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Plus que quelques jours pour demander une bourse et/ou un logement auprès du Crous !

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Les élèves entrant dans l’enseignement supérieur ou qui poursuivent leurs études pour l’année universitaire 2023-2024 et qui souhaitent bénéficier d’une bourse et/ou d’un logement en résidence universitaire peuvent constituer leur dossier social étudiant (DSE) avant le 31 mai 2023.

Pour s’assurer une rentrée universitaire sereine, les lycéens et les étudiants doivent constituer un DSE, en ligne uniquement sur messervices.etudiant.gouv.fr.

Le dossier social étudiant doit être saisi avant d’avoir finalisé l’inscription dans un établissement d’enseignement. Sans dossier complet avant la date limite (avec toutes les pièces justificatives), la demande sera considérée comme hors délais et traité plus tardivement. Face à l’ampleur de la précarité étudiante, le Gouvernement a annoncé, dans un communiqué publié le 29 mars 2023, des mesures visant à augmenter le nombre de boursiers en permettant à 35 000 étudiants supplémentaires d’être éligibles au premier échelon de bourse. De même, afin d’apporter un meilleur soutien à l’ensemble des étudiants boursiers, une revalorisation d’au moins 37€/mois (soit 370€/an) va être mise en place pour toutes les bourses et tous les échelons. Cette aide permettra notamment à des étudiants de basculer à un échelon supérieur en tenant compte de sa situation familiale.

Quels sont les avantages d’un DSE saisi et complet avant le 31 mai ? Si la demande de bourse est acceptée, l’étudiant recevra un avis conditionnel de bourse qui permettra l’exonération du paiement de la Contribution de Vie Etudiante et de Campus (CVEC), d’un montant de 100 euros, ou son remboursement si le paiement est déjà été réalisé, l’exonération des droits d’inscription, d’accéder aux tours de logement dès le mois de juin, la prise en charge du Passeport Mobilité Études auprès de LADOM (si étude en Métropole), d’être éligible au paiement anticipé de la mensualité de septembre dès le mois d’août.

Comment et quand demander un logement ? Du 2 mai au 30 juin, les étudiants pourront formuler plusieurs vœux de logement partout en France. 4 tours d’affectation se succéderont, en raison d’un par semaine, lors desquels chaque étudiant pourra recevoir plusieurs propositions de logement. À partir du 11 juillet, les étudiants internationaux, non boursiers et autres boursiers pourront consulter les offres de logement restant disponibles et en faire la demande.

Cap Business Océan Indien renouvelle son comité directeur

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Soutenir ses membres ainsi que leurs entreprises adhérentes et consolider le tissu économique dans un contexte de relance. C’est dans cette optique que Cap Business Océan Indien a réuni ses membres lors d’une assemblée générale qui s’est tenue le mercredi 26 avril 2023, à l’hôtel Voilà Bagatelle, à l’île Maurice. Lors de cette rencontre, l’association a renouvelé son comité directeur, qui a élu Guillaume Hugnin, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Maurice (MCCI) de 2020-2022 et actuel représentant de la MCCI au sein de Cap Business OI, à la présidence de l’association. Il remplace Joséphine Andriamamonjiarison, présidente de la Chambre de Commerce et d’industrie d’Antanarivo (CCIA) de 2016 à 2022 et actuellement élue de la CCIA. Ce comité veillera à la mise en œuvre des différents projets, conformément à la Feuille de route 2021-2026 de l’association.

Tous les six territoires, dont sont issus les membres de Cap Business OI, sont représentés au sein du comité directeur. Les nouveaux membres sont : président : Monsieur Guillaume Hugnin, Chambre de commerce et d’industrie de Maurice – MCCI, vice-Président : Monsieur Chamsouddine Ahmed, Union des Chambres de Commerce et d’industrie des Comores – UCCIA, secrétaire : Monsieur Rivo Rakotondrasanjy, Chambre de commerce et d’industrie d’Antananarivo – CCIA, trésorier : Madame Marie-Nadine Angélie, Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion – CCIR, assistant- secrétaire : Monsieur Bourahima Ali Ousseni, Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte – CCIM, assistant-trésorier : Monsieur Oliver Rony Bastienne, Chambre de commerce et d’industrie des Seychelles – SCCI.

Pour faciliter l’organisation du quatorzième forum économique des îles de l’océan Indien (FEIOI) qui se tiendra à Mayotte en novembre 2023 et avancer sur la coopération régionale dans le domaine de la formation professionnelle, deux représentants des partenaires associés participeront également aux travaux du comité directeur : Zamimou Ahamadi , Agence de développement et d’innovation de Mayotte – Adim, Bernard Picardo – Chambre des métiers et de l’artisanat de La Réunion.

Deux noyades à Mayotte au cours de ce même week-end

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Nos confrères de Mayotte la 1ère rapporte que deux noyades sont intervenues au cours de ce week-end. Dimanche soir, un jeune homme de 18 ans a été retrouvé mort sur la plage de M’zouzia, vers 20h30. Quelques heures plus tôt, il était porté disparu alors qu’il se baignait à la plage Mastara pendant un voulé. Deux jours plus tôt, à Bandrélé, c’est cette fois un petit garçon de 4 ans qui a trouvé la mort dans une mangrove. Toujours selon la chaîne de télévision, il a échappé à la vigilance de sa grandmère, alors que la marée était haute. Il a été retrouvé par son oncle et les secours en début de soirée, mais les premiers soins n’ont pas permis de le sauver.

Justice : douze mois de prison pour des faux titres de séjour

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Le procureur de la République, Yann Le Bris, a communiqué sur l’arrestation de deux personnes « qui fournissait des documents français falsifiés dans le but de permettre à des personnes en situation administrative irrégulière de se rendre en France continentale ». L’enquête réalisée par la brigade mobile de recherches de la police de Mamoudzou entre le mois de janvier et le 2 mai a mis à jour ce réseau.

Ce vendredi 5 mai, dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, « les deux déferrés étaient reconnus coupable des faits d’aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d’un étranger en France et faux dans un document administratif ». Ils écopent d’une peine de douze mois de prison dont six mois avec sursis, ainsi que de trois ans d’interdiction du territoire français. Ils sont placés sous mandat de dépôt.

Les Mahorais se mobilisent face au lobby comorien

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Les Mahorais sont plus que jamais déterminés à soutenir l’opération Wuambushu, quoi qu’il en coûte. Une façon de contrer ceux qui s’y opposent, à l’image des Comoriens et de certaines organisations internationales. Et tous les moyens sont bons pour prendre le dessus face au lobby voisin.

Samedi 29 avril 2023. De nombreuses personnes affluent vers la place de la République à Mamoudzou. Les femmes sont vêtues de leurs salouvas à l’effigie de la chatouilleuse Zena M’déré. Ce même tissu tutoie les drapeaux français et européen, comme pour prouver une énième fois l’appartenance de Mayotte à la France. Le lieu est rapidement bondé de monde. Près de 3 000 personnes, selon la préfecture. Les femmes composent la très grande majorité du public. Cette mobilisation est la deuxième en moins d’une semaine, et elle réunit encore plus de monde que la précédente. Les habitants issus des quatre coins de l’île se sont retrouvés dans la commune chef-lieu afin de parler d’une même voix et faire passer un message : « Oui à Wuambushu ! » Pour certains, leur présence est indispensable, et toutes les générations sont représentées.

« Je viens d’avoir 18 ans et je veux pouvoir vivre ma jeunesse sans me soucier de l’insécurité », confie une jeune femme. « Je suis heureuse de voir autant de monde réuni pour la même cause. C’est important », ajoute celle qui est venue avec plusieurs membres de sa famille, notamment sa tante, Zena. « Il n’y a pas que des Mahorais ici aujourd’hui. Il y a des habitants de l’île avec des origines différentes, et si nous sommes là c’est pour dire que nous aimons Mayotte, mais nous ne pouvons plus vivre dans cette insécurité. » Zena, sa nièce et tous ceux qui se sont déplacés jusqu’à la place de la République demandent au gouvernement de ne pas reculer face à l’Union des Comores, qui entrave le bon déroulement de l’opération Wuambushu. Sur scène, les élus et les représentants des collectifs se succèdent et tous confirment leur soutien à la France, ce pays que le peuple Mahorais a choisi.

Bras de fer entre Mahorais et Comoriens

Les collectifs mahorais n’hésitent pas à aller au front pour défendre les intérêts de Mayotte. Celui des citoyens de Mayotte 2018 est le plus exposé. Ses membres ont empêché le bateau Maria Galanta d’aller à Anjouan tant qu’il n’emmènera pas avec lui les clandestins comoriens. Le navire qui devait transporter des médicaments est donc resté à quai. Le collectif des citoyens de Mayotte 2018 a également manifesté devant le dispensaire Jacaranda situé à Mamoudzou, provoquant sa fermeture temporaire. L’établissement est souvent accusé d’accueillir principalement des personnes d’origine étrangère n’ayant pas les moyens de consulter un médecin libéral.

Les manifestations sont une chose, mais les Mahorais et les Comoriens se font la guerre principalement sur les réseaux sociaux. Chacun y va de son avis sur l’opération et bien au-delà. Les débats sur l’appartenance de Mayotte à la France ou aux Comores est relancé. Des experts en tout genre font leur apparition, créant parfois de la désinformation, des deux côtés.

Toute cette situation provoque de la colère de part et d’autre et incite certains à avoir un comportement ou à tenir des propos inappropriés. Dernier exemple en date, une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux et qui montre une altercation entre plusieurs personnes dans la barge. On y voit un groupe de femmes, s’identifiant comme mahoraises, s’attaquer à une autre femme originaire des Comores. Les images ont choqué les internautes puisque l’on entend l’une des Mahoraises dire à la Comorienne de se jeter à la mer. Le contexte actuel est si pesant que chaque parti est prêt à tout pour faire entendre sa voix.

Conforter la place de Mayotte dans la République

Une partie de la population est inquiète quant à la tournure que prend l’opération Wuambushu. Pour l’instant, face au refus des Comores d’accueillir ses ressortissants, aucun expulsé comorien n’a été renvoyé chez lui. De plus, aucune case en tôle n’a été détruite. Le gouvernement arrivera-t-il à aller jusqu’au bout de son plan ? Rien n’est sûr. Ce qui l’est en revanche, ce sont les Mahorais et leurs élus, déterminés à gagner la guerre d’influence contre les Comoriens. Dans une pétition en ligne, adressée au président de la République Emmanuel Macron, la député Estelle Youssouffa affirme que « nous n’accepterons jamais de coopérer avec les Comores, cet état corrompu, disloqué, l’un des plus instables du monde ».

Elle rappelle que Mayotte est française depuis 1841. « Son appartenance à la République comme 101ème département ancre notre île dans la communauté nationale et ses ressortissants doivent avoir comme tous leurs compatriotes le droit de vivre en paix et en sécurité. » Un discours souvent relayé par les élus du territoire et autres représentants de la société civile. Désormais, le gouvernement français est attendu au tournant car l’opération Wuambushu va bien au-delà des décasages et des reconduites à la frontière. Sa réussite permettra de conforter la place de Mayotte dans la République française, malgré les incessantes revendications de l’union des Comores.

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à la guerre d’influence sur Wuambushu dans le numéro 1042 de Mayotte Hebdo, disponible gratuitement ici : https://www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/

A Paris, Azali Assoumani demande « une pause » dans l’opération

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Azali Assoumani, le président comorien, se dit ouvert au dialogue tout en refusant que les expulsions liées à l’opération Wuambushu reprennent.

Le président de l’Union des Comores pourrait rencontrer Emmanuel Macron, cette semaine. Dimanche 7 mai, sur le plateau de France 24, il a notamment évoqué l’opération actuellement menée à Mayotte pour à la fois expulser massivement des personnes en situation illégale et démolir des bidonvilles.

« C’est une crise, oui, mais pas grave. La France et les Comores ont toujours de bonnes relations », répond Azali Assoumani aux journalistes de France 24, dimanche soir, ajoutant « nonobstant le problème de Mayotte ». Alors qu’il y a réitéré l’idée que les Comores soient formées de quatre îles (Grande Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte), faisant fi des référendums des années 70, le président de l’Union des Comores est revenu sur la crise diplomatique entre son pays et la France. Pour rappel, les Comores refusent d’accueillir ses ressortissants en situation irrégulière appréhendés dans le cadre de l’opération Wuambushu depuis son début officiel, le lundi 24 avril. « Les refoulés », comme les autorités comoriennes les désignent, ne peuvent rentrer à Anjouan ou en Grande Comore sans présenter des papiers d’identité ou dans le cas des récentes procédures en lien avec Wuambushu. L’accord signé en 2019 dans le cadre de la coopération régionale avait pourtant entériné ces renvois. Seulement voilà, inquiète qu’une instabilité politique naisse d’un trop grand nombre de retours et reprenant la posture habituelle d’une Mayotte comorienne, l’Union dit désormais : « non ! » aux reconduites. Son président demande d’ailleurs « une pause dans cette opération ». « Je ne vais pas accepter que les Comoriens de trois îles qui sont là-bas soient acceptés [aux Comores] contre de l’argent. Néanmoins, on est prêt à discuter dans le cadre des relations entre la France et les Comores », argue celui qui semble privilégier le dialogue, laissant le plus souvent les diatribes les plus critiques aux membres de son gouvernement.

« Je ne cède pas aux chantages »

Le journaliste Marc Perelman rappelle qu’en 2018 un gel des visas pour les Comoriens avait déjà eu lieu pendant la dernière crise diplomatique. « Je souris parce que pour moi, ça me mal qu’on fasse du chantage. Ce n’est pas à la mesure d’un pays comme la France. Elle l’a déjà fait et ça n’a pas donné de bons résultats. Je ne cède pas aux chantages », estime-t-il, avant de demander à nouveau « à s’asseoir et discuter ». Il dit avoir échangé avec le président Emmanuel Macron par deux fois. « Toutes les caméras se tournent vers Mayotte pour dire qu’on expulse les Comoriens. Je lui ai dit : « ça, monsieur le président, je ne suis pas d’accord » », raconte celui qui est désormais président de l’Union africaine. Il confirme « l’hypothèse » qu’il rencontre prochainement le chef de l’État français. Il évoque également des rencontres entre les différents ministères des deux pays pour trouver une solution, « pas que l’Intérieur ».

Alors que la préfecture de Mayotte se trouve toujours embêtée pour procéder à l’éloignement des Comoriens en situation irrégulière qu’elle appréhende chaque jour (voir par ailleurs), l’homme d’État refuse de voir l’immigration comme un moyen de pression. « Je n’ai pas compris la question. Quel chantage ? Les passeurs qui laissent les gens aller à Mayotte, ce n’est pas moi, ce sont des gens qui laissent les gens aller et gardent l’argent pour ça », défend-il. « Moi, au contraire, j’ai tout fait pour empêcher les Comoriens d’aller mourir en mer. »

Toujours dans la même veine, il ne voit pas pourquoi les Comores sont tenues responsables de l’insécurité persistante chez son voisin mahorais. « La France gère Mayotte depuis 47 ans, donc elle est responsable, pour ne pas dire coupable. Si on parle de délinquance, de n’importe quoi, je n’y suis pour rien », soutient-il.

Les frais d’arbitrage provoquent la cacophonie à l’assemblée générale

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Le championnat de football mahorais reprend le week-end des 20 et 21 mai. Ici, le Rosador de Passamaïnty contre les Diables noirs de Combani, au cours de la finale de Coupe de France Régionale en octobre 2022.

Les représentants des clubs mahorais, réunis ce dimanche 7 mai, au conseil départemental, avaient beaucoup de choses à dire lors de l’assemblée générale de la ligue. Le récent doublement des frais d’arbitrage a mis notamment le feu aux poudres.

« Je me souviens qu’il y a quelques mois, il y avait un élan de solidarité du football mahorais », semble regretter Aurélien Timba Elombo. Le directeur général de la ligue mahoraise de football tente à de multiples reprises de calmer les esprits, ce dimanche 7 mai. C’est presque perdu tant les dirigeants des clubs semblent déterminer à dire leurs quatre vérités. La journée n’avait pourtant pas si mal commencé. Le premier vice-président du conseil départemental, Salime Mdéré, a tenté de rassurer les clubs touchés par l’arrêt des subventions dues « aux difficultés [financières] que nous rencontrons ». Il a promis des « efforts au-delà des moyens habituels » dès que les Jeux des Iles de l’océan Indien seront passés. Il a aussi rappelé que des travaux interviendront dans les trois stades départementaux, Cavani (en vue d’accueillir des rencontres de Coupe de France), Coconi et Pamandzi, ainsi que les constructions de deux autres, à Kani-Bé et dans le nord de Grande-Terre. En outre, le Département souhaite la réalisation de vestiaires modulaires pour les équipes de « Régionale 1 et Régionale 2 » dans un premier temps. Autre bonne nouvelle, la ligue présente de bons résultats financiers, malgré des créances persistantes des clubs. La commissaire aux comptes a d’ailleurs validé les comptes 2021, ce qu’elle avait refusé de faire l’an dernier.

500 euros par week-end

La question des finances a été très longuement évoquée, surtout avec l’augmentation significative des frais d’arbitrage. La saison dernière, un collectif d’arbitres avait menacé de faire grève pour qu’ils soient réhaussés, se disant touchés par l’inflation. Ce que la ligue a consenti à faire, en les doublant. Pour une rencontre de Régionale 1 par exemple, l’arbitre central devra être indemnisé 80 euros et les assistants 60 euros. Cette hausse a créé un tollé parmi les dirigeants qui la soutenaient certes, mais espéraient qu’elle le serait « de façon progressive ». Nombre d’entre eux ont émis l’hypothèse que « ça allait tuer le football mahorais ». Un président d’un club en Régionale 4 affirme « qu’il ne voyait pas comment il allait payer 500 euros par week-end » en comptant toutes les rencontres. La réponse d’un membre du collectif d’arbitres n’a pas apaisé leur colère, au contraire. « Quand je vois que des clubs ont dix mutés [un joueur qui passe d’un club à l’autre] en début de saison. Vous êtes censés former des joueurs, pas les acheter ! », indique le représentant du collectif, trouvant « l’augmentation légitime ». Cette sortie provoque un brouhaha dans la salle. Les présidents des clubs de Régionale 1 s’offusquent des propos qui les attaquent directement. Du côté des autres dirigeants, on entend : « ce n’est pas le cas de tout le monde ! ». La solution pourrait venir d’une proposition faire par le directeur de la ligue. Celle-ci impliquerait la ligue, le collectif des arbitres et une délégation de présidents de club.

Et il n’y a pas que les frais d’arbitrage qui entraîne l’ire de l’assemblée. Les clubs doivent respecter un certain quota de licenciés arbitres. Sauf que celui-ci est parfois difficile à atteindre. Djamaldine « Djamal » Ali, coach des Diables noirs de Combani, se plaint d’une règle trop contraignante. « On doit les licencier avant le 15 mars sinon ils ne sont pas comptabilisés pour la saison en cours, alors qu’elle ne débute pas avant fin mai », déplore-t-il. Le président de la commission régionale des arbitres, Mohamed Ahamada Tostao, rappelle que l’assemblée des présidents peut demander à changer les délais s’ils le souhaitent. Il précise que cette date concerne les renouvellements, mais que les nouveaux arbitres en formation peuvent être inscrits jusqu’à la fin du mois de juillet.

La saison de football reprend ses droits le week-end des vendredi 19 (entreprises), samedi 20 (seniors masculins) et dimanche 21 mai (seniors féminines et jeunes) pour tous les championnats. Il sera précédé, le samedi 13 mai, de la Supercoupe de Mayotte (seniors masculins et féminines, entreprises, à Sada.

Un stage qui fait polémique

Le premier sujet qui a provoqué la colère des clubs, ce n’était pas l’arbitrage, mais un récent stage de préparation de la sélection de Mayotte à quelques mois des Jeux des Iles de l’océan Indien à Madagascar. Djadid Abdourraquib, le président du Football club M’tsapéré, a déploré que les joueurs soient envoyés à Madagascar « pour ne rien faire ». Les présidents de club en veulent pour preuve les rares entraînements sur un terrain en travaux. L’adjoint du sélectionneur, présent dans la salle, a vu rouge, estimant que « la préparation était digne ». La ligue n’a pas fait de commentaires au sujet de ce stage subventionné par le conseil départemental. Elle a simplement rappelé qu’il s’agissait du « choix du sélectionneur ».

La santé et le numérique, un mariage d’avenir

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Le docteur Martine Eutrope, médecin généraliste, et Émeric Blanchin, consultant en transformation digitale, ont animé une conférence sur la e-santé et son avenir au centre universitaire de Dembéni.

A travers le monde, en France et à Mayotte, la e-santé se développe de manière exponentielle et prend plusieurs formes. Ce mariage, entre la santé et le numérique, était le thème de la conférence tenue par le docteur Martine Eutrope et Émeric Blanchin, ce vendredi, à l’amphithéâtre du centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni.

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A Mayotte, le paysage numérique a évolué et la téléconsultation est réalisable dans onze sites.

Organisée par le pôle culture du centre universitaire de formation et de recherches (Cufr) de Mayotte, la conférence sur le thème de la e-santé était animée par le Dr Martine Eutrope, médecin généraliste et à l’origine de la création et du développement de l’association de télémédecine « Entre pour votre santé » et par Émeric Blanchin, consultant en transformation digitale. Il a également accompagné l’association dans la mise en place des solutions techniques liées à la gestion des données. Durant plus d’une heure, la conférence a permis de retracer l’histoire de la médecine à la lumière du développement de l’informatique, mais aussi d’aborder les inconvénients et les limites du système. « Ce mariage entre l’informatique et la médecine est l’avenir », lance en ouverture le docteur Martine Eutrope.

Le numérique influence le domaine de la santé

Depuis 2004, d’après la Commission européenne, la e-santé est définie comme l’application des technologies de l’information et de la communication à l’ensemble des activités en rapport avec la santé. « Cela concerne les domaines de la télémédecine, la prévention, le maintien à domicile ou encore le suivi d’une maladie chronique à distance », ajoute-t-elle. Pour le docteur Eutrope, le numérique « influence fortement le domaine de la santé », bouleversant la recherche médicale tout autant que l’organisation des soins. « La télémédecine offre des possibilités de soins à distance et regroupe cinq catégories d’actes médicaux : la téléconsultation, la télé expertise, la télésurveillance, la téléassistance et la régulation médicale », argumente Émeric Blanchin.

Au milieu des années 80, l’informatique arrive dans les hôpitaux. C’est dix ans plus tard que les cabinets libéraux commenceront à s’informatiser et, en 2011 « plus le choix, ils sont vivement incités à télétransmettre les feuilles de soins et obligent ainsi les plus réfractaires au changement à s’équiper de l’outil informatique », note le consultant. D’après une étude, en 2015, 81 % des médecins étaient convaincus des bienfaits de la e-santé pour la qualité des soins. « C’est vrai que ça a changé la vie des médecins, surtout par rapport au dossier patient », confie la médecin. Elle ajoute qu’internet leur a apporté « une aide à la prescription, une aide au diagnostic, le recueil des données et les dossiers patients ».

Un fort changement en 2015 et 2020

Cependant, depuis 2015, la situation est positivement changée avec la mutation des générations. « On s’aperçoit que la e-santé apparait de plus en plus comme la solution pertinente pour répondre aux défis que doivent relever les systèmes de santé », concède la médecin. Pour cette dernière, il est « possible d’envisager, surtout à Mayotte, une économie de santé substantielle, moins de transport en ambulance et moins d’Evasan ». Mais c’est en 2020, lors de la pandémie de Covid-19, que la e-santé connait sa progression la plus notable qui « nous a permis de voir comment on pouvait pallier ce manque de médecins et répondre à la demande de la population », justifie la conférencière. En effet, la crise sanitaire a offert une poussée d’accélération au secteur face à des enjeux nécessitant plus que jamais des solutions digitales.

A ce jour, les outils mis à disposition des professionnels de santé et donc de la population « sont la mise en pratique d’une des branches de la e-santé et nous sommes convaincus que les objets connectés d’aide au diagnostic doivent être utilisés avec la maitrise du protocole médical », explique Emeric Blanchin. Pour les conférenciers, une téléconsultation augmentée, grâce aux objets connectés, « se doit d’être pratiqué par des assistants de téléconsultation formés ».

« Mieux répondre aux besoins de la population »

En 2018, l’association de télémédecine « Ensemble pour votre santé » a été créée. Depuis, ce sont onze sites de téléconsultations qui ont été déployés sur le territoire. A Mayotte, avec les problématiques d’accès aux bidonvilles, les flux de circulation sur les axes routiers, il est compliqué à des médecins de faire des visites à domicile. C’est là qu’intervient la e-santé. Le docteur Eutrope explique qu« un infirmier libéral formé peut aller au domicile du patient avec une mallette de télémédecine et de mon côté, je pratique ma consultation à distance. J’ai beaucoup pratiqué cette solution pendant la pandémie ». Actuellement, l’association travaille sur la labélisation d’un centre de e-santé à Hamjago. « C’est en train de se déployer, pour que le plus grand nombre y est accès et pour ainsi, mieux répondre aux besoins de la population », remarque la médecin. L’histoire de la santé ne cesse donc de se construire chaque jour, « mais nous sommes déjà assurés qu’à partir de 2030, les années seront marquées par une plus forte démocratisation de la e-santé. Nous irons alors vers une médecine à plus forte valeur ajoutée », expose le consultant. Au fil des décennies, l’informatique a révolutionné la pratique médicale, la e-santé est désormais le présent, mais aussi l’avenir.

Qui c’est les plus forts au handball ? Évidemment, Tsingoni !

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Pour l’ASC Tsingoni, les saisons se suivent et se ressemblent. Samedi soir, alors que la pleine lune recouvrait la paisible commune de l’ouest, les handballeurs ont conclu leur saison par le titre de champions de Mayotte. Opposés à Bandraboua dans le rôle du sparring-partner, les joueurs de l’ASC n’ont pas fait dans la dentelle, et menaient déjà 24-7 à la mi-temps. L’équipe féminine du club, déjà championne un peu plus tôt, venait encourager les hommes, qui ont finalement disposé des nordistes 45-16, avant de fêter dignement leur victoire. Rassemblés devant une banderole préparée pour l’occasion, les deux équipes championnes de Mayotte étaient rapidement entourées par la foule présente sur place. Une belle récompense pour un exercice mené de main de maître par l’ASC, qui vivra la saison prochaine les derbies avec le CH Combani, deuxième cette saison, mais aussi avec les rivaux locaux du HC Select 976, promu en Prénationale.

Plusieurs passagers du Maria Galanta piégés à Anjouan

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Vendredi 5 mai, certains se sont présentés devant l’agence de la SGTM, située à Mutsamudu pour connaitre leur sort. Mais, le responsable n’était pas sur place et ignorait même les appels de ses clients qui ont menacé de porter plainte si la situation restait en l’état.

Ne supportant pas les nouvelles conditions imposées par le port de Mutsamudu, le Maria Galanta interdit de ramener des expulsés a préféré suspendre ses rotations. Cette décision n’est pas sans conséquence. Au sein de l’archipel, ce sont les résidents de Mayotte qui en font les frais de la crise diplomatique empoisonnant les relations entre les Comores et la France, depuis plus de dix jours sur fond de l’opération Wuambushu. Ceux-ci se trouvent aujourd’hui coincés à Anjouan. Vendredi, près d’une dizaine d’entre eux ont pris d’assaut le siège de la société SGTM, la seule compagnie maritime assurant la liaison entre l’île aux parfums et la partie indépendante des Comores.

Dans des témoignages relayés sur Facebook, par un médial social se faisant appeler Ngamwandzo infos, ces passagers de Maria Galanta, qui devaient rentrer le soir, ont fait part de leur ras-le-bol. Surtout lorsqu’ils ont constaté qu’il n’y avait personne à l’agence pour répondre à leurs questions. « Moi, je travaille à Mayotte, mais j’étais venu en vacances ici pour rendre visite à mes proches car je suis originaire d’Anjouan. Notre bateau aurait dû nous ramener à 21h. Sauf que l’agence est fermée. Nous avons appelé le chef, mais il ne répond pas », déplorait Abdouldjamil Djanfar.

Rejoindre nos familles

Devant les caméras, ils ont prévenu que s’il leur arrivait quelque chose, les États français et comorien seraient responsables. « Nous ne font pas de la politique. Les dissensions au sujet de refoulés ne nous regardent pas. C’est une affaire qui concerne deux états », ont insisté ces ressortissants français originaires d’Anjouan pour la plupart. « Nous ne voulons que rentrer parce qu’on ne peut pas rester ici car même l’antenne consulaire ne travaille pas. Et nous avons dépensé tout notre argent. Il nous reste plus qu’à rejoindre nos familles qui nous attendent là-bas », a ajouté l’un d’entre eux. Face à l’indifférence du responsable de l’agence, les voyageurs assurent qu’ils chercheront un moyen de se faire entendre. Vendredi, l’un des passagers avait commencé à établir une liste des résidents de Mayotte bloqués à Anjouan. « Si l’attitude reste la même, nous irons porter plainte contre Maria Galanta pour réclamer des dédommagements. Nous ne pouvons rester ici car si par exemple nous tombons malade, il n’y aucune assurance sociale qui nous prendra en charge. Pire, même le riz, il n’y en a pas. J’en ai fait le tour pour acheter un sac pour le laisser à mon père. Je suis rentré bredouille », a rappelé l’un des messieurs, la quarantaine. Difficile de donner un chiffre exact de ressortissants français piégés à cause de la crise.

Notons que le Maria Galanta est le seul bateau faisant la navette Anjouan-Mayotte. Par semaine, il effectue au moins trois rotations. Mais, depuis le 27 février, la compagnie SGTM a annoncé la suspension jusqu’à nouvel ordre de ses voyages vers les autres îles de l’Union. Certains pensent que cet arrêt temporaire des activités est lié à la publication par la société comorienne des ports deux jours plus tôt d’une batterie de conditions qui compliquent le transport d’expulsés vers Anjouan. Parmi ces mesures, figure la présentation obligatoire d’une pièce d’identité pour tout passager qui sera débarqué au port de Mutsamudu. Pour faire pression sur les autorités françaises, le gouvernement comorien refuse toujours le renvoi des ressortissants ne possédant pas les papiers français.

Une rencontre est prévue dans les prochains jours à Paris, entre Gérald Darmanin, ministre français de l’Intérieur et des Outre-mer, et son homologue comorien, Fakridine Mahamoud. Cette visite pourrait ainsi permettre de dénouer la crise parce que malgré les crispations, les deux pays poursuivent les discussions.

En pleine opération Wuambushu, l’État renouvelle sa flotte destinée à intercepter les kwassas

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Deux intercepteurs, l’un côté police, l’autre pour la gendarmerie maritime, rejoignent la flotte mahoraise. Ils remplacent deux bateaux bientôt réformés.

Après avoir présenté les nouveaux intercepteurs à la fois de la police et la gendarmerie, Thierry Suquet est revenu sur la politique de lutte contre l’immigration à Mayotte, ce vendredi après-midi. Il espère que « la situation se normalisera » avec les Comores qui refusent toujours d’accueillir leurs ressortissants sous le coup d’une expulsion en lien avec l’opération Wuambushsu.

Sur le ponton de plaisance de Dzaoudzi, difficile de ne pas évoquer l’actualité récente, ce vendredi après-midi. Alors que Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, évoquait il y a quelques jours « qu’aucun kwassa » n’arrivait à Mayotte depuis le début (officiel) de l’opération Wuambushu, le préfet Thierry Suquet précise « qu’il y en a peu. On a intercepté quelques kwassas sortants, cinq qui arrivaient. Manifestement, le dispositif de dissuasion porte ses fruits ». Il reconnaît qu’avec les liaisons suspendues entre Mayotte et les Comores, sur fond de tensions avec le pays voisin, il n’y a pas « de retours ». « On a bon espoir que la situation se normalisera », appelle-t-il cependant de ses vœux. Interrogé sur la possibilité que des personnes expulsées au cours de ces derniers mois soient déjà de retour, Frédéric Sautron, le sous-préfet de Mayotte en charge de la lutte contre l’immigration illégale, répond : « C’est encore une légende urbaine que je ne peux ni confirmer ni affirmer. Oui, effectivement, certains disent que Mayotte est un gruyère et qu’à chaque fois qu’on part, on revient le lendemain. Moi, je ne suis pas convaincu. Je rappelle qu’on a interpellé 8.000 personnes en mer en 2022, c’est un nombre conséquent. Oui, on a des gens qu’on a reconduit plusieurs fois à des périodes proches. Mais on voit aussi de plus en plus de départs volontaires, 5.000 personnes l’année dernière ».

En attendant une réouverture côté comorien, la préfecture a décidé de créer une quarantaine de places dans les locaux de rétention administrative pour éviter la surcapacité. « On maintient au centre de rétention administrative, en dehors des gens arrivés en mer, des gens qui sont considérés comme des auteurs de troubles à l’ordre public, des gens qui sortent de prison. On a une gestion très pointue des places en rétention », estime le préfet de Mayotte. Sur terre, les personnes en situation irrégulière interpellées se voient remettre une obligation de quitter le territoire français avec une assignation à résidence. « Cela nous permettra en cas de contrôle, s’ils n’ont pas quitté le territoire français dans les jours qui viennent, de les placer au CRA », défend le délégué du gouvernement, qui tient à rappeler « qu’on continue à avoir des renvois en direction de Madagascar, de l’Afrique de l’est. Évidemment, ça n’a pas de rapport en termes de chiffres avec ce que vous avez l’habitude d’avoir. Aujourd’hui, c’est la volonté, malgré les difficultés que nous rencontrons, de montrer que les reconduites ne sont pas interrompues ».

« Trois bateaux en même temps »

Faute de renvoyer les étrangers en situation irrégulière vers les Comores, le préfet de Mayotte compte toujours intercepter leurs embarcations. Amarrés au pont de plaisance de Dzaoudzi, les deux navires, « Titan » et « Dharubba », viennent de rejoindre la flotte de neuf intercepteurs chargés de veiller sur les côtes mahoraises. L’un sera utilisé par la police aux frontières et l’autre par la gendarmerie maritime. « L’objectif, c’est d’avoir trois bateaux minimums en mer en même temps. Évidemment, ça peut monter en fonction des besoins », rappelle Frédéric Sautron. « De nouvelle génération », les engins commandés il y a plusieurs mois maintenant peuvent aller à 40 nœuds (environ 70 km/h). Ils remplaceront deux bateaux qui seront réformés. « On est sur 571 kwassas interceptés en 2022, qui transportaient 8.000 personnes environ. 299 repérés ont réussi à « beacher » pour des raisons diverses et variées, des gens présents qui aident, l’état de la mer, en fonction des marées », comptabilise le sous-préfet. « L’amélioration du dispositif, le renforcement des moyens et la professionnalisation des équipes permet d’être plus efficace d’année en année. »

Le préfet de Mayotte voit, lui, une façon « d’assurer la présence de l’État sur le lagon et les eaux territoriales, assurer du secours en mer et assurer l’étanchéité en mer ». Ces intercepteurs et leurs équipes sont confrontés à des passeurs qui tentent de plus en plus de forcer le passage. « Oui, on a affaire à des refus d’obtempérer, des gens qui prennent des risques inconsidérés lorsqu’ils sont proches des côtes. Ils peuvent venir au contact, frapper l’intercepteur, aux risques de chavirer », révèle le commissaire Fabrice Guinard-Cordroch, directeur adjoint de la police nationale. « On a eu le cas il n’y a pas si longtemps avec des gens qui sont tombés à l’eau. »

Les gendarmes piégés à Koungou sortis de l’hôpital

Les quatre gendarmes attaqués lors d’une patrouille dans le quartier Jamaïque, ce jeudi, sont « sur leurs deux pieds », indique le général Olivier Capelle, le commandant de la gendarmerie de Mayotte. Pris à partie par des dizaines de jeunes armés de pierres, ils ont pu quitter les lieux grâce à l’intervention d’une autre patrouille mais l’équipage avait dû laisser le véhicule. Leur chef confirme qu’ils sont sortis de l’hôpital avec « des contusions ». Les affrontements qui ont suivi sur la colline qui domine le village de Koungou ont mobilisé près de 70 militaires, un hélicoptère et deux véhicules blindés.

Douze mois de prison pour des faux titres de séjour

Le procureur de la République, Yann Le Bris, a communiqué sur l’arrestation de deux personnes « qui fournissait des documents français falsifiés dans le but de permettre à des personnes en situation administrative irrégulière de se rendre en France continentale ». L’enquête réalisée par la brigade mobile de recherches de la police de Mamoudzou entre le mois de janvier et le 2 mai a mis à jour ce réseau.

Ce vendredi 5 mai, dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, « les deux déferrés étaient reconnus coupable des faits d’aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d’un étranger en France et faux dans un document administratif ». Ils écopent d’une peine de douze mois de prison dont six mois avec sursis, ainsi que de trois ans d’interdiction du territoire français. Ils sont placés sous mandat de dépôt.

El Anrif Hassani : Le monsieur sport du CD

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Conseiller départemental de Mamoudzou 1 et président de l’Office départemental des sports, El Anrif Hassani est aussi et surtout un passionné de sport, et notamment de football. S’il ne porte plus le maillot de l’AS Rosador Passamaïnty ou de la sélection de Mayotte, il le mouille toujours, entraînant les joueuses du Club Unicornis, tout en portant les sujets sport au sein de l’hémicycle Younoussa Bamana.

« Il nous arrivait de jouer trois matchs le week-end ! », se remémore avec délice El Anrif Hassani, qui, avec quelques-uns de ses camarades, enchaînait football, basketball et handball en deux jours, sous les couleurs de l’AS Rosador Passamaïnty, à l’époque où le club était multisports. « J’avais la chance d’être doué dans les trois disciplines », déclare-t-il. Le jeune homme garde cependant le football dans son cœur, étant capitaine du club de 2000 à 2013. Il était aussi joueur et capitaine par intermittence de la sélection de Mayotte. Après l’école de foot de Rosador, il y a quatre ans, il crée le club féminin d’Unicornis, rencontrant un succès immédiat : pour sa première année, l’équipe monte directement en Régionale 1. De plus, El Anrif Hassani est nommé meilleur entraîneur de Mayotte en féminines, une chose qu’il est fier de raconter. L’ancien joueur se révèle toujours aussi combatif et n’a aucunement perdu son esprit de sportif, la même année, il réussit successivement les CFF1, 2 et 3 (Certificat fédéral de football) et le BMF (Brevet de moniteur de football), devenant ainsi éducateur certifié. Après seulement deux ans d’existence, le club a été labellisé par la Fédération française de football. Il s’affiche, cette année, deuxième du championnat R1 féminin, ainsi qu’en U16. Et l’élu n’est pas peu fier de ses équipes.

Désormais, ce sont tous les sportifs de l’île que le conseiller départemental représente. En plus d’être encore actif sur le terrain, en entraînant son équipe féminine, il se charge d’essayer de faire rayonner les sportifs mahorais. « Je travaille beaucoup avec la vice-présidente Zouhourya Mouayad Ben, et nous sommes très écoutés par le président, déclare-t-il. Il faut que le sport trouve sa place au niveau du département ». Pour cela, l’élu préside notamment l’Office départemental du sport (ODS), « que le CD a toujours voulu » pour le maintien et la gestion des équipements sportifs de l’île. Et ainsi, il cherche à pallier la lenteur de l’administration. « À Mayotte, on sait construire, mais on a du mal à entretenir, affirme-t-il. On a beaucoup de soucis sur l’entretien des équipements sportifs. Rien que pour changer une ampoule, ça peut prendre des mois. »

L’ODS gère notamment l’entretien des stades de foot et des gymnases. Les entretenir est essentiel pour permettre aux jeunes d’accéder aux différentes pratiques sportives. El Anrif Hassani évoque aussi des projets futurs comme la piscine de Kawéni, prévue pour 2025 et qui permettrait de consolider la candidature de Mayotte à l’organisation des jeux des îles en 2027. Celle-ci serait constituée de deux bassins de 50 et 25 mètres de longueur, en plus de toboggans. Un autre des projets qu’il porte est la création du centre de haut niveau de Miréréni, qui regroupera un centre d’athlétisme, une beach arena ainsi qu’un gymnase. Au total, ces nouvelles infrastructures vont coûter respectivement 25 et 47 millions d’euros. Ces constructions seront toutes gérées par l’Office départemental du sport. Tous les moyens sont mis en œuvre pour que la jeunesse mahoraise se perfectionne. Sans oublier que les Jeux des îles 2027 vont être un tremplin pour l’île et pour ses athlètes. Une compétition qui est déjà attendue impatiemment.

Prochain défi pour le conseiller : la création de sections sportives locales pour enrôler tous les jeunes talents mahorais qui ne peuvent pas aller en pôle espoirs. « On s’est rendu compte que seulement deux jeunes partaient en espoirs chaque année, constate-t-il. L’idée, c’était de créer des sections sportives locales pour détecter plus de jeunes ». En effet, peu de jeunes Mahorais ont la chance d’intégrer le pôle espoirs de La Réunion. Pourtant, selon le conseiller départemental, 80 à 100% de ceux qui sont retenus réussissent en pôle espoirs. Les nouvelles infrastructures qui seront construites grâce à l’intervention de l’Office départemental du sport faciliteront donc l’accès des jeunes au sport. Les Jeux des îles de l’océan Indien 2027, que Mayotte espère accueillir, pourraient également donner envie à la jeunesse de pratiquer une activité physique. L’ancien footballeur est d’ailleurs très impliqué. Il espère véritablement que les jeunes sélectionnés en pôle espoirs seront en mesure de représenter l’île au lagon lors des futures compétitions. À côté de cela, l’ancien sportif nous confie qu’en plus du foot, le rugby cherche aussi à mettre en place des sections sportives locales. Une tâche intensive pour El Anrif Hassani, qui travaille en collaboration avec plusieurs élus du CD pour faire avancer ces problématiques sociales et culturelles.

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à la guerre d’influence sur Wuambushu dans le numéro 1042 de Mayotte Hebdo, disponible gratuitement ici : https://www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/

Qu’il s’agisse de foot, de basket ou de hand, El Anrif Hassani était toujours le plus grand de l’équipe.

 

 

Les admissions à l’hôpital de Mamoudzou bloquées temporairement

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Si le bureau des admissions à l'hôpital de Mamoudzou est de nouveau ouvert, ce n'est pas le cas du centre Jacaranda.

Les collectifs locaux, qui participent au blocage du centre Jacaranda depuis ce jeudi, sont intervenus ce vendredi matin dans le site de l’hôpital de Mamoudzou. Sous leur pression, le bureau des admissions ainsi que celui des déclarations de naissances ont été fermés temporairement. Selon le centre hospitalier de Mayotte, ces fermetures n’ont duré « qu’une demi-heure », puisque les manifestants ont été invités à quitter le domaine privé. Ils ont pu cependant faire part de leurs revendications de manière informelle au directeur du CHM, Jean-Matthieu Defour.

Pour rappel, une trentaine de personnes empêchent les patients d’accéder au centre de consultations et de soins Jacaranda. Elles souhaitent ainsi faire pression sur la communauté comorienne pour qu’elle pousse ses autorités à accepter les personnes expulsées dans le cadre de l’opération Wuambushu. Le blocage devrait durer jusqu’à samedi et reprendre possiblement le mardi 9 mai, après le lundi férié.

Au CHM, on confirme que le centre est fermé « jusqu’à nouvel ordre », mais que les malades sont accueillis dans les autres structures médicales de l’île, comme les urgences.

C’est parti pour trois journées culturelles à M’tsangamouji

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L’association Daroul madaris et Maesha na Ulanga organise trois journées culturelles, du 5 mai au 7 mai, au terrain de foot de Chembényoumba, un des villages de la commune de M’tsangamouji, sur la thématique de la santé environnementale. Le programme comprend : Vendredi 5 mai à 19h30, une conférence sur l’environnement en présence du Cadi Mrondroha, ARS et du Sidevam. Samedi 6 mai à partir de 8h, vente des plats traditionnels, artisanat et animations pour tous les âges (course de sac de riz, course de voiture, etc…). Dimanche 7 mai à 8h, nettoyage des plages de la commune de M’tsangamouji (Mliha, Tanaraki, Chembenyoumba et M’tsangamouji).

GIP l’Europe à Mayotte : un atelier d’information sur le Fonds social

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Un nouvel atelier d’information est organisé dans les locaux du GIP l’Europe à Mayotte, à Tsingoni, ce vendredi 5 mai, de 9h à 11h. La structure chargée d’accompagner les porteurs de projet pouvant bénéficier de fonds européens consacre, en effet, sa matinée au FSE (Fonds social européen) et a invité des structures qui y ont eu le droit à partager leurs expériences. GIP l’Europe à Mayotte, 1, rue du receveur Madi Combo, lotissement Mlézi, à Tsingoni.

Les sages-femmes mahoraises réclament une nouvelle loi

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Alors que ce vendredi 5 mai marque la journée internationale des sages-femmes, l’ordre de Mayotte soumet l’idée d’une loi visant à améliorer les conditions d’exercice de la profession et plus globalement la santé des femmes que les sages-femmes accompagnent. « Face à l’état préoccupant de la santé des femmes et au regard de la situation des sages-femmes, l’ANESF, l’ANSFC, l’ANSFL, l’ANSFT, la CNEMa, le CNSF, l’ONSSF, l’UNSSF et l’ordre des sages-femmes invitent la classe politique à examiner une proposition de loi pour apporter enfin des réponses concrètes à cette crise », prévient-il. Avec pour feuille de route le Livre blanc de la profession « Et si on parlait d’elles ? », les instances sages-femmes se sont ainsi unies pour rédiger et faire adopter une proposition de loi sages-femmes et santé des femmes.

Elles ont par ailleurs lancé une consultation auprès de l’ensemble de la profession avec pour volonté de faire un état des lieux de la situation des sages-femmes, mais également de leurs aspirations. Cette consultation, à l’image de l’enquête bien-être des étudiants, a mis en avant le malaise d’une profession qui estime à 94% que ses compétences ne sont pas assez connues par le grand public et à 96% qu’elle n’est pas assez valorisée. 48% des sages-femmes ont ainsi envisagé de quitter la profession au cours de la dernière année. Les sages-femmes identifient deux axes prioritaires pour enfin être reconnues : la reconnaissance du caractère médical de la profession via l’amélioration des rémunérations, la valorisation des actes et le renforcement des effectifs en maternité afin d’avoir plus de temps pour l’accompagnement de leurs patientes.

Dès lors, cette proposition de loi, construite par les sages-femmes pour la santé des femmes et la profession, a l’ambition de proposer des mesures cohérentes, concrètes et réalistes. Les instances défendent ainsi la définition d’une véritable politique de santé sexuelle et reproductive et le renforcement de la prévention par la mise en place de trois rendez-vous de santé sexuelle aux différents âges de la vie. Elles proposent également de créer des consultations de gynécologie adaptées pour les personnes en situation de handicap, la mise en place de mesures pour garantir la liberté de choix du lieu d’accouchement ou encore pour renforcer les effectifs dans les maternités. « Enfin, la résolution de la crise ne pourra se faire que par un choc d’attractivité et une véritable reconnaissance statutaire », insiste le conseil départemental de l’ordre des sages-femmes de Mayotte.

« L’obtention du statut de praticien hospitalier, à l’instar des autres professions médicales, avec un droit d’option pour les professionnelles en exercice est plus que jamais nécessaire. Aussi, les instances de la profession appellent les parlementaires à se saisir de cette initiative qui, en posant les bases d’une politique de santé ambitieuse en faveur des femmes et en valorisant enfin une profession indispensable à celles-ci, pourra constituer un véritable renouveau pour notre système de santé », revendique l’ordre.

Justice : deux condamnations pour des troubles à Bandrélé

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Deux individus ont été mis en cause pour les évènements commis à Bandrélé, le 24 avril dernier. Ils ont été reconnus coupables, en comparution immédiate, de participation à un attroupement avec armes, entrave à la circulation ainsi que de violences et dégradations aggravées, violence avec guet-apens, et pour finir, usage d’une arme au préjudice des gendarmes. Arrivés devant les juges, mercredi soir, les deux prévenus de 23 et 25 ans nient les faits qu’ils ont reconnu pourtant en garde à vue. Un des deux a, cependant, admis avoir reçu 150 euros pour acheter de l’alcool et pour participer aux heurts. Ils ont finalement été condamnés, tous les deux, à trois ans de prison dont un an avec sursis.

Le centre Jacaranda « fermé jusqu’à nouvel ordre »

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Le blocage opéré par des collectifs locaux, depuis ce jeudi matin, a incité le personnel du centre de consultations et de soins à fermer ses portes. Le site en face de l’hôpital de Mamoudzou pourrait être entravé plusieurs jours par la trentaine de manifestants qui veulent dénoncer le refus des autorités comoriennes d’accepter les personnes expulsées dans le cadre de l’opération Wuambushu.

 « Il n’y a que des Comoriens qui viennent se faire soigner ici. Les Mahorais sont obligés d’aller dans les cliniques ou à La Réunion. » Soufiane Moutouin fait partie du petit contingent issu des collectifs locaux qui s’est présenté, tôt ce jeudi matin, au centre Jacaranda, à Mamoudzou. Une trentaine de manifestants, à très large majorité des femmes, ont en effet bloqué le centre de consultations et de soins, situé face à l’hôpital de Mamoudzou. Pour éviter que les esprits s’échauffent, les patients qui attendent d’habitude sous le préau ont été invités à s’écarter et le personnel a procédé à la fermeture des lieux. Une bande de tissu blanc a été déployée tout autour du préau pour empêcher toute entrée et des policiers restent aux abords. Le groupe a laissé entendre qu’il pourrait rester plusieurs jours. « C’est l’acte 2, aujourd’hui. Hier [mercredi], on a bloqué le départ du Maria Galanta. Il est hors de question qu’ils partent sans ressortissants comoriens », estime Safina Soula, du collectif des citoyens de Mayotte 2018. C’est principalement le blocage des ports et aéroports par les autorités comoriennes aux Comoriens expulsés par la France qui provoquent la colère des manifestants, ce jeudi matin. Voyant que l’impasse diplomatique met en péril l’opération Wuambushu, ils ont décidé de faire de même en provoquant la fermeture d’un lieu de santé qui accueille des malades effectuant la traversée de manière illégale pour se faire soigner à Mayotte. « On espère que les Comoriens se rendront compte que c’est la faute de leurs dirigeants si on est là », continue la porte-parole mahoraise.

Ils soutiennent toujours l’opération

Malgré les difficultés rencontrées, les membres des collectifs continuent de soutenir l’opération Wuambushu visant à l’expulsion massive de personnes en situation irrégulière sur le territoire mahorais et la destruction de bidonvilles. Concernant cette dernière, les collectifs ont toujours une dent contre Catherine Vannier, la présidente du tribunal judiciaire de Mayotte. Celle-ci a signé la décision annulant le décasage prévu au lieu-dit Talus 2, à Majicavo-Koropa. Ils demandent donc son départ au ministère de la Justice et ont même fait leur deuxième revendication avec le blocage du centre de santé, ce jeudi.

Comme à Chirongui et Mamoudzou, la semaine dernière, ils ont aussi prévu une nouvelle manifestation à Acoua, dimanche matin, à partir de 9h. Ils espèrent faire témoigner des victimes ou des proches de victimes d’agressions pour dénoncer l’insécurité sur l’île.

Du côté de la direction du centre hospitalier de Mayotte, aucune information n’a été donnée sur le devenir des patients habituellement reçus au centre Jacaranda. Celle-ci a simplement confirmé que celui est « fermé jusqu’à nouvel ordre ».

« Si l’opération Wuambushu n’aboutit pas, ça sera la guerre civile »

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« Wuambushu » a ravivé les blessures entre les Mahorais et les Comoriens datant du siècle dernier. Avant même son commencement, les deux clans s’affrontent sur les réseaux sociaux et à travers les médias, chacun prônant un discours inaudible pour l’autre camp. Le plan imaginé par le ministère de l’Intérieur et l’Outre-mer est le dernier espoir pour les Mahorais, mais sa réussite n’est pas certaine, selon Mahamoud Azihary, essayiste, docteur en économie quantitative du développement et observateur des sociétés mahoraise et comorienne. Mayotte Hebdo consacre son dossier de la semaine à la guerre d’influence autour de l’opération en cours à Mayottte. Vous pouvez le retrouver en ligne sur www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/

Mayotte Hebdo : Dans la guerre des clans entre les Mahorais et les Comoriens, certains disent que Mayotte n’a jamais été comorienne. Est-ce-vrai ?

Mahamoud Azihary : En matière d’histoire, on raconte n’importe quoi. Bien sûr qu’il y a une histoire commune entre les quatre îles de l’archipel depuis que les Shiraziens sont arrivés aux Comores. Tout ce que l’on raconte est complexe car il y a plein de points communs qui font que l’histoire nous rapproche, mais à un moment donné, chacun a voulu assumer une vision politique et administrative différente. Les Mahorais peuvent dire sans complexe qu’ils ont une histoire commune avec les Comores mais qu’ils ont choisi de rester avec la France. Et même de l’autre côté, ils ont choisi la France, puisque la moitié de la population à Moroni est française, la diaspora comorienne est en grande majorité française, donc finalement tout le monde a choisi la France. Maintenant la France doit faire la part des choses, ne serait-ce que pour avoir des gens intelligents des deux côtés au lieu de soutenir des dictateurs et des corrompus. Et quand je parle de corrompus je fais référence à ceux des Comores, mais également ceux de Mayotte.

M.H. : On a l’impression que le débat s’est déplacé et qu’il ne s’agit plus simplement de l’opération Wuambushu…

M.A. : Quand des personnes parlent du passé ou de l’avenir, au moment où on a un problème présent à résoudre, c’est qu’elles ne se sentent pas concernées par le problème présent. Dans cette histoire, il y a surtout des gens qui sont dépassés par tout cela et qui ne font que de la politique. À Mayotte, certains se font élire principalement parce qu’il y a de l’insécurité, ou parce qu’ils disent qu’il faut reprendre le combat des années 1960 contre les Comores. Et de l’autre côté de l’archipel ce n’est pas mieux. Au lieu de trouver des solutions pour sortir la population de l’extrême pauvreté, que les gens puissent éduquer leurs enfants et se soigner, ils crient « Mayotte comorienne ». Et ici, on crie « Mayotte française », sans qu’aucun parti ne regarde le problème présent en face. Mais tout cela est fait exprès pour que tout le monde regarde ailleurs et ainsi le problème n’est pas réglé.

M.H. : À vous entendre, il s’agirait d’une question de manipulation. Qui est derrière tout cela ?

M.A. : Bien sûr que c’est une question de manipulation. J’ai milité dans le Collectif des citoyens de Mayotte 2018 pendant quatre ans parce que je croyais que c’était pour dire toutes nos revendications, mais on a fait trop de conneries, et on a tout raté. À côté de ça, il y a eu le collectif d’Estelle Youssouffa qui disait que le problème de Mayotte, ce sont les Comoriens. Les deux collectifs ont évolué en marge. On ne s’est plus préoccupés du développement de Mayotte, mais on s’est concentrés sur les Comoriens et je suis parti à cause de ça.

Emmanuel Macron ne pourra plus se présenter aux élections présidentielles, et celui qui veut se positionner à sa place ou qui veut être premier ministre c’est qui ? Gérald Darmanin. Il se rend compte qu’à Mayotte, Marine Le Pen fait un carton à cause de l’insécurité principalement. Donc il se rapproche de la députée de Mayotte qui a des idées proches de l’extrême droite mais qui n’est pas du même bord que Marine Le Pen. Une alliance naturelle naît donc entre Gérald Darmanin et Estelle Youssouffa. Et comme les Mahorais ont besoin d’une opération comme Wuambushu, l’actuel ministre de l’Intérieur et des Outre-mer est en train de pratiquement prendre la place du Rassemblement National.

M.H. : Les débuts de l’opération n’ont pas eu les résultats escomptés. Le gouvernement peut-il encore se rattraper ?

M.A. : J’ai peur que si on continue à ce rythme, on n’atteigne pas les objectifs, et ça va revenir vers nous comme un boomerang, et ça sera très dur. Mais le gouvernement peut éviter cela s’il démantèle les bandes qui attaquent les bus, qui font les meurtres. Les plus dangereuses et les plus meurtrières sont celles de Tsoundzou et Majicavo. S’il les arrête, alors il aura résolu 50% du problème. Par contre, cette histoire de reconduire des milliers de Comoriens chez eux ne se fera pas, je peux vous le garantir. Le gouvernement ne pourra pas le faire parce que de l’autre côté ils ne sont pas préparés, ils n’ont pas d’aides internationales pour accueillir tous ces gens. Cependant, on peut décaser des gens sous le coup de la loi Elan, et on n’a pas besoin de Wuambushu pour ça. Le vrai défi est de permettre aux Mahorais de récupérer leurs terrains occupés de manière illégale et de faire revenir la sécurité sur cette île. Il faut utiliser toutes les ficelles du droit français pour aller jusqu’au bout. Et si à un moment donné ils sont embêtés, il faut décréter l’état d’urgence à Mayotte. Cela permet d’éviter que les choses passent devant le juge.

M.H. : Qu’est-ce qui pourrait arriver si le gouvernement n’arrive pas à avancer sur l’opération Wuambushu ?

M.A. : Du point de vue social, si cette opération n’aboutit pas, ça sera la guerre civile. Si Gérald Darmanin nourrit quelques ambitions, il ne doit pas rater Wuambushu sinon c’est terminé pour lui. Les Mahorais attendront que le Rassemblement National prenne le pouvoir pour qu’il fasse le job.

M.H. : Comment voyez-vous l’avenir de Mayotte ?

M.A. : Je suis inquiet par la façon dont le gouvernement et les élus du territoire veulent dessiner le futur en ne proposant rien de moderne. Ils vont éradiquer les bidonvilles et les remplacer par des ghettos. Car ils vont construire des logements sociaux et y mettre des gens de la même condition sociale, alors que partout ailleurs, on propose la mixité sociale. De cette manière, ils vont faire naître une autre forme de violence, peut-être plus étudiée et avec des armes à feu. Et cette fois-là ils ne pourront pas dire qu’ils les renvoient aux Comores puisque ce seront des gens en situation régulière. Et ça j’ai l’impression que personne ne s’en rend compte.

Ça m’inquiète aussi qu’il y ait une telle haine de chaque côté de l’archipel alors que chaque partie devrait s’occuper de ce qu’il se passe chez elle. Avec des dirigeants plus intelligents, on trouverait même des terrains d’entente sur l’environnement, la gestion des déchets, sur l’agriculture, sur l’exploitation du pétrole. On peut trouver un moyen pour un co-développement mais il faut que l’on dépasse ce climat de haine des deux côtés. En attendant, je suis assez pessimiste pour le futur…

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à la guerre d’influence sur Wuambushu dans le numéro 1042 de Mayotte Hebdo, disponible gratuitement en ligne ici : www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/

Tortues marines : un nombre de pontes à Mayotte encore sous-estimé

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Quatre espèces de tortues marines vivent les eaux mahoraises.

L’association des Naturalistes de Mayotte a organisé une conférence, ce mardi 2 mai, sur les tortues marines, au restaurant La Croisette à Mamoudzou. Marc Girondot, professeur d’écologie à l’université Paris-Saclay, est venu sensibiliser le public sur l’animal et ses habitudes de vie.

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Marc Girondot, professeur d’écologie à l’université Paris-Saclay, et Michel Charpentier, président des Naturalistes de Mayotte, au micro.

« Arrêtez de croire qu’elles reviennent sur leurs plages de naissance, elles reviennent dans la région où elles sont nées », déclare en rigolant Marc Girondot. Le professeur d’écologie à l’université Paris Saclay, invité par les Naturalistes, déconstruit les idées reçues, lors de la conférence organisée à Mamoudzou, mardi soir. Sa volonté est de toucher la population qui côtoie les tortues afin qu’elle ne les perturbe pas. Pour rappel, quatre espèces sont présentes à Mayotte, dont plus répandues sont la tortue verte et la tortue imbriquée. La deuxième restent très peu étudiées. Plus petites que les tortues vertes, elles sont aussi plus rares. « On sait qu’il y en a, mais les recherches n’ont pas encore été faites pour savoir comment elles s’organisent. Il y a donc dans l’océan Indien, beaucoup d’incertitudes pour cette tortue », affirme celui qui dénonce la négligence française par rapport à la préservation de l’espèce. « La France a le droit de pêcher dans sa ZEE. Il ne faut pas oublier aussi qu’elle a aussi des droits de conservation et de gestion des ressources naturelles biologiques et non biologiques des fonds marins. », déclare le professeur. En effet, la Zone économique exclusive (ZEE) française est la deuxième plus grande au monde après les États-Unis. L’État a une nécessité et une obligation de protéger les ressources naturelles qui s’y trouvent.

La France, en comptant Mayotte, est la nation qui compte le plus de tortues. Cependant, jusqu’à très récemment, l’île aux parfums faisait très peu l’objet de recherches. « La conclusion, c’était qu’on sait qu’il y a des tortues, on ne sait pas exactement combien mais finalement par rapport aux autres territoires français, quand j’ai analysé les données récoltées par les Naturalistes, nous pouvons nous rendre compte que c’est un site d’importance mondiale. » Mayotte étant un territoire complexe de 170 plages, le recensement des tortues y est compliqué. Six personnes seulement recensent une fois par semaine le nombre de tortues et d’œufs sur les plages. La science participative est la source la plus active de données sur les tortues mahoraises. « Vous êtes face à un petit territoire mais qui a tout de même énormément de plages, pas forcément facile d’accès. Le nombre de pontes à Mayotte a été totalement sous-estimé par rapport à la réalité. Un réel travail d’analyse va être fait à l’avenir », affirme Marc Girondot.

Des territoires à préserver

Le professeur a profité de la conférence pour faire le pont sur les autres territoires concernés par les recherches sur les tortues. « On a fait une synthèse, publiée l’année dernière, des tortues marines sur les territoires français. La Guyane, la Martinique ou encore la Guadeloupe, sont connues pour les tortues. La Polynésie aussi mais moins car il est compliqué de recenser les tortues là-bas. Mais deux archipels français sont très peu connus, et sont pourtant les sites les plus importants au monde pour les tortues. » Le professeur parle ici des îles Bellone et Chesterfield, deux îles françaises totalement inhabitées en Nouvelle-Calédonie. L’armée y fait une ronde chaque année. Depuis quatorze ans, les militaires amènent avec eux des scientifiques qui comptent les tortues. « Personne y allait, mais c’est pourtant le site le plus important au monde de ponte des tortues. Il y a presque 100.000 pontes chaque année sur ces îles. » Une synthèse sera publiée le mois prochain à ce sujet.

La volonté de relancer les recherches sur les tortues est importante pour Marc Girondot. Un programme informatique de reproduction du cycle de vie des tortues permettrait de mieux les suivre. Nommé vTurtles, cela permettrait aussi d’avoir plus de données et des statistiques plus précises.

« C’est ce qu’on voudrait appliquer à Mayotte, avec les données des Naturalistes, les données du département, du parc marin et de la science participative. L’objectif est d’obtenir une vision globale, sur le long terme de ce qu’il se passe à Mayotte », espère le professeur.

Le problème non résolu du braconnage

Le problème du braconnage des tortues se résout petit à petit un peu partout dans le monde, sauf à Mayotte. Le réseau d’échouage des tortues marines mahorais a pour but de recenser les tortues marines qui sont tuées par le braconnage. C’est un réseau connu de seulement 2 % des Mahorais, hébergé par le parc marin. La situation du braconnage peut être réglée selon Marc Girondot. Selon lui, il faudrait investir dans la technologie, qui pourrait être la clé dans la lutte contre le braconnage. « Envoyer des gens sur les plages à Mayotte, non, ce ne serait pas efficace, mais envoyer des drones, oui. Le jour où le braconnier aura un drone qui tournera autour de lui, il n’appréciera pas trop. »  Au moins dans un premier temps. Il affirme que le braconnage est un résultat de conséquences sociales. La précarité jouerait un rôle majeur selon lui dans le nombre de tortues braconnées chaque année. « Il y a une mythologie autour du braconnier. Il ne fait pas ça parce que ça l’amuse, mais parce que c’est son seul moyen de subsister. La solution ne passe pas seulement par de la répression, mais par les composantes sociales ou sociétales. »

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