Une crise de l’eau, des finances en berne, un mouvement social qui la prend en grippe, Mlezi Maore n’a pas connu des mois faciles. Dans un entretien, Fahoullia Mouhamadi, la présidente, et Hugues Makengo, le directeur, réfutent l’image d’« usine à délinquants » qu’on lui colle parfois. Car, si une quarantaine de jeunes lui sont confiés chaque année par la protection judiciaire de la jeunesse, l’association œuvre bien davantage dans le handicap et le social.
Mlezi Maore : « Plutôt que nous « combattre », j’invite la population à nous connaître »

Cuisinier, menuisier,… les jeunes placés pensent à l’avenir

L’établissement de placement éducatif (EPE) Dago accompagne des mineurs condamnés ou en instance de jugement. Parmi ses missions, figure la tentative de préparer « l’après » malgré les entraves administratives.
« Il n’y a pas de délinquant à Mayotte », déclare d’un ton ferme Abdel*, assis autour d’une table avec d’autres jeunes placés par la justice, comme lui, au Dago. Un établissement de placement éducatif (EPE) en alternative à la prison (quartier pour mineurs de la maison d’arrêt de Majicavo), soit l’unique hébergement d’urgence en la matière à Mayotte quasiment complet. « Il y a des assassins ou des voleurs. Des gens qui galèrent parce qu’ils ont faim, qui volent et revendent pour manger. Et il y a des gens qui n’ont rien à faire et foutent la merde sur les routes. » Le directeur des hébergements éducatifs, Thierry Lande, acquiesce : « Il n’y a pas de délinquant, mais des jeunes qui sont dans un processus de délinquance ». Ou de « désistance » : en sortie de ce processus.
Perché en hauteur, entre des murs pour se protéger de l’extérieur, cet établissement basé à Tsoundzou depuis 2015 loge et nourrit onze adolescents confiés sous ordonnance de placement provisoire par le juge (douze étant la capacité maximale de l’agrément). Ils ont été jugés coupables de crimes ou de délits, ou bien sont en instance de jugement, et sont encadrés par les éducateurs de l’association SOS Mlezi Maore sur une durée classique de six mois, avant leur majorité.
Ils s’occupent de leur santé, travaillent sur leur lien avec la famille, la reconnaissance des faits, leur éducation au quotidien tel que l’hygiène et l’autonomie, mettent aussi en place des activités (musique, randonnées, sorties plages). Tout en prenant soin de respecter les possibilités de sortie car certains quartiers peuvent leur être interdits pour leur sécurité. Mais les vingt-deux éducateurs en poste travaillent aussi sur leurs scolarité et projets professionnels pour préparer leur réinsertion et surtout, éviter la récidive.
« Je ne veux pas gâcher ma vie »
Si les jeunes ne se sentent pas forcément coupables, souhaiteraient rejoindre leur famille et se plaignent des règles du lieu, « ici c’est la galère, on ne peut pas utiliser notre téléphone et faut demander pour écouter la musique », critique l’un deux, ils ont bien conscience de leur chance de ne pas être en prison. « Je ne veux pas gâcher ma vie », lâche par exemple Abdel. « Je veux rentrer chez moi et devenir menuisier ». Quand Ibrahim explique vouloir devenir chef cuisinier, une réflexion qu’il a eu une fois placé en discutant avec son éducatrice référente. « Je suis une autre personne. Avant, je me fâchais tout le temps », confie-t-il.
Saïd, lui, autre jeune assis à côté, sorti de détention par la protection judiciaire de la jeunesse, souhaite travailler à la barge « depuis tout petit » et passer le permis bateau. Grâce à un partenariat avec l’école maritime en Petite-Terre, il pourra, les démarches terminées, réaliser un stage de cinq à six semaines là-bas afin d’obtenir une qualification. Un éducateur se chargeant des allers-retours.
Sur le même système, sur les onze jeunes âgés entre 13 et 17 ans, trois sont en formation grâce au projet Daraja (le pont, la passerelle en français) développé par le centre d’accueil de jour des Apprentis d’Auteuil Mayotte. Seulement un jeune sur onze est scolarisé. « Moi, on m’a dit que ça ne sert à rien de faire beaucoup d’études », explique par exemple Wayan, qui projette de réaliser des podcasts.
« Dès qu’ils ont 18 ans, on n’a plus la main »
« La majorité pense à leur avenir », pointe la cheffe de service Binty Youssouf. Les ruptures scolaires ne sont pas uniquement liées à un manque de volonté, il y a aussi un travail de l’équipe pour prendre contact avec les écoles et les rescolariser. « Mais c’est parfois compliqué de les convaincre quand il y a eu des violences, de la bagarre, des absences. On tente tant que la place est maintenue. »
Un professeur spécialisé détaché par l’inspection académique intervient tous les jours, sauf les week-ends, pour évaluer leurs compétences et donner des cours. « L’année dernière, on a accueilli un jeune de 16 ans, né ici, qui n’est jamais allé à l’école », raconte-t-elle. « Les parents ont peur de sortir d’où ils habitent et d’être attrapés par la police aux frontières. »
En tant que mineurs, les jeunes, qu’ils aient ou non la carte d’identité française, peuvent étudier partout. Excepté au régiment du service militaire adapté (RSMA). « Mais à 18 ans, nous, on n’a plus la main. Parfois c’est frustrant », poursuit la cheffe de service. Surtout lorsqu’un jeune « a trouvé un but », est inscrit dans une école, mais ne pourra pas passer le diplôme. « Il y en a un qui a passé le bac mais n’a pas pu étudier car il n’avait pas la carte d’identité », a-t-elle appris d’un éducateur de la protection de la jeunesse qui lui, continue de suivre le jeune, même après la sortie de placement. Pour ces raisons, l’équipe accompagne aussi les parents en leur donnant les renseignements nécessaires. « Mais il y a autre chose de primordial : qu’ils aient des parents. Un encadrement digne pour rentrer dans le droit chemin. »
« On n’a pas fait des études pour faire du gardiennage »
« Une fois dehors, il n’y a plus de cadre. La plupart retombent en récidive. » Zaïdou Attoumani, auxiliaire éducateur, estime que c’est du 50/50. « Quand on annonce aux jeunes qu’ils vont partir, on lit la tristesse sur leurs visages. Ils savent ce qui les attendent dehors, un gars qu’ils ont tapé et qui va se venger. Ils réalisent tout le confort d’ici au moment de partir », prenant pour exemple des jeunes qui, quand ils sont venus, sont allés faire des courses pour acheter des vêtements avec un éducateur. « Tout le monde n’a pas un petit-déjeuner, un déjeuner et un dîner tous les jours », ici préparé par Miriam, la maîtresse de maison. « Mais il y en a qui s’en sortent, tout dépend du jeune. »
« Il y a ceux qui étaient là au mauvais moment, ceux qui ont participé dans le groupe. Mais ce sont des jeunes avant tout. À nous de les mettre en confiance et leur donner l’opportunité d’une main tendue », reprend la cheffe de service. « On n’est pas là pour les encourager, on n’a pas fait des études pour faire du gardiennage. Même si un ou deux réussissent à s’en sortir, ce sera déjà ça, et moins de jeunes dans la rue à faire des bêtises. »
*Par mesure de sécurité pour ces jeunes, tous les noms ont été modifiés.
Le directeur souhaite « une politique plus préventive »
Flash Infos : Quels sont les objectifs, concernant la jeunesse « en voie de délinquance », pour l’année 2024 ?
Thierry Lande : Mlezi Maore accueille 20 jeunes placés en mesures judiciaires pénales sur l’ensemble du territoire sur les deux établissements du pénal : l’EPE Dago et le Centre éducatif renforcé (CER) ouvert en 2018. On va augmenter, on aura 24 jeunes. Pendant l’opération Wambushu, on avait augmenté aussi.
On souhaite travailler davantage sur l’insertion avec un accent sur l’apprentissage aux métiers, du savoir, l’intégration sociale qui passe forcément par la voie professionnelle. On va essayer d’être encore plus performant et d’inventer de nouveaux dispositifs comme on est en train de l’initier avec la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) qu’on va appeler « Tremplin insertion chantiers ». La mise au travail du jeune doit permettre de le refocaliser sur ses objectifs de vie et d’intégration à l’autre car ça demandera un travail plus collectif.
F.I. : Est-ce qu’on peut aussi imaginer plus de partenariats pour des stages ?
T.L. : Oui, on souhaite travailler plus au sein des territoires locaux car nos hébergements éducatifs que je pilote doivent s’intégrer dans le territoire et avoir une intégration positive des jeunes dans le village ou dans la ville. Aller au centre social, aller davantage dans les structures médicosociales, éducatives du droit commun.
F.I. : Votre avis concernant la jeunesse en général ?
T.L. : Elle demande plus de prévention, bien en amont d’arriver dans un établissement avec une rupture familiale et locale. Nous nous sommes malheureusement sur des établissements curatifs. Il est déjà presque trop tard. Les jeunes arrivent à l’aboutissement d’un processus qui est la judiciarisation de leurs affaires que ce soit au pénal ou au civil (donc des enfants qui ont été en danger). Je pense aussi qu’il faudrait davantage travailler sur des placements à domicile. Même si cela est déjà conséquent : Mlezi Mahore a en situation d’accompagnement plus de 400 mineurs par mandat judiciaire du juge des enfants à domicile.
Pour ses écoles, Kani-Kéli dépense sans compter

La Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte a publié son rapport sur la gestion de la municipalité de Kani-Kéli, ce jeudi. La commune du sud de Mayotte est l’une des rares à fournir des repas et à ne pas avoir recours à la rotation dans ses salles de classe. Cependant, les investissements importants plombent son budget, estiment les magistrats-instructeurs.

« Entre 2018 et 2022, la commune de Kani-Kéli a consacré près du tiers de ses dépenses d’investissement dans ses écoles. Elle a privilégié la rénovation de salles de classes et la construction de réfectoires et de terrains de sports à l’intérieur de leur enceinte. Les écoles de la commune figurent parmi les mieux équipées et entretenues de l’archipel », constatent les magistrats de la Chambre régionale des comptes, dans un rapport rendu public ce jeudi. Oui, mais à quel prix ? Il est fort au vu des constatations. Sur la période indiquée, l’une des plus petites communes de Mayotte (5.507 habitants au recensement de 2017, seule Acoua est plus petite) a dépensé 31 millions d’euros en investissements, soit 1.123 euros par habitant. La CRC note par exemple que seules Mamoudzou (22,4 millions d’euros) et Koungou (15,7 millions d’euros) ont investi davantage que Kani-Kéli (8,9 millions d’euros) en 2022.
Si cette dernière peut compter sur des subventions pour ses dépenses, elle doit aussi faire appel régulièrement à son fonds de roulement. « Le fonds de roulement net global (FRNG) est négatif et se dégrade à compter de 2019, alors que le besoin en fonds de roulement est positif, ce qui signifie que la commune ne dispose pas de suffisamment de ressources à court terme pour financer son cycle d’exploitation, ni à plus long terme pour financer son investissement. De fait, la commune connaît des difficultés de trésorerie et recourt régulièrement aux ordres de paiement pour payer ses fournisseurs », relève la Chambre, qui prévoit des difficultés pour l’équipe de Rachadi Abdou (maire depuis 2020, à la suite d’Ahmed Soilihi) pour investir à l’avenir. Les charges de gestion et à caractère général augmentant en 2023 et 2024, « la commune ne sera pas en mesure de maintenir un niveau aussi élevé de dépenses d’équipements qu’au cours de la période antérieure et devra les prioriser en fonction du niveau de financement obtenu », préviennent les magistrats.
Des conditions restrictives d’inscription scolaire
Dans les points positifs, il est mentionné que Kani-Kéli est la première commune de l’île (en 2015) qui a distribué des repas chauds dans ses écoles. « Près de 80 % des enfants en bénéficient aujourd’hui, nombre en constante augmentation d’année en année », est-il noté. Il n’y a pas non plus de système de rotation mis en place dans les écoles, contrairement aux autres communes de l’île. L’effectif des classes, même s’il y est en augmentation, ne nécessite pas de pousser les murs des sept écoles publiques. Selon la Chambre, toutefois, les conditions imposées pour les inscriptions scolaires peuvent exclure des enfants du système. « La commune applique des conditions plus restrictives que celles prévues par les textes en vigueur : elle permet l’attestation d’hébergement sur l’honneur uniquement en remplacement du justificatif de domicile pour les personnes hébergées, mais elle exige alors des justificatifs d’identité et de domicile de l’hébergeant », fait remarquer la CRC. Sur le même sujet, la municipalité ne tient pas de liste des enfants soumis à l’obligation scolaire (entre 3 et 16 ans), en contradiction du code de l’éducation.
Pareil pour les activités périscolaires, la Chambre régionale des comptes relève que « la commune n’en a pas mis en place, alors qu’elles sont pourtant obligatoires depuis 2013 ».
Fortes pluies : Mayotte passe en vigilance orange dans la nuit de dimanche à lundi
A partir de minuit, dans la nuit de ce dimanche à lundi, le département de Mayotte sera placé en vigilance orange pour les fortes pluies et des orages. « La situation météorologique sur Mayotte est susceptible de se dégrader durant la seconde partie de nuit prochaine, en raison d’un système dépressionnaire tropical qui traversera la partie Nord de Madagascar au cours de la nuit prochaine en direction du littoral Nord-ouest malgache », indique Météo-France. « Ce phénomène est susceptible de provoquer localement d’importantes pluies, de manière localisée, avec des précipitations pouvant atteindre jusqu’à 100 à 150 mm durant les prochaines 24 heures. »
La préfecture de Mayotte préconise donc de rester prudents dans vos déplacements et ne vous déplacez qu’en cas de nécessité, ne franchissez pas, à pied ou en voiture, les ravines ou les rivières en crue ou qui peuvent l’être soudainement, ainsi que les radiers submergés, évitez d’entreprendre un sport ou un loisir de pleine nature, tenez les enfants à distance des caniveaux, ravines et rivières qui peuvent à tout moment déborder, signalez votre départ, votre destination et votre arrivée à vos proches, prévoyez des moyens d’éclairage de secours et faites une réserve d’eau potable, faites attention à l’eau du robinet : ne pas oublier qu’elle peut rester impropre à la consommation au moins 48 h après l’arrêt des pluies.
Dans tous les cas, si la situation de votre domicile l’exige (zone inondable, bordure de ravine…), prenez toutes les précautions nécessaires à la sauvegarde de vos biens face à la montée des eaux, préparez-vous à l’évacuation éventuelle de celui-ci, facilitez le travail des sauveteurs qui vous proposent une évacuation et soyez attentifs à leurs conseils, évitez d’utiliser le téléphone fixe et les appareils électriques, ne vous abritez pas sous les arbres, n’hésitez pas à vous arrêter dans un lieu sûr. Vous pouvez rester dans votre véhicule qui vous assure une bonne protection contre les effets de la foudre, rangez ou fixez les objets sensibles aux effets du vent ou susceptibles d’être endommagés, signalez sans attendre les départs de feux dont vous pourriez être témoins et soyez prudents dans vos déplacements.
Crise de l’eau : des coupures d’eau à cause de travaux à l’usine d’Ourovéni

L’usine de potabilisation d’Ourovéni nécessite des travaux d’entretien, ce dimanche. De par sa capacité importante (10.000 m3 d’eau produite chaque jour), le réseau d’eau dans le centre et le sud de Grande-Terre est grandement handicapé par l’arrêt de la production. Vers 13h30, la Société mahoraise des eaux (SMAE) informait qu’il y avait des coupures dans les communes de Chiconi, Ouangani, Sada, Chirongui, Bouéni, Kani-Kéli, Dembéni et Bandrélé. « Les réservoirs de tête sont vides ou à niveau très bas à cette heure pour permettre de maintenir la distribution d’eau en attendant la reprise de la production et le remplissage des réservoirs de tête », confirmait la SMAE en début d’après-midi. Autre mauvaise nouvelle, « cette opération d’entretien nécessitant plusieurs heures d’arrêt de la production, il n’est pas possible de prévoir l’heure de la remise de la distribution d’eau pour les villages en ouverture ce jour par rapport au planning ».
La veille déjà, des soucis de production avaient entrainé des coupures techniques à Majicavo-Koropa, Koungou, M’tsapéré et Kangani, en début d’après-midi, la remise en eau étant espéré pour le dimanche matin.
Les prix des carburants augmentent en mars
Fixés par arrêté préfectoral, les prix des carburants sur l’île ont connu une légère augmentation, ce vendredi 1er mars. « Pour le mois de mars 2024, la hausse des prix des carburants s’explique par une hausse des cours moyens mondiaux de certains produits pétroliers (+4,70 % pour le gazole et +10,30 % pour l’essence) et une hausse du dollar par rapport l’euro (+1,36 % par rapport au mois de février 2024) », confirme justement la préfecture de Mayotte.
Le supercarburant sans plomb (l’essence) passe de 1,76 euro par litre à 1,83 euro/litre, soit une augmentation de sept centimes par rapport au mois de février. Pour le gazole, il faudra débourser 1,57 euro/litre, contre 1,53 euro/litre au mois de février, soit une augmentation de quatre centimes. Mais c’est le mélange détaxé qui connaît la plus forte hausse avec 18 centimes de plus (1,28 euro par litre désormais).
Quant au pétrole lampant (1,13 euro/litre) et au gazole marin (1,16 euro/litre), ils connaissent une légère augmentation. En ce mois de ramadan, le prix d’une bouteille de gaz de douze kilogrammes reste inchangé (25 euros).
Mamoudzou : la campagne de subventions des associations se clôture bientôt

Chaque année, la ville de Mamoudzou organise une campagne de subventions afin d’apporter un soutien financier aux associations qui aident à développer les activités de proximité dans les villages et quartiers. Les candidats doivent s’inscrire sur le site mamoudzou.yt et remplir une série de démarches. Tout se fait en ligne, aucun dossier papier n’est considéré comme recevable. Dans un communiqué, la ville de Mamoudzou rappelle aux associations que la campagne de subventions pour l’année 2024 a été prolongée et que la plateforme de dépôt des demandes est ouverte jusqu’au dimanche 3 mars 2024. Aucun dossier ne sera accepté après cette date.
Des « bagnes » dans les îles Éparses ? Une « chouette idée », ricane le Canard Enchaîné

Après un premier article sulfureux consacré à l’appel d’offres lancé par le département de Mayotte en décembre – pour acquérir une vedette destinée au président et construire une Maison départementale avec pour objectif de « loger l’exécutif » – le Canard Enchaîné revient, dans son édition du 28 février, sur un échange à bâtons rompus entre Ben Issa Ousseni et le procureur de la République, Yann le Bris. L’entretien a eu lieu le 6 février en marge d’un rassemblement devant le tribunal judiciaire de Mamoudzou. Il s’est tenu à huis clos, en présence du maire de Mamoudzou Ambdilwahedou Soumaila, mais un extrait a été diffusé sur Facebook par Zaïdou Bamana. Goguenard, le journal tourne en dérision une des propositions mise sur la table ce jour-là par le président du Conseil départemental et titre : « A Mayotte, la tentation des colonies pénitentiaires ».
Car Ben Issa Ousséni a entre autres suggéré d’envoyer les délinquants de l’île aux parfums vers les îles Glorieuses ou sur l’île Europa, dans les îles Éparses, où ils pourraient bénéficier d’un « encadrement militaire ». Le journal satirique se fend d’un rapide rappel géographique, estimant que BIO proposait en fait de restaurer le bagne, même s’il n’a pas prononcé ce mot : « les premières se situent à 247 km de Mayotte, entre Madagascar et les Comores, un atoll composé de deux bancs de sable de 7km² avec quelques palmiers, une piste et une station météo. A plus de deux milles bornes de Mamoudzou, Europa fait elle partie des îles Éparses de l’Océan Indien. L’endroit est peuplé de nuées de moustiques et cerné par des bancs de requins ». En bref, pour le Canard Enchaîné, il s’agit-là d’une « chouette idée ». Peut-être un peu trop ambitieuse, dira-t-on.
Retour autorisé des manzaraka et des pool parties

La préfecture de Mayotte continue de desserrer la vis grâce à une saison des pluies particulièrement abondante qui a permis de remplir à la fois les cours d’eau et les retenues collinaires. À partir de ce vendredi 1er mars, une douzaine d’interdictions préfectorales deviennent caduques. Pas d’annonce pour les tours d’eau, en revanche, les capacités de production d’eau potable ne permettant pas un retour à la normale.
« Les débits en rivière sont élevés, les nappes phréatiques sont rechargées et les retenues collinaires sont remplies », constate la préfecture de Mayotte, dans un communiqué, ce vendredi, faisant état d’une levée de plusieurs interdictions. Le comité de suivi de la ressource en eau (CSRE) estime désormais qu’elles n’ont plus lieu d’être. Cela inclut le lavage des véhicules hors des stations de lavage professionnelles équipées d’un système de recyclage de l’eau ; les manzaraka (cérémonie du grand mariage) et les manifestations de type « pool party ».
Tout ce qui est lavage des trottoirs, des bâtiments, façades, terrasses, cours, murs de clôture, des embarcations, motorisées ou non, par tout moyen branché sur le réseau public, ou le rinçage des personnes au retour d’une sortie en mer, est de nouveau autorisé. C’est la même chose pour l’arrosage des pelouses, espaces verts, jardins d’agrément, des massifs fleuris, des espaces sportifs de toute nature (hors irrigation agricole), des jardins potagers, le remplissage et le maintien à niveau des piscines privées. Et l’appoint en eau des bassins individuels dans les établissements recevant du public.
Enfin, l’usage d’eau potable « à des fins d’épreuves réglementaires nécessitant un volume d’eau supérieur à 5 m³ ou pour réaliser des exercices incendies » et « pour l’avitaillement des navires de commerce » est lui aussi possible.
Une production insuffisante
En revanche, le CSRE n’indique pas de changements des tours d’eau qui rythment toujours le quotidien des Mahorais. Depuis le lundi 15 février, le calendrier en vigueur (quand les usines de potabilisation ne rencontrent pas de problèmes techniques liés notamment à la turbidité de l’eau) est désormais de deux jours avec de l’eau et un jour sans. La zone industrielle de Kawéni (secteur 4) est la seule à connaître des coupures nocturnes toute la semaine. Récemment, l’ex-préfet de Mayotte, Thierry Suquet, avait laissé entendre que le rythme passerait « dans quelques semaines » à une coupure par semaine, prévenant cependant qu’il ne fallait pas à s’attendre à davantage. Malgré les nouveaux forages, captages de rivières et les travaux sur le réseau, la Société mahoraise des eaux (SMAE) n’est pas en capacité de produire assez d’eau potable pour répondre aux besoins quotidiens estimés « entre 44.000 et 46.000 m3 ».
Celui qui deviendra préfet du Vaucluse, ce lundi, indiquait que les coupures seraient inévitables tant que l’usine de dessalement d’Ironi Bé et ses 10.000 m3 produits théoriquement par jour n’était pas sur pied, en 2025.
Une plainte déposée dans l’affaire des conteneurs de Bandraboua

Mayotte Nature Environnement (MNE), une association pour l’environnement à Mayotte, annonce avoir porté plainte à cause des conteneurs, bacs de tri et déchets présents dans les eaux de Bandraboua depuis le mardi 30 janvier. Ces derniers étaient utilisés dans la formation des barrages. Mais, quatre jours après que l’ex-préfet de Mayotte, Thierry Suquet, ait décrété la levée des barrages, l’obstacle a été poussé dans le lagon, sous protection de la gendarmerie. Contactée à l’époque, la direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte (Dealm) n’avait pas souhaité nous répondre.
Quelques habitants de la commune avaient prévenu les associations environnementales, qui ne comptent pas en rester là. « Ces actions constituent une infraction au code de l’environnement qui prévoit des sanctions pour le rejet de déchets dans les eaux marines. Par conséquent, Mayotte Nature Environnement décide de déposer plainte contre X. L’association MNE reste vigilante quant à l’évolution de cette affaire et demande l’ouverture d’une procédure pour responsabiliser le fauteur de trouble et ainsi préserver notre précieux lagon », indique MNE. Celle-ci note d’ailleurs que la situation n’a pas évolué et que les bacs et les conteneurs étaient toujours là à la fin du mois de février.
Kick-boxing : le club de M’roalé félicite Inzagui Bacari pour son titre
Parmi les licenciés mahorais titrés aux derniers championnats de France de low-kick, à Bondy (Seine-Saint-Denis), les 4et 5 février, la commune de Tsingoni a également son champion de France., combattant âgé de 17 ans du Centre multisport de M’roalé (C2M), a remporté la ceinture en catégorie junior homme -57 kilogrammes au terme de « quatre combats acharnés », relève le président du club, Bakar Ahamada. Après un deux combats remportés au deuxième round par KO, il est allé chercher de nouveau la victoire en demi-finale et en finale. « C’est le résultat d’un long chemin parcouru pour arriver au sommet », ajoute le président du club.
Un homme inhumé une deuxième fois à Labattoir
Le corps d’un jeune homme d’une vingtaine d’années a été inhumé une nouvelle fois, ce jeudi matin au grand cimetière de Labattoir aux environs de 9 heures. Décédé samedi dernier, l’infortuné aurait été exhumé le demain matin en fin d’après-midi, en présence des gendarmes, le long de la route des Badamiers, axe sur lequel se trouve le cimetière. Il aurait été fauché par la mort en tombant d’un échafaudage sur un chantier de construction privé situé dans les hauteurs du quartier Mbouyoujou, rue du Grand bassin. Une mort entourée d’un certain mystère, compte tenu du fait que cet homme d’origine anjouanaise est né avec des malformations physiques qui ne le prédestinait pas à se trouver sur un échafaudage. En tombant, il se serait pris un bout de fer dans le cou, causant la perte d’une grande quantité de sang. Les pompiers auraient été appelés sur les lieux et un médecin aurait constaté le décès d’où la délivrance d’un permis d’inhumer par la commune de Dzaoudzi-Labattoir. Sauf que les conditions de sa mort pouvant entraîner des poursuites si le chantier est illégal, l’autopsie s’est avérée nécessaire.
Emmanuel Macron a rencontré les agriculteurs ultramarins
Les agriculteurs ultramarins ont rencontré le président de la République, Emmanuel Macron, ce jeudi à l’Elysée, en marge du Salon international de l’agriculture. La place des Outre-mer dans la souveraineté alimentaire de la France a été rappelée par le président, qui a insisté sur plusieurs enjeux. L’importance de renouveler les générations d’agriculteurs et de rendre le métier plus attractif a notamment été abordée. En ce sens, le projet de loi d’orientation agricole, qui doit être soumis au conseil des ministre ce mois de mars, devrait permettre de répondre à cet enjeu en facilitant l’installation des agriculteurs et la transmission des exploitations. Avec son accès au foncier difficile, Mayotte est particulièrement touchée par cette problématique d’installation des jeunes agriculteurs. La protection des modèles et exploitations agricoles face aux aléas climatiques a également été mise sur la table aux côtés des les plans de souveraineté et d’autonomie alimentaire. Pour accélérer le développement de ces derniers, l’Etat a fait passer les crédits dédiés à cet objectif de 45 milliards à 60 milliards d’euros dans le cadre du projet de loi de finances 2024. Il y aura également un soutien à la trésorerie des exploitations via les établissements bancaires et, pour les planteurs de banane, des aides de trésorerie via une nouvelle enveloppe de 11 milliards d’euros.
Les syndicats enseignants ont rencontré un conseiller de la ministre
En marge de la visite de Marie Guévenoux, son conseiller économie et emploi a rencontré les syndicats d’enseignants. Le monde éducatif alerte depuis plusieurs semaines déjà les ministères à cause de la violence aux abords des établissements et l’impossibilité d’exercer pendant les barrages. Des mesures de sécurité ont été ainsi demandées. « Les collègues de toute la fonction publique subissent ces violences tous les jours. Dans l’éducation, les collègues à l’instar du collège de Koungou en droit de retrait en ce moment demandent des renforts en forces de l’ordre devant les établissements en permanence et sur les trajets domicile-travail », indique le syndicat FSU. Celui-ci souhaite de nouvelles constructions scolaires « pour absorber le nombre d’élèves sans cesse croissant et près de 10.0000 non scolarisés et dans le premier degré, la nationalisation temporaire des constructions scolaires ».
Concernant les conditions financières et le manque d’attractivité du territoire, plusieurs dispositifs font aussi partie des doléances, comme l’augmentation significative de la majoration des salaires, la déconjugalisation de l’Indemnité de sujétion géographique (ISG), l’Ircantec pour les contractuels et le passage de toute l’académie en REP+. A cela, s’ajoutent l’alignement des minimas sociaux sur l’Hexagone, des indemnités journalières « pour les collègues en arrêt maladie comme en métropole » ou encore « des besoins en termes de moyens matériels et humains » dans les établissements.
Le conseiller de la ministre déléguée aux Outremer aurait indiqué qu’il ferait remonter les demandes, mais que la future loi Mayotte (présentée en mai) et le comité interministériel des Outremer (Ciom) pourraient permettre d’agir sur différents points évoqués.
La prochaine soirée Atomix une nouvelle fois reportée
Les annulations s’enchaînent. Initialement prévue le 24 février mais avec un plan B le 2 mars, la soirée Atomix prévue à l’ACHM en Petite-Terre est finalement annulée « indépendamment de notre volonté », écrit sur son mur Facebook le sound system. Une prochaine soirée est à nouveau programmée pour le 9 mars, en Grande-Terre, sans plus de précisions.
Le bus info jeunes du Crij inauguré ce mardi
Le centre régional d’information jeunesse (Crij) inaugure son bus info jeunes mobile, mardi 5 mars, à 9 heures, devant ses locaux à Cavani, situés 1696, boulevard Younoussa Bamana, à Mamoudzou. Il s’agit d’une autre date que celle initialement annoncée par cette structure associative labellisée par l’Éducation nationale.
6.360 cartouches de cigarettes saisies broyées
La police nationale de Mayotte a communiqué mercredi sur son opération de mardi : la destruction « massive » d’un stock de cigarettes saisies lors d’une inspection de kwassa-kwassa venant des Comores. En Grande-Terre, le service territorial de la police aux frontières (STPAF), en collaboration avec l’état-major de lutte contre l’immigration clandestine (Lic) de la préfecture, a broyé 6.360 cartouches de cigarettes de contrebande, de la marque Coelacanthe, pour un volume de 10m3. Les fines particules sorties du broyeur à végétaux seront « enfouies dans une décharge ». Il s’agit d’une première destruction qui sera renouvelée « dès la semaine prochaine jusqu’à liquidation du stock restant », estimé à 20m3 et gardé en lieu sûr.
Une journée droits de la femme au lycée des Lumières le 8 mars
La plateforme mondiale des femmes entrepreneuses (Plamfe) tiendra un stand au lycée des Lumières, à Mamoudzou, à l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits de la femme. Contactée par l’Association pour la condition féminine et l’aide aux victimes (Acfav), elle y sera présente de 7 h 30 à 14 heures. Au programme de cette journée, des ateliers, plusieurs stands ainsi qu’une conférence débat autour du thème : « La femme mahoraise, quel projet de vie ? »
Barrages : Une réunion de « sortie de crise » aboutit à un consensus

C’est officiel. Les barrages des Forces vives sont levés afin d’accorder « le bénéfice du doute » au gouvernement, après l’annonce de nouvelles mesures attendues au cours de la visite de la ministre Marie Guévenoux, ce mardi. Une réunion de sortie de crise s’est tenue, jeudi, en présence des élus de Mayotte et des leaders du mouvement social.
Au surlendemain de la seconde visite ministérielle de Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer, les Forces vives de Mayotte ont échangé trois heures durant avec les élus du conseil départemental de Mayotte et les maires dans l’hémicycle Younoussa-Bamana. Une réunion de sortie de crise pour formaliser l’annonce de la levée des barrages, officiellement. En interne, « il fallait aussi enlever cette ambiguïté et cette cacophonie », reconnaît Abdou Badirou, membre des Forces vives. Le mouvement se disloquait, laissant entrevoir des conflits naissants entre les manifestants « pour » et ceux « contre » le maintien du blocage des routes. Il affiche désormais son union.
Si la ministre déléguée aux Outre-mer a balayé d’un revers de la main l’instauration d’un état d’urgence sécuritaire à Mayotte, revendication première des « barragistes » encore en place sur les routes, les Forces vives souhaitent accorder « le bénéfice du doute » au gouvernement, qui a annoncé plusieurs mesures sécuritaires, dont un Wuambushu 2, début avril. « Nous avons lâché du lest et nous allons laisser le préfet nous montrer sa détermination », résume Yasmina Aouny, porte-parole du mouvement social. Et de prévenir : « nous ne sommes jamais très loin des barrages, s’il faut aller rompre le jeûne sur les barrages, on y ira ».
Six représentants du mouvement social prendront part dans les prochaines semaines à des « comités de suivi », en présence du préfet et du président du conseil départemental. « Les fonctions des uns et des autres ne sont pas déterminées », souligne l’écrivaine du nord de Mayotte. « L’objectif est de préparer la visite ministérielle du mois prochains. »
Flash-back sur le mouvement social
Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte, voulait de son côté profiter de ce nouvel échange dans un quasi-huis-clos pour faire une « analyse du mouvement », laissant entendre que ce dernier était sur le point de devenir plus tempéré. En présence du Grand cadi de Mayotte, Mahamoudou Hamada Saanda, il a ainsi salué la levée des barrages et les « sacrifices faits par les uns et les autres », avant d’estimer que le mouvement « allait dans le bon sens ». Le président du conseil départemental a aussi dressé un rapide compte-rendu de son premier rendez-vous avec le nouveau préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. Le représentant de l’État, empêché d’être présent à la réunion en raison de son agenda, lui aurait annoncé la création de deux brigades de gendarmerie supplémentaires à Combani et Dzoumogné « dans le courant de l’année 2024 ». L’an dernier, l’annonce avait été faite par Emmanuel Macron que les deux allaient être créées dans les communes de Tsingoni et Bandraboua, mais il n’y avait eu pas de précisions pour les villages.
Thomas Msaidié, maître de conférences en droit public, a été invité à prendre la parole afin de faire part d’une étude plus poussée du mouvement et de ses aboutissements. Il a proposé son analyse sur les annonces faites au cours des deux dernières visites ministérielles. La lettre du gouvernement qui concrétisait la première, le 14 février, était selon lui rédigée de manière très « maladroite et amphigourique », voire « extrêmement alambiquée ». Selon l’universitaire, toutes les annonces faites par les ministres y ont été couchées noir sur blanc, mais il faut prendre du recul sur celle de la suppression du droit du sol. « La mise en œuvre de cette révision de la constitution ne dépend pas de notre bon vouloir, car il y a deux obstacles constitutionnels. Il faut l’adoption d’un texte en termes identiques par les deux chambres, le Sénat et le parlement. La validation du projet de révision peut ensuite être faite via référendum ou par la soumission du projet au Congrès, où le gouvernement ne dispose que d’une majorité relative » rappelle-t-il. Un parcours du combattant.
Finalement, cette mesure coup de poing laisse un goût âpre de manœuvre gouvernementale : « Nous savons tous que cette question a été individualisée sur le plan national. Toute la presse ne parlait que de ça, comme si nous n’avions pas d’autres préoccupations ». Dans le même thématique, la mise en place d’un rideau de fer pour lutter contre l’immigration clandestine, une autre annonce « choc », met en exergue les failles passées de l’État dans la lutte contre les arrivées de migrants en kwassa, selon Thomas Msaidié. « Comment l’État envisage-t-il d’engager des actions qui vise à protéger la frontière la plus poreuse de la République ? » pose-t-il.
Un voile sur « le rideau de fer » maritime
« L’État s’est auto-congratulé de manière assez ostensible sur l’opération Shikandra en mettant en avant ses actions en 2009. Mais il n’a pas mentionné combien de migrants sont rentrés entre temps. La mise en place d’un rideau de fer est une innovation qui a suscité des sourires. On n’a pas eu de détails là-dessus. J’ai cru comprendre que c’est un dispositif militaire qui pouvait produire une efficacité. » Le spécialiste du droit public se veut encore plus vindicatif au moment d’aborder le sujet de l’état d’urgence sécuritaire. Il rappelle que le déclenchement de ce régime d’exception est subordonné au cas de « péril imminent résultant d’atteintes très graves à l’ordre public ». « Nous y sommes », clame-t-il. Selon lui, la réponse de la ministre déléguée à cette revendication était peu convaincante. « Je regrette énormément cette manière d’accueillir des demandes légitimes qui découlent d’une volonté quasi unanime, notamment des parlementaires ».
Quant au projet de loi Mayotte, dont la présentation en conseil des ministres est programmée le 22 mai, il conseille directement aux élus d’être « vigilants », rappelant notamment le rejet des propositions formulées par les élus départementaux lorsque Philippe Vigier était installé rue Oudinot. Sa réaction aura été marquée du sceau « d’une puérilité assez regrettable », estime-t-il. Après ce réquisitoire très critique sur les postures et les mesures proposées par l’État pour permettre à Mayotte de se relever, Thomas Msaidié s’est fendu d’un conseil, d’actualité : « Nous sommes traditionnellement de confession musulmane, on sait que la parole donnée a une valeur. Si une parole institutionnelle a été donnée et qu’elle est respectée, il nous appartient de respecter notre parole également et de ne pas fragiliser le mouvement. » L’universitaire est applaudi, et les barrages sont levés, pour l’instant.
« C’est important que la population sache vers quels élus se tourner »

Alors que les barrages se lèvent, plusieurs manifestants veulent pouvoir suivre le travail des élus devant répondre à leurs revendications. C’est pour cela qu’à Chirongui, le Comité citoyen du Sud sécurité prévention a rencontré les conseillers départementaux du canton de Sada-Chirongui, ainsi que le maire de la ville, ce mercredi.