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Meurtre à Chiconi en 2018 : peines inchangées pour les deux accusés

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Le meurtre a eu lieu à proximité de la station d’épuration de Chiconi, en juillet 2018.

Le verdict du procès en appel de deux hommes impliqués dans la mort d’un retraité de 65 ans est tombé ce mercredi 17 mai, vers 17h. Leurs peines, qu’ils trouvaient trop longues n’ont pas été raccourcies. Ils ont été condamnés à 22 ans de prison chacun par la cour d’assises.

C’était le deuxième est dernier jour du procès en appel des deux accusés dans le meurtre d’un sexagénaire à Chiconi en juillet 2018, ce mercredi. Il y a cinq ans, une bande criminelle connue pour des cambriolages violents décidait de se diriger vers Sada. En chemin, ils se sont scindés en deux groupes. Celui dont faisait partie les accusés est tombé sur la camionnette de la victime, près de la station d’épuration de Chiconi. Braqué, le sexagénaire et père de dix enfants ne s’est pas laissé faire. « Kambi » (condamné en juin 2022 à 22 ans de prison), a poignardé la victime, mais aucun de ces coups ne lui a été fatal. Le plus jeune du groupe, mineur à l’époque, a alors étranglé l’homme avec un châle.

Ce mercredi, l’avocat général, Albert Cantinol, débute ses réquisitions. Il met en évidence l’atrocité du crime. « C’est l’une des pires façons de mourir. Il faut de temps et de la force pour que quelqu’un meure étouffé. On peut voir la panique dans les yeux de sa victime. Il [le plus jeune] a osé parler de mort accidentelle ! La victime est morte parce qu’elle ne s’est pas laissé faire ». Il interpelle les deux accusés : « Elles sont où vos valeurs ? Il est où le respect ? Qu’est-ce qui vous faut pour réaliser la gravité de ce que vous avez fait ? » Il souligne le manque de considération à l’égard de la victime et de ses proches. Les deux accusés n’ont, en effet, fait preuve d’aucune émotion, ils n’ont formulé aucune excuse, aucun remord. Ils ont, selon l’avocat général, des discours autocentrés et ne font pas preuve d’empathie. Ils se présentent seulement pour réduire leurs peines qui « sont trop longues ». Ali Suleimana dit « Kambi » avait clairement identifié Fardy « Sera » Attoumane et l’autre jeune homme, comme ayant participé activement aux faits, lors de la première instance. Le magistrat demande donc 25 ans de réclusion pour chacun des accusés, soit trois ans de plus que leurs condamnations en première instance.

« La compassion n’est pas un défaut »

Contredisant l’avocat général, les deux accusés ont quand même exprimé des remords. Le plus jeune n’a pas cessé de répéter qu’il avait beaucoup de regrets. « Des fois quand j’y pense, je fonds en larmes. » Il souhaite cependant une nouvelle chance et veut évoluer. « Sera » reste bref et concis : « je veux demander pardon à la famille de la victime. J’étais présent mais je n’ai rien fait. Je vous demande de revoir ma peine ». Maître Soumetui Andjilani, l’avocat du plus jeune, souhaite que la cour prenne en compte la minorité de son client : « il n’était pas majeur au moment des faits. Il a indiqué qu’il était né en 2004, il avait 14 ans à l’époque [l’âge retenu par la justice est 17 ans]. Il n’est pas éligible à cette cour ». L’avocat affirme par la suite que l’accusé n’avait pas la volonté de tuer la victime. « On n’a pas pu déterminer qu’il ait eu l’intention de tuer. Ses actes témoignent d’un certain amateurisme. » Il demande à la cour d’assises de la mesure et de laisser au jeune homme une chance d’évoluer. Il termine en s’adressant aux jurés : « la compassion n’est pas un défaut ».

L’avocate de « Sera », maître Aurore Baudry note aussi que son client n’était pas dans l’optique de commettre un meurtre ce soir-là. « Il avait la volonté de commettre un vol et non un meurtre. » Elle met en évidence le manque de preuve. « Rien ne peut attester de sa participation active ». Elle demande de bien faire la distinction : son client n’a pas tué le sexagénaire et pourtant, il a obtenu la même peine en première instance. Selon elle, « ce n’est pas logique ». Elle affirme qu’il sait faire preuve d’empathie, mais qu’il est juste timide et méfiant. Elle demande à la cour une peine moins lourde, considérant sa participation comme « passive ».

Après deux heures de délibérations, la cour d’appel décide de ne pas écourter les peines. Elle condamne les deux à 22 ans de prison chacun. Fardy « Sera » Attoumane hérite en plus d’une interdiction définitive du territoire.

Opération Wuambushu : un premier bateau vers les Comores ce mercredi

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Une cinquantaine de manifestants pro-Wuambushu ont suivi le départ, ce mercredi matin, à 11h, de « Citadelle », le bateau de la SGTM (Société de gestion et de transport maritime). A son bord, 18 personnes en situation irrégulière regagnent les Comores, dont quatre volontaires et 14 autres dans une procédure classique de reconduite à la frontière. Il y a également 17 passagers réguliers. Ce n’était plus arrivé depuis le lundi 24 avril, le jour du lancement de l’opération qui devait permettre un nombre plus important d’expulsions. Sauf que depuis, les autorités comoriennes bloquaient l’arrivée des bateaux. La réunion du 9 mai entre les ministres Gérald Darmanin et Catherine Colonna du côté français, ainsi que Dhoihir Dhoulkamal, Mahamoud Fakridine et Houmed Msaidié, pour le gouvernement de l’Union des Comores, a, semble-t-il, permis de débloquer la situation. Toutefois, les reconduites se font sous conditions selon les responsables politiques comoriens, tandis que l’État français préfère rester évasif.

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Cette situation provoque la colère chez les partisans pro-Wuambushu, ils ne cachaient pas leur déception, ce mercredi matin. S’ils ont bien assisté au départ des passagers en présence des gendarmes et de policiers, ils suivent avec attention l’arrivée du bateau à Anjouan. En effet, dans un communiqué daté de ce mercredi, la société comorienne des ports (SCP) rappelait que « seuls les passagers en situation irrégulière et ceux en départs volontaires munis de pièces d’identités comoriennes, seront autorisés à débarquer ». L’arrivée du premier bateau pourrait donc être mouvementée.

Zena Airlines : point d’étape sur le lancement de la compagnie

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Après la récente création de ses réseaux sociaux, la compagnie Zena Airlines communique sur l’avancée du projet. « Nous tenons à être transparents sur les étapes de création d’une compagnie aérienne », affirme Zena Airlines via une publication. L’objectif principal étant d’aider le grand public à cerner les échéances et les démarches dans lesquelles la compagnie se trouve actuellement.

« Dans l’idéal, nous souhaiterions proposer des vols pour cette fin d’année », espère la compagnie en ajoutant que le lancement des vols « dépendra de l’avancée de la certification et de la levée de fonds ». Actuellement, le projet se situe à la première étape, la finalisation de la levée de fonds, qui lancera la démarche de certification CTA (certificat de transporteur aérien). C’est l’obtention de ce certificat qui conditionnera la date de lancement de la compagnie. « Plus nous avancerons dans cette démarche et plus nous pourrons voir clair au sujet de la date de lancement », complète les porteurs de ce projet.

Afin de répondre à la possibilité d’investissement dans Zena Airlines, la compagnie explique qu’elle est en train « d’y travailler dur, afin de vous garantir les meilleures solutions. Nous faisons les choses de manière rigoureuse et sommes assistés par deux cabinets d’avocats à Paris afin de vous garantir, ainsi qu’à nos investisseurs, un respect strict de la loi et des différentes réglementations »Des informations complémentaires seront diffusées prochainement par les porteurs de ce projet.

Le droit de retrait du personnel du CHM maintenu

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Plusieurs dizaines de soignants se sont rassemblés ce mercredi matin près du centre de soins Jacaranda, alors que leurs délégués syndicaux s’entretenaient avec les partenaires sociaux à la préfecture, non loin de là. Le personnel du centre hospitalier de Mayotte (CHM) a en effet exercé son droit de retrait suite à l’attaque d’un de leur bus ce mardi, qui a fait quatre blessés. « La revendication, c’est : de la sécurité pour pouvoir soigner », affirme Fatima Abdallah, la déléguée du personnel Cfdt. Quelques instants plus tard, au sortir des négociations, Anli Rigotard, membre de la F3CST (formation spécialisée en matière de santé, sécurité et conditions de travail) de l’hôpital et affilié Cfdt, annonce à l’assemblée le maintien du droit de retrait de l’ensemble des agents du CHM, « le temps de constater la mise en place des mesures annoncées par les partenaires sociaux ». Le droit de retrait pourrait donc être levé dans les prochains jours. A toutefois été convenu le maintien d’une permanence de soins dans les hôpitaux périphériques de Kahani, Mramadoudou et en Petite-Terre, précise le syndicaliste. Celui de Dzoumogné, attaqué en fin de semaine dernière par une bande de délinquants, reste lui fermé jusqu’à nouvel ordre.

Mission de contrôle de la pêche à pied à Bouéni pour le Parc naturel marin

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Jeudi 20 avril dernier, une opération de contrôle de la pêche à pied a été menée par le Parc naturel marin, conjointement avec le service départemental de l’Office français de la biodiversité et la communauté de communes du sud. Ainsi, huit inspecteurs de l’environnement et trois agents de la police intercommunale se sont rendus sur la plage de Bouéni, lors de la première marée basse de la journée. Grâce au travail collaboratif de ces différents services, une personne a été interpellée et cinq autres ont été contrôlées en infraction, dont une en action de chasse interdite dans le lagon et cinq qui pêchaient durant la période de fermeture avec une espèce interdite parmi les prises. Ils détenaient un total de dix poulpes et un bénitier. 

Au-delà du caractère répréhensif de cette action, les opérations des services de police de l’environnement sur le platier permettent de sensibiliser les pêcheurs sur la réglementation liée à leur activité. A ces fins, le Parc naturel marin rappelle que « chaque année, la pêche au poulpe est fermée du 1e avril au 15 juin sur l’ensemble des eaux mahoraises et qu’il existe une limitation sur les engins et espèces autorisées à la pêche ».  Tout infraction à la réglementation peut mener à une peine maximale de 22.500 euros d’amende.

Deuxième édition du Carnaval de l’identité et de la culture de Mamoudzou

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La ville de Mamoudzou organise la deuxième édition du Carnaval de l’identité et de la culture de Mamoudzou, les 20 et 21 mai prochains. Cette année, la mode est à l’honneur. Salon de la mode et parade du Carnaval sont au programme. Le défilé aura lieu de la point Mahabou, jusqu’à la place de la République.

Le Grand Nord de Mayotte se mobilise en faveur de l’environnement

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La communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte organise la seconde déchetterie mobile de Koungou. Elle sera installée place de la poste à Koungou, le samedi 20 mai 2023 de 7h30 à 11h30. Les habitants pourront y déposer gratuitement leurs encombrants, ferrailles et D3E (équipements électriques et électroniques). Cependant, les déchets verts ne seront pas acceptés. Cette opération a pour objectif de restaurer la propreté des centres urbains, d’encourager les filières de réemploi et de préserver nos ressources naturelles.

Nouveau projet photovoltaïque à Mayotte

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Dans le cadre du déménagement de ses locaux et de son plan climat-air-énergie territorial (PCAET), la communauté de communes du centre-ouest (3CO) souhaite mettre en œuvre une installation solaire photovoltaïque dédiée à l’autoconsommation dans ses locaux et à la recharge des véhicules électriques de sa flotte. L’Atelier des Fluides réalise les études techniques liées à la réalisation du champ de capteur PV de 37 kWc et de l’installation de recharges pour les véhicules électriques (IRVE). Les plus de l’opération : l’excellent ensoleillement à Mayotte favorise un taux de rentabilité interne (TRI) de l’installation très court, et donc une installation en autoconsommation uniquement. Des caractéristiques qui permettent un financement important de la part l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Ce projet est réalisé en collaboration avec l’architecte Harappa et la 3CO.

La ville de Mamoudzou sensibilise les jeunes à l’hygiène corporelle

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Dans le cadre de son dispositif Programme de réussite éducative (PER), la caisse des écoles de Mamoudzou met en place depuis plusieurs années, des actions pédagogiques et éducatives.  Cette année, elle a décidé de mettre l’accent sur l’éducation et la promotion de la santé des jeunes, qui s’inscrivent pleinement dans le parcours santé, que propose le PRE à travers ses grandes thématiques. Afin d’encourager l’adoption de comportements favorables à la santé, notamment à l’hygiène corporelle, au lavage des mains mais également à l’hygiène bucco-dentaire, le PRE a mis en place une action qui s’intitule « Kit hygiène ». L’objectif est de sensibiliser les jeunes à l’hygiène corporelle, lavage des mains et à l’hygiène bucco-dentaire, transmettre les bons gestes au quotidien et acquérir sur le long terme les compétences et les moyens qui permettront aux jeunes de promouvoir leur santé et leur qualité de vie. 

 Après plusieurs mois d’ateliers de sensibilisation, la caisse des écoles organise le temps fort de cette action, qui se tiendra le mercredi 17 mai 2023 de 13h à 15h à la MJC de Mamoudzou. Au programme : discours de la vice-présidente de la caisse des écoles de Mamoudzou, scénettes jouées par les enfants sensibilisés à l’hygiène corporelle et Grand quizz et ateliers lié à l’hygiène corporelle, lavage des mains et hygiène buccodentaire.

Accident à Vahibé après le malaise d’un chauffeur de camion

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Un poids-lourd et deux véhicules légers impliqués dans un accident à Vahibé (crédit : Actu Info Routes Mayotte – Facebook).

Ce mardi matin, aux alentours de 9h40, un accident de la route s’est produit au niveau de Vahibé. Le chauffeur d’un poids-lourd, qui était en direction de Mamoudzou, étant pris d’un malaise, a perdu le contrôle de son véhicule. Le camion est alors monté sur le bas-côté de l’axe routier, il s’est alors retrouvé déstabilisé. Pris par le poids de sa benne, le poids-lourd s’est alors renversé sur deux véhicules légers en circulation, qui se trouvaient à sa gauche. Le chauffeur du poids-lourd a été pris en charge et aucun autre blessé n’est à déplorer.

La circulation alternée, sous quelle manière ?

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L’arrêté pour la mise en place de la circulation alternée est prévu pour le 1er juin.

Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, innove en lançant une consultation en ligne sur un sujet d’importance capitale, la circulation alternée dans Mamoudzou. Il veut la mettre en place dès le 1er juin, et ce, pour plusieurs mois, afin de réduire les embouteillages sur les deux axes au nord et au sud de sa ville.

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Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, en compagnie de Philippe Ramon, le directeur général des services de la Ville, veut réduire le trafic devenu très compliqué avec les travaux.

Lien vers la consultation en ligne : forms.office.com/r/5QkUJ4yDtS

Une démarche inédite a été lancée ce lundi, à 18 heures sur internet, les habitants de la ville chef-lieu sont invités à se prononcer en ligne pour donner leur avis sur un projet de circulation alternée en centre-ville. Il s’agit d’une expérimentation qui va porter sur une période de trois mois environ, susceptible d’être renouvelée plusieurs fois en raison du nombre important de grands travaux qui seront engagés prochainement dans le Grand Mamoudzou. Au cours d’une conférence de presse qu’il a organisé ce mardi à l’hôtel de ville, Ambdilwahedou Soumaïla a expliqué que cette initiative faisait suite à deux réunions importantes qu’il a eu mercredi dernier (notamment une dans les locaux de la Cadéma avec les transitaires et les grands distributeurs) avec plusieurs partenaires économiques et représentations professionnelles. Les difficultés de circulation légendaires aux principales entrées de Mamoudzou génèrent de gros problèmes de d’approvisionnement dans l’île, des conteneurs transportés depuis le port de Longoni mettraient parfois jusqu’à sept heures avant d’arriver à destination. Conséquences, des livraisons effectuées à des heures tardives le soir ou tout simplement annulées pour être reportées au lendemain. 

Le monde économique se serait plaint sur les pertes colossales consécutives à cette situation avec des risques de licenciements massifs de personnels et de fermeture d’entreprises. Une situation qui appelle une réaction rapide pour trouver des solutions palliatives urgentes. « Il ne faudrait pas qu’une crise économique vienne se rajouter aux crises de l’eau, sanitaire, sociale qui frappent le territoire depuis plusieurs mois », fait remarquer Amdilwahedou Soumaïla. À cette situation déjà très compliquée, les travaux en cours du Caribus ne font qu’alourdir la congestion sur les routes nationales 1 et 2 qui mènent, de part et d’autre, au centre-ville de Mamoudzou. Pour l’heure, aucune solution linéaire n’aurait été trouvé, il est plutôt envisagé un ensemble de petites mesures lesquelles, mises bout à bout, constitueraient un début de solution. La circulation alternée en ferait partie. Une expérience aurait été menée pour une courte période dans le passé avec des résultats satisfaisants, d’où le plébiscite d’une telle mesure cette fois-ci par un grand nombre d’acteurs économiques. 

« Pas de circulation normale avant longtemps »

C’est pour obtenir une meilleure compréhension et adhésion du public à cette mesure que la commune de Mamoudzou a décidé d’engager cette consultation citoyenne qui va durer jusqu’au jeudi 25 mai. Déjà plus de 250 personnes ont donné leurs avis en moins de 24 heures. Des avis qui seront scrutés à la loupe pour y être adaptés dans un arrêté municipal qui sera signé et va entrer en vigueur dès le 1er juin prochain. Deux questions seulement sont posées aux habitants de la commune : « Seriez-vous prêts à expérimenter la circulation alternée à Mamoudzou ? » et « Selon vous, combien de jours seront nécessaires pour fluidifier la circulation dans Mamoudzou ? ». Le maire promet que l’arrêté sera aussi complet et clair que possible, y compris sur les amendes encourues par les contrevenants. Cette consultation citoyenne se veut également comme une foire aux propositions pour la commune de Mamoudzou. D’autres mesures incitatives sont prévues pour assurer la réussite de cette opération, la municipalité prévoit de favoriser le télé travail pour une partie de ses agents à raison de trois jours sur cinq. Il s’agirait bien entendu d’une démarche volontaire des employés candidats à une telle mesure. Il est également envisagé de demander aux professionnels de la distribution d’effectuer leurs livraisons en fonction des fenêtres d’opportunités qui se présenteraient. Un travail similaire serait en cours d’étude avec les sapeurs-pompiers.

Modifiée au quotidien

Pour en revenir à la circulation, faute d’une solution sur mesure, elle sera modifiée au quotidien, de même que les horaires de travail des entreprises et ouvriers engagés dans les grands travaux en cours. Le maire prévient : « il n’y aura pas de circulation normale avant longtemps car la ville est appelée à se métamorphoser au cours des prochains mois à travers des travaux d’éclairage jusqu’à Jumbo Score, de même qu’avec la construction du gymnase de Kawéni et des chantiers du rectorat de Mayotte ». Autre solution déjà mise en pratique, la Cadéma (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) a mis en route des navettes gratuites à partir de la commune de Dembéni en direction de Mamoudzou, il en est de même cette même semaine au départ de Jumbo Score à Majicavo-Lamir.

Des discussions seraient en cours avec des communes limitrophes pour faire en sorte que ces bus partent depuis Longoni côté nord. La communauté de communes du centre-ouest (3CO) serait également sollicitée pour favoriser un départ de navettes depuis Vahibé. « Il s’agit de faciliter en toute sécurité le parcage des automobiles de personnes désireuses de se rendre à Mamoudzou, et en parallèle, nous encourageons autant que possible le covoiturage. » Une réunion d’étape sera organisée chaque semaine pour définir les adaptations qui seront préconisées. Les mesures restrictives qui seront engagées ne concerneront que les personnes provenant de l’extérieure de la ville chef-lieu. Une dérogation spéciale sera accordée aux automobilistes en provenance de la Petite-Terre, à condition qu’elles souhaitent se rendre hors de l’agglomération de Mamoudzou (dans le sud, le nord ou l’ouest).

 

Parc naturel marin : « les ambassadeurs sont des sentinelles »

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Le Parc marin de Mayotte compte sur ses nouveaux ambassadeurs du lagon pour l’aider à protéger la biodiversité mahoraise.

Le Parc naturel marin de Mayotte vient de clore les appels à projets « les Ambassadeurs du lagon ». Le projet permet au Parc Marin d’intensifier la protection du lagon et de faire participer les citoyens dans cette démarche. Il ne cesse d’augmenter en nombre de participants, de projets et de budget à chaque édition.

A l’heure où le Parc naturel marin de Mayotte clôture sa quatrième édition de l’appel à projet « Ambassadeurs du lagon », il espère trouver ces citoyens mahorais qui l’aideront à protéger l’un des plus beaux lagons du monde. « On les appelle les ambassadeurs parce qu’ils font de la sensibilisation au plus près des habitants », déclare Apolline Abauzit, chargée de mission mobilisation citoyenne et appui aux acteurs du Parc. Voie-clé pour la protection de l’écosystème mahorais, les ambassadeurs ont cette proximité avec les populations, là où l’institution possède une vraie force de frappe en termes de communication. « Ils ont un canal de communication fin auprès des habitants puisqu’ils vivent avec », admet la chargée de mission. « Les ambassadeurs sont des sentinelles. Les espèces sentinelles sont les espèces du lagon qui nous donne une idée de l’état de santé du lagon et ses écosystèmes », poursuit-elle, comptant sur eux pour « mettre en œuvre des actions adaptées ».

L’objectif de ses ambassadeurs est aussi de démultiplier les actions. « Les équipes du Parc naturel marin de Mayotte sont d’un nombre fini, mais nous avons une si grande surface à couvrir que nous ne pouvons pas tout gérer. On a besoin de ces projets complémentaires venus d’associations et de collectivités », fait observer Apolline. Ils permettent de diversifier les actions et donnent une dimension plus citoyenne à la protection du lagon.

Ils auront dorénavant une nouvelle mission en créant un réseau, car le Parc naturel marin de Mayotte encourage les partenariats entre les structures de l’île. « Nous voyons des idées super dans les appels à projets, mais pas diffusées au large public. On veut donc faire un réseau avec ses ambassadeurs, qu’ils puissent échanger et intégrer les idées des autres dans leurs démarches pour mener une action plus complète. »

Sélection et lauréats

Les critères de sélection s‘affinent à chaque édition. Ceux de bases sont de proposer une idée de mise en œuvre de sensibilisation, d’une évolution pratique pour quelque chose qui heurte la biodiversité, ou d’évolution de connaissances. Le comité de sélection des projets privilégie les démarches de mobilisation citoyenne. Si les citoyens ne sont pas impliqués, la proposition n’a presque aucune chance d’être financé. Le Parc favorise désormais les projets de réduction des menaces au lieu de ceux qui la compensent. « Nous voulons protéger ce qui est existant au lieu de remplacer la biodiversité abîmée », prévient la chargée de mission du Parc. Et trouver ces ambassadeurs n’est pas mission impossible. Seize lauréats ont été nommés au cours de ses quatre éditions dont deux structures qui ont été deux fois lauréates. Signe de bon augure, le nombre d’idées dans l’appel à projets ne cesse d’augmenter au fil des éditions.

« Entre 2019 et 2021, le nombre de projets a plus que doublé », assure Apolline Abauzit.

Croix-Rouge et société immobilière de Mayotte construisent un avenir ensemble

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A gauche, Ahmed Ali Mondroha, directeur général de la SIM, et à droite, Kadafi Attoumani, directeur régional de la Croix-Rouge, avant la signature de la convention. Elle a été signée au siège de la société immobilière de Mayotte, place Zakia-Madi.

Un partenariat a été signé, ce mardi 16 mai, entre la société immobilière de Mayotte (SIM) et la Croix-Rouge. Celui-ci se veut gagnant-gagnant, grâce à un meilleur accompagnement social de la première, et plus de locaux et d’aide de gestion immobilière pour l’association d’aide humanitaire.

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Les deux directeurs de chaque organisme du partenariat en train de signer la convention.

« C’est un partenariat gagnant-gagnant », déclare le directeur général de la Croix-Rouge à Mayotte, Kadafi Attoumani, ce mardi. La société immobilière de Mayotte (SIM) vient de signer une convention avec la Croix-Rouge. Cette dernière y voit plusieurs fois avantages sur le plan de l’immobilier évidemment. La SIM s’engage ainsi à aider l’association d’aide humanitaire à marquer et faciliter sa présence sur le territoire. « On a besoin de stocker du matériel d’urgence par exemple. Il est aujourd’hui stocké en Petite-Terre. En cas de catastrophes naturelles sur Mayotte en Grande-Terre, on sera bien en peine d’aller le récupérer de l’autre côté. Cet entrepôt que l’on souhaite créer, il est stratégique. On sollicite la SIM qui a à la fois, les terrains et l’expertise pour nous accompagner. Que ce soit sur l’identification du lieu ou sur la construction de ce type de produits », énonce le directeur. Les 120 salariés de la Croix-Rouge pourront également trouver des solutions de logement. « Nous nous engageons nous, SIM, à accompagner les salariés de l’association humanitaire, dans ce contexte ou à Mayotte on manque de logements, notamment en périphérie urbaine. On veut loger le personnel Croix-Rouge dans de bonnes conditions », promet Ahmed Ali Mondroha, directeur de la SIM.

En contrepartie, la Croix-Rouge veut pouvoir fournir ce soutien social dont la SIM manque. Car ce partenariat est né de la volonté d’être plus présent pour les habitants de Mayotte. « Elle souhaite accompagner les personnes qui sont en grande précarité, accède pour la première fois à un appartement. Ces personnes-là, il faut leur expliquer ce qu’il faut faire », affirme le directeur de la Croix-Rouge. Elle s’engage à faire apprendre aux habitants de ses logements le savoir-vivre en communauté pour éviter une dégradation plus rapide des lieux. Ces logements sont aujourd’hui assez dégradés et font plus vieux que leurs dates de construction. « On a parfois affaire à des familles très défavorisées. Quand ils arrivent dans ses logements, leur priorité n’est pas de s’occuper du savoir-vivre avec les autres, c’est de mettre à manger dans l’assiette de leurs enfants. Ça peut créer des problèmes relationnels, de voisinage, dans un contexte social qui est déjà compliqué », note le directeur de la Sim.

« On mise sur l’avenir »

Prochainement, la Croix Rouge lancera des appels à projets sur des dispositifs nationaux. L’envie est d’aller vers de l’habitat senior, les résidences médicalisées ou encore des logements foyers. « S’associer pour répondre de manière commune à des appels à projets qui arriveront à Mayotte dans les années à venir », poursuit le directeur territorial. Le travail de préparation des réponses aux futurs appels à projets est déjà lancé. « C’est un partenariat de bon sens, d’engagement. Après, le jour où on répondra à un appel à projets, il y aura une dimension financière. A ce stade, c’est pour développer le territoire dans le domaine de l’habitat. »

Ce partenariat dénote une réelle volonté d’améliorer la situation sociale de Mayotte. Plusieurs secteurs et publics sont visés. Les ambitions ne sont pas moindres : des logements séniors, des foyers ainsi que des résidences médicalisées sont dans les plans. « On a déjà localisé les sites éventuels. On a compris que la Croix-Rouge avait besoin de bâtiments pour y développer des lits médicalisés. Celle-ci peut nous accompagner en contrepartie pour faire de l’accompagnement social, notamment les publics fragiles », espère Ahmed Ali Mondroha.

Pour faire progresser les conditions de vie à Mayotte, la SIM prévoit aussi la création de crèches. Le projet est déjà entamé notamment à Labattoir, avec l’opération Marzoukou, un projet de 117 logements sociaux en Petite-Terre. Une crèche est prévue au rez-de-chaussée de ces bâtiments. Une deuxième est prévue à Pamandzi où les travaux ont déjà commencé. L’objectif des travaux est d’ouvrir en août les deux structures. Labattoir accueillera cinquante enfants et celle de Pamandi une vingtaine.  

Le festival de l’Image sous-marine de Mayotte s’ouvre à l’international

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Ce mardi matin, Laurent Mounier et Annabel Vigneron, respectivement gérant et responsable d’agence Angalia, ont présenté la 28e édition du festival international de l’Image sous-marine de Mayotte.

Cette année, le festival international de l’Image sous-marine de Mayotte revient pour une 28e édition. Une année qui bat un record de participation avec plus de 40 films, 800 photographies et quatre films scolaires reçus. Du 24 au 28 mai prochains, les amateurs de cinéma et d’images subaquatiques pourront profiter des projections prévues à Mamoudzou, mais aussi à Chirongui. 

Le festival de l’Image sous-marine, qui a pour objectif de sensibiliser le public à la beauté et à la richesse de l’environnement marin, s’ouvre à de nouvelles destinations et devient le festival international de l’Image sous-marine de Mayotte (FIISMM). Cette ouverture mondiale est marquée par l’augmentation des participations transmises depuis la Nouvelle-Calédonie, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique ou encore la Norvège. 

« C’est la première année où l’on a autant de films et de photos qui arrivent de l’extérieur », explique Laurent Mounier, gérant d’Angalia lors de la conférence de presse, ce mardi matin. Un travail de longue haleine de la part de l’équipe de Mayotte, avec la participation du FIISMM au Salon de la plongée à Paris et au festival Galathea à Hyères, a permis à l’événement d’avoir une visibilité à l’extérieur de l’île. Autre changement majeur cette année, le concours de dessin devient le concours Jack Passe, en l’honneur du créateur du festival. Pour Laurent Mounier, « il est important que le nom de Jack Passe perdure avec le temps ».

Une édition de records

« La force du festival, c’est qu’il s’articule autour de plusieurs concours », ajoute-t-il. En effet, quatre ont été ouverts aux photographes et vidéastes, amateurs ou initiés. Comme lors de chaque édition, des concours films, photos, dessins et musique sont mis en place. Au total, ce sont plus de 40 films, 800 photographies et 496 dessins d’écoles mahoraises qui ont été reçus. « Cette année, on a battu un record », lance fièrement l’organisateur. Pour la catégorie « films » ce sont 13 grands formats (52 minutes), 17 petits formats et 7 clips vidéo qui sont en compétition. Pour les organisateurs, « la chose dont on est le plus fier, c’est la réception de quatre films scolaires. C’est la première année que l’on a autant de films dans cette catégorie ». En 2022, uniquement le collège de Bandrélé avait été candidat. Aussi, cette nouvelle édition a vu naitre une nouvelle catégorie, celle des clubs de Mayotte. Mis en place avec l’objectif de mettre en avant les plongeurs de l’île, leurs œuvres et le lagon mahorais, cette catégorie permet de faire découvrir toutes les richesses de Mayotte. Pour cette première, quatre centres de plongée ont participé avec treize photographies. 

Onze projections sur quatre jours

Les amateurs du monde subaquatique pourront profiter des projections en plein air à Mamoudzou, mais également au pôle culturel de Chirongui. Le programme concocté cette année propose sept séances dans le chef-lieu, quatre séances dans le sud et pratiquement quinze séances scolaires, réaffirmant le désir du festival de répondre aux attentes de son public et de renforcer sa mission scolaire. A Mamoudzou, ce sont quatre soirées de projections du mercredi à samedi, à raison de deux séances par jour, tandis qu’à Chirongui, les films seront diffusés uniquement le vendredi et le samedi. Le festival prend également un tournant digital, avec la mise en place d’une billetterie en ligne. « Ce qui vous permet de choisir les séances sans faire la queue », argumente Laurent Mounier.

Afin de départager les œuvres, un jury de huit membres, amateurs ou avertis dans l’image sous-marine, a été constitué. Ce jury est présidé par Nicolas Barraqué, photographe du monde marin depuis plus de 40 ans et inventeur de la photo panoramique sous-marine. Lors de cette édition, chaque grand vainqueur sera récompensé par un Hippocampe d’Or. Pour la première fois depuis la création du festival, des Hippocampes d’argent et de bronze seront également décernés, l’organisation étant partie du constat que « ceux qui participent aux concours étaient sensibles à avoir un prix, même si ce n’est pas le premier ». Pour leur part, les trente petits artistes vainqueurs du concours de dessin pourront participer aux joies d’un baptême de plongée au Lagon Maoré, afin de découvrir les fonds marins. 

Du mercredi 24 au samedi 27 mai, festival international de l’Image sous-marine de Mayotte, à Mamoudzou et Chirongui. Tarifs : 5 euros pour une séance, 9 euros pour deux séances. Site internet : soireesdelimagesousmarine.fr

Meurtre à Chiconi en 2018 : deux accusés espèrent réduire leur peine en appel

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Ce mardi 16 mai, débute le procès en appel de deux jeunes hommes devant la cour des assises. Ils sont de nouveau jugés, jusqu’à ce mercredi, pour la mort d’un homme de 65 ans en juillet 2018. Il avait été retrouvé étranglé dans un chemin à proximité de la station d’épuration de Chiconi.

Condamnés en juin 2022 pour le meurtre d’un sexagénaire à Chiconi en juillet 2018, deux jeunes hommes de 22 et 33 ans ont fait appel du jugement. En première instance, ils avaient reçu une peine de 22 ans de prison chacun. Celui qui était mineur à l’époque des faits affirme aujourd’hui « qu’il y a des doutes. Il y a des choses que je reconnais et d’autres non ». Son aîné estime, de son côté, que « la peine est trop longue », même s’il reconnaît cependant avoir été présent dans la nuit du 1er au 2 juillet 2018, quand un groupe d’une dizaine d’individus cherchait à se rendre à Sada pour cambrioler des maisons.

Connus sur l’île pour une série de cambriolages violents, ils se sont séparés en deux groupes en chemin. Celui des accusés, dans lequel se trouvait deux autres personnes, a aperçu une camionnette, avec dedans, la victime, un retraité de 65 ans, et une femme, près de la station d’épuration de Chiconi. Ils y ont vu une opportunité. D’après le gendarme chargé de l’affaire, ils cherchaient sûrement à voler la voiture. 

Étranglé avec un châle

Sauf que la victime ne s’est pas laissée faire. Elle s’est débattue et a essayé de se défendre comme le démontrent les hématomes sur son corps. Le sexagénaire est même arrivé à griffer son assaillant. Un membre du groupe surnommé « Kambi » (condamné à 22 ans de réclusion en juin 2022) a donné des coups de couteau, mais aucun n’était létal. Le plus jeune, jugé ces mardi et mercredi, est accusé d’avoir alors attrapé le châle de la prostituée et d’avoir étranglé la victime avec. C’est d’après le médecin légiste, la cause de la mort. Son coaccusé aurait maintenu le sexagénaire au sol. Le quatrième, « Moingolo » (condamné à huit ans en première instance, mais jamais retrouvé), aurait tenu la femme à distance. Laissant le corps inanimé, ils sont partis avec un téléphone, les clés de la voiture et une arme à feu, qui n’a jamais été retrouvée. C’est au petit matin qu’une dame venant nettoyer ses affaires dans l’eau de la rivière à proximité a découvert avec horreur le corps. La fille de la victime se remémore d’une voix tremblante, ce mardi : « J’ai reçu un appel, on m’a dit que mon père était mort. Quand je suis arrivé, il était allongé sur le sol, j’ai vu ses blessures, du sang, ses pieds étaient sales ». Ses proches décrivent l’homme bon, attentif, présent, très pratiquant, charitable et sans problème.

Après le premier procès qui s’est terminé le 26 juin 2022, les deux accusés espèrent réduire la peine initiale au moment du verdict, ce mercredi. À cause de sa maturité et de son absence d’émotion, la minorité du plus jeune n’avait pas été prise en compte lors du premier jugement. Pour le deuxième, l’absence d’ADN défendue par maître Aurore Baudry n’avait pas non plus convaincu les jurés. 

 

Comores : Une commission électorale verrouillée avant les élections de 2024 ?

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La nouvelle commission électorale nationale indépendante exclut l’opposition comorienne et donc menace la tenue d’élections libres.

Un décret paru ce dimanche 14 mai sur la composition de la commission électorale nationale indépendante (Ceni) provoque l’indignation chez les opposants du président comorien, Azali Assoumani. Ils y voient un moyen pour lui de garder le pouvoir lors de l’élection présidentielle de 2024. Ils demandent à la France de garantir des élections libres et transparentes.

« Il faut défendre la démocratie. Ça sera trop tard après. » Ce cri du cœur ne provient pas d’un Comorien, mais d’un Mahorais qui suit de très près la situation politique de l’autre côté de l’archipel. Plus qu’un simple observateur, cet homme qui souhaite garder l’anonymat veut alerter sur le verrou électoral qui se met en place à l’approche de l’élection présidentielle comorienne début 2024. Il en veut pour preuve le dernier décret du 14 mai, qui dresse la liste des membres de la commission électorale nationale indépendante (Ceni). « Il n’y a aucun membre de l’opposition », indique-t-il, arguant que les rares députés présentés comme de l’opposition sont en fait des proches du pouvoir. Ainsi, il a peur d’« une parodie électorale » en 2024 et que la commission ne conforte le président actuel en dépit d’un vote défavorable. Celui qui est en lien avec la coalition nommée le « Front commun élargi des forces vives contre la dictature » voit en Azali Assoumani, « un diplomate hypocrite », mais malin. Persuadé que le gaz dans le Canal du Mozambique peut profiter autant qu’aux Comores qu’à une Mayotte française, il assure que le différend territorial peut être réglé si d’autres responsables politiques investissent Beit-Salam. « Les Comores ne concrétiseront leur indépendance que si elles renoncent à Mayotte », fait-il remarquer.

Des meetings « sans être bloqués par l’armée »

De l’autre côté de l’archipel, un autre homme est inquiet. Ancien ministre comorien lui-même, il défend aussi le Front commun et espère beaucoup de la mobilisation prévue le 27 mai. Prêt à se lancer dans la campagne, il ne demande que la possibilité pour son camp d’organiser des meetings politiques « sans être bloqués par l’armée ». Pour lui, comme son camarade mahorais, le rôle de la France est primordial dans cette élection, puisqu’ils assurent que la légitimité de président ne vient que de sa reconnaissance en tant que président par d’autres pays. « Il nous a déjà fait le coup en 2019. C’était une mascarade », estime l’opposant, qui croit largement la défaite dans les urnes possible pour l’ancien colonel. La coalition compte d’ailleurs présenter un seul candidat et annonce qu’elle respectera la présidence tournante entre les îles si elle arrive au pouvoir. Ce qui lui fait peur en attendant, c’est la réduction des libertés aux Comores et une censure qui verrouilleraient tout espoir de changement, selon lui. Son bord politique souhaite d’ailleurs que les prisonniers politiques soient relâchés et que les exilés puissent rentrer dans l’Union (ce qu’Azali Assoumani vient juste de consentir).

Il souhaite d’ailleurs passer par des médias français pour demander que la France garantisse une élection « libre » et « transparente », soutenant qu’elle a un rôle toujours aussi important aux Comores et pas qu’au niveau financier. « Nous sommes tous amis de la France », déclare-t-il avant d’ajouter « qu’elle n’a même pas besoin de jouer le choix d’untel et d’untel » en 2024.

Un bus du centre hospitalier attaqué à Majicavo-Dubaï

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Les salariés se sont retrouvés au centre de l’hôpital de Mamoudzou pour soutenir leurs collègues agressés.

Vers 5h30, ce mardi 16 mai, un bus transportant du personnel du centre hospitalier de Mayotte (CHM) a été caillassé au niveau de Majicavo-Dubaï, sur la commune de Koungou. Choqués, les agents du CHM de plusieurs sites exercent leur droit de retrait.

« J’entends toujours le bruit des pierres qui tombent sur le bus. Ça a duré quinze secondes », se souvient Toibourani. Quelques heures après l’attaque, le brancardier touché par un bris de vitre arbore encore un grand sourire malgré ce qu’il s’est passé. Ce mardi matin, à 5h30, alors qu’il roulait vers l’hôpital de Mamoudzou avec 41 agents à bord, un bus avec la pancarte CHM a été pris à partie par une centaine de jeunes, selon les témoins. Coincé dans les embouteillages, le véhicule a subi une importante pluie de pierres. Résultat, quatre blessés légers, indique le brancardier.

Dans la foulée, le personnel du CHM a exercé son droit de retrait et près de 150 employés se sont retrouvé en milieu de matinée au centre de l’hôpital de Mamoudzou. « On se demande pourquoi ils nous attaquent, on soigne tout le monde », déplore l’une d’eux. Le directeur général, Jean-Mathieu Defour, a pris la parole à l’aide d’un mégaphone et a admis que « c’est la première fois qu’il voit un transport d’agents se faire assaillir. C’est totalement anormal. L’hôpital, c’est sacré, on n’y touche pas. Quelles que soient les revendications des uns et des autres ».

« Heureusement que vous êtes là »

Le directeur ajoute que tous les passagers ont déposé plainte, « qu’ils ont été pris en charge par la cellule médico-psychologique », ont pris un repas et pu repartir chez eux ensuite. Il invite également ceux qui le souhaitent à voir un psychologue mis à disposition. Cette attaque intervient alors que les bus scolaires ne circulent plus sur la zone nord depuis lundi soir. Les conducteurs du réseau Halo refusent de s’y rendre depuis la dizaine de caillassages survenus la veille sur la portion de route nationale allant du collège de Koungou à Majicavo-Lamir. Les particuliers, également dans les bouchons, ont subi le même sort avec parfois le racket de leurs téléphones portables. Les gendarmes, très présents dans la zone en cette période scolaire, sont intervenus à chaque fois pour repousser les bandes de jeunes.

Du côté du personnel médical, il y a cette impression d’être de plus en plus une cible, après l’attaque du dispensaire de Dzoumogné, le 12 mai, et le caillassage de celui de Kahani, ce lundi. « Heureusement que vous êtes là, que vous êtes à vos postes, sinon ça ferait bien longtemps qu’il n’y aurait plus d’hôpital », reconnaît leur directeur. C’est le cas de Toibourani par exemple, qui reprendra le travail, ce mercredi, même s’il doit prendre à nouveau le bus depuis Acoua où il réside.

Réactions de l’Agence régionale de santé et de la préfecture

« L’Agence régionale de santé et la préfecture de Mayotte condamnent les actes de violence perpétrés ce jour à Koungou contre un bus de soignants du centre hospitalier de Mayotte. Les violences physiques, verbales et intimidations perpétrées par ces individus envers les agents et soignants du CHM sont inacceptables et constituent une atteinte grave à l’engagement de ces professionnels pour la santé à Mayotte. L’ARS et la préfecture rappellent plus que jamais l’importance de maintenir une offre de soins dans les meilleures conditions et apportent leur soutien à l’ensemble des personnels du CHM. »

Après la noyade de trois enfants mahorais en 2018, leur belle-mère condamnée

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Même si les abords du lac artificiel des Prés Saint-Jean sont très fréquentés, la baignade est interdite du fait de sa dangerosité.

Abd-Arrahmane, Abd-Allah et Assia ont perdu la vie au lac des Prés Saint-Jean, à Chalon-sur-Saône, le 8 juillet 2018. Ils étaient alors sous la surveillance de leur belle-mère qui vient d’être reconnue coupable d’homicide involontaire, ce vendredi 12 mai. Elle écope de trois ans de prison avec sursis. Le maire de la ville, également poursuivi, a été relaxé.

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Lallia Konaté à la sortie du tribunal, ce vendredi 12 mai.

« Cette victoire que j’ai arraché avec vous tiens à la dignité de mes enfants, à l’amour d’une mère et à votre force », nous partage Lallia Konaté, la mère d’Abd-Arrahmane, Abd-Allah et Assia, en remerciant les personnes mobilisées. Les trois enfants, comme leurs deux sœurs, étaient alors sous la garde de leur père mahorais et de sa nouvelle femme pendant les vacances estivales quand ils ont perdu la vie. En effet, les deux enfants âgés de 9 et 11 ans, qui voulaient se tremper les pieds dans le lac artificiel des Prés Saint-Jean, ont rapidement perdu pied. Leur grand frère de 13 ans a tenté de les secourir, mais lui non plus ne sachant pas nager, les trois ont malheureusement trouvé la mort. La belle-mère, qui surveillait les autres enfants avec deux autres adultes, n’a pas vu le drame qui se déroulait à une centaine de mètres.

Un lac connu pour sa dangerosité

Lors du procès, le 31 mars, celle-ci expliquait qu’elle ne savait pas que la baignade était interdite, rapporte nos confrères de France Bleu. Le lieu, dont le panneau « Baignade interdite » était caché par la végétation, était pourtant connu par les riverains pour sa dangerosité. Le maire Les Républicains de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, a été cité à comparaître par la partie civile pour ce manquement.

Le tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône a finalement décidé la relaxe de l’élu, ce vendredi 12 mai. Il a suivi les réquisitions du Parquet pour la belle-mère, en la condamnant à trois ans de prison avec sursis.

Arraisonnement d’un kwassa au large de M’tsamboro

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Dans la nuit de samedi à dimanche, l’unité nautique du service territorial de la police aux frontières (STPAF) a interpellé un kwassa en provenance d’Anjouan à huit nautiques de M’tsamboro avec à son bord 28 ressortissants comoriens, vingt hommes, cinq femmes et trois enfants. Le passeur a été interpellé et placé en garde à vue. L’ensemble des étrangers en situation irrégulière a été placé au centre de rétention administrative en attente de leur éloignement. À la suite d’investigations, le passeur a été présentée au tribunal judiciaire de Mamoudzou. Ce dernier a écopé d’une peine de six mois de prison et de trois ans d’interdiction de territoire. Il a été écroué à la prison de Majicavo.

Vingt-cinq personnes interpellées et un chef de bande arrêté

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La police nationale de Mayotte informe que durant le week-end du 12 mai au 14 mai, ce sont plus de 25 personnes qui ont été interpellées et placées en garde à vue pour de nombreux faits, notamment pour agressions sexuelles sur mineur de 15 ans, vol en réunion dans un local d’habitation avec effraction, vol en réunion sous la menace d’une arme blanche, recel de vol, défaut de permis de conduire, défaut d’assurance, véhicule faussement immatriculé ou encore participation à un groupement préparant des violences ou des dégradations. A l’issue des enquêtes diligentées en préliminaire ou en flagrant délit par la police judiciaire de Mayotte, nombre de ces mis en cause ont été déférés devant le tribunal judiciaire ou se sont vu notifier des convocations en justice sous la forme de CRPC (comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité) ou de COPJ (convocation par officier de police judiciaire).

En parallèle, la brigade anticriminalité du commissariat de Mamoudzou a également interpellé deux hommes qui venaient de commettre un vol avec violence à Kawéni, dans la nuit de samedi à dimanche. La victime s’est faite entourée par groupe d’individus accompagnés d’une dizaine de chiens, non tenus en laisse. Intimidée par la présence des chiens et l’agressivité de leurs maîtres, elle se laissa fouiller. Quarante euros lui ont alors été dérobés. De plus, elle a reçu plusieurs coups de poing au visage. La Bac a retrouvé le groupe, grâce aux signalements donnés. La technique du chef de bande été de siffler pour faire se dresser et aboyer les chiens, afin d’empêcher les policiers d’arriver jusqu’au groupe. Une fois les renforts du groupe de sécurité de proximité arrivés sur place, les policiers sont parvenus à aller au contact du groupe et à interpeller le chef de la bande, ainsi que l’un des hommes ayant participé au vol. Les deux auteurs du vol ont été placés en garde à vue.

La semaine passée, les policiers ont réussi à interpeller quatre jeunes faisant partie d’une bande ayant commis plusieurs vols avec violences ou sous la menace d’arme blanche à M’tsapéré, le 7 mai dernier. Parmi, ces quatre interpellations figurent le chef du groupe. Cette bande d’une dizaine de jeunes avait arraché un sac à main d’une passante et réalisée des vols dans des établissements commerciaux. Ces jeunes avaient menacé de représailles les témoins du vol, le jour même. Ils récidivaient le lendemain et mettaient leurs menaces à exécution en leur lançant des pierres. L’un des témoins était blessé et a dû se faire soigner au CHM de Mayotte. Deux des mis en cause étaient en situation irrégulière sur le plan du séjour à Mayotte. Ces quatre individus ont été présentés au tribunal judiciaire.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes