La conférence de presse de ce jeudi au sujet du nouveau calendrier des coupures d’eau (qui sera communiqué dans les jours à venir) a permis de faire le point aussi sur les investissements du syndicat des Eaux de Mayotte. Le directeur général des services, Ibrahima Aboubacar, estime que le contrat de progrès signé en 2022 « se poursuit comme prévu », même si peu de choses seront prêtes avant que la saison sèche se termine.
L’augmentation de la capacité de production de l’usine de Petite-Terre est attendue « fin novembre..
Flash Infos : Où en est l’installation des osmoseurs ?
Ibrahim Aboubacar : Les travaux techniques pour leur installation se sont poursuivis. Il a été fait le choix, par que c’était le plus intéressant, de le mettre dans le sud de Mayotte. C’est le site de M’tsangabeach (N.D.L.R commune de Sada) qui a été sélectionné. On a visé des entreprises qui avaient des osmoseurs disponibles. Parce que pour en avoir dans les délais, il fallait qu’il existe déjà. Nous sommes dans un calendrier de lancement des travaux dès septembre, avec une mise en service de cet osmoseur au tout début 2024.
F.I. : Un seul osmoseur du coup ?
I.A. : Oui, parce que nous avons pu avoir un osmoseur de 1.000 m3 contre deux de 500m3.
F.I. : Un contrat de progrès de 411 millions d’euros a été signé avec l’État en 2022. Qu’est-ce qu’on a fait de tout cet argent ?
I.A. : Le contrat se poursuit comme prévu, il est exécuté et même accéléré. On en voit les opérations sur l’accélération du projet d’usine de dessalement d’Ironi Bé, qui sera accélérée à 10.000 m3 par jour à la fin 2024 à l’achèvement fin 2026. Quand on parle de la sixième campagne de forages entamée, vous verrez les travaux à Coconi, c’est le contrat de progrès. Les financements sont mobilisés, l’emprunt demandé à l’Agence française de développement a été accordé et mobilisé en partie. Mais les programmes d’urgence qui viennent d’être dits, c’est une aide complémentaire (N.D.L.R. trente millions d’euros) de l’État pour répondre à l’urgence.
F.I. : En parlant d’équipements, Jean-François Carenco, l’ex-ministre délégué aux Outre-mer, avait annoncé que les travaux de l’usine de Pamandzi se termineront en « décembre ». C’est toujours le cas ?
I.A. : C’est fin novembre. En principe, il nous est signalé que cette opération se passe normalement. En revanche, il y a à l’appui des travaux complémentaires d’interconnexion en Petite-Terre qui sont eux en cours.
F.I. : Où est-on au sujet des réseaux et des fuites ?
I.A. : Les travaux sur les réseaux, il y en a de très nombreux actuellement. Il y a par exemple des travaux de consolidation qui sont largement en cours. D’autres entre Sada et Chirongui sur la canalisation du sud qui sont achevés à 70%. Vous avez des travaux de renforcement autour du réservoir de Sada en cours également. Spécifiquement, dans le cadre de cette gestion de crise, il y a des renforcements des réseaux de Petite-Terre au niveau de la distribution. Par ailleurs, il y a des travaux de recherches de fuite. Il y a une opération qui vient de s’achever. Il y en a une autre à partir du mois prochain pour nous aider à combattre les fuites.
F.I. : Vous savez quel pourcentage d’eau on perd dans le réseau actuel ?
I.A. : Le rendement actuel en raison de la dégradation issue des coupures se situe autour de 70%. Et donc, on a 30% de pertes.
F.I. : Pourquoi tout ce travail n’a pas été fait avant ? Il n’y a pas eu de sécheresses pendant des années (la dernière était en 2017) et on s’en est bien sortis. Mais on voit qu’aujourd’hui, on a des équipements faits dans l’’urgence qui seront effectifs qu’à partir de la saison des pluies.
I.A. : On fait beaucoup de choses…
F.I. : Exactement. Mais en 2017, la préfecture de Mayotte avait dit : « plus jamais ça ». Et on se retrouve des années plus tard avec les mêmes infrastructures.
I.A. : Avec madame la présidente (N.D.L.R. Aminat Hariti, vice-présidente du syndicat), on est là pour répondre de cette mandature et non pas pour polémiquer sur ce qui s’est passé. Je ne reviendrai pas sur ce qui a été fait il y a cinq, dix ans, etc…
F.I. : Le Grand Cadi de Mayotte a demandé une troisième retenue collinaire dans une lettre. Qu’est-ce que pouvez lui répondre ?
I.A. : C’est un projet qui ne s’est jamais arrêté (N.D.L.R. en réalité si, un accord avec les propriétaires des terrains est tombé à l’eau en 2018). Les négociations confiées à l’Epfam se poursuivent de manière accélérée. Concernant ce qui ne peut pas être acquis à l’amiable, le dossier de DUP (déclaration d’utilité publique, un document qui autorise les expropriations) vient de nous être rendus. Parallèlement, les études techniques et environnementales se poursuivent.
Il n’est pas dans l’urgence impérieuse, parce que c’est un projet sur de dix ans. L’urgence, ce sont les projets accélérables.
Interrogés sur la crise de l’eau, Anchya Bamana prône la construction d’usines de dessalement, tandis que Thani Mohamed Soilihi défend la troisième retenue collinaire.
Les prochaines élections sénatoriales auront lieu le dimanche 24 septembre. Les deux mandats dévolus à Mayotte sont ainsi remis en jeu et soumis au vote des 540 grands électeurs du territoire (les 26 conseillers départementaux, les 4 parlementaires et 510 délégués des conseils municipaux). Avant l’échéance, nous avons voulu savoir qui étaient les candidats et les avons invités à répondre à une question d’actualité. Anchya Bamana et Thani Mohamed Soilihi sont les premiers à se prêter au jeu de l’interview croisée. L’un est sénateur depuis une douzaine d’années, tandis que la fille de Younoussa Bamana est présidente de Maore Solidaire et ancienne maire de Sada de 2014 à 2020. Les deux ont été amenés à se prononcer sur la crise de l’eau.
Flash Infos : Qu’est-ce qui vous a poussé à être candidat(e) ?
Anchya Bamana : Je me suis porté candidate parce que j’estime que les préoccupations des collectivités locales, département-région, communes et intercommunalités ne sont pas suffisamment représentées au niveau de Paris, au Sénat en l’occurrence. Pourquoi je dis cela ? Je suis agent de l’État depuis 25 ans (N.D.L.R. elle travaille à l’Agence régionale de santé) et je vois régulièrement des textes réglementaires, décrets, circulaires, ordonnances qui sortent sans Mayotte. Je me pose la question, comment cela se fait-il alors que les sujets qui sont réglementés concernent aussi nos collectivités ? Je vais prendre deux exemples concrets. En 2020, nous avons connu la crise Covid, un décret est sorti pour les départements d’Outre-mer des Antilles qui leur permet de renforcer leur système de santé en matière de professionnels de santé, médecins, sage-femmes, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, etc … Force est de constater que ce décret ne s’applique pas à Mayotte alors que notre département est un désert médical. C’est une injustice, une discrimination. Un autre sorti en 2022 concerne les conséquences du réchauffement climatique qui touche le monde entier. Mayotte, petite île, n’est pas épargnée. Avec l’affaissement de l’île dû au volcan sous-marin, les 16 communes mahoraises sur 17 qui se situent sur le littoral sont parfaitement concernées par ce décret qui donne la possibilité aux communes d’être aménagées, prises en compte en vue de sécuriser les populations qui habitent dans ces communes et villes en bordure de mer. Deuxième raison pour laquelle je déclare que les problèmes de Mayotte ne sont pas suffisamment relayés au niveau des ministères, nous savons que la mission d’un sénateur c’est de faire la loi, et il y a deux façons de le faire, au Parlement via les navettes Assemblées nationale-Sénat, et la deuxième façon, ce sont les textes réglementaires qui sont d’ailleurs assez rapidement pris dans les ministères. Trop peu décrets concernent Mayotte.
T.M.S. : Je donnerai deux raisons. La première, c’est que j’ai encore de l’énergie et la volonté de travailler encore pour Mayotte. C’est important à souligner parce que ce sont des tâches très énergivores et très chronophages. Mon engagement depuis 2011 n’a jamais failli et je me sens l’énergie de pouvoir continuer. Et puis la deuxième raison, ce sont les travaux que je pense être le plus à même de les continuer. Sur le foncier, je donnerai un exemple tout simple, le 14 février 2023, suite aux travaux de la commission d’urgence foncière (CUF) et à mes travaux propres, le ministère de la Justice a sorti un décret (appliqué depuis le 1er mars) que je qualifierai de « rattrapage » permettant à toutes les personnes qui n’avaient pas pu le faire auparavant, de régulariser leurs anciens actes sous seing privé ou actes cadiaux. Par exemple, je vous ai vendu un terrain en 1987, par négligence je n’ai pas fait les formalités pour que vous soyez propriétaire, vous savez que depuis 2008, ces actes ne sont plus valables et qu’il faut passer par le notaire avec toutes les difficultés que cela suppose. Et bien, désormais avec ce décret, vous pouvez m’assigner en justice dans le cadre d’une procédure là aussi très simplifiée devant le juge. Celui-ci va prendre une décision de justice qui vaut titre de propriété. Concrètement, c’est très technique, l’assistance d’avocat n’est pas obligatoire, mais je ne vois pas un citoyen lambda qui n’est pas juriste capable de faire ça. Or, l’une des motivations de cette procédure, c’est la gratuité, pour que ça ne coûte pas un bras aux personnes qui ont loupées le coche en 2018.
Autre sujet qui me tient à cœur et que j’aimerais poursuivre, c’est l’adoption d’un mode d’élection régionale. Il faut qu’on arrête avec ces pratiques qui font perdre du temps à Mayotte. Un candidat à la présidence du conseil départemental-régional devrait faire comme aux municipales, monter une liste avec un programme, des femmes et des hommes qui seront connus d’avance pour assurer la gouvernance et aller devant les électeurs munis de leurs programmes. Le corolaire de ça, c’est d’avoir un nombre de conseillers qui augmente, car les 26 actuels ne peuvent pas s’occuper de toutes les tâches départementales et régionales. Pour cela, leur nombre par canton doit passer de deux à quatre pour être en mesure de s’occuper de tout cela. Et d’ailleurs, je motive cette volonté de continuation par ce fameux projet de loi Mayotte. Il a été remis sur la table, et l’avant-projet doit être prêt d’ici la fin de l’année. Je pense très modestement qu’ayant énormément contribué à ces travaux, je serai l’un des acteurs majeurs pour les continuer.
F.I : En quoi vous serez un(e) bon(ne) sénateur(rice) ?
A.B. : J’ai l’avantage de connaître les problématiques du territoire, celle des collectivités, parce que j’ai eu la chance d’en gérer une (N.D.L.R. elle a été maire de Sada de 2014 à 2020). Cela me donne une proximité avec les élus des communes, ceux du Département. Je ne vois pas comment avec cette expérience et toutes les difficultés que j’ai connues dans la commune je pourrais oublier les communes mahoraises une fois élue sénatrice ? Au contraire, je serai très proche des collectivités parce que je connais leurs difficultés. Je rappelle qu’en 2014 le gouvernement de François Hollande nous a imposé la mise en place des rythmes scolaires. Force est de constater que les communes ont eut beaucoup de difficultés à décliner cette réforme. En 2014-2015, j’ai personnellement saisi les sénateurs de l’époque pour leur dire que les communes n’avaient pas les moyens, ne disposaient pas des prérequis pour décliner efficacement cette réforme, très bénéfique par ailleurs. Ils ne nous ont absolument pas accompagnés malgré notre saisine. Je me suis débrouillée toute seule en tant que maire au niveau du ministère de l’Éducation nationale, pour que le ministère de tutelle nous donne une dérogation. Pareil pour un projet de rénovation des écoles de Sada. Le gouvernement a fini par plier et nous donner la dérogation exclusivement à notre commune, parce qu’il avait bien compris que nous donner raison, c’est être obligée de financer les 17 communes et cela allait couter très cher. Cette expérience nous montre bien que les problématiques des collectivités ne sont pas prises en compte par les sénateurs.
T.M.S. : Ce n’est pas à moi de dire si je serai un bon sénateur ou pas. Moi, je mettrai juste en avant mes travaux qui font par exemple, que je suis placé parmi les trente sénateurs les plus travailleurs de France sur un total de 348. Du coup, j’ai envie de répondre que mes modestes réalisations, mes travaux, mon bilan me donnent la faiblesse de croire que je ne pourrai que me bonifier.
F.I : Quels sujets aimerez-vous défendre au Sénat ?
A.B. : Le grand dossier pour moi en tant que future sénatrice est de contrôler l’action de l’État. Nous avons toujours tendance à dire : « Ah, l’ARS, c’est une mission de l’État. Ah, le rectorat c’est une mission de l’État. Ah, le préfet de Mayotte fait ce qu’il veut parce que c’est une mission de l’État, non ! ». Tous les élus doivent contrôler l’action de l’État et orienter la mise en œuvre des politiques des services déconcentrés ici à Mayotte. Donc, le projet que je soutiens en premier est de faire en sorte que les vraies problématiques de l’île soient prises en compte dans la future loi Mayotte, pour éviter que ce projet soit de nouveau rejeté comme en janvier 2022. Il faut accélérer l’alignement des projets de textes qui régissent notre collectivité unique de Mayotte sur ceux des DROM, accompagner le transfert progressif des compétences et des ressources aux collectivités. Nous savons que celles de notre île sont sous-dotées, nous avons la problématique du recensement avec une sous-évaluation de la population alors que c’est la base de l’octroi des financements. La question de la régularisation foncière est essentielle parce que c’était un préalable à la départementalisation, au même titre que l’état-civil, lequel a été doté de beaucoup de moyens pendant dix ans pour préparer la départementalisation, donner un nom et un prénom à chaque Mahorais. Force est de constater que la question de la régularisation du cadastre a été complètement oublié. Du coup, en 2014, on a dit aux collectivités locales de mettre en place la fiscalité locale, mais ce dossier a été complètement sous-géré. Il y a la CUF qui est là actuellement mais qui n’a absolument pas les moyens de la CREC. C’est un dossier prioritaire pour que l’État puisse mettre en place les moyens afin d’aider les collectivités à régulariser le foncier, que les titres fonciers soient donnés à la population, aux collectivités, communes et Département, pour qu’on puisse vraiment prélever l’impôt de manière juste. Pour donner l’exemple, actuellement pour cent personnes disposant d’un foncier à Sada, 30 % sont réellement connus au niveau du fisc, au niveau du cadastre. Et ces 30 % paient pour le compte des 70 autres qui ne sont pas recensés. Donc les moyens doivent être donnés à la DRFIP pour soutenir les communes dans leurs projets d’adressage, de mise à jour du cadastre.
Au niveau de l’aspect institutionnel, les questions qui doivent figurer dans le projet de loi Mayotte, c’est intégrer notre île dans la Commission de l’océan Indien (COI). Nous sommes un département à part entière, nous devons lutter contre ces injustices de voir nos jeunes. Il faut aussi territorialiser la délivrance des passeports et des cartes nationales d’identité au niveau de Mayotte. Pour moi, c’est une régression qu’on attache Mayotte à La Réunion alors que nous devons achever notre décentralisation. Je lutte aussi pour que le fameux titre de séjour territorialisé soit abrogé, pour qu’on entre dans le dispositif du droit commun en matière de circulation des personnes. Autre dossier important, il y lala formation et les équipements pour nos jeunes ici sur place pour lutter contre le turnover qui pénalise le fonctionnement des services. Celui-ci atteint l’État, mais aussi nos services et pénalisent le développement du territoire. Je n’oublie pas mon ambition de faire de Mayotte une île écologique.
T.M.S. : Au risque de me répéter. Pour moi, le sujet du foncier demeure fondamental pour l’avenir de notre île, puisque son découpage va permettre à nos concitoyens de pouvoir construire leurs habitations. Il faut savoir que 70 % des parcelles ne sont pas immatriculées donc ne permettent pas d’élargir l’assiette fiscale du foncier. Or, ils constitueraient des ressources supplémentaires pour les collectivités locales aujourd’hui en grande difficulté. Imaginez ce que représente pour elles 70 % de ressources supplémentaires. Et en même temps, cette augmentation des personnes assujetties à l’impôt foncier conduira à une baisse conséquente des montants qu’elles auront à s’acquitter. Je mettrai l’accent sur la continuation de ce travail pour persévérer. Je pense également que la régionalisation est une priorité pour Mayotte parce qu’elle va nous permettre d’avoir un cap et un projet partagé, ce qui n’est pas le cas actuellement. En plus, elle va nous permettre de bénéficier de ressources nouvelles à travers la DGF régionale. Beaucoup parlent d’augmenter la DGF et effectivement il faut le faire. Elle n’a cessé d’évoluer depuis 2014 s’agissant des collectivités, départements et communes confondus. Mais la DGF régionale nous fait défaut. Donc, pour moi, l’accent sera particulièrement mis sur ces deux sujets. Et puis, un de mes sujets de prédilection est celui de la jeunesse. C’est quand même extraordinaire que lorsqu’on parle de jeunesse, la catégorie qu’on évoque c’est celle qui nous empoisonne la vie. Les 90 à 95 % qui restent sont là. Il faudra imaginer une accélération de leurs formations, une accélération pour créer des emplois et les occuper. J’aimerais beaucoup m’atteler à cet autre cheval de bataille qui est le foncier agricole. Mon dernier rapport de cette législature porte sur ce sujet en Outre-mer. Avec une de mes collègues, nous avons imaginé dedans un certain nombre de préconisations pour tendre vers la souveraineté alimentaire. J’aurais à cœur de me concentrer sur ces préconisations parce qu’elles contiennent en plus tout un volet sur la protection de l’environnement et la préservation de la nature, notamment l’eau. Vous l’avez compris, c’est sur tout cela que j’aimerais mettre l’accent car s’il est vrai que ces travaux ont commencé à apporter des résultats tangibles, être là pour veiller à leur continuation est tout aussi important !
F.I : A quel groupe politique souhaiterez-vous vous rattacher ?
T.M.S. : Je suis membre du groupe Renaissance (N.D.L.R. le groupe de sénateurs qui soutient Emmanuel Macon forme le troisième du Sénat) et je n’ai nullement l’intention de le quitter. Et d’ailleurs, pourquoi changerais-je de groupe alors qu’il m’a permis à ce jour, mon mandat n’étant pas complètement terminé, d’être parmi les huit sénateurs (sur 348) à siéger au comité de déontologie du Sénat ? Ce groupe m’a permis d’être aujourd’hui, l’un des vice-présidents de la commission des lois, de même qu’il m’a permis d’avoir été vice-président du Sénat, quelque chose qui n’était pas arrivé à un ultramarin depuis cinquante ans, depuis la cessation des fonctions de Gaston Monnerville. A Mayotte, c’était inédit. C’est un groupe qui m’a énormément apporté et je ne compte pas l’échanger, sauf si vous me dites qu’il y a un meilleur groupe qui défend les intérêts de Mayotte et de la France.
A.B. : Là, tout de suite, je dirais que j’ai des discussions avec certaines personnes, je ne dirais pas avec quel groupe. Je me positionne en tant que sans étiquette pour avoir cette liberté d’expression. Forcément, quand j’irai là-bas, je m’affilierai en termes de collaboration de travail pour pouvoir défendre les dossiers et les intérêts de Mayotte, ce qui prime pour moi. Je prends la position de nos anciens, de nos Chatouilleuses qui se sont battues pour que cette île devienne un territoire français. Alors, j’adopte leur démarche, c’est-à-dire, c’est de travailler ! Et je travaillerai avec tous les gouvernements de Paris, comme je l’ai fait lorsque j’étais maire de Sada. Élue en 2014 maire Les Républicains, j’ai travaillé avec le gouvernement Hollande, avec lequel j’ai géré le dossier des rythmes scolaires. En 2017, lors du premier mandat d’Emmanuel Macron, j’étais encore maire, j’ai travaillé avec le préfet délégué du gouvernement ici à Mayotte sans aucune difficulté. Donc, tout ça pour dire que ce n’est pas une question d’étiquette politique, c’est une question de travail.
F.I :Pour coller à l’actualité du moment à Mayotte, nous allons parler de l’eau qui manque. Selon vous, qu’est-ce qui a été raté et comment y remédier ?
T.M.S. : Je pense que collectivement, nous avons raté la problématique de l’eau et que les crises successives ne nous ont pas suffisamment servi de leçon. Quand il y a eu des crises, tout le monde s’est mis en ordre de bataille et dès que l’eau est revenue nous avons relâché notre vigilance. Je forme le vœu que même après une prochaine saison de pluies abondantes, nous ne relâchions pas la pression pour avoir absolument notre troisième retenue collinaire. C’est également le cas pour des solutions de traitement de l’eau, l’assainissement, ou des solutions de traitement qui pourraient servir de soupapes de sécurité dans l’hypothèse où nous aurions dans l’avenir des années aussi critiques que celles-ci. Malheureusement, lorsqu’on écoute les spécialistes, nous ne sommes pas à l’abri de cela, c’est tout le contraire. Nous avons collectivement manqué de vigilance, je pense aussi que nous devons nous améliorer dans la gestion des outils de gestion de l’eau.
A.B. : Actuellement, nous sommes dans une situation d’urgence vitale et sanitaire. Nous le vivons déjà ! Les élus doivent prendre en mains ce dossier et pousser l’État à nous donner des réponses en urgence. Pour moi, là tout de suite, l’urgence c’est de réaliser l’usine de dessalement, terminer les travaux de prolongement de l’usine Petite-Terre et faire les ou la nouvelle usine programmée en Grande-Terre. J’ai vu que c’est programmé dans l’une des premières mesures du CIOM, pour approvisionner les populations en eau. C’est possible ! J’ai personnellement écrit au ministre Gérald Darmanin, il y a quatre mois, pour lui dire qu’il y avait urgence à agir là-dessus. Un mois plus tard, j’ai réécrit au préfet actuel pour lui dire qu’on ne peut pas attendre 2026 parce que le syndicat des Eaux de Mayotte avait été questionné suite à ma saisine du ministre. Le syndicat avait répondu qu’on ne pouvait pas construire une nouvelle usine en urgence et qu’on verra en 2026. Suite à cette réponse, j’ai écrit au préfet pour lui dire que la France dispose d’une expertise affirmée en matière de dessalement d’eau, que les prestataires sont là, notamment un certain nombre de startups qui se sont développées et qui déploient cette technologie pas très loin. L’une d’entre elles, une française, a construit une usine à Rodrigues et à Madagascar, donc l’expérience est faite dans la région. La France a cette expertise pour faire le travail en moins de deux ans. Cela a d’ailleurs été dit que nous aurons une nouvelle usine en 2024. Pour moi, c’est une urgence ! L’autre urgence à mes yeux, c’est le réchauffement climatique qui n’épargne pas Mayotte. Il y a une telle dégradation aussi de notre environnement, on coupe les arbres, les rivières sont occupées, saccagées. On voit à l’œil nu les rivières qui s’assèchent. Il y a donc une urgence écologique, une autre politique à mener là-dessus parce que s’il n’y a pas d’eau dans nos rivières, je ne vois pas trop comment on peut remplir nos retenues collinaires.
Le dimanche 24 septembre, les 540 grands électeurs de Mayotte (les 26 conseillers départementaux, les 4 parlementaires et 510 délégués des conseils municipaux) sont amenés à choisir les deux futurs sénateurs de Mayotte pour la mandature 2023-2029. Si les deux ou l’un des deux candidats en tête n’ont pas recueilli 51% des voix ou plus, un deuxième tour aura lieu le même jour.
Le parcours des deux candidats
Anchya Bamana
Née à Sada il y a 52 ans, cette mère d’un petit garçon de 12 ans a la fibre du soignant, d’une personne qui prend soin des autres. Infirmière diplômée d’Etat, elle a su s’imposer dans le paysage politique mahorais en dépassant l’usage simple de son nom lorsqu’elle a su mener son action publique comme ce fut le cas dans la commune de Sada. Elle est actuellement fonctionnaire de l’État, inspectrice de l’action sanitaire et sociale. L’alignement des droits sociaux est un domaine qu’elle maîtrise bien et qu’elle entend faire un combat parce qu’elle estime que les domaines de la santé, le social et le médicosocial constituent une priorité pour Mayotte. Ancienne maire qui connaît les problématiques du territoire, ancienne vice-présidente de l’intercommunalité du centre-ouest, ancienne présidente l’Union départementale des CCAS, elle a fait partie des élus qui ont œuvré en 2018 pour la mise en place à Mayotte de cette dernière instance. Présidente du Comité de l’eau et de la biodiversité de 2018 à 2020, elle s’intéresse énormément aux sujets liés à l’environnement.
Thani Mohamed Soilihi
A 51 ans, il exerce le métier d’avocat au barreau de Mayotte. Il se définit lui-même comme un enfant de Mayotte, puisqu’il est né et a grandi sur ce territoire. Au milieu de son adolescence, il est parti vivre douze ans en métropole, une particularité grâce à laquelle il dispose à tout moment d’élément de comparaison entre ce qui se fait dans le 101ème département et ce qui se fait dans l’Hexagone.« Alors que j’étais tranquille en train d’exercer mon métier d’avocat, j’ai eu un appel du pays qui est venu et je n’ai pas pu m’empêcher de tomber les deux pieds dans la politique et de me passionner pour ça. Parce que j’ai à cœur, avec ce parcours et ma modeste expérience d’avocat d’imaginer, de trouver des solutions pour apporter mon concours au développement de cette île et au bien-être de sa population. »
Cela fait plus de trente ans que le Jardin Maoré, situé à N’gouja au sud de l’île, propose aux touristes et aux locaux de dormir au plus proche de la nature. Depuis peu, l’établissement s’est lancé un nouveau défi 100% écologique : faire dormir ses clients dans des écolodges essentiellement faits de matériaux naturels et recyclés. Ce sont sept nouveaux bungalows et vingt nouvelles chambres qui viennent agrandir le Jardin Maoré. Les amoureux de la nature seront d’autant plus ravis que ces logements sont faits de matériaux recyclés et naturels, un véritable défi environnemental. Le site, qui accueille déjà une dizaine de bungalows, a été totalement préservé. Le directeur du jardin, Karim Kardous explique : « Nous avons réalisé, par exemple, des fondations par pieux vissés, technique réversible, qui évite les mouvements de terre ». En plus de cette technique respectueuse du sol, des économies d’énergie seront faites, « on peut souligner également l’excellente isolation des ouvrages, qui est un gage de réduction de la consommation d’énergie mais qui amène surtout un grand confort à nos clients », affirme le directeur.
Toujours dans l’objectif d’avoir un établissement le plus écologique possible, les gérants ont prévu d’installer un système photovoltaïque qui produira une partie de l’énergie utilisée. « Tout ce qu’on génère comme énergie électrique nous le consommons et ce qui n’est pas consommé immédiatement est stocké sous forme de chaleur [eau chaude] et de froid », ajoute-t-il. En parallèle de ces installations soucieuses de l’environnement, le Jardin Maoré veut s’ouvrir au plus grand nombre. C’est dans cette optique que le directeur a créé un écolodge accessible aux personnes à mobilité réduite (PMR).
Hôtel O’lolo
Un réveil avec vue sur l’océan, un petit-déjeuner au frais sous les baobabs ou encore une douche extérieure en pleine nature… Voilà ce que propose l’hôtel O’lolo depuis 2017. Situé sur la plage de Sakouli, cet établissement dispose de six bungalows. Et les gérants de l’établissement ont pensé au moindre détail en créant des passerelles en bois avec filet sur chaque bungalow où se prélasser devant le soleil couchant. La nature est au cœur du projet d’O’lolo depuis le début, « le cadre est naturel, au bord de la plage avec des installations en bois qui s’intègrent parfaitement bien à l’environnement et qui offre un cocon familial », explique Ivan Borie, l’un des responsables de l’établissement. Chaque chambre est construite sur pilotis, ce qui n’a donc en rien perturbé l’environnement. Et afin de tenir la cadence, Ivan Borie peut compter sur la vingtaine de salariés qui travaillent d’arrache-pied pour offrir à sa clientèle un séjour inoubliable !
La clientèle de l’hôtel reste locale, malgré quelques touristes en provenance de métropole ou de l’international. L’établissement propose également des sorties nautiques en kayak ou en paddle permettant aux plus baroudeurs d’aller découvrir l’îlot Brandélé, situé à trente minutes de pagaie de la plage de Sakouli. Victime de son succès, l’hôtel O’lolo est pratiquement complet toute l’année, plus spécifiquement en automne et au printemps qui sont les deux périodes charnières pour l’établissement.
Tsingoni Village
Situé dans l’ouest de Mayotte, le « Tsingoni village » a ouvert ses portes au début de l’année 2023. Il s’agit d’un meublé de tourisme. « Ici, à la différence des hôtels classiques, on propose des appartements complets qui offrent une grande autonomie aux résidents », explique Ariane Ali, directrice et gérante du site. On y trouve sept appartements de 30 à 70 mètres carrés. Les plus petits peuvent accueillir une à deux personnes et les plus grands jusqu’à quatre. Chaque logement comporte une kitchenette, un réseau Wi-Fi ainsi que des places de parking réservées. De plus, la proximité avec le village de Tsingoni est un point fort ! Les résidents peuvent se rendre dans le centre qui se situe à seulement 2 km du complexe afin de se restaurer ou faire des courses. La clientèle est essentiellement composée de professionnels et de fonctionnaires qui louent ces appartements pour une durée longue ; quelques semaines voire quelques mois. L’établissement est justement fier d’être un repère pour cette clientèle qui ne se retrouve pas forcément dans les offres touristiques des hôtels classiques.
Mais la principale spécificité de ce complexe de meublés de tourisme reste son service de restauration proposé aux clients des appartements. Cette offre permet aux locataires d’avoir accès à un véritable logement tout en profitant des commodités d’un hôtel. Sans oublier l’accès à une piscine qui offre une vue panoramique sur l’océan ! Si l’établissement a ouvert il y a seulement quelques mois, des projets d’agrandissement sont d’ores et déjà prévus dans le secteur de Tsingoni. De quoi attirer encore un peu plus une clientèle qui veut découvrir Mayotte de long et en large !
Hôtel Hamaha beach
Situé en bordure d’océan, l’Hôtel Hamaha est un joyau qui a ouvert ses portes fin 2021. Niché au cœur d’un environnement préservé, cet établissement se distingue par son intégration parfaite dans la nature environnante et ses trois grands chalets intégralement faits de bois. C’est au total 18 chambres qui ont été construites en préservant l’écosystème environnant et chaque détail témoigne de son respect envers la beauté de l’île. Son directeur, Tedd Le Bihan, explique que « c’est un hôtel dans la nature et avec la nature ». À savoir que pour chaque arbre utilisé dans la construction des chalets, un nouvel arbre a été replanté afin de préserver et d’impacter le moins possible la flore. En outre, les chalets sont entourés de majestueux baobabs et palmiers qui offrent une certaine intimité aux clients et permettent de conserver une grande fraîcheur dans les chambres et sur les terrasses. Les clients sont invités à se détendre au bord des six piscines qui composent les « chambres baobabs » du complexe.
En plus de son cadre idyllique, l’hôtel Hamaha propose une gamme de services pour répondre aux besoins et désirs de ses clients. Son restaurant offre une carte variée, mettant en valeur des plats préparés avec des produits frais et locaux. Et le point d’orgue est le brunch dominical, une expérience culinaire inoubliable ! Pour les amateurs d’aventure, l’hôtel Hamaha collabore avec le partenaire Montabor afin de proposer des locations de kayaks et paddles. Les clients peuvent ainsi explorer les eaux cristallines de l’océan Indien et découvrir les merveilles naturelles de Mayotte.
Hôtel Ibis Styles
Une vue à couper le souffle, un bâtiment respectueux de l’environnement, une architecture moderne… voilà ce que réserve le nouvel hôtel Ibis Styles qui a ouvert sur Petite-Terre. Cet établissement flambant neuf de quelques 3 000 mètres carrés marque un nouveau départ pour le développement touristique du 101ème département de France.
Après plus d’un an de travaux, l’hôtel Ibis Styles a finalement ouvert ses portes en septembre 2022. La proximité de l’établissement avec l’aéroport le rend très attractif et ceci sans même mentionner les trois étoiles qui lui ont été octroyées. Au total ce sont 82 chambres – dont quatre chambres triples, quatre chambres quadruples et deux suites. L’établissement, réparti sur trois niveaux, peut accueillir les touristes en provenance du monde entier et les faire profiter d’une vue sur le lagon. À ceci s’ajoutent une piscine et un restaurant, tous deux ouverts aux non-clients de l’hôtel.
Grâce aux matériaux spéciaux utilisés dans la construction, « les chambres sont totalement insonorisées, vous n’entendrez aucun des bruits extérieurs », garantit Azavar Akbaraly, le gérant de l’établissement. Il explique, par ailleurs, qu’il s’agit d’un « bâtiment biologique » qui s’inscrit dans une démarche respectueuse de l’environnement car « il n’a nécessité aucun abattage des arbres aux alentours ». La nature environnante, chère au patrimoine de l’île, cohabite donc avec ce nouvel élément et se retrouve même dans son antre grâce à « un jardin intérieur ». Fier de cette nouvelle construction, Azavar Akbaraly précise que l’hôtel Ibis Styles est « l’unique hôtel panoramique de ce type dans le département ». Et il est difficile de ne pas se laisser tenter par la description qu’en fait son directeur : « il y a une vue à couper le souffle sur le lagon, une piscine débordante à l’entrée du lunch, le tout dans un écrin de verdure qui surplombe la mer ».
180 cas de braconnage ont été remontés au cours du premier semestre 2023. (Photo d’archives)
Le conseil de gestion du Parc naturel marin de Mayotte s’est tenu, ce jeudi matin, à l’hôtel de ville de Bandrélé. Trente membres étaient réunis autour de la table pour échanger et délibérer notamment sur la nomination du nouveau directeur délégué, donner un avis sur le projet de la zone d’aménagement concertée des Badamiers ou encore alerter sur les cas de braconnage recensés par le Remmat.
Guillaume Amirault, directeur délégué et Abdou Dahalani, président du Parc naturel marin de Mayotte, lors du conseil de gestion de ce jeudi 24 août.
Chaque année, le conseil de gestion du Parc naturel marin de Mayotte se réunit à minima deux fois. Pour la première fois, cette réunion s’est délocalisée dans la ville de Bandrélé, « pour des raisons pratiques de circulation », précise Abdou Dahalani, le président du Parc naturel marin de Mayotte. Ce jeudi, les trente membres présents – sur les 46 – ont dû, en autres, s’entendre sur la nomination du nouveau directeur délégué. En effet, depuis le départ de Christophe Frontfreyde il y a cinq mois, Guillaume Amirault assurait la direction par intérim. A la suite de cette réunion, les membres du conseil ont donné leur feu vert pour le désigner nouveau directeur délégué.
Une très forte hausse du braconnage
« Je retiendrai juste un moment d’échanges qui a été assez long, c’est l’inquiétude que nous portons par rapport au braconnage », souffle le président à la sortie de la réunion. En effet, à Mayotte, les tortues marines sont braconnées pour leur chair. Afin de lutter contre cette pratique, le Parc assure l’animation du Remmat (Réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines), ce qui permet également de récolter des données relatives aux tortues braconnées sur l’île. « Il s’avère que cette année, il y a une recrudescence des cas qui sont remontés », constate le directeur. Au cours du premier semestre, plus de 180 cas ont été recensés, contre 150 cas au global sur l’année 2022. Pour Abdou Dahalani, cette situation « devient très inquiétante ».
Face à cette situation, Guillaume Amirault explique qu’une question a été posée au conseil de gestion : « est-ce que vous souhaitez que l’on fasse une demande supplémentaire de personnes qui permettent de lutter contre le braconnage ? ». Interrogation à laquelle les membres ont estimé qu’il était important d’avoir une lutte contre le braconnage actif, « mais que la solution ne se portait pas uniquement sur de la répression », rapporte le directeur. L’objectif sera donc d’aller à la rencontre des habitants, sur le terrain et de comprendre les raisons du braconnage.
Une ZAC qui soulève des interrogations
D’autre part, cette réunion a permis au conseil de rendre un avis consultatif sur la création d’une ZAC (zone d’aménagement concertée) aux Badamiers, en Petite-Terre. Cette autorisation environnementale « a soulevé pas mal de questions », relate le directeur. Dans ce dossier, le parc ne se prononce pas sur l’opportunité ou la définition du projet, mais sur la conformité avec la loi. Deux points importants ont été soulevés, principalement en rapport au littoral. Le premier point se rapporte à l’impact sur les tortues, il a donc été demandé « une petite garantie supplémentaire » avec une plantation de haie pour limiter la lumière et un suivi du récif corallien. Le second point portait sur la bonne gestion des eaux usées.
Un nouveau directeur délégué pour le Parc
A l’unanimité, le conseil a voté favorablement la nomination de Guillaume Amirault en qualité de directeur délégué. Dans son nouveau rôle, Guillaume Amirault – ancien chef de service ingénierie depuis mi-2021 au sein du Parc – souhaite modestement, dans un premier temps, remplacer les personnes qui ont quitté l’institution, afin de reconstituer une équipe au complet. De plus, « il faut qu’on continue absolument à travailler sur la pêche », réaffirme-t-il. Un développement de la filière et un travail commun avec tous les acteurs, tel est son objectif. Pour lui, « chacun à sa place, chacun à ses compétences, l’idée c’est de continuer à se partager les missions et de faire en sorte que la pêche à Mayotte puisse continuer ». Le nouveau directeur portera également un projet, celui de poursuivre la mobilisation citoyenne, en créant un conseil de gestion des jeunes.
Dès la rentrée 2024, Guillaume Amirault, va débuter également un travail de révision du plan de gestion – qui arrive à terme en 2028. « Il faut au moins trois ans pour le réviser », complète-t-il. Ce travail de concertation sur le territoire permettra de faire le bilan du Parc sur les quinze dernières années et de se projeter dans la quinzaine à venir.
Plus de deux siècles séparent l’époque du sultan Mawana Madi (et son fils Boina Combo II) à la nôtre, et pourtant les mêmes thématiques sociétales perdurent. Quelle place accorder à l’enfant « mahorais » étranger, parce que né d’une mère venue d’ailleurs ou né sur notre sol de parents étrangers. Un débat pour l’instant purement intellectuel, mais qui est incontestablement appelé à s’inviter sur la place public dans l’avenir. Au public du festival du théâtre de Mayotte de s’en emparer et de se l’approprier, dès ce vendredi.
Il est de retour sur les planches cette fin de semaine pour trois jours, à compter de ce vendredi. Alain Kamal Martial crée l’événement en cette fin de mois de mois d’août et de début de rentrée scolaire avec le festival de théâtre de Mayotte qui s’ouvre à nouveau aux pays riverains du Canal de Mozambique, une région qui occupe une place majeure dans sa réflexion d’artiste et ses écritures. Pour cette édition 2023, il a décidé de braquer les projecteurs sur cet art majeur en mettant l’accent sur ce qu’il constitue et plus particulièrement sa nécessité d’être au sein de la population mahoraise, en ce sens qu’il demeure un lieu de réflexion, un lieu d’observation de notre société dans son aspect contemporain et régulier. A deux jours du coup de lancement prévu ce vendredi soir, l’auteur explique que « ce festival n’est pas anodin puisqu’il va observer, exposer et apporter le débat sur la société mahoraise d’aujourd’hui ».
Pour se faire, Alain Kamal Martial propose trois spectacles à travers ce rendez-vous culturel ; le patrimoine culturel immatériel sera en ouverture de l’événement avec la pièce de l’écrivain Abdou N’tro intitulée « la fille du lac ». Les deux autres pièces programmées sont « Genesis », œuvre en kisoihili provenant de la Tanzanie et « Dzaoudzi » qui s’inspire bien évidemment de l’histoire du plus célèbre des rois de Mayotte, le sultan Mawana Madi. Une œuvre qui va contextualiser le rapport à l’étrange et à l’étranger. Deux notions qu’Alain Kamal Martial décline comme suite « l’étrange c’est ce qu’on n’a pas l’habitude de voir, ce qui nous semble bizarre ou qu’on ne veut pas voir. L’étranger c’est celui qui apporte cette étrangeté et qui n’est pas intégré à la société ». Les traditions orales et les écrits du cadi Ben Omar nous apprennent que Mawana Madi était à l’origne un « Mgwana » (noble) africain natif de l’ile d’Ibo, réduit en esclavage et puis affranchis. Érudit, il aurait été introduit dans la cour du sultan Boina Combo 1 er et aurait connu une ascension exceptionnelle jusqu’à devenir ministre.
« Personne n’a tort, personne n’a raison »
De ministre, il deviendra sultan sur le rocher de Dzaoudzi. Mais pour assoir son pouvoir, il va se marier à Majunga (dans le royaume de Boeny) à une nièce d’Andrianatsoly (alors roi). De cette union, naquit un garçon qui de deviendra plus tard le sultan Boina Combo II. Une question se pose alors à la cour de Dzaoudzi sur le devenir de cet enfant né d’une mère étrangère. Peut-il hériter du trône à Mayotte ? Grâce au pouvoir du théâtre, Alain Kamal Martial (et d’autres intellectuels avec lui) pose la question du devenir des enfants nés à Mayotte de parents étrangers. « La pièce questionne et va apporter des voies, car c’est cela la magie du théâtre. Personne n’a tort, personne n’a raison, mais toutes les possibilités sont exposées. Le personnage d’un théâtre, c’est quelque part une opinion et les Mahorais vont pouvoir voir cette question que nous voulons tous fuir, cette situation complexe pour nos contemporains qui fait que nous avons beaucoup d’enfants dans les rues sur lesquels on accole un qualificatif de violent et autour desquels il n’y a pas de projets d’avenir mais uniquement une forme juste de rejet, de contestation et de culpabilisation », développe l’ancien directeur de la régie culturelle du département de Mayotte. Autrement dit, cette pièce est une interrogation sur la vie actuelle avec un regard venu du passé, comment partant de la situation de Boina Combo II, réussir à généraliser auprès de nos contemporains, sans faux fuyant, toute cette jeunesse violente ?
L’opinion personnelle de l’auteur Alain Kamal Martial sur cette situation très ancienne rapportée à l’actualité récente de Mayotte, « il faut regarder cette question sous deux aspects, il y a d’abord la pièce, il y a les personnages, il y a le sultan Mawana Madi qui est un grand homme, un visionnaire et qui défend corps et âmes son fils, Boina Combo II. Et, il y a la loi que porte sa propre sœur Djoumbé Zéna (mère du cadi Ben Omar), défenseuse de la matrilinéarité et du matriarcat laquelle défend le fait « qu’un enfant qui n’est pas né d’un ventre mahorais ne peut occuper le trône de Mayotte ». Pour Alain Kamal Martial, sur ces deux points de vue, l’auteur n’a pas à prendre position, il revient au public de le faire.
Esquisse du projet, qui doit renforcer la vocation touristique de Hagnoundrou, dans la baie de Bouéni.
Dans le cadre de la réalisation du projet d’aménagement d’une zone écotouristique à Hagnoundrou, dans la baie de Bouéni, une réunion publique est organisée ce samedi 26 août. Prévue à la base nautique, elle permettra de recueillir les attentes des usagers pour ce projet, qui doit concilier développement touristique et valorisation des qualités environnementales et paysagères du site. Sophie Baudoux, chargée d’opérations à l’Epfam (Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte) revient sur ce rendez-vous.
Le site de Hagnoundrou accueillera, à terme, des installations touristiques, économiques et des activités sportives.
Flash Infos : Quel est le projet de la zone écotouristique de Hagnoundrou ?
Sophie Baudoux : C’est un projet qui est conduit dans le cadre d’un partenariat entre l’Epfam (Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte), la communauté de communes du sud de Mayotte et la ville de Bouéni. Il consiste en l’aménagement du site de Hagnoundrou, qui accueille déjà des activités de loisirs et qui est un lieu déjà connu par les habitants. Il s’agit de s’appuyer sur les installations qui existent déjà, notamment l’ancien gîte, la base nautique et la zone où se font les voulés. Le but est de s’appuyer sur les qualités paysagères pour proposer une offre de loisirs plus large et offrir un hébergement diversifié, dans le but de s’adresser aux habitants du secteur, de l’île, mais aussi aux personnes extérieures. C’est un aménagement global qui comprendrait le développement de la zone d’activités économiques, les activités sportives et de loisirs, ainsi que la construction d’équipements publics et d’hébergements touristiques.
F.I. : Pourquoi organiser une réunion publique ce samedi ?
S.B. : L’objectif est de présenter le projet et d’expliquer les propositions qui vont être réalisées, le choix des activités et des équipements, mais aussi le choix de la localisation de chacun d’entre eux. Le but est aussi de recueillir les avis des personnes concernées, que ce soient des riverains, des porteurs de projets ou des usagers du site. Cette réunion publique sera axée autour de la présentation par le bureau d’études et doit permettre d’affiner, mais aussi d’améliorer le projet pour qu’il corresponde le mieux aux attentes réelles du public.
F.I. : Quel est le programme qui suivra cette réunion publique ?
S.B. : Cette réunion publique est la première étape de la concertation qui doit se prolonger, elle va permettre au public de s’imprégner du projet. L’étape suivante est la mise à disposition d’une adresse mail (hagnoundrou@epfam.fr) qui permettra de recueillir les remarques des usagers et habitants. Jusqu’en 2024, nous sommes sur les études de conceptions et le montage de l’ensemble des dossier réglementaires. Ensuite, en 2024 et 2025, il s’agira d’étudier les dossiers en vue d’entrer dans la phase de travaux en fin d’année 2025. Ces travaux seront réalisés en plusieurs tranches.
Samedi 26 août, à 10h, sur la base nautique d’Hagnoundrou, réunion publique au sujet du site écotouristique.
Les reporters étaient sous le coup d’une plainte pour diffamation et injure après avoir dénoncé des faits d’attouchements sexuels dont seraient victimes des femmes journalistes de la télévision nationale des Comores. Les avocats de la défense envisagent de faire appel.
Le verdict est tombé, ce jeudi, après un report d’un mois. Ce 24 août, le tribunal correctionnel a enfin rendu son délibéré sur l’affaire qui opposait un cadre de l’office de radio et télévision des Comores (ORTC) à des journalistes, dont le correspondant à Moroni de RFI, Abdallah Mzembaba. La justice a condamné cet ancien rédacteur en chef d’Al-Watwan avec trois confrères à neuf mois de prison avec sursis. Une amende de 150.000 francs comoriens (300 euros) a été aussi prononcée contre tous les prévenus, dont Adjouza Abouheir, vice-présidente du syndicat national des journalistes comoriens (SNJC), Toufé Maecha, secrétaire de rédaction de la Gazette des Comores et Oubeidillah Mchangama de Fcbk Fm. Ils étaient tous poursuivis pour « diffamation et injure » par Hablani Assoumani, directeur opérationnel de la télévision nationale. Présents au tribunal ce jeudi, les avocats de la défense ont vivement critiqué la décision. « Nous avons démontré durant le procès que les éléments constitutifs de ladiffamation n’étaient pas réunis. Légalement, il était extrêmement difficile de soutenir que les prévenus avaient consommé ce délit. Donc la condamnation est surprenante. Mais nos clients ont le droit de contester en interjetant l’appel », a fait savoir maître Fahmi Said Ibrahim, selon qui les condamnés disposent de dix jours pour faire appel. Rappelons que cette démarche une fois engagée, rend non seulement suspensif le délibéré, mais elle implique également un réexamen du dossier, comme si l’affaire n’a jamais été jugée. L’avocat promet d’aller jusqu’à la cour suprême s’il le faut, car il est convaincu que le droit n’a pas été bien interprété.
Peines prévues nulle part
Une déception que son confrère qui défendait Abdallah Mzembaba ressent. « La peine prononcée n’est prévue nulle part. Je me demande quels articles du code pénal ont été appliqués. D’autant que l’infraction n’est pas constituée. Je rappelle qu’un jour on partira, que nous soyons juges, avocats ou autre. Parce que J’ai l’impression que certains n’en n’ont pas conscience », regrette maître Saïd Mohamed Saïd Hassane qui continue de marteler que le verdict prononcé est « infondé ». Quelques minutes après l’annonce du délibéré, Reporters sans frontières (RSF) a, dans un tweet, déploré le fait qu’aucune enquête n’ait été menée à ce jour et a demandé la relaxe des journalistes.
A l’origine de cette procédure judiciaire, un discours prononcé le 17 janvier dernier, lorsque la presse était invitée à Beit-Salam, la présidence comorienne, pour la traditionnelle cérémonie des vœux du nouvel an. Comme il est de coutume, le discours devait être prononcé par le syndicat des journalistes, représenté ce jour-là par sa vice-présidente. Dans son allocution, Adjouza Abouheir, a formulé plusieurs revendications, devant le président Azali Assoumani, comme la fin des attouchements sexuels dont sont victimes des consœurs de l’ORTC. « Une information faisant état d’attouchements évidemment non consentis, par au moins un homme, un supérieur, sur des jeunes femmes, évidemment de position hiérarchique inférieure nous a été remontée. Nous savons aussi que ce même homme promet des promotions à ces jeunes femmes si elles se laissaient faire », alertait la numéro deux du SNJC. Un mois plus tard, les ennuis judiciaires commencent. Deux plaintes sont annoncées, l’une de la direction générale de la télévision nationale, l’autre émanait d’Hablani Assoumani, le seul responsable de l’ORTC qui s’est manifesté jusqu’ici depuis l’éclatement de l’affaire. Pendant l’audience tenue le 22 juin, ce dernier a pourtant reconnu devant le jury, qu’il ne s’est jamais senti visé ni dans le discours du syndicat, encore moins le reportage rédigé par Abdallah Mzembaba, pour RFI. Cette disculpation n’a malheureusement pas fait infléchir le ministère public qui a requis une peine d’un an de prison dont trois ferme et une interdiction d’exercer. Le réquisitoire n’a certes pas été suivi à la lettre, mais les neufs mois de sursis prononcés, constituent un coup de massue pour la bataille de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, tranche Faïza Soulé Youssouf, présidente du SNJC. « Le tribunal de première instance par son verdict injuste, qui ne repose sur aucune base, a clairement choisi son camp. En outre, un sursis de neuf mois pour des journalistes, alors que nous entrons en campagne pré- électorale est un très mauvais signal », s’alarme la correspondante de Mayotte La 1ère à Moroni, pas prête à se taire, « en dépit de cette épée de Damoclès placée au-dessus de nos têtes, pour nous réduire au silence ».
De gauche à droite : Gilles Cantal (préfet de l’eau), Ibrahim Aboubacar (directeur du syndicat des Eaux des Mayotte), Thierry Suquet (préfet de Mayotte), Olivier Brahic (directeur de l’ARS Mayotte), Christophe Trollé (directeur adjoint de la Dealm) et Françoise Fournial (directrice de la Société mahoraise des eaux).
Une conférence de presse sur la crise de l’eau à Mayotte a été donnée, ce jeudi 24 août, à la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou. L’occasion pour le préfet Thierry Suquet d’annoncer de nouvelles mesures drastiques mises en place dès le lundi 4 septembre, ainsi que de faire le point sur les travaux d’urgence et le prix de l’eau à Mayotte. Résumé des principales informations à retenir.
La situation était déjà difficile pour les Mahorais depuis l’instauration des coupures d’eau, elle va à présent se durcir encore un peu plus. Thierry Suquet (préfet de Mayotte) a réuni ce jeudi matin autour de lui Ibrahim Aboubacar (directeur du syndicat des eaux de Mayotte, ex-Smeam)), Gilles Cantal (préfet en charge de l’eau), Olivier Brahic (directeur de l’Agence régionale de Santé Mayotte), Françoise Fournial (directrice de la Société mahoraise des eaux, SMAE) et Christophe Trollé (directeur adjoint de la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement, Dealm). Plusieurs points ont été abordés et de nouvelles mesures entrent en jeu.
Des coupures d’eau de 48h pour la quasi-totalité des habitants
A partir du 4 septembre prochain, l’ensemble de l’île va subir des coupures d’eau de 48 heures consécutives. S’ensuivront 24 heures d’eau disponibles avant qu’elle ne soit à nouveau coupée pour 48 heures et ainsi de suite. Cette mesure ne s’applique pas pour le centre de Mamoudzou, un secteur à fortes activités administratives, Petite-Terre, les zones industrielles de Longoni et Kawéni. Cette partie de l’île subira encore les coupures nocturnes de 16 heures à 8 heures du matin, du lundi au vendredi. En revanche, l’eau sera également coupée dans cette zone le week-end, pendant 36 heures consécutives.
? Des coupures d’#eau de 48 heures sur une bonne partie de #Mayotte seront en vigueur dès le lundi 4 septembre. Le centre administratif de #Mamoudzou, les ZI de Kaweni et Longoni, et Petite-Terre auront des coupures nocturnes la semaine et une autre de 36 heures le week-end pic.twitter.com/VpRHck6VgC
Malgré les efforts, le niveau des réserves toujours inquiétant
D’après le préfet de Mayotte, « le niveau des retenues collinaires n’a jamais été aussi bas à cette période de l’année et l’étiage des cours d’eau intervient avec plusieurs mois d’avance ». Thierry Suquet a expliqué que la consommation d’eau sur Mayotte a diminué de 25% depuis la mise en place des coupures d’eau. Des efforts salués mais qui restent insuffisants pour préserver les réserves sur l’île. La retenue collinaire de Dzoumogné est actuellement à 14% de sa capacité totale, quant à celle de Combani, sa retenue est remplie à 24%.
Des travaux en cours mais insuffisants
D’après le directeur du syndicat des Eaux de Mayotte (ex-Smeam), Ibrahim Aboubacar, « plusieurs travaux sont en cours sur l’île afin de remédier en urgence et sur le long terme à la crise de l’eau ». Parmi ces travaux, l’osmoseur de M’tsangabeach, à Sada, est en cours d’agrandissement et devrait permettre de fournir quotidiennement 1.000 m3 d’eau potable. D’autres investissements sont prévus sur l’ensemble de l’île afin d’augmenter la production d’eau potable qui est habituellement de 40.000 m3 par jour, telle que l’augmentation de production de l’usine de dessalement de Petite-Terre. Quant au projet de rampes d’eau, plus d’informations doivent être apportées à ce sujet dans les jours à venir.
Une qualité de l’eau qui préoccupe
Alors qu’un laboratoire indépendant de Mayotte a alerté sur la présence de bactéries dans l’eau courante la semaine dernière, le directeur de l’Agence régionale de Santé a souhaité nuancer ces affirmations. Olivier Brahic a précisé que « l’eau du robinet est potable si elle est bouillie dans les six heures après une coupure. Au-delà, elle est propre à la consommation ». Mais il a rappelé que le stockage de l’eau dans des cuves individuelles est un problème pour la prolifération des bactéries et qu’il est donc nécessaire d’appliquer les recommandations afin d’éviter tout risque.
« La saison des pluies de 2022-2023 a été la plus sèche jamais ressentie à Mayotte », Thierry Suquet.
Objectif 115.000 gourdes pour les établissements scolaires
Les élèves de Mayotte ont repris le chemin de l’école depuis lundi 21 août. Afin que les 115.000 élèves puissent avoir accès à de l’eau une fois à l’école, le préfet a affirmé qu’une gourde par enfant serait distribuée. Actuellement, seulement 30.000 gourdes ont pu être fournies en priorité dans les écoles subissant des coupures d’eau de 24 heures, trois fois par semaine. Il est demandé aux élèves de les remplir dès qu’ils peuvent. Par ailleurs, des cuves doivent être installées dans l’ensemble des établissements de l’île. Rien que sur Mamoudzou, 17 cuves sont prévues, cinq ont déjà été installées.
Prix de l’eau, des factures à la baisse ?
Nombreux sont les habitants qui remettent en question le prix de leur facture d’eau en période de coupures. Ibrahim Aboubacar a affirmé qu’un débat sur une réduction du montant des factures va être ouvert. « Les factures d’eau comprennent un prix variable et un prix fixe, on va donc voir comment faire pour trouver un équilibre », a déclaré Ibrahim Aboubacar.
Concernant les bouteilles d’eau minérale, le préfet s’est voulu rassurant en précisant que l’importation et le stockage de l’eau ont doublé par rapport à l’année dernière et qu’aucune pénurie d’eau minérale n’est à prévoir. Par contre, alors qu’un nouvel effort est demandé aux Mahorais, l’Etat n’en fera pas de son côté puisque le gel du prix très onéreux (entre cinq et six euros le pack de six bouteilles) décrété le 18 juillet sera maintenu. « Aujourd’hui, les prix sont gelés. C’est déjà un point important », botte en touche Thierry Suquet.
Ce sont 800 mètres de documents retraçant l’histoire de Mayotte depuis 1846 qui sont à présent accessibles sur Facebook. Les Archives départementales de Mayotte ont sauté le pas et sont fières de partager anecdotes et photos afin de permettre à tous d’en apprendre davantage sur l’île. Les archives viennent au public qui peut à présent les analyser sous toutes leurs coutures – en partie grâce aux visites guidées virtuelles. Cette nouvelle page Facebook des Archives permet également aux intéressés de suivre l’actualité de la collection et d’être informés des nouvelles arrivées. Les passionnés d’Histoire et d’histoires n’ont plus qu’une seule chose à faire ; se laisser voguer au fil des publications Facebook des Archives départementales de Mayotte.
Le week-end approche à grands pas ! Un moment idéal pour faire le plein de produits locaux et de créations artisanales au marché paysan de M’tsamboro. Il se tiendra ce samedi 26 aoûtau plateau polyvalent. Producteurs et artisans y proposeront des produits régionaux et de qualité !
Ce marché mensuel est organisé par la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) et ouvrira au public de 9h à 16h – le temps de faire le tour de l’ensemble des stands. La collectivité est fière d’organiser cet événement convivial et festif qui a pour objectif de « soutenir l’économie locale du territoire du Grand Nord de Mayotte ». Toutes les informations sont disponibles sur la page Facebook de la CAGNM.
Les services EVARS (espace de vie affective, relationnelle et sexuelle) et PSP (parcours de sortie de prostitution) de MleziMaore et l’association Mayotte Nouveau Départ organise la présentation de leur livre « Mama Mlezi ». Cet événement aura lieu le jeudi 31 août de 8h à 12h, à la bibliothèque de Cavani (Mamoudzou). En présence de Taslima Soulaimana, Directrice régionale aux Droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes à Mayotte et du photographe Jean-Louis SAIZ (en vidéo), cette matinée sera l’occasion de rencontrer les personnes qui ont contribué au livre Mama Mlezi et de débattre ensemble autour des sujets de l’égalité femme-homme et le droit de disposer de son image et la place de la femme dans la société mahoraise entre émancipation, libertés et pression sociale. Les places sont limitées, donc l’inscription est obligatoire.
La direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) de Mayotte lance un appel à projets dans le cadre de l’aide à l’encadrement administratif dans les structures collectives agricoles de Mayotte. Les bénéficiaires potentiels sont les structures collectives (groupements, organisations de producteurs, coopératives, SICA, associations de producteurs…) des filières de diversification animale et végétale actifs dans le secteur de la production agricole primaire, de la transformation et/ou de la commercialisation des produits agricoles à Mayotte.
Seront financées des actions concernant à la prise en charge des postes d’encadrement (direction, animation, coordination, audit/évaluation) et des fonctions support (secrétariat, comptabilité, gestionnaire, logistique). Les actions et les dépenses éligibles couvrent la période du 1er janvier 2023 au 31 décembre 2023. La subvention est versée sous la forme de remboursement des coûts éligibles réellement engagés et payés, avec un taux d’aide publique plafonné à 66 % des dépenses éligibles. Elle n’est pas cumulable avec d’autres dispositifs pour les postes aidés par le présent dispositif. Les candidats doivent déposer leur projet à la Daaf au plus tard le vendredi 22 septembre 2023, délai de rigueur. L’appel à projets et toutes les informations nécessaires pour candidater sont disponibles sur le site internet de la Daaf : daaf.mayotte.agriculture.rie.gouv.fr/aide-a-l-encadrement-administratif-dans-lesstructures-collectives-agricoles-de-r144.html
À l’approche de la rentrée universitaire, l’Association des Étudiants et Jeunes de Mayotte (AEJM) renouvelle ses efforts pour simplifier l’intégration des étudiants et stagiaires au sein du paysage éducatif. Par l’intermédiaire de son dispositif « Accueil, Écoute, Accompagnement et Orientation », l’AEJM se mobilise pour apporter un soutien dédié aux étudiants et stagiaires en formation professionnelle. Ces jeunes se retrouver régulièrement confrontés à des défis lors de leurs inscriptions à des formations supérieures ou professionnelles, ainsi que lorsqu’ils sollicitent des aides financières. Chaque rentrée universitaire, de nombreux jeunes se heurtent à des obstacles dans leurs démarches d’inscription à des formations ou de demande d’aides financières.
L’AEJM intervient activement en proposant un accompagnement personnalisé et des orientations claires pour les aider à surmonter ces difficultés. Notre objectif est de fournir des conseils adaptés à chaque individu, afin de l’aider à trouver des solutions concrètes à ces besoins spécifiques. Les jeunes désireux de bénéficier de notre soutien peuvent opter pour des entretiens en présentiel dans nos locaux à Dembéni, ou choisir la flexibilité des entretiens téléphoniques. Il est cependant important de noter que notre dispositif « Accueil, Écoute, Accompagnement et Orientation » ne traite pas des questions liées aux demandes de titre de séjour ou de naturalisation.
Pour obtenir de plus amples informations, nous invitons les intéressés à nous contacter aux numéros suivants : 0269 66 68 16 ou 0639 68 69 39. L’AEJM reste déterminée à soutenir activement les jeunes dans leur parcours éducatif et professionnel. Le dispositif « Accueil, Écoute, Accompagnement et Orientation » est financé par le Département de Mayotte et la Drajes, dans le cadre de la programmation de la Maison des étudiants de Mayotte.
Jacques Mikulovic, recteur de l’académie de Mayotte, et Thierry Suquet, préfet de Mayotte, s’adressent aux élèves de troisième du collège de Tsingoni.
Crise de l’eau, sécurité, manque d’enseignants, menaces de blocage des écoles par les collectifs mahorais, la rentrée scolaire n’est pas de tout repos pour le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, et le préfet de Mayotte, Thierry Suquet. Les deux étaient dans les établissements scolaires, ce mercredi, pour rassurer personnel et élèves.
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A la sortie du collège de Tsingoni, Jérémie Saiseau interpelle le recteur. Le membre de la CGT Éduc’ Mayotte l’alerte sur les changements d’affectations incessants, ces jours-ci. Le recteur admet une situation compliquée avec beaucoup de désistements, la semaine passée.
Le général Lucien Barth, nouveau commandant de la gendarmerie de Mayotte, fait le point sur le dispositif pour la rentrée avec le préfet, devant le lycée Kahani, ce mercredi, en fin de matinée.
Jadis connu pour des affrontements violents, le lycée Gustave-Eiffel a retrouvé de la sérénité, l’an dernier. D’importants moyens ont été déployés dans ce lieu qui accueille 2.300 élèves venant de toute l’île.
Des cuves dans les écoles sans eau
C’est la grande inconnue de cette rentrée. Les niveaux d’eau des retenues collinaires de Dzoumogné et Combani étant très bas, comment les écoles vont pouvoir fonctionner jusqu’à la saison des pluies ? Au rectorat de Mayotte, on a décidé d’anticiper en installant des cuves dans les établissements scolaires qui ne sont pas sur le chemin de l’eau. Pareil pour les municipalités qui ont la charge des écoles maternelles et primaires. Aux écoles qui connaissent des coupures, « 30.000 gourdes » ont été fournies par le rectorat de Mayotte. Les élèves sont invités à les remplir chez eux ou à l’école, si l’un ou l’autre sont alimentés bien sûr. « Tous les établissements du secondaire sont sur le chemin de l’eau. Il n’y aura pas, dans la mesure du possible, de coupures », indique le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, en marge d’un déplacement avec le préfet de Mayotte au collège de Tsingoni. Ce mercredi matin, après la visite d’une école primaire de Tsingoni, celle du collège aux 1.450 élèves n’est pas anodine, puisque celui-ci expérimente une nouvelle pédagogie comprenant un enseignement renforcé du français et des mathématiques.
68 désistements de professeurs
Malgré 140 postes d’enseignants créés pour cette nouvelle rentrée, le rectorat de Mayotte était plutôt satisfait puisqu’il lui manquait que 25 postes vacants. « On a su qu’on a 68 désistements, vendredi dernier », fulmine le recteur. Interpellé par CGT Éduc’Mayotte, celui qui supervise pour la première fois la rentrée mahoraise admet des difficultés. « On ne peut pas se contenter de ça. » La veille, face aux autres syndicats, il espérait une union sacrée autour de cette rentrée qui ne manque pas de difficultés.
Un cinquième escadron en renfort
L’aspect sécuritaire n’est pas non plus oublié avec le retour des enfants dans les établissements. Un cinquième escadron de gendarmes mobiles (72 hommes) est arrivé sur l’île, ce week-end. Il restera à Mayotte « jusqu’aux vacances d’octobre », prévient le préfet. A sa gauche, le nouveau commandant de la gendarmerie de Mayotte supervise un important dispositif qu’il veut « mobile » pour cette retour en classe afin d’éviter un quelconque conflit. « On a une grosse présence sur le terrain », fait remarquer le général Lucien Barth. Au lycée de Kahani, l’ambiance paraissait paisible sur le hub, ce mercredi, avec il est vrai une jauge de 2.300 élèves qui n’est pas encore remplie pour cette première matinée. Eux aussi inquiets, souvent la cible de caillassages, les chauffeurs de bus ont rencontré le préfet, mardi, rapporte le préfet. « Les risques à Mayotte sont réels. On met des moyens sur les points durs, des moyens dynamiques pour lever les barrages et être en capacité d’intervenir. On veut maintenir avec les chauffeurs une relation en permanence pour adapter l’action des forces de l’ordre », précise Thierry Suquet. Il cite le lycée de Dzoumogné qui a pu rouvrir en mars après une semaine de fermeture. « L’exemple un peu moins pertinent, c’est le lycée du Nord qui a été fermé un moment. »
« L’île a besoin de continuer à vivre »
C’était l’un des points abordés par les collectifs mahorais, mardi, avec le préfet de Mayotte. Ils souhaitent, outre la fin du visa territorialisé, que l’effectif des classes soit limité à « 25 élèves » et que les inscriptions soient soumises à un plus grand contrôle. Au rectorat de Mayotte, comme les maires la veille, on rappelle qu’il s’agit d’une obligation légale. « Aujourd’hui, ils bloquent la préfecture de Mayotte. On essaye de dégager dans leurs revendications ce qui peut avancer, ce qui relève du national ou du local. Il y a certaines choses qui peuvent avoir leur place dans une loi Mayotte ou une loi immigration », répond le préfet de Mayotte.
« L’île a besoin de continuer à vivre. On a monté ensemble beaucoup de choses. Ce qu’on doit continuer à faire, c’est porter la voix des Mahorais tout en permettant à l’île de vivre tous les jours », appelle-t-il de ses vœux.
Un Wuambushu davantage judiciarisé
Outre un cinquième escadron de gendarmes mobiles, « il y a un renforcement des capacités de police judiciaire tant à la gendarmerie que dans le police », annonce le préfet de Mayotte, qui a profité de son passage au lycée de Kahani pour faire le point sur l’après-Wuambushu. Sans préciser combien, ces renforts travailleront sur le démantèlement des filières d’immigration clandestine et de travail informel. « Ce n’est pas une question de volume, c’est une question de compétences spécifiques. Pour lutter contre l’économie souterraine, il faut des spécificités », précise le général Lucien Barth, qui évoque « une task force de quinze personnes ». Côté opérations de décasage, Thierry Suquet promet que d’autres sont d’ores et déjà prévues.
La délégation mahoraise a décollé en direction de Madagascar pour les Jeux des Îles de l’océan Indien. Du 25 août au 3 septembre,dix jours de compétition attendent ces sportifs, tous plus motivés les uns que les autres. La cérémonie d’ouverture donnera le feu vert, ce vendredi.Ils attendaient ce moment avec impatience. Les sportifs mahorais ont profité de leurs derniers instants sur l’île, à l’aéroport, mercredi matin, pour immortaliser leur départ tout en arborant leur maillot officiel. C’est avec fierté que les quelque 300 athlètes de l’île vont affronter les six autres nations de l’océan Indien. La veille du début officiel, ce jeudi 24, à 16 heures, la sélection mahoraise de football ouvre le bal en affrontant les Comores. Quant à la cérémonie d’ouverture, elle aura lieu ce vendredi à 18h10.
Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte, et Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, ont fait le tour des classes afin d’aller à la rencontre des élèves.
Près de 115.000 élèves mahorais ont repris le chemin de l’école depuis le lundi 21 août, l’occasion pour le recteur de Mayotte et le maire de Mamoudzou de faire un état des lieux. Jacques Mikulovic et Ambdilwahedou Soumaïla ont été chaleureusement accueillis à l’école élémentaire de M’gombani ce mercredi. Professeurs et élèves étaient ravis de leur faire part des projets qui seront menés cette année.
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Ils ont été reçus, ce mercredi, par la direction de l’école élémentaire de M’gombani.
15.000 élèves ont fait leur rentrée cette semaine sur l’ensemble de l’île.
Les élèves sont retournés sur les bancs de l’école avec plaisir, fins prêts pour suivre cette nouvelle année scolaire.
La question de l’eau dans les établissements scolaires était sur toutes les lèvres lors de la visite.
Pour remédier au problème de l’eau, des cuves de stockage ont été installées dans six écoles de Mamoudzou. Au total, la commune a prévu d’installer des cuves dans les 17 écoles ne se trouvant pas sur un réseau prioritaire.
De la petite-section au CM2, les élèves ont tous pu échanger un temps avec le maire et le recteur.
Les élèves de CE1 ont déjà commencé le programme à boucler avant la fin de l’année scolaire, le 5 juillet 2024.
Une invitation envoyée à Gabriel Attal
Alors que Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, est attendu une nouvelle fois sur le territoire mahorais pour le premier week-end de septembre, les élus mahorais aimeraient bien rencontrer son homologue de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. En effet, Ambdilwahedou Soumaïla a transmis à Gabriel Attal une lettre datée du 8 août. Dans celle-ci, l’élu mahorais rappelle tout l’enjeu de la jeunesse sur l’île. « A Mayotte, votre ministère et les politiques publiques que vous portez sont encore plus essentielles et structurelles qu’ailleurs. Ici, plus de la moitié de la population « officielle » a moins de 18 ans, et cette jeunesse, souvent désœuvrée, porte à la fois un formidable courant d’espoir, mais est aussi à l’origine de bien des maux », écrit-il. Si l’invitation à cette rentrée semble un peu obsolète désormais, une autre est lancée pour inaugurer le nouveau groupe scolaire de la commune « qui sera livré ce mois-ci pour accueillir six cent vingt élèves à cette rentrée ».
600 néo-entrants participent aux deux journées d’accueil, avec au programme présentation des formations et activités.
Ce mercredi 23 août, la rentrée a également sonné au centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) à Dembéni. Une dernière rentrée avant le passage de l’établissement le 1e janvier 2024 au titre d’Université de Mayotte. Cette année, ce sont plus de 2.000 étudiants qui seront accueillis en classe. Entretien avec le directeur de l’établissement, Abal-Kassim Cheik Ahamed.
Le directeur Abal-Kassim Cheik Ahamed a accueilli les nouveaux étudiants, ce mercredi matin, lors d’un discours.
Flash Infos : La rentrée universitaire s’est tenue ce mercredi 23 août. A cette occasion, une journée d’accueil des nouveaux étudiants a eu lieu. Quel est son objectif ?
Abal-Kassim Cheik Ahamed: C’est la troisième édition des journées d’accueil des nouveaux étudiants. C’est une édition remplie d’émotions, puisque c’est la dernière rentrée universitaire du centre universitaire de formation et de recherche, créé en 2011.Demain, nous deviendrons université. Cette journéeest l’occasion pour les étudiantes et étudiants de rencontrer les enseignants et d’avoir les premières informations administratives. On aurait pu commencer avec les cours, mais l‘université, ce n’est pas que les cours en amphithéâtre. Dans ce cadre, on a souhaité accompagner l’universitarisation progressive et rassurerles élèves de ce passage à à la vie étudiante.
F.I. : Pour cette rentrée universitaire, quels sont les effectifs des étudiants ?
A-K.C.A : L’année dernière, nous avons accueilli 1.924 étudiants. Cette année, nous allons dépasser la barre symbolique des 2.000 étudiants. Parmi eux, nous accueillons 600 étudiants néo–entrants. Nos places Parcoursup ont été augmentées de 50%. Nous allons continuer à faire cet effort afin de pouvoir proposer aux élèves mahorais de poursuivre leurs études sur place.Nous devons continuer à développer cette université et renforcer et étoffer l’offre de formation. Il s’agit également de renforcer la recherche, pour que nous puissions avoir une université forte et ambitieuse dans sa région, pour porter les grands sujets du territoire.
F.I. : Le foncier pose problème sur le site de Dembéni. Quels sont les projets qui pourraient être mis en place pour accueillir plus d’étudiants ?
A-K.C.A : C’est notre priorité le foncier.Nous avons eu un conseil d’administration au mois de mai et deux propositions ont été faites, à Dembéni et à Ouangani. Aujourd’hui, on a la chance d’avoir, à l’est et à l’ouest, deux villes universitaires qui vont pouvoir porterles grands enjeux de cette université et donc du territoire. Ils pourront proposer une ouverture sur toute l’île. L’idée, c’est que l’université de Mayottereste à Mayotte, que ça soit au fin fond du sudou au fin fond du nord, il faut donner de la cohérence globale dans les projets du territoire.
F.I. : Le CUFR devient l’université de Mayotte le 1e janvier 2024. Qu’est-ce que ce changement de statut va changer ?
A-K.C.A : L‘université de demain, très concrètement, c’est délivrer nos propres diplômes, avoir la possibilité de créer des laboratoires, des centres de recherche, des composantes universitaires, avec une organisation qui soit renforcée. Au-delà des organisations, ce sont les femmes et les hommes, avec leurs ambitions et pouvoir répondreaux besoins du territoire qui sont nombreux. Le 1e janvier 2024, l’université de Mayotte naîtra, avec des nouveaux étudiants, qui sont aujourd’hui étudiants du CUFR. Pour moi, c‘est un challenge qui doit être porté par tout le territoire.
F.I. : Quels sont les projets prévus pour cette année 2023 – 2024 ?
A-K.C.A : La vie étudiante doit être développée. L’objectif, c’est que nos bacheliers, nos élèves croient à l’université de Mayotte et fasse le choix de cette université librement.Pour que ces étudiants puissent faire le choix de cette université, il faut que les conditions le permettent et il faut écouter également les difficultés rencontrées par ces étudiants sur le territoire. A notre niveau, c’est de permettre aux étudiants à l’ère du numérique d’avoir la connexion Wifi au niveau du campus. Avant d’aller en cours, il faut être en bonne santé, il faut manger et ces questions sont importantes, encore plus à Mayotte. Il faut que l’accès à ces besoins soit équitable. Alors, avec l’appui du Crous de La Réunion et de Mayotte, le système Izly (paiement sans contact pour fluidifier notamment le paiement de repas) est mis en place au CUFR. Moi, j’appelle également le Crous de ne pas mettre à demain la question du logement, il faut y réfléchir dès maintenant en conjuguant ce projet avec le projet de l’université.
F.I. : Des mesures complémentaires liées aux repas vont être mises en place cette année, quelles sont-elles ?
A-K.C.A : Nous avons travaillé, dans l’objectif de permettre un meilleur accès à la restauration, avec les services de la préfecture et la Deetset nous allons pouvoir subventionner tous les repas des étudiants boursiers et non boursiers à hauteur d’un euro par repas. C’est-à-dire que, pour les élèves qui paient un euro, ils paieront zéro euro sur dix repas. Et pour ceux qui payent 3,30 euros, ils paieront 2,30 euros pendant dix repas.L‘objectif, c’est d’avoir d’autres mesures, notamment d’offres de petits–déjeuners ou l’accompagnement des projets des étudiants pour développer cette lutte contre la précarité alimentaire.
Cinq universités partenaires du CUFR
Le centre universitaire propose une offre de formation autour de seize diplômes nationaux répartis sur quatre départements de formation et de recherche : département droit, économie, gestion ; département lettres et sciences humaines ; départementsciences de l’éducation et départementsciences et technologie. Ces diplômes naturellement, sont délivrés par cinq universités partenaires : Aix-Marseille, La Réunion, Montpellier, Paul–Valéry Montpellier 3 et Nîmes. Ces diplômes bénéficient d’une reconnaissance officielle par le ministère de l’Enseignement supérieur.
Connu aujourd’hui à Mayotte comme un homme d’affaires, Marcel Rinaldy a ouvert en juin 2019 avec son associé Sylvain Arnoux, la première bijouterie Mzuri Sana, au centre commercial Baobab, où « ils mettent en avant la bijouterie traditionnelle mahoraise », affirme-t-il. La perpétuation de l’art traditionnel mahorais de la joaillerie était essentielle pour les deux hommes : « Dans la tradition mahoraise, grâce à la finesse du fil, on obtient une brillance que l’on n’a pas ailleurs. » Dans leur atelier, leurs quatre artisans doivent savoir maîtriser la flamme et la finesse du fil, ce qui fait la qualité des bijoux mahorais. Deux fils d’or sont tissés comme une tresse jusqu’à être très fin, puis s’ensuit « un travail de couture » selon le gérant. L’entreprise a su allier modernité et tradition avec des machines à la pointe, tout en gardant leurs artisans traditionnels et les chalumeaux classiques. Pour leurs quatre ans, ils ont rénové tous leurs ateliers et magasins. « Nous avons les ateliers les plus modernes de Mayotte », confie Marcel Rinaldy. Après une première ouverture en juin 2019, le président du groupe 3M voudrait pouvoir ouvrir plus de boutiques sur l’île dans le futur. Peu à peu, ils développent les exportations vers La Réunion et la métropole, mais veulent aussi se rapprocher de la diaspora en ouvrant de nouvelles enseignes aux Comores.
NasraneBacar
Faire rayonner Mayotte en France hexagonale, c’est ce que fait NasraneBacar à chaque entraînement. Cette championne d’athlétisme mahoraise originaire de Bandrélé, maintenant basée à Bordeaux, se distingue sur la scène nationale, où elle a été plusieurs fois médaillée. Désormais, elle s’entraîne pour les Jeux des îles 2023 et les Jeux Olympiques 2024 avec le maillot du club où elle est licenciée. On la voit régulièrement poser avec le maillot rose fluo du Racing Club de Mamoudzou. Elle fait ainsi un clin d’œil à son île natale « Je pratique avec le maillot du club où je suis licenciée à Mayotte. Étant donné qu’il n’y a pas beaucoup de jeunes qui s’adonnent à l’athlétisme. J’essaie de motiver la jeunesse. Plus je brille, plus j’ai de la visibilité et plus je parle de mon île. » Des entraînements qui portent leurs fruits, car elle devient, au début de l’année 2023, championne de France aux 60 mètres en athlétisme. De plus, la jeune femme est ambassadrice de l’association PSL qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles, elle est également marraine d’un club de foot sur l’île aux parfums. L’athlète revient régulièrement à Mayotte afin de rencontrer la jeunesse.« J’essaie de passer dans les écoles et dans les associations. Je témoigne de mon vécu, j’essaie de motiver les petites filles pour leur montrer que c’est possible. » Elle espère en novembre, être présente à la fête de la Science et du Sport des outre-mers.
Le maoulida chengué
Dévotion et partage sont les maîtres mots du maoulidachengué, ce chant dansé traditionnel mahorais. Principalement transmis dans les écoles coraniques, il est pratiqué à Mayotte pour diverses occasions, marquant les grands événements de la vie comme les mariages, le pèlerinage à la Mecque, ou encore les funérailles d’un proche.Bijou du patrimoine immatériel de Mayotte, le maoulidachengué est inscrit à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel (PCI) national depuis juin 2022. Cette danse chantée traditionnelle se pratique dans le bandrabandra, un abriéphémère fait de bois et de tissus. Séparé en son centre par un msutru(un cordon de tissu coloré), ce dernier délimite les deux endroits dans lesquels les participants prennent place, les femmes d’un côté, les hommes de l’autre. Dans cet espace, souvent construit sur la place publique, les hommes chantent des poèmes, prières et louanges au nom du Prophète Muhammad au rythme du battement de leurs percussions. De l’autre côté du msutru, les femmes, habillées en salouva colorés, les accompagnent en dansant et en chantant les chœurs. La cérémonie du maoulidachengué peut durer plusieurs heures, durant lesquelles chants et danses s’enchaînent, entrecoupés par de courtes pauses.
Le maoulida chengué est aussi une arme politique. Il arrive qu’il soit effectué lors de la venue d’élus ou d’institutionnels. Il est également parfois réalisé pour défendre des idées et des luttes politiques, comme ce fut le cas en 2011 lorsque Mayotte est devenu le 101ème département français.
Gabriel Barathieu
Gabriel Barathieu, aussi connu sous le nom de Gaby Barathieu, est un photographe sous-marin spécialiste de l’océan Indien. Passionné par les profondeurs de l’océan, il décide en 2016 de s’installer à Mayotte, intrigué par son patrimoine marin. «Enfant, j’habitais à La Réunion. J’y suis retourné à 25 ans. C’est comme ça que j’ai commencé la photographie sous-marine», se souvient-il. Sur l’île, le jeune homme s’initie à cette technique de photographie pointue, commençant avec un petit appareil.« Les fonds sous-marins sont la principale raison pour laquelle je suis venu à Mayotte. Ils sont diversifiés et relativement en bonne santé.». Dans les eaux qui bordent les côtes mahoraises, Gabriel prend en photo les tortues, les dauphins, les coquillages… À la recherche de la faune et de la flore marine inconnues, il descend plusieurs dizaines de mètres lors de ses plongées. «En dessous des quarantemètres, […] c’est de l’exploration au sens propre du terme. On va là où personne n’est allé auparavant», explique le photographe.Au travers de ses clichés, Gabriel Barathieu cherche à valoriser la richesse du lagon de Mayotte. Un objectif qu’il a en quelque sorte déjà atteint, puisque sa photographie d’une pieuvre dansante lui a permis de décrocher le prix international «Underwater Photo of the year» en 2017.
Président de l’association Deep Blue Exploration depuis 2019, le lauréat souhaite aussi, avec la vingtaine d’adhérents, étudier et sensibiliser sur les récifs coralliens de Mayotte, notamment les profonds. «Les récifs de surface sont étudiés depuis 50/60 ans. Les profonds,on ne les connaît pas pour des raisons techniques et de législation. Mais avec les nouveaux appareils et les lois qui évoluent, ces zones sont de plus en plus accessibles», détaille-t-il. Pour l’instant constituée d’un petit nombre de plongeurs et de scientifiques, l’association a pour volonté de s’ouvrir à une population plus large sur le long terme, afin d’enrichir la recherche scientifique sur les fonds marins.
Perles des Haliades
Créer des bijoux à partir du sable des plages de Mayotte, c’est le défi que Sonia Perez s’est lancé il y a un peu plus d’un an en ouvrant sa boutique « Perles des Haliades ». Après avoir exercé sur l’île en tant que professeur pendant douze ans, elle avait besoin de changement. Elle décide donc de quitter l’éducation nationale pour ouvrir en mai 2021 une boutique de bijoux faits-main, confectionnés à partir du sable des différentes plages mahoraises, puisque le sable est sa première passion.
Son objectif est de représenter Mayotte d’une manière positive, montrer que « malgré tout ce que l’on entend de négatif sur l’île, elle reste néanmoins magnifique». Sonia souhaite aussi montrer la beauté du territoire sous un aspect différent, moins conventionnel. «Quand on regarde Mayotte, on pense toujours aux fonds marins, mais il y a aussi le côté géologique de l’île qui est important».
Boucles d’oreilles, colliers, bracelets ou encore porte-clefs, l’auto-entrepreneuse propose sur son site internet divers bijoux de perles en sable, provenant des plages de N’gouja, Moya, Sakouli, ou encore de l’îlot Choizil. Une diversité de bijoux et de sables, pour “permettre aux clients de repartir avec un souvenir, un morceau de l’île”.
Le Grand Cadi de Mayotte Mahamoudou Hamada Saanda -
Mahamoudou Hamada Saanda,le Grand Cadi de Mayotte donne ses recommandations d’ordre religieuses et en matière de politique publiques, dans une lettre ouverte sur la crise de l’eau à Mayotte. Ce travail fait suite à une rencontre avec le secrétaire général du préfet, Sabry Hani, en juin dernier, et avec le préfet chargé de mission eau à Mayotte, Gilles Cantal, ce mardi. Dans sa lettre, le Grand Cadi demande à la Société mahoraise des eaux (SMAE)de« corriger de manière systématique les injustices financières causées sur la facturation des usagers de l’eau à cause du nombre insuffisant des relevés de compteur annuels ».
« Messieurs les Cadis, Imams et Khatubs,
Messieurs les Responsables d’associations cultuelles,
Monsieur le Préfet et l’ensemble des autorités publiques
Mesdames et Messieurs les élu(e)s de Mayotte
Chère Population de Mayotte,
Que la Paix soit sur vous.
Le département de Mayotte traverse une crise majeure de l’eau ; aussiil devient absolument nécessaire d’exploiter toutes les solutions possibles pourpréserver notre ressource vitale.Comme vous le savez, la saison pluviale 2022-2023 est la deuxième laplus sèche après 1997 depuis le début des relevés il y a soixante-deux ans.En effet, de décembre 2022 à mars 2023, les nappes phréatiques ainsique les retenues collinaires demeurent à un niveau historiquement bas : lesretenues de Combani et de Dzoumogné étaient fin mars respectivement à 31% et 17,4 % de leur capacité.
C’est la raison pour laquelle le préfet de Mayotte est résolu au dispositifdes coupures d’eau et à la restriction de certaines activités « hydrovores » surl’ensemble de l’île. Cette gestion devra malheureusement s’intensifier dans lesjours à venir et nous n’aurions d’autres choix que de les accepter pour l’intérêtcommun.Aujourd’hui, le Conseil Cadial doit, plus que jamais, concourir à lagestion de la crise de l’eau aux côtés des autorités locales, sur le voletpréventif bien sûr, et ce, par le biais de la promotion des principes coraniqueset prophétiques inhérents à la lutte contre le gaspillage et à la rationalisationde la ressource en eau.En effet, doit-on abandonner la problématique de l’eau aux seulesautorités publiques en présence (État, ARS, SMEAM, SMAE…) quand bienmême nos actions peuvent avoir un impact significatif sur l’éveil desconsciences sur le plan religieux ?Assisterons-nous impuissants à cette crise de l’eau alors que Dieu nousordonne la conduite à suivre pour recevoir et préserver ses bienfaits ?Non.
C’est donc en qualité de Ministre du Culte musulman que j’en appelleà l’engagement de tous pour sensibiliser l’ensemble de la population deMayotte et instituer un nouveau rapport à la consommation d’eau, nonseulement pour la crise actuelle mais aussi pour celles des années à venir…Cette campagne de sensibilisation devrait aisément trouver sonexpression sur le fondement des sources juridiques coraniques et prophétiquesci-après exposés.
L’eau, une bénédiction divine appelant des croyants une attitude reconnaissante envers le Créateur
Les sources coraniques sont nombreuses et sans ambiguïtés au sujet ducaractère vital et bénéfique de l’eau pour l’Humanité.C’est ainsi qu’Allah -exalté soit-il- dit de manière claire dans la sourate21 verset 30 : « (…) de l’eau Nous avons créé toute chose vivante. Ne croiront-ilspas ? »
Sourate 39 verset 21 : « Ne vois-tu pas qu’Allah fait descendre du cielune eau qu’il achemine dans la terre vers des sources jaillissantes et parlaquelle II fait pousser des cultures de différentes espèces ? Puis elles fanent etjaunissent et II les transforme en brindilles desséchées. Il est en cela une exhortation pour ceux qui sont doués de raison. »
Sourate 23, verset 18 à 20 : « Nous avons fait tomber du ciel, enquantité mesurée, une eau que Nous maintenons sur terre, alors que Nouspourrions la faire disparaitre. (v.18) De cette eau, Nous avons créé pour vousdes palmerais et des vignobles en lesquels vous trouvez des fruits enabondance (que vous observez) et desquels vous mangez (v.19), ainsi qu’unarbre qui pousse sur le mont Sinaï et qui donne une huile qui est un condimentpour ceux qui en consomment » (v.20)
Sourate 16, versets 10-11 : « C’est Lui qui fait descendre du Ciel une eauqui vous sert de boisson et qui fait croitre les plantes dont vous nourrissez vostroupeaux. (v.10) De cette eau, Il fait pousser pour vous céréales, oliviers,palmiers, vignes et toutes sortes de fruits. Il est en cela un signe pour ceux quiréfléchissent. » (v.11)
Sourate 67 verset 30 : Dis-leur : « Voyez, si votre eau disparaissait au plusprofond de la terre, qui (en dehors d’Allah) pourrait faire jaillir pour vous del’eau ? »
Sourate 56 verset 68 à 70 : « Voyez l’eau que vous buvez. Est-ce vousqui l’avez fait descendre des nuages ? ou est-ce Nous qui la faisonsdescendre ? Si Nous voulions, Nous l’aurions rendu saumâtre. Pourquoi ne vousmontrez-vous pas reconnaissant ? »
Il convient de remercier Dieu- exalté soit-il-, pour cette bénédiction del’eau qu’il nous donne ; et remercier ne se limite pas à Le remercier seulementpar la langue ; cela va au-delà en Le remerciant par une résolution ferme dese repentir des nombreux excès du quotidien notamment dans les festivités dumariage local et d’en faire bonne usage tout en rationalisant sa gestion.
Mises en garde contre le gaspillage de l’eau et des bienfaits de Dieu à travers le droit musulman
Le droit musulman a pour objectif (maqasid) de sauvegarder desintérêts (masalih) supérieurs.Les juristes musulmans ont donc classé cinq finalités à préserver pardessustout et ceci de manière formelle : la préservation de la religion ( دِیْن ), lapréservation de la vie ( نَفْس ), de la raison ( عَقْل ), de la descendance ( نَسْل ) et dela propriété. Or, l’eau est pour nous la source de vie comme en dispose le verset 30de la sourate 21 : « (…) de l’eau Nous avons créé toute chose vivante. »Il est donc impératif de sensibiliser la population sur l’intérêt de lasobriété dans nos usages de la ressource en eau.Allah -exalté-soit-Il, nous exhorte à la fin du verset 141 de la sourate 6du Coran : « (…) Pas de gaspillage. Allah n’aime pas ceux qui gaspillent ».
A cet égard, il est cité dans le Sahih de Boukhari que le Prophète –qu’Allah le bénisse et le salue- a dit : « Mangez, buvez et habillez-vous sansprodigalité ni ostentation »Allah interdit également ces excès dans la sourate 7 verset 31 « (…) Etmangez et buvez ; et ne commettez pas d’excès, car [Allah] n’aime pas ceuxqui commettent des excès. »Il en est de même dans la sourate 17 : « (…) Et ne gaspille pasindûment », « car les gaspilleurs sont les frères des diables ; et le Diable esttrès ingrat envers son Seigneur ».A travers ces versets, Dieu met donc en garde contre toute forme degaspillage et se détourne d’un peuple commentant des excès enquelconque matière qu’elle soit.Ainsi, tout dépassement des limites fixées par Dieu est susceptible deprovoquer une diminution voire une disparition de Sa miséricorde.
Voilà pourquoi, il est temps de prendre conscience de la gravité de lasituation et faire face à la réalité : la démocratisation des péchés à outrance(associationisme notamment les « ziara », « roumbou », « patrossi », violencesurbaines, violation de propriété « chandza », consommation d’alcool ou desubstances illicites, fornication, adultère, prostitution et corruption en toutgenre…) sont autant de raisons pour s’attirer des épreuves divines d’ordresnon seulement individuels mais aussi collectifs.Allah ne s’adresse-t-il pas aux Hommes lorsqu’il dit, verset 126 de lasourate 9 (le repentir) : « Ne voient-ils pas que chaque année ils sont éprouvésune ou deux fois ? Malgré tout, ils ne se repentent pas et se souviennentpas. » ?
En vérité, la crise actuelle nous commande une reformation totale denotre rapport à l’eau car économiser l’eau, c’est sauvegarder la vie ; etpréserver la vie humaine n’est rien d’autre que le deuxième objectif supérieurde l’islam (cf. supra).De par cette finalité impérative de l’islam c’est-à-dire, la préservationde la vie humaine, le Conseil Cadial préconise aux responsables religieux etautres responsables politiques de soutenir d’une même voix, les « sortiesreligieuses de la crise de l’eau ».
Soutenir les sorties religieuses de la crise actuelle de l’eau
Mayotte tend progressivement mais surement vers unesécheresse historique ; l’ignorer relève de l’irresponsabilité ! La multiplicationdes coupures d’eau hebdomadaires est une solution salutaire mais de trèscourt terme malheureusement car « lorsqu’il n’y a plus d’eau, il n’y a plusnécessité de couper les robinets » !La situation pluviométrique dans laquelle se trouve l’île doit donc nousinterroger sur notre rapport à Dieu.Nous devons changer nos habitudes de consommation de la ressourceen eau et faire preuve de sobriété. Mais en vérité, l’abandon des mauvaiseshabitudes en toute chose est la condition sine qua non pour retrouver unepluviométrie positive.
Au moins trois arguments coraniques et prophétiques peuvent êtreavancés en ce point.
1. La Sourate 13 verset 11 nous avertit qu’« (…) Allah ne modifie l’étatd’un peuple en bien ou en mal qu’autant que ses sujets se sont transforméseux-mêmes. (…) ».
En traduction du sens de ce verset, il est dit ceci : « S’ils délaissent la foipour la mécréance, l’obéissance pour la désobéissance, la reconnaissancepour l’ingratitude, Allah leur retire les bienfaits et l’aisance dans lesquels ilsvivent. À l’inverse, s’ils s’amendent et reviennent à l’obéissance d’Allah(soubhanahu wa taala), Il substitue à leur malheur le bien, la joie, la facilité etla miséricorde. »Le Coran par sa grande noblesse nous apporte de manière encoreplus expressive « La solution » qu’il convient de mettre en oeuvre pourinverser la situation pluviométrique de notre île.
2. En effet, Allah exalté Soit-Il, nous exhorte dans la sourate 11 verset 52: « (…) Demandez pardon à votre Seigneur, et revenez repentant à Lui. Il vousenverra du ciel des pluies abondantes et accroitra votre force » ; et attireimmédiatement l’attention, « Ne vous détournez pas de mon appel endemeurant coupable de mécréance. »Et Allah, exalté Soit-Il, insiste une nouvelle fois aux versets 10 et 11 de lasourate 71 : « J’ai donc dit : “Implorez le pardon de votre Seigneur, car Il estCelui qui ne cesse de pardonner [ceux qui se repentent]. » ; « [Ainsi], Il vousenverra des pluies abondantes. »
Aussi compliqué que cela puisse paraitre dans l’esprit de l’homme quirefuse de faire sienne cette vérité coranique, c’est l’unique voie de raisonpour empêcher une crise sévère dans les prochaines semaines ! Mais il estquestion ici de croyance, et certes, l’Homme est libre de croire ou de ne pascroire…Ainsi, l’imploration du pardon d’Allah concerne ici toute la populationde Mayotte puisque Mouhammad, le Prophète de l’Humanité nous informeselon Anas ibn Mâlik que : « Tous les fils d’Adam sont des pêcheurs, et lesmeilleurs des pécheurs sont ceux qui se repentent ».Voilà pourquoi l’ensemble des organisations religieuses seront prêtes ets’organiseront pour mettre en œuvre nos recommandations d’ordre religieuxportées en fin de document. Mais chacun s’interrogera en son for intérieur, surson rapport au Créateur.
3. En outre, on peut évoquer la question de la Zakat pour les plusdémunis ; cette aumône légale qui semble oubliée par la plupart desmahorais et qui, pourtant, est intimement liée à la pluviométrie d’un territoire.Et pour cause, d’après Bourayda Ibn Al Housayb Al Aslami (qu’Allahl’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit : « Iln’y a aucun peuple qui refuse de s’acquitter de la zakat sans qu’Allah ne lesprive de pluie ».
Selon un autre hadith, Ibn ‘Umar (qu’Allah l’agrée) relate que leMessager (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) est arrivé vers eux endisant : « Aucun peuple ne refuse de s’acquitter de la Zakat sans qu’il ne soitprivé de pluie, et n’était-ce la miséricorde divine envers les animaux, il nerecevrait pas une goutte de pluie. »S’agissant des modalités de paiement de l’aumône légale, la règle estla suivante : si l’épargne d’une personne, sur une année lunaire, atteint lenissab, elle doit s’acquitter de 2,5 % (soit 1/40e) du montant total de sonépargne en le versant notamment aux plus démunis.
Chacun fera donc l’effort de remplir scrupuleusement la Zakat parcequ’il s’agit d’un pilier de la foi musulmane. Le non-paiement de la Zakat,entraine une islamité incomplète mais ceci appelle également des calamitéset des catastrophes naturelles parmi lesquelles, les sècheresses.Cependant rassurons la population sur l’infinie Miséricorde du Dieu del’Univers, exalté Soit-il.Ainsi, rappelons Sa parole dans la sourate 39 verset 53 et « Dis : Ô Messerviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, nedésespérez point de la miséricorde d’Allah, car Allah pardonne tous lespéchés. Il est le Pardonneur, le Miséricordieux. »
Allah, exalté Soit-il, nous informe qu’Il pardonne tous les péchés decelui qui s’en repent et les abandonne, fussent-ils semblables à l’écume de lamer.Devant une telle faveur divine, lorsque le peuple s’unira pour implorerle pardon de Dieu, Il accueillera favorablement nos invocations pour despluies abondantes, ce, en vertu de Sa parole dans la sourate 2 verset 186lorsqu’il dit : « Si Mes serviteurs t’interrogent à Mon sujet, [qu’ils sachent que] Jesuis proche. J’exauce l’invocation de celui qui M’invoque [sincèrement]. Qu’ilsrépondent à Mon appel [en se soumettant à Moi] et croient en Moi afin qu’ilssoient bien guidés. »
Reconnaitre notre impuissance face à l’intensification de la crise del’eau est une étape spirituelle fondamentale pour admettre la solutionmiraculeuse de la religion.C’est aussi une prévention contre le fatalisme que de s’en remettretotalement à Dieu en faisant preuve de « TAWAKKUL ». En effet, Allah n’a-t-ilpas dit : « Dis : Rien ne nous atteindra, en dehors de ce qu’Allah a prescritpour nous. Il est notre Protecteur. C’est en Allah que les croyants doiventmettre leur confiance ». Et certes, « Allah aime ceux qui placent leurconfiance en Lui ».Une fois cette confiance placée, il est nécessaire pour tout-un-chacund’engager les causes nécessaires c’est-à-dire, les efforts demandés par lesautorités publiques mais aussi à travers les recommandations suivantes quepropose le Conseil Cadial.
Les « 20 recommandations » du Grand Cadi pour sortir de la crise de l’eau
1. Afficher les consignes de bon usage de l’eau dans les salles d’ablutions desmosquées ;
2. Accomplir les ablutions dans un récipient d’environ 625 ml17 pour maitriserla quantité d’eau ; sinon couper le robinet par intermittence à chaqueétape du rituel de purification avant la prière ; Ces récipients serontfinancés par la Préfecture de Mayotte.
3. Prêcher dans les mosquées lors de la prière de vendredi contre les dangersde « l’israf » c’est à dire le gaspillage des bienfaits et l’excès dans lespéchés ;
4. Privilégier les cérémonies de mariage restreintes pour la famille proche(Chidjabou et Walima) et interdire les grands manzarakas par arrêtépréfectoral à compter de novembre 2023 en conformité avec le verset : «(…) Et mangez et buvez ; et ne commettez pas d’excès, car [Allah] n’aimepas ceux qui commettent des excès. »
5. Inciter sans cesse la population au istighfar (demande de pardon) avecune intention sincère lors des invocations à l’occasion des prièresquotidiennes ;
6. Administrer le Doua du Kunout dans chaque prière en y incluant lesinvocations spécifiques de la pluie :« اللّھُمَّ اسْقِنا غَیْثاً مُغی اثً مَریئاً مُریعاً، نافِعاً غَیْرَ ضار، عاجِلاً غَیْرَ آجِل »20
7. Célébrer la prière de la pluie dite « istisqâ’ » à l’échelle de tout Mayottedans les mosquées ou sur terrains ouverts (y compris les femmes et enfantslorsque c’est possible) selon plusieurs dates à définir dans l’année. Lesregroupements peuvent se faire par secteur (Nord, Sud, Est, Ouest etPetite-terre).
8. Instituer une journée de collecte de la Zakat Al-mal tous les ans. Les fondscollectés seront reversés aux associations œuvrant pour les orphelins et lesplus démunis et pour le bien-être des enfants malades dans les hôpitauxde Mayotte. Ces fonds seraient administrés par le Conseil Cadial garce àla création d’une « Régie des recettes ».
9. La SMAE doit corriger de manière systématique les injustices financièrescausées sur la facturation des usagers de l’eau à cause du nombre insuffisantdes relevés de compteur annuels. En ne relevant les compteurs d’eau qu’uneou deux fois par an, l’index est de facto élevé. Sauf qu’en réalité, il concerneune antériorité de plusieurs mois de sorte que, si le compteur avait été relevénormalement à chaque période, l’index n’aurait jamais été si élevé.Pourtant, la SMAE interprète ces index comme une augmentation ponctuellede la consommation réelle ou comme une fuite obligeant les usagers àrecourir à un plombier pour être exonéré du paiement d’une dette fictive. Or, la conséquence d’un index faussement élevé est sa répercussion directesur la tarification puisque, le tarif de l’eau est progressif selon différentestranches exprimées en m3. Cette injustice est aussi symptomatique de la crisede l’eau à Mayotte. Elle doit immédiatement cesser.
10. L’État et le Département doivent absolument permettre à la SMAE d’annulerla part « abonnement » sur la facturation des usagers durant toute la périodede la crise grâce à un dispositif financier compensatoire exceptionnel ; C’estune décision forte qui rétablirait à minima le respect du droit fondamentald’accès à l’eau potable dans le contexte actuel. Ce serait une mesure desoutien au pouvoir d’achat des ménages qui doivent davantage débourserpour l’eau potable en bouteille dans les centres commerciaux.
11. Soutenir l’acquisition de citernes d’eau pour les ablutions et autreséquipements de stockage dans les mosquées notamment par l’État et leConseil départemental ou l’ARS. Cette politique luttera contre les risquessanitaires inhérents aux bassins d’eaux stagnantes contaminées (Birika) decertaines mosquées.
12. Organiser une campagne de sensibilisation sur le terrain à l’échelle duterritoire sur les enjeux de la crise de l’eau en partenariat avec l’ensemble desMaires de Mayotte, les services de l’État et l’ARS sans oublier les associationsenvironnementales ; Celle-ci pourrait prendre la forme d’une journée dédiéeavec un message uniforme sur l’importance de l’eau.
13. Promouvoir dès la prochaine rentrée, un programme d’activités éducativescentré sur la préservation de l’eau dans les établissements scolaires dès le plusjeune âge ; cette thématique peut être renforcée dans le cadre de ladiscipline « Découverte du Monde » notamment en CP et CE1.
14. Tous les bâtiments publics ou recevant du public (services préfectoraux,rectorat, services départementaux et municipaux, université, lycées, collèges,écoles, hôpitaux, hôtels, restaurants…) doivent être équipés d’un réseauparallèle alimentée par les eaux pluviales récupérées d’une part ; d’autrepart, installer des WC à commande économique et des robinets avec un« mousseur hydro-économe » ou tout autre dispositif semblable ; Au vu del’urgence impérieuse, il est possible de recourir aux dispositions de lacommande publique pour accélérer et adapter les procédures de travaux.
Mettre en place un fond ministériel de soutien aux ménages opérant destravaux de rénovation en matière de plomberie et sanitaire visant à réduireleur consommation d’eau : robinetteries, douches, WC et installations derécupération des eaux pluviales… à l’échelle nationale sans oublier lesterritoires ultramarins notamment Mayotte.
16. Définir une politique écologique de restauration et sauvegarde des rivières etcours d’eau de Mayotte tout en développant des bassins de réserves enproximité immédiate ; ces eaux de proximité pourraient servir à l’agricultureou à d’autres activités économiques (travaux publics, nettoyage debâtiments, véhicules…).
17. Les Polices intercommunales doivent informer, interdire, contrôler etsanctionner le lavage clandestin du linge, de la vaisselle, des véhicules et lesdécharges sauvages dans les rivières en ce qu’ils constituent des infractionsgraves au Code de l’environnement.
18. En contrepartie, il faut envisager une alternative pour les familles en grandeprécarité, n’ayant pas accès à l’eau. À ce titre, pour préserver les rivières, laCSSM devrait financer les intercommunalités pour l’installation de « laveriessociales » et à des tarifs accessibles pour les personnes en détresse socioéconomique. Les CCAS actuels ou les futures CIAS pourraient jouer un rôledans la définition des publics bénéficiaires de ce dispositif.
19. Lancer un vaste programme de forage des terres pour rendre disponible leseaux pluviales profondes. Il y a de l’eau sous terre à Mayotte !
20. Enfin et quoi qu’elle en coûte, il est primordial de construire cette troisièmeretenue collinaire ! Elle ne serait pas de trop…
Notre réussite dans cette « épreuve de l’eau » sera témoin denotrecapacité à reconnaitre humblement la puissance divine pour nous éclairer sur larésolution des différentes problématiques de ce territoire d’Islam dans laRépublique française.C’est là une manière imminente d’honorer la méthode des Cadis d’antanet de rendre hommage au chapeau du préambule du Traité de cession deMayotte à la France en 1841 traduit en ces termes : « Au nom du Dieu Clémentet Miséricordieux, c’est en Lui que nous mettons notre confiance ».C’est dans cet esprit d’union entre principes de l’Islam et principesRépublicains que tout sujet sera résolu de manière efficace et perspicace àMayotte car c’est de l’acceptation de cette fusion qu’est né notre destincommun dont il ne faudrait jamais perdre le fil conducteur.
Puisse Dieu nous compter parmi ses serviteurs repentis et reconnaissantspour ses nombreux bienfaits.Ô Seigneur ! Accorde-nous tout de suite, sans retard, une pluie bénéfique,utile, fertile, pleine de profits et sans aucun dommage26, Amine.Que la Paix et les bénédictions de Dieu soient sur vous et sur l’ensemble dela population de Mayotte. »
Dès le lundi 28 août, les véhicules venant de l’extérieur de Mamoudzou seront soumis à la circulation alternée en fonction du numéro de leurs plaques.
La circulation alternée à Mayotte va à nouveau être mise en place à partir du lundi 28 août, et ce, jusqu’au vendredi 8 décembre. Cette circulation avait été instaurée à titre expérimental du 19 juin au 20 juillet derniers. Forte de son succès, la mairie de Mamoudzou a voulu réitérer l’expérience. Les plaques paires et impaires devront donc à nouveau alterner du lundi au jeudi sur la commune de Mamoudzou – les vendredis, samedis et dimanches ne sont pas concernés.
Les lundis et mercredis seront de nouveau réservés à la circulation des plaques paires de 5h à 19h – en provenance de l’extérieur de Mamoudzou. Quant aux plaques impaires venant de l’extérieur de la ville, elles pourront circuler les mardis et jeudis, entre 5h et 19h. En revanche, la circulation alternée ne s’applique toujours pas aux vendredis, samedis et dimanches.
Les véhicules de secours exemptés
L’arrêté de la mairie précise que certaines voitures ne sont pas concernées par cette mesure. C’est le cas des véhicules des services de secours et de sécurité, des véhicules des services publics, des véhicules professionnels (sur présentation de la carte grise), ou encore des véhicules des personnes à mobilité réduite (sur présentation d’une carte de mobilité inclusion). Enfin, les voitures des habitants de Passamaïnty, M’tsapéré, Kawéni et Mamoudzou, ainsi que les deux-roues, ne sont pas concernées par cette mesure.
En ce qui concerne les habitants de Petite-Terre, l’article 4 de l’arrêté précise qu’ils pourront traverser la commune de Mamoudzou – peu importe leur plaque – seulement s’ils comptent se rendre en dehors de la commune. S’ils souhaitent circuler dans Mamoudzou uniquement, alors ils devront se soumettre à la règle des numéros pairs et impairs.
Une mesure efficace et qui a fait ses preuves
D’après l’arrêté de la mairie de Mamoudzou, le mois d’expérimentation entre le 19 juin et 20 juillet a été particulièrement bénéfique. Cette circulation alternée a « donné des résultats encourageants sur la diminution de certaines particules nocives dans l’air selon le rapport de Hawa Mayotte ». Le temps de transport des forces de sécurités et de secours se sont également significativement améliorés pendant cette période. Enfin, les usagers ont globalement été satisfaits de cette mesure qui a permis de réduire leur temps de trajet quotidien. Le service des navettes gratuites mis en place par la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) a été très utile pour les habitants résidant à l’extérieur de la commune de Mamoudzou.
Pour rappel, le trafic routier représente un volume total de plus de 50.000 véhicules entrants et sortants chaque jour de la commune de Mamoudzou. D’après la mairie, les routes nationales 1 au nord et 2 au sud ne sont pas adaptées pour supporter un tel trafic – d’autant plus que le nombre de nouvelles immatriculations ne cesse de croître.
Enfin, l’arrêté de la mairie de Mamoudzou stipule bien que cette circulation alternée est toujours expérimentale et peut être reconduite sur une plus longue période après le 8 décembre.