même ceux qui appellent au boycott. Mais les leaders de l’opposition doivent s’asseoir autour de la même table. Ensemble nous discuterons ce que nous allons faire. Après les évènements de 2019, quand je dirigeais le conseil national de transition, tous les partis de l’opposition se sont mis d’accord pour ne pas participer aux législatives. Tout le monde a suivi le lot d’ordre », a rappelé l’ex-chef de l’exécutif de la Grande Comore. Comme les autres opposants, Mouigni Baraka Said Soilihi n’a pas caché sa méfiance envers l’armée, ainsi que les autres institutions en charge d’organiser des élections, à l’instar de la commission électorale nationale indépendante. Pour ces multiples raisons, le front commun exige d’abord qu’il y ait des préalables avant de parler d’élections. Un discours partagé par des partis d’opposition militant depuis la France. « Nous nous alignons sur la position de rejet de toutes élections sans des préalables précis, notamment la libération des prisonniers politiques, un dialogue sous supervision internationale et des élections transparentes, équitables comme en 2006 avec les forces armées nationales dans les casernes », a insisté Soilihi Mohamed Soilihi, du Mouvement démocratique alternatif pour l’innovation et l’écologie (Mdaie). L’ancien ambassadeur des Comores auprès des Nations Unies a rappelé aussi qu’en 2016 les candidats ont réussi à mettre de côté le code électoral de l’époque au profit d’un protocole qui a permis de garantir des élections transparentes.
Batterie de lois
Il est à noter qu’en plus des irrégularités constatées lors du référendum de 2018, ainsi que dans les autres scrutins ayant suivi cette réforme, il y a d’autres facteurs qui sont venus renforcer les craintes de l’opposition. A commencer par l’emprisonnement des prisonniers politiques : l’ancien président Sambi et Mohamed Ali Soilihi, condamnés en novembre. Le premier a même perdu ses droits civiques, pendant que le second est poussé à l’exil. L’adoption aussi d’une batterie de lois au mois de décembre dernier par les députés comoriens, majoritairement issus du parti présidentiel, inquiète. On peut noter la loi qui instaure le système de parrainage (3.000 au niveau national) pour les candidats à l’élection présidentielle. Selon toujours ce même texte, il est interdit aux Comoriens binationaux de briguer la magistrature suprême. Il faut d’abord qu’ils renoncent aux autres nationalités étrangères. Cette loi, adoptée mais pas encore promulguée, exclut une forte communauté comorienne détentrice d’une autre citoyenneté. La diaspora installée en France serait la plus touchée si le texte venait à entrer en vigueur lors des prochaines élections. Ce n’est pas tout. Le nouveau code électoral dispose d’un article qui met en garde contre toute action visant à contester la véracité des résultats officiels des élections. « Tout candidat, électeur ou parti qui le ferait par voie de manifestation ou déclaration publique est passible des sanctions pénales pertinentes », lit-on dans l’article 171, dudit code. A cela s’ajoute la question des membres de la cour suprême, le juge électoral qui valide les élections dont tous les membres sont nommés par le président Azali Assoumani, qui va prendre la tête de l’Union Africaine en février. Razida estime que toutes les lois adoptées récemment doivent être gelées avant toute discussion. La balle est désormais dans le camp du pouvoir.
Intrusion au CHM : un homme de 29 ans et un mineur de 17 ans interpellés

La police de Mamoudzou a arrêté deux personnes suspectés de vol, ce jeudi 26 janvier. Ils seraient les auteurs du cambriolage du centre hospitalier de Mayotte, dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 janvier, vers 2 h du matin. En effet, des hommes encagoulés et armés d’un marteau et d’une barre de fer sont entrés au service des urgences, puis sont montés dans les étages. Au troisième, ils sont tombés sur un chirurgien qui sortait de sa chambre de sa garde. Ils l’ont repoussé dans la pièce, puis lui ont dérobé son ordinateur, deux téléphones et de la monnaie, avant de quitter les lieux.
Un procès renvoyé en mars
Ils ont été présentés au procureur après enquête et identification. Le premier, âgé de 29 ans, n’a pu être jugé en comparution immédiate pour le vol sous la menace d’une arme (la séquestration n’a pas été retenue), ce vendredi. Comme la loi le permet, il a pu demander un délai pour préparer sa défense. Ayant déjà une dizaine de vols à son actif et fait de la prison, il a été placé en détention en attendant son procès repoussé en mars. Le deuxième, un jeune homme de 17 ans, a été placé sous contrôle judiciaire. Il sera présenté prochainement devant un juge pour enfants.
Après un droit de retrait, ce vendredi matin, la barge reprend

La Cadéma désavoue le syndicat des Eaux de Mayotte

Au premier point abordé ce jeudi soir, en réunion de conseil, la Cadéma (communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou) avait décidé de mettre sa menace à exécution. Se disant fatigué que les projets n’avancent pas sur le territoire des deux communes, Rachadi Saindou a fait voter une reprise des compétences « eau » et « assainissement ». Celles-ci étaient dévolues au syndicat des Eaux de Mayotte (ex-SMEAM) par un contrat d’affermage qui court jusqu’en 2026 pour la première et 2029 concernant l’assainissement. « Compte tenu de la situation, il nous faut reconnaître qu’ils n’ont pas la capacité de faire », constate Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, en soutien du président de la Cadéma. Remonté, le maire de Mamoudzou a appuyé sa demande en lisant un courrier récent du GIP L’Europe à Mayotte annonçant le refus d’accorder une subvention européenne pour un dossier qui devrait être davantage par le syndicat. Les nouvelles conventions devraient être à la carte, car les élus comptent laisser l’exploitation du réseau et reprendre simplement la maîtrise d’ouvrage. Vice-présidente du syndicat des Eaux de Mayotte, Aminat Hariti ne s’est pas exprimée ni opposée au vote, contrairement à Elyassir Manroufou, qui a évoqué « un caprice ». Celui-ci s’est abstenu du vote, tout comme Chihabouddine Ben Youssou et un autre élu par procuration.
Fracture numérique : des prix réduits pour des étudiants mahorais
A l’occasion de la journée mondiale de l’éducation, SFR et Mayotte in Tech présentent une action commune pour réduire la fracture numérique. « SFR et Mayotte in Tech, en collaboration avec Cap Numérique, sont fiers de pouvoir annoncer une collaboration permettant à 45 jeunes Mahorais un accès facilité à Internet », annoncent-ils par communiqué. Ces étudiants, pour la moitié en première année et pour l’autre moitié en seconde année, disposeront d’un abonnement à prix réduit de 8€ par mois pour un abonnement à la box 4G de SFR (au lieu de 39,99€ par mois). Cette box permet de se connecter au réseau très haut débit 4G++ de SFR et dispose de 100 Go de données.
Ces étudiants du lycée Younoussa-Bamana, en BTS Services informatiques aux organisations (SIO), option « Solutions d’infrastructure, systèmes et réseaux » pourront ainsi profiter d’un service internet de qualité à un prix extrêmement abordable. Cette offre sera effective avant les vacances de mars pour les étudiants. Cette action a pu se concrétiser grâce à la contribution de l’ANCT (Agence nationale de la cohésion des territoires), le conseil départemental de Mayotte et la Deets (direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités).
Des spots contre la maltraitance des personnes âgées
En collaboration avec le Conseil départemental, l’ARS de Mayotte et la CSSM, la Fédération mahoraise des associations des personnes âgées et des retraités (Fmapar) organise une journée de lancement de plusieurs spots ayant pour thématique les maltraitances faites aux personnes âgées et personnes handicapées. Cette journée se déroulera au préau du Conseil départemental, le Jeudi 2 février, de 14h à 16h. La fédération compte actuellement 24 associations des personnes âgées et retraités. Elle œuvre pour la défense des droits et des intérêts des aînés auprès des différentes instances dans le territoire et dans le national. Elle se mobilise depuis sa création en juillet 2008 afin de les informer sur leurs droits, et les sensibiliser sur leurs situations. Elle remplit ces deux objectifs statutaires à travers l’organisation de ses actions et de la réalisation de ses activités.
Les nouveaux locaux de la Délégation de Mayotte inaugurés pendant trois jours
Installés dans le très chic XVIe arrondissement, rue Docteur Blanche, les locaux de la Délégation de Mayotte à Paris (DMP) seront inaugurés du jeudi 9 au samedi 11 février. Ce service de représentation du Conseil départemental a pour mission de promouvoir le territoire et d’accompagner les acteurs et les jeunes en métropole. Les nouveaux bureaux sont aménagés en espace de travail, d’accueil, de réception et d’exposition. Le Département de Mayotte a investi pour mettre en œuvre sa nouvelle stratégie consistant à promouvoir « un territoire attractif et solidaire par nature ».
La cérémonie d’inauguration est avant tout, l’occasion pour la délégation de convier les acteurs incontournables et partenaires institutionnels et associatifs du Département de Mayotte pour trois jours de festivités aux côtés du président Ben Issa Ousseni, ainsi que de nombreuses personnalités importantes de la communauté mahoraise installées dans l’Hexagone.
Les nouveaux locaux, choisis pour leur position stratégique dans la capitale, ont fait l’objet d’une importante rénovation. Cet événement sera aussi le moment marquant de la fin des travaux et l’officialisation des activités de la DM Paris dans sa nouvelle configuration. Le point d’orgue étant le moment solennel où les officiels couperont le ruban tricolore le 9 février. Le vendredi, de 14h à 17h, le public est invité à y découvrir des expositions autour de la culture et les traditions. Puis, samedi, de 9h30 à 17h, les visiteurs seront accueillis lors de portes ouvertes.
Pamandzi ou Bouyouni, le choix se fera en 2023

Un nouveau dossier de présentation sur le projet de la piste longue à Mayotte vient d’être publié par la direction générale de l’aviation civile (DGAC). Ce huitième volet porte sur la réalisation d’études complémentaires sur le site alternatif d’implantation de Bouyouni – M’tsangamouji. Christophe Masson, délégué à la piste longue de l’aéroport de Mayotte, détaille les enjeux.

Flash Infos : Les travaux préparatoires continuent d’être menés pour le projet de piste longue à Mayotte. Quelles sont les dates-clé pour les mois et années à venir ?
Christophe Masson : Concernant les dates-clé, sur 2023, il y a deux éléments principaux, en lien avec la présentation des deux derniers dossiers. La première chose concerne le site de Pamandzi, où nous allons mener toutes les études complémentaires qu’il nous reste à faire. Nous avons terminé toutes les études à faire en rapport avec la piste à proprement dit, ce qui nous a conduit au choix du scénario n°2. Maintenant, il reste les études liées à toutes les infrastructures à créer pour le transport des matériaux, ceux issus de Grande-Terre, mais aussi ceux de Petite-Terre. Le dossier nous montre qu’il faudra créer une déviation sur la route nationale, ainsi que des voies de chantier et des installations portuaires sur les deux îles.
Également au cours de 2023, nous allons faire toutes les études sur le site alternatif de Bouyouni – M’tsangamouji. La première grande échéance est prévue en fin d’année, où nous disposerons de toutes les études relatives à Petite-Terre et à Grande-Terre, nous pourrons alors choisir l’emplacement de la piste longue. L’étape suivante, c’est 2024, où nous rentrerons dans le processus d’utilité publique, quel que soit le site choisi. Ensuite, viendra le début des travaux en 2026.
F.I. : Un nouveau dossier portant sur les études du site de Bouyouni/M’tsangamouji vient de paraitre. Pour quelles raisons un nouveau site potentiel d’implantation de la piste est en étude ?
C.M. : Nous avons une obligation de justifier l’étude d’impact de l’implantation de la piste longue. Outre cette obligation juridique, c’est aussi une réponse que l’on souhaitait apporter aux Mahorais(e)s qui pose la question de « pourquoi ne pas faire la piste longue en Grande-Terre ? » avant même que l’on évoque le site alternatif du nord. Cette interrogation revenait régulièrement dans les rencontres.
Aujourd’hui, nous ne sommes pas capables d’éliminer ce site. Il y a des inconvénients fonciers, notamment agricoles, mais il peut proposer des avantages. C’est une étude nécessaire, qui montrera que toutes les études auront été faites pour choisir le meilleur site.
F.I. : Ce site dans le nord de Grande-Terre pourrait présenter des avantages. Lesquels sont-ils ?
C.M. : Ce que nous pouvons dégager aujourd’hui, par rapport au site de Pamandzi, c’est que le site de Grande-Terre est dans une zone beaucoup moins urbanisée, avec moins d’impact sonore, moins de poussière, notamment pour les habitants. Il est situé dans un secteur moins exposé à des risques naturels, celui de l’aéroport étant l’un des plus exposés avec le nouveau volcan.
L’autre élément, c’est que nous pressentons que ce site permettrait d’offrir un potentiel développement, notamment sur la longueur de la piste, celle de Pamandzi ne pouvant dépasser 2.600 mètres et aussi offrirait plus de surface économique en lien avec l’aéroport. Il semblerait que ce site présente peu de forts enjeux environnementaux. En revanche, il y a de fortes chances que nous rencontrions des espèces protégées et nous devons arriver à quantifier les impacts sur la faune et la flore et à les comparer avec le site de Pamandzi. Mais tous ces éléments, nous devons les vérifier au travers des études qui vont permettre de faire une comparaison solide entre les deux sites.
F.I. : Est-ce que les nouvelles études menées impacteront le planning prévisionnel, notamment sur les études déjà menées en Petite-Terre ? De plus, quelle est la répercussion sur le coût du projet ?
C.M. : Sur le calendrier, il n’y aura pas d’impacts car nous réalisons les études nécessaires de Bouyouni en parallèle de la fin des études d’acheminement des matériaux. Il n’y a donc pas de décalage de calendrier. Nous avons déjà identifié tous les thèmes des études à approfondir et nous n’allons pas attendre fin 2023 pour diffuser tous les éléments d’études. Les différents éléments de comparaison seront publiés au fur et à mesure de l’année.
Concernant le coût, nous ne pouvons pas dire si ce site alternatif coutera plus ou moins cher, ni donner d’estimation. Sur le site de Pamandzi, le coût est passé de 250 millions à 550-700 millions d’euros, car nous sommes extrêmement contraints par les risques naturels et l’acheminement des matériaux. Sur celui du nord, pour le moment, nous ne connaissons pas précisément la nature des matériaux et si l’on pourra s’en servir. Ce que l’on sait, c’est qu’il y aurait moins de contraintes.
F.I. : En comparant les deux sites d’implantation envisageables à ce jour, quelle est la probabilité pour chacun d’entre eux de voir naitre la piste longue ?
C.M. : Pour le moment, nous sommes à 100 % pour le site de Pamandzi, les études ont montré la faisabilité avec des conditions. Maintenant, sur le site de Bouyouni, nous avons des vérifications à réaliser avant de connaitre la faisabilité, notamment sur les matériaux. C’est difficile de s’engager et de donner un pourcentage réel.
Une présence régulière sur Grande-Terre
En complément de la Maison du projet en Petite-Terre, l’équipe du maître d’ouvrage va augmenter sa présence sur Grande-Terre et des rencontres seront organisée au travers de l’île. Dans cet optique, des stands itinérants seront tenus tout au long de l’année, où chacun pourra aller à la rencontre du délégué à la piste longue. L’objectif de ces rencontres, « n’est pas simplement d’informer, mais aussi de faire participer le public et les riverains pour avoir leurs retours sur nos prévisions », note Christophe Masson. Le délégué souhaite également « aller vers les jeunes, car ce sont eux qui participeront à la construction ou en tout cas, ce sont eux qui utiliseront l’aéroport. C’est donc important d’avoir leur retour ».
« Est-ce que je me vois à la télé ? » : état des lieux de l’audiovisuel mahorais

Le Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement de Mayotte (CCEEM) a présenté, ce jeudi 26 janvier, son rapport intitulé « État de la communication visuelle à Mayotte ». L’occasion de faire l’état des lieux du paysage médiatique et audiovisuel du département.
« L’audiovisuel à Mayotte vient de très loin ! », se remémore Rastami Spélo, vice-président du Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement de Mayotte (CCEEM). « La télévision, arrivée tardivement – en 1986 – diffusait en différé des programmes qui arrivaient par avion de la Réunion sur des cassettes VHS ! ». Autour de la table, les plus jeunes ne peuvent qu’imaginer « le drap blanc tiré près du marché de Mamoudzou », sur lequel étaient alors projetées les émissions… Dans ses locaux à Cavani, le CCEEM présentait officiellement ce jeudi matin son rapport « État de la communication audiovisuelle à Mayotte », un livret d’une centaine de pages à la présentation soignée, adressé à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) – ex CSA – et au Conseil départemental de Mayotte. Élaboré pendant un an et demi, fruit de plusieurs dizaines de témoignages d’acteurs du milieu, le rapport se présente comme un état des lieux de l’audiovisuel mahorais, et un outil de conseil aux services opérationnels pour un impulser des politiques favorables à son développement.
Historiquement, télé et radio sont des « vecteurs de cohésion sociale » à Mayotte. « Quand la radio venait au village, personne n’allait au champ, c’était l’événement ! », raconte Rastami Spélo. Le numérique rebat les cartes. A l’heure des réseaux – dits – sociaux, les Mahorais n’ont jamais été aussi déconnectés de leurs médias, constate le CCEEM. « Est-ce que je me vois à la télé ? C’est la question ! », lance le vice-président. « Alors oui, pendant le ramadan, on voit du debaa, du chigoma à la télé… mais on n’en parle pas vraiment en profondeur. […] Il va falloir revoir la façon de montrer notre culture ! » En écho à ces mots, le rapport préconise par exemple de « lutter contre [la] folklorisation de la culture mahoraise » et de « proposer à la réflexion de la population […] des créations et débats sur les ressorts de la culture et de l’identité mahoraise ».
Développer la production locale
Pour cela, il s’agira notamment de stimuler le « tissu de production audiovisuelle indépendant de l’île », pour l’heure « très faible ». « A la Réunion, on a toute une politique : on attire les réalisateurs extérieurs en mettant à leur disposition du matériel de pointe, et on forme des talents locaux », compare Bacar Achiraf, également vice-président du CCEEM et premier représentant du Comité territorial de l’audiovisuel (CTA) Mayotte/Réunion de 1998 à 2018.
« L’idée du rapport, c’est ça ! On apporte le débat sur la table, pour que les acteurs s’approprient les problématiques. » Distribué depuis fin novembre, et remonté aux oreilles du Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER), le rapport a permis le déblocage de plusieurs dizaines de milliers d’euros de subventions pour certaines radios associatives de l’île – telles que Chiconi FM, Dziani FM ou encore RMV, rapporte ainsi Permale Coumarene, le président de la Fédération des radios associatives de Mayotte (Fram).
Le centre-ouest de Mayotte expérimente le projet alimentaire territorial

Mettre en place une politique alimentaire locale, tel est l’objectif de la communauté de communes du centre-ouest (3CO). Ce jeudi 26 janvier, elle réunissait 70 acteurs locaux pour définir des priorités sur le territoire et imaginer des actions.

Alors que les projets de territoire pour une alimentation plus durable se multiplient en métropole, les collectivités du 101e département ne s’étaient pas encore saisies du sujet. C’est désormais chose faite. La communauté de communes du centre-ouest (3CO) a été sélectionnée dans le cadre de l’appel à projets du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation pour mettre en place son projet alimentaire territorial. Ce jeudi 26 janvier, des représentants du groupement d’agriculteurs, de l’agence régionale de santé (ARS), des nutritionnistes, des formateurs du lycée agricole ou encore des membres de la direction des affaires culturelles étaient présents au pôle d’excellence rural de Coconi pour plancher sur l’alimentation de demain. « On a un public volontairement très large parce que c’est une question très vaste. Le but, c’est que les gens en parlent ensemble, parce que tout le monde est concerné », estime Solène Raoul, animatrice projet alimentaire territorial au sein de la 3CO. Santé, environnement, gastronomie, éducation, circuits courts… Toutes les thématiques peuvent ainsi être abordées à travers une question volontairement large : « comment se nourrira-t-on en 2050 ? »
Production locale, diminution des pesticides…
Par petits groupes, les 70 participants du premier forum de l’alimentation ont fait émerger plusieurs sujets. « A notre table, nous avons parlé de production et d’alimentation locale, d’amélioration de la qualité en diminuant l’usage des pesticides mais aussi d’éducation à la santé pour limiter les risques d’obésité ou de valorisation de l’agriculture en permettant aux agriculteurs de monter en compétences et en leur assurant de meilleurs revenus », énumère Martin Lescot, représentant du groupe d’actions locales du territoire Ouest Grand Sud.
L’objectif, en début de matinée, était en effet de faire émerger les principaux thèmes du projet alimentaire. « Nous allons retenir environ huit catégories puis les groupes se reformeront afin de se concentrer sur un domaine particulier et proposer différentes actions », explique Solène Raoul. A l’issue de cette journée, les acteurs du territoire pourront se réunir en groupe de travail afin d’avancer sur ces thématiques précises et déployer différentes actions. « On peut envisager de mettre en place des ateliers sur les produits locaux au sein des écoles par exemple », souligne l’animatrice. « A terme, l’idée est de faire participer les habitants, les enfants… Les actions seront ouvertes à tous. »
Deux autres projets sur l’île
Pour la collectivité, l’enjeu est en effet de mettre en place une politique alimentaire locale en suscitant une gouvernance territoriale. « La 3CO a des compétences mais les mairies aussi. La finalité est de mettre tout le monde autour de la table pour réfléchir à un projet commun. »
Financé par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, le projet alimentaire territorial est également soutenu par l’Ademe, le groupe d’actions locales ouest grand sud et le conseil départemental.
Sur l’île, deux autres projets de ce type devraient bientôt voir le jour. L’un au sein de la communauté de communes du Sud, l’autre porté par la Cadéma (communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou).
La Deal prend une dimension maritime

Il faudra dire dorénavant direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte (Dealm). En effet, depuis le 1er janvier dernier, l’unité maritime passe sous le giron du service de l’État qui réalise et supervise l’aménagement du territoire. Explications avec son directeur, Olivier Kremer.

Flash Infos : Qu’est-ce que le passage de Deal en Dealm va changer ?
Olivier Kremer : C’est une capacité offerte de pouvoir couvrir l’ensemble du territoire. Rassembler les services existants avec la partie maritime va nous permettre de travailler sur les dossiers, notamment sur la gestion du domaine maritime, que ce soit le littoral, les mangroves et le lagon.
Le saviez-vous❓
Depuis le 1er janvier 2023, la DEAL est devenue la DEALM, la Direction de l’#Environnement, de l’#Aménagement, du #Logement et de la #Mer. pic.twitter.com/bpiR7XkKaC— Préfet de Mayotte (@Prefet976) January 20, 2023
F.I. : Comment l’Unité maritime fonctionnait auparavant ?
O.K. : En métropole, chaque département ayant un littoral a une DDTM (direction départementale des territoires et de la mer). C’est aussi le cas en Guyane avec la DGTM. A La Réunion, ils ont plutôt la direction de la mer sud de l’océan Indien (DMSOI). C’est d’elle dont dépendait l’Unité maritime de Mayotte. Ça rendait les délais sur certains dossiers plus longs. D’où le décret de novembre 2020 (appliqué depuis le 1er janvier 2023) qui crée la Dealm.
F.I. : Concrètement, ça donne quoi ?
O.K. : L’unité maritime intègre complètement la Dealm. Quand ses membres étaient parfois présents pour des dossiers les concernant, ils assistent maintenant à chaque réunion. Le chef du service devient d’ailleurs adjoint au directeur de la Dealm. Sur le terrain, pour les pêcheurs, tout ce qui est formation, agrément et contrôle, tout reste comme avant. C’est également le cas pour l’accompagnement et la gestion des crédits européens.
F.I. : Les effectifs restent les mêmes ?
O.K. : Oui, il y a 28 agents qui sont répartis sur deux sites, Dzaoudzi et au port de Longoni. On doit être sur du moitié-moitié. Il n’y a qu’un seul agent qui va rester rattaché à la direction de la mer, celui en charge de l’inspection des bateaux. Ses missions ne rentrent pas dans le cadre du décret.
La route de Chirongui dans les priorités
L’arbitrage n’est pas encore finalisé pour les travaux de cette année 2023, mais la route qui traverse le centre de Chirongui est « une priorité », estime le directeur de la nouvelle Dealm. Pour rappel, cette dernière a en charge les routes nationales uniquement. Pour éviter de générer les embouteillages à cause d’un passage limité sur une voie au lieu de deux, les travaux du centre-ville se feront de nuit.
Côté Dzoumogné, le chantier du rond-point à l’entrée du village « avance bien ». Les entreprises y sont en phase de pré-chargement, c’est-à-dire que tous les matériaux sont acheminés pour réaliser la déviation qui permettra d’éviter le bourg pour rejoindre le nord de Mayotte. Elle est toujours prévue pour « fin 2024 ». « On fait tout pour tenir les délais », promet Olivier Kremer. Une fois la déviation finalisée, le pont de Dzoumogné installé en octobre 2022 sera démonté. Un autre avec deux fois une voie le remplacera.