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Assises de Mayotte : Quinze ans de prison pour « l’homme à la hache »

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Lors du troisième et dernier jour d’audience, ce mercredi, devant la cour d’assises, deux hommes ont été reconnus coupables de tentative de meurtre, le 28 janvier 2016, à Mamoudzou. Alors que l’avocat général dépeint un accusé « assoiffé de sang » et l’autre, « lâche et manipulateur », la défense relève un manque de preuves et demande une requalification des faits. En vain.

« C’est quelqu’un assoiffé de sang », tranche l’avocat général Paul-François Thibault, en ce troisième jour de procès aux Assises de Mayotte pour juger deux hommes au motif de tentative de meurtre sur des faits commis il y a huit ans. Le verdict a été rendu ce mercredi : ils sont tous les deux jugés coupables. « C’est ce genre d’individus qui ont commencé la violence à Mayotte […] C’est eux qui ont montré l’exemple », avance l’avocat de la partie civile, maître Ibrahim Abdel-Lattuf, qui se souvient d’un territoire encore « apaisé » en 2016 même si déjà gangréné par des conflits entre bandes rivales de quartiers différents (là Kawéni dont Recto-Verso contre Barakani). « Ils ont voulu tuer. » Plus encore, « ils étaient préparés à faire couler le sang ».

Parmi trois jeunes pris à parti par une quinzaine voire une trentaine de personnes dans le quartier de Barakani, à Mamoudzou, dans la soirée du 28 janvier 2016, un adolescent de tout juste 15 ans a reçu plusieurs coups, dont les plus graves à la tête, par une hache, avant que la police intervienne. La victime, toujours absente de ce procès et que la cour n’a pas réussi à recontacter, avait ensuite réussi à atteindre l’hôpital et y est restée un mois. Désormais, « [elle] a du mal ne serait-ce qu’à prendre un verre d’eau » et « souffre de douleurs au soleil », informe son avocat. C’est sa main qui lui a permis de parer un troisième coup de hache.

« La violence, c’est l’air qu’il respire »

Si le premier accusé, Mohamed Touiouilou, tout juste dix-huit ans au moment des faits, confie sa culpabilité depuis le début de cette audience, le second maintient ne pas avoir participé à l’agression, ni de l’avoir assisté en lui tendant la hache comme cela lui est reproché. Sur la base des auditions réalisées avant l’audience, l’avocat général tacle ce père de famille d’une trentaine d’années de « menteur », de « lâche » et de « quelqu’un de manipulateur qui tente de berner la cour ». « La violence, c’est l’air qu’il respire », reprend-t-il au sujet de « l’homme à la hache », comme il appelle le premier accusé, victime de violences sexuelles lorsqu’il était mineur et scolarisé jusqu’au CM2, qu’il targue de « psychopathe. » Les mots « Daech », « Mohamed Merah » [terroriste auteur de tueries en 2012 à Toulouse et Montauban] tatoués sur ses bras l’interpellent. L’homme assis sur son banc, le regard dirigé vers le sol, déjà condamné par exemple pour une affaire d’agression au tournevis après les faits, serait « fasciné par la violence ».

Il souffre en réalité, selon le rapport de l’époque, de tendances psychopathiques, un déséquilibre caractériel et une tendance addictologique (alcool et chimique, dont il ne se souvient pas s’il s’en était administrée le jour de l’agression). Selon la défense, l’homme avait aussi continué les soins psychiatriques même après une obligation de soins décidée par la Justice.

« Des accusations faciles »

« On a quand même un sérieux problème », plaide maître Askani Moussa, avocat du complice encore présumé, Sayr Hadidja, en contrôle judiciaire depuis 2016. Il déplore un manque de preuves matérielles lors de ce procès telles qu’une expertise ADN ou alors un certificat médical « complet ». L’identification de son client repose « seulement » sur des déclarations faites lors de l’instruction désignant un homme grand et réunionnais qui adresse aussi des coups et traîne la victime sur le sol. « Ce sont des accusations faciles […] Dans un groupe d’une vingtaine, de trentaine de personnes, ne pourrait-ce pas être quelqu’un d’autre ? »

« Je pense qu’il voulait faire mal mais pas qu’il voulait tuer », tente maître Fatih Rahmani, avocat de Mohamed Toiouilou, rappelant qu’il n’a pas agi seul, a visé l’arrière de la tête alors qu’il aurait pu s’y prendre autrement et relevant un écart de plusieurs minutes entre l’intervention de la police et l’arrivée de la victime à l’hôpital. Un laps de temps pendant lequel elle aurait pu avoir reçu d’autres coups par d’autres personnes, ou même être poursuivie par son client « s’il avait eu cette volonté de tuer ». Il réclame à recaractériser les faits en violence avec armes plutôt que tentative de meurtre.

Demande refusée. La cour déclare les deux accusés coupables respectivement de tentative de meurtre et de complicité. Mohamed Touiouilou, qui a déjà purgé une partie de sa peine en détention provisoire, écope de quatorze ans ferme. Sayr Hadidja de cinq ans, dont trois ans avec sursis. Une peine entièrement aménageable. L’avocat général avait, lui, requis vingt ans de réclusion criminelle dont treize ans de sûreté derrière les barreaux pour le premier accusé désormais coupable, qui avait ouvert la bouche pendant l’audience sans en comprendre le sens, et douze ans de réclusion criminelle pour celui désormais reconnu comme complice.

Un nouveau-né abandonné dans la rue à Sada

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Le bébé a été admis au centre hospitalier de Mayotte. Sa mère a été identifiiée.

Un nouveau-né a été découvert au beau milieu d’une rue tôt ce mercredi matin, vers la mosquée de vendredi à Sada. L’alerte a dans un premier temps été donnée à la brigade de gendarmerie locale qui a immédiatement averti les secours. Vers 5h40, le nourrisson a été pris en charge avec le placenta de sa maman. Selon les secours, cette dernière a accouché dans la matinée.

Afin de contrôler l’état de santé du nouveau-né, les secours ont décidé de transporter en hélicoptère vers le centre hospitalier de Mayotte (CHM). Le nourrisson est sain et sauf. La mère a quant à elle été identifiée puis prise en charge en milieu de matinée.

L’inquiétude monte au lycée de Kahani après plusieurs intrusions

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À deux reprises, en moins de deux semaines, l'établissement scolaire a été visité des des individus dont les visages étaient dissimulés.

L’établissement scolaire n’accueille plus d’élèves depuis près de deux semaines. En cause, des cambriolages et des intrusions qui mettent à mal la continuité pédagogique, déjà largement bridée par le mouvement social en cours sur l’île.

Ces derniers temps, les rares allées et venues des enseignants et du personnel du lycée polyvalent Gustave-Eiffel, à Kahani, sont sous le signe de l’angoisse. À deux reprises, en moins de deux semaines, les locaux de l’établissement scolaire ont été visités par des individus dont les visages étaient dissimulés.

Le samedi 10 février, après une première intrusion, les monte-en-l’air sont repartis avec du matériel informatique, dont une vingtaine d’ordinateurs et du matériel technique. Selon Jérémie Saiseau, représentant du syndicat CGT Educ’action au lycée, des locaux ont par la même occasion été mis sens dessus dessous.

« Suite à cela, un certain nombre d’objets ont été retrouvés et des personnes auraient été interpellées », affirme le syndicaliste. Ce dernier félicite l’aide apportée par des adultes de Kahani. « Ce sont notamment eux qui ont permis de retrouver le matériel. »

L’établissement scolaire fermé pendant une semaine

L’établissement scolaire a été fermé une semaine durant, notamment afin de permettre aux enquêteurs de travailler, selon un message WhatsApp du proviseur. « On a été informé par la direction de manière assez précise et rapide des différentes intrusions », précise Jérémie Saiseau. « Suite au premier cambriolage, nous ne pouvions accueillir personne pour que l’enquête puisse se faire. »

Neuf jours se sont écoulés avant que des malfaiteurs profitent de l’absence de personnel dans l’établissement pour réitérer. Lundi, en plein jour, une bande de jeunes armés de machettes s’est rendue devant les locaux, accolés au lycée, de la Tama, une association qui aide les jeunes en situation de handicap. L’association est mitoyenne à des dépendances occupées par du personnel de l’établissement. Cette fois, la bande a tenté de forcer la grille. Apeurés, les agents se sont enfermés dans les locaux de l’association. En tentant d’entrer, les malfrats ont cassé la poignée de la porte de l’association. Les pompiers ont dû intervenir pour libérer les agents.

« Après la deuxième intrusion de lundi, l’inquiétude est montée. On a eu à nouveau un message de la direction nous expliquant qu’il fallait rester vigilant et qu’on évite de venir au lycée sans prévenir », raconte Jérémie Saiseau.

Contraint de fonctionner au ralenti depuis le début du mouvement social, le lycée polyvalent n’accueille plus d’élèves depuis bientôt deux semaines. D’autres établissements scolaires ont fermé leurs portes en raison de faits de violences et d’intrusions. C’est notamment le cas du collège M’Gombani, à Mamoudzou, où une bagarre entre bandes a éclaté dans la matinée de ce mercredi.

 

Le collège M’gombani de nouveau fermé après des violences

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L’établissement du centre-ville de Mamoudzou a fermé ses portes, ce mercredi matin. Des rixes, sur fond de tensions entre bandes des quartiers de M’gombani, Doujani et M’tsapéré, sont fréquentes, ces dernières semaines. Une autre a eu lieu justement dans la matinée, dans la rue où se trouve le collège. Une bande a caillassé l’établissement, avant d’être dispersée par les grenades de gaz lacrymogènes envoyées par les policiers. Quelques minutes plus tard, c’est cette fois une bagarre entre deux élèves qui a poussé le collège à suspendre les cours. Alors que plusieurs professeurs sont en droit de retrait depuis trois semaines pour demander une meilleure sécurisation des lieux. Selon nos informations, une demande a été faite de ne pas reprendre les cours, ces jeudi et vendredi, derniers jours de classe avant les vacances.

Voix des Outre-mer : « J’espère que cette compétition va m’ouvrir des portes pour devenir chanteuse »

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Yvanna Burel est depuis près de deux semaines à Paris pour se préparer à la finale du concours Voix des Outre-mer, ce vendredi.

Le concours Voix des Outre-mer 2023-2024 arrive à son terme. Ce vendredi 23 février, ils seront onze chanteurs en herbe, dont la Mahoraise Yvanna Burel, venus des différents territoires ultramarins, à se présenter lors de la finale nationale sur la scène de l’Opéra de Paris. En marge de l’événement, il est déjà possible de voter pour le prix Coup de cœur du public sur www.voixdesoutremer.com.

Les onze prétendants au titre de Voix des Outre-mer se préparent à se disputer la finale nationale ce vendredi soir. L’ultime étape de cette compétition de chant lyrique se déroulera sur la scène de l’Opéra Bastille, à Paris, devant 500 personnes, auxquelles devraient s’ajouter un million de téléspectateurs. Les Mahorais pourront suivre la sixième édition de l’événement en direct sur le portail Outre-mer de France Télévision (www.la1ere.francetvinfo.fr) à partir de 22 heures (heure de Mayotte).

Depuis bientôt deux semaines, les chanteurs venus représenter leurs territoires ultramarins respectifs répètent à l’Opéra de Paris dans une ambiance d’échange et sous la direction du chanteur lyrique Fabrice di Falco, qui les suit depuis les compétitions régionales et qui sera le maître de cérémonie, vendredi. « Ça va être un spectacle de grande qualité. C’est la première fois qu’on a un niveau aussi haut en termes de talent. Cela montre que même après cinq éditions, il y a encore des talents à révéler », constate Julien Leleu, président de l’association Les Contres Courants, qui produit l’événement.

Vendredi, chaque candidat chantera un air de son choix devant un jury de seize professionnels du monde de la musique, parmi lesquels le directeur de l’Opéra de Paris, des directeurs de conservatoire, le directeur de Warner France, des artistes et des personnalités ultramarines. À l’issue de cet unique passage, ils désigneront la Voix des Outre-mer et le lauréat du Prix jeune talent des Outre-Mer. Des sésames qui leur permettront de recevoir une formation gratuite afin d’être préparés à des auditions pour des agents et directeurs d’opéras ou à leur entrée dans un conservatoire.

« Une voix qui se révèle de jour en jour »

C’est tout ce que souhaite Yvanna Burel, qui représentera fièrement Mayotte lors de la finale. La soprano de 16 ans n’avait encore jamais chanté avant le début de l’aventure Voix des Outre-mer à Mayotte l’année dernière. « J’espère que cette compétition va m’ouvrir des portes pour faire du chant mon métier, pour intégrer un conservatoire et faire des études autour de la musique », déclare celle qui a trouvé sa voie en même temps que sa voix ces derniers mois. Le 18 novembre dernier, elle avait remporté la finale mahoraise, organisée en partenariat avec l’Office culturel de Mayotte, après plusieurs semaines de masterclass menées par Fabrice di Falco.

La jeune mahoraise pourrait bien profiter de la nouveauté de cette année : le Prix coup de cœur du public. Ce dernier peut d’ores et déjà voter pour soutenir son candidat favori directement sur le site du concours (www.voixdesoutremer.com). Les votes seront clôturés à 23 heures (heure mahoraise) le soir de l’ultime étape de la compétition.

A l’approche de la finale nationale, Yvanna Burel ne cache pas qu’elle est un peu stressée. Mais les répétitions se passent très bien et sa mère, ainsi que sa tante, seront présentes dans l’amphithéâtre de l’Opéra Bastille pour l’encourager le jour-J. C’est sans compter sur les encouragements de Julien Leleu, qui la suit également depuis le début de son parcours dans la compétition : « C’est une voix qui se révèle de jour en jour, elle qui n’avait jamais chanté. Sa voix s’est totalement ouverte. Malgré le stress elle devrait faire un très beau programme et représenter fièrement Mayotte pour la finale. »

La Chambre régionale des comptes recherche un nouveau magistrat-instructeur

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La Chambre régionale des comptes de La Réunion et Mayotte, cauchemar parfois des élus mahorais, est à la recherche d’un nouveau magistrat rapporteur ou d’une nouvelle magistrate rapporteure. Depuis le siège basé à Saint-Denis ou en procédant à des missions sur place, le rôle de la CRC est de procéder à l’examen des comptes et de la gestion des communes, des établissements publics locaux, des intercommunalités,… Jusqu’au 19 mars, le poste est ouvert aux titulaires et aux contractuels de catégorie A+. Le candidat ou la candidate doit disposer de solides qualités rédactionnelles avec des bonnes capacités d’investigation, d’analyse, de synthèse ainsi qu’une grande curiosité d’esprit, le goût du travail en équipe ou une aisance relationnelle. Évidemment, des connaissances en droit, en analyse financière, en environnement administratif, institutionnel, politique sont requises. Pour plus d’informations : choisirleservicepublic.gouv.fr/oƯre-emploi/une-magistraterapporteure-ou-un-magistrat-rapporteur-reference-2024-1482309/

Trois kwassa interpellés dans la nuit de lundi à mardi

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Dans la nuit du 20 au 21 février, la brigade nautique de l’Una a intercepté trois kwassa en provenance des Comores, d’abord au large d’Acoua, vers 2h20, un deuxième au large de Longoni, dix minutes plus tard. Un troisième a été appréhendé au large de Koungou, vers 5h15. Les trois passeurs ont été placés en garde à vue. En ce qui concerne les 38 clandestins présents à bord, ils ont été conduits au centre de rétention administrative (CRA) de Pamandzi.

Le docteur Vincent Boullet laisse un grand vide au Gepomay

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Il a « parcouru et étudié ces vingt dernières années les écosystèmes de notre île, avec la passion, la rigueur, la méticulosité et la générosité qui le caractérisaient », a publié ce mardi, le Groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay) sur son compte Facebook. Le décès du docteur Vincent Boullet, botaniste et phytosociologue de 68 ans, à l’hôpital de Mamoudzou, aurait été annoncé, mardi 13 février.

Les équipes du groupe font part d’une « immense tristesse » pour cet homme qui a contribué à apporter des connaissances sur les milieux mahorais afin de préserver la biodiversité de Mayotte. Il a notamment étudié les zones humides « propices aux oiseaux et leur dynamique », dont le lac Karihani, sujet de ses écrits en 2024. « Si le Gepomay est aujourd’hui gestionnaire de plusieurs zones humides, c’est en grande partie à lui que nous le devons », peut-on lire également, ajoutant que leurs pensées se dirigent vers sa compagne, ses filles et ses proches.

Sur le réseau numérique des botanistes francophones Tela Botanica, toute l’équipe du Conservatoire botanique national de Mascarin pleure également son président du conseil scientifique. Elle écrit : « Nous sommes certains que là où il est maintenant, il continue inlassablement à décrire avec poésie et observer la flore et les végétations avec passion et dévouement à leur protection ».

Un podcast pour la protection des tortues

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L’association Oulanga Na Nyamba présente son nouveau podcast « L’effet Nyamba ». Réalisé en partenariat avec l’Association pour le Développement Socio-Economique d’Itsamia (ADSEI), basée à Mohéli (Union des Comores), ce podcast a pour but de diffuser les paroles des jeunes de Mayotte et de Mohéli, sur différentes thématiques autour des enjeux de protection de la tortue marine. L’objectif est de mettre en évidence les différences et les points communs partagés par la jeunesse des deux îles. Le podcast est disponible sur le site internet de l’association mahoraise ( www.oulangananyamba.com/leffet-nyamba-un-podcast-par-les-jeunes/ ) ou sur sa chaîne Youtube : www.youtube.com/watch?v=3njsrqrEYMo.

Du soutien scolaire gratuit pour les élèves de terminale

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Le Réseau Lahiki met en place des cours gratuits de soutien scolaire et d’aide dans les révisions pour les élèves de terminale, lors de séances prévues durant les vacances scolaires. Le réseau justifie la nécessité de cette action par le nombre de jours de cours manqués en raison de l’insécurité ou encore de la crise de l’eau, alors que ces élèves doivent préparer le baccalauréat. L’association cherche également des professeurs ou des intervenants, capables de dispenser des cours de soutien aux élèves de ce niveau. Les communes concernées sont les suivantes : Sada, Chiconi, Dembéni, Mamoudzou, Koungou, Bandraboua et Petite-Terre. Pour s’inscrire en tant qu’élève, il faut remplir le formulaire en ligne suivant : forms.gle/KAHyYVxXmXCv4Mo3A. Pour les personnes prêtes à donner les cours, il faut remplir ce formulaire-ci : forms.gle/2guzZT8RvN8dsUP3A. Pour plus d’informations, il est possible de contacter le Réseau Lahiki à l’adresse mail mayounne.abdallah@reseaulahiki.org ou au numéro de téléphone 06 39 65 79 97.

Barrages : L’union se disloque chez les Forces vives

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Abdou Badirou, un des leaders du mouvement, lors du compte rendu aux Forces vives des discussions avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, le dimanche 11 février à Mamoudzou.

On ne compte plus les réunions des Forces vives pour trouver un terrain d’entente sur le maintien ou non des barrages. Une nouvelle s’est tenue toute la journée à M’roalé (Tsingoni), et l’union n’est toujours pas au rendez-vous.

Ce mardi, les leaders des Forces vives et les référents des barrages, soit une soixantaine de personnes, se sont retrouvés à 11 heures lors d’une réunion à la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de M’roalé, dans la commune de Tsingoni. L’ordre du jour était le même que lors des précédentes réunions : la levée ou non des barrages. « Il était question de discuter sereinement sur le maintien ou non de la grève. Après de longues discussions, chacun a exprimé sa position », indique Abdou Badirou, un des leaders du mouvement, présent à la réunion et qui annonçait vendredi dernier la mise « de côté » des barrages.

Sur la quinzaine de leaders présents, seuls deux sont pour le maintien des barrages, à savoir Saïd Kambi et Saïd Hachim. Safina Soula et Abdou Badirou sont, eux, pour la levée. De leur côté, les référents des barrages sont plus nombreux à vouloir leur maintien. Ainsi, les blocages du sud, du nord, ceux de Chiconi et de Tsararano vont rester en place. La revendication mise en avant demeure l’état d’urgence sécuritaire. Ceux de Passamaïnty, de la barge, de Tsingoni, de Coconi et de M’roale sont eux, à priori, suspendus pour l’instant.
On nous confie que vers 17 heures, les personnes pour la levée des barrages ont décidé de quitter la salle de la MJC, pendant que les autres ont continué les discussions jusqu’à 18 heures.

Grand schisme pour les barragistes

Un mouvement plus que jamais divisé, une semaine après avoir reçu les promesses ministérielles sur la fin du droit du sol et du titre de séjour territorialisé (une des première revendication du mouvement) par courrier. Néanmoins, Saïd Kambi, qui aurait été questionné sur l’apparition d’un nouveau mouvement appelé les Forces du peuple lors de cette réunion a démenti une rumeur inventée pour diviser le mouvement.
« C’est dommage d’arriver à cette situation », confie Abdou Badirou, ce mardi soir. Pour lui, les personnes à l’origine du mouvement n’avaient pas imaginé continuer les barrages au-delà de la réception du courrier, contenant des annonces qu’il considère comme une victoire. Selon l’éducateur, ce serait davantage des personnes greffées au mouvement après la visite du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, qui souhaitent poursuivre les blocages. Face à tout ça, Abdou Badirou, qui dit ne pas avoir envie de « défier l’État » outre mesure et qui est content des annonces obtenues, a décidé de se mettre quelques temps en retrait du mouvement : « Pour moi on a gagné, je laisse les autres continuer pour le moment. »

« Alger » et Maddoudine font appel

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Les deux habitants de Sada ont été condamnés à quatre ans de prison en première instance.

Rendue vendredi dernier, la décision du tribunal correctionnel de Mamoudzou condamnant à quatre années de prison Maddoudine Abdou et Mohamadi « Alger » Attoumani, respectivement conseiller principal d’éducation et chauffeur au Sidevam, va faire l’objet d’un appel. Les deux Sadois, par ailleurs meneurs du barrage de Chiconi, ont été reconnus coupables en première instance d’avoir instigué l’attaque à coups de pierres et de cocktails molotovs de la brigade de gendarmerie de Sada, les 28 et 29 janvier. Maître Askani Moussa, qui défend « Alger » envisage également de déposer une demande de libération conditionnelle pour son client, en attente de l’audience en appel. Pour cela, l’avocat doit saisir le juge d’application des peines.

Contacté, l’avocat Jean-Baptiste Kondé, qui défendait vendredi Maddoudine Abdou, nous explique que c’est son confrère Abdel-Lattuf Ibrahim, qui récupère le dossier. « Il a également l’intention de faire appel », confirme le conseil. Contrairement au premier qui nie toute participation aux faits, Maddoudine Abdou a avoué et fait part de ses regrets lors du procès en premier instance.

Université : Les notes du premier semestre manquent à l’appel

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Les étudiants attendent encore leurs résultats aux examens du premier semestre. Photo d’archive.

Les candidatures en master s’ouvrent dans une semaine pour les étudiants de Licence 3 de l’Université de Mayotte (ex-CUFR). Seulement, leurs résultats aux examens du premier semestre manquent encore à l’appel et, par conséquent, à leurs dossiers.

À Chiconi, Daman Studio inaugure ses nouveaux locaux

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Daman Studio, une société spécialisée dans l’audiovisuel, investit un bâtiment de la place Sicotram, à Chiconi. Lancée en 2019, l’entreprise envisage d’élargir ses activités dans la production et la post-production de vidéos.

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Samedi dernier, Ahamada Djabou Abdourhamane (deuxième en partant de la droite), un pionnier de la photographie à Chiconi, a coupé le ruban lors de l’inauguration. Il était aux côtés du maire, Mohamadi Madi Ousseni (premier à gauche).

Des locaux flambants neufs pour Daman Studio, à Chiconi. Devenue au fil des années une référence à Mayotte dans la couverture d’événements en direct sur les réseaux sociaux, l’entreprise cogérée par Fazida Attoumani et Issimaila Ali Toybou fait son bout de chemin et ouvre de nouveaux studios sur la place Sicotram. L’inauguration a eu lieu samedi dernier, en présence du maire de la commune, Mohamadi Madi Ousseni.

« On avait précédemment un petit local à Chiconi, le nouveau studio est beaucoup plus grand. Il va nous permettre de réaliser des tournages en studio et des shootings photo professionnels, via une salle de post production notamment », se félicite Issimaila Ali Toybou.

Une naissance en 2019

Daman Studio envisage ainsi de multiplier ses activités en production de vidéos suite à un lancement réussi dans la couverture d’événements. Développer une société dans l’audiovisuel n’est pourtant pas une mince affaire à Mayotte. Les deux associés le savent bien, puisqu’ils ont dû cravacher pendant un an avant de trouver des clients, pour la plupart des institutions, après leur premier lancement en 2019. Issimaila Ali Toybou avait préalablement créé Daman Studio en 2014, à Metz, en métropole.

Outre l’audiovisuel, la société propose sur place une salle consacrée à la réalisation de photos d’identité. Un autre espace, équipé avec un système de visioconférence, permettra aux entreprises locales d’avoir un endroit où tenir des réunions professionnelles.

Crise de l’eau : Le prix de l’eau en bouteille gelé jusqu’au 15 avril

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Le gel du prix de vente de l'eau en bouteille est prolongé jusqu'au 15 avril.

Le passage au rythme de deux jours d’alimentation en eau sur trois, cette semaine, en témoigne : la saison des pluies marquée a permis d’améliorer l’état de la ressource en eau sur le territoire. La préfecture de Mayotte a communiqué, ce mercredi matin, que la retenue collinaire de Combani est désormais remplie à 80%. Celle de Dzoumogné l’est toujours à 100%.

L’État confirme la prolongation jusqu’au 29 février de l’aide exceptionnelle en faveur des entreprises particulièrement touchées par la crise de l’eau, ainsi que la prise en charge des factures. Le gel du prix de vente de l’eau en bouteille est maintenu jusqu’au 15 avril. Enfin, la distribution générale s’arrêtant au 29 février, un stock stratégique est mis en place dans les administrations et les collectivités locales pour que, dès le 1er mars, elles puissent remplacer la distribution dans les différents points au cas où il y aurait une absence d’eau potable.

Atomix : « On va être obligés d’enchaîner les soirées »

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L’association Atomix n’a pas encore la trésorerie nécessaire pour sa neuvième édition du Kariboom. Archives Atomix.

Léon Medaric, nouveau président de l’association qui gère le sound system Atomix depuis janvier, annonce une augmentation du nombre de soirées, dont celle du 24 février, en vue de préparer le festival Kariboom prévu en mai.

Flash Infos : La prochaine date de soirée annoncée est ce samedi, à l’ACHM (Association des croiseurs hauturiers de Mayotte) de Petite-Terre. À quoi pouvons-nous nous attendre ?

Léon Medaric : On va essayer de commencer vers 17 heures. Même si la barge et Petite-Terre ne sont pas les endroits les plus chauds à Mayotte, on essaie toujours que les gens ne rentrent pas trop tard après. La soirée débutera en mode warm up, dans une ambiance chaleureuse. Joueront après les DJ, ceux qu’on avait invités pour la dernière soirée, qui a été annulée [N.D.L.R. Moyatomix initialement prévue le 27 janvier mais déprogrammée en raison des barrages]. Il y aura Klémo de Petite-Terre dans un style drum and bass, psytrance ; Bernie, un nouvel arrivant de Nouvelle-Calédonie et Docteur Grip pour le côté techno. Et moi, Néom 42, je jouerai de la bass house. En espérant que le contexte, notamment au niveau des barges et de la circulation pour aller chercher notre matériel à Kani-Kéli, permette cette soirée qui, sinon, se déroulera le 2 mars, au même endroit, une semaine avant le début du ramadan.

F.-I. : Vos deux dernières soirées ont été annulées, pour celle-ci vous prévoyez une solution de secours. Dans quelle mesure ces nouvelles dates sont importantes voire déterminantes pour la neuvième édition du festival Kariboom ?

L.-M. : On établit un calendrier à l’avance. On a le droit à six soirées pour correspondre à certain débit de boissons. Sauf si, comme à l’ACHM, on l’organise dans un bar car on gère seulement les entrées. Et le festival est financé par les soirées qu’on fait. C’est notre trésorerie. Avant sa date, on doit déjà avancer un tiers du budget total du festival. Les 25 billets d’avions (on fait venir la Hadra trance, le plus gros festival de trance en Europe) pour tous les artistes, DJ, musiciens… Ça représente déjà environ 20.000 euros. Nous, on est bénévoles. L’argent qu’on gagne est investi dans le parc matériel de l’association, talkies-walkies, enceintes, lumières. Et pour le Kariboom, on achète encore du matériel. On a aussi la sécurité à payer, le bar. Donc forcément, les annulations de soirées mettent en péril le Kariboom. Et on ne veut pas faire comme l’année dernière, revoir à la baisse notre édition, comme c’était le cas à cause de l’opération Wuambushu. On aimerait faire le festival qu’on souhaite. Mais si ça continue comme ça, on n’aura pas notre trésorerie. Même si on obtient la subvention qu’on a demandée cette année, et on en serait très contents, elle ne viendrait qu’après le festival. Donc on a bousculé le calendrier. On va être obligés d’enchaîner les soirées pour assurer le Kariboom. Normalement on fait une soirée tous les deux mois. Là, ce sera quatre avant le festival. Une soirée tous les quinze jours.

F.-I. : Que pouvez-vous déjà nous dire sur le festival Kariboom ?

L.-M. : Il se déroulera les 18, 19 et 20 mai, sur deux jours et deux nuits. Cela commencera le samedi avec un après-midi familial et gratuit pour tous avec des ateliers pour les enfants, des spectacles, des ateliers pour toutes les tranches d’âge. Nous aurons trois scènes. Une scène pour Doujah Sound qui tournera dès l’après-midi pour du reggae roots. Sur la scène principale, la plus grande, il y aura des concerts, des spectacles de break dance, de danse orientale, danse africaine, des imitations. Mais aussi un spectacle de circassiens de la compagnie Rêvons l’Envers, avec du tissu aérien, mis en scène avec une histoire et des cerceaux. Il y aura aussi des baptêmes de voiles, un parcours accrobranche… Il pourrait aussi y avoir une fanfare, des échassiers… Mais la liste n’est pas encore complète. Le but est que les familles mahoraises viennent. Le soir, Doujah Sound continue. Atomix jouera sur une autre scène et sur la principale, ce seront de grands producteurs, des DJ locaux mais aussi des artistes venus de La Réunion, d’Allemagne, d’Angleterre… Dimanche, des concerts continueront de 13 heures à 20 ou 21 heures. Au moins, deux des trois scènes tourneront jusqu’au lundi matin. Mais j’annoncerai le plateau du dimanche plus tard. Ce sera au sud de M’tsanga beach, au sud de Sada. On lancera la billetterie en ligne assez tôt pour lancer les préventes et se dégager un peu de trésorerie pour se faire une avance.

Comores : Le principal suspect du viol d’une fillette de 11 ans relâché

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Les enquêteurs avaient interpellé deux personnes dont un ami du père de la jeune Echat, retrouvée morte vendredi à Moroni, avant de le relâcher. Il aurait fourni un alibi convaincant aux gendarmes. L’enquête pour déterminer qui a violé la fillette est donc toujours en cours.

Qui a assassiné jeudi dernier la fillette de 11 ans, dont on a retrouvé le corps au sud de la capitale Moroni ? Après la libération du principal suspect dans cette affaire de meurtre et de viol, l’enquête doit désormais se lancer dans la recherche du présumé auteur jusque-là non identifié. Depuis vendredi, la gendarmerie comorienne avait arrêté et place en garde à vue trois personnes. Parmi eux, un voisin de la famille, le père de la victime, et un ami à lui qui avait été considéré visiblement à tort comme le suspect numéro 1. Ils ont tous été libérés depuis ce lundi, faute de preuves et éléments les incriminant. L’ami du père biologique de la petite Echat Binti Youssouf a avancé un alibi. Une source a indiqué que le père a confirmé qu’il était avec son ami avant même que la disparition de l’enfant ne soit connue. Pour ces raisons, les autorités n’ont pas jugé nécessaire de garder le suspect. « Au cours de l’enquête, il est prouvé que le jeudi 15 février, cette personne se trouvait dans la région de Hamahamet avec le père de la fillette depuis 11 heures du matin et que c’était à 19 heures qu’ils sont rentrés à Moroni », a complété le parquet de Moroni.

Retrouvée dans une citerne

Vendredi, le corps de la jeune fille a été retrouvé à Graphica, un quartier situé au sud de la capitale Moroni. Née en avril 2012, Echat Binti Youssouf aurait fêté ses 12 ans dans deux mois. Mais le destin en a décidé autrement. Sa dépouille repêchée dans une citerne, ce 16 février, présentait des signes de viol. Ses proches ont déclaré avoir constaté qu’elle saignait et écartent de facto la thèse de l’accident. Il est clair pour eux que leur enfant qui était en classe de sixième cette année a subi un viol avant d’être ramenée dans ce réservoir. « Le médecin légiste a confirmé que la fillette présentait des signes de pénétration sexuelle récente, une plaie ouverte au niveau de l’arrière de sa cuisse, des ecchymoses dans certaines parties du corps de la fillette ainsi que d’autres signes. Après les examens du corps, nous avons autorisé la remise du corps à la famille pour aller continuer les obsèques », a relevé le procureur Ali Mohamed Djounaid, mardi en fin d’après-midi. Le même jour, les associations qui luttent contre les violences faites aux femmes et aux enfants, dont l’ONG Hifadwu (protection) sont allées présenter leurs condoléances à la famille endeuillée. « Nous sommes venus apporter notre soutien aux proches. Nous comptons par ailleurs organiser une manifestation dans les prochains jours pour dénoncer et condamner cette violence qui cible les enfants et pas seulement. Nous ne pouvons pas continuer comme ça. Le pire, nous nous mobilisons pour que les violeurs soient arrêtés puis emprisonnés. Mais ils finissent par être libérés », a tancé Allaouiyat Said Abdallah, la présidente de l’association Faina, du nom de cette mineure de 5 ans, abusée et assassinée chez elle, dans une localité située au nord de la Grande Comore.
Très en colère, elle a interpellé les élus par ces mots : « Tous les jours, des enfants sont assassinés. Est-ce qu’il existe oui ou non des lois qui condamnent fermement ces violeurs et protègent les femmes et les enfants victimes de violence ? Si oui, qu’on les respecte alors. Dans le cas contraire que les députés les votent », a-t-elle réclamé. La présidente de l’association Faina appelle le gouvernement à les accompagner pour la prise en charge des mineurs vulnérables.

Famille de sept enfants

Originaire de Howani, sur l’île de Mohéli, Echat Binti Youssouf avait quitté la maison à 14 heures, le jeudi, pour aller faire la lessive dans une maison en construction située à quinze mètres de chez elle, d’après le récit livré par la justice. Elle vivait avec ses parents et ses six frères et sœurs. Une fois la nuit tombée, son père, Youssouf Mahafidhou, de retour à la maison a constaté l’absence de sa fille. Il était déjà 19h. Mais personne ne se doutait qu’il lui est arrivé quelque chose. Sa famille, pensait qu’elle regardait des séries télévisées chez les voisins avant de se rendre compte qu’en fait, elle n’y était pas. Certains sont allés vérifier si jamais, elle lavait toujours les habits. Une fois sur les lieux, aucun signe d’elle. Ce n’est que le vendredi aux environs de 8h que le corps a été découvert dans la citerne. Alors que l’intervention d’une tierce personne n’était pas sur la table, lors du lavage mortuaire, des signes laissant penser que la fillette était victime de viol sont apparus.
Ces dernières années, plusieurs faits divers de ce type ont marqué la population des trois îles comoriennes. Au mois de mai 2021, Faina, âgée de 5 ans, avait été violée puis tuée avant d’être cachée dans un trou. En 2020, deux mineures de 7 et 9 ans, avait subi des viols à Anjouan. L’une des victimes y a laissé sa vie. Le problème, en dépit des lois qui criminalisent ces actes, les coupables finissent par être libérés. Une impunité qui décourage parfois les familles des victimes à porter plainte.

« Il y a une hausse de la menace du choléra à Mayotte, soyons clairs »

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Au siège de l’Agence régionale de Santé de Mayotte, à Kawéni, ce mardi matin, le docteur Maxime Jean, conseiller médical de l’ARS, Olivier Brahic, directeur de l’ARS, et Thierry Suquet, préfet de Mayotte, ont fait le point sur l’épidémie de choléra aux Comores et comment l’anticiper sur l’île aux parfums.

L’épidémie de choléra dans l’archipel voisin, qui se limite à l’île de Grande-Comore pour l’instant, amène l’Agence régionale de Santé (ARS) de Mayotte à prendre déjà des mesures pour prévenir tout risque de cas localement. Alors qu’une campagne de vaccination a eu lieu en 2001, elle n’est pas envisagée en raison de « stocks limités ».

Quelle est la situation dans la zone géographique ?

« Il n’y a pas de choléra à Mayotte. Malgré tout, la situation doit être regardée avec vigilance », conseille celui qui est préfet de Mayotte pour encore quelques jours, Thierry Suquet. Face à la presse, ce mardi matin, le directeur de l’Agence régionale de Santé (ARS) de Mayotte, Olivier Brahic, a fait le point sur le développement du choléra dans le monde. Une recrudescence a été notée depuis 2021, notamment en Afrique continentale. En cette année 2024, 44 pays sont concernés par des cas, dont onze nations dans la même zone géographique que Mayotte. La plus proche, les Comores, en est à 83 cas, dont six décès, a rapporté notre correspondant à Moroni. La bactérie est arrivée dans le pays voisin depuis la Tanzanie et se cantonne pour le moment à la Grande-Comore. Un seul cas a été détecté à Mohéli.

Quels risques à Mayotte ?

Comme le préfet, Olivier Brahic confirme qu’il n’y a pas de cas détecté à Mayotte. « Si c’était le cas, je ferais une conférence de presse dans les 24 heures », prévient celui qui observe « une hausse de la menace, soyons clairs ». La bactérie n’étant pas présente sur l’île, une « veille sanitaire » est mise en place, ainsi qu’un renforcement des contrôles sanitaires pour les arrivées par bateau ou par avion qu’elles soient des Comores, Tanzanie et Kenya. « Des informations sont données à bord, des flyers informent de la conduite à tenir », fait remarquer le directeur de l’ARS. Les personnes sont tracées pour être retrouvées si l’une d’elles s’avérait porteuse de la bactérie.

Concernant les arrivées irrégulières, les passagers de kwassa interceptés par les forces de l’ordre se font tester à leur arrivée au centre de rétention administrative (CRA) de Pamandzi.

Si un cas est détecté, quelle procédure ?

Tous les professionnels de santé et les associations sont sensibilisés aux risques et incités à faire de la prévention. Toute personne ayant possiblement des symptômes doit appeler le 15. « Dès lors qu’on a identifié un cas, un véhicule sécurisé du CHM va récupérer la personne et l’amener aux urgences dans une filière sécurisée. On va tester cette personne. Si elle est positive, on la met dans une chambre sécurisée », détaille Olivier Brahic. « Il faut qu’on soit hyper réactifs pour pouvoir éteindre tout début d’épidémie. » Une équipe d’investigations sera également montée pour trouver tous les cas contacts ou exposés. Ils seront tous mis sous antibioprophylaxie, qui empêche le développement de la bactérie. Le directeur de l’ARS assure que ce n’est pas une recommandation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), mais qu’il « assume vouloir des mesures plus radicales ».

Outre un renforcement à l’accès potable, « le sujet fondamental », une autre équipe sera chargée de désinfecter les foyers des personnes malades avec de l’eau javellisée. « Des moyens complémentaires, avec des renforts RH pour l’équipe d’investigation et le CHM, arriveront à Mayotte dès le premier cas signalé », promet Olivier Brahic. Au CHM justement, l’ARS indique que tout prélèvement de selles pour des analyses fait l’objet d’une recherche du choléra « depuis six mois ».

Comment reconnaître les symptômes ?

La maladie se transmet par les selles. C’est pour cela que la première recommandation est de se laver les mains avec du savon après être allé aux toilettes. Si ce n’est pas le cas, la bactérie peut se transmettre par l’eau. La difficulté, reconnaît le docteur Maxime Jean, est que 80% des cas sont asymptomatiques. Les 20% restants connaissent des diarrhées très aigües, parfois des vomissements ou de la fièvre. C’est le premier symptôme qui est le plus dangereux puisqu’il entraîne une déshydratation pouvant mener au décès. « La complication du choléra n’est pas une complication infectieuse. L’autre singularité, ce sont des symptômes qui peuvent s’installer de façon extrêmement rapide, en quelques heures seulement », alerte le conseiller médical de l’ARS Mayotte. La réhydratation est bien sûr primordiale, mais également l’usage des solutés de réhydratation orale pour l’ajout de sels minéraux. L’ARS compte d’ailleurs en distribuer si un cas est identifié.

Pourquoi il n’y a pas de vaccination ?

Les responsables de l’ARS n’ont pas exclu totalement la vaccination, comme ça a été le cas en 2001, « la doctrine n’est pas arrêtée ». Seulement, Olivier Brahic informe que les stocks de vaccins sont « extrêmement limités » au niveau mondial. L’heure pour le moment est plutôt « d’axer sur les mesures d’hygiène, de prévention et d’accès à l’eau ».

Pas de foyer de fièvre typhoïde

Deux crises à Mayotte n’ont pas débouché sur une crise d’ordre sanitaire. La première, celle de l’eau, présentait beaucoup plus de risques s’il y avait une propagation du choléra. Finalement, quelques foyers de fièvre typhoïde ont été détectés ici et là, dont un dernier à Hamouro, à la mi-janvier. Le directeur de l’ARS indique « qu’il y a eu un cas cette semaine et un autre la semaine précédente ». Interrogée sur les répercussions des déchets sur les routes, l’ARS n’a pas noté de maladies ayant un rapport. La leptospirose par exemple, une maladie qui se transmet par l’urine des rats, reste cantonnée à quelques cas. «

», se rappelle le docteur Maxime Jean.

« Pas de fin complète des tours d’eau avant la mise en service de l’usine de dessalement »

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Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a reconnu, ce mardi matin, qu'il faudra sûrement attendre l'arrivée de la future usine de dessalement d'Ironi Bé pour que le robinet puisse couler tous les jours.

La conférence de presse organisée ce mardi à l’Agence régionale de Santé de Mayotte (ARS), à Kawéni, à propos des risques de choléra a donné lieu à un échange sur l’état de la ressource en eau à Mayotte. Le préfet Thierry Suquet, qui laissera bientôt sa place à François Xavier Bieuville, a donné quelques renseignements sur la suite de la crise de l’eau qui frappe toujours le territoire mahorais. Au comité de suivi de la ressource en eau (CSRE) du mercredi 14 février, il a été évoqué un passage à une coupure d’eau à raison d’une fois par semaine « dans quelques semaines ». Toutefois, il faudra s’attendre à guère plus, alors que les retenues collinaires de Combani et Dzoumogné sont respectivement à plus de 80 % et à 100 % de leurs capacités. « De toute façon, on le sait, il n’y aura pas de fin complète des tours d’eau avant la mise en service de la nouvelle usine de dessalement qui produira suffisamment », prévient le préfet.

Le 29 janvier, lors d’un CSRE élargi, Françoise Fournial, la directrice de la Société mahoraise des eaux, a reconnu que la production de la SMAE ne pouvait pas suivre des besoins de consommation situés « entre 44.000 et 46.000 m3 par jour ». La filiale de Vinci se disait alors capable de produire « 40.800 m3 » au maximum. Prévue pour 2025, l’usine de dessalement d’Ironi Bé, critiquée pour des craintes sur le plan environnemental, doit produire théoriquement 10.000 m3 d’eau potable par jour dans un premier temps. Puis, la production doit être poussée jusqu’à 30.000 m3 quotidiens. Pour donner un ordre de grandeur, celle de Pamandzi a été rénovée récemment pour fournir 4.700m3 par jour (c’est le cas depuis le mois de décembre).

La majorité de l’eau potable produite à Mayotte provient des rivières, auxquelles s’ajoutent les forages (la sixième campagne est en cours, la septième va commencer en parallèle cette année). Les retenues, qui se remplissent normalement cette année, permettent de passer simplement la saison sèche.

Les horaires aménagés à la Ville de Mamoudzou

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La municipalité de Mamoudzou aménage ses horaires jusqu’à la fin du ramadan et les six jours de chawal, à partir de ce mardi. Les services sont ouverts au public du lundi au jeudi, de 7h30 à 14h, et le vendredi, de 7h30 à 11h30. Les guichets de l’état-civil sont ouverts au public à l’hôtel de Ville de Mamoudzou et à la mairie annexe de Kawéni, du lundi au jeudi, de 6h30 à 14h30, le vendredi, de 6h30 à 11h30. Ils sont ouverts dans les mairies annexes de Passamaïnty et Vahibé, du lundi au jeudi, de 7h30 à 14h30, et le vendredi, de 7h30 à 11h30.

La campagne de subventions aux associations de Mamoudzou prolongée

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La clôture de la campagne de subventions aux associations pour l’année 2024 est reporté au 3 mars de cette même année par la Ville de Mamoudzou. Cette dernière apporte, à travers ces subventions, un soutien financier afin de développer les activités des associations, principales actrices de proximité dans les villages et les quartiers. Ces aides concernent les organismes de la commune qui œuvrent dans le domaine de la jeunesse, des sports, de la culture, de la citoyenneté, de l’environnement, du socio-éducation et de l’insertion. Elles ont pour but de les aider à exercer leurs activités dans de bonnes conditions, à financer la réalisation de projets spécifiques ou encore à financer des opérations particulières et exceptionnelles. Les demandes de subventions sont dématérialisées et doivent s’effectuer sur le site www.mamoudzou.yt. Les demandes papiers ne seront pas prises en compte et un seul utilisateur par structure peut déposer la demande en ligne. La plateforme de dépôt de dossier est également accessible directement au lien suivant : ma-mamoudzou.mgcloud.fr/aides. Pour toute information complémentaire, il est possible de contacter par téléphone le : 06 39 58 78 27.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes