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Thani Mohamed Soilihi, sénateur mahorais

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Le sénateur Thani Mohamed Soilihi (Renaissance, ex-LREM) fait déjà campagne en espérant une réélection en septembre 2023.

Retrouvez l’intégralité du classement des 30 personnalités les plus influentes de Mayotte dans le Mayotte Hebdo n°1026, paru ce vendredi 13 janvier. Ce jeudi, vous pouvez lire l’interview et le portrait du deuxième du classement, le sénateur Thani Mohamed Soilihi.

https://www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/

Flash Infos : Centre éducatif fermé, augmentation des forces de l’ordre sur l’île, les idées que vous défendez semblent faire mouche cette année ?

Thani Mohamed Soilihi : C’est une année qui ressemble aux autres, on est enfin revenu à une année normale après la crise du coronavirus.  J’ai continué à me consacrer à mes travaux parlementaires et avancé sur des sujets qui me tiennent à cœur. Ça peut sembler parfois long, car je sais que les citoyens mahorais veulent des résultats tout de suite.

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Plusieurs propositions du sénateur ont été reprises par le gouvernement français. Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a ainsi annoncé un futur centre éducatif fermé sur l’île.

F.I. : Vous avez été l’un des acteurs de la loi Mayotte. Mise au placard en 2022, elle pourrait revenir sur la table, comme l’a laissé entendre Gérald Darmanin. Est-ce que ce sera pour cette année ?

T.M.S. : Je vais d’abord revenir sur l’échec de la première tentative. C’est la faute de tout le monde si on n’a pas réussi à y aboutir. Mais comme je le disais en novembre, il y a déjà des mesures qui sont prises sans cette loi. Tout n’est pas réductible à un texte. Les quatre nouvelles unités de gendarmerie, les forces de l’ordre supplémentaires, il n’y a pas eu besoin de loi. Ce que j’espère cependant, c’est qu’avec cette loi, on avance sur les volets social, sanitaire, économique et institutionnel. Sur ce dernier point, on doit passer à un mode de scrutin régional et avoir des élus en quantité suffisante pour assurer toutes les compétences nécessaires.

F.I. : Vous venez d’intervenir au cours d’un colloque consacré au foncier en outre-mer. Le sujet est-il toujours un cheval de bataille ?

T.M.S. : C’était très intéressant puisque ce sont les notaires de métropole qui étaient amenés à s’exprimer sur les indivisions en outre-mer. J’étais triplement réjoui, puisque je travaille sur ce sujet depuis que j’ai intégré la délégation d’outre-mer. C’est une bonne chose que le notariat de France se préoccupe de la question, même si ce n’est pas la première fois. Enfin, la présidente du la commission d’urgence foncière (CUF) est intervenue et celle-ci commence devenir un modèle pour les autres départements. Tous ces échanges pourraient se traduire ensuite en texte de loi.

 F.I. : Justement, seriez-vous prêts à rédiger une nouvelle loi sur le sujet ?

T.M.S. : J’attends d’abord l’état des lieux. Mais oui, je suis prêt à dégainer si besoin. Cependant, j’ai toujours privilégié le véhicule le plus rapide. Je ne cherche pas forcément à voir une loi à mon nom. On peut très bien avancer par des amendements.

 F.I. : Année des sénatoriales oblige, confirmez-vous votre candidature ?

T.M.S. : Je serai candidat. J’ai même commencé ma campagne. Je n’ai pas pour habitude de m’y prendre au dernier moment.

 F.I. : Étant du même bord politique que le gouvernement, vous semblez être l’interlocuteur privilégié sur l’île.

T.M.S. : J’assume de soutenir le président de la République. Je ne fais pas forcément sa campagne à Paris, mais plutôt à Mayotte. J’ai connu deux présidents de la République avant lui [N.D.L.R. Nicolas Sarkozy et François Hollande] et je pense sincèrement qu’Emmanuel Macron met les moyens sur la table pour donner une chance au développement de Mayotte. Ça ne veut pas dire qu’il faut se satisfaire de tout. Mais pour moi, les violences que connaît le territoire sont une conséquence de l’inaction précédente. Je n’oublie pas non plus des problèmes de l’eau et de l’éducation. Mais quand une bombe explose, est-ce que le responsable est celui présent à ce moment-là ou celui qui a allumé la mèche ? Pour ce qui est du rôle d’interlocuteur privilégié, ça me va très bien. J’assume pleinement.

F.I. : Du fait de cette proximité, est-ce que vous pourriez devenir ministre des Outre-mer ?

T.M.S. : Je ne pourrais pas vous répondre, je fais le boulot. Quand j’ai commencé mon premier mandat, et même mon second, je ne pensais pas devenir vice-président du Sénat (de 2017 à 2020). Je suis dorénavant vice-président de la commission des lois et les collègues m’ont fait l’honneur d’intégrer le comité de déontologie du Sénat.

 F.I. : Que souhaitez-vous aux Mahorais pour la nouvelle année ?

T.M.S. : Au-delà des vœux classiques de santé et de prospérité, il y a une chose qui exaspère la population mahoraise, c’est le yoyo des violences. C’est-à-dire qu’elles reviennent de façon incessante. Ça joue sur le moral des autres. Ça serait un soulagement qu’il n’y ait plus d’actes de violence. On sait très bien que qu’elles réapparaissent quand les chefs de bandes sortent de prison, alors que je pense qu’on a les moyens d’anticiper.

Cinquante ans de Sada et onze ans de Sénat

À Sada, la politique n’est jamais loin. Thani Mohamed Soilihi en est l’exemple même. Voilà onze ans que l’avocat originaire du sud est sénateur du territoire mahorais. D’abord socialiste, il a rejoint La République en marche au moment où Emmanuel Macron arrive au pouvoir. Un choix payant puisque, apprécié par le pouvoir en place, il a gravi les échelons et a pu prendre, de 2017 à 2020, un poste de vice-président du Sénat dévolu à son parti. Apprécié du gouvernement, il est souvent loué pour son travail quand les ministres se déplacent sur l’île aux parfums.

L’homme toujours prompt à défendre son île n’a eu de cesse de travailler pour elle. En 2019, il est à l’origine du décret portant sur la limitation du droit du sol aux enfants dont au moins un parent est en situation régulière depuis trois mois sur le territoire. Il a également œuvré pour la loi Mayotte (qui comportait des mesures sur l’immigration, la santé, le social, la sécurité et les institutions) finalement mise au placard, avant l’élection présidentielle de 2022. Regrettant « un manque de communication », il espère que son travail sera repris cette année, comme l’a laissé entendre Gérald Darmanin, lors de sa dernière visite à Mayotte. Autre proposition à mettre à son actif, celle annoncée par Éric Dupond-Moretti sur un centre éducatif fermé en 2024. « Un outil nécessaire pour juguler la flambée de violences sur l’île », défend le Sadois.

À 50 ans, le parlementaire ne compte pas s’arrêter là et envisage de se représenter aux sénatoriales en septembre. « Si elles étaient aujourd’hui, je dirais que je suis candidat », nous a-t-il confié le 3 novembre, au cours de son dernier bilan annuel.

« Espérer suivre la croissance démographique, c’est effectuer les douze travaux d’Hercule »

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En amont de l’atelier international sur la résilience et l’équilibrage du département de Mayotte, du 29 janvier au 7 février, une réunion préparatoire a eu lieu ce mercredi 18 janvier sur le thème de la pression démographique. Totalement en visio-conférence, la réunion a permis à quelques élus locaux de donner leurs avis sur le sujet.

Dans une dizaine de jours, le travail préparatoire d’un an va déboucher sur l’atelier international sur la résilience et l’équilibrage du département (voir encadré), un événement très attendu par les élus pour les aider à construire le Mayotte de demain. Et sur l’île, il est difficile de penser à l’avenir sans aborder la question de la pression démographique, la population ayant doublé en vingt ans. Piloté par l’architecte-urbaniste Ning Liu et l’urbaniste Céline Rouy, le projet a donc intégré une table ronde sur le sujet, ce mercredi midi. La première explique que quatre thématiques ont été retenues. « La première est la jeunesse de la population. Elle représente l’avenir de Mayotte. La seconde est le besoin de logements neufs, sans oublier qu’il y a encore un très grand nombre de quartiers informels. La troisième est un enjeu plus récent puisqu’il s’agit du changement climatique. La dernière concerne l’économie et la création de l’emplois. On a déjà parlé de l’économie bleue et de l’économie digitale », rappelle-t-elle.

Mais sur la pression démographique, c’est davantage la parole des élus mahorais qui étaient attendus. Ancien député, Ibrahim Aboubacar a eu le privilège d’être le premier intervenant. « Espérer suivre la croissance démographique, c’est effectuer les douze travaux d’Hercule », clame celui qui dit « avoir une liberté de ton » depuis qu’il n’a plus de mandat. Il reprend le chiffre de l’Insee qui estime à 300.000 habitants la population vivant sur le territoire, sans oublier toutefois que des élus préfèrent celui de « 400.000 ». Parmi les grands défis, il évoque la natalité, les ressources naturelles et insiste : « la bataille de l’éducation et de la formation sont les clés pour tout le reste ».

Un rééquilibrage nécessaire

Tous ont relevé le besoin d’un rééquilibrage du territoire. Un tiers de la population et une très grande partie de l’activité économique de l’île se concentrent sur Mamoudzou, « sur le nord-est de Mayotte », précise Salime Mdéré. Le premier vice-président du Département a présidé la majeure partie de la table ronde avant de s’absenter pour une autre réunion. Ambdiwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, a défendu sa commune, faisant remarquer qu’il était « toujours heureux d’accueillir les 2/3 de Mayotte la semaine ou le week-end ». Il l’a également fait quand Ning Liu a demandé « comment faire face à ce problème d’insécurité ? ». L’élu a rappelé, comme lors des vœux de la ville, la semaine précédente, le renforcement de sa police municipale et l’éclairage public sur les grands axes.

Le maire de la plus grande ville du département est allé même plus loin sur la question de la démographie en invitant les participants à « ne plus se projeter » sur une hausse du nombre d’habitants (évalué entre 440.000 et 760.000 en 2050). Celui-ci prône davantage « une décroissance démographique », sans toutefois donner les moyens d’y arriver. « Notre territoire n’est pas extensible. Nous devons savoir comment contenir la croissance démographique », fait-il observer aux urbanistes et architectes plutôt à même de chercher des solutions d’aménagement que de se pencher sur la politique nataliste de l’île.

Des stratégies élaborées pour Mayotte

Cette table ronde, ainsi que celle de ce lundi prochain sur le changement climatique, est un travail préparatoire de l’atelier qui commencera le dimanche 29 janvier. Pendant dix jours, une douzaine de professionnels de l’urbanisme (architectes, urbanistes,…). vont plancher (en deux équipes) sur des stratégies à adopter sur le territoire pour lui garantir un avenir plus serein. Le 7 février, jour de clôture, un jury international sera amené à donner son avis sur les propositions. Organisé par l’association des Ateliers de Cergy, avec l’aide du conseil départemental pour cette édition, ce type d’événement a déjà eu lieu partout à travers le monde et accueille des professionnels du monde entier dorénavant.

Comores : Le président Azali Assoumani dit assumer l’exclusion des binationaux

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A une année des élections présidentielles et gubernatoriales, le parlement monocolore comorien a adopté une série de lois qualifiées de liberticides par une grande partie des opposants, notamment ceux qui détiennent d’autres nationalités étrangères, désormais interdits de briguer la magistrature suprême. Le président Azali entretient lui toujours le mystère sur sa candidature en 2024.

Le président Azali Assoumani a tenu sa toute première conférence de presse de l’année 2023, ce mardi, à Beit-Salam. L’occasion pour le chef de l’État comorien de revenir sur l’actualité nationale et internationale marquée surtout par la présidence de l’Union Africaine, poste que les Comores vont occuper pour une durée d’un an, à partir du mois de février prochain. Une consécration qui coïncide avec la tenue d’ici un an, de deux scrutins importants, à savoir l’élection du président de la République et celle des gouverneurs des îles. Azali Assoumani, qui tient encore le suspense quant à sa candidature de 2024, a émis le vœu de vouloir tirer les leçons du passé pour organiser des élections dans des meilleures conditions, invitant au passage ses opposants à venir y prendre part. Toutefois, cette main tendue suscite l’incompréhension. Depuis le mois décembre dernier, on assiste à l’adoption de plusieurs lois qui risquent de mettre des bâtons dans les roues aux potentiels candidats. Le texte qui est sur toutes les lèvres est celui qui interdit aux binationaux de se présenter à la course présidentielle. Pour briguer la magistrature suprême, il faut désormais être comorien de souche, selon une loi votée par les députés majoritairement acquis au parti présidentiel. Une disposition qu’Azali Assoumani assume, citant l’exemple des États Unis qui n’autorisent pas les binationaux à accéder à la Maison blanche. La même loi sur les modalités d’élection du président de la République instaure un système de parrainages.  Ces changements des règles du jeu à l’approche des échéances électorales de 2024 serviront à assurer à l’actuel président sa réélection accusent les opposants. La plupart d’entre eux installés en France se sentent visés par ces batteries de lois.

Sur ce volet diplomatique, le prochain président de l’UA, reste convaincu que l’archipel dispose des épaules pour diriger l’institution panafricaine. « Je me suis déjà entretenu avec mon homologue sénégalais, Macky Sall.  J’appelle donc à l’unité de tous les Comoriens car tout le monde aura son rôle à jouer y compris les médias comoriens », a déclaré, le président du pays, ce mardi. Il n’a en revanche pas souhaité décliner son agenda ni dévoiler les points du programme qu’il comptait mettre en œuvre une fois à la tête de l’Union Africaine. Il dit attendre d’abord son investiture.

Attouchements à l’ORTC

 Lors de ce point de presse, les journalistes ont saisi cette opportunité pour interpeller leur conférencier en lui posant certaines questions relatives à la vie quotidienne des Comoriens. Ces derniers subissent depuis plusieurs mois de plein fouet une inflation extraordinaire. Aucun produit de consommation n’est épargné, surtout les produits carnés à l’instar des ailes de poulet très consommées. Pire, les notes et arrêtés signés par les autorités pour encadrer les prix ne sont pas respectés. Le consommateur n’a d’autre choix que de se soumettre pour éviter de mourir de faim.  En réponse à ces doléances, le locataire de Beit-Salam a promis d’apporter des solutions. Les fonctionnaires ont déjà obtenu une augmentation de leurs salaires a-t-il fait valoir. Un déploiement des forces publiques pour veiller au respect des prix a également été annoncée. Le bémol souvent de ces genres d’opérations, c’est qu’elles ne durent que quelques jours au grand dam de la population qui se retrouve livrée à elle-même. Présent à Beit-salam, le syndicat des journalistes comoriens (SNJC) n’a pas oublié d’énumérer les difficultés auxquelles les médias sont confrontés. Dans son discours de vœux, la vice-présidente du SNJC, Adjouza Abouheir, est revenue par exemple sur les cas d’harcèlements et attouchements dont sont victimes certaines journalistes de l’office de radio et télévision des Comores (ORTC). Un responsable de la télévision nationale userait de son pouvoir pour exiger certaines faveurs sexuelles en échange de promotions.

Des révélations qui ont fait réagir le président Azali Assoumani, lequel a souligné que l’endroit n’était pas le lieu approprié pour faire part de telles revendications avant d’appeler les victimes à porter plainte. Reste à savoir si une enquête sera ouverte ou pas. L’affaire risque en tout cas de faire grand brui

Préfecture et Mamoudzou en « reconquête foncière » à Doujani 3

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Le quartier Doujani 3 a commencé à être décasé, ce mardi. L’opération, qui concerne 160 maisons en tôle et en dur, s’effectue sur deux jours. Presque 500 personnes vivaient dans ce secteur situé entre les villages de Doujani et Passamaïnty.

Les derniers matelas émergent des cases en tôle, les sacs sont portés à la va-vite devant les gendarmes mobiles qui attendent les ordres. Les familles avaient été prévenues ces dernières semaines du décasage, mais beaucoup étaient encore présentes, ce mardi matin, dans les baraques étalées sur la colline entre Doujani et Passamaïnty. Selon l’enquête sociale réalisée par l’Acfav, 467 habitants composeraient ce quartier informel qui couvre une cinquantaine d’hectares. Quelques-uns ont déjà quitté les lieux. Les autres ramassent leurs affaires, puis suivent à distance l’opération commencée à 6h15. Les premières pelleteuses arrivent, elles, une demi-heure plus tard et abbatent les premiers murs pour se frayer un chemin vers le haut. Gendarmes et policiers (voir encadré) suivent de très près les machines, ainsi que les agents d’Électricité de Mayotte venus enlever les raccordements.

123 personnes ont accepté un relogement

Le décasage, préparé depuis un an, a été freiné par des recours, ces derniers mois. « On les a tous gagné », rappelle Daniel Gros. Le représentant de la Ligue des droits de l’homme est loin de s’en satisfaire. Ce qui l’attriste ce matin, c’est que les personnes à reloger sont emmenés le matin même, au milieu des départs précipités. Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, ne partage le même avis. Celui-ci défend « avoir mis à l’abri 120 personnes, ce matin. On a soit proposé du logement soit de l’hébergement, ça dépend des situations ». « Il a été commencé en amont de l’opération. Mais vous savez très bien que si on fait ça trop en amont, le quartier est à nouveau occupé. » Selon l’enquête sociale, 123 personnes ont effectivement accepté un relogement. Les autres ont soit refuser de répondre soit décliner un hébergement ailleurs qui ne serait que temporaire.

Pour le préfet de Mayotte, « 160 cases sont démolies » à Doujani, ce jour-là. Un autre décasage est d’ores et déjà prévu à « Koungou ». « Depuis le mois de septembre, onze mairies de Mayotte m’ont saisi pour mettre en œuvre des décasages. On va travailler avec elles », prévient-il.

Une zone dans le viseur de la municipalité

Arrivé en même temps que le préfet, le maire de Mamoudzou est rapidement monté sur les hauteurs pour regarder le quartier jonché de tôles.  Les terrains, qui appartiennent à des privés et à la collectivité, sont au cœur d’un projet municipal. « L’enjeu à Doujani, c’est que nous sommes sur une zone d’aménagement concerté (ZAC). Demain, l’ambition de la mairie est de faire de Doujani le premier quartier connecté de Mayotte. Cela nécessite de reconquérir le foncier », indique Ambdilwahedou Soumaïla. L’élu rappelle qu’une opération de 1.000 logements est prévue à Doujani, tout comme « deux salles de cinéma », « un gymnase » et « des écoles ».


Est-ce que l’opération du jour ne va pas repousser encore le problème ailleurs. Les jeunes qui regardent d’un mauvais œil les travaux de démolition ne sont pas loin de le penser. « Ce sont nos maisons. On va aller où maintenant ? », déplore l’un d’eux. « Il faut qu’on arrive à maîtriser notre foncier. Chacun à notre niveau doit le faire. […] On ne doit plus subir l’aménagement. Il convient de changer de paradigme », défend le maire, qui veut réunir les élus et les institutions au cours de prochaines « Assises de la reconquête foncière ». Celui-ci est interpellé quelques minutes plus tard par une jeune femme. « Il est où mon relogement monsieur le maire ? », lance-t-elle, alors que l’élu redescend vers le bas du quartier épargné jusque-là par les pelleteuses.

 

26 étrangers en situation irrégulière expulsés

Gendarmes mobiles, Raid, police aux frontières, municipale et nationale, les forces de l’ordre étaient en nombre, ce mardi matin. Quelques pierres ont volé, mais les hommes du Raid et des gendarmes mobiles ont vite investi les hauteurs. La présence de la police devrait rester importante ce mardi soir pour éviter des heurts en réaction au décasage.

Comme l’a rappelé le préfet, il reste très peu d’étrangers en situation irrégulière au moment de l’opération. Selon nos informations, « 26 étrangers en situation irrégulières ont été interpellés au cours de trois opérations ayant eu lieu dans les semaines précédentes ».

Le Département « à pied d’œuvre pour porter inlassablement la voix de Mayotte »

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Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte a présenté les vœux de l’année 2023, ce mardi après-midi, sur le parking de l’Alpa Joe. Cela lui a permis de faire un clin d’œil à l’ouverture récente du cinéma.

Ce mardi après-midi, c’était au tour du conseil départemental de Mayotte de se prêter au jeu de la cérémonie des vœux. Réalisé pendant deux années virtuellement, l’événement s’est déroulé sur le parking du cinéma Alpa Joe à Mamoudzou, « un véritable symbole du renouveau d’un équipement très attendu. Je ne pouvais manquer ce clin d’œil au 7e art », note le président du conseil départemental en préambule. Après un temps de retrouvailles, Ben Issa Ousseni a recensé les projets passés et futurs du territoire. 

C’est un constat, l’année écoulée a été marquée par un haut niveau de violence. « Avec cette violence quotidienne, l’attractivité du territoire s’en trouve affectée », se désole le président. Face à cela, le Département continue d’agir notamment sur la question des transports scolaires, avec un budget de 43 millions d’euros annuels consacrés à ce dossier. « Parce que nul ne peut accepter de laisser quelques fauteurs de troubles terroriser les élèves, les chauffeurs ou endommager les matériels de transports », déclare l’élu.  

La question des déplacements et de la mobilité sur le territoire est également au cœur des préoccupations. « On ne peut pas accepter que les habitants mettent trois à quatre heures pour se rendre au travail quotidiennement », souffle le chef de la majorité départementale, qui a lutté un bon moment sans ses lunettes pour lire son discours. Les projets pour résoudre cette problématique sont nombreux. En effet, les dossiers évoqués portent sur les gares maritimes, le contournement de Mamoudzou par le haut ou encore le déploiement du Caribus à l’échelle du territoire de la Cadéma (Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou). En plus de ces projets, vient s’ajouter le sujet de la déconcentration du lieu de travail dans le chef-lieu, toutes ces perspectives « sont autant de pistes qui doivent avancer de façon très concrètes », confirme le président.  

Pouvoir d’achat et Jeux des Iles 

En 2022, le pouvoir d’achat des Mahorais(e)s a été l’une des thématiques travaillées par le conseil départemental. « Nous avons agi concrètement pour le pouvoir d’achat des habitants de l’île », explique Ben Issa Ousseni. Cela s’est traduit par notamment la réduction appliquée sur les prix de l’essence. En complément, la fiscalité départementale a été diminuée depuis le 1e décembre, pour une durée de six mois. « Cette mesure est renouvelable une fois, pour une durée de six mois supplémentaires », ajoute-t-il.  

Au cours de l’année passée, Mayotte s’est également positionnée en tant que candidate à l’organisation à la douzième édition des Jeux des îles de l’océan Indien pour 2027 (Retrouvez le numéro 1023 du Mayotte Hebdo sur ce sujet). Ce grand moment sportif pour la région est, pour Ben Issa Ousseni, « un formidable accélérateur du développement de nos équipements et infrastructures ». L’accueil de ces jeux, représenterait un « véritable levier » et une mise en avant du « mouvement sportif » de l’île. Le dossier de candidature devait d’ailleurs être bouclé avant la fin de l’année. 

L’année passée a vu la reprise des grands rendez-vous culturels, associatifs ou encore institutionnels au travers du territoire mahorais, mais aussi l’inscription du maoulida shengué au patrimoine immatériel national de l’Unesco. Ces différents événements ont pu faire rayonner le 101e département au-delà de ses frontières. Maintenant, « 2023 est désormais là et nous sommes à pied d’œuvre pour porter inlassablement et partout la voix de Mayotte avec celles et ceux se reconnaissent dans ce combat », lance fièrement le président de la collectivité. 

Des personnalités mahoraises récompensées

Cette cérémonie des vœux a également été l’occasion pour le conseil départemental de mettre à l’honneur « des personnalités qui ont porté haut la voix de Mayotte », affirme Ben Issa Ousseni. Ce sont donc trois ambassadeurs qui ont été distingués par le président du conseil départemental. En premier lieu, Géniale Attoumani, qui est la première journaliste de Mayotte à présenter le journal dans un média national. Feyçoil Mouhoussoune est également nommé ambassadeur pour la création du premier data center. « Cet entrepreneur a mis Mayotte sur les rails de la modernité », fait remarquer le président du Département. La troisième personnalité est la chanteuse Zily. En parallèle, le docteur Martial Henry a également été honoré dans la matinée « au nom du département et de Mayotte pour tous les services qu’il a rendus et qu’il rend à notre territoire », concède Ben Issa Ousseni. Alors que les Jeux des Iles approchent, le sprinteur mahorais Kamel Zoubert a aussi été récompensé. Le récent vainqueur du 200m du meeting des Volcans (Puy-de-Dôme) a reçu des nouvelles chaussures des mains de Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente du Département en charge des sports.

La fonction publique territoriale planche sur la loi de finances 2023

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La délégation de Mayotte du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) organise ce mercredi de 8h à 16h à Doujani une journée d’information visant à mesurer les impacts des mesures de la loi de finances 2023 sur toutes les catégories de collectivités territoriales dans le cadre de l’élaboration des budgets 2023. Au programme, plusieurs axes de réflexion : sur l’encadrement de la dépense publique locale, la poursuite de la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), ou encore sur la création d’un « Fonds Vert » permettant le cofinancement de projets en lien avec la transition énergétique.

Ce mercredi, une conférence sur le même thème, destinée aux cadres dirigeants territoriaux et élus locaux, sera déroulera au restaurant « Le Passamaïnty Lodge » de 17h à 19h.

Une cargaison illégale de 3,5 tonnes de poissons arrêtée au large de Mayotte

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Une opération inter-administrations d’envergure, réunissant l’unité littorale des affaires maritimes (ULAM 976), la direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer (DEALM), la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF), la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS) et la gendarmerie nationale a eu lieu dans le secteur de la pêche, ce vendredi 13 janvier. Les agents de contrôle de l’ULAM ont signalé l’absence de titre de sécurité d’un navire et la présence de matériel de sécurité incomplet et obsolète. Après avoir été sollicité par la brigade côtière de la gendarmerie nationale suite au contrôle en mer d’une barque de pêche immatriculée à Mayotte. Les premières observations menées par la DEALM ont permis d’attester le transport de produits de pêche maritime provenant d’une activité clandestine et illégale. Les indices conduisent à l’hypothèse d’un avitaillement en produits de la pêche achetés et congelés à Madagascar et vendus sur l’île comme issus de la pêche locale, la quantité de poissons saisies s’élève à 3,5 tonnes. La DAAF a quant à elle contrôlé les conditions de conservations et effectué une analyse sanitaire des poissons. Cette pratique illicite met en danger la sécurité des individus embarqués, ainsi que le développement durable de la filière de pêche sur l’île au lagon et se caractérise par une addition d’un certain nombre d’infractions graves relevant du code rural de la pêche maritime ou du code des transports et du travail. La préfecture de Mayotte rappelle que tout propriétaire de navire engagé dans une activité de ce genre s’expose à de lourdes sanctions devant le tribunal judiciaire de Mamoudzou.

Assises du logement outre-mer : une cinquième édition à Chirongui

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À partir de ce mercredi 18 janvier, a lieu la deuxième édition de « Premières dents, j’en prends soin avec la PMI » (Protection maternelle et infantile). Pour cela, l’Union Française pour la santé bucco-dentaire (l’UFSBD) en collaboration avec l’Agence régionale de santé (ARS) et le conseil départemental de Mayotte, souhaite poursuivre la sensibilisation des parents à l’hygiène bucco-dentaire des tout-petits.

Lors de la première édition de la campagne « Muswaki wa mwana zaza » (brosse à dent de bébé) en français, près de 95% de baby brosses ont été distribuées dans les PMI qui était concernées par l’opération, soit 10.000 brosses à dents à doigt. Grâce au succès de cette première action, pour l’année 2023, les PMI de Mramadoudou et de Kani-Kéli se sont ajoutées au dispositif. C’est donc une couverture totale du territoire, via les 17 PMI.

Les Mahorais peuvent donc se rendre dans l’une des PMI de l’île où un.e professionnel.le de santé les recevra, expliquera tout sur l’hygiène bucco-dentaire des enfants et remettra une première brosse à dents. Celle-ci se fixe sur le doigt du parent qui pourra alors procéder à un nettoyage tout en douceur de la bouche du bébé. Les conseils rapportés par le ou la spécialiste de santé aideront aussi à lutter ou éviter la « carie précoce de l’enfant » à votre bébé. Maladie sévère qui touche souvent les jeunes enfants de l’île, elle se forme sur les dents des enfants qui s’endorment avec un biberon contenant une boisson sucrée dans la bouche. Il est donc préconisé de nettoyer les dents du bébé dès l’apparition de ses premières dents de laits, deux fois par jour et au coucher. Et si les dents sont déjà abimées, vous devez consulter un expert au plus vite.

Une campagne de lutte et de sensibilisation pour l’hygiène buccal des tout-petits

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À partir de ce mercredi 18 janvier, a lieu la deuxième édition de « Premières dents, j’en prends soin avec la PMI » (Protection maternelle et infantile). Pour cela, l’Union Française pour la santé bucco-dentaire (l’UFSBD) en collaboration avec l’Agence régionale de santé (ARS) et le conseil départemental de Mayotte, souhaite poursuivre la sensibilisation des parents à l’hygiène bucco-dentaire des tout-petits.

Lors de la première édition de la campagne « Muswaki wa mwana zaza » (brosse à dent de bébé) en français, près de 95% de baby brosses ont été distribuées dans les PMI qui était concernées par l’opération, soit 10.000 brosses à dents à doigt. Grâce au succès de cette première action, pour l’année 2023, les PMI de Mramadoudou et de Kani-Kéli se sont ajoutées au dispositif. C’est donc une couverture totale du territoire, via les 17 PMI.

Les Mahorais peuvent donc se rendre dans l’une des PMI de l’île où un.e professionnel.le de santé les recevra, expliquera tout sur l’hygiène bucco-dentaire des enfants et remettra une première brosse à dents. Celle-ci se fixe sur le doigt du parent qui pourra alors procéder à un nettoyage tout en douceur de la bouche du bébé. Les conseils rapportés par le ou la spécialiste de santé aideront aussi à lutter ou éviter la « carie précoce de l’enfant » à votre bébé. Maladie sévère qui touche souvent les jeunes enfants de l’île, elle se forme sur les dents des enfants qui s’endorment avec un biberon contenant une boisson sucrée dans la bouche. Il est donc préconisé de nettoyer les dents du bébé dès l’apparition de ses premières dents de laits, deux fois par jour et au coucher. Et si les dents sont déjà abimées, vous devez consulter un expert au plus vite.

Football : El Fardou Ben Nabouhane signe à l’Apoel Nicosie

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Auteur de six belles saisons à l’Étoile rouge de Belgrade et même naturalisé serbe, l’attaquant de poche El Fardou Ben Nabouhane change de championnat au cours de ce mercato. Le capitaine de l’équipe des Comores, originaire de Passamaïnty et formé au RC Barakani, a signé en première division chypriote. Un peu moins décisif cette saison (deux buts), il va tenter de se relancer dans une formation de l’Apoel Nicosie qui domine son championnat et joue souvent la Ligue des Champions. Il apportera à 33 ans toute son expérience et sa science du jeu, lui qui peut évoluer à tous les postes en attaque. En Serbie, il était très apprécié des supporteurs de l’Étoile rouge et laisse une jolie ardoise de 72 buts toutes compétitions confondues. Côté sélection, celui qui a choisi de jouer pour les Comores a sûrement l’envie de revivre une Coupe d’Afrique des nations aussi belle que 2022. Les Coelacanthes ont réussi à tenir tête au Cameroun en huitièmes de finale (2-1) sans gardien de métier (deux étaient atteints du Covid-19 et le troisième blessé), sans coach (Covid-19) et avec un joueur expulsé dès la sixième minute. Pour la prochaine édition prévue en janvier 2024, les Verts devront se défaire de la Côte-d’Ivoire (déjà qualifiée en tant qu’organisatrice), la Zambie et Lesotho. Seuls les deux premiers du groupe de qualification peuvent accéder à la compétition.

Une mortalité en hausse sur les routes de Mayotte en 2022

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Le bilan provisoire de l’année 2022, dressé par l’observatoire départemental de la sécurité routière, fait état de seize morts sur les routes de Mayotte, soit 33% de plus que l’année précédente. La proportion de décès de cyclomotoristes est très supérieure à la moyenne nationale.

Moins d’accidents, moins de blessés, mais plus de morts… Le dernier baromètre publié en fin de semaine dernière par l’observatoire départemental de la sécurité routière (ODSR) permet de dresser un premier bilan de l’accidentalité pour l’année 2022 à Mayotte.

Ainsi, 192 accidents corporels ont été recensés sur les routes de l’île : 24 de moins qu’en 2021 (216), mais 18 de plus qu’en 2020 (174). Ils ont provoqué la mort de seize personnes – contre douze en 2021, et dix en 2020. Parmi ces usagers tués : cinq piétons, cinq conducteurs de deux-roues et six automobilistes.

 

Malgré cette hausse significative, que nous constations déjà état en octobre dernier, le nombre de décès recensés sur les routes mahoraises reste somme toute comparable aux données nationales. Avec un indicateur de mortalité par million d’habitants de 53,3, Mayotte se place à peine au-dessus du taux observé en France métropolitaine (45), et significativement en deçà des chiffres constatés dans le reste des territoires d’outre-mer (Guadeloupe – 143 ; Martinique – 78 ; Guyane – 120 ; La Réunion – 48 ; Polynésie française – 108 ; Nouvelle-Calédonie – 171)*.

Les cyclomotoristes sur-représentés

Les statistiques de l’observatoire départemental de la sécurité routière confirment toutefois la grande vulnérabilité des deux-roues sur les routes mahoraises. En 2022, quatre cyclomotoristes (conducteurs de deux-roues de petite cylindrée) sont décédés sur l’île. En 2021, ils étaient sept (soit 2,3 pour 100.000 habitants), contre 96 sur l’ensemble du territoire métropolitain (0,14 pour 100.000 habitants) : une sur-représentation de 1.548% !

Enfin, l’observatoire rapporte « qu’aucune classe d’âge n’est épargnée par les accidents mortels ». En 2022, les plus touchés sont les enfants âgés de « 13 ans et moins » (quatre décès) – à l’image du garçonnet décédé après avoir été percuté par une automobiliste le mois dernier à Labattoir. Viennent ensuite les « 25-34 ans » et les « 35-44 ans » (trois tués par catégorie), puis les « 18-24 ans », « 45-64 ans » et des « 65 ans et plus » (deux morts par classe)

* : moyenne 2019-2021, source Observatoire national interministériel de la sécurité routière

Estelle Youssouffa, députée mahoraise

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Estelle Youssouffa est devenue députée de la circonscription du nord de Mayotte en juin 2022.

Retrouvez l’intégralité du classement des 30 personnalités les plus influentes de Mayotte dans le Mayotte Hebdo n°1026, paru ce vendredi 13 janvier. Ce mercredi, vous pouvez lire l’interview et le portrait de la troisième du classement, la députée Estelle Youssouffa.

Mayotte Hebdo Archive – Mayotte Hebdo

Mayotte Hebdo : Entre la campagne, l’élection et votre rentrée à l’Assemblée nationale, l’année 2022 a été pour le moins effervescente. Quels sont vos objectifs pour 2023 ?

Estelle Youssouffa : Obtenir des résultats pour Mayotte, après un début de mandat dense. Une année 2023 qui s’annonce aussi difficile diplomatiquement, puisque le président Azali prend la tête de l’Union africaine. Je m’attends donc à des répercussions négatives pour Mayotte. Donc combative et motivée, plus que jamais, pour 2023 et les années qui viennent, au service de la population.

M.H. : En parlant de la population, vous avez bien saisi la nécessité de prendre la lumière sur les réseaux sociaux, de communiquer pour mettre en avant votre travail…

E.Y. : Ce n’est pas prendre la lumière que de rendre compte. Je parle à la population mahoraise sur les réseaux sociaux et je vais dans les médias nationaux pour alerter sur la situation de Mayotte et augmenter la pression sur le gouvernement. Ce sont deux stratégies différentes.

M.H. : Quoi qu’il en soit, vous avez acquis en quelques mois une réelle cote de sympathie auprès des Mahorais. L’interprétez-vous comme une validation de votre travail lors de ces premiers mois ?

E.Y. : Je considère avoir un lien très fort avec la population, qui me touche beaucoup, qui est sincère et réciproque. C’est surtout une force énorme, politique mais d’abord affective, pour ce que je fais au quotidien. Dans la rue ou sur les réseaux, les gens viennent vers moi, de façon très respectueuse et affectueuse, ce qui me dépasse complètement, puisque je suis quelqu’un d’assez réservé. C’est très beau. Ça me motive, car le travail à Paris est solitaire, ingrat. L’affection mahoraise me permet de recharger les batteries émotionnelles.

La communication me permet d’expliquer sans contrainte de temps, les gens regardent en direct ou quand ça leur convient, rediffusent, commentent et nous envoient énormément de messages. Le dialogue est constant. Et c’est très utile pour ma mission, puisque cela me permet de rester au fait des problèmes de la population. Elle m’ancre au réel, et me rappelle régulièrement « On t’a mise là-haut », ce qui veut dire « On peut t’enlever ». C’est une pression saine et indispensable.

M.H. : Comme lors de votre intervention à l’Assemblée cette semaine, lorsque vous avez rappelé au gouvernement le prix d’un pack d’eau à Mayotte ?

E.Y. : Bien sûr, on m’envoie des messages concernant la vie chère. Je suis une Mahoraise comme les autres, j’ai ma kapok, je fais des stocks… Chaque fois que je remplis ma bassine, je pense au ministre Carenco. Ça me file des bouffées d’angoisse et d’énervement, je rêve de distribuer des kapoks d’or tellement je n’en peux plus de ces coupures d’eau ! Je trouve ça inadmissible.

M.H : La réforme des retraites arrive à l’Assemblée début février. Comment se positionneront Estelle Youssouffa et le groupe LIOT sur ce sujet ?

E.Y. : Aucune idée, car nous n’avons pas encore le texte. Personnellement, et compte tenu de la situation des retraites à Mayotte qui est absolument indigne car limitant les cotisations et envoyant l’excédent de ces dernières en métropole, je dois examiner le texte pour voir ce qui est prévu pour Mayotte. Si quelque chose est prévu. Sinon, je déposerai des amendements et, dépendamment de l’avis du gouvernement, je voterai ou pas. Compte tenu du rapport de force à l’Assemblée, où chaque voix va compter, la mienne sera pour le texte s’il y a des avancées pour nous. Le groupe LIOT est quand même assez défavorable à la réforme, sous réserve de ce que l’on verra, car il y a une marge entre ce qui est annoncé et ce qui est sur papier. Je suis devenu très Saint Thomas, je ne crois que ce que je vois. Il faudra aussi voir la mobilisation populaire à ce sujet.

M.H. : Cela va compter, pour vous ?

E.Y. : Oui. Pour le moment, il y a beaucoup de gesticulations mais personne ne peut dire ce que ça peut donner. Le climat dans l’Hexagone est assez inédit. On ne sait pas si les gens vont avoir ce courage alors qu’ils sont épuisés, ainsi que les moyens financiers. Une grève, ça coûte cher. Aller manifester, c’est du carburant, un billet de train… Les Français sont encore plus déprimés que d’habitude. Et on ne sait pas si ça les rendra apathiques, ou au contraire si ce sera la goutte d’eau qui fera déborder le vase.

La discussion sur les retraites est extrêmement technique, et je ne suis pas sûre que les gens se projettent alors que le prix du caddie est vraiment dingue, on ne parle que de ça. C’est une hausse continue depuis bientôt un an qui commence à vraiment faire mal. Avec la hausse des prix du carburant, ces deux éléments prennent la tête de la population, qui ne se penchera peut-être pas sur les retraites. Je pense que c’est aussi le calcul du gouvernement, même si les syndicats espèrent une coagulation.

Et il y a toujours l’hypothèse d’un énième 49.3. Si ça se confirme, on va encore faire de la figuration au Parlement, puisque nos amendements, même votés, ne sont pas retenus par le gouvernement. D’ici février, on devrait avoir plus de clarté sur ce qui se passera. Nous verrons aussi le 19 janvier [lors de grèves et manifestations prévues par les syndicats et certains partis politiques, NDLR] si le pays est paralysé. Je n’ai pas de problème à dire que l’on ne sait pas encore, on verra.

Du Collectif des citoyens aux sièges de l’Assemblée nationale

Elle est sans aucun doute la personnalité mahoraise la plus dynamique de 2022, ayant été omniprésente l’année passée. Portant auparavant les revendications du Collectif des citoyens de Mayotte, Estelle Youssouffa a réussi un coup de force autant qu’un changement de statut radical en devenant la députée de la première circonscription de l’île. Tout cela à la faveur d’un franc-parler qui plaît ou déplaît, qui fait réagir de toute façon.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la députée « poutou mgowa » n’a pas hésité à épicer les débats sur les bancs de l’Assemblée nationale, au sein du petit groupe centriste LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires). Quelle que soit sa tenue, elle est recouverte de son kichali noir et rouge aux fleurs d’ylang jaunes, car, quel que soit le sujet, Estelle Youssouffa est ici pour défendre les intérêts des Mahorais. L’ancienne journaliste n’a cure, en effet, de chasser sur les terres de la gauche – que ce soit au niveau des prestations sociales ou de la vie chère – ou de la droite plus ou moins extrême – notamment sur l’immigration comorienne et l’insécurité.

Qu’importe, cette hyperactivité rondement médiatisée plaît au peuple qui l’a élue, d’autant que la députée sait se servir des outils de communication numériques pour promouvoir ses actes. À l’image de son passage au siège des Nations Unies, à New York, pour dénoncer une fois de plus l’hypocrisie des dirigeants comoriens. Si la Mahoraise fait partie des députés les moins actifs et présents de l’hémicycle, elle a assurément remporté la bataille de l’image.

Ouverture des inscriptions pour la rentrée scolaire 2023/2024 à Sada et Chirongui

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Les municipalités de Sada et Chirongui ont respectivement annoncé l’ouverture des inscriptions des enfants nés en 2020 pour la rentrée scolaire 2023/2024. A Sada, la fiche d’inscription est à retirer dans les locaux de la caisse des écoles, rue de la mairie, à côté de Douka Bé, de 7h00 à 12h00 et de 13h00 à 16h00, et à soumettre entre le 16 janvier et le 24 mars. A Chirongui, les inscriptions seront ouvertes du 23 janvier au 2 mars. Le service scolaire de la ville accueille du lundi au jeudi de 8h00 à 12h00 le matin, et de 13h30 à 16h30 l’après-midi.

Les associations et clubs sportifs de Chiconi appelés à soumettre leurs projets

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La commune de Chiconi lance un appel à projets pour l’année 2023, visant à soutenir la vie associative sportive sur son territoire. Cette initiative vient en réponse à la situation inédite provoquée par la crise sanitaire qui a fortement perturbé le fonctionnement de nombreuses associations, renseigne le communiqué de la ville. Les associations et les clubs sportifs de Chiconi peuvent soumettre leur demande de subvention au plus tard le 17 février 2023 à midi, par mail à warda.halifa@villedechiconi.fr (copie à politique-ville@villedechiconi.fr). Les associations ayant reçu une subvention de la commune en 2022 devront également fournir un bilan détaillé de leurs actions financées.

La préfecture lance son appel à projet Fonds de Développement Social (FDS) 2023

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La préfecture de Mayotte reconduit son Fonds de Développement Social (FDS) pour la 5ème année consécutive. Les projets éligibles incluent les opérations d’investissement, d’équipement et de fonctionnement pour les domaines tels que la parentalité, l’insertion, l’éducation, la prévention sanitaire, les dispositifs d’accueil de la petite enfance, l’offre culturelle et de loisirs, et les services à la personne. Peuvent bénéficier du FDS : les collectivités territoriales ou leurs groupements, les centres communaux d’action sociale (CCAS), les associations, les entreprises ou tous projets élaborés dans une démarche partenariale via la consitution de groupements (consortium). Les demandes sont à soumettre avant le 28 février 2023. Pour toute information complémentaire, contactez la direction de l’action sociale territorialisée et de l’inclusion du conseil départemental (mohamed.soundi@cg976.fr) ou la mission cohésion sociale de la préfecture (daniel.jaar@mayotte.gouv.fr).

Le pôle culturel de Chirongui accueille les Mycéliades, un nouveau festival de science-fiction

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Le festival de science-fiction Les Mycéliades lance sa première édition du 1er février au 15 février 2023. Plusieurs salles de cinéma et de médiathèques se réuniront autour d’une même mission intergalactique : faire vivre la science-fiction un peu partout en France. Parmi les participants, le pôle culturel de Chirongui est le seul territoire d’outre-mer à y prendre part. Le public est ainsi appelé à découvrir ou redécouvrir en projection le film d’animation Pixar « WALL-E », le chef-d’œuvre intemporel « La planète des singes » et l’incontournable « Le cinquième élément » de Luc Besson.

Sans oublier, les autres séances des films actuels : « Avatar : la voie de l’eau » en 3D, des séances de rattrapage de « Black Panther : Wakanda Forever » ou encore « Inséparables ». Et évidemment le cinéma vous propose le film émouvant d’Omar Sy : « Tirailleurs ». Vous pouvez retrouver les programmes ainsi que les animations médiathèques sur le site internet du pôle culturel de Chirongui, sur la page Facebook portant le même nom ou directement sur place.

Un investisseur privé devient actionnaire majoritaire d’Air Austral

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En assemblée générale extraordinaire, vendredi dernier, les membres du conseil d’administration d’Air Austral ont validé l’entrée au capital de Run Air. Il s’agit là d’un groupe d’investisseurs privés avec à sa tête le groupe Deleflie. Connue à La Réunion, la famille Deleflie dirige Clinifutur, un ensemble de cliniques privées installées sur l’île Bourbon, mais également dans un avenir proche à Chirongui. En injectant trente millions d’euros, le nouveau groupe prend une plus grosse part que les 25 millions de la Sematra (qui regroupe la Région, le Département et la Chambre de commerce) et devient de fait majoritaire. Faisant face aux conséquences de la pandémie, il devrait entamer la restructuration de la compagnie aérienne avec une aide non négligeable de l’État français. En effet, celui-ci a été autorisé par la Commission européenne à mettre en place un plan estimé à 119,3 millions d’euros dans ce cadre.

Réforme des retraites : l’intersyndicale appelle à manifester ce jeudi

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Le gouvernement français a annoncé vouloir reporter l’âge de la retraite à 64 ans avec allongement accélérée de la durée de cotisation. Opposés à ce projet de réforme, les confédérations et syndicats nationaux sont appelés à manifester le 19 janvier. L’intersyndicale de Mayotte (CGT-Ma, UD-FO, FSU, SNUIPP, etc.) appelle elle aussi toutes et tous les travailleuses et travailleurs (public, privé, jeunes retraité) de l’île à se mobiliser pour exiger « l’application du code de la sécurité sociale, l’application du Smic de droit commun et en finir avec les discriminations ou encore le maintien de la bonification outre-mer ». Le rendez-vous aura lieu le jeudi 19 janvier, à la place République, à Mamoudzou, à 7h.

Conseil départemental : une cérémonie des vœux ce mardi après-midi

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A peine réutilisé pour sa fonction première, le cinéma Alpa Joe va accueillir la cérémonie des vœux du conseil départemental, ce mardi 17 janvier 2023, à 13h30. Le président de la collectivité, Ben Issa Ousseni, y prononcera les vœux et rappellera les grandes orientations du mandat entamé il y a un an et demi maintenant.

L’engouement pour le cinéma Alpa Joe est présent !

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La séance de réouverture du cinéma Alpa Joe de Mamoudzou, ce vendredi, en fin de matinée, avait rencontré un vif succès, les spectateurs ayant répondu présent pour le retour du 7e art dans le chef-lieu de Mayotte. Après cette première séance, le cinéma Alpa Joe a continué d’attirer les spectateurs tout au long du week-end.

Le film « Avatar 2 : la voie de l’eau » remplit les salles de cinéma en métropole et dans le monde et maintenant celle de Mamoudzou. Les cinq séances de ce film programmées ce samedi et dimanche ont connu un engouement prononcé de la part du public, avec un taux de remplissage de 100 % pour chacune d’entre elles. Le second film en diffusion, « Le Chat Potté 2 : la dernière quête » attire un peu moins les foules, avec 80 % de taux de remplissage en moyenne sur les séances du week-end.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes