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Une partie du campement des Africains détruit à Cavani

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La police est intervenue aux abords du stade de Cavani, ce mercredi après-midi, là où les dernières familles originaires de l’Afrique des Grands lacs.

Ce mercredi après-midi, plusieurs cases en cours de construction ou à peine finies d’être construites ont été détruites par les forces de l’ordre dans le campement du stade Cavani, à Mamoudzou, qui abrite des migrants originaires du continent africain.

« Je ne sais pas comment on va faire cette nuit, notre petite sœur est malade et nous n’avons même pas de bâche. » Elvis, qui s’est installé avec des proches dans le campement au stade Cavani dimanche dernier, a vu sa case détruite par les forces de l’ordre, ce mercredi vers 16h30. Une petite dizaine d’habitations de fortune ont ainsi été rasées lors de ce qui s’apparente être une opération de flagrance, qui aurait ciblé les nouvelles constructions en cours. À cette heure, la police n’a pas encore répondu à nos sollicitations.

Elvis avait commencé à construire cette case dimanche avec son frère.

« Ils étaient une vingtaine, ils avaient des cagoules et ont utilisé des scies. On n’a pas eu d’explications, ça s’est passé très vite », explique Marie*, dont la case a été la première ciblée. Alain, lui, a eu le temps de démonter son habitation pour éviter que les matériaux qu’il avait utilisés ne soient abîmés. « Je vais reconstruire au même endroit, et s’ils reviennent, je recommencerai », explique le demandeur d’asile originaire de la République démocratique du Congo, où il était activiste pour les droits de l’Homme. Arrivé à Mayotte il y a deux mois avec sa femme et ses trois enfants, il affirme ne pas avoir d’autres solutions que de rester là : « Nous n’avons nulle part d’autre où aller. Avec mon récépissé, je ne peux pas travailler, sinon j’aurais déjà pu trouver un toit décent pour ma famille. »

*Le prénom a été modifié pour préserver l’anonymat de la personne.

Alain a démonté sa case lui-même pour garder le matériel intact.

La centrale solaire d’Hamaha prête à produire ses premiers mégawatts

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Nourainya Loutoufi, troisième adjointe au maire de Mamoudzou, a coupé le ruban, entourée de Maxime Ahrweiller Adousso, secrétaire générale aux affaires régionales (Sgar), Josiane Ropauld, directrice de cabinet de la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou). Au deuxième plan, Xavier Ducret, directeur d’Akuo océan Indien.

Une centrale solaire a vu le jour sur l’ancienne décharge d’Hamaha, à cheval sur les communes de Mamoudzou et Koungou. D’une capacité d’1,2 Mégawatt, elle a été inaugurée ce mardi matin. Xavier Ducret, directeur d’Akuo océan Indien, explique les enjeux du projet.

Flash Infos : C’est le premier projet d’Akuo sur Mayotte ?

Xavier Ducret : Oui, tout à fait, c’est le premier que nous mettons en fonctionnement. Nous sommes présents sur l’ensemble des départements d’outremer, en métropole et sur une vingtaine de pays. A La Réunion, notre première centrale a été mise en service en 2009. Et sur Mayotte, nous développons des projets depuis 2012.

F.I. : Quelle est la production pour ce site ?

X.D. : On a une capacité installée de 1,2 Mégawatt, adossée à un système de stockage d’énergie, des batteries de 3,5MW/h. Cela permet d’alimenter 1.700 habitants.

F.I. : L’électricité est donc vendue à Électricité de Mayotte.

X.D. : Tout à fait, elle est revendue à EDM sous la forme d’un contrat d’achat d’électricité à un tarif qui a été attribué dans le cadre des appels d’offre lancés par la Commission de régulation de l’énergie.

F.I. : Qu’est-ce qui intéresse Akuo dans ce projet-là ?

X.D. : Ce qui est particulièrement intéressant, c’est de pouvoir valoriser un site dégradé, en l’occurrence une ancienne décharge sur laquelle on ne pouvait rien faire. Finalement, on la remet en vie en produisant de l’énergie locale et renouvelable.

F.I. : Avec le taux d’ensoleillement à Mayotte, on se demande toujours pourquoi ces projets ne sont pas plus fréquents.

X.D. : Le développement de l’énergie photovoltaïque à Mayotte est tout de même à un rythme important, mais l’enjeu est de pouvoir l’accélérer. On a besoin de l’impulsion des collectivités et aussi de propriétaires fonciers pour qu’ils puissent valoriser leur terrain ou leur bâtiment pour de l’autoconsommation ou de la revente.

F.I. : Quels pourraient être les freins du photovoltaïque ? On parle souvent du coût ou des batteries.

ale: Ce qu’il faut savoir, c’est qu’aujourd’hui, l’électricité photovoltaïque est la moins chère du monde, surtout quand on a du soleil comme ici. Sur les batteries, on travaille justement sur de nouvelles technologies qui permettent un recyclage à 100%. Ça correspond aussi à de nouvelles normes qui sont imposées et sur lesquelles on est proactif. Il y a tout un enjeu aussi avec l’agrivoltaïsme, pour lequel on a quinze ans d’expérience, pour mettre l’agriculture au cœur du projet.

Un deuxième site à Ironi Bé prévu en mars 2024

Akuo ne s’arrête pas là. « Nous avons d’autres projets en développement sur le territoire, qui sont axés sur l’agrivoltaïsme, qui permet de combiner production d’énergie et agriculture », précise le directeur. Au premier rang de ces projets, on retrouve une serre photolvoltaïque sur 1,2 hectare devant rentrer en fonctionnement en mars 2024 à Ironi Bé. Le projet porté avec Pierre Baubet est déjà bien sur pied. La Sagemcom, qui a assuré l’installation du site d’Hamaha, est en train de doter les panneaux photovoltaïques d’un système de récupération d’eau de pluie.

Une première compilation d’électro Made in Mayotte

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L’association Kayamba a sorti, le 10 novembre, une compilation de neuf titres à la frontière entre musique traditionnelle de l’île et musique électronique. Une première à Mayotte. Cet album intitulé Digital Ngoma est né de la volonté du festival Kayamba d’agir pour la préservation du patrimoine culturel de Mayotte à travers l’utilisation d’outils alternatifs et novateurs pour l’île. En organisant des ateliers de formation à la musique assisté par ordinateur, l’association a voulu mêler musique traditionnelle et électronique. Cette première compilation de musique électronique de Mayotte vient célébrer les cinq ans d’existence du festival Kayamba. D’autres projets sont en cours pour 2024, avec deux albums issus de collaborations entre Aleksand Saya et Sarera, puis entre L-Had et Loya.

« J’aimerais bien garder mon mur, il m’a coûté beaucoup d’argent »

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Le mur de soutènement a été construit sur un affluent de la rivière M’jihari à Dzoumogné. Malgré les injonctions, le prévenu ne l’a jamais détruit. (image d’illustration)

Un commerçant de Dzoumogné était jugé, ce mardi matin, pour avoir construit un bâtiment dans le lit d’une rivière. Il a été condamné à 7.000 euros d’amende et devra détruire la construction sous peine d’amende.

C’est un mur contre lequel la Dealm (direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement et de la mer) et le Département de Mayotte se heurtent depuis de nombreuses années. D’abord physique, puisque le mur de soutènement a été observé pour la première fois en 2018 et n’a pas bougé depuis. Mais aussi mental puisque le principal intéressé n’a rien fait pour le détruire malgré les injonctions. Le premier à s’être aperçu du chantier est un inspecteur de l’environnement. En procédant à un contrôle en 2018, il tombe sur une construction en plein milieu d’un affluent de la rivière M’jihari, à Dzoumogné. A l’époque, il ne s’agit que d’un mur de soutènement. Le commerçant, un homme de 59 ans, explique que la mairie lui a pris un terrain pendant qu’il était en déplacement professionnel à Dubaï, et que par erreur, on lui a octroyé celui-ci.

Sauf que, comme le rappelle Ronan Le Goaster, les rivières et leurs affluents de Mayotte sont des propriétés du Département, et qu’aucune construction n’y est autorisée, à moins qu’elle relève de l’utilité publique. Le directeur du service des rivières du Département de Mayotte note, en outre, qu’en 2020, une nouvelle visite a eu lieu en présence du prévenu. Mais là, ce n’est plus un mur, c’est carrément « une maison avec plusieurs étages » qui a été construite. Selon le commerçant, il ne s’agit que d’un bâtiment de stockage de matériel de construction et reconnait sa faute. « Pourquoi quand on vous a dit d’obtenir une autorisation ou de procéder à la destruction du mur, vous n’avez rien fait ? », lui demande Virgine Benech, la présidente du tribunal correctionnel, ce mardi matin. « C’est une erreur de ma part », répond piteusement le prévenu.

Un bâtiment toujours là en 2023

En 2021, l’affaire va encore plus loin avec un arrêté préfectoral qui demande un retrait du remblai et la remise en état du terrain. En avril 2022 cependant, toujours rien, le bâtiment est toujours là. Le substitut du procureur, Max Goldminc ne peut que constater : « C’est une chose de construire illégalement, c’en est une autre de persister ». Il demande une peine de 10.000 euros d’amende, ainsi que la destruction et la remise en état aux frais du prévenu avec une astreinte de 500 euros par jour.

Veuf et père de douze enfants (dont trois sont à sa charge), l’homme explique ne pas avoir d’argent pour remettre les lieux en l’état. « J’aimerais bien que vous m’aidiez à garder mon mur. Il m’a coûté beaucoup d’argent », émet-il comme souhait. Le tribunal correctionnel n’est pas de cet avis et le condamne à verser 7.000 euros d’amende. Il devra procéder « à la destruction du mur et la remise en état tel que l’arrêté de 2021 le stipule » dans un délai de douze mois. Il devra engager les travaux au cours du prochain mois sous peine d’amendes-jours de 300 euros. Commerçant toujours, il quitte la salle en laissant sa carte de visite à d’autres prévenus.

« Dawa » répondra au tribunal pour enfants

Alors que la journée est particulièrement chargée avec treize affaires programmées, le cas de « Dawa » va retenir pendant trois quarts d’heure l’attention du tribunal correctionnel. Ce jeune homme de Kahani devait être jugé pour le racket dans son village d’un lycéen, à l’aide d’un couteau, le 5 octobre 2021. Mais une première difficulté se pose avec son palmarès judiciaire, car lui explique être en prison au moment des faits. « Vous étiez sorti depuis juin 2021 », lui rappelle pourtant la présidente du tribunal correctionnel. Bien connu des gendarmes, le colosse de 20 ans multiplie les allers-retours à Majicavo-Koropa au cours de l’année de 2021 et n’a pas arrêté depuis. Il a été jugé en 2023, par exemple, dans une affaire d’extorsion datant de 2022 (il avait revendu les téléphones volés) et est actuellement en détention provisoire pour une tentative d’assassinat. Au moment des réquisitions, le substitut du procureur fait apparaître un problème encore plus important. Le fait jugé date du 5 octobre 2021, soit trois semaines avant les 18 ans du prévenu. Le tribunal correctionnel a donc dû se déclarer incompétent et renvoyer l’affaire au juge pour enfants.

Appel à manifestation d’intérêt dans le secteur de l’agriculture

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La Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF) de Mayotte est l’autorité de gestion du plan stratégique nationale (PSN) pour la période 2023-2027. Elle lance un appel à manifestation d’intérêt (AMI) dans le cadre des subventions visant au soutien de la coopération rurale. Une première intervention du PSN vise à financer des projets de mise au point de nouveaux procédés et pratiques dans le secteur de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la protection de l’environnement et de l’agroforesterie ainsi que les projets d’expérimentation agronomique. Une deuxième intervention vise à financer les projets concernant la reterritorialisation de l’alimentation via la structuration des filières agricoles locales, la création de valeur autour des produits agricoles, agroforestiers et alimentaires, la transition climatique et environnementale de l’agriculture ainsi que tout autre projet de coopération permettant de répondre aux enjeux de la politique agricole commune (PAC). L’objectif de cet AMI est de préparer le lancement de deux appels à projet (AAP) prévu au 1er trimestre 2024. Les porteurs de projets potentiels sont invités à les communiquer à la DAAF en utilisant le modèle de fiche projet disponible sur le site internet de la DAAF : daaf.mayotte.agriculture.gouv.fr/fiche-projet-a536.html. Les fiches projet complétées sont attendues jusqu’au lundi 4 décembre 2023.

L’appel à manifestation d’intérêt décrivant en détail le contexte ainsi que l’action attendue est disponible ici : https://www.mayotte.gouv.fr/Publications/Appels-a-projets/2023/Plan-strategique-national-PSN-pour-les-interventions-de-cooperations-locales

Chambre des métiers : La préfecture de Mayotte décide d’arrêter les frais

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La Chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte est plombée par des problèmes financiers, dont les présidences actuelle et anciennes se rejettent la faute.

Élue il y a peine quelques mois, l’assemblée de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte a été dissoute sur décision préfectorale, ce mardi. Les problèmes financiers, dont les différentes présidences se rejettent la responsabilité, et le manque de visibilité de la structure, ont eu raison d’elle.

https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

Chez les pompiers, c’est l’heure des écrits pour passer caporal

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Le gymnase Jean-François Hory était rempli de pompiers, ce mardi après-midi. Non pas que le dernier équipement de la ville de Mamoudzou soit sujet aux flammes, il s’agissait plutôt pour 305 candidats d’accéder au grade de caporal des sapeurs-pompiers professionnels. Pour cela, deux groupes avaient à répondre aux tests prévus sur deux heures et qui étaient organisés en simultané avec La Réunion. Il y a les candidats au titre 1, 254 postulants qui ont le niveau au moins de 3ème, qui ont un test de français, puis un QCM en mathématiques. Les 51 autres sont des sapeurs-pompiers volontaires depuis au moins trois ans. Après l’épreuve de français, ils en ont une autre axée sur les aptitudes et compétences des sapeurs-pompiers. La suite du programme pour les retenus comprend des examens physiques en pré-admission, puis un entretien avec un jury. Une trentaine de candidats seront retenus au final.

Crise de l’eau : la distribution d’eau a commencé à Bandrélé

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Les opérations de distribution des bouteilles d’eau à toute la population ont commencé, ce lund,i dans la commune de Bandrélé. Pour rappel, les habitants munis de leur carte de distribution d’eau peuvent retirer chaque semaine les packs d’eau dans différents sites. Les habitants de Bandrélé et Bambo-Est peuvent se rendre au foyer des jeunes de Bandrélé le mardi et mercredi de 8h à 15h. Les foyers dont le nom de famille commence entre la lettre « A » et « F » seront accueillis le mardi, ceux dont le nom de famille commence entre la lettre « G » et « Z » seront accueillis le mercredi. Ceux habitant Mtsamoudou et Dapani sont attendu à la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de Mtsamoudou le jeudi de 8h à 15h. Enfin, les habitants de Nyambadao et Hamouro peuvent, eux, se rendre à la MJC de Nyambadao le lundi de 8h à 15h, pour ceux dont le nom de famille commence entre la lettre « A » et « F », et le vendredi de 8h à 15h pour ceux dont le nom de famille commence entre la lettre « G » et « Z ». La quantité d’eau distribuée sera d’un pack de six bouteilles de 1,5 litre par semaine et par personne.

Grossesses précoces : « Le corps d’une enfant de 13 ans n’est pas prêt »

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Nora est venue livrer son témoignage lors de la projection du documentaire sur les mamans mineures au cinéma Alpajoe, à Mamoudzou.

Ce mardi, l’association Mlezi Maore a organisé la projection d’un documentaire sur les mamans mineures à Mayotte, dans le cadre de la journée internationale des droits de l’enfant. La séance a été suivie de l’intervention de plusieurs professionnels et d’une jeune maman de 16 ans.

« J’ai 16 ans et demi, mon fils a deux ans et demi. » Nora fait partie des nombreuses enfants devenues maman avant 18 ans à Mayotte. Sur le territoire, elles sont entre 400 et 500 mineures par an à voir leur vie bouleversée par une grossesse, qui est dans la majorité des cas inattendue. C’est pour parler de ce sujet, dans le cadre de la semaine dédiée à la journée internationale des droits de l’enfant, que l’association Mlezi Maore a organisé la projection du documentaire « Mamans mineures à Mayotte », écrit par Séline Soula et réalisé par Romain Fleury, au cinéma Alpajoe, ce mardi matin, à Mamoudzou. On peut y découvrir l’histoire de Djaouzaou, 16 ans, qui vit depuis deux ans dans un centre de vie et d’accueil avec son fils, ou celle de Youssra, 17 ans, enceinte de huit mois, qui veut réussir son baccalauréat.

Nora, présente à la projection du film, vit avec son fils dans le Lieu de vie et d’accueil (LVA) de Mlezi Maore, qui accueille et accompagne des mamans mineures avec leurs enfants. Ce n’est pas toujours facile pour la jeune maman, mais cette dernière ne regrette pas son choix d’avoir mené sa grossesse jusqu’au bout et d’avoir son enfant auprès d’elle. « Je n’étais pas prête, mais je ne voulais pas avorter. Je suis fière de ne pas avoir écouté les gens qui me disait de le faire », explique-t-elle.

Un risque pour la santé

Au-delà des conséquences qu’elle peut avoir sur la vie de la maman, qui se retrouve souvent seule, exclue de sa famille et abandonnée par le géniteur, pour qui il est plus compliqué d’aller à l’école, puis de suivre une formation et donc de s’assurer une situation économique stable, une grossesse précoce représente aussi un risque pour la santé de la jeune fille. « Le corps d’une enfant de 13 ans n’est pas prêt pour avoir un enfant. Il y a des risques que l’enfant naisse de façon prématurée, et, dans certains cas, il y a un risque de devoir faire une césarienne », explique Maria Chevolleau, sage-femme à la Protection maternelle et infantile (PMI). Dans le documentaire, on apprend que les grossesses précoces sont la seconde cause de mortalité dans le monde pour les filles entre 15 et 19 ans.

« Ce n’est pas un sujet à aborder sous l’angle du jugement, mais de l’accompagnement et de la prévention », rappelle le sous-préfet Cédric Kari-Herkner. La prévention et la sensibilisation à la santé sexuelle et à la contraception s’imposent en effet comme une nécessité, y compris auprès des jeunes garçons, qui laissent souvent les mamans adolescentes se débrouiller seules. « On tente toujours d’inclure le géniteur dans l’accompagnement », explique Mathilde Lozano, coordinatrice sage-femme à la PMI. Pour Floriane Jacomet, psychologue au LVA de Mlezi Maore, les réseaux sociaux pourraient être un moyen de propager la prévention : « Cela peut être un moyen de faire passer les informations aux jeunes ». Cette dernière a voulu profiter de son intervention pour préciser que certains cas de grossesses précoces vers 16 ans et 17 ans étaient des projets voulus et qu’il ne fallait pas toujours considérer ce sujet sous son angle négatif.

« 14 ans et mariée à un homme de 47 ans »

Sur le territoire, les mariages précoces favorisent les grossesses précoces. « J’aurais aimé que dans le documentaire on interroge les cadis qui célèbrent des mariages de mineures. L’année dernière nous avons eu une information préoccupante pour une fille de 14 ans qui a été mariée à un homme de 47 ans », affirme Nassime Soumaïla, chef de service de la Cellule de recueil des informations préoccupantes (Crip) du Département de Mayotte. « Les mariages de mineures sont encore trop tolérés, je le vois avec mes collègues », constate Manon, une éducatrice présente dans le public. « Il faut qu’on accorde nos points de vue là-dessus. » Une nécessité même pour le personnel travaillant dans la protection et l’accompagnement des enfants. En effet, certaines grossesses précoces ne donnent pas lieu à une information préoccupante lorsque la jeune fille est mariée. Pour rappel : lorsqu’un ou une majeur a une relation sexuelle avec un enfant de moins de 15 ans, la loi considère qu’il y a une absence de consentement de la part de l’enfant.

Une conférence sur les auteurs de violences conjugales

À l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, qui a lieu annuellement le 25 novembre, le pôle Solidarités de Mlezi Maore organise une conférence-débat autour des auteurs de violences conjugales, ce mercredi 22 novembre, de 8h à 12h45. Cet événement est ouvert à tous et se tiendra à l’hémicycle Younoussa Bamana, au conseil départemental, à Mamoudzou.

Les stagiaires du RSMA défilent dans les rues de Ouangani

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Après une première partie de la cérémonie au plateau sportif de Ouangani, les stagiaires du RSMA ont pu parader dans les rues, ce mardi matin. (crédit : RSMA)

Intégrés au régiment du service militaire adapté, les 75 stagiaires du mois d’octobre ont eu le droit, ce mardi matin, à la cérémonie de présentation au drapeau à Ouangani. Ce moment, toujours important aux yeux des pensionnaires de Combani, marque la fin de la première phase de leur formation. Alors qu’il a lieu au centre, cet événement délocalisé permet à la population d’y assister facilement et aux familles de voir leurs progénitures défiler fièrement dans les rues de la commune.

Après un temps axé sur la discipline et l’exercice physique, les jeunes apprendront un nouveau métier pendant plusieurs mois.

Un séminaire sur la fin de vie organisé par le CHM

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Le centre hospitalier de Mayotte (CHM), convie le public au séminaire de son Equipe mobile d’accompagnement en soins palliatifs (Emasp) le jeudi 23 et le vendredi 24 novembre à l’hémicycle Bamana, au conseil départemental, à Mamoudzou. De 8h à 16h30, le public pourra profiter de l’intervention de nombreux professionnels concernant la sensibilisation et l’information sur l’obstination déraisonnable dans les soins palliatifs et la fin de vie. Il est demandé de s’inscrire en écrivant à l’adresse communication@chmayotte.fr avant le 23 novembre.

Semaine de l’environnement : Mieux connaître la nature pour mieux la préserver

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Cette deuxième journée de la semaine de l'environnement avait réuni, ce mardi, un public de passionnés des questions d'agriculture et d'environnement.

Identifier les avantages de la mangrove à Mayotte et les maux dont elle est victime, présenter le travail des associations et des institutions pour préserver les sols, la ressource en eau et la forêt, étaient au menu des interventions de cette deuxième journée de la semaine de l’environnement, ce mardi, dans les locaux de la Cadema, à Mamoudzou.

C’est une semaine entière dédiée aux problématiques environnementales, ponctuée par des conférences, des débats, des tables rondes et même des jeux, qui se tient actuellement dans les locaux de la Communauté d’Agglomération de Dembéni Mamoudzou (Cadema), à Mamoudzou. Ce mardi matin, il a été question de la préservation de la mangrove, mais aussi de l’agroforesterie à Mayotte, avec le projet « Jéjé forêt ».

Devant un public restreint mais passionné d’environnement, Manrifa Moustoifa Ali, membre de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et bénévole au sein de l’association Mangrove Environnement basée dans le village de Tsimkoura, est venue faire une présentation sur le thème de la mangrove. Elle nous apprend qu’il existe sept variétés différentes de palétuviers à Mayotte, lesquels constituent ces espaces naturels communément appelé mangrove. Celle-ci se distingue en trois séquences : interne, centrale et externe.

Les résultats de trois années d’études de terrain ont permis de répertorier l’ensemble des menaces auxquelles sont exposées ces mangroves. L’action de l’homme est à l’origine de ces maux. « Notre intervention avait pour but d’étaler ce qui se fait sur le territoire : des projets innovants qui essayent d’amener les choses vers l’avant, aussi bien s’agissant des associations locales qui travaillent dans la mangrove que d’autres partenaires », fait remarquer Manrifa Moustoifa Ali.

Le jardin mahorais sous forme de jeu

La deuxième séquence de cette matinée a permis de montrer un autre projet d’envergure intitulé « Jéjé forêt ». Il s’agit d’un projet agroforestier construit sur l’idée d’initier les agriculteurs locaux à planter des arbres sur leurs parcelles via des îlets d’arbres fruitiers (ou autres), de plantes intermédiaires et d’arbustes. Une pratique qui préserve le concept du jardin traditionnel mahorais. « Jéjé forêt » est l’un des plus gros projets de ces dernières années à Mayotte sur le thème de l’agroforesterie. Il a impliqué plusieurs associations et institutions comme l’UICN, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) ou encore l’association Mayotte Nature Environnement.

« Chacun a agi selon son degré d’aptitude », détaille Manrifa Moustoifa Ali. En effet, dans le cadre de ce projet, l’UICN est intervenu sur les questions de biodiversité, le Cirad sur l’agronomie et l’agriculture et Mayotte Nature Environnement sur la vulgarisation des connaissances acquises au cours du projet. L’ensemble de ces parcours a débouché sur un jeu de plateau qui permet de rendre accessible tout le travail réalisé. Un jeu qui montre que le travail agroforestier réalisé sur les parcelles mahoraises depuis des décennies est une bonne alternative : les agriculteurs obtiennent des récoltes sur ces espaces, préservent les sols, la ressource en eau et aussi la forêt.

Une délégation mozambicaine en visite à Mayotte

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Une délégation en provenance du Mozambique effectue une visite à Mayotte depuis le 19 novembre et jusqu’au 26, sur invitation d’entrepreneurs mahorais souhaitant renforcer les liens économiques et ouvrir de nouvelles perspectives en Afrique. Cette initiative stratégique, orchestrée par des acteurs économiques de Mayotte, vise à établir des partenariats entre les deux régions, mais également promouvoir Mayotte à l’international. Composée principalement de techniciens issus de différents ministères et de cadres supérieurs du secteur privé mozambicain, cette délégation entreprend une mission axée sur la compréhension des enjeux de Mayotte. L’île, par sa position géostratégique dans le canal du Mozambique, sa stabilité politique et institutionnelle, ainsi que de son PIB en progression est considéré comme un acteur économique majeur dans la région. La délégation a déjà dû visiter le port de Longoni, à Koungou, le lycée agricole de Coconi, à Ouangani, et le Centre Universitaire de Formation et de Recherche (CUFR) de Dembéni. Ce mercredi, elle doit se rendre à la mairie de Mamoudzou et à la préfecture de Mayotte, puis rencontrer l’Association des aidants familiaux à M’tsapere, Mamoudzou avant de visiter la zone industrielle. Le reste de la semaine, la délégation visitera l’aéroport, une exploitation de vanille ou encore le jardin d’Imani à Combani et rencontrera plusieurs élus et acteurs locaux.

Crise de l’eau : « Il faut que les choses se mettent en place »

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Gilles Cantal a échangé avec les militaires assurant la distribution de l’eau avant que cette dernière ne commence.

La distribution d’eau généralisée à l’ensemble de la population de Mayotte a commencé ce lundi. Afin d’observer le fonctionnement des points de distribution et noter les éléments à améliorer, les préfets Thierry Suquet et Gilles Cantal se sont rendus, ce mardi matin, à la MJC de M’gombani.

Ce mardi, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, ainsi que le préfet chargé de mission Eau, Gilles Cantal, ont tenu à se rendre à la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de M’gombani, à Mamoudzou, où des bouteilles d’eau potable étaient distribuées à la population. « Nous sommes là car c’est un travail d’équipe », tient à souligner Gilles Cantal, avant de rappeler que plusieurs associations, comme Mlezi Maore ou la Croix Rouge sont venues prêter main forte. Ce jour-là, à la MJC, on peut voir que les Parents relais sont présents pour donner les bouteilles aux habitants. À 8h30, ce mardi, ils étaient à peu près soixante-dix à attendre pour recevoir leur pack d’eau.

« Tirer les premiers enseignements »

« Être là nous permet de visualiser les difficultés et voir comment les améliorer », explique Gilles Cantal. En effet, si lundi, la première journée de distribution généralisée à l’ensemble de la population s’est bien passée, les gens ont dû patienter parfois plusieurs heures pour recevoir leur eau. Un temps d’attente que la préfecture compte améliorer. « Il faut que les choses se mettent en place », indique le préfet de l’eau, rappelant que cette opération vient tout juste de commencer.

« C’est important que nous nous rendions à ces distributions », insiste le préfet Thierry Suquet. Il indique que durant la journée d’ouverture de cette distribution généralisée, 400.000 litres d’eau ont été distribués à travers les vingt-six points prévus à cet effet. « Nous allons tourner sur les différents points de distribution pour en tirer les premiers enseignements », déclare-t-il.

« On commence un peu à remonter dans les réserves »

Le ministre délégué chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, s’est exprimé sur la première journée de distribution au micro de nos confrères de franceinfo, ce lundi. Ce dernier parle d’opération réussie, qui a été « compliquée à monter ». Il tient à souligner la « chaîne de solidarité formidable qui fait que nous sommes en capacité maintenant de distribuer de l’eau à l’ensemble de la population, qui n’en a pas ».

Le ministre a rappelé que les plus de 300.000 habitants de Mayotte devaient actuellement endurer des coupures d’eau de 54 heures d’affilée et a indiqué qu’il espérait que la situation pourra revenir à la normale pour la mi-février. « On commence à remonter un peu dans les réserves, on a gagné 30 cm avec les pluies qui sont intervenues en début de semaine dernière, mais, pour autant, la situation est très difficile », constate-t-il.

Crise de l’eau : « Ce n’est pas la peine de forcer, il y a assez d’eau disponible pour tous »

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Les nombreuses mères de famille venues récupérer leurs stocks d'eau minérale en bouteille ont fait preuve d'une certaine impatience.

Dans les communes mahoraises, c’était la première journée de distribution générale d’eau en bouteille, ce lundi. Dans celle de Dzaoudzi-Labattoir, le rappel des troupes a permis de conjuguer une forte affluence de demandeurs dans la matinée, tandis que l‘après-midi s’est plutôt passé dans le calme. Reportage.

« Hé madame ! Retournez là-bas avec les autres, c’est nous qui allons vous appeler », pouvait-on entendre ce lundi, tout comme : « Ce n’est pas la peine de chercher à forcer le passage, il y a assez d’eau disponible pour tout ». Un peu de chahut, beaucoup d’impatience, mais une maîtrise remarquable des foules a pu se mettre en place grâce à une plus grande mobilisation de différents services municipaux, du soutien des militaires et des sapeurs-pompiers. C’était un soulagement pour cette première journée de distribution d’eau minérale en bouteille, une promesse que le gouvernement devrait faire durer au moins deux mois, car il y avait une forte affluence ce lundi matin aux abords des locaux de la mairie. « Visiblement, l’information relative aux conditions requises pour cette distribution n’est pas passée auprès du public, d’où un certain cafouillage en début de matinée, plutôt assez bien maîtrisé par des agents de la police municipale », remarque une dame assise.

Ils ont été nombreux à s’agglutiner sur les escaliers du CCAS (centre communal d’action sociale) pour obtenir le sésame permettant d’accéder au lieu de distribution des fameuses bouteilles d’eau, alors que des simplifications avaient été imposées par l’administration préfectorale. Point besoin de se faire enregistrer au préalable pour obtenir une carte lisible via un logiciel partagé par les services du CCAS. Pour ce lundi, la population avait à attendre sous des tentes de bâche installées sur le parking de la salle des fêtes en face de l’entrée principale des bâtiments municipaux. En file indienne, ils devaient se présenter, par groupe de trois ou quatre personnes, à d’autres agents installés devant le portail d’entrée de la mairie et retirer trois feuilles (une fiche explicative et deux documents à remplir au choix selon la situation de chacun, selon qu’on soit propriétaire ou personne hébergée). Très rapidement débordé, ce filtrage s’est trouvé contraint de demander l’assistance de la police municipale pour ramener le calme et la sérénité. Tant bien que mal, la situation a fini par se résorber au bout de trois heures, le système ayant retrouvé une fluidité certaine à la mi-journée. 

Des bouteilles vides à ramener ensuite

Bénéficier de cette première distribution n’est pas aussi problématique que certains auraient pu l’imaginer. Cependant, il est rappelé aux heureux bénéficiaires qu’ils devront revenir munis des bouteilles en plastique vides la prochaine fois qu’ils voudront renouveler leur stock. « C’est une condition imposée par la préfecture de Mayotte », explique un agent du CCAS, qui se félicite que la commune ait pris sur elle la charge de cette distribution à grande échelle. « Sans cela, il nous aurait été imposé d’assurer une mission de cette ampleur. » Depuis le démarrage de cette opération en septembre dernier, le CCAS a dû s’adapter pour répondre aux 280 demandes de fourniture d’eau à un public prioritaire très varié. Certaines de ses missions classiques sont reléguées au second rang ou tout simplement gelées en attendant la fin de cette crise de l’eau. « Heureusement que nous avons su capitaliser nos difficultés de démarrage dans cette prise en charge. Les hôpitaux et les cabinets d’infirmiers libéraux nous ont été d’un grand secours en nous signalant spontanément ceux de leurs patients nécessitant notre assistance », rajoute la même source. Il y a ceux et celles qui peuvent se déplacer pour renouveler leur stock d’eau sur place dans les bureaux du CCAS de Labattoir, mais il y également les autres qui sont physiquement dans l’incapacité de faire cette démarche et qu’il faut livrer à domicile. D’autres cas sont signalés, ceux de personnes situées dans des quartiers informels, et qui faute de voirie, se font approvisionner via des équipes de la sécurité civile.

« Sans cette mobilisation générale, nous serions allés droit vers la catastrophe », remarque un autre agent municipal. Une chose est sûre, la distribution d’eau minérale en bouteille se poursuit, les équipes d’accueil se relaient matin et après-midi pour répondre à une demande qui sera incontestablement croissante au fur et à mesure que le bouche à oreille aura accompli son œuvre.

Mort de Fayed : vaste opération de police à Nîmes, ce lundi

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Une vingtaine de personnes ont été interpellées, ce lundi matin, par les policiers dont ceux du Raid, dans le quartier Pissevin, à Nîmes. Selon Le Midi libre, elles sont suspectées d’avoir un lien avec le trafic de drogues qui s’opère dans cette cité marquée par la mort de Fayed, le soir du 21 août. Le jeune Mahorais de 10 ans est décédé après la fusillade dans laquelle son oncle, lui et son frère se sont retrouvés par hasard, en revenant d’un restaurant. La procureure de la République, Cécile Gensac, avait rapidement indiqué que les tirs de kalachnikov découlaient d’une guerre de territoires entre des gangs locaux et marseillais. Ce week-end, neuf hommes de 17 à 30 ans ont été mis en examen pour homicide en bande organisée. Seul le mineur échappe à la détention provisoire et a été placé sous contrôle judiciaire.

L’opération de ce lundi est la suite promise par les autorités de mettre en fin au trafic dans le quartier nîmois. « Initialement, entre les mois de juillet et de novembre 2023, plusieurs perquisitions menées par la Sûreté départementale du Gard dans le cadre d’opérations coordonnées ont permis de saisir huit kilogrammes d’herbe de cannabis, sept kilos de résine, 1,3 kg de cocaïne et 500 cachets d’ecstasy, plusieurs milliers d’euros, ainsi que des armes à feu », a rappelé la procureure.

Travail et handicap, une vingt-septième semaine dédiée

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La semaine européenne pour l’emploi des travailleurs handicapés en est à sa vingt-septième édition, qui a débuté lundi et prendra fin ce vendredi 24 novembre. À cette occasion, les institutions, entreprises et associations organisent des séquences de sensibilisation et de mobilisation autour de l’entrée dans la vie active, la transition entre l’éducation et l’emploi ; l’emploi et l’accès à la formation ; le maintien dans l’emploi, la prévention, la désinsertion et la reconversion professionnelle. La matinale de lancement a eu lieu ce lundi à la station Mayotte la Première, à Mamoudzou. Une table ronde est prévue ce mardi, de 8h à 15h30, également à la station Mayotte la Première, avec des actions de sensibilisation et d’information.

Le mercredi 22 novembre, de 7h à 14h, un déjeuner à l’aveugle est prévu au Pôle d’excellence rurale de Coconi (PER), dans la commune de Ouangani. Le DuoDay, qui consiste à se faire rencontrer personnes en situation de handicap et employeurs, aura lieu le jeudi de 8h à 17h. Enfin, pour la journée de clôture de cette semaine spéciale, les travailleurs handicapés pourront rencontrer les entreprises au gymnase et à la Maison des jeunes et de la cultu

Semaine de l’environnement : « On doit se poser la question du stockage de l’eau dans le sol »

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Michel Charpentier a animé la première partie de la table ronde, ce lundi matin, dans la salle de conférences de la Cadema, à Mamoudzou.

Ce lundi 20 novembre, a marqué le top départ de la semaine de l’environnement, organisée par la Somapresse (société éditrice de Mayotte Hebdo et Flash Infos). La matinée était consacrée au défi de la gestion de l’eau et a réuni différents acteurs autour d’une table ronde, dans les locaux de la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), à Mamoudzou.

La semaine de l’environnement ne pouvait pas commencer sans aborder un sujet majeur et au cœur de l’actualité de l’île, la crise de l’eau. Michel Charpentier, président de l’association Les Naturalistes, était présent pour cette première table ronde du cycle de conférences prévu cette semaine. « Nous sommes face à un paradoxe. C’est que de l’eau, à Mayotte, il y en a grâce à la pluie, nous avons accès à cette ressource. Seulement, elle ne tombe que six mois dans l’année. L’objectif doit donc être de faire en sorte que les eaux de pluie ne partent pas inutilisées dans le lagon », pose comme base le président d’association au début de son intervention.

Il regrette de voir que l’eau potable est encore utilisée pour des usages qui n’en nécessitent pas, comme l’arrosage des jardins, le lavage des voitures, les machines à laver, l’agriculture… « Il faudrait donner la priorité aux usages nécessaires. Dans les maisons, il faudrait avoir des systèmes de récupération d’eau de pluie. Bien qu’il ne pleuve pas toute l’année, ce sera déjà ça de moins pris dans les retenues collinaires », avance-t-il, préconisant également d’utiliser certaines eaux complètement perdues, comme celles sortant des stations d’épuration qui sont directement rejetées dans le lagon. « Elles pourraient être utilisées pour l’agriculture », propose-t-il.

Stocker l’eau en surface

Celui qui travaille sur les questions environnementales à Mayotte depuis plus de vingt ans a également abordé la question du stockage de l’eau de pluie. En effet, le stockage en surface permis par le système des retenues collinaires a ses limites. Il faut d’abord pouvoir occuper du foncier, au moins cinquante hectares de terres, qui pourraient servir à l’agriculture sur un territoire où les terrains disponibles sont compliqués à trouver. De plus, stocker l’eau à l’air libre engendre des pertes : ce sont 1.000 m3 d’eau qui s’évaporent par jour, soit à peu près la moitié d’une piscine olympique. Il y a de plus un gros travail de potabilisation à faire pour que cette eau stagnante soit consommable.

« On doit se poser la question du stockage dans le sol », insiste Michel Charpentier. En effet, les arbres permettent à l’eau de s’infiltrer dans la terre, en l’empêchant de ruisseler jusqu’au lagon. Cette eau va ensuite pouvoir alimenter les rivières. L’état des forêts joue donc un rôle primordial dans la gestion de la ressource en eau. Les préserver et planter des arbres se révèlent être une stratégie à mener pour constituer les stocks d’eau de Mayotte. « Seulement, actuellement, nous avons 150 hectares déforestés par an, et seulement 50 hectares de reforestation », regrette le président des Naturalistes.

« Mais avec la problématique du foncier, on doit abattre des arbres pour construire », fait remarquer Josiane Ropauld, directrice de cabinet à la Cadema. « Il va falloir faire des compromis, trouver un équilibre », répond Michel Charpentier. La mise en place de noues, des creux dans le sol qui permettent à l’eau de ne pas s’écouler directement et donc, de s’infiltrer dans le sol, pourrait également permettre de stocker la ressource.

L’air, une autre source d’eau

Et l’eau stockée dans l’air ? Grégory Tavitian, commercial chez Geobuilder, était là pour en parler. « Jusque-là, j’ai l’impression qu’il y a eu beaucoup d’argent dépensé, mais pas de réelle solution trouvée », avance-t-il. Geobuilder propose à la vente les générateurs d’eau atmosphérique de la marque Osoley, qui, pour faire simple, captent et filtrent l’humidité de l’air pour en faire de l’eau pure. Selon le modèle, un générateur peut produire entre dix litres et 5.000 litres d’eau par jour. Pour donner un ordre d’idée, le générateur qui produit 30 litres d’eau par jour coûte 2.900 euros.

Si l’entreprise mahoraise vend ces dispositifs à des particuliers, elle cible aussi les institutions. Ainsi, elle a pu vendre plusieurs générateurs à la gendarmerie. Seulement, l’Agence régionale de Santé (ARS), n’a pas encore validé la conformité de l’eau produite par ces machines, bien que d’autre tests, effectués par exemple par le rectorat, ont conclu à la potabilité de cette eau.

« Individuellement, cela ne pose pas de soucis. Mais pour les infrastructures, tant qu’il n’y a pas d’autorisation, c’est dangereux pour tout le monde. Les gens doivent être sereins », fait remarquer Bacar Ali Boto, chargé de mission à la Cadema. Si la question du contrôle de la conformité de cette eau s’avère complexe à résoudre, le système de filtrage des générateurs semble néanmoins promettre une alternative au puisage de l’eau sur terre et a fait ses preuves dans d’autres pays.

La sobriété, une solution accessible à tous

Lors de la table ronde, Michel Charpentier a souhaité insister sur la nécessité de travailler sur la sobriété au niveau de la consommation. « Il faut habituer les gens à changer leurs habitudes. Au lieu de laisser le robinet ouvert pendant qu’on se brosse les dents et gaspiller quatre à cinq litres d’eau, on ne l’ouvre que quand c’est nécessaire », donne-t-il comme exemple. « Même si on pense que c’est un comportement minuscule, c’est l’addition de ces petits gestes qui peut mener à des résultats conséquents. »

Enfin, Michel Charpentier a fini son intervention en regrettant que les associations environnementales n’aient pas été consultées sur la crise de l’eau : « Une fois que la crise sera passée, il faudra organiser des Assises de l’eau pour que tous les acteurs puissent échanger. »

La mobilité douce était aussi à l’honneur

Ce lundi après-midi, la table ronde était consacrée à la mobilité douce à Mayotte. La Cadema et l’entreprise de location de vélos, Mob’hélios, ont présenté leurs projets et ont exposé toutes les solutions alternatives permettant de circuler tout en réduisant l’impact carbone. Caribus est le projet phare de la Cadema. Les travaux ont commencé il y a deux ans et une mise en service totale des lignes de bus est prévue en 2027. Mais l’intercommunalité se penche également sur d’autres alternatives, notamment les navettes maritimes qui joindront Iloni à Kaweni. L’objectif étant de limiter le nombre de véhicules qui entrent à Mamoudzou. Des parkings relais sont également prévus sur les lieux de ramassage.

Enfin, la Cadema prévoit aussi des pistes cyclables. Pour l’instant celle qui part de Passamainty jusqu’aux Hauts Vallons est la plus avancée, mais d’autres sont en cours de réflexion, notamment trois à Dembeni. Ce dernier point retient particulièrement l’attention de Mob’hélios, société spécialisée dans la location de bicyclettes. Les clients peuvent les louer à long terme ou seulement quelques jours. L’entreprise veut aller plus loin et va proposer des scooters électriques l’année prochaine.

22.000 personnes en situation de handicap à Mayotte en 2021

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L’Insee La Réunion-Mayotte a publié une nouvelle étude, ce lundi, sur le handicap à Mayotte. En 2021, 22.000 personnes, soit 13 % de la population des 15 ans ou plus, « sont en situation de handicap au sens où elles sont sévèrement limitées ou fortement restreintes dans leur vie quotidienne ». Cependant, seules 5.600 disent « se sentir handicapées » en 2021. Cet effectif est proche des 6.900 personnes de 15 ans ou plus connues de la Maison départementale des personnes handicapées de Mayotte (MDPH976) en 2023.

L’institut note une différence sensible de la reconnaissance du handicap entre ici et la métropole. « Seules 2.200 ont une reconnaissance administrative de leur handicap, qui leur permet d’avoir accès à un ensemble d’aides et de services. Cette reconnaissance du handicap est bien moins fréquente que dans l’Hexagone ou dans les autres Drom, tout comme le recours à de l’aide », fait remarquer l’étude. Ainsi, la part de personnes de 15 à 59 ans atteintes d’un handicap bénéficiant d’une aide n’est que de 15% à Mayotte, contre 43% dans l’Hexagone. L’écart se réduit pour ceux ayant 60 ans et plus (56% à Mayotte et 69% dans l’Hexagone).

« L’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap est difficile : seules un quart d’entre elles ont un emploi, dans un contexte général de rareté de l’emploi à Mayotte », précise aussi l’Insee. En termes de chiffres, cela est très visible dans le cadre de l’obligation légale d’employer des personnes en situation de handicap pour les entreprises de plus de vingt salariés (celle-ci étant fixée à 6%). Alors que sur le territoire hexagonal, la part est généralement de 3,5%, à Mayotte, elle n’atteint pas 1%.

Ivana remporte la finale mahoraise des Voix des Outre-mer

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La jeune Ivana qui rêve de devenir infirmière un jour remporte le concours régional des voix des outre-mer. Elle aura la lourde mission de défendre les couleurs de Mayotte à l'Opéra Bastille en février 2024.

Malgré une soirée plutôt chargée en événements culturels de toute sorte à travers le territoire, les Mahorais ont été très nombreux à se déplacer à Mamoudzou, au cinéma Alpajoe, pour assister samedi soir à la quatrième édition à Mayotte du concours lyrique des Voix des Outre-mer.

Les Voix des Outre-mer, l’événement qui a pour vocation de détecter chaque année de jeunes talents des territoires ultramarins à travers le chant lyrique, a vu le triomphe de la jeune métisse Ivana. « On les accompagne à travers des masterclass, chaque territoire organise un concours à la fin de l’opération dans le but de sélectionner deux voix qui vont concourir avec les autres lauréats des différents outre-mer », explique El-Kabir Bin Mohamed, le directeur de l’Office culturel départemental. Cette finale régionale a été retransmise en direct sur Mayotte La 1ère, la chaîne publique locale et également sur les réseaux sociaux. Elle a opposé six candidats et permis de retenir trois jeunes talentueux, Ivana, Samuel et Boune. Les 400 places prévues à cet effet ont toutes trouvé preneurs et une partie du public est même restée debout durant tout le spectacle. De ces trois lauréats, un seul aura malheureusement la charge de défendre les couleurs de notre île à Paris, à l’Opéra Bastille, le 23 février 2024. 

Un potentiel culturel énorme 

Dans le cadre de ce concours régional de Mayotte, chaque candidat avait à présenter un chant lyrique et un morceau de son choix. « Comme ça, Boune a pu présenter son chant en francais et kiboushi, Samuel est venu avec ses musiciens et Naïha était avec ses danseurs de shakasha. C’est une diversité culturelle qu’on projette, et donc, chaque artiste a la liberté de présenter ce dont il a envie et qui le passionne », précise le directeur de l’Office culturel départemental. En guise de récompense suprême, le finaliste qui ira à Paris bénéficiera lui d’un accompagnement musical à l’Opéra Bastille ou dans un conservatoire de son choix. Les moins chanceux du concours peuvent prétendre à des formations en masterclass offertes par le Département de Mayotte, en présentiel ou en visio. Cette offre permet aux jeunes talents mahorais de rehausser leur niveau pour se rapprocher de celui des artistes professionnels. Et, c’est là une volonté affichée du département lorsqu’il a choisi d’ouvrir à notre île ce concours en 2020, soit deux ans après son lancement national. « Nous allons continuer à avancer dans cette voie parce que nous mesurons le potentiel qu’il y a à Mayotte dans cette discipline. Nous ne nous sommes pas trompés lorsque nous avons fait le choix d’arrimer Mayotte à cette locomotive, nous étions certains que nos jeunes peuvent rivaliser avec leurs compatriotes des autres régions et territoires d’outre-mer ». Pour El-Kabir Bin Mohamed, la jeunesse mahoraise a démontré via l’ensemble des candidatures présentées au cours de ces quatre dernières années qu’elle représentait un potentiel énorme, que ce soit en 2020 avec Kamar et Waïla, en 2021 avec Eddy et Chaïma (auxquels le ministère des Outre-mer a décerné une médaille) qui ont remporté à cette occasion les deux prix destinés aux moins de 20 ans. En 2022, malgré leurs jeunes âges, Anton et Lelia, 7 et 9 ans, ont brillé à leur tour et ont invité aux ministères de la Culture et des Outre-mer.

Un résultat significatif qui encourage les équipes de l’Office culturel départemental à déployer davantage d’efforts pour les éditions à venir.

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Flash infos Mayotte du Jeudi 12 juin 2025
Jeudi 12 juin 2025

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Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes