Accueil Blog Page 267

Perturbation des horaires des navettes Cadema

-
perturbation-des-horaires-des-navettes-cadema

La communauté d’agglomération de Dembéni – Mamoudzou informe par un communiqué que compte tenu de la situation actuelle, la Cadema invite ses usagers à consulter régulièrement la page d’accueil du site internet : https://caribus.mobilite.yt/ pour rester informés. La sécurité des voyageurs étant une priorité, le trafic des navettes risque d’être fortement perturbé cet après-midi ainsi que le mois à venir. Les informations pratiques sur la circulation des navettes seront actualisées tous les jours.

Opération Wuambushu : un regain des tensions à Tsoundzou

-
operation-wuambushu-un-regain-des-tensions-a-tsoundzou

Depuis ce week-end, plusieurs affrontements ont éclaté à Tsoundzou 1 et 2 entre les forces de l’ordre et des bandes de jeunes. Une quarantaine d’entre eux, armés de machettes et de pierres, s’en prennent aux automobilistes en raison de l’imminence des opérations décasages et des expulsions en cours de personnes en situation irrégulière. Dimanche soir, par exemple, ce sont les habitants des quartiers à proximité de la route nationale qui ont été menacés et des commerces saccagés. La police municipale et la police municipale sont intervenues à maintes reprises pour repousser les assaillants sur les hauteurs. C’était à nouveau le cas, ce lundi matin, dès 5h. Quelques heures plus tard, en milieu de matinée, c’est un véhicule de type poids lourd de l’entreprise MAP (Maore assainissement propreté)  qui a été incendié et un nouveau barrage de déchets installé au carrefour du Tsoundzou 1. L’intervention des forces de l’ordre sur site a permis de faire reculer le groupe d’individus, qui est désormais perché en hauteur derrière le collège Kwalé. Une opération de sécurisation est en cours pour faciliter l’intervention des services techniques, des pompiers et de la population. Une autre partie des policiers est partie en direction de Kwalé.

operation-wuambushu-un-regain-des-tensions-a-tsoundzou

Opération Wuambushu : Le clivage politique renforcé ces derniers jours

-
operation-wuambushu-le-clivage-politique-renforce-ces-derniers-jours
L’opération « Wuambushu » provoque les critiques de syndicats, d’associations et de partis politiques. D’autres, notamment les élus locaux, ont choisi de soutenir l’initiative du gouvernement.

Les grandes manœuvres à Mayotte contre l’immigration illégale suscitent l’attention des médias nationaux et également des partis politiques. Une partie d’entre eux, ainsi que des syndicats, ont rappelé leurs positions via des communiqués.

operation-wuambushu-le-clivage-politique-renforce-ces-derniers-jours
Des lieux sont réquisitionnés pour servir de locaux de rétention administrative, comme ici la MJC de M’tsapéré qui pourrait accueillir quarante personnes jusqu’à la fin du mois de juin.

Les Républicains : un soutien de la part de la fédération locale

« Lors des questions au Gouvernement la semaine dernière au Sénat, l’État, par le biais de son ministre délégué aux Outre-Mer a pour la première fois pris la parole est confirmé l’opération dite « Wuambushu » visant à lutter contre l’immigration clandestine et détruire les bidonvilles. Jusqu’alors, le gouvernement n’avait jamais confirmé cette affaire. Le parti Les Républicains – Fédération de Mayotte – a depuis longtemps demandé, notamment par la voie (voix) de Monsieur Mansour Kamardine, député de Mayotte, une telle mesure. Aujourd’hui, force est de constater que nous avons enfin été entendus et nous ne pouvons que nous en réjouir. Nous tenons ici à affirmer de manière la plus solennelle que nous soutenons activement cette opération et invitons le gouvernement à l’amplifier et à la pérenniser au-delà de ces deux mois programmés. Aussi, à chaque fois que le gouvernement proposera des mesures ou des actions qui vont dans le sens des attentes et besoins des Mahorais pour garantir le développement de notre jeune département, dans quelque domaine que ce soit, nous lui apporterons notre soutien.

Par ailleurs, notre Fédération tient à préciser qu’elle a toujours été force de proposition, et que les différentes solutions ou alternatives proposées par notre parti au gouvernement concernant les sujets liés à l’immigration clandestine et à l’insécurité restent inchangées : la destruction des bidonvilles, qui constituent des zones de non-droit ou sévies toutes formes de violences (trafiques de drogues, proxénétisme, meurtres, prostitution, …) avec une insalubrité déplorable qui peuvent avoir des conséquences écologiques, environnementales et sanitaires irréversibles pour le territoire de Mayotte et sa population ; la récupération et la restitution de tous les terrains qui ont été expropriés à l’État, au Département, aux communes et aux mahorais ; l’expulsion systématique et aucune régularisation pour les personnes rentrées en situation irrégulières sur le territoire ; l’ouverture sur tout le reste du territoire national des titres de séjour délivré par la Préfecture de Mayotte ; la sécurisation de nos frontières maritimes ; le respect et l’acceptation définitive par les Comores de l’appartenance de Mayotte à la République Française ; le traitement des demandes d’asile et de séjour directement depuis le pays d’origine ; le respect par le gouvernement comorien sur les accords mutuels cosignés avec la France sur la lutte contre l’immigration clandestine ; la mise en place pour Mayotte par le gouvernement, d’un moratoire de cinq ans sur l’instruction et la délivrance des titres de séjour et demandes d’asile.

Il est temps que Mayotte retrouve un visage digne d’un vrai département français. La prolifération des cases en tôle avec une population entière en situation irrégulière contribue au sous-développement de notre territoire. La reconduite aux frontières par le biais de l’opération Wuambushu permettra à Mayotte de se stabiliser afin d’asseoir un vrai développement. Pour nous, l’opération n’est pas une haine contre les étrangers, mais une lutte pour améliorer les conditions de chacun dans le respect des lois qui régissent notre nation. Les Mahorais sont actuellement des populations de seconde zone sur leur propre territoire. Il est temps que cela change. La politique du grand remplacement doit cesser. La Fédération Les Républicains de Mayotte réaffirme tout son soutien à cette opération et aux mahorais, et sa détermination à lutter efficacement contre l’immigration clandestine. Les territoires de l’Outre-mer font la grandeur de la France, ils font partis de la République française et doivent être considérés et respectés par tous. »

Europe Écologie-Les Verts : EELV exige l’arrêt immédiat de l’opération Wuambushu

« Mayotte 101ème département français, depuis 2011, vit au rythme des annonces et des promesses de l’Etat français, alors que les situations sociales, économiques, sanitaires, institutionnelles, environnementales et sécuritaires demeurent chaotiques. Un important retard de moyens structurels associés à une précarité qui s’est généralisée, fait qu’aujourd’hui Mayotte connaît des tensions communautaires qui ne cessent de s’agrandir attisées par le pouvoir et les conflits autour de la problématique migratoire. Face à cette réalité, le Ministre Gérald Darmanin prévoit le 21 avril 2023 une opération de destructions massives de bidonvilles, de décasage et d’expulsions «d’étrangers en situations irrégulières », après le ramadan, sous le nom de code : Wuambushu.

Des forces de l’ordre et leurs unités d’élite sont massivement mobilisées pour permettre l’expulsion de 250 à 280 personnes par jour. Avec une mise en scène à grand spectacle, minutieusement orchestrée, tout laisse à penser que le ministre de l’Intérieur compte faire de Mayotte une terre d’expérimentation sécuritaire ! Pourtant cette stratégie du tout sécuritaire n’a fait que prouver qu’elle était inefficace et injuste pour ramener la paix et la sécurité sur place et elle est un nouvel aveu de la politique hors sol réalisée par ce gouvernement.

Nous ne pouvons accepter que la violence constitue la seule réponse à la situation de ce territoire. Nous estimons que le sous-développement est entretenu à Mayotte depuis longtemps par l’Etat français, comme il est maintenu dans de nombreux autres territoires ultramarins. Les flux migratoires vers Mayotte ne peuvent être détachés de la pauvreté des Comores et de Madagascar, de la mauvaise qualité des services publics de santé et d’éducation de ces pays voisins. Nous condamnons donc cette opération violente qui participe à stigmatiser des populations démunies, en distillant la haine et qui entrainera des violations massives des droits humains. Nous sollicitons la mise en place immédiate d’un plan Marshall pour l’archipel afin de réhabiliter les services publics à Mayotte et de soutenir ce développement dans les îles des Comores.

En conséquence, EELV exige l’arrêt immédiat de l’opération et demande la mise en place dans l’urgence d’une commission parlementaire. Celle-ci aurait pour mission d’évaluer la situation dans sa globalité, de faire des préconisations adaptées à la situation actuelle de crise et de dégager un accord-cadre avec l’État des Comores. »

CGT, FSU et Solidaires : contre l’opération et pour un meilleur accès aux droits

« Nos organisations syndicales CGT, FSU et l’Union syndicale Solidaires s’inquiètent fortement de l’opération Wuambushu, organisée par Gérald Darmanin et validée par Emmanuel Macron, prévue à Mayotte à partir du 21 avril. Cette opération prévoit de détruire massivement des habitats précaires et de multiplier les arrestations et les expulsions quotidiennes jusqu’à plusieurs centaines de personnes migrantes issues des îles voisines. Les destructions visent 5.000 personnes dans 1.000 « bangas », soit 10 % des habitats en tôles dans lesquels vit la moitié de la population de Mayotte. Nous craignons, à l’instar de nombreuses organisations internationales et nationales (CNCDH, UNICEF, LDH notamment) la multiplication des violences et des atteintes aux droits.

Or la situation à Mayotte, département français d’environ 300 000 habitants est déjà catastrophique : 80 % des habitant-es vivent sous le seuil de pauvreté et de nombreuses mesures d’exception sont la règle : le manque d’écoles oblige à accueillir les enfants par demi-journées et plus de 6000 enfants ne sont pas scolarisés ; des milliers d’enfants sont enfermé-es en centres et locaux de rétention administrative (CRA et LRA) et certain-es ont été expulsé-es vers les Comores malgré plusieurs condamnations de la Cour européenne des droits de l’Homme, des mineur-es revenant de l’école se sont retrouvé-es sans logement et ne sachant pas où leurs parents se trouvaient, ceux-ci faisant l’objet d’éloignements expéditifs et abusifs.

Dans un rapport d’information, la commission des affaires sociales du Sénat parle d’un « système de soins à bout de souffle » : à Mayotte 45 % des habitants de plus de 15 ans déclarent avoir dû renoncer à des soins en 2019, la protection universelle maladie (PUMa) n’y est pas applicable, ni la complémentaire CMU-C, le nombre de lits disponibles est très en-deçà des ratios (à peine 40 % de la moyenne hexagonal) et l’Aide Médicale d’État, système de santé pour les personnes sans papiers ne s’applique à Mayotte. L’accès aux demandes d’asile est très compliqué et 86% des demandes d’asile sont rejetées. 10 avocats pour 100.000 habitants, contre 103 pour 100.000 en métropole. Plus de 20.000 le nombre de personnes ayant perdu la vie en tentant la traversée depuis les îles voisines depuis 1995, année de l’entrée en vigueur du « visa Balladur » (qui restreint la circulation vers Mayotte depuis les Comores et qui ne donne pas la possibilité de se rendre à La Réunion ou dans l’Hexagone). Des bacheliers titulaires de ce visa ou sans papiers sont privés d’étude en métropole. Plus de 1.800 habitations détruites, ce qui concerne plus de 8.500 personnes, depuis la fin de l’année 2020. L’accès aux droits est mis à mal par l’absence de moyens humains et matériels.

La CGT, la FSU et l’Union syndicale Solidaires appellent le gouvernement à arrêter toutes les mesures répressives. Ce qu’il faut à Mayotte c’est l’égalité des droits (y compris pour les étrangers) et d’accès aux services publics et de réels moyens pour la santé, l’éducation et le logement pour l’ensemble de la population. »

Réunion d’information pour futurs installations agricoles, ce mardi

-

Vous souhaitez vous installer en agriculture ? Rendez-vous le mardi 25 avril prochain dès 9h, à la salle du conseil, dans les locaux de la CCSUD (Ancienne Mairie de Bandrélé) – Communauté de Communes du Sud de Mayotte. Une réunion est organisée à destination des personnes qui souhaitent s’installer et développer une exploitation viable, vivable et durable.

Nous aborderons les étapes indispensables à l’installation, les aides financières existantes, les modalités pour la maitrise foncière et les dynamiques de filières sur le territoire notamment. Inscriptions et information au 0639633339, au 0639259285 ou pai.mayotte@outlook.f

Bpifrance La Réunion – Mayotte : une forte croissance dans tous les métiers

-

Jean-Marc Battigello, directeur régional, a présenté le bilan d’activité 2022 de Bpifrance La Réunion-Mayotte. Il est revenu sur l’accompagnement des entreprises de son territoire par Bpifrance dans un contexte de relance, avec des soutiens prioritaires à l’industrie, à l’innovation technologique et à la transition énergétique et environnementale. En 2022, Bpifrance La Réunion-Mayotte a soutenu 746 entreprises à hauteur de 286 M€, permettant de mobiliser 618 M€ de financements publics et privés.

Une croissance de +9 % est à noter du financement moyen et long terme en Réunion-Mayotte, avec 127 M€ injectés dans 174 entreprises pour financer des projets de développement. Les Prêts Sans Garantie, produit phare du réseau de la banque, représentent 70 M€ (+ 15% par rapport à 2021) décaissés en faveur de 163 projets de développement, dont 1,4 M€ de Prêts Climat qui ont permis de financer des projets améliorant l’impact environnemental et énergétique des entreprises. Reprise de la dynamique du financement court terme (+24%) avec 122 M€ déployés. Aussi, une baisse de l’activité de Garantie en 2022 en Réunion-Mayotte. Le nombre d’entreprises bénéficiaires est lui en hausse de +19%.

L’association pour l’emploi des cadres arrive à Mayotte !

-

L’Apec, (Association pour l’emploi des cadres), réaffirme sa présence sur l’ensemble des territoires ultramarins et propose désormais ses services de conseils aux jeunes diplômés et cadres mahorais. L’Apec se mobilise également pour que les TPE-PME de l’île, confrontées à de très fortes difficultés de recrutements, trouvent les compétences dont elles ont besoin pour se développer.

Durant deux jours, les équipes de l’Apec sont allés à la rencontre des différents acteurs de l’écosystème local. Au cours de cette visite, l’Apec a échangé avec Pôle Emploi, le Medef, la Cci et la FMBTP (Fédération mahoraise du bâtiment et travaux publics) afin de mieux comprendre leurs enjeux et leurs besoins en recrutements de cadres. « Nous réaffirmons notre volonté de favoriser la recherche d’emploi, la mobilité professionnelle et la formation des jeunes diplômé.es et cadres mahorais et d’aider les entreprises de l’île à recruter les compétences qu’elles recherchent. Cette visite à Mayotte est une occasion unique de mieux comprendre les enjeux locaux pour mieux y répondre », note Laetitia Niaudeau, directrice générale adjointe de l’Apec.

L’Apec Réunion Mayotte renforce ses équipes. Afin de répondre aux enjeux de l’emploi cadre du territoire, les équipes de l’Apec se renforcent. Azim AKBARALY, consultant en développement professionnel, et Lauriane TARLEY, conseillère clients, rejoignent les équipes d’Indira CAMALON, afin d’accompagner au mieux les jeunes diplômé.es et cadres, y compris les publics les plus éloignés de l’emploi, et les entreprises de La Réunion et de Mayotte.

Un réseau de prostitution démantelé ce week-end

-

Après de nombreuses alertes d’habitants sur le développement d’un réseau impliquant des prostituées malgaches, la gendarmerie de Mayotte a lancé un vaste coup de filet ces derniers mois. « Les premières investigations confirmaient que les voyages de ces jeunes femmes vers Mayotte étaient financés par une femme qui les hébergeaient à leur arrivée, moyennant remboursement du voyage et paiement d’un loyer, tout en les encourageant à se prostituer pour y parvenir », annoncent les militaires sur leur page Facebook. Il y a deux mois, la tenancière était interpellée en compagnie de sept jeunes femmes malgaches dont cinq en situation irrégulière.

Quatre gérants d’établissements du sud du département, à Chirongui et Bandrélé, liés à ce trafic ont été aussi identifiés. Ils ont été interpellés, dans la nuit de samedi à dimanche, « au terme d’investigations minutieuses effectuées dans le cadre d’une seconde enquête préliminaire, grâce à 66 militaires de la section de recherches, de la compagnie de Koungou et des escadrons déplacés, appuyés par l’équipe cynophile ». Ils sont actuellement en garde à vue et entendus par les gendarmes.

Des barrages érigés à Tsoundzou 1, ce dimanche midi

-
des-barrages-eriges-a-tsoundzou-1-ce-dimanche-midi

Ce dimanche midi, des bandes de jeunes ont barré la route nationale à Tsoundzou 1, au niveau du stade en travaux. Les forces de l’ordre sont arrivées rapidement. Police municipale, police nationale, puis des CRS ont été dépêchés sur place. Sous l’avalanche de pierres, ils ont rapidement repoussé les agresseurs vers l’intérieur des terres, le long de la vallée de la Kwalé. Des dizaines de grenades lacrymogènes ou de désencerclement ont été tirées. Le stationnement des forces de l’ordre au carrefour du stade a permis la réouverture de la route en début d’après-midi.

« Aujourd’hui, on veut récupérer notre dû »

-
aujourdhui-on-veut-recuperer-notre-du
Safina Soula est à la tête du collectif des citoyens de Mayotte 2018, l’un des mouvements locaux favorables à l’opération qui débute sur l’île.

Favorable au plan visant à l’expulsion massive d’étrangers en situation irrégulière et à des décasages, Safina Soula y voit la réalisation des demandes faites par les mouvements locaux en 2018 (qui ont prévu un rassemblement à Chirongui, le matin du jeudi 27 avril). La cheffe de file du collectif des citoyens de Mayotte 2018 promet, cependant, que chacun sera attentif aux conséquences que cela pourrait engendrer, afin de ne pas réitérer les erreurs du passé.

aujourdhui-on-veut-recuperer-notre-du
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, avait promis une grande opération aux Mahorais. Ici en août 2022, à Dzaoudzi, aux côtés de Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer, et Estelle Youssouffa, députée de la première circonscription de Mayotte.

Flash Infos : Qu’attendez-vous de cette opération ?

Safina Soula : Alors personnellement, j’attends beaucoup de choses. Je suis peut-être naïve, inquiète aussi, mais j’ai besoin de cette opération pour qu’on voit appliquer nos revendications de 2018. L’État s’est décidé à y aller, on ne peut plus et on ne doit plus faire machine arrière. On attend concrètement que la population [présente à Mayotte de manière irrégulière] soit renvoyée chez elle. Il y a une surpopulation qui est évidente. Anjouan est une île à côté, où il y a une situation de pauvreté. Mais on doit sauver celle qui est ici. Si on continue dans cette voie, à les laisser s’installer ici, on va créer d’autres conflits dans le futur. Avec 80% de naissances d’enfants qui ne sont pas Français, Mayotte dans quinze ou vingt ans sera une île comorienne.

F.I. : Comment voyez-vous Mayotte dans trois mois ? Et que pensez des chiffres annoncés (1.000 cases démolies et 10.000 expulsés en deux mois) ?

S.S. : Aucune idée. Ce n’est rien du tout 1.000 cases. J’aurais préféré un plan global, raser toutes les cases en tôle existantes. Ça, au moins, on comprendrait. Raser une petite moitié juste pour nous amadouiller un peu, ça ne servira à rien. Il faut se donner des objectifs réalisables, la France peut le faire. Il faut que la réponse soit à la hauteur de la population française de Mayotte. Sur l’idée initiale de 20.000 expulsions, je pense qu’ils auraient pu maintenir cette fermeté.

F.I. : Vous savez qu’au cours de précédentes opérations de décasage, des bandes s’en sont pris aux Mahorais. Est-ce que ça ne vous inquiète pas ?

S.S. : Je ne crains pas cette opération. Je l’ai voulue, je l’ai demandée, je la soutiendrai jusqu’au bout. Des débordements, il y en aura. Des menaces, il y en a et il y en aura toujours. Ça montre de quel côté est la violence. Pour la France, il faut qu’elle montre qu’elle est là. On parle du Raid, de 1.000 gendarmes et policiers. Il ne faut pas oublier que la France est une puissance mondiale. Si cette opération foire, ça sera la honte pour elle, on va dire qu’elle n’est même pas capable de sauver l’une de ses terres.

F.I. : Pour en venir aux flux migratoires, Madagascar et les Comores font partie des pays les plus pauvres du monde. Peu importe les opérations, est-ce que ces flux vont tout simplement continuer à exister ?

S.S. : Non, je ne pense pas. C’est vrai que Mayotte attire, c’est la France et même l’Europe. Il faut aider ces territoires à se développer. Dans le cas des Comores, il faut que la France soit plus ferme, en leur disant qu’elles sont responsables de leur population. Il faut des sanctions à l’égard des autorités comoriennes. Elles ne peuvent pas continuer à s’assoir sur l’argent français (N.D.L.R. la France verse 150 millions d’euros sur trois ans dans le cadre du dernier accord de coopération régionale) et pousser sa population à l’exil. Il faudra que les Comores construisent des écoles, qu’elles soignent sa propre population.

F.I. : Concernant les Comores justement, est-ce qu’il n’y a pas une éternelle posture avec Mayotte (lire par ailleurs) ?

S.S. : Diplomatiquement, ils sont en train de chasser l’ambassade de France. Pourquoi ? Parce que la France maintient une opération chez elle ? Le problème est que la France se rabaisse par rapport aux Comores, ça a souvent été comme ça. On n’est pas d’accord, il est temps que les autorités comoriennes récupèrent ses compatriotes. Il faut les aider à s’installer là-bas et que les instances internationales mettent le pouvoir comorien face à responsabilités. C’est trop facile d’accuser les Mahorais de tous les maux, alors qu’on inverse les rôles. Ce sont nous les victimes. Je rappelle qu’on ne va plus dans nos champs parce qu’on a peur.

F.I. : Il n’y a que 70 kilomètres qui séparent Mayotte et Anjouan, est-ce que la difficulté ne vient pas de là ? Vous avez également demandé l’intervention de la marine nationale, de quelle manière ?

S.S. : La France a les moyens de fermer sa frontière, elle n’est pas si grande que ça. Sur la marine nationale, dans l’océan Indien, elle est aujourd’hui basée à La Réunion. Il faut nous doter des mêmes moyens. Si on a déjà des gros bateaux, on pourra dissuader les arrivants. Ce ne sont pas des petits kwassas qui vont emmerder le monde. Il faut également qu’on sanctionne financièrement ceux qui sont complices de cette immigration. On doit aussi être présent aux Comores pour qu’on soit sûr que les personnes soient bien renvoyées.

F.I. : Dans l’immigration illégale, il y a aussi des Mahorais qui en profitent. Quel est votre avis là-dessus ?

S.S. : Vous parlez des marchands de sommeil. Nous, on demande des sanctions contre ces gens-là. On a fait des propositions à la préfecture de Mayotte. Il faut responsabiliser ceux qui donnent des faux papiers. Il faut aussi impliquer les mairies, qu’elles confirment les attestations d’hébergement qui sont présentées à la préfecture de Mayotte.

F.I. : Est-ce que vous comprenez que votre volonté d’expulser les immigrés ne soit pas toujours comprise ?

S.S. : On demande qu’il y ait une immigration contrôlée, choisie. On ne doit pas nous traiter de raciste, de xénophobe ou d’extrême-droite. Je suis désolé, par moments, on doit tenir des discours réalistes, on n’est pas dans un film. Mayotte est dans une situation compliquée. Pour nous, cette opération est nécessaire pour son développement économique. L’île a besoin d’une élite, des hôpitaux, des universités pour le futur de nos enfants. Je rappelle que ce ne sont pas les Mahorais qui attaquent la population, ce ne sont pas les Mahorais qui attaquent les écoles. On veut nous diaboliser en disant qu’on n’aime pas notre frère comorien, mais est-ce qu’il nous aime lui ?

F.I. : Justement, on a l’impression que ce développement se met en marche, mais qu’il y a deux sociétés qui cohabitent et le vivent différemment.

S.S. : Effectivement, il y a deux communautés qui n’arrivent pas à s’entendre. L’État peut mettre tous les moyens qu’il veut, tant que la population comorienne arrivera ici, on ne pourra rien faire. On le voit dans nos écoles. Beaucoup d’enfants scolarisés ne sont pas Français, l’hôpital est devenu un hôpital pour soigner les Comoriens. Les Mahorais ne vont plus dans les dispensaires. Pareil pour nos enfants qu’on doit envoyer à La Réunion ou en métropole.

F.I. : On a cette impression que les Comoriens nés ici se retrouvent dans une impasse administrative. Qu’est-ce que vous préconisez ?

S.S. : Aujourd’hui, on donne des papiers où il est écrit République française de Mayotte. C’est ce que j’appelle des « demi-papiers ». Il faut qu’on donne des vrais à celui qui peut étudier ailleurs, qu’il ait sa chance dans un autre département français, qu’il puisse suivre une vraie formation. A La Réunion, il y a beaucoup de d’offres dans les métiers du bâtiment, pareil en métropole. On peut envoyer ces gamins-là, qu’ils ne soient pas bloqués ici.

F.I. : Vous avez sans doute entendu les critiques émanant de la communauté comorienne ?

S.S. : L’opinion comorienne, c’est une opinion truquée, de bandits, basée sur de l’argent et de la manipulation. Ils se contentent de demander à la France de les héberger, alors qu’à Mayotte, on n’a pas les structures d’accueil suffisantes. Il faut remettre dans son contexte, ils sont arrivés et se sont accaparé les terrains d’autrui. Il faut qu’on récupère notre foncier, nos champs. Aujourd’hui, on veut récupérer notre dû.

F.I. : Les associations d’aide aux droits des étrangers sont critiquées de manière virulente à Mayotte. Qu’est-ce que vous leur reprochez ?

S.S. : Je trouve qu’elles sont hypocrites. Elles ne veulent pas que la situation change, c’est ce qu’il les fait vivre. Elles ont besoin que le système perdure. Parmi la population mahoraise, on a des pauvres aussi. Pourquoi on ne s’occupe pas d’eux ? Je ne crois pas dans le bien-fondé de ces associations.

F.I. : Est-ce qu’elles ne sont pas contre cette opération parce qu’elles pensent qu’elle ne va pas régler le problème ? Que si on détruit les bidonvilles ici, il y en aura d’autres ailleurs.

S.S. : On a besoin de notre territoire. Nous, on est ici toute notre vie. Ils ne sont que de passage. Ils peuvent difficilement nous dire ce que l’on doit faire. Pour moi, il faut au contraire que l’État demande des comptes à ces associations-là sur ce qu’elles font.

Jeudi 27 avril, à partir de 9h, rassemblement des collectifs locaux au terrain de foot de Chirongui pour soutenir l’opération Wuambushu.

Gérald Darmanin veut s’attaquer à l’islamisme radical

Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, est sorti du silence au sujet de l’opération, dans les colonnes du Figaro, ce vendredi. Outre des éléments de contexte pour expliquer l’origine de cette opération, il a rappelé quels effectifs ont été envoyés à Mayotte : « Quatre escadrons de gendarmes mobiles, des policiers de la CRS8, spécialistes de la lutte contre les violences urbaines, au total 510 membres des forces de l’ordre ». Ce n’est pas tout, il affirme dans les colonnes du quotidien classé à droite que « les notes de renseignements évoquent la volonté d’expansion de l’islamisme radical, notamment à Mayotte, une terre d’islam modéré ». Au sujet des décasages, il promet que « les Mahorais ne sauraient être délaissés : ils ne sont pas des « sous-Français ». Ces « bangas » (sic) servent aussi de refuges aux bandes criminelles, parallèlement au recel d’objets volés et à tous les trafics, d’armes, de drogue. Nous allons détruire l’écosystème de ces bandes criminelles, qui utilisent les migrants, et mettre fin aux complicités qui existent au sein même du territoire mahorais ». Il fait ainsi référence aux fausses déclarations de paternités et « aux faux documents en tout genre ».

Des menaces sur les réseaux sociaux

A quelques jours de l’opération, des menaces contre la population mahoraise ont circulé sur les réseaux sociaux. C’est le cas par exemple avec le post d’un jeune Anjouanais qui a été abondamment relayé. « Si vous voulez vous battre contre nous, vous pouvez venir. S’il n’y avait pas la police qui vous protège avec vos bouches de chien, on viendrait vous tuer », éructe-il à l’écran, à grand renfort d’insultes. La police mahoraise indique qu’une enquête judiciaire a été confiée au groupe d’investigations spécialisées (GIS) de la police judiciaire de Mayotte. Le détenteur du compte incriminé a été interpellé et placé en garde à vue, le mardi 18 avril. Un autre jeune homme a été également placé en garde à vue, le lendemain, après s’être rendu au commissariat. « Entendus, ils reconnaissaient l’intégralité des faits : la propriété du compte pour le premier et les propos incitant à la violence pour le second », rapporte la police. Ils ont été jugés en comparution immédiate, ce vendredi. L’auteur des propos a été condamné à 280 heures de travaux d’intérêt général. Le Parquet, qui demandait six mois de prison ferme, a fait appel de la décision.

La sélection de Mayotte devrait s’aligner sur 19 disciplines

-
la-selection-de-mayotte-devrait-saligner-sur-19-disciplines
Les trois médaillés d’or de 2019, dont le judoka Rudolphe Méchin, défendront à nouveau Mayotte.

Du 25 août au 3 septembre prochain, se tiendra la onzième édition des Jeux des Îles de l’Océan Indien, à Madagascar. La rédaction se mobilise en préparation de l’événement en vous proposant régulièrement des articles sur le sujet. Et l’enjeu est de taille, Mayotte sera représentée dans 19 disciplines, un record ! Fahdédine Madi Ali, le directeur du Comité régional olympique et sportif (Cros) de Mayotte, est optimiste quant à nos chances de médailles.

Flash Infos : Dans quelles disciplines défendrons-nous nos couleurs à Madagascar, et comment celles-ci ont été choisies ?

Fahdédine Madi Ali : Aujourd’hui, nous comptons faire concourir Mayotte dans 19 disciplines (voir encadré) – ce qui représente environ 465 athlètes. Cela dit, nous avons fixé des conditions de participation : au-delà d’exister sur le territoire, nous avons demandé à chaque discipline de présenter un programme de préparation incluant au moins une compétition à l’échelle de l’océan Indien, pour se confronter à d’autres équipes. L’idée n’est pas d’envoyer des touristes à Madagascar. Nous n’exigeons pas non plus que tout le monde ramène une médaille d’or, mais que chacun soit en condition de représenter dignement les couleurs de Mayotte ! Notez que nous incluons dans ces 19 disciplines le volley-ball et le beach-volley, qui ont communiqué sur le fait qu’ils n’enverraient pas d’équipes, mais qui pour l’heure ne nous ont pas adressé de courrier officiel en ce sens.

F.I. : Comment le Cros prépare-t-il ces Jeux ?

F.M.A. : L’île organisatrice – en l’occurrence Madagascar – met en place un Coji (Comité d’organisation des Jeux des Îles) qui supervise tout : règlements techniques et généraux, préparation de l’événement, etc. Notre rôle est de relayer les informations du Coji à l’échelle du territoire. Au niveau de Mayotte, nous avons mis en place un comité de pilotage composé de l’ensemble des présidents de ligues des disciplines qui figurent aux Jeux. A partir de là, chacun a pu décider de se présenter ou non : en fonction du niveau sportif, de la structuration de la discipline à l’échelle du territoire, ou des moyens. Je prends l’exemple de la voile, qui s’est vite retirée, ayant conscience de ne pas être suffisamment préparée.

F.I. : Quelles sont les ambitions de résultats pour cette édition malgache ?

F.M.A. : Je ne vais pas m’avancer sur le nombre de médailles, mais l’objectif est de toujours faire mieux qu’aux Jeux précédents. Le classement se fait au nombre de médailles d’or, et en 2019 nous en avons décroché trois. Nos champions de la dernière édition seront là pour défendre leur titre : Rudolphe Méchin en judo, Kilomo Vitta en tennis de table et Ali Soultoini au lancer de javelot. A ceux-là, s’ajoutent des jeunes qui arrivent en force et qui, pour certains, ont fait leurs preuves au niveau national. On compte sur eux pour faire monter le nombre de médailles. En athlétisme, on a de très bons éléments qui peuvent prétendre à plusieurs médailles. Au niveau du basket, c’est également très prometteur… Et puis nous concourrons dans de nouvelles disciplines : l’haltérophilie, par exemple, s’est structurée avec la création d’une ligue mahoraise, et sera représentée aux Jeux. Dans l’ensemble, nous sommes très optimistes !

F.I. : Quand saurons-nous si Mayotte organisera les Jeux des Îles de 2027 ?

F.M.A. : Pendant les Jeux de Madagascar ! C’est à ce moment-là que se tiendra le vote

La liste des 19 disciplines où Mayotte pourrait concourir

Selon le Cros (Comité régional olympique et sportif) de Mayotte, la délégation mahoraise devrait concourir dans les disciplines suivantes à Madagascar :

  • Athlétisme
  • Badminton (première participation)
  • Basketball 3×3 (première participation)
  • Basketball 5×5
  • Beach soccer (première participation)
  • Beach-volley (première participation)
  • Cyclisme
  • Football
  • Haltérophilie (première participation)
  • Handball
  • Judo
  • Karaté (première participation)
  • Kick-boxing (première participation)
  • Pétanque (première participation)
  • Rugby à 7
  • Taekwondo (première participation)
  • Tennis
  • Tennis de table
  • Volley-ball

Wikipédia attribue déjà les Jeux des Îles 2027 à Mayotte

Sur la page Wikipédia consacrée aux Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), surprise ! La liste des différentes éditions qui y est dressée attribue d’ores et déjà la douzième (2027) à Mayotte ! Pour rappel, Wikipédia est une encyclopédie participative ; elle se nourrit des contributions des internautes. Visiblement, l’un d’eux – visionnaire ou petit blagueur – n’a pas patienté jusqu’à la délibération finale du conseil international des Jeux pour nous décerner la tant attendue organisation des JIOI 2027.

Jeunes en situation de handicap : comment s’insérer professionnellement ?

-
jeunes-en-situation-de-handicap-comment-sinserer-professionnellement
Gaëlle Lefer Sauvage et Cendrine Mercier, toutes deux enseignantes-chercheuses respectivement au Centre universitaire de formation et de recherches de Mayotte et au Centre de recherche en éducation de Nantes, sont membres de l’équipe de l’étude sur l’insertion professionnelle et de la construction vocationnelle des jeunes en situation de handicap.

Des chercheurs du centre universitaire de formation et de recherches (CUFR) de Mayotte ont initié le projet MayMobPro (Mayotte mobilité professionnelle) dans l’objectif de traiter le sujet de l’insertion professionnelle et de la construction vocationnelle des jeunes en situation de handicap en lycée professionnel. Lancé en 2020, ce projet d’étude, qui a pour but d’aboutir à des pistes de réflexion, arrive à son terme.

jeunes-en-situation-de-handicap-comment-sinserer-professionnellement
Pendant deux ans, les élèves du dispositif Ulis ont réalisé un film sur leur parcours de formation et leurs stages.

Selon des études, le choix de carrière et la construction de l’identité professionnelle sont des mécanismes longs, plus prononcés pour les jeunes en situation de handicap. Le projet MayMobPro a vu le jour dans le but d’étudier le comportement de ces jeunes et de comprendre leur projection dans le monde professionnel. Afin de mener ce projet, financé par la Fondation internationale de la recherche appliquée sur le handicap (FIRAH), les adolescents du dispositif Ulis (Unité localisée d’inclusion scolaire) en lycée professionnel ont été suivi lors de leurs stages, de leurs ateliers et de leur formation professionnelle. « On regarde comment ils se construisent », explique Gaëlle Lefer Sauvage, enseignante-chercheuse au CUFR, à l’origine de cette étude.

Une valorisation du travail

La méthode de recherche est particulière, « car nous sommes en même temps sur une méthode expérimentale, où l’on teste une application de vidéo montage et en même temps, sur une méthode très immersive, quasiment anthropologique », ajoute-t-elle. En effet, pour cette étude, des outils numériques ont été utilisés. Ce choix se justifie par le fait que ces outils participent « à une vraie compensation pour des difficultés ou problèmes d’accessibilité à des besoins pour certains enfants », complète la chercheuse.

Après une présentation des outils et un accompagnement à la prise en main, pendant deux ans, des lycéens en situation de handicap se sont donc filmés pendant leur formation professionnelle et pendant leur stage respectif, avec comme ambition la valorisation de leur travail en milieu professionnel. Pour Cendrine Mercier, enseignante-chercheuse au centre de recherche en éducation de Nantes (CREN) et membre de l’équipe sur cette étude, la vidéo permet « d’avoir une trace et de travailler la trace active. C’est une richesse de leur proposer des images d’eux en action, ils vont donc pouvoir travailler sur quelque chose de très mouvant ». Ce travail leur permettra, entre autres, de mieux comprendre les compétences acquises et développées au travers de leurs gestes. Cinq élèves, issus du dispositif Ulis en lycée professionnel, ont donc réalisé chacun un film sur leurs parcours scolaire respectif. Cette approche de vidéo montage a également été ouverte à d’autres élèves et enseignants, un effet boule de neige qui « finalement, créer un engrenage pris au niveau du lycée », remarque la chercheuse du CUFR.

« Trouver un sens commun à l’école et au travail »

Afin de mener à bien cette étude, et en parallèle au travail d’alternance filmique – situation où le réalisateur est aussi acteur, spectateur et monteur critique – des entretiens avec les familles ont également été menées. En complément, des enquêtes ont été menés en février dernier. Le troisième axe de travail, celui guidé par Cendrine Mercier, spécialiste des usages numériques et bien-être des jeunes, est un temps de dialogue entre deux espaces, l’école et la famille. Familles, jeunes, associations (Mlezi et Messo – partenaires de l’étude), tuteurs de stage, un total de 19 personnes, se sont récemment rassemblées pour « trouver un sens commun à l’école et au travail, rassembler les attentes, espoirs et craintes de chacun », note-t-elle.

Présentation des capsules vidéo de chaque élève, ateliers facilitateurs d’échanges sur une base de petits jeux pour lever les différentes barrières – celle de la langue, notamment – ont rythmé l’atelier participatif. « Je pense que les jeunes étaient fiers d’eux et l’enseignant aussi », confie Gaëlle Lefer Sauvage. Cendrine Mercier quant à elle, explique qu’en fin de réunion, « une élève lève la main et lance, « moi je voulais juste dire que je suis contente de savoir que l’on peut travailler tous ensemble ». Finalement, elle a résumé en quelques mots, ce qu’on devrait tous faire depuis longtemps ».

Et la suite de projet d’étude ? « La rédaction de nos recherches, qui donneront lieu à des pistes de réflexions, mais aussi aideront au maximum les équipes à voir les points de difficultés », argumente l’enseignante du CUFR. Tout au long de l’étude et afin de permettre une continuité dans les actions, une personne ressource – par ailleurs enseignant spécialisé – avait été désignée. Cette personne pourra être le relais, porter le projet et continuer les actions menées. « Le participatif, c’est super important, cela montre que l’on n’abandonne jamais personne », concède l’enseignante-chercheuse nantaise. Cette étude permettra dans l’avenir une potentielle ouverture vers d’autres établissements et la formation d’autres enseignants.

TME Catégorie : Economie Sociale & Solidaire

-
tme-categorie-economie-sociale-solidaire

Dipak

Fer de lance de la renaissance de la filière de la brique de terre compressée, Dipak emploie quatre salariés à temps plein.

La filière de la brique de terre compressée (BTC) renaît à Mayotte, sous l’impulsion d’une nouvelle génération de producteurs. Parmi eux, Danjée Goulamhoussein, originaire de Pamandzi, a créé son unité de production en juin 2021 : une auto-entreprise rapidement transformée en SARL pour pouvoir embaucher du personnel, et suivre la cadence des commandes. Dipak emploie aujourd’hui 4 salariés à temps plein – recrutés sans diplômes et formés en interne – et produit jusqu’à 600 briques par jour. Les briques de Dipak alimentent les chantiers du rectorat (collège de Boueni M’titi à Labattoir, extension du collège de Mtsangamouji) et de la Sim (Les Mawas, le domaine de Khristal) : « des projets à haute qualité environnementale ! », précise l’entrepreneur.
En effet, la terre excavée des chantiers est réutilisée pour façonner les dizaines de milliers de briques de terre compressé, qui sont réintégrées directement aux projets. Une habile réponse au phénomène d’envasement du lagon, principalement causé par les tas de terre des chantiers. La BTC entre dès lors dans une économie circulaire, car réutilisable sur place à l’infini. Un mur
de briques en fin de vie peut être broyé et réintroduit dans la chaîne de fabrication sans qu’il ne soit nécessaire de l’exporter hors de l’île pour le retraiter. Prochain axe de travail pour Dipak : les pavés autobloquants. « On a trop imperméabilisé les sols, si bien que même quand il pleut, l’eau ne pénètre pas les nappes phréatiques. Le pavé a vocation à répondre à cette problématique », renseigne
Danjée Goulamhoussein.

Habit’âme

tme-categorie-economie-sociale-solidaire

Habit’âme œuvre pour la revalorisation des déchets plastiques en matériaux de construction et objets d’ameublement accessibles à tous. Dix embauches sont prévues pour l’année 2023.

Décidés à répondre à la triple problématique du logement insalubre, de la prolifération des déchets et du manque de formation pour les jeunes de l’île, cinq porteurs de projet – trois architectes, un enseignant d’histoire-géographie et une contrôleuse de gestion – se sont associés pour créer
Habit’âme : une entreprise d’économie sociale et solidaire de revalorisation des déchets plastiques en matériaux en construction, qui favorise l’insertion des jeunes éloignés de l’emploi. Concrètement, il s’agit de faire fondre bouchons de bouteilles et pots de yaourts pour en faire des meubles et matériaux de construction revendus à un tarif social.
L’année 2022 aura permis à Habit’âme de sceller les partenariats nécessaires pour lancer véritablement son activité. La collecte ses déchets s’effectuent ainsi avec le concours de Citeo, de Mayco, de la Laiterie de Mayotte, ou encore des associations Nayma, Wenka Culture. D’autre part, les financements débloqués par l’entreprise permettront de créer dix postes d’ici la fin d’année
2023 : six en insertion et deux encadrants techniques pour la partie production, un ingénieur et un technicien pour la partie recherche et développement. Les premières machines d’Habit’âme contribueront au recyclage de 100 tonnes de plastique par an. « Si cette phase expérimentale est concluante, on augmentera nos capacités progressivement jusqu’à 1.000 tonnes », renseigne Dominique Hannah, qui précise que les premiers objets made-in Habit’âme seront mis sur le marché avant la fin de l’année 2023. La société s’est également activée sur le volet de la sensibilisation. L’action « Les bouchons de Mayotte », lancée via la cité éducative de Petite Terre, invite les classes à collecter
un maximum de bouchons de bouteilles en plastique, sous forme de concours.

Kaza

tme-categorie-economie-sociale-solidaire

Créer de l’emploi en donnant une seconde vie au matériel informatique usagé… C’est ce qu’a fait Kaza en 2022 ! L’association de Barakani – créée en 2011 – prouve une nouvelle fois son attachement à la question de l’insertion sociale et économique par le numérique.

Engagée depuis plusieurs années dans l’animation de proximité et la médiation numérique, Kaza
s’est lancée un nouveau défi en 2022. Via son dispositif ACI (ateliers et chantiers d’insertion), l’association collecte des équipements informatiques usagés qu’elle achemine dans ses ateliers à Barakani. Là-bas, le matériel est reconditionné et contrôlé avant d’être redistribué à titre gracieux – ou pour une somme symbolique – aux particuliers les plus défavorisés. Cette nouvelle activité a permis à Kaza d’embaucher cinq jeunes demandeurs d’emploi, accompagnés vers le monde du travail grâce à un encadrement technique spécifique. Les jeunes apprennent à collecter, conditionner, contrôler et revendre le matériel informatique. « Cet ACI a une double utilité : sociale et écologique », plaide El-Mahamoudou Chaib, le vice-président de l’association. En allongeant la durée de vie d’un ordinateur de quatre à huit ans, un ordinateur reconditionné permet d’économiser près de 500 kilogrammes de CO², 3.500 litres d’eau et d’autres minerais précieux. Selon Kaza, la réutilisation de 1.000 ordinateurs permet la pérennisation d’un emploi.
En parallèle, l’association devrait bientôt recevoir son bus numérique itinérant – financé via un appel à projets gouvernemental – équipé de cinq postes. Voué à sillonner la 3CO (Communauté de communes du centre-ouest), le bus permettra « d’accompagner les démarches essentielles de la vie quotidienne d’un public en difficulté face au numérique », indique le vice-président.

R2D2

tme-categorie-economie-sociale-solidaire

Avec sa ressourcerie, R2D2 (Recyclage et ressourcerie pour le développement durable de Mayotte) ambitionne de revaloriser mobilier et équipements électriques au profit des populations mahoraises les plus fragiles.

L’association R2D2 naît d’une idée de la Socodem – entreprise spécialiste de l’électroménager et de l’ameublement – qui souhaite alors faire quelque chose des produits retournés par ses clients, ou reçus défectueux et invendables en l’état. L’idée est simple : collecter, revaloriser et revendre à bas prix meubles et équipements électriques, au profit des populations les plus défavorisées. « Une phase test réalisée en décembre dernier nous a permis de valider notre modèle. Nous souhaitions voir si la population était réceptive et prête à acheter des produits d’occasion. Cela s’est très bien passé », renseigne Nousrat Bousry, chargée de mission développement durable chez R2D2, qui supervise le projet. Préfinancé par la Socodem et subventionné par le Gal-Est Mahorais à hauteur de 62.000€, le projet pilote de ressourcerie porté par R2D2 fonctionne ainsi : les produits sont collectés via des dons de distributeurs tels que la Socodem, ou par apport volontaire de la population locale. Ils sont ensuite revalorisés – éventuellement réparés – dans l’atelier R2D2 situé à Kangani, avant d’être revendu à tarif réduit dans des boutiques partenaires. Si l’activité se pérennise, R2D2 prévoit de
recruter entre trois et cinq personnes dans les deux prochaines années.

Uzuri wa Dzia

tme-categorie-economie-sociale-solidaire

Créée en 2018, la coopérative Uzuri wa Dzia participe à la structuration de la filière laitière locale, et se distingue par une politique de recrutement favorisant l’insertion des talents locaux.

En 2018, alors que la Daaf (Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) souhaite structurer et moderniser la filière laitière de l’île, sept éleveurs s’associent et donnent naissance à la coopérative Uzuri Wa Dzia. Chacun a son exploitation, dont Uzuri wa Dzia se charge de collecter, transformer et vendre le lait. « On tourne à 300 litres par jour environ », renseigne Abdillah
Boinaidi, le président. Lait pasteurisé, lait caillé mais aussi yaourts… 70 % des produits de la coopérative s’écoulent par le biais de la vente directe (manzarakas, marchés locaux), le reste dans les magasins du groupe Sodifram. « Nos produits plaisent. Aujourd’hui, la demande est bien
supérieure à l’offre ! », observe le président. Alors, pour suivre la cadence, Uzuri wa Dzia ambitionne de booster sa production, et espère installer de nouveaux exploitants dans les trois prochaines années, une fois le foncier maîtrisé avec le concours de l’Epfam (Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte). De quoi ouvrir de nouvelles perspectives de recrutement au sein
même de la coopérative, aujourd’hui forte de cinq salariés en CDI… d’autant plus qu’Uzuri wa Dzia favorise l’insertion de ses stagiaires et apprentis. « Notre ingénieure agronome a fait son stage de fin d’études chez nous. De la même façon, nos trois apprentis seront recrutés en CDI à l’issue de leur formation », se ravit Abdillah Boinaidi.

Comores : Azali Assoumani dit vouloir poursuivre le dialogue avec Paris

-
comores-azali-assoumani-dit-vouloir-poursuivre-le-dialogue-avec-paris

Alors que son porte-parole a indiqué que le pays n’accueillerait pas des reconduites, le président comorien a lui fait savoir qu’il privilégiait la voie des négociations tout en appelant Paris à tenir compte de la position de l’archipel sur la question de Mayotte. Deux discours différents qui suscitent déjà incompréhension.

Sujet qui domine l’actualité ces temps-ci, l’opération Wuambushu s’est à nouveau invitée dans le discours qu’a prononcé le président de l’Union des Comores, samedi. Le chef de l’État comorien, adressait à ses concitoyens les vœux de l’Aïd-el-Fitr, la fête marquant la fin du ramadan pour les musulmans. A cette occasion, Azali Assoumani est revenu sur le projet de l’État français qui a dépêché plus d’une centaine de policiers à Mayotte pour débarrasser l’île des bidonvilles, des délinquants et de l’immigration, à l’origine selon certains de l’insécurité y régnant. Le problème Moroni s’oppose à cette vaste opération et l’a déjà fait savoir. Dans son allocution de ce 22 avril, le dirigeant comorien a encore une fois fait part de son souhait de vouloir continuer les négociations afin de trouver une solution. « En ce qui concerne les évènements de Mayotte, je tiens à vous assurer mes chers compatriotes des quatre îles que la voie choisie par le gouvernement est celle du dialogue avec notre partenaire la France. J’ose espérer que la partie française tiendra compte de la position du gouvernement comorien sur le différend territorial qui oppose la France aux Comores », a-t-il déclaré, à la mosquée de Mitsoudje, son fief en présence des membres du gouvernement venus accomplir la prière de l’Aïd.

Aucune circulaire envoyée aux compagnies

 Azali Assoumani a dit privilégier « la recherche de perspectives nouvelles pour trouver une solution à ce contentieux désagréable qui dure depuis plus d’une quarantaine d’années dans le respect des intérêts de nos deux pays amis ». Quelques jours plus tôt, pourtant, le porte-parole du gouvernement comorien, Houmed Msaidié, a confié à de nombreux médias que les autorités comoriennes ne comptaient pas accueillir sur leur territoire les expulsés que le ministère de l’Intérieur français voudrait renvoyer à Anjouan, dans le cadre de l’opération Wuambushu. Mais cette déclaration peine à convaincre la société civile. Surtout parce qu’aucune circulaire n’a été adressée aux compagnies qui transportent les Comoriens expulsés de Mayotte. Alors qu’en 2018, lorsque Moroni voulait s’opposer à l’arrivée des Comoriens des autres îles, le ministère des Transports de l’époque avait officiellement publié une décision. Un acte qui a conduit à une escalade diplomatique entre la France et les Comores. « La déclaration de Msaidie n’est pas claire. Sauf si c’est le terme Wuambushu qui pose problème. Car pas plus tard que vendredi dernier, le bateau en provenance de Mayotte était plein de ressortissants expulsés. Les gens continuent d’être renvoyés avant même que cette opération ne soit annoncée. Tant que la compagnie ne sera pas notifiée formellement, ce sera de la poudre de perlimpinpin », taclait un membre de la société civile comorienne. Ce dernier n’a pas réussi à cacher son incompréhension et trouve qu’il y a une contradiction entre ce discours du gouvernement et la politique qu’il mène sur le plan intérieur.

Marche interdite

En effet, les autorités ont interdit une marche pacifique qui devait avoir lieu, vendredi, dont le but était de dénoncer Wuambushu. Probablement en raison de l’itinéraire. Les craintes de voir les manifestants s’arrêter devant l’ambassade de France à Moroni qui se trouve sur le chemin aurait motivé cette décision. Pour le moment, l’opinion attend l’issue des tractations en cours qui selon de nombreux observateurs permettront à chaque partie de tirer son épingle du jeu comme ce fut le cas en 2018. En 2019, malgré les irrégularités relevées après sa réélection contestée, Azali Assoumani a effectué sa première visite à Paris où il a signé l’accord cadre de 150 millions d’euros. Dans celui-ci, l’État comorien s’est engagé à empêcher ses ressortissants de se rendre à Mayotte via les kwassa-kwassa. Quant à l’opération, rien ne semble pouvoir empêcher son exécution. Depuis une semaine, les gendarmes envoyés en renfort de Paris dont des éléments du CRS 8 ont commencé à prendre quartier.

A part la destruction des logements précaires, policiers et gendarmes ont reçu l’ordre de mater les délinquants tout en expulsant d’avril à juin 10.000 personnes en situation irrégulière.

Élection à la tête du conseil départemental des jeunes

-

La Fédération départementale de la Ligue de l’enseignement de Mayotte en partenariat avec le conseil départemental et la Drajes organise l’élection du président ou présidente du conseil départemental des jeunes, le samedi 29 avril, dans l’hémicycle Bamana. Installée pour la première fois en 2016 par la Fédération Ligue de l’enseignement de Mayotte, en partenariat avec le Conseil départemental de Mayotte et les municipalités, sur la base du volontariat des jeunes, le Conseil départementale des jeunes (CDJ) constitue un lieu d’expression, d’engagement et d’action de formation à la citoyenneté. Les conseillers départementaux jeunes sont les représentants de leurs homologues du Département. Le conseil est composé de jeunes de 13 à 16 ans issus des comités jeunes et conseils municipaux des jeunes, des juniors asso ou des délégués de classe…. Il permet aux jeunes de s’exprimer, de faire connaître leurs idées et de réaliser des projets avec l’appui du Conseil départemental. Le CDJ est aussi un moyen de faire des jeunes des acteurs de la vie locale, d’être des citoyens et de les amener à mieux connaître l’institution départementale, son rôle et son fonctionnement. Après avoir organisé la sélection des jeunes dans tout le département, nous allons procéder à l’élection du président ou de la présidente de la nouvelle mandature 2023-2025.

A travers ce dispositif du Conseil départemental des jeunes (CDJ), la Fédération départementale de la Ligue de l’enseignement permet aux jeunes du territoire de découvrir les valeurs de l’engagement, pour cela des projets seront menés par les jeunes au niveau départemental et international.

Une première rencontre entre nageurs mahorais et réunionnais

-
une-premiere-rencontre-entre-nageurs-mahorais-et-reunionnais

Le club de natation et water-polo mahorais, Aquatic’nage Mayotte s’est récemment déplacé sur l’île de la Réunion dans le cadre d’une rencontre inter-îles. Les jeunes nageurs mahorais, habitués à l’eau libre du lagon, se sont confrontés amicalement à leurs homologues réunionnais du club NSDR, dans la piscine olympique (bassin de 50 mètres) du Chaudron. Les poloïstes ont eux participé à un mini-tournoi contre quatre clubs (ASPTT, NSDR, Tampon, Saint-Paul) à la piscine du Butor, duquel ils sont arrivés en quatrième place. Une grande satisfaction pour le fondateur du club, Alain Baron : « c’est une première rencontre très encourageante. Nous savons maintenant que nous sommes au niveau et espérons réitérer ce type d’échanges régulièrement », indique-t-il.

Cinq athlètes mahorais engagés au meeting de La Réunion

-

Sur les 264 athlètes attendus au meeting de La Réunion qui se déroulera ce samedi à Champ-Fleuri : cinq mahorais. Le sprinteur Kamel Zoubert s’alignera sur 100 et 200 mètres, Ahmed Houssamoudine sur 800 mètres. Les incontournables Ali Soultoini et Combo Zoubert participerons au concours de javelot, Daouda Amboudi à celui de la perche. Pas de grosse perf’ attendue, selon le président du comité départemental d’athlétisme, Sébastien Synave ; la saison estivale s’amorce tout juste et les athlètes n’ont pas encore atteint leur pic de forme. Plusieurs d’entre eux enchaînerons ensuite avec un stage de préparation, et décollerons lundi prochain pour la Turquie où deux semaines d’entraînement intensif les attendent à la Gloria Sports Arena de Belek.

Le Salon de l’étudiant de Mayotte déplacé à la MJC de Mroalé

-
le-salon-de-letudiant-de-mayotte-deplace-a-la-mjc-de-mroale

Les étudiants et des Jeunes de Mayotte (AEJM) vous informe de la modification de lieu pour l’étape du mercredi 26 avril du Salon de l’étudiant de Mayotte dans la commune de Tsingoni. Suite à un incident technique survenu ce jour à la MJC de Tsingoni, l’établissement ne sera pas en mesure d’accueillir dans des conditions optimales l’étape du salon de l’étudiant de Mayotte prévu mercredi prochain. Par conséquent, l’évènement sera déplacé à la MJC de Mroalé. Cette modification de lieu n’impacte en aucun cas le programme de l’étape de Tsingoni qui reste inchangé. Le Département de Mayotte et ces partenaires vous confirme la présence d’une quarantaine de partenaires le mercredi 26 avril à la MJC de Mroalé. Des navettes de bus seront mises à disposition afin de faciliter le déplacement des visiteurs.

Madagascar Airlines a désormais sa propre licence d’exploitation

-

Après des années de déboires, l’aviation civile malgache s’apprête à prendre un nouvel élan. Pour faire face aux innombrables interdictions de dessertes de certains pays qui frappaient Air Madagascar et sa filiale lowcost Tsaradia, l’État malgache s’est doté ces derniers mois d’une nouvelle compagnie aérienne, « Madagascar Airlines ». Sa direction a annoncé, mercredi, à la presse qu’elle vient d’obtenir son certificat de transporteur aérien (CTA) et sa licence d’exploitation. Une étape supplémentaire qui a son importance puisque la compagnie utilisait les certifications d’Air Madagascar et de Tsaradia à travers un contrat de location-gérance pour opérer ses vols domestiques, régionaux et internationaux. Un communiqué de la compagnie précise que « grâce à ces certificats de reconnaissance internationale, Madagascar Airlines desservira avec assurance et fierté les huit principaux internationaux de la Grande île, en plus des lignes régionales et européennes déjà acquises ». Ses dirigeants se donnent un délai de trois ans pour en faire une compagnie rentable, autofinancée et autonome en termes de besoin de financement. Pour y arriver, la direction de Madagascar Airlines (avec l’appui des autorités nationales) entend parcourir certaines étapes, notamment, le renforcement de sa flotte, la modernisation de son système de vente et une bonne gestion des tarifs. Deux vols vers Mayotte sont prévus, au départ d’Antananarivo et Majunga.

Réforme des retraites : Thani Mohamed-Soilihi se félicite des amendements mahorais

-

Lors de l’examen du projet de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023, dit de « Réforme des retraites », les sénateurs de Mayotte ont fait adopter trois amendements. Les deux premiers prévoient une revalorisation des pensions de retraite, et de l’allocation de solidarité aux personnes âgées à Mayotte. Le montant de cette revalorisation doit être décidé par décret.

Thani Mohamed-Soilihi a rappelé qu’il s’agit d’un point de départ pour arriver à la convergence accélérée évoquée par le ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, lors de la séance de questions au Gouvernement de l’Assemblée nationale du 31 janvier dernier, en réponse au député Les Républicains, Mansour Kamardine. Enfin, le troisième amendement vise à corriger une inégalité en affiliant les professionnels libéraux de la médecine qui résident et exercent leur activité à Mayotte aux régimes de prestations complémentaires de vieillesse dont bénéficient déjà ces professionnels en métropole. En contrepartie, l’assurance maladie prendra en charge une partie des cotisations des professionnels affiliés.

Le bénéfice de ces régimes permettra ainsi aux professionnels de santé exerçant à Mayotte d’améliorer significativement leur pension de retraite et constituera un véritable levier d’attractivité pour le territoire. Selon Thani Mohamed-Soilihi, celui-ci « a également obtenu d’Olivier Dussopt l’engagement que Mayotte ne serait pas concernée par le report de l’âge légal en raison d’un problème légistique et de droit sur l’applicabilité du texte à ce territoire, mais aussi dans ce même souci de convergence ». Ces trois amendements concernant l’amélioration des pensions de retraites à Mayotte ont été validés par la commission mixte paritaire réunie le 15 mars dernier, et n’ont pas été remis en cause par le Conseil constitutionnel.

L’inflation n’empêchera pas de passer une bonne fête de l’Aïd El-Fitr

-
linflation-nempechera-pas-de-passer-une-bonne-fete-de-laid-el-fitr

Des prix plutôt stables, un large choix de marchandises proposées aux consommateurs et en grande quantité, la célébration de la fin du ramadan 2023 devrait se passer dans de bonnes conditions pour tous malgré une inflation record. La proximité de l’opération « Wuambushu » n’a visiblement pas eu d’impact sur la fréquentation des foires commerciales. Donc, plus de peur que de mal pour les commerçants cette année.

Il est venu le temps des soldes de fin de ramadan. L’effervescence atteint son paroxysme, dans le quartier Dubaï à l’entrée du village de Majicavo-Koropa. La grande rue principale (mais également les ruelles annexes) a retrouvé ses couleurs des grands jours du calendrier musulman. A deux jours de l’Aïd El-Fitr, l’ambiance de souks arabes et de marchés malgaches à ciel ouvert, bat son plein. « Un euro ! Un euro, le collant madame ! », crie une vendeuse à la sauvette d’origine africaine, au beau milieu de la chaussée, immédiatement concurrencée par un marchand de salouvas sous un porche, « 25 euros ! 25 euros le complet ! », ou encore juste à proximité, un spécialiste de l’habillement religieux, « 60 euros le boubou ! 25 euros le flacon de parfum de mec ! ». Entre deux files de voitures et une marée humaine venue faire ses emplettes dans le respect de la tradition, des policiers municipaux et des ASVP veillent au grain pour que tout se passe dans la meilleure quiétude possible. En effet, deux fois l’an, la fin du mois sacré du ramadan, mais aussi l’Aïd El-Kébir, constituent des occasions d’importantes dépenses pour toutes les familles mahoraises. Une occasion de renouveler, parures et mobilier, la garde-robe (masculine et féminine), les arts de la table et tout un tas de babioles diverses et variées dont on n’a pas toujours le temps de chercher. Bref, ce sont incontestablement deux moments forts dédiés à la dépense domestique.

Malgré une crainte fortement manifestée il y a quelques jours par les marchands du quartier, l’approche de l’opération « Wuambushu » n’a finalement pas altéré la fréquentation des étales par les consommateurs d’horizons divers. Les affaires battent leur plein, les billets de banque multicolores ne cessent de changer de mains d’un point à un autre, dans les magasins, au beau milieu de la chaussée, de même que dans les innombrables sentiers alentours. Pas plus l’inflation post Covid-19 ou que les conséquences désastreuses de la guerre d’Ukraine sur les prix à la consommation des produits importés ne changent grand-chose. L’heure est à la dépense et aux bonnes affaires, les visages sont radieux, le sourire au rendez-vous, tant du côté des marchands que de la clientèle.

À l’inverse des deux années précédentes, pas de bateaux en retard, pas de conteneurs coincés au port de Longoni pour une raison ou une autre, les marchandises sont bien là, il y en a pour tous les goûts et pour tous les portes-monnaies.

« Un côté magique à ces foires »

Pour cette année 2023, l’ambiance des soldes diffère selon les endroits, le fait marquant étant que les points de ventes sont multipliés, deux à trois fois plus nombreux qu’à l’accoutumée. Et si cela fait plutôt le bonheur des acheteurs, il n’en est pas toujours de même pour les vendeurs. Les habitués à ce genre d’événement se plaignent de l’explosion de la concurrence. « Ça ne favorise pas les affaires, parce que chacun fixe ses propres prix dans son coin et ça nous empêche de bien gagner notre vie », explique Amina Hamada, une habituée de la foire de Dzaoudzi. Selon elle, l’idée de vouloir rattraper les pertes subies durant les deux années de Covid-19, par un démarrage des soldes deux semaines avant la période habituelle, a été un couteau à double tranchant. « Il n’y a pas assez d’argent, l’Aïd tombe une semaine avant la fin du mois, les gens ne sont pas encore payés et très peu ont été suffisamment prévoyants pour anticiper ce fait. Heureusement que beaucoup de fonctionnaires ont des autorisations de dépassement bancaire. Sinon, ce serait une vraie catastrophe. »

L’avis n’est absolument pas partagé par Mohamed, installé dans la rue du Commerce à Mamoudzou. Il se targue de bien connaître les goûts de sa clientèle qu’il a fidélisée au cours des années. Il estime qu’un rendez-vous commercial de cette importance se prépare plusieurs mois à l’avance et que le secret d’un bon chiffre d’affaires réside dans la qualité de la marchandise proposée à la vente et d’une fixation d’un juste prix. « C’est vrai qu’en principe chacun est libre de fixer ses tarifs afin de rentrer dans ses dépenses et surtout les taxes qui ne cessent d’augmenter de nombre et de montant. Seulement, lorsqu’on fait le tour, on s’aperçoit que certains d’entre nous exagèrent sur les prix. Ils cherchent à faire un maximum de profits sur des produits bas de gamme. Ensuite, ils se plaignent que les clients nous préfèrent à eux. Ils ne comprennent pas qu’il y a un côté magique à ces foires. Un petit quelque chose et la chance change parfois de camp », estime le vendeur. Son secret pour une bonne saison de vente est de ne plus proposer des produits « made in China ». Il s’approvisionne désormais en Turquie, en métropole, en Tanzanie et à Madagascar. Selon lui, il faut viser une clientèle particulière qui cherche à se distinguer du consommateur moyen. « Il faut leur proposer des produits semi-luxueux, pas trop cher, mais pas bas de gamme non plus. Quelque chose qu’ils vont rechercher chez vous en particulier et pas chez les autres. »

Un petit tour de l’ensemble des foires organisées dans l’agglomération de Mamoudzou, Koungou et Petite-Terre a permis de constater des prix plutôt stables en fonction des produits proposés, voire légèrement à la baisse à certains endroits. Seule une foire semble avoir privilégier des prix plus élevés pour une qualité moindre.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes