Depuis le 1er janvier 2015, la Mutualité Sociale Agricole (MSA) d’Armorique – Mayotte assure la protection sociale des agriculteurs de Mayotte ainsi que de l’ensemble de leur famille, comme sur le territoire français également. Depuis le 19 juin et jusqu’au 6 juillet 2023, la MSA d’Armorique / Mayotte invite les agriculteurs à des réunions d’information sur leurs droits. A cette occasion les agriculteurs pourront faire le point sur leur situation individuelle et des cartes vitales seront également remises. Les prochaines réunions auront lieu le jeudi 22 juin, à la mairie de Bouéni de 8h à 12h et à la mairie de Chirongui, de 13h30 à 16h30 ; le vendredi 23 juin, au CCAS de Kani-Kéli, de 8h30 à 11h ; le lundi 26 juin, au centre de service social de Hamjago, de 8h à 14h ; le mardi 27 juin, au GVA à Bandraboua, de 8h à 12h ; le mercredi 28 juin, à la mairie de Acoua, de 8h à 12h et à la mairie de M’tsangamouji, de 13h30 à 16h30 ; le jeudi 29 juin, à la mairie de Koungou, de 8h30 à 12h ; le vendredi 30 juin, à l’école primaire de M’tsahara, de 8h à 12h ; le lundi 3 juillet, à la mairie de Dembéni, de 8h30 à 12h et à la MJC de Mangajou, de 14h à 17h ; le mercredi 5 juillet, à la MJC de Tsingoni, de 8h30 à 12h30 ; le jeudi 6 juillet, à la mairie de Dzaoudzi-Labattoir, de 8h à 11h.
Nouveau en station-service : la vente de magazines
A Mayotte, TotalEnergies vous présente, en station-service, la vente de magazines tout public ! Science & vie, le monde diplomatique, philosophie, mode, Picsou, Hello Kitty, Mickey Mouse….Il y en a pour tous les goûts.
La fête de l’Aïd El Kabir célébrée le jeudi 29 juin 2023
Le croissant de lune a été observé au soir du lundi 19 juin 2023 à Mayotte. Le mois de Dhoul Hidjah (douzième mois du calendrier lunaire) a débuté, mardi 20 juin 2023. Par conséquent, la date de célébration de la fête de l’Aïd El Kabir est fixée au jeudi 29 juin 2023. Le Grand Cadi de Mayotte, Mahamoudou Hamada Saanda, présente « ses vœux les plus chaleureux et souhaite une bonne et heureuse fête à toute la communauté musulmane de Mayotte ».
Le centre hospitalier de Mayotte étoffe son offre de soins et réalise des coroscanners
Depuis fin 2022, le service de cardiologie du CHM et le service de radiologie collaborent pour prendre en charge en première intention les patients présentant des pathologies cardiologiques.
Alors que la coronarographie est l’examen de référence en cardiologie, elle est aujourd’hui uniquement réalisable à la Réunion et indispensable en cas d’infarctus du myocarde. Dans le but de poser un premier diagnostic pour les pathologies cardiaques, le CHM a mis en place un nouveau protocole avec une méthode alternative qui se développe : le coroscanner ou scanner coronaire.
Ce scanner des artères du coeur permet d’obtenir des images en coupe fine du coeur et de ses artères mais également des parois et des valves cardiaques. L’acquisition d’un scanner spectral au sein du CHM participe à la mise en oeuvre de ce nouveau protocole. Ainsi, depuis novembre 2022, le service de cardiologie a permis la réalisation de 50 coroscanners à Mayotte et la détection rapide de 4 cas urgents nécessitant une EVASAN vers La Réunion. L’ambition du Centre Hospitalier est d’avoir un service de cardiologie, à court terme, un service de cardiologie capable de prendre en charge l’ensemble des patients, et ainsi, diminuer le recours aux évacuations sanitaires, de manière significative.
Le CHM a formé 4 manipulateurs en radiologie capable de faire ces imageries. La mise en service prochaine d’un nouveau scanner au sein du Centre Hospitalier de Mayotte affinera la réalisation des résultats et consentira à un nombre de coroscanners plus conséquents.
Gérald Darmanin à Mayotte ce week-end
Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer est attendu à Mayotte ce samedi 24 juin et devrait repartir dimanche. Pour l’heure, ni son ministère ni la préfecture n’ont confirmé sa venue mais nos confrères de France Info ont recueilli l’information auprès « de l’entourage du ministre ». En effet, cela fait plusieurs semaines que la rumeur circule et elle semble se confirmer. Gérald Darmanin devrait faire un premier bilan, deux mois après le début de l’opération Wuambushu. Parmi les sujets qui devraient être abordés, il sera également question de la crise de l’eau dont souffre Mayotte depuis plusieurs mois.
Top départ imminent pour la Course de pneus

La Course de pneus revient cette année, pour une 39e édition haute en couleur. Placé sous le thème « bouquet tropical », l’événement se déroulera ce dimanche 25 juin. Le parcours partira du rond-point Baobab pour mener jusqu’à la place Zakia Madi. En tout, 1,8 kilomètres attendent les 61 équipes adultes et les 400 enfants.
C’est une première en 39 ans d’existence, la traditionnelle Course de pneus se déroulera un dimanche. Lors d’une conférence de presse, organisée ce mercredi 21 juin à l’hôtel de ville de Mamoudzou, Laurent Mounier, gérant de l’agence Angalia et organisateur de l’évènement aux côtés de la ville, affirme que « nous souhaitons que la course se déroule dans les meilleures conditions possibles. Les années passées, la circulation était compliquée, il y avait des bouchons conséquents. On avait limite dû fermer la route au forceps ». Pour faciliter les déplacements, mais aussi pour la sécurité des participants, la course se déroulera donc le dimanche 25 juin. Il avoue de plus avoir été sceptique de faire la course un dimanche mais finalement, le public sera aussi au rendez-vous, il en est convaincu.
Les fleurs sont mises à l’honneur cette année grâce au thème « bouquet tropical ». Tous les coureurs sont appelés à porter avec des vêtements à fleurs, salouva fleuris ou encore colliers de fleurs. Mais le gérant espère inciter à « la créativité et l’inventivité » à travers cette thématique. Des broches de jasmin seront distribuées à tous les coureurs adultes.
Les inscriptions, c’est fini !
Il n’y aura pas d’inscription le jour même, ni adulte, ni enfant. Le gérant d’Angalia explique qu’auparavant les enfants sélectionnés étaient les premiers arrivés, ceux qui habitaient dans Mamoudzou et les alentours et qui se présentaient dès 5h du matin. Il ajoute que, depuis 2016 « nous avons besoin de documentation au préalable comme une autorisation parentale par exemple ». Naoilou Yahaya, représentante d’UFOLEP souligne que comme les coureurs sont assurés, les organisateurs ont besoin d’avoir les papiers avant et de savoir qui va participer. En avril et mai derniers, avait eu lieu le championnat de la Course de pneus. Après les cinq rendez-vous intercommunaux, ce sont 200 enfants qui ont été sélectionnés pour participer à cette grande course. Au total, avec les sélectionnés de la ville de Mamoudzou, ce sont 400 enfants qui vont prendre le départ ce dimanche.
Cette année, cinq catégories d’adultes sont mises en place : mixtes, homme, femme, gros pneus et mama. Cette année, ce sont 61 équipes (représentant 305 participants), dont 23 équipes mixtes qui vont concourir. Deux équipes de personnes en situation de handicap participeront également, mais sur un parcours aménagé. Pour les équipes adultes, des pneus seront mis à disposition au terrain de foot par la ville de Mamoudzou. Prenez cependant vos propres bâtons, le savon sera également fourni. Les dossards des équipes doivent être impérativement récupérés à Douka Pro, à Kaweni. Ils sont disponibles jusqu’à ce vendredi 23 juin. Sur place, le jour de la course, aucune récupération de dossard ne sera possible.
Une organisation à la minute près
L’événement débutera par les courses des catégories enfants, dès 14h, pour les garçons et 14h30 pour les filles. Puis ça sera au tour des adultes d’entrer en piste à 15h. Les équipes, contrairement aux enfants, seront lancées au compte-gouttes, chaque minute. À 16h30, top départ pour les volontaires qui veulent courir entre amis, famille ou juste pour le plaisir. Cette « course des amis » est ouverte à tous, dans les mêmes conditions que la vraie course, sans chronomètre.
Logistique et sécurité
« Des moyens exceptionnels ont été mis en place », soutient Laurent Mounier. Seront présentes, des équipes de la Police nationale, de la Police municipale, de la Gendarmerie et 80 agents du RSMA (Régiment du Service Militaire Adapté). Les forces de l’ordre seront présentes tout le long du parcours pour assurer la sécurité du public et des participants. Les routes seront sécurisées et barrées. Le jour J, de 13h à 19h30, il sera interdit de circuler sur l’itinéraire de la course et dans les rues autour, du rond-point Baobab jusqu’à la place Zakia Madi. Un parcours d’1,8 km qui sera très bien surveillé. De plus, stationner sur les parkings à proximité sera interdit. Une déviation sera cependant mise en place pour contourner la Course.
Deux nouveaux rapports du Césem s’attaquent au logement et à l’agriculture

Les problématiques de l’agriculture mahoraise et le mal logement étaient au centre des discussions de la séance plénière du Conseil Économique, Social et Environnemental de Mayotte (Césem). Cette réunion était encadrée par le président du Césem, Abdou Dahanani, et son directeur, Nabilou Ali Bacar. Deux rapports ont été étudiés et approuvés à l’unanimité par l’hémicycle malgré quelques distensions en fin de séance.

« L’île de Mayotte a été victime de plusieurs séismes au cours des dernières semaines qui ont eu d’énormes conséquences sur les habitations des Mahorais, mais ces derniers n’ont encore reçu aucune solution ». Ces quelques mots de Haoussi Boinahedja, donnent le ton de la séance plénière du Conseil Économique, Social et Environnemental de Mayotte qui s’est tenue ce mardi 20 juin au sein de l’hémicycle Younoussa Bamana. Au menu de ces deux heures de discussion : les difficultés chroniques de l’agriculture mahoraise et les problématiques posées par le mal logement et l’insalubrité à Mayotte.
L’agriculture mahoraise soumise à plusieurs défis
Le premier rapport présenté lors de cette séance plénière traitait de « l’agriculture mahoraise dans la dynamique de l’autosuffisance alimentaire ». Ce rapport a été porté par la Commission n°2 du Césem et traite de l’agriculture sur l’île. Parmi les grandes problématiques détaillées par le rapporteur de la commission, Anthoumani Said : le foncier agricole qui n’est pas disponible ou qui est inadéquat. Il y aurait à Mayotte 9.000 exploitations agricoles recensées en 2020 (source DAAF), mais les cultures sont de petites surfaces, 0,45 hectares en moyenne. Le deuxième gros problème présenté par le rapporteur concerne le manque d’outils pour les exploitations, dont les systèmes de production sont d’ailleurs très précaires. Enfin, la pression démographique et migratoire perturbe fortement le secteur agricole qui ne suit pas la demande en alimentation. D’après le rapport du Césem, 80% des exploitations de l’île sont des micro-exploitations qui offrent une production agricole totale insuffisante face à la demande. D’autant plus que, malgré cette hausse démographique, « la population agricole est âgée et peu formée » précise le rapporteur.
Afin de remédier à l’ensemble de ces problèmes, la commission a dû plancher sur une liste de solutions. De ce travail sont ressortis treize axes de progression présentés lors de la séance plénière et qui doivent permettre de développer une agriculture saine, durable et prospère sur l’île. Parmi ces axes, l’une des grandes préconisations consiste à assurer la maîtrise foncière et l’aménagement des terres agricoles en octroyant des aides aux agriculteurs pour qu’ils puissent investir. Un autre point clé vise à renforcer la politique territoriale en matière d’agriculture et d’agro-agriculture, ainsi qu’informer les agriculteurs des démarches à suivre pour tendre vers une agriculture pérenne. Le président du Césem a également rappelé l’importance de la diversification des circuits de distribution et des modes de commercialisation. Même si Mayotte propose une formation agricole aux plus jeunes à travers le lycée agricole de Coconi, le rapporteur a rappelé la nécessité qu’il y a de « garantir la pérennité des métiers agricoles en menant une politique de valorisation et de facilitation d’accès à ces métiers ». Enfin, la commission a insisté sur l’appui essentiel du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) qui est encore manquant, mais pourtant important pour développer l’industrie agroalimentaire de l’île.
Le logement, talon d’Achille du développement de Mayotte
Après quelques brefs échanges, le rapporteur de la commission n°3 s’est attelé à la lecture du rapport sur le logement à Mayotte qui s’articule en quelques grands points. Le premier obstacle au logement à Mayotte reste sa situation géographique insulaire contraignante (étroitesse du territoire, aléas naturels, relief accidenté…) qui peut donc difficilement s’adapter à la poussée démographique. Le rapporteur de la commission, Hamidou Madi Mcolo, a rappelé qu’en 2022, « la population est estimée à plus de 300.000 habitants mais en 2050 on devrait atteindre les 750.000 habitants, ce qui est insoutenable ». Le deuxième gros bémol au logement mahorais concerne les acteurs institutionnels, les opérateurs comme la Société Immobilière de Mayotte (SIM) et les quelques grands propriétaires. Hamidou Madi M’colo a précisé que « l’État est le principal financeur du logement social » et « impose ses règles aux différentes parties prenantes quitte à enlever aux autorités territoriales leur politique de logement ». Quant à la SIM – principal opérateur de logements à Mayotte – la commission a rapporté qu’il serait « nécessaire de faire appel à d’autres promoteurs pour multiplier les offres ».
De manière générale, les responsables de cette Commission ont tous soutenu le fait que les conditions de construction de logements ne sont pas toujours réunies à Mayotte (manque de matériaux de construction, propriétés foncières qui ne sont pas clairement identifiées ni maîtrisées…). Enfin, le dernier point sur lequel est revenu le rapporteur concerne « les modalités de financement du logement » qui sont quasiment inexistantes dans certains cas. La commission a pointé du doigt une offre de financement bancaire « difficilement accessible aux classes sociales moyennes » ou essentiellement réservée à des logements sociaux « en faveur des personnes démunies ». Face à ce constat, les membres de la commission ont exposé une liste de préconisations comme la mise en place d’une police d’urbanisme pour prévenir la construction d’habitat illégal et insalubre, l’accompagnement des propriétaires pour sécuriser leur propriété foncière, le développement d’une offre de résidences universitaires, l’aide dans l’accompagnement financier des jeunes propriétaires, l’installation de nouveaux opérateurs promoteurs ou encore la mise en place d’un observatoire de la construction pour une meilleure maîtrise des prix.
Un manque de médiatisation
La séance plénière de la Césem était également l’occasion pour l’ensemble des membres du Conseil d’exprimer leur regret quant au manque de médiatisation de leurs actions. Haoussi Boinahedja a conclu cette réunion en affirmant qu’il ira « dans les médias pour demander à ce que les institutions comme la Césem soient considérées et écoutées ». Ce à quoi son collègue, Said Hachim Houssni Mogne a ajouté que « les institutions arriveront à se faire respecter quand les élus comprendront le rôle qui leur est incombé ». Face à cette légère vague de protestation, le président a souhaité tempérer en affirmant que les « institutions mahoraises ne sont pas traitées de la même façon que leurs homologues en métropole mais que cela changera ».
La pêche mahoraise, un serpent qui s’est mordu la queue
En état critique, la pêche mahoraise réussira-t-elle à renaître de ses cendres tel le mythique phénix ? Règlementations inadaptées aux réalités locales et féroces appétits de certains opérateurs de la filière font que le secteur de la pêche à Mayotte est un concentré de petites luttes intestines et de contradictions de toutes sortes. Quant à l’aquaculture marine, jadis fleuron d’un avenir économique hypothétique de Mayotte, elle est devenue le serpent qui s’est mordu la queue, victime trop rapide de sa renommée naissante.
Il y a de cela quelques mois, la presse locale fut conviée à couvrir un évènement important, une formation au profit des pêcheurs de la communauté de communes du sud, diligentée par le centre de formation maritime à Dzaoudzi, sous l’impulsion des services de l’État. Le vocable alors employé était « accompagnement des pêcheurs mahorais vers la modernisation de la flotte de pêche ». Il s’est avéré pour beaucoup de participants que cette formation sifflait la fin de la partie pour bon nombre des capitaines de navires de pêche opérant sur le territoire. Précision importante, ceux-ci sont presque tous étrangers, Comoriens en situation régulière à Mayotte depuis des décennies, disposant de qualifications faisant défaut aux « armateurs mahorais ». En d’autres mots, les sommes très importantes englouties depuis des décennies dans la formation des jeunes Mahorais aux différents métiers de la mer n’auraient débouché sur rien de concret, si ce n’est de tromper les statistiques locales sur l’emploi et le chômage. Et visiblement, le mot d’ordre actuel est de mettre fin à cette réalité en s’appuyant sur les nouvelles réglementations nationales et européennes, malheureusement sans dérogation aucune pour se coller aux réalités locales.
De Charybde à Sylla
Ce changement de paradigme pourrait ainsi coûter très cher aux pêcheurs mahorais dans un avenir proche, s’ils n’y prennent garde. La politique sélective de quotas de licences de pêche qui va leur être imposée est destinée à faire la part belle à d’autres pêcheurs, réunionnais pour l’essentiel et probablement nationaux ensuite, avec au final des conséquences évidentes sur le marché de l’emploi, mais aussi dans l’assiette du consommateur mahorais. Une assiette qui pourrait se remplir davantage de poissons surgelés – ce qui est déjà en partie le cas – que de produits halieutiques frais pêchés dans et hors du lagon. Cette sélection entamée pour désigner lesquels de nos pêcheurs auront le droit de pratiquer le métier s’opère sur fond de rivalités entre les petits pêcheurs traditionnels et les quelques patrons pêcheurs de taille moyenne. Coutumiers de stratagèmes divers pour conserver la représentation officielle de la filière, ces derniers ambitionneraient de capter encore plus de subventions publiques, d’après des acteurs du secteur.
« C’est après tout plus rentable que de pêcher réellement du poisson pour nourrir le Mahorais », observe le candide sur le marché aux poissons de Four-à-chaux, à Dzaoudzi-Labattoir. Et avec l’accroissement des aides européennes à Mayotte, le phénomène ne pourra que s’amplifier, sous le regard passif d’élus locaux de tous bords incapables de proposer des alternatives au drame qui se profile à l’horizon. Même si, dans un entretien fleuve accordé à notre journal, le président du Conseil départemental, Ben Issa Ousseni, a expliqué avoir pris ce dossier à bras le corps, et guerroyer avec Bruxelles pour faire prendre en compte les besoins réels de notre département. Mais le naufrage de la pêche mahoraise est avant tout l’histoire du « serpent qui se mord la queue », l’histoire d’une filière trop longtemps laissée en léthargie parce que son développement optimal pourrait faire le bonheur d’un grand nombre d’acteurs locaux. Ce qui, visiblement, n’est malheureusement pas le désir d’un petit groupe au bras long.
Aquaculture marine, du mirage au naufrage
D’ici que des jeunes Mahorais soient réellement formés et s’installent durablement dans ce secteur, il y aura plus d’une étape à franchir. Il faudra, en plus de se montrer patient, une volonté politique très forte pour réussir à franchir le passage qui mène de Charybde à Sylla. En effet, la pêche mahoraise paie le prix d’une absence de politique publique en la matière, notamment s’agissant de formations professionnelles diplômantes et qualifiantes, de l’incompétence de ceux ou celles qui ont la charge de veiller sur son développement dans les chambres consulaires, et du manque d’implication des collectivités locales dans un domaine pourtant crucial de la vie de tout habitant de l’île. Une île qui connaît l’ubuesque paradoxe d’être entouré d’un immense lagon en plein océan Indien, mais où le poisson est une denrée rare dans les assiettes, parce que l’offre n’arrive pas à satisfaire la demande.
Les pêcheurs eux-mêmes ne sont pas exempts de tout reproche dans le naufrage de leur profession. Minés par des oppositions complexes, ils n’ont jamais su s’organiser véritablement, se mettant très souvent des bâtons dans les roues. Des accusations graves de corruption sont portées ici et là à l’encontre de personnes constituant des maillons essentiels de la profession. Et pour couronner le tout, le gâteau serait trop gros et trop bon pour que certains ne veuillent le partager avec des acteurs de longue date de la filière pêche. Plus dramatique encore est le sort funeste de l’aquaculture marine, présentée des années durant, à grand renfort de subventions publiques, comme l’une des bases du développement économique de Mayotte et de son rayonnement en Europe et ailleurs. Qu’est devenue la nurserie à poissons de Trévani financée par l’Europe ? Comment le matériel qu’elle contenait a-t-il disparu dans la nature sans faire réagir personne ? Y a-t-il encore une possibilité réelle de renaissance de ce secteur à court ou moyen terme ? Autant de questions auxquelles ce dossier entend contribuer à y apporter des réponses, ou du moins un éclairage.
Des contes pour émerveiller les scolaires

Des danses traditionnelles, des contes, des slams et des broderies réalisées par des enfants issus des écoles primaires, ça sent comme un air de vacances avant l’heure. La médiathèque de Bandrélé réédite le mois du conte et associe toutes les autres bibliothèques de l’île constituées en réseau.

Pour la troisième année consécutive, la médiathèque de la commune de Bandrélé organise le mois du conte tout au long du mois de juin. Un événement culturel au succès grandissant qui s’est étendu cette année à l’ensemble de l’île, au travers de toutes les bibliothèques et médiathèques, fédérées en réseau. Débutées à Bandrélé la semaine dernière, les manifestations s’enchaînent, Pamandzi, Dzaoudzi-Labattoir et à Chirongui. Différents artistes et associations interviennent au cours de cette manifestation itinérante, avec un programme spécifique chaque fois.
Deux classes de CM2 mobilisées
A Pamandzi, deux classes de CM2 se sont mobilisées pour accueillir deux conteurs-slameurs venus de Toulouse, autour d’un public très passionné et de nombreux parents d’élèves. Hier, c’était au tour de la médiathèque de Dzaoudzi-Labattoir d’accueillir l’événement culturel avec la participation de la troupe de conteurs « Wababoufou » (littéralement les bavards en shimaoré). Au programme, la mise en scène de deux spectacles. Le premier est tiré d’un livre de contes et le second est un pur produit de l’imagination créative de l’association « Wababoufou », dans la pure tradition mahoraise et africaine du conte. En face d’eux, un public de scolaire ravi et émerveillé, très réceptifs aux danses traditionnelles et aux contes qui leur étaient destinés. En particulier le conte du « mzévé », un matériau traditionnel de construction à base de feuilles de cocotier tressées de manière très serrée.
Il s’agit de l’histoire d’une fille dénommée Warda qui était exigeante dans sa quête du fiancé idéal. Un djinn (esprit malveillant de la forêt) qui rôdait aux alentours de son visage à la recherche de chaire humaine à consommer entendit les villageois parler d’elle des semaines durant. Il comprit qu’il tenait là une proie inattendue. Alors, il alla passer un accord avec un baobab dans la forêt, symbole de grâce et de majesté et d’un éloquent corbeau à la voix très portante. À force de trop choisir parmi les plus beaux jeunes hommes de sa région, Warda finit par tomber un jour en chemin sur un magnifique garçon qui chevauchait un cheval blanc et pour lequel elle eut le coup de foudre. Elle alla le présenter aussitôt à sa famille et en fit son époux. Une fois les festivités terminées, l’heureux époux fit part de son intention de partir vivre en forêt avec sa dulcinée. Un gros hic au passage au fur et à mesure que le couple s’enfonçait dans la forêt, des transformations importantes se produisaient sur le corps de l’époux. Et au final l’exigeante Warda se retrouva avec un gigantesque serpent, un boa pour être précis, en lieu et place de son mari. Ce dernier lui conta tout et lui expliqua qu’il avait exactement obtenu de son pacte avec le lisse baobab et le tonitruant corbeau, un délai de trois jours au terme duquel la magie de sa transformation n’allait plus opérer. Bien entendu, les enfants présents ont eu droit à la morale de cette histoire, « à trop exiger l’on finit par accepter le contraire de ce que l’on désire ardemment » !
Spécialiste des contes et histoires
La médiathèque de Bandrélé s’est spécialisée dans le spectacle de contes et histoires mises en scène. Un volet culturel qu’elle partage toute l’année avec les autres bibliothèques de Mayotte à travers des tournées de spectacles tirés de livres de contes pour enfants. Pour ce faire, elle s’appuie sur son réseau et un ensemble d’associations telles que Wababoufou, la troupe de théâtre Ariari (« il paraît que » en shimaoré) et Nimbé animation. Après Petite-Terre, le spectacle se poursuit ce jeudi à Chirongui. À Labattoir, ce spectacle a été l’occasion de remettre au goût du jour le « Tchandaroua », l’art de raconter une histoire, un événement, de passer un message important à travers des images brodées sur de grands pans de tissus. Ces broderies qui servent à décorer des lieux de réception et manifestations diverses tendaient à disparaitre au cours de ces dernières décennies. Une des animatrices de la médiathèque de Dzaoudzi a eu l’ingénieuse idée d’initier des scolaires à cette technique artistique à travers des activités de broderies traditionnelles durant les périodes de vacances scolaires. Pour le mois du conte, les enfants de l’école T.17 ont choisi de reproduire en images qu’ils ont brodé avec leurs petites mains, des fresques issues d’un livre de contes sur Mayotte et le lagon, de coccinelle et du petit chaperon rouge. Des merveilles qui seront exposées au grand public le samedi 24 juin dans l’après-midi dans la cour de l’hôtel de ville de Dzaoudzi, après un enregistrement de l’émission « Radio village ».
Enfilez vos baskets, la deuxième édition de l’Hippocampe Trail arrive à grands pas !

Les amateurs de courses à pied et de sensations fortes seront tous au rendez-vous samedi 1er juillet 2023 pour la deuxième édition de l’Hippocampe Trail. Ces amoureux de sport extrême sillonneront Mayotte à travers un circuit de 73 km et pourront profiter d’un paysage et d’un parcours à couper le souffle !
Plus de 73 km de long et 3.650 mètres de dénivelé… Voilà ce que 300 coureurs aguerris s’apprêtent à affronter le 1er juillet prochain à l’occasion de l’Hippocampe Trail. L’événement est organisé par les Amis Raid Rando Mayotte (ARRM), encadré par la Police municipale et les services forestiers. L’Association du Développement du Sauvetage et du Secourisme (ADSS) sécurisera la course et occupera un poste fixe au stade du Baobab, à Mamoudzou. Les communes traversées par le parcours encadreront le tout et plusieurs associations seront disposées tout au long de la boucle, afin de permettre aux coureurs de profiter le plus possible de l’expérience.
Un parcours qui sillonne les plus beaux recoins de l’île
Les participants prendront le départ au stade du Baobab à 21 heures, le samedi 1er au soir et franchiront la ligne d’arrivée au même endroit le lendemain, dimanche 2 juillet. A savoir qu’une limite de temps n’est pas officiellement imposée pour ce trail, mais que, d’après les organisateurs, les derniers coureurs doivent pouvoir franchir la ligne d’arrivée avant 18 heures dimanche. Le parcours sera intégralement balisé avec des rubans disposés tous les 500 mètres. Les coureurs suivront une boucle qui sillonne l’île en passant par Longoni, Miréréni, Ongoujou ou encore Tsararano et Vahibé… de quoi ne pas s’ennuyer et profiter de la beauté du paysage mahorais.
Cette course en milieu naturel comprendra six ravitaillements à des points stratégiques mais les coureurs sont invités à amener avec eux de quoi se ravitailler tout au long de l’épreuve (eau, barres protéinées, fruits secs…). Ces derniers doivent également fournir une attestation médicale les déclarant aptes à participer à ce trail et se munir d’un sifflet, d’une couverture de survie, ainsi que de chaussures et de vêtements adaptés. L’utilisation de bâtons est autorisée mais réglementée, il faudra donc le faire savoir à l’organisation avant le départ.
Le premier trail d’une longue série
En ce qui concerne le profil des participants, il est conseillé d’être (très) bien préparé, car les 73 km de trail ne seront pas des plus tranquilles. Si le départ à Mamoudzou est relativement plat, les coureurs devront culminer à plus de 600 mètres vers le Mont Bénara – sans oublier que le dénivelé total sera de 3.650 mètres. Le vainqueur de la première édition, en 2022, avait réalisé l’intégralité du parcours en un peu plus de 10 heures et ainsi remporté 107 points. Ces points sont justement utiles, car cette course est qualificative pour le Grand Raid de la Réunion qui se déroulera du 19 au 22 octobre prochains. Chaque coureur souhaitant y participer doit avoir réalisé deux trails ou ultra-trails ouvrant au moins 85 points chacun. En ce qui concerne l’Hippocampe Trail, le prix du dossard est à 70€ et les inscriptions sont ouvertes jusqu’au dimanche 25 juin. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le compte Facebook de l’AARM.
Un trail, mais aussi une randonnée
Mais si ce trail de 73 km reste une épreuve trop conséquente pour vous, l’organisation a tout prévu ! Une randonnée de 10 km est également organisée dimanche 2 juillet et adaptée au plus grand nombre : l’Hippocampe Marche. Cette randonnée prendra le départ à 7 heures du matin au stade du Baobab, un transfert en bus sera ensuite organisé. Les inscriptions pour cette marche sont ouvertes jusqu’au samedi 1er juillet, à minuit, mais les places sont limitées il est donc préférable de les prendre dès que possible.
Que vous fassiez la randonnée ou que vous releviez le défi des 73 km de trail, cette édition de l’Hippocampe promet d’être aussi riche en émotions qu’elle ne l’est en montées et en descentes.
Une cérémonie en hommage à Jean Moulin au collège de Labattoir
Les élèves de la classe de troisième 307, dont une dizaine appartenant à la classe défense, du collège Boueni Mtiti de Labattoir ont rendu hommage à Jean Moulin ce mercredi 21 juin au sein de leur arboretum. En mémoire de son arrestation, 80 ans plus tôt à Lyon, la vingtaine d’élèves, habillés aux couleurs du drapeau français, a entonné en chœur le célèbre « Chant des partisans » après avoir lu le discours hommage de Jean-Louis Debré de 2004. Émus par la cérémonie, les institutionnels ont tenu à rappeler l’importance de cette commémoration aux collégiens et collégiennes. « Il est important que l’on se rappelle que la liberté dont on jouit aujourd’hui n’a pas été acquise d’une manière aisée », déclare Chamssia Mohamed, adjointe de Dzaoudzi-Labattoir. « Nous sommes les descendants de personnes qui ont défendu la République […] C’est important qu’il y ait une relève, car notre avenir dépend de vous », a par ailleurs ajouté Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte.
Balades et cafés thématiques pour le plan paysage
Dans le cadre de l’élaboration du Plan Paysage de la Communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou, l’intercommunalité organise des balades sensibles et des cafés thématiques. Ces événements promettent d’être enrichissants et interactifs, offrant l’opportunité de découvrir le territoire et de partager votre opinion sur l’évolution de notre paysage.
Les balades sensibles auront lieu les samedis 24 juin et 1e juillet. Ces balades proposent une exploration immersive du paysage local, avec la découverte des merveilles naturelles et les caractéristiques uniques qui façonnent notre environnement. Cette expérience sera également l’occasion idéale de recueillir votre sentiment et vos avis sur l’évolution du paysage. Des cafés thématiques sont également organisés les 22 juin, 29 juin et 6 juillet. C’est une série de rencontres informelles où vous pourrez discuter et échanger sur des sujets spécifiques liés à notre paysage. Vos opinions et vos idées aideront à façonner l’Objectif Qualité Paysagère de notre Plan Paysage, alors ne manquez pas cette occasion de faire entendre votre voix ! Ces événements ont été soigneusement conçus pour favoriser la concertation et permettre à chacun de s’impliquer activement dans la construction de notre avenir paysager. N’oubliez pas de réserver vos places à l’avance, pour les Balades Sensibles, car elles sont limitées. Vous pouvez vous inscrire directement via ce formulaire : https://form.jotform.com/231694029301350 .
Deuxième rencontre du réseau outre-mer à Paris
Ce lundi 19 juin 2023, s’est tenue la deuxième réunion du Réseau Outre-mer (REOM) à la Délégation de Mayotte à Paris. Constitué le 20 mars, ce réseau pour l’heure les représentations hexagonales (parisiennes) des collectivités ultramarines de Guyane, Guadeloupe, Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte, et la Région Réunion. Au-delà d’être une plateforme d’échange et de partage d’expériences, et de permettre l’intégration des-uns et des autres dans des actions communes, ce réseau, dont l’animation a été accordée à la représentation région Réunion, vise deux axes de développement de travail : rendre visibles les territoires ultramarins à travers des événements et des réunions avec les institutions telles que l’Assemblée des régions de France (ARF) ; mettre en œuvre des actions d’animation à l’attention des concitoyens ultramarins installés en France hexagonale.
La réunion de ce lundi était consacrée aux études démographiques des populations ultramarines. La première, menée par la délégation de Mayotte, portait sur un diagnostic social des territoires d’implantation des mahorais dans l’hexagone, réalisé en 2021. Ensuite, Saint-Pierre-et-Miquelon a également présenté les résultats d’une enquête en ligne adressée à ses ressortissants en mobilité et présenté en mai dernier. Les différents participants étaient ravis de constater que les enjeux sont partagés par chacun des territoires et se donnent rendez-vous en octobre dans les locaux de Saint-Pierre-et-Miquelon à Paris. Ce réseau prévoit en effet de se réunir tous les trois mois et un des prochains événements pourrait rapidement se concrétiser à l’occasion de la Célébration des 40 ans de la décentralisation en Outre-mer.
Les baleines arrivent à Mayotte !
Selon les usagers et prestataires du lagon, une baleine aurait été aperçu dans le Nord des eaux mahoraises. Une bonne nouvelle pour les amateurs de cétacés. Pendant l’hiver austral, on peut apercevoir les baleines à bosse dans les eaux chaudes de l’océan Indien et notamment à Mayotte.
Département de Mayotte : premier comité de pilotage de prévention spécialisée
Ce mardi 20 juin 2023, s’est tenu le premier Copil de prévention spécialisée, sous l’égide de Madi Moussa Velou, vice-président en charge de la Santé, la Solidarité et l’Action Sociale, en présence des partenaires sociaux du territoire. Le Département, chef de fil de l’action sociale, a souhaité faire de la prévention, le pivot de sa politique sociale et médico-sociale. Ainsi, en septembre 2019, suite à un appel à projet, les actions de prévention spécialisée ont été étendues sur l’ensemble du territoire de Mayotte, avec un coût prévisionnel annuel de 3M€.
Compte tenu de la situation actuelle sur le territoire, la prévention spécialisée a pour but de prévenir les difficultés auxquelles les parents peuvent être confrontés dans l’exercice de leurs responsabilités éducatives. Plusieurs domaines sont ciblés notamment des actions sociales dans certains quartiers, des suivis individualisés, des actions collectives avec d’autres partenaires locaux dans le cadre d’un travail en réseau afin d’optimiser les résultats attendus.
Cette rencontre a permis aux acteurs sociaux d’y voir un peu plus clair dans ce dispositif afin d’envisager l’avenir avec encore plus d’efficience. « La prévention spécialisée doit être un outil efficace au service de la lutte contre l’errance et la marginalisation de la jeunesse de ce territoire », souligne le vice-président.
Les Sentinelles de la Nature s’implantent à Mayotte
Devenez acteur de la préservation de votre environnement ! Qui ne s’est pas senti un jour démuni en découvrant une décharge sauvage, un cours d’eau pollué ou une parcelle de forêt rasée ? Vous avez sous vos doigts un moyen d’agir : les Sentinelles de la Nature. Cette plateforme numérique vous permet de signaler des atteintes à la nature et des initiatives favorables à l’environnement.
En devenant une Sentinelle de la Nature, vous avez la possibilité de faire la différence pour notre île. Vos signalements peuvent déclencher des actions concrètes pour protéger notre environnement. Rejoignez-nous en téléchargeant l’application et devenez une voix pour la nature. L’application est disponible sous Android et iOS. Déjà déployé en métropole et en Guyane par de nombreuses associations du mouvement France Nature Environnement, le dispositif est opérationnel à Mayotte grâce à la mobilisation de l’association : Mayotte Nature Environnement (MNE). Alors agissez main dans la main avec les autorités compétentes et MNE pour prévenir ou résorber les atteintes à l’environnement et valoriser les actions positives.
Signalez une dégradation de l’environnement en seulement quelques clics ! Déposez sur le site ou l’application « Sentinelles de la Nature » la localisation de la dégradation, sa photo, sa description, et le tour est joué ! Suite à votre signalement, des demandes d’informations complémentaires pourront vous être envoyées via la plateforme Sentinelles de la Nature. Une juriste spécialisée en environnement vous accompagnera dans vos démarches. Chaque contribution est un petit pas pour une île de Mayotte plus belle.
Un nouveau rassemblement des Collectifs ce samedi
Il se murmure que le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin sera attendu ce week-end sur l’île. C’est à cette occasion que le Collectif des Citoyens de Mayotte Mouvement 2018, le Collectif des Citoyens de Mayotte Loi 1901, Les Femmes Leaders, le Codim Mayotte, convient tous les mahoraises et mahorais à un grand rassemblement, ce samedi 24 juin 2023 de 8h à 13h, place de la République à Mamoudzou. « L’occasion pour les Mahorais-es de demander au ministre d’aller encore plus loin et pour lui de nous esquisser les perspectives à venir sur l’opération Wuambushu », ajoute les collectifs dans leur communiqué de presse.
Festival International de l’Image Sous-Marine de Mayotte : un baptême de plongée pour les lauréats du concours de dessin
Le concours de dessin de la 28ème édition du Festival International de l’Image Sous-Marine de Mayotte sur le thème de « La fabuleuse Aventure des monstres marins » s’est récemment clôturé. Les trente lauréats qui ont eu la chance d’être sélectionnés ont pu participer à un baptême de plongée ce samedi 17 juin, à la plage de N’gouja par le club du Lagon Maoré. « C’est avec une envie de transmettre l’amour de l’océan et la préservation de notre lagon que Nicolas Bertrand, gérant du club, s’est proposé pour offrir ce moment privilégié aux enfants », précise l’organisateur dans un communiqué de presse. Les 23 participants sont revenus avec des étoiles pleins les yeux de cette journée si spéciale et forte en émotions où ils ont eu l’occasion de s’initier à la plongée avec bouteille pour découvrir la vie sous-marine. Parmi les 30 lauréats du concours, deux élèves ont reçu un hippocampe d’or à la suite de la décision du jury ; Sulleman Aysha-kathy pour la catégorie -12ans et également lauréate du grand prix Jack Passe ainsi que Morizon Ael pour la catégorie +12ans. Ils ont été choisis parmi plus de 400 dessins envoyés par des écoles venant de toute l’île.
1.850 cartouches de cigarettes de contrebande saisies en mer
Ce lundi 19 juin 2023, l’Unité Nautique de la police nationale de Mayotte, présente en mer dans le cadre de la mission de lutte contre l’immigration clandestine (LIC), était dirigée par le Poste de Coordination de l’Action de l’État en Mer sur un écho suspect au sud de Mayotte dans le secteur de Dapani. Le poste de coordination signalait un demi-tour d’une embarcation qui tentait de prendre la fuite vers le large.
Arrivé sur zone, l’intercepteur STPAF repérait, non sans difficultés, le kwassa qui, face aux conditions de mer dégradées, naviguait à allure réduite. Lors de l’arraisonnement, l’équipage constatait la présence de six passagers (une femme et cinq hommes) et d’un pilote à la barre. En outre, plusieurs dizaines de ballots de marchandises remplissaient la barque. De retour au service, l’inventaire des marchandises permettait de saisir 88 kilos de bangué (produit stupéfiant local) et 1.850 cartouches de cigarettes de contrebande.
Le passeur du « kwassa-kwassa » était poursuivi pour des faits d’aide à l’entrée et au séjour aggravée, trafic de stupéfiant et importation en contrebande de produit de tabac manufacturé. Les passagers ont été intégrés au CRA à l’issue de la procédure administrative. Depuis le 1er janvier 2023, ce sont 21.113 cartouches de cigarettes comoriennes et 97 kilos de bangué qui ont été saisis. La valeur totale des saisies réalisées par le STPAF depuis le début de l’année est estimée par le service local des Douanes à près de deux millions d’euros.
« Si on ne sensibilise pas, le problème des déchets ne sera jamais réglé »

Nettoyer la plage et la mangrove de Majicavo Koropa et aller à la rencontre des habitants pour les sensibiliser, c’est ce sur quoi s’est lancée l’association NAYMA. Les salariés ont sensibilisé les habitants, mais ont aussi répondu à un besoin pour la zone. L’association insiste sur l’importance de continuer à sensibiliser aux déchets.
Éliminer les déchets des plages et mangroves de Koungou, c’est le défi que s’est donné l’association NAYMA ce samedi. La plage de Majicavo Koropa a été débarrassée des déchets par les 35 salariés en insertion professionnelle. Un périmètre de 400 m² avait été défini avant l’action : de la ravine, au niveau de l’arrêt de bus de Majicavo Dubaï, jusqu’à la mangrove. Une fois la lourde tâche effectuée, 230 sacs de déchets non recyclables et 200 sacs de déchets recyclables ont été récoltés, ainsi que 12 pneus. Pour cette action, les participants ont été déployés en trois groupes. En simultané, une équipe de 22 personnes nettoyaient les déchets, une autre de dix personnes allait sensibiliser par du porte-à-porte. Trois autres étaient placés à un stand pour répondre aux passants, curieux, qui s’arrêtaient.
Cette action marquait le coup de départ d’un marché public de la ville de Koungou, qui a mis en place plusieurs lots afin d’agir pour la lutte contre les déchets. Le collectif a remporté le numéro quatre, qui comprend le ramassage et la collecte des déchets diffus en zone inaccessibles, avec deux autres associations. « Nous voulions pouvoir faire une action avec les communautés locales », affirme Fatihou Moumini, coordinateur des ateliers de chantier d’insertion. La zone de Majicavo a été choisie étant dans la zone du marché de la commune, mais pas que. « Cet endroit était en besoin de nettoyage. C’est aussi important que les automobilistes qui passent ne voient plus cette mare de déchets », soutient Fatihou Moumini. La mangrove est en contrebas, mais les habitants se débarrassent de leurs déchets depuis les hauteurs du village. Avec les pluies et le temps, ils retombent dans la végétation et finissent dans la mangrove et sur la plage. « On aura beau nettoyer la mangrove dix-mille fois, si on ne sensibilise pas, le problème des déchets ne sera jamais réglé », soutient le coordinateur.
Adapter la sensibilisation aux populations
L’association a cependant remarqué que le ramassage des déchets ne suffisait pas. Il faut aussi sensibiliser. « Ces quartiers sont difficiles et inaccessibles par les collectes, il est donc essentiel de sensibiliser les populations », affirme-t-il. Les quartiers difficiles sont visés par l’association NAYMA, car ils sont difficiles d’accès et la situation sociale y est complexe. La pollution y est donc plus élevée, tout comme l’isolement social. « Apporter aux jeunes en décrochage, avec des situations difficiles, parfois isolées, sans repères ou encore délinquants, une insertion professionnelle », affirme la fondatrice de l’association. De nouveaux moyens d’avertissement sont adoptés. « Aujourd’hui, la population ne s’identifie plus aux faits que les déchets polluent. Mais on peut leur dire que ça rapporte des maladies, les personnes se sentent de suite plus concernée », confie le coordinateur de l’association. En effet, l’exposition des enfants aux déchets peut faciliter la leptospirose où, à Mayotte, elle est 70 fois supérieure au taux national. « Il n’y a pas que la terre que ça rend malade », concède-t-il.
NAYMA, caméléon de l’associatif
Nettoyage de déchets, insertion socio-professionnelle, sensibilisation, ce sont les trois thématiques sur lesquelles l’association se concentre. « Nous sommes devenus aujourd’hui un acteur incontournable du volet déchets sur Mayotte », déclare Roukia Lahadji, fondatrice de l’association. La structure intensifie les actions de sensibilisation depuis 2021. Encourager les gens à trier leurs déchets, mais aussi à les amener dans les bornes est la nouvelle cible de cette année 2023. Roukia Lahadji constate une amélioration de la pollution à Mayotte depuis deux ans. Cette évolution, viendrait, selon la fondatrice, des actions de sensibilisation et de nettoyage. « Il faut combiner les deux. L’un sans l’autre ne marche pas. Sans éducation à ce sujet, les habitants continueront de polluer et sans le nettoyage, l’écosystème reste en danger », avance-t-elle.