L’office de tourisme de Petite-Terre présente la première édition du Salon de l’éco tourisme, le samedi 24 juin 2023, à la Plage du Faré de 8h à 19h. Cette journée sera animée par un programme riche en animations, avec des stands de professionnels du tourisme, des chants et danses traditionnels, un défilé de tenues traditionnelles (hommes et femmes), un concert de chanteurs locaux.
À l’ACFAV, de nombreuses tensions internes viennent entacher l’association
L’ACFAV (Association pour la condition féminine et aide aux victimes) est dans la tourmente depuis quelques mois. La situation en interne est particulièrement tendue et les récentes décisions prises par la direction n’arrangent rien. Accusations de harcèlement et de discrimination, conflits d’intérêt et mal-être des salariés… des faits qui mettent à mal l’association.

« Tout s’est accéléré au début de l’année 2023 mais les problèmes au sein de l’ACFAV sont bien plus anciens », déclare amèrement Etienne Aka. Cet ancien directeur de l’association a été mis à pied en mars 2023 pour « fautes graves » – fautes qu’il conteste. Il explique avoir « tiré l’association vers le haut » à travers plusieurs actions, depuis son arrivée en octobre 2021. La présidente de l’ACFAV, Sophiata Souffou, ne tient pas le même discours et accuse l’ancien directeur d’avoir nui à l’ACFAV sur plusieurs points. Cette querelle révèle certaines failles au sein de l’association et ceci depuis plusieurs années.
Des accusations de « harcèlement » et de « discriminations raciales »
D’après une enquête de l’inspection du travail menée en mars 2020, l’ACFAV présenterait des « signes de dissensions au sein de la structure et des dysfonctionnements internes » et il y aurait « des tensions apparentes entre salariés et responsables de service ». Cette ambiance semble toujours d’actualité car plusieurs membres du personnel ont fait part de cette ambiance délétère, et certains disent avoir été victimes de « harcèlement ». C’est le cas de l’ancien directeur, Etienne Aka, qui a « été harcelé par la présidente » et affirme vouloir « le prouver en justice ». D’autres versions de salariés convergent avec l’avis du directeur, comme Séverine L.R., qui a quitté l’association pour des problèmes de santé. Elle aurait été victime d’un « enchaînement d’agissements hostiles » de plusieurs salariés et aurait été la cible d’une « coalition souhaitant son départ ». C’est ce qu’elle explique dans un courrier adressé au directeur en décembre 2022 : « ce déchaînement, cette dévalorisation au travail dont je suis victime a eu de lourdes conséquences, dont une fragilité sur ma santé globale en raison du caractère dégradant et humiliant des actes commis envers ma personne ». Outre le harcèlement, des faits de « discriminations raciales » ont également été révélés au sein de l’association. Dans un compte-rendu de l’ACFAV du 30 décembre 2022, auquel la rédaction a eu accès, deux plaintes pour discriminations raciales ont été déposées, ainsi que deux autres plaintes pour harcèlement moral.
La présidente et l’ancien directeur se renvoient la balle…
Seulement voilà, l’ancien directeur et Séverine L.R. sont eux aussi dans la tourmente. Cette dernière est accusée d’avoir instauré un « climat de méfiance » au sein de l’association et ne serait « pas compétente ». Cette salariée a été recrutée il y a moins d’un an et certains membres lui reprochent le fait d’avoir obtenu ce poste grâce à sa relation personnelle avec le directeur – son compagnon. C’est ce qu’on peut lire dans un rapport de l’ACFAV datant de décembre 2022, dans lequel une salariée prénommée Frahati explique : « [le recrutement de Séverine L. R.] pose problème sur l’île de Mayotte, parce que d’habitude sur l’île, en recrutement, on sépare les maris et les femmes ». Si Etienne Aka se défend en affirmant que Séverine L.R. est bien compétente et détentrice de la formation nécessaire pour occuper son poste, un rapport de l’inspection du travail relève tout de même une « absence de plan de recrutement ainsi qu’un manque de procédure écrite pour le recrutement » au sein de l’ACFAV. Cette faille dans le processus a sans doute joué un rôle dans le recrutement de Séverine L.R., qui n’avait finalement pas le diplôme requis pour occuper son poste.
Quant à l’ancien directeur, il est accusé de harcèlement par une dizaine de salariés et une plainte a été déposée contre lui. La présidente a affirmé, lors d’une interview sur Mayotte La 1ère, que ce dernier aurait été un « manager toxique qui a commis des fautes graves, avérées et reconnues par l’inspection du travail ». L’avocate de cette dernière rajoute qu’Etienne Aka n’a déposé aucune plainte contre la présidente, qu’il accuse pourtant de harcèlement. « Et aux dernières nouvelles, il n’a pas saisi le conseil des Prud’hommes. Or, c’est ce qu’il aurait dû faire avant d’ouvrir un procès médiatique », affirme-t-elle.
Outre ces accusations mutuelles, un grand nombre de salariés reprochent à la direction de ne pas avoir accepté le changement de locaux vers Combani – changement qui a pourtant été voté à la majorité. Ces locaux avaient déjà été pointés du doigt par l’inspection du travail en mars 2020. Dans son rapport, auquel la rédaction a eu accès, il est noté que « les deux bâtiments de l’ACFAV sont extrêmement vétustes à tous les niveaux et ils présentent un risque avéré pour le personnel qui y travaille ». Plusieurs salariés ont dénoncé de mauvaises conditions de travail : un espace exigu, des locaux trop éloignés obligeant certains salariés à se lever à 3 heures du matin, ou encore un manque d’intimité dans les sanitaires.
Une gestion financière de l’association qui fait débat
En parallèle de cette ambiance délétère, la gestion des finances de l’association pose aussi problème. Pour rappel, l’ACFAV est une association qui perçoit des subventions de l’État français dans le but de venir en aide aux victimes (aides logistiques, administratives, sociales, etc.). Mais Etienne Aka affirme que la présidente aurait effectué deux virements, l’un de 500 000 euros et l’autre d’un million d’euros entre deux comptes internes à l’association. D’après lui, ces versements correspondraient à des « placements à court terme » qui n’auraient pas été validés par la direction au préalable. L’avocate de Sophiata Souffou réfute ces accusations et explique que ces sommes correspondent justement aux subventions de l’État de l’année 2022, mais qu’elles n’ont pas encore été utilisées. Si cet argent aurait, néanmoins, déjà dû être réinvesti dans des infrastructures pour les victimes, son transfert entre les différents comptes de l’ACFAV n’est pourtant pas illégal. En effet, l’argent est toujours présent dans la trésorerie de l’association.
Enfin, la présidente explique que l’ancien directeur se serait versé des primes sans en avoir préalablement demandé l’avis au bureau administratif. « Il doit de l’argent à l’ACFAV et il devra s’expliquer devant la justice », explique-t-elle. Les primes en question correspondent aux primes Ségur octroyées par la Direction de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DEETS) aux contractuels du droit public. Etienne Aka aurait reçu cette prime pendant six mois alors qu’elle « n’était pas censée être octroyée à un directeur », d’après l’avocate de Madame Souffou. Etienne Aka se défend en expliquant qu’il a permis à l’association de toucher d’autres valorisations en parallèle. Il dit avoir mis en place des comptes CPF pour tous les salariés, une mutuelle complémentaire, une prévoyance, la prime Covid, et affirme également avoir contribué à l’augmentation des salaires de l’ensemble des employés, jusqu’à trois fois ce qu’ils gagnaient auparavant.
« Mensonges », « accusations infondées », « diffamation »… L’ancien directeur comme la présidente ne cessent de se renvoyer la balle, plaçant au centre des discordes l’ACFAV. En attendant que la tension ne retombe – sans doute devant la justice – l’association peut s’appuyer sur un effectif solide qui a été renforcé à l’occasion de l’opération Wuambushu et qui devrait pouvoir mener à bien les actions de l’association.
Le stress des épreuves de philosophie au lycée Bamana

La philosophie, matière obligatoire en terminale, est coefficient 4 au baccalauréat. Le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, est venu tâter le terrain au lycée Younoussa Bamana, à Mamoudzou. Alors que les élèves se sont préparés toute leur dernière année de lycée, le coup d’envoi de l’épreuve de philosophie était lancé à 9 h, ce mercredi 14 juin.
Au lycée Younoussa Bamana à Mamoudzou, le stress des épreuves du baccalauréat se fait profondément ressentir. Des discussions autour des sujets qui peuvent tomber retentissent dans les petits groupes d’élèves assis, qui attendent que les épreuves commencent. Les fiches de révision et livres sont dans les mains de tous les élèves. Devant la salle 306, les surveillants viennent récupérer les copies et brouillons avant de se rendre dans leurs salles.
Salim, élève de terminale, ne semble pas inquiet : « Je suis bien je pense, je ne veux pas que l’art tombe par contre, c’est la thématique la plus compliquée et je ne l’ai pas révisée », rigole-t-il. Célina, Yasmina, Mounaidati et Salama, un groupe d’amies, sont au contraire angoissées. « J’ai peur, je stresse parce que je n’écris pas très bien français, explique Célina. J’espère vraiment que le temps, l’art et la religion ne tomberont pas. »
« Savoir structurer sa pensée »
Les élèves se dirigent à leur tour vers leurs salles où ils disserteront pendant quatre heures. « N’oubliez pas la méthode ! C’est le plus important », s’exclame un des professeurs en montant les escaliers. Argument partagé par le recteur, Jacques Mikulovic, venu voir les élèves avant leurs épreuves : « L’épreuve de philosophie selon moi, c’est avant tout une épreuve de méthodologie, de savoir structurer sa pensée. Une fois qu’on a cette technique-là, on peut l’adapter au sujet avec quelques connaissances qui viennent illustrer leurs argumentations ».
Dans la salle numéro 5, le recteur vient prendre la température. L’ambiance est tendue, l’atmosphère pesante, à cause de l’anxiété des futurs bacheliers. Les élèves se lancent des regards lorsque le recteur ouvre la poche contenant les sujets. Les feuilles se retournent, pour dévoiler deux sujets de dissertation et un de commentaire. Pour les dissertations, au choix : « Le bonheur est-il affaire de raison ? » ou « Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ? ». Un extrait de la Pensée sauvage de Lévi-Strauss est le texte que les élèves auront à commenter cette année.
« Ça me rappelle ma jeunesse, les sujets sont intéressants pour nos jeunes », dit en souriant Jacques Mikulovic, une fois sorti de la salle. Il est confiant sur le fait d’avoir un bon taux de réussite sur cette épreuve de philosophie, bien que cette matière soit appréciée par peu d’élèves. « J’espère que cette épreuve sera un grand succès à Mayotte, affirme le recteur, c’est important qu’on puisse rivaliser à l’échelle nationale. Il faut que les Mahorais aient confiance en ce système. Ils ont toutes les clés en main. »
Le début de l’épreuve lance un silence presque parfait et les couloirs, déserts pour les quatre prochaines heures, donnent un air de vacances au lycée de Younoussa Bamana.
Le dugong, cet animal mystérieux
A Mayotte, la population de dugongs est estimée à moins de dix individus. Considéré comme en danger dans le sud-ouest de l’océan Indien, le dugong est classé « vulnérable à l’extinction ». Afin de mieux connaitre ce mammifère marin, un plan national d’actions en faveur du dugong à Mayotte a été créé, et c’est l’association des Naturalistes qui a la charge de son animation.

Le dugong, mammifère marin, mesure en moyenne trois mètres, pour 450 kilos. Principalement herbivore, il se nourrit en moyenne de 30 à 40 kilos d’herbiers par jour. Avec une aire de répartition qui s’étend dans plus de quarante pays, cet animal marin possède des caractéristiques biologiques et un mode de vie côtier qui le rend vulnérable aux menaces. C’est avec le but de mieux le comprendre et le protéger qu’un plan national d’actions (PNA) en faveur du dugong, débuté en 2021 et mis en place jusqu’en 2025, est porté par l’association des Naturalistes de Mayotte. Mis en place et financé par la DEAL de Mayotte, il comporte deux grands objectifs qui sont de « limiter la mortalité des dugongs, en agissant sur les menaces directes, et améliorer les connaissances sur l’espèce et son habitat », explique Léa Bernagou, animatrice du PNA aux Naturalistes.
« Les observations sont relativement rares »
Pourquoi si peu de dugongs à Mayotte ? La question peut se poser et plusieurs raisons être évoquées, sachant que sa population aurait été relativement abondante par le passé. « Il y a la dégradation de ses habitats, notamment les herbiers, qu’on appelle phanérogames marines, avec l’envasement du lagon », regrette l’animatrice. Outre la forte pression de braconnage du passé, d’autres menaces sont également présentes sur l’île, comme le piétinement et l’ancrage des bateaux sur les herbiers, le changement climatique, mais aussi les risques de collision avec les bateaux. « Comme il semblerait en avoir peu, les observations sont relativement rares, donc l’étudier, c’est difficile », concède-t-elle.
En effet, il semblerait qu’il y ait moins d’une dizaine de dugongs dans les eaux mahoraises. Afin de mieux connaitre la population du mammifère dans le lagon, une enquête a été menée auprès des pêcheurs. « On leur a demandé à combien ils estimaient la population du dugong : moins de 10, entre 10 et 20 ou plus de 20 », explique l’animatrice. Les résultats de cette enquête montrent que d’après les pêcheurs, il y aurait moins de dix dugongs à Mayotte. Pour Léa Bernagou, « à la vue des données que l’on possède actuellement, cela semble conforter l’hypothèse de ce nombre ». Cette enquête a également été l’occasion de sensibiliser les pêcheurs et de récolter des données, car pour l’animatrice, ces derniers possèdent « beaucoup de données que n’ont pas forcément les prestataires nautiques ou les usagers du lagon ». En ont résulté la détermination d’une dizaine de sites cibles de fréquentation du mammifère, où sont effectués de la surveillance par drone et de la photo-identification.
ADN environnemental et génétique des populations
La génétique est également utilisée pour étudier et comprendre les dugongs. Une méthode de détection par ADN environnemental, en développement avec le Centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte, permet de connaitre la présence, ou non, de dugongs. « Le principe est de récolter des petits échantillons d’eau dans lesquels on peut avoir des informations de présence », complète Léa Bernagou. Cette méthode innovante n’a jamais été utilisée sur ces mammifères. « Nous sommes en train de la développer à Mayotte, il faut qu’on prouve que la méthode fonctionne et l’idée est qu’elle soit déployée au niveau régional », confirme-t-elle.
Une seconde action, portant sur la génétique des populations, permet d’identifier si la population de Mayotte est liée avec celle de Madagascar ou des Comores, « s’il y a des échanges ou s’il y a des migrations entre les îles ». En parallèle, l’association est en cours de développement d’un protocole ULM avec pour but « d’estimer l’abondance et couvrir tout le lagon, afin de faire de la prospection du nombre de dugongs », note l’animatrice. Des études sur les herbiers sont également menées, en collaboration avec des bureaux d’études et le parc naturel marin de Mayotte. Depuis le lancement du plan national d’actions, des méthodes de suivi se sont développées, alors qu’il n’en existait pas auparavant. « Elles pourront servir pour les autres espèces de la mégafaune marine », conclut-elle.
Le dugong étant un mammifère marin protégé, pour toute personne, il est impératif de respecter la charte d’approche. Si vous apercevez un dugong, vous pouvez transmettre l’information aux Naturalistes de Mayotte.
Un projet de coopération régionale à Mohéli et au Mozambique
D’après Léa Bernagou, les Naturalistes souhaiteraient « avoir une vision régionale pour la conservation des dugongs car à Mayotte, nous ne savons pas si elle est viable et si, à terme, elle pourrait survivre ». Avec cet objectif, un projet de coopération régionale en faveur de la conservation du dugong dans la région sud-ouest de l’océan Indien est en cours. Il consiste à mener des actions pour acquérir de meilleures connaissances à Mohéli, Mayotte et au Mozambique. Début mai, une mission a été menée au parc national de Mohéli pour former trois agents au pilotage de drone. Une deuxième activité, avec le parc naturel marin de Mayotte, visait à former les agents au suivi des herbiers marins.
La troisième action portait sur l’échantillonnage de l’eau dans les sites cibles, afin de mettre en place le protocole d’ADN environnemental. L’objectif de cette mission étant d’homogénéiser les études à Mayotte et à Mohéli. Le but est de mener les actions en parallèle sur chaque territoire, pour obtenir des données similaires, renforcer les échanges sur les aspects techniques et scientifiques de gestion à une échelle régionale. Les Naturalistes travaillent également sur une exposition régionale sur les dugongs, qui proposera des panneaux thématiques généralistes et sur la situation de l’espèce à Mayotte, au Mozambique, aux Seychelles, aux Comores, à Madagascar.
Une association mahoraise se lance dans la réhabilitation de logements

Un groupe de jeunes actifs mahorais a décidé de réhabiliter des logements de leurs aînés. L’association Makazi Yangu, qui a inauguré récemment son siège à Passamaïnty, a déjà des projets plein la tête, dont celle de refaire le logement d’une « Chatouilleuse » en Petite-Terre.
D’où vient l’idée ?
« En allant dans le sud de Mayotte, on a vu des maisons SIM qui n’avaient pas bougé depuis que nous étions enfants. Tout se dégrade parce qu’il n’y a pas eu d’entretien », se remémore Fayçoil Halidi. Avec l’association Makazi Yangu, dont il est le trésorier adjoint, il s’est donné un objectif, réhabiliter des logements dégradés par le temps. Un projet qui a aussi un but social pour ces jeunes Mahorais puisqu’il s’adresse davantage aux aînés n’ayant pas les moyens de rénover eux-mêmes.
Qui sont les fondateurs de l’association ?
Dans l’architecture, des bureaux d’études, des collectivités ou dans la communication, le profil des fondateurs est divers, mais assez complémentaire. « On a fait des pôles avec les deux architectes dans celui de la conception, un autre pour la maîtrise d’œuvre, une partie pour le financement », détaille la vice-présidente de l’association Léonelle Redjekra, qui précise que des référents se répartissent les projets selon leur zone géographique. Ils ambitionnent d’ailleurs de rayonner sur toute l’île.
En tout, plus d’une trentaine d’adhérents composent déjà l’association avec Tsarah Attoumani qui assure la première la fonction de présidente du bureau. Le suivi des projets demandant du temps, l’équipe n’exclut pas d’embaucher un permanent pour les aider.
Justement, des projets sont-ils déjà en cours ?
Oui, sur Petite-Terre et Mamoudzou, l’association a déjà ciblé ses premiers projets. A Labattoir, c’est la maison d’une « Chatouilleuse » qui servira d’exemple. Visée par un arrêté de péril imminent, elle sera refaite du sol au plafond selon des plans d’architecte. Alors que l’association s’est lancée dans la recherche de financements, une cagnotte en ligne a été créée sur la plateforme Leetchi.
Pour le chef-lieu, l’association a remporté son premier appel à projets et dispose dorénavant d’un agrément pour faire de la maîtrise d’ouvrage. La mission qu’elle doit remplir est de réhabiliter trois logements dans trois villages différents. Avec l’aide du centre communal d’action social (CCAS), ils ont déjà ciblé des maisons à Kawéni et Cavani stade. Pour le premier par exemple, il faudra améliorer l’accessibilité d’une maison et installer de nouveaux sanitaires. Autre impératif social, l’équipe veut faire de l’insertion et travailler avec des artisans qui accueilleront des jeunes du quartier sur leurs chantiers.
Et l’association ne compte pas s’arrêter là. « Dès qu’on aura l’occasion, on se préparera à répondre aux appels d’offres », prévient le trésorier adjoint.
Quel est l’intérêt de s’implanter à Passamaïnty ?
Afin d’offrir une meilleure visibilité, des locaux ont été trouvés à Passamaïnty, dans le quartier Nyambo titi. Ils ont été inaugurés, le 20 mai, en présence de Fatima Fayna M’Soili, conseillère municipale déléguée à la jeunesse, formation, insertion et emploi, Hugues Makengo, directeur général de Mlezi Maoré, Jeanne Bébé, chargée de mission à la Cress (Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire), et des membres des Femmes leaders. « Le siège servira de lieu de formation et de vie pour l’association », explique Léonelle Redjekra.
La cagnotte pour la réhabilitation d’une maison d’une « Chatouilleuse » en disponible en ligne via le lien : www.leetchi.com/fr/c/un-habitat-digne-et-durable-pour-une-figure-emblematique-de-mayotte-1011851
Une centaine de participants au triathlon du Détachement de la Légion Étrangère de Mayotte 2023
A l’occasion de l’édition 2023 du triathlon du Détachement de la Légion Étrangère de Mayotte (DLEM), 113 participants se sont retrouvés ce dimanche 11 juin sur la ligne de départ. L’événement était organisé en l’honneur de la journée des Blessés de la Légion étrangère, dans le cadre de l’opération “Avec Nos Blessés”, qui a pour but de récolter des fonds afin d’épauler financièrement les soldats blessés dans leur rétablissement et leur réinsertion professionnelle. Pour l’occasion, militaires et civils se sont mobilisés et retrouvés en Petite–Terre tôt dans la matinée. Par équipes ou en solo, les compétiteurs ont parcouru 26 km de cyclisme, 6 km de course à pied et 750 mètres de natation. Les participants ayant effectué les meilleurs records ont été applaudis sur le podium à la fin de la journée.
Salon de l’emploi et de la mobilité public privé à Mayotte les 15 et 16 juin
La plate-forme régionale d’appui interministériel à la gestion des Ressources Humaines de Mayotte organise son 1er salon de l’emploi et de la mobilité entièrement en ligne, avec le soutien de la Direction Générale de l’Administration et de la Fonction Publique (DGAFP) et du Secrétariat Général Commun (SGC) de Mayotte. Si vous êtes à la recherche d’un emploi, d’une reconversion professionnelle ou d’une mobilité professionnelle, ou tout simplement découvrir la fonction publique, le e-salon se déroulera le jeudi 15 juin en direct et le vendredi 16 juin en replay. Le salon se tiendra de 9h à 17h30. Site d’accès au e-Salon : https://salonemploi-mobilite-mayotte.fonctionpublique.gouv.fr/
Tout le monde pourra y accéder et y découvrir les missions, les métiers et les opportunités de recrutement dans les trois fonctions publiques, d’État, territoriale et hospitalière mais aussi dans le secteur privé. Vous aurez accès à cinq web-conférences en direct sur la mobilité et l’emploi, 24 stands de partenaires publics privés qui vous permettront de découvrir les 3 fonctions publiques, de bénéficier sur RDV d’entretiens flash avec des conseillers mobilité carrière. Consulter le programme : https://bit.ly/3CkFvH4. Pour tous ceux qui n’auraient pas pu accéder à ce direct, le 16 juin le salon reste accessible en replay : https://salonemploi-mobilite-mayotte.fonctionpublique.gouv.fr/
Nicolas Puluhen présentera son livre « Mon P’tit Loup » ce jeudi
Ce jeudi 15 juin, de 16h30 à 18h30, l’auteur du livre « Mon P’tit Loup », Nicolas Puluhen présentera en avant-première son livre au restaurant le Faré, en Petite-Terre. Un moment d’échanges pour parler des sujets que sont les abus sexuels et l’inceste à Mayotte. Le livre retrace cinq récits, d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs, qui sont ceux d’enfances brisées à qui la société aurait dû apporter un soutien indéfectible pour leur éviter la folie d’une existence injustement tourmentée. Témoignages et présentation de l’ouvrage par l’écrivain, accompagné de Hazi Za Wanastsa, du collectif CIDE, de l’ACFAV et d’autres associations du collectif CIDE. Deux autres ouvrages récents seront également disponibles ce jour-là : la bande dessinée « Des cailloux sur la mer », du collectif CIDE et le roman autobiographique « Ose et ça ira » de Saïrati Assimakou.
Coopération régionale : une délégation tanzanienne attendue à Mayotte
Suite à la signature d’accords de partenariats agricoles entre la Chambre d’Agriculture, de la Pêche et de l’Aquaculture de Mayotte (CAPAM) et les Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture (CCIA) de la Tanzanie, le Conseil départemental de Mayotte et la CAPAM ont initié une rencontre qui se déroulera sur notre territoire. Une délégation de personnalités tanzaniennes, en lien avec le développement économique, le monde de l’entreprise, la sphère politique et gouvernementale, est attendue du 15 au 18 juin 2023 à Mayotte.
Budget de la commune de Chirongui : la chambre régionale des comptes de Mayotte a délibéré
A la suite de l’absence d’adoption du budget primitif pour 2023 par la commune de Chirongui, la chambre régionale des comptes de Mayotte a été saisie par le préfet de Mayotte au titre de l’article L. 1612-2 du code général des collectivités territoriales. Par délibération du 11 avril 2023, la commune de Chirongui avait en effet rejeté le projet de budget primitif. La chambre régionale des comptes formule des propositions permettant au préfet de régler ce budget. La juridiction financière ne se substitue pas à l’assemblée délibérante pour le choix des investissements mais formule des propositions pour permettre d’assurer le fonctionnement normal de la collectivité et le règlement des dépenses obligatoires et la poursuite des dépenses déjà engagées. Par cet avis budgétaire, délibéré collégialement le 7 juin 2023, la chambre régionale a déclaré recevable la saisine du préfet. Elle propose à ce dernier de régler le budget primitif 2023 de la commune de Chirongui, tant au niveau du budget principal que des deux budgets annexes (lotissement et pôle culturel).
Fermeture de la permanence de soins de nuit à Kahani
Le centre hospitalier de Mayotte informe que, compte tenu de la situation aux urgences, du lundi 12 juin au dimanche 16 juillet 2023 inclus, la permanence de soins de Kahani sera fermée de 19h à 7h. Le centre de consultations de Jacaranda sera ouvert tous les jours de 7h à 17, y compris les week-ends et jours fériés. Le centre hospitalier explique que « durant les semaines de fermeture nocturne de la permanence de soins de Kahani, les patients sont priés de se rendre dans les centres de soins de proximité ouvert en journée ».
Tentative d’effraction à Kahani sur le site de l’abattoir
Au cours de la nuit de lundi à mardi, le site de l’abattoir d’AVM, à Kahani, a été la cible d’une tentative d’effraction. Selon les équipes de sécurité, vers trois heures du matin, « l’agent de sécurité sur place a vu huit individus venant de devant, avec des coupes-coupes en main et ont escaladé le portail ». Immédiatement, la télésurveillance du site s’est déclenchée et les caméras se sont alors lancées. L’agent de sécurité a essayé de repousser les individus et au même moment, quatre autres ont pénétré dans le site par l’arrière, « il s’est alors retrouvé face à une dizaine d’individus ». Au même moment, la télésurveillance a envoyé des équipes en renfort sur le site, ce qui a permis de mettre en fuite les individus. Rapidement, les forces de l’ordre étaient également sur place.
Daniel Zaïdani et ses anciens collaborateurs en correctionnelle pour détournement de fonds publics
L’ancien président du Conseil départemental de Mayotte, Daniel Zaïdani, devra comparaître prochainement devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour répondre de plusieurs accusations de détournement de fonds publics sur le budget de cette collectivité qu’il a dirigé pendant cinq ans. Il comparaîtra aux côtés d’Alain Kamal Martial Henry et d’Alhamidi Aboubacar, qui étaient en poste à l’époque.
Il s’agit d’un groupement de plusieurs affaires qualifiées de détournement de fonds publics sur le budget du Conseil départemental de Mayotte. Au premier rang de ces affaires qui ont déjà fait couler beaucoup d’encre au moment de leur instruction, le dossier dit « Sexion d’Assaut » du nom d’un célèbre groupe de rap français. Ce dossier est le plus emblématique parmi ceux présentés à charge contre l’élu de Pamandzi. L’instruction qui a duré plusieurs années est donc achevée, et la machine judiciaire estime disposer de charges suffisantes à l’encontre de Daniel Zaïdani, mais aussi d’un membre de son cabinet, Alhamid Aboubacar, conseiller spécial à l’époque, et d’Alain Kamal Martial Henry, qui occupait alors le poste de directeur des affaires culturelles du département. Les trois hommes sont poursuivis de manière collégiale et seront jugés à l’audience du 29 août 2023, à 8 heures. Dans cette première affaire, il est reproché à l’ancien président du Conseil départemental d’avoir fait payer par cette institution des billets d’avion à destination de Madagascar en faveur de tous les membres de Sexion d’Assaut, ainsi que leur cachet pour un concert donné le 7 septembre 2012 dans la ville de Diego-Suarez.
Il est aussi question d’un foutari à caractère privé au domicile de Daniel Zaïdani, à Pamandzi le 21 septembre 2012, payé lui aussi à l’aide de l’argent public. Autres faits reprochés à l’ancien Président du CD, la mise à disposition de véhicules de fonction à personnes qui n’auraient pas dû en bénéficier, en favorisant l’acquisition de deux véhicules Peugeot d’une valeur globale de 70 700 €, soit en dehors du seuil des marchés de gré à gré.
Complicité de détournement de fonds publics et assistance
Pour sa part, Alain Kamal Martial Henry, l’ancien directeur du service culturel départemental, est lui poursuivi pour complicité de détournement de fonds publics commis par Daniel Zaïdani au profit de Sexion d’Assaut. Il lui est reproché plus précisément d’avoir pris part aux négociations en amont et à la rédaction de la convention de financement pour les billets d’avion et le cachet payé au groupe lors de son concert à Diego-Suarez. De son côté, Alhamid Aboubacar, qui faisait campagne pour Jean-Luc Mélenchon lors des dernières élections présidentielles, se voit reprocher « une complicité par aide et assistance du délit d’atteinte à la liberté d’accès et d’égalité des candidats dans les marchés publics » dans l’affaire de l’achat des voitures à plus de 70 000 euros. L’ancien président du CD est maintenu sous contrôle judiciaire jusqu’à la date de ce procès, qui devra faire la lumière sur l’utilisation de l’argent public par le Département de Mayotte, qui en a pourtant bien besoin pour son développement.
Hamada Issilamou, « maire de Tsingoni ou maire à Tsingoni » ?
La récente élection du maire de Tsingoni serait-elle entachée d’un vice de procédure juridique ? Un juriste en droit public en est convaincu, et s’interroge sur la suite que la préfecture de Mayotte pourrait réserver à ce cas pour le moins inhabituel et inattendu.
« Hamada Islam n’est pas maire de Tsingoni, il est seulement maire à Tsingoni ». La formule est de Fahareddine Cheikh-Ahmed, ancien conseiller général de Mayotte et imam à Mramadoudou, dans la commune de Chirongui. Ce juriste en droit public jette un pavé dans la mare en ce début de semaine dans un commentaire relatif à l’élection de Hamada Issilamou, successeur de Mohamed Bacar, récemment déchu de ses fonctions après une décision de justice. Selon ses dires, les deux prétendants à sa succession, MM. Hamada Issilamou et Ali Abdou, n’étant pas conseillers communautaires de la Communauté de communes du centre-ouest (3CO), ne pouvaient être maires à Tsingoni. Fahareddine Cheikh-Ahmed affirme que les textes en vigueur stipulent que « dans toutes les communes, le maire est obligatoirement conseiller communautaire ».
Saïd Maanrifa Ibrahima, président de la 3CO et maire de Mtsangamouji, confirme de son côté que Mohamed Bacar n’est plus conseiller communautaire, mais aussi que Hamada Issilamou ne l’a pas remplacé au sein de l’intercommunalité.
« Maintenant, il est en place et le restera probablement dans la mesure où Mohamed Bacar a décidé de ne pas faire appel de la décision du Tribunal Administratif, continue Fahareddine Cheikh-Ahmed. Par ailleurs, les électeurs de la commune de Tsingoni avaient un délai légal de 5 jours pour contester cette élection et la préfecture de Mayotte avait 15 jours pour valider ou invalider ce scrutin. Ces délais étant malheureusement écoulés, nous sommes en droit de nous demander pourquoi le contrôle de légalité n’a pas réagi devant cette situation. » La question se pose également sur la légalité des actes que Hamada Islam sera amené à prendre en pareilles circonstances.
« Le droit des LGBT est un combat perpétuel »
Refus sur refus, c’est ce qu’a subi le collectif LGBT (Lesbian, Gay, Bisexuel et Trans) de Mayotte. En ce mois de lutte pour la cause LGBT+, des évènements sont organisés par diverses associations. Le 24 juin prochain devait se tenir une soirée organisée par Yannick Somauroo, mais aucun des endroits potentiels n’a accepté de les accueillir, certains ayant déjà des soirées prévues. Le représentant, abasourdi, tente tout de même de mettre en place une soirée de ce type, restant motivé.
Flash Infos : Trouvez-vous qu’il est simple de s’assumer quand on fait partie de la communauté LGBT à Mayotte ?
Yannick Somauroo : Pas du tout. On ne devrait pas avoir honte d’être qui on est. L’homosexualité n’est pas un délit, c’est dépénalisé depuis Mitterrand. Je vis ici et ici, c’est la France. Mayotte ne peut pas être française quand ça l’arrange. C’est un pays laïc et la loi est de notre côté. En plus, nous n’avons aucun lieu pour échanger, se rencontrer et partager nos expériences. C’est ce que nous voulions créer, grâce à une soirée LGBT friendly, mais malheureusement ça ne s’est pas fait. Peu osent s’affirmer à cause des insultes, des menaces… Certains élus locaux nous ont déjà menacé. C’est dur de vivre caché, on ne doit pas avoir honte, la honte ce sont ceux de l’autre camp qui devraient la ressentir. Nous sommes pourtant si nombreux. On peut quand même remarquer que les étrangers s’assument plus. Mais c’est très tabou, beaucoup ont honte, voire peur. On ne fait rien de mal, il faut rester nous-même.
FI : Pourquoi n’avez-vous pas réussi à organiser cette soirée ?
Y.S. : Malheureusement, aucun des lieux n’a accepté. On avait demandé à trois établissements, on avait eu des accords verbaux, certains semblaient même emballés par l’idée, puis du jour au lendemain plus aucune réponse. Nous avions même lancé les impressions des affiches. Franchement, on l’a très mal vécu, ça fait un coup au moral. Mais je pense qu’on nous refuse pour trois raisons : pour l’image et un établissement nous l’a clairement dit, par peur et pour la religion. Mayotte reste un département très ancré dans la tradition et la religion. C’était censé être une soirée test, pour voir ce qu’on pouvait faire, qui on pouvait réunir. Ça devait aussi être une soirée de lancement pour l’association. Une bonne manière de rencontrer des gens et de trouver de nouveaux membres.
FI : Avez-vous prévu d’autres évènements ?
Y.S. : Bien sûr ! On va le faire, on n’abandonne pas. Le droit des LGBT est un combat perpétuel. Comme disait Nietzsche, « tout ce qui ne tue pas me rend plus fort ». Les refus me donnent encore plus envie de faire cette soirée. Ça me motive. C’est un peu de la provocation, mais je ne peux pas m’en empêcher. Ce n’est pas une honte de faire partie de la communauté. Pour l’instant, notre évènement est reporté en septembre. Mais c’est sûr qu’il se fera avant la fin de l’année. Je suis déterminé. Mais à long terme, on aimerait pouvoir mettre en place des débats ou des bivouacs. On aimerait devenir une maison et apporter notre aide et répondre aux questions de parents, de professionnels ou juste de personnes qui se cherchent.
FI : Y a-t-il d’autres associations qui défendent les droits des personnes LGBT à Mayotte ?
Y.S. : Il y a l’association contre le VIH, mais sinon rien du tout. La communauté est si peu représentée. On nous assimile à des sauvages, des fous. On est extravagants et alors ? Ce n’est pas un crime. C’est vraiment une perte. Nous ne faisons rien de mal.
Les établissements contactés démentent les faits
Chacun des établissements contactés par l’organisateur a, selon ses dires, différentes raisons d’avoir refusé. Un des établissements affirme n’avoir eu aucun contact avec l’association, ni avoir eu même connaissance de leur souhait d’organiser une soirée. Le second affirme que niveau organisation, cela était impossible pour eux, ayant des soirées tous les week-ends. Et le dernier soutient qu’ayant des gens qui séjournent dans leur structure, c’était un frein pour mettre en place ce type d’évènement. Ils soutiennent que ça serait beaucoup trop bruyant et que ça dérangerait les clients. Il n’y a selon eux aucun rapport avec l’image ou quoi que ce soit d’autre.
Les élèves de M’Gombani sensibilisés à l’économie
Au collège de M’Gombani à Mamoudzou, une cinquantaine d’élèves étaient rassemblés pour recevoir leurs passeports d’éducation économique, budgétaire et financière EDUCFI. Le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, a remis en mains propres leurs diplômes aux étudiants mahorais, ce mardi 13 juin.
Les élèves de la quatrième Zola sont les premiers à s’installer dans la salle d’audiovisuel du collège de M’Gombani. Beaucoup manquent à l’appel, préparant le brevet. Deux classes de quatrième et une classe de troisième sont réunies pour la remise du passeport qui atteste de leur apprentissage.
Au long de cette année scolaire, les élèves ont appris les bases de l’économie et de la finance. « Pour plusieurs raisons, explique Patrick Croissandeau, le directeur de l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM). D’abord pour comprendre et appréhender comment fonctionne l’économie mais aussi pour qu’ils fassent les bons choix plus tard ». Après des cours d’économie, de finance et de budget simplifiés, les élèves ont répondu à un questionnaire de dix items pour obtenir ce passeport.
Pour leur professeur d’histoire-géographie, Ali Hamid, cet enseignement est primordial : « Nous vivons dans une société capitaliste où ils vont être amenés dans le futur à avoir des échanges avec l’argent tous les jours ». Il explique aussi que le but du programme est de préparer les enfants à mieux comprendre l’impact, l’utilité de l’argent et comment le gérer, pour qu’ils sachent s’en sortir seuls : « Beaucoup vont finir par faire des études en métropole, il faut qu’ils puissent faire face à des éventuels imprévus économiques ».
« Les jeunes sont l’avenir, et comme ils sont dépendants de ce modèle-là, il faut les éduquer à ce sujet », soutient Jacques Mikulovic, le recteur de l’académie de l’île aux parfums, qui souhaite d’ailleurs réitérer cette formation l’année prochaine. Les élèves ont ensuite été appelés un à un sur l’estrade avec leurs classes respectives. Le recteur, accompagné du directeur de l’IEDOM, ont remis, ensemble, les passeports aux élèves en les félicitant.
« Pourquoi doit-on épargner ? », questionne Jacques Mikulovic, recteur de l’académie de Mayotte
aux élèves. Les réponses jaillissent. Pour faire face aux imprévus, mais pas que. « Pour accomplir nos rêves », lui répond Inayat, jeune fille de la troisième Abidjan. « Ce programme m’a aidé et m’aidera dans le futur à mieux gérer mon argent, ne pas le gaspiller. J’ai appris beaucoup de choses, comme par exemple comment fonctionne un crédit à la banque », témoigne la jeune fille.
Ali Hamid décrit cet apprentissage comme un « franc succès ». Les élèves auraient été très curieux et intéressés. Les questions ont fusé : « Ils ne cessaient de poser des questions, comment gérer son budget mensuel, quelles dépenses on ne doit pas faire. En tout cas, ils ont compris que la nécessité n’est pas d’avoir de l’argent mais surtout de le gérer correctement »
Douze ans de prison pour avoir assené des coups de machette à son beau-père
Toibrani M., 23 ans, était assis sur le banc des accusés en ce début de semaine pour des faits remontant au 20 décembre 2020 – date à laquelle il a commis une tentative de meurtre envers son beau-père. Ce dernier a reçu plusieurs coups de machette sur des parties vitales, dont la tête et la cage thoracique. Les motivations de l’accusé sont floues et les témoins de la scène – membres de sa famille – sont restés évasifs tout au long de l’audience. Ces deux jours de procès aux Assises doivent faire la lumière sur ce qu’il s’est passé au cours de cette nuit de décembre 2020.
La salle est vide. Les parties civiles ne sont pas présentes et nul ne sait si elles arriveront au cours du procès. Difficile pour ces dernières de se positionner alors que l’homme assis sur le banc des accusés n’est autre qu’un fils ou un frère pour elles. Toibrani M. est Comorien, il a 23 ans et n’en avait que 21 au moment des faits. Il ne prononcera que quelques mots au cours des deux jours de procès – par peur ou par mépris pour la justice ? Impossible à savoir.
L’autre grande inconnue qui plane sur ce procès reste la victime, qui est le beau-père de l’accusé. Alors que ce dernier était hospitalisé à La Réunion à la suite de son agression, il s’est enfui de l’hôpital début 2021 et n’a plus donné signe de vie depuis. Cela fait maintenant deux ans que la victime est recherchée dans le cadre de l’enquête mais aussi et surtout car cet homme se trouve en situation irrégulière.
Un règlement de compte familial sous couvert d’amour et d’alcool
Tout s’est déroulé dans la journée du 20 décembre 2020. Il est midi quand Toibrani M. se rend dans la case de sa mère, située à Bandraboua. Rien d’inhabituel ne s’y passe, excepté une légère altercation entre Toibrani M. et son beau-père au sujet de la présence de la petite-amie du jeune homme. Le ton monte, les gestes s’agitent, les affaires de la jeune femme sont jetées au sol… L’ambiance reste tendue jusqu’à ce que le couple quitte les lieux avant d’y revenir à la tombée de la nuit. Il est 20 heures quand Toibrani M. retourne chez sa mère, à la rencontre de son beau-père. Le garçon a consommé une dizaine de bières au cours de la journée et il est, d’après sa demi-sœur, témoin de la scène, fortement alcoolisé à ce moment.
« S’il avait pu m’attraper, je serais mort », déclare Toibrani M. devant la Cour. Le garçon explique avoir dû se défendre contre son beau-père en se munissant de sa machette. Mais la Présidente, Madame Brun, revient justement sur la présence de cette machette qu’il a dissimulée dans son bas de pantalon lors de son retour. « Elle venait d’où cette machette ? Et pourquoi vous l’aviez sortie alors que votre sœur a assuré qu’à aucun moment votre beau-père n’a voulu vous agresser ? », demande d’un ton inquisiteur Madame Brun. L’accusé peine à répondre, prétextant qu’il n’a plus de souvenirs de la scène.
Cette excuse de l’amnésie, Toibrani l’utilise à plusieurs reprises au cours de l’audience. Comme lorsqu’il doit se justifier de l’utilisation d’un briquet, menaçant de brûler le canapé au moment de l’altercation. « Je ne sais pas pourquoi j’ai sorti le briquet », déclare-t-il. La demi-sœur de Toibrani, Nadia Y., reste aussi mystérieuse lors de ses déclarations devant la cour. Elle était pourtant plus bavarde au moment de son interrogatoire auprès des gendarmes, peu de temps après les faits. « Il avait l’intention de le tuer, vu les coups qu’il lui a porté à la tête, leur avait-elle déclaré. Il voulait le terminer, j’en suis sûre ! »
Livré à lui-même à 11 ans après l’expulsion de sa famille
Dans sa plaidoirie, son avocat, Maître Soumetui, a insisté sur l’enfance compliquée – voire « chaotique » de Toibrani M. Il a grandi dans une famille globalement stable jusqu’à l’âge de 11 ans, avant que ses parents ainsi que ses frères et sœurs ne soient expulsés en direction de l’île d’Anjouan. Le jeune homme a alors vécu une vie d’errance et de misère teintée d’alcool et de violence. « Ce garçon a des failles dans sa construction, il s’est retrouvé seul et n’avait pas de repères », formule son avocat. C’est ce qu’a confirmé l’expert psychiatrique lors de son enquête qui décrit la personnalité du jeune homme comme étant « peu structurée » – ceci dû à un « profond manque affectif qui l’a empêché de se construire normalement ».
Malgré ces mots, l’avocat général a tenu à souligner que Toibrani M. avait conscience de ce qu’il faisait ce jour-là, car il est revenu chez sa mère muni d’une machette, ceci plusieurs heures après la première altercation. Il insiste également sur les zones du corps de la victime visées par le jeune homme : la tête, la zone claviculaire et la cage thoracique. « Il faut noter que Toibrani M. a continué d’asséner les coups alors même que la victime était tombée à terre après le premier coup […]. Il y avait donc une volonté d’intenter à la vie de son beau-père », affirme amèrement l’avocat général. Ce dernier a également souligné la consommation d’alcool quotidienne et conséquente du jeune homme qui « n’est pas la cause de la tentative de meurtre mais qui a favorisé le passage à l’acte ».
Au moment du délibéré, Toibrani M. reste stoïque, impassible, comme s’il n’avait pas conscience de ce qui était en train de lui arriver. La salle est calme mais l’ambiance est pesante. La Présidente Brun vient rompre le silence et prononce d’un ton clair la décision de la Cour : douze années de réclusion criminelle, auxquelles s’ajoute une interdiction de détenir une arme pour une durée de dix ans. Le jeune homme ne sourcille pas et se laisse menotter par les deux gendarmes qui l’escortent. Il quitte la salle, sans même un regard pour ses proches.
Abdallah Hassani : « Il faut apporter pas mal de changements au MDM »
Il est réputé peu bavard, surtout avec les médias. Abdallah Hassani, sénateur sortant de Mayotte, décide de rompre le silence. Dans nos colonnes, il s’exprime sur un certain nombre de sujets importants, notamment l’opération Wuambushu en cours sur le territoire.
Flash infos : Monsieur le sénateur, vous ne briguez pas un second mandat cette année, mais il est opportun d’abord certains sujets avec vous. Pourriez-vous nous expliquer avant tout le rôle d’un sénateur en France ?
Abdallah Hassani : En France, les sénateurs sont communément surnommés « les sages de la République », bien qu’ils aient au–dessus d’eux le Conseil constitutionnel. Au Sénat, la moyenne d’âge est d’une cinquantaine d’années, en fait il s’agit majoritairement de personnes qui ont déjà roulé leur bosse. La plupart d’entre nous avons été d’anciens maires, même s’il n’est pas à exclure que certains arrivent à se faire élire sénateur sans passer par cette case d’anciens élus locaux. C’est pour cela qu’on désigne les sénateurs comme étant les représentants des collectivités locales. Pour caricaturer, je dirais qu’on ne peut pas être sénateur sans avoir au préalable passé le stade d’ancien élu local, savoir comment marche une commune. Comme dans toute assemblée démocratique, il y a au sein de la nôtre une majorité et une opposition. Dans mon cas personnel, une fois élu, je suis arrivé à Paris avec une carte de membre de l’UDI alors même que durant ma campagne électorale, j’ai croisé le représentant local de cette formation politique à qui je n’ai pas manqué de souligné mon adhésion à ce parti. Je pensais qu’il allait venir me soutenir, mais il ne m’a guère prêté attention. J’ai été élu, en binôme avec Thani Mohamed-Mohamed, lequel avait souhaité ce tandem depuis 2011 déjà. À cette époque, Adrien Giraud avait souhaité se présenter et j’ai considéré qu’il méritait ce fauteuil eu égard à son engagement politique passé au service de Mayotte. C’est donc naturellement que nous avons travaillé ensemble en 2017. Lorsque j’ai été élu, nous avons pris le même avion pour Paris et je l’ai rejoint dans La République en marche d’Emmanuel Macron bien que je n’ai pas officiellement adhéré à ce parti.
F.I. : Est-ce que justement la position de sénateur ne peut pas permettre d’impulser un nouveau leadership à Mayotte ?
A.H. : La situation actuelle est différente de celle que nous avons connu auparavant. À l’époque, il n’y avait que deux partis politiques dans l’île, le MPM et le RPR. Ils maîtrisaient parfaitement les choses. Aujourd’hui, personne ne veut de parti. J’ai des amis dans différentes formations, notamment des LR qui appellent de leur vœux une restructuration du MDM. Ils estiment que ces deux grandes formations peuvent s’entendre et travailler ensemble sur de grands projets structurants car nous avons en commun un héritage de nos anciens qui est le développement de Mayotte. J’ai vu comment s’est passée mon élection à la tête du MDM. On m’a mis la pression en s’appuyant sur le fait que Marcel Henry était sénateur et président de ce mouvement. Moi, je leur ai fait remarquer, que lui, comme Adrien Giraud d’ailleurs, étaient présidents d’abord avant d’être élus sénateurs. Rien n’impose donc qu’il faille être président parce que l’on est sénateur. Mais d’autres ont continué à me presser d’accepter de tel sorte qu’à la fin j’ai dû rédiger ma lettre de candidature complètement au dernier moment, le 30 août 2017. Daniel Zaïdani peut le prouver, puisqu’interrogé en novembre, il a déclaré que la seule personne à se déclarer candidat c’était Hassani.
F.I. : Dans quelle situation se trouve exactement le MDM aujourd’hui ? Quelle sont les perspectives de reconstruction de ce parti ?
A.H. : Il y a eu tellement de choses dans la vie de ce parti, notamment des statuts très mal faits. La présidence a été assurée par Moizari, il a fallu dresser les comptes qui n’avait pas été envoyé à la haute autorité depuis 2011. Élu en 2017, j’arrive à Paris pour présenter mes comptes de campagne et là, on m’annonce que je vais perdre mon mandat. J’apprends à cet instant que le MDM n’a pas d’existence légale. Après les investitures, il nous avait été exigé un dépôt de 5.000 euros sur le compte du parti. La moitié de cette somme m’a été remboursée après le vote. Mon mandataire qui n’était pas au fait des choses a pris le chèque et l’a versé dans mon compte de campagne alors qu’il aurait fallu me restituer personnellement les 2.500 euros. Sur ce postulat, le Conseil constitutionnel a estimé que le MDM ne pouvait pas financer ma campagne électorale dans la mesure où il n’existait pas officiellement. J’ai pris l’attache d’un avocat constitutionnaliste qui a défendu mon cas devant les sages avec Fabius à leur tête qui se gaussait de moi. Notre ligne de défense a été que j’ignorais tout cela et que pour moi le MDM existait toujours comme parti. Au terme de la plaidoirie de mon avocat, Laurent Fabius me demande si j’ai quelque chose à rajouter. Alors, j’insiste à nouveau sur mon ignorance au sujet de la situation du MDM, notamment parce que je n’étais plus membre du bureau et qu’il s’agissait là de mon propre argent. L’argent de ma campagne ne m’a été remboursée mais j’ai pu garder mon mandat.
F.I. : Ne croyez-vous pas que votre parti a besoin d’épouser de nouvelles causes ? Se fixer de nouveaux objectifs en adéquation avec les besoins réels de la société mahoraise ?
A.H.: Ma conviction est qu’il faut lui apporter pas mal de changements, y compris son appellation. Il y a une nouvelle génération qui aspire à prendre les rênes du MDM. La difficulté est que beaucoup d’entre nous affichent une fidélité absolue à Marcel Henry, le fondateur de notre parti. J’ai réexpliqué à certains de mes proches comme Ali Mohamed de Mtsamboro qu’il est nécessaire de changer le nom de notre formation politique pour nous rapprocher de la jeune génération. On me répond que ma base de nos militants ne suivra pas si nous nous éloignons trop des idées de Marcel Henry. Je pense qu’il faut proposer quelque chose qui aille dans le sens de la continuité de l’œuvre de nos pères sans pour autant s’arc-bouter sur ce qu’ils ont réalisé. Cela est déjà fait ! Certes, ça doit rester dans le conscient collectif mais aujourd’hui on est plus dans la lutte pour le maintien de Mayotte dans la République française. Cela a été leur œuvre, leur réussite.
F.I. : Justement Monsieur le sénateur, la jeune génération vous reproche parfois une incapacité à aller de l’avant…
A.H. : Effectivement, nous devons, à présent, fixer le cap sur le développement de Mayotte. Mais cela exige de la pédagogie, de monter quels sont vraiment les projets qu’on serait amené à développer. Il y a deux axes pour cela, l’économie informelle qui est totalement détenue par les étrangers, non seulement ceux qui sont réguliers mais surtout ceux qui sont irréguliers. On les exploite parce que les Mahorais ne veulent plus rien faire. Cela est un mal français me direz-vous. Même à Paris, si vous appelez un plombier vous verrez arriver un latino-américain. Mais à côté de cette généralité, il y a d’autres petits métiers tels que les femmes de ménage. Vous ne trouvez jamais de Mahoraise dans ce secteur. Idem dans la pêche, etc…
F.I. : Dans l’opération Wuambushu, il y a un volet lutte contre l’immigration clandestine. Quelle est votre position justement ?
A.H. : Effectivement, nous les Mahorais avons une grande responsabilité dans cette affaire. C’est nous qui gardons ces gens-là, l’état d’esprit général est qu’il ne faut pas accuser les Mahorais car c’est le rôle de l’État français d’empêcher ces personnes d’arriver sur le territoire. Ce que je dis à ces personnes c’est que si vraiment il était possible de le faire, l’Europe l’aurait déjà fait. Elle dispose de moyens colossaux mais elle n’y arrive pas parce qu’il existe des règles internationales qu’elle doit respecter. Au regard des conventions signées, on ne peut pas empêcher les gens de venir sur le sol européen. Il faut les filtrer, les renvoyer chez eux tout en sachant que ça consomme beaucoup d’argent. On ne peut pas dire que notre marine doit couler le bateau qui arrive dans le lagon. Et de toute façon, je ne vois pas comment la France peut mettre un mur entre Anjouan et Mayotte. Les États-Unis ont essayé de le faire avec le Mexique et ça ne marche pas. Donc je pense que la meilleure solution pour nous les élus mahorais, c’est de nous mettre autour d’une table et d’examiner ensemble ce qui est possible de mettre en pratique. Il faut éviter les effets d’annonce comme le fait le député Mansour Kamardine. Dans la mesure où il a eu une telle idée, je pense que l’idéal aurait été qu’il réunisse l’ensemble des élus et débattre du sujet pour arrêter une position commune à la fin de la discussion. Le souci est qu’au final, il va y avoir un amalgame au sein de l’opinion publique alors qu’il aura affirmé cela tout seul dans son coin sans avoir consulté personne. Il est urgent que nous tenions une table ronde pour savoir quelles mesures allons-nous demander à l’État à l’issue de cette opération Wambushu.
F.I. : Justement, selon vous, que faut-il faire après cette opération ?
A.H. : Nous avons trop souvent ignorer nos voisins. Bien sûr, ils sont les premiers à ne pas vouloir discuter avec nous. J’ai en mémoire notre déplacement à Moroni en 2017, avec les députés Ramlati Ali, Mansour Kamardine et le sénateur Thani Mohamed–Soilihi. Les Grands-Comoriens ne voulaient pas qu’on participe aux travaux. Il a fallu que le président Azali Assoumani tape du poing sur la table pour que notre présence soit acceptée. Mais vu leurs propos, il me semble qu’ils commencent à comprendre que chez eux là-bas rien ne marche. Je connais un Franco-comorien originaire de Dzaoudzi-Labattoir, ancien maire d’une commune à la Grande-Comore qui s’est maintenant installé dans le quartier des Hauts- Vallons. Il a admis avoir jeté l’éponge parce que ça ne marche pas malgré deux mandats successifs. Il m’a avoué qu’il n’y aura jamais de développement là-bas à la Grande-Comore. Il y a tellement de freins sur le plan sociétal que rien ne bougera pendant très longtemps. C’est pour cela qu’il faut essayer de trouver des passages.
Mort d’un petit garçon de 18 mois après un accident dramatique
Une famille a vu sa vie tourner au cauchemar, à Bandrélé, le 15 juin 2022, lorsqu’au détour d’un virage un automobiliste percute un jeune enfant de dix-huit mois. Le petit garçon a été déclaré mort à l’arrivée de l’hôpital. Le jugement sera rendu le 27 juin prochain.
Alors qu’il jouait avec ses frères et sœurs, un petit garçon de dix-huit mois s’est fait mortellement percuter par une voiture. Aux alentours de 10 heures dans la journée du 15 juin 2022, un pompier conduisant son 4×4 – non assuré – a percuté le jeune enfant. Il roulait selon lui doucement dans un virage de la commune de Bandrélé, où il aurait évité un nid de poule. En continuant sa route, il aurait aperçu deux femmes lui courir après pour lui dire qu’il avait renversé le bambin. L’homme, dans l’incompréhension, aurait immédiatement appelé les secours. L’enfant transporté d’urgence au centre hospitalier de Mayotte (CHM) a été déclaré mort à son arrivée.
Le prévenu comparait ce mardi 13 juin au tribunal correctionnel de Mamoudzou pour homicide involontaire, conduite sans assurance, sans contrôle technique, sans certificat d’immatriculation et à une vitesse excessive. Absent lors de l’audience, il soutenait lors de son interrogatoire : « je n’ai pas vu cet enfant ». Le petit garçon ne mesurant que 82 centimètres, il apparaissait plus petit que la voiture. Le président, Bruno Fisselier, note que l’endroit est étroit et que la visibilité est mauvaise à cause de la végétation sur le bord de la route. Le médecin légiste confirme que les lésions sur le corps de l’enfant se situent majoritairement sur la tête et le cou. Ce qui corrobore la version du prévenu. Ce dernier a d’ailleurs très mal vécu ces évènements, se sentant extrêmement coupable.
Une culpabilité familiale
La mère de la jeune victime a elle aussi été entendue par les policiers. Elle avait déclaré : « je ne sais pas ce qu’il s’est passé, il jouait avec sa sœur et il s’est échappé, c’est elle qui s’occupe de lui. Elle fait tout ». Bruno Fisselier signale que « comme beaucoup de familles à Mayotte, ce sont les autres enfants qui s’occupent des plus jeunes ». La jeune fille, 12 ans à l’époque, a fondu en larmes devant les forces de l’ordre, submergée par la culpabilité. Elle a déclaré que son frère avait traversé juste devant elle et confirme la version du conducteur : il ne roulait pas très vite. Elle ajoute qu’elle ne savait pas où était sa mère.
L’avocate de la partie civile, maître Baudry, souligne que la grande sœur porte désormais toute la responsabilité de cet accident et qu’elle est traumatisée. Elle soutient que « cette mère doit apprendre à vivre avec l’absence de son enfant. Aucune peine ne sera jamais à la hauteur de la perte d’un fils ».
Quant à lui, l’avocat de l’automobiliste notifie que son client est inoffensif et qu’il « passe son temps à sauver des vies. C’est un malheureux accident ». Il demande de plus la relaxe pour l’excès de vitesse. Le tribunal correctionnel de Mayotte reporte finalement le jugement au 27 juin 2023.
Un violeur s’évade et prend deux mois
Un détenu s’est « évadé ». En effet, un homme n’a pas respecté les obligations de détention auxquelles il devait se soumettre, soit passer la nuit au centre de détention et rentrer avant 18 heures, alors qu’il purge une peine de prison de 16 ans pour viol et devait sortir en novembre 2023. Dans la nuit du 21 au 22 octobre 2022, il n’a respecté aucune de ses contraintes. Il avait donc disparu. Le prévenu affirme que sa femme enceinte était malade et que même s’il savait qu’il était en tort, il ne pouvait pas rentrer. Le procureur souligne une « intention délictuelle ». Pour sa défense, l’homme affirme qu’il avait « beaucoup de préoccupations ce jour-là ». Il ajoute qu’il souhaite se réinsérer professionnellement, ayant d’ailleurs déjà une entreprise. Le tribunal correctionnel de Mayotte l’a reconnu coupable et l’a finalement condamné à deux mois de prison.
Deux ans de prison pour l’incendie du collège de Dzoumogné
Après de multiples dégradations à Mamoudzou et à Dzoumogné le 24 juin 2022, un jeune homme de 23 ans comparaissait ce mardi 13 juin pour répondre de ses actes. Avec son acolyte, ils avaient incendié une salle de cours contenant du matériel électronique (ordinateur, claviers, câbles…). L’ADN du jeune homme a été retrouvé sur la scène. Les autorités ont aussi retrouvé une bouteille qui avait contenu de l’essence. « Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça, c’est l’autre qui m’a dit de le faire. J’étais alcoolisé. Il y a des choses dont je me rappelle et d’autres non ». Finalement, le tribunal l’a reconnu coupable des faits au collège de Dzoumogné et l’a condamné à 2 ans de prison. Pour les dégradations commises à Mamoudzou, il a été relaxé.
Arts martiaux : Mansara Abdou en haut de l’affiche
Pour sa deuxième année, Mansara Abdou, jeune karateka mahoraise licenciée au De Barros karaté club, accroche une très belle médaille d’argent lors de la Coupe de France zone sud (en moins de 47 kilos), qui se disputaient à Saint-Orens-de-Gameville (Haute-Garonne). Le conseil départemental de Mayotte, par la vice-présidente Zouhourya Mouayad Ben, exprime « sa fierté de voir cette jeune et prometteuse sportive décrocher une belle distinction. C’est tout Mayotte qui salue ce très beau titre ».